les fi
cependant une rémunération suffisante : en
Les auteurs et compositeurs ne France, on estime qu’en deçà de 100 000
vivent pas intégralement de leur musique : ainsi, exemplaires vendus (c’est-à-dire 5 à 10% des
moins de 10% touchent des droits d’auteurs leur disques édités chaque année en France), un
permettant de subsister par leur seul activité disque ne procurera à l’artiste aucune rétribution
créatrice. De même, chez les interprètes de au delà de l’avance (moins de 10 000€ pour un
musique actuelle, la précarité est de mise et débutant à des milliers d’euros pour une star) et
moins de la moitié d’entre-eux exercent une des cachets touchés lors de l’enregistrement.
activité artistique de manière permanente ou
quasi-permanente. En réalité, l’essentiel des revenus des
artistes provient de leur carrière sur scène.
Si la rémunération des auteurs- Ainsi, aujourd’hui, la scène représente les ¾ de
compositeurs provient exclusivement du droit l’activité des musiciens interprètes. Pourquoi?
d’auteur, celle des musiciens-interprète est Les ressources tirées du spectacle vivant sont
plus diversifiée et comporte trois sources pour partie directe (cachets) mais aussi et surtout
principales : les droits voisins, les royalties sur indirectes : la réalisation d’un nombre suffisant de
les phonogrammes et les revenus tirés des cachets ouvrant l’accès au régime d’intermittent
marchés dérivés que sont le spectacle vivant ou du spectacle.
le merchandising. Pour la plupart des artistes, ni
les droits voisins ni les royalties ne constituent
c h e s
les fi
2
La loi française reconnait des droits d’auteurs et des droits
voisins dans tous les domaines de la création littéraire et artistique.
En musique, des sociétés de perception et de répartition des droits se sont
créées pour défendre les intérêts du corps de métier qu’elles veulent représenter.
La SACEM concerne les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, l’ADAMI et
la SPEDIDAM pour les interprètes, puis la SCPP et la SPPF pour les producteurs
phonographiques. Leur fonction principale est la perception des montants au titre
du droit d’auteur pour le compte de leurs sociétaires. Nous vous proposons à
travers cette fiche de mieux comprendre d’ou proviennent ces rémunérations et à
qui elles sont destinées.
Au fil de la lecture de cette fiche, vous rencontrerez plusieurs sigles développés ci-dessous :
• ADAMI : société pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes
3
Droits d’auteur et droits voisins p.5
Droit moral p.5
Droits patrimoniaux p.6
Les droits voisins p.6
Annexes p.17
Sources p.27
Cette fiche est distribuée sous licence Creative Commons cc-by-nc-sa 2.0
Pour plus d’informations, consultez http://fr.creativecommons.org
4
Il faut être CREATEUR d’une oeuvre originale (cela ne veut pas
dire « nouvelle » mais elle doit « porter l’empreinte de la personnalité de son
auteur ») pour bénéficier des droits d’auteur. Il faut savoir que les idées ne sont
pas protégeables, mais la forme sous laquelle une idée est exprimée l’est (les
brevets).
Le droit moral
Il se compose du droit de divulgation, du droit à la paternité, du droit au respect de l’œuvre et
du droit de repentir.
• Enfin, par le droit de repentir, l’auteur peut revenir sur sa décision et ainsi faire
cesser toute exploitation de son œuvre ou des droits qu’il a cédés, moyennant
indemnisation du préjudice par l’auteur à ses contractants.
5
Les droits patrimoniaux
Ils permettent à l’auteur de retirer une rémunération de l’exploitation de son oeuvre à des
conditions convenues. Ces droits patrimoniaux regroupent le droit de reproduction et le droit de
représentation.
7
Le dépôt en licence
libre permet le dépôt légal du
droit d’auteur sur une oeuvre.
La particularité des licences
La licence libre libres est la libre circulation des
oeuvres. Ainsi, les oeuvres sont
téléchargeables gratuitement et
le créateur de l’oeuvre choisit les
droits qu’il confère aux utilisateurs
de son oeuvre : possibilité de
modifier et reproduire l’oeuvre
ou pas, possibilité d’en faire
une utilisation commerciale ou
‘‘ logo copyleft ’’
pas. Cependant, dans tous les
cas, la paternité de l’oeuvre
est obligatoire, c’est à dire la
citation du nom de l’auteur. Une
oeuvre en licence libre est donc
moins restrictive par rapport à
son utilisation et sa diffusion.
Toutefois, elle ne permet pas les
apports économiques du droit
d’auteur traditionnel. Avec le
temps, une économie alternative
propre à ces licences est en train
de se créer.
Il faut savoir qu’il n’est pas
possible d’inscrire les oeuvres
en licence libre à la SACEM
qui refuse de les intégrer à son
répertoire, ses homologues
belges et néerlandais, ou la SACD
pour les auteurs dramatiques en
France ont pourtant accepté de le
faire.
8
Les Sociétés de Perception et de Répartition
des Droits d’auteur
9
Attention...
Il faut être bien conscient qu’une fois que l’on adhère à une
SPRD, on légue ses droits d’auteur (perte des droits moraux sauf paternité). Ainsi
l’utilisation et la diffusion de la musique devient restrictive : les modes d’utilisation et
de diffusion de la musique n’appartiennent plus à l’auteur puisque très réglementé
par l’adhésion.
De même, il faut savoir qu’il est n’est pas indispensable d’être membre
d’une SPRD pour presser un CD ou jouer un concert présentant des compositions
originales. Il est par exemple important de comprendre qu’en déposant des oeuvres
à la SACEM, l’artiste devient membre et est contraint à certaines obligations,
notamment de devoir déposer toutes ses oeuvres antérieures ou à venir à la
SACEM. Dans ce cadre, un membre de la SACEM ne peut pas signer ses oeuvres
sous licence libre ou promouvoir pleinement sa musique sur internet, sur une page
Myspace... (sauf autorisation de la SACEM pour le streaming, sur son propre site).
Il est vrai qu’avec l’arrivée d’internet et des nouveaux moyens de diffusions de
la musique, être inscrit à la SACEM ou à une autre SPRD semble soulever de
nouvelles contraintes pour l’artiste adhérent.
10
Schématisation : les principaux flux entre SPRD.
les flux sont en millions d’€
SPRE SDRM
COPIE FRANCE SORECOP
(rémunération
(copie privée sonore) (copie privée audiovisuelle)
équitable)
274,6 50% 50% 243,1 50% 25% 25% 33% 33% 33%
RQ : Les flux générés par les droits d’auteur sur Internet ne source : Sacem 2006.
figurent pas sur ce schéma, car aucune publication sur le
sujet n’est parue à l’heure actuelle.
11
Les sources de perception
et la redistribution
12
Les sources de perception
et la redistribution
Redistribuer les droits d’auteurs à chaque auteur compositeur et/ou interprète est un travail
de titan, puisqu’il faut au préalable avoir répertorié chaque oeuvre et enfin, il faut pouvoir repéré
chaque utilisation d’une oeuvre ! Afin de coller au plus juste entre perception et redistribution,
différents systèmes sont mis en place: recherche « manuelle », recherche informatique, relevé,
sondage, déclarations...
La rémunération équitable
À l’image de ce qui se passe représente environ 3,6% des recettes pour les
pour les auteurs et les compositeurs, la loi sur les radios musicales. Ce taux est de 2,8% pour les
droits voisins ouvre des droits à la rémunération radios généralistes et de 2% pour les télévisions.
des artistes-interprètes et des producteurs En contrepartie, ceux-ci peuvent diffuser les
de phonogrammes pour la diffusion des musiques commercialisées sans avoir à obtenir
enregistrements sonores qu’ils ont publiés à des les autorisations préalables des titulaires de
« fins de commerce », que ce soit par les médias droits (artistes-interprètes, producteurs). Ce
(radios et télévisions), dans les discothèques ou principe garantit ainsi leur liberté de choix.
dans les lieux publics sonorisés (restaurants, La répartition aux ayants droit s’effectue sur
supermarchés, etc). Cette rémunération, prélevée la base de relevés de diffusions fournis par
auprès des diffuseurs, agit comme une sorte de les chaînes de télévision et les radios ou par
contrepartie à la restriction du droit d’autoriser sondages pour les autres diffuseurs de musique.
des artistes-interprètes et des producteurs, la Une société, la SPRE (Société pour la perception
loi leur interdisant de s’opposer à ces genres de de la rémunération équitable), a été créée en 1985
diffusions, à partir du moment où l’oeuvre est par les sociétés civiles d’artistes-interprètes et par
commercialisée. les sociétés civiles de producteurs pour collecter,
Cette rémunération, dite rémunération équitable, auprès des utilisateurs, les sommes générées
est partagée par moitié entre les artistes- par la diffusion des oeuvres enregistrées. Une
interprètes et les producteurs de phonogramme. moitié est affectée au collège artiste-interprète
Il s’agit d’une redevance collectée auprès (ADAMI, SPEDIDAM), l’autre moitié est versée
des diffuseurs : les radios, les télévisions, les au collège de producteurs (SCPP, SPPF). Ces
discothèques et les lieux publics sonorisés. Cette diverses sociétés civiles ont ensuite le rôle de
redevance est une sorte d’abonnement payé redistribuer les sommes versées à leurs ayants
suivant l’utilisation quantitative que l’on fait de la droit.
musique mais on peut résumer ces chiffres : elle 13
Les sources de perception
et la redistribution
14
Les sources de perception
et la redistribution
15
Les sources de perception
et la redistribution
Reproduction mécanique
supports physiques CD DVD : Lorsque sont reproduites des
œuvres sur un support (CD, cassette, vidéo, etc), quel qu’en soit
le procédé, on met en jeu le droit de reproduction dont dispose tout
auteur sur son œuvre. Le droit de reproduction mécanique garantie
donc à l’auteur une rémunération à chaque fixation materiel de
son oeuvre. Ce droit est payé par la personne morale ou physique
qui réalise la fixation, c’est-à-dire l’éditeur phonographique ou le
producteur. Ce droit s’élève à environ 9% du prix de gros hors taxe
d’un disque (minoré de certains abbatements, principalement en
cas de publicité télévisée et provision pour retour des invendus...).
Ces droits sont reversés à la société pour l’administration des
droits de reproductions mécaniques (la SDRM) qui en réalité, fait
partie intégrante de la SACEM.
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ANNEXES
Sommaire des annexes
ANNEXE 1 - Le circuit traditionnel de la musique p.18
Sources p.27
17
ANNEXE 1 - Le circuit traditionnel de la musique
les flux sont en millions d’€
40,7
266
Editeurs
droit de
reproduction Producteurs/
mécanique éditeurs
phonographiques
cachets
SPRD 63,3 producteurs
de spectacle
rémunération
dépenses
équitable 961
publicitaires
droit de
représentation
publique
540
copie
1643
privée
lecteurs, supports consommateurs
enregistrables (CDs, MP3...)
20
ANNEXE 2 - La SACEM
21
ANNEXE 3 - L’ADAMI
22
ANNEXE 3 - L’ADAMI
Admission a l’ADAMI
L’adhésion à l’ADAMI n’est pas obligatoire pour percevoir vos droits en France. En revanche,
pour percevoir vos droits à l’étranger vous devez être associé de l’Adami et confier à celle-ci un
mandat international.
L’adhésion est une démarche volontaire pour rejoindre la communauté des artistes afin de
lui donner une image forte et vivante. Plus l’Adami compte d’associés, plus elle est représentative
pour mieux défendre les droits acquis ou à acquérir des artistes-interprètes du son et de l’image.
Les associés bénéficient par ailleurs de nombreux avantages.
Selon les dispositions prévues dans le règlement général de l’Adami, vous devez justifier
d’une prestation ayant fait l’objet d’une fixation conformément au Code de la propriété intellectuelle
(Art L 212.3).
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ANNEXE 3 - L’ADAMI
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ANNEXE 4 - La SPEDIDAM
Admission à la SPEDIDAM
Pour adhérer à la spedidam, les artistes interprètes doivent :
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ANNEXE 4 - La SPEDIDAM
26
Sources
- IRMA
- SACEM/SDRM
- ADAMI
- SPEDIDAM
- SPPF
- SCPP
- SORECOP
- COPIE FRANCE
BOXSON GRENOBLE
www.boxson.net
2, rue Gustave Flaubert
38000 Grenoble
contact@boxson.net
06 88 24 30 27
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