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Vers la mort - Le Tueur aux réseaux sociaux
Vers la mort - Le Tueur aux réseaux sociaux
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Ebook240 pages3 hours

Vers la mort - Le Tueur aux réseaux sociaux

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About this ebook

Tout va mal pour Sandy Beanes. Il fut la cible constante des moqueries de ses camarades de classe au lycée, qui vont jusqu’à mettre le feu au laboratoire où il fait ses expériences, et ses parents décèdent lors d’un terrible accident de voiture, pour lequel il blâme les élèves de « l’élite » de son école. Il jure donc de se venger de tous ceux qui lui ont fait du mal.

Avec toutes sortes de trucs tirés du marketing viral, Sandy, ou Conan, comme il se nomme plus tard, devient le « Tueur des Réseaux Sociaux » et il apprend à prendre certaines personnes comme cible. Avec un programme informatique spécial qu’il a créé, il peut aller chercher des informations spécifiques pour localiser certaines personnes en minant les informations sur les réseaux sociaux. Il n’en tient plus qu’au détective Seth Raake et à sa charmante collègue Rochelle d’arrêter le tueur avant qu’il ne soit trop tard.

LanguageFrançais
Release dateOct 31, 2016
ISBN9781507161043
Vers la mort - Le Tueur aux réseaux sociaux

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    Vers la mort - Le Tueur aux réseaux sociaux - Blair London

    Vers la mort

    Le Tueur aux Réseaux Sociaux

    Par Blair London

    Traduction de l’anglais (américain)  Marie Chartier

    Table des matières

    Prologue

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Chapitre 16

    Chapitre 17

    Chapitre 18

    Épilogue

    — C’est l’esprit même de l’homme, et non son adversaire ou son ennemi, qui le pousse dans les bras du mal. —

    Bouddha

    Prologue

    Dans chacun d’entre nous, il y a cette ombre. C’est le mal, celui que nous repoussons dans les tréfonds de notre âme. La plupart d’entre nous n’oserions jamais ouvrir cette boîte de Pandore. Nous avons une peur naturelle, presque mortelle, de ce que nous pourrions trouver dans cette part haineuse de nous-même. Nous combattons l’ombre par la lumière. Nous ne nous abandonnons pas à nos tendances psychopathiques. Nous contrôlons notre esprit humain. Nous nous accrochons à notre psyché.

    Et pourtant, certains cas défient toute explication, toute guérison. Ces les dépravations de notre esprit humain. Ces âmes torturées ne ressentent aucun remord pour ces sentiments, ces monstruosités meurtrières. Non, ils l’embrassent. Ils l’enrichissent. Ils nourrissent le démon qui les habite. L’essence du mal loge dans les ombres les plus profondes de notre esprit. La noirceur de l’avarice, de l’envie, de la colère, de la revanche; elles vivent dans chacun de nous. La question est, allez-vous vous battre comme un damné contre ces démons, ou allez-vous en devenir un consciemment?

    Chapitre 1

    — Bonjour! Il y a quelqu’un ici?

    Le tonnerre gronda à distance et un éclair illumina le ciel d’un noir d’encre. Une légère brise envoya les cheveux de Karyn dans son visage délicat au teint porcelaine. Elle frissonna contre la fraîcheur de la nuit et ramena d’un air absent quelques mèches de cheveux derrière son oreille de ses doigts aux ongles parfaitement manucurés. Avec ses yeux bleu saphir et ses cheveux blonds dorés, elle avait tout d’une Grace Kelly moderne, s’il devait y en avoir une; et elle prenait bien soin de garder cette apparence. Approchant la fin vingtaine, la petite robe noire de dentelle qu’elle portait galbait ses courbes avec une perfection à couper le souffle. Elle était fin prête pour faire la fête, et le bout de son silettos métallique tapait le sol au rythme de la musique rock qui jouait de l’autre côté de la lourde porte. Elle cogna à nouveau. Elle était ici pour une fête incroyable. Cette réunion pour les dix ans depuis le lycée avait été un flop et cette célébration pour les douze ans promettait de tout remettre en ordre. Elle ressentie une sorte d’urgence d’être de l’autre côté de la porte pour échapper au froid de ce début de soirée. Mais personne ne l’avait laissée entrer, même si elle cognait à la porte et appelait depuis — elle vérifia sa montre — trois minutes.

    Ça commençait à être un peu agaçant. Elle n’était pas habituée d’être laissée comme ça à attendre. Karyn était le genre de fille avec qui tout le monde voulait être, pas le genre avec qui tout le monde avait été. Elle aimait le fait que les gens y regardaient à deux fois à cause de sa beauté extraordinaire, qu’elle maintenait avec peine, mais elle était toujours surprise lorsque les gens prenaient le temps de la connaître au niveau personnel. Elle n’était pas qu’une apparence, elle le savait mieux que quiconque. La chose la plus surprenante à son propos était probablement le fait qu’elle était à la fois timide et craintive, même si elle faisait beaucoup d’efforts pour le cacher. Elle avait appris à ne jamais montrer son inconfort à rencontrer de nouvelles personnes ou à être dans une grande foule. Elle était pas mal certaine que c’était l’une des raisons principales de son surnom de « party girl » qu’elle avait reçu plusieurs années plus tôt. À cette époque, elle ne s’était pas mise à boire pour perdre la tête, elle le faisait  se calmer les nerfs et noyer son anxiété. La partie « perdre la tête » venait tout naturellement. L’alcool lui engourdissait l’esprit et l’empêcher de se poser trop de questions; ce qui lui plaisait. Lorsqu’elle buvait, elle vivait vraiment une vie de fête, et elle découvrit que si elle buvait suffisamment, elle parvenait à oublier les trucs vraiment ennuyeux. Il n’y avait vraiment rien de pire dans la vie que quelqu’un à l’école, ou dans un autre endroit, qui se moque de vous parce que vous êtes socialement inapte.  Elle l’avait vu de nombreuses fois dans sa vie, particulièrement pendant ces années de lycées qui avait été sinon merveilleuses, ou encore à la télévision et dans ses romans favoris. Elle s’était promis de jamais laisser cela lui arriver, jamais de la vie.

    ***

    La petite ville d’Apple City n’avait jamais eu d’importance dans le vrai monde. Elle était loin d’être une métropole éclectique; elle n’avait pas de véritable, ou même de prétendu, importance historique et elle n’avait jamais tenté de prétendre à une gloire autre que d’avoir le monopole de la production de pomme des trois états de l’Idaho, du Montana et du Wyoming. En fait, on ne pouvait même dire que c’était réellement une véritable ville, même en étirant au maximum la signification du terme. C’était juste une petite ville endormie avec un nom glorifiée coincée entre deux autres petites villes endormies. Elle ne promettait rien d’autre que d’être une terre oubliée par le temps; une Mayberry moderne et glorifiée, si on pouvait lui donner autant de crédit. Il y avait un magasin général, une épicerie, un bureau de poste et un lycée qui accueillait mille quatre cent étudiants. Il y avait eu plusieurs projet pour fonder deux collèges publics, un à chaque extrémité de la ville, mais celle-ci n’avait jamais eu le boom de population requis pour permettre la réalisation de ces projets. Les gens quittaient Apple City lorsqu’ils en avaient la chance pour ne jamais y revenir, et même si elle avait tout de même un certain charme rustique, ce n’était pas assez. Personne ne semblait vouloir emménager dans la petite ville endormie.

    La rue principale entrait et sortait de la ville et se composait principalement de quelques magasins qui luttaient pour continuer à servir la ville. Il y avait une épicerie locale avec un comptoir de pharmacie à l’arrière et un magasin à un dollar. Pourtant, ils parvenaient toujours à survivre, suivant le bord de cet affreux trou qui se situe juste en dessous de la réussite, mais sans jamais réellement échouer. Vraiment, c’est bien ce que toute la ville semblait faire : tout juste survivre. Toute la ville, et tous ceux qui y habitaient, semblaient être captif d’une sorte de sort qui les gardaient léthargiques. Il n’y avait que très rarement de raisons de s’exciter; de trucs qui aurait secoué la ville. Il n’y avait qu’une seule exception à cette règle. Le seul moment où les habitants de cette ville semblaient revenir à la vie, était, comme dans bien d’autres petites villes, pendant la saison de football américain du lycée. La petite ville endormie secouait sa complaisance comme une horreur ancienne qui secoue les feuilles morte de l’an dernier pour se lever dans une splendeur ravageuse. Les gradins étaient comblés chaque vendredi soirs de générations d’anciens diplômés, de parents, de grands-parents et d’enfants. Les acclamations de la foule de partisans dévoués étaient assourdissantes. La ville d’Apple City se tenait derrière ses jeunes premiers avec chaque fibre de son être. Une croyance généralisée voulait que ce support et cet enthousiasme absolu expliquent pourquoi le Lycée d’Apple City était resté parmi les meilleures équipes de l’état pour dix-sept années consécutives. Les Warriors avaient gagné des titres régionaux, remporté leur division et participé aux séries éliminatoires pendant vingt-deux des trente dernières années. Les habitants d’Apple City saignaient rouge, noir et blanc, exactement comme leur équipe fétiche.

    C’était pendant l’une de ces parties, et selon les souvenirs de Karyn, LA partie de la saison, que Greg Stewell lui avait parlé directement pour la première fois. C’était le très convoité, et bien nommé « Bol Noir et Bleu » disputés entre les équipes des Warriors du lycée d’Apple City et les Blue Devils du Lycée Century. Même si la coupe avait été nommée pour les couleurs des uniformes des deux équipes, la majorité des joueurs recevaient de vilaines ecchymoses bleues et noires, et même si le nom de la personne qui avait trouvé le titre avait été oublié depuis longtemps, le nom était resté. Le champ de bataille de cette année-là avait été plus sanglant que jamais, et les deux équipes avaient perdu des joueurs à cause de blessures. Le pointage demeurait extrêmement serré, et lorsqu’une équipe rentrait un but, l’autre  parvenait à retrouver l’égalité presque tout de suite. L’excitation et la tension emplissait l’air à des degrés fous. Les fanfares des deux équipes jouaient à pleins poumons, la foule hurlait à en perdre la voix,  jusqu’à ce que les gradins en tremblent et les cheerleaders performaient avec un enthousiasme professionnel. C’était une expérience extraordinaire pour chaque personne de l’assistance.

    Les Warriors devançaient les Blue Devils de dix-huit à quatorze, lorsque cet échange monumental de quatre petits mots changea à jamais la vie de Karyn. Elle était meneuse de claque pour les Warriors et ils étaient en position pour une manœuvre nommée un Full Basket Toss. Malheureusement pour elle, ou heureusement, selon la manière dont on perçoit les choses, lorsque ses coéquipiers la lancèrent dans les airs, un joueur de Century manqua une passe. Alors qu’elle tournoyait pour son salto arrière, le ballon de football, avec une meute de joueur non loin derrière, fonça dans le groupe de cheerleaders, les éparpillant loin de leur position originale requise pour la manœuvre. Personne n’était plus en place pour rattraper Karyn alors qu’elle retombait vers le sol. Plutôt que de retomber gracieusement dans les bras de son coéquipier, elle s’écrasa maladroitement au sol. Momentanément assommée, la première personne qu’elle vit penchée vers elle lorsqu’elle revint à elle fut Greg. Il avait retiré son casque et il était en train de lui enlever une mèche de cheveux du visage lorsqu’elle ouvrit les yeux.

    — Hé, est-ce que ça va? lui demanda-t-il.

    Elle ne put que lui répondre par un faible « ouais » marmonné. À ce moment-là, les entraineurs et ambulanciers étaient parvenus jusqu’à elle et on la transporta hors du terrain. Cette petite conversation, si on pouvait l’appeler ainsi, avait allumé en elle un feu qui brûlait pour Greg Stewell et qu’elle ne pouvait qu’à peine contenir. Et il ne s’éteignit jamais.

    Lorsqu’elle retourna à l’école la semaine suivante, elle retint son souffle à chaque fois qu’elle passait devant lui dans les couloirs. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à ses magnifiques yeux bruns plongés dans les siens avec autant de sollicitude et de compassion. C’était en réalité un peu difficile pour elle de voir comment il agissait ici par rapport à son comportement sur le terrain. À l’école, eh bien, disons qu’il était un peu connard. Il appartenait à l’élite. Il n’y avait rien de mal à ça; Karyn était très proche des autres cheerleaders, mais elle avait aussi d’autres amies. « L’élite » c’était les jeunes de l’école qui ne se tenaient simplement pas avec quiconque se trouvant plus bas que leurs standards. S’ils vous considéraient comme un « ringard », un « débile » ou un « nerd », c’était l’enfer pour vous. Il y avait ce garçon, leur cible principale, qui prenait des photos pour le journal de l’école et l’album de fin d’année. Il ne pouvait pas se promener dans le couloir ou entrer à la cafétéria sans se faire pousser, baisser les culottes ou abuser verbalement. Karyn sentait toujours son cœur se serrer lorsqu’elle était témoin de la manière dont les autres étaient traités. La torture qu’était l’intimidation était dure et Karyn n’aimait pas ça du tout. Par contre, elle aimait Greg, et ça signifiait de fermer les yeux sur ses abus, et c’est ce qu’elle fit. Mais des tas de filles courraient après Greg, et elle ne pensait pas avoir beaucoup de chance; il ne lui avait même pas parlé de puis leur rencontre lors de ce vendredi soir. Elle l’admirait de loin, rêvait à de nombreux scénarios où ils seraient ensembles et elle espérait envers et contre tous qu’un jour elle pourrait être à ses côtés en tant que reine du Lycée d’Apple City.

    ***

    Les mois passaient avec pour seule vue leur rencontre dans les couloirs, mais le feu en elle ne faisait que croître. Elle ne parvenait pas à réconcilier la tendre sollicitude qu’il avait eu cette nuit-là avec l’Adonis qui passait devant sa table à l’heure du lunch,  apparemment ignorant et indifférent. Perdue dans ses pensées, Karyn avait choisie d’amener le chien de ses parents prendre une marche dans le parc au crépuscule, en disant qu’elle avait besoin de se clarifier les idées, mais sachant que ce serait l’endroit parfait pour se laisser aller à ses rêveries éveillées sur Greg. Elle décida de tourner à gauche sur un petit sentier en spiral qui menait jusqu’à un ruisseau. La nuit venait de tomber et elle ne parvenait presque pas à discerner les pierres du sentier sur lequel elle se promenait. Elles n’étaient pas connectées. Pour une raison ou une autre, ce détail lui sembla curieux. Il y avait de l’herbe qui séparait chaque pierre et cela lui rappelait des pièces de casse-tête sur le point d’être jointes. Au bout du sentier, elle vit le ruisseau devant elle. Le fond de l’air était frais et la rivière coulait si lentement qu’elle ressemblait à la surface d’un miroir. Le paysage était simplement intoxiquant. Elle marcha au bord du ruisseau et elle se tourna pour serpenter le long de l’eau silencieuse, s’émerveillant à la vue du charmant petit pont qui s’élevait à l’est. L’image que projetais les environs était à couper le souffle. On aurait dit que l’endroit était tiré tout droit des pages d’un livre de contes de fées. Elle soupira en appréciant la vue, souhaitant faire partie elle aussi de ce conte.

    — C’est ton chien?

    Karyn sursauta au son de la voix qui lui parvint depuis la nuit derrière elle. Immédiatement effrayée et sur la défensive, elle prit un moment pour tenter de se calmer les nerfs avant de se retourner. Elle se préparait à faire face à un homme qu’elle ne connaissait probablement pas, et elle n’appréciait pas vraiment d’être seule dans le noir avec un inconnu. Parvenant à maîtriser son anxiété, elle se retourna lentement.

    Greg. C’était Greg. Greg Stewell.

    Elle sentit son souffle mal assuré. Était-elle en train de rêver? Avait-elle perdu la tête? Elle considéra le tout et décida que si c’était le cas, elle ne s’en faisait pas avec ça. Elle voulait lui parler toute seule depuis trop longtemps. Il avait le visage le plus séduisant au monde et une apparence rude mais attrayante qui était rehaussée par son corps de dieu grec. Son charme de mauvais garçon lui allait comme un gant. Il portait un t-shirt noir et un jeans bleu foncé avec des espadrilles blanches. Il semblait faire attention à son apparence, mais il n’avait pas à essayer trop dur pour être séduisant.

    Il était captivant, et même si elle l’avait tellement voulu, et qu’elle avait vécu cette situation des centaines de fois dans sa tête, elle se sentie soudainement intimidée par sa présence. Elle se préoccupa de son apparence, puisqu’elle n’avait pas prévu rencontrer personne. Elle aurait dû le savoir et ne pas sortir de la maison sans être prête à le rencontrer. Elle tenta de se rappeler si elle avait rehaussé son fond de teint et son mascara avant de sortir et elle se demanda de quoi elle avait l’air à ses yeux. Elle se redressa le dos, remonta son menton et elle battit des cils, tentant d’avoir l’air à la fois timide et bien dans sa peau. Elle espérait avoir réussi même si elle avait l’impression que ses entrailles s’étaient transformées en gélatine. Comment avait-elle bien pu réussir à se contenir à ce moment-là, elle ne le saurait jamais. Son cœur lui semblait être drôlement lourd alors que Greg l’attirait dans son aura d’un sourire léger. Elle regarda dans ses yeux chocolat aguicheurs et elle se sentit fondre de l’intérieur.

    — Le chien, dit-il, c’est le tien? La voix de Greg sonnait comme de la musique à ses oreilles, mais il semblait être un peu sur les nerfs. Elle se demanda si sa présence ici le dérangeait.

    Baissant les yeux, elle aperçut un petit chien brun aux poils entremêlés qui secouait la queue de bonheur, comme s’il la connaissait. Oui, c’était le sien, elle devait avoir lâché la laisse en admirant la vue.

    Elle s’éclaircit la voix.

    — Oui, désolé, il doit s’être enfui.

    Elle se détesta aussitôt qu’elle eut refermé la bouche. Elle disait toujours les pires idioties lorsqu’elle était nerveuse. Bien sûr qu’il devait s’être enfui, c’est pourquoi Greg l’avait ramené. Elle voulait mourir. S’approchant, elle tenta de contrôler ses tremblements. Elle étendit lentement la main et prit la laisse de son chien.

    — Tu t’es perdu, ou quoi? Demanda Greg en levant un sourcil.

    — Non. Je n’étais jamais venu la nuit dans cette partie du parc avant aujourd’hui.

    Elle appréciait la façon dont les yeux de Grec scrutaient son corps de haut en bas. Il était sur de lui-même, elle en était certaine. Et elle aimait ça. Cette pensée lui envoya de petites décharges électriques le long de l’échine. Il sortit de l’ombre, se rapprocha d’elle sous la faible lumière du réverbère, et elle leva la tête pour le regarder à son tour. Leurs regards se verrouillèrent et quelque chose d’inexplicable se produisit. Le temps sembla s’arrêter. Quelque chose passa entre eux, quelque chose d’aussi constant que les battements d’un  cœur, mais d’aussi sauvage qu’une rivière de montagne. Toutes les molécules  autour d’eux semblèrent figer sur place. Elle ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Elle comprenait seulement qu’elle se sentait bien. Toutes ses inquiétudes d’être blessée par quelqu’un comme lui s’envolèrent de son esprit. Rien de tout cela n’avait d’importance; il ne lui ferait pas de mal. Il ne pouvait pas, pas après ce courant qui avait passé entre eux. Elle devait lui faire confiance, parce qu’il n’y avait personne d’autre.

    Greg cligna des yeux aussi subitement. Il semblait s’être secoué et être revenu à la réalité, quoiqu’encore un peu confus. Elle comprenait parfaitement qu’il ait eu besoin de le faire.

    — Alors, tu as des plans pour ce soir? Demanda-t-il, toujours en train de regarder ses formes.

    Le cœur de Karyn se

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