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Automne hâtif

L’automne est venu comme un ami fidèle


Tandis que deux mains se joignaient sous le ciel.

Pendant qu’on pleurait pour un être envolé,

Les feuilles se mouraient sur l’herbe desséchée.

Et je me demandais où elles pouvaient aller

Maintenant que, de leur arbre, elles étaient arrachées.

Après les joies d’été, comment les arbres verts

Peuvent-ils rester dignes dans le froid de l’hiver?

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Quelle beauté y a-t-il dans la chute des feuilles?

Comment sourire aux branches qui perdent leurs enfants?

Je ne vois plus qu’un saule aux allures de mourant

Et une nature morte. Comment survivre au deuil?

J’entrevoyais les jours avec un peu de haine

Puis j’ai levé les yeux et apaisé ma peine

Car, tout autour de moi, les feuilles éparpillées

Rouges, or et feu, s’étaient mises à danser.

Vers les cieux, en riant, elles frôlaient le soleil,

Fuyant la Terre pour un royaume de merveilles…

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Et j’ai compris enfin qu’il était parfois bon

Que les milliers d’érables passent du vert au vide

Car, même dénudés, ceux-ci gardent leur tronc

Et se tiennent debout, le cœur bien plus solide.

Certes, il est amer le dur départ des feuilles.

Mon âme pleure encore après leur au revoir

Mais l’automne a ses raisons et les fleurs que l’on cueille

Encore, après leur mort, ont un parfum d’Espoir.

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Le fardeau que l’on porte quand un bonheur s’en va

Se vit plus aisément lorsque l’on a compris

Que ceux qu’on a aimés seront heureux là-bas

Et que leur souvenir embaumera nos vies.

Lucie Voyer

24 octobre 2002

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Autres confidences

Devenir papillon!

Mon petit-fils naîtrait bientôt. Impatience de le toucher, de


le cajoler. Me préparer tous sens éveillés à accueillir le mi-
gnon cadeau qui se fait un peu désirer comme l'artiste qu'il
aurait pu être. Ce petit homme avait poussé dans le sein de sa
mère sans se poser de questions, confiant que la Vie allait lui
donner le meilleur. Nous n'attendons plus! Inutile, il ne
viendra pas et mon espérance de le revoir un jour atténue
maintenant (il y a sept ans de cela) ma peine extrême.

À cette occasion, je m’étais adressé à Dieu. Je lui deman-


dais : « Pourquoi? » Avec une confiance infinie,

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j’attendais une réponse… bien sûr pas des mots. La réponse
de l’Amour à la perte d’un petit enfant allait arriver.

L'Amour a le choix des porteurs de mots.

Et croyez-moi, il sait choisir.

Et la Vie s’est révélée dans la nature.

Je suis écrivain. Cette année (en 2005), j’ai publié un


conte que j’ai dédié à Antoine: « La légende de la Ter-
re ». J'y fais le récit de l’histoire de la création qui se rebelle
devant l’indifférence des êtres inhumains qui la font souffrir.
À la fin, le vent, l’eau, les oiseaux et même la Terre se

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prennent à aimer ces êtres. Il y aura toujours place à
l’espérance dans ma prose.

Le lendemain du lancement de mon livre, j’ai eu le bonheur


de prendre en photo l’éclosion d’une chrysalide. Devenir pa-
pillon. Naître et faire naître: voilà la vie d’un grand-père
écrivain. Trois petites-filles et un autre petit-fils sont là et je
ne me lasse pas de les aimer, malgré la souffrance. Garder
ma joie dans la maladie comme dans la santé. Tout cela en
quelques mois! Pourquoi tout cela m’est-il arrivé?

La chenille se posait une telle question quand elle s’est enfer-


mée dans son cocon. Tout est essentiel à l’épanouissement.
Ignorait-elle que cette nourriture même qu’elle dévorait

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était, en fait, ce qui allait provoquer le déchirement de son
enveloppe et la faire voler, elle? Devenir papillon et s'envo-
ler, y croire! Voilà ce qu’est la foi et l’espérance pour une
chenille.

Les épreuves qui sont mon lot sauront me transformer. C’est


par grâce et par don que je souris toujours… comment pour-
rait-il en être autrement? J’ai vu de mes yeux une chenille
devenir un papillon et cela c’est tout un cadeau.

GranPapa

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Poésie pour un ange

Il y a de ces jours

Ce soir, mon petit homme


J'ai vu une étoile
C’est un peu comme si tu
M’envoyais une photo
De ce que tu contemples là-haut
Je me suis dit
Ça alors, c’est donc là
Qu'il demeure mon
Petit Antoine
C’est là que vous vivez

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Toi
Et tes petits compagnons
Et tes petites compagnes
Je veux juste te dire
Bonjour ou bonsoir
Je ne sais trop
Parce qu’ici, sans toi
Il y a des jours où
C’est toujours noir
Tu sais ici
Bien des mamans
Et bien des papas
Alternent entre joies,

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Et douleurs
Mais j’y pense
Ce sera bien plus facile
Maintenant que nous savons
Où vous vous trouvez
Merci d’être là chers petits anges

Gran-Papa Fernand

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Un grand-papa égale un papa en double

Cher papa!!!

Je comprends que pour toi également c'est dur, terriblement difficile à vi-
vre, mais je veux que tu saches que je suis là pour t'écouter. Tu as été énor-
mément disponible au début de cette épreuve. Il m'est facile de ressentir ta
fatigue avec tous les événements survenus. À moi maintenant d'être présente
pour mon papa que j'aime.

Antoine veillera toujours sur son grand-papa. Chaque chose se doit d'ar-
river un moment donné. Rien ne sert de les devancer. Tu sais, je demande
souvent à Antoine de te protéger, de faire en sorte que la vie ne soit pas aussi
difficile pour toi, mais, bon! Mon petit homme saisit ce qu'il peut faire et
quand il doit le faire.

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Toujours présent, il prendra soin de toi. Car je lui ai demandé de tout mon
coeur qu'il ait une pensée spéciale pour son grand-papa.

Comprendre une semblable épreuve, pour moi, impossible! Et l’effacer enco-


re moins! Par contre, apprendre à voir les belles choses qui nous entourent,
et même les moins agréables, nous permet d'accepter que l'on ne puisse rien y
changer. Il suffit de les vivre pour nous mener sur le chemin de la guéri-
son!!!

Surtout, papa, sache que je prends une partie de ta tristesse et de ta douleur


pour alléger un peu tes pas, et ce, parce que je me sens capable de le faire et
non par obligation. Tu as toujours été présent dans les moments difficiles.
Il est maintenant temps pour moi d'être là pour toi.

Tu pourras à jamais compter sur moi!

Belle pensée pour Antoine et bec bec à nos petits anges!

Julie xxxx

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Chère Julie,

Quand j’ai appris que tu avais perdu ton bébé, Antoine, je


n’aurais souhaité qu’une chose : partir à sa place pour t'évi-
ter ta peine. Mais, ce petit garçon n’avait pas à aller plus
loin. Il était déjà grand à lui tout seul. Je me demande :
sommes-nous les chanceux? Lui n’est pas mort, il est né.
Nous, nous errons sur cette terre à nous débattre… Je crois
que la vie telle que nous la comprenons reprendra ses droits.
Un jour, un cri de bébé se fera entendre et ce sera un autre
enfant pour toi. Je me dois de vivre ce futur sans appréhen-
sion. Le plus difficile… on verra bien.

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Antoine, toujours présent, m’accompagne. Je sais aussi que
les problèmes trop gros masquent parfois cette aide… pour-
tant, cet ange est là avec moi.

Quand j’ai vu ce petit gaillard, les épaules carrées déjà, j’ai


compris qu’il nous supportait. Je crois, Julie, que tu ne
dois pas prendre ma peine. Tu n’en as pas le droit.

Personne ne doit se charger du chagrin des autres. Tu


manquerais à toi-même. Chacun doit marcher sur sa propre
route. Ce passage est trop étroit pour que nous puissions por-
ter quelqu’un. Il y a « Quelqu’un » de plus fort que nous:
nos petits enfants, ceux que nous avons perdus, mais aussi
l'ange gardien qui nous est donné.

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De plus, Julie, nos chemins de vie sont tous parallèles com-
me des rails de chemin de fer. Nous voyons les mêmes
paysages. Malgré les courbes personnelles à chacun, nous
voyageons vers une destination commune.

Je suis là, pour toi, Julie. Je n'oublie pas non plus


Christine et David et tous mes petits-enfants. Je suis fier
d'être votre père.

Papa

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