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La vénération active de Dieu

Volume IV
Jésus dans la région de Césarée de Philippe
Matthieu, chap. 16 (suite)

Chapitre premier

De la vraie sagesse et de la vénération active de Dieu

1. M'étant levé avec tous ceux qui, près de Moi, ont agréablement
(*)
sommeillé plus de trois heures, Je fais aussitôt venir à Moi les trois
et leur demande pourquoi ils ne se sont pas eux aussi abandonnés à
un sommeil réparateur pendant ces trois heures.
2. Mathaël dit : « Seigneur, Toi le très glorieux, Toi le très sage, qui
peut dormir, quand Ta parole le restaure déjà si puissamment ! Nous
nous sentons tous trois aussi fortifiés que si nous avions dormi au
mieux toute la nuit ! Mais nous avons mis à profit — selon nos
possibilités — ces trois heures en Ton nom, et, avec Ta très
bienveillante permission, nous avons appris des choses qu'aucun
mortel n'avait certes encore rêvées, et nous T'en remercions à présent
du plus profond du coeur ; Tu es le Seigneur, et Toi seul es tout,
partout et en toute chose ; c'est pourquoi à Toi seul vont tout notre
amour et notre vénération ! »
3. Je dis : « C'est bien, Je sais tout ce que vous avez discuté et appris
avant le temps qui vous était prescrit ! Mais puisque vous avez appris
ces choses, gardez-les par-devers vous pour le moment, et, par la
suite, n'en faites pas mauvais usage ; les enfants de cette terre ne
comprennent pas ces choses, car ils ne viennent pas du même lieu
que vous. Mais vous apprendrez encore de bien plus grandes choses ;
quand le Saint-Esprit descendra sur vous, le jour où Je le répandrai
sur vous du haut du ciel, alors seulement vous serez guidés en toute
vérité ! Ce sera l'esprit de l'amour, le Père Lui-même, qui vous élèvera
et vous enseignera, afin que vous puissiez venir tous là où Je serai.
4. Car en vérité Je vous le dis : nul ne viendra à Moi si le Père ne l'a
attiré jusqu'à Moi ! Vous devez tous être enseignés par le Père, c'est-à-
dire par l'amour éternel en Dieu, si vous vous voulez venir à Moi !
Vous devez donc tous être aussi parfaits qu'est parfait le Père dans
les cieux ! Cependant, ni le plus grand savoir, ni la plus riche
expérience ne vous y mèneront, mais seulement l'amour vivant en
Dieu, et un même amour pour le prochain ; c'est là le grand secret de
la renaissance de votre esprit par Dieu et en Dieu.
5. Mais avant cela, chacun devra franchir avec Moi la porte étroite du
plus complet renoncement à lui-même, jusqu'à ce qu'il devienne ce
que Je suis. Chacun doit cesser d'être quelque chose à lui-même pour
pouvoir devenir tout en Moi.
6. Aimer Dieu par-dessus tout signifie s'absorber et se dissoudre en
Dieu et de même, aimer son prochain signifie ne faire qu'un avec lui,
sans quoi on ne pourra jamais l'aimer totalement ; et un demi-amour
ne sert ni celui qui aime, ni celui qui est aimé.
7. Si, d'une haute montagne, tu veux voir parfaitement de tous côtés,
tu devras toujours en gravir la plus haute cime ; car d'un sommet
moins élevé, une bonne partie du paysage restera toujours cachée à
ta vue. De même, dans l'amour, les choses les plus extrêmes doivent
venir du plus profond de vous pour que ses fruits se révèlent à vous.
8. Votre cœur est un champ, et l'amour actif est la semence vivante ;
mais vos frères pauvres sont le fumier de votre champ. Celui d'entre
vous qui sèmera beaucoup dans son champ bien fumé fera aussi une
bonne récolte. Plus vous fumerez votre champ de pauvres nombreux,
plus il sera fertile ; et plus vous y sèmerez de bonne semence, plus
riches seront vos récoltes. Celui qui sèmera abondamment récoltera
abondamment ; mais celui qui sèmera avec parcimonie récoltera avec
la même parcimonie.
9. Et c'est là pour vous la plus grande sagesse, devenir sages par
l'amour le plus actif. Au contraire, tout le savoir ne sert à rien sans
l'amour ! C'est pourquoi vous ne devez pas tant vous soucier de
beaucoup savoir que de beaucoup aimer, et l'amour vous donnera ce
qu'aucun savoir ne peut vous donner. Il est bien que vous ayez passé
ces trois heures à enrichir vos connaissances et votre expérience de
multiples façons et avec tant de zèle ; mais tout cela en soi ne serait
pas d'un grand profit pour votre âme. Mais si, à l'avenir, vous
consacrez votre temps avec le même zèle à l'amour du prochain, cela
sera un jour du plus grand profit pour vos âmes !
10. À quoi servirait-il, à Mes yeux, que vous vous pâmiez à demi
d'admiration devant Ma puissance, Ma grandeur et Mon inépuisable
splendeur, si, devant votre maison, vos pauvres frères et soeurs
pleuraient de faim, de soif et de froid ? Combien pitoyables et
parfaitement vains seraient vos cris de joie et de louange en l'honneur
et à la gloire de Dieu, si on entendait par-derrière la plainte d'un frère
pauvre ! À quoi bon toutes les riches et fastueuses offrandes au
temple, quand à sa porte un frère pauvre meurt de faim ?

11. C'est pourquoi votre quête doit être avant tout celle de la misère
de vos pauvres frères et sœurs ; apportez-leur aide et consolation, et
vous découvrirez plus dans un seul frère que vous aurez aidé que si
vous aviez visité toutes les étoiles et M'aviez loué par la langue des
séraphins !
12. En vérité, Je vous le dis, tous les anges, tous les cieux et tous les
mondes avec toute leur sagesse ne peuvent vous donner dans toute
l'éternité ce que vous obtiendrez en secourant réellement, de toutes
vos forces et selon tous vos moyens, un frère dans la misère ! Rien
n'est plus haut ni plus proche de Moi que le véritable amour
agissant !
13. Si tu pries Dieu, et qu'en priant tu n'entendes pas la voix de ton
frère pauvre qui se lamente et qui est venu te demander secours à
l'heure de ta prière, alors, maudits soient tes vains piaillements ! Car
M'honorer, c'est aimer, et non remuer futilement tes lèvres !
14. Vous ne devez pas être comme ceux dont Isaïe disait : "Voyez, ce
peuple M'honore des lèvres ; mais son cœur est loin de Moi !", mais,
lorsque vous Me priez, faites-le en esprit et en toute vérité. Car Dieu
est esprit et ne peut être prié qu'en esprit et en vérité.
15. La vraie prière en esprit, la seule qui M'agrée ne consiste donc
pas en mouvements de la langue, de la bouche et des lèvres, mais
seulement dans l'exercice actif de l'amour. À quoi te sert d'avoir orné
de plusieurs livres d'or la tombe d'un prophète, si pendant ce temps
tu n'as pas entendu la voix d'un frère qui souffre ? Crois-tu que cela
Me plaira ? Insensé ! Je te regarderai avec des yeux de colère, pour
n'avoir pas entendu, à cause d'un mort, la voix d'un vivant ! »

Source: http://www.scribd.com/doc/18631899/Jacob-Lorber-
Grand-Evangile-de-JeanV4

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