● La police administration ne peut pas être déléguée. A la différence d’autres pays d’Europe.
Par ex, en Belgique, ce sont des sociétés privés qui se charge de la police du stationnement. En
France, on lie police du stationnement et police de la prévention des accidents, c'est-à-dire de la
sécurité. Il n’est donc pas possible de la déléguer.
Historique de la police :
• Loi des 22 décembre 1789 / 8 janvier 1790 : « Les administrateurs de départements seront
encore chargé du maintien de la salubrité, de la sûreté et de la tranquillité publiques ».
• Loi communale du 5 avril 1884 vient confirmer ce pouvoir propre du préfet en précisant que
« les pouvoirs qui appartiennent au maire ne font pas obstacle au droit du préfet de prendre, pour
toutes communes du département ou plusieurs d’entre elles, et dans les cas où il n’y aurait pas été
pourvu par les autorités municipales, toutes mesures relatives au maintien de la salubrité de la
sûreté et de la tranquillité publiques ».
• Aujourd’hui, CGCT, Article L2212-2 :
● Pourtant au sein d’un même état, un changement politique peut engendrer un changement
dans la conception d’ordre public. Le fait de passer de Joxe à Pasqua va faire évoluer la
situation des étrangers sur le territoire français. Le Pouvoir politique définit l’OP !
Considérant qu'en vertu de l'art. 11, de l'ordonnance du 3 juill. 1945 la représentation d'un film cinématographique est subordonnée à l'obtention d'un visa délivré par le ministre
chargé de l'information; qu'aux termes de l'art. 6 du décret du 3 juill. 1945 portant règlement d'administration publique pour l'application de cette ordonnance, « le visa
d'exploitation vaut autorisation de représenter le film sur tout le territoire pour lequel il est délivré » ;
Considérant que, « si l'ordonnance du 3 juill. 1945, en maintenant le contrôle préventif institué par des textes antérieurs, a, notamment, pour objet de permettre que soit interdite
la projection des films contraires aux bonnes moeurs ou de nature à avoir une influence pernicieuse sur la moralité publique, cette disposition législative n'a pas retiré aux maires
l'exercice, en ce qui concerne les représentations cinématographiques, des pouvoirs de police qu'ils tiennent de l'art. 97 de la loi municipale du 5 avr. 1884 ; qu'un maire, responsabl
du maintien de l'ordre dans sa commune, peut donc interdire sur le territoire de celle-ci la représentation d'un film auquel le visa ministériel d'exploitation
a été accordé mais dont la projection est susceptible d'entraîner des troubles sérieux ou d'être, à raison du caractère immoral dudit film et de circonstances locales,
préjudiciable à l'ordre public ;
Considérant que l'arrêté attaqué, par lequel le maire de Nice a interdit la projection du film « Le feu dans la peau » constitue une décision individuelle ; que, dès lors, le moyen
tiré par les requérants de ce que le maire aurait excédé ses pouvoirs en prenant, en l'espèce, un arrêté de caractère réglementaire est, en tout état de cause, inopérant ;
Considérant que le caractère du film susmentionné n'est pas contesté ; qu'il résulte de l'instruction que les circonstances locales invoquées par le maire de Nice étaient de nature
à justifier légalement l'interdiction de la projection dudit film sur le territoire de la commune ;
Considérant, enfin, que le détournement de pouvoir allégué ne ressort pas des pièces du dossier ;
Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que les requérants ne sont pas fondés à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif
a rejeté la demande de la Société « Les Films Lutecia » tendant à l'annulation de l'arrêté contesté du maire de Nice... (Rejet).
o Conseil d'état, 1962, Société des films Gaumont. De simple allusion sexuelle
dans « le blé en herbe » aurait pu créer, d’après le maire, un Trouble à l’OP.
o TA de Caen, 20 décembre 1960, Société des films Marceau, Interdiction des
liaisons dangereuses.
Aujourd’hui, on ne sait même plus pourquoi il y avait un caractère sexuel, on
voit donc bien l’évolution de la notion de morale, et donc de l’ordre public.
Pourtant, certaines interdictions peuvent tout de même avoir lieux, Notamment
concernant le religieux : TA de Bordeaux, 13 décembre 1990, United International Pictures.
On a déformé la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Il était prévu que l’on
doit empêcher par des mesures de police « tout ce qui ne nuit pas à autrui », En deux siècle,
on a assimilé autrui et société. Les buts de la police sont devenu plus collectifs.
Juridiquement, est-ce conforme à la DDHC ?
Politiquement, on change la conception de la collectivité. Ce n’est
jamais neutre politiquement
Ce n’est pourtant pas le problème du juriste qui doit simplement
appliquer le mieux possible l’ordre public tel qu’il est définit par
un pouvoir politique légitime dans un pays déterminé.
Cette conclusion vient après une jurisprudence complexe basée sur 3 arrêts :
- Conseil d'état, 18 décembre 1959 : Société des films Lutetia. A quel condition un
maire peut interdire un film autorisé nationalement ? Le conseil d'état fixe les
conditions, et donc permet au maire d’interdire le film. « qu'un maire, responsable du maintien
de l'ordre dans sa commune, peut donc interdire sur le territoire de celle-ci la représentation d'un film auquel le
visa ministériel d'exploitation a été accordé mais dont la projection est susceptible d'entraîner des troubles
sérieux ou d'être, à raison du caractère immoral dudit film et de circonstances locales, préjudiciable à l'ordre
public».
Les conditions alternatives :
o Risque de trouble sérieux, déjà posé par M. Hauriou.
o Du caractère immoral du film ET des circonstances locales :
Cet arrêt va avoir des conséquences
• Pour justifier l’interdiction :
o A Nice, on pense qu’il y avait une vague d’immoralité.
o A Lisieux : interdiction du film, les Liaisons dangereuses.
o A Senlis du film, les liaisons dangereuses du fait de la composition particulière de la population.
• Pour annuler l’interdiction : Société Franco London Film, 11 juillet 1955, Société Franco-
London Film et autres : la main chaude, le conseil d'état annule l’interdiction en précisant
qu’il n’y a pas de circonstances locales.
L’arrêt Lutetia a donné lieu à une cinquantaine d’arrêts très subjectifs (D’ailleurs
l’inversion de la solution n’aurait pas été profondément choquante.)
La distinction de l’objet paraît simple, pourtant, Tribunal des conflits, 1977-12-05, la distinction ne
l’est pas toujours. Résumé : Conducteur d'un véhicule ayant, au cours d'une opération de
contrôle effectuée par la police, forcé un barrage et poursuivi sa route au mépris de la
signalisation et des sommations qui lui étaient faites. En utilisant son arme au cours de la
poursuite dans l'intention d'appréhender cet individu qui venait de commettre plusieurs
infractions, un officier de police a fait un acte qui relève de la police judiciaire. Compétence
des tribunaux judiciaires. Une situation qui relève de la police administrative peut donc
évoluer en situation de police judiciaire.
Le conseil d'état a mis au point une jurisprudence finaliste pour concrétiser cette distinction : On
recherche l’intention du policier au moment où il a agit. Principe : L'opération est en relation
avec une infraction pénale déterminée, alors elle relève de la police judiciaire. Le cas échéant
elle relève de la police administrative.
- Un arrêt du conseil d'état, de 1951, Baud : Une personne décède au cours d’une
opération de police qui visait à arrêter un malfaiteur. Baud a pris une balle perdue.
police judiciaire, donc TJ
- Une décision du Tribunal des conflits du 7 juin 1951, dame Noualek. Une dame
regarde à sa fenêtre une opération de maintient de l’ordre et un fusil d’un des agents
blesse Noualek. On était dans une opération de maintient de l’ordre, donc on renvoie
au juge administratif.
Ces deux arrêts fixent les extrêmes, mais le problème se pose sur les questions
intermédiaires.
● T.C. 1968-01-15, Consorts Tayeb : Résumé : Passant ayant pris la fuite interpellé par un
officier de paix. En le poursuivant et en faisant feu sur une personne qu'il croyait être un
délinquant, l'officier en cause a accompli un acte relevant de la police judiciaire. Compétence des
tribunaux de l'ordre judiciaire pour connaître du litige relatif aux conséquences d'un tel acte. Le
Tribunal des conflits n’a pas suivit, il adopte le critère finaliste, car le policier avait agit suite à
une dénonciation, et donc il pensait que la personne était délinquante.
A. Le premier ministre
● C’est la principale autorité administrative. Il détient le pouvoir reglementaire autonome en
vertu du 37 C. Il en disposait déjà dès le 8 août 1919, Labonne. Le moyen soulevé devant le
Conseil d'état est l’incompétence juridique du chef de l’état. Il sera rejeté en créant la théorie
du vide juridique. Certes, il n’est pas prévu que le chef de l’état dispose d’un pouvoir réglementaire,
mais comme il faut pouvoir réglementer (par ex en créant le permis), on va donner le pouvoir au chef de
l’état. L’article 37 est l’institutionnalisation de cette jurisprudence.
● Les ministres ne sont pas des autorités de police administrative générale. Ils restent un
exécutant des actes réglementaires décidés par le premier ministre.
B. Les préfets
C’est l’autorité centrale de police administrative générale. On trouve différente catégorie de
préfet (région, département, sous préfet, …) Différencions préfets normaux et préfet de police.
● Il est également chargé de la protection civile, c'est-à-dire qu’il est responsable de la mise en
place de mesure de prévention ou de traitement des problèmes de sécurité.
L’on peut également rajouter le président du conseil général qui est également autorité de police
administrative.
Exemple, Article R 225 du code de la route : On permet aux autorités locales de diminuer la
vitesse maximale autorisée.
A. La définition
● Paul Duez, « la police administrative spéciale concerne des matières dans lesquelles un texte
législatif particulier accroît ou restreint le pouvoir de police général » Exemple :
• Si elle est attribuée à une autorité de police générale différente de celle qui aurait du l’être.
o Gare ou aérodrome : C’est le préfet qui fait la police (et pas le maire).
o La police des étrangers et des publications étrangère : elle appartient au ministre
de l’intérieur.
o La police du cinéma : appartient au ministre de la culture (seult pour le visa
d’exploitation).
• Si les procédés qu’elle utilise sont spéciaux :
o La police des édifices menaçant ruine : Police spéciale qui appartient au maire.
Elle est spéciale parce qu’il peut, dans le cadre de cette police spéciale, expulser
des habitants.
o La police des installation classées (ICPE) : C’est de la compétence du préfet,
mais il peut exceptionnellement gérer un système d’autorisation préalable. La
raison est la protection de l’environnement.
o Police des mines : Cf : doc de TD
• Si les buts de cette police sont spéciaux : ça n’est pas la sûreté, pas la salubrité, pas la sécurité..
o La police de la chasse et de la pêche : on vise à préserver les espèces.
o La police des affiches et des enseignes : Elle incorpore des buts esthétiques.