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CULTURE et SPECTACLE VIVANT

NOTRE MUR DE BERLIN

Abécédaire Culturel pour les curieux du microcosme


De A pour « affaires culturelles » à Z comme « zélateur », en passant par C
comme « caste », D comme « démagogie », E comme « expert», H
comme « hégémonie », P comme « privilèges »…

Un abécédaire clair et passionnant !

A partir d’une sélection de réflexions et de définitions recueillies auprès de


différents acteurs du petit monde culturel du spectacle vivant, le Collectif
« Brave Soldat Chveïk » nous offre ici un panorama vivant et actuel des bonnes
questions à se poser.

Préface
Le monde a changé. La réalité des années 1960/1970 a changé, également, dans
la Culture. Nous sommes au 21ème siècle et le monde culturel reste bloqué au
17ème siècle avec des pratiques dignes de l’Ancien Régime : Privilèges,
Honneurs, Argent pour les uns, exclusion, mépris, humiliation, pour les autres.
Absence totale de démocratie.

Les Élus doivent réformer en profondeur les politiques culturelles tant dans le
chapitre de l’aménagement du territoire que dans celui de l’aide aux équipes
artistiques. Mais en sont-ils capables ? Et en ont-ils, réellement, la volonté ?

Affaires culturelles : Dans l’expression, on retiendra le mot « affaires » qui


comme chacun sait, est l’argent des autres. La culture est accessoire.

Aménagement du territoire : Consiste à donner toujours plus d’argent aux


structures de type « Scènes Nationales », « CDN », « Scènes Régionales » au
lieu d’équiper des centaines de salles des fêtes, polyvalentes (boîte noire,
sonorisation, câblage électrique etc..), à moindre frais, ce qui permettrait
d’accueillir dans des conditions décentes des spectacles professionnels, de
petites ou moyennes formes, tout en permettant aux écoles, chorales,
Compagnies de théâtre, danse, groupes et associations locales d’utiliser un outil
plus efficient et valorisant. L’autre atout réside dans les meilleures conditions de
réception des spectacles pour le spectateur. (Cf., également, « conquête des
publics »).

Argent : Cultivez-vous, il m’en restera toujours quelque chose !

Art : Principalement officiel.

Atomisation : L’horreur, pour tous les « privilégiés » qui considèrent qu’il est,
absolument, indispensable de concentrer les aides publiques, (des Millions
d’euros), sur quelques structures ou équipes artistiques plutôt que de répartir
l’argent public sur tous ceux ayant une vocation artistique, ce qui permettrait
pourtant de créer des emplois et de favoriser la création et la liberté d’expression
qui ne devraient pas être réservées à quelques nantis.

Bourgeois : Employé pour caractériser le théâtre officiel programmé dans les


Institutions. S’emploie, également, pour caractériser le contenu des spectacles
sous l’expression « épate bourgeois ».

Bureaucratie : C’est le bureaucrate qui sélectionne les demandes. Dès lors, la


bureaucratie culturelle peut se muer en État dans l’État, en système de pouvoir
qui suit sa logique propre (indépendamment des gouvernants officiels et des
gouvernés). Elle traduit l’idéologie ou l’égoïsme du groupe social qu’elle
constitue, comme ce fut le cas dans les pays de l’Est. Incapable de se réformer,
d’évoluer, elle est, uniquement, soucieuse de se perpétuer. « la France est
gouvernée par des chefs de bureau » Relire « le Révisor » de Gogol.

Caste : désigne (péjorativement) un ensemble d’individus dotés des mêmes


fonctions ou privilèges, et qui manifestent un esprit d’exclusion envers les
autres. « La coterie est très présente dans le microcosme culturel ».

Casuistique : Désigne le plus souvent des argumentations subtiles, destinées à


masquer la vérité.

Censure : En concentrant l’argent public sur quelques Compagnies, on empêche


de créer et de s’exprimer de nombreuses équipes qui, elles aussi, souhaitent
donner leur vision du monde. Il s’agit donc bien d’une censure qui ne dit pas son
nom et des limites considérables à la liberté d’expression.

Chiffres : Opaques. Il faut pourtant compter pour ne pas s’en laisser conter.
(Cf. comptes financiers). « Rendez l’argent ! » tel devrait être le slogan.
Claque : Comme à l’époque du « Vaudeville », existe toujours dans nombre de
« Scènes Nationales ». Il est vrai que ce sont les lieux du « Nouveau Boulevard
ou du Sitcom théâtralisé » et des pratiques de distinction…

Clientélisme : Répartir l’argent public sur un nombre plus important d’équipes,


le « saupoudrage », serait une attitude clientéliste. Et le concentrer sur les
Institutions ? C’est soigner sa clientèle.

Colloques : On n’en compte plus le nombre. Il s’agit de discussions byzantines,


à savoir « blablater entre copains » sur les fameux concepts de :
« démocratisation de la culture » faisons tout le contraire « Comment réinventer
la politique culturelle » surtout ne rien changer et autres marronniers sur
« l’Esthétique » ou « L’Esthétisation du quotidien ». Les intervenants sont
toujours les mêmes et aucune parole dissonante ne peut se faire entendre dans ce
petit cercle clérical. « le byzantinisme consiste à couper les cheveux en quatre,
de préférence dans le sens de la longueur ».

Collectivités locales : N’interviennent pas dans la gestion des Institutions


qu’elles financent, tout comme l’État. Aucune réelle évaluation financière ni
artistique avec une grille sérieuse.

Conquête des publics : Tarte à la crème dont on nous rebat les oreilles en
permanence sans vouloir le faire réellement. La conquête de nouveaux publics
se fera dans les zones rurales ou semi-rurales avec un véritable souci
d’aménagement du territoire, en équipant des salles de proximité existantes.
Seules, existent, aujourd’hui, des tournées de spectacles décentralisés, souvent à
l’initiative de certains départements, ce qui est encore insuffisant. (Cf.
« Aménagement du territoire »).

Cooptation : Système très répandu dans le secteur culturel. Les « experts » ne


sont pas élus démocratiquement, il n’existe, par ailleurs, aucun diplôme
d’expert. Dès que l’un d’entre eux quitte le groupe, un autre est coopté, garantie
de la pérennité du système.

Copinage : A tous les étages.

Comité d’experts : Connivence, Consanguinité, Copinage. Composé


majoritairement de professeurs de lettres, impliqués dans l’action culturelle au
titre, par exemple, de Président d’une Scène Nationale ou d’une Compagnie et
de Responsables de Structures culturelles de type institutionnelles, autres
grosses Structures, c’est le règne du consensus et du renvoi d’ascenseur. Ils
choisissent, décident, contrôlent, et servent ainsi les intérêts des groupes
dominants et des « élites » de la société culturelle dont ils sont, avec leurs amis,
les premiers bénéficiaires. Ils sont juges et parties. Il y a conflit d’intérêts.
Couverts par l’État. Il faut changer les membres de ces comités d’experts.
Aucun salarié ni administrateur d’une Scène Nationale ou Régionale ne doit en
faire partie.

Comptes financiers : accès difficile, voire impossible. Seules existent, au


niveau de l’Etat, des collectivités locales les sommes attribuées aux Institutions
et aux Equipes artistiques et encore pas toujours. Des sommes globales, des
camemberts mais impossibilité d’accès aux comptes de résultats détaillés des
Institutions (Scènes Nationales, Scènes Régionales, Opéra). Y aurait-il quelque
chose à cacher ?

Concurrence déloyale : les Compagnies qui ne font pas partie du cercle


enchanté de la légitimité subissent une concurrence très déloyale, à plusieurs
niveaux.
- Financier.
- Accès aux lieux équipés (conditions de création et de diffusion très
défavorables).
- Supports de communication.

Confiscation : Certaines lignes budgétaires créées par l’État ou les Collectivités


locales, dignes d’intérêt, sont, majoritairement, confisquées par les Institutions,
toujours au profit de leurs réseaux.

Commerce : Mot honni, banni. La Culture, c’est pas de la vente et pas du


commerce, surtout équitable. La bio-diversité culturelle et le développement
durable des Compagnies ne sont pas au programme.

Cour des comptes : Vient d’épingler le ministère de la Culture concernant les


crédits d’intervention dans le secteur du spectacle vivant. Les critiques portent,
notamment, sur les critères d’attribution des subventions, l’opacité des dépenses,
le flou des cahiers des charges….

Culture : synonymes : opération marketing, communication, prestige, image..


« La Culture, ça se partage mais pas l’argent de la Culture ! »

Critères : Concernant l’État (Drac), on vous expliquera que pour obtenir une
aide, une Compagnie doit être coproduite par plusieurs Scènes Nationales, en
amont du projet.
Concernant la Région, idem, pour obtenir une aide, une Compagnie doit être
coproduite par plusieurs Scènes Nationales ou Régionales, en amont du projet.
Si vous cherchez un soutien auprès d’une Scène Nationale ou Régionale, on
vous répondra qu’il faut être soutenu par la Drac. C’est un peu comme certains
dictionnaires : à Baudet : voir Ane ; à Ane : voir Baudet. On nous prend pour
des « bourriques ». Autant dire que la porte d’entrée est très étroite et qu’il n’y a
pas beaucoup d’élus. Ces critères relèvent, évidemment, de la discrimination
culturelle et servent, uniquement, les intérêts des nantis qui campent sur leurs
privilèges.

Démagogie : C’est de la démagogie et une imposture de faire croire aux publics


et aux équipes artistiques que les spectacles diffusés dans les Scènes Nationales
et Régionales relèveraient de l’excellence, de la haute qualité et que, par
conséquent, toutes les autres productions, créations dans ce pays, ne seraient pas
dignes d’intérêt et donc ne devraient pas accéder aux lieux équipés et aux
subventions publiques.

Démocratie : absence. Pas de vote sur des décisions importantes, uniquement,


de la concertation entre personnes du même courant de pensée. Tellement plus
commode.

Démocratisation : « Culturelle » : vœu pieu, fait l’objet de nombreux colloques.


En réalité, tout est fait pour l’éviter au maximum.

Directeur(s) : Les Responsables d’Institutions culturelles sont, forcément, de


mauvais programmateurs, pour plusieurs raisons : ils cèdent toujours à la mode,
à l’esthétique du moment ; ils manquent de curiosité, de discernement, assistent
toujours à des spectacles, dans des conditions privilégiées ; ils font « carrière » ;
ils sont juges et parties ; ils programment toujours les mêmes équipes et au
final, empêchent le renouvellement des formes et une bonne circulation de la
création, pourtant très diverse en France. Carte blanche, chèque en blanc et
aucun compte à rendre. Une qualité cependant : un grand sens de la famille.

Dispersion : Souci de non dispersion des subventions. Bel euphémisme (Cf.


atomisation, saupoudrage).

Diversité culturelle : Toujours mise en avant dans les discours, toujours


empêchée dans la réalité.

Ecole : Du spectateur. Il s’agit de formater les jeunes qui deviendront les futurs
spectateurs des programmations des Institutions de leur région.

Education : système d’imposition de l’ignorance.


Elus : Sauf exception, connaissent peu ou ne s’intéressent pas à ce secteur, non
prioritaire. Ils confient donc les dossiers et décisions aux « bureaucrates » et
autres « experts ».

Ethnocentrisme : Tendance à survaloriser sa propre culture et à ne juger les


autres peuples ou civilisations qu’à partir de ce modèle. Très répandu dans le
secteur culturel où le nombril est un appendice essentiel.

Excellence : L’excellence, la qualité tout comme le talent, ne se décrètent pas et


certainement pas d’en haut, contrairement à ce que cherche à nous faire croire et
intérioriser la pensée culturelle dominante.

Exception(s) : existent mais confirment, malheureusement, la règle.

Experts : Il faut apprendre à reconnaître non seulement qui parle et d’où il


parle, mais aussi quel point de vue n’est pas représenté, n’est pas invité ou n’a
pas droit de parole. Portez donc une grande attention à l’appartenance
institutionnelle des experts.

Féodal : Système actuel dans la culture avec le Roi, sa cour et ses barons. Un
responsable d’Institution de type Scène Nationale est un marquis qui a droit de
vie et de mort sur tout un territoire.

Esthétique : Contenu principal des spectacles de théâtre officiel où le sens est


de plus en plus lointain.

Evaluation : Aucune. C’est plus commode pour distribuer l’argent public


toujours aux mêmes nantis, sans avoir à justifier d’une analyse financière
sérieuse. Y aurait-il un gaspillage d’argent public ?

Hégémonie : Les Institutions Culturelles, en bénéficiant de la majorité des


subventions sont hégémoniques sur leurs territoires. Cela est particulièrement
malsain.

Inféodé : (de féodal « qui est relatif au fief ») Qui est soumis à quelqu’un
comme un vassal à son seigneur. Qui s’est placé dans une dépendance aveugle à
l’égard d’un chef, d’un parti. Très répandu dans le petit monde de la culture.

Label(s) : procédé utilisé pour récupérer de grosses subventions. Devrait être


réservé, uniquement, aux poulets et aux fromages.
Légitimité : Orchestrée en permanence avec la complicité d’une partie de la
Presse..

Lobbies : Très présents. Les institutions, tels des T. Rex, véritables prédateurs,
font pression en permanence pour récupérer tous les financements publics pour
une cause noble bien évidemment. Il s’agit toujours de sauver la culture en
danger et leurs artistes.

Mépris : Du public qui forcément n’a pas de goût. Si on le laissait choisir, il


réclamerait, uniquement, des œuvres du type « mon cul sur la commode ». Il est
convié à admirer les choix pertinents de nos Ayatollahs. Le mépris est forcément
anti-culturel.

Monopole : Accaparer, s’octroyer toutes les subventions sans souffrir de


partage, c’est quand même mieux !

Ministère : possède un réel pouvoir pour intervenir dans la gestion de ses


institutions relais (scènes nationales..). En fait, il ne s’en donne ni les moyens, ni
les compétences.

Opacité : La règle, s’agissant des comptes.

Opéra : Le saviez-vous ? 230 fonctionnaires payés par la ville de Lyon sont


mis à disposition de l’Opéra. Excusez du peu ! (source Télérama)

Phagocytage : quand il y a phagocytage, il n’y a pas de renouvellement. Ce sont


les mêmes personnes qui se partagent depuis des années les postes, les crédits,
les opportunités, les privilèges attenants aux fonctions et qui se donnent les
moyens de tuer dans l’œuf les projets qui leur échappent, les initiatives qui
pourraient menacer leur position, alors même que ces dernières ne sont, en
général, pas du tout habitées par ce genre de motivation.

Politique : Uniquement une politique de prestige, de marketing…..

Privatisation : De l’argent public par les Institutions.

Privilèges : forcément au pluriel. Ceux qui en bénéficient s’y accrochent. On


peut le comprendre.

Prix : Celui du « fauteuil » est particulièrement élevé à « l’Opéra » ou dans les


« Scènes Nationales ». C’est le contribuable qui compense le déficit. Il ne vient
pas à l’esprit des Élus que l’argent public pourrait être mieux utilisé, de façon
plus utile, plus équilibrée.
Réactionnaire : Qualification de tous ceux qui réclament une répartition
différente de l’argent public, les privilégiés qui se partagent et s’accrochent à
leurs rentes, depuis 30 ans, étant, bien évidemment, des progressistes qui
défendent l’Art et leurs Artistes.
Résistance : Sinon c’est la mort annoncée de nombreuses équipes artistiques
sur tout le territoire, les institutions, malgré leurs cris d’orfraies, obtiendront
toujours plus d’argent public. Les équipes artistiques doivent se regrouper pour
avoir une véritable lisibilité et agir.

Saupoudrage : Synonyme d’horreur dans les cercles culturels et dans la bouche


des décideurs qui considèrent qu’il faut surtout éviter une répartition plus
équilibrée de l’argent public. Mieux vaut, par exemple, mettre 1 million d’euros
sur un projet faisant travailler 50 personnes que 50 000 euros sur 20 projets
faisant travailler 200 personnes (voir atomisation). En réalité, les ennemis du
« saupoudrage » sont ceux qui veulent tout le « sucrier » pour eux.

Sophisme : Raisonnement d’apparence logique mais qui se révèle faux.


L’auteur d’un sophisme développe, en général, sciemment, des arguments
fallacieux dans le but de tromper le public.

Spectateurs : Se déclinent en deux catégories. Le « distingué » qui s’assied sur


le fauteuil à 150 €, 200 € de la Scène Nationale ou de l’Opéra, payé par le
contribuable et le « plouc », citoyen de deuxième zone, pourtant contribuable
lui-même, comme le premier qui use ses fesses sur la chaise en plastique de la
salle polyvalente, à 1,35 € d’argent public.

Subventions : Tout comme pour les banques en difficultés, « Toujours plus


d’argent aux riches », semble être la devise de nos élus. Ainsi, la Compagnie
aidée par l’État, la « Drac », verra toutes les fées de la « Région », du
« Département » et de sa « Ville » se pencher sur son berceau. Un vrai conte et
au final, une vraie rente de situation qui, pour certains, dure depuis plus de 30
ans.

Syndéac : Syndicat National des entreprises d’aides aux Copains. Son dernier
slogan : « il ne faut pas oublier que l’éthique est au cœur du projet artistique et
culturel public » (rires enregistrés)

Système : Trop nombreux sont les artistes, les Compagnies qui voulant
uniquement changer leur place dans le système contribuent par leur inertie, leur
soumission, à le perpétuer.
Technocratie : « Pouvoir des techniciens ». Fonctionnaires, chargés de mission,
ils exercent le rôle de « spécialistes » auprès des Responsables politiques en
place. Ces derniers, souvent non spécialistes eux-mêmes, s’en remettent donc à
la « compétence » de ces « experts », « technocrates » dont ils suivent les avis,
scrupuleusement. Ainsi le pouvoir réel passe-t-il aux mains de ceux qui
constituent les dossiers, font des rapports « techniques », préconisent des
solutions « obligatoires ». Les technocrates sont accusés de décider sur dossier,
au lieu d’être à l’écoute des réalités et des hommes (contrairement à « l’homme
de terrain ») et d’agir clandestinement sur la marche de la société, hors de tout
contrôle démocratique. (Cf. bureaucratie, comité d’experts).

Transparence : aucune

Vocabulaire : S’en méfier.

Zélateur(s) : Très présent dans ce « tout petit monde », il peut être spectateur,
membre de la secte des « admirants » laissant au vestiaire son libre arbitre
(pratique de distinction) mais aussi un artiste qui rêve d’être soutenu par le
Prince local et qui lui fait sa cour…

A SUIVRE….

Collectif Le Brave soldat Chveïk

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