DU DIRECTEUR
C’est avec un immense plaisir que je vous convie au récital de l’Opéra de Massy hors les murs, en l’honneur
de l’inauguration de la médiathèque Hélène Oudoux.
Je suis heureux de porter l’opéra hors de ses murs, car c’est une des missions fondatrices de notre action
culturelle que de briser les distances entre l’opéra, un art perçu parfois comme difficile, et le public, qu’il
soit jeune ou moins jeune, initié ou non.
La ville de Massy offre à ses habitants une nouvelle médiathèque superbement conçue par son architecture et son espace in-
térieur, propice à l’enrichissement et à l’échange. Aussi j’encourage le public à user et abuser de cet équipement, tout comme
ces nombreux massicois qui fréquentent l’Opéra de Massy.
Ce soir, vous allez écouter et voir l’opéra comme nous aimons le produire à l’Opéra de Massy : avec passion, excellence et élé-
gance.
Claire Servian, Régis Mengus et Laetitia Jeanson vont vous interpréter un florilège des œuvres que nous avons présenté cette
saison, saison lyrique qui se clôturera en mai prochain par un magnifique Norma.
J’espère que ce moment lyrique donnera envie à nombre d’entre vous de venir pousser la porte de l’Opéra de Massy, l’Opéra
de votre ville et pour vous tous.
» PROGRAMME 1ÈRE PARTIE :
Hindemith, Cardillac - air de la dame
Massenet, Manon - air de Lescaut « A quoi bon l’économie »
- air de Manon « Adieu notre petite table… »
Bellini, Les Capulets et les Montaigus - air de Juliette
Bellini, Les Puritains - air de Ricardo « Ah ! per sempre io ti perdei »
Bizet, Les pêcheurs de perles - duo Leïla / Zurga
Née à Vichy en 1962, elle se destine Née en 1972 à Paris, elle intègre à Après des études au CNR de Metz,
tout d’abord à l’enseignement, dans l’âge de 8 ans la classe de piano du dans la classe de Juan-Carlos Morales,
sa région natale. Elle est formée à Conservatoire national de région de et un 1er Prix à l’Unanimité, Régis
l’Ecole Normale d’Instituteurs et c’est Boulogne. Elle y est 1er prix chaque Mengus fait ses débuts sur scène à
à cette période que ses aptitudes année et remporte aussi le premier l’Opéra de Metz.
pour le chant se révèlent. prix de piano d’autres prestigieux Durant ces premières années de car-
Après un début de formation au concours. rière, on lui confie de nombreux rôles
Conservatoire de Vichy, elle poursuit Elle est 1ère médaille en solfège spé- (le geôlier dans le Dialogue de Car-
ses études musicales au Conserva- cialisé en CNSMP en 1985 puis pre- mélites de Poulenc, Léonard dans Les
toire National Supérieur de Musique mier prix de piano en 1989. Elle Huguenots de Meyerbeer, le valet
de Paris et obtient un Premier Prix remporte l’année suivante le premier dans le Bal Masqué de Verdi…). Il est
d’Art Lyrique en 1990. prix de musique de chambre du également choisi pour créer le rôle-
Divers engagements s’ensuivent en CNSMP. titre de l’opéra de Mario Salis La lé-
France et en Allemagne, tant au réci- Elle participe aux concerts des Mas- gende d’Horus. Suivront le Malatesta
tal qu’à l’opéra. Pourtant le désir de ters Classes de Gyorgy Cziffra au châ- du Don Pasquale de Donizetti en ver-
fonder une famille la pousse à une vie teau de Kesthely en Hongrie, puis sion concert, ainsi que Figaro dans
plus sédentaire. En 1995, elle intègre incarne Clara Shumann dans une Les Noces de Figaro de Mozart dans
le Chœur de l’Opéra national de Paris émission de France Culture (1987) la région d’Angers. Parallèlement à
où on lui offre de nombreux petits suite à sa rencontre avec Marc André tous ces rôles, Régis Mengus donne
rôles en parallèle de sa carrière d’ar- et Pierre Schaeffer au Concours Inter- de nombreux récitals en France, en
tiste du chœur. national de la Fondation des Pyra- Allemagne et au Luxembourg.
Après dix années de carrière artis- mides. En 2008, sa carrière prend une di-
tique bien remplies et soucieuse de Elle développe sa tessiture de mezzo- mension plus internationale, avec ses
renouer avec la transmission de son soprano en travaillant le répertoire débuts à l’Opéra National d’Athènes :
expérience à la jeunesse, elle parti- avec Jean-Pierre Blivet et le chef de il est Christian de Neuvillette dans
cipe au programme pédagogique chant Serge Zapolski de 1997 à 2002. Cyrano et Roxane, adaptation lyrique
« Dix mois d’école et d’opéra » à Elle donne un récital de chant au Pa- de l’œuvre de Rostand signée Stavros
l’Opéra de Paris. Elle poursuit tou- lais de Fredenborg, près de Copen- Xaracos.
jours sa carrière d’artiste du chœur. hague, à la demande de Sa Majesté la Récemment on l’a vu de retour à
C’est ainsi que l’Opéra de Massy lui Reine Margaret, et en sa présence. l’Opéra de Metz dans Hamlet d’A.
propose une mission similaire depuis Par la suite, elle est engagée à Thomas.
2005. l’Opéra-Comique en tant que cho- A l’Opéra de Tours, avant d’être Char-
riste pour La Vie Parisienne d’Offen- ley dans Pas sur la bouche, Régis
bach. Mengus a donné en février 2009 un
Depuis 2002 Laetitia Jeanson est récital de mélodies françaises.
membre titulaire du chœur de Parmi ses projets figure le rôle de
l’Opéra national de Paris, au pupitre Morales dans Carmen à l’Opéra de
d’Alto. Elle devient intervenante pé- Lille et à l’Opéra de Caen en mai et en
dagogique pour l’Opéra de Massy en octobre 2010.
2006, aux côtés de Claire Servian.
» LES COMPOSITEURS
et leurs airs fameux
PAUL HINDEMITH
Ses dates : 16 novembre 1895, Hanau - 28 décembre 1963, Francfort
Sa vie de compositeur : Il commence des études de violon à l'âge de 9 ans à Francfort, et il entre à
quatorze ans à la Hochschüle für Music de Francfort, où il travaille avec A. Rebner pour le violon, et Ar-
nold Mendelssohn pour la composition. Il joue ensuite à l'opéra de Francfort de 1915 à 1923. Son père
est tué durant la Première Guerre mondiale. De 1921 à 1929, il sera altiste du quatuor Amar où il milite
activement en faveur de la musique d'avant-garde. Dès 1927, il est nommé professeur de composition
au conservatoire de Berlin, puis en Suisse où il émigre en 1938, bien que n'étant pas juif, en raison de
son opposition au nazisme. Il part aux États-Unis où il enseigne à l'université de Yale, comme professeur
de composition, de 1940 à 1953. Il y obtient la nationalité américaine en 1948. Il rentre en Europe et s'établit en Suisse (chaire
de musicologie, université de Zurich de 1951 à 1953).
Sa rythmique, nommée Motorik (« motorisme »), est percutante et se veut «obsédante». Elle se fait l'écho de l'avènement de
l'industrialisation et du moteur, car Hindemith répugne à la sentimentalité, au psychologique, au subjectif. Ainsi entre musique
grinçante et musique néoclassique, il signe une musique très personnelle (Gebrauchsmusik = musique utilitaire). Son œuvre
est particulièrement vaste, plus d'une centaine de compositions, et touche tous les genres. Même s'il a été un ardent défenseur
de la musique contemporaine, il n'a jamais pratiqué le dodécaphonisme strict, se contentant de jouer parfois avec des thèmes
sériels (par exemple dans Ludus tonalis). Paul Hindemith a écrit également plusieurs ouvrages théoriques.
Ses opéras :
- Sancta Susanna ; Mörder, Hoffnung der Frauen ; Das Nusch-Nuschi (1921-26)
- Cardillac (1926)
- Neues vom Tage (1929)
- Mathis le peintre (1938)
- Die Harmonie der Welt (1943)
CARDILLAC
Cardillac est un orfèvre de génie à la cour de Louis XIV. Il a tant de mal à se séparer de ses œuvres qu’il poursuit et assassine
ses clients pour les récupérer. L’affaire se double d’une intrigue œdipienne : la fille de Cardillac n’arrive pas à partir avec son
amant car elle ne se résout pas à abandonner son père. Cependant, elle s’apercevra, non sans désappointement, que celui-ci
tient plus à son or qu’à elle-même et lorsque son soupirant sera lui-même menacé par la folie meurtrière de Cardillac, elle
fera tout pour sauver son père de la foule déchaînée qui finira cependant par le lyncher.
Cardillac, Air de la dame
Le temps s’écoule,
La rose fane.
Le vent frais de la nuit souffle sur mes lèvres.
Est-il déjà là ?
Je quitte sur le champ ce grand monde que je hais.
Je veux être ensevelie infiniment sous lui.
J’embrasse l’air ? J’apaise mon ardeur ?
Je gis ouverte jusqu’à perdre mon sang.
Et je meurs consumée, transpercée
Désirant qu’il me désire.
Mais le monde reste muet,
Seul le vent de la nuit souffle, frais, sur mes lèvres.
VENDEURS LESCAUT
Tenez, monsieur ! Assez ! Assez !
Prenez, monsieur! Choisissez ! O Rosalinde,
Prenez ! Choisissez ! Il me faudrait gravir le Pinde,
Pour te chanter comme il convient !
LESCAUT Que sont le sultanes de l'Inde
Choisir ! Et pourquoi ? Donnez encore ! Et les Armide et les Clorinde,
Ce soir, j'achète tout ! Près de toi, que sont-elles ?
C'est pour la beauté que j'adore, Rien... rien du tout !
Je m'en rapporte à votre goût ! Rien du tout !
Ô ma Rosalinde,
BOURGEOISES ET BOURGEOIS Je veux gravir le Pinde
Tenez ! Monsieur, tenez, prenez ! Pour te chanter comme il convient !
Ma Rosalinde ! Ma Rosalinde ! Ma Ro-
LESCAUT salinde !
A quoi bon l'économie Choisir ! Choisir ! Non, ma foi !
Quand on a trois dés en main, A quoi bon l'économie,
Et que l'on sait le chemin Quand on a trois dés en main
De l'hôtel de Transylvanie ! Et que l'on sait le chemin
A quoi bon ! à quoi bon l'économie ! De l'hôtel de Transylvanie !
A quoi bon ! à quoi bon l'économie !
VENDEURS Approchez ! Ô belles ! Approchez !
Tenez ! Monsieur, tenez, prenez ! J'offre un bijou pour deux baisers !
(Sortie de Lescaut. Mouvement dans la
foule. Poussette, Javotte et Rosette
sortent du bal avec trois jeunes gens.)
MANON
Deux voyageurs arrivent à l'auberge où Guillot et Brétigny, accompagnés des actrices Poussette, Javotte et Rosette, festoient.
Arrivent des voyageurs et Lescaut qui doit accompagner sa cousine Manon au couvent. Guillot lui fait comprendre qu'il est
riche et qu'il peut lui donner tout ce qu'elle désire. Lescaut recommande à Manon qui admire les bijoux des actrices d'être
très prudente.
Entre le Chevalier Des Grieux qui s'éprend immédiatement de Manon. Ils s'enfuient à Paris tous les deux. Des Grieux adresse
une lettre à son père par laquelle il demande l'autorisation d'épouser Manon. Brétigny confie à Manon que le père du Chevalier
compte enlever son fils et qu'il se propose d'installer Manon dans le confort.
Lors d'une fête populaire à Paris, Brétigny accompagne Manon. Elle surprend une conversation entre Brétigny et le père du
Chevalier et elle apprend que le Chevalier va entrer au séminaire. Elle demande alors qu'on l'y conduise.
Dans la chapelle, le père de Des Grieux tente de dissuader son fils de rentrer dans les ordres. Manon entre alors à son tour et
le Chevalier lui fait des reproches. Il lui assure que rien ne le détournera de sa décision. Malgré tout, il cède peu à peu à ses
supplications.
Dans une maison de jeux parisienne, Des Grieux déclare son amour pour Manon. Elle l'incite à jouer ce qui lui reste d'argent.
Il accumule ses gains face à Guillot qui finit par l'accuser de tricher et les fait arrêter tous les deux. Des Grieux est relâché
grâce à son père et Manon est condamnée comme prostituée et déportée en Louisiane. Le Chevalier et Lescaut attendent le
passage des prisonniers. Ils parviennent jusqu'à Manon qui est à demi-morte d'épuisement. Elle finit par mourir dans les bras
de Des Grieux.
Acte II
Dans une salle du château, le bon oncle Giorgio raconte avec douleur à l'assistance la folie d'Elvira. Peu après la jeune fille
paraît, délirante et réclamant son aimé, Arturo. Giorgio tente de convaincre Riccardo de ne pas traduire le rival devant le tri-
bunal, puisqu'il n'est pas le seul responsable de la fuite d’Enrichetta. L'occasion du règlement de comptes sera plutôt la bataille
imminente entre Puritains et Stuarts.
Acte III
La scène se déroule dans un jardin empli de bosquets, proche de la maison d'Elvira. Sous un ouragan épouvantable, le fugitif
Arturo, traqué par les soldats puritains, tente de rejoindre la maison de son aimée, de laquelle il entend la voix lointaine en-
tonner leur chant d'amour.
Arturo lui répond avec la même mélodie, et finalement Elvira le reconnaît et le rejoint. L'émotion est telle qu'elle fait vaciller
sa raison. Mais la paix est de courte durée : l'armée fait irruption, interrompt et encercle les deux amoureux.
Pour Arturo, la condamnation à mort a déjà été prononcée, quand une sonnerie de trompettes annonce la défaite définitive
des Stuart. Pour célébrer la victoire, Cromwell prononce une amnistie : les tribulations d'Arturo et d'Elvira sont enfin termi-
nées.
Les puritains, Air de Riccardo,
« Ah ! per sempre io ti perdei »
Acte I, scène 3
Où vais-je donc fuir ?... Où vais-je donc Fleur d'amour, ô mon espérance ;
Cacher mon atroce souffrance ? Comme ces Ah ! la vie qui me reste
chants Sera remplie de douleur...
Ont fait résonner en mon âme d'amères Lorsque durant de longues années j'errais
plaintes ! En proie à adversité,
O Elvire, Elvire, ô mon doux tourment, Je défiais le malheur et les tourments
Je t'ai perdue à jamais ! ... Dans l'espoir de ton amour.
Sans espoir et sans amour... dans cette vie (Des soldats traversent la scène pour se rendre
Que me reste-t-il donc ? à la revue.)
LEÏLA :
Par ma voix qui supplie, ah laisse-toi fléchir,
accorde-moi sa vie Zurga, je t’en conjure,
accorde-moi sa vie pour m’aider à mourir !
WOLFGANG AMADEUS MOZART
Ses dates Ses opéras
27 janvier 1756 - 5 décembre 1791, - Bastien Bastienne (1768, Vienne)
Salzbourg - Mithridate (1770, Milan)
Sa vie de compositeur - Lucio Silla (1772, Milan)
Son père Léopold a une influence pro- - Le Roi pasteur (1775, Salzburg)
fonde sur Wolfgang, tant sur sa vie - Idomeneo, Rè di Creta (1781, Munich)
personnelle que professionnelle. À six - L’Enlèvement au sérail (1782, Vienne)
ans, le petit Mozart a déjà composé un - Les Noces de Figaro (1786, Vienne)
menuet et toute la jeunesse du prodige se ponctue d’ensei- - Don Giovanni (1787, Vienne et Prague)
gnements musicaux et de voyages. La fréquence de ces der- - Cosi fan Tutte (1790, Vienne)
niers est importante jusqu’en 1773, elle permet à Mozart de - La Clémence de Titus (1791)
rencontrer Schubert à Paris, Bach à Londres, ce qui fut une - La Flûte enchantée (1791, Vienne)
réelle source d’influence. Petit à petit, la chance et la fortune Mozart a composé une musique où les alliances subtiles entre
lui sourient. Il acquiert une grande notoriété à Vienne notam- les timbres de l’orchestre et les voix opèrent sur les auditeurs
ment grâce à la série de concertos pour piano et orchestre et un charme tel, qu’aujourd’hui encore, aucun directeur de mai-
il décide de se marier à Constance Weber. Son succès est bel son d’opéra ne saurait se passer de ses opéras qui attirent
et bien présent et ses nombreuses créations se dépouillent toujours un large public.
du provincialisme de Salzbourg. Cependant dans les années
1790, il perd la faveur de la cour de Vienne ; sa vie personnelle
et sa santé se dégradent peu à peu. Ses compositions restent
tout de même exceptionnelles.
Son dernier chef-d’œuvre le Requiem, il est achevé après sa
mort par son élève Sussmayer.
Acte II
Leporello et Don Giovanni échafaudent un nouveau plan, ils échangent leurs habits. Ainsi, Don Giovanni conquit la femme de
chambre d'Elvira sous les traits de Leporello, tandis que Leporello trompe Donna Elvira et se retrouve pris au piège entre la
coalition sous les traits de Don Giovanni. Il réussit par miracle à échapper à la fureur des victimes de Don Giovanni. Son maître
et lui se retrouvent dans un cimetière devant la tombe du commandeur. La statue de celui-ci se met à parler. Don Giovanni
l'invite à dîner. Il vient. Il demande à Don Giovanni de se repentir, celui-ci refuse ; il est alors précipité dans les flammes de
l'enfer.
PAMINA : PAPAGENO :
Un homme qui ressent l’amour Il donne du sel à chaque jour de notre
ne peut manquer de bon cœur. vie
et fait tourner la roue de la nature.
PAPAGENO :
Partager le doux sentiment ENSEMBLE :
est alors le premier devoir d’une femme. Son but le plus élevé, il le révèle claire-
ment :
ENSEMBLE : rien n’est plus noble que mari et
Nous voulons chanter la joie de l’amour, femme.
nous vivons par l’Amour seulement. mari et femme et femme et mari
atteignent à la divinité.
PAMINA :
L’Amour adoucit chaque peine,
toute la création se voue à l’Amour.