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En direct de…
Côte d’Ivoire
Mensuel d’information et de liaison de l’armée de Terre N° 201 - Février 2009

Focus
Les bases
de Défense

Dossier
Nos blessés
en opération

Vie des
unités
La fabrication
d’un casque T
TI AGN S
M E
M CLU
UN IN
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Sommaire
A LA UNE
EN FÉVRIER
DOSSIER : ÊTRE BLESSÉ
EN OPÉRATION : L’APRÈS
L’armée française est une des rares,
avec l’armée américaine notamment,
à disposer d’une chaîne santé globale,
de la relève des blessés à leur
rapatriement en France. L’acteur
santé – médecin, infirmier, auxiliaire
sanitaire –, intégré ou non à l’armée
de Terre, poursuit sans relâche
sa formation médicale et tactique
afin de coller au plus prêt aux réalités
du terrain
26
ÉDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 RETEX 46 MIEUX CONNAÎTRE
.......................

L’ARIA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54 62
A L’HONNEUR . . . . . . . . . . .6 TÉMOIGNAGE . . . . . . . . .47
VIE DES UNITÉS
PANORAMA . . . . . . . . . . . . . . . .8
48 La fabrication
d’un casque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56
FOCUS
Les bases de Défense .....14
SPORT
EN DIRECT DE Les grimpeurs de
CÔTE D’IVOIRE l’impossible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62
Un jour à Touba . . . . . . . . . . . . . .20 Brèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64
Soutenir sans faillir . . . . . . . .22 INNOVATION
Du travail à la pelle . . . . . . . . .24 L’expérimentation QUARTIER LIBRE
du FELIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48 Mots fléchés . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66
DOSSIER 56 BD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67
Être blessé en TRADITIONS Votre agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . .68
opérations : l’après . . . . . . . . .26 Les marraines PORTRAIT Culture et loisirs . . . . . . . . . . . . .70
de guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50 L’ADC Picot ..................... 58 Petites annonces . . . . . . . . . . . .72
LE CEMAT Vu dans les médias . . . . . . . . .74
VOUS PARLE . . . . . . . . . . .44 ENTRAÎNEMENT TIM A 20 ANS
Spécial exercices . . . . . . . . . . . .52 1989 et 1990 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60

RÉDACTION SIRPA TERRE : 14, rue Saint-Dominique, 00453 Armées - Tél. : 01 76 64 + N° de poste ou PNIA 821 753 + N° de poste - Fax : 01 76 64 85 52 I PRÉSIDENT
DU COMITÉ DE RÉDACTION : COL Benoît Royal I DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : COL Bruno Lafitte I RÉDACTEUR EN CHEF : LCL Michel Sabatier (poste 85 43)
I RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT : CNE Julie Cros (poste 85 46) I SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : LTN Sabine Fosseux (poste 85 46) I CHEF DES REPORTAGES : MAJ Yannick
Le Leuch (poste 85 47) I RÉDACTION : (poste 85 50) - CNE Audrey Laisné, CNE Nathalie Durand, LTN Thomas Dijol, LTN Aurélie Carrière, ASP Adrien Facon, Bernard Edinger
I BRÈVES ET PETITES ANNONCES : CNE Delphine Claudon-Hellerforth, soldat Maxime Beuvin (poste 85 49) I CELLULE PHOTOGRAPHIQUE : (poste 85 45) ADJ Jean-Raphaël
Drahi, ADJ Gilles Gesquière, CCH Jean-Baptiste Tabone I CELLULE ICONOGRAPHIQUE : (poste 85 44)- BCH Christophe Deyres, BCH Pascal Villemur I MARKETING : MAJ André Lebodic (poste 85 48)
I ÉDITEUR : Délégation à l’Information et à la Communication de la Défense - 1, place Joffre, 75 007, Paris I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : COL Benoît Royal, Chef du SIRPA Terre I PUBLICITÉ
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un encart Terre Information folioté de I à IV et un encart central La France Mutualiste. Tous droits de reproduction réservés. La reproduction des articles est soumise à l’autorisation préalable
de la rédaction. I CRÉDITS PHOTOS : SIRPAT, DICOD, CNPI3, CEPC de Mailly, GMHM, CNPI 4, DR I COUVERTURE : TIM a 20 ans
www.defense.gouv.fr/terre I sirpat-comecrite@emat.terre.defense.gouv.fr

TIM n° 201 - Février 2009 3


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Éditorial
Au service
de nos blessés

L
es événements douloureux du longtemps qu’il le faut, sur la solidarité
Kosovo en février 2008, ou ceux de la « famille Terre ». Celle-ci commence
vécus en août dernier dans la au sein de son unité d’appartenance. L’or-
vallée d’Uzbeen, en Afghanis- ganisme d’emploi doit en effet demeurer
tan, rappellent la réalité des ris- au cœur du dispositif d’accompagnement.
ques pris et acceptés par ceux qui s’en- Pour l’appuyer, l’unité peut compter sur
gagent au service de la France. En 2008, la Cellule d’aide aux blessés pour l’ar-
l’armée de Terre a ainsi compté dans ses mée de Terre (CABAT), capable d’appor-
rangs près de 250 blessés. ter un soutien humain, matériel et admi-
nistratif, sans jamais se substituer à elle.
Soutenir ses soldats a toujours été une
priorité absolue du commandement. La La qualité de cet accompagnement passe
densité du dispositif d’aide très complet aussi par le sérieux de la préparation à
mis en place par l’armée de Terre en est l’engagement opérationnel, qui englobe
la preuve. Autour de nos notamment une parfaite connaissance
Sans attendre, soldats blessés inter- des risques. Afin de limiter au maximum
laissons aller viennent des hommes et les conséquences matérielles d’une bles-
des femmes dont il faut sure, chacun doit prendre en amont tou-
notre générosité pour souligner la compétence tes les précautions pour prévenir le pire
simplement n’oublier et l’enthousiasme à ser- et protéger les siens. Il est impossible de
personne en chemin. » vir. Médecins, infirmiers, compter uniquement sur la chance ! Enfin,
aides-soignants, psy- pour que l’aide apportée soit à la hauteur
chologues, assistantes sociales, ainsi de l’engagement de l’armée de Terre, il
que les civils et militaires des organis- est indispensable de compléter ce dispo-
mes dédiés (service des pensions, bureau sitif de soutien aux blessés. C’est le rôle
d’assistance aux familles…), méritent de l’association Terre Fraternité, qui repré-
notre respect. sente cette entraide Terre pour une soli-
darité générale sans distinction d’origine,
Parce qu’il est complet, ce dispositif peut de grade, d’arme ou de spécialité. En 2008,
aussi apparaître complexe pour une per- la mobilisation a été considérable. Sans
sonne diminuée physiquement et sans attendre, laissons aller notre générosité
perspective d’avenir clair. Le blessé, déjà pour simplement n’oublier personne en
confronté à la douleur physique et à la chemin.
détresse morale ainsi que, parfois, à
des bouleversements professionnels et
familiaux, traverse naturellement des
périodes de doute. Il doit alors pouvoir LCL Henri DUMONT SAINT PRIEST
compter, en toutes circonstances et aussi Chef de la CABAT

TIM n°201 - Février 2009 5


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A l’honneur

Le ministre de la
Défense en Afghanistan
Hervé Morin a passé le

Événements nouvel An avec les 350


soldats français du poste
de la base avancée de
Tora, en Afghanistan. Il
s’est notamment entre-
tenu avec le président
Hamid Karzai, puis il a rejoint le camp militaire de
Warehouse où il s’est recueilli devant le monument à
la mémoire des 25 soldats morts sur le théâtre. Enfin,
sur la base de Tora dans le district de Surobi, le minis-
tre a partagé avec la troupe le traditionnel repas du
réveillon.

CEMAT : Noël au Tchad


et en RCA
Le CEMAT a tenu à partager les fêtes de Noël avec les
soldats de l’armée de Terre présents au Tchad et en
RCA. Sa tournée
l’a amené à ren-
contrer du 23 au
25 décembre le
Vœux du président COMELEF, les EFT

de la République et les soldats de


l’EUFOR: moments
M.Nicolas Sarkozy, président de la République, a adressé de visites, de ren-
le 6 janvier 2009 ses vœux aux armées françaises, à At contre et de convi-
Tiri, au Sud Liban, devant les soldats français engagés au vialité.
sein de la FINUL. C’était la première fois qu’un président
adressait ses vœux aux armées depuis un théâtre d’opé-
ration. Le président a évoqué les événements de la vallée
d’Uzbeen du mois d’août dernier et a déclaré que ces
soldats «qui ont donné leur vie pour des valeurs essentiel-
les (…) ne sont pas des victimes mais des combattants».
Il est également revenu sur les restructurations que
l’armée française est amenée à opérer.

CEMA :
Noël en Afghanistan
Visite de M. Bockel au Tchad A l’occasion des fêtes de Noël, le général d’armée Jean-Louis
Le secrétaire d’État à la Défense et aux anciens combat- Georgelin, chef d’état-major des armées, a rendu visite aux for-
tants a rendu visite le 29 décembre 2008 aux militaires des ces françaises en Afghanistan. « Le rôle du chef d’état-major
Eléments français au Tchad (EFT) présents sur la base des armées est d’être présent à Noël avec ceux qui sont en opé-
« Sergent-chef Adji Kosseï » de N’Djamena. Le Secrétaire rations et il doit aller avec ceux qui sont le plus exposés », a-t-
d’État a salué l’action de tous les militaires français pré- il déclaré devant les soldats de la force “Tigre” du GTIA Kapisa
sents à l’étranger durant la période de fêtes de fin d’année. de Nijrab. La soirée de Noël en compagnie des chasseurs alpins
sur la FOB Nijrab a clôturé cette visite.

6 TIM n° 201 - Février 2009


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En Bref
Vigilance
récompensée
Le 23 septembre dernier, à l’aé-
roport de Roissy, une patrouille
VIGIPIRATE composée de soldats
du 13 e Régiment de génie a
intercepté une voiture dont les
occupants filmaient des avions,
apportant ainsi une contribution
appréciée à la mission de la bri-
gade antiterroriste. Le préfet de
police a adressé une lettre de féli-
citations au général Dary, gouver-
neur militaire de Paris. Ce dernier
leur a attribué une citation sans
croix comportant l’attribution de
Un Noël chez le CEMAT la médaille d’or de la Défense
nationale avec étoile de bronze.
Pour le traditionnel arbre de Noël des enfants, le 17 décembre 2008, le
général d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre
(CEMAT), et son épouse accueillaient dans sa résidence aux Invalides
VIGIPIRATE
31 enfants et 15 épouses de militaires de la région Terre Ile-de-France pour le 17e RGP
engagés en opération extérieure. Le CEMAT a voulu mettre à l’honneur Le 13 octobre, des sapeurs de la
toutes les familles de militaires déployés dans le monde, en rappelant que 1re compagnie du 17e Régiment du
l’armée de Terre a une pensée particulière pour celles et ceux qui n’ont génie parachutiste (17e RGP), en
pas la chance d’être auprès des leurs pour les fêtes. mission VIGIPIRATE à la gare
Montparnasse à Paris, ont assisté
la Brigade anti-criminalité (BAC)
lors d’une interpellation. Les poli-

In memoriam ciers étant en situation difficile,


le caporal Charoze a donné l’or-
dre aux sapeurs parachutistes de
Gabon: huit frères d’armes, 1re classe Abou et Bernard d’aller
victimes d’un crash leur prêter main-forte. L’homme
maîtrisé transportait 22 kg de
Le samedi 17 janvier, un accident tragique a coûté la vie à huit de nos frères d’armes. résine de cannabis. Une belle
Un hélicoptère COUGAR des Forces françaises au Gabon (FFG) s’est abîmé en mer prise qui a valu à nos jeunes
alors qu’il venait de décoller du bâtiment La Foudre, à l’occasion de l’exercice N’GARI. parachutistes les félicitations du
Cinq des hommes décédés appartenaient au 13e Régiment de dragons parachutistes commissariat du 14e arrondisse-
de Dieuze et 3 au détachement de l’aviation légère de l’armée de Terre du 6e Batail- ment.
lon d’infanterie de Marine des FFG. Toutes nos pensées se tournent vers les familles
endeuillées et vers les compagnons d’armes de ces soldats. Le CEMAT a exprimé sa
tristesse et sa solidarité en ces termes : « Je tiens à vous exprimer mon soutien et
LICORNE sauve
la fraternité de toute l’armée de Terre. La disparition de nos camarades nous rap- des vies
pelle toute l’exigence de notre métier. Dans ces douloureuses circonstances, nous Le 24 décembre 2008, l’équipage
devons plus que jamais nous montrer déterminés et solidaires pour mener à bien les d’un Puma du 5e RHC de la
missions difficiles qui nous sont confiées ». Nous n’oublions pas l’ADJ Walter BRA- force LICORNE, composé de l’ADC
QUE et le BCH Léopold CAZIER, rescapés de cet accident, à qui nous souhaitons le Regnier, de l’ADJ Bitaudeau et du
meilleur des rétablissements et à qui nous apportons tout notre soutien moral. MCH Toia, rentre par la mer d’un
entraînement au sud de Grand
Liste des soldats décédés, promus à titre posthume au grade supérieur : Bassam. Le pilote aperçoit un
- CDT Jean-Noël GUERIMAND (6e BIMa DETALAT) bateau de pêche avec sept passa-
- ADJ Bastien BELMAS (6e BIMa DETALAT) gers en détresse. La capitainerie
- ADJ Vincent ANNE (6e BIMa DETALAT) du port d’Abidjan est immédiate-
- ADJ Cyril MICHAUD (13e RDP) ment prévenue et contacte le
- MDC Yannick CHEIX (13e RDP) centre de secours du port d’Abid-
- MDC Michaël SHIGETOMI (13e RDP) jan qui intervient pour remorquer
- MDC Gilles LE MAITRE (13e RDP) les pêcheurs. Les sept membres
- SGT Yoan ROUAT (13e RDP) d’équipage sont sains et saufs,
malgré trois jours de dérive en mer.

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Panorama

L’agenda du CEMAT Le CEMAT en visite


u 4 DÉCEMBRE à la 12e BSMAT
Visite des Centres d’information et Le 27 novembre 2008, le général d’armée
de recrutement des forces armées Elrick Irastorza, chef d’état-major de
(CIRFA) de Versailles et de Mantes- l’armée de Terre, a visité le détachement
la-Jolie. de la 12e Base de soutien du matériel
(BSMAT) de Gien, seul établissement de
u 18 DÉCEMBRE réparation et de rénovation des engins
Matin : Visite du 1er Régiment de blindés de l’armée de Terre. Au cours de
Spahis, à Valence. cette visite, le CEMAT s’est adressé au per-
Après-midi : Visite du 7e Bataillon sonnel pour lui faire un point de situation unique établissement dédié aux engins
de chasseurs alpins (BCA). des mutations en cours et expliquer la blindés et va voir s’accroître ses pôles de

u 14 JANVIER
réforme de la chaîne maintenance. Le compétences au domaine des engins du
détachement de Gien est conforté comme génie.
Visite du Centre d’Entraînement
au combat (CENTAC) de Mailly.

u 22 JANVIER Fort Bréguet à neuf !


Prise d’armes en présence du ministre Suite aux demandes des unités en mis-
de la Défense au 8e RPIMa à Castres. sion VIGIPIRATE sur l’aéroport de Roissy

u 28 JANVIER
Charles-de-Gaulle, le fort Bréguet fait
peau neuve. Les rénovations entreprises
Visite du 1er REG à Laudun. par la région Terre Ile-de-France et la
police aux Frontières ont été présentées
Le fort de Nogent le 22 décembre 2008 au Gouverneur mili-
taire de Paris par le chef de site VIGIPI-
ouvre ses portes RATE et le chef de corps de la 2e BSC.
Le 29 novembre 2008, le fort de Nogent- Reste la remise en état d’un quatrième
sur-Marne (94) a commencé à accueillir bâtiment pour laquelle la RTIDF lancera
des sans-abris dans le cadre du plan Grand une opération infrastructure en 2009.
froid élaboré chaque année. Le ministère
de la Défense met à disposition 1000 pla-
ces d’accueil dans différents sites militai- Drones en Afghanistan
res situés pour l’essentiel en Région Un détachement du 61e Régiment d’artil-
parisienne. La contribution du ministère de lerie, équipé de Systèmes de drone tacti-
la Défense comprend également la cession que intérimaires (SDTI), et un élément du
à titre gratuit d’équipements de protection 28e Régiment de transmissions, ont été
contre le froid au profit d’associations et projetés dans la vallée de Surobi, en
d’acteurs sociaux. Le fort de Nogent, lieu Afghanistan, début novembre 2008. Leur
d’implantation du Groupement de recrute- mission : acheminer et transmettre les
ment de la légion étrangère (GRLE), signaux émis par les drones vers la sta-
héberge une cinquantaine de sans-abris et tion de traitement de l’information et les complémentaires des drones Predator US,
pourrait en accueillir jusqu’à 160. centres d’opérations. Couplés au rensei- les SDTI déployés en Afghanistan illus-
gnement d’origine électromagnétique, trent l’intérêt du concept multi-capteurs.
Des Allemands
à l’EMSAM Prix de l’Audace 2008
Dans le cadre de l’internationalisation de Sept innovateurs civils et militaires ont été ce sont l’ADC Alain Nocodie, actuellement
la formation de l’EMSAM de Montpellier, récompensés le 19 novembre 2008 par le retraité, et l’ADJ Emmanuel Tavernier
jumelée avec la Fachhochschule des Bun- ministre de la Défense à l’occasion de la (44e RT) qui ont été primés pour leurs
deswehrverwaltung de Mannheim, du 23 remise du 8e prix de l’Audace. Cette année, recherches sur le Module adapté de
au 28 novembre, une trentaine de commis- recharge solaire (MARS). Le concept: un
saires allemands ont été reçus à l’EMSAM. ensemble composé d’un panneau solaire
Ce fut l’occasion pour les élèves de parta- souple, pliable et léger, et d’accumulateurs
ger leurs compétences, mais aussi de associés à un chargeur et une connecti-
consolider leurs liens. Les échanges entre que adaptée aux matériels de transmis-
les élèves ont permis d’appréhender le sion radio et outils informatiques. Cette
système allemand, très différent du sys- solution simple et pratique permet une
tème français puisque qu’en Allemagne, autonomie pour un coût, un poids et un
ce sont des commissaires civils qui revê- encombrement réduits dans un meilleur
tent l’habit militaire pour leurs missions respect de l’environnement. Pour en savoir
en opérations extérieures alors qu’en plus : www.defense.gouv.fr/sites/dga/dos-
France, ils sont militaires “à plein temps”. siers/bienvenue_a_la_mission_innovation

8 TIM n° 201 - Février 2009


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BAPEX: Centre d’évacuation


La Légion en renfort des ressortissants
Dès le 14 décembre 2008, le Centre opé- Une quinzaine de militaires de l’état-major part à l’exercice BAPEX 2008, du 1er au
rationnel interarmes de zone de Défense de la 2e Brigade logistique (2e BL) et du 5 décembre 2008 près de Vouziers (51).
sud (COIAZD) a été activé au profit de 515e Régiment du train (515e RT) ont pris Près de cinq cents militaires de six
l’aide à la population. A partir du nations étaient présents sur le terrain.
15 décembre, l’effort a porté essentiel- L’armée de l’Air menait un exercice de
lement sur le département de la Lozère, Base aérienne projetée (BAP) avant sa
dont l’enneigement a entraîné de nom- prise de fonction à la tête de la compo-
breuses coupures sur le réseau électri- sante air de la NRF12 de l’OTAN dans
que d’EDF. Sur place, 50 militaires de la laquelle l’armée de Terre déployait un
2e compagnie du 2e Régiment étranger Centre de regroupement et d’évacuation
d’infanterie (2e REI) ont été engagés pour des ressortissants (CRER). Cet exercice
venir en aide aux agents qui tentaient de visait à valider les procédures françaises
rétablir l’électricité dans près de 26000 mais aussi à mettre au point une procé-
foyers. Armés de pelles, de haches et de dure européenne de déploiement d’une
leurs véhicules, les légionnaires ont BAP.

Coopération
franco-burundaise
Du 13 au 31 octobre 2008, un Bataillon
d’infanterie du Burundi a vécu à l’heure
de la coopération militaire régionale. Les
Forces françaises au Gabon étaient char-
gées de sa mise en condition opération-
enlevé les branches et les arbres tom- nelle en vue des prochaines missions de
bés sur les lignes, déblayé les voies d’ac- maintien de la paix qui lui ont été confiées.
cès et acheminé du matériel sur les lieux Les soldats burundais vont, en effet, être
d’interventions. De plus, des moyens du mis à disposition de la Mission de l’union
Service des essences des armées (SEA) africaine en Somalie. Au programme de
ont été mis en place à Mende afin de cette préparation: règles opérationnelles
ravitailler les quatre hélicoptères civils d’engagement, check points, contrôle de
et militaires présents. Des moyens de zone, mise en place d’un centre d’opéra-
levage militaires ont aussi permis de tion, fouille, escorte. Une instruction pra-
décharger des groupes électrogènes tique et concrète très appréciée par les
d’EDF dans les hameaux les plus isolés. soldats burundais.

JAPD à l’Assemblée nationale


Le 28 novembre 2008, 70 jeunes ont par-
La bataille
ticipé à une Journée d’appel de prépara-
tion à la Défense (JAPD) exceptionnelle
de Verdun
organisée à l’Assemblée nationale. La bataille de Verdun opposa les
Comme pour une JAPD traditionnelle, la armées française et allemande du
matinée a été consacrée à la présentation 21 février au 19 décembre 1916.
générale de la Défense ainsi qu’à des tests Conçue par Von Falkenhayn comme
de dépistage des difficultés de lecture et
une bataille d’attrition pour
d’écriture. Le 1re classe Gros, du 8e Régi-
« saigner à blanc l’armée française »
sous un déluge d’obus, elle se
ment de parachutistes d’infanterie de
révélera en fait presque aussi
marine, engagé au combat le 18 août dans
coûteuse pour l’attaquant.
la vallée de l’Uzbeen en Afghanistan, a
Elle fit plus de 300 000 morts
apporté un témoignage poignant sur les
(163 000 soldats français et
événements qu’il a vécus récemment.
143000 allemands) et se termina par
un retour à la situation antérieure.
Exercice aéroporté dans le Sud C’est au général Robert Georges
Nivelle que revint le mérite de
Le 9 décembre 2008, un exercice conjoint entre le 5e Régiment d’hélicoptères de com- l’enrayement définitif de l’offensive
bat, l’École franco-allemande et le 21e Régiment d’infanterie de marine s’est déroulé allemande puis de la reconquête
dans la région de Fréjus et du plateau de Caussols. Cet exercice a permis de réaliser du terrain perdu entre octobre et
une récupération de commandos au 21e RIMa, une mission d’appui-feu, une procé- novembre 1916 avec la récupération
dure d’évacuation médicale par hélicoptère, l’interception d’un convoi de véhicules et du fort de Douaumont.
une IMEX (Immédiate extraction) d’un équipage tombé en zone ennemie.

TIM n° 201 - Février 2009 9


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Panorama

Parachutes FELIN à l’ETAP


JARGON Les premiers essais pratiques de compa-
salade de grades tibilité générale entre l’Ensemble de
parachutage du combattant (EPC) et le
Mettre les galons en salade consiste, système FELIN (Fantassin à équipements
pour tous les officiers d’une unité, et liaisons intégrées) se sont déroulés à
à déposer leurs galons en vrac sur
l’École des troupes aéroportées de Pau
un plateau, puis à demander à
(ETAP) mi-novembre 2008. Après deux
un jeune officier nouvellement arrivé
de redonner ses galons à chacun. jours de simulation de sauts pratiques, le
Les erreurs se transforment bien sûr bilan est positif. La prochaine série de tests
en tournées générales ! sera destinée à s’assurer de la réalisation
Grand Dictionnaire de l’argot militaire, des opérations sous voile par un parachu-
Jean-Marie Cassagne, Editions LBM.
tiste équipé FELIN. Encore en développe-
ment, l’EPC va remplacer le parachute à
Modification ouverture automatique actuellement uti-
lisé par nos troupes aéroportées. Son intro-
du Famas duction est prévue à l’horizon 2010.
Le dispositif de
rail Picatinny
est un support
La fondation Commande
qui se monte de Saint-Cyr d’hélicoptères NH90
sur la poignée Le ministre de la Défense, Hervé Morin,
avant du Famas
soutient l’ESAG a annoncé le 8 janvier la commande de
et qui permet la Le 3 décembre 2008, une délégation de la 22 NH90 destinés à l’armée de Terre pour
mise en place d’accessoires : poignée, Fondation de Saint-Cyr a été accueillie à une somme proche de 600 millions d’eu-
lampe, désignateur laser. 600 modèles de l’École supérieure et d’application du génie ros. Cette acquisition effectuée fin décem-
Famas modifiés ont été commandés en (ESAG). Cette visite était pour l’ESAG l’oc- bre par la Délégation générale pour
urgence pour le 27e BCA et ont été livrés casion de présenter trois projets majeurs l’armement (DGA), porte à 34 le nombre
avant le départ en Afghanistan de cette en termes de formation, de rayonnement de commandes fermes de NH90 pour le
unité en novembre-décembre 2008. Ces et d’ouverture sur la société civile : le compte de l’armée de Terre. Le NH90 est
premiers modèles seront uniquement musée du génie, le Centre de recherche un hélicoptère de la classe des 10 tonnes
dotés de la poignée. Le prix de cette modi- et d’étude du génie (CREG) et le Centre destiné au renouvellement des flottes de
fication est d’environ cent euros. Elle national de déminage humanitaire transport tactiques et de lutte anti-sous-
devrait équiper 4 100 modèles de Famas. (CNDH). Ces trois projets, qui s’inscrivent marine. Ce programme a été lancé par
Il est prévu d’équiper également les com- parfaitement dans les objectifs de la fon- quatre pays: l’Allemagne, la France, l’Ita-
battants d’accessoires, pour lesquels dation, en recevront donc prochainement lie et les Pays-Bas, auxquels se sont ajou-
l’armée de Terre a initié une procédure un soutien significatif. tés la Belgique et le Portugal.
d’acquisition en urgence opérationnelle
complémentaire.
Les chasseurs d’Afrique
à l’honneur

116
Le chiffre

Le 22 et 23 novembre 2008, le 2e batail-


lon de l’Ecole spéciale militaire de Saint-
Cyr Coëtquidan (ESM) a participé, à
La DGA a notifié le 5 décembre Mulhouse, aux cérémonies commémo-
2008 à Nexter une commande rant le sacrifice du lieutenant Jean de
de 116 véhicules blindés de Loisy, mort à 28 ans lors des combats
combat d’infanterie (VBCI). pour la libération de la ville. Les élèves
Appelé à remplacer l’AMX 10 P, officiers ont choisi comme parrain le
le VBCI est une véritable « base lieutenant de Loisy, ancien du 2e Régi-
de vie » pour le fantassin car ment de chasseurs d’Afrique, et lui ont tôt, puis lors d’une prise d’armes prési-
il offre un très haut niveau de rendu hommage en refaisant le trajet dée par M. Bockel, secrétaire d’Etat à la
protection. Existant en version qu’il a parcouru en Alsace, 64 ans plus Défense et aux anciens combattants.
poste de commandement
(VPC) ou en version de combat
d’infanterie (VCI), l’architecture
La formation aux techniques d’état-major
du VBCI offre une grande Les officiers sous contrat spécialistes et les sous-officiers amenés à servir en état-
capacité d’évolution de la major disposent d’une formation dédiée, dispensée par l’École d’état-major de Com-
plateforme, aussi bien en piègne. Chaque année, quelque 135 cadres sont formés aux techniques d’état-major
termes d’équipements ingérés via les neuf stages inscrits au catalogue des actions de formation. On distingue deux
que de protection ou de types de stage pour les sous-officiers, selon la vocation de l’état-major d’affectation:
motorisation. organique ou opérationnel. D’autres infos dans l’onglet « dossier de stage » sur le site
Intraterre de l’école: www.eem.terre.defense.gouv.fr

10 TIM n° 201 - Février 2009


TIM201_06-11_Panorama.QXD 21/01/09 16:05 Page 11

Le 1er RHC intervient Ils ont donné à la CABAT


Le 23 octobre dans la nuit, les brigadiers ils mettent en place un dispositif de sécu- En 2008, les sports équestres militaires
Bouchet et Caroulle et le soldat Anciaux rité pour avertir les automobilistes du ont montré combien la solidarité comptait
du Peloton ravitaillement et balisage, ainsi risque de collision, et éloignent le conduc- pour eux. A travers différents rendez-vous
que le 1re classe Ben Halima, appartenant teur accidenté de son camion d’où pro- sportifs ou de tradition auxquels étaient
à la section sécurité incendie sauvetage vient une fuite de carburant. La réactivité associés les blessés de l’armée de Terre,
du 1er RHC, se rendent à Strasbourg par de ces jeunes engagés volontaires a 7000€ ont été recueillis et remis à l’asso-
l’A4, lorsqu’ils aperçoivent un poids lourd permis d’éviter tout accident supplémen- ciation Terre Fraternité pour la CABAT. De
couché sur la voie. Sans perdre de temps, taire. même, 8 000 € ont été récoltés par l’opé-
ration « calendriers passions de femmes »,
initiée il y a un an par l’adjudant-chef Rogez
Le CNAM à la rescousse de l’ENSOA, au profit des orphelins de
Le 26 novembre 2008, un moniteur de ski, l’année 2008.
parti seul du col de Vars, côté Alpes de
Haute- Provence, saute une petite barre
rocheuse puis est enseveli à un mètre
sous la surface d’une coulée de neige qu'il
vient de déclencher. Heureusement, la
Télex
Léo, 5 ans et demi, lutte depuis
section d'éclaireurs skieurs du détache- trois ans contre une maladie génétique
ment du Centre national d'aguerrisse- (l’amyotrophie spinale). Grâce à
ment en montagne (CNAM) de Barcelon- la BSMAT, le 3 décembre 2008, il a
nette, qui s'entraîne dans le vallon, réa- reils électroniques de recherche de oublié son handicap en admirant deux
git immédiatement. Préparée pour ce victimes d'avalanche (ARVA). L’homme hélicoptères Gazelle et Puma, des
type de mission, la douzaine d'hommes est localisé et dégagé en moins de huit avions Pilatus et une démonstration
recherche l’accidenté avec leurs Appa- minutes. en vol : un rêve !

Un nouveau caporal à la Légion Le 19 septembre 2008, une vingtaine


d’enfants malades, soutenus par
Le 24 septembre 2008, le général com- tout par plusieurs interventions impor- l’association ACTE Auvergne, sont venus
mandant la Légion étrangère a remis les tantes auxquelles la Légion a participé en passer l’après-midi au 92e Régiment
insignes de grade de caporal d’honneur première ligne. Ce fut notamment le cas infanterie. Les enfants atteints de
à Valery Giscard d’Estaing. Cette distinc- lors de l’envoi de troupes françaises au leucémie, de mucoviscidose ou
tion rare a été accordée pour honorer son sein de la Force intérimaire des Nations sévèrement handicapés ont pu s’initier
parcours personnel et ses engagements unies au Liban (FINUL), de la lutte contre au tir SITTAL monter à bord d’engins
passés de chef de l’État. Son mandat n’a le terrorisme, mais aussi de l’opération blindés et poser une foule de questions
pas uniquement été marqué par l’intro- aéroportée sur Kolwezi. aux militaires.
duction du matériel moderne mais sur-

Au secours
Clin d’œil

de sa voisine
Le 30 octobre 2008,
alors qu’elle se trou-
vait à son domicile
© CNE Hervé Tillette de Clermont Tonnerre

(dans le Maine-et-
Loire), le brigadier-
chef (f) Faye, de
l’École d’application
de l’arme blindée
cavalerie (EAABC), a
porté secours à l’une
de ses voisines. Étonnée de constater que
les volets du domicile de sa voisine étaient
fermés depuis un certain temps, elle
contacte le propriétaire du pavillon afin de KOSOVO: Remise de galons peu banale
>

l’en informer. La gendarmerie est immé- au sein de la Task force multinationale nord,
en décembre 2008.
diatement prévenue et intervient rapide-
ment sur les lieux. L’intervention permet Faites-nous parvenir vos clins d’œil
de mettre fin à une tentative de suicide par et situations militaires originales à l’adresse Internet
gaz et d’éviter ainsi une catastrophe réelle sirpat-comecrite@emat.terre.defense.gouv.fr
pour le voisinage. Une lettre de félicita-
tions a été adressée au BCH Faye par la Les meilleurs seront publiés et récompensés
gendarmerie de la commune d’Allonnes.

TIM n° 201 - Février 2009 11


TIM201_12-13_filet.QXD 21/01/09 16:13 Page 12

Panorama

Exercices
GORGONE
et GRIFFON
Conformément aux années
précédentes, le rendez-vous
opérationnel de la Brigade
des forces spéciales Terre
(BFST) en matière
d’entraînement s’est déroulé
début octobre 2008, sur
le camp de Caylus. Associant
l’escadron de transport
Poitou, il a vu l’engagement
simultané d’unités du
détachement ALAT des
opérations spéciales (DAOS),
du 13e RDP et du 1er RPIMa.
Séquencées en deux phases,
entraînement (GORGONE 2008)
et exercice (GRIFFON 2008),
ces deux semaines se
sont terminées par une
synthèse finale donnant lieu
à l’engagement d’un
Groupement de forces
spéciales (GFS) aux ordres
d’un PC constitué de cellules
de mise en œuvre dédiées à
Le VAC
chacune des unités engagées.
Cette période de travail en en Afghanistan

D
commun d’unités éloignées es unités de la 27e Bri- des zones difficiles et en toute sai-
géographiquement, mais gade d’infanterie de son. Les VAC peuvent se déplacer
parfaitement complémentaires, montagne (27e BCA) ont sur des terrains difficiles, acciden-
a été mise à profit pour pris la relève des hom- tés et dans des milieux hostiles
parfaire la coopération entre mes du 8e Régiment de (montagne enneigée, marécages,
parachutistes d’infanterie de Marine plages, etc.). 8 VAC blindés (BV206S)
les groupes Recherche au sein du Groupement tactique et 4 VAC log ont ainsi rejoint le
aéroportée et action interarmes français (GTIA) à Kapisa, 27e BCA. Les VAC blindés ont été
spécialisée (RAPAS), les en Afghanistan. Le GTIA français, revalorisés : ils sont équipés d’un
équipes de recherche et désigné Task Force 700 par l’OTAN, système de protection des équipa-
les équipages amenés à être est sous commandement opéra- ges contre les effets des tirs de
tionnel d’une brigade appartenant roquettes à charge creuse type
engagés sur des théâtres
à la 101e Division aéroportée amé- RPG 7. Cependant, si 8 VAC blindés
d’opérations toujours plus ricaine. Ses deux missions princi- revalorisés sont projetés, les amé-
difficiles. Ainsi, le 1er RPIMa pales sont le contrôle de la zone et liorations ne se limitent pas à l’ad-
a participé à ce rendez vous à l’aménagement des bases, afin de jonction de cette cage de protection.
hauteur de six groupes actions supporter le mieux possible les Les VAC log ne sont pas en reste
formant deux unités d’action, conditions climatiques. puisque les quatre VAC logistiques
Dans le cadre de leurs missions, les projetés ont fait l’objet de la
d’un détachement de la militaires sont équipés de Véhicu- réalisation d’une fiche technique
compagnie de transmissions les articulés chenillés (VAC). leur permettant d’embarquer le
RAPAS (CTR) et d’un En effet, la France a tiré des ensei- PR4G, leur donnant ainsi une nou-
détachement de gnements de ses engagements velle et efficace capacité de trans-
soutien et de logistique récents: elle doit être en mesure de mission.
projeter des forces terrestres dans
opérationnelle.

12 TIM n° 201 - Février 2009


TIM201_12-13_filet.QXD 21/01/09 16:14 Page 13

Exercice
« Douche écossaise » albano-serbe
pour le 11 ! au Kosovo
Du 1 er au 12 décembre 2008, la Task

D
Force multinationale Nord (TFMN) de
u 30 septembre au région sous menace terroriste. Il la force de maintien de la paix au
18 octobre, les bigors du s’agissait d’un exercice biannuel Kosovo (KFOR) a organisé un exercice
11e RAMa ont participé, amphibie de grande envergure réu- civilo-militaire de gestion de crise,
aux côtés du RICM, du nissant les moyens air-sol, mer-sol appelé NORTHERN TREMOR 2 008.
2e RIMa, 6e RG et du et sol-sol et ayant pour objectif de Première au Kosovo, cet exercice de
1er RHC (300 hommes) à l’exercice qualifier les navires britanniques et sécurité civile, sur le thème d’un trem-
amphibie Joint Warrior au large de les troupes au sol dont la compo- blement de terre majeur affectant le
Faslane (base britannique majeure sante française avant un départ en nord du Kosovo, a impliqué une parti-
des sous-marins nucléaire), au mission. Une Section d’appui mor- cipation active des autorités locales et
nord-ouest de l’Ecosse. Cet exer- tier (SAM) et un Détachement de de leurs services de secours, aussi
cice a fait intervenir des moyens liaison et d’observation (DLO) ont bien d’origine albanaise que d’origine
maritimes appartenant à huit natio- été intégrés dans cet exercice inter- serbe. Dans leur réponse à la catas-
nalités, terrestre et aériens impor- alliés de coordination des feux. trophe naturelle simulée, les services
tants de plusieurs pays membres Comme en 2003 et 2005, les bigors
de l’OTAN dont notamment la du 11 se sont entraînés avec les
Grande-Bretagne, la Belgique, les Marines de différentes nationalités.
Pays-Bas, le Danemark, les Etats- La complémentarité des tirs mor-
Unis et la France. A forte dominante tiers appui feu aérien et appui feu
amphibie, la manœuvre consistait naval constatée sur le terrain illus-
à projeter des forces depuis la mer tre parfaitement l’interopérabilité
vers la terre, dans un contexte de croissante entre alliés dans le do-
gestion de crise armée dans une maine des appuis.

locaux ont été activement soutenus par


des représentants des organismes
internationaux ainsi que par des mili-
taires des cinq bataillons de la TFMN.
L’exercice s’est déroulé en deux pha-
ses. Dans un premier temps, quatre
groupes de travail (santé, analyse des
risques, sécurité et communication)
ont travaillé sur l’élaboration de pro-
cédures communes de planification et
de conduite des secours en cas de
catastrophe de grande ampleur. Dans
un deuxième temps, les participants
se sont rejoints sur le terrain pour
mener un exercice grandeur nature.
Pour faire face aux dégâts causés par
le tremblement de terre, la KFOR a
apporté son aide aux services de
secours des municipalités kosovares
et a mené des opérations de recher-
che et de secours aux victimes.

TIM n° 201 - Février 2009 13


TIM201_14-17_BDD.QXD 23/01/09 10:29 Page 14

Focus

Bases de Défense, c’est parti !

« Résolution,
imagination,
pragmatisme et
cohésion »
14 TIM n° 201 - Février 2009
TIM201_14-17_BDD.QXD 21/01/09 18:08 Page 15

Onze Bases de défense (BdD) sont expérimentées depuis le 1er janvier 2009,
et l’armée de Terre est « armée référente » pour six d’entre elles.
Leur création s’inscrit dans la Réforme générale des politiques publiques (RGPP)
et la modernisation de la Défense qui en découle. Elles ont pour but de mutualiser
les tâches d’administration générale et de soutien commun pour toutes les unités
et formations du ministère de la Défense de leur ressort. Conscient de la complexité
de l’opération, mais déterminé à la mettre en œuvre, le Chef d’état-major
des armées (CEMA), le général d’armée Jean-Louis Georgelin, rappelle avec force,
dans un entretien accordé à Terre Information Magazine, que le fil rouge de
ces changements reste la préservation de l’efficacité opérationnelle ainsi que
le respect de l’identité de chaque armée.

L
e CEMA, le général d’armée place avec beaucoup de sérieux, en des armes est une grave erreur. L’enjeu
Georgelin : « Pour beaucoup, évitant les préjugés et surtout en évitant est tel que le ministre a décidé de
la RGPP se traduit sur le de se tromper de combat. Pour cela, il conduire une expérimentation. Nous
terrain par la constitution des faut d’abord garder à l’esprit que la fina- allons tâtonner, c’est normal. L’expéri-
BdD. Dans le domaine de lité du ministère de la Défense est que mentation s’étalera sur toute l’année
l’administration, il s’agit de la réforme la nous disposions d’armées bien enca- 2009. Elle portera sur onze bases répar-
plus profonde depuis la fin du XIXe siècle. drées, bien instruites, bien équipées, ties en quatre types différents suite page 16 >
Les traditions et les usages de notre bien gérées de sorte que leur emploi
vieille armée seront bousculés. Mais le opérationnel soit le meilleur et le plus
principe de la réforme est acté. Nous efficace possible. La finalité des BdD est Nous sommes dans
devons désormais faire en sorte ensem- que la projection de nos forces soit la un laboratoire, nous
ble qu’elle réussisse. L’opération est plus efficiente possible, y compris dans
compliquée. Les enjeux sont de taille. Il les fonctions dites de soutien. La vision
allons trouver ensemble les
convient donc de mettre les choses en d’une armée réduite aux seuls servants meilleurs dosages. »
Nouvelle organisation des soutiens

TIM n° 201 - Février 2009 15


TIM201_14-17_BDD.QXD 23/01/09 10:30 Page 16

Focus

> (cf. schémas). L’objectif est de créer TIM: Mon général, vous prônez une vi- préparation opérationnelle de nos unités.
un dispositif qui, une fois en ordre de sion pragmatique. N’est-elle pas contra- Il n’a pas vocation à être projeté ou à
marche, soit plus efficace et moins dictoire avec la RGPP, qui établit un conduire les opérations. Il occupera de
coûteux, un dispositif bien adapté à la cadencement précis de la baisse des nombreux postes au sein des BdD en fonc-
finalité opérationnelle des armées. » effectifs ? tion des besoins du service, des compé-
Le CEMA : Cette question est juste. C’est tences, des aspirations de chacun, de leur
TIM : Mon général, la limite à l’efficacité un souci pour moi. Il ne faut rien faire qui
du regroupement des soutiens n’est- casse l’outil militaire. J’en réponds devant
elle pas à contrario une moindre sou- le président de la République. C’est en Objectifs BdD:
plesse, notamment dans le cadre de fonction de cela qu’il faudra savoir trouver Pour l’armée de Terre, gagner
la préparation opérationnelle et des le bon rythme. 15 % des effectifs (2 800 personnes)
projections ? sans baisser la qualité des soutiens
Le CEMA, le général d’armée Georgelin: TIM: Les changements ne sont-ils pas (d’où des relations contractuelles
Il ne faut pas rentrer dans le « on ne fera source d’inquiétude? entre commandant de base et
pas parce que l’on est en train d’inventer Le CEMA : L’inquiétude est liée ici à formations soutenues ainsi
une usine à gaz alors que le système un système nouveau où mutualisation qu’évaluation des résultats).
fonctionne bien » : cette réforme est néces- des moyens, rationalisation, économies
saire. J’ai reçu et réuni les onze comman- d’échelle, sont rendus nécessaires. Tou- Effets attendus:
dants de bases expérimentales pour leur tefois, je vais beaucoup à la rencontre des • recentrage des chefs de corps
demander de faire preuve d’imagination unités et j’en reviens chaque fois plus opti- des régiments et formations sur
et de créativité, car il faut apprendre à rai- miste car les gens sont assez désireux les activités opérationnelles;
sonner avec des schémas nouveaux. Le d’aller vers un changement. Il faut se • renforcement des unités et
système doit permettre la mutualisation débarrasser des comportements du passé: formations dans le cadre des
du soutien partout où c’est possible. Aux on doit prendre conscience que nous OPEX, MISSINT, projections OME
ordres du commandant de base, le Grou- appartenons tous à une armée, mais avant et activités d’entraînement par
pement de soutien de base de défense tout aux armées françaises et que nous la BdD ou les autres BdD.
(GSBdD) aura la charge du soutien géné- sommes partie prenante d’un corps uni-
ral courant. Tout ce que fait tout le monde. que, que nous devons apprendre à gérer Échéancier:
Par contre, le soutien spécialisé, de com- en commun. • 1 janvier 2009 : lancement des
bat par exemple, reste dans les régiments. 11 BdD expérimentales / lancement
Pour les ressources humaines, l’adminis- TIM : Quelle place le personnel civil du pré SAGSC et pré COMIAS.
tration au jour le jour passe au GSBdD et servant dans les BdD occupera-t-il au • Juin 2009: désignation des BdD
les prérogatives de commandement res- regard de la finalité opérationnelle de la 2010.
tent au niveau des chefs de corps. réforme? • Juillet 2009: RETEX 1.
Par principe, il est évident que je n’ai pas Le CEMA: Avec la professionnalisation, le • Septembre 2009: lancement du
l’intention de mettre en place un système personnel civil a pris une plus grande part COMIAS.
qui serait préjudiciable à l’efficacité opé- dans notre outil de Défense, en devenant • Décembre 2009: RETEX 2.
rationnelle de nos unités. une composante indispensable de la

Les quatre grands types de BdD


Le cas particulier de Paris n’est pas pris en compte dans cette typologie

16 TIM n° 201 - Février 2009


TIM201_14-17_BDD.QXD 21/01/09 17:07 Page 17

Il faut se lancer résolument dans l’aventure,


statut et des règles de mobilité. Un per- ne pas regarder dans les rétroviseurs
sonnel civil ne commandera pas une base
en raison de la compétence opérationnelle,
mais regarder vers l’avant. »
source de légitimité que je souhaite pour tions de soutien général et qui demain des BdD; qui seront pilotes, car on n’arri-
chaque commandant de BdD. Pour les étant affecté sur la même garnison au sein vera pas du premier coup au modèle final.
GSBdD, cela dépendra de la composition du GSBdD s’inquiète du devenir du port de
de la base, mais en gardant à l’esprit que ses attributs vestimentaires, sa fourragère TIM: Quelle dynamique souhaitez-vous
la BdD n’est pas un concept d’administra- par exemple. Tout cela n’est pas encore insuffler aux commandants de base de
tion centrale. réglé et nous le résoudrons ensemble. défense ?
Le CEMA : D’abord de se lancer résolu-
TIM: La mise en place des BdD para- TIM: A l’heure actuelle le système re- ment dans l’aventure, de ne pas regarder
chève-t-elle le processus d’interarmisa- pose sur trois échelons : un échelon dans les rétroviseurs, mais de regarder
tion ? central, un échelon intermédiaire, un vers l’avant Le principe des BdD n’est pas
Le CEMA : D’une certaine manière oui, échelon local. L’expérimentation décrit négociable, il a été décidé dans le cadre de
mais dans le respect des cultures propres un niveau central avec un service en la RGPP avec le concours des armées.
à chaque armée. Ce serait une erreur de charge de l’AGSC (Administration géné- Je leur ai dit ensuite qu’ils passaient avec
nier les réalités humaines qui sont au cœur rale et soutiens communs) le COMIAS moi un contrat de loyauté pour que l’expé-
du métier de soldat. La limite à l’interar- (Commandement interarmées des sou- rimentation réussisse. Je me suis engagé
misation est là. Il faut respecter cette tiens) et un niveau local (les BdD). Cela à leur donner un cadre de travail clair,
réalité humaine qui se traduit par l’en- signifie-t-il la disparition des régions approuvé par le ministre. Je n’exclus pas
gagement, le choix de servir dans un milieu Terre (RT)? que, localement dans tel ou tel domaine,
bien défini. Le CEMA : Un niveau intermédiaire sera l’on soit amené à rendre moins efficace
nécessaire, la forme qu’il prendra sera quelque chose qui fonctionne bien pour un
TIM: La constitution des BdD et le re- définie à l’issue de l’expérimentation. résultat positif un peu plus tard. Cela fait
groupement des soutiens ne génèrent- Cependant, certaines des fonctions exer- partie du contrat de loyauté que nous pas-
ils pas des craintes identitaires ? cées à l’heure actuelle par les RT seront sons. Nous sommes ensemble dans un
Le CEMA: Oui, j’en suis très conscient. Je toujours nécessaires même si elles devront laboratoire, nous allons trouver les meil-
comprends très bien celui qui aujourd’hui évoluer, comme c’est par exemple le cas leurs dosages.
appartenant à un régiment dans les fonc- pour leur rôle très important dans la ges- Enfin, il faut qu’il y ait une grande solida-
tion du personnel civil. rité au service d’un but qui est de faire en
sorte que la France dispose d’une armée
Glossaire TIM: Les retours d’expérience amène- la plus efficace et opérationnelle possible.
• SAGSC (Service d’administration géné- ront-ils à décaler l’agenda? En quatre mots : résolution, imagina-
rale et des soutiens communs): Il résul- Le CEMA: A partir du moment où on lance tion, pragmatisme et cohésion.
tera de la fusion des actuels services du une expérimentation, on doit loyalement
commissariat des trois armées et sera accepter toutes les hypothèses, mais on LCL Michel SABATIER
étendu aux autres entités du ministère. doit également tout faire pour qu’à la fin Infographies : Idé
Un pré-SAGSC est mis en place depuis de cette phase, on puisse lancer en 2010 Photos : ADC Philippe GERARD / CNPI4
le 1er janvier 2009.
• COMIAS (Commandement interarmées Les 11 bases
des soutiens) : Le COMIAS disposera de défense
d’échelons locaux pour la mise en œuvre:
expérimentales
ce sont les BdD. Un pré-COMIAS est mis
en place depuis le 1er janvier 2009.
• BdD (Base de Défense): C’est une struc-
ture de soutien dans une zone géogra-
phique variable où les formations du
ministère de la Défense (armées, DGA
et SGA) mutualiseront les moyens d’ad-
ministration générale et de soutiens
communs, au sein d’une plate-forme de
services relevant d’une chaîne interar-
mées des soutiens afin de participer à la
réduction de la dépense publique.
• GSBdD : Il s’agit de la structure métier
sur laquelle s’appuiera le commandant
de BdD pour satisfaire « ses clients ».
Cet organisme interarmées (OIA) regrou-
pera les fonctions administration, res-
sources humaines (droits individuels,
achats, finances), de soutien de l’homme
(restauration, habillement…), de mainte-
nance technique des matériels com-
muns, des charges locales, le logement
familial et l’hébergement individuel.

TIM n° 201 - Février 2009 17


TIM201_18-25_endirect.QXD 23/01/09 10:33 Page 18

En direct de…

Les élections vont-elles avoir lieu ?


C’est la question que se posent
les quelque 18 millions d’habitants
ivoiriens depuis quelques années.
Si les échéances électorales
ont été maintes fois repoussées,
certains signes comme la
progression de l’enrôlement1, du
redéploiement administratif et
de la libre circulation entre le nord
et le sud indiquent que la situation
se normalise. « Les choses
évoluent en bien depuis six mois »,
commente l’actuel COMANFOR,
le général de division Houbron.
Dans un contexte encore incertain,
les militaires français de la
9e Brigade blindée légère
d’infanterie de marine de Nantes
(9e BLBMa) opèrent sur l’ensemble
du territoire2, en soutien de
l’Opération des Nations unies
en Côte d’Ivoire (ONUCI),
pour veiller à la mise en œuvre
des accords de paix.

CNE Nathalie DURAND


Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI

1
Recensement des électeurs en Côte d’Ivoire.
2
En décembre 2008.

18 TIM n° 201 - Février 2009


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Côte d’Ivoire

Retour
à la normale
TIM n° 201 - Février 2009 19
TIM201_18-25_endirect.QXD 21/01/09 16:33 Page 20

En direct de…

Les opérations de présence permettent


à la force LICORNE de rayonner sur
chapo
l’ensemble du territoire ivoirien.
Du ciné-brousse au renseignement
d’ambiance, en passant par des actions
civilo-militaires, les unités de
la 9e BLBMa sont à pied d’œuvre
dans la région de Touba, à quelques
encablures de Man.

Opération de présence

Un jour à Touba La réversibilité de la posture de la force


est un point crucial du dispositif.
Les militaires français ont pour mission,
TOUBA,
2 décembre 2008,
notamment, d’intervenir au profit de l’ONUCI, 17 heures
voire d’autres militaires français.
Ici, la section de la 3e compagnie du 2e RIMa
de l’adjudant Boyer s’entraîne à intervenir
en tant que force de réaction rapide.

objectif, indique l’adjudant, c’est de faire


passer le message de la force LICORNE.
J’organise des ciné-brousse où figurent
SILAKORO, des chansons avec des paroles sur la paix,
2 décembre 2008, sur les forces impartiales. En plus ça
14 h 30 divertit les villageois car je diffuse aussi
un montage avec leurs photos », explique-

P
endant la guerre, les villageois se t-il en jetant un dernier bout de pain aux
sont réfugiés dans cette petite hommes poissons. Les maisons en forme
mare », indique l’un des habitants de champignons, les arbres gigantesques
du village de Silakoro à l’adjudant et le silence profond ajoutent encore un « La réfection d’un La rénovation de
Leclaire, de l’Équipe tactique des opéra- peu de mystère à Silakoro. Le chef du vil- bâtiment du lycée Gou- l’école de Fatiga,
tions militaires d’influence 1. « Puis ils sont lage n’étant pas là, il faudra repasser, plus verneur Fatiga nous ravagée par
un incendie, a
devenus poissons », continue le villageois tard… Il faut savoir s’adapter au rythme prendra une semaine », été effectuée
en montrant du doigt la masse qui grouille lent du pays. « Nous, les Africains, nous indique le chef de sec- conjointement
dans cette eau trouble. On les appelle les avons le temps, vous, les Européens vous tion tandis que les mili- par les militaires
poissons sacrés. Cette légende – et bien avez la montre », résumait Amadou Ham- taires de l’ONUCI et des français, ceux
de l’ONUCI ainsi
d’autres – fait partie de la culture que doi- paté Ba, célèbre écrivain malien. Mais Forces armées des for- que les FAFN.
vent s’approprier les militaires français qui pour l’instant, à quelques kilomètres de ces nouvelles (FAFN)
œuvrent, notamment, dans le cadre des là, la cadence bat son plein pour tout le prêtent main-forte aux
opérations de présence. monde et notamment pour le lieutenant soldats français. « L’inauguration est pré-
Pour nouer des contacts fructueux avec Ascione, de la deuxième compagnie du vue pour les fêtes de la Tabaski2. »
la population, il faut savoir écouter. « Mon 6e Régiment du génie. Construction de charpente, peinture des

20 TIM n° 201 - Février 2009


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Pour le général de OUANINOU, 3 décembre 2008, 7h30 engage la conversation avec la gendar-
division Houbron, A l’issue, le lieutenant Allain décide de merie locale. « La situation est calme »,
COMANFOR, la situation monter une patrouille dans le village de répond le commandant de la brigade de
sécuritaire en Côte
d’Ivoire poursuit sa
Ouaninou, accompagné de deux gendar- gendarmerie, 24 ans, en s’installant dans
normalisation. mes et d’un prévôt. « Il s’agit avant tout son bureau sommairement équipé.
Une analyse partagée de profiter de cette opération de présence « Même si il y a encore quelques délits,
par ses homologues de pour rayonner dans la zone », indique-t- on ne sait pas si ce sont des gens d’ici ou
l’ONUCI. Le processus
il en embarquant dans la P4 avec le de la Guinée. » Au fur et à mesure des
DDR (Désarmement,
démobilisation, conseiller communication du comman- questions, les militaires français décou-
réinsertion) manque de dant de la zone (comzone). « Je vous vrent que la gendarmerie ne possède pas
moyens pour avancer, donne la moitié de la route », s’exclame son propre armement. Ce qui rend quel-
mais le processus le comzone à l’adresse du lieutenant. que peu difficile l’exécution de leur mis-
d’identification de la
population pour la
Dans le langage imagé des Ivoiriens, cela sion… L’entretien terminé, le lieutenant
constitution de listes signifie que l’on espère revoir son inter- Allain se dirige vers la maison du com-
électorales est en locuteur à qui il manque l’autre moitié de mandant du secteur (comsecteur). Rapi-
très bonne voie. la route et qui par conséquent doit reve- dement la conversation se tourne vers les
nir la chercher. Après une heure et demie élections. « Le processus d’identification
de piste chaotique, le chef de section des électeurs doit continuer », insiste le
La patrouille du comsecteur avec fer-
LTN Allain permet meté. « C’est à ce prix
de récolter du que nous pourrons enfin
renseignement
d’ambiance
nous diriger vers les
pour jauger de élections. » Le redéploie-
la situation ment administratif avec
sécuritaire en vue l’arrivée – à petits pas –
des élections.
des préfets est la condi-
tion sine qua non pour la concrétisation
de cette échéance tant attendue.

a
08,
portes et fenêtres, découpage de cloisons
représentent le gros du labeur. « Ce
chantier a fait l’objet d’une reconnais-
1

2
Armée par la 9e compagnie de commandement
et de transmissions de Nantes.
Equivalent de l’Aïd el-Kebir.

sance début novembre », indique-t-il. « Il


s’agissait de voir quelle était la faisabi-
lité d’un tel projet puis d’identifier les
fournisseurs », ajoute le sergent-chef Le
Bris.
La réfection d’une école est toujours un
projet porteur en termes d’image de la
force. « Mais, attention, il faut s’adapter
aux matériaux disponibles sur place. »
La qualité du bois et les gabarits ne sont
pas tout à fait les mêmes qu’en France.
Alors, on fait au mieux! La fin des travaux
sera marquée par une grande fête qui
réunira toute la chefferie locale et
l’ensemble des autorités reconnues.
« La réhabilitation de l’école par
LICORNE est un très bon projet pour
nous », explique le commandant de la
zone, l’adjudant Dramane Traoré, un des
acteurs majeurs de la commune de
Touba. « La collaboration avec les mili-
taires français est excellente », continue-
t-il depuis son bureau situé à l’état-major
FAFN. D’ailleurs, ce matin, pour illustrer
cette bonne entente, un détachement du
1er RIMa, sous le commandement du lieu-
tenant Allain, s’est présenté aux couleurs
des FAFN.

TIM n° 201 - Février 2009 21


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En direct de…

La base de soutien interarmées

Soutenir sans faillir


Le 43e Bataillon d’infanterie de marine, réorganisé en Base de soutien interarmées
(BSIA), est une composante importante de la force LICORNE. Il assure aujourd’hui
le soutien de l’ensemble du dispositif militaire français en Côte d’Ivoire.
Tour d’horizon en quelques exemples.

3
1 LE CENTRE MILITAIRE
DE RAVITAILLEMENT
« De nombreux militaires et civils fréquen-
1
4

tent la supérette chaque jour », indique l’ad-


judant-chef Atidegla, le gérant du foyer et de
la supérette du camp d’Abidjan, entre un
coup de téléphone et la visite de fournisseurs
locaux. « Je gère, avec l’aide de toute mon
équipe, des civils de recrutement local
(PCRL) répartis entre
les postes de cais-
siers, de gestionnai-
res et ceux de res-

2
ponsables hangars. »
Cet organisme d’inté-
rêt privé (OIP) est une
L’ESCADRON DE TRANSPORT
véritable petite entre-
prise ! Si 80 % des « Avec l’arrivée de l’Eider1, il a fallu convoyer
approvisionnements 80 KC 20 du port d’Abidjan vers le BIMa »,
proviennent des Economats des armées commente le capitaine Nogier, commandant
(EDA), certains vivres frais tels que le fro- l’escadron de transport de la BSIA, depuis la
mage et les viennoiseries sont fournis direc- zone technique Guépard où sont entreposés
tement par des producteurs locaux. « Ce qui les conteneurs. « Ensuite, il faut redistribuer
n’implique pas moins de 3 523 types de vers toutes les emprises de la base. » Armé,
produits dans les rayons. Un véritable cen- pour la partie Terre, par le 121e Régiment du
tre commercial ! », ajoute le commandant train de Montlhéry, l’escadron assure les
Sautreau, le directeur. mouvements “in” et “out” de la BSIA. La mis-
sion est rythmée, entre autres, par l’arrivée des affrétés aériens ainsi que
les “roro2“ (une fois par mandat au minimum). « Nous travaillons avec une
société civile pour les mouvements des conteneurs entre ici et le port
d’Abidjan », explique l’adjudant Villari, chef du groupe manutentionnaire,
pendant que son cariste œuvre sur un container qui repart pour la France.
1
Navire roulier civil. L’escadron travaille également au profit du Détachement inter armées de
2
Roll on, roll off : terme anglais désignant Bouaké (DIAB), lui-même servant de point de ravitaillement au profit des
un navire roulier. détachés de liaison ONUCI répartis sur toute la Côte d’Ivoire.

22 TIM n° 201 - Février 2009


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6 LA COMPAGNIE DE MAINTENANCE ADAPTÉE AU THÉÂTRE (CIMAT)


« La compagnie est en mesure de soutenir 950 matériels à mobilité terrestre », indi-
que le capitaine Bechara, commandant d’unité de la CIMAT, armée principalement par
le 8e Régiment de matériel. « On assure la maintenance des blindés, des P4,
des engins du génie, enfin tout sauf ce qui vole. » L’escadron effectue une
boucle logistique par semaine par voie terrestre pour ravitailler le théâtre
(900 km). « Nous sommes à 88 % de disponibilité technique opérationnel
et notre objectif est d’atteindre les 90 % », indique le CDU en rentrant dans
le hangar des pièces détachées. « Pour certaines petites pièces détachées
concernant notamment la gamme commerciale, nous nous fournissons
en local. »

5 LE SERVICE DES ESSENCES


« Notre fonds de roulement pour la force correspond à trois mois
de consommation », annonce le lieutenant Billy, du service des
essences des armées. Des linéaires de lubrifiants et autres matiè-
res classées “dangereuses” s’alignent sous le hangar du détache-
ment des essences. « Mon détachement assure
également le ravitaillement des aéronefs de
5 l’armée de l’Air, ainsi que les hélicoptères de l’Avia-
tion légère de l’armée de Terre (ALAT). » Le déta-
chement ALAT est d’ailleurs chargé de ravitailler
ses propres plots de carburant (une dizaine) répar-
3 tis sur la Côte d’Ivoire. « Avec les élongations, cer-
taines missions peuvent durer jusqu’à une
semaine », continue le lieutenant. Les “produits
blancs” – le carburant – proviennent d’une raffine-
rie civile près d’Abidjan. « Le carburant est véhiculé par des moyens
militaires et nous procédons à des vérifications systématiques. »
Les convois du SEA parcourent régulièrement tout le pays.
2
6

4 LE BUREAU DES SPORTS

3
Tennis, football, badminton, musculation, piscine,
fitness et handball font partie de la longue liste
LE COMMISSARIAT DE L’ARMÉE DE TERRE d’activités sportives proposées aux militaires fran-
çais stationnés sur
« Ici, il y a 270 000 litres d’eau ainsi que 50 000 rations le camp d’Abidjan.
en stock », indique le LTN Saubestre, du 4e Groupement « On essaie aussi de
logistique du commissariat de l’armée de Terre (4e GLCAT) monter des rendez-
en désignant deux énormes hangars. « Cela nous vous sportifs plus
permet de vivre plusieurs semaines en totale autono- particuliers comme
mie. Nous assurons aussi tout ce qui concerne les répa- le triathlon ou des
rations du matériel, en particulier les frigos et les courses d’orienta-
climatiseurs, indispensables en zone sub-tropicale », tion », énonce l’ad-
confie-t-il en se dirigeant vers les ateliers de mainte- judant Lefebvre, un
nance de la chaîne du froid. « Je dois m’assurer qu’il n’y des trois instruc-
a pas de rupture de la chaîne du teurs du bureau des
froid », commente le sergent Jacquet, sports de la BSIA.
électromécanicien frigoriste, les mains L’adjudant propose aussi des cours de sophrolo-
plongées dans le moteur du frigo. « Ils gie, appliqués notamment à la gestion du stress
souffrent un peu sur les routes. Pour au combat, des séances qui attirent de plus en plus
les réparer, on se débrouille. L’essen- de militaires qui souhaitent optimiser leur poten-
tiel, c’est que ça fonctionne! » La prio- tiel durant des phases d’action. Au-delà de ces
rité pour la section du GLCAT est activités sportives originales, l’accent est mis sur
le maintien en condition de tous les l’aguerrissement, notamment avec le Détache-
frigos de la Force. ment d’intervention lagunaire (DIL).

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En direct de…

Le génie en action

Du travail à
la pelle...

1. Le 2e RG travaille d’arrache-pied à la construction


du camp de l’ONUCI.
2. Le 1re classe Prieuré aplanit le sol à l’aide d’une dameuse…
3. …avant de passer le compacteur BOMAG.

24 TIM n° 201 - Février 2009


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Adzope1 est l’un des deux camps que le détachement


du génie de l’ONUCI, armé actuellement2 par
le 2e Régiment de génie, construit dans le cadre du
redéploiement de l’ONUCI. Un vaste chantier…

I
ci, c’est une ancienne décharge », C’est pour cette raison que nous avons
lance le lieutenant Sarrion, chef de trouvé nous-même une autre carrière de
section du 2e Régiment de génie latérite pour éviter la rupture. » Le tra-
(2e RG), sous une fournaise implaca- vail de la section est primordial car il
ble. « Il a fallu décaisser sur près de conditionne les travaux d’infrastructure
30 000 mètres carrés de superficie. » verticale, soit le montage des préfabri-
Décaisser, dans le langage “génie”, signi- qués pour les futures troupes. « En ter-
fie enlever la couche végétale qui recou- mes de savoir-faire, la mission est
vre la zone sur laquelle le camp sera réellement intéressante. En plus, nous
érigé. « On a enlevé 25 cm d’épaisseur et avons entamé le chantier à peine trois
60 cm pour la piste », indique-t-il en se semaines après notre arrivée et nous
dirigeant vers le compacteur de couleur repartirons en ayant vu l’aboutissement
blanche ONU. « Et puis après, il a fallu du projet. C’est idéal, notamment pour
compacter la zone pour établir une sur- ceux pour qui la Côte d’Ivoire représente
face qui puisse soutenir la plateforme. » la première opération extérieure. »
Un des points cruciaux de ces travaux de
rétablissement d’infrastructure horizon-
tale est l’écoulement des eaux. « Il faut Adzope et Divo.
1

2
Décembre 2008.
savoir donner la bonne inclinaison au ter- 3
Compacteur.
rain. L’eau, compte tenu du sol en laté-
rite, est notre pire ennemi », insiste-t-il.
Un peu plus loin, la section est à pied LE REDÉPLOIEMENT DE L’ONUCI
d’œuvre. Sous un soleil de plomb, les mili- Le démantèlement et la construction de
taires français de l’ONUCI s’échinent à camps au profit de l’ONUCI répondent à
damer, à la main dans un premier temps, une exigence formulée dans l’Accord
puis à l’aide du BOMAG3, les bastion walls politique de Ouagadougou (APO), signé
qui soutiennent la partie vie du futur le 4 mars 2007. Explications.
camp. « La latérite est un terrain très
meuble, et les bastion walls nous per- Prenant en compte l’évolution du mandat
mettent de faire un soutènement effi- de l’ONU, l’APO et l’évolution de la situa-
cace », énonce-t-il sur fond de moteur de tion en Côte d’Ivoire, l’ONUCI avait décidé
tractopelle. Le camp devrait être viable en décembre 2007 de redéployer son dis-
dans quelques semaines. « L’avancement positif. Une première étape avait déjà été
du camp est tributaire des approvision- réalisée avec la suppression de la zone
nements en latérite et ça pêche parfois. de confiance en septembre 2007 et la
mise en place de 17 postes d’observation
de l’ONU le long de la ligne verte. Depuis,
suivant les améliorations de la situation
sécuritaire, ces postes ont été progressi-
vement supprimés.
Parallèlement, l’ONUCI a mis en oeuvre
une autre étape de la réorganisation de
la force. Jusqu’alors concentrée au cen-
tre du pays, sur l’ex-zone de confiance,
elle a réduit ses emprises et s’apprête à
lancer la construction de trois nouvelles
pour se redéployer sur l’ensemble du
territoire ivoirien. Ce redéploiement lui
permet d’être plus mobile pour assurer
sa nouvelle mission : le soutien de l’APO,
c’est-à-dire la sécurisation de l’identifi-
cation, du redéploiement de l’administra-
tion et de la tenue des élections. Au total,
2 3 l’ONUCI est passée de 44 à 24 camps.

TIM n° 201 - Février 2009 25


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Terreinfo
Organe de liaison des ressources humaines fondé en 1973
par le Général d’armée de Boissieu
Téléchargez Terre Info sur Intranet :
sommaire - Février 2009 www.drhat.terre.defense.gouv.fr

PAGE • Officiers supérieurs, utilisez les réseaux RH PAGE • Tableau d’avancement des sous-officiers
I de la reconversion III • La pension de réversion

PAGE • Tableau d’avancement des officiers PAGE • Le plan d’accompagnement


II • Le DAEOS IV des restructurations

Officiers supérieurs,
utilisez les réseaux RH
de la reconversion !
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I

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Terreinfo
Tableau d’avancement 2009 des officiers
>Officiers de carrière
Le tableau d’avancement de l’année 2009 se posables et de la mise en œuvre des mesures • Commandant : réduction notable du nombre
fonde à la fois sur la mise en œuvre des nou- transitoires dans le COA, qu’à la baisse du d’inscrits pour le COA notamment au regard des
velles règles liées aux décrets portant statuts nombre de proposables dans le CSP. L’augmen- nouvelles conditions d’avancement qui rédui-
particuliers des différents corps et sur l’équi- tation du nombre d’inscrits dans le CTA s’ex- sent le nombre d’officiers proposables (DAEOS).
libre des effectifs dans le cadre du début de la plique par l’augmentation de proposables suite Les ratios de sélections sont donc relativement
transformation. Il se caractérise par la réduc- à l’ouverture d’une nouvelle tranche. maintenus.
tion du volume des inscrits pour tous les grades Colonels Lieutenants-colonels Commandants
pour les raisons ci-après : inscrits (dont diplômés) inscrits inscrits
• Colonel : malgré une augmentation significa- 2009 2008 2009 2008 2009 2008
tive des proposables (COA et CS), légère diminu-
C.O.A 93 (6) 95 (13) 220 236 (1) 281 329
tion des inscrits liée à la contrainte forte visant
C.S.P 12 (2) 16 (4) 7 14 0 0
à réduire le nombre de colonels. Le ratio des
officiers brevetés est néanmoins globalement C.T.A 1 (1) 2 (2) 31 25 28 29
maintenu. C.A.T 10 12 12 11 12 13
• Lieutenant-colonel : légère diminution glo- Global 116 125 (19) 270 286 321 371
bale due, tant à l’évolution du nombre de pro- (1) règle du tiers

Les officiers diplômés représentent (15,2 % en 2008). Ces chiffres traduisent ciers brevetés. Pour les officiers experts pour le grade de colonel, le taux de sélec-
6.45 % des inscrits au grade de colonel la mise en place progressive de la poli- du cadre spécial, les conditions d'inscrip- tion des brevetés est très proche de celui
dans le COA, 16,7 % dans le CSP, 100 % tique de différenciation qui vise à limiter tion au tableau sont comparables à celles des officiers brevetés du COA. Il n’y avait
dans le CTA, soit au total 7,76 % du tableau l’accès au grade de colonel aux seuls offi- du corps des officiers des armes (COA) : pas de commandant breveté proposable.

> Officiers sous contrat Rattachés au COA Rattachés au CTA


Les ratios se durcissent pour les lieutenants- Inscrits Ratios Inscrits Ratios
colonels et les commandants du COA avec une 2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008
augmentation du nombre de proposables. Pour LCL 3 3 21 9,3 0 0 - -
les OSC rattachés au CTA, l’augmentation du
CDT 36 39 10,1 7 20 16 9 6,2
nombre d’inscrits permet d’absorber une par-
CNE — 39 — - 187 - 1,7
tie de l’augmentation du nombre de propo-
sables. Cependant, quel que soit le corps de
rattachement, la politique d’avancement vise Avancement au grade de commandant : 5 et 7 ans de grade.
à rapprocher autant que faire se peut, les • OSC rattachés au COA : 97 % sont promus entre 5 Avancement au grade de capitaine :
et 9 ans de grade (1 officier en première proposition). application de l’automaticité à 4 ans de grade
conditions d’avancement des OSC de celles des • OSC rattachés au CTA : 100 % sont promus entre (sauf CAT).
officiers de carrière.

Le diplôme d’aptitude aux emplois


comme officier supérieur
Le DAEOS a été créé en complément des nouvelles règles organisant l’avancement
des officiers. Il conditionne l’accès au grade de commandant et sanctionne l’aptitude
à exercer des responsabilités d’officier supérieur.
Pourquoi le DAEOS ? diplôme de l’EMS1 pour leur avancement à Quelles mesures transitoires ont
Les nouveaux décrets portant statuts ce grade. été définies pour 2009 dans l’armée
particuliers du corps des officiers du de Terre ?
12 septembre 2008, notamment celui rela- Comment sera organisé l’accès au Au sein des populations concernées, les
tif au COA et au corps des commissaires de DAEOS dans l’armée de Terre ? capitaines nommés entre le 31 décembre
l’armée de terre, précisent que l’avance- Trois populations ont été distinguées : 1999 et le 1er janvier 2007 se verront attri-
ment au grade de commandant suppose la • Pour les capitaines diplômés d’une école buer le DAEOS au 1er janvier 2009. Les capi-
détention d’un diplôme de l’enseignement de formation initiale, l’attribution du taines retenus en 2008 pour suivre une
militaire supérieur du 1er degré (EMS1). Cette DAEOS à deux ans de grade fait l’objet d’un formation d’état-major à Compiègne en 2009
disposition étant interarmées, un diplôme examen sur titres par une commission ; se le verront attribuer au 1er janvier 2009, et
commun a été créé par arrêté du 30 juin • Pour les capitaines non diplômés d’une sont donc proposables pour le tableau
2008 : le DAOES. école de formation militaire initiale et titu- d’avancement 2009. Enfin, le DAEOS n’est
laires du DEM, d’un DT ou d’un DTR, l’attri- pas exigé pour les capitaines de plus de dix
Qui dans l’armée de Terre est concerné bution du DAEOS se fait par équivalence ; ans de grade qui bénéficient de la possibi-
par le DAEOS ? • Pour les capitaines non diplômés d’une lité d’être promus au choix dans la limite de
Tous les officiers du COA et du corps des école de formation militaire initiale et titu- 5 % du nombre de promotions effectuées en
commissaires de l’armée de terre devront laires du DMS ou du DTS, une commission 2009 au grade de commandant.
être titulaires du DAOES pour accéder au procède à un examen sur dossier. Les BPRH
grade de commandant. Les officiers du meilleurs sont retenus pour suivre une
corps technique et administratif (CTA) et les formation de 6 semaines à l’école d’état- Pour plus de renseignements, consultez le site
officiers sous contrat (OSC) ne sont pas major. A l’issue, ils seront titulaires du intradef de la DRHAT.
concernés, leurs statuts n’exigeant pas de DAEOS, et proposables à l’avancement.

II


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Tableau d’avancement 2009


des sous-officiers
Pour la première année, les travaux d’avancement ont été conduits dans le cadre des nouvelles conditions décrétales. Celles-ci induisent
des changements notables pour l’avancement au grade de sergent-chef (apparition d’une notion d’ancienneté à 10 ans de grade), au grade
d’adjudant (apparition d’une ancienneté à 11 ans de grade, en lieu et place d’une ancienneté dans l’ordre de la liste unique d’ancienneté) et au
grade de major (avancement au choix parmi les adjudants-chefs nés avant le 01/01/1961, en lieu et place de l’ancien recrutement au choix).
Par ailleurs, les conditions décrétales d’avancement des sous-officiers sous contrat sont désormais identiques à celles des sous-officiers
de carrière.

Après plusieurs années pendant lesquelles les conditions ont pu être qualifiées d’exceptionnelles, l’avancement 2009 est caractérisé
par un durcissement sensible des conditions d’accès au grade supérieur et un retour à des ratios de sélection plus raisonnables.

■ L’avancement au grade de sergent-chef : les volumes de promotions ■ L’avancement au grade d’adjudant, bien que connaissant un durcis-
au choix diminuent par rapport à ceux de 2008. Malgré ce durcissement, sement marqué par une diminution d’environ 300 volumes, reste satis-
l’armée de Terre a pu promouvoir ses sous-officiers les plus méritants. faisant. L’application des nouvelles conditions décrétales d’avancement
Les jeunes sergents ont fait l’objet d’une attention toute particulière se traduira en 2009 par l’absence d’avancement à l’ancienneté pour ce
dans une logique de différenciation. grade.

2008 2009 2008 2009


volumes 2200 1726 volumes 1694 1390
ratio 5.3 6.2 ratio 1/2.5 1/3.2

RMQ : aux 1726 promotions au choix, doivent être ajoutées les promo- RMQ : les ratios sont calculés à partir du vivier des sous-officiers titu-
tions à l’ancienneté (environ 190 promotions à l’ancienneté en 2009, pour laires du BSTAT ou du BMP2.
les sergents nommés à ce grade en 1999 ou antérieurement).

■ L’avancement au grade d’adjudant-chef : malgré la diminution de ■ Le recrutement et l’avancement des majors répondent à une logique
145 volumes et l’augmentation d’un point du ratio, l’avancement à ce différente. Le recrutement par concours organisé pour la dernière année
grade reste qualitativement satisfaisant. concerne 190 sous-officiers. L’avancement au choix représente un volume
de 50 sous-officiers.
2008 2009 2008 2009
volumes 1145 1000 volumes 260 240
ratio 1/7.5 1/8.4

En conclusion, malgré une baisse quantitative de l’ordre de 15 %, l’avancement 2009 des sous-officiers
peut être qualifié de satisfaisant.

La pension de réversion des militaires


La pension de réversion du militaire est la pension que votre veuf (ve), conjoint divorcé
ou orphelin(s) touchera du fait de (ses) leurs liens de parenté avec un(e) militaire retraité(e)
décédé(e) (vous-même).
Attention ! Pour obtenir la pension de réversion (y compris la retraite additionnelle de la fonction publique qui concerne les
militaires), le bénéficiaire devra la demander. En cas de demande tardive, il peut y avoir prescription d’arrérages.
Le concubinage ou le PACS n’ouvre aucun droit à pension de réversion.

Votre veuf (ve) : Votre conjoint divorcé(e) : rendant incapables de gagner leur vie
Pour percevoir la pension de réversion, • il ne s’est pas remarié : il a droit à pen- et ils étaient à votre charge effective.
il (elle) devra : sion de réversion (en respectant les
• soit avoir eu au moins un enfant de votre conditions évoquées ci-dessus) ; Le montant versé sera égal à 10 % de
union ; • il s’est remarié avec un autre conjoint : celui de votre pension par orphelin pla-
• soit avoir été marié(e) avec vous pen- il n’aura pas droit à la pension de réver- fonné à 50 % quel que soit leur nombre.
dant au moins 4 ans ; sion à moins de répondre à des critères
• soit avoir été marié(e) 2 ans au moins stricts (dissolution de la nouvelle union
avant la cessation des services valables notamment). Les services suivants
pour votre retraite ; pourront vous renseigner :
• soit avoir été marié(e) antérieurement Le montant des droits à pension est • Bureau d’Assistance aux Familles
à l’évènement qui a provoqué votre mise réparti selon des règles spécifiques en (BAF) Caserne du Muy - BP 49
à la retraite pour invalidité ou votre cas de bénéficiaires multiples. 13 998 MARSEILLE ARMEES
décès (cas du mariage posthume). Tel : 04 91 28 57 40

Le montant de sa pension sera égal à Votre (vos) enfant(s) • Sous – direction des pensions (SDP) -
50 % de vos droits augmenté, s’il y a lieu, orphelin(s) : La ROCHELLE - BP 08
de la moitié de la majoration pour enfants. • ont moins de 21 ans ; 00480 ARMEES
Le droit à pension est suspendu en cas de • ont plus de 21 ans, sont atteints, au Tél. : 05 46 50 24 18/05 46 50 24 48
remariage, de concubinage notoire ou moment de votre décès ou avant leurs
de PACS. 21 ans d’une infirmité permanente les BCP-EH

III


TIM201_Terre info.qxd 22/01/09 11:00 Page IV

Terreinfo

Plan d’accompagnement
des restructurations
Le plan d’accompagnement des restructurations (PAR) est entré en vigueur le 1er janvier 2009
et s’appliquera jusqu’au 31 décembre 2014. Il rassemble toutes les mesures à caractère social
destinées à accompagner le personnel militaire et civil. Toutefois, certaines dispositions
réglementaires devraient être prises en février seulement.

L
e PAR prévoit des mesures d’aide Les ouvriers peuvent recevoir une indem- tion et emplois réservés). Une indemnité
à la mobilité, d’aide au départ, nité de conversion, un complément excep- spéciale de préparation de reconversion
de reconversion et d’accompa- tionnel de restructuration ou une indem- (ISPR) compense désormais la baisse de
gnement personnalisé, d’action nité temporaire de mobilité. solde pendant le congé de reconversion.
sociale, et apporte des innovations Selon la charge de famille et l’éloigne-
importantes. ment de la nouvelle affectation, l’indem- Pour les agents civils, l’accès à l’emploi
nisation de la mobilité peut s’élever de hors du ministère, le changement d’orien-
Le bénéfice de ces mesures est condi- 8 300 € à 21 073 € tation professionnelle sont facilités par
tionné par l’affectation dans un organisme un accompagnement personnalisé assuré
de la défense figurant sur l'arrêté minis- Pour le conjoint ou partenaire de PACS par l’antenne mobilité reclassement
tériel fixant la liste des établissements d’un militaire ou d’un agent civil, la perte (AMR) ou la cellule régionale de mobilité
restructurés ou réorganisés. d’emploi liée à la mobilité est compensée reclassement (CRMR). Une cellule d’ac-
par une allocation d’aide à la mobilité du cueil (CA) aide à l’intégration dans le nou-
Toutefois, pour le militaire, le bénéfice conjoint (AAMC) qui s’élève à 6 100 €. vel établissement. Le médiateur mobilité
d’une aide au départ n’est pas conditionné Le conjoint ou partenaire de PACS peut établit les connexions favorisant l’accueil
par son affectation. aussi s’appuyer sur le réseau des cellules de l’agent dans les autres administrations.
d’accompagnement vers l’emploi (CAEC). Le changement d’orientation profession-
Dans tous les cas, le demandeur doit nelle est possible grâce, notamment au
réunir les conditions fixées par la régle- congé de restructuration ou au congé de
mentation et les règles de gestion (départ Mesures d’aide formation professionnelle.
et mobilité). au départ
• pour les militaires : Mesures d’action
Accompagnement Le pécule d'incitation à une seconde car- sociale
de la mobilité rière, exonéré de l’impôt sur le revenu,
d’un montant de 16 à 48 mois de solde Communes au personnel militaire
Le PAR prévoit des mesures d’indemni- brute s’applique selon la catégorie, l’an- et civil, elles portent sur l’aide
sation, d’orientation professionnelle et cienneté de service et la limite d’âge du au logement :
d’aide à l’emploi du conjoint. grade ; il s’ajoute aux mesures existantes • aide à l’acquisition (jusqu’à 8 000 € -
(disponibilité, pécules des militaires de compenser la différence entre la vente
• pour les militaires : carrières, congé du PN, prime des OSC, de l’ancien logement et l’achat d’un nou-
Le complément et le supplément de l’In- IDPNO). veau) ; prêt logement (jusqu’à 16 000 €
demnité pour charges militaires (ICM) - acquérir un logement ou le rénover) ;
prévus pour les militaires chargés de • pour les fonctionnaires, titulaires • aide à la location (compenser la diffé-
famille est désormais également ouvert d’un CDI, ou ouvriers de l’Etat : rence entre le loyer de l’ancien loge-
aux militaires non-chargés de famille. L’indemnité de départ volontaire (IDV) peut ment et celui du nouveau) ; prêt caution
Compensant les frais liés au changement atteindre 24 mois de traitement brut ; elle (dépôt de garantie d’une location).
d’affectation, leur montant varie selon s’applique aussi en cas de création ou
l’ancienneté dans l’affectation et le reprise d’une entreprise. Elles regroupent également diverses
nombre de mutations. A titre d’exemple, Pour les ouvriers, l’IDV peut atteindre mesures (aide financière à la reconnais-
cette indemnisation peut aller de 475 € 91 470 € selon l’ancienneté de service ; sance d’une nouvelle garnison pour le
pour un soldat à 1 162 € pour un lieute- elle est compatible avec les indemnités conjoint ; garde d’enfants ; prêt mobilité
nant. de chômage. La création ou reprise d’une en cas de changement de résidence :
entreprise peut justifier le versement 2 400 € en Ile-de-France, 1 800 € en pro-
• pour les fonctionnaires, titulaires d’une aide de 15 245 € supplémentaire. vince ; prêts personnels - jusqu’à 8 000 €
d’un CDI, ou ouvriers de l’Etat : avec justification).
Les fonctionnaires ou titulaires d’un CDI
peuvent recevoir une prime de restructu- Reconversion et Pour les mesures d’action sociale :
ration de service, un complément spéci- accompagnement consulter l’Internet
fique de restructuration, un complément www.defense.gouv.fr/familles ou
indemnitaire (compenser une baisse du personnalisé l’Intranet www.sga.defense.gouv.fr/«
traitement dans la nouvelle affectation) Le dispositif de reconversion des mili- vie professionnelle » ou
ou une indemnité temporaire de mobilité taires est complété par des possibilités « vie pratique ».
(emploi présentant une difficulté particu- renforcées de transfert vers les autres EMAT/BPRH
lière de recrutement). administrations (détachement-intégra-

IV

TIM201_44-45_cemat.QXD 21/01/09 17:10 Page 44

Le CEMAT vous parle :


Le sens
de notre
engagement
Le militaire exerce, au service de son pays, un métier hors du
commun. Il est ainsi soumis à des devoirs particuliers, décrits par
le statut général des militaires. Devoir de réserve, vertus morales,
discipline, entre autres, font la spécificité de notre métier.

L
a période estivale 2008 a été marquée par une série que soient ses convictions profondes et les raisons personnel-
d’événements dont on peut tirer deux constats. les qui l’ont conduit à s’engager, le militaire doit être convaincu
Les Français en général, voire certains d’entre qu’il est d’abord un serviteur de l’Etat au service de son pays,
nous, ont pris conscience que derrière le vocable exerçant un métier hors du commun – certains diront à juste
trompeur d’opérations, d’aide au retour à la paix raison une vocation – pour défendre des intérêts qui le dépas-
ou de stabilisation, il y a de véritables opérations de guerre sent et lui imposent des devoirs et des sujétions particulières.
avec tout ce que cela comporte de risques, mais aussi d’op-
portunités de mettre en œuvre de façon quasiment réflexe De fait, son engagement va au-delà d’un simple « pointage »
tout ce que nous apprenons tout au long de notre carrière. quotidien et routinier dans une institution. Il investit tout son
Ensuite, même si ces événements ne constituent pas une sur- être, parfois même jusqu’à la perte de son intégrité physique.
prise car ils font partie de notre métier, certains ont été ébran- Le militaire met donc son honneur à agir avec obéissance dans
lés dans leurs convictions au point de s’affranchir d’un certain le strict respect de règles déontologiques et comportementa-
nombre de leurs obligations statutaires, dont le devoir de les, qui garantissent la cohésion de l’ensemble et peuvent épar-
réserve. Dès lors, il me semble nécessaire et opportun de gner le sang. Ces vertus morales propres au soldat sont
rappeler quelques principes essentiels sur le sens profond de rappelées dans le second alinéa de l’article 1 du statut géné-
notre engagement et du métier des armes. ral des militaires : « L’état militaire exige en toute circons-
tance esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu’au sacrifice
Le statut général des militaires est la référence, le socle, sur suprême, discipline, disponibilité, loyalisme et neutralité. »
lesquels s’appuie l’exercice de notre métier. Son article 1 fixe A ce titre, je rappelle que la spécificité militaire n’est pas la
d’emblée les devoirs fondamentaux du militaire qui doivent propension au sacrifice si longtemps mise en exergue dans
être connus de nos personnels, mais également de leur entou- notre inconscient collectif militaire, mais plutôt le fait de déte-
rage proche. Le premier alinéa stipule notamment que «l’ar- nir la redoutable capacité de mettre en œuvre la force, fut-ce
mée de la République est au service de la Nation. Sa mission au péril de notre vie. Car l’utilisation de la force létale fonde
est de préparer et d’assurer par la force des armes la défense également la spécificité militaire. Son usage, radicalement
de la patrie et les intérêts supérieurs de la Nation ». Quelles opposé à une violence qui pourrait être sans limite, obéit d’abord

44 TIM n° 201 - Février 2009


TIM201_44-45_cemat.QXD 21/01/09 17:10 Page 45

La notion de force maîtrisée


nécessite un esprit de discipline
particulièrement important.

xoxoxoxooxooxox

Notre institution trouve une source


de légimité dans la reconnaissance
de son action par la Nation.

à un principe d’efficacité subordonné aux valeurs fondatrices considération de la


de notre pays, aux droits de l’homme et aux règles du droit Nation. » Aussi faut-il
international: c’est la notion de force maîtrisée. Son applica- pour mériter cette recon-
tion exige un esprit de discipline particulièrement important naissance que nous résis-
notamment dans la maîtrise des comportements et du feu, tions à la tentation de ne pas
mais également une vraie compétence professionnelle affer- vivre comme une communauté
mie par une formation individuelle et collective appropriée. en marge, confinée dans ses
Je ne voudrais pas achever ce point sur les devoirs du mili- casernes et ses préjugés.
taire sans évoquer l’obligation statutaire de réserve et le res-
pect de la confidentialité, fixés par l’article 4 du statut général Au final, il me semble important que soit rappelé à chacun
des militaires. Je déplore que certains l’aient manifestement d’entre nous, mais également à ceux qui veulent rejoindre
nos rangs, le sens profond de notre engagement et les ris-
ques inhérents du métier : le service d’un intérêt supérieur,
Je ne voudrais pas achever celui de la France, en utilisant si nécessaire la force létale
ce point sur les devoirs dans un cadre éthique et légal, pouvant conduire au sacrifice
de notre vie.
du militaire sans évoquer Je veux vous redire toute ma fierté d’être à la tête d’hommes
l’obligation statutaire de réserve et et de femmes qui ont contracté un engagement « spécial »
le respect de la confidentialité. que je qualifierai même de serment, porté par des valeurs
morales solides et pérennes. Je suis convaincu que cette
bafoué lors des récents événements, au risque de nuire à l’ins- spécificité, si elle est bien vécue et comprise, contribue à notre
titution et surtout à la sécurité de nos soldats voire à celle de force et à notre prestige. Notre engagement n’est pas facile
leurs familles. Cette obligation doit donc être rappelée avec car il est synonyme de renoncements personnels et familiaux,
insistance à tous les niveaux. de sacrifices grands et petits, parfois même de railleries mais
Si notre spécificité peut paraître en décalage par rapport aux in fine, ces renoncements font notre gloire et notre fierté.
aspirations de la société civile, elle ne doit pas nous inciter au Comme le soulignait le général de Gaulle : « Il existe en effet,
repli sur nous-mêmes. Notre institution trouve en effet une un curieux rapport, mais incontestable, entre le renoncement
source d’inspiration et de légitimité dans la reconnaissance des individus et la splendeur du tout […]. Cela est vrai pour
de son action par la Nation qui s’appuie sur une connaissance l’armée dont le rayonnement tient aux sacrifices qu’elle fait
et une estime mutuelles, une compréhension et une percep- accepter à ses membres […]. Au fond, les militaires discernent
tion commune des finalités. La fin du 2e alinéa de l’article 1 le fort bien que leur honneur se confond avec leur sacrifice. »
rappelle : « Les devoirs qu’il [l’état militaire] comporte et les
sujétions qu’il implique méritent le respect des citoyens et la Photos : ADC Fabrice CHESNEAU, ADC Olivier DUBOIS

TIM n° 201 - Février 2009 45


TIM201_46-47_Retex.QXD 21/01/09 17:15 Page 46

RETEX

Savoir En mars 2003, le


sergent Kraoutchanka,
du 2e Régiment
s’adapter étranger de
parachutistes (2 REP),
e

est en mission en Côte


Vos comptes-rendus et expérimentations
d’Ivoire. Alors qu’il
ne sont pas inutiles. Le Centre de est à un poste de
doctrine et d’emploi des forces (CDEF) contrôle, il apprend
vous propose ainsi chaque mois un point, en qu’une jeune fille est
quelques brèves, sur les RETEX en cours. retenue par les
rebelles. Toute la
THEATRES ETRANGER section se mobilise
le 7 BCA au Tchad
e
Les convois américains pour la récupérer…
au combat

O
Du Koweït à Mossoul, des convois logisti- pération LICORNE en République
ques sillonnent l’Irak pour ravitailler les de Côte d’Ivoire – mars 2003 –
bases américaines. Les camions militai- Zone de stabilité – Dibobli
res et civils sont escortés par quelques « Je tiens le poste Zilia avec
Humvee (véhicule tactique américain). Ces mon groupe. La routine : fouille
convois sont victimes d’embuscades et des véhicules, contrôle des personnels,
d’attaques EEI (Engin explosif improvisé). vérification des papiers. Des centaines
Au contact, les logisticiens appliquent de personnes passent d’un côté à l’au-
immédiatement des feux très puissants tre. Soudain, je vois un petit groupe
sur les assaillants afin de pouvoir repren- agité, apparemment une famille, qui
dre l’initiative et se dégager. La rapidité discute avec le caporal. J’approche et
des attaques impose à ces soldats de ne je découvre un problème assez parti-
Le 7e Bataillon de chasseurs alpins compter que sur leurs propres moyens. culier : leur fille a été retenue au pas-
(7e BCA) a armé le deuxième mandat du Avant projection, ils suivent un entraîne- sage du poste rebelle. En essayant de
Bataillon multinational centre (BMN-C) ment poussé jusqu’à maîtriser parfaite- calmer la famille, je rends compte à
de l’EUFOR au Tchad, de juin à octobre ment le service de leurs armes à l’arrêt et mon chef de section. L’affaire n’est pas
2008. A la suite de ce mandat apparais- en mouvement. facile à régler : nous n’avons pas de
sent clairement des lignes de force et contact direct avec les rebelles. Et
des vulnérabilités. Tout d’abord, le prin- pourtant, le lieutenant décide de rédi-
cipe des patrouilles de longue durée ADAPTATION
permet d’avoir une bonne connaissance
de la zone d’action. Ceci facilite la
Fixation de l’OB70 sur le casque à acquérir ces fixations a été passé en
sécurisation des emprises militaires Les récentes opérations ont démontré le début d’année pour une livraison en 2009.
françaises ainsi que les contacts avec besoin de fixer l’intensificateur de lumière Sans attendre cette livraison, l’armée de
les différentes parties en présence OB 70 sur le casque, permettant son bon Terre a décidé en mars 2008 d’acheter en
(MINURCAT, organisations internationa- positionnement devant les yeux du com- urgence opérationnelle la quantité néces-
les, ONG…). Enfin, le parc ancien de véhi- battant tout en conservant une protection saire au théâtre afghan. La livraison de cet
cules requiert l’attention de tous car la balistique de sa tête. Un marché destiné équipement a été effectuée en novembre
force ne peut s’affranchir des véhicules 2008.
pour remplir sa mission. Les ERC 90
Sagaie récemment « diéselisés » doivent
être l’objet d’un effort de maintenance ENTRAÎNEMENT
tout particulier.
Environnement des opérations
Pour en savoir plus, rendez-vous Les engagements opérationnels de nos
sur le site Intraterre du CDEF: forces placent l’environnement opération-
www.cdef.terre.defense.gouv.fr nel, au cœur des opérations militaires.
Dans ce cadre, l’aptitude de nos états-

46 TIM n°201 - Février 2009


TIM201_46-47_Retex.QXD 23/01/09 11:04 Page 47

-
“Un instant d humanite
-
© DR.

dans ces moments de violence ”


ger une lettre et de l’envoyer chez les MPCI.” L’heureuse famille retrouve sa
insurgés avec un passant qui va de l’au- fille saine et sauve. Les parents, très Le sergent-chef (TA) est aujourd’hui
adjoint au chef de section, toujours à la
tre côté. La lettre indique : “Vous avez touchés et bouleversés, nous confient
3e compagnie du 2e REP.
capturé une fille cet après-midi. Ses qu’ils n’espéraient pas revoir leur fille. Après son OPEX en RCI en 2003, il a effectué
parents sont très inquiets. Libérez-la Un moment d’humanité dans ces des missions au Gabon en 2004 et 2005,
avant cette nuit. C’est un geste de sol- moments de violence. Pour nous, la il est retourné en RCI et au Tchad en
dats.” Aussitôt, le mot est envoyé. Inté- mission continue. Le tireur de précision 2006 avant de partir, en 2007, pour Djibouti
et l’Ouganda. En 2008, il a effectué
ressée par cette histoire, toute notre reste collé à sa lunette, et le serveur une nouvelle mission au Gabon.
section attend la réaction des rebelles. de la mitrailleuse de 12,7 ne quitte pas
Trois heures plus tard, un conducteur ses jumelles, ils observent… »
de bus ramène la fille dans son véhi- APPEL À TÉMOIGNAGES !
cule. Sur le morceau de papier, la Sergent-chef (TA) Kraoutchanka, Faites partager vos expériences
réponse des insurgés : “Au chef sergent 3e compagnie du 2e Régiment étranger opérationnelles à nos lecteurs.
légionnaire. C’est la fille dont vous avez de parachutistes Envoyez vos textes à la rédaction
par internet à
parlé qu’il ramène. Pardonnez-nous de Extrait du Code d’honneur dans l’action sirpat-comecrite@emat.terre.defense.gouv.fr
cette faute, c’est l’envie. Chef de poste (Légion étrangère, 2003)

majors à prendre en compte et intégrer l’animation en matière d’environnement devenue le terrain de prédilection de la
l’ensemble des aspects associés dans une opérationnel, joue un rôle important dans guérilla moderne. Ce n’est pas uniquement
perspective à long terme est primordiale les exercices : elle doit mobiliser de vrais une victoire tactique : c’est également un
et constitue un objectif prioritaire de l’en- spécialistes dont l’effectif est à mettre en succès politique dans un Liban récemment
traînement. Dans ce contexte, la white cell, rapport avec la nature de l’exercice et les émancipé. Même si les soldats des Forces
cellule chargée de la préparation et de buts recherchés. armées libanaises n’ont pas une grande
Référence : mémento de mise en œuvre expérience du combat, l’esprit de cohésion
d’une white cell / CDEF / 2005. et la confiance dans leurs chefs leur ont
permis la victoire. L’armée libanaise sait
de plus constamment s’adapter à l’ennemi
PUBLICATION et aux nouveaux types de combats. Équi-
pement, entraînement et outils n’ont cessé
Neutralisez le piège ! d’évoluer. Ce cahier du Retex, qui est déjà
Nahr el-Bared (2 septembre 2007) est un en ligne sur le site Intraterre du CDEF
exemple de combat en zone urbaine auquel (www.cdef.terre.defense.gouv.fr/retex/opex/
les forces armées conventionnelles sont nahr_el_bared.htm), paraîtra au premier
de plus en plus confrontées. La ville est trimestre 2009.

TIM n°201 - Février 2009 47


TIM201_48-49_innovation.QXD 22/01/09 11:26 Page 48

Innovation

Exercice CHAMOIS 2008

Félin : derniers ré g
Le 13e Bataillon de chasseurs alpins (13e BCA) travailler. Les nombreux retours d’expé-
rience entre le bataillon, la Section tech-
expérimente le système Félin (Fantassin à équipement nique de l’armée de Terre (STAT) et
l’industriel (SAGEM) permettent une adap-
léger et liaison intégrée) depuis le printemps 2008. tation en continue du matériel. L’adjudant
Début décembre 2008, c’est au cours de l’exercice Martineau n’oublie pas de détailler les
capacités d’observation renforcées avec
CHAMOIS 2008, dans les Alpes du sud, que les derniers la possibilité de « décamoufler » de jour
tests ont été effectués. Au programme: conditions comme de nuit tous les ennemis à portée.
Désormais familier du système, il expli-
extrêmes, froid et altitude pour mettre à l’épreuve que aussi que, si le FAMAS reste le même,
la poignée placée en dessous facilite gran-
l’équipement du fantassin du XXIe siècle. dement la prise en main et surtout il vante

I
la lunette de visée qui « augmente large-
l y a des plus-values indéniables », l’armée de Terre. « Le casque est l’une des ment l’allonge en matière de précision
déclare l’adjudant Cyril Martineau, chef nouveautés les plus appréciables », dit-il des tirs ». Le caporal Sylvain Domeyne,
de la section Félin du 13e BCA. « La dans un sourire. « Il est vraiment confor- tireur FRF2 dans la section Félin, acquiesce
protection balistique1 est par exemple table, on s’en rend compte quand on le en connaisseur: « Même si elle est lourde,
largement meilleure, ce qui est porte quelques heures… il ne fait mal nulle la lunette du fusil nous permet de tirer
plutôt rassurant vu nos engagements part et semble mieux posé sur la tête. » maintenant jour et nuit avec une précision
actuels. » Il entame alors une liste des cho- L’ergonomie du système Félin est d’ail- accrue. » Autant de paramètres qui confir-
ses « qui vont bien » dans ce nouvel équi- leurs un des axes sur lequel les expéri- ment la haute valeur ajoutée des nouveaux
pement destiné à tous les fantassins de mentations successives permettent de équipements de visée.

Un équipement modulable
Zoom sur… « Évidemment, le paramètre important,
CHAMOIS 2008 pour nous autres alpins, c’est le poids »,
résume le lieutenant-colonel Quentin
Point de départ d’une préparation opérationnelle qui Bourgeois, chef du BOI, « et notamment
se prolongera jusqu’à leur projection au Kosovo et, ici dans des conditions difficiles, parce que
peut être en Afghanistan, l’exercice CHAMOIS 2008, le Félin s’ajoute aux équipements monta-
organisé par la 27e Brigade d’infanterie de monta- gne. » 25 kg, c’est l’équipement Félin en
gne, s’est déroulé du 24 novembre au 12 décembre ordre de marche. C’est l’équivalent du
2008. Il a fait travailler simultanément deux GTIA poids actuel de l’équipement du fantas-
(Groupement Tactique Interarmes commandés par sin. « Le point fort, c’est que Félin est
les chefs de corps des 13e BCA et 2e REG), sur des modulable selon les missions et que nous
exercices aussi réalistes que possible. Le principal ne sommes pas obligés de tout prendre,
objectif de cet espace d’entraînement Brigade était tout le temps », ajoute le chef BOI. Le lieu-
de lancer le premier temps de la préparation opé- tenant-colonel Bourgeois précise que pour
Tester le Félin rationnelle de deux de ses régiments. Cette année, le commandement, « l’outil est sans
dans des conditions
l’exercice était particulièrement délicat avec deux égal ». « Les capacités d’acquisition au
extrêmes.
unités à préparer à leur projection respective, tout niveau du groupe comme la meilleure cir-
en tenant compte de la différence radicale des missions qui leurs seraient confiées
sur les théâtres d’opération. Pour les uns, les actions de contrôle de zone devaient
s’apparenter à celles que l’on retrouve au Kosovo, notamment avec la nécessité de
la maîtrise du contrôle de foule, alors que pour les autres, il était nécessaire d’an-
ticiper les missions qu’ils seront susceptibles de rencontrer sur le théâtre afghan.
Un scénario tenant compte de l’ensemble de ces paramètres a donc été réalisé par
l’état major de la 27e BIM et mis en application au cours de l’exercice. La région de
Barcelonnette, adaptée à la préparation aux opérations en milieu difficile, a
proposé des conditions hivernales rigoureuses aux 1300 soldats de montagne qui
ont investi le grand champ de tir des Alpes (GCTA) dans le massif des Cerces et la
vallée de l’Ubaye pendant près de trois semaines, contribuant ainsi au réalisme
de l’exercice. LTN François AVOT, OCI de la 27e BIM
Le poids : un facteur clé.

48 TIM n° 201 - Février 2009


TIM201_48-49_innovation.QXD 22/01/09 11:28 Page 49

é glages
culation des informations2 facilitent les cette avancée technologique », conclut le
Le calendrier
Début 2009, une section du 13e BCA a
déjà été livrée. Une section du 8e RPIMa
sera livrée en mai (en vue d’un RETEX
sur sa mission en Afghanistan). Enfin,
une compagnie du RMT sera livrée en
prises de décision des chefs, qui sont ainsi capitaine Colleter. janvier, en vue de la préparation d’un
au plus prêt du terrain et peuvent mieux Le chef de corps du 13e BCA, le colonel exercice majeur en semaine 25.
sentir ce qui se passe. » Vincent Pons, affirme sans détours que
Le capitaine Thomas Colleter, comman- c’est une chance d’avoir été expérimen-
dant la 3e compagnie où se trouve la sec- tateurs. « Au 13e BCA nous avons déjà
tion Félin, loue lui aussi ces capacités construit les infrastructures permettant
d’observation accrues. « Ajoutées à la d’accueillir le Félin avec notamment un
protection balistique plus près du corps bâtiment spécial3. Nous sommes déjà
et à un tir plus précis, plus loin, il est familiers d’un équipement de pointe qui
certain que Félin va transformer notre va arriver ensuite dans toutes les autres
façon d’être fantassin. » unités, la culture Félin existe déjà au
Le commandant d’unité insiste en outre bataillon. » Une “culture” appelée à se
sur le nouveau système radio par osthéo- répandre avec un plan d’équipement
phonie (vibration osseuse) qui allie confort ambitieux et des régiments qui verront les
d’utilisation et silence par rapport à l’en- premiers équipements arriver dès le prin-
vironnement. Ce sont les vibrations des temps 2009 (RMT et 13e BCA en semaines
cordes vocales d’un côté et celles des os 7 et 8 puis le 8e RPIMA en avril).
de l’oreille de l’autre qui permettent au
système de fonctionner, d’émettre et de LTN Thomas DIJOL
Photos: ADJ Gilles GESQUIERE
recevoir. Ce système est l’une des nom-
breuses nouveautés du Félin testées par 1
Gilet pare-éclats modulaire et protection
les 40 hommes de la 3e compagnie. « Ils des articulations (genoux, coudes, épaules).
sont en pointe avec tous les nouveaux Le gilet pare-balles offre, quant à lui une
matériels : cela va des effets comme les protection de niveau IV en face avant.
2
Expérimenté lors de l’exercice.
treillis ou les chaussures à la veste mul- 3
Pour un régiment d’infanterie (1 000 hommes),
ticouches ou le nouveau casque. Je crois la livraison Félin correspond en volume à
qu’ils sont assez fiers d’avoir contribué à 19 semi-remorques.

L’ADJ Martineau, chef de la


section Félin du 13e BCA.

TIM n° 201 - Février 2009 49


TIM201_50-51_marraine.QXD 21/01/09 18:03 Page 50

Traditions

Des marraines
de guerre à la marraine
de régiment Marraine u
marra i n e t o u j o u r s taire, avait été très im
pressionnée par

Pa tricia Kaas ou Laétitia Casta ont marqué le rôle des soldats frança
is qu’elle avait
Si et que c’est vo-
arraines de régiments,
sov o,
vus à l’œuvre au Ko
les esprits en tant que m lontiers qu’elle accept a d’ê tre la marraine
, fais partie de
Première Guerre du 3e RH. « Le régiment
ant
la tradition remonte à la la brigade franco-allem and e, avait un ba-
arraines de guerre e », explique
mondiale, lorsque des m
me ell
gage biculturel com
. De père fran-
porter un soutien le capitaine Bolling à TIM
prennent la plume pour ap çais et de mère allemand
e, Patricia Kaas
des deux pays
de leur famille. a été élevée à la fronti ère
moral aux soldats coupés t elle a toujou rs pro mu l’amitié.
des cas , les relations se don

T
per- Da ns la plu par t
out le monde connaît ces e première ren-
cle , des sont distendues après un rraines de guerre
sonnalité s du spe cta diatisée, mais Ma nomène
i, au contre, souvent bien mé rraines de régiments, phé
médias ou du sport
qu
s, don t Pa tric ia Ka as (qui a envoyé Les ma céd ées par les marrai-
cours de ces derniè res ann ées certain
icle), n’o nt récent, ont été pré
sa photo dédicacée pou
r cet art 1914-1918, qui furent
ont accepté d’être ma
rraines bre f, dan s nes de guerre de
pas oublié leur pas sag e, mê me rs. Un véritable
im ents de l’armée de des centaines de millie
ou parrains de rég nos régiment s. ne de sociét é qu i réconforta et
ia Kaas (3 RH), ple et de phénomè
e

Terre. La chanteuse Patric « C’étai t qu elq u’u n de trè s sim mi llio ns de soldats tout
azal (RICM), le i- fit fantasmer des
la journaliste Claire Ch très sympathique », se
sou vie nt le cap
états-majors, provo-
sta (2e REP), l’ac- a- en inquiétant les
mannequin Laétitia Ca taine Jean Bollin g, officie r com mu nic
ats passionnés et inspir
ant
teur Guy Marchand (2 RE
e
G) ou les cham-
ati on au 3 e
Ré gim ent de quant des déb piè ces de thé âtre.
Tournant (8 RA) tion et inform nsons et des
Allemagne, des cha
e

pions cyclistes Armaud e hussards à Im me nd ing en en gu err e éta it initiale me nt


RAMa) sont du r- La marraine de
et Bernard Hinault (11 quand la chanteuse vin t y pas ser une jou
e réponse à la détresse
mo ral e de
nombre. nt d’envoyer par un dats origi-
née en octobre 2000 ava ne s de mi llie rs de sol
CD de ses cha nso ns pour être centai no rd et de l’est de
la suite des naires de régions du
ués dan s le rég im ent . de leu rs fam illes pen-
distrib
la cha n- la France, coupés
Le capitaine Bolling rac
ont e que ancée allemande
en vis agé qu and dant quatre ans par l’av de la
teuse, qui lui a dit avo ir premières semaines
les cen te un e car riè re mili- dès les
elle était ado guerre.

50 TIM n° 201 - Février 2009


TIM201_50-51_marraine.QXD 23/01/09 10:49 Page 51

une lettre
reux et elle s’est attiré
r vou s le plu s aff ect ueux et chaleu t : “M ad em ois elle : je
je serais pou : Lie u- de l’épouse disan
le plus discret des efilleu
ls. Ec rire énavant à mon
ie, etc . » ou vous interdis d’écrire dor
an ter
tenant Aramis, 74 inf mari ! »
iers dem. cor- sociation Solida-
« Deux jeunes sous-offic ien ne s, Aujourd’hui, c’est l’as
ave c ge nti lle s pa ris oie , lors des fêtes de
respondre ée et rité Défense qui env
très affectueuses. Ec
rire Ba cou tous les militai-
fin d’année, des colis à En
Groisier, 130 RAL. » ions à travers le monde.
e

e pu blia it des des sin s res en opérat cha cun com po sé


« La Vie parisienn is étaient

un jour,
s arr ach aie nt pou r les pla- 2008, ces col ris e, d’u ne lam pe à
que les Poilu en t les d’une pince multip
s. C’é tai . Quelque 15 000
carder dans leurs cagna dynamo et de chocolats
-up de l’ép oqu e, mê me si c’était bien t été dis tri bu és depuis Haïti
pin ns les colis on
sage comparé à au jou rd’ hu i. Da
Afghanistan ain si qu’à travers
es, il y ava it des diz ain es et jusqu’en in. Se lon de général
dernières pag s che r- le continent africa
d’annonces de filleul légué général de
ien t jam ais de courrier, des dizaines sa. C’e st cel a (2 s) Bruno Britsch, dé ché
« Ils ne rec eva marraines ou vic e ver , « ce qui a le plus tou
de ma nd ats , et ne sav aient pas où al- chant a ret en u, un e sor te l’association les de ssi ns d’e n-
ni mémoire ires, c’était
ue leurs famil- que la guerre, les milita
ler en permission puisq lique d’éclaircie am ou reu se da ns la
fants d’écoles pri ma ire s à tra ver s la
en pa ys en vah is » , exp cor res pon den t is. Ce
les étaient mmes jeunes qui aux col
torien du pre- des ho France qui étaient joints
Jean-Yves La Naour, his ave c de s fem me s jeu nes et puis qui se des sin s qui dém ont rent aux sol-
er con flit mo nd ial . « Ils étaient plus cou rs de la per mi ssi on et sont ces nse à eux ».
mi
tres soldats car rencon
trent au e la Nation pe
malheureux que les au ent con vol ent en ma riage. Il dats qu
em
ent rien faire éventuell tasmer
ils ne pouvaient absolum e de la est sûr que la marraine faisait fan Bernard EDINGER
rs pe tite s sol de s. L’i dé Le Na our .
avec leu dat », explique M.
allait leur écrire le sol
marraine de guerre qui r
était faite pou
et leur envoyer des colis
’en tem ps de guerre, les
montrer qu Claire Chazal a été
ais éta ien t tou s un e grande et la marraine du RICM.
Franç Na ou r
liq ue M. Le
même famille », exp
à TIM.
tronnesses qui,
Ce sont des dames pa
mières œuvres
en 1915, créèrent les pre
t, Mo n soldat, etc.)
(La famille du solda
ha ute me nt moral. « Le
dans un esprit
st pas innocent.
terme de “marraine” n’e
laire religieux, il
Appartenant au vocabu
t devant Dieu de
évoque l’engagemen
en ts si ceu x-ci viennent
suppléer les par
l’historien.
à disparaître », souligne
femmes à travers
De nombreuses jeunes
t » des soldats, en-
la France « adoptèren
col is. Le succès fut tel-
voyant lettres et
nombreux autres
lement fulgurant que de
ions non occu-
soldats, originaires de rég
Photo © BDIC

lam ère nt aussi des


pées par l’ennemi, réc
marraines.
hommes jeu-
Selon M. Le Naour, « ces
res ont eu envie e s’étrangle, dé-
nes, libres et célibatai jeu ne s La presse conservatric
me s
d’avoir un réconfor t de fem étisme » tandis que
des cho ses qu ’on ne nonçant « du proxén tions
et célibataires. Il y a r se pose des ques
à ses par ent s pou r ne pas cas- l’état-majo té et rép on d à des
disait pas cernant la sécuri
leu r mo ral . On ne pouvait pas leur con r si de s esp ion ne s ne
ser
tem ent dép rim é, je annonces pour voi ion s
dire: “Je suis complè « On voit des esp
cet te gue rre est vra im ent s’y cachent pas. ion ne s “qu i
n’en peux plus, surtout des esp
, ma is on pou vai t tou t dire à sa partout et ho mm es” » , dit
horrible” t faire parler les
rchait ensuite saven st trouvé
marraine qui souvent che . » M. Le Naour. Aucun espion n’e
sol dat
à relever le moral de “so n” rdit les marraines suis-
des rev ue s dites mais l’armée inte nt
Rapidement, tou tef ois , sure que le Parleme
» s’e n mê len t et c’e st l’explo- ses, une me ler de pe ur d’u ne
« légères l’armée à annu
marraines. Dans oblige
sion de la popularité des cri se dip lomatique.
l’hebdomadaire La Vie
parisienne appa- ute : « Les épouses de
s
es de pet ite s ann on ces M. Le Naour ajo tou t les ma r-
raissent des pag Poilus n’apprécient pas
du
comme celle-ci: ne s. Cit on s le cas d’u ne lycéenne qui
vou s le vou lie z… vou s m’écririez à rai ave c un petit mot, car
« Si
e ou blo nd e, envoya un colis
moi, jolie marraine . Br un ient des Poilus. Cette
tin- les classes adopta
BO

du mo nd e dis bien
dam e a envoyé un petit mot
DS

qu’importe ma is
t Aramis, jeune fille
UN

. Et mo i, le lieu ten an
guée, aim
eS
Solv
to ©
Pho

TIM n° 201 - Février 2009 51


TIM201_52-53_entrainement.QXD 22/01/09 10:30 Page 52

Entraînement

Spécial exercices

Une préparation
intensive
COMMON EFFORT
à Mourmelon,
GERMERSHEIM à
Haffen ou encore
POSÉÏDON à Mailly:
toutes les opportunités
sont saisies pour
renforcer la préparation
opérationnelle.

1 COMMON EFFORT 08 :
un exercice multinational
Point d’orgue d’une longue préparation, COM-
MON EFFORT 08 est le plus grand exercice
sous mandat de l’Union européenne, organisé
par le Corps européen de Strasbourg, sur le
camp militaire de Mourmelon-le-Grand. Du 12
au 28 novembre dernier, plus de 2 000 militai-
res issus de 20 nations différentes, comman-
dés par le général de corps d’armée espagnol Pedro Pitarch, ont participé à cet
exercice, se déroulant fictivement en Andalousie. Quelques mois après l’adop-
tion de la résolution du Parlement européen de placer le quartier général du
Corps européen « en tant que force permanente à disposition de l’Union Euro-
péenne », les différentes unités ont contribué à l’entraînement de l’état-major,
à la planification et au contrôle de gestion de crise. L’exercice englobait l’ensem-
ble des missions des armées : combat, rétablissement et maintien de la paix,
missions humanitaires. COMMON EFFORT 08 est un exemple concret d’une coo-
pération multinationale au service de la Défense européenne. Ainsi l’Allemagne,
la Belgique, l’Espagne, la France, le Luxembourg (nations cadres), l’Autriche, la
Grèce, la Pologne, la Turquie (nations contributrices), les États-Unis, l’Italie, la
Roumanie, la Bulgarie, la Canada, la République tchèque, la Slovaquie, les Pays-
Bas, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse ont participé à la réussite de cet
entraînement interalliés.
Auteur : LTN Séverine BOLLIER
Photo : DR

52 TIM n°201 - Février 2009


TIM201_52-53_entrainement.QXD 22/01/09 10:11 Page 53

Exercice GERMERSHEIM :
une préparation à l’ANTARES

2 Du 17 au 27 novembre 2008, le 1er Régiment du génie de Illkirch s’est


entraîné lors d’un exercice régimentaire à Hatten, appelé exercice
GERMERSHEIM. Cette manœuvre a eu pour but d’évaluer la ca-
pacité des unités du régiment à remplir les missions principales qui leur ont
été fixées dans la directive de préparation opérationnelle de la Brigade du
génie. Il s’agissait donc de tester et d’entraîner un poste de combat régimen-
taire dans le cadre de l’entraînement courant. GERMERSHEIM a regroupé
une section Proterre, une section Souvim (système d’ouverture d’itinéraire miné),
accompagnée d’un véhicule lourd de déminage, ainsi qu’une section de contre-
minage. Les missions à dominante génie ont consisté à construire un pont Bai-
ley et à franchir des coupures humides par pont flottant mobile, ce qui a permis
l’entraînement des pilotes, chefs de portières et commandants d’unité. Les mis-
sions communes à l’armée de Terre étaient la surveillance et la réalisation d’un
point de contrôle. Des EOD (éléments opérationnels de déminage) ont égale-
ment pu répéter les gestes qu’ils auraient à effectuer sur le terrain lors d’un cas
concret de déminage. GERMERSHEIM était une préparation préliminaire au pro-
chain rendez-vous important : au mois de mars, le 1er Régiment du génie parti-
cipera à un exercice ANTARES au Valdahon.
LTN Aurélie CARRIERE
Photo : CNPI 3

Les mois de novembre et décembre

1 sont consacrés à des exercices de grande


envergure sur l’ensemble de la France. »

2 Terriens et
Marins en
action au sein
du PC CATF.
3 POSÉÏDON 2008
pour la certification amphibie
Dans le cadre de la préparation à la certifica-
tion des états-majors amphibies français à la
NRF 14, le centre d’entraînement de Mailly a
accueilli du 3 au 11 décembre 2008 l’exercice
CAX1 POSÉÏDON. Réunissant au total près de
500 militaires de l’armée de Terre et de la Ma-
rine nationale, ce rendez-vous a permis de tes-
ter la synchronisation des moyens et des modes
d’action des deux armées, à travers une opé-
ration amphibie avec évacuation de ressortis-

3 sants. L’exercice POSÉÏDON 2008 avait pour


objectif l’entraînement et l’évaluation des pos-
tes de commandement d’un CATF (Command
Amphibious Task Force) joué par la COMFR-
MARFOR et l’EMF1, et d’un CLF (Command
Land Force) joué par la 6e BLB. L’ensemble des
PC régimentaires de la 6e BLB participait à cet
exercice. L’occasion de mettre en œuvre des modes tactiques nécessitant
une parfaite continuité du commandement, coordination, gestion de l’infor-
mation et maîtrise des procédures de planification.
Cet exercice a favorisé la mise en œuvre en parallèle de deux systèmes in-
terarmées qui devront être plus interopérables à l’avenir : SCIPIO (armée de
Terre) et ORQUE (Marine). Il reste une ultime étape à la certification, qui sera
1
Computer Assisted Exercice.
cette fois contrôlée par des représentants OTAN2 qui jugeront de la capacité
2
Représentants du JCL de la France à armer un CATF/CLF pour la NRF 14. Ce rendez-vous aura lieu
(Joint Command Lisbonne). en octobre 2009 lors de l’exercice LOYAL MIDAS, où les mêmes acteurs pren-
3
Live exercise. dront part à un LIVEX3 en Méditerranée et dans le sud-est de la France.

CNE Wilfried LEROUX/OCI de la 6e BLB et LTN Aouatef ZIMRANI/OCI de l’EMF 1


Photo : CAV du CEPC de Mailly

TIM n°201 - Février 2009 53


TIM201_54-55_aria.QXD 22/01/09 10:14 Page 54

Mieux connaître

L’ARIA

Au service
des mutés
Chaque été, les plans de mutation génèrent des bouleversements majeurs
dans la vie des militaires. Pour les aider à faire face à tous les aléas des
déménagements, en complément des dispositifs du ministère de la Défense,
l’Association de réflexion, d’information et d’accueil des familles
de militaires en activité (ARIA) propose ses services dans des domaines
tels que le logement, la scolarité ou encore l’emploi.

54 TIM n°201 - Février 2009


TIM201_54-55_aria.QXD 22/01/09 10:15 Page 55

L
LISTE DES ZONES
es premières mutations vien- Nouvelle Calédonie 01 NORD OUEST
Angers
nent d’être officialisées et déjà, Paris
les premières inquiétudes peu- Rennes
vent surgir. Comment trouver Nord Est Saint-Maixent
Nord Ouest
un logement ? Comment faire Saumur
Tours
en sorte que le conjoint trouve un emploi Martinique
dans la nouvelle région ? Pour répondre 02 NORD EST
à toutes ces questions, l’Association de Lille
réflexion, d’information et d’accueil des Sud Est Metz
familles de militaires en activité (ARIA) Strasbourg

renseigne et oriente les militaires dans Sud Ouest


03 SUD OUEST
leurs démarches. Au début des années Guyane Tarbes
quatre-vingt-dix, Jeanne Aumonier, dont
le mari commandait l’École d’application 04 SUD EST
Carpiagne
de l’infanterie, a lancé un colloque sur le
Toulon
thème : « Mobilité : risque ou chance ? »
Les épouses de militaires alors présen-
L’ARIA œuvre dans 05 DOM-TOM
tes constatent qu’une structure doit être l’aide au logement, Martinique
créée pour pallier le manque d’informa- Nouvelle Calédonie

tions. En 1992, l’association voit le jour,


mais aussi la scolarité des
afin de faciliter la mobilité des familles. enfants, les procédures répondre aux besoins en matière de garde
Seize ans plus tard, l’ARIA regroupe une d’adoption, et plus d’enfants en horaires atypiques et de pro-
quinzaine d’antennes en métropole et ou- poser un emploi à des conjoints de res-
tre-mer, animées par 80 bénévoles, tou- récemment la recherche sortissants de la Défense. Sur les 75
tes conjointes de militaires en activité. d’assistantes maternelles. » enfants gardés, 64 sont des enfants de
« Nous avons des bénévoles dont les ma- militaires, 11 sont des enfants de civils
ris appartiennent à toutes les armées », pour repérer les logements disponibles. de la Défense. Le Pool AMAT regroupe 45
précise la présidente de l’ARIA, Marie- « Nous servons d’intermédiaire entre les assistantes maternelles ; 33 d’entre el-
Claude Réquillard. « Armée de Terre, familles et les propriétaires », précise les sont des conjointes de militaires.
gendarmerie, Marine, armée de l’Air, Béatrice Cambournac, vice-présidente de « Beaucoup de militaires nous deman-
cette mixité est importante car les pro- l’ARIA. « Nous accueillons souvent des dent si nous allons créer cette structure
blèmes et les soucis sont les mêmes par- gens découragés dont les demandes de dans leur région », constate avec plaisir
tout. » logement auprès du BILRIF1 n’ont pas Marie-Claude Réquillard. « Plusieurs
Aujourd’hui, l’association qui compte plu- abouti. Il y a quelques années, nous avons projets sont en cours d’étude. Les nou-
sieurs centaines d’adhérents, recherche aidé une famille avec cinq enfants qui re- velles bases de Défense vont concentrer
de nouveaux bénévoles. L’ARIA souhaite venait de Chine. Nous nous sommes mo- beaucoup de personnels qui vont être in-
ouvrir des antennes pour se positionner bilisées pour trouver un appartement de téressés par ce pool, d’autant que les
là où la demande va se faire sentir, en la bonne taille. Nous trouvons toujours coûts de garde sont amoindris par rap-
conséquence des restructurations. « Tout une solution ! » Mais l’ARIA apporte aussi port au civil. »
n’est pas encore figé sur le sujet, expli- son soutien dans le domaine de la sco- L’ARIA a aussi obtenu des résultats dans
que la présidente, mais nous voulons ai- larisation des enfants et dans la recher- le domaine de la scolarité et de l’adop-

s
der les familles à mieux préparer leur che d’emploi menée par les conjoints. tion: l’association s’est impliquée au nom
départ et leur arrivée. Nous allons ouvrir Parallèlement à ces services, l’ARIA est des familles pour que les dossiers de de-
une antenne à Haguenau, grâce à une bé- une force de proposition et d’action au ni- mande d’adoption ne soient plus limités
névole basée à Colmar. » veau ministériel : depuis 1992, plusieurs au département du lieu de résidence, ce
enquêtes nationales ont été menées pour qui rendait la procédure incompatible
Un réseau efficace mieux connaître les préoccupations des avec la mobilité professionnelle. En me-
L’ARIA a pour vocation première d’accueil- familles de militaires afin de les aider nant son combat sur plusieurs fronts,
lir et d’aider les familles. Lieu d’écoute, et relayer leurs soucis aux acteurs du l’ARIA œuvre pour que la mobilité soit vé-
l’association est ouverte à toutes les fa- monde de la Défense. En fonction des ré- cue comme une chance pour les mili-
milles de militaires en activité. Elle faci- sultats, l’ARIA peut soumettre au plus taires. Marie-Claude Réquillard est très
lite les démarches dans différents haut niveau du ministère des propositions heureuse du travail accompli : « Les fa-
domaines, notamment le logement: l’ARIA visant à améliorer la vie quotidienne des milles que nous avons aidées reviennent
a des partenariats avec des agences im- familles de militaires. nous remercier : “L’ARIA, on y vient, on
mobilières qui permettent de diminuer s’en souvient, on y revient.” Cela nous
les frais liés à la location ou l’achat d’un Une assistance maternelle correspond bien ! »
bien. Une bourse aux logements, propo- En 2004, l’ARIA a créé à Strasbourg le LTN Aurélie CARRIERE
sant plus de 350 logements, a également Pool AMAT®, un pool d’assistantes ma- Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI.
été mise en place : les bénévoles dépo- ternelles chargées de la garde d’enfants 1
Bureau interarmées du logement en région
sent des affichettes chez les commer- de 0 à 6 ans, à la demande du gouverneur
Ile-de-France.
çants et actionnent le bouche-à-oreille militaire de Strasbourg. L’objectif est de

TIM n°201 - Février 2009 55


TIM201_56-57_casque.QXD 22/01/09 10:32 Page 56

Vie des unités

2
Une vaste gamme de
tests balistiques.

Recherche et développem
ent
pour améliorer l’ergonomi
e.
1

u t e
que

a
La fabrication d’un cas

Protect i o n h - des relations ave


c les ministères de la

I
e Ad ria n et de la Pre
ssus du casqu se et de l’Intérieur.
Quel est le point , les casques Défen
mière Guerre mondiale
t répandus
de combat en acier se son illeurs au monde
commun entre le FBI ,
1
s du mo nde. Le Un des me n est emblémati-
à toutes les armée de La chaîne de fabricatio
all iag e
les SWAT de modèle frança is act uel en oir-faire polyvalent et
2

app aru au déb ut des an- que de ce sav nal. L’entreprise


type kevlar est pourtant presque artisa
Los Angeles, les nées 90.
cœ ur de fabrique aussi bie n le cas que des pom-
L’usine Gallet est impla
nté e au celui des pilotes de l’aé-
sapeurs-pompiers de l’Ain depuis 1860. De pu is 198 9, la firm e piers de Paris que
l’aviation légère de l’armé
e
pui s peu , elle ronavale ou de à la
Paris et l’armée de équipe l’armé e de Ter re. De
casques adap- de
Terre. Les ouvrières ass em ble nt
(un alliage
produit notamment les in des feuilles d’aramide
Terre ? Leur casque ! tés au système d’armes
Fél in et ceu
tée
x dé- ma
en tissé à base de
kevlar) qui sont ensuite
le. Ra che ner la
de fou pressées pour leur don
Aujourd’hui, le casque diés au contrôle
2002 par le gro up e am éri cai n MS A, l’en- moulées et
du casque. Le pol iss age , la pein-
t, exporte forme
de l’armée de Terre, treprise, de ven ue MS A Ga
ire
lle
ver s les US A ture et les tests de séc uri té s’e nch
pro
aîn
duc
ent
-
désormais son savoir-fa ensuite tout le long de la
ligne de
fruit d’années de où elle fournit au ssi bie n le FB I qu e les
es de tion. « Nous
avons un cahier des cha rge s
s An ge les . Le s cas qu de séc uri té » , an-
recherches et SWAT de Lo
les forces spé- trè
s lourd en matière
Gallet équipent également , chargée de
et du non ce Clarisse Grandpierre
d’expérimentations, ciales de nombreux pay
s eur opé
e
ens
le cas qu e communication.
« Cela est lié bien sûr au
c
Maghreb. « Cela veu t dir e qu c que nous passons ave
est un modèle du fra nç ais es est rec onnu marché publi lem en t par ce qu e
des troupes on, mais éga
de s me ille urs au monde en l’instituti tte nt d’o ffri r le me il-
genre. Reportage comme un
protection balistique et par
e-éclats », ex- ces
tests nous per me
leu r produit. »
chez son fabriquant. n, responsa ble
plique Jean-Marie Julie

DU CASQUE AU GPB PARACLETEB) de l’armée de Terre est également fourni


alles (GP tan.
Le nouveau gilet pare-b exemplaires en Afghanis
qu i vie nt d’en expédier 1 950 n
par MSA Gallet IV off re un e pro tec tio
es balistiques de type
Ce gilet équipé de plaqu bil ité et le confort. Avec le systèm
e
tou t en am éli ora nt la mo
effica ce tout ou partie de
Molle, il peut recevoir
d’accrochage standard ha rge urs , sac oches et pochettes,
re (portes-c
l’équipement modulai ment et facilement
aussi être largué rapide
porte-couteau). Il peut nt sur cette poignée, on
à un e po ign ée sit ué e sur le côté. En tira
grâce un blessé.
plus léger ou soigner
l’abandonne pour être
56 TIM n° 201 - Février 2009
TIM201_56-57_casque.QXD 22/01/09 10:33 Page 57

Sortie du moule pour le


casque.
5 Test de chutes de masses

Les couturières
tombantes.

travaillent
à la main.

Fixation de la garniture

i e
intérieure.

l o g
6
n o
4
tec h
Céline Barre, qui effectu
3

e les essais balis-


dats. » Le travail se fait4
laboration avec la DG A
ici
qui
en
jou
étr
e
oite
le rôl
col
e
-
de
qu’aux soldats. » Et ce
breuses sollicitations de
malgré les nom-
particuliers prêts
le prix fort. « En étant fou
r-
gnum, explique mé e de parfois à payer -
tiques, du 9 mm au Ma lien entre les ind ust rie ls et l’ar
nisseurs des forces de
séc uri té, de l’In
par les retours qu’elle un
qu’elle est touchée Terre. r et de la Dé fen se, on a au ssi
cas qu es : « Nous, on prise nous per- térieu girait pas
« La polyvalence de l’entre
a eus à propos des
ne alors quand de tec h- con trat moral avec eux : il ne s’a
ne voit le casque qu’en usi met aussi de fair e des tra nsf ert s
notre matér iel ch ez ceux
me s nous disent e Julien. de retrouver
les soldats ou les gendar nologies » , ajo ute Jea n-M ari
», résume Jea n-M ari e Julien.
qu’il leur a sauvé la vie , on est assez
la vis ièr e anti-ra yur es du casque d’en face uis peu , eng lobe le gi-
aussi reçu la vi- « Ainsi Un contrat qui, dep
fières. » Les ouvrières ont let pare-balles qui protèg
e les sol s dé-
dat
(cf. encadré).
qu’en usine alors ployés en Afghanistan
Nous, on ne voit le casque
ndarmes nous disent LTN Thomas DIJOL
quand les soldats ou les ge res. » Céline Barre Photos : ADJ Gilles GE
SQUIERE
est assez fiè
qu’il leur a sauvé la vie, on ert di- nsf
ien de l’ordre est un tra
tir en Afghanis- maint t comme stigation.
site de ce soldat prêt à par que de pom pie r, tou Federal bureau of inve
1

lait les ren con tre r, voir l’usine, rect du cas de la jug ulaire. » 2
Groupe d’in tervent ion du type GIGN.
tan et qui vou iaux ignifugés
Le s fem me s qu i tra vaillent sur les matér s d’avoi r été choisis
3
20 personnes.
r l’armement.
discuter. sommes fier Délégation générale pou
d’ailleurs leur « Nous
4

cha îne s com pre nn ent Ter re car ce n’e st pas un


ces
uer un tel pro dui t: par l’armée de vendu
responsabilité à fab riq : le casque n’e st
que ce n’e st pas un objet produit ordinaire
« Nous savons
r protéger des
anodin, qu’il est aussi là pou UE FACE AUX ÉCLATS ET AUX BALLES
hommes qui se batten t. » HAUTE PROTECTION BALISTIQ réviation
• Matière : Aramide (ab
ma tic po lya mide »,
Transferts de technologie pour « aro
de toujours an- syn thé tiq ue com prenant
Le bureau d’étude essaye
3
fibre
corriger les er- du kevlar).
ticiper, comprendre et T (Personnal
reurs. « La recher che et développement • Coque de forme PASG
s l’entreprise. tem for gro un d troops)
joue un rôle essentiel dan armor sys
and de
Dès 1992, nous avons
transformé l’ar- inspiré du casque allem
mo nd iale.
rière du casque pour que
les soldats puis- la Seconde Guerre
és. Au jou rd’hui, nous • Surface grainé e.
sent tirer couch gulaire trois
faisons l’effort sur l’e
rgonomie et le •Intérieur ajustable. Ju
ntonnière
confort du casque, notam
ment au travers points réglable avec me
de nu que.
du programme Félin » , explique Jean- coquée et coussins
, être intégré kg à 1,6 kg en
Marie Julien. « Po ur Fé lin • Poids : de 1,52
global avec les fonction de la tai lle .
dans un environnement
ement nous aide
autres parties de l’équip 10 000 casques
les besoins des sol- produits tous les ans.
à mieux comprendre

TIM n° 201 - Février 2009 57


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Portrait

Du jaune d’œuf, de l’ail, des champignons et de la mine de plomb,


voici les ingrédients qu’utilise l’adjudant-chef Régis Picot, circulateur
de métier, pour s’adonner à sa passion de la peinture et du dessin.
Officier du matériel au magasin du corps du 601e Régiment de
circulation routière (601e RCR) d’Arras le jour, la nuit il peint et
dessine avec frénésie. Rencontre avec un artiste autodidacte.

L’adjudant-chef Régis Picot

Il trace sa route

Q
u’est-ce qu’elle m’a res matinales, la nature se réveille tout
fait rire cette ga- en douceur. La rosée, les odeurs de
mine », se rappelle l’herbe fraîche, les animaux, tout est pour
l’adjudant-chef Régis moi source d’inspiration. »
Picot, en souvenir L’inspiration, justement, quand l’a-t-il eue
d’une petite fille dont il a dessiné pour la première fois ? « C’était en 1985.
le portrait pendant une opéra- J’étais de garde à l’état-major du 2e Ré-
tion extérieure au Kosovo en giment de commandement et de soutien
2001. « Elle me parlait, elle me (2e RCS), division Leclerc, et je m’ennuyais
faisait rigoler et moi je l’ai des- un peu », évoque-t-il devant ses cama-
sinée pendant toute une nuit », rades, qui s’amassent petit à petit dans la
continue-t-il en esquissant un salle café du magasin du corps. « Et puis,
grand sourire, comme s’il y subitement, je ne sais pas comment
était encore. Cela peut paraître l’expliquer, il y avait une feuille de papier
surprenant, mais les tableaux qui traînait, et je me suis mis à dessiner
parlent à l’adjudant-chef un nu. »
Picot. « J’ai une relation Pour ses camarades du 601, la passion de
particulière avec eux, je les l’adjudant-chef fait partie intégrante de
écoute, je leur parle, il y la vie du régiment… et des ses circula-
a un véritable échange. teurs ! « C’est impossible de dormir dans
La nuit est propice à la même chambre que lui », plaisante le
cela: je m’enferme dans brigadier-chef Caron. « Il se lève la nuit,
mon atelier, je mets un il dessine et comme le tableau est mouillé,
peu de musique, surtout il le sèche au sèche-cheveux. » « Il fonc-
du violon, et je travaille tionne au coup de cœur », ajoute le briga-
jusqu’à 4 heures du matin, dier-chef Druon, photographe au 601. « Il
et après je cours. » La course regarde les photos, puis repère une posi-
à pied, partie intégrante du trip- tion (une attitude d’un circulateur), et ça
tyque “sport, travail, peinture” qui va lui donner l’inspiration. En plus, ses
sous-tend sa vie, est primordiale réalisations pour le régiment, il les fait
pour l’adjudant-chef. « A ces heu- sur sa propre solde. Je me souviens que

58 TIM n° 201 - Février 2009


TIM201_58-59_portrait.QXD 22/01/09 10:31 Page 59

1. L’adjudant-chef Picot occupe les fonctions


d’officier du matériel au magasin du corps
depuis un an. Une lourde tâche notamment
en vue de la dissolution du régiment.
2. Le contact avec la matière est primordial pour
l’artiste. Certaines couleurs ont été modifiées
pour assurer l’équilibre chromatique des étapes.
3. Évolution est l’œuvre qui sera présentée au
59e Salon national de peinture et de sculpture
2 des Armées. Un travail effectué à la mine
de plomb pendant plusieurs nuits!

J’admire le métier
de circulateur: ce
sont des hommes de l’ombre.
En les peignant, je veux 3
leur rendre hommage. »
l’année dernière, il a offert une lithogra- fère car on touche la matière. Ce contact «Je fais régulièrement des revues de pots »,
phie encadrée (550) à tous les hommes est plein de douceur », explique-t-il en po- explique-t-il en ouvrant le couvercle de l’un
qui étaient au Liban. » sant amoureusement ses mains sur les d’entre eux pour le sentir. « Le jaune d’œuf
personnages. « Je voulais commencer par donne de l’onctuosité à la matière et la
Du chemin de croix à la route les œuvres les moins abîmées et puis je gousse d’ail une sorte de vernis. »
Pendant de nombreuses années, il peint me suis dit qu’il fallait respecter l’ordre Au milieu de la pièce lumineuse, dissimu-
des nus, la nature. Et puis en 1999, c’est du chemin de croix. » Le travail est minu- lée sous un drap, trône l’œuvre qu’il pré-
le déclic. L’adjudant-chef arrive au 601e tieux : il s’agit de « greffer » du plâtre à sente au 59e Salon national de peinture et
RCR et commence à s’intéresser au sujet l’aide d’un petit pinceau. « Je n’ai jamais de sculpture des Armées, le 4 décembre.
militaire. « J’admire le métier de circula- appris de techniques particulières. Tout « Ce tableau s’appelle Toujours tout
teur: ce sont des hommes de l’ombre. En ce que je fais, je l’ai développé moi-même, droit », dit–il en soulevant doucement le
les peignant, je veux leur rendre hom- grâce à l’expérience », explique-t-il en tissu qui drape l’œuvre. « Il décrit le tra-
mage », souligne-t-il. Parallèlement, il évoluant doucement à travers les étapes vail du circulateur dans sa fonction
découvre, dans la chapelle Saint-Louis, qui jonchent le sol, dans un léger nuage basique de soldat. » Silence. L’artiste ad-
située en plein cœur de la citadelle de Vau- de fine poussière blanche. « Ensuite, il faut mire l’œuvre. « Mon rêve, c’est de deve-
ban, qui abrite le régiment, un chemin de organiser la peinture, mais cela je le fais nir peintre aux armées. Mais j’ai d’autres
croix du début du XXe siècle dans un état dans mon autre atelier, à la maison. » préoccupations : je voudrais terminer la
déplorable, laissé à l’abandon faute de Sur le trajet qui le sépare de son domicile, rénovation du chemin de croix même
moyens. « J’ai proposé de le refaire sur il confie: « Ma femme est une sainte: elle après la dissolution du régiment et sur-
mon budget perso et mon temps libre. supporte mes absences. » Arrivé chez lui, tout rendre un dernier hommage aux cir-
Avec l’autorisation des Architectes et des son épouse confirme : « C’est vrai que je culateurs. Ce tableau, je l’ai déjà dans la
bâtiments de France de la région, j’ai com- ne le vois pas beaucoup. La peinture, c’est tête. » Il se retourne vers une toile imagi-
mencé le travail en 2004 », explique-t-il une véritable passion. Parfois, il me de- naire. « Ici, je vois un petit mur de briques,
en prenant le chemin de l’atelier. Il faut mande mon avis. Je lui dis où ça pèche: il avec des branches devant, puis là… »
gravir quelques marches avant de parve- n’aime pas toujours ça mais bon, je suis La porte de l’atelier se referme. Place à
nir dans la petite pièce mansardée où re- son regard extérieur ! », continue-t-elle l’imagination !
posent toutes les stations du chemin de en se dirigeant vers le garage qui abrite
croix ainsi que des statues des saints. l’atelier de son mari. Des dizaines de pots CNE Nathalie DURAND
« La réfection, c’est la partie que je pré- de peinture s’alignent le long des murs. Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI

TIM n° 201 - Février 2009 59


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1989-90
TIM a 20 ans

Les débuts

Joyeux
anniversaire !
Cette année, Terre Information Magazine (TIM) fête son 20e anniversaire.
Témoin privilégié des événements qui ont construit l’armée de Terre, le magazine
a souhaité pour l’occasion faire une rétrospective des 20 dernières années.
Ce mois-ci, retour sur les années 1989-1990 avec le témoignage du premier
directeur de la rédaction, l’engagement des soldats de l’armée de Terre au Liban,
les nouvelles tenues, la guerre du Golfe, l’opération EPERVIER au Tchad…

EN FRANCE ET

✛ 4 JUIN : 1989
DANS LE MONDE EN 1989 :

A Pékin, massacre des étudiants


chinois place Tian’anmen ;
Terre Magazine voit le jour
en janvier 1989, deux ans
après la disparition de Terre
Air Mer (TAM). Tiré à 72 000
exemplaires, le magazine
Historique des
publications
de la Défense :
Créé en 1962, Terre
Air Mer a succédé à
✛ 9 NOVEMBRE : avait au début pour ambition Bled 5.5 qui était le
Ouverture du mur de Berlin ; de fédérer l’ensemble de magazine des troupes
✛ 2 DÉCEMBRE : l’armée de Terre autour de en Algérie. TAM
Sommet de Malte (Gorbatchev- l’aspect valorisant de ses disparait en 1986
Bush). La Guerre Froide est missions et de ses activités. et Terre Magazine
terminée ; Il vient en complément de voit le jour en 1988,
✛ 22 DÉCEMBRE : Terre Info, tiré à part, qui a sous l’impulsion du
Renversement de Nicolae pour objectif de donner des informations plus techni- CEMAT de l’époque,
Ceaucescu en Roumanie. ques sur les statuts et les évolutions en ressources le général Forray.
humaines. Terre Magazine est déjà organisé en rubri-
ques : express, reportages, sport, histoire-géographie,
ainsi qu’un dossier, des pages évasion, vie sociale,
milishop et cinélivres.
TEMOIGNAGE
GÉNÉRAL (2S) RAEVEL,
premier directeur de la rédaction du magazine, actuellement directeur de la communication de l’AGPM.
« En 1986, le ministère de la Défense a décidé de suppri- Le magazine s’est enrichi au fur et à mesure des nu-
mer le magazine TAM, qui complétait ADA et dont j’avais méros et il correspondait à une véritable attente.
la charge. En 1988, lorsque j’ai été affecté au SIRPA Terre, Il faut s’imaginer qu’en 1989, les textes étaient
le général d’armée Forray, alors CEMAT, a voulu créer son encore tapés à la machine à écrire et la mise
propre magazine pour l’armée de Terre. A sa création, l’équipe en page faite à la main. Nous n’étions pas
du magazine était constituée de deux officiers. Un chemin de encore dans l’ère de l’informatique, et en-
fer a été établi, la mise en page confiée à un prestataire ex- core moins de l’Internet. Aujourd’hui, je
térieur. L’équipe a été renforcée d’un responsable photo et pense que Terre Information Magazine
reportages, et d’appelés, souvent diplômés en journalisme. est véritablement ancré comme le ma-
Le 1er numéro, nommé Qualiter – nous étions dans la période gazine des soldats professionnels de l’ar-
de qualité totale – a été vite remplacé par Terre Magazine, mée de Terre. Je suis fier aujourd’hui
pour mieux coller à la cible du magazine en 1989 : les jeu- d’être à l’origine de TIM car j’ai l’impres-
nes officiers et sous-officiers. Nous étions à l’époque dans sion d’avoir laissé, avec lui, une trace dura-
les sous-sols de l’EMAT. L’équipe enthousiaste se déplaçait ble dans l’armée de Terre. »
sur le terrain avec, déjà, une formule rédactionnelle.

60 TIM n°201 - Février 2009


TIM201_60-61_20ans.QXD 22/01/09 10:34 Page 61

90 « L’armée de Terre
change de couleur.
Après une longue ré-
flexion des services
d’études, des enquê-
tes, des essais, tout le
monde s’est mis d’ac-
cord. La nouvelle tenue
sera “modulaire”, sim-
plifiée, plus économi-
que, et ce dès 1991. »
« Eric Mortensen, suc-
cesseur de Pierre Bal-
La FINUL reçoit le prix Nobel de la Paix
« Nobel 88 : nos soldats à l’hon-
neur. Le brigadier-chef Stéphane
Mathieu a 21 ans. Appelé au 93e
Régiment d’artillerie de monta-
gne, il sert depuis bientôt deux
mois comme volontaire dans le
détachement français de la Force
intérimaire des Nations unies au
Liban (FINUL). Il ne masque pas
son émotion en ce samedi 10 dé-
cembre. Dans quelques minutes,
main depuis 1982, Dé le prix Nobel de la Paix va être officiellement décerné aux forces
d’or de la haute cou- de maintien de la paix de l’ONU, les fameux casques bleus. »
ture pour la collection hiver 1983-84, a
conçu la tenue des femmes, Patrick Au-
bert celle des militaires du rang. Ils sor-
tent leurs cartons à dessin et reviennent
pour Terre Magazine sur l’élaboration Chute du mur de Berlin : EPERVIER
de leurs croquis. […] « Coup de chaud sur la paix Tchad :
E. M. : Nous avons posé beaucoup de froide. Le mur de Berlin « Quand
questions sur ce qui était permis, ce qui s’est ouvert : de folles se- EPERVIER
ne l’était pas, jusqu’où nous pouvions maines ont suivi. La foule déploie ses
aller. […] en délire s’est embrassée. ailes.
P.A : L’armée de Terre a fait appel à une Mais si les relations avec 29 mars 1990. A nouveau, la
maison comme Balmain, qui est un « ceux d’en face » se ré- guerre fait rage aux confins
bastion du grand classicisme et de l’élé- chauffent, les missions de- tchado-soudanais. On se bat aux
gance, justement parce qu’elle ne vou- meurent. » postes de Guéréda, dernière
lait pas d’une révolution débridée. » localité avant la plateforme
aérienne d’Abéché protégée par
Arrivée du char une centaine d’hommes du
Repères Leclerc : 3e RIMa. Commence alors une
« Nouveau char, nou- opération de renforcement des
• MINISTRE DE LA DÉFENSE : veau chef. L’AMX Le- effectifs d’EPERVIER. »

1990
Jean-Pierre Chevènement. clerc arrive ! Son pro-
• CEMA : Général d’armée totype a été présenté à
Maurice Schmitt (novembre la presse le 22 mai der-
1987 – 23 avril 1991). nier. Pour la première
• CEMAT : Général d’armée fois, en tout cas, un ma-
Forray. tériel est développé
en parallèle avec son EN FRANCE ET DANS
concept d’instruction. LE MONDE EN 1990 :
Un éclairage sur la future école ✛ 11 FÉVRIER :
du Leclerc. » libération de Nelson
Mandela ;
Une nouvelle Opération DAGUET : ✛ 30 MAI-3 JUIN :
TDF pour l’armée « Mise en place terminée. à Camp David, Bush et
de Terre Quelque part au sud de la Gorbatchev s’entendent
frontière irakienne, au cœur sur les grandes lignes
d’un désert immensément d’un désarmement futur ;
plat et poussiéreux : c’est là ✛ 2 AOÛT :
que vit depuis le début du début de la guerre du
mois d’octobre la majeure Koweït (1990-1991).
partie des 4 000 hommes du Les troupes israéliennes
dispositif terrestre de l’opé- de Saddam Hussein
ration DAGUET. Activités envahissent le Koweït ;
opérationnelles et adapta- ✛ PRIX NOBEL DE LA PAIX :
tion au milieu remplissent Mikhaïl Gorbatchev.
bien les journées. »

Rubrique réalisée par le CNE Audrey LAISNÉ

TIM n°201 - Février 2009 61


TIM201_62-63_GMHM.QXD 22/01/09 11:08 Page 62

Sport

Le GMHM en Antarctique
Depuis plus de 30 ans, le Groupement militaire de
Des grimpeurs
de l’extrême haute montagne (GMHM) poursuit sa double mission
de promotion d’un alpinisme de haut niveau au sein
de l’armée de Terre et de maîtrise des conditions
physiques et climatiques extrêmes. En novembre et
décembre 2008, cette unité d’élite affrontait le milieu
polaire Antarctique pour la cinquième étape de son
expédition 7 continents, 7 alpinismes.

-28 °C le soir, - 8 °C le matin au


soleil, presque la Côte
d’Azur », est-il écrit sur le carnet de bord
Cette activité permet de gravir des faces
rocheuses très raides, grâce notamment
à l’utilisation de « beaucoup de matériel
de l’équipe du GMHM déployée en technique et qui fait souvent peur », expli-
Antarctique en ce début novembre 2008. que le chasseur Sébastien Ratel, grimpeur.
Après avoir installé leur camp de base et « Car la bidouille fait partie de ce type d’es-
affronté des températures largement calade: il faut se creuser la tête pour avan-
négatives (- 35 °C…), les hommes du com- cer. » Son camarade, le sous-lieutenant
mandant Thomas Faucheur savent encore Didier Jourdain, renchérit: « C’est une acti-
faire preuve d’humour. « Vivre dans des vité hyper cérébrale, avec aussi des lon-
conditions polaires extrêmes pour actua- gueurs éprouvantes: cet aspect-là est très
liser nos connaissances et être capable de intéressant dans l’escalade artificielle. »
durer dans ce milieu, c’était la mission », Le commandant Faucheur insiste sur la
explique le commandant. « Nous avons répétition des apprentissages : « La pré-
ajouté l’escalade en milieu froid parce que paration est une phase importante : il ne
c’est une occasion d’augmenter notre faut rien oublier. C’est aussi une remise
expertise et de rayonner en découvrant en question. Cette fois, nous nous som-
des sommets vierges. » mes préparés au milieu polaire au Groën-
En 2005, ils étaient au Mali et en Patago- land et au Spitzberg notamment pour
nie, en 2006 en Nouvelle-Zélande, en 2007 pouvoir être à l’aise, y vivre sereinement. »
au Groënland. L’objectif global de ce tour Dans une interview donnée depuis l’An-
du monde : démontrer la polyvalence du tarctique, le sous-lieutenant Jourdain, éga-
GMHM. Alors, à chaque étape de ce péri- lement en charge des transmissions et
ple qui devrait durer 5 ans, ils réappren- du multimédia pour l’expédition, ajoute
nent et mettent en œuvre une pratique qu’une des problématiques propre à ce
particulière de l’alpinisme: l’escalade mixte type d’escalade est la gestion de l’eau. En
dans les Andes, le ski en Nouvelle-Zélande effet, quand l’équipe passe plusieurs jours
et cette fois l’escalade dite « artificielle »
(cf. encadré « L’escalade artificielle »).
L’escalade artificielle :
l’« artif »
Cette technique permet de gravir des
faces rocheuses raides et compactes
en utilisant un matériel divers (micro
pitons, plombs, crochets…). Parfois
longue et fastidieuse, cette escalade
était passée de mode au profit de
l’escalade libre plus élégante. Elle
retrouve aujourd’hui ses lettres de
noblesse car elle permet d’affronter
de grands murs appelés big walls.
Ouvrir un itinéraire en « artif »
nécessite de transporter énormé-
ment de matériel pour vivre en paroi
pendant plusieurs jours et de répon-
Toute l’équipe au dre à tous les problèmes du rocher.
sommet l’Holstind

62 TIM n° 201 - Février 2009


TIM201_62-63_GMHM.QXD 23/01/09 10:57 Page 63

à grimper, elle vit, dort, mange sur la paroi


et doit assurer son propre approvisionne-
La bidouille fait partie de
ment en eau potable. « Comme la paroi ce type d’escalade : il faut
est très raide et qu’on y trouve pas de neige se creuser la tête pour avancer. »
à faire fondre, nous avons dû tirer des sacs Chasseur Sébastien Ratel
de 80 kg de neige depuis le bas: ça nous
a pris presque deux jours avec le reste du Dormir dans le vide
matériel (portaledges1, nourriture, gaz). » Pour dormir, c’est aussi l’adaptation qui
Soulignons également que, sur cette expé- prévaut: « Nous installons un portaledge
dition, l’équipe était totalement autonome dans le vide et les deux autres sont sus-
en énergie solaire pour recharger tous ses pendus au-dessus d’une petite terrasse.
moyens de communication (ordinateur La nuit, le soleil tourne et commence à
portable, téléphone satellite, radios, appa- chauffer dès 4 heures du matin. Au réveil,
reils photo, caméras), y compris dans la la toile de tente n’est donc pas trop recou-
paroi. Le GMHM travaille aujourd’hui à verte de givre », peut-on lire sur le jour-
améliorer cette capacité. nal de bord de l’expédition. Le froid, enfin
(surtout), est l’autre facteur clé de cette
ascension: « On ne peut escalader qu’en-
Interview du commandant tre 9 heures et 17 heures Dès que le soleil
Thomas Faucheur, disparaît, le froid devient insupportable »,
commandant le GMHM explique le chasseur Jourdain.
Quelques jours après votre retour Une autre mission du GMHM est de
d’une expédition qui aura duré rechercher et expérimenter en milieu
7 semaines, que ressentez-vous ? extrême, grâce à la constitution d’un
Du soulagement ! Nous sommes vivier de spécialistes pour des missions
tous rentrés, les objectifs ont été à caractère exceptionnel. Aujourd’hui, le
atteints, nous avons même fait GMHM oriente ses interventions sur la
quelques sommets en bonus. façon d’appréhender collectivement les
Quelles leçons tirez-vous de cette milieux à risques. Il a ainsi pu conseiller
expédition en Antarctique? les troupes de la 27e BIM dans la prépa-
La préparation, par son niveau ration de leur mission en Afghanistan.
d’exigence, est déterminante et Finalement, après 5 jours d’ascension, les
impérative. Les aspects humains grimpeurs ont atteint le sommet de l’Hols-
aussi : travailler à 6, dans une région tind, l’objectif de l’expédition. Equiper et
rude et isolée impose à chacun de ouvrir la voie sur cette paroi granitique
savoir s’effacer pour permettre abrupte de 650 m, « avec un rocher vrai-
la réussite du groupe. ment mauvais en surface », aura été une
Un temps fort ? L’arrivée au sommet épreuve, même pour ces spécialistes !
de l’Holstind est un moment spécial, « Nous sommes bien contents d’en avoir
l’aboutissement d’une préparation terminé », peut-on lire sur le journal de
commencée en 2004 et une bonne bord publié sur Internet, « et émus de bap-
surprise parce qu’on ne pensait pas tiser la voie pilier de Choudens-Renard,
forcement l’atteindre ce jour-là. en hommage à nos camarades décédés
Votre prochaine étape ? Courant en mission en 2003. »
2009, nous serons en Himalaya ou Comme toujours, l’accès au sommet reste
en Alaska, toujours dans le cadre un moment exceptionnel. Une heure et
de 7 continents, 7 alpinismes. Cette demie à admirer un tour d’horizon superbe
fois, nos objectifs de tests seront sur la région de la Reine Maude peut paraî-
l’altitude et la neige. tre dérisoire après tant d’heures passées
à grimper et à suivre les fissures de la
paroi, mais c’est aussi pour cela que le
plaisir de grimper est parfois inexpli-
cable.

Lieutenant Thomas DIJOL


Photos: GMHM

1
Structures tubulaires avec toile
de tente, permettant de
s’accrocher partout.

TIM n° 201 - Février 2009 63


TIM201_64_Brèves sport.QXD 22/01/09 10:38 Page 64

Sport Brèves sport

Championnat de France de cross Le chasseur Worley


Après un début de saison sur les chapeaux
de roue et un entraînement sans faille, le décroche l’or
caporal Brahim Gueraibia s’est imposé
lors du championnat de France de cross
court mercredi 3 décembre 2008. Il avait
terminé deuxième du cross RTSO derrière
son « grand frère » Abdel Lahlali qui a ter-
miné 8e de l’épreuve en raison d’une bles-
sure au genou. L’équipe composée du
CCH Lebrun et du SCH Bourin se classe
6e et se qualifie pour le championnat inter-
armées. Le 48e Régiment de transmis-

Photo : agence Zoom


sions est fier de ses athlètes qui donnent
beaucoup de leur temps pour obtenir ces
brillants résultats.

Grange s’illustre Le 29 novembre 2008, le chasseur


Tessa Worley, de l’École militaire de
à Zagreb haute montagne (EMHM), a remporté
Le 6 janvier, le 1re classe Jean-Baptiste pour la première fois de sa carrière
Grange, de l’EMHM, a remporté à Zagreb, le slalom géant de la coupe du monde
en Croatie, la 6e victoire de sa carrière de ski à Aspen, aux États-Unis (Colo-
lors du premier slalom de la coupe du rado).
monde de ski, prenant ainsi la tête du
classement général de la compétition.
Championnat de France
cynophile
Le caporal-chef David Dumaire, du Régi-
ment de marche du Tchad, et son chien
Sammy, berger malinois de 7 ans, ont
France-Irlande : remporté le championnat de France de
chien militaire qui s’est déroulé à Suip-
1-1 pes, au 132e Bataillon cynophile de l’ar-
L’équipe de France de football militaire mée de Terre, du 20 au 24 octobre 2008.
masculine, emmenée par le SCH Raz- Cette épreuve de pistage opérationnel
zouki du 1er RAMa de Laon, a rencon- regroupait les 10 meilleures équipes
tré, le 25 novembre 2008, son homo- cynophiles de France sur une piste de
logue irlandais, à Galway. Finalement, 2 km, sur laquelle les concurrents
pour la première fois en 18 rencontres, devaient remonter la piste d’individus
les deux formations se sont séparées plusieurs heures après leur passage,
sur un match nul de très bonne facture, afin d’acquérir des renseignements sur
satisfaisant pour les entraîneurs fran- la direction prise par ces derniers.
çais.

Grand Raid de la Réunion


% Ski
Une trentaine de coureurs du 2e RPIMa se
de fond – Coupe du monde sont engagés, le 24 octobre 2008 à minuit,
Davos (Suisse) – Du 13 au 14 décembre 2008 sur les sentiers caillouteux et abrupts de
L’équipe de France (le sergent-chef Vincent Vittoz, le sergent La Réunion pour un raid de 150 kilomè-
Emmanuel Jonnier, J.-M. Gaillard et Maurice Manificat) est montée tres, agrémenté de 9000 mètres de déni-
sur la 3e marche du podium velé, de difficultés techniques et d’une

% Ski
situation climatique des plus humides.
Alpin – Coupe du monde Si certains partaient avec une bonne
La Molina (Espagne) – Du 13 au 14 décembre 2008 expérience, et d’autres avec leur simple
Géant Dames : courage, tous semblaient très motivés et
Place Grade Nom Unité bien préparés par la section course en
8 CHASSEUR T. WORLEY EMHM montagne. Le CCH Thibault (34 heures), le
15 CAPORAL M. BERTRAND EMHM CNE Polet (40 heures) et le CNE Foudriat
26 CAPORAL-CHEF I. JACQUEMOD EMHM (46 heures) se sont particulièrement

%
illustrés lors de cette course hors du
Compétition militaire commun.

64 TIM n° 201 - Février 2009


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BD

TIM n° 201 - Février 2009 67

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