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Institutions Européennes et

Communautaires
Introduction : Les organisations internationales sont arrivées plus tardivement que
les Etats (seulement au XIXème). Leur objet, au XIXème, est de régler des problèmes d’ordre
technique (l’Union Général des Postes en 1814 puis Union Postale universelle donc purement
technique). La première organisation internationale politique est la SDN (1918) mais pas
encore capable de parler d’organisation internationale à l’issue de la 1ère Guerre Mondiale.
Une organisation internationale est une association d’Etats qui va donner naissance à
une entité nouvelle dotée de la personnalité juridique internationale. Personnalité juridique
internationale capitale pour montrer que c’est une organisation internationale. Il faut les
distinguer des ONG qui ne sont pas des organisations internationales car c’est une association
de personnes (physiques ou morales), et non d’Etats, appartenant à des nationalités
différentes. De plus, les ONG ne sont pas dotées de la personnalité juridique internationale.
Elles ont une personnalité juridique de Droit interne. L’ONG est peut être un acteur de la
scène international mais n’est jamais un sujet juridique de la société internationale. Seules les
organisations internationales ont la double casquette de sujet et d’acteur.
Il y a beaucoup d’organisations internationales très hétérogènes et en fort
développement. On est donc tentés de créer des typologies. 2 classifications :
– Organisations à vocation régionale/universelle
– Organisations dites classique/celles cites supranationales de
coopération intégrée.

Une organisation classique postule le strict respect de la souveraineté de l’Etat


membre. Cela se traduit par le non pouvoir pour l’organisation d’adopter des actes
juridiquement contraignants pour les Etats partis. Si on lui reconnait ce pouvoir, ces décisions
ne s’appliquent que si chaque Etat y a consenti donc forcément adopté à l’unanimité.
Le modèle de coopération intégré est un modèle dans lequel les Etats partis ont
transféré des compétences pour que l’organisation puisse adopter, à la majorité, des actes
juridiques contraignants à leur égard. Des organisations très classiques peuvent, dans
certains cas, prendre des décisions juridiques contraignantes sans l’accord de tout les Etats.
Et, en réalité, le modèle supranational n’existe pas à l’état pur.

Exemple d’organisations européennes qui ne seront pas vu en cours :

– BENELUX qui est une OIG de type classique


réunissant 3 Etats. Elle est créée en 1921 avec une union
économique entre la Belgique et le Luxembourg. En 1944, le
Pays-Bas intègre cette organisation qui approfondie ses
compétences et donc ses objectifs. Une union douanière est
créée (diminution des droits de douane, construction d’un front
commun pour les exportations et les importations…). En 1958,
les trois partenaires concluent un nouvel accord et créent un
marché commun (suppression des droits de douanes…). C’est la
mise en place d’un mécanisme identique à celui de la C.E.E. Le
Traité de Rome pose le principe de la compatibilité entre
organismes régionaux plus restreints et C.E.E. Le BENELUX
développe des activités économiques et commerciales. Il s’agit
également d’une structure de rencontre.
– Conseil Nordique créé en 1952. Il regroupe d’abord
le Danemark, la Norvège, la Suède et l’Islande puis sera rejoint
par la Finlande. En effet, la frontière avec l’URSS de la Finlande
l’a obligé a passé des accords pour rester indépendant. Le fait
d’intégrer une organisation européenne aurait pu donc être pris
comme une menace par l’URSS. Le Conseil Nordique est une
organisation qui n’a pas de champ de compétence important, elle
ne sert que pour la concertation.
– C.E.I : (Communautés des Etats Indépendants) Elle
est créée le 8 décembre 1991 par 3 républiques de l’URSS :
Russie, Biélorussie et Ukraine. Conférence de MINSK qui dissout
en plus l’URSS. 21 décembre 1991, traité d’Alma-Ata avec
certains pays de l’ex URSS. Regroupe les pays du Caucase sans
la Géorgie et d’autres pays de l’ex URSS. La Géorgie l’intègre en
1993. Il y a un Conseil de Chefs d’Etat et un Conseil des
Ministres. En son sein sont signés des accords tels que sur la
puissance nucléaire soviétique et sa répartition entre la Russie,
l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan. Il y a une instance de
commandement unique des forces nucléaires stratégiques. La
CEI est une enceinte souple de coopération multilatérale au sein
de laquelle il y a des accords entre tous les pays ou simplement
entre certains pays. Elle est conçue comme une instance de
coopération au départ. Cette coopération sévit essentiellement
dans deux domaines :
 Organisation du Traité de Sécurité Collective :
En 1999, on s’interroge sur le traité de
Tachkent et certains Etats choisissent de
prolonger ce traité dans leurs relations
mutuelles par la signature d’un protocole qui
prolonge le traité de 5 ans. D’autres se
retirent, notamment des Etats ayant des
mauvaises relations avec la Russie comme
l’Azerbaïdjan, la Géorgie… En octobre 2002,
un certain nombre d’Etats signe un nouveau
traité avec l’essentiel du contenu de l’ancien
traité de Tachkent mais en fait une
organisation dotée de la personnalité
juridique. Cette organisation fonctionne
depuis septembre 2003 et regroupe la Russie,
la Biélorussie, l’Arménie… Statut officiel
d’association à l’assemblée générale des
Nations Unies. Depuis mais 2007, discussions
ouvertes sur la question de savoir si l’Iran ne
pourrait pas rejoindre cette organisation en
tant que pays n’étant pas membre de l’ex
URSS.
 EURASEC : 1996 : traité sur l’intégration
approfondie dans les sphères économique et
humanitaire signée entre les pays ayant déjà
ratifié l’union douanière de la CEI. En 1999,
accord sur l’Union douanière et l’espace
commun. A partir de 2000, les Etats membres
de la CEI s’interrogent sur la manière de
relancer leur coopération économique.
Création de l’EURASEC en 2004 qui est une
véritable organisation internationale qui se
veut le pendant des organisations régionales
qui existent. Objectif de créer un espace
économique unifié et il y a une relance de la
coopération économique dans le cadre de
cette organisation qui s’est dotée d’une série
d’objectifs économiques (lutte contre la
contrebande, marché commun de l’énergie,
des transports, égalité des droits dans
l’éducation et la santé entre les citoyens…).
Le bilan de la CEI est plutôt mitigé. En effet, sur 173 accords signés, seulement 8 ont pu
entrer en vigueur car seulement 8 ont obtenu la ratification de l’ensemble des Etats
concernés. Ensuite, c’est plus de 1000 documents de coopération qui ont vu le jour mais seule
une dizaine a eu une partie effective. Certains Etats pensent que cette instance ne suffit pas
et qu’il faut plus. D’autres Etats l’ont quitté ou menacent de le faire. Ainsi, début 2005 le
Turkménistan part puis revient mais avec cette fois un statut d’associé. En aout 2008, la
Géorgie quitte la CEI pour protester contre l’invasion de leur territoire par les russes. La
Géorgie reçoit le soutien des USA.
– Conseil Baltique : créé en mars 1992 lors d’une
réunion à Copenhague entre 7 pays ayant la mer Baltique en
point commun (Etats Baltes, Allemagne, Pologne, Suède,
Finlande, Danemark, Norvège et la Russie). C’est une
conséquence de la chute de l’empire soviétique mais rassemble
des Etats issus des ex blocs de l’Ouest et de l’Est. Structure
légère avec pour mission de partir de cette richesse commune
(mer Baltique) pour organiser dans cet espace une coopération
des Etats dans les domaines des communications, des transports,
de l’environnement et de l’économie. En réalité, cette
organisation va aussi, et surtout, servir de cellule d’accueil, de
parrainage des Etats occidentaux qui font déjà parti de l’UE et qui
vont développer des coopérations avec des Etats qui, pour
certains, veulent absolument entrer dans l’UE et les aider dans
leur transition économique et politique.
– Zone de coopération économique de la Mer Noire :
Créée également grâce à la dissolution de l’URSS et nait en juin
1992 à Istanbul. Elle est composée d’Etats riverains de la Mer
Noire et issus du démantèlement de l’URSS (Arménie, Moldavie,
Azerbaïdjan, Ukraine, Russie) ainsi que la Grèce, la Turquie et 3
Etats d’Europe centrale (Roumanie, Bulgarie, Albanie). Cadre de
coopération très souple qui ne constitue pas encore une
organisation internationale mais une instance. Elle est très peu
institutionnalisée, n’a pas de siège et l’essentiel de son
fonctionnement institutionnel repose sur des réunions régulières
(une fois par an environ) entre les Ministres des Affaires
Etrangères. Le principe est d’établir une coopération économique
avec pour objectif idéal une zone de libre échange. On ne se
donne pas comme objectif de mettre en place un marché
commun comme l’UE mais il s’agit de réfléchir à des modalités
d’intégration économique au niveau des productions et pas au
niveau des marchés.
– L’Accord de Libre Echange Centre Européen :
(ALECE) A l’ origine, on trouve une initiative de 3 Etats qui se
réunissent à Višegrad (Pologne, Hongrie et Tchécoslovaquie). Les
Etats fondateurs ont quitté cette instance car ils ont rejoint l’UE
ce qui était leur objectif premier. Aujourd’hui, Albanie,
Macédoine, Bosnie Herzégovine, Serbie, Croatie, Monténégro, le
Kosovo et la Moldavie. Il s’agit de mettre en place une
coopération économique inspirée du modèle de l’UE. En effet,
elle a commencé par une suppression de certains droits de
douane, puis, l’année suivante, calendrier de désarmement
tarifaire (réduction des taxes sur des produits industriels). En
1997, accord pour appliquer ce type de facilités, y compris sur les
produits jusqu’à maintenant exclus (aciers, textiles…). On
cherche à créer une intégration économique régionale et on
s’habitue à des instruments omniprésents dans la communauté.
– GUAN : (Organisation pour la Démocratie et le
Développement). Elle nait en 1996 entre 3 Etats qui seront
ultérieurement rejoints par d’autres. D’abord, Géorgie, Ukraine et
Azerbaïdjan. Organisation créée pour s’unir afin de gérer le
voisinage difficile avec la Russie qualifiée d’organisation
« antirusse ». Défiance vis-à-vis de la Russie au niveau
économique et politique. En effet, la Russie pratique le principe
de l’étranger propre (n’accepte pas de menaces importante dans
les Etats proches). Ensuite, il y a des guerres commerciales entre
ces pays dans le cadre de la transition économique qui passent
de l’économie d’Etat à l’économie de marché. Les relations liées
à la production énergétique posent également problème.
Certains Etats sont en situation de dépendance mais d’autres non
comme l’Azerbaïdjan qui a du pétrole. D’un point de vue
politique, certains de ces Etats (Géorgie et Azerbaïdjan)
connaissent des conflits gelés à cause de régions qui
revendiquent leur indépendance s’appuyant sur des populations
issus du peuple russe donc soutient de la Russie. Donc objectif de
présenter un front uni par rapport à ce dossier sensible. La
structure institutionnelle est très simplifiée avec un Conseil et un
secrétariat. Le GUAN bénéficie du soutient des USA.

Chapitre 1 :
Les grandes étapes historiques du
régionalisme Européen
La date de 1989 marque une césure en inaugurant la chute du Mur de Berlin, la chute
de l’URSS. La construction européenne s’est inscrite, jusqu’à cette date, suivant une logique
des blocs. A partir de 1989, l’Europe s’attèle à la mission de recomposition du continent
européen avec le Pan européanisme qui est l’idée de trouver des organisations permettant de
rassembler les pays européens.

Section 1 : La Construction européenne et les


développements du régionalisme européen
s'inscrivent dans la logique des blocs. (1945-1991)
Première grande période avec plusieurs grandes étapes. La première est celle de la
Guerre Froide qui caractérise l’histoire de 1947 à 1955. En 1955, nouvelle période avec les
deux blocs qui s’installent dans la division, prennent leurs marques en évitant de s’affronter
directement. Enfin, de 1973 à 1989, la Détente dans l’affrontement idéologique mais aussi la
période de grandes mutations économiques.

I - La guerre froide entre l'obsession sécuritaire et les


premières querelles idéologiques sur l'unité européenne
(1947-1955)
Plusieurs phénomènes dont l’obsession sécuritaire. Ensuite, au delà de cette
recherche de la sécurité, la construction de l’Europe est aussi caractérisée par une grande
interrogation sur le type d’organisation convenant le mieux au continent européen. Question
du modèle d’organisation intergouvernementale à utiliser.
A) Le régionalisme européen et l’obsession sécuritaire

1) Construction européenne et idéologie euro-atlantique


La construction européenne va se faire à partir de l’idéologie Euro-Atlantique qui est
l’idée d’une union de certains Etats européens et la grande puissance européenne. Idée selon
laquelle l’Europe ne peut se construire sans les USA qui sont doublement nécessaires :
– Protection contre l’hégémonie soviétique qui s’est installée en
Europe Centrale et Orientale.
– Relever économiquement les Etats européens complètement
ruinés par la Guerre. C’est une priorité économique et
stratégique.

Cette double emprise américaine entrainera la création de deux organisations :

a) Une initiative américaine directement sécuritaire :L’OTAN

Créée dans un contexte de la prise de conscience du risque que fait peser sur la
sécurité des Etats européens l’hégémonie soviétique. L’URSS est l’Etat qui réalise la seule
extension territoriale à la sortie du 2nd conflit mondial en annexant 22 millions d’habitants
supplémentaires (Etats Baltes, une grande partie de la Roumanie…). L’Empire soviétique
étend également son influence sur des Etats qu’elle n’annexe pas mais qu’elle fait basculer
dans le communisme. Les USA ont pris conscience de cette menace. Discours de Truman, en
1947, est une invitation faite aux élites politiques de renoncer à l’isolationnisme américain. Ce
discours est un plaidoyer de la nécessaire intervention des USA dans les affaires
internationales contre « l’hydre » soviétique. Truman dit qu’il ne se faut pas se replier sur eux
mais il faut soutenir notamment les libéraux dans toutes ces guerres qui les opposent au
communisme à l’intérieur de leurs Etats. Suite à ce discours de Truman, le congrès américain
fait le choix de suivre ces lignes directrices. En juin 1948 est adoptée au Sénat la résolution
VAN DEN BERG qui autorise l’exécutif à participer à une alliance militaire défensive alors
même que l’on n’est pas en temps de guerre. Nait ainsi une négociation entre 5 Etats
européens fondateurs de l’Union occidentale de 1948, les USA et le Canada. Cette négociation
s’élargit ensuite à d’autres Etats et aboutit par la signature d’un traité en avril 1949. Le 4 avril
1949 est signé la Pacte de Washington donnant naissance au Traité de l’Atlantique Nord qui
est une alliance militaire et politique. Elle garantie deux types de protection : une assistance
en cas d’agression et une coopération mutuelle dans le champ politique où l’on se consulte
sur les grands dossiers de politique étrangère. Ce premier texte ne prévoit pas d’architecture
institutionnelle très développée. C’est plutôt une sorte de conférence diplomatique avec des
réunions régulières au niveau ministériel. Ce n’est pas encore l’OTAN.
Le pacte d’Ottawa, en septembre 1951, instaure un véritable organisation avec la
personnalité morale et que l’on dote de toute une série d’institutions politiques et militaires.

b) une initiative américaine indirectement sécuritaire : la recherche de la


stabilité par le relèvement économique: l'OECE

Organisation Européenne de Coopération Economique. Le 5 juin 1947, Marshall fait un


discours qui comporte un plan de redressement économique pour l’Europe : c’est le plan
Marshall en 1947. Les USA ont autant besoin de ce redressement que les pays européens eux-
mêmes car ils prônent une économie libérale et une libéralisation des échanges qui bute sur
les économies d’Etat des pays de l’URSS.
Derrière cette offre économique se profilent un objectif politique : empêcher le
développement du communisme nourrit par le marasme économique.
Le plan Marshall consiste en une offre économique aux européens occidentaux mais
de l’autre bloc également. Les USA souhaitent que, pour gérer cette manne financière, les
Etats bénéficiaires s’organisent. L’enveloppe offerte est une enveloppe globale. Autre élément
important, trois mois après le discours du président Truman, ce plan tend à atténuer l’effet
très anticommuniste du discours. Mais, cette offre est habile car elle met l’URSS et ses alliés
au pied du mur. C’est une espèce de cheval de Troie de la doctrine libérale pour les
soviétiques donc il y a un refus de l’URSS entrainant, de force, un refus de tout les Etats
d’influence soviétique. Ce refus va précipiter la division de l’Europe en deux blocs et
hypothéquer le développement économique du bloc de l’Est. Le plan Marshall va, en effet,
provoquer le redressement spectaculaire des économies de l’Europe de l’Ouest.
L’OECE est créée en avril 1948 et rassemble 18 Etats, y compris l’Allemagne mais tous
européens. En 1960, cette organisation est remplacée par l’OCDE intégrant les USA.

1) Une réflexion propre aux européens sur leur sécurité : du traité de


Dunkerque (1947), à la création de l'Union occidentale (UO) (1948)
réformée en Union de l'Europe occidentale (UEO) (1954)

Au départ, le Traité de Dunkerque en 1947 entre la France et le Royaume-Uni est une


alliance militaire défensive. Il prévoit l’assistance en cas d’agression mais agression de
l’Allemagne uniquement. En effet, l’URSS n’apparait pas encore comme une menace. La
question de l’Allemagne qui est administrée par 4 Nations se pose. Du côté des 3 Alliés, on
retrouve les « Faucons » (France) pour le désarmement et la paiement des réparations et les
« Colombes » (USA, Royaume-Uni) favorables au réarmement pour pouvoir contrer un conflit
futur en Corée par exemple.
Mais, la France finit par se laisser convaincre par l’analyse anglo-saxonne et celle de
se tourner vers la décision d’allier le trois zones d’occupations en vue de créer un régime
commun. Cela prend de court l’URSS d’où le blocus de Berlin en juin 1948 pendant quasiment
1 an. Blocus qui est un échec car création du « pont aérien ».
En mars 1948, il y a un nouveau Traité, celui de Bruxelles avec une extension aux
pays du BENELUX et une extension matérielle avec l’idée d’assistance en cas d’agression
venant de n’importe quelle Nation. Suite à ce Traité, c’est la création de l’Union Occidentale.
En 1954, elle devient l’Union de l’Europe Occidentale suite aux accords de Paris qui y
incorporent l’Allemagne.

A) La recherche de l'unité européenne pour le


rapprochement des États de l'Europe occidentale
dominée par les querelles idéologiques

Congrès de la Haye en mai 1948. Ce ne sont pas les Etats qui se réunissent mais des
militants qui se sont donnés pour objectif de promouvoir l’unité européenne par la création
d’organisations régionales. Il y a deux camps qui s’affrontent :
– Les fédéralistes : avec pour leader la France
– Les inter gouvernementalistes : avec pour leader le Royaume-Uni

Ces deux modèles s’affrontent et on constate que vont être créées des organisations
nouvelles dont certaines se réclament du modèle classique et certaines du modèle supra
national.

1) La création du Conseil de l'Europe (1949) et le triomphe de la


logique intergouvernementale

Il est créé en 1949. C’est la première organisation européenne à vocation politique.


Pour la première fois, c’est une organisation qui subordonne l’adhésion au respect de
conditions politiques. On parle de Triptyque avec le respect de la démocratie, le respect de
l’Etat de Droit et le respect des Droits de l’Homme. C’est une organisation de type classique
avec dix Etats fondateurs représentatifs des différents modèles. Il n’y a aucune place pour
une idée de supra nationalité, du transfert de compétence. Mais on introduit quand même une
Assemblée de Parlementaires.

2) La méthode supranationale entre le succès et l’échec : de la


CECA à la CED
C’est la preuve de la montée du modèle supra national. Elle est créée en 1951 par le
Traité de Paris de 18 avril 1951. Il y a une réflexion de la France mais fortement sous
influence américaine. Les deux industries concernées sont incontournables pour se faire la
Guerre donc proposition de coopération aux allemands pour créer une communauté, un
marché commun. Discours du 9 mai 1959, déclaration Schuman longtemps préparée par le
commissaire au Plan : Jean Monet. Il s’agit de proposer aux allemands la constitution de ce
marché commun. Cette proposition française est accueillie chaleureusement par le chancelier
Adenauer. Le Royaume-Uni refuse car le projet est tout à fait nouveau et le Royaume-Uni ne
souhaite pas y participer. En revanche quatre autres Etats rejoignent : BENELUX et Italie. On
essaye d’étendre le modèle et on propose de créer une deuxième communauté avec, pour
point de départ, une union politique assortie d’une politique de défense assortie d’une armée
européenne commune car en juin 1950 a éclaté la guerre de Corée. Les américains souhaitent
donc le réarmement allemand pour la resituer dans le bloc occidental mais ce projet
américain a du mal à passer en Europe. La CED sera un projet imaginé pour éviter un
réarmement direct de l’Allemagne en encadrant ce réarmement. 5 Etats ratifient le traité de
la CED mais pas la France car c’est une atteinte à la souveraineté française car la France a
déjà reconstitué son armée mais pas l’Allemagne. C’est Pierre Mendes-France qui se présente
devant le Parlement pour signifier qu’il refuse la ratification de la CED.

II – L’installation de la division entre l’affirmation


du bloc communiste et le renforcement de la
construction économique de l’Europe Occidentale
(1955 – 1973)
En 1955, l’OTAN accueille L’Allemagne de l’Ouest et cela achève la division du
continent européen en deux blocs.
A) L’organisation de l’Europe communiste en écho
à celle de l’Europe Occidentale

1) Le Conseil d’assistance économique mutuelle


(COMECOM) « décalque » de l’OEGE (1949)

Conseil d’assistance économique mutuelle. En janvier 1949, quelques mois après


l’OECE. Les méthodes de ces deux organisations s’opposent en de nombreux points. D’abord,
contrairement aux USA qui ne sont pas membres de l’OECE, l’URSS est membre du COMECOM
car elle a été ruinée par la Guerre. L’URSS va se reconstruire en démontant des usines dans
les Etats alliés. L’organisation mettra beaucoup de temps à se mettre en place et commence
à fonctionner que vers les années 1954. Les doctrines économiques sont opposées : l’OECE
prône la logique de l’économie libérale (ouverture des frontières, multilatéralisation des
échanges…), le COMECOM a comme grand principe la division socialiste du travail avec la
mise en place d’économies d’Etat très repliées sur elles même, fonctionnant en autarcie de la
grande famille communiste, favorisant les industries de base (sidérurgie, chimie…). Le
COMECOM affiche un multilatéralisme entre les Etats membres mais ce n’est qu’une
apparence et il y a plutôt un maillage de l’économie qui repose sur une relation bilatéral entre
l’URSS et les pays communistes. Emprise économique écrasant de l’URSS avec peu
d’ouverture sur le commerce extérieur.
Le bloc communiste reste un in commercial. Ce bloc ne réalise qu’à peine 10% des
échanges commerciaux mondiaux. Cette organisation n’a pas survécu à la chute du
communisme est sa mort sera en juin 1991.

2) Le Pacte de Varsovie (1955) « décalque » de

l’Alliance Atlantique
C’est la réplique communiste de l’OTAN et elle est créée en mai 1955. C’est l’entrée
de l’Allemagne dans l’OTAN qui pousse la création de ce pacte. Le point commun est la
sécurité collective en cas d’agressions. Le rôle de l’URSS dans ce pacte est beaucoup plus
considérable que le rôle des USA dans l’OTAN car l’essentiel du potentiel militaire est
soviétique et l’URSS refuse que ses alliés deviennent des puissances nucléaires. Il existe un
commandement unifié mais les unités des autres Etats européens relèvent directement des
structures de commandement de l’URSS. Du point de vue politique, ce pacte sert de
réceptacle à la doctrine de la souveraineté limitée (doctrine BREJNEV). Cette doctrine repose
sur l’idée qu’il y a un noyau dur du communisme qu’il revient de défendre en cas d’atteinte
portée par l’un des membres du pacte. Si remise en cause d’un élément du noyau dur, il y a
un devoir d’intervention de l’URSS. Les éléments du noyau dur auxquels il est interdit de
porter atteinte sont le monopartisme de l’Etat et le monolithisme du parti (une fois que la
décision du parti est prise, plus aucune place pour le moindre commentaire sur cette
décision). En 1956, le secrétaire du PC Hongrois, NAGY, annonce l’organisation d’élections
libres, ce qui entraine l’intervention des troupes soviétiques à Budapest. Cette organisation ne
survit pas non plus à la chute du bloc soviétique et est dissout le 1er juillet 1991.

A)Le renforcement de la construction économique


du bloc occidental

1) L’évolution de l’OECE en OCDE (1960)

Il y a une évolution de l’OECE qui devient l’OCDE avec l’entrée des USA. L’objet
principal de cette organisation n’a plus le même intérêt car l’aide Marshall s’est achevée et le
relèvement économique est achevé. Dès les années 1958 se pose la question du
prolongement des collaborations économiques mutuelles. L’OCDE constitue l’aboutissement
de cette réflexion selon laquelle les européens doivent coopérer dans des organisations de
type classique. Au regard de ce nouveau contexte, il faut de nouvelles instances et sera donc
créée l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique). La référence à
l’Europe a disparu car on a besoin de grandes puissances économique donc entrée des USA et
du Canada. La création de l’OCDE a permis d’éviter un affrontement permanent entre les
deux modèles d’organisation internationale car les débats entamés entre 1956 et 1958 avait
fait constaté que laisser les européens entre eux ne mènerait vers aucune solution.

2) L’approfondissement, au delà des premières crises,


de la construction communautaire

a) L’approfondissement par l’extension du champ de la


coopération et l’élargissement à des nouveaux Etats

Approfondissement géographique d’abord. Deux nouvelles communautés


apparaissent avec des Traités signés à Rome en 1957. Le système contiendra donc 3
communautés.
D’abord la Communauté Européenne de l’Energie Atomique (ou EURATOME) qui
trouve sa source dans un traité et qui organise un marché commun de l’énergie atomique et
une coopération dans le domaine d l’utilisation de l’énergie atomique à des fins civiles.
Ensuite, la troisième communauté (deuxième de 1957) est la CEE qui, aujourd’hui, est
la communauté qui va développer de manière extraordinaire. Deux bases à la CEE avec la
création d’un marché commun couvrant toutes les productions et le développement de
politiques communes. Le Traité de Rome crée des politiques communes comme la politique
agricole, la politique commerciale… la création de la CEE est un élément fondamental dans
l’histoire de la construction communautaire. On passe de 6 à 9 Etats membres avec l’entrée
du Royaume-Uni.
En 1961-1962, première crise avec l’échec des plans Fouchet qui devaient réfléchir à
une union politique. On revient sur ce très vieux dossier qui fut un échec en 1954 avec la CED.
Etre capable de développer des coopérations dans les domaines de la politique étrangère, de
la défense… c’est encore un échec, d’abord en novembre 1961 avec un premier plan, puis
échec du deuxième en janvier 1962 car les Etats n’arrivent pas à se mettre d’accord. Il y a la
récusation du modèle supra national.
Deuxième crise, en 1973, le Royaume-Uni rentre dans la CEE après deux négociations
échouées avec la France du général qui ne veut pas des britanniques.
Enfin, épisode de la crise de la chaise vide en 1965 qui trouve son issu dans le
compromis du Luxembourg. La France, mécontente des développements de la construction
communautaire, la France décide donc de refuser de siéger au Conseil.

b) Les premières « crises de croissance » communautaires

C’est une organisation qui trouve son origine dans le Traité de Stockholm en 1960 sur
l’initiative de la Grande Bretagne. Coopération économique que la Grande Bretagne veut
développer come contre modèle à la CEE. Il y a une tentative de proposer à des non membres
de la CEE une organisation dont elle pense qu’elle pourra prendre le dessus sur la CEE. Cette
organisation consiste à créer entre les partenaires une zone le libre échange. Le marché
commun, lui, repose sur un principe de libre circulation mais pas seulement des marchandises
(personnes, services et capitaux en plus). Le marché commun se caractérise par la
suppression des obstacles (tarifaires pour les marchandises) mais aussi par un transfert de la
souveraineté douanière vers la CEE avec un tarif extérieur commun. Dans le cadre de l’AELE,
il n’y a pas de transfert de la souveraineté douanière. Il y a la confédération Helvétique, le
Royaume-Uni et les pays Scandinaves. En 1992, grand Traité de coopération avec la CEE qui
est l’espace économique européen (EEE) avec l’accord de Porto.

III- L’Europe entre la Détente Est/Ouest et la


mondialisation accélérée de l’économie
A)L'émergence, au delà de la division Est/Ouest
d'une première tentative de pan européanisme:
la CSCE
A l’initiative de certains Etats s’amorce une certaine Détente. Le chancelier Willy
Brandt prend des initiatives d’ouverture vis-à-vis d’Etats de l’Est. Ces politiques inaugurent un
virage visant à promouvoir un dialogue entre les deux blocs en Europe. Idée d’un dialogue
possible et souhaitable. L’empire soviétique est un peu embué dans sa politique hégémonique
qui implique une course à l’armement et une aide massive dans les pays en développement
pour promouvoir le communisme mais manque de moyens donc essoufflement. En face,
relatif dynamisme économique de l’Occident. Cette nouvelle instance doit beaucoup à
l’initiative soviétique mais n’est une organisation internationale.

1) Une initiative soviétique

C’est un acte majeur de la politique étrangère soviétique après la mort de Staline en


1953. Envi de créer une instance qui puisse regrouper tout les européens dans une seule et
même instance. Il s’agirait de réaliser une sorte de droit de regard sur les politiques du bloc
Ouest mais aussi dépasser un certain nombre de contraintes et d’obtenir une sorte de gel de
la situation du continent européen avec la reconnaissance des modifications de frontière. Il
s’agit de parachever et de consacrer l’existence du glacis soviétique, la ceinture de sécurité
que composent les Etats Satellites. En 1972, le projet lancé par l’URSS commence à prendre
forme après l’obtention de garanties de la part des occidentaux en contre partie du partage
de l’Europe en deux zones d’influence. D’abord des garanties sur le statut de Berlin, le
désarmement conventionnel. S’ouvrent les négociations NPFR.
Une grande conférence s’ouvre à Helsinki en juillet 1973 qui durera plus de deux ans.
Cette grande négociation se clôture par un acte qui est l’Acte final d’Helsinki. Il s’agit d’une
déclaration finale solennelle qui est regardée comme l’acte fondateur de cette nouvelle
instance qui n’en peut pas être qualifiée d’organisation.

2) La CSCE n’est pas une véritable organisation internationale

L’acte fondateur n’est pas un Traité au sens classique, juridique du terme. Ce n’est
pas un traité car il ne comporte pas d’obligation à la charge des parties. C’est un Gentleman
Agreement qui est un accord non constitutif d’une véritable obligation juridique. Ensuite, la
CSCE ne dispose pas de la personnalité juridique. L’organisation internationale se caractérise
par une institutionnalisation, une création d’organes permanents. L’acte final d’Helsinki ne
prévoit pas la création d’organes permanents malgré le souhait marqué de l’URSS, refus des
occidentaux. Cette forme de pérennisation que constitue la création d’organes permanents
sera arrêtée lors d’un sommet de la CSCE à Paris en 1990.
La CSCE est une instance diplomatique, une instance de rencontre temporaire mais
assez systématique, d’une durée assez longue. C’est un processus permanent de négociations
multiformes qui englobent différents secteurs. On va se mettre à parler d’une corbeille car
l’acte final d’Helsinki est une corbeille de négociations. On parle beaucoup de la 3ème corbeille
qui est la négociation sur la problématique « respect des Droits de l’Homme ». Ce processus
évolue dans un sens qui n’est pas celui des objectifs poursuivis par l’URSS.

3) La CSCE, conçue comme un processus de « statu quo » s’avèrera


en réalité un processus dynamique

10 principes à Helsinki (décalogue) :


– Inviolabilité des frontières (interdiction de remise en cause des
frontières héritées de la 2nde Guerre Mondiale)
– Condamnation du recours à la force
– Egalité souveraine des Etats qui est un principe incontournable
du Droit international.
– Principe de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats.

L’instance mise en place st une instance multilatérale où chaque Etat arrive avec sa
conception et cela va conduire aux jeux d’alliances concrétisée par la forme des initiatives de
chaque Etat membre et, pour certains, dépasser la notion de blocs. Le facteur essentiel est la
« 3ème corbeille » qui est l’acceptation par l’URSS de faire de la question des Droits de
l’Homme une question internationale susceptible de faire l’objet de discussions
internationales, de négociations internationales. Bon nombre d’Etat développait la question
suivante : les Droits de l’Homme sont une affaire interne à laquelle on doit appliquer la charte
de l’ONU selon laquelle la question des Droits de l’Homme ne peut pas faire l’objet de
discussions internationales mais qu’au niveau national. Il y a une multiplication d’ONG dans
les Etats communiste pour promouvoir les Droits de l’Homme.

A)La mondialisation accélérée de l'économie


conduit les Communautés Européennes à
chercher un second souffle
1) Le dur apprentissage de l’élargissement pour la cohésion de
l’Union économique

Les fondateurs au nombre de 6 vont découvrir que leurs projets peuvent intéresser
d’autres Etats. Le premier élargissement est celui intégrant le Royaume-Uni pourtant hostiles
à cette construction communautaire. En 1973, Royaume-Uni, Irlande et Danemark intègrent la
CEE. A partir de ce moment là, le système communautaire va tout faire pour imposer son idée
de l’union économique. Principe de juste retour du Royaume-Uni qui calcule ce que lui coute
et ce que lui rapporte l’union. En cas de déséquilibre, cela ne va pas pour Margareth
Thatcher.la PAC, par exemple, coute plus cher qu’elle ne rapporte au Royaume-Uni car elle a
construit son commerce avec la Common Law. S’appuyant sur cet argument de contributeur
net, le Royaume-Uni demande à recevoir une contre partie. Dès le budget de 1975, on prévoit
un mécanisme correcteur à leur bénéfice qui devait être provisoire mais qui est toujours en
activité aujourd’hui.
Le deuxième élargissement avec la Grèce en 1980 et, en 1986, l’Espagne et le
Portugal. Pas sans conséquence car il introduit une forme de tiers mondialisation qui constitue
un groupe uni pour demander des revendications aux riches pour rattraper leur retard
économique.
Le marché commun constitue une pierre angulaire. Mais il y a des obstacles nouveaux
comme ceux liés à l’absence d’harmonisation technique. Une importante étude va être
exercée par la commission à laquelle on va demander d’identifier tous les obstacles.
Le bilan sera un bilan pragmatique qui va entrainer une grande révision : l’Acte Unique
de 1986 qui met en place, dans le Traité de Rome, une série de nouvelles règles pour passer à
l’économie unique, commune. Ce projet consiste à poser par écrit des mécanismes de l’union
politique. Mise en place dans les 70’S sur la base d’un rapport d’Avignon. A l’origine,
coopération dans le domaine de la politique étrangère à savoir que ces mécanismes sont
construits en dehors de la CEE. Il y a un Conseil des ministres dans le cadre de la CPE
(Coopération Politique Européenne). En 1992, le Traité de Maastricht réunit cette coopération
économique et politique.

Section 2 : La recomposition du territoire


européen dans l’ après Guerre Froide rend
nécessaire la reformulation du régionalisme
européen (1991 – 2003)

I – Le réaménagement du système de sécurité occidental


entre la réorganisation des alliances et la relance du pan
européanisme

A) La nécessaire réforme des institutions de Défense et de


sécurité militaire

1) La réforme du système euro-atlantique et les nouvelles


relations de l’OTAN avec le bloc Oriental

Ce réaménagement du système de sécurité collective intéresse aussi bien les relations


entre les Etats membres mais également l’éventuelle ouverture de cette organisation aux
anciens ennemis. Parmi ces anciens ennemis, la Russie sort du lot.
Le réaménagement interne obéit à un certain nombre de considérations. Il est
important de définir un nouveau concept stratégique. Ensuite, une réflexion sur la mission de
l’Alliance. Elle a toujours eu pour mission la protection contre le bloc Oriental il faut donc
changer. Cette organisation a pour caractéristique de réunir des européens et des américains
et se pose donc la question de savoir s’il n’y a pas des situations qui visent exclusivement les
intérêts européen et où il apparait utile que les européens puissent utiliser les moyens de
l’organisation sans intervention des USA. Politique d’élargissement à développer mais cela
n’est pas simple et la politique d’élargissement est très largement conditionnée par la
perception qu’en a la Russie.
– La modification du concept stratégique est lentement construite
à travers des sommets européens. A Rome, en 1991, apparait le
nouveau concept stratégique pour l’Europe qui est une réflexion
sur les nouvelles menaces et les réponses possibles, les priorités.
Cela implique une réflexion en profondeur. L’OTAN travaille en ce
moment sur un nouveau concept stratégique fiable puisque les
menaces évoluent constamment.
– L’extension des missions de l’alliance aux opérations de maintien
de la paix Oslo en juin 1992, qui prend la décision de définir
géographiquement l’agression pour l’utilisation des forces en
dehors des Etats membres. Reconfiguration complète des
missions de l’organisation.
– Le développement de l’identité européenne de défense et de
sécurité : si les américains considèrent qu’ils ne sont pas
impliqués, question de l’utilisation de l’organisation par les
européens. Le problème se pose avec les premières crises aux
portes des Etats de l’alliance : crises Yougoslaves (1991), le
conflit croate avec la Serbie, guerre du Kosovo. On constate que,
dans certains cas, les européens disent d’y aller et les américains
refusent.
– Les réformes des commandements militaires intégrés : il n’y a
plus que deux commandements intégrés au lieu de cinq. L’une
des conséquences du retour de la France dans l’OTAN est qu’elle
a obtenu le commandement militaire d’un des deux
commandements (celui du Northfolk).
– L’élargissement de l’OTAN à de nouveaux Etats membres issus
de l’Europe centrale :
 L’élargissement décidé au sommet de
Madrid de 1997 : (Pologne, Hongrie, République Tchèque)
 L’élargissement décidé au sommet de Prague
de 2002 et le premier sommet à 26 Etats
membres à Istanbul (Bulgarie, les trois Etats
Baltes, Roumanie, Slovaquie, Slovénie).
 Sommet de Bucarest en 2008 avec l’entrée de
l’Albanie et de la Croatie.

a) l'ouverture de nouvelles relations avec les pays de l'Est (COCONA


et PPP)

- la création en 1991 du Conseil de


coopération nord atlantique (COCONA) et sa transformation en 1997 en Conseil de
partenariat euro atlantique (CPEA).
- la création en 1994 du partenariat pour la
paix (PPP). Initiative lancée en 1994 au sommet de Bruxelles.

b) la question particulière des « relations préférentielles » de


l’OTAN avec la
Russie

- la réticence puis l’adhésion de la Russie au


PPP
- la signature en 1997 de l’acte fondateur
OTAN Russie et la mise en place du Conseil conjoint permanent (CCP)
-le remplacement en 2002 du CCP par le
Conseil OTAN Russie (COR).

1) La réforme de l'UEO et les réflexions sur un système ouest-


européen de défense

L’UEO ne rassemble que des Etats européens. Le système communautaire qui était
surtout économique opère un changement radical en 1992.

a) le Traité de Maastricht sur l'Union européenne fait de l'UEO «Le bras


armé» de l'Union européenne
Il est expressément mentionné que, en cas de besoin, l’Union pourra faire appel à
l’UEO.

b) l'UEO réalise (1992) comme l’OTAN une extension de ses missions dans
le champ du maintien de la paix ("missions Petersberg")

Garantie d’assistance militaire automatique en cas d’agression d’un des Etats


membres. (Art. 5 du Traité de Bruxelles qui est le Traité de l’OTAN). Elle prend le même virage
que l’OTAN en décidant qu’elle pourra effectuer des opérations militaires à l’extérieur car le
risque à l’intérieur est quasiment nul. Ce sont les missions PETERSBERG qui est la banlieue
résidentielle de BONN. Cette expression est aussi utilisée dans la terminologie de l’UE
aujourd’hui.
Plus l’UE développe des missions militaires, plus cela interpelle l’UEO.

c) le transfert des capacités opérationnelles de l’UEO à l’UE (sommet de


l’UEO de Marseille (2000)

L’UEO prend la décision de transférer toutes ses capacités opérationnelles à l’UE. Cela
ne signifie pas que l’UEO cesse d’exister qui continue d’exister pour deux raisons
essentielles :
– Le Traité fondateur contient l’obligation d’assistance militaire
que l’UE n’est pas en mesure d’absorber car elle contient des
Etats non membres de l’UE et qui, en plus, sont neutres.
– L’UEO s’est dotée d’une Assemblée Parlementaire qui est une
structure de réflexion qui est spécialisée sur les questions de
défense. Cette Assemblée conserve toute son utilité car
l’Assemblée qui existe dans l’UE, qui se rapproche de plus en
plus d’un véritable Parlement, a très peu de pouvoirs dans le
domaine de la PESC.

A) La transformation des institutions de «sécurité


coopérative» et la relance du pan européanisme
1) La transformation de la CSCE en OSCE (Charte de Paris de
Novembre 1991)

En 1990, initiative par l’adoption de la Charte de Paris où l’on trouve la fin officielle de
l’affrontement idéologique et il fait un appel solennel en faveur d’une nouvelle Europe fondée
sur la coopération entre tout les Etats et fondée sur une Communauté de valeur. Ce sont les
valeurs qui ont servi de socle au Conseil de l’Europe : démocratie, Droits de l’Homme, Etat de
Droit.

a) le sommet de Budapest et l’évolution institutionnelle de l’organisation

La chute de l’Empire soviétique, c’est aussi l’apparition de quelques 20 nouveaux


Etats issus de cet ex URSS donc accroissement considérable du nombre d’Etats partis à cette
instance. Processus d’institutionnalisation de cette instance pour transformer la conférence en
une structure dotée d’organes permanents qui sera entériné à Budapest en 1994. Siège
principal à Vienne mais beaucoup de ses instances particulières sont éclatées sur le territoire
européen.

b) les nouvelles instances : le Bureau des institutions démocratiques ; le


haut commissaire aux minorités nationales ; le Représentant pour la
liberté des médias, la Cour de conciliation et d’arbitrage
1) La politique d'élargissement du Conseil de l'Europe aux PECOS
(1990-1998) (cf dossier spécifique sur le Conseil de l’Europe)

Le Conseil de l’Europe, qui était composé jusque la exclusivement d’Etats occidentaux,


va s’interroger sur quelle attitude adopter à l’égard de ces Etats européens qui sortent du
communisme et qui vont demander à entrer dans ce Conseil. Débat important concernant ces
entrées. Il y a la décision de les accueillir et de transformer le Conseil en école de la
démocratie. Ce n’est pas sans impact sur l’organisation, car 17 Etats, puis dès 1989, elle va
accueillir jusqu’à comprendre aujourd’hui plus de 40 Etats donc il faut changer le
fonctionnement car, parmi les Etats qui sont rentrés, il y a la Russie en 1996.

2) Le Pacte de sécurité et de stabilité en Europe (accord de Paris de


mars 1995)

Ce n’est pas une organisation mais un Traité. Cette qualification est utilisée dans deux
situations différents : celui de l’Europe dans le système monétaire et celui la. C’est une
initiative lancée par la France depuis l’UE et c’est un accord qui sera passé entre tout les Etats
membres de l’OSCE en mars 1995. L’organisation est le dépositaire du Traité.
Il s’agit d’un exercice de diplomatie préventive conçu pour tirer des leçons de la crise
yougoslave et essayer de mettre en place des mécanismes évitant que les conflits se règlent
par les armes. Il est demandé aux Etats signataires de régler leurs différends, concernant
notamment les minorités, les territoires pacifiquement par des accords.

II – Les interrogations de l’ « Europe économique » face à


la mondialisation

Repose sur trois communautés : la CECA, l’EURATOM et la CE qui sont des unions
économiques. On recherche maintenant une union politique.

A) L'Union européenne succède aux Communautés


Européennes et réalise une mutation substantielle de la
construction communautaire : les Traités de Maastricht
(1992) d'Amsterdam (1997)) et de Nice

Le traité de Maastricht traduit le passage de l’Europe espace à l’Europe puissance.


Lorsque l’on parle du système communautaires et de ses sources, on ne peut s’imaginer qu’il
y a autant de sources que de Traités. Le système communautaire repose en majorité sur deux
Traités : la CE et l’Union. Le Traité fondateur de la CEE est le Traité de Rome.

1) Le Traité de Maastricht (1992) et la création de l'Union


Européenne pour le développement d'une "Europe puissance"

C’est un traité court qui pose des principes généraux qui sont applicables à l’union
politique et économique. Le traité de Maastricht est un nouveau texte, acte fondateur de
l’union politique et on parle également d’un exercice de révision du Traité de Rome. Le traité
de Maastricht est fondamental car le système se dote enfin de l’Union politique. Ensuite, le
système est interpelé sur que faire face au nouveau contexte.

2) La politique d'élargissement de l'Union européenne et la


recomposition du territoire européen
- élargissement de 1995 (Autriche, Suède,
Finlande) qui ne pose pas de problèmes car pas d’appartenant à l’ex bloc soviétique. Juste la
Finlande qui avait d’étroites relations.
- la rationalisation des procédures de la politique
d’élargissement (partenariats de pré adhésion) pour l’élargissement aux PECOS. Le système
communautaire ne sait pas trop que faire de ces pays de l’ex URSS. En 1998, décision de
s’ouvrir et de mettre sur la même ligne de départ 12 Etats par les partenariats de pré
adhésion. 10 nouvelles entrées au 1er janvier 2004 car refus de l’entrée de la Roumanie et de
la Bulgarie qui ont trop de retard et qui rentreront qu’en 2007. L’organisation essaye
d’anticiper et se rend compte qu’elle ne pourra pas gouverner à 25 puis 27 comme elle
gouvernait à 15.

3) Les Traités d'Amsterdam et de Nice, la réforme des 2e et 3e


piliers

Le Traité d’Amsterdam n’est pas arrivé à trouver un accord sur les réformes
institutionnelles nécessaires. C’est le Traité de Nice qui posera les principales bases des
nouvelles règles de fonctionnement institutionnel avec l’entrée de tout ces pays.

4) Les étapes contemporaines du traité établissant la


Constitution et des traités modificatifs (cf. renvoi au dossier
spécifique sur le cadre historique et juridique de la
construction communautaire)

Réflexion visant à opérer un changement plus substantiel avec le projet établissant la


Constitution. Ce fameux système qui consiste à s’appuyer su deux Traités que l’on essaye de
fondre en un seul acte fondateur qui rassemblerai l’ensemble des règles de l’union politique
et économique. Le terme Constitution est un signal fort pour marquer une étape fondamental.
Mais cela est contre productif car cela va provoquer des réactions anxiogènes de populations
et d’Etats qui disent que cela va tuer les souverainetés nationales.
En fait, tout cela est exagéré car, au-delà de l’appellation, c’est un traité qui est un
acte conventionnel et non une Constitution. Il y avait juste l’idée de marquer le nom par
Constitution avec l’hymne, la drapeau… l’Union a une instance qui est le Haut représentant
que l’on décide de nommer Ministre des Affaires Etrangères qui va provoquer le refus des
pays. La caractéristique d’un traité de l’union est qu’il ne peut entrer en vigueur que s’il est
ratifié par tout les Etats or refus de la France et des Pays-Bas. On revient donc à deux textes :
le Traité sur l’Union et le Traité sur le fonctionnement de l’Union.

A) Le Traité de Porto (Mai 1992) instituant l'Espace


Economique Européen (EEE) : espace de coopération
entre l’UE et l’AELE
Instance de coopération tout à fait important : l’EEE qui est un accord entre la
Communauté Européenne et l’AELE signé en mai 1992 qui veut mettre en place la plus vaste
zone de libre échange du monde avec les Etats de l’Union plus les Etats de l’AELE. L’AELE
s’est engagée à reprendre à son compte une série de législations économiques qui
s’appliquent à l’UE et qui s’applique maintenant à l’AELE également.

B) Les expériences d’intégration économique


subrégionales en Europe centrale et orientale

1) L’accord de libre échange européen (ALECE) de 1992, sa création


par le groupe de VISEGRAD et l’évolution de ses membres liée à
l’élargissement de l’UE
L’ALECE doit sa création à une initiative du groupe de VISEGRAD (Pologne, Hongrie et
Tchécoslovaquie) qui se mettent d’accord pour créer entre une zone de Libre échange en
commençant par la libre circulation de certains produits puis évolution progressive.
Beaucoup d’Etats sont membres de l’UE maintenant et ont abandonnée l’ALECE mais
modèle pour d’autres.

Chapitre 2 :
LES ORGANISATIONS EUROPEENNES A
VOCATION DE
DEFENSE ET SECURITE

Section 1 : L'OTAN
C’est, d’abord, 2 traités : Le pacte de Washington d’avril 1949 qui est une alliance
militaire de défense mutuelle. Ensuite, les Etats vont prendre conscience qu’ils ont besoin
d’organes permanents pour faire fonctionner cette alliance donc ils vont signer un deuxième
Traité qui est le Pacte d’Ottawa (septembre 1951) auquel on doit la majorité des structures
dont les commandements militaires intégrés. C’est de celui-ci que la France s’est retirée en
1956 par l’initiative du général De Gaulle. Mais la France a toujours continué de participer aux
structures découlant du 1er Traité. C’est une organisation militaire très classique.

I - Une structure organisationnelle fondée sur la


distinction entre le civil et le militaire et ouverte à la
recomposition de l'Europe
A) La distinction entre les structures civiles et
militaires

1) Les structures civiles

a) le Conseil Atlantique organe souverain de l'alliance

C’est la seule instance originelle de l’organisation car il existe déjà dans le premier
traité du Pacte de Washington. Il y a plusieurs compositions. La plus solennel est le Sommet
des Chefs d’Etats et de gouvernements. Le Conseil Atlantique peut aussi se réunir au niveau
des ministres des affaires étrangères, celle des ministres de la Défense n’est pas prévu à
l’origine. Enfin, niveau plus quotidien avec les réunions entre les ambassadeurs, les chefs de
mission.
Chaque Etat parti est représenté quelque soit le niveau de réunion. Le Conseil des
ministres est réuni au moins deux fois par an par exemple. De manière générale, cette
instance s’est adaptée au mode de fonctionnement de représentation des Etats partis. Au
niveau de l’UE, on ne parle pas de Sommet de l’UE mais de Conseil européen.

b) un secrétariat général au rôle politique important

Le secrétaire général n’est pas un personnage privé de moyens, c’est un personnage


fort. Il est nommé par le Conseil Atlantique et il détient un certain nombre de pouvoirs. Son
mandat est de quatre ans et il est nommé sur une décision prise sur la base du consensus.
Cela se traduit par des négociations entre les Etats pour promouvoir telle ou telle candidature.
Il y a une grande tradition dans l’histoire de l’OTAN : le secrétaire est toujours un ressortissant
européen. Il n’y a pas de place pour un secrétaire général de nationalité américaine car une
règle coutumière s’est installée et fait que la responsabilité des structures militaires est
confiée à un américain donc, en contrepartie, un européen à la tête du secrétariat général. Il
n’y a pas de place, normalement, pour désigner un secrétaire qui provient d’un Etat qui ne
serait pas partie prenante du commandement intégré. Exception avec l’avant dernier
secrétaire général (Javier Solana) qui est espagnol sachant que l’Espagne a rejoint
tardivement l’OTAN et ne participe pas aux structures militaires intégrées.
Ce secrétaire général est fort, un membre très important dans l’organisation. Il préside
toutes les réunions du Conseil Atlantique quelque soit le niveau contrairement à la pratique de
la présidence tournante d’autres organisations. Par ailleurs, c’est aussi lui, ou son
représentant, qui a vocation à présider toutes les autres structures civiles (Comité des plans
de défense…).

c) Le Comité des plans de défense

C’est un organe politique qui surgit seulement en 1963. C’est une composition
particulière du Conseil Atlantique. Sont représentés tous les Etats partis mais par leur ministre
de la Défense car ce Comité a été créé pour traiter des affaires militaires relevant de
l’organisation. Elle donne des orientations aux autorités militaires de l’OTAN. Cette instance a
été commode pour tirer les leçons du retrait de la France de l’OTAN. A l’origine, le conseil
autorisait des réunions au niveau des ministres de la Défense mais comme l’objet des
réunions étaient de donner les lignes directrices aux structures militaires intégrées mais
quand la France a quitté il fallait créer une structure spéciale à laquelle la France ne participe
pas. En 1995, la France a décidé de participer de manière exceptionnelle à une réunion du
Comité des plans de défense et à annoncer que sa serait une participation purement
ponctuelle et qu’elle se réservait le droit de venir au cas par cas. En décembre 1995, la France
revient de manière permanente au Comité des plans de défense.

d) Le groupe des plans nucléaires

Il s’agit d’une réunion des ministres de la défense ou de leur représentant avec, pour
ordre du jour, des questions relevant du cadre nucléaire dans le cadre de la politique de
défense et de sécurité de l’organisation. L’une des raisons du départ de la France de l’OTAN
était la crainte de la France de voir sa toute nouvelle puissance nucléaire tomber sous la
coupe des américains. La France ne participe donc pas à cette structure. La France a annoncé
qu’elle se réserve au cas par cas de débattre au Conseil Atlantique des questions nucléaires.
Toutes ces structures restent des structures politiques, civiles. Siègent dans ces
structures des hommes politiques et cela au delà des questions qui sont traitées.

1) Les structures militaires

a) la division fonctionnelle

– Le Comité militaire : il est toujours présenté comme l’organe


militaire suprême. C’est un organe originel mis en place en
octobre 1949. Il y a différents niveaux de composition :
solennelle avec les chefs d’état-major des armées des Etats
membres qui se réunissent, au minimum, deux fois par an. Il y a
aussi une certaine permanence avec une composition ordinaire
avec une réunion des représentants militaires des chefs d’état-
major. Naturellement, il est placé sous l’autorité du Conseil
Atlantique. Mission d’assistance des instances politiques dans la
réalisation de leurs missions pour leur donner l’éclairage
spécifique, professionnel du militaire. C’est de cette instance que
l’on attend la préparation des mesures, des plans (planification
stratégique) au service des instances politiques. Le Comité est
soumis une présidence tournante et le président est le porte
parole du Comité auprès des instances politiques.
– L’état-major international : c’est l’organe exécutif du Comité
militaire. Cet état-major est international, représentatif de
l’ensemble des armées des Etats partis. Il est composé de
militaires détachés de leur armée nationale mais aussi des
personnels civils. Il y a un chef de l’état-major désigné par le
Comité militaire et est assisté par un certain nombre de
directeurs adjoints. Cet état-major est une grosse administration,
une structure dont le siège est à Bruxelles. Cette structure est
l’interface du secrétariat général pour les structures politiques.
Elles sont très utiles pour comprendre ce que recouvre la notion
d’intégration militaire et ce que signifiait le retrait de la France
en 1966 où la France cesse de siéger au Comité militaire. La
France a fait le choix de revenir siéger au Comité des plans de
défense, et, l’année suivante, elle annonce sa décision de
retourner au cas par cas au Comité militaire (1996). La première
est une réunion organisée pour traiter de la participation de
l’OTAN en Bosnie-Herzégovine.

a) la division opérationnelle: les commandements opérationnels et la


réforme de
1994

Cela consiste à recourir à des forces dont le commandement sur le terrain est unique
et multinational. Dans un premier temps, jusqu’en 1994, cette structure sera organisée sur la
base de cinq commandements correspondant à cinq zones de défense. En 1994,
regroupement en deux commandements :
– Le commandement suprême allié en Europe (SACLANT) : avec un
QG en Belgique à Mons.
– Le commandement suprême de l’Atlantique : son QG est à
Northfolk. C’est la défense de la zone Atlantique (territoire
américain).

a) Les dernières réformes du commandement opérationnel

En 2002, deux commandements mais la distinction est fonctionnelle. Un


commandement a l’exclusivité de toutes les activités opérationnelles quelque soit l’endroit.
Ce commandement a son QG en Belgique à Mons. Le deuxième est dégagé de toute
responsabilité opérationnelle. C’est une structure dédiée à la réflexion sur la transformation
de l’organisation. On attend de ce commandement qu’il prenne en charge ce qui intéresse la
doctrine, la recherche, l’entrainement des forces, la formation… Son QG est à Northfolk. La
France est à la tête de ce dernier commandement. Tradition qui n’a jamais connu aucune
dérogation : le commandement opérationnel de Mons a toujours été offert à un général
américain auquel on adjoint un général européen.

A) Les nouvelles structures inhérentes à la fin de


l'affrontement Est/Ouest
Il a fallu construire des structures pour gérer le partenariat avec les ex URSS et la
Russie.
– La COCONA : (Conseil de Coopération Nord Atlantique) qui est la
structure d’accueil avec les PECOS. C’est le Conseil de
Partenariat Nord Atlantique aujourd’hui. Créé lors du sommet de
Londres en 1990 par proposition aux pays issus du communisme
d’une nouvelle relation.
 Lors de la toute première réunion du COCONA
on voit apparaitre un représentant de l’URSS
qui y a annoncé la dissolution de l’URSS et qui
représente donc que la Russie. C’est une
structure de coopération multinationale.
 En 1997, transformation en CPNA.
 En 2002, sommet de Prague où est décidé
d’impliquer de manière plus importante les
partenaires dans la planification et la
supervision des activités de l’OTAN auxquelles
ces Etats tiers sont invités à participer. Ils
veulent faire une place à la lutte contre le
terrorisme par la mise en place d’un plan
d’action de partenariat.
 En 2004, sommet d’Istanbul à l’origine d’un
nouveau plan d’action de partenariat qui vise
à assister les Etats tiers pour l’établissement
d’institutions de défense démocratique. on
propose aux pays partenaire une
représentation auprès du commandement
allié à Northfolk pour les associer. C’est aussi
à Istanbul qu’il est décidé de développer une
action à destination de deux régions
identifiées comme des régions
stratégiquement importantes : la région du
Caucase et celle de l’Asie Centrale.
 Cela se traduit par le fait que, pout la
première fois, l’OTAN recoure à une sorte de
diplomatie ad hoc : l’OTAN envoie deux
envoyés spéciaux pour fournir l’aide et
l’assistance aux pays concernés pour la mise
en œuvre de leur plan d’action. On va créer
des structures propres à ce partenariat euro-
atlantique, notamment un Conseil décliné en
différentes compositions possibles. Il est
prévu des réunions au niveau des sommets,
des ministres des affaires étrangères, des
ministres de la défense, des chefs d’état-
major des armées. Il y a aussi une réunion
régulière entre les ambassadeurs (au
minimum une fois par mois).
– Le PPP : (Partenariat Pour la Paix) qui date de 1994. C’est de la
coopération bilatérale.
– Les structures propres à la coopération OTAN/Russie : ces
relations on commencé dès 1991 lors de l’inauguration du
COCONA. Développement de dialogue avec la Russie. C’est
important car la Russie commence à développer des relations de
coopération non négligeables. Parmi tous les Etats tiers qui ont
participé à la Bosnie, c’est la Russie qui a fourni le plus gros
contingent militaire. Tout cela est consacré par la signature de
l’acte fondateur de ce partenariat en mai 1997 : il s’agit
d’exprimer une volonté commune de construire une paix durable
dans toute la région euro-atlantique. Cela amène à la création du
Conseil conjoint permanent OTAN/RUSSIE qui est une structure
de consultation régulière sur les questions de sécurité et d’intérêt
commun. C’est la structure d’accueil du dialogue privilégié entre
l’OTAN et la Russie et permet le développement de coopérations
particulières sur le terrain. En 1999, l’OTAN prend l’initiative, face
à une politique agressive de la Serbie vis-à-vis d’une de ces
provinces autonomes qui revendique son autonomie (Kosovo),
des fameuses frappes aériennes sur la Serbie. La Russie va
contester cette initiative de l’OTAN sur la base des traditions
diplomatiques qui consiste pour la Russie de prendre fait et
cause pour la Serbie qui est un Etat orthodoxe. En 2001, réflexion
sur un nouveau partenariat pour aboutir, le 28 mai 2002, à une
déclaration conjointe (« les relations OTAN/Russie : une qualité
nouvelle ») qui sert de base à la réforme des structures et
notamment la mise en place du Conseil OTAN/RUSSIE (COR) qui
va remplacer l’ancien Conseil mis en place sur la base de l’acte
fondateur de 1997.

II - Un mode de fonctionnement traditionnel propre


aux organisations internationales classiques

A) La procédure de consultation et ses évolutions


Article 4 : les Etats se consultent régulièrement dans des hypothèses délimitées.
Apparait l’idée qu’il peut être utile de se consulter pour les raisons autres que sécuritaires.

1) Le "rapport des 3 sages" et l'élargissement de la


consultation aux domaines non strictement militaires

On y décide l’élargissement de la consultation à des questions qui ne sont pas des


questions de stricte sécurité. Il est prévu d’organiser des consultations dans le domaine
économique, culturel… Elargissement de la consultation à des questions de politique
étrangère à l’OTAN.

2) L'extension de la consultation à des éléments extérieurs


hors zone susceptibles d'affecter les intérêts collectifs de
l'alliance

A) Un processus décisionnel exclusif de toute


supranationalité: le recours au consensus
L’OTAN n’est pas une organisation supranationale donc aucune place à un mode de
décision contraignant les Etats membres contre leur volonté. Les décisions sont adoptées par
voie de consensus. Il s’agit de discuter et réagir par rapport à un texte et les Etats ont un
certain temps pour réagir et pour faire des propositions d’amendement. Tous les Etats sont
sur un pied d’égalité, les USA ont un gros pouvoir d’influence mais sont sur le même pied que
n’importe quel Etat parti sur le plan des décisions.

III - Un rôle prépondérant modifié par les évolutions


récentes de la société internationale
A) Le rôle originel: une alliance militaire euro-
atlantique défensive complétée par la coopération
politique pour le développement de relations
pacifiques

1) L'article 5 du Pacte de Washington: une garantie non


automatique.
L’organisation est d’abord une alliance militaire défensive. L’article 5 est la disposition
centrale : c’est la garantie de l’assistance mutuelle en cas d’agression extérieure. C’est un
mécanisme de défense collective. Au delà de ce principe général, la portée de l’obligation
mise à la charge des Etats peut être perçue de manière différente. Si on compare les
différents mécanismes (UE, OTAN…), on remarque que la portée de l’obligation n’est pas la
même. Le mécanisme de l’OTAN est moins contraignant car l’Etat a le choix des modalités de
son assistance, c'est-à-dire pas forcément une assistance militaire. Le mécanisme proposé par
l’OTAN n’est pas un mécanisme d’intervention militaire automatique.

2) L'article 6 du Pacte de Washington et la limitation rationae


loci de la garantie (exclusion des interventions hors zone)

L’article 6 définit géographiquement l’agression. Il a été rédigé pour ne pas faire jouer
l’obligation d’assistance dans des hypothèses où l’agression est portée en dehors de la zone
de l’OTAN. En 1949 se pose le problème des agressions portées à l’encontre des colonies peut
être sous le mécanisme de l’article 5. La réponse est non car les USA, ancienne colonie, a
toujours été contre la colonisation. Cette délimitation rationae loci fera apparaitre le terme de
Zone OTAN. Intervention qu’à l’intérieur de cette zone qui ne contient pas les territoires non
métropolitains et les colonies.

3) La coopération non militaire (Cf. renvoi § 2 A)

Il est également prévu, au delà de ce mécanisme de défense collective, que


l’organisation soit aussi une instance de coopération politique.

A) La redéfinition des missions de l’OTAN liées à


l'effondrement du bloc communiste

1) La modification des régimes en Europe et l'élaboration d’une


nouvelle stratégie pour l'OTAN

En juillet 1990 s’entame la réflexion et s’achève avec l’adoption d’un document


solennel au Sommet de Rome et prévoit un nouveau concept stratégique. Cette adoption
intéresse essentiellement deux choses : l’examen des menaces et le maintien de la vigilance
en matière militaire. Il va falloir qu’elle se prononce sur sa nouvelle doctrine nucléaire.

a) La disparition de la menace d'attaque massive et simultanée ...

Le concept stratégique de Rome reconnait que la menace d’attaque massive et


simultanée sur les Etats européens a disparu. Le risque est celui de la déstabilisation générale
due à la chute du communisme, surtout en Europe Centrale et Orientale confrontée à des
difficultés économiques, sociales et de transition politique. L’OTAN doit donc fournir un
environnement de sécurité stable en agissant en faveur du développement d’institutions
politiques stables pour les pays de l’ex-URSS. L’invitation leur est faite également car le
communisme était commode car elle interdisait aux Etats du bloc de revenir sur des
différends qui sévissaient depuis de très nombreuses années donc risque de voir resurgir les
vieux conflits minoritaires, de frontière… il leur est demandé de les régler de manière
pacifique. D’où la création, entre autre, du COCONA.

b) Le maintien de la vigilance en matière militaire

– Promotion de l’équilibre stratégique et action pour le


désarmement et la limitation des armements en Europe : on
parle des armes conventionnelles (non nucléaires) et il faut faire
en sorte que le désarmement maintienne le potentiel de défense
collective crédible.
– Une nouvelle doctrine nucléaire : construire une nouvelle
doctrine, c’est aussi comprendre les anciennes doctrines. La
première doctrine nucléaire de l’OTAN (jusqu’aux 50’s) était la
doctrine des représailles massive. Cette première doctrine sera
abandonnée dans les 60’s avec la déclaration Mc MAMARA qui
est la doctrine de la riposte graduée ou riposte flexible (riposte
en fonction de l’importance de l’attaque). En 1991, à Rome,
doctrine nucléaire sous laquelle nous vivons et elle vise à
présenter les forces nucléaires comme les armes du dernier
recours. C’est le rôle de politique de préserver la paix, de
prévenir la coercition. Cette nouvelle doctrine entraine une
réduction des forces nucléaires affectées à l’organisation mais
avec toujours à l’esprit le nécessaire maintien de la vigilance
avec le seuil crédible pour garantir la paix et la sécurité.

1) L'extension des compétences de l'OTAN aux missions hors


zone et le soutien aux opérations de l’ONU

En 1992, l’organisation décide que les forces mises à sa disposition peuvent


éventuellement être utilisées en dehors de la zone couverte par le mécanisme de défense
collective. L’organisation a, désormais, vocation à fournir des contingents pour des missions
notamment décidées par l’ONU. L’OTAN commence d’abord par développer des opérations en
Europe sur des territoires ne faisant pas partie de l’organisation comme en Bosnie-
Herzégovine qui sera l’objet de deux forces de l’OTAN à partir de 1995 (l’IFOR et la SFOR).
C’est une première contribution de l’organisation pour mettre à la disposition de l’ONU les
moyens de l’alliance. La SFOR a essentiellement pour mission la surveillance de la mise en
œuvre des missions de surveillance militaire des accords de DAYTON. C’est l’UE qui a succédé
à l’OTAN avec l’ALTEA en Bosnie-Herzégovine.
Autre opération en juin 1999 au Kosovo après des avertissements nombreux de
l’OTAN à la Serbie. L’alliance prend donc l’initiative de conduire des frappes aériennes sans
aval explicite de l’ONU. Par la suite, le Conseil de sécurité des Nations Unies a validé l’action
de l’OTAN en lui confiant la mission KFOR.
L’OTAN est aussi engagée en Afghanistan avec d’abord une force multinationale sous
commandement américain. Cette ISAF (Force Internationale pour la Sécurité) est aujourd’hui
sous commandement de l’OTAN. On a la première intervention de l’OTAN en dehors du
territoire européen.
L’OTAN n’est pas partie prenante à l’opération internationale en Irak. L’OTAN a
simplement assisté certains Etats techniquement (Pologne notamment) pour aider à
constituer sa force pour permettre une participation plus efficace.

Section 2 - L'UEO
Accords de Paris (1954) modifiant le traité de Bruxelles de 1948 qui a fondé l’Union
Occidentale. Cette modification est réalisée grâce à quatre protocoles signés en 1954 et qui
entrent en vigueur en 1955. Le premier consacre l’adhésion de l’Italie et de l’Allemagne. C’est
aussi à ce premier protocole que l’on doit la création de l’Assemblée Parlementaire. Le
protocole n°3 contient toute une série d’engagement que els Etats prennent de manière
mutuelle touchant au contrôle des forces armées et interdit à l’Allemagne de fabriquer et de
posséder toute une série d’arme particulière qui font l’objet d’une énumération précise (arme
nucléaire, armes biologiques, chimiques…).

I - Une structure classique étrangère à la logique


d'intégration
A) Le Conseil de l'UEO, organe central de l'organisation
Domine l’Union, c’est l’organe suprême.

1) Les différentes formations du Conseil et leurs spécificités.

a) Le Conseil des Ministres ou la réunion des ministères des affaires


étrangères et de la défense

La formation solennelle est celle où les Ministres se réunissent. A partir de 1984,


l’organisation prend l’habitude de réunir les ministres de la Défense car c’est la date de la
réactivation de cette organisation qui va développer quelques interventions militaires
particulières. On va recourir, parfois, à des sommets (réunion des chefs d’Etat et de
gouvernement).

b) Le Conseil permanent et son évolution depuis le transfert du siège de


l'Organisation de Londres à Bruxelles

Le Conseil permanent est la réunion des ambassadeurs qui se réunissaient jusqu’en


1994 à Londres. En 1993, décision de transférer le siège de l’organisation à Bruxelles. C’est ici
que se réuniront les ambassadeurs représentants de l’UE au départ.

1) Un statut renforcé par les groupes de travail.

a) le groupe de travail du Conseil ou la réunion des représentants permanents


adjoints

il traite notamment de la préparation des réunions du Conseil permanent. Son rôle


s’est beaucoup accru à partir du moment où l’on a transféré le Conseil à Bruxelles.

b) Le groupe de travail sur la réunion des représentants des ministères

c) Le groupe de travail politico-militaire, instance fondamentale pour


l’articulation UEO/OTAN

Mis en place en 1994. Ce groupe de travail a été chargé de réfléchir sur le concept de
m’identité européenne de défense et de sécurité : idée selon laquelle il faut un pilier européen
au sein de l’OTAN. Il a énormément travaillé sur l’articulation entre l’UEO et l’OTAN.

A) L'assemblée de l'UEO ou la parlementarisation sur


le modèle du Conseil de l'Europe

L’Assemblée parlementaire fait son apparition avec les accords de Paris. Les
Etats se voient attribuer un certain nombre de sièges.

1) L'inspiration du Conseil de l'Europe pour les structures

a) Les membres de l'Assemblée ne sont pas élus au suffrage universel direct

Elle est composée d’élus désignés par les Parlements nationaux parmi leurs membres.

b) La pondération des sièges est identique à celle du Conseil de l'Europe

L’Assemblée Parlementaire de l’UEO a adopté le même système que celle du


Conseil de l’Europe. Les plus grands Etats se voient attribuer 18 sièges et on descend
suivant les Etats. Ce sont les mêmes parlementaires qui siègent au Conseil de l’UE et à
l’UEO.

1) Un rôle beaucoup plus réduit que celui de l'Assemblée du


Conseil de l'Europe

L’Assemblée n’a pas les fonctions d’un Parlement. Il n’y a pas de place pour l’idée de
contrôle de l’exécutif, la législation. C’est une instance de discussion avec des Commissions
rédigeant des rapports sur les problèmes d’actualité. Cette Assemblée Parlementaire de l’UEO
a son siège à Paris. Elle se réunit une fois par an.

A) Le Secrétaire général ou la conception réductrice de


la fonction
Ils ont un statut plus modeste que celui qui est reconnu au secrétaire général de
l’OTAN. Ce secrétaire général n’a jamais eu la compétence de présider le Conseil car l’UEO a
choisi le système de la présidence tournante. Petit à petit, avec le développement du groupe
de travail permanent, il a présidé celui-ci. Le siège du secrétariat était Londres puis Bruxelles.
C’était une structure administrative légère avec à peine 80 personnes. A partir de 1997 se
pose la question du devenir de ce secrétariat général car l’UE adopte le Traité d’Amsterdam
qui crée le Haut Représentant de la PESC et renforce l’articulation entre l’UE et l’UEO. L’UEO
serait le bras armé de l’UE. Les termes de ce Traité montre que l’on franchi un pas
supplémentaire car on se pose la question de savoir si il n’annonce pas une disparition future
de l’UEO notamment décision de confier la responsabilité du secrétariat de l’UEO au Haut
représentant de la PESC.

B) Les organes subsidiaires de l'UEO "relancés" par la


réactivation de l'Organisation

1) L'Agence de contrôle des armements organe subsidiaire


originel

Il faut lui réserver une place particulière car sa création figure dans les accords de
Paris. Créé par le protocole n°4 pour assurer la mission d’exécution des obligations du
protocole n°3. Il va assumer une double mission : mission de surveillance des obligations
consenties et acceptées par les Etats autres que l’Allemagne et mission de surveillance des
obligations particulières mis à la charge de l’Allemagne.
Dans le cadre de sa première mission, le bilan de l’agence n’est pas très positif car
beaucoup d’Etats vont développer une lecture réductrice des engagements qu’ils ont
souscrits. Ils n’admettent pas, par exemple, qu’il puisse y avoir des contrôles sur leur
territoire. Par contre, l’agence va jouer pleinement son rôle dans le deuxième mission de
contrôle de réarmement de l’Allemagne qui connaitra des évolutions. Ce processus de
négociation régulière, de redéfinition de la liste des armes interdites va aboutir à la disparition
totale de ces interdictions. En 1984 disparait l’interdiction sur les armes conventionnelles. A
partir du moment où il n’ya plus de limitation pour l’Allemagne, l’agence cesse d’exister en
1997.

2) La relance des organes subsidiaires liée à la réactivation de


l'organisation

a) La cellule de planification (1992)

C’est une structure composée de militaires issus des armées des Etats partis. Cette
structure a pour mission de préparer des plans pour les forces susceptibles d’être mises à
disposition de l’Union.
b) Le centre satellitaire de Torrejon (1991)

C’est un centre satellitaire d’observation qui fait de l’interprétation de données pour la


réalisation d’opérations militaires.

c) La réunion des chefs d'états-majors

On prend l’habitude de les réunir à partir de la première guerre du Golfe en 1991.

II - Un mode de fonctionnement traditionnel propre


aux organisations intergouvernementales

A) Un processus décisionnel classique (unanimité)


Le principe de droit commun est l’application de l’unanimité inscrit dans les
fondements du principe.

B) Quelques exceptions sans portée réelle

1) Le caractère exceptionnel du recours à la majorité

Dès l’origine, le Traité prévoyait des cas exceptionnels où l’on pouvait recourir à la
majorité. Il s’agit des décisions dans le cadre de la mission de surveillance des engagements
pris par les Etats dans le cadre des limitations en matière d’armement. La Traité de l’UEO met
à la charge de l’Allemagne des interdictions de produire et de posséder certaines armes. En
1997, on supprime l’agence de contrôle des armements car toutes les limitations ont été
supprimées. Ce type de décisions visant à redéfinir et faire évoluer les interdictions mises à la
charge de l’Allemagne pourraient être prises à la majorité.
2) Un recours à la majorité étranger à la logique de la
supranationalité

L’utilisation qui est faite ici de la majorité est totalement différente de celle pratiquée
dans le cadre des organisations supra nationales où, grâce à la majorité qualifiée, peut être
mise au service de la limitation de la souveraineté des Etats membres. Dans le cadre de
l’UEO, il s’agit de mettre la majorité qualifiée au service de l’assouplissement des obligations.

A) Une pratique du processus décisionnel relativement


souple

1) La substitution du consensus au vote

L’organisation a fait le choix de recourir plutôt au consensus qui remplace le


processus à l’unanimité. L’OTAN, dès le départ, avait posé comme processus décisionnel de
principe, le recours au consensus.

2) L'articulation avec la décision nationale en temps de crise

1990-1991 est mis en place un embargo maritime et c’est l’UEO qui est chargé de
mettre en œuvre cet embargo. Lors de la crise Yougoslave, l’UE décide un embargo sur les
armes à l’invitation de l’ONU et c’est l’UEO qui sera en charge de cet embargo, plus
spécialement dans le Danube. Dans beaucoup de ces cas, l’UEO décide d’associer des Etats
non membres à ces missions.

3) L'association à la décision de certains Etats tiers


L’UEO va s’intéresser à la question de savoir si elle ne pourrait pas associer des Etats
tiers à certaines de ses missions. S’agissant de l’embargo sur le Danube, des pays d’Europe
centrale ont été associés à la prise de décisions relatives à cet embargo. Il n’est pas rare que
l’Union associe des Etats tiers à certaines de ses opérations extérieures. Dans le cadre de
l’UE, c’est beaucoup plus compliqué car associer un Etat tiers ne doit pas remettre en cause le
fondement même de cette organisation de type intégrée.

III - Un bilan très contrasté du rôle de l'UEO


A) L'UEO "belle au bois dormant" de l'Europe (jusqu’à
1984)

1) L'absence d'activité significative dans le domaine de la


coopération non militaire (économique et culturelle)

L’organisation tombe en sommeil. Elle subit de plein fouet toute sorte de concurrences
de la part d’organisations plus attractives qu’elle. D’abord la concurrence de l’OECE, puis très
rapidement la concurrence de la CECA, celle de l’OCDE. L’organisation tire vite les
conséquences et ne se mêle plus des problèmes du développement économique.

2) Le bilan peu convaincant de l'agence pour l'armement

Le contrôle des armements c’est d’abord la création d’interdiction envers l’Allemagne


(accords de Paris 1954) mais aussi des engagements pris par les autres Etats (France,
Royaume-Uni…) pour maintenir un nombre significatif de forces sur le continent européen
(Royaume-Uni), sur les questions du développement des armements conventionnels.
On constate que s’agissant du contrôle de réarmement de l’Allemagne, tout est
positif. En revanche, l’autre volet, très rapidement, l’agence de contrôle des armements va
buter sur un manque de coopération de la part des Etats. Va être négocié toute une
règlementation qui va passer par l’établissement d’une Convention concernant les règles de
confiance (vérifier que les Etats respectent bien leurs engagements). L’organisation va
beaucoup travailler sur l’élaboration d’une Convention autorisant les contrôles surprises sur
les territoires des Etats membres mais refus d’Etats de ratifier la Convention comme la
France, l’Italie, le Royaume-Uni.

3) L'inféodation de l'UO/UEO à l'OTAN malgré une définition


plus stricte de la garantie de sécurité collective

a) Une définition plus stricte de la garantie de sécurité collective (articles IV


du Traité de Bruxelles, V du Traité de Paris)

L’UEO va s’avérer incapable, dan l’exercice de sa fonction principale de défense


collective, de résister à la concurrence de l’OTAN. On constate qu’à l’origine, l’organisation a
tout les atouts, notamment celui d’avoir un mécanisme de défense collective plus sur, plus
contraignant que celui de l’OTAN. Obligation de porter assistance en cas d’attaque et grande
différence est que le mécanisme UEO met à la charge des Etats partis une assistance militaire
contrairement à l’OTAN.
Puisqu’on a prévu une défense collective, on a aussi prévu des capacités
d’intervention militaire qui sont des forces que les Etats partis mettent à la disposition de
l’organisation. Cette organisation nait d’abord en 1948, se développe sur la base d’un certain
modèle jusqu’en 1954. Dès sa création, on voit les Etats partis commencer à réfléchir à la
constitution de ces capacités militaires qui passent par des commandements militaires
intégrés. On voit cette organisation mettre en place trois commandements multinationaux, un
pour chaque arme.
Nous avons des commandements militaires inter alliés qui se mettent en place et qui
sont confiés à des militaires prestigieux. On voit se développer des querelles de personnes,
notamment entre le maréchal MONTGOMMERY et le général LECLERC. Ces deux personnes
s’affrontent. Ensuite, en 1949, signature du Pacte de Washington et est discuté la question de
savoir si il est justifié de maintenir deux structures militaires intégrés.

b) La suppression en 1951 des forces opérationnel les de l'UO au profit de


l'OTAN prive l'UEO de toute capacité opérationnelle propre

C’est la renonciation de l’UEO de se doter de capacités opérationnelles. L’UEO n’a plus


de capacité opérationnelle sauf à se voir ouvrir l’accès aux capacités opérationnelles de
l’OTAN.

A) La réactivation de l'UEO, structure d'accueil


possible pour l'Identité Européenne de Défense et
Sécurité (IEDS)

1) L'affirmation au profit de l'UEO de l'IEDS

a) L'acceptation de principe de l'IEDS par l'OTAN (déclaration de Bruxelles


1994) : le couple OTAN/UEO

Cette réactivation est une initiative qui doit beaucoup à la France. Ces Etats défendent
l’idée que l’on a besoin d’une identité européenne de défense et de sécurité. On va voir
poindre à partir de 1984 l’idée que les européens vont avoir besoin d’une identité de sécurité
et de défense dans les cas où l’OTAN n’intervient pas.
Cette idée ne peut être réalisable que si l’OTAN l’admet. Il y a un relatif consensus qui
commence à se développer au sein des européens qui consiste à dire qu’il y aurait un intérêt
à avoir une organisation propre aux européens dans le domaine de la défense et de la
sécurité. Contexte international de la chute du communisme et le risque de déstabilisation.
Par exemple les Etats européens les plus atlantistes veulent avant tout que l’OTAN conserve
son rôle central dans le développement d’une nouvelle Europe de la défense. A l’opposé de
ces Etats, certains souhaitent que puisse se développer une communauté de responsabilité en
instrumentalisant l’UEO pour obtenir une rénovation de l’OTAN.
On ne peut évoquer cette discussion sans s’intéresser à la réaction de l’OTAN et
notamment des US. Ils acceptent progressivement de se convertir à l’idée d’une IEDS. Ce
cheminement prendra du temps au sein de l’alliance. Dans le cadre du Sommet de Bruxelles,
déclaration de Bruxelles de 1994 dans le cadre de l’OTAN qui accepte le principe de l’IEDS et
commencent à réfléchir sur les modalités de mise en œuvre. Notamment les fameux Groupes
de Forces Interarmées Multinationales qui sont des techniques visant à permettre à l’UEO
d’utiliser les moyens de l’OTAN pour conduire des opérations militaires voulues par les
européens et auxquelles l’OTAN ne participerait pas en tant que tel.

b) Le Traité de Maastricht fait de l'UEO le bras armé de l'Union européenne: le


couple UE/UEO

En 1992, signature du Traité de Maastricht créant l’union politique. Mais l’Union n’a
toujours pas de capacité opérationnelle. Elle utiliserait donc les capacités de l’UEO. C’est un
élément très important et profondément dynamique. Il ne cesse de se développer jusqu’aux
Sommet d’Helsinki et de Cologne où l’UE décide de se doter des ses propres capacités
opérationnelles (1999).
En 1992, plus de menace massive avec la disparition du bloc soviétique donc question
de la continuité de l’OTAN. Décision de se transformer d’une organisation orientée vers la
défense vers une organisation qui peut contribuer à la sécurité internationale dans le Monde.
On se contente plus seulement des moyens de l’OTAN mais un certain nombre d’Etats
prennent l’initiative de créer des capacités communes et de les mettre à disposition de l’UEO
en priorité.
c) Le développement de capacités opérationnelles « autonomes » de l’UEO
pour les missions Petersberg

– Le corps européen : Initiative franco-allemande avec la création


d’une brigade franco-allemande. Puis corps d’armée rejoint par
d’autres Etats. Créé en 1992.
– EUROFOR et EUROMARFOR (1995) : il s’agit de réfléchir sur des
forces militaires mobilisables rapidement et efficacement.
L’EUROMARFOR est pour les forces maritimes.

1) Le renouvellement du rôle de l'UEO dans le domaine de


l'armement (coopération des industries d'armement)

Les coûts sont de plus en plus élevés pour ce type d’activité industrielle. Donc création
de projets européens pour répartir les coûts. Mais ce n’est pas simple de mettre en place des
coopérations car ce sont des industries très protégées, très subventionnées et il y a des
calendriers différents. Sous les hospices de l’UEO, les Etats vont constituer des groupes de
coopération et notamment le GAEO.

a) La création du GAEO (Groupe Armement de l'Europe Occidentale) 1992

Il rassemble des Etats membres de l’UEO.

b) Le premier projet de création d'une agence européenne pour l'armement


(traité de Maastricht 1992)

Ce projet est repris à son compte par l’UE qui l’inscrit comme projet dans le Traité de
Maastricht. En 1999, l’UE va prendre une décision qui annonce plus ou moins la disparition de
l’UEO. Les décisions entrainent une modification substantielle de l’UEO qui est ramenée à sa
plus simple expression. Sur la base de ce qui était autorisé dans le cadre du Traité de
Maastricht, est créée en 1999 la PESD qui est une composante de la PESC. Droit de
développer des opérations extérieures, de résolution des crises (Amsterdam 1997) donc il faut
des capacités opérationnelles. C’est la décision prise à l’occasion des Sommets d’Helsinki et
de Cologne en 1999. Tout cela est possible par la levée du VETO britannique qui est dû à une
prise de conscience liée aux évènements des crises Yougoslaves. (Sommet franco-britannique
de Saint-Malo en 1998).
Toutes ces décisions sont prises lors de la réunion au sommet des Etats partis de
l’UEO à Marseille en 2000 et qui voit l’organisation décider de transférer ses compétences à
l’UE comme les capacités opérationnelles autonomes, décision de travailler sur la constitution
d’une capacité opérationnelle propre à l’UE et elle se donne jusqu’en 2003 pour déterminer le
niveau de capacité dont elle a besoin. L’UEO transfère aussi le centre de surveillance
satellitaire de Torrejon, l’institut de recherche européen de sécurité. L’UEO continue d’exister
malgré ce « déshabillage » à travers son Conseil qui existe toujours, son Assemblée
Parlementaire qui est très active et l’UEO continue d’être le garant de la défense et de la
sécurité collectif des Etats partis car l’UEO a toujours sa clause de défense collective. Ce
mécanisme ne peut pas être transféré à l’UE car l’UE est une union où certains Etats
n’appartiennent pas à l’UEO ou ne veulent pas assumer l’obligation d’assistance militaire. A
cette époque la, l’UE est donc dans l’incapacité totale d’assurer cette mission. Des Etats n’en
veulent pas car ils ne peuvent pas à cause d’un statut de neutralité. Dans l’Europe des 15, au
moins trois Etats neutre et un avec une politique de défense soft (Irlande, Autriche, Suède et
la Finlande pour la politique soft de défense).
En 2000, l’UE n’est pas en mesure de faire accepter à l’ensemble de ses Etats
membres une coopération de défense mais un des objectifs du Traité de Lisbonne, les Etats
auront une obligation d’assistance.
Section 3 : L’OSCE
Organisation pour la Sécurité et le Coopération en Europe. Le principe de sa
transformation est arrêté lors d’un Sommet à Paris mais c’est, en définitif, le Sommet de
Budapest en 1994 qui a consacré ces transformations. Le Sommet de Lisbonne de 1996 dans
lequel il a été choisi de relancer les activités de la sécurité et de la stabilité de cette
organisation dans toutes ses dimensions. C’est aussi faire en sorte de développer les
capacités opérationnelles de cette organisation (pas militaires mais politico-administratives).
L’organisation développe une approche globale de la sécurité. C’est une sécurité globale,
démocratique, humaine, coopérative.
Par la définition qu’elle fait de la sécurité globale, elle va avoir des activités
diversifiées. Elle est très active en matière de négociations en matière de désarmement, elle
s’occupe de diplomatie préventive, elle est aussi très connue pour l’observation des élections
et, au delà de ses activités politiques, elle développe des activités plus économiques.
Cette organisation va peu à peu développer des nouvelles structures, instances qui
sont assez emblématiques de cette organisation. Et surtout avec un choix très particulier : son
siège est à Vienne mais, lorsqu’elle crée des nouvelles instances, elle peut choisir de les
installer dans d’autres capitales européennes. Les perfectionnements qui vont jalonner
l’histoire de cette organisation : elle se dotera d’un secrétariat (Prague), bureau des élections
libres transformé en suite en Bureau des Institutions Démocratiques et des Droits de
l’Homme, un Haut Commissaire aux Minorités (siège à La Haye) qui est une institution qui est
au cœur du mécanisme d’alerte rapide et de prévention des conflits et qui cherche à négocier,
être un médiateur entre les parties pour les encourager au dialogue. De la même manière a
été créé en 1997 un Représentant pour la Liberté des Médias pour participer à la sauvegarde
de la démocratie en favorisant les élections libres par la diffusion des informations libres dans
les médias. Ce Représentant dispose également d’un mécanisme d’alerte rapide s’il lui est
signalé des manquements graves à la liberté des médias.
Elle est dotée d’organes permanents :
– Le Conseil permanent : qui est l’organe régulier pour la
consultation entre les Etats. Son siège est à Vienne et il se réunit
toutes les semaines. C’est une instance de représentation des
Etats membres simplifié.
– Un Comité ministérielle : il se réunit au minimum une fois par an
au niveau des ministres.
– Réunion au niveau des Chefs d’Etats et de gouvernement : elle
n’est pas fixée de manière statutaire. Il y en a un à peu près tout
les deux ans.

La présidence est une présidence tournante. Chaque Etat parti a vocation à prendre la
présidence pour un an. Cette présidence est assurée à chacun des niveaux (ministres des
affaires étrangères, Chef d’Etat et de gouvernement et un diplomate de haut rang). Le
ministre des affaires étrangères doit être très disponible. L’OSCE a pris une habitude
empruntée à l’UE, celle de recourir aux Troïka qui consiste, pour un Président en exercice
d’associer son prédécesseur et le futur Président à l’exercice de la présidence. Le Président en
exercice peut former des groupes de travail et peut aussi nommer des Représentants pour la
gestion de telle ou telle crise.
Cette organisation a :
– un Secrétaire Général élu pour trois ans et a vocation à
représenter le Président en exercice et d’assistance à ce dernier.
Il est aussi à la tête de l’administration et a aussi vocation à
assumer la responsabilité des activités opérationnelles. Ce
Secrétaire général est à mi chemin entre un Secrétaire général
version soft (que des responsabilités d’administration) et le
Secrétaire général version hard (avec de véritables pouvoirs
politiques).
– L’Assemblée Parlementaire : ce n’est pas une instance originelle
et elle a un mode de fonctionnement qui fait que l’on est en
présence d’une Assemblée la plus soft qui soit sans élection au
suffrage universel. Cette Assemblée à son propre secrétariat qui
est à Copenhague mais, comme l’Assemblée Parlementaire de
l’OTAN, cette Assemblée n’a pas de siège fixe. Ce sont des
réunions (une par an) qui sont nomades. Elle n’a pas de fonctions
normative, législative. On y débat, adopte des recommandations.
Consacre beaucoup de ses activités à la surveillance des
élections. Très souvent on recherche comme observateur des
élections des parlementaires eux-mêmes.
– Une Cour de conciliation et d’arbitrage : à l’occasion de la
signature de la Charte de Paris, les Etats se sont mis d’accord
pour conclure un accord portant sur le règlement pacifique des
différends. Cette convention a été élaborée sous les hospices de
l’organisation et est facultative pour les Etats partis. Par cette
convention, les Etats se sont engagés à soumettre leurs
différends à cette Cour d’arbitrage et la Commission de
conciliation. Cette Cour a son siège à Genève.

Les missions de l’OSCE :


Objectif de la défense de la sécurité et de la coopération en Europe. C’est cette
organisation qui a été désignée comme dépositaire du Pacte de Stabilité qui est un accord
signé à Paris en les membres de l’OSCE comportant une déclaration politique et l’invitation
faite à l’ensemble des Etats de renoncer à laisser leurs différends en place par la signature
d’accords mettant fin à ces différends. L’idée était de créer une zone de stabilité, de bon
voisinage en Europe.
L’OSCE a un champ d’activité particulière pas tout à fait politique : celle en matière de
limitation des armements. L’organisation est à l’origine d’un certain nombre de texte comme
le Code de Conduite Politico-militaire de la sécurité pour obliger les Etats à faire preuve de
transparence et de prévisibilité dans leurs activités militaires. Et c’est souvent sous les
hospices de l’OSCE que sont négociés les fameux accords de limitations des armements,
conventionnels notamment.
L’OSCE c’est d’abord toute une série de mécanisme de règlement politique des
différends. Il ya d’abord le mécanisme de Vienne par lequel les Etats se sont engagés à
répondre à toute question concernant les Droits de l’Homme. Complété par le mécanisme de
Moscou qui est à la possibilité d’envoyer, auprès d’un Etat où la situation des Droits de
l’Homme est préoccupante, des experts. Ensuite, un mécanisme d’urgence (Berlin) qui est la
possibilité de saisir l’OSCE pour organiser des consultations en cas de violation d’un des
principes de l’Acte final : un Etat préoccupé par la situation d’un autre peut demander des
explications à l’Etat incriminé qui doit les donner en 48h. Si pas réglé, l’un des Etats concerné
peut demander une réunion d’urgence de l’organisation. Mécanisme de la Valette pour
simplifier la résolution des différends avec des experts.

Chapitre 3 :
Le Conseil de l’Europe
Cette organisation est une organisation accueillant un Cour qui ne doit rien à l’UE : le
CEDH. Elle a son siège à Strasbourg. C’est une des toutes premières à naitre en Europe en
1949. C’est la première tentative de rassemblement d’Etats européens autour d’un idéal de
paix.
Ce Conseil trouve son origine dans le congrès de La Haye avec des Etats qui sont
d’accord pour créer une organisation mais sans être d’accord sur le modèle. Le Conseil est un
compromis inégal entre les deux conceptions. C’est une organisation classique mais, en
même temps, qui comporte certaines innovations de la thèse notamment défendue par la
France.
Section 1 - Le Conseil de l'Europe,
« baromètre » du pan européanisme, de l'après
seconde guerre mondiale
Lorsque cette organisation est créée en 1949, c’est l’idée politique d’affirmer une
identité européenne particulière dans l’affrontement entre deux blocs. C’est un modèle qui se
réclame du modèle de valeur libérale. Naturellement, le fait que le modèle communisme
s’effondre va interpeler l’organisation car les Etats sortant du communisme voudront adhérer
à ce Conseil.

I - Le Conseil de l'Europe club des démocraties libérales


installées pendant la guerre froide (1949-1985)
Ce qualificatif de Club mérite d’être retenu pour trois raisons :

A) La création du Conseil de l'Europe au cœur de la


menace communiste sur l'Europe
L’année 1948 est marquée par deux menaces que fait peser le communisme sur
l’Europe : le coup de Prague et le blocus de Berlin. Lorsque le Congrès de La Haye se réunit en
mai 1948, c’est dans le contexte particulier de la menace du communisme et qui voit les Etats
occidentaux réfléchir à une union plus étroite construite à partir de ce qui ferait l’essence
même de leur régime : respect de la démocratie, de l’Etat de droit, des Droits de l’Homme.
Très rapidement après ce Congrès, les gouvernements français et belges, en
septembre 1948, cherchent à relancer le Congrès avec le Comité pour l’étude et le
développement de l’unité européenne composé de 18 personnalités représentant cinq Etats
européens (ceux signataires de l’UEO). Proposition franco-belge suivie de contre propositions
d’autres Etats à partir des quelles s’engagent les négociations aboutissant au compromis en
mai 1949 avec le Traité qui scelle la naissance du Conseil de l’Europe. L’acte fondateur est
signé le 5 mai 1949 par dix Etats. Le siège est à Strasbourg. Cette communauté de valeur
repose sur un triptyque démocratie, Etat de droit, respect des Droits de l’Homme.
C’est la notion d’Etat de droit qui fait fondamentalement la différence avec les Etats
marxistes : tous les sujets de droit sont soumis au droit, c’est l’affirmation de la primauté de
la règle de droit qui n’existe pas dans les pays marxistes. Ce triptyque est très fort dans
l’organisation car il commande toute participation à l’organisation.

B) L'acquisition de la qualité d'État membre commandée


par la communauté des valeurs démocratiques
Il faut être un Etat respectueux de ce triptyque. Le modèle de démocratie prôné par le
Conseil (démocratie libéral avec multipartisme et élections libres). On ne peut pas devenir
Etat membre sans donner des gages par rapport à ces trois principes. L’article 3 des statues
de l’organisation précise que pour devenir Etat parti, il faut être un Etat européen respectueux
de l’Etat de droit et des Droits de l’Homme. Tout Etats faisant acte de candidature doit
apporter des gages à l’organisation. C’est le Comité des ministres qui invite le candidat à
intégrer l’organisation mais, très rapidement, l’Assemblée parlementaire sera prise comme
avis. Il y a, en réalité aujourd’hui, une très important phase d’analyse de la situation de l’Etat
menée par l’Assemblée Parlementaire mobilisant plusieurs rapports.
En réalité, c’est une organisation de l’Europe occidental mais il y a des Etats pas
forcément respectueux des principes (Espagne Franquiste et Portugal de Salazar) et donc ils
ne seront pas partis du Conseil de l’Europe. Espagne adhère en 1976 et Portugal en 1977.

C) Les sanctions à l'encontre des États membres en cas de


non respect de la communauté de valeurs
Article 8 du statut prévoit l’hypothèse où un Etat membre aurait manqué gravement à
l’un des principes, cet Etat pourrait être suspendu et obligé de se retirer.
Sanction contre le coup d’Etat en 1969 en Grèce. Le fameux gouvernement des
colonels, plutôt que de subir l’infamie de recevoir une invitation à se retirer s’est retirer elle-
même. Lorsque la démocratie est restaurée en 1971, la Grèce est revenue dans le Conseil de
l’Europe. La Turquie a été souvent menacée mais n’a jamais été l’objet de la procédure
l’article 8.
Il faut compléter ce régime par une autre hypothèse de sanction inscrite dans le
règlement de l’Assemblée Parlementaire qui a prévu l’hypothèse de récuser la délégation d’un
Etat parti en cas de viloation de cette Etat de la communauté de valeur. Sanction déjà utilisée
contre la Turquie qui s’est vu interdire de siéger à l’Assemblée Parlementaire de 1981 à 1984.
Le Russie a vu une fois sa délégation parlementaire suspendue. Des Etats sont dans le
collimateur comme l’Ukraine qui avait pris des engagements d’abolir la peine de mort mais
toujours en vigueur donc menace qui a conduit le gouvernement ukrainien à faire un
moratoire sur la peine de mort.

II - Le Conseil de l'Europe, école de la démocratie pour


les anciens États communistes (1990-1998)
Avec l’effondrement du communisme, nouvelle dimension : celle de devenir la
première institution pan européenne. C’est un enjeu pour ce Conseil. En même temps, le
Conseil de l’Europe ne veut pas sacrifier sur l’autel de cet objectif ses valeurs. Il va devoir
répondre à la sollicitation des ex communistes. Le Conseil de l’Europe est aussi considéré
comme l’antichambre de l’UE pour ces Etats. L’organisation qui, à cette époque, a 17 Etats
partis va devoir répondre à un nombre incroyable de candidatures à examiner. Aujourd’hui,
l’organisation compte 46 Etats. La Russie entre en 1996, entrée des trois Etats caucasiens en
2001 (Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan). Le Conseil fait le choix de dire j’accueil la Russie car
c’est un Etat européen sur le plan de l’histoire. Dans les années 1995, les Etats Baltes
rentrent. La dernière candidature est Monaco qui rentre en 2004. Bosnie en 2002, Serbie
Monténégro en 2003. Il ne manque qu’un seul Etat européen au Conseil : le Belarus. Débat
selon lequel le Conseil perd son âme en accueillant tous ces Etats.

A) Le renouvellement du rôle du Conseil de l'Europe:


l'école de la démocratie et le risque d'abaissement des
standards statutaires

Le Conseil de l’Europe s’attache à définir les conditions d’admissions en les


relativisant. Ces conditions figurant à l’article 3 du statut bénéficient d’un double mouvement.
Le Conseil va contrebalancer cette relative indulgence par un renouvellement de fonctions
jusque là pas utilisée en développant notamment des fonctions de contrôle des engagements
pris par les Etats au moment de l’adhésion.

1. La relativisation des conditions d'admission.

Le Conseil a fait le choix de ne pas prendre en compte le fait que l’Etat soit
définitivement respectueux des principes exigés par le statut. Il y avait le débat de dire que
c’était baisser la garde et ne pas abandonner ces ex communistes en prenant le risque qu’ils
retournent dans les démons de l’Etat totalitaire ou alors les laisser faire leurs preuves avant
de les faire rentrer car, en l’état actuel de leur développement, de leur transition politique, ils
ne répondent pas encore aux critères. La première proposition l’a emporté. Des personnalités
marquantes de cette organisation ont donc fait le choix de quitter l’organisation car en
désaccord avec la politique.

2. La revitalisation des conditions d'admission et l'émergence de


conditions quasi statutaires
Mais, parallèlement, on a imposé toute une série de conditions d’entrée nouvelles. Par
exemple l’obligation imposée aux Etats de devenir partie à la ConvEDH. On va même aller
plus loin en leur disant qu’ils ne deviendront pas des Etats parties à l’organisation s’ils ne
prennent pas l’engagement de devenir partie à la Convention en acceptant la juridiction
obligatoire de la Cour. De plus ils doivent prendre l’engagement d’accepter le droit de recours
individuel.
La Convention s’accompagne de protocoles additionnels pour compléter le contenu
des droits garantis par exemple (protocole additionnel n°6 relatif à l’interdiction de la peine
de mort par exemple). Ils sont, normalement, optionnels. Les nouveaux entrants doivent
prendre l’engagement de se lier aux protocoles additionnels comme le n°6 entre autre. Le
Conseil de l’Europe est l’auteur de toute une série de conventions négociées dans son cadre
par les représentants des Etats. Ces conventions sont ensuite seulement proposées à la
signature des Etats membres sans obligations sauf pour les nouveaux entrants issus du
communisme (interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants,
convention cadre pour la protection des minorités…).
Mais on ne pouvait pas dire qu’on attendra qu’ils aient ratifié donc on se contente d’un
engagement. D’où la dotation de l’organisation de moyens particuliers.

A) Le renouvellement des fonctions de contrôle


Ce renouvellement est initié d’abord par l’Assemblée Parlementaire dans le cadre de
la directive 488 de juin 1993 qui instaure un contrôle des engagements souscrits par les Etats
nouvellement entrants au moment de leur adhésion. L’Assemblée parlementaire prend
l’habitude d’incorporer une liste de plus en plus détaillé des engagements auquel l’Etat
candidat a souscrit lors du rendu de son avis au Conseil des Ministres qui rend la décision
finale.
Pour assurer le bon fonctionnement du contrôle des engagements, l’Assemblée
parlementaire se dote d’une Commission de suivi (des engagements des Etats). Le Conseil
des ministres constate qu’il est en train de se faire dépasser par l’Assemblée parlementaire et
il se dote, en novembre 1994, d’une Commission de suivi.
Ce mécanisme de contrôle de suivi est souvent qualifié de Monitoring (ou
moniturage). Ces activités connaissent une extraordinaire expansion et diversification des
acteurs car il va y avoir un monitoring développé par le Comité des ministres, par l’Assemblée
parlementaire ou par des Commission spécifiques propres à des conventions.
Il y a aussi une diversification de l’objet, des modalités des contrôles. Avec le contrôle
des engagements pris au moment de l’adhésion. Au départ, on s’intéresse uniquement à ces
engagements. Assez rapidement, ces Etats vont dire que c’est un régime discriminatoire. Le
Comité des ministres prend rapidement l’option de dire qu’il exerce sa fonction de contrôle à
l’égard de tous les Etats, contrôle qui s’exprime aussi de manière différente avec des
contrôles à caractère thématique.

Section 2 - Le Conseil de l'Europe, une structure


classique qui n'exclut pas certaines innovations
Cette structure est relativement classique, conforme au modèle traditionnel de
l’organisation intergouvernemental. Au delà de cela, c’est une organisation qui a su innover.
S’oppose la camp des classiques (Royaume-Uni notamment) et le camp des fédéralistes
favorables à une Assemblée d’élus au sein de l’organisation. Pas seulement une union d’Etats
mais aussi des peuples.
On est en présence d’un modèle où la logique traditionnelle est naturellement
majoritaire mais on l’a atténué en introduisant certaines innovations.

I - La dimension classique de la structure de


l'organisation: le Comité des Ministres et le Secrétariat
A) Le Comité des Ministres
C’est l’instance de représentation des Etats. Il est composé, en principe, des ministres
des affaires étrangères des Etats membres mais, au plus haut niveau, il ne peut se réunir
fréquemment. Il est prévu qu’il tienne, au minimum deux réunions par an. En réalité, son
fonctionnement est assuré au niveau de la Commission simplifié avec la réunion des chefs de
mission permanente au sein de l’organisation (ambassadeurs).
Ce Comité, quelque soit sa composition, est l’organe suprême de l’organisation. Ses
compétences sont aussi étendues que celles de l’organisation et il a pour mission d’adopter
des définitions, définir le cadre de l’action de l’organisation. Lorsqu’il s’agit d’accueillir un
nouvel Etats membre, c’est forcément sur une décision de ce Comité. C’est également le
Comité (article 8) qui a compétence pour suspendre un Etat. Il authentifie les textes des
grandes conventions discutées au sein de l’organisation et invite tous les Etats à signer et
ratifier les conventions. Il a aussi des responsabilités que lui attribue la ConvEDH comme le
contrôle politique (aujourd’hui disparu), le contrôle du respect de l’exécution des décisions de
la Cour.

B) Le Secrétariat
Le secrétaire général n’a vocation qu’à assurer l’administration de l’ensemble des
agents du Conseil de l’Europe. Ce qui le prive d’une certaine lisibilité au niveau international.
Le Conseil avait demandé un rapport à Mr JUNCKER qui était une réflexion sur le devenir du
Conseil. Il a insisté sur le fait que le Conseil devrait se doter d’un secrétaire général qui
devrait être au minimum un ancien ministre et devrait avoir plus d’influence sur le plan
international, un Homme fort. La désignation du secrétaire général a été captée par
l’Assemblée Parlementaire. Il est élu par elle mais sa désignation avait fait l’objet d’une
parlementarisation excessive où les parties majoritaires s’entendaient entre eux pour opérer
un roulement entre les parties et choisir le secrétaire général dans l’Assemblée Parlementaire.
C’est pour remédier à cette dérive que l’on a proposé une nouvelle procédure où les Comités
des ministres essayent de solliciter des candidatures. Actuellement, c’est un suédois qui a été
ministre des affaires étrangères de son pays auparavant.
Le secrétaire général est assisté de deux secrétaires généraux adjoints : un qui
s’occupe des services rattachés au Comité des ministres et l’autre qui est plus spécialement
rattaché aux services de l’Assemblée Parlementaire.

II - La dimension innovante de la structure de


l'organisation
A) L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
première concrétisation du phénomène de
parlementarisation des organisations internationales
A l’origine, elle est créée sous l’appellation Assemblée consultative et elle s’est
rapidement renommée Assemblée Parlementaire. Ce n’est pas un Parlement du point de vue
de ses fonctions car pas de place pour une quelconque fonction législative ou de contrôle de
l’exécutif.
C’est la première fois qu’une organisation internationale crée une Assemblée qui
constitue une tentative de représentation des peuples et non des Etats, des gouvernements.
On décide donc de créer une Assemblée composée d’élus. Pas de suffrage universel direct
mais ce sont des personnes élues de leurs Parlements nationaux. Ce sont des délégations
nationales des Parlements nationaux qui composent l’Assemblée Parlementaire. La délégation
est composée par les Parlements nationaux eux-mêmes avec une pondération des sièges en
fonction de l’importance démographique des Etats. Au Conseil de l’Europe on n’a pas voulu
créer trop de catégories :
– Plus gros Etats : 18 sièges à l’Assemblée Parlementaire
– Etats à 12 sièges : Espagne, Turquie…
– Etats à deux sièges : Liechtenstein, San Marin…
Dans le cadre de la délégation, on respecte l’équilibre des partis, mais aussi tous les
parlementaires (il y a des députés et des sénateurs pour la France par exemple). Lorsque
l’Assemblée siège, elle ne siège pas par délégations nationales. Sont constitués au niveau
européen des groupes politiques.
Pour travailler, ils vont introduire la méthode parlementaire dans le fonctionnement de
l’Assemblée avec des commissions spécialisées (Commission de suivi pour la plus récente, la
Commission des questions politiques, la Commission des affaires juridiques et des Droits de
l’Homme…).
Essentiellement un pouvoir de consultation et deux types d’instruments :
– Les recommandations
– Les résolutions

Il n’y a pas de nouvelle adhésion à l’organisation sans un avis rendu par l’Assemblée
parlementaire où figure notamment la liste des engagements pris par l’Etat candidat. Ce sont
des avis très complets. L’Assemblée a également créé la Commission de suivi avec un
important service administratif et elle a quand même des pouvoirs statutaires non
négligeables comme l’élection du secrétaire général, l’élection des Juges à la CEDH. L’Etat
désigne et classe trois candidats et l’Assemblée choisit entre ces trois après audition des
candidats.
Très souvent le Conseil de l’Europe prend des initiatives en étant en avance sur l’UE et
donc l’UE reprends ces idées. L’idée originelle est la création d’une deuxième assemblée
d’élus : la CPLRE.

A) La Conférence des pouvoirs locaux et régionaux


(devenue Congrès): CPLRE, , première instance de
représentation des pouvoirs locaux et régionaux
CPLRE jusqu’à une importante réforme de l’institution qui l’a renommé en Congrès.
Cette institution n’est pas une institution originelle et est né d’une initiative d’une Français :
Jacques Chaban-Delmas. Il lance l’idée qu’il fallait une représentation des élus locaux et, en
1975, est créée au sein du Conseil de l’Europe un CPLRE. On trouve, à l’origine, beaucoup
d’élus municipaux et départementaux pour le cas français mais peu de régionaux car le
niveau d’administration régional est peu développé en Europe et existe de manière
extrêmement hétérogène.
Peu à peu, l’institution régionale se développant, les élus régionaux vont revendiquer
plus de place et donc cela conduit à la grande réforme de 1994 qui consiste, pour l’essentiel,
à introduire le bicaméralisme au CPLRE avec une Chambre composée d’élus locaux et une
Chambre composée d’élus régionaux. Il n’y a pas d’élection mais des délégations nationales
composées souverainement par les Etats. Pour la première Chambre, en France, on essaye de
veiller à un équilibre entre le niveau local et départemental mais aussi on veille à l’équilibre
des partis.
L’UE, en créant le Comité des régions, a copié ce CPLRE sans bicamérisme et
institution qui monte pas mal en puissance dans le cadre de l’UE.

B) Le recours depuis 1993 au sommet de chefs d'État et


de gouvernement

Réunit les chefs d’Etats et de gouvernements introduits qu’en 1993. Il se déroule à un


rythme de 2ans et demi/ 3ans. Le premier a eu lieu en 1993 pour dresser els lignes directrices
de l’organisation face à la chute du communisme.

C) La création du Commissaire aux droits de l’homme


Cette institution est créée en 1999 par une décision du Comité des ministres. Il est élu
par l’Assemblée Parlementaire pour un mandat de 6 ans non renouvelable.
C’est une instance qui monte en puissance dans l’architecture institutionnelle de
l’organisation grâce notamment au premier titulaire de la fonction : Jill ROBLES (Espagnol).
– Il doit promouvoir l’éducation et la sensibilisation aux Droits de
l’Homme
– Encourager la constitution de structures nationales de défense
des Droits de l’Homme là où il n’y en a pas. Ce sont des relais sur
lesquels peut s’appuyer l’organisation.
– Il soit identifié les insuffisances existantes dans le droit et la
pratique des Etats vis-à-vis des Droits de l’Homme.
– Il doit contribuer à la promotion du respect effectif des Droits de
l’Homme.

C’est une institution très vivante malgré le nombre réduit de membres avec des
résultats dont on parle beaucoup. Par exemple, la visite du Commissaire aux Droits de
l’Homme dans les prisons françaises avec, à la clé, un rapport dénonçant très vivement les
conditions d’incarcération en France.

Section 3 - Une activité multiforme au service


d'objectifs ambitieux
Une activité particulièrement dense et qui s’explique par le fait que cette institution à
une compétence extrêmement large avec pour seule limite la question de la défense.

I - Une activité opérationnelle liée au développement de


grands programmes d'action
Le Conseil de l’Europe est à l’origine d’un certain nombre d’activités de terrain. C’est
un type d’activité qui est à la fois le plus développé mais aussi le plus méconnu. Exemples
d’actions :
– L’année du cinéma
– L’opération Ville européenne de la culture
– Dans le domaine de l’environnement

Il y a deux champs d’activité plus particuliers : le champ de la culture et le champ de


l’environnement. Il y a aussi des programmes développés au profit de l’accompagnement des
nouveaux entrants pour progresser dans le domaine de l’Etat de droit, de respect des Droits
de l’Homme. Dans certains cas, ces actions de terrain font l’objet d’une institutionnalisation
avec l’organisation régulière de conférences :
– Conférences de Strasbourg : réunir, tous les quatre ans, des
parlementaires du Monde entier. Pas forcément à Strasbourg, les
USA sont très actif dans ces conférences.
– Conférence des Présidents des Cours et juridictions suprême : on
tombe sur un autre champ d’action privilégié du Conseil de
l’Europe qui a mis au point un réseau des Cours
constitutionnelles avec des correspondants qui proposent, pour
chaque Etat concerné, un résumé des grandes décisions de leur
Cour constitutionnelle. Il y a une banque de donnée au niveau du
Conseil de l’Europe pour suivre l’ensemble de la jurisprudence
constitutionnelle des différents Etats : c’est le CODICIS.

II - Une activité normative à la fois traditionnelle et


ambitieuse
A) Une activité normative d'harmonisation des législations
à caractère classique

C’est une activité normative classique. C’est dut au fait que le Conseil de l’Europe a
fait le choix de construire son droit en élaborant des grandes Conventions au niveau
international. C’est donc un droit conventionnel. Il y a des Comités d’experts où tous les Etats
sont représentés afin d’aboutir à un texte qui correspond à tous. Lorsqu’un consensus est
trouvé sur le texte, le Comité des ministres authentifie la Convention et invite les Etats partis
à souscrire mais il n’y a pas d’obligation des Etats membres de ratifier la Convention proposée
sauf pour la ConvEDH imposée aux nouveaux Etats membres. Pour qu’un traité entre en
vigueur, on fixe un nombre minimum de ratifications donc peu de conventions en réalité.
Les Conventions élaborées au sein du Conseil de l’Europe s’adressent aux Etats
membres pour procéder à une harmonisation des droits et créer un espace juridique
européen. Mais, au cas par cas, certaines Conventions sont ouvertes à des Etats non
membres. Les USA sont partis à certaines Conventions.
Un accord partiel ouvert est à l’origine de la création d’une instance qui est la
Commission de Venise. Elle est créée en 1990 sur la base d’un accord partiel pour autoriser la
création de cette instance alors que certains Etats n’étaient pas favorables. Assez rapidement
après sa mise en place, il a été décidé d’ouvrir la Commission de Venise à des Etats non
membres. C’est une Commission consultative de juristes à qui on a donné pour première
mission d’assister les candidats adhérents dans leurs réformes constitutionnelles et
administratives. Il n’y pas de pouvoir de contrainte juridique envers les Etats mais la
Commission est saisie par les Etats qui donne des avis. Par la suite, le Etats ont pris l’habitude
de demander l’avis à la Commission de Venise pour des textes législatifs, des lois organiques
(fondamentales pour l’organisation des pouvoirs publics), mais aussi un pan entier consacré
aux élections avec un Code électoral. Cette instance a tellement eu de succès que beaucoup
d’Etats ont souhaité la rejoindre comme le Japon ou le Mexique.
Son secrétariat est à Venise et quatre réunions par an.

B) Un champ d'activité normative particulièrement large


Aussi large que sont les compétences de l’organisation. La Convention reine est la
ConvEDH de 1951 mais, dans le champ des Droits de l’Homme, d’autres conventions
importantes comme la Charte Sociale Européenne qui traite des Droits de l’Homme
économiques et sociaux. Toujours dans les Droits de l’Homme, Convention de 1987 pour la
prévention de la torture et des traitements inhumaines et dégradants. Cette dernière met en
œuvre un suivi du respect de l’interdiction de la torture.
– Le Comité de Prévention de la Torture est créé pour procéder à
une évaluation régulière et systématique du respect des Etats
mais sur la base d’un dialogue constructif.
– Convention sur la biomédecine sur la question particulière de la
surveillance de la pratique de la médecine moderne par exemple.
– Dans les points forts du Conseil de l’Europe, l’environnement
comme la Convention de Bern de 1982 relative à la conservation
de la vie sauvage et du milieu naturel.
– Commission européenne sur la TV transfrontalières
– Convention de Madrid de 1980 qui est la convention cadre sur la
coopération transfrontalière pour remettre en cause le monopole
de l’Etat sur la conclusion d’accords internationaux.

III - L'œuvre majeure du Conseil de l'Europe: la ConvEDH


et ses mécanismes de garantie des droits de l'homme
C’est le « joyau de la couronne » du Conseil de l’Europe.

A) La ConvEDH et la définition des droits protégés


Il y a une sorte de hiérarchisation des droits protégés. Le texte originel de la
Convention vise tout une série de droits sur lesquels nous allons revenir. Le texte originel à
par la suite été enrichi par le protocole additionnel. Le texte n’est donc pas figé.

1) Une protection des droits civils et politiques excluant les droits


sociaux

a) la définition originelle des droits protégés

– Les droits relatifs à l'intégrité de la personne : par exemple le


droit à la vie (article 2), l’interdiction de la torture (article 3),
interdiction de l’esclavage et du travail forcé (article 4).
– Les droits découlant du principe de prééminence du droit : par
exemple le droit à la liberté et à la sûreté (article 5) qui aménage
un équilibre entre le droit de l’Etat de priver de liberté celui qui
présente un danger pour l’ordre public contrebalancé par les
garanties offertes à la personne arrêtée. Le droit au procès
équitable (article 6) étant à l’origine d’une jurisprudence très
abondante.
– Les droits relatifs au pluralisme et à la tolérance : le droit au
respect de la vie privée (article 8) avec toute sorte de
déclinaisons comme le droit au respect de la vie familiale, au
respect de la confidentialité des correspondances… Le droit à la
liberté de pensée, de conscience et de religion (article 9). Le droit
à la liberté d’expression (article 10) et le droit à la liberté de
réunion et d’association (article 11). Ce dernier protège par
exemple la liberté syndicale qui n’est pas inscrite en tant que
telle dans le texte.

a) un dispositif susceptible d'évolution: le rôle des protocoles additionnels

Protocole 14 bis depuis l’été 2009. On peut par exemple citer le protocole n°1 est
important à un double titre : on lui doit le droit de propriété et le droit aux élections libres.
C’est également à ce protocole que l’on doit le droit à l’instruction conformément à la
conviction philosophique et religieuse des parents.
Protocole n°4 signé en 1963 et le n°7 de 1984 qui jouent un rôle important. Le n°4
interdit l’extradition des nationaux, met fin à une pratique de l’exil. Les droits des nationaux
sont aussi mieux protégés mais également ceux des étrangers. Le n°7 touche l’expulsion des
étrangers et protège les droits des expulsés.

1) Une définition hiérarchisée des droits

La Convention établit une hiérarchisation des droits. Il faut d’abord analyser les
dispositions touchant à chacun des droits protégés. Beaucoup sont protégés de la manière
suivante : l’alinéa 1er affirme la protection du droit et le second autorise les dérogations que
l’Etat est fondé à apporter à ces droits protégés pour les motifs de l’intérêt national. C’est ce
qu’on appelle, de manière générale, les droits conditionnels. Certains droits n’obéissent pas à
cette démarche intellectuelle.

a) Les droits intangibles (article 15 § 2)

Dans l’encadrement, on pose aussi la règle de l’exception de certains droits énumérés


pour lesquelles on ne peut pas invoquer le droit de déroger fondé sur les circonstances
exceptionnelles : le droit à la vie (article 2), interdiction de la torture (article 3), l’esclavage
(article 4) et la non rétroactivité de la loi pénale (article 7). Ces droits forment le noyau dur de
la ConvEDH.
b) Les droits conditionnels (article 15)

Il autorise, dans des conditions strictement encadrées, les Etats à déroger aux droits
protégés en cas de circonstances exceptionnelles. Cet article définit d’abord la circonstance
exceptionnelle qui est une circonstance qui nécessite de déroger au droit commun. On ne
peut pas l’utiliser sans avoir procéder à une notification préalable à l’organisation.

A) Les organes de contrôles mobilisés par le dispositif de


la ConvEDH
La COnvEDH met en place un dispositif institutionnel qui lui est propre et qui voit les
organes politiques mobilisé. Mais, au delà de cela, ce système de la Convention met en place
un système de contrôle juridictionnel très développé.

1) La participation des organes politiques du Conseil de l'Europe au


dispositif de la ConvEDH

a) La participation à la désignation des organes spécifiques à la CEDH (élection des


membres de la Commission et des juges)

Ce sont les organes politiques qui sont mobilisé pour la désignation de la Cour. De la
même manière, ils étaient mobilisés pour la Commission Européenne des Droits de l’Homme
disparues avec le protocole n°11. Cette commission composée d’experts des Etats membres
était élu par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe. L’Assemblée Parlementaire
désigne les Juges de la Cour.

b) La participation aux mécanismes de contrôle

Les instances du Conseil de l’Europe peuvent être mobilisées pour le contrôle des
droits garantis par la Convention. On a plusieurs niveaux de mobilisation :
– A l’origine, on pouvait adhérer à l’organisation en récusant le
contrôle de la Cour donc que contrôle politique exercé par le
Comité des ministres.
– Le Secrétaire général du Conseil de l’Europe. La Convention
attribue au Secrétaire général un pouvoir d’enquête. Il l’a utilisé
à l’encontre de la Moldavie qui avait emprisonné des opposants
politiques et à l’encontre de la Russie.
– Le Comité des ministres a le rôle de surveillance des arrêts de la
Cour.

1) Les organes spécifiques à la ConvEDH

a) Le système originel et le "couple" Commission/Cour

Il existait une commission composée d’experts et qui se voyait attribuer toute sorte de
responsabilités :
– L’analyse des requêtes individuelles : et plus particulièrement de
la recevabilité des requêtes des particuliers : c'est-à-dire
l’épuisement des voies de recours internes.
– Rôle qualifié d’amiable compositeur : il s’agit de rechercher entre
les parties un règlement amiable et d’en proposer les termes. On
est dans un système reposant, pour l’essentiel, sur
l’indemnisation.

a) La fin de la dualité institutionnelle originelle avec l'entrée en vigueur du


protocole n° 11 (automne 1998)
Important dans l’histoire ce protocole. Il a impliqué la disparition de la clause
facultative de juridiction (obligé d’être soumis à la CEDH maintenant). Disparition du rôle de
contrôle politique du Comité des ministres, disparition de la commission donc réorganisation
de la Cour pour prendre en charge toutes les missions (examen de la recevabilité de la
requête et examen de la requête au fond).

A) Des mécanismes de garantie ambitieux et révisés en


profondeur par les protocoles additionnels les plus
récents

1) L'ambivalence des garanties originelles offertes par la


Convention

a) L'ambivalence originelle contrôle politique/contrôle juridictionnel et le caractère


facultatif de la compétence juridictionnelle

Ambivalence car système reposant, à l’origine, sur un couple contrôle juridictionnel et


non juridictionnel. Cela implique qu’à l’origine, la Convention contenait la clause
facultative de juridiction obligatoire qui pouvait s’exécuter à deux étages :
– On pouvait exclure, d’une part, la compétence de la Cour (article
46 de la ConvEDH à l’origine)
– On pouvait accepter la compétence de la Cour mais en la limitant
à des cas particuliers : droit de requête individuel. Il y a deux
requérants possibles : un Etat plaidant la violation de la ConvEDH
par un autre Etat, soit un simple particulier (droit de requête
individuel, ancien article 25).

a) L'ambivalence droit international classique/droit d'innovation

– Les mécanismes classiques du droit international le recours aux


réserves : notamment en fixant des exceptions.
– Le droit de dénonciation de la Convention
– Les innovations dérogatoires au droit international classique : le
droit de requête individuel, habituellement les simples
particuliers ne peuvent être parties devant la Cour internationale
de Justice mais des cas où un Etat est partie car il a pris fait et
cause pour un de ses ressortissants et il va user de son droit de
protection diplomatique. Lien incontournable qui est le lien de
nationalité dans ce cas la. On n’a pas besoin d’être le
ressortissant d’un Etat partie à la Convention pour introduire un
recours devant la CEDH. Il faut juste être placé sous la juridiction
d’un Etat partie.
– Le droit de requête individuelle
– L’automatisation des mécanismes de contrôle par rapport au lien
de nationalité

1) Les révisions récentes des protocoles n° 9 et n° 11 et la


juridictionnalisation marquée des contrôles

(Cf plus haut dans le cour).

2) Les derniers protocoles concernant les droits garantis :

– le protocole n° 12 sur l’égalité : c’est un protocole portant sur le


principe d’égalité que l’on retrouve dans la plupart des systèmes
de droits fondamentaux. Le principe d’égalité figure dans l’article
14 de la ConvEDH mais il en propose une définition restreinte. La
garantie offerte ne l’es que dans la jouissance des droits
protégés par l’organisation. il n’a pas de valeur autonome. On a
donc élaboré le protocole n°12 qui a vocation à assurer une
protection générale du principe d’égalité.
– le protocole n°13 sur l’interdiction absolue de la peine de mort :
le protocole n°6 posait le principe de l’interdiction de la peine de
mort mais ce n’était pas une interdiction absolue. Maintenant
interdiction absolue quelque soient les circonstances, même en
cas de guerre.

1) La paralysie du protocole n° 14 sur la réforme du contrôle


juridictionnel du fait de la non ratification par la Russie et le
protocole n°14 bis

Le protocole avait besoin de la ratification de tous les Etats pour entrer en vigueur
mais la Russie n’a toujours pas ratifié. Problématique car la Cour est vraiment engorgée. Donc
protocole 14 bis (1er octobre 2009) pour pouvoir faire passer quand même certaines
dispositions dont la Cour jugeait l’application urgente. Il permet l’application de deux
innovations en attendant la ratification de la Russie : innovation du Juge unique et le Comité
des trois Juges qui pourra éventuellement rendre un arrêt sur le fond lorsqu’il existe déjà une
jurisprudence aboutie de la Cour et établie par les sept Juges.
La Cour doit faire face à un phénomène d’extension des affaires dont elle est saisi et
donc d’accroissement des décisions qu’elle doit prendre. Entre 1954 et 1998, la Cour avait
rendu environ 38 400 décisions et arrêt. La Cour réformée sur la base du protocole n°11
(disparition de la Commission, Cour permanente), en 5 ans d’existence, avait rendu 61 630
affaires. Aujourd’hui, la Cour est saisie d’environ 1 500 requêtes par mois.
Le dispositif proposé par le protocole n°14 repose d’abord sur une analyse des causes
de la surcharge et de l’encombrement. On en a trouvé essentiellement deux :
– Sur l’ensemble des requêtes individuelles dont était saisie la
Cour, la très grande majorité sont irrecevables : environ 96% des
requêtes individuelles introduites sont irrecevables.
– Du nombre très important des affaires répétitives : affaires
pilotes, c'est-à-dire une affaire qui vient constater une violation
structurelle de la Convention résultant de la non comptabilité de
la règlementation nationale et celle de la Cour. On constate qu’à
partir du moment où il y a eu une première requête introduite
ayant vu la Cour mettre en lumière cette non comptabilité,
beaucoup d’autres veulent faire une requête identique. Donc
encombrement à cause de ces répétitions.

Les innovations inscrites au protocole n°14 comportent 4 domaines principaux :


– Renforcement de la capacité de filtrage de la Cour : pour les
requêtes dénuées de tout fonctionnement. C’était le rôle de la
Commission avant le protocole n°11 de constater les
irrecevabilités flagrantes. Est ainsi créées une formation d’un
Juge unique qui sera saisi de l’irrecevabilité et qui pourra
conclure de la non recevabilité de la requête et donc pourra
écarter toute une série d’affaires. Ces Juges uniques sont assistés
dans leur fonction par des rapporteurs que l’on va rechercher
dans le greffe de la Cour. Mais il reste possible de contester
l’irrecevabilité de la requête. Mais maintenant contrôle
juridictionnel de l’irrecevabilité.
– L’instauration d’un nouveau critère de recevabilité : article 35 de
la Convention quand le protocole entrera en vigueur. Il s’agit de
rajouter un nouveau cas qui est l’hypothèse où le requérant n’a
subit aucun préjudice important. Cette hypothèse est faite aussi
pour écarter les affaires que l’on peut déclarer comme fictive,
construites uniquement pour que la Cour puisse se prononcer sur
un problème de droit. Ou même lorsqu’il y a un véritable conflit,
certains sont assortis de dommages peu importants. Point le plus
contesté car soit on plaide pour une juridiction qui reste
fondamentalement fondé sur la protection. Soit Cour comme une
Cour Suprême soumise qu’à des cas graves et importants. On a
multiplié les contreparties pour éviter trop de contestation : si
préjudice pas important, on peut quand même faire le recours si
preuve que l’affaire n’a pas été examiné par un Juge local ou
problème important d’application ou d’interprétation de la
Convention.
– Renforcement significatif du Comité des trois Juges : ce Comité
est une formation particulière de la Cour qui a été créée dans le
protocole n°11 pour alléger la Cour des questions de recevabilité.
On renforce ce Comité notamment en l’habilitant à juger
également, dans certains cas et dans certaines hypothèses, sur
le fond : dans l’hypothèse des fameuses affaires dites répétitives.
– Apport n’intéressant pas directement la Cour mais l’exécution de
ses arrêts : compétence de surveillance de l’exécution des arrêts
de la Cour par le Comité des ministres. Droit du Comité des
ministres d’engager une procédure devant la Cour pour violation
de l’obligation qui est celle de l’Etat d’exécuter les décisions de
la Cour.

CHAPITRE 4 :
CADRE JURIDIQUE ET HISTORIQUE
DE LA CONSTRUCTION
COMMUNAUTAIRE
La construction communautaire trouve son origine dans la déclaration de
Schuman du 9 mai 1950. Triple objectif de cette déclaration qui inaugurera la méthode
Jean Monet.
– L’objectif immédiat est la réconciliation franco-allemande.
Projet particulier consistant à créer une Communauté
Européenne du Charbon et de l’Acier qui sont des
productions essentielles pour faire la guerre donc cette
communauté permet de placer la production sous l’égide
d’une organisation communautaire et donc on empêche les
Etats de reconstituer des stocks nationaux pour faire la
guerre.
– Le deuxième objectif, à plus long terme, est de construire
l’Europe par la paix et par le droit, rendre impossible la
résurgence d’un conflit entre européens et aussi permettre
aux européens de s’organiser dans la nouvelle scène
internationale qui se met en place. Méthode Jean Monet se
caractérise par le maitre mot de pragmatisme (refus
d’approches trop idéologiques et qui entrainent aux
impasses, le projet est de faire l’Europe en créant de
multiples solidarités de fait) et l’idée de progressivité
(l’Europe ne se fera pas d’un coup mais par touches
successives).
Section 1 - La construction communautaire un
processus qui s’inscrit dans la logique de
l’intégration
Pour bien cerner la construction communautaire, il importe de clarifier le concept
d’intégration.

I - La coopération intégrée un concept polymorphe


De manière générale, par coopération intégrée, on entend un phénomène de transfert
de compétence des Etats vers l’organisation. Dans ces champs particuliers, l’organisation va
se substituer aux Etats pour exercer à leur place leurs compétences transférées. Les
organisations internationales classiques (intergouvernementales) ne connaissent pas ce
phénomène de transfert de compétences et laissent subsister la compétence nationale de
l’Etat. Dans une organisation classique, les Etats ne peuvent pas être juridiquement contraints
sauf hypothèse où ils ont expressément manifesté leur accord.

A) Intégration et système distributif de compétences


L’organisation va bénéficier de compétences que les Etats ont bien voulu lui
transférer. Elle est donc fondé à se substituer aux Etats pour ces compétences et les Etats
seront juridiquement tenus par les décisions prises par l’organisation qui peut prendre les
décisions à la majorité. L’Etat n’a donc plus la maitrise des compétences qu’il a transférées.
– Traité de Rome (1958) : crée la CEE et une Union douanière. Cela
signifie que les Etats transfèrent leur compétence douanière à
l’organisation et ils ne sont donc plus libres de créer des droits de
douanes. Ces droits sont établis dans le cadre du TEC (Tarif
Extérieur Commun) décidé par l’organisation.
– L’Europe Bleue (1983) : politique commune de la pêche pour la
sauvegarde des ressources marines. C’est la Communauté et non
plus les Etats membres qui fixent les droits de pêche avec les
TAC (Taux autorisés de capture).

1) Intégration et attribution de compétence à la Communauté : la


compétence communautaire existe-t-elle ou non ?

Principe de spécialité : l’Etat a la compétence de la compétence alors que


l’organisation n’a que la compétence que les Etat lui attribuent.

a) la distinction entre compétence expresse et compétence implicite

Les traités ne proposent en général aucune clause générale relative aux compétences
communautaires sauf le traité de Lisbonne qui a fait le choix de proposer une typologie des
compétences beaucoup plus détaillée.
Il faut donc rechercher chef de compétence par chef de compétence, politique par
politique, pour les autres traités que Lisbonne, pour savoir s’il y a compétence de
l’organisation ou non. C’est le Juge communautaire qui interprète les traités.
Assez rapidement c’est posée la question de savoir si la Communauté ne peut être
compétente que dans la mesure où il y a bien une attribution expresse de compétence par le
traité. La doctrine s’est séparée en deux camps, celle qui affirmer l’attribution expresse et une
autre partie de la doctrine qui dit que même s’il n’y a pas d’attribution expresse, on peut
imaginé que l’organisation est quand même compétente : doctrine de la compétence
implicite. Dans la cadre de l’ONU, la Cour internationale de Justice a tranché pour les
compétences implicites lors de l’assassinat d’un représentant de l’organisation pendant une
mission et question de savoir qui pouvait demander des réparations. La charte des Nations
Unies est muette sur ce point mais la Cour internationale de Justice que ce droit est
indispensable à la réalisation des missions de l’organisation et donc reconnaissance de cette
compétence à l’organisation.

b) L’aménagement par les traités du caractère évolutif des compétences


communautaires

Ancien article 215 du traité CEE devenu aujourd’hui l’article 308. Cet article est un
mécanisme créé pour combler les lacunes et compléter les compétences communautaires.
Très encadré car les Etats sont très attentifs à l’attribution des compétences avec des
conditions de fond (impossibilité d’utiliser l’article 308 pour ajouter ou modifier les objectifs
assignés à la Communauté, pas pour adopter une décision qui modifie la structure
institutionnelle de l’organisation) et de procédure (décision à l’unanimité par exemple) pour la
mise en œuvre de l’article 308.

1) Diversité des compétences communautaires et typologie en


fonction de leurs caractéristiques

Les traités n’ont jamais été en mesure de proposer une typologie générale des
compétences. Lisbonne le fera. Il a donc fallu déduire cette typologie des dispositions
matérielles de l’ensemble des dispositifs du traité. Il faut se reporter à chaque politique,
chaque type action pour déduire la nature exacte de la Communauté dans chaque hypothèse
particulière.

a) La compétence définie en fonction de son domaine : la distinction entre


compétences internes et compétences externes

– Compétences externes : pouvoir reconnu à la Communauté ou à


l’Union de règlementer ses relations avec des Etats tiers. En
2002, réorganisation du Conseil, on a limité le nombre de
composition du Conseil (dont le Conseil CAGRE : ministre des
affaires étrangères à la Communauté). Délimitation des
compétences externes : politique commerciale, coopération au
développement, action humanitaire et coopération technique et
financière (+ PESD et PESC).
– Compétences internes : compétences que développe la
Communauté ou l’Union dans le cadre de politiques publiques à
l’occasion desquelles elle débloque un pouvoir de légiférer,
d’adopter des règlementations s’appliquant aux Etats membres.
A l’origine, le traité de Rome ne prévoyait que très peud e
politiques communes : PAC, politique des transports, politique de
la concurrence… aujourd’hui, plus de 25 politiques. Il y a aussi
une politique s’adressant aux Etats membres et se faisant dans
le cadre de l’Union politique : dans le cadre de la coopération
policière, la Justice.

a) La compétence définie en fonction de sa nature

– La compétence communautaire exclusive : lorsqu’elle opère un


transfert total, complet de la compétence de l’Etat à
l’organisation (Union douanière, « Europe Bleue). Ce type de
compétence est l’exception.
– La compétence concurrente : l’attribution d’une compétence à la
Communauté laisse subsister la compétence de l’Etat, du moins
jusqu’à un certain degré. L’Etat reste libre d’exercer sa
compétence nationale mais cet exercice est encadré par
l’existence d’une législation communautaire à laquelle l’Etat sera
subordonné. L’Etat ne pourra agir que dans les limites de la
législation communautaire. C’est l’hypothèse la plus fréquente et
c’est un modèle de répartition des compétences complètement
emprunté au modèle constitutionnel des Etats fédéraux.
– La compétence communautaire d’appui : (compétences
parallèles) la compétence exercée par la Communauté n’a pas
vocation du tout de dessaisir les Etats membres de leur
compétence nationale. L’objectif poursuivi est l’encouragement
de la coopération entre les Etats membres, soutien financier des
Etats membres.
– La compétence réservée des Etats membres

1) Intégration et exercice de la compétence communautaire : le


principe de subsidiarité et la régulation des compétences
concurrentes

L’organisation n’a vocation à exercer la compétence qu’elle partage avec les Etats
membres que dans une certaine mesure : si les objectifs ne peuvent pas être atteints que par
la seule action individuelle de chaque Etat pour son propre compte. C’est une technique
visant à dissocier la compétence et le pouvoir. Ce n’est pas parce que la Communauté s’est
vu reconnaitre une compétence qu’elle a le pouvoir de l’exercer sauf si elle apporte la preuve
que son intervention est nécessaire, plus efficace que l’action des Etats pris individuellement.
Ce principe n’est applicable que dans des hypothèses particulières.

a) Le principe de subsidiarité n’est applicable qu’aux compétences concurrentes

Environ 70 à 75% des compétences sont des compétences concurrentes.

b) Le principe de subsidiarité est introduit dans le droit communautaire par le


Traité de Maastricht

Principe introduit par le traité de Maastricht et figure à l’article 5 du traité sur l’Union.
Cela ne signifie pas que l’on ne faisait pas de subsidiarité avant le traité. Il avait été
expérimenté dans des cadres précis comme la politique de l’environnement (traité de Rome
de 1986). Maastricht fait de ce principe un principe transversal à toutes les politiques de la
Communauté.

c) Le débat sur la justiciabilité du principe est aujourd’hui dépassé

La justiciabilité d’un principe est l’idée qu’il puisse faire l’objet d’un contrôle
juridictionnel. Selon des auteurs, cela relève plus de l’opportunité que de la légalité pour les
Juges. Aujourd’hui, on a de la jurisprudence donc ces auteurs se sont trompés.

A) Intégration institutionnelle et architecture de


l’organisation intégrée
Dire qu’une organisation est de type intégré, c’est dire que son architecture
institutionnelle va obéir à des règles originales.

1) L’intégration du point de vue des institutions et des organes

La Communauté, et par la suite l’Union, se caractérise par l’existence d’organes


spécifiques n’ayant pas vocation à représenter les Etats membres qui est le fondement d’une
organisation classique. C’est la cas de la Haute Autorité dans le cadre du Traité CECA (Paris,
1951) qui crée une organisation où l’on trouve la Haute autorité composée de personnalités
qui en représentent pas leur Etat mais on vocation à représenter l’intérêt général de
l’organisation. C’est la même chose pour l’institution créée dans le cadre de la CEE en 1958
qui est la Commission des Communautés Européennes. Ces deux institutions vont fusionner
en 1965 avec le traité dit de « fusion des exécutifs » qui crée une commission unique pour les
trois communautés (CECA, CEE et CEA). Il existe un commissaire par nationalité d’Etat
membre mais ils ne représentent pas leur Etat, ils ont un statut d’indépendance très protégé
et ne peuvent recevoir d’instruction d’aucun gouvernement. C’est l’institution la plus
représentative de l’intégration car on lui a attribué des fonctions et des pouvoirs douaniers.
Elle a le monopole de l’initiative : rédige tous les projets d’actes et lorsque l’acte existe, c’est
la Commission qui est le pouvoir d’exécution.

2) L’intégration du point de vue du processus décisionnel

L’organisation peut prendre des décisions juridiquement contraignantes à la majorité.


Ce qui implique que l’Etat membre sera tenu par cette décision même s’il n’a pas voté pour.
Article 205 du Traité de Rome fait de la majorité le processus décisionnel de droit commun. Il
mentionne expressément que la majorité s’applique sauf disposition express contraire du
traité. Cet article, lorsqu’il pose ce principe de droit commun, il parle de la majorité qualifié
(alinéa second). Dans certains cas, ce principe général de majorité qualifié pourra être
renversé et substitué par la majorité simple.
Parler de majorité implique de savoir si chaque Etat a le même nombre de voix au
Conseil. On constate que, au delà de l’affirmation de l’égalité des Etats, lorsque le Conseil
vote, tous les Etats ne disposent pas du même nombre de voix. On prend en compte la
densité géographique, la puissance économique. mais système compliqué car à chaque fois
que l’organisation s’élargie, il faut décider le nombre de voix à accorder au nouvel entrant et
donc modifier la pondération globale. Chaque fois que l’on a à se prononcer sur cette question
du nombre de voix, on est au cœur de problématiques complexes où chaque Etat s’arque
boute sur sa position actuelle. Traité de Nice, pour préparer l’élargissement à 25 (2004) puis
27 (2006) Etats membres, a préparé par anticipation le problème du nombre de voix pour les
nouveaux entrants. « La première vertu de la majorité qualifiée est de favoriser l’adoption de
décisions au consensus ». Mais beaucoup de décision sont prises à l’unanimité et très peu à la
majorité qualifiée.

A) Intégration normative et émergence d’un ordre


juridique propre
Notre organisation est un ordre juridique autonome, distinct de celui des Etats
membres et spécifique par rapport aux normes internationales. Il est à l’origine d’une
« législation », on a reconnu ce pouvoir qui va contraindre les Etats et l’ensemble de ces actes
normatifs va créer un ordre juridique car c’est un système organisé de sources de droit
différentes.

1) un système organisé de sources du droit caractérisé par un


important droit dérivé

Ce système de sources est composé de plusieurs catégories de sources :


– sources primaires (droit primaire communautaire) : droit
constitué par les actes fondateurs, els traités fondateurs de
l’organisation. Il est aussi classique de dire que le droit primaire
est un peu le droit constitutionnel du droit communautaire.
– Le droit dérivé : ensemble de la production normative. Il est
constitué de différents types d’actes. La typologie varie d’un
traité à l’autre.

1) une articulation spécifique avec les droits nationaux

Ce système organisé de sources propose une articulation très spécifique avec les
droits nationaux. On retrouve ici la spécificité de cet ordre juridique communautaire : il met en
place un système d’articulation avec les droits des Etats membres reposant sur de grands
principes :

a) L’immédiateté juridique du droit communautaire


Les actes de l’ordre juridique communautaires sont immédiatement applicables aux
ordres juridiques internes. Différents des normes de droit international classique où il y a une
procédure de réception pour l’ordre juridique interne. Il est applicable y compris pour certains
actes qui, par leur nature, pourraient laisser croire qu’ils ne sont pas directement applicables
(directives communautaires qui appelle des mesures de transposition de la part de l’Etat par
exemple). Il en faut pas confondre une mesure de transposition et une mesure de réception.

b) L’effet direct du droit communautaire

(Effet direct) il s’agit de l’idée selon laquelle l’acte va pouvoir produire des droits et
des obligations directement dans le chef des simples particuliers. On est encore au cœur
d’une grande différence avec le droit international où les chefs des particuliers ne sont pas
sujets du droit international, seulement les Etats. Tous les actes de droit communautaires ne
bénéficient pas forcément de cet effet direct (la directive pour laquelle le traité de Rome ne
mentionne pas directement l’effet direct par exemple). Pour la Cour de Justice des
Communautés Européennes, si les directives répondent à un certain nombre de critère, l’effet
direct lui sera appliqué mais cette jurisprudence n’est pas suivie par certaines juridictions
nationales comme le C.E. français. Le Traité dit rarement s’il y a effet direct ou non. C’est au
Juge de déduire par la mise en œuvre des critères, de dire le droit sur cette question

c) La primauté du droit communautaire

Le principe de primauté du droit communautaire sur le droit national. Cette primauté,


le Juge communautaire s’est attaché à le dire très vite. COSTA contre ENEL (EDF italien),
1964. Il s’agit d’établir un principe de résolution d’un conflit de normes. On établit une
hiérarchie où le droit primaire l’emporte sur le droit dérivé. Les Etats n’acceptent pad
facilement la subordination de leur droit constitutionnel au droit communautaire d’où une
jurisprudence différente selon l’Etat mais jurisprudence Européenne dit que les normes
communautaires priment sur toutes les normes internes, y compris constitutionnelles.
GESELLSCHALT, 1970, Cour de Justice affirme cette primauté des normes communautaires
y compris sur les normes constitutionnelles des Etats membres.

II - La coopération intégrée une logique à géométrie


variable de la construction communautaire
Cette logique est majoritaire mais n’existe pas de manière absolue.

A) Une logique dominante mais non pas exclusive


1) Le système de l’Union mêle coopération intégrée et coopération
intergouvernementale

Le traité de Rome fait un appel dominant à cette méthode communautaire mais il


subsiste encore des traces de coopérations qui ne peuvent pas être analysée sous la forme
supra nationale.

a) Une logique d’intégration dominante dans le pilier communautaire de l’Union


relatif à l’Union économique

Ce traité de Rome est très fortement marqué par la logique de la méthode supra
nationale. Il n’est pas rare d’employer le terme de communautarisation pour qualifier le
glissement vers la méthode supra nationale. Ce traité, dans sa version originelle de 1957,
mettait en place toute une série d’actions, de politiques qui relevaient largement de cette
logique supranationale (marché commun...). Ces politiques originelles sont fortement
marquées du sceau de l’intégration (PAC, politique de concurrence par exemple) avec un
véritable dessaisissement des Etats membres.
Au départ, forte ambiance communautaire et c’est ce choix qui est à l’origine de la
première grande crise (crise de la chaise vide, automne 1965). On parle de fédéralisme
budgétaire.

b) La survivance de la coopération intergouvernementale dans le cadre de l’Union


politique

Un signe très fort est donné par le traité de Maastricht dans le sens de la récusation
du communautarisme. Ce traité règlemente les deux champs privilégiés de l’union politique
avec le 2ème pilier (PESC puis PESD) qui est un pilier inter gouvernementale où il n’y a pas de
place pour la majorité. Même remarque concernant le 3ème pilier avec la coopération dans le
domaine de la Justice et des affaires intérieures avec la logique intergouvernementale. Ce
traité est un retour en puissance sur la scène communautaire de la logique
intergouvernementale.
Le traité d’Amsterdam (1997) opère une véritable communautarisation du 3ème pilier.
Toute coopération qui relevait du 3ème pilier va être transférées au 1er pilier. On les extrait du
traité de Maastricht pour les intégrer au traité de Rome. C’est par exemple la politique
commune des visas, de l’asile, de l’immigration. Ce traité réalise une sorte de
« déshabillage » du 3ème pilier au profit du pilier communautaire. Ce 3ème pilier ne concerne
plus que la coopération policière et la coopération judiciaire dans le domaine pénal.

c) Les deux modalités de coopération obéissent à des régimes juridiques différents

Deux illustrations significatives des différences empruntées à l’intégration normative.


Pour que l’on puisse créer du droit, adopter un acte, il faut d’abord un projet : c’est l’initiative
législative. Dans la méthode communautaire, c’est la Commission qui a le monopole de
l’initiative. Cette initiative revient aux Etats dans la logique de l’intégration
intergouvernementale mais la Commission peut aussi se voir reconnaitre un certain pouvoir
d’initiative dans le cadre de la PESC mais elle n’en a pas le monopole. En pratique, très peu
utilisé.
Lorsqu’il s’agit d’adopter l’acte, le pouvoir de décision est le Conseil mais il ne se
prononce pas de la même manière suivant le cadre. Unanimité dans le cadre
intergouvernemental et majorité dans le cadre supranational. L’unanimité est de droit
commun dans les 2ème et 3ème pilier et possible dans le cadre supranational en cas de
disposition expresse et cela est fréquent.

1) Il existe une gradation dans la logique de l’intégration :


intégration soft et intégration hard
Lorsque la supranationalité s’exprime, elle peut le faire de manière plus ou moins
intensive.

a) La gradation dans l’intégration normative

Il existe, en droit communautaire, une typologie des actes qui est propre à ce droit
dérivé communautaire. Il existe, en droit communautaire, deux grands types d’actes :
– Le règlement : bénéficie forcément d’effet direct. Il est donc
forcément créatrice de droits et d’obligations dans le chef des
particuliers, n’appelle aucune mesure de transposition nationale
et est donc l’expression la plus aboutie de l’intégration
normative. Substitution totale de l’intégration à l’Etat.
– La directive : acte du droit communautaire dérivé. Elle témoigne
d’une intégration moins aboutie, plus douce. Elle appelle des
mesures de transposition nationale. Le traité ne fixe pas d’effet
direct d’où divergence entre la jurisprudence communautaire et
certaines jurisprudences nationales (France notamment). Selon la
jurisprudence communautaire, pas d’effet direct automatique.
C’est un acte qui fait peser des contraintes moins grandes sur les
Etats. Mais obligation de transposition de la directive d’où des
problèmes de retard.

a) La gradation dans l’intégration institutionnelle

On peut aller la rechercher dans les hypothèses où le traité de Rome a écarté la


majorité qualifiée pour l’adoption des actes. On tombe sur des problématiques très complexes
car il n’y a pas un processus décisionnel unifié par politique. à ‘l’intérieur d’une politique, il y a
des actions relevant de la majorité, d’autres de l’unanimité. Dans le champ de la libre
circulation des personnes, il y a un article originel consacré à la libre circulation des
travailleurs (seule existante au départ) : article 42 qui se voit d’abord appliquer le régime de
droit commun (majorité) mais l’écarte dans le cas où le Conseil s’exprime dans le cadre de la
sécurité sociale, l’unanimité s’applique.
La politique commerciale voit la Communauté coopérer avec des Etats tiers pour le
développement de leurs échanges commerciaux. Mais échanges différents (marchandises,
mais aussi échanges de services, de propriété intellectuelle). A l’origine, en 1957, on a pensé
surtout aux échanges de marchandises mais la question des autres échanges s’est vite posée.
Article 133 traité de Rome. Majorité qualifiée pour les échanges de marchandise. Des
révisions portent sur le fait d’accepter que les services et la propriété intellectuelle soient
intégrés à l’ex article 113 à la condition que ces accords portant sur les services et la
propriété intellectuelle se prennent à l’unanimité.
Article 67 : traite de l’espace de liberté, de sécurité et de Justice. On constate qu’on a
fait le choix de communautarisé une partie du 3 ème pilier mais avec contrepartie avec un
système de périodes transitoires, d’adaptation pour éviter d’appliquer à ce champ de
compétence la majorité qualifiée. On peut même trouver que pendant tant d’années on
applique l’unanimité et à l’expiration du délai on applique la majorité et ce pour un même
acte.

A) Une logique à nuancer par le principe de différenciation


Philosophie générale qui a présidé au début de la construction communautaire a été
facilitée par le fait que els 6 Etats fondateurs étaient assez proche du point de vue de leur
développement économique donc étaient aptes à supporter le même niveau d’application. Il y
a une grande logique unitaire. Cette logique unitaire s’est peu à peu effritée sous l’influence
de plusieurs facteurs. Par ailleurs, la méthode mise en place (principe de différenciation) va
connaitre des techniques juridiques extrêmement diversifiées.

1) Une différenciation servie par plusieurs facteurs propres à


l’histoire de la construction communautaire

a) Différenciation et politique d’élargissement

Passée de 6 Etats membres à 27 aujourd’hui. Il ne fait aucun doute que


l’élargissement a favorisé l’apparition dune hétérogénéité des Etats membres. Le premier
facteur est celui du développement économique différent en intégrant des Etats qui n’étaient
pas puissant sur le plan commercial après 1980 avec l’Irlande puis Grèce, Espagne et Portugal
qui ont un niveau de vie largement inférieur à la moyenne de l’organisation.
Ensuite, deuxième facteur d’hétérogénéisation est le fait que les Etats n’ont pas la
même vision de la méthode à employer. Apparaissent les Euro septique qui ne sont pas
persuadé de l’efficacité de la méthode communautaire : France, Grande-Bretagne, Danemark.
Le principe de différenciation consiste à prendre en compte ces différences
économiques ou ces différences de conceptions.

b) Différenciation et développement des politiques communautaires

Il s’agit de mettre en exergue que cette organisation démarre en 1951, puis 1957 pour
la CEE, avec un champ de compétence restreint : mise en place d’un marché commun et trois
ou quatre grandes politiques. Les choses ne vont cesser d’évoluer avec les différentes
révisions qui impliquent toujours une extension des compétences communautaires. Signe très
distinctif de cette extension quand on regarde la table des matières du traité de Rome : on est
passé de 5 politique à plus de 25 rien que pour l’union économique. Se pose rapidement la
question de la relative contradiction entre le grand nombre d’Etat et le grand nombre de
compétences de l’organisation.
Ou on reste dans la logique initiale qui consiste à dire que tant que tous els Etats ne
sont pas près à assumer la nouvelle politique et ses conséquences, on ne la crée pas.
Conséquence négative de tirer l’organisation vers le bas en donnant une définition à minima
de la dynamique de l’organisation. L’organisation prendra une autre attitude qui veut que les
nouvelles compétences apparaissent même si tous les Etats ne sont pas près : principe de
différenciation qui fait que tous les Etats ne sont pas opposables à ces nouvelles
compétences.
La différenciation apparait lors du rendez-vous de Maastricht qui est une révision en
profondeur du traité de Rome qui inaugure un recours assez massif à ce principe avec des
Etats qui veulent intégrer une politique sociale renforcée mais refus du Royaume-Uni. de
même, dans le cadre de l’Union politique créée par Maastricht, le Danemark obtient un statut
dérogatoire.

1) Une différenciation qui obéit à des techniques juridiques


diversifiées

Il s’agit de mettre en exergue le fait que ce principe peut être mis en œuvre de
manière très différente. Cela se traduit par deux types d’approches.

a) Les techniques de l’opting out

C’est une technique juridique qui consiste à aménager au profit de l’Etat bénéficiaire
un régime juridique spécifique qui se traduira par la non-opposabilité à son égard des
obligations communautaires mises en œuvre par l’organisation. Ces techniques peuvent être
mises en place à la demande de l’Etat ou de l’organisation elle-même lorsqu’elle accueille un
nouvel Etat par exemple.
Par exemple : le régime dérogatoire sollicité et obtenu par le Royaume-Uni lors du
traité de Maastricht pour la politique sociale. Les 11 autres Etats veulent relancer la politique
sociale et signent donc entre eux un protocole additionnel qui n’est pas opposable au
Royaume-Uni. Au traité suivant (Amsterdam), le Royaume-Uni acceptera de s’engager vis-à-
vis de ce protocole. De même, le régime dérogatoire dont bénéficient le Royaume-Uni, le
Danemark et l’l’Irlande depuis le traité d’Amsterdam et qui touche à l’espace de sécurité et
de Justice.

b) Les techniques d’opting in

Elles vont permettre aux Etats qui le souhaitent, et qui le peuvent, d’aller plus vite et
plus loin dans l’intégration. Ils vont pouvoir développer de nouvelles actions dans le cadre de
l’organisation qui se met au service des projets de ces Etats. Il s’agit de la constitution de
groupes pionniers dans le cadre de l’organisation.
Il existe d’autres techniques juridiques qui consistent à créer des coopérations
particulières qui échappent à l’organisation. Exemple de la constitution du groupe Schengen :
au départ initiative des Etats du BENELUX, de la France et de l’Allemagne de conclure un
accord par lequel ils suppriment toute une série de contrôles à leur frontière (accords de 1985
et 1990). Cela peut poser des problèmes à l’organisation, le « syndrome Schengen » qui est la
peur que ces développements hors Communauté puissent affaiblir l’organisation.
L’organisation a absorbé le système Schengen lors du traité d’Amsterdam.
Mécanisme juridique de la coopération renforcé qui est un mécanisme introduit par le
traité d’Amsterdam. Il s’agit de permettre, aux Etats qui le souhaitent, de créer un groupe
pionnier pour la réalisation d’objectifs et cette coopération est introduite à la fois dans le
traité de Rome et pour partie dans le traité de Maastricht. En revanche, le traité d’Amsterdam
n’autorise pas la création de coopération renforcée dans le domaine de la PESC. Il y a toute
sorte de conditions pour créer les coopérations et il y a un régime juridique différent selon
l’union politique ou économique mais des principes généraux communs applicables à
n’importe quelle coopération renforcée.
Le traité de Nice va autoriser les coopérations renforcées dans le domaine de la PESC
à l’exclusion des questions ayant des implications militaires. Cela signifie que le traité de Nice
autorise dans le domaine de la PESC mais pas dans celui de la PESD. Le traité de Lisbonne
l’autorise dans le domaine de la PESD. Conditions : 8 Etats membres à la coopération et il faut
apporter la preuve que le projet dont on est porteur ne peut être réalisé avec tous les Etats
(clause de dernier ressort).

A) Les interrogations sur l’avenir du modèle de la


coopération intégrée et sa comparaison avec le modèle
fédéral
1) Les limites d’une transposition pure et simple des modèles
préexistants

Il est classique d’essayer de comparer l’organisation communautaire avec les modèles


de la confédération et de l’Etat fédéral.

a) L’inadéquation avec le modèle de la Confédération

Notre construction communautaire emprunte des choses à la confédération mais ce


modèle ne correspond pas. Exemples de ressemblance avec le modèle de la confédération :
– Union d’Etats souverain
– Union trouvant son origine dans un traité international.
– L’union se voit affecter une mission particulière, qui est celle de
développer l’activité de politique étrangère par exemple, pour les
Etats membres. Cette mission est confiée par les Etats à la
confédération.

L’union européenne a énormément tardé. Elle s’est dotée d’une politique étrangère
commune mais qui n’a pas fait disparaitre les politiques étrangères des Etats membres
contrairement à la confédération. Autres dissemblances :
– Le champ de compétence de l’UE est beaucoup plus large que
celui de la confédération qui se limite à la politique étrangère.
– La confédération ne peut pas être à l’origine d’un ordre juridique
commun.

a) L’inadéquation avec le modèle de l’Etat fédéral

A certains égards, il peut y avoir des éléments de ressemblances :


– Dans le cadre d’un Etat fédéral, présence d’un ordre juridique
commun laissant subsister des ordres juridiques particuliers. On
se pose la question de l’articulation entre l’ordre juridique fédéral
et l’ordre juridique des Etats fédérés.
– Répartition des compétences entre l’Etat fédéral et les
composantes fédérées.

On bute sur des limites :


– L’UE a pour acte fondateurs des traités alors que l’Etat fédéral
est toujours mis en place par une Constitution.
– Même si les deux modèles sont obsédés par la répartition des
compétences, il existe une différence fondamentale : l’Etat
fédéral, parce qu’il est un Etat souverain, a la compétence de sa
compétence. L’UE reste fondamentalement une organisation
internationale avec le principe de spécialité où les Etats membres
lui délèguent les compétences qu’ils veulent bien lui léguer.
– L’Etat fédéral a le monopole de la qualité de sujet de l’ordre
juridique international. Les Etats fédérés sont sujet de l’ordre
juridique interne.

1) La nécessité de trouver un modèle nouveau et original

Les juristes ont un terme pour qualifier cette situation qui consiste à dire que l’objet
sur lequel on s’intéresse ne peut pas être intégré aux modèles préexistants : modèle SUI
GENERIS. Ce modèle qui est celui de l’UE est un modèle unique en son genre.

Section 2 - La construction communautaire une


dynamique évolutive
I - L'élargissement et l'accueil de nouveaux États
membres
A chaque élargissement se trouve la question du sort à réserver au nouvel entrant. Il y
a un traité d’adhésion où l’Etat accepte l’acquis communautaire. Très souvent, on réfléchit sur
les difficultés causées par les spécificités du nouvel entrant. Nouvel entrant qui peut
demander un régime transitoire ou l’organisation peut imposer un régime particulier.
– A deux reprises, la Norvège a fait acte de candidature mais s’est
retirée au dernier moment de la négociation. En effet, Etat pour
lequel la pêche est très importante pour l’économie et la
politique commune de la pêche de l’Union a transféré des
compétences trop importantes à l’UE.
– L’entrée de l’Espagne, c’est l’organisation qui a imposé un
régime très dérogatoire au niveau de la pêche car elle a, à elle
seule, les mêmes capacités que tous les Etats membres réunis.
– En 1995, l’Autriche est un Etat qui est au cœur de l’Europe et qui,
en termes de transport, est un Etat quasi inévitable.
Parallèlement, Etat qui a une très forte tradition écologique. Ce
pays ne voulait pas se voir imposer les politiques en termes de
transport et de libre circulation. Politique dérogatoire qui lui
laisse un droit de regard.
– En 2004, 10 nouveaux Etats et des Etats frontaliers avec ceux-ci
ont des craintes de voir leur marché du travail inondé par ces
nouveaux entrants. Régimes dérogatoires en matière de libre
circulation des travailleurs pour les nouveaux entrants.

A) Le premier élargissement en 1973 au Royaume Uni, au


Danemark et à l’Irlande

B) Le second élargissement en 1981 à la Grèce

C) Le troisième élargissement en 1986 à l’Espagne et au


Portugal

D)Le quatrième élargissement en 1995 à l’Autriche, la


Finlande et la Suède

E) Le cinquième élargissement en 2004 à dix nouveaux


Etats (les trois Etats baltes, la Pologne, la Hongrie, la
République Tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, Malte et
Chypre)
F) Le sixième élargissement en 2007 à la Bulgarie et à la
Roumanie.

G)La candidature en cours d’examen de la Turquie.

II - Les grandes étapes de l'adaptation du système


communautaire
Au départ, architecture reposant sur trois communautés et donc trois traités. Au
départ, els communautés avaient leur propre architecture institutionnelle. Dès le départ,
accord pour ne pas créer trois Cours et trois Assemblées. On utilisera donc la Cour et
l’Assemblée parlementaire créées dès le projet CECA. En revanche, les communautés
n’avaient pas le même exécutif. Il y avait toujours un Conseil mais il y avait surtout, dès
l’origine, une Haute Autorité de la CECA composée d’experts indépendants qui expriment
l’intérêt général commun.
Quand on crée la CEE et la CEA, on crée la Commission. A un certain moment, pas
possible d’avoir deux exécutifs différents avec la même mission donc fusion des exécutifs
opérée par le traité de Bruxelles (1965). Mais, ce qui est important c’est que, pendant cette
période, on ne parle jamais de la communauté mais des communautés même si la CEE
occupe totalement le devant de la scène. Situation perdure jusqu’en 1992 avec un quatrième
traité (Maastricht) qui crée l’UE avec une union politique au sein de cette Union.

A) Les premiers échecs de l'ouverture du système


communautaire à des domaines non économiques

– L'échec de la CED (1952-1954) :


– L’échec des plans Fouchet (novembre 1961-janvier 1962) :

A) L'adaptation institutionnelle par la «révision» (au sens


large) des traités constitutifs

– Le compromis de Luxembourg (Janvier 1966) :


– Les révisions explicites
 La fusion des exécutifs : Traité de Bruxelles de
1965.
 L’extension des pouvoirs du Parlement : Traité
du Luxembourg de 1970 puis de Bruxelles en
1975.
 L’élection du Parlement au suffrage universel :
septembre 1976. Première élection en 1979
 L’Acte unique de 1986 et les adaptations
institutionnelles et matérielles du système
communautaire : marché commun mais pas
de grand marché intérieur.

Créés par l’Acte Unique de 1986 :


– Le passage du marché commun au marché intérieur :
– La « constitutionnalisation » de trois « nouvelles » politiques :
cohésion économique et sociale, de la recherche et du
développement et de l’environnement.
– La codification de la coopération politique européenne (CPE) :
c’est « l’ancêtre de la PESC ». C’est un cadre juridique général, la
première coopération politique officielle.
Il existe une différence radicale entre l’union politique de la CPE, construite totalement
en dehors du système communautaire, et la future PESC. La traité de Maastricht ramènera
cette coopération dans le giron général en créant l’Union Européenne.

A) Le Traité de Maastricht (1992) et le passage de


l’Europe Espace à l’Europe puissance
Quatrième pilier constitutif qui crée un cadre unique avec une Union comprenant une
Union économique et une Union politique composée de la PESC et la coopération dans le
domaine de la Justice et des affaires intérieures. C’est aussi l’occasion d’une révision en
profondeur du traité de Rome.
Mais c’est aussi une révision en profondeur de l’Union économique qui n’a pas d’union
économique et monétaire, pas de politique monétaire commune. Maastricht prévoit la mise en
place progressive d’une UEM dans une logique d’intégration forte avec la création d’une
monnaie commune.
Tous les Etats membres n’ont pas l’€.
1) L’Union européenne, la structure en piliers et l’avènement de
l’Union politique

– Le 2ème pilier et la PESC :


– Le troisième pilier et la JAI :
– Le pilier communautaire et son approfondissement : c’est la
création de l’Union économique et monétaire.
– L’enjeu majeur pour le Traité de Rome et sa logique de la
création de l’UEM :
– L’apparition, dans le Traité de Rome, de nouvelles politiques
communautaires : politiques de l’éducation, de la formation
professionnelle et de la jeunesse, politique de la culture, politique
de la santé, politique de la coopération au développement.

A) Les Traité d'Amsterdam (1997) et de Nice (2000), une


réponse en demi-teinte aux défis de l’élargissement

1) Le Traité d'Amsterdam, un échec majeur et quelques avancées

– L’incapacité des Etats de trouver un accord sur des réformes


institutionnelles urgentes (réforme de la Commission et réforme
de la pondération des voix au Conseil)
– L’affirmation sans équivoque de la subordination de l’UE et des
Etats membres au respect de la démocratie, de l’Etat de droit et
des Droits de l’Homme : cela devient les conditions explicites
pour adhérer (article 6 du Traité de l’UE) et peut entrainer la
suspension de l’Etat auquel pourrait être imputée une violation
des principes. Conditions d’adhésions très étroitement inspirées
du modèle du Conseil de l’Europe. Avant Amsterdam, une seule
condition pour adhérer : être une Etat européen.
– Les avancées non négligeables du 2ème pilier : création du Haut
Représentant pour la PESC et des missions de Petersberg
(missions pour assister un Etat dans le strict respect des
conditions du droit international : mandat de l’ONU ou demande
de l’Etat).
– La communautarisation d’une partie du 3ème pilier : asile,
immigration, franchissement des frontières. Coopération policière
et judiciaire dans le domaine pénal restent dans le 3ème pilier.

1) Le traité de Nice (décembre 2000)


– L’épurement du reliquat d’Amsterdam : réforme de la
Commission et de la pondération des voix au Conseil. Le Conseil
de l’Union est une instance qui doit se prononcer à la majorité
dans la majeure partie des cas : problème de la qualification de
la majorité avec la pondération. La pondération aboutissait à une
sur représentation des petits Etats mais qui n’apparaissait pas si
gênant que sa. Plus l’Union va s’élargir, plus il faut attribuer aux
Etats un certain nombre de voix (à chaque pays entrants) et cela
va enrichir la surpondération des petits Etats. Il faudra attendre
le traité de Lisbonne pour que l’on renonce au système de la
pondération.
– La proclamation solennelle de la Charte des Droits
Fondamentaux : mais l’incapacité d’en faire un texte
juridiquement obligatoire. Texte élaboré par une enceinte ad hoc
composée de représentants de gouvernements, de parlements
nationaux, du parlement européen donc dans une composition où
on a recherché la légitimité des Etats. Le Conseil européen a fait
le choix de ne pas l’intégrer dans l’Union donc il n’a pas de
valeur juridique obligatoire.
– La ratification des avancées des Sommets de Cologne et
d’Helsinki de 1999 et la création de nouvelles instances pour la
PESD : Innovation qui consiste à doter le système de l’Union de
capacités militaires afin de lui permettre de développer les
activités militaires prévues au traité d’Amsterdam. Tombée du
VETO britannique sur ce sujet en 1998 dans la déclaration de
Saint MALO. A partir de la tombée de ce VETO, les choses vont
s’accélérer avec les sommets d’Helsinki et de Cologne en 1999
qui vont créer le Comité Politique de Sécurité (COPS), le Comité
Militaire (CMUE) et l’Etat Major (EMUE). Tout cela est introduit
dans le traité de Nice.

A) Le Traité établissant la Constitution (2004) et l’échec


de sa ratification
Le traité de Lisbonne fusionne le traité sur l’Union et celui de la communauté (laissant
de coté le traité de la CEEA). Le traité de Lisbonne est un traité sur l’Union européenne et le
traité sur le fonctionnement de l’UE. Ce traité reprend la majorité de ses idées du Traité
établissant la Constitution.
Il y a, d’abord, la suppression de la distinction entre la Communauté et l’Union.
L’Union est dotée de la personnalité juridique internationale en absorbant celle de la
Communauté.

1) Un mode d’adoption innovant : la substitution de la méthode de


la Convention à celle de la Conférence intergouvernementale
(CIG)

2) Un contenu prometteur par ses innovations

– La suppression des piliers : dans la mesure où il n’ya plus la


distinction entre la Communauté économique et l’Union, il n’y a
plus besoin des piliers.
– L’incorporation de la Charte des Droits fondamentaux qui devient
juridiquement contraignante
– Un Président élu (2 ans et demi renouvelable une fois) pour le
Conseil Européen et le maintien de la présidence tournante pour
le Conseil : le traité distingue la présidence du Conseil européen
(réunion des Chefs d’Etats et de gouvernement) et le Conseil qui
est la réunion des représentants des Etats au niveau ministériel.
La présidence tournante pour le Conseil est donc maintenue sauf
dans sa formation « Conseil affaires générales et relations
extérieurs » qui y échappe.
– Une association des Parlements nationaux pour le contrôle de la
subsidiarité
– Un Haut Représentant transformé en Ministre des affaires
étrangères, également Vice-président de la Commission : il aura
un porte feuille qui sera celui des relations extérieures
économiques en tant que vice Président de la Commission. Il a un
pouvoir d’initiative et pourra faire des propositions d’actes.

Chapitre 5 :
L'ARCHITECTURE INSTITUTIONNELLE
ET PRINCIPALES REALISATIONS DE
L’UNION
Distinction entre les institutions de l’Union et les simples organes. Distinction
importante car les institutions ont un statut à part, très renforcé car ils ont une mission.
Depuis le traité d’Amsterdam, le Comité des régions est un organe qui veut devenir une
institution.

Section 1 : L'architecture institutionnelle de


l'Union Européenne : ses organes et ses
compétences

I - Les 4 institutions originelles et les « fondations» de


l’architecture institutionnelle
A) Le Conseil des Ministres, instance de décision et
institution représentative des États membres (article
202-210 TCE)
Appelé Conseil des ministres qu’à partir du traité de Lisbonne. Institution qui a le
pouvoir de décision. Il incarne la légitimité des Etats car il représente les Etats membres.

1) Sa composition:

Il y en a eu jusqu’à 13 mais en 2002 on repasse à 9. Quelques exemples de


compositions :
– Composition affaires générales
– Compositions techniques et sectorielles
– L’innovation du traité de Maastricht : (représentation d’un Etat
membre de type fédéral par l’une de ses composantes fédérées).
Si, par exemple, le sujet qui sera discuté est un sujet qui, dans le
droit constitutionnel allemand, relève de la compétence des Etats
fédérés.

1) Mode de fonctionnement:

Le Conseil n’est pas la pour négocier mais pour adopter les actes. En principe pas
débat car les textes ont déjà été préparés, négociés au sein du COREPER, sauf si il reste un
point à régler : la il est prévu un débat.

a) L'assistance par des organes permanents

– Le Secrétariat Général du Conseil (article 207.2 Traité CE) : c’est


une instance qui est inscrite dans le traité et ce secrétaire
général est la personne qui assure la fonction de Haut
Représentant.
– Le COREPER (article 207.1 Traité CE) : C’est une formation
simplifiée du Conseil des ministres où ce sont les représentants
permanents des Etats auprès de l’organisation qui siègent. Cette
instance est incontournable, elle se réunit presque tous les jours.
2 adjoints par représentant.
– Le COREPER 1 et le traitement des questions techniques (les
adjoints)
– Le COREPER 2 et le traitement des questions politiques (chefs de
mission)
– Les comités

a) Les délibérations du Conseil des Ministres

– Les points A : vote possible sans débat


– Les points B : débat nécessaire

a) La présidence du Conseil (article 203.2 TCE)

– Le système de la rotation tous les 6 mois


– Le système de la « Troïka » : système qui voit l’Etat qui assure la
présidence s’appuyer sur l’Etat qui vient de quitter la présidence
et sur celui qui prendra la prochaine présidence. En relations
extérieure, l’Etat qui assure la présidence est assisté par le
Président de la Commission si c’est un gros dossier.

1) Le processus décisionnel, unanimité ou majorité qualifiée (art


205 TCE)
– Maintien de l’unanimité ou extension de la majorité à de
nouveaux domaines, débat incontournable de chaque nouvelle
révision.
– La majorité qualifiée avant le traité de Nice (62 voix sur 87) ou la
surreprésentation excessive des petits Etats (10 voix pour les
quatre grands, 8 pour l’Espagne, 5 voix pour la Grèce, la
Belgique, les Pays bas, le Portugal, 4 voix pour la Suède et
l’Autriche, 3 voix pour le Danemark, la Finlande et l’Irlande, 2
voix pour le Luxembourg)
– Le compromis de IOANNINA du 1er Janvier 1995, une stratégie
défensive (elle ne permet pas à une coalition des grands de faire
adopter une décision) des grands Etats (une minorité se situant
entre 23 et 26 voix peut demander au Conseil de développer tous
ses efforts pour aboutir à une décision recueillant au moins 68
voix)
– La nouvelle majorité (255 voix sur 348) et les nouvelles
pondérations issues du traité de Nice, et des deux élargissements
de 2004 et 2007, la nouvelle surpondération des petits et
moyens Etats, de l’Espagne et de la Pologne (27 voix contre 29
seulement pour les quatre grands Etats
– Les innovations prometteuses de la convention ayant présidé à
l’élaboration du traité constitutionnel (majorité des membres du
Conseil représentant les 3/5 de la population) remises en cause
par la Conférence intergouvernementale

A) La Commission, l'institution la plus représentative de la


logique d’intégration (art 211-219 TCE)
Elle est sans doute l’institution la plus représentative de la logique de l‘organisation
intégrée. Elle ne représente pas l’ensemble des Etats membres mais est composée de
personnels indépendants. : à l’ origine, la CECA s’est doté de la Haute autorité qui est un
équivalent. Mais erreur de créer une instance de ce type pour chaque communauté donc
fusion  traité de fusion des exécutifs. Ses membres sont les commissaires.

1) Sa composition et la désignation des commissaires (art 213 ET


214 TCE)

– Avant le Traité de Maastricht : Présidée par le Président de la


Commission qui est membre de plein droit du Conseil européen. Il
n’a pas d’autorité hiérarchique sur les membres de la
commission au départ mais l’évolution renforce ses pouvoirs et
on cherche à donner plus de légitimité démocratique en faisant
de plus en plus intervenir le Parlement européen pour se
rapprocher toujours plus du modèle de l’Etat. Système de
responsabilité de l’exécutif devant le législatif (investiture,
responsabilité en cours d’exercice avec le droit de renverser la
Commission). Ce mécanisme de responsabilité à posteriori a été
conçu dès le début mais pas la responsabilité au moment de
l’investiture.
– La révision de la composition de la Commission opérée par le
Traité de Maastricht :
 Le renforcement de l'autorité du Président de
la Commission (la nécessaire approbation de
sa désignation par le PE et l’organisation de
sa consultation pour le choix des
commissaires)
 La démocratisation de la procédure de
désignation des commissaires (la nécessaire
approbation par le Président). Au minimum un
commissaire par Etat membre (nécessaire
prise en compte de la diversité entre les Etats
membres) et deux commissaires pour les
grands Etats membres et ce sont les Etats qui
choisissent leurs commissaires. Ce
commissaire n’est pas le représentant de son
gouvernement, il ne doit pas recevoir
d’injonction de l’Etat. Le Parlement est
consulté pour le choix des commissaires.
– Les révisions ultérieures de la composition de la Commission (le
traité d’Amsterdam et le nécessaire accord du Président pour la
désignation des commissaires : le traité de Nice et les choix
envisagés par le Conseil exprimés à la majorité qualifiée au lieu
du commun accord des gouvernements)
– La réforme de la Commission au cœur des débats du traité
constitutionnel : l’abandon du principe un Etat / un Commissaire
et le principe d’une commission composée d’un nombre de
commissaires égal aux 2/3 des Etats membres à l’issue du
mandat de la première Commission nommée après l’entrée en
vigueur de la Constitution

1) Le fonctionnement de la Commission.

C’est surement l’institution qui compte le plus de fonctionnaires qui se répartissent


entre les grandes institutions (environ 25 000 fonctionnaires dont plus de la moitié pour la
commission).
– L'administration la plus fournie de l'ensemble du système
communautaire
– L'organisation de cette administration en directions générales
placées sous l'autorité respective des commissaires
– Le fonctionnement collégial de la Commission

1) Les attributions et compétences de la Commission

L’évocation simplifiée des compétences de la Commission montre bien que c’est une
instance incontournable. La Commission joue un rôle dans différents niveaux de
responsabilité. Le raisonnement analogique qui consiste à comparer la Commission avec un
gouvernement d’Etat membre à ses limites. En effet, on s’aperçoit que cette instance que l’on
qualifie d’exécutif communautaire a, à la fois, des fonctions législatives, exécutives…

a) Des attributions très diversifiées et d'importance majeures

– Les compétences normatives et le pouvoir d'initiative pour


l'adoption des règles communautaires
– Le monopole de l'initiative, caractéristique de l'action normative
du 1er pilier : La Commission est incontournable pour
l’élaboration de la « loi communautaire » (règlements,
directives) : dans le traité, la Commission a le monopole de
l’initiative. En revanche, dans le cadre de la PESC ou de la JAI, la
Commission n’a pas le monopole. Dans le cadre de la PESC, il a
fallu qu’elle attende longtemps pour avoir un minimum
d’initiative. Il ne peut pas exister de règlement communautaire
ou de directive sans une proposition collégiale de la Commission.
Le texte élaboré par la Commission n’est qu’une proposition qui
suit ensuite le cours naturel de son élaboration (intervention du
gouvernement puis du Conseil qui adopte). Mais la proposition
n’est pas définitive, elle est vivante et est faite pour être
amendée.
– L'exigence de l'unanimité du Conseil pour la modification des
propositions de la Commission (article 250.1 Traité CE) :
Naturellement, le Conseil peut faire des amendements mais le
traité fixe la règle qu’il faut l’unanimité du Conseil. Le texte initial
est donc bien protégé bien que non définitif.
– Les compétences exécutives et de contrôle : En même temps,
fonction d’exécution et de contrôle. Dans certains cas, c’est
même la Commission qui a le pouvoir de décision comme, par
exemple, dans le domaine de la politique de la concurrence.
– Les pouvoirs de décision pour l'application des traités (exemple:
article 88 TCE pour la surveillance des aides publiques)
– Les pouvoirs par délégation du Conseil (article 202 du Traité CE)
– Les pouvoirs de préparation (avant projet : art 272) et
d'exécution du budget communautaire (article 274 Traité CE) : on
retombe, ici, dans la comparaison avec un gouvernement qui
adopte et exécute le budget.

a) Des compétences sous contrôle: la responsabilité de la Commission devant le


Parlement (article 201 TCE)

La Commission peut être renversée par un vote de défiance de la part du Parlement.


Mais différent du modèle de l’Etat où, dans un régime parlementaire, il y a équilibre entre les
pouvoir avec la réciprocité. Or cela n’existe pas dans le système communautaire. Ni le
Conseil, ni la Commission n’ont le pouvoir de dissoudre le Parlement européen.
La responsabilité n’a jamais été mise en œuvre, du moins pas dans le cadre de
l’article 201. Il y a eu des menaces de motion de censure et une Commission a du
démissionner mais elle l’a fait avant que le Parlement mette en place la motion de censure.
C’est la Commission du Luxembourgeois Jacques SANTER où deux commissaires ont été mis
en cause pour détournement des fonds de l’Union (Edith CRESSON). Le droit communautaire
ne permet pas d’exiger la démission d’un commissaire donc si refus de démissionner, mise en
jeu de l’ensemble de la Commission.

A) Le Parlement Européen (art189-201)

L’Assemblée parlementaire est partie de la CECA en 1951 avec un statut très limité. Il
n’a vocation à représenter les peuples européens.

1) Sa composition (art 190 TCE)

a) La représentation des peuples des États membres

– Le système de pondération en fonction de l'importance


démographique de l'Etat : au niveau de Conseil, on n’a jamais
opéré de décrochage de la pondération pour les grands Etats. Ils
ont le même nombre de voix pas le même nombre de siège.
– Les faiblesses du système : sur représentation et sous
représentation

a) L'élection au suffrage universel

Jusqu’en 1976, les membres sont choisis par les gouvernements des Etats membres.
– Le choix du scrutin à la proportionnelle (à l'exception du
Royaume Uni) : première en 1979.
– La diversité de mise en œuvre du scrutin à la proportionnelle: le
débat politique français. Chaque Etat est libre d’organiser
l’élection comme il l’entend. Cela donne donc lieu à des débats
comme en France.

1) Compétences et attributions: renforcement du rôle du


Parlement depuis le Traité de Rome

Le fil directeur est le renforcement incessant du statut du rôle du Parlement.


Participation à la fonction législative, au vote du budget, à la conclusion des accords
internationaux et également la montée en puissance du Parlement dans le cadre de ses
fonctions de contrôle.

a) La participation accrue à la fonction normative

– La situation originelle: l'absence de participation véritable et le


système de consultation simple. Aucune compétence législative,
le Parlement ne pouvait intervenir que pour consultation simple.
– La situation d'aujourd'hui: une véritable participation à
l'élaboration des normes. Plusieurs étapes :
 La procédure de coopération (article 252
Traité CE) : le Parlement était saisi de l’acte,
pouvait émettre des amendements mais pas
les imposer. Cette procédure n’a pas
totalement disparu et existe toujours dans
certains domaines
 La procédure de codécision (article 251 Traité
CE) : deuxième procédure intégrée. Le
Parlement est maintenant le codécideur dans
l’élaboration de l’acte. Un règlement adopté
en codécision se reconnait à travers l’intitulé
« règlement du Conseil et du Parlement ».
l’objectif est de faire en sorte qu’un jour, tout
soit codécision.

a) Une extension des pouvoirs budgétaires

– L'importance des réformes de 1970 et 1975 : fait du Parlement


européen un véritable codécideur pour l’adoption du budget.
Pouvoir donc d’adopter le budget même si c’est un pouvoir
partagé avec le Conseil.
– La distinction entre les dépenses obligatoires (DO) et les
dépenses non obligatoires (DNO) : le Parlement avait beaucoup
plus de poids et de pouvoirs concernant les DNO. Il est toujours
saisi d’un projet de budget et il a le pouvoir de proposer des
amendements et voter. Cette distinction est une distinction qui
réserve une plus ou moins grande marge d’amendement pour le
Parlement. Le traité de Lisbonne va supprimer la distinction.
– Le pouvoir de rejeter en bloc le budget (article 272.8 du Traité
CE) : il y a un vote définitif global où le Parlement peut rejeter en
bloc le budget.

a) Une participation accrue à la conclusion des accords internationaux de la CE


avec des Etats tiers (la révision par le Traité de Maastricht de l’actuel article 300
du Traité CE)

La Communauté, sujet de l’ordre juridique international, peut conclure des accords


internationaux avec des Etats tiers. A l’origine, le Parlement n’avait pas de pouvoir en la
matière. Petit à petit, le Parlement va acquérir un certain nombre de pouvoir et notamment on
va lui reconnaitre le droit de se prononcer, par la voie de l’avis conforme, sur un certain
nombre de traités. Si son vote n’est pas positif, l’accord ne peut pas être conclu. Par exemple
les accords d’association qui sont les premiers pour lesquels on a explicitement prévu l’avis
conforme puis extension à d’autres accords.

b) Une extension de ses fonctions de contrôle

– La révision par le Traité de Maastricht de la procédure de


désignation de la Commission (article 214 du Traité CE) : le
Parlement doit d’abord émettre un vote sur le Président de la
Commission puis sur la composition de cette Commission. Très
tôt, le Parlement fait savoir ce qu’il pense des candidats et il a
imaginé d’auditionner chaque candidat avant la mise en place.
Cela a, à quelques reprises, donner lieu à des modifications.
– Le « pseudo mise en œuvre » en mars 1999 de la responsabilité
de la Commission (démission de la Commission présidée par J.
SANTER)
– Le Traité de Maastricht et le droit de pétition des citoyens devant
le Parlement (articles 21 du Traité de l'Union européenne et 194
TCE)

A) La Cour de Justice des Communautés européennes


(CJCE) (art 220-245 TCE)
1) Composition de la Cour

– Les Juges (un par état membre : art 221 TCE)


– Les avocats généraux (8 postes dont 5 reviennent aux grands
états), une fonction très proche de celle du Commissaire de
gouvernement dans le droit administratif français. L’avocat
général représente les intérêts de l’Union.

Cette composition a été prévue dès le traité CECA. Au départ Cour unique puis l’Acte
unique de 1986 crée le TPI. Puis le traité de Nice prévoit que l’on puisse, au sein du Tribunal
de Petite instance, créer des Chambres juridictionnelles.

1) Attributions de la Cour

a) La conjonction inédite de plusieurs fonctions juridictionnelles (Cour


internationale, constitutionnelle, administrative)

On peut considérer que c’est à la fois une Cour internationale, une Cour
constitutionnelle et elle exercerait sans doute des attributions de Cour administratives.

b) Compétences consultatives (l’exemple de l’article 300 .6 TCE et le contrôle de la


compatibilité des accords conclus par la Communauté avec le traité de Rome)

Première fonction juridictionnelle est celle prévue à l’article 300 du traité de Rome où
la Cour peut être saisie de la question de la comptabilité des accords, qui vont être conclus
avec des Etats, avec les différents traités.

c) Compétences contentieuses et principaux recours

– Le recours en annulation des actes communautaires (art 230


TCE)
– Le recours en carence des institutions communautaires (art 232
TCE) : il ne peut pas constater la carence des Etats membres.
– Le recours en manquement des États membres (art 226 et 227
TCE) : question de l’irrégularité d’un acte de l’Etat membre.
– Les questions préjudicielles de l'article 234 : pouvoir de saisir le
Juge communautaire d’une question : soit la Cour s’interroge sur
le sens d’une disposition (question préjudicielle en interprétation)
soit elle s’interroge sur la légalité d’un acte du droit
communautaire qu’elle a appliqué (question préjudicielle en
appréciation de la validité).

II - L'émergence de nouvelles institutions


postérieurement au Traité de Rome
A) Le Conseil européen, son institutionnalisation par
l'Acte Unique de 1986
– Composition : (la participation de plein droit du Président de la
Commission interdit l’assimilation avec le Conseil réuni au niveau
des chefs d’état et de gouvernement)
– Rythme de réunion :
– Ses attributions d'instance suprême de l'Union européenne
(article 5 du Traité sur l'Union) exclusives de toute fonction
normative :

A) Le Traité du 22 juillet 1975 et la création de la Cour


des Comptes et son accession au rang d'institution
(Traité de Maastricht: 1992) (art 246-248 TCE)

III - Les organes du système communautaire


Simples organes, ils n’ont pas comme les institutions la « mission d’assurer les taches
assignées à la Communauté ».

A) Le Conseil économique et social (organe originel du


Traité de Rome) (articles 257-262 TCE)

B) Le Comité des régions (depuis le Traité de Maastricht)


(art 263-265 TCE)

C) Le Tribunal de 1ère instance (TPI) depuis l'Acte unique


de 1986

D) Les organes de l'Union économique et monétaire


(depuis le Traité de Maastricht) et la création en 1998
de la Banque centrale européenne (BCE)

Section 2 : Les missions et réalisations du système


communautaire
I - Les missions originelles dans les Communautés
Européennes (actuel 1er pilier de l'Union) s'inscrivent
dans une logique supranationale
A) L’établissement d'un marché commun devenu grand
marché intérieur
– La libre circulation des marchandises et l'Union douanière
– Les 3 autres volets de la libre circulation (personnes, services,
capitaux)

A) Le développement des grandes politiques publiques


communes aux États membres
– La Politique agricole commune (PAC)
– La Politique de la concurrence.

II - Les missions développées dans le cadre de l’Union


s’inscrivent dans une logique intergouvernementale
A. La coopération' dans le domaine de la politique
étrangère et de la sécurité et de la défense: la PESC et
la PESD (2ième pilier)

B. La coopération dans le domaine de la Justice et des


affaires intérieures: la JAI (3e pilier)

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