Département Aéronautique
Option : installation
COURS RADAR
Mr S. MEGUELATI
Année 2009/2010
Sommaire
■ Définition du radar
RADAR est un acronyme de RAdio Detection And Ranging qui signifie « Détection et Télémétrie
Radioélectriques »
Un radar est un système qui utilise la propriété des ondes électromagnétiques de se réfléchir (en totalité ou
partiellement) sur tout obstacle, permettant ainsi de détecter des objets (cibles) qui sont situés à l’intérieur de
son volume de couverture pour en extraire des informations comme la position, la vitesse, la forme.
■ Cible
Au sens large du terme, une cible (target en Anglais) est tout objet qui interfère avec l’onde émise et
réfléchit une partie de l’énergie vers le radar.
On fait la distinction entre une cible qui est l’objet qu’on veut détecter et le « clutter » qui représente les
objets non désirées (réflexions de la mer, de la terre, pluie, oiseaux, insectes, météorites,…) qui interceptent
aussi l’énergie et la renvoient.
Secondaires : système d’identification des cibles où on émet un signal codé pour recevoir des
réponses.
Selon la position relative de l’émetteur eu du récepteur
Monostatiques : émission et réception sur une antenne unique.
Multistatiques : deux antennes ou plus émettrices et réceptrices séparées par une certaine distance.
Selon l’objectif :
De veille ou de surveillance (à balayage) : le radar explore en continu la zone de couverture
De poursuite : en continu ou en discontinu (track while scan)
Multifonction : réalise les deux fonctions de surveillance et de poursuite
Selon la résolution
Conventionnels
Haute résolution
Selon le type de signal
A onde continue
A impulsions
■ Radars à impulsions
Chapitre I : Principes généraux 3
Ces radars émettent un signal formé d’impulsions de durée très brève de haute fréquence et de grande
puissance. Après l’émission d’une impulsion, suit un temps d’écoute plus ou moins long durant lequel les
échos éventuels son reçus, avant qu'une nouvelle impulsion ne soit émise. La direction, la distance et parfois
la taille ou l'altitude de la cible peuvent être déterminées à partir du traitement des échos de retour.
■ Antenne
Son rôle est de concentrer l’énergie émise par le radar dans un angle solide déterminé. Cet angle solide est
défini par la nature de l’antenne utilisée, la direction vers laquelle il est dirigé est également liée à l’antenne,
une action (mécanique ou électronique) sur cette antenne permettra de modifier cette direction et donc de
provoquer une exploration du domaine entourant le radar.
■ Joint tournant
C’est un dispositif permettant le transfert de l’énergie entre la partie fixe et la partie mobile du radar.
■ Duplexeur
C’est un aiguilleur électronique qui permet, d’une part au signal émis d’être dirigé vers l’antenne avec une
perte minimale tout en isolant convenablement le récepteur ; et d’autre part au signal reçu d’être dirigé en
totalité vers le récepteur, sans dérivation vers l’émetteur et toujours avec une perte minimale.
■ Emetteur
Sa partie active est le tube d’émission dans lequel est engendrée l’impulsion hyperfréquence à la fréquence
et à la puissance désirées.
■ Modulateur
Le modulateur constitue la partie active de l’émetteur. Il permet de stocker l’énergie pendant les périodes
séparant deux émissions successives et de la restituer pendant le temps très bref de l’émission radar.
■ Récepteur
C’est l’élément le plus délicat, et souvent le plus complexe du radar. Lui incombent l’amplification et le
traitement du signal radar.
–15
Sa sensibilité doit être très grande (jusqu’à 10 W ). Il amplifie les signaux dans de très grandes
proportions ( 1010 à 1014 ) et doit le faire sans déformation du signal. Le récepteur doit en outre effectuer le
filtrage du signal et tous les autres traitements adaptés à l’information à obtenir (par exemple vitesse, position
angulaire...),
Chapitre I : Principes généraux 5
■ Synchronisation
Le synchronisateur est le cœur du système radar. Il délivre les signaux de base qui définissent les instants
d’émission, et divers signaux annexes nécessaires à des opérations en temps réel.
–5
Son élément de base est une horloge de très grande stabilité ( 10 à 10–8 ) à partir de laquelle sont
engendrés les signaux de synchronisation.
Ces signaux sont distribués aux différents éléments à piloter.
Dans les antennes classiques, la position angulaire du faisceau est liée à la position mécanique de l’antenne.
Celle-ci doit donc être recopiée et transmise au système d’exploitation des informations.
Les systèmes de recopie utilisés sont du type analogique (selsyns) ou numérique (codeurs).
Dans les antennes à balayage électronique, cette information est engendrée et transmise par le calculateur «
pointeur » d’antenne.
Le temps t mesuré par le radar est le temps nécessaire à l'impulsion pour aller de l'antenne à la cible, puis
de la cible vers l'antenne après réflexion. Chaque impulsion revenant au radar a parcouru deux fois la distance
radar-cible. La formule permettant de calculer cette distance est donc la suivante :
c.t
R (m) avec c 3.108 m / s la vitesse de la lumière.
2
■ Remarque :
à t 1s correspond une distance de 150m
Tr : période de répétition des impulsions, l’inverse f r =1/Tr (PRFen anglais) est la fréquence de
répétition.
Le signal émis est caractérisé par la puissance crête PC de l’impulsion, son énergie E et la puissance
E Pc . Pm .Tr
E
Pm P
Tr Tr C
Le rapport /Tr est le facteur de forme (duty cycle) du générateur qui traduit le temps de travail sur le
temps de repos du tube. Il est généralement de l’ordre de 0,001 pour les magnétrons.
2vr
fd (Hz)
Chapitre I : Principes généraux 8
■ Démonstration
Soit un mobile situé à l’instant origine à une distance R0 du radar et s’en rapprochant à la vitesse radiale vr .
Le temps de trajet de l’onde est :
2R 2R 0 2v r t
t
c c c
Si le signal émis est de la forme s e (t) A.cos(2ft) , le signal reçue sera de la forme :
sr (t) A.cos 2f t t A cos 2 f r
2v
t 0 (signal identique au signal émis retardé de t)
c/f
2v r 2v r
L’écart entre la fréquence reçue et la fréquence émise est donc : f d
c/f
Chapitre I : Principes généraux 9
dn
On a n(z) 1,000313 z
dz
Le plus souvent pour effectuer des corrections d’altitude, pour des altitudes inférieures à 3 km, on se
ramène à des rayons rectilignes en considérant une terre fictive de rayon R f kR 0 avec R 0 6370 km
Chapitre I : Principes généraux 10
1 4
k avec un gradiant d’indice dn / dz 3,9.10 8 / m
1 dn / dz 3
On trouve R f 8500 km
R 2
z h R sin
2R f
La distance de l’horizon radio d’un radar situé à une alttude h est donnée par :
d 2R f h (m)
θ°3 θ3°
On a Te = = (s)
ωa °/s 6ωa tours/mn
La valeur du nombre de coups au but (hits) n traduit le nombre d'impulsions reçues pour une cible donnée à
chaque balayage d'antenne. Le nombre de coups au but représente, par exemple pour un radar de veille avec
une antenne rotative dans le plan horizontal, le nombre d'impulsions réfléchies par une cible unique à chaque
tour d'antenne. Le nombre n de coups au but s’écrit : n=Te / Tr , soit :
Chapitre I : Principes généraux 11
θ°3fr
n=
6ωa (trs/mn)
3x1000
Exemple : θ°3 =3°, f r =1000pps, ωa =10trs/mn n= 50
6x10
I.5.3 Ambiguïté en distance et vitesse
Les formes d’ondes usuelles sont formées de trains d’impulsions récurrentes de période Tr (fréquence de
récurrence f r =1/Tr ) : dans ces conditions, tout écho localisé en t 0 et f d produira, en sortie du récepteur, un
ensemble de pics de corrélations situés t 0 +kTr , f d +k'f r d’où une ambiguïté sur la localisation en distance et
vitesse.
■ Ambigüité en distance
L'horloge du radar est remise à zéro à chaque fois qu'une nouvelle impulsion est émise, et ce afin de
s'assurer que la mesure de distance s'effectue bien à partir de la dernière impulsion. Les échos reçus dans un
délai supérieur à la période de répétition des impulsions Tr génèrent des erreurs de calcul de la distance
(échos de nième balayage); on parle alors d’ambiguïté en distance (figure).
Chapitre I : Principes généraux 12
Les échos revenant au radar au delà de Tr se traduisent par une ambiguïté distance (erreur de visualisation)
alors que ceux qui reviennent dans un délai inférieur à Tr sont affichés à la distance correcte (non ambiguë).
La distance maximum sans ambiguïté pour un radar donné est déterminée par la formule :
c.Tr c
R umax =
2 2fr
3.108
Exemple : f r 600Hz R max 250 km
u
2 600
■ Ambigüité en vitesse
L'ambiguïté de la fréquence Doppler exprime la possibilité d'attribuer différentes valeurs de la vitesse
radiale v r radial à une fréquence donnée Doppler f d . C'est le résultat du caractère périodique du spectre
Doppler dans des radars à impulsions. Le maximum de la fréquence non ambiguë Doppler est :
fr
fdu
2
fr
La vitesse radiale maximale non ambigüe est alors : v r
u
4
I.5.4 Résolutions des radars
La résolution (ou pouvoir de séparation) d'un radar est sa capacité à distinguer deux cibles très proches l'une
de l'autre, en azimut, en distance ou en vitesse. Les radars de contrôle d’armes, qui demandent une grande
précision, doivent être capables de distinguer des cibles espacées de quelques mètres. Les radars de veille,
généralement moins précis, ne peuvent faire de distinction qu’entre des cibles espacées de quelques centaines
de mètres.
La résolution d’un radar de surveillance est divisée en deux parties : la résolution en distance et la
résolution angulaire (en azimut).
■ Résolution en distance
La résolution en distance R est la capacité d'un système radar à distinguer deux ou plusieurs cibles situées
dans la même direction mais à des distances différentes. La qualité de la résolution dépend de la largeur de
bande f de l’impulsion émise.
S f df
2
c
R avec f et S(f) spectre du signal s(t))
2 f Sf
2
max
1 c
Dans le cas particulier d’une impulsion non modulée, Δf , d’où R
τ 2
Chapitre I : Principes généraux 13
■ Résolution angulaire
La résolution angulaire est l'écart angulaire minimum qui permet au radar de distinguer deux cibles
identiques se présentant à la même distance. La résolution angulaire d'un radar est déterminée par la largeur de
son lobe d'antenne, elle-même définie d'après son angle à -3dB (largeur du lobe à mi-puissance). Les points du
diagramme de rayonnement de l'antenne qui reçoivent la moitié de la puissance émise (c'est à dire la largeur
du lobe à -3dB) sont considérés comme les limites du lobe lorsque l'on calcule la résolution angulaire; deux
cibles identiques, à la même distance, sont de fait vues par un radar à des azimuts ou des sites différents
lorsqu’elles sont espacées angulairement d'une valeur supérieure à la largeur du lobe à -3dB.
La résolution angulaire en azimut ou site rapportée à une distance R entre deux cibles peut être calculée par
la formule suivante :
Chapitre I : Principes généraux 14
az 2R sin az R az (m)
2
site 2R sin site R site (m)
2
■ Cellule de résolution
Les résolutions en distance et angulaire conduisent à la notion de cellule de résolution : il est impossible de
distinguer l’une de l’autre deux cibles se trouvant à l'intérieur d'une même cellule de résolution.
On considère généralement que le volume de la cellule est fixé par les angles d'ouverture en azimut et en site
du lobe d'antenne et par la résolution en distance ΔR.
Cellule de résolution
■ Résolution en vitesse
C’est la vitesse minimale séparant deux cibles de même amplitude situées à la même distance pouvant être
séparées. Cette résolution est liée à la durée Tm de la mesure.
1
Résolution en fréquence Δfd =
Tm
λ
Résolution en vitesse Δv=
2Tm
0, 2
Exemple : pour une résolution de 1m/s et λ=20cm , il faut une durée Tm 0,1s
2v 2 1
Angle (rad) (D dimension de l’antenne)
2D S / N
70
λ=23cm L=14m θg = 115'
L
L’exploration de l’espace est effectuée de manière régulière; les vitesses de rotation d’antenne sont de
l’ordre de 6 tr/min pour les radars à grande portée, 12 à 20 tr/min pour les radars de moyenne portée, jusqu’à
60 tr/min pour les radars de courte portée.
Ils sont utilisés dans des fonctions particulières comme la navigation, la cartographie et la reconnaissance.
I.8 L’émetteur
Les paramètres caractéristiques d’un émetteur sont :
Antenne
Modulateur Ampli de
bas niveau puissance
Générateur de Source
Récepteur
forme d’onde d’alimentation
■ Tubes hyperfréquences
Des oscillateurs de puissance (magnétrons) : ils sont utilisés dans une bande de 400 à 100 000 MHz
pour des puissances de crête variant de 5 MW pour le bas de gamme à 1 kW pour le haut de gamme.
Des amplificateurs de puissance (klystron, TWT)
Les puissances de crête délivrées par le modulateur sont très importantes (10 MW par exemple pour une
puissance émise de 3 MW avec un rendement de 30 %) ; il y correspond des courants de plusieurs dizaines
d’ampères sous des tensions de plusieurs dizaines de milliers de volts.
I.8.6 Duplexeur
Le duplexeur commute alternativement l'antenne entre l'émetteur et le récepteur. Cette commutation est
nécessaire parce que les impulsions de haute puissance de l'émetteur détruiraient le récepteur au cas où elles
atteindraient le récepteur.
Les duplexeurs sont construits de différentes manières :
■ Circulateur
Les circulateurs sont utilisés pour les petites puissances. A l’intérieur de la jonction, l’énergie tourne dans
un seul sens grâce à l’interaction entre la champ électromagnétique RF et le champ magnétique d’un ferrite
placé au centre de la jonction : un signal entrant par un bras sort par le bras adjacent dans le sens de la
rotation.
Chapitre I : Principes généraux 20
Emetteur Emetteur
Coupleurs directifs
Emetteur Récepteur
Fonctionnement du duplexeur
Ouverture
Ouverture
s
Réflecteur
s
Réflecteur
a
a
H
H
L
L
Chapitre I : Principes généraux 21
■ diagramme de rayonnement,
■ Ouverture mi-puissance,
70 60 70 60
3dB 3dB
L L H H
■ Polarisation
horizontal (surveillance),
vertical (poursuite),
circulaire (élimination échos de pluie)
La polarisation circulaire peut être vue comme la superposition de deux ondes rectilignes d’égales
amplitudes orthogonales dans l’espace et en quadrature de phase dans le temps :
j / 2
Ecirc u x E u y Ee
L’onde polarisée circulairement est réfléchie par les gouttes d’eau sphériques en changeant de sens de
polarisation. A la réception, l’antenne rejette ces ondes qui ont changées de sens, d’où une atténuation
importante des échos de pluie.
Quant aux ondes réfléchies par les cibles, elles conservent des composantes significatives de la polarisation
initiale, parce que les cibles n’ont pas une forme sphérique.
Chapitre I : Principes généraux 22
La polarisation circulaire est obtenue grâce à un polariseur constitué de lames diélectriques placées à 45 °
par rapport au cornet. La composante du champ électrique parallèle aux lames subit une avance de /4 et on
obtient une onde polarisée circulairement
Explication
Après le passage dans le polarisateur, la composante parallèle E 2 est en avance de λ/4 par rapport à E1 et
on obtient une polarisation circulaire. Après réflexion sur la cible, et à la réception, le polarisateur effectue de
nouveau une avance de λ/4 de la composante parallèle. La composante parallèle a subi au total une avance de
λ/2 : on obtient une onde polarisée horizontalement qui sera rejetée par le cornet.
G2
L’équation du radar permet d’écrire : PR
R4
G H 2 cosec 2β
sin 2 0
G =G max pour 0
sin 2
I.9 Le récepteur
Le récepteur est de type superhétérodyne ( changement de fréquence).
Ses paramètres caractéristiques sont :
S / N entrée S / N entrée
Facteur de bruit : F F dB 10Log
S / N sortie S / N
sortie
Le facteur de bruit F d’un récepteur composé de n étages a pour expression :
F2 1 F3 1 FN 1
F F1
G1 G1.G 2 G1.G 2 G n 1
F1 , F2 , …, Fn sont les facteurs de bruit propre des étages et G1 ,G2 ,…, Gn les gains respectifs.
Cette formule montre l’importance du premier étage qui détermine le facteur de bruit global de la chaîne.
proportionnel à R 4 ).
Linéaires : y v
2
Quadratiques y v
Détecteur logarithmique
Les amplis logarithmiques sont utilisés lorsque la dynamique des signaux est très grande et qui risquent de
saturer les étages d’amplification, comme les échos de pluie. La tension de sortie st proportionnelle au
logarithme du signal d’entrée.
Ils consistent en en un certain nombre d’étages amplificateurs, chacun relié à un détecteur d’enveloppe. Le
signal de sortie est la somme des signaux des détecteurs.
Chapitre I : Principes généraux 26
Exemple
Supposons un gain de 20dB (Gain en tension 10) pour chaque étage et une tension de saturation de 1 Volt.
On aura alors :
Entrée Sortie Sortie Sortie Sortie Sortie Sortie
FI (dBm) Etage 1 (V) Etage 2 (V) Etage 3 (V) Etage 4 (V) Etage 5 (V) Vidéo (V)
■ Traitement de données
Extraction de données : calcul distance, direction, vitesse des échos reçus
Traitement de données génération de pistes à partir des plots (filtre de poursuite Kalman)
■ Exploitation automatique
Le système de base de surveillance est composé d’un radar primaire et d’un radar secondaire, tous deux
sont orientés à un instant donné dans la même direction, les deux antennes étant liées mécaniquement. Les
signaux issus des récepteurs subissent alors les traitements suivants :
Extraction
L’extraction est le processus qui, à partir des échos élémentaires, permet de reconstituer les plots issus des
objets à détecter. Les fonctions assurées sont :
corrélation de position, de manière à faire ressortir les plots issus des cibles au milieu des parasites
divers ;
filtrage des plots qui a pour but d’éliminer des parasites issus du filtrage précédent ;
pour le radar primaire, préfiltrage des informations, de manière à éviter la transmission des plots non
intéressants pour la poursuite ultérieure
pour le radar secondaire, décodage des informations reçues.
Chapitre I : Principes généraux 27
À ce niveau, les plots primaires et secondaires contiennent des informations de gisement et distance
calculées sur la moyenne des différents échos pris en compte.
dans un secteur donné, comparaison des plots issus du radar avec les positions présumées des pistes
déjà initiées, établissement des associations correspondantes;
initiation de pistes nouvelles avec les « laissés-pour-compte » du tour d’antenne précédent à l’aide
d’un filtrage basé sur des notions simples de vitesse maximale et minimale. Ces pistes latentes seront
plus tard confirmées ou infirmées en fonction des détections des tours d’antenne suivants.
Ainsi prend corps une liste de pistes confirmées et une liste de pistes en attente. Les processus de mise en
forme utilisent largement les informations du radar secondaire, qui permettent de faciliter les associations.
pi G
Pc
4 R 2 W / m2
La détection d'une cible ne dépend pas uniquement de la densité de puissance à sa position. Elle dépend
également de la partie de l'énergie réfléchie par la cible qui est renvoyée vers l'antenne du radar. Afin de
déterminer la valeur de cette puissance réfléchie utile, il est nécessaire de définir une surface équivalente radar
de la cible SER (RCS en Anglais) notée σ. Cette valeur difficile à appréhender dépend de plusieurs
paramètres. Dans un premier temps, il est relativement logique de considérer que plus la surface éclairée par le
signal est grande, plus la puissance réfléchie est importante. Au-delà des considérations de taille, la capacité
d’un objet à réfléchir les ondes dépend de sa forme, de la composition de sa surface et de la nature des
matériaux utilisés.
La puissance totale reçue par la cible est :
Pc
Pcib pi . G W
4R 2
Chapitre II : Equation du radar 31
La cible se comporte comme un émetteur qui réémet omnidirectionnélement (gain =1) la puissance Pcib .
La puissance totale captée par le radar qui dépend de la surface équivalente A e de l’antenne du radar est :
GPc G 2 PcG 2 2
Pr pr .Ae
2 4
W
3 4
4R 2 4 R
d’où on tire la distance :
1/ 4
P G 2 2
R c 3
4 P
W
r
Soit Pr min la puissance minimum du signal autorisant sa détection par le radar. Tout signal de puissance
inférieure ne peut être exploité puisqu’il est noyé dans le bruit du récepteur. Ce signal de puissance minimum
Smin Pr min est donc celui qui permet au radar d'atteindre sa portée maximum de détection R max .
1/4
P G 2 2
On a : R max c 3
4 S
W
min
Chapitre II : Equation du radar 32
Aux fréquences radar, le bruit externe reste négligeable et la sensibilité du radar sera déterminée par le bruit
interne et principalement par le brui thermique.
La présence de bruit interne provoque une dégradation du rapport signal / bruit. Cette dégradation s’exprime
par le facteur de bruit.
■ Bruit thermique
Un conducteur de résistance R, à la température absolue T, génère à ses bornes une tension de bruit qui est
la conséquence du mouvement aléatoire des électrons et dont la valeur quadratique est donnée par l’expression
suivante :
e2n 4kRTf où :
La puissance de bruit maximale disponible aux bornes de la résistance R est donnée par :
Pn kT f
■ Facteur de bruit
Pour évaluer la qualité d’un récepteur, on définit un paramètre appelé facteur de bruit (noise figure) par :
puissance signal entrée/puissance bruit entrée S /N
F= i i (F 1)
puissance signal sortie/puissance bruit sortie So /N o
No
ce qui donne F
GkTf
Le bruit de sortie N o peut être décomposé en la somme du bruit d’entrée amplifié et d’un bruit interne n
GkTf n n
soit : F 1
GkTf GkTf
Pour pouvoir comparer les facteurs de bruit des récepteurs, on fixe la température T à la température
standard T0 290 K .
n
On a alors : F 1
GkT0 f
soit n G.kTS f
En diminuant la largeur de bande du filtre passe-bande, on réduit la puissance de bruit, mais on dégrade en
même temps le signal,
En augmentant la largeur de bande du filtre passe-bande, on augmente la qualité du signal, mais on
augmente en même temps la puissance de bruit.
Les calculs montrent que le rapport signal sur bruit passe par un maximum pour une largeur de bande f
1,2 /. Le filtrage non optimal consiste donc à utiliser un filtre passe-bande de largeur de bande f 1, 2 /
S E
Le rapport signal/bruit maximal mesuré à l’instant t 0 est donné = : il dépend de l’énergie
N max à t=t 0 b
z(t)=x(t) s* t t 0
soit z(t)= x()s t t 0 d
*
Le récepteur optimal est donc une corrélation entre l’observation x(t) et la conjuguée d’une copie du signal
émis conservée jusqu’à l’instant t0 d’observation (figure).
Si /N i S S
Comme F= Si =FN i Smin =FkTe Δf
So /N o N 0 N min
Chapitre II : Equation du radar 37
S
On pose S / N 1 le rapport sur une impulsion.
N min
1/ 4
1/ 4
PcG 2 2 PcG 2 2
R max W
4 3 kT ΔfFL S / N
1, 2 4 kTe FLs S / N 1
3
e s 1
S E
A la sortie du filtre adapté, le rapport signal/bruit est r
N o b
avec b kT0 F et F Te TS / T0
S E S
soit min d’où E min b b. S / N 1 kFT0 S / N 1
N min kT0 f N min
1/4
PcG 2 2
et R max
4 3 kT FL S / N
0 S 1
Largeur de bande
La PRF (distance ambigüe)
La puissance moyenne
Chapitre III : Détection radar 39
En radar, la décision est faite en comparant le signal reçu avec un seuil. Le choix du seuil est crucial si on
veut faire une détection avec un minimum de fausses alarmes. Si le seuil est choisi trop haut, des cibles ne
seront pas détectées, s’il est trop bas, un pic de bruit peut donner lieu à une fausse alarme.
On utilise la théorie des probabilités pour déterminer le seuil optimum. La théorie la plus utilisée est
développée pour la détection de signaux faibles dans un fond du bruit « blanc » avec une distribution
gaussienne.
Chapitre III : Détection radar 40
Comme on ne peut pas simultanément optimiser les probabilités Pd et Pfa , on a recours au critère
d’optimalité de Newmann-Pearson qui fixe la probabilité de fausse alarme Pfa à une valeur donnée, ce qui
permet de calculer le seuil de détection. Le seuil permet ensuite de calculer de façon optimale la probabilité de
détection.
Soit :
Hypothèse H0 : x(t) n(t) (bruit seul)
On note pH0 (r) , la densité de probabilité de l’enveloppe (r) de x(t) sous l’hypothèse H0 (bruit thermique
Pfa Proba bruit seul seuil r0 r pH
0 0
r dr
Pd Proba bruit +signal seuil r0 r pH
0 1
r dr
L’opération de détection d’enveloppe étant non linéaire, elle va transformer la densité de probabilité du
bruit d’entrée. L’enveloppe va suivre une loi de Rayleigh ge densité :
r2
r 2 n
pn r e
n
Chapitre III : Détection radar 41
r2 r02
r 2 n 2n
Pfa Pr oba r0 r n e dr soit : Pfa e
r0
1 N
L’intervalle moyen t fa entre deux fausses alarmes est la valeur moyenne : t fa lim Tk
N N k 1
1 / f
Pfa
t fa t fa
-6
Les temps t fa sont en pratique très grands, d’où des probabilités de fausses alarmes très petites (Pfa< 10 ) .
1
Exemple : f 1MHz t fa 15 mn Pfa 1,11.109
10 15.60
6
r 2 A2
rA
r 2 n
ps n r e I0
n n
I 0 est la fonction de Bessel modifiée d’ordre 0.
r A
2 2
rA
ps n r dr
r 2 n
La probabilité de détection s’écrit : Pd soit : Pd e I0 dr
r0 r0 n n
Cette expression ne peut pas être évaluée exactement, mais de façon approchée par des méthodes
numériques (il existe des tables ou des courbes).
Les courbes suivantes donnent les valeurs de Pd (en %) en fonction du rapport signal/bruit S/N (en dB) pour
différentes valeurs de la Pfa.
Par exemple, pour avoir une Pd de 90%, il faut un S/N de 13,3 dB pour une Pfa de 106 .
Pd erfc ln Pfa S / N 0,5
z
2
e v dv est la fonction d’erreur complémentaire.
2
où erfc(z) 1
0
Chapitre III : Détection radar 43
Ces échos sont traités en général ensemble. Le processus de sommation des n échos s’appelle intégration.
L’intégration peut être réalisée de différentes manières.
Cellule distance Pd
Filtre x(t) r(t) z(t) Pfa
adapté
Seuil
Soit S/N NCI , le rapport signal/bruit nécessaire pour produire une Pd donnée lorsque n impulsions sont
■ Intégration binaire
C’et une technique utilisée dans les radars Pulse-Doppler qui utilise une détection à double seuil :
Après détection, le signal est comparé à un premier seuil analogique, le résultat est codé par 1 ou 0.
Le résultat des comparaisons de N échos successifs pour la même distance est mis en mémoire et leur
somme est comparée à un deuxième seuil numérique M : si la somme est supérieure ou égal à M, on décide
la présence d’une cible.
Il existe des tables permettant de déterminer le rapport signal/bruit en fonction de Pd, Pfa, N et M.
Mémoires
1 0 0 1…
1 2 n
Seuil
analogique
Sortie vidéo
Seuil
numérique M
La SER dépend de la surface réelle de la cible, mais aussi d’un grand nombre de paramètres comme par
exemple :
Dimension de la cible par rapport à la longueur d’onde
Structure aérodynamique de la cible (ailes, fuselage…)
Angle d’illumination de la cible
Polarisation de l’onde
Matériau de fabrication de la cible…
Dans certains cas simples, il est possible de calculer la SER (voir tableau). Dans les cas complexes, il est
difficile de mesurer la SER en raison de toutes les incertitudes sur le mouvement de la cible. Une alternative à
ce problème est de définir des modèles de fluctuations et d’analyser leurs effets mathématiquement.
Cinq modèles proposés par Swerling sont utilisés. Ces modèles caractérisent la SER comme un processus
aléatoire (la SER varie aléatoirement avec du temps).
Les modèles de Swerling prévoient deux types de structure (simple et complexe) et deux taux de variation
de la SER (lent et rapide) en employant deux paires de modèles.
■ Exemple
2
Probabilité pour que dépasse 20m pour une cible SW1 de surface moyenne 0 10m 2 :
1 10
P( 20m ) 2
e d e20/10 0,135 (13,5%)
10
20
Les densités de probabilités précédentes sont des cas spéciaux de la distribution Chi2 à 2n degrés de
liberté :
n 1 n
n
e 0
n
p() 0
0 (n 1)! 0
Chapitre III : Détection radar 47
En pratique la valeur moyenne 0 de la SER peut être calculée par des formules empiriques :
■ Remarque
La valeur de la SER change en fonction de l’angle d’illumination (figures).
2 2
Cible ( m ) Cible ( m )
5 Petit avion 2
Insecte 10
Bombardier 10
Oiseau 0,01
Avion de transport 40
Missile 0,1
Voiture 100
Homme 1
80
Bateaux
60
40
2
RCS en dBm
20
Gens
0 Oiseaux
20 Insectes Avions
40
60
80
4 2
10 6 10 10
6
100 10 2 10 4 10
3
Volume en ft
Par exemple, pour obtenir une Pd de 0,9 dans le cas de SW1, il faut augmenter de 8 dB le rapport S/N par
rapport à une cible non fluctuante.
bruit porté par le signal dans un rapport n . Ce phénomène est favorable à une meilleure détection. Il en
résulte un gain de postintégration qui dépend légèrement de la fausse alarme et pratiquement pas de la
probabilité de détection et de la loi de fluctuation.
S / N 1
Gn et en décibels : G n dB = S/N 1 - S/N n
S / N n dB dB
Les relations entre les probabilités et le nombre d’impulsions intégrées ont été développées, mais elles sont
très complexes. Une relation approchée a été développé par Neuvy :
ln 2
n Log
(S / N) n Pfa
n
1
n 2/3 Log
Pd
où n est le nombre d’impulsions reçues. Les coefficients n et n dépendent des types de cibles.
Cas Swerling n n
0 1+2exp(-n/3) 1/ 6
1 2 2 1
1 exp( n / 3)
3 3
2 1 1/ 6 exp(n / 3)
3 3 2 2/ 3
1 exp( n / 3)
4 3
4 1 1
1 2exp( n / 3)
6
Chapitre III : Détection radar 50
III.3.4 Calcul de la Pd d’une cible lentement fluctuante ( Swerling 1) sur une impulsion
Une cible de type Swerling 1 se comporte comme un grand nombre de réflecteurs indépendants, le signal
réfléchi peut être donc considéré comme gaussien. Dans le cas d’une détection linéaire (ou quadratique),
l’enveloppe du signal+bruit va suivre une loi de Rayleigh caractérisée par une pdf :
r2
r 2 s n
p(r) e avec s la variance du signal et n la variance du bruit
s n
La probabilité de détection est fournie par :
r2
r 2 s n
Pd Pr oba r r0 s n e dr
r02
2 s n
r0 Pd e
En posant S / N 1 s le rapport signal/bruit moyen pour une impulsion, on trouve :
n
r02
2 n S/ N1 1
Pd e
2
r0
2 n
Comme Pfa e , alors :
l'emploi de deux émetteurs fonctionnant en tandem permettant d’éclairer la cible avec deux signaux de
fréquences distinctes suffisamment éloignées (marge > 60 MHz)) pour qu’on puisse considérer les réponses
comme indépendantes.
Dans le cas d’une cible non fluctuante, la probabilité de détection Pd n d’un radar diversité n fréquences
Pd n 1 1 Pd 1
n
Par exemple en utilisant deux voies de Pd(1)=90%, on trouve Pd(2)=(1-(0,1)2).100=99% (mais avec une
puissance double).
Dans le cas d’une cible fluctuante, les performances sont moindres (voir courbes).
Le radar diversité utilise un diplexeur qui est un circuit hyperfréquence permettant d’isoler l’émetteur de
fréquence f1 de l’émetteur de fréquence f 2 .
f1 f2
Diplexeur Duplexeur
Retard Retard
Générateur Addition
de syncro
Duplexeur Emetteur
Atténuateur
Gain RF
Ampli RF
Contrôle Oscillateur
du gain Mélangeur local
Ampli FI
Atténuateur
Gain RF
Filtre
Ampli
Ampli et linéaire
détecteur Log
Détecteur Détecteur
synchrone COHO
linéaire
I Q
Amplis vidéo
Chapitre IV : Description d’un radar ATC 53
60 GHz Vapeur
absorption d’eau
oxygène
100
30
10
3
22 GHz
Vapeur d’eau
1
(dB / km)
0,3
Absorption
oxygène
0,1
0,03
0,01
1 3 10 30 100 300 (GHz)
Le tableau suivant indique les valeurs du coefficient d’atténuation atm (dB/km) pour différentes bandes de
fréquences radar.
Chapitre IV : Description d’un radar ATC 54
Ce phénomène impose une limitation haute à la bande de fréquence à employer en radar selon les
applications.
Pour les radars sol, l’antenne peut avoir de grandes dimensions, et donc on pourra rester dans les bandes
C ou L (=10 ou 23 cm).
Pour les radars aéroportés, la dimension est limitée et le compromis se situe autour de la bande X (=3
cm)
La relation entre la portée calculée R sans atténuation et la portée réelle R a compte de l’atténuation
R a 10. a R a / 40.R
C’est une fonction non linéaire. En première approximation, on remplacera R a par R dans l’exposant :
R a 10 a (dB).R / 40 R
Ac (m 2 ) est la surface de la cellule résolution vue par le radar au sol sous un angle de dépression et une
distance R, , la réflectivité de l’obstacle.
R c
Ac az Ra (m 2 )
cos 2 cos
0
La réflectivité σ de sol est une grandeur qui dépend de nombreux paramètres (la nature du sol, son
humidité, la longueur d’onde, la polarisation…). Pour évaluer les performances d’un radar, on peut utiliser un
modèle admis qui est celui correspondant à un clutter homogène où σ =sinψ avec :
0
0,01 : désert
vw
σ 0 =2,6.106 où v w est la vitesse du vent en m/s.
cτ
V=θa θs R 2 est le volume de la cellule de résolution à la distance R et la réflectivité du clutter.
2
dépend principalement de l’intensité I de la pluie (en mm/h eure) et de la fréquence f. une relation empirique
12 4 1,6
donne : 7.10 f I (f en GHz)
Pcib G
2
Pcl G c
Pour augmenter ce rapport, on a intérêt à diminuer le gain vers les sites bas. On parvient à le réaliser en
utilisant la technique de la double couverture :
Une couverture basse utilisée pour la détection des cibles lointaines où le clutter n’est pas très important.
Cette couverture est la seule à être utilisée en émission.
Une couverture haute de diagramme relevé de quelques degrés pour dégager le faisceau des obstacles
proches. Elle est utilisée uniquement pour la détection des cibles en zone proche.
Pour obtenir les deux couvertures, on utilise une antenne avec deux cornets La commutation CB/CH est
entièrement programmable en azimut et en distance au niveau du récepteur.
Pour différentes raisons, la densité de puissance de bruit varie. Pour maintenir un taux de fausses alarmes
constant, il faut créer un seuil qui s’adapte à cette variation : c’est le rôle du circuit CFAR (Constant False
Alarm Rate). Ce seuil est calculé en permanence en fonction de la variance de bruit.
■ Cell-Averaging CFAR
C’est une technique adaptative qui calcule la moyenne sur une série de cellules distance ou Doppler
adjacentes. Le détecteur utilisé est en général quadratique, les cellules sont constituées par une ligne à retard
(circuit à décalage). La cellule de test est la cellule du centre. Le seuil est obtenu en multipliant la moyenne
par un coefficient K.
Le CA-CFAR suppose que les cellules adjacentes contiennent un bruit gaussien de valeur moyenne nulle et
de variance .
2
La moyenne Z est une variable aléatoire de densité de probabilité Gamma de 2M degrés de liberté.
1
La relation entre la Pfa et K est : Pfa= qui est donc indépendante du bruit.
1+K M
La moyenne du bruit peut être évaluée sur une dizaine de cellules adjacentes en distances ou en azimut.
Chapitre IV : Description d’un radar ATC 58
Totaux obtenus
Différence des totaux
R 4 (dB)
Portée brute R(m) 10
R 4 /40 R(km)
Portée prévisible (avec atténuation atmosphérique) R a (km) =
R a 10 a (dB).R / 40 R
Chapitre IV : Description d’un radar ATC 59
■ Couverture du radar
La couverture radar en site d’un radar de surveillance est la surface limitée par la ligne de puissance
minimale détectable dans des conditions de Pfa, Pd et de cible () données.
R max K
G 0 G()
comme R() R max
R K G G
G() est le diagramme gain de l’antenne en fonction du site , donné par le constructeur.
Rmax est la portée max dans la direction du gain max G calculée à l’aide de l’équation du radar en
fonction des probabilités Pfa et Pd et de la surface effective de la cible .
R() est la distance maximale détectable par le radar dans la direction du site dans les mêmes
conditions de Pfa et Pd et .
La couverture R() est tracée sur une grille spéciale radar (distance, site et altitude) qui tient compte de la
courbure des rayons lumineux par utilisation de l’expression suivante :
z
R β =R f -sin β + sin 2 β +2 avec R 8500km
R f
Rf h R R f2 2R .R f cos
2 2
2
D'autre part, les réflexions parasites du faisceau sur le sol, modifient le diagramme de rayonnement des
antennes. Pour minimiser cet effet de sol, la tour supportant l'antenne doit avoir une hauteur H100, soit 23
m en bande L contre 10m seulement en bande S.
■ Le récepteur pseudo-cohérent
L’oscillation haute puissance dont les paramètres ne sont pas facilement contrôlables sert à asservir deux
oscillateurs, le STALO (Stabilised Local Oscillator ) asservi en fréquence qui servira de référence de
fréquence pour le mélangeur, le second ou COHO (Coherent Oscillator ) asservi en phase sur le signal émis
qui pourra servir de référence de phase pour certains traitements (intégration cohérente, filtrage Doppler).
Chapitre V : Filtrage Doppler 62
■ Le récepteur cohérent
Les références de fréquence et de phase des signaux émis sont fournis par deux oscillateurs très stables qui,
par transposition, permettent de fixer la fréquence du signal émis.
Chapitre V : Filtrage Doppler 63
L’avantage du radar pseudo-cohérent est dans la simplicité de ces circuits et son faible coût mais cette
technique ne peut pas être appliquée à un radar agile de fréquence (fréquence variable). Le changement de
fréquence d'un magnétron se fonde sur l’accord mécanique d'une cavité et c'est essentiellement un dispositif à
bande étroite.
Il n'est pas flexible et ne peut pas facilement s’adapter à des changements de la fréquence de répétition, de
la largeur de l’impulsion ou d'autres paramètres du signal émis ou de moduler l’impulsion.
Le radar cohérent possède des circuits plus complexes, mais avec un certain nombre d’avantages comme la
stabilité des signaux et la possibilité de travailler en agilité de fréquence.
■ Détecteur synchrone
C’est un circuit qui convertit le signal en bande de base sur deux voies, l’une appelée voie en phase (voie I)
et l’autre la voie en quadrature (voie Q) en conservant l’information de phase. L'amplitude du signal vidéo est
déterminée par la différence de phase entre le signal de référence du COHO et le signal FI de l’écho. Cette
différence de phase est identique à celle entre l'impulsion émise réelle et son écho.
Ae j A cos jA
sin
voie I voie Q
I A cos
Q A sin
A I2 Q2
Arctg Q / I
d’où I=I k -Ik-1 =Acos 2πf d kTr -Acos 2πfd (k-1)Tr =2Asin πfd 2k-1 Tr .sin πfd Tr )
Le filtre précédent présente l’inconvénient d’avoir une amplitude qui s’annule. Pour remédier à ce problème,
on combine la voie I et la voie Q :
Voie Q : Q k =Asin( k )=Asin 2πfd (kTr )
d’où Q Q k -Q k-1 =Asin 2πf d kTr -Asin 2πfd (k-1)Tr =2Acos πfd 2k-1 Tr .sin πfd Tr )
f
En prenant le module : I2 Q 2 2A sin f d Tr 2A sin d
fr
f
La réponse du filtre simple annulation MTI-SA est donc HSA f 2 sin d
fr
Chapitre V : Filtrage Doppler 65
■ Vitesses aveugles
Les fréquences nf r sont éliminées par le filtre MTI. Ces fréquences correspondent à des vitesses
nf r
va n 0 , appelées vitesses aveugles, les cibles correspondantes ne seront pas « vues » par le
2
radar.
■ Exemple
3.108 n 0,031000
fr 1KHz f0 10GHz 0, 03 m va n15m / s n54 km / h
10 2
10
f
HDA f HSA f 4sin 2 d
2
fr
Ve
a0 Vs
bn a1
b3 Retard Retard Retard Retard a2
b2 a3
b1 an
Chapitre V : Filtrage Doppler 66
I=
So /Co
Si /Ci
So So 2
qui peut s’écrire I CA avec H(f ) le gain en puissance du filtre
Si Si
On définit le facteur de visibilité D comme le rapport minimal signal/clutter en sortie du filtre permettant la
détection. alors :
Un SCV de 30 dB implique qu’une cible mobile peut être détectée en présence de clutter même si la
puissance du clutter est 1000 fois plus grande que celle de l’écho.
V.5 Limitations
Théoriquement, tout le clutter devrait être éliminé par le les fitres MTI, mais ce n’est pas le cas à cause d’un
élargissement du spectre du clutter provoqué par :
Chapitre V : Filtrage Doppler 67
■ Fluctuation du clutter
due à une certaine mobilité qui se traduit par une dérive Doppler moyenne liée à la vitesse du vent v w d’où
Le spectre W(f) en fréquence du clutter est en général modélisé par une distribution gaussienne de la forme
f2
W f W0e 2c
2
2σ v
avec σ c = et σ v l’étalement de la vitesse
λ
W f df
On a CA 0 C
W f H f
2
df
0
2N
2N f r
On trouve pour le taux de contraste : I N
N! 2c
n2 n4
I1 et I2 (n est le nombre de coups au but)
2,8 23
1 1
I1 et I2
22 62
1 1 1 1
I Iclutter I antenne Iinstabilité
Chapitre VI : Radars spécialisés 68
c
On a R et R max
2
Dans un rardar classique, si on augmente la durée de l’impulsion , la portée R max augmente, mais la
résolution R se dégrade.
Le radar à compression d’impulsion utilise des impulsions modulée. Le principe est le suivant :
On émet des impulsions larges (T>>) pour avoir une énergie Pc T élevée, et à la réception on comprime
Au niveau du récepteur, une ligne à retard ayant un temps de propagation (inverse de la précédente) qui
décroît linéairement avec la fréquence ( dT / df K ) remet toutes les composantes du spectre en phase : on
obtient un signal en sinx/x dont le lobe principal a une largeur =K/T=1/f . Il y a eu compression du
signal.
T
Impulsion rectangulaire
t
t1 t2
f2
f
Caractéristique du filtre d’extension
f1
t1 t2
Signal Chirp
spectre Chirp
f2
f Caractéristique du filtre de compression
f1
t1 t2
Signal compressé
Chapitre VI : Radars spécialisés 70
x(t)
cos t 2Kt 2
0
t T/2
0 ailleurs
T sin KTt / 2
y(t)
2 KTt / 2
La suppression des lobes secondaires du signal en sinx/x s’effectue à l’aide de fenêtres de pondération
(Taylor, Haming …) . Elle se traduit cependant par un élargissement de l’impulsion. Par exemple, avec la
fenetre de Hamming, le niveau des lobes secondaires descend à -50dB avec un élargissement de 47 %.
Méthode passive : on utilise une filtre dispersif qui modifie la vitesse des harmoniques du signal. Un
tel filtre peut être par exemple une ligne acoustique (SAW : Surface Acoustic Wave) . Ce type de
méthode ne permet pas des gains de compression importants.
Méthode active : c’est une modulation de fréquence à base d’un VCO. Ses limitations sont le manque
de linéarité.
Filtre adapté
Chapitre VI : Radars spécialisés 71
Par corrélation
E/T
Rapport signal/bruit avant compression : S / N
b.f
E.f E
Rapport signal/bruit après compression : S / N c
b.f b
S / N c
d’où un gain du à la compression égal à T.f
S / N
Amélioration de la portée dans un rapport de 4
c c
Pouvoir de résolution en distance inchangé R
2f 2
Longueur N Code
du code
2 11 ou 00
3 110
4 1110 ou 1101
5 11101
7 1110010
11 11100010010
13 1111100110101
Codes de Barker
A la réception, on utilise un filtre de compression constitué par un corrélateur qui délivre un signal de
durée avec des lobes secondaires dont le niveau est de 1/n pour les codes de Barker.
La cohérence signifie une continuité de phase d’une impulsion à la suivante, pour cela, on doit avoir un
nombre entier constant de périodes entre les impulsions.
Le signal émis est composé de N impulsions de durée totale NTr Le spectre de ce signal est un spectre
centré autour de la fréquence de la porteuse f 0 avec des raies de largeur f r /N espacées de f r de part et
Le pouvoir de séparation Doppler du radar est donc Δf d =f r /N . Il lui correspond un pouvoir de séparation
f d f
en vitesse de v r
2 2N
La détection consiste à rechercher le filtre qui contient la valeur maximale du signal et à calculer la vitesse
en fonction de ce filtre.
Chapitre VI : Radars spécialisés 75
■ Ambiguïté de vitesse
L’ambiguïté de vitesse est le fait de pouvoir assigner différentes valeurs à la vitesse radiale pour une
fréquence Doppler donnée. C’est le résultat du caractère périodique du spectre du signal. Il y aura ambiguïté
pour les cibles de fréquences Doppler f d kf r .
Puisque l'on doit tenir compte des cibles qui s'écartent, aussi bien que de celles qui se rapprochent, la
variation de fréquence fd ne peut excéder f r /2 :
f d max
f dmax =f r /2 v max
2
VI.2.2 Radar Pulse-Doppler avec filtrage numérique
On utilise ici l’analyse spectrale qui consiste à transformer le signal en son spectre. Cette transformation est
réalisée à l’aide de la transformée de Fourier discrète (DFT) pratiquée sur les N échantillons qui donne N
fréquences différentes (soit N vitesses). On utilise un algorithme FFT (Fast Fourier Transform) pratiqué
séparément sur les voies en phase I et en quadrature Q pour chaque porte distance.
Pour chaque porte, on retiendra l’échantillon fréquentiel le plus représentatif.
Chapitre VI : Radars spécialisés 76
■ Calcul de la FFT
Soit Ii (p) 0 i n-1 , l’échantillon N°i, de la voie I, de la pième porte distance
N 1 N 1 2 j
.qi
G(p,q) Qi (p).W .qi
Qi (p).e N
i 0 i 0
S f-f 0 S* f .e
=
j2πft 0
df
A t 0 ,f 0
Sf
2
cTr
— en distance, séparées de : R max
2
— en vitesse, séparées de : vmax
2Tr
d’où une ambigüité en distance qui peut être résolue par l’utilisation de suites d’impulsions non
équidistantes.
Exemple pour R max =300 km Tr = 2 .10 3s et si =20 cm , vmax =50 m/s.
d’où une ambigüité en vitesse qui peut être résolue par l’utilisation de trains d’impulsions non équidistantes
ou par rafales d’impulsions équidistantes.
Pour traiter ce type d’échos parasites, plusieurs versions de radars Doppler à impulsions peuvent être
envisagées, qui se distinguent par leurs fréquences de répétition.
résultats suivants :
t 2 t1
si t1 t 2 alors t r =MTr1 +t1 avec M
Tr1 Tr2
T1 n1
Par exemple, pour un radar utilisant deux périodes T1 et T2 telles que , la première vitesse aveugle
T2 n 2
n1 n 2
se produit pour .
T1 T2
première vitesse aveugle correspondant à la période moyenne Tav = T1 +T2 + +TN /N , alors la première
v=v B
n1 +n 2 + +n N
N
Exemple
n1 25 n 2 30 n 3 27 n 3 31 v=28,5v B
Les radars de poursuite continue qui mesurent sans interruption les coordonnées d’une cible placée
dans le champ de leur antenne ;
Les radars de poursuite discontinue (Track-While-Scan) dont les propriétés d’agilité permettent la
poursuite simultanée de plusieurs cibles situées dans un domaine d’action relativement étendu. Les
informations de trajectoire sont alors obtenues séquentiellement sur chaque cible, au moyen d’une
poursuite limitée à des fractions de trajectoire de chacune d’elles.
Dans les deux cas, les moyens utilisés pour obtenir les coordonnées fines de l’objet poursuivi sont basés sur
les mêmes principes.
La principale utilisation des radars de poursuite continue est le contrôle des trajectoires d’engins, allant de
l’engin sol-air ou air-air d’interception, aux lanceurs de missiles ou de satellites, et la détermination des
trajectoires d’avions, de missiles, de satellites dans des buts divers (interception, alerte, établissement
d’éphémérides).
La poursuite en distance s’effectue grâce à une boucle d’asservissement dont le principe de base est le
suivant :
Chapitre VI : Radars spécialisés 80
La vidéo détectée par le récepteur du radar est découpée par une porte de sélection, dont le temps
d’ouverture est approximativement la durée du signal utile, de manière à ce que seuls subsistent les échos dans
la zone présumée où se trouve la cible poursuivie.
Dans cette boucle elle est alors redécoupée par deux demi-portes, chaque voie étant filtrée (intégrée) de
telle manière que le signal présent sur chacune d’elles soit proportionnel à la surface du signal sélectionné par
les deux demi-portes. Si les demi-portes sont parfaitement centrées sur le signal, ces surfaces sont identiques,
elles ne le sont pas dans le contraire. La comparaison de ces deux voies permet donc d’engendrer un signal
d’erreur qui, après un filtrage sur n récurrences, fournit un
signal de commande qui sert à rectifier la position de la porte de sélection et simultanément des deux demi-
portes de mesure.
■ Monopulse d’amplitude
L’antenne typique de monopulse d’amplitude est l’antenne parabolique à double cornet. Ces deux sources
primaires, disposées de manière symétrique par rapport au foyer de la parabole, produisent des faisceaux
symétriques faisant entre eux un angle 0 égal à leur ouverture à 3 dB.
Chapitre VI : Radars spécialisés 81
A l’émission, l’énergie est répartie en phase sur les deux sources, les deux diagrammes se combinent alors
pour former un lobe unique dans la direction de l’axe de symétrie de l’antenne. A la réception, toute cible
désaxée d’une valeur est vue dans les deux voies sous des gains différents ; il en résulte une différence
des amplitudes des signaux S1A et S2A perçus par les deux voies D1 et D2, telle que pour θ<θ0 /2 , on peut
écrire :
Δ S1A -S2A
= k
S1A +S2A 0
■ Monopulse de phase
Les deux antennes, ou regroupements de sources élémentaires (faisceaux parallèles), fournissent des signaux
S1P et S2P d’amplitudes identiques mais de phases différant d’une valeur :
Chapitre VI : Radars spécialisés 82
2π 2π
= dsinθ d θ avec d, l’écartement entre les centres de phase des deux voies.
λ λ
A l’émission, les deux voies sont alimentées en phase, et il se forme alors un faisceau unique.
A la réception, on traitera les signaux S1P et S2P en formant le rapport :
Δ az S1P -S2P θ
= =tg k
Σ S1P +S2P 2 θ0
En pratique, quatre faisceaux sont utilisés pour former les signaux des erreurs en azimut et en élévation à
l’aide de composants hyperfréquences (Té magiques).
Considérons un avion se déplaçant e ligne droite à vitesse constante v. L’antenne rayonne dans la direction
perpendiculaire au déplacement. Si les échos reçus à chaque position sont mémorisés et si n dernières
impulsions sont aditionnés, l’effet est similaire à une antenne réseau de longueur égale à la distance parcourue
par l’avion durant la transmission des n impulsions.
L’ouverture de l’antenne conventionnelle est : a k avec 0,9 k 1,3
D
R
d’où la résolution de l’antenne conventionnelle Xa Ra (k=1)
D
L’ouverture de l’antenne synthétique est S k
2LS
le front d’onde doit être considéré comme une onde plane. On considère que les résultats restent
acceptables tant que l’erreur de phase est inférieure à / 2 .
Quand ces conditions sont remplies, le radar est dit non focalisé. On a alors LS R
Chapitre VI : Radars spécialisés 84
R
La résolution du radar SAR non focalisée est donc XS RS R R
2LS 2 R 2
R
impulsions en phase, on obtient un radar focavisé. Dans ces conditions LS et
D
D
XS R R
2LS R 2
2
D
qui est indépendante de la distance R et de la longueur de d’onde et dépend seulement de la dimension de
l’antenne réelle. Elle s’améliore si on diminue la dimension de l’antenne réelle embarquée, ce qui est à
l’opposé du radar classique
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE