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Commentaire Par Amamra Saïd Med El Hadi.

DEMAGH, CET APPRENTI DE L’ART


Il y a des personnages qui ne savent parler qu’à la raison . Ils sont cette immensité que la mé-
moire refuse de « fixer » parce qu’eux- mêmes mémoires de temps. C’est quoi déjà un artiste ?
Réponse : c’est cette « naïveté », ces jeux de mots que distribue DEMAGH. Il se pose des ques-
tions sur l’école et les « egypti-âneries »,sur le pourquoi on assassine les arbres.C’est l’infini-
ment grand, l’immémorial , encaissé par nos contemporains.

Le pays auressien enserre dans ses « filets » L’Aurès n’a pas toujours eu un DEMAGH,il a été
comme ces vestiges de civilisations fort an- « art »,il a été vie, il a été murmures et poésies,il
ciennes, de grands noms pratiquants les arts a été travail,prospérité,chant….L’Aurès a tou-
dans tout un calme empreints de modestie qui jours été histoire ! il en reste encore des traces.
leur est propre voire qui leur sied . La popula- Ce sont tous ses enfants….Ce sont ses artistes
tion des Aurès, le pays profond, est fière de solitaires,ce sont ses tribus en transe,ces hommes
son passé et de ses pratiques ancestrales,de ces figés sur les parois de notre mémoire.
artistes :ABDOU TAMINE , ABDELALI Là, dans ces nostalgies,nos ancêtres ont vécu.
BOUGHRARA ,CHERIF MERZOU- Témoins,ces poteries,peintures ,sculptures….sont
KI ,HOUFANI MOHAMED ,ABDEREZAK en fait,un immense monument à la gloire du tra-
AGUINI, les vivants aussi et pour n’en citer vail humain auressien. La culture est pérenne,
comme toujours que « l’éternel apprenti de elle ne s’embarasse pas des calendriers. L’histoire
l’art : MOHAMED DEMAGH . Nous ne ces- retient toujours des noms et en évacue d’autres.
serons jamais de les célébrer par des « festivi- Elle a enterré des générations entières. Elle nous
tés » ici et là comme gage de reconnaissan- enterrera aussi mais elle nous portera sans doute à
ce .Les honorer pour ainsi dire, les « coller » ceux qui nous supplanteront, qui respireront «
hors du temps, pour l’éternité. L’aspect artisti- l’art » que nous buvons aujourd’hui. Témoins ces
que reste, cependant cette empreinte millénai- vestiges archéologiques inestimables. Témoins,
re dont l’Aurès et l’auressien sont fiers. Loin que nos ancêtres façonnaient la pierre. Témoins à
de tout narcissisme (suivez le regard) !!!! venir palper des yeux. Témoins aussi qu’il faut
Pourtant tous ces vestiges ont l’art d’avoir une garder jalousement et surtout préserver nos ac-
âme, ils vivent tels les arbres d’une forêt battus quis.
par les vents. Les arbres à BATNA posent-ils Alors, voir aujourd’hui MOHAMED DEMAGH
problèmes en 4 mois on a totalisé quelques 60 est un privilège que peu, très peu de gens esti-
arbres abattus ,ce n’est pas normal ?????????? ment à sa juste valeur ! En tous les cas, notre
Tout l’ Aurès n’est que « déchirures » qui devoir de mémoire nous pousse à clamer haut et
dessinent là des « fantasmes » ,ici des « fic- fort notre appartenance ,nos épopées,nos Hom-
tions », ailleurs des « pensées »,des ta- mes avec grand « H » et surtout nos sagas et
bleaux ,des sculptures sur bois… aussi nos expériences malheureuses qui doivent
Tout un univers enrobé du silence le plus pro- nous servir à préparer un avenir plus serein, plus
fond. Un silence dérangé par ces âmes qui y étoffé en matière d’investissement en l’homme .
vivent. Ces âmes qui glissent presque imper- Alors DEMAGH et AHMED TAYEB MAACHE
ceptiblement sur l’axe du temps, sûrs de tous ne sont qu’une partie de cet iceberg auressien
leurs pas ( à ne pas confondre avec à plat ven- qu’on tente de souiller avec ces « bêlements » et
trisme) ; à travers les boyaux de roche craque- autres bruits de poules, de bon matin …et que
lée qui, en plusieurs endroits, vous interpelle. l’on ne nous dise point que c’est un pur ha-
sard !!!!!

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Dossier Par M. Bourki

MOHAMED DEMAGH,
LE SCULPTEUR DE BATNA
C'est l'ami de Kateb Yacine, d'Issiakhem... Inter-
rogé sur le secret de sa forme, Demagh révèle
que, chaque matin à l'aube, il entame une mar-
che sur les monts qui entourent Batna. « 30
km/jour à pied », dit-il fièrement. Fils d'institu-
teur, Demagh est né le 4 juillet 1930, la veille du
centenaire de l'occupation française. L'école ne
l'a gardé que 3 ans ; celle de la vie a fait le reste.

Le calvaire des artistes qui vivent incompris


dans un pays sous-développé, et de subir l'igno-
rance, non pas du commun des mortels, mais
celle des autorités politiques et, malheur à celui
qui a un talent dans quelque domaine que ce
soit. Beaucoup d'artistes, écrivains et autres
cerveaux scientifiques, s'ils n'ont pas fui l'Al-
gérie, sont morts dans l'anonymat. De ces per-
sonnages, Batna s'enorgueillit de son grand C'est l'ami de Kateb Yacine, d'Is-
enfant Mohamed Demagh cet homme de 75 siakhem... Interrogé sur le secret
ans, rencontré en ce rude hiver, alerte et vif et de sa forme, Demagh révèle que,
qui nous invita à son atelier pour nous entrete- chaque matin à l'aube, il entame
nir sur la vie. une marche sur les monts qui en-
«Je n'ai pas d'âge, j'ai 8 enfants, je donne la vie. tourent Batna. « 30 km/jour à pied
Croyant, je remercie Dieu pour la vie et le bon », dit-il fièrement. Fils d'institu-
sens. Je ne fume pas. Je fume mes copeaux de teur, Demagh est né le 30 juillet
bois. Je ne me soûle pas, la vie me soûle, je 1930, la veille du centenaire de
l'occupation française. L'école ne
suis écolo. Les femmes sont belles. Chaque
l'a gardé que 3 ans ; celle de la vie
instant, on grandit.» a fait le reste.
« Je n'ai pas peur de la mort. Elle existe grâce à A l'école technique de Hussein
la vie, sinon elle restera veuve. » C'est le résu- Dey (Alger), il a appris la menui-
mé du concept vie chez ce poète de la forme, le serie. Elève appelé à l'école de
loup blanc de Batna comme préfèrent l'appeler contre guerilla où il lui est promis
les journalistes.

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le grade de sous-lieutenant, Demagh, refu- se dressent encore en souvenir d'une certai-
sant l'Indochine, sera sergent en Algérie. ne bombe », murmure l'artiste, se rappelant
Ancien maquisard de l'ALN, Demagh sur- lui aussi de pierres ramassées à Reggane
vivra avec le défunt Boudiaf, le 24 juin (Algérie), sinistre lieu de la première expé-
1956 dans les Aurès, à un bombardement rience atomique française en Algérie.
de l'aviation française où 35 djounoud ont Ainsi donc, le maquisard, qui a survécu à
péri. Traumatisé, Demagh n'aura plus d'au- l'horreur de la guerre, pratique son art avec
tre rapport au monde que de caresser la un sens du sacrifice, voire de la mortifica-
vie, d'écouter ses pulsations, de chanter la tion. Il est devenu otage d'une passion qui
vie et la faire renaître de ses mains à partir ne fait pas vivre son homme. Cependant, il
des branches d'arbre où la sève a cessé de continue ses voyages, ses démarches, ses
couler. soliloques et il sait qu'il n'est écouté que
Les yeux de l'apprenti artiste, comme il se d'une oreille, lui qui a formé d'autres sculp-
plaît à se qualifier, se perdent par moments teurs à Batna. Ses amis comparent sa sculp-
vers l'azur, alors qu'il murmure : « La vie... ture à celle d'Henry Moore. « Demagh pra-
tout vit... tout se meut... tout bouge. La vie tique l'art des catastrophes », explique un
dans sa forme expressive la plus simple. » critique d'art à Batna, ajoutant que « dans
Dans son atelier, son univers à lui, où tout cet art se retrouveraient aisément le mathé-
est pêle-mêle, Demagh exhibe un vieux maticien René Thom, père des mathémati-
registre manuscrit de compliments de hau- que de la catastrophe et le peintre Salvador
tes personnalités, d'artistes du monde en- Dali ».
tier. De son univers sortent des dizaines de
travaux, devenu un lieu d'exposition per- En 2002, Demagh réalise en hommage aux
manente. De jour comme de nuit, le sculp- victimes du 11 septembre une oeuvre faite
teur incompris s'acharne sur une courbe, à partir de débris d'une bombe datant des
l'élancement d'une forme... Il crée l'oeuvre. années de la guerre de Libération nationale.
Sa première ?uvre le confrontant au public Un morceau de fer parachuté par les Fran-
remonte à 1966 lors de la semaine cultu- çais au-dessus des Aurès. « Je veux expri-
relle organisée par le quotidien francopho- mer, dit-il, ma sympathie et ma compassion
ne de l'époque An Nasr. En 1964, la RTA aux victimes du 11 septembre 2001 et leur
lui consacre un film. En 2000, le cinéaste dire que les Algériens appréhendent l'hor-
batnéen Abderazak Hellal, qui a pu capter, reur des guerres. » A partir d'objets insigni-
outre la grandeur bien établie du sculpteur, fiants, l'artiste réalise du surprenant, d'où sa
l'aura de sensibilité et d'humanisme de renommée qui dépasse les frontières. Ce
l'artiste. succès et cette notoriété n'ont pas ébranlé
Demagh, homme multiple, dans ses allures ce Batnéen de la rue où « il y sent le
d'artiste ne sait jouer ni le maudit ni le contact humain et la vie Mohamed De-
dandy, parce que, trop vrai, il dicte au bois magh, le sculpteur de Batna dans l'adversité
qu'il sculpte les données essentielles d'être », adorant la jeunesse intellectuelle qui «
homme devant la cruauté des hommes. Ce l'enrichit, dit-il, de connaissances nouvel-
bois ramassé dans le massif aurésien. « Ce les, d'idées novatrices ». Salut l'artiste in-
musée de la mort à l'image de ces buil- compris.
dings d'Hirochima au Japon qui, calcinés,

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Dossier Par: Tahar Djaout (1980)

MOHAMED
DEMAGH

Mohamed Demagh fut un ami de


Kateb Yacine.

L'œuvre
L'une de ses sculptures les plus
Mohamed Demagh est un sculpeur algérien né 04 célèbres porte le titre de Napalm.
juillet 1930 à Batna. Jugement
« Dans son atelier de Batna, Mo-
Biographie hammed Demagh maintient le bois
en éveil. Il le moule pour libérer
Durant la guerre de libération nationale Mohamed l’élan qui sommeille sous la gan-
Demagh survit à un bombardement de l'aviation gue pesante de l’écorce. Bois abat-
français lorsqu’il est au maquis dans les Aurès sous tu auquel le sculpteur infuse une
le commandement de Mohamed Boudiaf où 35 de nouvelle vie, communique une
ses compagnons périssent. Il avait refusé de partici- autre dynamique pour le lancer à la
per à la guerre d'Indochine. conquête de nouvelles formes et de
Mohamed Demagh débute dans la vie artistique dès nouvelles significations. La sculp-
1966. Il a organisé et a présenté plusieurs exposi- ture de Mohammed Demagh est à
tions collectives et personnelles en Algérie (1972, la fois une sculpture charnière et
1974, 1983, 1992) et à l’étranger. Il a notamment une sculpture-témoin. De la gravu-
réalisé deux sculptures (L'étonnement et La mère et re populaire sur bois, elle a gardé
l'enfant) pour le Festival Panafricain d'Alger en la spontanéité et l’état quelque peu
1969. brut; des conquêtes plastiques ac-
Après les attentats du 11 septembre, Mohamed De- tuelles elle a adopté la liberté des
magh en hommage aux victimes, a créé une œuvre à formes et l’audace des expressions.
partir de débris de bombes qui datent de la Guerre Le corps de l’objet sculpté devient
d'Algérie. un champ de cris et de signes où
chaque observateur peut loger ses
Une rétrospective de sa vie d'artiste a été faite par la propres visions et sa propre lectu-
télévision algérienne pendant les années 80. re. »

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RUBRIQUE DE FAITS REELS Par Imadghassen.A

LA PROCHAINE FOIS
ONT DIT TOUT…….
Cette rubrique s’intéressera désormais Les exemples sont légions ! qu’on arrê-
aux « hauts faits » que commettent nos te le massacre de grâce ! au lieu de dé-
concitoyens, positifs ou néga- truire nous devrions reconduire l’opéra-
tifs….dans un premier temps on fera tion initiée par M.ABDELKADER
uniquement allusion…. BOUAZGHI sitôt son installation à la
On commencera par dénoncer le fait tête de la wilaya de Batna.. plantez des
qu’un personnage pour lequel on avait arbres messsieurs !pensez aux généra-
beaucoup d’estime et profitant du fait tions à venir que penserons nos chéru-
d’avoir été cité dans un dossier de bins qui constatent un grand écart entre
BATNA INFO s’est permis de se pro- ce qu’on leur apprend à l’école et vos
curer un grand nombre de notre revue agissements.
pour ensuite quémander de l’aide au- Nous terminerons par ce fait anodin qui
près des batnéens. BATNA INFO dé- s’est passé récemment dans une admi-
cline toute responsabilité quant à de nistration dont nous tairons le nom par
pareills agissements qui nous portent égard à son respectable responsable qui
préjudice, et nous avons décidé d’ester nous a fixé un rendez vous un certain
ce triste personnage en justice. Nous mardi à 16 heures. On s’est présenté
rappelons à nos lecteurs que BATNA comme convenu ,pour nous voir orien-
INFO est distribuée GRATUITE- ter vers une salle d’attente où on nous
MENT . oublia tout bonnement !! ces agisse-
Passons maintenant à la destruction ments montrent si besoin est que cet
des arbres orchestrée ces derniers entourage local est toujours enclin à
temps sous le fallacieux motif de « mettre les bâtons dans les roues de tout
dérurbanisation » ! A ce que l’on sache un chacun pour créer ce vide et faire
l’arbre n’a jamais été un indice de rur- croire aux responsables qu’il n’ya
banisation ! c’est plutôt ceux qui com- qu’eux ! ce qui port non seulement pré-
mettent cet acte ignoble qui devraitent judices aux personnes (y compris eux)
être jugé pour crime contre la natu- mais à toute cette wilaya qu’est BAT-
re.Qu’on applique la législation en la NA.
matière qui interdit l’abattage des ar-
bres !!!

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Dossier Par: AISSA LAABED

PROTECTION DES RESSOURCES


NATURELLES:
LE NOYER LOCAL
Le 22 octobre 2008 Mme Chadda Douniazed a soutenu avec succès une thèse de magistère sur
le noyer commun (écotype R'haouet) devant le jury présidé par le professeur M.Oudjehih
M.A.Bentouati, examinateur a pris la part du lion en appuyant son intervention sur la méthodo-
logie et l'aspect statistique.M.Messâadia promoteur a mis l'accent sur l'intérêt de cette étude
qu'il est utile de continuer pour préserver, multiplier cette variété rare et recherchée pour ses
différentes vertus. Il est utile de rappeler que cette ancienne cadre du parc national de Belezma
a eu le mérite d'introduire l'abeille, ce mystérieux et fascinant insecte ,dans les vergers arbori-
coles développés par le parc national dans la zone périphérique constituant les huit communes
environnantes ,pour faciliter la pollinisation , améliorer et augmenter les rendements en terme
de quantité et assurer la qualité du produit dans le but d'élever le niveau des revenus des agri-
culteurs.Cette option stratégique "intelligente" a permis de contribuer à la protection indirecte
des ressources naturelles du site classé.

PROBLEMATIQUE proposée pour répondre scientifiquement


Le noyer commun (Juglans regia) est un aux fellahs et aux gestionnaires de l'aire
arbre mixte fruitier et en même temps fo- protégée. Règlera -t-elle ce conflit d'in-
restier,il est originaire de l'Asie occidenta- térêt qui se dresse entre les utilisateurs de
le,il a été introduit dans la région de Hi- ces vergers et ceux de la protection du pa-
doussa il y'a de cela un peu plus d'un siè- trimoine d'une manière générale ? Quelles
cle, par les Français.Il s'est adapté et a sont les retombées de cette action si ces
même garni les terrasses inclinées de cette vergers venaient à disparaître ou s'ils sont
bourgade faisant d'elle un espace naturel maintenus? En un mot la question qui se
d'une rare beauté.Les arbres sont dispersés pose est de l'heure: Comment utiliser d'une
en une multitude de vergers constitués de façon durable les ressources naturelles de
plusieurs dizaines d'individus. Joignant toute une région?La problématique posée
l'utile (noix, racines) à l'agréable par le noyer commun (écotype de
(esthétique paysagère), ces derniers font R'haouet ) est un cas comme tant d'autres
l'objet d'arrachage subtiles car d'autres surtout en l'absence d'une vision claire et
espèces plus productives sont introduites à solide de la protection des ressources..
la place de ces trésors, par méconnaissan-
ce.Cette substitution voulue ou recherchée SES DIFFERENTES VERTUS
n'est guère à l'avantage des agriculteurs et Ces arbres centenaires (ils peuvent même
se réalise au détriment de la nature.Pour dépasser 100 ans ) produisent des fruits
démystifier ce problème, une étude a été

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volumineux à brou charnu dont l’aman- MENACES
de du noix constitue un aliment particuliè- Le noyer de R’haouat (types locaux) possè-
rement riche. Selon GARAVEL (1959) de des caractéristiques remarquables :
son intérêt n’est pas seulement lié à mode de fructification sur brindilles latéra-
sa valeur énergétique mais à la diversité les ( mode de fructification très recherché
de sa composition. par les sélectionneurs), sa grande rusticité
Il convient en particulier de souligner sa lui permet de résister à un nombre impor-
teneur en matière azotée (16,5%) qui en tant de maladies, production facile, saveur
fait un aliment noble, en outre sa richesse délicieuse, calibre important, longue
en protéines, en ma- conservation, grande teneur en éléments
tière grasse (58,5%) minéraux et vitamines, ainsi que le port
et en sels minéraux, particulier de l’arbre qui offre une esthéti-
que paysagère rare recherchée par la pro-
motion du tourisme.
La nuciculture dans la région de R’haouat
est conduite traditionnellement, cela expli-
que la moyenne production (1-2 Qx /arbre).
Ces noyeraies risquent de disparaître soit
par manque d’entretien soit que les arbori-
l’amande de noix contient un assorti- culteurs les arrachent en les remplaçant par
ment vitamine (E, A, B, C) ainsi que du des espèces rentables qui entrent rapide-
cuivre, zinc, fer, potassium, calcium, souf- ment en production telles que le pommier
fre, chlore et manganèse , ce qui augmente et le poirier.
son intérêt diététique. Pour effacer cette idée et dans le but de
En plus, la variété écotype dispose de développer la nuciculture dans cette zone
nombreux caractères agro-biologiques à montagneuse, le Parc a incité les nuci-
l’état naturel et très recherchés par les sé- culteurs qui possèdent des vergers tradition-
lectionneurs. nels à multiplier leur noyer pour le sauve-
Les feuilles du noyer sont utilisées en garder.
pharmacie et en herboristerie, du fait de Du point de vue agro technique, l’obtention
leur forte teneur en juglandine, substance d’une récolte importante et de qualité satis-
amère et aromatique. Elles ont des proprié- faisante (des noix pour le semis et des gref-
tés toniques et aromatiques. On leur attri- fons) pendant les années à venir nécessite
buait autrefois des vertus contre l’ictère, la la maîtrise des facteurs techniques, traite-
tuberculose, le diabète, la scrofule, ments sanitaires, taille,…
le lymphatisme, particulièrement efficaces Il serait quant même intéressant d’élaborer
dans tous les problèmes de peau (lotion ou un programme pour sélectionner des varié-
compresses à appliquer sur eczéma, pso- tés écotypes moins sensibles aux gelées
riasis, démangeaisons ou ulcérations cuta- tardives et possédant d’autres qualités telles
nées) .On les utilise également pour les que :
pansements des ulcères et elles entrent
dans diverses préparations. • Résistance à la sécheresse
Le bois de noyer est prisé en ébénisterie, le • Une bonne floribondité ;
brou servait jadis de colorant, la sève de • Bonne qualité de la noix.
l'arbre peut servir à faire du sucre.

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Prenant tous ces critères en considération, R'haouet connu pour ses nombreuses vertus
la nuciculture peut aboutir à des résultats est soumis à une surexploitation pour deux
très intéressants sur le plan économique raisons essentielles-substitution par des
(rendements supérieurs que la meilleure espèces plus productives tel que le pom-
variété française Franquette). mier et le poirier et - l'aspect économique
Une autre région panoramique (région de alléchant : son bois ainsi que ses racines
R’Haouat) qui se caractérise par la présen- sont recherché sur le marché à des coûts
ce de magnifiques et imposants ver- exorbitants.Les retombées négatives se
gers de noyer, composés d’une quaran- manifestent par la rareté du fruit sur les
taine d’arbres gigantesques à port étalages…
érigé à pleureur selon l’angle d’inser- Cette ressource phytogénétique doit être
tion des ramifications qui offrent une préserver non seulement pour son aspect
rare vue paysagère. agronomique surtout en terme de semences
pour assurer sa pérennité, mais aussi pour
sa valeur paysagère rare qui fait de
R'Haouet un paradis unique "esthétique "
pour la promotion de l'écotourisme. Son
extension pourrait se réaliser sur les pié-
monts de Refâa qui présentent quant même
des potentialités écologiques insoupçon-
nées si on veut atteindre l'objectif économi-
que (fruit, bois, racines, juglantine…).
Les racines du noyer dégagent une substan-
ce toxique, la juglandine, qui perturbe la
croissance des végétaux proches et peut
provoquer leur disparition. Il convient donc
Ces vergers représentent un tableau har- de planter cet arbre en isolé et d'éviter de
monieux de grande valeur esthétique procéder à la substitution par d'autres espè-
ces même si leur rendement est apprécia-
Cependant il demeure qu'en l'absence ble.
d'une vision de protection des ressources, L'étude de Mme.Chadda a mis en relief
le noyer commun comme le cèdre de tous ces problèmes sera-t-elle suivie réelle-
l'Atlas deux espèces privilégiées qui cons- ment sur le terrain?
tituent une véritable richesse biologique
des Aurès sont très menacées. Références:
Si pour le cèdre,la problématique a été - Extrait de la thèse réalisée par AISSA
posé par nombre d'auteurs entre autres LAABED : « la gestion intégrée des aires
A.Abdessemed, A.Bentouati, A et protégées : l’exemple du Parc National de
S.Halitim, Messâadia, H.Malki pour ne Belezma ».2002.112 pages et 57 illustra-
citer que ceux-là au niveau régional et tions
dont la prise en charge effective est loin de - Plan de gestion version 2 du parc national
se concrétiser pour des aspects surtout de Belezma 2006-2009 section B
techniques….le noyer commun écotype de "Evaluation du patrimoine et Définition
des objectifs" -28 pages.

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Batna Vu Par les Français qui y ont Vécu

BATNA,LA PORTE DU SUD


Le présent article a été repéré par la rédaction de BATNA INFO sur Internet dédié à la ville de
Batna par un groupe de français ayant vécu dans notre ville pendant la période de la colonisation.
Nous avons sciemment voulu le reproduire tel quel pour qu’il soit lu par nos contemporains qui
actuellement ne connaissent pas ou peu l’histoire de leur ville. Il faut néanmoins préciser que
BATNA INFO ne fait que transmettre cet article, qui sera laissé, comme paru sur Internet, aux
lecteurs d’apprécier ou pas son contenu. Ce dernier n’exprime en aucun cas l’opinion du staff
rédactionnel. Il n’est repris que pour participer à la saga d’une ville qui même récente ne cesse de
« produire » des hommes qui ont marqué,marquent et marqueront l’histoire.

Batna, comme toutes les villes d'Algérie, a endroit. Les chefs indigènes ne comprenant
eu une longue et glorieuse histoire. C'était rien au discours du commandant en chef se
une ville de garnison. Le 5è bataillon du tournent vers les interprètes et leur deman-
3ème zouave y avait son cantonnement. dent : "Qu'est-ce qu'il a dit ?" Les interprè-
Batna partage avec toutes les autres cités tes répondent simplement : "N'ber He-
d'Algérie, le bonheur des années heureu- na !" (Nous passons la nuit ici. Ce qui se
ses, le malheur de la période néfaste, la traduit en termes militaires "Nous bivoua-
honte et l'abandon. Elle restera pour ceux quons ici).
qui l'ont connue une ville agréable où il Les agents de liaison partent pour transmet-
faisait bon vivre et où l'amitié, la fraternité tre l'ordre "N'bet Hena" "N'ber Hena", les
et la bonne humeur avaient les mêmes français entendant cela de la bouche des
couleurs. indigènes, crurent entendre "Batna"
LES PREMIÉRES ANNÉES DE BATNA "Batna" et pensèrent que c'était le nom du
lieu.
Le 20 février 1844, sous le commande- Pourtant, cet emplacement accusait un in-
ment du Duc d'Aumale, les troupes fran- convénient majeur. II était situé dans un bas
çaises, grossies d'un fort contingent Indi- -fond. Le camp s'organisa et des mesures de
gène, rassemblées sur le Mansourah, aux sécurité furent prises comme il convenait.
portes de Constantine, traversent le Rhum- Dans les jours qui suivirent, les nombreuses
mel et se dirigent vers la fontaine du Bey reconnaissances effectuées autour du camp
(Aïn-el-Bey). Le soir même, l'armée bi- déterminèrent un point plus favorable à
vouaque aux environs de la source de deux kilomètres à l'est et que les indigènes
M'Lila (Aïn M'Lila). Le lendemain, la co- appelaient Ras-el-Atour, à cause des nom-
lonne se met en route et atteint la source breuses sources qui se trouvaient là ; de
de Yagout (Aïn Yagout). Nouveau bivouac plus, sa situation élevée permettait une sur-
et le jour suivant 12 février 1844 elle s'ar- veillance plus étendue et donc une défense
rête auprès d'un point d'eau important situé facile.
près de l'endroit qui sera plus tard l'em- Deux mois plus tard, au début d'avril, l'ar-
branchement des routes des Batna-Bemelle mée s'installait sur cette éminence et com-
et Batna-Condorcet. mençait l'établissement d'un camp perma-
Le Duc d'Aumale réunit son état-major et nent. On le nomma Rasel-Ayoun-Batna.
décide de créer un camp provisoire à cet

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C'est auprès de ce camp que se construisi- et S.O. et font de ce coin de la ville un site
rent, par la suite, les premières maisons de délicieux de verdure, bien ombragé, où les
ce qui allait devenir une ville de vingt-six habitants vont se promener volontiers pen-
mille habitants. Mais il fallait donner un dant les chaudes journées d'été, en même
nom français à cet embryon de ville. temps qu'ils contribuent puissamment à
Les Romains avaient déjà compris l'impor- l'assainissement.
tance de ce point stratégique, et, non loin Au point de vue hygiène, Batna ne laisse
de là, s'était établie la IIIè` Légion qui édi- donc rien à désirer ;BATNA située à une
fia la ville de Lambessa. En 1848, les altitude très élevée, 1 050 mètres, elle jouit
Français abandonnèrent l'appellation de d'un climat privilégié en Algérie. La cha-
Ras-el-Ayoun-Batna et baptisèrent leur leur de l'été n'y est jamais lourde, ni suffo-
ville : Nouvelle-Lambèse. Les indigènes, cante mais légère et rafraîchie constam-
comme ce fut toujours le cas, se regroupè- ment par les vents qui soufflent en perma-
rent autour de l'agglomération et continuè- nence tantôt au nord tantôt au sud. Les
rent à l'appeler Batna. En 1849 ce nom vents sont le seul désagrément de Batna,
prévalut et la ville prit le nom définitif de mais par contre, ils maintiennent la tempé-
Batna (le bivouac). rature à un degré très supportable.
Entre-temps, le duc d'Aumale et son armée Située au sommet du col qui sépare le bas-
avaient assuré la conquête de Biskra. Mais sin saharien du bassin méditerranéen, la
ceci est une autre histoire. ville subit l'action constante des courants
Comme la plupart des villes d'Algérie, aériens.
Batna est de construction française, entiè- Le Sirocco n'y est pas brûlant comme sur la
rement française. côte ; il tombe du reste au coucher du soleil
et la fraîcheur de la nuit permet de le sup-
UNE VILLE EN PLEIN ESSOR porter facilement.
L'oeuvre militaire est terminée et désor- La mortalité y est faible et Batna est consi-
mais les intérêts de la ville sont confiés à dérée par les gens du sud comme une sta-
l'administration civile, à un commissaire tion estivale à l'approche de l'été ;les euro-
civil d'abord, à une municipalité plus tard. péens et les arabes de Biskra s'empressent
Examinons rapidement si cette oeuvre de venir s'y installer.
militaire est bien née viable et si elle a reçu La transition de la température étant assez
tous les organes nécessaires à son existen- brusque au moment où le soleil disparaît
ce. derrière le massif de Touggourt, il y a lieu
La situation actuelle de Batna le prouve de s'en prémunir
surabondemment. C'est aujourd'hui une et de ne pas craindre de s'habiller plus chau-
coquette ville, aux rues larges et droites, dement le soir.
bien aérées, par conséquent dans les meil- Les fièvres paludéennes y sont bénignes.
leures conditions d'hygiène possible. Les environs, bornés par les massifs boisés
Des canaux de ceinture reçoivent les eaux de l'Aurès, du Bélezma, du Bou-arif ne
ménagères et les déversent au nord de la présentent pas cette monotonie désagréable
ville, dans un champ d'épandage des plus que l'on trouve en certains endroits des
fertiles. De nombreux jardins, de belles hauts plateaux. La plaine qui s'étend entre
prairies, de magnifiques allées plantées ces massifs est bien cultivée et produit en
d'arbres entourent Batna sur les faces N.O. quantité du blé et de forge. Les résultats

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seront plus grands enco-
re lorsque la culture
européenne aura rem-
placé les procédés rudi-
mentaires arabes.
De nombreuses et belles
fermes européennes aux
murs crénelés, des gour-
bis arabes isolés ou ag-
glomérés, sont parsemés
çà et là. On ne peut que
regretter l'absence d'ar-
bres tant autour des fer-
mes que le long des
oueds. Leur présence
ajouterait beaucoup à
l'agrément des environs.
Telle est la situation actuelle de Batna, 60 d'un quatuor solide Mme Gazzeri Lucette,
ans après l'arrivée du Duc d'Aumale. Là où Melle Garnier Sylviane, Mr Cerruti Jean et
en 1844 on ne voyait aucune habitation, Mr Cianfarani Marc que seconderont peu à
s'élève aujourd'hui une petite ville de 5 000 peu d'autres acteurs talentueux comme Mmes
habitants, siège d'une sous-préfecture, d'un Lamoure et Rivière, Melle Brahami Dina,
tribunal et d'une subdivision militaire. Mm. Gazzeri Georges, Doumandji Abdelsem,
Chef-lieu du département des Aurés, Batna Lucien Girard, Daniel Celce, Roger Frecon
est situé à 1 050 m. d'altitude. Elle comptait ou les Frères Cauro ; sans oublier André Fi-
26 000 habitants, avec pour sous- toussi, le play-boy de la troupe, tué acciden-
préfectures : Biskra, Tebessa, Khenchela, tellement à l'âge de 27 ans.
Corneille et Amis. Le département occupait Bien sûr, les Compagnons de la Scène ne se
une superficie de 38 482 km2. Cent vingt hasardaient pas à jouer "Andromaque", "Le
communes se partageaient ce territoire et Soulier de Satin" ou "L'Aigle à deux têtes".
comptaient ensemble 610 000 habitants. Ils se spécialisaient dans le Théâtre de Boule-
ARTS ET CULTURE vard. Ce n'était pas déchoir en vérité car com-
Batna, n'était pas une ville qui somnolait. La me l'écrivait si bien l'inégalable Pierre Fres-
ville vivait de culture, sous l'égide d'Arts et nay : "Le Théâtre a ses lettres de noblesse,
Loisirs, des Jeunesses Musicales de France, "Le Menteur" qu'est-ce sinon de l'excellent
des Mouvements de Jeunesse et d'Education Théâtre de Boulevard ? Et "La Place Roya-
Populaire et surtout d'une troupe renommée, le" ? Et "Les Plaideurs" ? Et Molière ? Et
les Compagnons de la Scène, qui de 1952 à Marivaux ?"
l'indépendance, contribua grandement à don- Au bout de quelques années, les Compagnons
ner au Théâtre amateur ses lettres de nobles- de la Scène disposaient d'un vaste local meu-
se. blé transformé en scène de théâtre, de maté-
Présidés par un esthète distingué et érudit, riel sophistiqué (magnétophones, projecteurs,
peintre de grand talent, Mr Jean Bel, les sports, trousses de maquillage, bibliothèque
Compagnons de la Scène bénéficièrent au théâtrale, discothèque spécialisée, etc).
départ .

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Voilà, en résumé, la belle histoire d'une trou- Parmi tous ceux qui se sont illustrés dans
pe de Théâtre amateur en tous points exem- cette tâche ingrate et de longue haleine, est-il
plaire. Du talent à revendre, une équipe de d'exemple plus magnifique que celui de notre
régisseurs remarquables, de Maurice Bedok ami Malpel, animateur infatigable et capitaine
le cinéaste-bruiteur à Michel Honorin le dé- valeureux, digne d'être cité aux jeunes généra-
corateur, ce dernier profitant d'ailleurs de tions. En cette mémorable journée du 10 fé-
cette collaboration fortuite pour remplacer vrier, il a mis tout en oeuvre pour le triomphe
comme délégué à l'ORTF Marc Cianfarani, de son équipe qui est faite autant de sa pru-
après moults assistances de ce dernier, et dente et compétente autorité que de la valeur
connaître en quelques années la consécration des joueurs qu'il a formés. Si l'harmonie rè-
et l'étiquette de grand reporter à la Télévision gne en maîtresse au sein du grand club bat-
Française. néen, nous le devons au distingué président,
L'on ne dira jamais assez l'incomparable au dévouement et à la droiture duquel nous
esprit d'équipe qui animait les Compagnons rendons hommage".
et cette solide amitié convertie au fil des ans A la tête de la Municipalité, son idéal sportif
en affection profonde, et pour finir, l'éclate- se retrouve partout, et bien des réalisations
ment aux quatre coins de France, de tous ces sont marquées de son empreinte : Stade Mu-
santons du Bonheur ! De tout cela, il reste nicipal ; Stade Scolaire, Piscine Municipale.
des souvenirs que l'on se plaît à évoquer au Le Stade de l'A.S.B. a délaissé sa vieille paru-
cours de réunions annuelles. Les photos sont re et des tribunes vastes et modernes sont en
toujours là, parlant au coeur plus éloquem- voie d'achèvement. Une salle de 45 mètres,
ment qu'un long discours. Si les tempes ont sous les tribunes, sera aménagée en vestiaires,
blanchies, il reste dans le regard une petite avec douches et gymnase attenant. Les ter-
étincelle qui traduit l'émotion de ce retour rains de basket vont être modernisés, avec
sentimental au passé. tribunes spacieuses et confortables. Quant aux
cours de tennis et au coquet Club House, ils
La ville vivait intensément, par le sport bien font l'admiration de tous les visiteurs.
sûr avec le football surtout et les autres Notre article serait incomplet si nous passions
sports d'équipe, avec son célèbre Challenge, sous silence le fameux Challenge de Batna
légitime fierté de son club doyen, l'AS Batna qui, chaque année, à Pentecôte, rassemble
si chère au Président Malpel, qui, chaque dans la capitale des Aurès, l'élite de l'Athlétis-
année à Pentecôte, attirait les meilleurs athlè- me Algérien. Là encore, il serait vain de sou-
tes d'Algérie. A Batna, le sport est compris ligner la magistrale organisation du club
intelligemment. doyen et la richesse invraisemblable des prix
Aussi les résultats sont-ils là :les athlètes, les distribués.
footballeurs de Batna sont de beaux gars, Voici une histoire réelle, peu commune, en
bien découpés, bien musclés, sains, des hom- réalité pas très sportive, mais qui mérite d'être
mes enfin pratiquant le sport sans exagéra- racontée.
tion, avec mesure. Notre Club l'A.S. Batna, par un malheureux
Par ailleurs, après l'éclatante victoire de hasard de la Coupe d'Afrique du Nord, eut la
l'A.S.B. sur l'U.S. Tunis, la Dépêche de malchance d'être opposée à un adversaire de
Constantine du 11 février 1953 écrivait : "Il classe, la meilleure équipe d'Oranie,
faut avoir suivi la vie et l'effort des clubs l'U.S.M.O. qui possédait des éléments de
provinciaux pour connaître les difficultés grande valeur. D'avance, on n'avait aucune
nombreuses auxquelles se heurtent nos diri- possibilité de réussite, tellement ils étaient
geants. supérieurs.

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Notre seul et grand avantage à l'époque était nos pompiers, sans
de jouer sur notre terrain, lorsque ce dernier aucun bruit, firent
était boueux. Toutes les équipes du Départe- des merveilles, pour
ment nous craignaient lorsque notre terrain inonder tous les
était sérieusement mouillé. Il se transformait compartiments du
en un véritable bourbier, et le ballon de 250 terrain à une profon-
grammes arrivait facilement à faire plus de deur telle, que jamais la nature n'aurait pu les
trois kilos. égaler. Le dimanche avant le match, je me
Il faut reconnaître qu'à l'époque, notre foot- faisais une joie d'observer nos dirigeants, nos
ball était très primaire. M. Malpel, notre supporters, les nombreux spectateurs, et mê-
extraordinaire Président, malgré ses nom- me nos joueurs, heureux de constater sans
breuses charges, dont celle de Maire de la aucune arrière pensée, que le terrain était
ville, nous apprenait surtout à jouer avec terriblement mouillé grâce à une providentiel-
cran et détermination. Pour lui, il fallait sur- le pluie tombée au cours de la nuit. Personne
tout aimer son club, mouiller son maillot et ne fit attention, que de toute la ville, seul le
avoir le Guelb (coeur). Très angoissés et stade était mouillé... Comble de l'ironie, ce
alarmés à l'idée de recevoir cette redoutable jour-là le ciel était très dégagé avec un réel
équipe d'Oran, on essaya d'étudier la manière soleil printanier, dont les malicieux rayons
efficace de tenter de résister à cet adversaire, semblaient prendre plaisir à observer cet im-
qui nous était supérieur dans tous les com- mense manège de gens passablement crédu-
partiments de jeux. C'était l'inégalable com- les.
bat de Goliath avec David... Ayant longue- Que dire de ce match ? Il fut gagné normale-
ment réfléchi à ce dilemme, j'ai fini par pro- ment dans les règles du jeu, par 2 à 0, sans
poser à M. Malpel de faire appel à ses pom- aucune peine. L'arbitre eut le mérite de ne pas
piers municipaux, pour inonder de nuit le écouter les dirigeants oranais qui exigeaient
terrain... Le Président suffoqué, ahuri, l'arrêt du match, pour terrain impraticable. Il
croyait que je plaisantais. Devant ma farou- leur répondait en toute franchise : "il ne pleut
che détermination, il refusa de m'écouter, me pas, il y a du soleil, le terrain est jouable pour
traita de fou avec sa franchise habituelle… les 22 joueurs" .
Nullement découragé de cet accueil, à cha- ...Inutile d'ajouter que le fameux football élé-
que rencontre et toujours en tête à tête, je lui gant, technique, déroutant et plein de savoir
faisais ressortir les nombreux avantages de de nos adversaires s'avéra ce jour-là inutile,
cette ruse, de cette stratégie de bonne guerre. terriblement dépassé par nos robustes joueurs,
Excédé, très difficilement, il accepta sous transformés en véritables laboureurs, dans ce
certaines conditions, dont celle dégageant sa match unique dans les mémoires de sportifs.
responsabilité. Des regrets, aucun, sinon un vivifiant sourire
Sans attendre, un comité secret fut formé. Il de satisfaction d'avoir, à l'image de David, ou
était composé du Président, de quatre vieux du fameux cheval de Troie d'ülysse,conçu et
et fidèles pompiers supporters acharnés de réussi un plan audacieux, ambitieux, pas très
l'A.S.B., du gardien du stade Ahmen El- sportif, pour vaincre d'une manière certaine
Houari et de votre serviteur, soit 7 person- un plus fort que soi... Un seul but, une seule
nes... Comme par hasard, le chiffre est celui idée : le but lui-même ou les buts à marquer
de mon porte bonheur, à l'avance je savais coûte que coûte... Mission remplie sur toute
qu'on allait réussir cet invraisemblable strata- la ligne... Plus de 40 ans après, on a droit à
gème. La veille du match, vers 23 heures, l'amnistie !

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Hommage Par SAID MERZOUKI

MONSIEUR CHAABANI LOUARDI

Adolescent, il parcourait la route Arris- Déjà il dénotait sur le commun, cherchant


Biskra, en chantier alors dans les années à faciliter la tache des enseignants, leur
30; il amenait aux ouvriers et à dos apportant un plus en rendant possibles les
d'âne de l'eau de source dans des guer- rêves d'enfant. Pour peu qu'une idée enri-
bas, par des journées torrides. Ses aptitu- chissante vienne à l'équipe du bureau de
des (il n'avait que le CEP) furent remar- l'Association (MM. Abdelmadjid, Ha-
quées par l'ingénieur des Ponts et Chaus- mlat,
sées contrôlant le chantier et ce dernier Nourani, Adjroud, Touba, Aoubid, nom-
n'eut de cesse que de le former à l'épure bre d'entre eux sont décédés (‫ﺭﲪﻬﻢ ﺍﷲ‬ne
d'abord et aux autres secrets de la cons- le voilà-t-il pas qu'il en étudie aussitôt la
truction dans divers chantiers de l'épo- réalisation avec la directrice de l'école.
que jusqu'à ce que Monsieur Châabani Les excursions scolaires ont été l'apanage
obtienne en 1958 le diplôme d'Ingénieur de cette école que fréquentaient ses filles
d'Entreprise qui fit de lui, dans l'Algérie dès 1968 donc un plus tant pour les en-
indépendante le fer de lance des entre- seignantes, au nombre d'une vingtaine,
preneurs et, à son palmarès nous pou- que pour les élèves concernées générale-
vons trouver les innovations dans nom- ment les plus grandes. Les randonnées
bre de wilayate, dont celles de Batna, scolaires partaient vers divers horizons,
Biskra, Guelma, Skikda pour ne nommer d'abord dans le département, en des sites
que celles-ci avec leurs infrastructures touristiques (archéologiques, palmeraies,
touristiques, industrielles, sociales et barrages…) puis dans les circonscriptions
religieuses. Le quartier d'Hydra rénové, voisines telles Biskra, Khenchela ou Sé-
lui doit l'aspect qu'il a aujourd'hui. tif.
Je l'ai connu vers 1968 alors que, parent Les sites de Timgad, Djemila, Foum El
d'élèves dans l'association, il militait Guerza, El Kantara, Hammam Salhine,
pour une meilleure éducation et une Hammam k'nif n'ont pas de secret pour
instruction plus efficiente des enfants à nos écolières et, en 1971, courant avril,
l'école. Il me confiait alors son rêve du soit quelques semaines après la nationali-
moment: consacrer tous ses efforts à la sation des champs pétrolifères (24 fé-
construction de barrages dans ce pluven- vrier), une excursion nous avait amenés à
torium que sont les Aurès mais, pour Hassi Messaoud, en visite à SNREPAL et
l'époque, il y avait un manque flagrant la Maison Verte, avant dernière étape
d'ingénieurs hydrauliciens. dans le sud algérien.

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La Tunisie fut un autre objectif pour nos il essayait de trouver la solution au chô-
excursionnistes en herbe puisque respec- mage des jeunes. Il me répétait, à quel-
tivement en 1972 et 1975 se déroulèrent ques mois encore de sa mort, alors que je
aux vacances de printemps, une semaine lui rendais une visite impromptue dans un
durant pour la 1ère et une durée double de ses bureaux d'Hydra sur les hauteurs
pour la 2nde. Nous ramenâmes des tré- d'Alger: "Si Saïd, j'ai toujours été opti-
sors de souvenirs du nord au sud. Mon- miste quant à l'emploi de nos jeunes;
sieur Châabani eut à cœur de veiller sur nous avons un pays immense et un réseau
le bon déroulement du circuit, filmant lui de fermes à créer le long de nos routes,
-même des phases de visite. Il prit même fermes distantes de 50 km entre elles; ce
des notes et des dessins architecturaux réseau donnera à nos jeunes une occupa-
dans les nombreuses mosquées de Kai- tion rurale et agreste, saine et capable
rouan. A une de mes interrogations, il d'apporter la prospérité au pays." Il pé-
me confia que son rêve était de réaliser trissait ma main, parce devenu aveugle, il
une mosquée à T'Kout, son village natal. tenait au contact physique de son interlo-
Je pus visiter en 1982 cette mosquée cuteur. Dans son bureau il continuait à
outre celle du 1er Novembre à Batna. dicter du courrier à une secrétaire qui
Il est l'incontestable moteur de nom- l'assistait. Son fils Sélim ne le quittait
breuses activités, toujours à l'avant-garde plus, le guidait vers des chantiers pour
pour dire "Pourquoi pas?". Il va sans dire qu'il se rende compte de l'avancement
que les autorisations académiques et des travaux, quitte par moments, à se
préfectorales étaient acquises et la réali- piquer de colères homériques à l'endroit
sation des projets étaient souvent suivies de quelques retards inacceptables, rap-
de félicitations des autorités, découvrant pelant la légende de Salomon qui, bien
que les écolières, l'équipe enseignante et que mort mais debout parce qu'appuyé
les préposés parents d'élèves de l'Asso- sur son bâton, il a longtemps fait croire
ciation retiraient un grand bénéfice de qu'il veillait encore à l'univers de la
ces sorties puisque ponctuées de comp-
faune et des djinns dont Dieu lui a
tes rendus admiratifs, très enrichissants
confié les secrets du langage.
sur le plan de l'expression écrite, du rap-
port à la découverte des milieux et des
Si Louardi, tu nous as quittés après une
échanges qui en découlaient. longue maladie qui, jusqu'à ta mort, n'a
A la tête du club de football je me rap- pas influé sur ton activité, mais stoïque
pelle le méchoui gargantuesque, les an- tu es resté un exemple de droiture, de
nées 70, qu'il a organisé sur le contrefort générosité pour qui t'a abordé. Puisse
sud de Ras Keltoum à Chélia, à environ Allah t'accueillir en son vaste Paradis et
70 km de Batna. . puisses tu servir d'exemple à beaucoup
N'a-t-il pas animé la commission d'entre nous.
"Culture et Jeunesse" durant les années
où, élu au Conseil Régional de la wilaya,

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