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Carcinome basocellulaire : noter la Carcinome basocellulaire superficiel : Carcinome basocellulaire scléro-
bordure « perlée » entourant l’ulcéra- plaque érythémateuse fixe, chronique et bien dermiforme : dépression centrale dure,
tion centrale. limitée, à surface squameuse et croûteuse. à contours géométriques.
• Le carcinome basocellulaire superficiel est une plaque teuses mal limitées reposant sur une base érythémateuse.
rouge plane, bien limitée, à extension très lentement cen- La croûte se reforme invariablement quand on l’arrache ;
trifuge. Elle est parfois recouverte de petites squames ou elle peut être très hypertrophique et constituer une corne
de croûtes et peut être ulcérée, mais il n’y a pas en géné- cutanée. La distinction entre une kératose hypertrophique
ral de perles caractéristiques. La localisation préférentielle et un carcinome spinocellulaire invasif est parfois difficile
est ici le tronc. Ce carcinome basocellulaire est clinique- à faire. L’équivalent de la kératose sénile sur les muqueuses
ment très difficile à distinguer de certaines maladies inflam- est la leucoplasie, particulièrement fréquente sur la lèvre
matoires. inférieure chez le fumeur. Il s’agit d’une plaque blanche,
• Le carcinome basocellulaire sclérodermiforme est une irrégulière et hyperkératosique, reposant sur une base infil-
petite plaque dure, brillante, mal limitée et déprimée, très trée. Les carcinomes spinocellulaires peuvent aussi se déve-
difficile à voir quand il n’y a pas d’ulcération. Elle évolue lopper sur de multiples lésions tissulaires décrites plus haut.
lentement de façon centrifuge et finit par s’ulcérer. Au De ce fait, toutes les localisations sur le tégument sont pos-
contraire des deux autres formes, les limites de la tumeur sibles.
sont très difficiles à préciser, ce qui rend le geste chirurgi- Le carcinome spinocellulaire à sa phase d’état est typi-
cal difficile, d’autant plus que ce carcinome du visage est quement une tumeur ulcéro-végétante à extension centri-
souvent localisé près des orifices. fuge et en profondeur. Il peut être mutilant et détruire le
• L’évolution est très lentement progressive, sans douleur pavillon de l’oreille par exemple. Certaines formes sont
ni gêne fonctionnelle pendant des années. Les carcinomes purement ulcéreuses ou au contraire très végétantes et
basocellulaires très évolués peuvent être mutilants et papillomateuses (carcinome verruqueux). Ces tumeurs sont
détruire les tissus sous-jacents comme le muscle, l’os, voire facilement hémorragiques et la pression fait parfois appa-
l’œil ou le cerveau. Les carcinomes basocellulaires sclé- raître de petits filaments de kératine ou de nécrose (les
rodermiformes sont les plus mutilants et ont le pronostic « vermiotes »). La tumeur repose sur une base érythéma-
le plus défavorable car ils sont très infiltrants dans le derme teuse et infiltrée, dure à la palpation. Sur un ulcère, le car-
et l’hypoderme. Il n’y a pas d’adénopathies métastatiques cinome spinocellulaire se manifeste par un bourgeonne-
de carcinome basocellulaire et les métastases à distance ment excessif.
restent absolument exceptionnelles. Néanmoins, le décès La maladie de Bowen se caractérise par une plaque bien
peut être la conséquence de l’envahissement local dans cer- limitée rouge et squameuse, qui évolue de façon centrifuge
tains cas (fig. 1, 2 et 3). ou vers la constitution d’une tumeur végétante.
Les carcinomes spinocellulaires des organes génitaux, des
2. Diagnostic positif mains, des oreilles et de la lèvre sont très lymphophiles et
du carcinome spinocellulaire des adénopathies métastatiques sont possibles. Les carci-
Les carcinomes spinocellulaires surviennent dans la majo- nomes spinocellulaires survenant sur des ulcères de jambe
rité des cas sur une lésion précancéreuse. Les plus fré- sont de mauvais pronostic, car ils fusent dans l’os et sont
quentes sont les kératoses séniles ou kératoses actiniques, aussi très lymphophiles. Les métastases à distance sont pos-
qu’on voit sur peau claire découverte, et qui sont liées à sibles, il s’agit principalement de localisations pulmonaires
l’exposition solaire cumulative. Il s’agit de lésions croû- ou hépatiques (fig. 4, 5 et 6).
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Carcinome spinocellulaire typique, ulcéré, de la
4 lèvre inférieure.
Maladie de Bowen (carcinome spi-
nocellulaire in situ) : grand placard 6
érythémato-squameux et croûteux. Carcinome spinocellulaire très
kératosique survenu sur une cica-
trice d’ulcère de jambe.