Nota : Le Principe Fondamental de la Statique est souvent noté « P.F.S. » par les initiés…
A (S 1) (S 2)
1.3. Frontière d’isolement
P1
Le PFS fait apparaître la notion « d’extérieur à un ensemble
B
matériel ». Par conséquent, avant d’envisager l’utilisation du PFS, nous (S0)
devons installer une frontière d’isolement. D
Exemples : B G2 C
Isolons le solide S2. Les actions mécaniques extérieures à S2 qui
agissent sur S2 s’énumèrent de la façon suivante :
• Poids de S2, D
• Action, en C de S0 sur S2,
P2
• Action, en D de S0 sur S2,
• Action, en B, de S1 sur S2…. et sont concernées par le PFS.
Is ole ment de S 2
A (S1) (S2)
Nous étudions des mécanismes spatiaux (3D) ou admettant un plan de symétrie (2D). En fonction du
problème à traiter, certaines méthodes sont mieux adaptées à la résolution d’un problème de statique.
Mathématiquement, nous pouvons traduire ce PFS par la relation suivante : {τ (S® S ) } = {0}
Notation : S désigne le « complémentaire » à S (l’environnement de S, sans S lui même, donc l’extérieur à S).
Cette relation fait intervenir un torseur. Elle cache donc deux relations entre des vecteurs.
La somme vectorielle (résultante R (s® s ) ) de toutes les forces extérieures à S, agissant sur S est nulle :
Théorème de la Résultante :
n
Théorème du moment résultant en A: M =å M =0
A (s® s ) A (si ® s )
i=1
C
B y
Nous souhaitons exprimer les actions mécaniques O
Fx
dans les liaisons centrées en O, A et B en fonction des
paramètres d, h, L, Fx et Fz. x F0 1
-Fz
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Mécanique Le Principe Fondamental de la Statique
C
B y
O
Fx
Pivot dÕaxe x F0 1
-Fz
2°) Isolement du tirant 2
Si nous isolons le tirant 2, nous pouvons écrire que: {τ (2® 2) } = {t (0® 2) } + {t (1® 2) }
L’action mécanique exercée par le mur 0 sur le tirant 2 est transmise par une liaison. Nous écrirons :
0 Rx ìX 02 0ü
0 Rz A
îZ 02 0þ
(x, y, z)
ìX 12 0ü
Pour pouvoir additionner les torseurs, nous allons les écrire au même point B. {τ (1® 2) } est déjà
exprimé au point B. Nous devons donc « déplacer » uniquement {τ (0® 2) } .
0
M B (0 ® 2) = M A (0 ® 2) + BA ÙR (0® 2) or M A (0 ® 2) = 0 et nous avons BA - L . Par conséquent,
h
Les équations (5) et (6) sont linéairement dépendantes. Nous obtenons donc 5 équations significatives,
pour 6 inconnues de liaison. Nous ne pourrons pas résoudre complètement le problème. Par contre nous
pouvons exprimer toutes les inconnues restantes en fonction d’une seule inconnue…
(5) -> X 02 = 0
(1) -> X12 = - X02 = 0 ìï 0 0ü
L L ï
(4) -> Y02 = - .Z 02 {t (0® 2) }= í - h .Z 02 0ý
h ïî Z
L A 02 0ïþ
(2) -> Y12 = - Y02 = .Z 02 (x, y, z)
h
(3) -> Z12 = - Z 02 ìï 0 0ü
L ï
{t (1® 2) }= í h .Z 02 0ý
ïî - Z 02 0ïþ
B
(x, y, z)
Pour poursuivre la résolution de notre problème, nous devons isoler un autre système matériel.
Si nous isolons le portique 1, nous pouvons écrire que: {τ (1® 1) } = {t (Op® 1) } + {t (0® 1) } + {t (2® 1) }
L’action mécanique exercée en C par l’opérateur sur 1 est une force. Elle se modélise donc par un
ìF x 0ü
L’action mécanique exercée par le mur 0 sur le portique 1 est transmise par une liaison. Nous écrirons :
L’action mécanique exercée par le tirant 2 sur le portique 1 a un air de déjà-vu. En effet, nous l’avons
déjà abordée lorsque nous avons isolé le tirant 2. Un principe est à notre disposition…
D’après le Principe des Actions Mutuelles, si un solide S1 exerce une action mécanique sur S2, alors, le
solide S2 exerce une action mécanique S1 similaire mais opposée.
Le Principe des Actions Mutuelles peut donc s’écrire : {τ (S1® S2) } = - {t (S2® S1) }
ìï 0 0ü
ï
L
Par conséquent, d’après le principe des actions mutuelles,
{τ (2® 1) } = - {t (1® 2) }= í - h .Z 02 0ý
ïî Z
02 0ïþ
B
(x, y, z)
8°) Écriture au même centre de réduction
Nous devons exprimer les torseurs au même point. Le torseur {τ (0® 1) } a une allure compliquée (5
inconnues). Nous allons donc le « laisser » au point O, et exprimer les deux autres torseurs en ce même point O.
0
M O (Op ® 1) = M C (Op ® 1) + OC ÙR (Op® 1) or M C (Op ® 1) = 0 et nous avons OC d . Par conséquent,
0
0 Fx - d.Fz ìF x - d.Fz ü
M O (Op ® 1) = 0 + d Ù 0 = 0 Soit
{t (Op® 1) } í 0 0 ý
0 - Fz - d.Fx O
î-F z - d.Fx þ
(x, y, z)
0
M O (2 ® 1) = M B (2 ® 1) + OB ÙR (2® 1) or M B (2 ® 1) = 0 et nous avons OB L . Par conséquent,
0
ìï 0 L.Z 02 ü
0 0 L.Z 02 L ï
L {τ (2® 1) } = í - h .Z 0 ý
M O (2 ® 1) = 0 + L Ù - .Z 02 = 0 Soit 02
h ïî Z 0 ïþ
0 Z 02 0 O 02
(x, y, z)
Si 1 est en équilibre, alors, d’après le PFS {τ (1® 1) } = {t (Op® 1) } + {t (0® 1) } + {t (2® 1) } = {0} .
z
Si nous récapitulons les résultats de nos deux études précédentes, nous obtenons :
OA=h.z
Dans la pivot entre 0 et 1
A
ì ü
-F x 0 OB=L.y
{t (0® 1) }
ï d
í h .F z 0 ý
ï 2 OC=d.y
ï L - d .F d.F
ï 0
î L z þx
y
O
(x, y, z) C
B
O
Fx
x F0 1
-Fz
Dans la rotule entre 1 et 2 Dans la rotule entre 0 et 2
ì ü ì ü
ï 0d 0
ï ï 0d 0
ï
{t (1® 2) }= í h .F
z 0ý {t (0® 2) }= í - h .F z 0ý
ï - d .F 0
ï ï d .F 0
ï
B
î L z þ A
îL z þ
(x, y, z) (x, y, z)
ì - 50 N 0 ü ì0 0ü
{t (0® 1) } í 400 N 0 ý et
{t (1® 2) }= í 400 N 0ý
O
î 100 N 200 N.mþ B
î - 400 N 0þ
(x, y, z) (x, y, z)
AG=L2.y
émettrons les hypothèses suivantes :
P=-P.z
• les liaisons sont supposées parfaites.
0
• Nous négligerons le poids du tirant 2 par rapport O
aux autres efforts mis en jeu.
y
G
B
A
P
Nous souhaitons exprimer les actions
x
mécaniques dans les liaisons centrées en A, B et C
en fonction des paramètres d, h, L et P. 1
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Mécanique Le Principe Fondamental de la Statique
Pour résoudre un problème de statique défini dans le plan ou admettant un plan de symétrie, plusieurs
solutions s’offrent à nous : - Résolution Informatique (Logiciel Mecanalyst, …),
- Résolution Analytique (utilisation des Torseurs),
- Résolution Analytique (utilisation des Moments par rapports à un axe),
- Résolution Graphique.
Une résolution analytique grâce à l’outil « Torseur » est bien entendu envisageable. Même si cette méthode
demande de nombreuses écritures, et est parfois fastidieuse à appliquer, elle a le mérite d’être systématique. Il
suffit de suivre la méthode indiquée au paragraphe 2.2. Les torseurs sont « allégés» car, seules les composantes
de résultantes appartenant au plan, et de moment perpendiculaire au plan apparaissent.
Une Solution plus efficace, consiste à utiliser la notion de moment par rapport à un axe perpendiculaire au
plan d’étude.
1 A(Sol®1)Y0
1°) Graphe des interactions A
B(Sol®1)Y0
B
Force en A G
→ 1
h
A
0 B
y Sol
P-P
Sol
→
x a b
ol z
O
2°) Isolement
Isolons le véhicule repéré 1. Pour ce faire, traçons une frontière d’isolement sur le graphe des
interactions. Les actions mécaniques extérieures à 1 qui agissent sur 1 sont : • Le Poids de 1,
• L’action en A du Sol sur 1,
• L’action en B du Sol sur 1.
3°) Enoncé du PFS
Si le véhicule repéré 1 est en équilibre par rapport au repère R, la somme des actions mécaniques
extérieures à 1 qui agissent sur 1 est nulle. Par conséquent, à l’équilibre, nous pouvons écrire :
Équation du moment résultant par rapport à l’axe (A, z) : M Az (1 ® 1) = M Az (P) + M Az (A (Sol® 1) ) + M Az (B (Sol® 1) ) = 0
4°) Résolution
L’équation (1) ne nous est pas d’une grande utilité… Il nous reste donc un système de deux équations à 2
inconnues (YA, YB). La résolution de ce système d’équations est donc envisageable.
ì b.P
ì (2) - P +YA +YB = 0 ì (2) YA = P - YB
ï ï YA = (a + b)
í où encore, í a.P soit finalement : í
î (3) - a.P + (a + b).YB = 0 (3) Y B = ï YB = a.P
ïî (a + b)
î (a + b)
0 0
Par conséquent les actions mécaniques en A et B s’écrivent : A (Sol® 1) et B (Sol® 1)
b.P a.P
(a + b) (a + b)
Lorsque nous souhaitons un résultat rapide avec une précision limitée, il peut être intéressant d’utiliser une
méthode graphique pour résoudre un problème de statique.
Nous n’aborderons que les problèmes plans faisant intervenir 2 ou 3 forces par ensemble isolé. Nous
devons, au préalable, énoncer deux théorèmes qui découlent du PFS.
D’après le théorème des deux forces, un solide est en équilibre sous l’action de deux forces si ces
deux forces sont égales en intensité et directement opposées (même direction et sens contraire).
Solide S en B
Par conséquent, les deux forces ont : quilibre £
F
la même ligne d’action (droite AB),
la même intensité,
un sens opposé.
A
-£F
D’après le théorème des trois forces, un solide soumis à l’action de trois forces coplanaires (non
parallèles) est en équilibre si les trois forces sont concourantes au même point et si la somme
vectorielle de ces trois forces est nulle.
A £
F2
£
F1
£
F1
I B
£
F3
C
IÊ:Point de concourance
£
F2
£
F3 Triangle des forces nommDynamique
£
F 1 + £F 2 + £F 3 = £0
Une potence 2 est supportée par un mur 1 et par un tirant 3. Sur cette potence, en B, se situe un palan
dont le poids est connu. Les points A, C et D sont des articulations, modélisées par des pivots parfaits.
L’ensemble est supposé en équilibre. On néglige les poids de la potence 2 et du tirant 3 par rapport aux autres
efforts mis en jeu.
1
3
y
2 30¡
C
x
160
A B
1350 800
P avec daN
P=2000
De toute évidence, ce problème admet comme plan de symétrie (pour la géométrie et pour les efforts)
le plan ( A, x, y) . Nous pouvons donc envisager d’utiliser une méthode graphique (entre autres) pour
déterminer les efforts dans les différentes liaisons.
Rapidement, nous constatons que le tirant 3 est soumis à l’action de deux forces D (1® 3) et C (2® 3) ,
tandis que la potence 2 est sollicitée sous l’action de trois forces P , A (1® 2) et C (3® 2) .
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Mécanique Le Principe Fondamental de la Statique
Nous commencerons notre étude en isolant le tirant 3.
Isolement du tirant 3 :
En appliquant le théorème des deux forces, nous sommes capables de déterminer la direction des
supports des forces D (1® 3) et C (2® 3) . En effet, si le tirant 3 est en équilibre, et comme il est soumis à l’action
de deux forces, ces deux forces ont obligatoirement la même droite d’action CD (1).
Cette découverte faîte, nous traçons et repérons ce support CD sur le document de la page suivante.
Pour le moment, nous ne pouvons rien dire de plus. Il nous faut donc isoler la potence 2.
Isolement de la potence 2 :
La force C (3® 2) ne nous est pas totalement inconnue. En effet, d’après le Principe des actions
mutuelles C (3® 2) = - C (2® 3) . Nous en déduisons que le support de C (3® 2) est aussi la droite CD (3). Nous la
traçons, en C, sur le document en page suivante concernant l’isolement de 2.
En utilisant la première partie du théorème des trois forces, nous pouvons déterminer le point de
concourance I2 des supports des trois forces. Pour ce faire, il suffit de prolonger les supports de P et de
C (3® 2) . Nous localisons ainsi le point I2 (4).
Remarque : Si ces supports étaient parallèles, il n’y aurait pas de point de concourance, et nous ne pourrions
pas appliquer cette méthode de résolution graphique.
Nous en déduisons, toujours en appliquant la première partie du théorème des trois forces, que le
support de A (1® 2) est la droite AI2. Nous la traçons et la repérons sur le document adéquat (5).
Il nous reste à exploiter la deuxième partie de théorème des 3 forces. Si 2 est en équilibre sous l’action
de trois forces, alors, la somme vectorielle P + A (1® 2) + C (3® 2) est nulle. Pour traduire graphiquement cette
relation, nous allons construire le triangle des forces (aussi appelé Dynamique).
• Nous commençons par tracer, à proximité de la pièce isolée, le vecteur force P qui est intégralement
connu. Nous devons donc, définir une échelle des forces (6), puis tracer le vecteur P (7).
• Nous traçons une parallèle au support de A (1® 2) passant par l’origine du vecteur P (8).
• Nous traçons une parallèle au support de C (3® 2) passant par l’extrémité du vecteur P (9).
• Il nous reste plus qu’à tracer, sur le triangle que nous venons de construire, deux vecteurs pour
obtenir la somme vectorielle P + A (1® 2) + C (3® 2) nulle (10).
• Nous devons compléter les tableaux précédents en exploitant les informations « lues » sur le
dynamique (11 et 12).
n m q
u
(6) Echelle pour les forcesÊ: 1cm à N
2
C
A 160
B
1350 800
(2) P avec daN
P=2000