■ Introduction historique ■
dormir. Non, il s’agit d’un « savoir », d’une pratique qui peut être théo-
risée : le coaching a été pratiqué sous couvert d’autres activités ou fonc-
tions… Désormais, c’est devenu un « métier ».
Il faut traverser le temps et l’Histoire à grandes enjambées pour par-
venir jusqu’au Ve siècle avant Jésus-Christ, à la rencontre d’un certain
Socrate. Celui qui lançait à qui voulait l’entendre « connais-toi toi-même »
et qui fut le précurseur de la maïeutique (l’art d’accoucher les esprits),
peut raisonnablement recevoir le titre honorifique de père du coaching.
« Je crois qu’on ne peut mieux vivre qu’en cherchant à devenir meilleur, ni
plus agréablement qu’en ayant la pleine conscience de son améliora-
tion », professait le philosophe grec. Par la suite, au fil des siècles, philo-
sophes, maîtres à penser, guides spirituels, confesseurs, éminences
grises, Pygmalion, Mentor (celui qui fut le guide d’Ulysse), fous du roi,
sages de village, compagnons initiant les apprentis, éducateurs, ont joué
un rôle d’« éveilleurs de conscience », pratiquant ce que l’on pourrait a
posteriori appeler peut-être du coaching, sans même connaître le mot,
comme le Monsieur Jourdain de Molière s’adonnant à la prose sans le
savoir. Tout comme ces écrivains publics qui, dès l’Antiquité ou le Moyen
Âge, par leur connaissance de l’écriture, ont permis à d’autres d’exprimer
leurs idées, de communiquer avec autrui et d’affirmer leur existence.
Autres temps, autres coachs. Plus près de nous, dans les années 1950-
1960, les stars américaines du cinéma et du théâtre ont eu besoin d’avoir
quelqu’un à leurs côtés pour les épauler moralement, personnellement,
professionnellement. Le coaching a ainsi ajouté une corde à son arc et
davantage encore quand des sportifs, notamment des joueurs de football
américain, de base-ball ou de tennis, ont commencé au cours de cette
même décennie à réclamer de l’aide, eux aussi, afin de progresser. De
fait, leurs nouveaux entraîneurs ont vite obtenu des résultats spectacu-
laires. Comment ? En considérant que pour gagner des compétitions, tra-
vailler les muscles, la puissance, la technique et la tactique étaient
nécessaires, mais pas suffisant. Il fallait, en plus, améliorer un point
capable de faire la différence : le mental. Au fait, comment dit-on
« entraîner » en anglais ? To coach…
Aujourd’hui, nul ne conteste que le coaching, au sens actuel du terme,
trouve ses racines dans le milieu sportif. Dans son livre The Inner Game of
Tennis, Timothy Gallwey remarquait que tout compétiteur, avant de pré-
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Vincent Lenhardt
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