Communautaires
Introduction : Les organisations internationales sont arrivées plus tardivement que
les Etats (seulement au XIXème). Leur objet, au XIXème, est de régler des problèmes d’ordre
technique (l’Union Général des Postes en 1814 puis Union Postale universelle donc purement
technique). La première organisation internationale politique est la SDN (1918) mais pas
encore capable de parler d’organisation internationale à l’issue de la 1ère Guerre Mondiale.
Une organisation internationale est une association d’Etats qui va donner naissance à
une entité nouvelle dotée de la personnalité juridique internationale. Personnalité juridique
internationale capitale pour montrer que c’est une organisation internationale. Il faut les
distinguer des ONG qui ne sont pas des organisations internationales car c’est une association
de personnes (physiques ou morales), et non d’Etats, appartenant à des nationalités
différentes. De plus, les ONG ne sont pas dotées de la personnalité juridique internationale.
Elles ont une personnalité juridique de Droit interne. L’ONG est peut être un acteur de la
scène international mais n’est jamais un sujet juridique de la société internationale. Seules les
organisations internationales ont la double casquette de sujet et d’acteur.
Il y a beaucoup d’organisations internationales très hétérogènes et en fort
développement. On est donc tentés de créer des typologies. 2 classifications :
– Organisations à vocation régionale/universelle
– Organisations dites classique/celles cites supranationales de
coopération intégrée.
Chapitre 1 :
Les grandes étapes historiques du
régionalisme Européen
La date de 1989 marque une césure en inaugurant la chute du Mur de Berlin, la chute
de l’URSS. La construction européenne s’est inscrite, jusqu’à cette date, suivant une logique
des blocs. A partir de 1989, l’Europe s’attèle à la mission de recomposition du continent
européen avec le Pan européanisme qui est l’idée de trouver des organisations permettant de
rassembler les pays européens.
Créée dans un contexte de la prise de conscience du risque que fait peser sur la
sécurité des Etats européens l’hégémonie soviétique. L’URSS est l’Etat qui réalise la seule
extension territoriale à la sortie du 2nd conflit mondial en annexant 22 millions d’habitants
supplémentaires (Etats Baltes, une grande partie de la Roumanie…). L’Empire soviétique
étend également son influence sur des Etats qu’elle n’annexe pas mais qu’elle fait basculer
dans le communisme. Les USA ont pris conscience de cette menace. Discours de Truman, en
1947, est une invitation faite aux élites politiques de renoncer à l’isolationnisme américain. Ce
discours est un plaidoyer de la nécessaire intervention des USA dans les affaires
internationales contre « l’hydre » soviétique. Truman dit qu’il ne se faut pas se replier sur eux
mais il faut soutenir notamment les libéraux dans toutes ces guerres qui les opposent au
communisme à l’intérieur de leurs Etats. Suite à ce discours de Truman, le congrès américain
fait le choix de suivre ces lignes directrices. En juin 1948 est adoptée au Sénat la résolution
VAN DEN BERG qui autorise l’exécutif à participer à une alliance militaire défensive alors
même que l’on n’est pas en temps de guerre. Nait ainsi une négociation entre 5 Etats
européens fondateurs de l’Union occidentale de 1948, les USA et le Canada. Cette négociation
s’élargit ensuite à d’autres Etats et aboutit par la signature d’un traité en avril 1949. Le 4 avril
1949 est signé la Pacte de Washington donnant naissance au Traité de l’Atlantique Nord qui
est une alliance militaire et politique. Elle garantie deux types de protection : une assistance
en cas d’agression et une coopération mutuelle dans le champ politique où l’on se consulte
sur les grands dossiers de politique étrangère. Ce premier texte ne prévoit pas d’architecture
institutionnelle très développée. C’est plutôt une sorte de conférence diplomatique avec des
réunions régulières au niveau ministériel. Ce n’est pas encore l’OTAN.
Le pacte d’Ottawa, en septembre 1951, instaure un véritable organisation avec la
personnalité morale et que l’on dote de toute une série d’institutions politiques et militaires.
Congrès de la Haye en mai 1948. Ce ne sont pas les Etats qui se réunissent mais des
militants qui se sont donnés pour objectif de promouvoir l’unité européenne par la création
d’organisations régionales. Il y a deux camps qui s’affrontent :
– Les fédéralistes : avec pour leader la France
– Les inter gouvernementalistes : avec pour leader le Royaume-Uni
Ces deux modèles s’affrontent et on constate que vont être créées des organisations
nouvelles dont certaines se réclament du modèle classique et certaines du modèle supra
national.
l’Alliance Atlantique
C’est la réplique communiste de l’OTAN et elle est créée en mai 1955. C’est l’entrée
de l’Allemagne dans l’OTAN qui pousse la création de ce pacte. Le point commun est la
sécurité collective en cas d’agressions. Le rôle de l’URSS dans ce pacte est beaucoup plus
considérable que le rôle des USA dans l’OTAN car l’essentiel du potentiel militaire est
soviétique et l’URSS refuse que ses alliés deviennent des puissances nucléaires. Il existe un
commandement unifié mais les unités des autres Etats européens relèvent directement des
structures de commandement de l’URSS. Du point de vue politique, ce pacte sert de
réceptacle à la doctrine de la souveraineté limitée (doctrine BREJNEV). Cette doctrine repose
sur l’idée qu’il y a un noyau dur du communisme qu’il revient de défendre en cas d’atteinte
portée par l’un des membres du pacte. Si remise en cause d’un élément du noyau dur, il y a
un devoir d’intervention de l’URSS. Les éléments du noyau dur auxquels il est interdit de
porter atteinte sont le monopartisme de l’Etat et le monolithisme du parti (une fois que la
décision du parti est prise, plus aucune place pour le moindre commentaire sur cette
décision). En 1956, le secrétaire du PC Hongrois, NAGY, annonce l’organisation d’élections
libres, ce qui entraine l’intervention des troupes soviétiques à Budapest. Cette organisation ne
survit pas non plus à la chute du bloc soviétique et est dissout le 1er juillet 1991.
Il y a une évolution de l’OECE qui devient l’OCDE avec l’entrée des USA. L’objet
principal de cette organisation n’a plus le même intérêt car l’aide Marshall s’est achevée et le
relèvement économique est achevé. Dès les années 1958 se pose la question du
prolongement des collaborations économiques mutuelles. L’OCDE constitue l’aboutissement
de cette réflexion selon laquelle les européens doivent coopérer dans des organisations de
type classique. Au regard de ce nouveau contexte, il faut de nouvelles instances et sera donc
créée l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique). La référence à
l’Europe a disparu car on a besoin de grandes puissances économique donc entrée des USA et
du Canada. La création de l’OCDE a permis d’éviter un affrontement permanent entre les
deux modèles d’organisation internationale car les débats entamés entre 1956 et 1958 avait
fait constaté que laisser les européens entre eux ne mènerait vers aucune solution.
C’est une organisation qui trouve son origine dans le Traité de Stockholm en 1960 sur
l’initiative de la Grande Bretagne. Coopération économique que la Grande Bretagne veut
développer come contre modèle à la CEE. Il y a une tentative de proposer à des non membres
de la CEE une organisation dont elle pense qu’elle pourra prendre le dessus sur la CEE. Cette
organisation consiste à créer entre les partenaires une zone le libre échange. Le marché
commun, lui, repose sur un principe de libre circulation mais pas seulement des marchandises
(personnes, services et capitaux en plus). Le marché commun se caractérise par la
suppression des obstacles (tarifaires pour les marchandises) mais aussi par un transfert de la
souveraineté douanière vers la CEE avec un tarif extérieur commun. Dans le cadre de l’AELE,
il n’y a pas de transfert de la souveraineté douanière. Il y a la confédération Helvétique, le
Royaume-Uni et les pays Scandinaves. En 1992, grand Traité de coopération avec la CEE qui
est l’espace économique européen (EEE) avec l’accord de Porto.
L’acte fondateur n’est pas un Traité au sens classique, juridique du terme. Ce n’est
pas un traité car il ne comporte pas d’obligation à la charge des parties. C’est un Gentleman
Agreement qui est un accord non constitutif d’une véritable obligation juridique. Ensuite, la
CSCE ne dispose pas de la personnalité juridique. L’organisation internationale se caractérise
par une institutionnalisation, une création d’organes permanents. L’acte final d’Helsinki ne
prévoit pas la création d’organes permanents malgré le souhait marqué de l’URSS, refus des
occidentaux. Cette forme de pérennisation que constitue la création d’organes permanents
sera arrêtée lors d’un sommet de la CSCE à Paris en 1990.
La CSCE est une instance diplomatique, une instance de rencontre temporaire mais
assez systématique, d’une durée assez longue. C’est un processus permanent de négociations
multiformes qui englobent différents secteurs. On va se mettre à parler d’une corbeille car
l’acte final d’Helsinki est une corbeille de négociations. On parle beaucoup de la 3ème corbeille
qui est la négociation sur la problématique « respect des Droits de l’Homme ». Ce processus
évolue dans un sens qui n’est pas celui des objectifs poursuivis par l’URSS.
L’instance mise en place st une instance multilatérale où chaque Etat arrive avec sa
conception et cela va conduire aux jeux d’alliances concrétisée par la forme des initiatives de
chaque Etat membre et, pour certains, dépasser la notion de blocs. Le facteur essentiel est la
« 3ème corbeille » qui est l’acceptation par l’URSS de faire de la question des Droits de
l’Homme une question internationale susceptible de faire l’objet de discussions
internationales, de négociations internationales. Bon nombre d’Etat développait la question
suivante : les Droits de l’Homme sont une affaire interne à laquelle on doit appliquer la charte
de l’ONU selon laquelle la question des Droits de l’Homme ne peut pas faire l’objet de
discussions internationales mais qu’au niveau national. Il y a une multiplication d’ONG dans
les Etats communiste pour promouvoir les Droits de l’Homme.
Les fondateurs au nombre de 6 vont découvrir que leurs projets peuvent intéresser
d’autres Etats. Le premier élargissement est celui intégrant le Royaume-Uni pourtant hostiles
à cette construction communautaire. En 1973, Royaume-Uni, Irlande et Danemark intègrent la
CEE. A partir de ce moment là, le système communautaire va tout faire pour imposer son idée
de l’union économique. Principe de juste retour du Royaume-Uni qui calcule ce que lui coute
et ce que lui rapporte l’union. En cas de déséquilibre, cela ne va pas pour Margareth
Thatcher.la PAC, par exemple, coute plus cher qu’elle ne rapporte au Royaume-Uni car elle a
construit son commerce avec la Common Law. S’appuyant sur cet argument de contributeur
net, le Royaume-Uni demande à recevoir une contre partie. Dès le budget de 1975, on prévoit
un mécanisme correcteur à leur bénéfice qui devait être provisoire mais qui est toujours en
activité aujourd’hui.
Le deuxième élargissement avec la Grèce en 1980 et, en 1986, l’Espagne et le
Portugal. Pas sans conséquence car il introduit une forme de tiers mondialisation qui constitue
un groupe uni pour demander des revendications aux riches pour rattraper leur retard
économique.
Le marché commun constitue une pierre angulaire. Mais il y a des obstacles nouveaux
comme ceux liés à l’absence d’harmonisation technique. Une importante étude va être
exercée par la commission à laquelle on va demander d’identifier tous les obstacles.
Le bilan sera un bilan pragmatique qui va entrainer une grande révision : l’Acte Unique
de 1986 qui met en place, dans le Traité de Rome, une série de nouvelles règles pour passer à
l’économie unique, commune. Ce projet consiste à poser par écrit des mécanismes de l’union
politique. Mise en place dans les 70’S sur la base d’un rapport d’Avignon. A l’origine,
coopération dans le domaine de la politique étrangère à savoir que ces mécanismes sont
construits en dehors de la CEE. Il y a un Conseil des ministres dans le cadre de la CPE
(Coopération Politique Européenne). En 1992, le Traité de Maastricht réunit cette coopération
économique et politique.
L’UEO ne rassemble que des Etats européens. Le système communautaire qui était
surtout économique opère un changement radical en 1992.
b) l'UEO réalise (1992) comme l’OTAN une extension de ses missions dans
le champ du maintien de la paix ("missions Petersberg")
L’UEO prend la décision de transférer toutes ses capacités opérationnelles à l’UE. Cela
ne signifie pas que l’UEO cesse d’exister qui continue d’exister pour deux raisons
essentielles :
– Le Traité fondateur contient l’obligation d’assistance militaire
que l’UE n’est pas en mesure d’absorber car elle contient des
Etats non membres de l’UE et qui, en plus, sont neutres.
– L’UEO s’est dotée d’une Assemblée Parlementaire qui est une
structure de réflexion qui est spécialisée sur les questions de
défense. Cette Assemblée conserve toute son utilité car
l’Assemblée qui existe dans l’UE, qui se rapproche de plus en
plus d’un véritable Parlement, a très peu de pouvoirs dans le
domaine de la PESC.
En 1990, initiative par l’adoption de la Charte de Paris où l’on trouve la fin officielle de
l’affrontement idéologique et il fait un appel solennel en faveur d’une nouvelle Europe fondée
sur la coopération entre tout les Etats et fondée sur une Communauté de valeur. Ce sont les
valeurs qui ont servi de socle au Conseil de l’Europe : démocratie, Droits de l’Homme, Etat de
Droit.
Ce n’est pas une organisation mais un Traité. Cette qualification est utilisée dans deux
situations différents : celui de l’Europe dans le système monétaire et celui la. C’est une
initiative lancée par la France depuis l’UE et c’est un accord qui sera passé entre tout les Etats
membres de l’OSCE en mars 1995. L’organisation est le dépositaire du Traité.
Il s’agit d’un exercice de diplomatie préventive conçu pour tirer des leçons de la crise
yougoslave et essayer de mettre en place des mécanismes évitant que les conflits se règlent
par les armes. Il est demandé aux Etats signataires de régler leurs différends, concernant
notamment les minorités, les territoires pacifiquement par des accords.
Repose sur trois communautés : la CECA, l’EURATOM et la CE qui sont des unions
économiques. On recherche maintenant une union politique.
C’est un traité court qui pose des principes généraux qui sont applicables à l’union
politique et économique. Le traité de Maastricht est un nouveau texte, acte fondateur de
l’union politique et on parle également d’un exercice de révision du Traité de Rome. Le traité
de Maastricht est fondamental car le système se dote enfin de l’Union politique. Ensuite, le
système est interpelé sur que faire face au nouveau contexte.
Le Traité d’Amsterdam n’est pas arrivé à trouver un accord sur les réformes
institutionnelles nécessaires. C’est le Traité de Nice qui posera les principales bases des
nouvelles règles de fonctionnement institutionnel avec l’entrée de tout ces pays.
Chapitre 2 :
LES ORGANISATIONS EUROPEENNES A
VOCATION DE
DEFENSE ET SECURITE
Section 1 : L'OTAN
C’est, d’abord, 2 traités : Le pacte de Washington d’avril 1949 qui est une alliance
militaire de défense mutuelle. Ensuite, les Etats vont prendre conscience qu’ils ont besoin
d’organes permanents pour faire fonctionner cette alliance donc ils vont signer un deuxième
Traité qui est le Pacte d’Ottawa (septembre 1951) auquel on doit la majorité des structures
dont les commandements militaires intégrés. C’est de celui-ci que la France s’est retirée en
1956 par l’initiative du général De Gaulle. Mais la France a toujours continué de participer aux
structures découlant du 1er Traité. C’est une organisation militaire très classique.
C’est la seule instance originelle de l’organisation car il existe déjà dans le premier
traité du Pacte de Washington. Il y a plusieurs compositions. La plus solennel est le Sommet
des Chefs d’Etats et de gouvernements. Le Conseil Atlantique peut aussi se réunir au niveau
des ministres des affaires étrangères, celle des ministres de la Défense n’est pas prévu à
l’origine. Enfin, niveau plus quotidien avec les réunions entre les ambassadeurs, les chefs de
mission.
Chaque Etat parti est représenté quelque soit le niveau de réunion. Le Conseil des
ministres est réuni au moins deux fois par an par exemple. De manière générale, cette
instance s’est adaptée au mode de fonctionnement de représentation des Etats partis. Au
niveau de l’UE, on ne parle pas de Sommet de l’UE mais de Conseil européen.
C’est un organe politique qui surgit seulement en 1963. C’est une composition
particulière du Conseil Atlantique. Sont représentés tous les Etats partis mais par leur ministre
de la Défense car ce Comité a été créé pour traiter des affaires militaires relevant de
l’organisation. Elle donne des orientations aux autorités militaires de l’OTAN. Cette instance a
été commode pour tirer les leçons du retrait de la France de l’OTAN. A l’origine, le conseil
autorisait des réunions au niveau des ministres de la Défense mais comme l’objet des
réunions étaient de donner les lignes directrices aux structures militaires intégrées mais
quand la France a quitté il fallait créer une structure spéciale à laquelle la France ne participe
pas. En 1995, la France a décidé de participer de manière exceptionnelle à une réunion du
Comité des plans de défense et à annoncer que sa serait une participation purement
ponctuelle et qu’elle se réservait le droit de venir au cas par cas. En décembre 1995, la France
revient de manière permanente au Comité des plans de défense.
Il s’agit d’une réunion des ministres de la défense ou de leur représentant avec, pour
ordre du jour, des questions relevant du cadre nucléaire dans le cadre de la politique de
défense et de sécurité de l’organisation. L’une des raisons du départ de la France de l’OTAN
était la crainte de la France de voir sa toute nouvelle puissance nucléaire tomber sous la
coupe des américains. La France ne participe donc pas à cette structure. La France a annoncé
qu’elle se réserve au cas par cas de débattre au Conseil Atlantique des questions nucléaires.
Toutes ces structures restent des structures politiques, civiles. Siègent dans ces
structures des hommes politiques et cela au delà des questions qui sont traitées.
a) la division fonctionnelle
Cela consiste à recourir à des forces dont le commandement sur le terrain est unique
et multinational. Dans un premier temps, jusqu’en 1994, cette structure sera organisée sur la
base de cinq commandements correspondant à cinq zones de défense. En 1994,
regroupement en deux commandements :
– Le commandement suprême allié en Europe (SACLANT) : avec un
QG en Belgique à Mons.
– Le commandement suprême de l’Atlantique : son QG est à
Northfolk. C’est la défense de la zone Atlantique (territoire
américain).
L’article 6 définit géographiquement l’agression. Il a été rédigé pour ne pas faire jouer
l’obligation d’assistance dans des hypothèses où l’agression est portée en dehors de la zone
de l’OTAN. En 1949 se pose le problème des agressions portées à l’encontre des colonies peut
être sous le mécanisme de l’article 5. La réponse est non car les USA, ancienne colonie, a
toujours été contre la colonisation. Cette délimitation rationae loci fera apparaitre le terme de
Zone OTAN. Intervention qu’à l’intérieur de cette zone qui ne contient pas les territoires non
métropolitains et les colonies.
Section 2 - L'UEO
Accords de Paris (1954) modifiant le traité de Bruxelles de 1948 qui a fondé l’Union
Occidentale. Cette modification est réalisée grâce à quatre protocoles signés en 1954 et qui
entrent en vigueur en 1955. Le premier consacre l’adhésion de l’Italie et de l’Allemagne. C’est
aussi à ce premier protocole que l’on doit la création de l’Assemblée Parlementaire. Le
protocole n°3 contient toute une série d’engagement que els Etats prennent de manière
mutuelle touchant au contrôle des forces armées et interdit à l’Allemagne de fabriquer et de
posséder toute une série d’arme particulière qui font l’objet d’une énumération précise (arme
nucléaire, armes biologiques, chimiques…).
Mis en place en 1994. Ce groupe de travail a été chargé de réfléchir sur le concept de
m’identité européenne de défense et de sécurité : idée selon laquelle il faut un pilier européen
au sein de l’OTAN. Il a énormément travaillé sur l’articulation entre l’UEO et l’OTAN.
L’Assemblée parlementaire fait son apparition avec les accords de Paris. Les
Etats se voient attribuer un certain nombre de sièges.
Elle est composée d’élus désignés par les Parlements nationaux parmi leurs membres.
L’Assemblée n’a pas les fonctions d’un Parlement. Il n’y a pas de place pour l’idée de
contrôle de l’exécutif, la législation. C’est une instance de discussion avec des Commissions
rédigeant des rapports sur les problèmes d’actualité. Cette Assemblée Parlementaire de l’UEO
a son siège à Paris. Elle se réunit une fois par an.
Il faut lui réserver une place particulière car sa création figure dans les accords de
Paris. Créé par le protocole n°4 pour assurer la mission d’exécution des obligations du
protocole n°3. Il va assumer une double mission : mission de surveillance des obligations
consenties et acceptées par les Etats autres que l’Allemagne et mission de surveillance des
obligations particulières mis à la charge de l’Allemagne.
Dans le cadre de sa première mission, le bilan de l’agence n’est pas très positif car
beaucoup d’Etats vont développer une lecture réductrice des engagements qu’ils ont
souscrits. Ils n’admettent pas, par exemple, qu’il puisse y avoir des contrôles sur leur
territoire. Par contre, l’agence va jouer pleinement son rôle dans le deuxième mission de
contrôle de réarmement de l’Allemagne qui connaitra des évolutions. Ce processus de
négociation régulière, de redéfinition de la liste des armes interdites va aboutir à la disparition
totale de ces interdictions. En 1984 disparait l’interdiction sur les armes conventionnelles. A
partir du moment où il n’ya plus de limitation pour l’Allemagne, l’agence cesse d’exister en
1997.
C’est une structure composée de militaires issus des armées des Etats partis. Cette
structure a pour mission de préparer des plans pour les forces susceptibles d’être mises à
disposition de l’Union.
b) Le centre satellitaire de Torrejon (1991)
Dès l’origine, le Traité prévoyait des cas exceptionnels où l’on pouvait recourir à la
majorité. Il s’agit des décisions dans le cadre de la mission de surveillance des engagements
pris par les Etats dans le cadre des limitations en matière d’armement. La Traité de l’UEO met
à la charge de l’Allemagne des interdictions de produire et de posséder certaines armes. En
1997, on supprime l’agence de contrôle des armements car toutes les limitations ont été
supprimées. Ce type de décisions visant à redéfinir et faire évoluer les interdictions mises à la
charge de l’Allemagne pourraient être prises à la majorité.
2) Un recours à la majorité étranger à la logique de la
supranationalité
L’utilisation qui est faite ici de la majorité est totalement différente de celle pratiquée
dans le cadre des organisations supra nationales où, grâce à la majorité qualifiée, peut être
mise au service de la limitation de la souveraineté des Etats membres. Dans le cadre de
l’UEO, il s’agit de mettre la majorité qualifiée au service de l’assouplissement des obligations.
1990-1991 est mis en place un embargo maritime et c’est l’UEO qui est chargé de
mettre en œuvre cet embargo. Lors de la crise Yougoslave, l’UE décide un embargo sur les
armes à l’invitation de l’ONU et c’est l’UEO qui sera en charge de cet embargo, plus
spécialement dans le Danube. Dans beaucoup de ces cas, l’UEO décide d’associer des Etats
non membres à ces missions.
L’organisation tombe en sommeil. Elle subit de plein fouet toute sorte de concurrences
de la part d’organisations plus attractives qu’elle. D’abord la concurrence de l’OECE, puis très
rapidement la concurrence de la CECA, celle de l’OCDE. L’organisation tire vite les
conséquences et ne se mêle plus des problèmes du développement économique.
Cette réactivation est une initiative qui doit beaucoup à la France. Ces Etats défendent
l’idée que l’on a besoin d’une identité européenne de défense et de sécurité. On va voir
poindre à partir de 1984 l’idée que les européens vont avoir besoin d’une identité de sécurité
et de défense dans les cas où l’OTAN n’intervient pas.
Cette idée ne peut être réalisable que si l’OTAN l’admet. Il y a un relatif consensus qui
commence à se développer au sein des européens qui consiste à dire qu’il y aurait un intérêt
à avoir une organisation propre aux européens dans le domaine de la défense et de la
sécurité. Contexte international de la chute du communisme et le risque de déstabilisation.
Par exemple les Etats européens les plus atlantistes veulent avant tout que l’OTAN conserve
son rôle central dans le développement d’une nouvelle Europe de la défense. A l’opposé de
ces Etats, certains souhaitent que puisse se développer une communauté de responsabilité en
instrumentalisant l’UEO pour obtenir une rénovation de l’OTAN.
On ne peut évoquer cette discussion sans s’intéresser à la réaction de l’OTAN et
notamment des US. Ils acceptent progressivement de se convertir à l’idée d’une IEDS. Ce
cheminement prendra du temps au sein de l’alliance. Dans le cadre du Sommet de Bruxelles,
déclaration de Bruxelles de 1994 dans le cadre de l’OTAN qui accepte le principe de l’IEDS et
commencent à réfléchir sur les modalités de mise en œuvre. Notamment les fameux Groupes
de Forces Interarmées Multinationales qui sont des techniques visant à permettre à l’UEO
d’utiliser les moyens de l’OTAN pour conduire des opérations militaires voulues par les
européens et auxquelles l’OTAN ne participerait pas en tant que tel.
En 1992, signature du Traité de Maastricht créant l’union politique. Mais l’Union n’a
toujours pas de capacité opérationnelle. Elle utiliserait donc les capacités de l’UEO. C’est un
élément très important et profondément dynamique. Il ne cesse de se développer jusqu’aux
Sommet d’Helsinki et de Cologne où l’UE décide de se doter des ses propres capacités
opérationnelles (1999).
En 1992, plus de menace massive avec la disparition du bloc soviétique donc question
de la continuité de l’OTAN. Décision de se transformer d’une organisation orientée vers la
défense vers une organisation qui peut contribuer à la sécurité internationale dans le Monde.
On se contente plus seulement des moyens de l’OTAN mais un certain nombre d’Etats
prennent l’initiative de créer des capacités communes et de les mettre à disposition de l’UEO
en priorité.
c) Le développement de capacités opérationnelles « autonomes » de l’UEO
pour les missions Petersberg
Les coûts sont de plus en plus élevés pour ce type d’activité industrielle. Donc création
de projets européens pour répartir les coûts. Mais ce n’est pas simple de mettre en place des
coopérations car ce sont des industries très protégées, très subventionnées et il y a des
calendriers différents. Sous les hospices de l’UEO, les Etats vont constituer des groupes de
coopération et notamment le GAEO.
Ce projet est repris à son compte par l’UE qui l’inscrit comme projet dans le Traité de
Maastricht. En 1999, l’UE va prendre une décision qui annonce plus ou moins la disparition de
l’UEO. Les décisions entrainent une modification substantielle de l’UEO qui est ramenée à sa
plus simple expression. Sur la base de ce qui était autorisé dans le cadre du Traité de
Maastricht, est créée en 1999 la PESD qui est une composante de la PESC. Droit de
développer des opérations extérieures, de résolution des crises (Amsterdam 1997) donc il faut
des capacités opérationnelles. C’est la décision prise à l’occasion des Sommets d’Helsinki et
de Cologne en 1999. Tout cela est possible par la levée du VETO britannique qui est dû à une
prise de conscience liée aux évènements des crises Yougoslaves. (Sommet franco-britannique
de Saint-Malo en 1998).
Toutes ces décisions sont prises lors de la réunion au sommet des Etats partis de
l’UEO à Marseille en 2000 et qui voit l’organisation décider de transférer ses compétences à
l’UE comme les capacités opérationnelles autonomes, décision de travailler sur la constitution
d’une capacité opérationnelle propre à l’UE et elle se donne jusqu’en 2003 pour déterminer le
niveau de capacité dont elle a besoin. L’UEO transfère aussi le centre de surveillance
satellitaire de Torrejon, l’institut de recherche européen de sécurité. L’UEO continue d’exister
malgré ce « déshabillage » à travers son Conseil qui existe toujours, son Assemblée
Parlementaire qui est très active et l’UEO continue d’être le garant de la défense et de la
sécurité collectif des Etats partis car l’UEO a toujours sa clause de défense collective. Ce
mécanisme ne peut pas être transféré à l’UE car l’UE est une union où certains Etats
n’appartiennent pas à l’UEO ou ne veulent pas assumer l’obligation d’assistance militaire. A
cette époque la, l’UE est donc dans l’incapacité totale d’assurer cette mission. Des Etats n’en
veulent pas car ils ne peuvent pas à cause d’un statut de neutralité. Dans l’Europe des 15, au
moins trois Etats neutre et un avec une politique de défense soft (Irlande, Autriche, Suède et
la Finlande pour la politique soft de défense).
En 2000, l’UE n’est pas en mesure de faire accepter à l’ensemble de ses Etats
membres une coopération de défense mais un des objectifs du Traité de Lisbonne, les Etats
auront une obligation d’assistance.
Section 3 : L’OSCE
Organisation pour la Sécurité et le Coopération en Europe. Le principe de sa
transformation est arrêté lors d’un Sommet à Paris mais c’est, en définitif, le Sommet de
Budapest en 1994 qui a consacré ces transformations. Le Sommet de Lisbonne de 1996 dans
lequel il a été choisi de relancer les activités de la sécurité et de la stabilité de cette
organisation dans toutes ses dimensions. C’est aussi faire en sorte de développer les
capacités opérationnelles de cette organisation (pas militaires mais politico-administratives).
L’organisation développe une approche globale de la sécurité. C’est une sécurité globale,
démocratique, humaine, coopérative.
Par la définition qu’elle fait de la sécurité globale, elle va avoir des activités
diversifiées. Elle est très active en matière de négociations en matière de désarmement, elle
s’occupe de diplomatie préventive, elle est aussi très connue pour l’observation des élections
et, au delà de ses activités politiques, elle développe des activités plus économiques.
Cette organisation va peu à peu développer des nouvelles structures, instances qui
sont assez emblématiques de cette organisation. Et surtout avec un choix très particulier : son
siège est à Vienne mais, lorsqu’elle crée des nouvelles instances, elle peut choisir de les
installer dans d’autres capitales européennes. Les perfectionnements qui vont jalonner
l’histoire de cette organisation : elle se dotera d’un secrétariat (Prague), bureau des élections
libres transformé en suite en Bureau des Institutions Démocratiques et des Droits de
l’Homme, un Haut Commissaire aux Minorités (siège à La Haye) qui est une institution qui est
au cœur du mécanisme d’alerte rapide et de prévention des conflits et qui cherche à négocier,
être un médiateur entre les parties pour les encourager au dialogue. De la même manière a
été créé en 1997 un Représentant pour la Liberté des Médias pour participer à la sauvegarde
de la démocratie en favorisant les élections libres par la diffusion des informations libres dans
les médias. Ce Représentant dispose également d’un mécanisme d’alerte rapide s’il lui est
signalé des manquements graves à la liberté des médias.
Elle est dotée d’organes permanents :
– Le Conseil permanent : qui est l’organe régulier pour la
consultation entre les Etats. Son siège est à Vienne et il se réunit
toutes les semaines. C’est une instance de représentation des
Etats membres simplifié.
– Un Comité ministérielle : il se réunit au minimum une fois par an
au niveau des ministres.
– Réunion au niveau des Chefs d’Etats et de gouvernement : elle
n’est pas fixée de manière statutaire. Il y en a un à peu près tout
les deux ans.
La présidence est une présidence tournante. Chaque Etat parti a vocation à prendre la
présidence pour un an. Cette présidence est assurée à chacun des niveaux (ministres des
affaires étrangères, Chef d’Etat et de gouvernement et un diplomate de haut rang). Le
ministre des affaires étrangères doit être très disponible. L’OSCE a pris une habitude
empruntée à l’UE, celle de recourir aux Troïka qui consiste, pour un Président en exercice
d’associer son prédécesseur et le futur Président à l’exercice de la présidence. Le Président en
exercice peut former des groupes de travail et peut aussi nommer des Représentants pour la
gestion de telle ou telle crise.
Cette organisation a :
– un Secrétaire Général élu pour trois ans et a vocation à
représenter le Président en exercice et d’assistance à ce dernier.
Il est aussi à la tête de l’administration et a aussi vocation à
assumer la responsabilité des activités opérationnelles. Ce
Secrétaire général est à mi chemin entre un Secrétaire général
version soft (que des responsabilités d’administration) et le
Secrétaire général version hard (avec de véritables pouvoirs
politiques).
– L’Assemblée Parlementaire : ce n’est pas une instance originelle
et elle a un mode de fonctionnement qui fait que l’on est en
présence d’une Assemblée la plus soft qui soit sans élection au
suffrage universel. Cette Assemblée à son propre secrétariat qui
est à Copenhague mais, comme l’Assemblée Parlementaire de
l’OTAN, cette Assemblée n’a pas de siège fixe. Ce sont des
réunions (une par an) qui sont nomades. Elle n’a pas de fonctions
normative, législative. On y débat, adopte des recommandations.
Consacre beaucoup de ses activités à la surveillance des
élections. Très souvent on recherche comme observateur des
élections des parlementaires eux-mêmes.
– Une Cour de conciliation et d’arbitrage : à l’occasion de la
signature de la Charte de Paris, les Etats se sont mis d’accord
pour conclure un accord portant sur le règlement pacifique des
différends. Cette convention a été élaborée sous les hospices de
l’organisation et est facultative pour les Etats partis. Par cette
convention, les Etats se sont engagés à soumettre leurs
différends à cette Cour d’arbitrage et la Commission de
conciliation. Cette Cour a son siège à Genève.
Chapitre 3 :
Le Conseil de l’Europe
Cette organisation est une organisation accueillant un Cour qui ne doit rien à l’UE : le
CEDH. Elle a son siège à Strasbourg. C’est une des toutes premières à naitre en Europe en
1949. C’est la première tentative de rassemblement d’Etats européens autour d’un idéal de
paix.
Ce Conseil trouve son origine dans le congrès de La Haye avec des Etats qui sont
d’accord pour créer une organisation mais sans être d’accord sur le modèle. Le Conseil est un
compromis inégal entre les deux conceptions. C’est une organisation classique mais, en
même temps, qui comporte certaines innovations de la thèse notamment défendue par la
France.
Section 1 - Le Conseil de l'Europe,
« baromètre » du pan européanisme, de l'après
seconde guerre mondiale
Lorsque cette organisation est créée en 1949, c’est l’idée politique d’affirmer une
identité européenne particulière dans l’affrontement entre deux blocs. C’est un modèle qui se
réclame du modèle de valeur libérale. Naturellement, le fait que le modèle communisme
s’effondre va interpeler l’organisation car les Etats sortant du communisme voudront adhérer
à ce Conseil.
Le Conseil a fait le choix de ne pas prendre en compte le fait que l’Etat soit
définitivement respectueux des principes exigés par le statut. Il y avait le débat de dire que
c’était baisser la garde et ne pas abandonner ces ex communistes en prenant le risque qu’ils
retournent dans les démons de l’Etat totalitaire ou alors les laisser faire leurs preuves avant
de les faire rentrer car, en l’état actuel de leur développement, de leur transition politique, ils
ne répondent pas encore aux critères. La première proposition l’a emporté. Des personnalités
marquantes de cette organisation ont donc fait le choix de quitter l’organisation car en
désaccord avec la politique.
B) Le Secrétariat
Le secrétaire général n’a vocation qu’à assurer l’administration de l’ensemble des
agents du Conseil de l’Europe. Ce qui le prive d’une certaine lisibilité au niveau international.
Le Conseil avait demandé un rapport à Mr JUNCKER qui était une réflexion sur le devenir du
Conseil. Il a insisté sur le fait que le Conseil devrait se doter d’un secrétaire général qui
devrait être au minimum un ancien ministre et devrait avoir plus d’influence sur le plan
international, un Homme fort. La désignation du secrétaire général a été captée par
l’Assemblée Parlementaire. Il est élu par elle mais sa désignation avait fait l’objet d’une
parlementarisation excessive où les parties majoritaires s’entendaient entre eux pour opérer
un roulement entre les parties et choisir le secrétaire général dans l’Assemblée Parlementaire.
C’est pour remédier à cette dérive que l’on a proposé une nouvelle procédure où les Comités
des ministres essayent de solliciter des candidatures. Actuellement, c’est un suédois qui a été
ministre des affaires étrangères de son pays auparavant.
Le secrétaire général est assisté de deux secrétaires généraux adjoints : un qui
s’occupe des services rattachés au Comité des ministres et l’autre qui est plus spécialement
rattaché aux services de l’Assemblée Parlementaire.
Il n’y a pas de nouvelle adhésion à l’organisation sans un avis rendu par l’Assemblée
parlementaire où figure notamment la liste des engagements pris par l’Etat candidat. Ce sont
des avis très complets. L’Assemblée a également créé la Commission de suivi avec un
important service administratif et elle a quand même des pouvoirs statutaires non
négligeables comme l’élection du secrétaire général, l’élection des Juges à la CEDH. L’Etat
désigne et classe trois candidats et l’Assemblée choisit entre ces trois après audition des
candidats.
Très souvent le Conseil de l’Europe prend des initiatives en étant en avance sur l’UE et
donc l’UE reprends ces idées. L’idée originelle est la création d’une deuxième assemblée
d’élus : la CPLRE.
C’est une institution très vivante malgré le nombre réduit de membres avec des
résultats dont on parle beaucoup. Par exemple, la visite du Commissaire aux Droits de
l’Homme dans les prisons françaises avec, à la clé, un rapport dénonçant très vivement les
conditions d’incarcération en France.
C’est une activité normative classique. C’est dut au fait que le Conseil de l’Europe a
fait le choix de construire son droit en élaborant des grandes Conventions au niveau
international. C’est donc un droit conventionnel. Il y a des Comités d’experts où tous les Etats
sont représentés afin d’aboutir à un texte qui correspond à tous. Lorsqu’un consensus est
trouvé sur le texte, le Comité des ministres authentifie la Convention et invite les Etats partis
à souscrire mais il n’y a pas d’obligation des Etats membres de ratifier la Convention proposée
sauf pour la ConvEDH imposée aux nouveaux Etats membres. Pour qu’un traité entre en
vigueur, on fixe un nombre minimum de ratifications donc peu de conventions en réalité.
Les Conventions élaborées au sein du Conseil de l’Europe s’adressent aux Etats
membres pour procéder à une harmonisation des droits et créer un espace juridique
européen. Mais, au cas par cas, certaines Conventions sont ouvertes à des Etats non
membres. Les USA sont partis à certaines Conventions.
Un accord partiel ouvert est à l’origine de la création d’une instance qui est la
Commission de Venise. Elle est créée en 1990 sur la base d’un accord partiel pour autoriser la
création de cette instance alors que certains Etats n’étaient pas favorables. Assez rapidement
après sa mise en place, il a été décidé d’ouvrir la Commission de Venise à des Etats non
membres. C’est une Commission consultative de juristes à qui on a donné pour première
mission d’assister les candidats adhérents dans leurs réformes constitutionnelles et
administratives. Il n’y pas de pouvoir de contrainte juridique envers les Etats mais la
Commission est saisie par les Etats qui donne des avis. Par la suite, le Etats ont pris l’habitude
de demander l’avis à la Commission de Venise pour des textes législatifs, des lois organiques
(fondamentales pour l’organisation des pouvoirs publics), mais aussi un pan entier consacré
aux élections avec un Code électoral. Cette instance a tellement eu de succès que beaucoup
d’Etats ont souhaité la rejoindre comme le Japon ou le Mexique.
Son secrétariat est à Venise et quatre réunions par an.
Protocole 14 bis depuis l’été 2009. On peut par exemple citer le protocole n°1 est
important à un double titre : on lui doit le droit de propriété et le droit aux élections libres.
C’est également à ce protocole que l’on doit le droit à l’instruction conformément à la
conviction philosophique et religieuse des parents.
Protocole n°4 signé en 1963 et le n°7 de 1984 qui jouent un rôle important. Le n°4
interdit l’extradition des nationaux, met fin à une pratique de l’exil. Les droits des nationaux
sont aussi mieux protégés mais également ceux des étrangers. Le n°7 touche l’expulsion des
étrangers et protège les droits des expulsés.
La Convention établit une hiérarchisation des droits. Il faut d’abord analyser les
dispositions touchant à chacun des droits protégés. Beaucoup sont protégés de la manière
suivante : l’alinéa 1er affirme la protection du droit et le second autorise les dérogations que
l’Etat est fondé à apporter à ces droits protégés pour les motifs de l’intérêt national. C’est ce
qu’on appelle, de manière générale, les droits conditionnels. Certains droits n’obéissent pas à
cette démarche intellectuelle.
Il autorise, dans des conditions strictement encadrées, les Etats à déroger aux droits
protégés en cas de circonstances exceptionnelles. Cet article définit d’abord la circonstance
exceptionnelle qui est une circonstance qui nécessite de déroger au droit commun. On ne
peut pas l’utiliser sans avoir procéder à une notification préalable à l’organisation.
Ce sont les organes politiques qui sont mobilisé pour la désignation de la Cour. De la
même manière, ils étaient mobilisés pour la Commission Européenne des Droits de l’Homme
disparues avec le protocole n°11. Cette commission composée d’experts des Etats membres
était élu par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe. L’Assemblée Parlementaire
désigne les Juges de la Cour.
Les instances du Conseil de l’Europe peuvent être mobilisées pour le contrôle des
droits garantis par la Convention. On a plusieurs niveaux de mobilisation :
– A l’origine, on pouvait adhérer à l’organisation en récusant le
contrôle de la Cour donc que contrôle politique exercé par le
Comité des ministres.
– Le Secrétaire général du Conseil de l’Europe. La Convention
attribue au Secrétaire général un pouvoir d’enquête. Il l’a utilisé
à l’encontre de la Moldavie qui avait emprisonné des opposants
politiques et à l’encontre de la Russie.
– Le Comité des ministres a le rôle de surveillance des arrêts de la
Cour.
Il existait une commission composée d’experts et qui se voyait attribuer toute sorte de
responsabilités :
– L’analyse des requêtes individuelles : et plus particulièrement de
la recevabilité des requêtes des particuliers : c'est-à-dire
l’épuisement des voies de recours internes.
– Rôle qualifié d’amiable compositeur : il s’agit de rechercher entre
les parties un règlement amiable et d’en proposer les termes. On
est dans un système reposant, pour l’essentiel, sur
l’indemnisation.
Le protocole avait besoin de la ratification de tous les Etats pour entrer en vigueur
mais la Russie n’a toujours pas ratifié. Problématique car la Cour est vraiment engorgée. Donc
protocole 14 bis (1er octobre 2009) pour pouvoir faire passer quand même certaines
dispositions dont la Cour jugeait l’application urgente. Il permet l’application de deux
innovations en attendant la ratification de la Russie : innovation du Juge unique et le Comité
des trois Juges qui pourra éventuellement rendre un arrêt sur le fond lorsqu’il existe déjà une
jurisprudence aboutie de la Cour et établie par les sept Juges.
La Cour doit faire face à un phénomène d’extension des affaires dont elle est saisi et
donc d’accroissement des décisions qu’elle doit prendre. Entre 1954 et 1998, la Cour avait
rendu environ 38 400 décisions et arrêt. La Cour réformée sur la base du protocole n°11
(disparition de la Commission, Cour permanente), en 5 ans d’existence, avait rendu 61 630
affaires. Aujourd’hui, la Cour est saisie d’environ 1 500 requêtes par mois.
Le dispositif proposé par le protocole n°14 repose d’abord sur une analyse des causes
de la surcharge et de l’encombrement. On en a trouvé essentiellement deux :
– Sur l’ensemble des requêtes individuelles dont était saisie la
Cour, la très grande majorité sont irrecevables : environ 96% des
requêtes individuelles introduites sont irrecevables.
– Du nombre très important des affaires répétitives : affaires
pilotes, c'est-à-dire une affaire qui vient constater une violation
structurelle de la Convention résultant de la non comptabilité de
la règlementation nationale et celle de la Cour. On constate qu’à
partir du moment où il y a eu une première requête introduite
ayant vu la Cour mettre en lumière cette non comptabilité,
beaucoup d’autres veulent faire une requête identique. Donc
encombrement à cause de ces répétitions.
CHAPITRE 4 :
CADRE JURIDIQUE ET HISTORIQUE
DE LA CONSTRUCTION
COMMUNAUTAIRE
La construction communautaire trouve son origine dans la déclaration de
Schuman du 9 mai 1950. Triple objectif de cette déclaration qui inaugurera la méthode
Jean Monet.
– L’objectif immédiat est la réconciliation franco-allemande.
Projet particulier consistant à créer une Communauté
Européenne du Charbon et de l’Acier qui sont des
productions essentielles pour faire la guerre donc cette
communauté permet de placer la production sous l’égide
d’une organisation communautaire et donc on empêche les
Etats de reconstituer des stocks nationaux pour faire la
guerre.
– Le deuxième objectif, à plus long terme, est de construire
l’Europe par la paix et par le droit, rendre impossible la
résurgence d’un conflit entre européens et aussi permettre
aux européens de s’organiser dans la nouvelle scène
internationale qui se met en place. Méthode Jean Monet se
caractérise par le maitre mot de pragmatisme (refus
d’approches trop idéologiques et qui entrainent aux
impasses, le projet est de faire l’Europe en créant de
multiples solidarités de fait) et l’idée de progressivité
(l’Europe ne se fera pas d’un coup mais par touches
successives).
Section 1 - La construction communautaire un
processus qui s’inscrit dans la logique de
l’intégration
Pour bien cerner la construction communautaire, il importe de clarifier le concept
d’intégration.
Les traités ne proposent en général aucune clause générale relative aux compétences
communautaires sauf le traité de Lisbonne qui a fait le choix de proposer une typologie des
compétences beaucoup plus détaillée.
Il faut donc rechercher chef de compétence par chef de compétence, politique par
politique, pour les autres traités que Lisbonne, pour savoir s’il y a compétence de
l’organisation ou non. C’est le Juge communautaire qui interprète les traités.
Assez rapidement c’est posée la question de savoir si la Communauté ne peut être
compétente que dans la mesure où il y a bien une attribution expresse de compétence par le
traité. La doctrine s’est séparée en deux camps, celle qui affirmer l’attribution expresse et une
autre partie de la doctrine qui dit que même s’il n’y a pas d’attribution expresse, on peut
imaginé que l’organisation est quand même compétente : doctrine de la compétence
implicite. Dans la cadre de l’ONU, la Cour internationale de Justice a tranché pour les
compétences implicites lors de l’assassinat d’un représentant de l’organisation pendant une
mission et question de savoir qui pouvait demander des réparations. La charte des Nations
Unies est muette sur ce point mais la Cour internationale de Justice que ce droit est
indispensable à la réalisation des missions de l’organisation et donc reconnaissance de cette
compétence à l’organisation.
Ancien article 215 du traité CEE devenu aujourd’hui l’article 308. Cet article est un
mécanisme créé pour combler les lacunes et compléter les compétences communautaires.
Très encadré car les Etats sont très attentifs à l’attribution des compétences avec des
conditions de fond (impossibilité d’utiliser l’article 308 pour ajouter ou modifier les objectifs
assignés à la Communauté, pas pour adopter une décision qui modifie la structure
institutionnelle de l’organisation) et de procédure (décision à l’unanimité par exemple) pour la
mise en œuvre de l’article 308.
Les traités n’ont jamais été en mesure de proposer une typologie générale des
compétences. Lisbonne le fera. Il a donc fallu déduire cette typologie des dispositions
matérielles de l’ensemble des dispositifs du traité. Il faut se reporter à chaque politique,
chaque type action pour déduire la nature exacte de la Communauté dans chaque hypothèse
particulière.
L’organisation n’a vocation à exercer la compétence qu’elle partage avec les Etats
membres que dans une certaine mesure : si les objectifs ne peuvent pas être atteints que par
la seule action individuelle de chaque Etat pour son propre compte. C’est une technique
visant à dissocier la compétence et le pouvoir. Ce n’est pas parce que la Communauté s’est
vu reconnaitre une compétence qu’elle a le pouvoir de l’exercer sauf si elle apporte la preuve
que son intervention est nécessaire, plus efficace que l’action des Etats pris individuellement.
Ce principe n’est applicable que dans des hypothèses particulières.
Principe introduit par le traité de Maastricht et figure à l’article 5 du traité sur l’Union.
Cela ne signifie pas que l’on ne faisait pas de subsidiarité avant le traité. Il avait été
expérimenté dans des cadres précis comme la politique de l’environnement (traité de Rome
de 1986). Maastricht fait de ce principe un principe transversal à toutes les politiques de la
Communauté.
La justiciabilité d’un principe est l’idée qu’il puisse faire l’objet d’un contrôle
juridictionnel. Selon des auteurs, cela relève plus de l’opportunité que de la légalité pour les
Juges. Aujourd’hui, on a de la jurisprudence donc ces auteurs se sont trompés.
Ce système organisé de sources propose une articulation très spécifique avec les
droits nationaux. On retrouve ici la spécificité de cet ordre juridique communautaire : il met en
place un système d’articulation avec les droits des Etats membres reposant sur de grands
principes :
(Effet direct) il s’agit de l’idée selon laquelle l’acte va pouvoir produire des droits et
des obligations directement dans le chef des simples particuliers. On est encore au cœur
d’une grande différence avec le droit international où les chefs des particuliers ne sont pas
sujets du droit international, seulement les Etats. Tous les actes de droit communautaires ne
bénéficient pas forcément de cet effet direct (la directive pour laquelle le traité de Rome ne
mentionne pas directement l’effet direct par exemple). Pour la Cour de Justice des
Communautés Européennes, si les directives répondent à un certain nombre de critère, l’effet
direct lui sera appliqué mais cette jurisprudence n’est pas suivie par certaines juridictions
nationales comme le C.E. français. Le Traité dit rarement s’il y a effet direct ou non. C’est au
Juge de déduire par la mise en œuvre des critères, de dire le droit sur cette question
Ce traité de Rome est très fortement marqué par la logique de la méthode supra
nationale. Il n’est pas rare d’employer le terme de communautarisation pour qualifier le
glissement vers la méthode supra nationale. Ce traité, dans sa version originelle de 1957,
mettait en place toute une série d’actions, de politiques qui relevaient largement de cette
logique supranationale (marché commun...). Ces politiques originelles sont fortement
marquées du sceau de l’intégration (PAC, politique de concurrence par exemple) avec un
véritable dessaisissement des Etats membres.
Au départ, forte ambiance communautaire et c’est ce choix qui est à l’origine de la
première grande crise (crise de la chaise vide, automne 1965). On parle de fédéralisme
budgétaire.
Un signe très fort est donné par le traité de Maastricht dans le sens de la récusation
du communautarisme. Ce traité règlemente les deux champs privilégiés de l’union politique
avec le 2ème pilier (PESC puis PESD) qui est un pilier inter gouvernementale où il n’y a pas de
place pour la majorité. Même remarque concernant le 3ème pilier avec la coopération dans le
domaine de la Justice et des affaires intérieures avec la logique intergouvernementale. Ce
traité est un retour en puissance sur la scène communautaire de la logique
intergouvernementale.
Le traité d’Amsterdam (1997) opère une véritable communautarisation du 3ème pilier.
Toute coopération qui relevait du 3ème pilier va être transférées au 1er pilier. On les extrait du
traité de Maastricht pour les intégrer au traité de Rome. C’est par exemple la politique
commune des visas, de l’asile, de l’immigration. Ce traité réalise une sorte de
« déshabillage » du 3ème pilier au profit du pilier communautaire. Ce 3ème pilier ne concerne
plus que la coopération policière et la coopération judiciaire dans le domaine pénal.
Il existe, en droit communautaire, une typologie des actes qui est propre à ce droit
dérivé communautaire. Il existe, en droit communautaire, deux grands types d’actes :
– Le règlement : bénéficie forcément d’effet direct. Il est donc
forcément créatrice de droits et d’obligations dans le chef des
particuliers, n’appelle aucune mesure de transposition nationale
et est donc l’expression la plus aboutie de l’intégration
normative. Substitution totale de l’intégration à l’Etat.
– La directive : acte du droit communautaire dérivé. Elle témoigne
d’une intégration moins aboutie, plus douce. Elle appelle des
mesures de transposition nationale. Le traité ne fixe pas d’effet
direct d’où divergence entre la jurisprudence communautaire et
certaines jurisprudences nationales (France notamment). Selon la
jurisprudence communautaire, pas d’effet direct automatique.
C’est un acte qui fait peser des contraintes moins grandes sur les
Etats. Mais obligation de transposition de la directive d’où des
problèmes de retard.
Il s’agit de mettre en exergue que cette organisation démarre en 1951, puis 1957 pour
la CEE, avec un champ de compétence restreint : mise en place d’un marché commun et trois
ou quatre grandes politiques. Les choses ne vont cesser d’évoluer avec les différentes
révisions qui impliquent toujours une extension des compétences communautaires. Signe très
distinctif de cette extension quand on regarde la table des matières du traité de Rome : on est
passé de 5 politique à plus de 25 rien que pour l’union économique. Se pose rapidement la
question de la relative contradiction entre le grand nombre d’Etat et le grand nombre de
compétences de l’organisation.
Ou on reste dans la logique initiale qui consiste à dire que tant que tous els Etats ne
sont pas près à assumer la nouvelle politique et ses conséquences, on ne la crée pas.
Conséquence négative de tirer l’organisation vers le bas en donnant une définition à minima
de la dynamique de l’organisation. L’organisation prendra une autre attitude qui veut que les
nouvelles compétences apparaissent même si tous les Etats ne sont pas près : principe de
différenciation qui fait que tous les Etats ne sont pas opposables à ces nouvelles
compétences.
La différenciation apparait lors du rendez-vous de Maastricht qui est une révision en
profondeur du traité de Rome qui inaugure un recours assez massif à ce principe avec des
Etats qui veulent intégrer une politique sociale renforcée mais refus du Royaume-Uni. de
même, dans le cadre de l’Union politique créée par Maastricht, le Danemark obtient un statut
dérogatoire.
Il s’agit de mettre en exergue le fait que ce principe peut être mis en œuvre de
manière très différente. Cela se traduit par deux types d’approches.
C’est une technique juridique qui consiste à aménager au profit de l’Etat bénéficiaire
un régime juridique spécifique qui se traduira par la non-opposabilité à son égard des
obligations communautaires mises en œuvre par l’organisation. Ces techniques peuvent être
mises en place à la demande de l’Etat ou de l’organisation elle-même lorsqu’elle accueille un
nouvel Etat par exemple.
Par exemple : le régime dérogatoire sollicité et obtenu par le Royaume-Uni lors du
traité de Maastricht pour la politique sociale. Les 11 autres Etats veulent relancer la politique
sociale et signent donc entre eux un protocole additionnel qui n’est pas opposable au
Royaume-Uni. Au traité suivant (Amsterdam), le Royaume-Uni acceptera de s’engager vis-à-
vis de ce protocole. De même, le régime dérogatoire dont bénéficient le Royaume-Uni, le
Danemark et l’l’Irlande depuis le traité d’Amsterdam et qui touche à l’espace de sécurité et
de Justice.
Elles vont permettre aux Etats qui le souhaitent, et qui le peuvent, d’aller plus vite et
plus loin dans l’intégration. Ils vont pouvoir développer de nouvelles actions dans le cadre de
l’organisation qui se met au service des projets de ces Etats. Il s’agit de la constitution de
groupes pionniers dans le cadre de l’organisation.
Il existe d’autres techniques juridiques qui consistent à créer des coopérations
particulières qui échappent à l’organisation. Exemple de la constitution du groupe Schengen :
au départ initiative des Etats du BENELUX, de la France et de l’Allemagne de conclure un
accord par lequel ils suppriment toute une série de contrôles à leur frontière (accords de 1985
et 1990). Cela peut poser des problèmes à l’organisation, le « syndrome Schengen » qui est la
peur que ces développements hors Communauté puissent affaiblir l’organisation.
L’organisation a absorbé le système Schengen lors du traité d’Amsterdam.
Mécanisme juridique de la coopération renforcé qui est un mécanisme introduit par le
traité d’Amsterdam. Il s’agit de permettre, aux Etats qui le souhaitent, de créer un groupe
pionnier pour la réalisation d’objectifs et cette coopération est introduite à la fois dans le
traité de Rome et pour partie dans le traité de Maastricht. En revanche, le traité d’Amsterdam
n’autorise pas la création de coopération renforcée dans le domaine de la PESC. Il y a toute
sorte de conditions pour créer les coopérations et il y a un régime juridique différent selon
l’union politique ou économique mais des principes généraux communs applicables à
n’importe quelle coopération renforcée.
Le traité de Nice va autoriser les coopérations renforcées dans le domaine de la PESC
à l’exclusion des questions ayant des implications militaires. Cela signifie que le traité de Nice
autorise dans le domaine de la PESC mais pas dans celui de la PESD. Le traité de Lisbonne
l’autorise dans le domaine de la PESD. Conditions : 8 Etats membres à la coopération et il faut
apporter la preuve que le projet dont on est porteur ne peut être réalisé avec tous les Etats
(clause de dernier ressort).
L’union européenne a énormément tardé. Elle s’est dotée d’une politique étrangère
commune mais qui n’a pas fait disparaitre les politiques étrangères des Etats membres
contrairement à la confédération. Autres dissemblances :
– Le champ de compétence de l’UE est beaucoup plus large que
celui de la confédération qui se limite à la politique étrangère.
– La confédération ne peut pas être à l’origine d’un ordre juridique
commun.
Les juristes ont un terme pour qualifier cette situation qui consiste à dire que l’objet
sur lequel on s’intéresse ne peut pas être intégré aux modèles préexistants : modèle SUI
GENERIS. Ce modèle qui est celui de l’UE est un modèle unique en son genre.
Chapitre 5 :
L'ARCHITECTURE INSTITUTIONNELLE
ET PRINCIPALES REALISATIONS DE
L’UNION
Distinction entre les institutions de l’Union et les simples organes. Distinction
importante car les institutions ont un statut à part, très renforcé car ils ont une mission.
Depuis le traité d’Amsterdam, le Comité des régions est un organe qui veut devenir une
institution.
1) Sa composition:
1) Mode de fonctionnement:
Le Conseil n’est pas la pour négocier mais pour adopter les actes. En principe pas
débat car les textes ont déjà été préparés, négociés au sein du COREPER, sauf si il reste un
point à régler : la il est prévu un débat.
1) Le fonctionnement de la Commission.
L’évocation simplifiée des compétences de la Commission montre bien que c’est une
instance incontournable. La Commission joue un rôle dans différents niveaux de
responsabilité. Le raisonnement analogique qui consiste à comparer la Commission avec un
gouvernement d’Etat membre à ses limites. En effet, on s’aperçoit que cette instance que l’on
qualifie d’exécutif communautaire a, à la fois, des fonctions législatives, exécutives…
L’Assemblée parlementaire est partie de la CECA en 1951 avec un statut très limité. Il
n’a vocation à représenter les peuples européens.
Jusqu’en 1976, les membres sont choisis par les gouvernements des Etats membres.
– Le choix du scrutin à la proportionnelle (à l'exception du
Royaume Uni) : première en 1979.
– La diversité de mise en œuvre du scrutin à la proportionnelle: le
débat politique français. Chaque Etat est libre d’organiser
l’élection comme il l’entend. Cela donne donc lieu à des débats
comme en France.
Cette composition a été prévue dès le traité CECA. Au départ Cour unique puis l’Acte
unique de 1986 crée le TPI. Puis le traité de Nice prévoit que l’on puisse, au sein du Tribunal
de Petite instance, créer des Chambres juridictionnelles.
1) Attributions de la Cour
On peut considérer que c’est à la fois une Cour internationale, une Cour
constitutionnelle et elle exercerait sans doute des attributions de Cour administratives.
Première fonction juridictionnelle est celle prévue à l’article 300 du traité de Rome où
la Cour peut être saisie de la question de la comptabilité des accords, qui vont être conclus
avec des Etats, avec les différents traités.