# MAI 2009

A
pprendre, manger, se soigner, avoir une identité, une famille : tout cela nous
semble bien naturel ! Et pourtant, 9 millions d’enfants meurent chaque année
dans le monde avant leur cinquième anniversaire, tous les ans, 51 millions de
naissances ne sont pas enregistrées, 93 millions d’enfants ne sont pas scolarisés…
Même si des progrès notables ont été enregistrés dans différents domaines, les
droits des enfants ne sont toujours pas respectés dans de nombreux pays !
Adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 20 novembre 1989, la Conven-
tion* internationale des droits de l’enfant est le traité international le plus largement
ratifié de l’histoire.
e
À l’aube de son 20 anniversaire, la mobilisation de tous est nécessaire pour interpeller
à nouveau les dirigeants du monde entier sur le respect de leurs engagements.
C’est pourquoi, il nous a semblé nécessaire de concevoir ce dossier spécial Jeunes
ambassadeurs « Les droits de l’enfant ont 20 ans : promesses tenues ? ».
À travers ces pages, tu auras l’occasion de « réviser » tes connaissances sur
la CIDE, d’approfondir certains aspects de ce texte, de te plonger dans cinq des
principaux droits (la santé, l’éducation, la protection, l’identité et la participation)
et de réfléchir à la manière dont tu souhaites t’engager pour célébrer cet anniver-
saire. T’aider à prendre part à cet événement historique et inscrire ta participa-
tion dans la défense des droits de l’enfant représente une priorité pour l’Unicef  !
Tu es la voix des enfants et des jeunes !
Un nouveau défi s’offre donc à toi pour remplir pleinement ta mission de Jeune
ambassadeur de l’Unicef France !

À toi d’agir !

SOMMAIRE
ZOOM SUR LA CONVENTION*
INTERNATIONALE DES DROITS DE L’ENFANT
03 La CIDE, kézaco ?
05 Un peu d’histoire
07 Des droits spécifiques et innovants
08 De la théorie à la pratique
09 Et l’Unicef dans tout ça ?
10 Le respect des droits de l’enfant
en France
11 Le droit à la santé
12 Le droit à l’éducation
13 Le droit à la protection
14 Le droit à l’identité
15 Le droit à la participation
16 Lexique
17 Fais le point !

PASSE À L’ACTION
19 Actions symboliques 21 Jeux ludo-éducatifs, Ateliers
20 Spectacles, Plaidoyer 22 Concours, Médias

L’ESSENTIEL Santé, éducation, protection,

23 La Convention* internationale 25 identité et participation : des droits
des droits de l’enfant pour tous les enfants !

La Convention* internationale des droits de l’enfant est un ensemble de principes et d’obli-
gations universellement reconnus qui affirme que la recherche d’une société juste et paci-
fique passe avant tout par le respect des droits de l’enfant.
Adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le
20 novembre 1989, la Convention* internationale des droits de
l’enfant est un traité novateur pour plusieurs raisons :
- c’est le traité international le plus largement et le plus rapi-
dement ratifié jusqu’à ce jour. Il est en vigueur dans la quasi-
totalité du monde ;
- c’est le 1er texte obligatoire qui reconnaît expressément des
droits à l’enfant ;
- c’est le seul traité qui reconnaisse à l’enfant toute la gamme
des droits fondamentaux* : civils, politiques, économiques,
sociaux et culturels ;
- elle est universelle : elle concerne tous les enfants du monde,
dans toutes les situations, dans toutes les communautés, où
qu’ils se trouvent ;
- c’est un texte consensuel* qui tient compte de l’importance
3
des traditions et des valeurs culturelles, négocié pendant dix
ans par des gouvernements, des organisations non gouverne-
mentales, des défenseurs des droits de l’Homme, des juristes,
des spécialistes des questions sanitaires, des travailleurs
sociaux, des éducateurs, des spécialistes du développement
de l’enfant et des chefs religieux du monde entier ;
- c’est un cadre de référence moral et juridique commun
pour mettre en place des actions en faveur des enfants et éva-
luer les progrès accomplis.
Il n’est donc plus possible de considérer les droits de l’enfant
comme une option, une faveur que l’on ferait aux enfants. Les
États qui ont ratifié la CIDE sont désormais responsables du
respect des droits de l’enfant et obligés de les respecter !
UNICEF FRANCE - MAI 2009
ZOOM SUR LA CIDE

Signer* n’est pas ratifier*  !

Une déclaration*
n’est pas une convention*  !
Il est parfois difficile de comprendre la signification de ces
termes juridiques. Tentons d’y voir plus clair !
Lorsqu’un État ratifie un traité, il s’engage juridiquement à
l’appliquer et, si besoin, à modifier sa législation* nationale
pour respecter ses différents articles. Avant de ratifier* un
traité, chaque État étudiera en détail le texte, puis il le signera
et enfin le ratifiera par les organes
nationaux compétents (le plus sou-
vent, le chef de l’État avec ou non
l’autorisation du Parlement). La signa-
ture est donc en quelque sorte une
Comment se compose la CIDE ?
Ce traité repose sur quatre valeurs fondamentales :
- la non-discrimination* ;
- l’intérêt supérieur de l’enfant* ;
- la survie et le développement ;
- la participation des enfants .
Il comporte 54 articles, divisés en trois parties :
- le préambule, qui rappelle les grands
principes fondateurs des droits de
l’enfant ;
- les articles 1 à 41, qui énoncent les
droits fondamentaux* à respecter et à

4 approbation préliminaire et générale

où l’État annonce son accord de prin-
cipe. Néanmoins, si toute ratification
passe par une signature, un État
ayant signé un traité ne sera pas
obligé de le ratifier*.
Alors qu’une déclaration* (cf. Décla-
ration* des droits de l’enfant de 1959)
est un engagement moral qui n’a
aucun caractère contraignant, une
convention* oblige juridiquement les
États qui l’ont ratifiée à l’appliquer.
Combien de pays
1- Ratifier* signifie que l’État
accepte d’être juridiquement
lié par les clauses du traité
et d’aligner sa législation*
sur celui-ci.
Vrai
2- Tous les pays du monde
ont ratifié la CIDE.
Vrai
protéger pour chaque enfant de moins
de 18 ans ;
- les articles 42 à 54, qui détaillent le
processus d’application, de suivi, d’ad-
hésion, de ratification et d’entrée en
vigueur.
Pour compléter la Convention* inter-
nationale des droits de l’enfant, deux
protocoles facultatifs ont été adoptés
par l’Assemblée générale des Nations
Faux unies :
- en janvier 2002, le protocole facul-
tatif concernant le trafic d’enfants,
la prostitution enfantine et la porno-
Faux graphie enfantine qui interdit ces prati-
ques et engage les État à les considérer

l’ont ratifiée ? comme des actes criminels ;

- en février 2002, le protocole facultatif
concernant l’implication d’enfants dans des
À ce jour, 193 pays ont ratifié la Convention* internationale conflits armés qui interdit l’engagement de force des enfants
des droits de l’enfant. Le dernier pays à l’avoir fait est le Timor- de moins de 18 ans dans l’armée.
Leste, le 16 avril 2003. Attention, cela ne signifie pas que tous Les protocoles sont dits « facultatifs » car les États parties* de
les droits de l’enfant sont respectés dans tous ces pays, loin la CIDE ne sont pas contraints de ratifier* ces textes. À l’in-
de là ! Néanmoins, la ratification marque la volonté de ces pays verse, les États non-parties peuvent les ratifier*. C’est le cas
à s’engager dans le respect des droits de l’enfant. des États-Unis.
Deux pays ne l’ont pas encore fait  : la Somalie et les États-
Unis. La Somalie n’a pas de gouvernement stable reconnu par
les Nations unies et n’a donc pas d’organe législatif permet-
tant la ratification. Les États-Unis sont notamment réputés réti-
cents à ratifier* des traités internationaux.

UNICEF FRANCE - MAI 2009

Réponses : 1 : vrai - 2 : faux.
Les enfants n’ont pas toujours occupé la place qu’ils occupent actuellement dans notre
société. Pendant des siècles, ils ont pu être exploités, abandonnés, vendus en toute impunité.
De l’enfant objet à l’enfant sujet Dr Janusz Korczak (1878-1942) :
À partir du XVI siècle, l’idée que les enfants sont des êtres vul-
e le père des droits de l’enfant
nérables qu’il faut protéger émerge peu à peu en Occident.
L’attention accrue accordée aux droits de l’Homme depuis les
révolutions en Amérique (1776) et en France (1789) suscite
une réflexion approfondie sur la situation des enfants. Mais, la
notion de droit pour les enfants est un concept récent qui
résulte d’une prise de conscience internationale au début du
XIXe siècle (premières lois en France et en Grande-Bretagne
contre le travail des enfants).
Cependant, il va falloir attendre des siècles pour que l’enfant
soit considéré comme un être à part entière et que l’on passe
de la notion d’ « enfant objet » à « enfant sujet » tel qu’il est
définit dans la CIDE.
Quel est le 1er pays
européen à avoir ratifié
la CIDE ?
a l’Espagne
b la France
c la Suède
Janusz Korczak, Henryk Goldszmit de son vrai nom, était, en
Pologne, avant la Seconde Guerre mondiale, l’une des person-
nalités scientifiques les plus en vue et les plus respectées.
Ami des enfants, médecin-pédiatre et écrivain, il a œuvré, dès
le début du XXe siècle, à une refonte complète de l’éducation
et du statut de l’enfant, privilégiant la sauvegarde et le res-
pect absolu de l’enfance. Ses multiples écrits pour enfants
et pour adultes, l’exemple de ses deux orphelinats organisés
en républiques d’enfants, ses émissions de radio, son journal
national d’enfants ont marqué des générations entières de
petits Polonais.
Il fut le premier à affirmer, dans les années 20, les droits
spécifiques des enfants et à réclamer pour eux une Charte
de la Société des Nations. Ses idées ont beaucoup inspiré la
Convention* internationale des droits de l’enfant.
En 1942, il refuse d’abandonner ses pensionnaires arrêtés par
la Gestapo et les suit au camp de Treblinka, où il trouva la mort
avec eux.
5
Réponse : c
UNICEF FRANCE - MAI 2009
ZOOM SUR LA CIDE
1919
Le mouvement des droits
de l’enfant doit beaucoup à
Eglantyne Jebb, Britannique
qui crée alors l’association
Save the Children Fund
pour remédier à la misère
que connaissent des milliers
d’enfants européens au len-
demain de la Première Guerre
mondiale.
1924
Eglantyne Jebb élabore une
charte pour les enfants qu’elle
fait parvenir à la Société des
Nations (SDN), à Genève, en
l’accompagnant des mots
suivant : « Je suis convaincue
que nous devrions exiger cer-
tains droits pour les enfants
6 et œuvrer vers une recon-
naissance générale de ces
droits ». Cette charte fut
adoptée sous l’appellation de
Déclaration de Genève*.
1946
Au lendemain de la guerre, la
SDN, devenue Organisation
des Nations unies (ONU),
crée le FISE (Fonds inter-
national de secours à l’en-
fance, qui deviendra l’Unicef
en 1953) pour venir en aide
aux enfants marqués par la
Seconde Guerre mondiale.
1948
L’ Assemblée générale des
Nations unies adopte la
Déclaration* universelle
des droits de l’Homme, qui
stipule à l’article 25 que l’en-
fance a « droit à une aide et à
une assistance spéciales ».
UNICEF FRANCE - MAI 2009
1959
L’Assemblée générale des
Nations unies adopte la Décla-
ration des droits de l’en-
fant*, après plusieurs années
de travaux préparatoires.
1979
L’ONU déclare « 1979
Année internationale de
l’enfance ». À l’initiative de la
Pologne, qui propose un texte
contraignant pour les États,
un groupe de travail est créé
et entame la rédaction de la
future CIDE.
1989
L’ Assemblée générale des
Nations unies adopte à l’una-
nimité la Convention* inter-
nationale des droits de l’en-
fant. 61 États l’ont signée le
1er jour.
1990
Le Sommet mondial pour
les enfants a lieu à New York.
Il réunit 71 chefs d’État et de
gouvernement qui signent la
Déclaration* mondiale en
faveur de la survie, de la
protection et du développe-
ment de l’enfant, ainsi que
le Plan d’action pour l’appli-
cation de la Déclaration*.
2000 Et la France ?
Les Objectifs du Millénaire
pour le développement
(OMD*) comprennent des
objectifs précis dont certains
sont particulièrement dédiés
aux enfants. Les deux proto-
coles facultatifs (concernant
le trafic d’enfants, la prosti-
tution enfantine, la pornogra-
phie enfantine et l’implication
d’enfants dans des conflits
armés) sont adoptés. Ils
seront en vigueur en 2002.
2002
L’Assemblée générale des
Nations unies tient une ses-
sion extraordinaire consacrée
aux enfants appelée Forum
des enfants, au cours de
laquelle elle examine spéci-
fiquement, pour la première
fois de son histoire, les ques-
tions concernant les enfants.
Plus de 400 enfants y parti‑
cipent en qualité de membres
de délégations officielles.
2007
Cinq ans après le Forum
des enfants, le Sommet
« Un monde digne des
enfants  +  5 » est l’occasion
de dresser un premier bilan
et de consulter à nouveau
une vingtaine d’enfants.
La France est le 2e pays euro-
péen, après la Suède, à avoir
ratifié la CIDE, le 7 août 1990.
Depuis 1989, le 20 novembre,
date anniversaire de la CIDE,
est fêté dans de nombreux
pays. En France, ce sont les
députés et les sénateurs
du groupe communiste qui
ont déposé une proposition
de loi. Le Sénat adoptera
la loi le 14  novembre 1995,
l’Assemblée nationale, le
27 mars 1996.
Les enfants, plus vulnérables que les adultes, nécessitent des droits spécifiques qui leur
sont garantis dans la CIDE.
Pourquoi la Déclaration*
des droits de l’Homme
et du citoyen ne suffisait pas à
garantir les droits de l’enfant ?
- L’enfant en tant qu’être humain est concerné par la Décla-
ration* des droits de l’Homme. Il a les mêmes droits que les
adultes. Mais, en raison de sa vulnérabilité, il a aussi des
droits spécifiques. Les premières années de la vie sont en
effet décisives pour le développement de l’enfant. En pleine
croissance, les enfants sont beaucoup plus vulnérables que
les adultes aux mauvaises conditions de vie qui résultent de la
pauvreté, de soins de santé inadéquats, d’une nutrition insuffi-
sante, d’un manque d’eau salubre… Ayant des besoins par-
ticuliers, l’enfant a des droits spécifiques que la Conven-
tion* reconnaît en le faisant bénéficier d’une protection
spéciale.
- La CIDE rassemble et clarifie en un seul document tous les
droits concernant les enfants formulés dans d’autres textes
internationaux (il en existe plus de 60 !).
Et qu’est-ce que la Convention*
internationale des droits
de l’enfant a apporté
concrètement pour un monde
digne des enfants ?
- En énonçant clairement les droits des enfants, la CIDE vise
à assurer les conditions de leur développement et de leur
survie.
- La CIDE engage la responsabilité des États. En effet, dans
presque tous les domaines tels que l’éducation ou la santé, les
enfants sont les premiers touchés par l’action ou l’inaction des
gouvernements. Dans des situations de conflits armés ou d’ur-
gence, par exemple, les enfants sont toujours les premières
victimes. Si les États ne s’engagent pas pour améliorer la situa-
tion des enfants, le prix à payer sera énorme puisqu’ils repré-
sentent l’avenir de la société.
- La CIDE formule une nouvelle conception de l’enfant. Le
7
mot « enfant » vient du latin « infans » qui signifie « celui qui ne
parle pas ». Alors que, pour la plupart des dictionnaires, l’enfant
est un « être humain, de la naissance à l’âge de la puberté »,
la CIDE le définit comme tout individu de moins de 18 ans
(article 1), membre d’une famille et d’une communauté et lui
reconnaît des droits et des responsabilités en fonction de son
âge et de sa maturité.
L’enfant devient un être à part entière, perçu dans sa globalité
et à travers tous les aspects de sa vie, qui n’est plus seulement
« le fils de… », c’est-à-dire la possession des ses parents ou de
l’État, mais le sujet de ses propres droits.
- Enfin, la CIDE affirme l’importance de la participation des
enfants. La Convention* reconnaît combien il est important
que les enfants eux-mêmes soient informés de leurs droits
et soient en mesure de les faire respecter. L’expression de
leurs points de vue est essentielle à la bonne marche de la
démocratie.
UNICEF FRANCE - MAI 2009
ZOOM SUR LA CIDE
Ratifier* la Convention* n’est que le premier pas vers le respect des droits de l’enfant car
reconnaître des droits sur le papier ne suffit pas à garantir qu’ils pourront être librement
exercés. Voyons comment les États passent de la théorie à la pratique…
De la ratification
à l’homogénéisation*
du droit national
Lorsque les États ratifient la Convention*, ils doivent s’as-
surer que les textes législatifs de leur pays sont pleinement
8 compatibles avec la Convention*. Ils peuvent également, en
amont de la ratification, émettre des réserves sur les articles
qu’ils estiment ne pas être en mesure de respecter.
Un organe clé :
le Comité des droits de l’enfant
Les États doivent ensuite soumettre un rapport sur la mise en
œuvre de ces droits deux ans après avoir ratifié la CIDE, puis
tous les cinq ans, au Comité des droits de l’enfant.
Instauré en 1991 et basé à Genève, ce comité est chargé de
surveiller la façon dont les États appliquent la Convention*.
Pour mener ce travail, 18 experts indépendants, élus pour un
mandat de 4 ans, examinent et commentent les rapports
transmis par les États. Pour alimenter leur réflexion et tenter
de comprendre la situation exacte du pays, des organisations
non-gouvernementales et intergouvernementales, des établis-
sements universitaires, des médias ou des institutions des
Nations unies (comme l’Unicef, par exemple) sont incités à
remettre également un rapport. En offrant une référence com-
mune à tous les États qui l’ont ratifiée, la CIDE permet d’éva-
luer les progrès des pays.
Le Comité rend ensuite ses conclusions et encourage les
États à prendre certaines mesures.
Le Comité organise également des discussions publiques
ou des « Journées de débat général » sur des sujets choisis,
comme, par exemple, la violence à l’égard des enfants.
UNICEF FRANCE - MAI 2009
Des mesures entreprises
depuis l’adoption de la CIDE
Grâce à ces différentes étapes, de nombreuses avancées en
matière de droits de l’enfant ont été enregistrées partout
dans le monde.
Entre autres mesures, la CIDE a incité les États à se doter
d’un ministère, d’une commission ou d’un conseil responsable
de l’enfance, à élaborer des programmes nationaux en faveur
des enfants, à renforcer les partenariats pour les enfants, à
mettre en place des systèmes de justice pour les mineurs, à
disposer de lieux d’expression et de participation réservés aux
enfants…
Le Défenseur des enfants,
un exemple en France
Créée en 2000, c’est une institution de l’État qui a le statut
d’autorité indépendante (elle ne reçoit d’instructions d’aucun
ministre, d’aucune administration, d’aucune autre institution
publique ou privée) afin de pouvoir intervenir de façon neutre
et impartiale en faveur des enfants dont les droits ne seraient
pas respectés. Nommée par décret du Président de la Répu-
blique pour un mandat de 6 ans non renouvelable, Dominique
VERSINI occupe cette fonction depuis le 29 juin 2006.
Ses missions sont multiples :
- recevoir et traiter des réclamations individuelles ;
- faire des propositions de modification de textes de lois ;
- promouvoir les droits de l’enfant ;
- remettre un rapport annuel au Président et au Parlement :
bilan d’activité et proposition de réformes.
À ce jour, plusieurs dizaines d’États dans le monde ont institué
un Défenseur des enfants indépendant.
L’Unicef est la seule agence des Nations unies spécifiquement consacrée à l’enfance.
L’article 45 de la CIDE énonce que l’Unicef est juridiquement tenu de promouvoir et de veiller
au respect des droits de l’enfant. Autrement dit, la Convention* internationale des droits de
l’enfant est la « colonne vertébrale » de l’Unicef.

Pour mener à bien sa mission, Concrètement, l’Unicef met en

l’Unicef mène différentes actions. place des programmes élaborés
- L’Unicef intervient dans plus de 150 pays en leur appor-
en étroite relation avec les droits
tant son soutien dans la mise en œuvre des services essen- énoncés dans la CIDE.
tiels dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la pro-
tection…, pour lutter contre la discrimination* et l’injustice et Le droit à la santé : vaccination, distribution de suppléments
en encourageant les gouvernements à affecter 20 % de leur nutritionnels, de moustiquaires imprégnées, de médicaments,
budget aux services de base. prévention et lutte contre le VIH-sida*, soins préventifs auprès
- L’Unicef coopère avec d’autres organisations internatio- des mères et des communautés…
nales et locales, notamment celles de l’ONU, mais également Le droit à l’éducation  : formation des enseignants, éduca-
avec des institutions financières internationales pour mettre en teurs, distribution de matériel scolaire, mobilisation commu-
place ses programmes. nautaire, construction d’écoles et d’infrastructures d’eau et
- L’Unicef assiste le Comité des droits de l’enfant en partici- d’assainissement* dans les écoles…
pant à son expertise grâce à la publication de rapports précis et Le droit à la protection  : identification et réinsertion fami-
chiffrés sur la situation des enfants. liale des enfants victimes de la traite, prise en charge médico-
- L’Unicef mène des activités de plaidoyer pour sensibiliser psycho-sociale des enfants victimes d’exploitation sexuelle,
les États et le grand public à la situation des enfants. démobilisation et réinsertion d’enfants soldats, prise en charge
En résumé, toutes les actions de l’Unicef ont comme
but ultime la reconnaissance et le respect des droits de
l’enfant !
et protection des enfants orphelins et vulnérables…
Le droit à l’identité : mobilisation communautaire autour des
droits civils des enfants, enregistrement des naissances…
9
Le droit à la participation  : promotion des gouvernements
d’enfants, des parlements d’enfants, mise en place de pro-
grammes participatifs ou impliquant des pairs éducateurs…

UNICEF FRANCE - MAI 2009

ZOOM SUR LA CIDE
Même si la France fait partie des pays industrialisés, il subsiste néanmoins des zones d’ombre
quant à l’application des droits de l’enfant sur son territoire.
Comme tous les États parties*, le gouvernement français a
remis son rapport officiel au Comité des droits de l’enfant des
Nations unies sur l’application de la CIDE en France, en sep-
tembre 2007, en préparation de son audition le 26 mai 2009.
Comme le prévoit la procédure, différentes institutions et asso-
ciations indépendantes chargées de la défense des droits de
l’enfant (dont l’Unicef France) ont également, depuis la fin de
l’année 2008, rendu leur rapport pour apporter aux experts du
Comité une vision alternative.
Toutes ces organisations s’accordent à dire que, même
si dans l’ensemble des progrès ont été réalisés par la
France, certains profils d’enfants restent dans des situa-
tions de grande fragilité et de nombreux points suscitent
des interrogations, voire des inquiétudes. En voici quelques
exemples :
Justice juvénile
10 Depuis quelques années, on observe un durcissement de la
justice pénale des mineurs. Des lois successives tentent de
rapprocher cette justice de celle des majeurs. Par exemple,
depuis août 2008, les jeunes âgés de 16 à 18 ans qui réci‑
divent ne bénéficient plus de l’excuse automatique atténuante
de minorité*. D’autre part, depuis le mois d’avril 2008, de vifs
débats se sont engagés autour de la refonte de l’Ordonnance
de 1945. Ce texte, qui pose les principes de la justice pour les
mineurs, doit être révisé d’ici à la fin de l’année 2009 et de
nombreux principes qui garantissent les droits de l’enfant ris-
quent d’être mis à mal. Pour l’Unicef, quel que soit son crime,
un enfant ne doit jamais être traité comme un adulte. Un enfant
délinquant, c’est d’abord un enfant en danger. La justice se
doit de le protéger et de privilégier l’éducatif sur le répressif.
Mineurs isolés étrangers
Seuls, déracinés, privés de l’attention d’un adulte, menacés
par toutes les formes de violence, d’abus et d’exploitation, les
mineurs isolés étrangers doivent pouvoir bénéficier d’une prise
en charge adaptée, d’un statut protecteur et de l’aide psycho-
logique nécessaire. Il en est de la responsabilité de l’État qui
doit cesser de les refouler et leur assurer le respect de leurs
droits !
UNICEF FRANCE - MAI 2009
Santé
Aujourd’hui en France, un enfant en souffrance doit parfois
attendre des mois avant d’obtenir un rendez-vous chez un
pédopsychiatre. Il est nécessaire de mettre en place un plan
national pour permettre un accès plus rapide aux centres
médico-psychologiques, de combler les besoins en lits d’hos-
pitalisation en pédopsychiatrie, de sensibiliser, informer et
accompagner les parents dans le repérage des signes éven-
tuels de mal-être de leur enfant.
Les dates clés
2004 
Dernière audition de la France.
2007
Remise du rapport officiel du gouvernement français.
Fin 2008
Remise des rapports alternatifs des institutions et associations
indépendantes.
4 février 2009
Audition en huis clos des organisations par les experts.
26 mai 2009
Audition de la France devant le Comité des droits de l’enfant,
à Genève.
Les chiffres clés
On compte environ 13,5 millions d’enfants en France.
En France, 2 millions d’enfants vivent sous le seuil de pau-
vreté, selon le critère européen.
85 335 mineurs délinquants ont été poursuivis devant le juge
des enfants en 2006. Près de 65  000 avaient entre 15 et
16 ans.
40  000 tentatives de suicide sont enregistrées en moyenne
chaque année en France chez les enfants et les adolescents.
En France, 15 % des adolescents de plus de 11 ans présentent
des signes inquiétants de souffrance psychique.
« Chaque enfant a droit à un niveau de vie suffisant et à jouir du meilleur
état de santé possible. » Articles : 3, 6, 24, 26 et 27 de la CIDE.

LE DROIT À LA SANTÉ
Le droit à la vie, à la santé est le premier droit dont tous les enfants
devraient bénéficier. Pourtant, tous les ans, plus de 9 millions d’en-
fants meurent dans le monde avant leur 5e anniversaire. Les prin-
cipales menaces à la survie des enfants sont la malnutrition*, le
manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement*, l’absence
de vaccination, la pneumonie*, le paludisme*, le VIH*-sida*, le
manque de soins adaptés... Nelao a été infectée par le
VIH* à l’âge de seize ans, il y
a presque cinq ans. « J’étais
au courant pour le VIH* »,

Promesses tenues ? dit-elle. « Mais je n’ai pas

osé prendre les précautions
que je conseillais aux autres.
Objectifs fixés d’ici 2015 (OMD*) : réduire la mortalité infantile, améliorer la santé mater- L’amour que j’avais pour le
nelle, combattre le VIH-sida*, le paludisme* et d’autres maladies et assurer un environne- garçon qui m’a infectée m’a
ment durable. aveuglée. J’avais la phrase
toute prête dans la tête  :
Même si : « Utilisons un préservatif ».
>> la mortalité est descendue sous la barre des 10 millions par an,
>> 20 millions d’enfants ont été sauvés en 20 ans grâce à la vaccination
et la couverture vaccinale a atteint 80 % dans 125 pays,
Mais je ne suis pas
arrivée à la dire. J’ai
cru que si je lui disais ça, ce
11
>> les décès liés à la rougeole ont baissé de 60 % dans le monde, serait la fin de notre relation.
>> la polio est en passe d’être éradiquée, Et j’étais trop jeune pour dire
>> de nouveaux aliments thérapeutiques aident à lutter contre la malnutrition*, « non » et ne pas céder. »
>> la production de moustiquaires traitées à l’insecticide pour prévenir le paludisme* Nelao a découvert qu’elle
a triplé, passant de 30 millions en 2004 à 100 millions en 2008, était séropositive* quand
>> 200 000 enfants ont bénéficié d’un traitement contre le sida* en 2007 son fils, qui a maintenant
contre 75 000 en 2005… trois ans, est tombé malade.
Ils ont tous les deux fait le
... le chemin qu’il reste à parcourir est encore long ! test du VIH* et ils étaient
tous les deux porteurs du
virus. Naturellement, ce fut
un grand choc. Mais la mère
de Nelao ne l’a pas laissé
tomber et l’a beaucoup
aidée. « Je fais encore partie
Chaque minute, 1 enfant sur 5 n’a pas Chaque minute, 1 enfant de la famille », fait remarquer
en moyenne, 20 enfants de accès à l’eau potable. est contaminé par le VIH*. Nelao. « Plus tard, quand
moins de cinq ans meurent 1 enfant sur 3 n’a, chez lui, 13 millions d’enfants sont j’ai reçu des conseils, j’ai
de malnutrition* et de mala- ni toilettes, ni sanitaires. orphelins du sida*. compris ce que ça voulait
dies qui, dans la plupart des 1 enfant sur 4 souffre dire « être séropositive* »,
cas, pourraient être évitées. de malnutrition*. et comment vivre avec le
VIH*. »

En 2005, l’Unicef, l’ONUSIDA et d’autres partenaires ont lancé une campagne mondiale de cinq ans consacrée aux enfants et
au sida* : « Unissons-nous pour les enfants, contre le sida* ». Cette campagne mondiale sert de cadre à la mise en œuvre de
programmes nationaux contre ce fléau articulés autour des « Quatre P » : prévenir la transmission du VIH* de la mère à l’en-
fant, procurer un traitement pédiatrique aux enfants, prévenir l’infection chez les jeunes et protéger et soutenir les enfants
affectés par le VIH-sida*.

UNICEF FRANCE - MAI 2009

 ZOOM SUR LA CIDE

« Les États parties* reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation

et doivent : rendre l’enseignement primaire obligatoire et gratuit,
encourager l’organisation de différentes formes d’enseignement
secondaire accessibles à tout enfant, assurer à tous l’accès
à l’enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun. »
Articles : 28 et 29 de la CIDE.

Comme beaucoup
parents en Inde, ceux de
Lalita voulaient qu’elle se
de
LE DROIT À L’ÉDUCATION
marie à l’âge de dix ans. Vou- L’éducation est une priorité car elle est la clé du développement
lant s’instruire, la jeune fille personnel et national ; elle permet de mieux se protéger contre les
s’est rendue secrètement
dans une école réservée aux maladies, d’abaisser les taux de mortalité infantile et maternelle,
filles des villages pauvres. d’aider ses propres enfants à s’instruire, à progresser, de lutter
« Je me souviens encore du contre la pauvreté et les injustices, de mettre fin aux cycles géné-
jour où mon frère jumeau
m’a surprise alors que j’allais rationnels de pauvreté, d’augmenter la productivité du pays… En
à l’école. Il m’a battue car il donnant aux enfants l’accès à une éducation de qualité, basée sur
était honteux que j’ose étu- l’égalité des sexes, on leur offre la possibilité d’une vie meilleure !
dier alors qu’aucun homme
de notre famille n’avait
jamais été scolarisé. »
Lalita a appris à lire et à
écrire. Elle a également
appris l’usage de la bicy-
Promesses tenues ?
clette et le karaté. « Je veux Objectif fixé d’ici 2015 (OMD*) : assurer l’éducation primaire pour tous.
poursuivre mes études et
devenir un professeur che- Même si :
12 vronné. Je veux faire
découvrir aux filles
un monde qu’elles ignorent,
>> le nombre d’enfants scolarisés n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui,
>> ces 10 dernières années, l’Unicef a permis à 50 millions d’enfants, dont la moitié
sont des filles, d’aller à l’école,
et je rêve d’une école dans >> des fournitures scolaires ont été distribuées en 2007 à plus de 11,5 millions
chaque village ! » d’enfants et à plus de 100 000 enseignants,
En matière de dévelop- >> entre 1999 et 2005, le nombre d’enfants scolarisés dans le primaire est passé
pement, instruire les de 647 millions à 688 millions dans le monde,
jeunes filles est le meilleur >> le fossé entre les filles et les garçons se réduit…
investissement.
Chaque fois que l’on refuse ... le chemin qu’il reste à parcourir est encore long !
à une fille son droit à l’éduca- Pour y parvenir, les États doivent prendre des mesures fortes telles que l’abolition des frais
tion, on augmente le risque de scolarité qui empêchent de nombreuses familles pauvres d’envoyer leurs filles à l’école,
qu’elle se fasse exploiter, l’installation de toilettes séparés à l’école…
qu’elle soit victime de mau-
vais traitements et l’on
aggrave sa vulnérabilité face
aux maladies, notamment le
VIH-sida*. Pour encourager
la scolarisation des enfants
et surtout celle des filles, 93 millions d’enfants secondaire est à l’école à l’école primaire
l’Unicef forme des ensei- ne sont pas scolarisés dans primaire, soit parce qu’il ne termine pas ses études.
gnants, installe des sani- le monde. Plus de la moitié a commencé tard l’école Sur près de 800 millions
taires, distribue des fourni- sont des filles. primaire, soit parce qu’il d’analphabètes*dans
tures scolaires… 1 enfant sur 6 en âge a redoublé. le monde, les deux tiers
de fréquenter l’école Près d’1 fille sur 5 inscrite sont des femmes.

En matière de développement, instruire les jeunes filles est le meilleur investissement.

Chaque fois que l’on refuse à une fille son droit à l’éducation, on augmente le risque qu’elle se fasse exploiter, qu’elle soit victime de mauvais
traitements et l’on aggrave sa vulnérabilité face aux maladies, notamment le VIH-sida*. Pour encourager la scolarisation des enfants et surtout
celle des filles, l’Unicef forme des enseignants, installe des sanitaires, distribue des fournitures scolaires…

UNICEF FRANCE - MAI 2009

« Les enfants ont le droit de grandir dans un cadre qui garantisse
leur protection. » Articles : 19, 22, 32, 33, 34, 35, 39 et 40 de la CIDE.

LE DROIT À LA PROTECTION
Par protection, on entend la prévention et la lutte contre toute
forme de maltraitance, la violence et l’exploitation, y compris l’ex-
ploitation sexuelle à des fins commerciales, la traite et le travail
des enfants, et les pratiques traditionnelles préjudiciables, comme
l’excision et les mariages d’enfants. Le nombre important de
conflits armés représente un risque pour les enfants qui en sont
les premières victimes et parfois les bourreaux.

Promesses tenues ? Alhaji a été enlevé par des sol-

Objectif fixé d’ici 2015 (OMD*) : protéger les enfants contre toutes les formes dats rebelles en Sierra Leone
de maltraitance, de négligence, d’exploitation et de violence. quand il avait dix ans. Il a été

Même si :
>> des campagnes de sensibilisation, des programmes et des réformes législatives
forcé de se battre à
leurs côtés jusqu’à
ce que l’Unicef obtienne
13
sont en cours dans nombre de pays, sa libération deux ans plus
>> l’Unicef et ses partenaires ont lancé un Code de conduite pour la protection tard. Alhaji raconte ces deux
des enfants contre l’exploitation sexuelle dans le secteur du voyage et du tourisme, années passées à com‑
>> depuis 2001, 60 000 enfants ont été démobilisés dans sept pays… battre. Souvent en première
ligne, après avoir été drogué,
... le chemin qu’il reste à parcourir est encore long ! il a commis des atrocités, tué
Les États doivent s’engager à assurer un environnement protecteur aux enfants où tous les des militaires et des civils. Il
acteurs assumeront la responsabilité de veiller à ce que les enfants soient protégés contre ne sait plus combien. Mais il
toutes les formes de maltraitance et d’exploitation. a vu aussi mourir ses amis
à côté de lui.
Aujourd’hui, en partie  à
cause du manque de
drogue, Alhaji a du mal à
dormir et à se concentrer.
Il lui arrive encore de mon-
1 enfant âgé de 5 à 14 ans sont en prison. 60 millions de femmes trer de l’agressivité envers
sur 6 travaille dans Plus d’1 million d’enfants se marient avant d’avoir les autres. Il vit dans une
le monde, soit 158 millions sont victimes d’exploitation 18 ans. famille d’accueil, va à l’école
d’enfants. sexuelle. 1,2 million d’enfants sont et reçoit une aide psycho-
Plus de 100 millions de On compte plus de victimes de trafic. logique pour retrouver sa
petites filles sont excisées. 250 000 enfants soldats place dans la société.
14 millions d’adolescentes dont 100 000 combattent
accouchent chaque année. dans les forces armées
Plus d’1 million d’enfants africaines.

L’Unicef est le chef de file des organismes qui œuvrent dans l’intérêt des enfants lors des conflits.
L’Unicef met en œuvre les conditions nécessaires à la réinsertion des enfants soldats.

UNICEF FRANCE - MAI 2009

 ZOOM SUR LA CIDE
Atia (12 ans), Marie-Rose
(18 ans) et leurs huit frères
et sœurs ne sont pas ins-
crits sur les registres de
l’état civil. Officiellement,
ils n’existent pas. Ils sont
venus avec leurs parents
pour effectuer l’enregis-
trement rétroactif de leur
naissance.
Le juge Tatafraky s’est
déplacé afin d’enregistrer
et d’officialiser l’existence
d’environ 1  200 enfants.
Les familles se pré‑
14 sentent devant lui
avec leur dossier,
répondent à ses questions
et repartent après quelques
minutes en ayant accompli
cette formalité administra-
tive qui peut changer la
vie. Après le passage de sa
famille devant le juge, Atia
explique qu’il est venu
chercher sa « Kopia » parce
qu’il veut continuer d’aller
à l’école et avoir une carte
d’identité.
Marie-Rose, elle aussi, veut
une carte d’identité car
elle a 18 ans et veut pou-
voir voter. Elle est venue
avec sa fille de 2 ans qui a
été enregistrée en même
temps qu’elle. « C’était
impressionnant de passer
devant le juge, mais je suis
contente de l’avoir fait. »
L’Unicef collabore avec les gouvernements pour lancer des campagnes d’enregistrement des naissances.
UNICEF FRANCE - MAI 2009
« L’enfant a le droit à un nom dès la naissance, il doit acquérir
une nationalité et, dans la mesure du possible, il doit connaître
ses parents et être élevé par eux. » Articles : 7 et 8 de la CIDE.
LE DROIT À L’IDENTITÉ
Lorsque tu es né, tes parents sont allés te déclarer, t’« enregistrer »
à la mairie de ton lieu de naissance pour que ton identité figure
dans le registre de l’état civil. Être enregistré à la naissance est le
premier des droits civils parce qu’il atteste de ton existence et de
ton identité. Sans enregistrement, l’enfant ne peut pas être pro-
tégé car il n’a pas d’existence officielle. Avoir une identité permet
de lutter contre la traite, les enlèvements, les mariages précoces,
l’exploitation sexuelle, l’enrôlement des enfants dans l’armée, le
travail forcé... De plus, un extrait d’acte de naissance est souvent
nécessaire pour s’inscrire à l’école et avoir accès aux services de
santé.
Promesses tenues ?
Objectif fixé d’ici 2015 (OMD*) : mettre en place des systèmes d’enregistrement de tous
les enfants à la naissance ou peu après.
Même si
>> certains pays ont atteint l’objectif concernant l’enregistrement de tous les enfants
dès la naissance et que d’autres ont fait d’énormes progrès comme au Ghana
où on est passé de 52 % d’enfants enregistrés en 2000 à 78 % en 2004, au Sénégal
de 60 % à 78  %...
... le chemin qu’il reste à parcourir est encore long !
Pour y parvenir, un certain nombre de mesures s’imposent telles que la mise en place
de systèmes d’enregistrement des naissances, la suppression des frais d’inscription,
l’accessibilité des bureaux d’enregistrement, la simplification de la procédure, l’organisation
de campagnes d’information efficaces destinées à toute la population, l’abolition des
politiques discriminatoires qui visent à rendre invisibles certaines minorités ethniques,
religieuses…
Chaque année, 51 millions moins de 5 ans sur 3 dans un centre de santé.
de naissances ne sont ne sont pas enregistrés. Il existe au moins 20 pays
pas enregistrées dans Plus de 30 pays exigent où les enfants ne peuvent
le monde. que les enfants soient pas être légalement
44 % de ces enfants vivent enregistrés à la naissance vaccinés sans la preuve
en Asie du Sud. avant que ceux-ci puissent de leur naissance.
En Afrique, 2 enfants de recevoir des soins médicaux
« Les États parties* garantissent à l’enfant la liberté d’expression ».
Articles 12, 13, 14, 15 et 17 de la CIDE.

LE DROIT À LA PARTICIPATION
Dans une société démocratique, tous les citoyens ont le droit de
participer, y compris les enfants. Leur donner l’information adaptée
à leur âge, les écouter, les associer aux prises de décisions, à la
maison, à l’école, au village, dans leur quartier est de la responsa- Malal Diam Sow n’ignore
bilité de tous les États ayant ratifié la Convention* internationale pas l’impact que les jeunes
dirigeants peuvent avoir
des droits de l’enfant qui place la participation comme l’un des ses sur leur école, leur com-
quatre principes fondamentaux. munauté ou sur la scène
internationale. En 1999,
Lorsque les enfants prennent part au monde qui les entoure, ils font bouger les choses. Ils ont le jeune homme participe
des idées, des expériences et des intuitions qui enrichissent la compréhension des adultes. au Forum des enfants de
Ce n’est qu’avec la participation des enfants, que nous pourrons atteindre les Objectifs du Genève, organisé pour
Millénaire pour le développement. Ce n’est qu’en écoutant leur point de vue, qu’un monde célébrer le dixième anni-
digne d’eux pourra voir le jour. Et pourtant, dans de nombreuses régions du monde, la parole versaire de la Convention*
des enfants est trop souvent ignorée, justement parce qu’il s’agit d’enfants, jugés inaptes à internationale des droits
s’exprimer dans un monde régi par les adultes ! de l’enfant. De retour dans
son pays, il met toute son
ardeur à partager cette
expérience avec d’autres
jeunes et décide de s’en-
gager activement dans la
lutte contre la pauvreté.
Il devient ainsi membre
du Parlement des
enfants du Sénégal.
Au cours d’une réunion
15
organisée par le ministre
sénégalais de la famille,
il n’hésite pas à apostro-
pher le président de l’As-

Promesses tenues ? semblée nationale

insistant sur la nécessité
en

de légiférer* sur le travail

Objectif fixé d’ici 2015 : faire de la participation une réalité pour tous les enfants. des enfants. « Après la réu-
nion de Genève, explique
Même si : Malal, nous avons exhorté
>> plus de 20 pays ont établi des organismes indépendants de défense des droits les dirigeants du monde
de l’enfant, entier à nous aider à bâtir
>> le nombre d’organisations pour les droits des enfants a régulièrement augmenté, un monde meilleur. » Il
>> de nombreuses initiatives ont été mises en place telles que la campagne ajoute  : « À mon avis, il
« Dites OUI pour les enfants », les conseils d’enfants et de jeunes, les parlements n’existe pas de problèmes
d’enfants, les programmes de prévention de pair à pair, le programme auxquels nous ne devrions
« Jeunes ambassadeurs » de l’Unicef France, le sommet du J8, les Clubs Unicef pas nous attaquer, car
Jeunes, les radios jeunes… toutes les questions que
nous tentons de résoudre
... le chemin qu’il reste à parcourir est encore long ! peuvent aussi aider à
Pour être authentique et efficace, la participation des enfants nécessite un changement l’avancement du monde ».
radical des modes de réflexion et de comportement des adultes. Ces derniers doivent
inclure et non exclure les enfants  ! Ils doivent les encourager à exprimer leurs points
de vue, à s’intéresser à la société et leur consacrer un espace de dialogue et d’échange.

La participation est l’une des priorités de l’Unicef qui encourage les gouvernements à mettre en place des structures ouvertes aux enfants et aux
jeunes pour que leur parole soit entendue.

UNICEF FRANCE - MAI 2009

ZOOM SUR LA CIDE
Analphabète
Qui n’a jamais appris à lire et
à écrire.
Assainissement
Fait de rendre plus sain.
Consensuel  sant la pauvreté, la faim
Qui résulte d’un accord entre
différentes parties.
Convention
Accord passé entre plusieurs
États. Elle est plus contrai-
gnante qu’une déclaration*,
mais uniquement pour les
pays qui la font ratifier* par
leur parlement.
Déclaration
Document qui énonce des
principes généraux (droits,
devoirs…). Les pays signa-
16 taires n’ont aucune obligation
vis-à-vis d’elle. Elle manifeste
une bonne volonté.
Déclaration
de Genève (1924)
Elle contenait des droits fon-
damentaux* de l’enfant sur
le plan de son bien-être mais
n’avait pas de caractère juri-
diquement contraignant. Elle
perdit ses assises au moment
de la dissolution de la Société
des Nations en 1946.
Déclaration
des droits
de l’enfant (1959)
Elle comprend des droits
concrets comme, par
exemple, le droit à un nom, à
une nationalité ou à un ensei-
gnement gratuit au niveau
élémentaire. Mais elle n’est
guère plus contraignante que
la Déclaration de Genève*.
UNICEF FRANCE - MAI 2009
Discrimination  Pneumonie  Sida
Fait de séparer un groupe
social des autres, en le trai-
tant plus mal.
Droits
fondamentaux  pour
Droits primordiaux qui pro‑
tègent tous les individus,
quel que soit leur nationalité
ou leur statut.
Excuse
atténuante
de minorité
Cela signifie que le fait d’être
mineur expose à des peines
plus faibles.
États parties
États ayant ratifié la CIDE.
Homogénéisation  assurer l’éducation primaire
Fait de rendre cohérent un
ensemble de choses.
Intérêt supérieur
de l’enfant  améliorer la santé mater-
Concept juridique introduit
par la CIDE (article 3) qui sti-
pule que toutes les décisions
concernant un enfant doivent
tenir compte en priorité de
son bien-être.
Légiférer
Faire des lois.
Législation
Ensemble des lois d’un pays.
Malnutrition  Séropositive
Conséquence d’une alimen-
tation insuffisante en qualité
comme en quantité.
Paludisme  personne contaminée par le
Maladie des pays chauds
transmise par la piqûre de
certains moustiques.
Maladie due à une infection
des poumons.
OMD  rise par l’apparition d’infec-
Les Objectifs du Millénaire
le développement
(OMD), approuvés par les
gouvernements aux Nations
unies en septembre 2000,
visent à améliorer le bien-
être de l‘Homme en rédui-
dans le monde et la morta-
lité infantile et maternelle, en
garantissant l’accès à l’édu-
cation pour tous, en contrô-
lant et en gérant les épidé-
mies et les maladies, en
abolissant la discrimination*
entre les sexes, en assurant
un développement durable
et en établissant des parte-
nariats à l’échelle mondiale.
Les 8 OMD sont :
Objectif 1 : réduire l’extrême
pauvreté et la faim.
Objectif 2 :
pour tous.
Objectif  3  : pro-
mouvoir l’égalité des sexes
et l’autonomisation des
femmes.
Objectif 4 : réduire la
mortalité infantile.
Objectif 5 :
nelle.
Objectif  6  : combattre
le VIH-sida*, le paludisme* et
d’autres maladies.
Objectif 7 :
assurer un environnement
durable.
Objectif  8  : mettre
en place un partenariat mon-
dial pour le développement
Ratifier
Acte par lequel un État s’en-
gage juridiquement à res-
pecter tous les articles d’une
convention* et à mettre ses
lois en conformité avec eux.
Se dit d’une personne qui
possède des anticorps dirigés
contre un agent infectieux.
Dans le langage courant,
«séropositif» désigne une
VIH*.
Acronyme de Syndrome d’Im-
munoDéficience Acquise. Il
s’agit du stade le plus avancé
de la maladie et se caracté-
tions opportunistes ou de
certains cancers.
Signer 
Acte par lequel un État s’en-
gage moralement à res-
pecter tous les articles d’une
convention*.
VIH
Virus de l’immunodéficience
humaine. Virus responsable
du sida*. Il existe plusieurs
souches isolées : on distingue
le VIH 1 (le plus répandu dans
le monde) et le VIH 2 (sur-
tout présent en Afrique de
l’Ouest).
Pour aller
plus loin :
Connecte-toi sur le site
jeunes de l’Unicef France
defensedenepasagir.fr et
parcours le texte simplifié
de la CIDE.
Consulte les différents
rapports sur la situation
des enfants dans le monde
sur le site de l’Unicef
France www.unicef.fr
Connecte-toi sur le site
La Voix des jeunes
www.unicef.org/voy/french
et prends connaissance
du dossier spécial CIDE.

1 2
1
3 5
Horizontal
1 Pour un État, s’engager
juridiquement à respecter
tous les articles d’une convention.
2 Prénom du « père des droits
de l’enfant ».
3 Traité juridiquement obligatoire.
4 Une des quatre valeurs
fondamentales de la CIDE.
Joue avec les droits
de l’enfant pour
t’aider à résumer
tes connaissances.
N’hésite pas à t’en
servir pendant tes
activités de plaidoyer !
3
4
17
2
Vertical
1 Traité non contraignant juridiquement.
2 Pays d’Afrique n’ayant pas ratifié
la Convention.
3 Acte par lequel un État s’engage moralement
à respecter toutes les clauses d’un traité.
4 Droit essentiel énoncé
dans les articles 28 et 29 de la CIDE.
5 La CIDE en donne une nouvelle conception.
Vertical : 1 : déclaration / 2 : Somalie / 3 : signature / 4 : éducation / 5 : enfant.
Réponses : Horizontal : 1 : ratifier / 2 : Janusz / 3 : convention / 4 : participation.
UNICEF FRANCE - MAI 2009
ZOOM SUR LA CIDE
Attention, plusieurs réponses peuvent être justes.
1 D’après la CIDE,
un enfant est âgé de :
a 0 à 7 ans.
b 0 à 15 ans.
c moins de 18 ans.
2 Combien de pays
ont ratifié la CIDE ?
18 a
b
c
200.
193.
150.
3 Avant 1989, quel est
le 1er pays à avoir proposé
un projet de Convention
des droits de l’enfant ?
a La Pologne.
b La Suisse.
c Les États-Unis.
4 Combien d’articles
contient la CIDE ?
a 3.
b 54.
c 66.
UNICEF FRANCE - MAI 2009
8 Lorsqu’on est « enfant
5 Le Comité des droits soldat », quel droit inscrit
de l’enfant est chargé de : dans la CIDE n’est pas
respecté ?
a Punir les États
qui ne respectent pas la CIDE a Le droit d’avoir une famille.
en leur mettant des amendes. b Le droit d’être protégé.
b Surveiller l’application c Le droit de jouer.
de la CIDE dans les États
qui l’ont ratifiée.
c Mettre en place 9 Chaque année, dans
des programmes dans les pays le monde, combien d’enfants
en développement. ne sont pas enregistrés
à la naissance ?
6 Dans le monde, chaque a 51 millions.
minute, un enfant est : b 1 000.
c 5 millions.
a Contaminé par le VIH-sida.
b Vacciné contre les six
principales maladies infantiles. 10 La participation :
c Atteint de paludisme.
a Oblige les enfants à aller
à l’école.
7 Pour que les enfants aient b N’est pas un droit inscrit
tous le droit à l’éducation, dans la CIDE.
les États doivent rendre c Est l’un des principes
l’enseignement primaire : fondamentaux de la CIDE.
a Gratuit et facultatif.
b Obligatoire et amusant.
c Obligatoire et gratuit.
Réponses : 1 : c / 2 : b / 3 : a : 4 : b / 5 : b / 6 : a / 7 : c / 8 : a, b,c / 9 : a / 10 : c.
PASSE À L’ACTION

LA CIDE A 20 ANS :
TOUS À L’ACTION !
Il y a 20 ans, les dirigeants du monde entier s’engageaient à l’unanimité à lutter pour un
monde digne des enfants. En ratifiant la Convention* internationale des droits de l’enfant,
ces États ont fait la promesse aux enfants et aux jeunes de respecter les droits de l’enfant.
Voilà pourquoi, à l’aube de cet anniversaire, véritable temps fort pour l’Unicef, il est indis-
pensable de se demander « La CIDE a 20 ans : promesses tenues ? ». Faire le bilan des avan-
cées en matière de droits de l’enfant, interpeller les dirigeants, dénoncer les manquements,
sensibiliser et faire connaître la CIDE : telles doivent être nos priorités.
En tant que Jeune ambassadeur, ta mobilisation est indispensable le 20 novembre, jour de
l’anniversaire, et tout au long de l’année  ! Pour t’accompagner, tu trouveras différentes
pistes d’action à mener. À toi de t’en inspirer, de les enrichir ou d’en créer d’autres ! Passe à
l’action  ! Et n’oublie pas de nous tenir informés  : articles, photos, vidéos seront les
bienvenus !

19

Actions symboliques
Ces actions visent à interpeller le grand public, les jeunes,
les élus, les médias en leur proposant de participer
à une action forte et ayant une grande visibilité.

?
Après un atelier, une anima-
Chaîne de solidarité tion, une intervention, propose
aux participants d’inscrire, sur
Lâcher de ballons une grande toile tendue, le droit de l’en-
fant qui leur semble le plus important. Tu
Mur des droits de l’enfant peux également leur proposer de déposer
l’empreinte de leurs mains pour laisser une
Marche solidaire trace de leur engagement ou un message
concernant les droits de l’enfant. Une fois
Course solidaire réalisé, ce mur symbolique pourrait être
exposé dans un lieu public (hall de mairie,
hall d’école, bibliothèque…).
Personnes ressources  : ta mar-
raine ou ton parrain Unicef, le
comité départemental, le maire
de ta ville, le proviseur ou le directeur du
lieu où tu souhaites exposer le mur de droit
de l’enfant.
Matériel  : une toile tendue que
tu peux également remplacer par
un grand carton ou toute autre
matière rigide, peintures (facilement net-
toyables), gros feutres, marqueurs…

UNICEF FRANCE - MAI 2009

PASSE À L’ACTION

Spectacles
Ces actions permettent de sensibiliser le public
en leur proposant un moment festif.

?
Spectacle musical Organise et programme un
spectacle de marionnettes sur
Pièce de théâtre les droits de l’enfant. Pour cela,
deux solutions :
Spectacle de rue 1  : Prends contact avec une troupe de
marionnettistes et monte le projet avec
Spectacle de marionnettes eux.
2  : Écris toi-même ou avec des amis les Personnes ressources  : ta mar-
textes du spectacle (attention de bien raine ou ton parrain Unicef, le res-
adapter les textes au public que tu vises) ponsable culturel de ta mairie, les
et confectionne tes marionnettes avec des théâtres de ta ville, les troupes connues
amis que tu auras mobilisés. dans ta commune.
Recherche ensuite un lieu pour ton évé-
nement (ton lycée, une salle des fêtes, un Matériel : affiches et dépliants
théâtre…) et fixe une date. de promotion de l’événement,
Informe les habitants de ta commune et communiqué de presse, papier
les médias locaux de l’événement. mâché, tissu…

20

Plaidoyer
Ces actions visent à sensibiliser un public ciblé
en lui apportant des connaissances précises
et en l’invitant à poursuivre sa réflexion.
Intervention

Exposition ? Organise une projection sur

une thématique liée aux
droits de l’enfant et à la situa-
tion des enfants dans le monde. Réflé-
Projection chis en amont aux personnes que tu sou-
haites sensibiliser : les élèves de ton lycée,
Conférence – débat les jeunes du conseil municipal jeunes…
Préviens ton proviseur ou le responsable
du conseil municipal jeunes pour obtenir
un lieu et une date. Attention, une projec- Personnes ressources  : ta mar-
tion doit toujours être accompagnée d’une raine ou ton parrain Unicef, le pro-
intervention pour apporter des précisions viseur, les professeurs, le CPE de
et permettre aux participants de poser ton lycée.
leurs questions. Prépare ton intervention
en te documentant et en prenant conseil Matériel : vidéos ou DVD,
auprès de ta marraine ou de ton parrain, vidéoprojecteur, rétroprojecteur,
d’un expert… micros…

UNICEF FRANCE - MAI 2009

Jeux ludo-éducatifs
Ces actions offrent la possibilité d’apprendre en s’amusant.
Jeu de piste,
chasse au trésor, rallye
Jeu de l’oie géant
Parcours interactif
Lecture de conte interactif
Ateliers
Ces actions permettent d’aborder en petit groupe une
thématique grâce à une activité artistique ou manuelle.
Atelier d’écriture
Atelier de slam
Atelier poupées
frimousses
?
Mets en place un grand jeu sur
les droits de l’enfant. Réfléchis
aux différentes catégories de
questions (par exemple  : droit à la santé,
droit à l’éducation, droit à la protection…).
Rédige-les sous forme de QCM ou de
vrai/faux en veillant à aborder les princi-
pales notions de chaque droit (par exemple,
pour le droit à la santé, demande aux parti-
cipants si tous les enfants du monde sont
automatiquement vaccinés). N’oublie pas
de rédiger les réponses qui t’aideront pour
répondre aux questions des participants.
Agrémente ces catégories par des cases Personnes ressources  : ta mar-
« défis sportifs ». Rédige ton projet en raine ou ton parrain Unicef, les
détaillant le déroulement du jeu (répartition directeurs des écoles primaires et
des élèves par équipe, pion représenté par des collèges de ta ville, le responsable jeu-
des élèves, nombre de questions, temps nesse de ta mairie.
nécessaire, lieux envisagés…). Propose-le
aux directeurs des écoles primaires ou aux Matériel  : carton, peinture,
collèges de ta ville. Fabrique ensuite le pla- papier crépon pour distinguer les
teau du jeu à taille humaine. équipes…
21
?
Après l’accord de ton provi-
seur, propose aux élèves de
ton lycée de composer chacun
un slam sur une thématique que tu
auras définie. Planifie une plage horaire en
dehors des cours pour réaliser ton atelier et
réunis le groupe d’élèves intéressés. Avant Personnes ressources  : ta mar-
tout, demande-leur de raconter ensemble raine ou ton parrain Unicef, le
une histoire. Puis demande-leur de rédiger proviseur de ton lycée, les profes-
cette histoire en faisant des rimes sur une seurs de français.
musique donnée. N’hésite pas à associer
à cet atelier les professeurs de français Matériel  : affiches et dépliants
de ton lycée et à nous envoyer les enre- annonçant l’atelier, dictionnaire,
gistrements des slams composés durant dictionnaire des synonymes,
l’atelier. bandes-son musicales…
UNICEF FRANCE - MAI 2009
PASSE À L’ACTION

Concours
Ces actions permettent aux jeunes de se mobiliser autour
d’une compétition qui les motivera pour en savoir plus
sur la thématique choisie, qui leur permettra de s’inscrire
dans un projet et de laisser parler leur imagination.

?
Concours de photo Invite tes camarades à créer
une affiche sur le 20 ans des
Concours de dessin droits de l’enfant ou un autre
thème que tu auras défini. Pour cela,
Concours de slam après avoir obtenu l’accord de ton provi-
seur, passe dans les classes informer les
Concours élèves des règles du concours (date limite
de court-métrage pour déposer les affiches, format attendu
pour l’affiche, thématique, lieu d’exposi-
Concours d’affiche tion, modalités de sélection…). Mets en
place un jury composé d’élèves, de profes-
seurs, du proviseur et de membres de ton
comité départemental Unicef ou propose Personnes ressources  : ta mar-
aux élèves de voter pour l’affiche qu’ils raine ou ton parrain Unicef, le pro-
préfèrent et de remettre leur bulletin dans viseur, les professeurs et le CPE
une urne. Après avoir exposé toutes les de ton lycée.
affiches, annonce les résultats dans le hall
de ton lycée. Le concours terminé, rensei- Matériel  : affiches et dépliants
gne-toi auprès du CDI pour les afficher ou annonçant le concours, une
retourne-les aux participants. urne…

22

Médias
Ces actions permettent de valoriser la participation
et l’expression des jeunes.

?
Article de presse papier Propose à la radio locale de
et en ligne ta ville de monter une émis-
sion de radio spéciale « 20 ans
Émission de radio des droits de l’enfant ». Pour cela, rédige
ton projet et présente-le aux responsables
Numéro spécial de la radio. Réfléchis aux personnes à qui
du journal du lycée tu veux t’adresser, aux thématiques, aux
différentes interventions, à la durée de
l’émission…
Personnes ressources  : ta mar-
raine ou ton parrain Unicef, le
président de ton comité départe-
mental Unicef, les responsables de la radio
locale, les personnalités que tu souhaite-
rais convier durant l’émission.

UNICEF FRANCE - MAI 2009

L’ESSENTIEL

La Convention* internationale
des droits de l’enfant
DÉFINITION  POURQUOI UNE CONVENTION* SPÉCIALE
Ensemble de principes et d’obligations
universellement reconnus qui affirme que
la recherche d’une société juste et pacifique passe
avant tout par le respect des droits de l’enfant.
LA CIDE EST :
>> Le traité international le plus largement
et le plus rapidement ratifié (193 pays).
>> Le 1er texte obligatoire qui reconnaît les droits
de l’enfant.
>> Le seul traité qui reconnaisse des droits
fondamentaux* à l’enfant.
>> Un texte consensuel*.
>> Un cadre de référence moral et juridique.
POUR LES ENFANTS ?
>> La CIDE pose une nouvelle conception
de l’enfant.
>> Les enfants ont des besoins spécifiques.
>> La CIDE s’efforce de garantir le développement
et la survie des enfants.
>> La CIDE vise à assurer que la dépendance
des enfants aux adultes ne leur nuise pas.
>> La CIDE engage la responsabilité des États
dans le respect et l’application des droits
de l’enfant.
>> La CIDE affirme l’importance de la participation
des enfants.
23

LA CIDE SE COMPOSE DE :

>> 54 articles répartis en trois parties.
>> Deux protocoles additionnels. 1924
LES DATES CLÉS
Déclaration de Genève*.
LA CIDE REPOSE SUR QUATRE VALEURS
FONDAMENTALES : 1946
>> la non-discrimination* ; Création de l’UNICEF.
>> l’intérêt supérieur de l’enfant* ;
>> la survie et le développement de l’enfant ; 1959
>> la participation. Déclaration des droits de l’enfant*.

1979
Année internationale de l’enfant.
ATTENTION !
Signer* n’est pas ratifier*.
1989
Convention* internationale des droits
Une déclaration* de l’enfant.

n’est pas une convention*. 1990

Sommet mondial pour l’enfance.

2002
Forum des enfants.

UNICEF FRANCE - MAI 2009

 LE COMITÉ DES DROITS DE L’ENFANT
>> est au cœur du processus de surveillance
de l’application de la Convention* ;
>> se compose de 18 experts internationaux élus
24 pour un mandat de 4 ans ;
>> surveille l’application de la CIDE ;
>> examine et commente les rapports remis
par les États parties* 2 ans après la ratification
puis tous les 5 ans ;
>> suit les progrès accomplis ;
>> encourage les États à prendre des mesures
spécifiques pour les enfants ;
>> remet un rapport sur ses activités à l’Assemblée
générale de l’ONU tous les 2 ans.
L’UNICEF ET LA CIDE
>> L’Unicef est le seul organisme spécifiquement
consacré à l’enfance.
>> En vertu de l’article 45 de la Convention*,
l’Unicef est juridiquement tenu de promouvoir
et de protéger les droits des enfants en appuyant
le travail du Comité des droits de l’enfant.
>> La Convention* est l’instrument juridique
qui fonde, de manière incontestable, l’action
de l’Unicef.
>> La mise en œuvre des droits des enfants est
un objectif fondamental de l’Unicef ; il a inscrit les
principes de la Convention* dans ses programmes.
>> L’Unicef élabore des indicateurs pour aider
les États à suivre les progrès accomplis dans
l’application des normes relatives aux droits
de l’enfant.
UNICEF FRANCE - MAI 2009
LA CIDE EN FRANCE
7 août 1990 : ratification.
La France est le 2e pays européen à avoir ratifié
la Convention* après la Suède.
UN EXEMPLE FRANÇAIS : LE DÉFENSEUR
DES DROITS DES ENFANTS
Créée en 2000, c’est une institution de l’État,
qui a le statut d’autorité indépendante (elle ne
reçoit d’instructions d’aucun ministre, d’aucune
administration, d’aucune autre institution publique
ou privée) afin de pouvoir intervenir de façon
neutre et impartiale en faveur des enfants dont
les droits ne seraient pas respectés. Nommée
par décret du Président de la République
pour un mandat de 6 ans non renouvelable,
Dominique Versini occupe cette fonction depuis
le 29 juin 2006.
Ses missions sont multiples :
>> recevoir et traiter des réclamations
individuelles ;
>> faire des propositions de modification
de textes de lois ;
>> promouvoir les droits de l’enfant ;
>> remettre un rapport annuel au Président
et au Parlement : bilan d’activités et proposition
de réformes.
L’ESSENTIEL
Santé, éducation, protection,
identité et participation :
des droits pour tous les enfants !
LE DROIT À LA SANTÉ
(Articles : 3, 6, 24, 26 et 27.)
Objectifs fixés d’ici 2015  Objectif fixé d’ici 2015
Réduire la mortalité infantile, améliorer la santé
maternelle, combattre le VIH* et le sida*,
le paludisme* et d’autres maladies et assurer
un environnement durable.
Progrès accomplis
>> La mortalité est descendue sous la barre
des 10 millions par an.
>> 20 millions d’enfants ont été sauvés en 20 ans
grâce à la vaccination et la couverture vaccinale
a atteint 80 % dans 125 pays.
>> Les décès liés à la rougeole ont baissé de 60 %
dans le monde.
>> La polio est en passe d’être éradiquée.
>> De nouveaux aliments thérapeutiques aident
à lutter contre la malnutrition*.
>> La production de moustiquaires traitées
à l’insecticide pour prévenir le paludisme* a triplé,
passant de 30 millions en 2004 à 100 millions
en 2008.
>> 200 000 enfants ont bénéficié d’un traitement
contre le sida* en 2007 contre 75 000 en 2005.
Le combat continue !
>> Chaque minute, en moyenne, vingt enfants
de moins de cinq ans meurent de malnutrition*
et de maladies qui, dans la plupart des cas,
pourraient être évitées.
>> Un enfant sur cinq n’a pas accès à l’eau
potable.
>> Un enfant sur trois n’a, chez lui, ni toilettes,
ni sanitaires.
>> Un enfant sur quatre souffre de malnutrition*.
>> Chaque minute, un enfant est contaminé
par le VIH*.
>> 13 millions d’enfants sont orphelins du sida*.
LE DROIT D’ALLER À L’ÉCOLE
(Articles : 28 et 29.)
 
Assurer l’éducation primaire pour tous.
Progrès accomplis
>> Le nombre d’enfants scolarisés n’a jamais été
aussi important qu’aujourd’hui.
>> Ces 10 dernières années, l’Unicef a permis
à 50 millions d’enfants, dont la moitié sont
des filles, d’aller à l’école.
>> Des fournitures scolaires ont été distribuées
en 2007 à plus de 11,5 millions d’enfants et à plus
25
de 100 000 enseignants.
>> Entre 1999 et 2005, le nombre d’enfants
scolarisés dans le primaire est passé
de 647 millions à 688 millions dans le monde.
>> Le fossé entre les filles et les garçons se réduit.
Le combat continue !
>> 93 millions d’enfants ne sont pas scolarisés
dans le monde, plus de la moitié sont des filles.
>> Un enfant sur six en âge de fréquenter l’école
secondaire est à l’école primaire, soit parce qu’il a
commencé tard l’école primaire, soit parce qu’il a
redoublé.
>> Près d’une fille sur cinq inscrite à l’école
primaire ne termine pas ses études.
>> Sur près de 800 millions d’analphabètes*
dans le monde, les deux tiers sont des femmes.
UNICEF FRANCE - MAI 2009
 LE DROIT D’ÊTRE PROTÉGÉ
(Articles : 19, 22, 32, 33, 34, 35, 39 et 40.)
Objectif fixé d’ici 2015  Objectif fixé d’ici 2015
Protéger les enfants contre toutes les formes
de maltraitance, de négligence, d’exploitation
et de violence.
Progrès accomplis
>> Des campagnes de sensibilisation,
des programmes et des réformes législatives
sont en cours dans nombre de pays.
>> L’Unicef et ses partenaires ont lancé un Code
de conduite pour la protection des enfants contre
l’exploitation sexuelle dans le secteur du voyage
et du tourisme.
>> Depuis 2001, 60 000 enfants soldats ont été
démobilisés dans sept pays.
Le combat continue !
26 >> 1 enfant âgé de 5 à 14 ans sur 6 travaille
dans le monde, soit 158 millions d’enfants.
>> Plus de 100 millions de petites filles sont
excisées.
>> 14 millions d’adolescentes accouchent
chaque année.
>> Plus d’un million d’enfants sont en prison.
>> Plus d’un million d’enfants sont victimes
d’exploitation sexuelle.
>> On compte plus de 250 000 enfants soldats
dont 100 000 combattent dans les forces armées
africaines.
>> 60 millions de femmes se marient avant d’avoir
18 ans.
>> 1,2 million d’enfants sont victimes de trafic.
UNICEF FRANCE - MAI 2009
LE DROIT D’AVOIR UNE IDENTITÉ
(Articles : 7 et 8.)
 
Mettre en place des systèmes d’enregistrement
de tous les enfants à la naissance ou peu après.
Progrès accomplis
>> Certains pays ont atteint l’objectif concernant
l’enregistrement de tous les enfants dès
la naissance. D’autres ont fait d’énormes progrès
comme au Ghana où on est passé de 52 %
d’enfants enregistrés en 2000 à 78 % en 2004,
au Sénégal de 60 % à 78 %.
Le combat continue !
>> Chaque année, 51 millions de naissances
ne sont pas enregistrées dans le monde.
>> 44 % de ces enfants vivent en Asie du Sud.
>> En Afrique, deux enfants de moins de cinq ans
sur trois ne sont pas enregistrés.
>> Plus de 30 pays exigent que enfants soient
enregistrés à la naissance avant que ceux-ci
puissent recevoir des soins médicaux dans
un centre de santé.
>> Il existe au moins 20 pays où les enfants
ne peuvent pas être légalement vaccinés sans
la preuve de leur naissance.
LE DROIT DE PARTICIPER
(Articles 12, 13, 14, 15 et 17.)
Objectif fixé d’ici 2015 
Faire de la participation une réalité
pour tous les enfants.
Progrès accomplis
>> Plus de 20 pays ont établi des organismes
indépendants de défense des droits de l’enfant.
>> Le nombre d’organisations pour les droits
des enfants a régulièrement augmenté.
>> De nombreuses initiatives nationales
et internationales ont été mises en place.
Le combat continue !
>> Pour être authentique et efficace,
la participation des enfants nécessite
un changement radical des modes de réflexion
et des comportements des adultes.
CLAIREFONTAINE SOUTIENT LES JEUNES AMBASSADEURS
Parce que les enfants sont notre avenir,
Clairefontaine s’engage à vos côtés pour favoriser la participation et la mobilisation.

Depuis 2004, Clairefontaine-Rhodia et les Face à ce constat, soutenir la réussite sco-

Papeteries Sill ont versé plus de 1,5 million
d’euros à l’Unicef pour réhabiliter des écoles,
former des maîtres et fournir du matériel sco-
laire. Ces actions ont été menées au Bangla-
desh, au Maroc et le sont actuellement aux
Philippines.
À l’heure actuelle, dans le monde, 93 millions
d’enfants ne sont pas scolarisés alors que l’accès à l’éducation
est une condition essentielle à leur épanouissement, un droit
fondamental pour chacun et un préalable au développement
économique d’un pays.
laire des enfants est une évidence pour
Clairefontaine, qui s’est engagé depuis jan-
vier 2004 auprès de l’Unicef pour améliorer
la scolarisation des enfants défavorisés,
mettre en œuvre des projets concrets en
matière d’éducation et sensibiliser le public
aux droits de l’enfant.
En soutenant le programme « Jeunes ambassadeurs »,
Clairefontaine souhaite également renforcer votre participation
en donnant à l’Unicef France les moyens d’agrandir la famille
des Jeunes ambassadeurs, de développer ce réseau et de vous
offrir un plus grand nombre de supports pour vous accompa-
gner, comme ce dossier.

Crédits photos : Bagla (p.11) - Brioni (p.24) - Bito (p.22) - Kamber (p.6) - Lemoyne (p.20) - Mera (p.6) - Nesbitt (p.19)
Pirozzi (p.9, 15, 19, 20, 21, 22, 26) - Purnomo (p.6) - Sato (p.20) - Thomas (p.8) - Versiani (p.14) - UNICEF (p.20, 21, 23, 25, 27).
Création graphique : www.despetitspois.net

UNICEF FRANCE - MAI 2009

Clairefontaine s’engage auprès des Jeunes ambassadeurs
parce que les enfants sont notre avenir.

www.defensedenepasagir.fr