Al-Tayyib Salih ( )الطيّب صالحest un auteur soudanais. Il est né au Nord du Soudan en 1929, il
a étudié à l’université de Khartoum avant de partir pour l’Université de Londre. Il vient d’un
milieu de petits paysans et de profs religieux. Son intention origical était de travailler dans
l’agriculture. Excepté un bref instant avant d’être en Angleterre, sa vie professionnelle était
dans les médias. Son travail est en général politique, traitan de thèmes tel que la colonisation
ou le genre. Salih est considéré comme l’un des meilleuts auteur arabe de nouvelles de nos
jours. Ayant étudié avec deux cultures, il les mélange dans ses travaux.
Lorque son roman « saison de la migration du Nord » a été publié en arabe à Beyrouth fin
1960, il était acclamé comme le « romancier génial arabe ». En 2001, son travail est traduit en
plus de 20 langues. Il a écrit 3 autres romans et un receuil de nouvelles. « Le mariage de
Zein » a été interprété en drame en Libye et il a reçu le prix au festival de Cannes dans les
années 70 pour le film de Khalil Siddiq, le koweitien.
Il écrit pendant plus de 10 ans dans une revue Al Majalla, en arabe, à Londres. Il explore
divers thèmes littéraires. Il travaille pour la BBC pour les services arabes et devient directeur
général pour le ministère de l’information au Qatar. Il fait une carrière de 10 ans à l’Unesco à
Paris où il est finalement représentant des états du Golfe.
La saison de migration vers le Nord est un roman classique post colonial ou un roman
soudanais. Publié en 1966, il parle du retour de l’auteur ou du narrateur, dans son village du
Soudan alors qu’il avait passé 7 ans en Angleterre pour ses études.
Au jeune étudiant rentré au pays après un séjour en Europe, Moustafa Saïd entreprend de
raconter son histoire : celle d'un destin déchiré entre la vie immémoriale de l'Afrique et le
mouvement de l'Occident. Moustafa Saïd en effet a passé de nombreuses années en
Angleterre, où il a mené des études brillantes, séduit de nombreuses femmes, provoqué le
suicide de deux d'entre elles, brisé le mariage d'une autre... Sur sa vie plane une ombre de
mystère. Peu de temps après son récit, inachevé, il meurt noyé dans le Nil, alors qu'il était
excellent nageur : son confident tentera dès lors de remonter le cours d'une vie complexe, de
comprendre qui fut réellement le fascinant Moustafa Saïd, et c'est avec une science
dramatique extrême que l'auteur distille les éléments de cette envoûtante enquête.
L’occupation dura des siècles, les territoires arabes étaient répartis en provinces gouvernées
par des pachas ottomans nommés par la grande Porte, gouvernement. Interdiction
d’enseignement de la langue arabe, introduction du turc comme langue officielle. Le peuple
ne peut plus communiquer.
Lois militaires et fiscales, ruine, pauvreté, violence
Langue per. Se caractérise par absence de créativité dans tous les domaines, la littérature est
marquée par le souvenir (cf. André Miquel : La littérature du souvenir. Rassemblement du
savoir religieux.
L’Histoire contribue au déclin.
Al-ílyâ´
Se tourner vers le patrimoine littéraire et linguistique arabe pour le développer, le réutiliser et
s’y inspirer. Analogie avec la Renaissance européenne (patrimoine grec-italien)
On redécouvre d’abord le patrimoine de la littérature populaire :
- Les 1001 nuits (très peu connu, redécouvert grâce à l’intérêt porté par les orientalistes
~18ème siècle) La première édition arabe date de 1814 à Calcutta, la deuxième de 1854
à Beyrouth.
- La légende de ‘Antar, imprimé en 1869 à Beyrouth
- La geste de Baybars, syrt baybaras
Le patrimoine classique va constituer un des réservoirs pour les écrivains afin d’alimenter
leurs textes, les thèmes de leurs romans, les pièces de théâtre...
Une grande partie d’auteurs portent un intérêt à la langue arabe, par exemple Al-Yazdjy, la
famille Bûstani au Liban particulièrement. Ils travaillent la langue.
Nâsif Al-Yazdjy, il écrit « le confluent des deux mers », Mudjm’ al-Bahrayn, en 1840, sur le
modèle ancien de la maqamat du 11ème siècle. La forme est basée sur la maqamat, mais il
s’agit en fait d’un manuel de grammaire, de lexicographie, de rhétorique, de stylistique, très
didactique. Ce manuel pratique était constitué de 60 chapitres.
Le courant positiviste scientifique. Son fils Ibrahim a composé un dictionnaire des synonymes
et analogies, Al-Mutawârad (analogie) al-Mutarâdif (synonyme.
Il traduit aussi la Bible en arabe.
Butros Al-Bustani crée un dictionnaire monolingue arabe, « l’océan de l’océan » muhyt al-
Muhyt. Avec son frère il entreprend la création d’une encyclopédie d’une dizaine de volumes,
toujours inachevée, le « cercle des connaissances », dâírat al-ma’ârif. C’était surtout des
traductions, alors on devait inventer des mots ou alors rechercher des anciens mots
scientifiques pour définir des nouvelles conceptions, outils... De plus il y a une opération de
purification de la langue entre les diverses invasions étrangères qui utilisaient des mots turcs
et archaïques. Ils visaient une certaine précision lexicale.
Les auteurs reprennent les genres littéraires anciens tel que la littérature de voyage, àdab Al-
Rihlat, ou encore la Muqâmat.
Les gens de l’Orient se rendent en Occident et rapportent leurs observations. Le livre de
Takhtawi est le premier et le plus connu, « le raffinage de l’Or en résumant Paris » , takhlis al-
àbryz fy talkhis bâryz traduit en français « l’Or de Paris », écrit en 1834.
Fransys Marrâsh est aleppin, il écrit lettre vers Paris, « rihlat íla bâryz », en 1867.
‘Ali Mubârak écrit l’étendard de la religion, « ‘alm al-dyn », en 1882. C’est l’histoire de deux
personnages, l’un anglais, l’autre égyptien, qui rapportent leurs observations de voyage pour
informer ce qu’il y a en Occident et parfois dans le pays. C’est un écrit à but instructif.
Fârish Shidyâq, écrivain libanais qui écrit la jambe sur la jambe, « Al-sâq íla al-sâq ». Le
héro s’appelle Al-fâryâq qui est un jeu de mot sur son propre nom-prénom.
L’auteur effectue des observations en Egypte, à Maltes, en Angleterre, à Paris. Son livre
appartient en même temps au roman de voyage, àdab al-rihlat, ainsi qu’au style
autobiographique, la sirat, tout en ayant un caractère social, al-rawâyat al-ídjtimâ’yat. De plus
c’est écrit en style épistolaire, c’est une correspondance. C’est le début de plusieurs genres
littéraires.
Àdab al-maqâmat était très connu au 11ème siècle. On raconte des histoires dans des formes,
des conférences, genre très pratiqué au 20ème siècle.
Íbrahym al-muwaylihi écrit le livre hadyth ‘ys bin hishâm avec le personnage bady’ al-zamân
al-humzâny al-haryry.
C’était très ouvert et réaliste, même si c’était très didactique. L’histoire se passe autour de
deux personnages, un rawi et un pasha ressuscité qui visitent l’Egypte et l’Europe. Ils
découvrent des incompétences, des soumissions et c’est une critique acerbe de la société
égyptienne. Ils arrivent à l’exposition universelle de Paris, il y a beaucoup de description. On
passe par l’initiation des innovations du 19ème, 20ème siècle pour le pacha, mais le but de
l’auteur est évidemment d’initier les responsables égyptiens et les gens. La structure narrative,
l’humour qui entoure ce texte le rend pionnier en ce qui concerne la critique sociale.
Al-íqtibâz est un grand traducteur-adaptateur. Il puise dans les œuvres européennes et
participe au grand mouvement de traductions de l’époque. Il écrit des pièces de théâtre dans le
dialecte égyptien. On adapte Roméo et Juliette en les « martyres de l’amour » mais en
changeant la fin, car on ne peut imaginer une fin tragique. Il fait donc ressusciter les
personnages et les marie.
Les romans sont plutôt arabisés qu’égyptianisés. Tous les grands classiques ont été traduits,
entre autre de la littérature française ce qui a permis de poser un nouveau regard critique des
lecteurs arabes.
Mais peu à peu l’adaptation disparaît pour la traduction littérale.
Abû Mâdy (1889) est né au Liban. Il émigre d’abord en Egypte à un an avec ses parents. Ils y
restent jusqu’en 1911, puis il émigre aux USA. En 1916 il côtoie le groupe d’écrivains arabes
de là-bas. Il fonde « al-samyr », l’agréable compagnon pour ce qu’il sait d’histoires, le boute-
en-train.
Il était célèbre. Son premier recueil est publié en Egypte alors qu’il n’avait que 20 ans,
souvenir de passé, tizkâr al-mâdy. C’est en fait un recueil de poème. Le deuxième qu’il écrit
est publié aux USA en 1919, il est très bon, la maison de roses, bait din al-wurûd, préfacé par
Gibran et apparait dans cet ouvrage clairement l’influence du groupe sur la forme ainsi que le
contenu. Même quand il gardait le langage traditionnel classique, il arrivait à garder en même
temps une grande simplicité. Lui n’était pas bilingue, contrairement à une grande partie des
auteurs expatriés. Il écrit en 1927 à New-York le ruisseau, Al-Djadâwil , avec lequel il atteint
le sommet de son œuvre poétique. Ensuite, il entre dans une nouvelle phase de doute et de
recherche. Il parle de l’existence hors de l’existence de Dieu. Il utilise des images fortes. C’est
le premier pas vers la poésie libre.
Le théâtre classique n’existait pas. Avant le milieu du 19ème siècle, il n’y avait pas de théâtre,
mais il existait des autres formes de spectacles.
Les conteurs dans les cafés créaient une ambiance que l’on peut considérer comme une
expérience scénique. Al-hakawâty est une sorte de spectacle populaire qui se passait autour du
conteur. Le public y prenait part et c’était une sorte d’animation participative avec une
atmosphère théâtrale. Maintenant cette forme existe toujours mais c’est plus touristique voir
folklorique. Le conteur est aussi acteur.
Il y a aussi le théâtre d’ombre, khyâl al-zull , très connu en Turquie, mais aussi dans les pays
arabes. On faisait venir les troupes d’extrême orient, c’était un théâtre florissant. Les
personnages devenaient célèbres et populaires, tel Garguz, soit karakoz en arabe, personnage
clé, frondeur et son compagnon ‘ywâz . Il a eu beaucoup d’impact sur le théâtre européen
moderne. Berthold Brecht, allemand, avait été très inspiré du théâtre moderne. La théorie du
théâtre moderne, contrairement au théâtre aristotélicien qui prône l’identification du public au
héro, prône au contraire la clairvoyance du public.. Il crée ainsi une distance.
Le théâtre No et Kabuki japonais aussi. Pour que le spectateur reste éveillé, il doit savoir que
ce n’est qu’un jeu. Il doit donc prendre position. Le théâtre d’ombre se passe dans les palais,
les cours, parfois durant les grandes fêtes populaires, et cela dès le 16ème siècle déjà. Vers la fin
du 19ème siècle, le théâtre d’ombre se trouvait dans toutes les rues, des villes ou des villages,
les troupes importées firent place ensuite aux propre troupe locale, turque d’abord, puis arabe.
Les fêtes shiites, comme ashura, offrait un genre de spectacle par leurs processions plus ou
moins spectaculaires (flagellation en groupe rituelle)
Les derviches aussi quelques fois dans leurs fratries se produisaient, les plus connus
évidemment sont les derviches tourneurs. Les gitans ont un développement propre et ne
peuvent donc pas être considéré comme participatif au développement du spectacle arabe.
Les formes ont tendances à disparaître au profit du théâtre moderne. C’est seulement plus tard
que les dramaturges et les metteurs en scène prendront conscience de l’importance de ces
formes d’expression.
Le personnage du conteur, les contes populaires, les costumes traditionnels, les danses
collectives sont utilisées dans le théâtre moderne.
Yusef idris était le premier à dire que la campagne égyptienne et son propre personnage
théâtrale typique, Al-Samir, le boute-en-train, qui amuse comme un conteur, mais avec plus de
variations, mêlant aussi le chant et la musique.
Les 1001 nuits sont une source inépuisable, mais on ne les redécouvre qu’à partir de la moitié
du 20ème siècle au théâtre.
Le résultat du contact du monde arabe avec l’occident c’est le roman, la nouvelle et le théâtre.
1848 mârûn al-naq’âsh, marchand chrétien de Beyrouth présente, à son retour de voyage en
Europe, un spectacle « al-bakhyl », soit l’avare, inspiré de Molière. Il a arabisé l’histoire pour
qu’elle soit comprise et appréciée, mais c’était chez lui dans sa maison. Un théâtre littéraire
ou l’or de l’occident serait coulé dans un moule arabe. Il enseigne les bonnes manières,
corrige et bonifie les mœurs.
Il a présenté Abû Hasan al-muqafal, le premier conte des 1001 nuis adapté. Ce sont toutes des
comédies qu’il traduit, plusieurs de Molière, dans un arabe en prose et poésie, avec des
passages chantés. On voit déjà les germes des tendances futures. Il adapte au théâtre des
morceaux choisi s et collés de Molière dans sa pièce « la mauvaise langue », al-salyt al-
hasûd.. Les aspects moralisateurs avaient un but éducateur pour la nouvelle génération.
Son frère Nicolas l’aidait et à sa mort, son frère et son neveu ont repris "l’affaire" . On
déguisait les hommes en femmes à l’époque. En Egypte, vers 1870, les femmes avaient le
droit de jouer, mais seulement déguisées en homme et donc toujours des rôles masculins.
Au Liban à cause d’une forte pression politique et sociale, les auteurs émigrent en Egypte. Un
jeune Egyptien juif, Y’aqûb sanûûa’ est un précurseur du théâtre. Eduqué en Europe, en Italie,
il avait acquis une bonne connaissance des langues étrangères et avait pris gout au théâtre. Ils
travaillent d’abord avec des troupes européennes. Il ne produisait alors que des opérettes ou
des vaudevilles. Il puise par la suite dans les traditions et c’est le plus grand adaptateur du
théâtre européen. Il a donné au théâtre une forme locale. Tartuffe par exemple s’appelle
Sheikh Matlûf. Et tout le reste du spectacle est adapté. Les farces et les comédies sont
toujours accompagnées de musiques et de chants. Il s’attaquera plus tard à des thèmes tabous,
tel que la polygamie, al-‘aratyf. Il compare le mariage à un contrat économique dans sa pièce
la bourse d’Egypte, bûrsat misr.. Ses pièces sont surtout comiques et certaines d’entre elles
ont une dimension politique. Le khédive qui était son ami a ordonné finalement son exil et la
fermeture de son théâtre en 1878, l’accusant d’être avec les nationalistes.-
Environ en 1878, nait le Syrien al Shaikh Abû khalyl al-Qabâny , ancêtre de Nizam Al-qabani.
Il est musulman, n’a jamais voyagé en Europe ni ne connaissait de langues étrangères, mais
après avoir vu une troupe istanbuliote, ils se lancent à Damas pour faire du théâtre. Il n’avait
de moyen que de puiser dans le patrimoine local, ce qu’il fit. Son ambition était de dotée les
pays arabes d’un moyen traditionnel mais ouvert dur le monde extérieur d’expression
théâtrale. Il se heurte à un certain conservatisme social et religieux. Son théâtre est fermé et il
émigre alors au Caire.
Farah Antûn écrit pour les troupes de théâtre dans la 1ère moitié du 20ème siècle. Il écrit un
théâtre local, des essais, des romans. Sa pièce, écrite en 1897 parle des croisades de Salahdin
et de l’empire de Jérusalem, Salâh al-dyn wa mamlikat waishalym.
Tûfyq al Hakym écrit en 1919 la pièce al-zyf al-taqyl, l’eau lourde, soit la présence des
anglais. Activité collective exigeant une communication directe avec le public.
Le théâtre était une bonne occasion pour créer une langue arabe médiane. Sans utiliser l’arabe
classique trop ldur d’accès, l’arabe du théâtre s’approchait plutôt de l’arabe parlé, mais les
conservateurs défendaient l’arabe classique et les gens du théâtre se défendaient en plaidant
l’entente par le public.
L’écrivain égyptien Ibrahim ramzy écrit une comédie en 1915, l entrée dans les bains est plus
difficile que la sortie, dukhûl al-hamâm mish zy khurdjat, avec le personnage du campagnard
naïf et les femmes. Du même auteur, le héro de Mansûrat, un drame.
Le théâtre, comme le journalisme, a contribué à la réalisation d’un arabe parlé par les
intellectuels.
Mahmûd Taymûr, écrivain égyptien écrit une pièce en 1918 ‘usqûr fy qods, puis ‘idâlistâr
àfandy, nom propre, personnage principal, le fils qui tyrannise toute la famille.
En 1919, il écrit un drame, la-hâeyat, une tragédie qui met en parallèle un mari qui se drogue
à la cocaïne. On voit la décadence du mari et l’émancipation de son épouse.
Vers la fin des années 20, le théâtre reçoit un apport qui contribue à élever son sérieux.
Àhmad shaûqy, premier poète du pays en Egypte, dont tout le monde est fier, commence à
écrire pour le théâtre, tout en vers. Il puise ses sujets dans l’Egypte ancienne.
Il écrit qambyz, une pièce s du nom d’un pharaon. Il écrit aussi sur la mort de Cléopâtre,
mas’asa klyûbâtra, il parle des Mamlûks, de Ptolémée, ‘ali bak al labyr, sur l’Andalousie,
àmyrat al-àndalus, une opérette, majnûn wa leyla.
Le père du théâtre arabe, qui domine pendant plus d’un demi-siècle le théâtre arabe, c’est Taû
fyq al haqym (1898-1987). Né d’une famille au nord de l’Egypte, musulman, Il écrit sur
l’occupation anglaise, al dif al faqil. Il étudie au Caire le droit. Les premières pièces qu’il écrit
traitent des thèmes modernes, l’émancipation de la femme... al.màt al-djadidat, une nouvelle
sur la femme. Sa mère l’envoie à Paris pour qu’il étudie sérieusement, mais il rentre au Caire
et se consacre à l’écriture. Entre 1930-1940, il écrit des pièces philosophiques. Les gens de la
Caverne, àhl alkahf, en 1933. C’est la première fois que des sujets philosophiques sont
abordés dans le théâtre arabe. Il reprend les 7 dormeurs d’Ephèse. C’est l histoire de
3chrétiens qui fuient la persécution d un empereur romain païen. Ils dorment dans la caverne
300 ans et se réveillent en pensant qu’une seule semaine est passée. La nouvelle société est
chrétienne et on les honorait comme des saints, parce que c’était les premiers chrétiens. Mais
ils ne savent pas s’adapter et la morale est qu’on n’appartient pas à un dogme mais à une
époque.
Il écrit aussi shahrayâr, en 934, c’est le même nom que le roi dans les 1001 nuits. Il écrit que
les 100 nuits sont passées et qu’il s ennuie. Il cherche son salut dans la fuite et la quête du
savoir. A son retour, sa femme est dans les bras d’un autre, mais il reste indifférent. Il écrit
aussi en 1942 Pygmalion, bydjmâlyûn, l’histoire d’un sculpteur qui fait Galathée et qui
demande à Dieu de l’amour de souffler la vie à sa statu. Il tombe ensuite amoureux d’elle.
Mais cette histoire légendaire, Taufiq la transforme et écrit que Pygmalion n’est pas satisfait
et demande de rechanger sa statue en pierre et la casse pour finalement se suicider. Il écrit
aussi un autre Oedipe, almalah àûdyb. Après avoir appris qu’il s’est marié à sa mère, il ne
crève pas ses yeux comme dans Sophocle, mais il cherche à rationaliser et propose à sa mère
Jocaste de mener une enquête. Sa mère ne supporte pas et elle se pend. Oedipe est désespéré
et s’aveugle et part en exil.
Les troupes de théâtre proliféraient, les autorités publiques fondaient des instituts pour
apprendre cet art qui est devenu connu et reconnu.
191 au Caire, s ouvre le premier institut d’art dramatique. Écrivain, metteur en scène acteur
réunis, mais il a été fermé à cause de la mixité.
1944, l’institut supérieur théâtrale arabe s’ouvre au Caire. Le jeu la critique et la mise en
scène sont au centre. L’Egypte est le fer de lance du théâtre. C’était un endroit idoine pour le
théâtre expérimental, inspirée par le théâtre européen, mais aussi des arts locaux.
Yusuf Idris est médecin, écrivain, il a écrit des nouvelles, pour le théâtre, il a remis en cause la
forme du théâtre européen et s’est beaucoup inspiré du théâtre grec ancien. Il trouvait que
c’était très étranger pour le public arabe. Il a passé son temps à chercher des formes dans la
tradition. Il a lancé l’idée de masrah al sãmir alryfy, dans la campagne égyptienne, c’était un
personnage important dans les campagnes égyptiennes. Sur la place, les gens se réunissaient
et ils créaient es formes de spectacles spontanés avec beaucoup d’improvisation, des chants,
des danses, de l’humour. Il écrit une pièce, al-farâfyr, les gens. Il met en scène tout ce qu’il
savait de théorique. 2 personnages dont un maître et un serviteur qui s’échangent les rôles. De
nouveau il y a une place importante pour l’improvisation, un peu de politique. C’était une
forme pour que le public participe au spectacle, mais c’était difficile à réaliser.
Sa’da Allah Nûs (1945-199/) est un syrien né dans un petit village, pas loin de Tartous, où il
étudie. Il part ensuite au Caire pour faire des études de journalisme. Ill part à Paris, étudie à
l’institut théâtral de la Sorbonne, revient à Damas et écrit pour le théâtre. Il avait écrit 2
pièces, très courtes et méconnues et il a fondé une troupe furqyat al masrah. Il écrit 23 pièces
pour cette troupe : khaflat samar, min àdjl fy huzyrân en 1968, soit 5 juin, soit le début de la
guerre des six jours. La défaite des arabes. Il mettait en scène les causes de cette défaite, les
régimes politiques arabes, fondés su r les mensonges et la répression intérieur du peuple.
Il avait dispersé dans la salle des acteurs. Il écrit en 1970 al fyl yâ malik al zamân, conte
populaire racontant l’horreur que l’éléphant du roi cause à la ville et la peur qui engendre plus
de soumission et entraîne la prospérité des éléphants. Les éléphants sont une métaphore pour
parler des services secrets.
Muqâmarat jàs al mamlûk djâbir, soit l’aventure de la tête du Mamelouk Jabir. Le mamelouk
est un esclave, c’est lié à la tradition populaire. C’est en fait un conte retiré des 1001 nuits. La
non imitation du théâtre occidental et l’utilisation d’une forme populaire de al Hakawali. Tous
les éléments de la pièce dans un café populaire, le conteur distribuait les rôles, les spectateurs
sont sur scène.
Il écrit un livre théorique en 1970, byadat li masrah ‘araby djadyd, manifeste pour un théâtre
arabe nouveau.
I a beaucoup de problème avec la censure. Les représentations étaient arrêtées tout de suite, il
a subi des problèmes financiers, a arrêté d’écrire pendant 10 ans pour ensuite découvrir qu’il
était atteint d un cancer. Il a ensuite repris l’écriture et a écrit la miniature historique, avec
comme personnage Ibn Khaldun démystifié, munsanamât târykhyat. Le grand savant aime le
pouvoir et a des relations suspectes avec les gens au pouvoir. La pièce est censurée et mal
reçue.
Il écrit en 1989 le viol, al ‘iqtisâb, qui parle du problème israélo-palestinien. Il présente les
deux côtés, en mettant sur un même plan victime et bourreau, il n’y aura de ce théâtre qu’une
seule représentation.
Le roman arabe, al-riwâyat al-‘arabyat. Les formes narratives qui ressemblent au roman sans
vraiment l’être :
Il existait avant l’introduction de la notion de roman, diverses formes narratives : le conte, le
récit, l’anécdote. Par exemple :
Kalila wa Dimna, traduit par Ibn Muqqafa, deux chacals qui racontent des contes, avec des
animaux comme protagonistes, dans un contexte de société humaine.
Les 101 nuits qui étaient au début conté oralement.
L’écriture étant réservée aux textes religieux ou à ce que l’on considérait comme important,
comme la poésie. Hay bin yaqtân de ibn Taqyl, le vivant éveillé, fils de la nature et non de la
société. C’est un écrit du 12ème siècle qui est sous la forme d’une maqamat. L’histoire se
racontait dans les assemblées.
Bady’ al dyn al hamzâny ou encore al-haryry étaient des auteurs connus. Il y a beaucoup de
référence linguistique. L’histoire est contée avec Aisa bin Hisham qui racontait le narrateur
avec le vagabond. Abu Fathi Ishandarani. Il y a toujours une histoire de vagabond truffé de
références culturelles qui donne à penser à la littérature picaresque. Anû al ‘âlâà al ma’ary nait
près d’Alep au 10ème siècle. Il écrit l’épitre du pardon, Risalat al Rufran, un récit
philosophique. Il imagine un personnage qui visite l’enfer et le parados après sa mort et qui
rencontre des gens connus et morts. Et il se voit des gens religieux en enfers et pas que des
musulmans au paradis. Ca donne à penser à la divine comédie de Dante. 300 ans avant la
Nahdat, il y a très peu d’œuvre narrative. Les premières datent du milieu du 19ème siècle, avec
Muhammad Rifa’a Takhtawi un écrit en 1834 l’extraction de l’or den résumant Paris, soit l’or
de Paris, takhlis al ‘ibryz fy talkhys bâriz. Il était envoyé avec les premiers étudiants boursiers
à Paris en tant qu’imam. Il a appris le Français et a écrit presque un journal d’observation
scientifique. C’est comme une narration qui appartiendrait à la littérature du voyage, adab al
rihlat. Il parle beaucoup de la société française avec fascination, de leur discipline, de leur
amour pour la littérature... Citons aussi l’œuvre de Ahmad Fâris shidyâq, qui écrit en 1855 la
jambe sur la jambe, al sâq ila al sâq. Il y a un côté autobiographique. Un héro qui amène le
narrateur dans un voyage. Il avait une grande connaissance des pays méditerranéen et
nordique, comme la France et l’Angleterre. Il innove en critiquant le clergé, maronite
particulièrement. Son frère a été exécuté pur avoir choisi le protestantisme, et lui-même
choisira l’Islam en signe de protestation. Il écrit aussi sur les expressions rares et étranges de
la langue arabe, il écrit en prose rimée, le saj’.
1865, Francis al Marash écrit la forêt de la justice qâbat al haq avec aussi des observations, le
voyage et des traits autobiographiques. Il expose des idées philosophiques, des idéaux, dans
une sorte de conte symbolique, avec le concept de liberté comme fondement de la justice.
Farah Antûn, grande figure de la Nahdat, écrit un roman philosophique, l’argent, la religion et
la science ou les trois cités. , al mâl wa al ‘illm wa al dyn àû mudûn thalith. Jeune intellectuel
révolté, le protagoniste se promène dans 3 villes imaginaires, une ville argent, une science et
une religion. Il y trouve des disputes entre les ouvriers et les entrepreneurs. Les propriétaires
se basant sur la sacralisation due la propriété privée se lient avec la religion, mais des
activistes finissent par brûler les 3 villes. Une femme survit à l’incendie et épouse
l’intellectuel. Il rêve alors d’une cité utopique.
C’est la première fois dans la littérature arabe que l’on sépare le pouvoir en trois ainsi. Ebloui
par les idées de l révolution française, les auteurs veulent réformer la société.
Jiirji zaidan fonde la revue littéraire al Hilal, écrit beaucoup d’histoires romancées, plus que
des romans historiques. Son but étant de faire connaître l’Histoire et faire que le peuple arabe
reprenne confiance et conscience.
Muhammad Husein Hikl, égyptien à Paris écrit Zeinab, publié à Paris, sous un pseudonyme,
car le roman est considéré comme un sous-genre. Il est considérer comme le premier roman
arabe car les personnages sont réaliste, l’environnement aussi, c’est comme une réalité
possible. Ce ne sont plus des idées, des symboles mis en contes. L’histoire c’est Hamid qui
est fils du propriétaire des terres au Caire, dans la campagne. Il tombe amoureux de sa cousine
Aziza, mais elle se marie avec un autre. Il tombe ensuite amoureux de la paysanne Zeinab.
Mais elle aime un pauvre paysan, Ibrahim. Des amours impossibles, tabous entre homme et
femme, l’amour impossible de vivre ouvertement son amour... Ibrahim part à a guerre car il ne
peut pas payer la mehrat, la dote, pour épouser Zeinab. Zeinab se marie de force avec un autre
paysan, mais elle meurt de chagrin quand Ibrahim meurt au Soudan.
Taha Husayn écrit une œuvre autobiographique, les jours, Al àyâm, préfacé par André Gide.
Taha Husayn vécu à Paris, aveugle, marié avec une française. C’est la première œuvre
autobiographique arabe. Il n’écrit pas au je et parle de lui comme notre ami, sahibûn. Son récit
est de trois tomes, l’enfance, le séjour au Caire à l’université Al-Ahzar et son séjour à Paris. Il
est d’abord publié dans la revue Al-Hilal. Son style est novateur, une prose loin des ornements
rhétoriques, une écriture moderne, épurée et concise, liant classicisme et modernisme.
Beaucoup d’humour et de critique.