20° Session Méditerranéenne des Hautes Etudes Stratégiques et de

l’Armement

Conférence N° 13 « Terrorisme et Contre Terrorisme »

Date : 14/01/2010
Conférencier : M. Jean Louis BRUGIERES, Haut Représentant des questions liées au Terrorisme
auprès de l’ONU, précédemment 1er Vice Président Chargé de la Coordination Anti- Terroriste à Paris.

1-Points forts de la conférence à retenir :

Aujourd’hui le terrorisme est considéré comme un risque de nature politique.
Les attentats de 2001 ont changé ainsi la donne :

• Après la disparition du conflit inter- bloc symbolisé par l’effondrement du mur de Berlin, on
a pensé que le terrorisme s’effondrait, s’imaginant qu’il était l’un des sous- produits de la
guerre froide. Les pays occidentaux, au 1er rang desquels les USA, ont été dans l’incapacité
d’appréhender la menace.
• On s’est rapidement trouvé face à l’émergence de mouvements théologiques sans lien avec
les Etats faisant de nombreuses victimes. (En Algérie : les Groupes Islamistes du Salut
(1992), le GIA (+ de 100 000 victimes entre 1993-1999), les attentats à Paris, le détournement
de l’Airbus Air- France en 1994…).
• L’ensemble de ces actes terroristes met en exergue que l’activité terroriste reste aléatoire
souterraine et ne peut absolument pas être modélisée.
• L’activisme terroriste afghan émerge en 1996-1997 avec Oussama Ben Laden dans la région
de Kandahar. L’objectif est la formation de jihadistes et l’exportation de la violence.
• Dès 1996, un projet d’attentat aux USA est découvert suite à une affaire de trafic de faux
documents. Les attentats du 11 septembre 2001 sont un défi aux valeurs occidentales et en
même temps le début d’une série d’autres attentats meurtriers (YEMEN, BALI,
KARACHI…)
• En 2001 et 2002, les combattants d’Al Quaida se retirent dans des zones tribales et difficiles
d’accès.
• En 2003, la décision américaine d’intervention en IRAK crée un phénomène d’attraction pour
les jihadistes, une série de conversions à un islam intégriste, des radicalisations fanatiques.
• Le Phénomène islamiste devenant alors un phénomène quasi métastasique.

Aujourd’hui la situation est inquiétante que ce soit au PAKISTAN (vraie poudrière) au Maghreb (« Al
Quaida au pays du Maghreb islamiste »), dans la partie Nord du Caucase (en Tchétchénie), en Afrique
Subsaharienne, on est en alerte maximum sur l’échelle de la vigilance. La France est au même niveau
de cible que les USA ou la Grande- Bretagne.
Pourquoi ? : Car le Terrorisme n’est pas une guerre, l’ennemi est au cœur du dispositif.
Il n’y a pas de typologie, pas de modèle, c’est un phénomène « mutant » qui échappe à toute
explication rationnelle.

Ce qui importe dans l’action de lutte anti terroriste et au delà des actions techniques, ce sont :
-le recrutement de sources humaines
-le développement d’une stratégie de défense en amont.
- les synergies entre le renseignement et l’action judiciaire.
-l’exploitation et la mise en cohérence de tous les signaux d’alerte.
10 ans après le 11 septembre, le pire ennemi dans la lutte contre AL QUAIDA restent les techno-
structures dès lors qu’elles paralysent les actions.
Fondation Méditerranéenne d’Etudes Stratégiques
Association de préfiguration

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2-Intérêts pour le thème de la session « La sécurisation de l’espace maritime méditerranéen » :

Aux portes de l’Union Européenne, les pays de la rive Sud du pourtour Méditerranéen abritent des
zones de conflits majeurs (foyer israélo-palestinien) et des organisations terroristes ne répondant pas à
nos logiques de pensée et à nos valeurs (respect des valeurs humaines)
Il est alors difficile d’élaborer une stratégie de maîtrise des risques avec des pays « minés ».

3-Remarques éventuelles :

Retenir des propos du Juge JL BRUGIERES que « la meilleure riposte c’est la volonté d’agir voire
parfois la volonté de l’impossible mais jamais la soumission ».
Commentaire : Cette volonté d'agir, est- elle un message d'espoir ou un aveu d'impuissance ?
Au delà de la volonté d'agir, il y a l'action en elle même. Elle doit être préalablement réfléchie
puis organisée, mais dans tous les cas devenir une réplique à la hauteur de la menace.

Véronique DALMASSO.

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