Andr GIDE

(1869-1951)

Tout choix est effrayant quand on y songe (Les Nourritures terrestres). Par haine du dogmatisme et des interdits, il a choisi de ne pas choisir. On l'a dit indcis, labyrinthique. Il a incarn mieux qu'aucun crivain les hsitations de l'tre devant les chemins contradictoires de son bonheur, mais aussi le courage d'en assumer, dans sa vie et dans son oeuvre, la fatalit. Il s'attaqua aux familles , l'hypocrisie sexuelle, la morale. Son oeuvre apparat comme un perptuel rglement de compte avec lui-mme. N dans une famille bourgeoise, et donc l'abris des soucis financiers, il tait libre de toute obligation autre que celle d'crire. Ses premiers tourments ont t la rvlation de son homosexualit et une image perturbe de l'amour. Il a commenc crire trs jeune, 14 ans, son Journal. Influence des symbolistes (Paul Valry, Mallarm, Oscar Wilde,...), collaboration de nombreuses revues. La Tentative amoureuse : J'ai voulu indiquer, dans cette Tentative amoureuse, l'influence du livre sur celui qui l'crit, et pendant cette criture mme. Car en sortant de nous, il nous change, il modifie notre vie . La littrature pour Gide n'a de sens que si conjointement l'auteur et son oeuvre assument une exprience risque. Le thme de l'inquitude est un thme rcurent chez lui. Chaque livre est le bilan motionnel d'une insatisfaction qui se nourrit de l'instant qui vient, d'une curiosit de tout et d'abord de soi. Il dfinit les Nourritures terrestres comme un manuel d'vasion, de dlivrance . Car chaque bilan se double d'un enseignement, la fois reu et transmettre. J'cris pour exalter ou pour instruire et j'appelle un livre manqu, celui qui laisse intact le lecteur. Le nouvel tre sera celui qui, ayant dsappris les usages et les contraintes saura dnuder son me pour retrouver la vigueur des motions pures, le chemins de ses dsirs et le sens de sa propre libert : Ne t'attache en toi qu' ce que tu sens qui n'est nulle part ailleurs qu'en toi mme, et cre de toi, impatiemment ou patiemment, ah ! le plus irremplaable des tres.