documentaire
Document 1 :
La dernière livraison des Perspectives de l'économie mondiale du Fonds monétaire international (FMI)
établit sans conteste que la croissance des inégalités intranationales, quel que soit le niveau de
développement des pays du monde, fut dans les dernières décennies un phénomène universel, à quelques
rares exceptions près. Les causes sont connues depuis longtemps : la globalisation commerciale, la
globalisation financière et le progrès technique. Sans surprise, l'étude du FMI conclut que c'est
essentiellement le troisième facteur qui explique l'ampleur du phénomène, alors que l'effet des deux
premiers se compense partiellement, la croissance des échanges internationaux ayant tendance à réduire les
inégalités quand celle des mouvements de capitaux les augmente. Comme s'il était possible de distinguer
entre les trois causes, alors qu'elles se nourrissent les unes des autres ! (…)
Mais revenons à notre monde tel qu'il est, où il existe des obstacles à l'éducation, à la formation et à
l'investissement personnel, en raison notamment du rationnement du crédit. Le passé et donc les conditions
initiales de chacun retrouvent alors toute leur importance. La mobilité sociale est freinée, voire empêchée, en
raison même de l'incommensurabilité du capital social, culturel, financier et patrimonial dont héritent les
individus. Les opportunités que créent les nouvelles inégalités ne peuvent alors être saisies que par ceux qui
bénéficient de conditions déjà favorables.
Le meilleur fonctionnement des marchés financiers, leur "approfondissement"comme on dit, favorise ceux
dont la richesse est déjà suffisante, accroissant ainsi artificiellement les inégalités. L'accès aux grandes
écoles, encore plus socialement homogène que dans le passé, comme le délabrement de beaucoup
d'universités réduisent pour le plus grand nombre les espoirs de mobilité sociale et les incitations.
Source :J.P.Fitoussi, Inégalités : l'horizon de faible espérance, Le Monde 28 novembre 2007
Document 2 :
Document 3 :
Entre 2002 et 2005, le taux de chômage officiel n’a guère varié, oscillant autour de 9%. Mais les inégalités
et la pauvreté se sont considérablement aggravées, atteignant un niveau record depuis 1980. C’est ce que
montre l’édition 2007 du BIP40 (Baromètre des inégalités et de la pauvreté), que nous publions aujourd’hui.
Le BIP40, qui repose sur une batterie de plus de soixante indicateurs statistiques, propose une mesure
synthétique de l’insécurité sociale. Alors que la diminution du chômage entre 1999 et 2002 avait entraîné le
BIP40 à la baisse, la montée de la précarité sur le marché du travail entre 2002 et 2005 l’a tiré vers le haut.
Mais c’est surtout la dégradation des conditions d’accès au logement qui a marqué l’évolution récente du
BIP40. Le chômage et la précarité jouent bien un rôle central dans le développement de l’insécurité sociale,
mais celle-ci est multidimensionnelle. Plus que jamais, ces constats montrent la nécessité de dépasser la
polémique sur « le » chiffre du chômage, et de refonder les outils d’observation des réalités sociales en
France. La question du chômage structure fortement les inégalités sociales. Non seulement parce que les
chômeurs sont privés d’une source fondamentale de revenus, de droits et d’identité sociale. Mais aussi parce
que la pression du chômage nourrit le développement de la précarité et favorise une dégradation des
conditions d’emploi, de travail et de rémunération de l’ensemble des salariés. Bref, la question du chômage
ne concerne pas que les « chômeurs ».
Source : BIP 40 , in http://www.bip40.org/bip40/le-barometre-explose
Source : INSEE
Document 5 : Distribution des niveaux de vie en France
Document 6 :
Graphique 1.2. Évolution des inégalités de revenu
Variation du coefficient de Gini sur différentes périodes
Milieu des années 80 Milieu des années 90 Variation cumulée du milieu des années 80
au milieu des années 90 au milieu des années 2000 au milieu des années 2000
- 0,08 - 0,04 0,00 0,04 0,08 - 0,08 - 0,04 0,00 0,04 0,08 - 0,08 - 0,04 0,00 0,04 0,08
AUS AUS
AUT AUT
BEL BEL
CAN CAN
CZE CZE
DNK DNK
FIN FIN
FRA FRA
DEU DEU
GRC GRC
HUN HUN
IRL IRL
ITA ITA
JPN JPN
LUX LUX
MEX MEX
NLD NLD
NZL NZL
NOR NOR
PRT PRT
ESP ESP
SWE SWE
TUR TUR
GBR GBR
USA USA
OCDE-24 OCDE-24
OCDE-22 OCDE-22
Note : Pour la première partie du graphique, les données se rapportent aux variations intervenues entre, 1990 et le milieu des années 90 pour la République
tchèque, la Hongrie et le Portugal, et dans les Länder occidentaux en Allemagne (pas de données disponibles pour l’Australie, la Pologne et la Suisse). Pour la
seconde partie du graphique, les données se rapportent aux variations intervenues entre le milieu des années 90 et 2000 pour l’Autriche, la République
tchèque, la Belgique, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne (où les données 2005, sur la base des statistiques UE-SILC, sont considérées comme n’étant pas
comparables avec celles pour les années antérieures). La moyenne OCDE-24 est une moyenne simple pour les pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de
données couvrant toute la période (ensemble des pays figurant ci-dessus à l’exception de l’Australie) ; la moyenne OCDE-22 couvre les mêmes pays à
l’exception du Mexique et de la Turquie.
Note : le coefficient de Gini est un indicateur de concentration des revenus qui est compris
entre 0 et 1 : plus il se rapproche de 1, plus les inégalités sont fortes
Source : Rapport de l’OCDE, Octobre 2008 , in
http://www.oecd.org/document/36/0,3343,fr_2649_33933_41526756_1_1_1_1,00.html