Carl H...
2009
INTRODUCTION
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fausses connaissances qu'il accumule au fil du hasard des rencontres, font
souvent de lui, à l'âge adulte, un être fruste, ignorant et maladroit au point
de vue sexuel.
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TROMPEUSES APPARENCES (I)
Ce sujet importe tant aux hommes (et parfois même aux femmes) qu'il
a été, de tous temps, à la base de plaisanteries d'un goût douteux, ce qui
masque souvent, dans le domaine de la sexualité, l'ignorance et la gène. A
une époque où l'on ne parlait pas encore du SIDA, la taille du pénis fut à
l'origine d'un quiproquo très fréquent. Dans les pharmacies, lorsqu'un
homme venait acheter une boîte de préservatifs, il était courant qu'on lui
demandât : "Quelle taille? Grande ou petite?" La réponse variait
généralement selon que le client se croyait fortement membré ou non. Or,
il n'était question là que de la taille de la boîte, c'est-à-dire du nombre de
préservatifs quelle contenait !
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les plaisanteries et la pornographie, il lui est impossible de trouver
immédiatement une réponse certaine ou même simplement satisfaisante...
C'est donc dans les vestiaires sportifs que, dans un premier temps,
l'adolescent essayera d'assouvir à ce sujet sa légitime curiosité. Hélas, bien
souvent, ses observations ne le conduiront à aucune conclusion définitive.
Il ne lui faudra pas longtemps, en effet, pour constater qu'au départ d'une
structure en apparence relativement simple, les organes génitaux masculins
peuvent avoir une infinité d'apparences différentes. En outre, en s'observant
lui-même, l'adolescent remarquera que le pénis d'un même individu peut
présenter de considérables variations d'aspect d'un moment à un autre,
suivant les circonstances, et ce, en l'absence même d'érection. L'érection!
Le mot est lâché. C'est elle, précisément, que l'adolescent voudrait pouvoir
observer chez d'autres garçons afin de pouvoir effectuer des comparaisons
quant à lui-même. Avec un peu de chance et de persévérance, il finira bien
par en apercevoir quelques-unes. A cet âge, en effet, tandis que la plupart
des garçons font preuve de beaucoup de discrétion quand ils doivent se
dévêtir en commun pour la simple raison qu'ils sont inquiets de la façon dont
les autres pourraient juger leur anatomie intime ; il en est un petit nombre
qui n'hésitent pas à se montrer en érection devant les autres, quand
l'occasion de le faire sans courir le risque d'une réprimande se présente. De
ces fugitives visions érotiques qui sont en général provoquées par des
garçons (trop ? ) persuadés que leurs dimensions intimes en imposeront,
l'adolescent inquiet ne retiendra souvent qu'une chose : la taille de ces sexes
qui, dans son imagination, prendra des proportions énormes. Il en concevra
tout naturellement un grand sentiment d'infériorité.
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Après cela, il ne restera plus à l'adolescent qu'une seule planche de
salut : celle des véritables conversations intimistes qu'il pourra avoir avec
des copains qu'il estimera sérieux assez pour pouvoir discuter
raisonnablement de ce sujet. "Tu as déjà mesuré ta queue, toi ? "
hasardera-t-il sans doute un jour ou l'autre à son meilleur copain. Quelle
question ! Ils l'ont tous fait. Alors s'échangeront des chiffres peut-être plus
honnêtes que les précédents, mais pas nécessairement plus fiables. Car les
méthodes de mesurage varient autant que les résultats qu'elles fournissent.
Nous y reviendrons.
Tôt ou tard -du moins dans bien des cas- l'adolescent se trouvera en
situation de pouvoir effectuer une bonne comparaison visuelle -voire même
manuelle- avec un ou plusieurs autres individus. S'il n'a pas cette chance ou
s'il n'a cette chance qu'une fois ou deux, il y a fort à penser qu'il restera, en
ce qui le concerne, sur une fausse impression. Mais s'il peut multiplier les
comparaisons, en vertu des lois du hasard, il tombera sans doute à la fois
sur moins bien et sur mieux que lui, ce qui, d'une certaine façon, lui
montrera qu'il se situe dans une bonne moyenne. Une minorité se découvrira
bien dotée par la nature et une autre plutôt mal pourvue. Les premiers y
puiseront souvent un orgueil bien mal placé et les autres se résoudront à
"faire avec" en cultivant désormais à ce propos une discrétion qui leur
semblera aller de mise.
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une norme biologique au départ de laquelle on puisse juger si un individu est
bien adapté ou non à la vie sexuelle. Toute taille située au-delà ou en-deçà
de cette moyenne ne doit en effet pas être considérée comme anormale de
prime abord. Ce qui compte, en effet, c’est la manière dont le pénis d’un
homme sera adapté par rapport aux partenaires qu’il rencontrera tout au
long de sa vie.
Très tôt, les médecins qui se sont occupé de sexologie ont pu constater
que la plupart des hommes dotés de pénis relativement courts ou minces
pouvaient avoir des rapports sexuels normaux et satisfaire pleinement leurs
partenaires. La taille du pénis ne pose un réel problème que lorsqu'elle rend
impossible toute pénétration ou qu’elle rend cette pénétration douloureuse.
Soit le pénis est trop court pour pénétrer, soit il est trop gros ou trop long
et occasionne au mieux une gêne ou au pire des douleurs insupportables.
Les pénis si petits qu’ils sont incapables de pénétrer sont si rares que, d’une
manière générale, on pourrait conclure qu’il est plus ennuyeux d’avoir un
trop grand pénis qu’un trop petit. Et cela va, évidemment, à rebrousse-poil
de tout ce qu’une littérature machiste aimerait faire croire. Un trop long
pénis présente de sérieux dangers : soit il cogne contre le col de l’utérus et
provoque douleurs, tuméfactions et saignements ; soit il risque de perforer
l’intestin lors des relations anales. Quant au trop gros pénis, il distend de
manière anormale le muscle de l’anus et peut aboutir au mieux à des
déchirements ou au pire à une perte de contrôle musculaire qui peut se
traduire par des défécations non désirées.
La sensation d'être pénétrée par un grand pénis est plus agréable pour
un certain nombre d’hommes ou de femmes ; mais cela relève
principalement du fantasme puisque cela ne semble s'inscrire dans aucune
réalité physiologique objective. Chez la femme, par exemple, le clitoris, qui
est la source essentielle du plaisir, est ébranlé de la même manière par un
petit pénis que par un grand. Quant au fameux "point G" fort discuté, il se
trouve si proche de l’entrée du vagin qu’il peut lui aussi être ébranlé par un
pénis de taille fort modeste.
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vrai : un petit sexe au repos ne reste pas nécessairement petit, par rapport
à la moyenne, quand il est en érection. D'une façon générale, on peut même
souvent observer qu'un grand pénis flaccide augmente peu de taille au
moment de l'érection alors qu'il est fréquent que de petits pénis flaccides
deviennent grands à très grands dans la même circonstance. Dans les faits,
il n'y a donc aucun moyen de "deviner" quelle sera l'apparence d'un sexe en
érection quand on ne le voit qu'à l'état flaccide. Les "divinations" et
supputations auxquelles certains recourent à ce propos en se basant sur la
taille et la forme du nez, des doigts ou de quoi que ce soi d'autre, sont
particulièrement absurdes car il n'y a aucun rapport logique, du point de vue
morphologique, entre l'apparence du pénis et celle de tout autre appendice
du corps humain.
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mesurée en ligne droite entre deux points d'un arc est toujours inférieure à
la longueur de l'arc lui-même.
Les distinctions que l'on peut donc faire entre la longueur apparente
(fut-elle illusoire), la longueur à peu près scientifiquement mesurée et la
longueur réelle dans l'absolu, montrent quelles sont les limites des chiffres
avancés ici et là à propos de la taille "moyenne" du pénis humain.
Pour résumer en quelques mots, on peut dire que tout ce qui relève
des chiffres et tout ce qui est affirmé sans nuance au sujet de la taille du
pénis en érection est, sinon complètement faux, du moins très contestable
ou douteux.
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Chacun a entendu dire que ce sont les noirs et les arabes qui sont les
plus fortement membrés. Et la plupart des braves gens sont convaincus que
cette affirmation constitue une vérité évidente. Or, ni les arabes, ni les noirs
n'ont de plus grands pénis que les hommes blancs. Cette légende, car c'en
est une, repose sur un fond de racisme qu'il faut dénoncer. Il semble bien
que dans les temps anciens, certains se soient plu à imaginer que les noirs
et les arabes, prétendument moins "civilisés" que nous (!) étaient donc aussi
plus proches des animaux et qu'à la façon des ânes et des chevaux ils
devaient être formidablement membrés. Pareilles conceptions ne sont pas
neuves puisqu'on les rencontre, par exemple, dans un livre sacré et
prétendument inspiré, à savoir le Livre d'Ezechiel, qui figure dans la Bible.
Aussi vieilles que soient ces idées, elles n'en sont pas moins fausses,
ridicules et... insultantes. Et l'extraordinaire paradoxe, c'est bien qu'elles
soient arrivées jusqu'à nous, en plein XXe siècle.
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TROMPEUSES APPARENCES (II)
Le scrotum est constitué d'une peau dont l'aspect peut se modifier très
rapidement : tantôt fine, lisse et distendue, elle devient, l'instant d'après,
épaisse et comme ramassée sur elle-même. Ces changements d'apparence
interviennent principalement en réaction contre les variations de
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température. Le rôle essentiel du scrotum est en effet d'agir de telle sorte
que les testicules soient maintenus en permanence à une température
légèrement inférieure à celle du corps. Sans cela, les spermatozoïdes ne
survivraient pas. Si, par exemple, la chaleur s'élève trop, le scrotum se
distend et, grâce à l'activation des nombreuses glandes sudoripares dont il
est pourvu, un abaissement de température se produit à cet endroit. Si, à
l'inverse, un homme plonge dans l'eau froide, il peut constater que son
scrotum se rétracte aussitôt et que ses testicules remontent vers l'abdomen
qui leur fournit alors la chaleur dont ils ont besoin à ce moment-là.
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être s'ils n'ont pas un varicocèle. Il leur est facile de le vérifier en se palpant.
Pour plus de facilité je leur recommande de faire cela dans un bain chaud.
Les testicules sont durs et douloureux à la pression. A l'inverse, toute masse
molle et qui peut être écrasée sans douleur est certainement un varicocèle.
Une masse dure non douloureuse est, quant à elle, plus inquiétante.
Consultez dans ce cas sans attendre votre médecin et sachez que les
cancérologues souhaitent vivement que les hommes se palpent
régulièrement les testicules au même titre qu'ils encouragent les femmes à
se livrer à un examen périodique des seins. Mais voilà ; ici encore, les
préjugés, le machisme et certaines idées moralistes s'opposent à ce qu'on
organise des campagnes publicitaires au sujet de la palpation systématique
des testicules en vue de la prévention de leur cancer. Est-il donc si difficile
de parler de ce sujet et d'expliquer aux messieurs les gestes simples qu'ils
peuvent accomplir pour échapper, éventuellement, à une mort affreuse ou
à une mutilation chirurgicale ? Si l'on ne s'offusque plus, aujourd'hui, des
campagnes publicitaires et des émissions télévisées faites en faveur du
dépistage du cancer du sein, on parle beaucoup moins du cancer du col de
l'utérus ou du duodénum et pratiquement jamais du cancer du testicule ou
de la verge. On parle certes un peu du cancer de la prostate ; mais on reste
fort discret, habituellement, sur le type d'examen que son dépistage
nécessite...
La plupart des gens pensent que la circoncision est un rite propre aux
juifs et qu'on leur doit son invention. C'est complètement faux. En fait, la
circoncision fut appliquée dès la plus haute antiquité dans une grande partie
du Moyen-Orient ainsi que dans d'autres parties du monde, comme par
exemple l'Océanie. Si on ne saurait dire où cette pratique apparut pour la
première fois, on devine aisément par contre pourquoi elle fut inventée. A
l'origine, cette intervention chirurgicale avait certainement un but
strictement hygiénique et prophylactique : elle visait à empêcher les
inflammations qui peuvent se produire quand une substance grasse naturelle
s'accumule en trop grande quantité entre la peau du pénis et le bord
inférieur du gland qu'on appelle également "la couronne du gland". La
circoncision qui consiste à enlever la partie de peau en-dessous de laquelle
pouvait s'accumuler cette substance était le moyen le plus radical pour
empêcher de telles inflammations dans des pays et des peuplades où
l'hygiène n'était pas toujours un soucis constant. Pour s'assurer que cette
opération hygiénique soit systématisée, beaucoup de peuples l'érigèrent en
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rite religieux. Ce fut le cas chez les anciens hébreux qui copièrent en cela,
probablement, les égyptiens.
Bien que le Coran de Mahomet n'en dise mot, l'islam emprunta le rite
de la circoncision aux hébreux. Par contre, après avoir longuement débattu
du sujet, les premiers chrétiens rejetèrent ce rite mais préconisèrent une
hygiène rigoureuse afin de conserver au corps, qui était pour eux le temple
de l'âme, une propreté et une santé parfaite. Ces notions n'eurent, hélas,
qu'un temps car, plus tard, sous l’influence de quelques auteurs, le corps
humain apparut, pour les chrétiens, comme la porte de tous les vices et il
devint l'objet d'une si grande honte qu'on finit par n'en prendre plus aucun
soin d'ordre hygiénique.
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D'autres partisans de la circoncision font intervenir un argument
d'ordre esthétique : ils disent que la vue d'un pénis dont le gland est
toujours visible est nettement plus agréable, voire plus érotique que celle
d'un pénis à l'extrémité "renfrognée". C'est une question de point de vue et
cela ne se discute donc pas.
J'ai montré que l'ignorance de certaines vérités bien mal diffusées dans
notre société peut persuader certains hommes qu'ils sont mal bâtis, mal
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conformés ou peu virils. Les troubles psychologiques qui résultent de cela
peuvent engendrer certaines obsessions sexuelles qui, mal contrôlées,
pourraient aboutir à des violences sexuelles. A tout le moins, ces troubles
psychologiques et ces complexe influenceront forcément de façon
désastreuse l'épanouissement personnel et la vie sexuelle.
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renseignements nécessaires au diagnostic par un questionnaire fort précis.
Bien organisés, par des médecins correctement formés à cet effet, de tels
examens pourraient aussi servir de support à une rapide éducation sexuelle
d'ordre pratique. En deux minutes de temps, tout en opérant les vérifications
nécessaires, le médecin pourrait enseigner aux adolescents quelques vérités
essentielles les concernant et, surtout, les rassurer quant à leur "normalité".
Ainsi préviendrait-on, chez eux, bien des questions angoissantes, bien des
obsessions et tout es sortes de complexes non fondés.
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CONFUSIONS D'IDEES ET DE MOTS
Autour d'une table, lorsque des hommes parlent entre eux de sujets
touchant la sexualité, on entend souvent le père d'un ou de plusieurs enfants
lancer à d'autres qui n'ont pas encore de progéniture : "moi, j'ai fait mes
preuves ! " Ce qui sous entend : j'ai prouvé que j'étais un homme, j'ai
démontré ma virilité.
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principalement, au niveau sexuel, par la capacité de conserver longtemps
une érection. Cette dernière précision est importante puisqu'elle tient compte
de la capacité d'un individu masculin à satisfaire -théoriquement- pleinement
une partenaire qui, du strict point de vue physiologique, est bien plus lente
que lui à atteindre l'orgasme.
Il faut se méfier des apparences : ce ne sont pas les hommes les plus
fortement membrés ou les plus poilus qui sont les plus virils et l'on peut
même soupçonner, dans certains cas, qu'une forme d'exhibitionnisme des
caractères sexuels secondaires (poils, moustache et barbe) masque, chez
certains, une sexualité fort peu triomphante...
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adolescent(e)s cherchent à se rassurer sur les changements qui se
produisent au niveau de leurs corps. Les garçons, surtout, se tournent tout
naturellement vers les jeunes de leur sexe pour tenter d'effectuer des
comparaisons susceptibles de les rassurer. C'est durant cette courte période
que certains d'entre eux peuvent être amenés à avoir des contacts sexuels
plus ou moins complets avec d'autres adolescents de leur âge et de leur
sexe. Au lieu d'une phase homosexuelle transitoire, les sexologues devraient
plutôt parler, en la circonstance, d'une phase pubertaire de recherche
d'identité personnelle au cours de laquelle des contacts homosexuels
peuvent se produire en fonction du hasard des rencontres. C'est au cours de
cette phase, vis-à-vis de laquelle les éducateurs ne sont certainement pas
assez vigilants, qu'une orientation homosexuelle définitive peut se
concrétiser. A un moment où il est encore fort ignorant de sa propre
sexualité, l'adolescent peut en effet croire ou se laisser persuader qu'il a une
orientation réellement homosexuelle. S'il tombe alors sous la coupe d'un
véritable homosexuel, mieux informé que lui parce que plus mûr ou plus âgé,
il est fort possible qu'il s'écarte alors d'une orientation hétérosexuelle qu'il
aurait prise s'il n'avait pas fait cette rencontre. Certaines études d'ordre
ethnologique peuvent faire penser que si les jeunes étaient mieux informés
par les adultes et s'ils avaient davantage l'occasion de comparer les
transformations qui s'opèrent entre eux à la puberté -grâce au nudisme
collectif, par exemple- l'inquiétude sexuelle s'estomperait pour une grande
part et les contacts apparemment homosexuels diminueraient sans doute
dans une grande proportion.
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anaux et bucco-génitaux. De nombreux chapitres des ouvrages de l'écrivain
Roger Peyrefitte sont consacrés à ce type de relation sexuelle.
Bien sûr, au-delà d'une certaine limite, variable d'un enfant à l'autre,
les victimes de tels agissements se rendent compte qu'il ne s'agit pas de
jeux anodins. Mais dans la plupart des cas, ces victimes ont déjà trop
accepté de choses et elles se taisent par peur des sanctions que leurs
parents pourraient leur infliger. Cela explique que certains pédophiles
puissent si longtemps abuser d'enfants avant que ceux-ci les dénoncent ou
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alertent leurs parents par un comportement anormal à l'égard des adultes.
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sans fin. Ce type de déséquilibre ne se rencontre que chez les hommes
puisqu'il dépend du rapport absurde que font les hommes entre l'apparence
de leurs organes génitaux visibles et leur intégration, voire leur acceptation,
au sein de la société.
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nudistes, plus libérés, adoptent ce mode de vie en dehors des clubs et
dissocient complètement la pudeur des sentiments avec la honte du corps
et de ses manifestations érotiques. Ceux-là n'hésitent pas à faire l'amour
devant témoins, s'ils en ont envie, parce qu'ils considèrent que rien de ce qui
est naturel et agréable ne devrait être accompli avec un sentiment de honte.
Ils pensent que leur plaisir ne peut qu'encourager au bonheur et à la félicité
ceux qui retiendront de ce spectacle un sentiment d'harmonie esthétique et
érotique.
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L'ERECTION
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dans les deux corps caverneux du pénis.
A l'état de repos, le pénis est irrigué par le sang sous une faible
pression. L'érection se déclenche lorsque cette pression augmente
brutalement. Le sang afflue alors dans les corps caverneux qui se distendent
et durcissent. La façon dont les corps caverneux sont constitués fait que le
pénis, une fois raide, a tendance à se courber. Chez la plupart des hommes,
cette courbure reste faible. Chez un petit nombre, elle est assez forte. Chez
une infime minorité, elle est inversée par rapport à la normale, de telle sorte
que le gland du sexe en érection plonge vers le sol.
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objet entre les fesses, le poids du corps suffisant à écraser la zone visée.
Dans la position à genoux, le talon d'un des pieds peut tout aussi bien
réaliser cette opération. Cette technique a néanmoins un gros désavantage :
elle empêche que l'éjaculation se fasse normalement. Dans ce cas, il se
produit ce qu'on appelle une éjaculation rétrograde, c'est-à-dire que le
sperme, incapable de s'échapper par l'urètre, reflue vers la vessie où il se
dilue et d'où il sera ensuite évacué lors d'une prochaine miction. Cette
manière d'éjaculer se révèle souvent douloureuse, surtout les premières fois.
Ensuite, il paraît qu'on peut s'y habituer. Pour éviter cet inconvénient, il suffit
toutefois de cesser de comprimer la zone dont j'ai parlé au moment où l'on
sent que va se produire l'éjaculation. Pour ce faire, si l'on est assis ou à
genoux, il suffit de se redresser légèrement.
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on comprend mieux pourquoi le tabac et le cholestérol peuvent engendrer
une perte partielle ou totale de l'érection. S'il advient que les vaisseaux
sanguins par lesquels le sang afflue dans les corps caverneux se rétrécissent
ou se bouchent, l'érection deviendra moins forte ou ne se produira plus du
tout. Voilà peut-être une des causes les moins bien connue, des hommes, de
l'impuissance qui menace certains d'entre eux. Quand on pense que la
cigarette reste, pour beaucoup, un symbole de virilité...
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phénomènes caractérisent l'andropause, pendant masculin de la
ménopause...
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LA MASTURBATION
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tôt dans l'art de toutes les civilisations. Tant dans les oeuvres rupestres les
plus frustres que sur les bas-reliefs les plus admirables de l'Antiquité, on
peut voir des hommes manipulant leur sexe raide et parfois disproportionné.
Des scènes de masturbation en duo ou de fellation ne sont pas rares non
plus...
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Entre ces deux opinions extrêmes se place celle qui considérait la
masturbation masculine comme une activité quelconque, ni bonne ni
mauvaise. Chez les musulmans, par exemple, la doctrine tend à encourager
activement les relations sexuelles et, dès lors, la masturbation n'a guère
d'importance statistique. Elle est néanmoins permise au fidèle qui voyage
seul. Hippocrate, décédé en 375 av. J.C., condamna la masturbation
simplement parce qu'à son avis, comme toutes les autres activités sexuelles,
elle épuisait l'organisme et dégradait la moelle. A l'inverse, Galien, mort en
199 ap. J.C., conseillait la masturbation au même titre que toutes les
activités sexuelles, parce qu'à son avis elle entretenait la santé alors que la
continence pouvait entraîner des convulsions et même la folie. Avicenne,
mort en 1037, s'appuya sur Galien pour conseiller la masturbation chaque
fois que l'union sexuelle n'était pas possible. En 1479, Johann Von Wesel,
doyen de la cathédrale de Mayence, dut abjurer ses écrits et fut condamné
par le tribunal des hérétiques à être enfermé dans un couvent parce qu'il
avait soutenu, en s'appuyant également sur Galien, que les moines
pouvaient se servir de la masturbation pour purifier leur organisme d'une
semence viciée. Quand bien même y auraient-ils pris du plaisir, avait-il
ajouté, cela ne pouvait certes être assimilé à un péché puisque cette
purification de l'organisme se faisait dans un soucis de santé. Enfin, au début
du XVIème siècle, l'illustre anatomiste Faloppe conseillait aux parents de "se
donner quelque mal pour grandir le membre de leur petit garçon étant donné
qu'un beau membre est toujours bienvenu."
En fait, cet ouvrage n'était pas un traité médical sérieux, mais bien une
publicité déguisée pour une "teinture fortifiante" que l'auteur avait lui-même
mise au point afin de guérir l'immense majorité de ses contemporains de ce
qu'il définissait dès lors comme le "vice solitaire". Les éditions successives
(il y en eut 80, tant en Angleterre qu'à l'étranger !) de ce pamphlet
publicitaire furent peu à peu augmentées de nombreuses lettres que l'auteur
reçut de jeunes gens hypocondriaques trop timides pour lui rendre visite afin
d'obtenir sa potion.
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manustupration, mastupration, puis enfin, masturbation. Pourquoi Bekkers
fit-il ce choix ? Tout simplement parce qu'il voulait donner à sa thèse
l'apparence d'une vérité révélée par Dieu dans la Bible. Chacun savait en
effet confusément qu'Onan avait commis un péché d'ordre sexuel pour lequel
Yahvé l'avait mis à mort. Cependant, le péché d'Onan n'avait rien de
commun avec la masturbation...
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mentalement. Pour Tissot, qui rejoignait en cela Hippocrate, n'importe quelle
activité sexuelle était dangereuse car cela se traduisait par une perte
d'énergie vitale. De toutes les activités sexuelles, la masturbation était la
plus dangereuse puisqu'elle pouvait être souvent répétée et ce, depuis le
plus jeune âge. Par son action sans cesse renouvelée, elle détruisait le
système nerveux, engendrait la folie et l'imbécillité. Elle épuisait le corps au
point que tous les organes étaient atteints et que le cerveau lui-même se
desséchait jusqu'à résonner dans la boîte crânienne (!). Dans l'intérêt même
de l'espèce humaine, Tissot recommandait donc que la masturbation fut
sévèrement réprimée. Il ajoutait encore que pour faire recouvrer des forces
à ceux qui avaient été affaiblis par cette effroyable habitude, il convenait de
leur faire boire du quinquina...
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iraient en enfer après avoir ruiné leur santé physique et mentale.
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spécialistes admettent aujourd'hui que la masturbation constitue, dans un
premier temps, un excellent apprentissage du coït en ce sens quelle favorise
la maturation sexuelle et prépare au contrôle naturel de l'orgasme. La
plupart des sexologues l'encouragent comme un moyen de rééducation chez
des individus souffrant de certains problèmes sexuels. Elle est aussi le
moyen le plus efficace pour canaliser l'énergie sexuelle et obtenir, par des
orgasmes puissants et répétés, un bien-être physique et des états de
conscience proches de ceux qui caractérisent les extases mystiques.
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dépeint comme un "adulte en gestation"...
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CONCLUSION
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