Exhorte pour une meilleure gestion des aménagements paysagers

Par: Meziane Abdellah *

Publié le: 13/01/2008

1ère partieLe contexte actuel pour l'amélioration de nos agglomérations place les espaces verts à la fois à
l'avant-scène des débats politiques et au coeur des préoccupations de nos citoyens pour l'amélioration de leurs
cadres de vie, que ce soit au niveau législatif ou dans l'implication des citoyens dans la protection des espaces
verts au sein des milieux urbains, ainsi que de l'intégration de la notion de l'architecture du paysage dans la
vision des aménagements de nos villes et villages. Comme la vie en milieu urbain nous cause un stress
permanent et que la végétation et la nature renforcent notre attention spontanée et permettent à notre système
sensoriel de se détendre et à notre corps d'avoir une énergie nouvelle grâce aux visites des espaces verts,
synonymes de détente et importants pour nos rythmes diurne, puisqu'en milieu urbain, les espaces verts sont
devenus une composante essentielle de la qualité de vie des citoyens à travers les pays développés et une
nécessité majeure pour nos milieux urbains, les autorités algériennes ont alors promulgué, le 13 mai 2007, la
nouvelle loi relative à la gestion, la protection et le développement des espaces verts. Si au sein de nos
milieux urbains, nos citoyens souffrent d'un manque patent de verdure et de jardins, ce n'est que parce que au
sein de nos agglomérations, l'invasion du béton et de l'habitat précaire se fait au détriment de la nature et des
espaces verts et que les rares jardins qui existent à travers les agglomérations sont souvent délaissés, sans
aucun entretien, ou remplacés par des lotissements sous prétexte de résorber l'habitat insalubre, même si la
prise de conscience de l'importance des espaces verts est bien présente chez certaines de nos autorités et que
dans les politiques d'aménagements urbains de nos différents gouvernements, on se posait des questions sur
l'intégration de cette composante dans l'amélioration du cadre de vie des citoyens.Avant l'avènement de la
nouvelle loi du 13 mai 2007 sur les espaces verts, il aurait fallu que les autorités compétentes, à travers les
différents responsables locaux du pays, imposent aux promoteurs publics et privés d'intégrer la dimension
écologique dans leurs projets de construction en milieu urbain car, vu l'importance cruciale des espaces verts
pour le bien-être des citoyens et du cadre de vie au sein des milieux urbains, il aurait fallu en plus que notre
administration locale et centrale conditionne un certificat de conformité au mètre carré devant être
impérativement aménagé en espaces verts, avec la liste des arbres urbains à utiliser et surtout de faire
appliquer des sanctions pénales aux constructeurs qui ne respectent pas la clause écologique dans la réalisation
de leurs projets en milieu urbain. Aujourd'hui que la loi de gestion des espaces verts est en application sur le
terrain en Algérie, il est regrettable de constater que la plupart des espaces verts au sein des milieux urbains
continuent à se dégrader de jour en jour, sans que les parties concernées des autorités locales, chargées
normalement de les préserver et de les développer, ne déploient aucun effort pour les protéger, bien que
chacun de nous sache que leur détérioration a des effets nuisibles tant sur notre vie quotidienne que sur notre
santé, car la dégradation des espaces verts porte, par ailleurs, préjudice à l'esthétique des milieux urbains,
comme l'entretien et la maintenance de ces espaces verts, parce qu'ils ne sont pas gérés par des spécialistes en
aménagements paysagers mais par des faiseurs de jardins disparates, malgré les sommes colossales dépensées
chaque année par notre pays pour donner vie aux espaces verts et préserver le cadre de vie des citoyens et
surtout pour remédier dans l'immédiat à cette dégradation car, sans la remise en état de nos espaces verts et de
notre paysage urbain dans l'immédiat, les restaurations futures entraîneront des coûts financiers lourds pour les
budgets des collectivités locales et de la société civile.La récente lois des espaces verts ainsi que celle de
l'orientation de la ville vont sûrement entraîner un profond changement dans l'organisation, l'équipement et le
fonctionnement des milieux urbains dans un avenir proche parce que, une fois la volonté de bien faire là ,
notre paysage va subir de profondes mutations, particulièrement sur les secteurs urbains qui sont actuellement
soumis à une pression foncière importante, parce que l'enjeu du paysage urbain constitue aujourd'hui un des
fondements autant pour la qualité de vie de ces nouveaux territoires urbanisés et à urbaniser que pour leur
réussite économique et sociale. Parallèlement, le réaménagement des espaces publics urbains ou ruraux,
notamment en centre-ville ou en village, conditionne l'amélioration du cadre de vie des habitants et le
développement du tourisme car les paramètres qui composent les espaces publics et le cadre bâti doivent être
diagnostiqués et analysés pour réussir un projet viable, autant pour des aspects fonctionnels qu'esthétiques et
avec une démarche d'aménagement qui doit donc s'appuyer sur un concept d'ensemble lié à une réponse
exhaustive de tous les paramètres, mais aussi au traitement des détails qui font la réussite d'un projet en milieu
urbain.Le réaménagement des espaces publics urbains ou ruraux, notamment en centre-ville ou en village,
conditionne l'amélioration du cadre de vie des habitants et le développement du tourisme car les paramètres
qui composent les espaces publics et le cadre bâti doivent être diagnostiqués et analysés pour réussir un projet
viable, autant pour des aspects fonctionnels qu'esthétiques. Si l'architecture combinée à l'art du paysagiste et
à l'urbanisme détermine une manière de vivre pour toute la population, l'aménagement des espaces verts a une
dimension sociale car les espaces publics doivent être aménagés pour améliorer les conditions de vie des
citoyens et assurer l'hygiène et la salubrité publique, parce que l'existence en milieu urbain de beaux parcs
paysagers et de grands squares doit convier la population à jouir des avantages de la campagne au seuil de
leurs portes puisqu'au-delà du bien public, la préoccupation de l'Etat dans les aménagements des milieux
urbains doit aussi bien être esthétique puisque l'accroissement du bien-être public marche de pair avec
l'embellissement des milieux urbains.Afin que notre pays puisse réussir sa politique d'amélioration urbaine
tout en protégeant son patrimoine végétal au sein de ses agglomérations, tout en adoptant une politique
d'aménageant des espaces verts pour la réussite d'un meilleur cadre de vie pour les citoyens, il est primordial
que les décrets d'application de cette nouvelle loi des espaces verts s'orchestrent de façon à donner aux
autorités locales les moyens pour protéger avec force le peu d'espaces verts existants au sein des milieux
urbains ainsi que les arbres d'alignement, et d'assurer aux citoyens leur participation, par le biais d'associations
de quartier, dans la gestion des projets urbains qui visent à améliorer les milieux de vie, tout en participant
aux différents débats concernant l'aménagement paysager des agglomérations, ainsi que pour la création
d'espaces verts et de lieux de détente et de loisir au sein des quartiers. Ainsi, les autorités locales pourront
avoir plus de poids dans la gestion des moyens financiers et techniques afin d'augmenter la composante verte
dans leurs milieux urbains avec un souci d'équité à long terme pour la réussite des paysages urbains.
Maintenant que les aménagements des espaces verts au sein des milieux urbains vont s'imposer avec cette
nouvelle loi de gestion des espaces verts, non seulement pour soigner l'image des villes et villages mais surtout
pour répondre à une nécessité écologique à proprement parler, parce qu'il faut dire que les espaces verts
représentent incontestablement des acquis nationaux qu'il faut sauvegarder et consolider comme un patrimoine
national dont il faut prendre soin et entretenir pour perpétuer ses bienfaits et assurer une bonne qualité de vie
pour les générations présentes et futures. Cette responsabilité, qui incombe en priorité aux collectivités
locales, n'est pas difficile à assumer avec une solide volonté de bien faire avec un vrai savoir-faire, parce que
c'est une tâche qui nécessite un travail de réalisation, de maintenance et d'entretien permanent parce que le
domaine des aménagements paysagers des espaces verts ne doit pas continuer à être considéré comme étant
une activité secondaire pour les milieux urbains, surtout qu'il utilise une main-d'oeuvre de jeunes chômeurs
qui ne manque pas de force pour assurer la tâche difficile de la réalisation et de l'entretien et qui ne demande
qu'à travailler d'une manière permanente. Car c'est aussi un moyen majeur pour lutter contre le chômage dans
notre pays et un moyen pour faire participer la population dans la gestion de l'amélioration de leur cadre de vie
en milieux urbains.Il faut savoir informer la population, sensibiliser et éduquer les citoyens, comme les
pénaliser pour leurs dégradations, car ceci est indispensable pour espérer réduire le vandalisme actuel des
espaces verts et de notre cadre de vie au sein des milieux urbains et d'éviter les comportements inciviques
d'abandon d'immondices dans les jardins publics, afin que les citoyens fassent l'effort de déposer leurs ordures
dans les bacs appropriés et de trouver au sein des agglomérations des jardins paysagers o๠ils pourront passer
des heures tout près de leurs lieux de résidence, parce que rester dans un jardin ou un parc urbain est devenu,
depuis quelque temps, un passe-temps quotidien pour de nombreuses familles vivant aux alentours d'un espace
vert même dégradé, o๠elles viennent spontanément en compagnie d'un ou plusieurs enfants, qui y trouvent un
espace récréatif pour se distraire et o๠les cris de joie et de pleurs audibles montrent l'ambiance enfantine qui
règne dans ces espaces.Force est d'admettre, par conséquent, que l'espace vert n'est pas un luxe ni une perte de
fonds: il s'agit d'un mode de vie, d'une culture qui refuse d'accepter les règles des promoteurs immobiliers et
de la pollution au sein des milieux urbains, parce que les espaces verts, en plus de leurs effets sur le cadre de
vie des citoyens, ont aussi des effets positifs dans d'autres catégories économiques, puisque lorsque les
collectivités locales dépensent de l'argent pour faire profiter pleinement les citoyens des avantages des espaces
verts, elles appuient les entreprises paysagères et de loisirs dans leurs évolutions professionnelles, ce qui
entraîne des retombées pour la fiscalité locale et les futurs budgets de la collectivité locale afin de réaliser de
nouveaux projets d'aménagement pour mieux réussir l'amélioration du cadre de vie des citoyens. Pour que les
aménagements paysagers des espaces verts au sein des milieux urbains se concrétisent, il faut que les autorités
locales entreprennent des activités de planification et de construction avec les spécialistes en aménagements
urbains, afin d'assurer la réalisation, l'entretien et l'approvisionnement des espaces verts au sein des milieux
urbains et que les entreprises chargées de la réalisation et l'entretien des espaces verts embauchent des
employés spécialisés pour assurer le développement, l'exploitation et l'entretien de ces espaces verts, tout en
créant des emplois directs et indirects au sein de la collectivité locale, pour la simple raison que ces espaces
verts existent ou doivent exister pour réduire indirectement les coûts supportés par les collectivités locales,
puisqu'elles peuvent diminuer leurs dépenses en réseaux d'égouts et d'approvisionnement en eau et en routes,
tout simplement en encourageant l'aménagement résidentiel et commercial dans les secteurs urbains contenant
des espaces verts plutôt que la ruée vers les terres agricoles.
A Suivre
* Architecte paysagiste diplômé de Versailles, Lakhdaria

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