Les humains te regardent L'indignation que suscitent les cruauts commises diminue mesure que les victimes cessent

nt de ressembler aux lecteurs normaux, qu'elles sont plus brunes, plus sales , plus proches des Dagos1 . Voil qui claire autant sur les atrocits que sur les spectateurs. Peut tre la schmatisation sociale de la perception est elle ainsi faite chez les antismites qu'ils ne voient plus du tout les Juifs comme des hommes. L'assertion courante selon laquelle les Sauvages, les Noirs, les Japonais ressemblent des animaux, par exemple des singes, est la cl mme des pogromes. Leur ventualit est chose dcide au moment o le regard d'un animal bless mort rencontre un homme. L'obstination avec laquelle celui ci repousse ce regard ce n'est qu'un animal rapparat irrsistiblement dans les cruauts commises sur des hommes dont les auteurs doivent constamment se confirmer que ce n'est qu'un animal , car mme devant un animal ils ne pouvaient le croire entirement. Dans la socit rpressive la notion d'homme est elle mme une parodie de la ressemblance de celui ci avec Dieu. Le propre du mcanisme de la projection pathique est de dterminer les homme dtenant la puissance ne percevoir l'humain que dans le reflet de leur propre image, au lieu de reflter eux-mmes l'humain comme une diffrence. C'est alors que le meurtre apparat comme une tentative constamment rpte, dans une folie croissante pour dguiser en raison la folie d'une perception aussi errone : celui qu'on n'a pas peru comme un tre humain et qui pourtant est un homme, est transform en chose afin qu'aucun de ses mouvements ne mette en cause le regard du maniaque. Theodor W. ADORNO, Minima moralia, Payot, 68, p. 142

Terme pjoratif dsignant, dans le slang amricain, les migrs italiens et espagnols.