Les Premiers Parents du Monde — 27
1, Les Premiers Parents du Monde
et la version simplifiée
du mythe des Amazones
‘Au début, les étres humains ne vivaient pas sur la terre. II y avait uni-
quement un homme et une femme t ils vivaient sous la terre. Is étaient
les seuls et uniques étres humains tignoraient quis aientde sexe dif-
férent. Un jour qu’ils se trouvaient a boire de l’cau & la fontaine, "homme
dit : « Laisse-moi boire ! » « Non, dit la femme, moi d’abord. Je suis la
premiére!!» homme voulut éearter la femme. Mais elle le frappa. Is se
battirent. Lhomme la frappa si violemment qu’elle tomba. Ses habits
souvrirent et ses cuisses furent & nu.
homme vit la femme étendue nue devant lui. Il vie qu'elle ait
{aie autrement que lui. II constata qu'elle avait une tabcewnt (un vagin
de jeune fille, celui de la femme se dit ahccwn). I sentit qu'l avait une tab-
bbuct (le pénis de "homme se dit abbuc). homme regarda la tabceunt
demanda « A quoi ga sere?» Tl enfonca le doigeet a femme dit: « Cest
agréable ! » L'homme sentit sa tabbuct grandir. Il fit l'amour avec la
femme et resta huit jours couché avec elle. Ce n’est qu’aprés les huit
jours quill se releva
‘Neuf mois plus tard, a femme mit au monde quatre filles. Encore
neuf mois et elle mit au monde quatre fils. Elle eut de nouveau quatre files
neuf mois plus tard. Neuf autres mois s’écoulerent et de nouveau, ellecut
{quatre fils. Et ainsi de suite jusqu’a ce que "homme et la femme aient en
tout cinquante filles et cinquant fils.
‘Cependant, les Premiers Parents du Monde ne savaient que faire de
leurs enfants. Is décidérent donc de le envoyer au loin.
Les cinquante jeunes filles partirent ensemble vers e nord. Les cin-
quante garcons, eux, s’en allérent vers l'est. Aprés avoir marché sous28 — Les Premiers Parents du Monde
terre quelques années en direction du nord, les cinquante jeunes files
Virent une lumiére au-dessus d'elles. C’était une percée dans la terre.
Elles virent le ciel au-dessus d'lles et s’érigrent : « Pourquoi devons-
‘ous rester sous terre ? Allons plutét sur la terre d’0i1 nous pourrons
contempler le ciel. » Elles montérent & travers Pouverture et arrivérent
surla tere,
De leur cdté, les cinquante gargons marchérent eux aussi quelques
années sous la terre avant d'atteindre une percée qui prenait jour sur le
ciel, Voyant le cie ils se dirent: « Pourquoi devons-nous reser sous terre
alors qu'il existe un endroit d’oi Von peut voir le ciel ?» Ils grimperent
le long de la falle et parvinrent sur la terre. Les jeunes files, de leur
été, continuérent leur chemin sur la terre et les gargons firent de méme.
‘Mais ils ignoraient tout les uns des autres.
Or, autrefois, les arbres les plantes et les pierres parlaient encore. Les
jeunes filles, voyant les plants, leur demandérent:« Qui vous acréées ?»
— + Cresta terre qui nous a engendrées | », répondirent les plantes. Les
jeunes filles questionnérent la terre: « Qui t'a créée ? » La terre répon-
dit: «Je suis faite comme vous ! » La nuit les jeunes filles virent la lune
cet les étoiles et leur crigrent : « Qui t’a créée, toi quis si haut au-dessus
denousetde tous les arbres ? Est-ce toi qui nous apportes la umiére ct
laclarté ? Et vous, qui étes-vous, petites et grandes étoiles ? Qui vous a
faites, petites et grandes étoiles ? Ou bien est-ce vous qui avez créé tout
lereste ? » Toutes les jeunes filles continuérent a crier et & appeler dans
la nuit.
Au cours de leurs pérégrinations, les cinquante garcons arrivérent
un jour tout prés de l'endroit od se trouvaient les cinquante jeunes filles.
Is en étaient si proches qu'ls entendaient leurs clameurs dans le lointain.
« Voila d’autres créatures comme nous, allons voir comment elles sont
faites, Allons les rjoindre !», se dirent-ils Pus ils se mirent en chemin
en direction des cris des jeunes filles. Quand ils furent tout pris, ils arri-
verent au bord d’un grand fleuve qui se trouvait justement entre eux et
les cinquante jeunes files. Comme is n’avaient jamais vu de fleuve aupa-
avant, is appelérent. Les jeunes filles arrverent elles aussi sur Pautre rive
du fleuve, guidées par les appels des garcons. Elles les virent de l'autre
c6té et leur cr i Gtes-vous ? Que criez-vous ? Etes-vous,
vous aussi, des étres humains ? > Les gargons répondirent : « Nous
sommes aussi des étres humains. Nous sommes sortis de la terre ! Mais
que criez-vous ? » —« Nous aussi, nous sommes sorties de la terre,
dirent-elles, et nous sommes aussi des étres humains. Nous crions pourLes Premiers Parents du Monde — 29
demander la lune et aux é.oiles si quelqu’un les a créées ou bien si c'est
elles qui ont tout eréé. »
Les cinquante garcons interrogerent le fleuve : « Tu n’es pas fait
‘comme nous, nous ne pouvons te saisir ni marcher sur toi comme sur la
terre ferme. Qui es-tu ? Comment te traverser pour rejoindre autre
rive?» Le fleuve répondit: «Je suis de l'eau. Pexiste pour que vous puis-
siez vous baigner et vous laver. Je suis aussi une boisson. Si vous désirez
vous rendre sur mon autre rive allez plus haut, vous trouverez un endroit
6 je suis peu profond, ei, vous pourrez me traverser. » Les cinquante
gargons remontirent le fleuve et trouvérent un endroit peu profond. Ils
parvinrent a Isutre rive sans difficultés.
Is voulaient maintenant rejoindre les jeunes filles. « Ne vous appro-
chez pas si prés ! s*écriérent-elles. Nous ne vous le permettons pas !
‘Allez par li-bas ! Nous restons ici, loin de vous. Cette clairiére servira
de frontitre entre nous ! » Les cinguante jeunes filles et les cinquante
jeunes gargons marchérent ainsi & quelque distance les uns des autres, mais
ils ne se rejoignirent pas.
Un jour, les cinquante garcons arrivérent & une source. Les jeunes
filles, clics aussi, arrivérent 4 une source. « Le fleuve ne nous a-t-il pas
dit que Meau est aussi fate pour se baigner ? se rappelérent les garcons.
‘Venez, nous allons nous baigner ! » Ils commencérent i se dévétir et
une fois nus, ils se jettrent & l'eau et se baignérent. Les jeunes filles,
assises un peu en retrait autour de a source, assistérent &la baignade des
sgargons. Une jeune fille, plus hardie que les autres, proposa : « Venez avec
‘moi, allons voir ce que font les autres étres humains ! » Deux jeunes
filles se décidérent. « Nous venons avec toi», dirent-elles. Les autres, plus
peureuses, refusérent. « Non, nous n’allons pas avec toi », annoncrent-
elles. Les trois jeunes filles téméraires se glissérent & travers les buissons
jusqu’au bord de la source. Les jeunes filles qui accompagnaient la plus
hardie s'arr8térent. Seule celle-ci, protégée par la broussaille, s'approcha
tout pres des garcons. A travers les buissons, elle les vit ter leurs habits
et se mettre tout nus. Elle les observa attentivement. Elle constata que
les gargons n'étaient pas faits comme elle. Mais lorsqu'lssortirent de l'eau,
[a jeune fille sesquiva sans qu'lsaient pu s’apercevoir de sa présence. Ils
se chabillérent sans se douter qu’ilsavaient été épiés
La jeune fille audacieuse retourna vers les autres. Celles-ci se pres-
strent autour d’elle: « Qu’as-tu vu ? Dis-nous vite ! » — « Venez, dit-
elle allons nous baigner et je vous montrerai quelque chose ! » Les cin-
_quante jeunes filles se dévétirent, puis entrérent dans l'eau de la source.