Marguerite postule un ensemble didaux lamour platonicochrtien, le mariage, la foi - qui devraient servir de guide pour
vivre ; la vie cependant apparat totalement diffrente daprs
elle. Il en rsulte videmment une tragique antinomie entre la
vie telle quelle est et la vie telle quelle devrait viser tre,
antinomie qui reflte lesprit tourment et indcis de lauteur.
LHeptamron insiste sur le relativisme de la vrit et sur la
difficult que les gens ont communiquer entre eux, cause
de limpossibilit de discerner les vritables faits ou
motivations derrire lagir humain. M. alors sent quelle fait
face un univers qui ne peut pas tre saisi, o tout est falsifi
et en dsintgration.
Dans lH. rgne un monde dimposture, rgi par la
contradiction entre lintention et laction, entre la pense et
lexpression, dans la mesure o les mots offrent leurs
significations multiples facettes, souvent contrastantes afin
de dvoiler la duplicit et la multiplicit de la pense et de
laction.
Lamour dans lH. est avant tout un catalyseur pour une
exposition de la conduite humaine.
Le point de vue idaliste est min sinon limin par la
discordance entre les faits de la vie et la rhtorique, aussi bien
que par les contradictions conscientes lintrieur des
discussions.
M. adopte un vocabulaire ptrarquiste traditionnel et forge
dautre part, un langage rotique mtaphorique qui par sa
frquence et par-dessus tout par sa rserve cratrice donne
une importance dominante lamour terrestre.
La premire prsentation thorique de lamour platonique se
trouve dans la discussion qui suit la huitime nouvelle ;
Dagoucin introduit limage de landrogyne pour illustrer sa
thse que deux moitis, lhomme et la femme, se cherchent
constamment lune lautre en vue de rformer une union
parfaite, mais, dans la vie lamour est dune autre nature.