Ce n’est qu’après que les centrales nucléaires ont été construites que l’on
s’est interrogés, au début des années soixante-dix, sur les dangers causés
par les déchets de cette industrie et de la difficulté de les retraiter. De
manière générale, le progrès scientifique n’a pas cessé d’accroître le
pouvoir de destruction de l’humanité par elle-même. La nature semble
alors prise elle-même dans le processus irréversible de la technique. Cette
dernière est dangereuse si l’homme n’a pas en même temps le sens
moral, c’est-à-dire la capacité de discerner le bien du mal. De fait, elle ne
nous donne pas le sens des limites à ne pas dépasser. Partant, une
civilisation qui deviendrait purement technicienne et perdrait le sens des
valeurs humaines court à sa perte.
Même dans le domaine scientifique, il y a des éléments qui nous
mettent en garde des risques liés au progrès.
En fait, L’homme surexploite de plus en plus les richesses naturelles, il
manipule les gènes des différents êtres vivants et il pollue la Terre. Les
constat de ces graves difficultés a donné naissance à une nouvelle
science : l’écologie. Cette dernière propose, en particulier, d’analyser les
écosystèmes ou systèmes de renouvellement de la matière. Elle vise à
éviter des catastrophes naturelles et elle a un rôle de prévention. Ceci a
été plus amplement développé par Hans Jonas dans un de ses ouvrages
sur la nature appelé : Le Principe responsabilité. Dans ce cas, le principe
de responsabilité consiste à envisager les scénarios catastrophes afin de
les éviter.
De cette façon, on ne peut pas ne pas croire que le progrès de la science
et de la technique est un progrès de la raison car l’écologie et une
prévention des catastrophes naturelles permettent d’encadrer et de mieux
contrôler le progrès. En fait, en même temps que les sciences développent
de plus en plus leur capacité de destruction, on a la capacité d’en prendre
conscience et de mettre en place des systèmes à travers lesquels éviter
les dangers liés à un tel « excès de puissance ».
Pour que ce contrôle soit efficace, l’État et les citoyens ont aussi un
rôle à jouer.
En effet, certains États ont développé un système de santé. En France, la
sécurité sociale est considérée comme un investissement
humain : l’homme est le premier de tous les capitaux. De fait, la sécurité
sociale a contribué partiellement à réduire les inégalités, sans supprimer
pour autant les poches de pauvreté dans les pays développés, à préserver
la santé, à réduire les taux de mortalité infantile, à prolonger la vie
humaine et à améliorer le niveau et la qualité de vie. De plus, il paraît
évident que le résultat de certaines recherches au moins doit constituer
un bien commun à toute l’humanité et non pas faire l’objet d’une
appropriation particulière. C’est à l’évolution de la médecine et aux
médicaments que l’on doit dans les pays développés la disparition de
grandes épidémies, la régression ou la guérison de maladies infectieuses,
telles que variole, diphtérie, typhoïde, tuberculose, septicémies, syphilis,
qui faisaient des ravages au siècle dernier.