Le fonctionnement de l’oreille
Recueil et analyse spectrale du message sonore
l’oreille externe capte le son et le dirige, en concentrant
sa puissance sonore, vers le tympan : c’est le « capteur » ;
l’oreille moyenne a principalement comme rôle de
transmettre le son vers l’oreille interne : c’est à la fois un
organe de transmission et un organe d’adaptation du son
entre les conditions de propagation dans l’air et dans un
liquide (oreille interne) ;
l’oreille interne est un « transducteur » qui convertit le
message sonore de sa forme mécanique (vibrations sonores)
en un message électrique (potentiel électrique) capable de se
transmettre par voie nerveuse vers le cortex cérébral et d’être
interprété à ce niveau
L’oreille externe
Pression acoustique
Amplitude de vibration
Surface du capteur
- pour le milieu aérien : pour une puissance
surfacique W donnée, la pression acoustique est
faible et l’amplitude de vibration est élevée ; de
plus, cette vibration s’exerce sur une surface
relativement grande (tympan)
- pour le milieu liquidien : la pression
acoustique est plus grande, l’amplitude de
vibration est plus faible et la surface sur
laquelle s’exerce cette vibration (fenêtre ovale)
est plus faible ; ce sont donc des conditions
diamétralement opposées à celles du milieu
aérien
Pour transmettre les sons sans perte
de puissance du milieu aérien au
milieu liquidien, il faut donc surtout
diminuer l’amplitude de la vibration
et augmenter la pression acoustique
Conduction aérienne
différence = 30 dB
Conduction osseuse
L’oreille interne
moyenne fréquence
basse fréquence
La membrane basilaire effectue donc
une analyse spatiale des fréquences
contenues dans un son
Potentiels microphoniques cochléaires (PMC)
Les oscillations de la membrane basilaire
déclenchent les mouvements des cils des cellules
sensorielles de l’organe de Corti
Ils sont différents des potentiels d’action du nerf auditif,
par le fait :
- qu’ils ont un caractère local
- qu’ils ne se propagent pas selon la loi du tout ou rien
- qu’ils n’ont pas de seuil, ni de latence
- qu’ils sont sensibles à la composition ionique du milieu
et à l’anoxie
Idéalement ce signal électrique (PMC) devrait représenter
le signal sonore sans aucune déformation, mais en fait on
distingue deux cas de figure, selon la puissance du son
excitateur :
- pour les signaux sonores de faible puissance
(jusqu’à 80 dB), le potentiel microphonique cochléaire
obtenu est fidèle à la forme de l’onde sonore excitatrice.
- pour les signaux de forte puissance (vers 80 dB et
au-delà), la linéarité n’est plus assurée et dans ces cas le
potentiel cochléaire recueilli peut être considéré comme la
somme
- d’un potentiel microphonique cochléaire
- et d’un potentiel de sommation.
Ces potentiels microphoniques cochléaires sont
analogues à des potentiels de récepteurs et ne
déclenchent que plus loin, au niveau du nerf
acoustique, la formation de potentiels d’action le
long des voies nerveuses.
Ces potentiels d’action n’ont alors plus la même forme
que les sons qui leur ont donné naissance, mais ils ont
l’aspect typique de potentiels d’action :
- ils se présentent sous la forme d’influx rythmés de
forme non sinusoïdale appelés « spikes »
- ils obéissent à la loi du tout ou rien
- ils ont un temps de latence
- ils possèdent une période réfractaire.
L’oreille, à la fois capteur et transducteur, fournit un
message électrique de type analogique : le potentiel
microphonique cochléaire, reproduisant le message sonore
dont elle a effectué l’analyse spatiale des fréquences.