TFE Lebas

des Sciences Applique
es
Faculte
de Lie
`ge
Universite
Travail de fin d
etudes :
diagnostic des c
ables souterrains par
d
etection de d
echarges partielles
Promoteur
Prof. J.-L. Lilien
Jury
Prof. Ph. Vanderbemden

Prof. B. Vanderheyden
Prof. J.-J. Embrechts
F. Brandt
Travail de fin detudes presente par

Pierre Lebas
en vue de lobtention du grade
dingenieur civil electro-mecanicien
(mecatronique-productique)
Annee academique 20072008
R
esum
e
Ce travail de fin detudes (TFE) sinscrit dans le cadre du projet Vecadis , debute
fin 2007 et dont lobjectif est de determiner le stade de vieillissement des cables electriques
en y mesurant lactivite des decharges partielles (DP). A terme, le projet Vecadis desire
realiser son propre système de mesure de decharges partielles qui devra en outre etre capable
de localiser les endroits de degradation du cable.
Lorsquun c
able de distribution de lenergie electrique est en service, son isolation vieillit
et se degrade ineluctablement. La plupart des imperfections de lisolant dun cable se manifestent dailleurs par des petites decharges, communement appelees decharges partielles. Il est
dès lors tout naturel de considerer ces decharges pour identifier tout signe precurseur de la
defaillance dun c
able. Celles-ci se manifestent par des pulsations (de courant et de tension)
Haute Frequence qui se propagent le long du cable en question. En detectant ces pulses au
niveau des extremites du c
able, on peut esperer se faire une idee de la qualite de son isolation
et par consequent de son stade de vieillissement.
Dans un premier temps, ce travail de fin detudes dresse une synthèse rapide de la litterature actuelle traitant du phenomène de DP. En particulier, il convient de bien comprendre le
mecanisme de formation de ces decharges en precisant leurs origines et consequences. Lorsque
les pulsations de DP se propagent le long dun cable, elles se deforment et saffaiblissent. La
propagation de ces decharges fait donc lobjet de simulations Matlab, exposant les concepts
dattenuation et de dispersion de signaux.
Ce memoire se penche ensuite sur lart de detecter et de caracteriser des decharges partielles. Dans le cadre des mesures realisees à lUniversite de Liège, la detection des DP est
realisee au moyen dun système de mesure à couplage capacitif. Par ailleurs, la caracterisation
des decharges partielles fait appel aux diagrammes qN (phase amplitude nombre) de
decharges.
Nous presentons finalement le resultat des mesures realisees sur un morceau de cable, isole
au polyethylène reticule, disponible à lUniversite de Liège. Lobjectif premier des essais est
de mettre en exergue les differences qui peuvent etre decelees entre le diagramme qN de DP
dun c
able sain et celui dun c
able defectueux. Le defaut disolation du cable defecteux est
cree artificiellement en y enfoncant un simple clou.
Ce sujet de travail de fin detudes marque mes tout premiers pas dans le domaine de lelectricite appliquee et restera une experience inoubliable. Tant les rencontres que les recherches
effectuees ont renforce mon interet pour cette branche.
Monsieur le Professeur J.-L. Lilien ma propose de travailler sur ce projet dactualite. Il
ma accompagne au cours de mes demarches et a supervise mes progrès tout au long de ce
travail. Je le remercie pour la confiance quil ma toujours temoignee, pour le temps passe a
`
me guider, pour sa patience et pour tous ses conseils judicieux et encourageants. Je le remercie
egalement de mavoir convie aux differentes reunions organisees pour ce projet.
Je remercie Monsieur le Professeur Ph. Vanderbemden qui ma accueilli sans hesitation
au sein de son laboratoire. Son aide precieuse a grandement contribue au bon avancement
de ce travail. A maintes reprises, jai eu loccasion de mesurer sa rapidite desprit et sa
très grande efficacite. Je me dois egalement de remercier Monsieur Vanderbemden pour ses
grandes qualites de pedagogue et son dynamisme.
Je remercie ensuite tout particulièrement Dimitri Malec, pour ses conseils, son attention
et sa disponibilite tout au long de ce travail. Son aide maura ete benefique a
` tous les niveaux.
Je tiens a
` vivement remercier Monsieur F. Brandt, initiateur de ce projet. Son experience
dans le domaine de lelectrotechnique na degal que sa gentillesse et son ouverture desprit.
Je suis reconnaissant a
` Monsieur le Professeur B. Vanderheyden qui a pris la peine de repondre a
` mes nombreuses questions et dont les reponses très pertinentes mont permis dameliorer ce memoire. Je ne peux non plus oublier Monsieur le Professeur J.-J. Embrechts qui a
accepte de faire partie de mon jury.
Table des mati`

eres
1 Introduction
1.1 Enonce de la problematique du TFE . .
1.1.1 Diagnostic des c
ables souterrains
1.1.2 Mesure de decharges partielles .
1.2 Projet Vecadis et objectifs du TFE . . .
1.3 Structure de lexpose . . . . . . . . . . .
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Les d
echarges partielles : g
en
eralit
es.
1
1
2
2
3
4
2 Revue de la litt
erature
2.1 Excitation dune decharge partielle . . . . . . . . . . . . . . .
2.1.1 Origines dune decharge partielle . . . . . . . . . . . .
2.1.2 Phenomène de decharge partielle . . . . . . . . . . . .
2.1.3 Consequences des decharges partielles . . . . . . . . .
2.1.4 Caracteristiques des decharges partielles . . . . . . . .
2.2 Propagation dune decharge partielle . . . . . . . . . . . . . .
2.2.1 Propagation dans un cable monophase . . . . . . . . .
2.2.2 Determination des paramètres dun cable monophase .
2.2.3 Propagation dans un cable triphase . . . . . . . . . . .
2.2.4 Modelisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.3 Detection dune decharge partielle . . . . . . . . . . . . . . .
2.3.1 Methodes standardisees pour le diagnostic des cables .
2.3.2 Types de capteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.4 Localisation dune decharge partielle . . . . . . . . . . . . . .
2.4.1 Forme des pulses de decharges (pulse-shape detection)
2.4.2 Reflectometrie temporelle (time domain reflectometry)
2.4.3 Mesure des DP aux deux extremites du cable . . . . .
2.4.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.5 Traitement de signal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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8
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26
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31
32
33
34
35
3 Caract
erisation des d
echarges partielles
3.1 Analyse de diagrammes de decharges partielles . . . . . .
3.1.1 Phase et polarite des decharges partielles . . . . .
3.1.2 Amplitude des decharges partielles . . . . . . . . .
3.1.3 Nombre de decharges . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.1.4 Symetrie du diagramme de decharges partielles . .
3.2 Quelques exemples de diagramme . . . . . . . . . . . . . .
3.3 Reconnaissance automatique de diagrammes de decharges
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ii
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3.3.1
3.3.2
3.3.3
3.3.4
3.3.5
3.3.6
3.3.7
II
Analyse statistique . . . . . . . . . . . . . . . .
Reseaux de neurones . . . . . . . . . . . . . . .
Logique floue . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Transformation en ondelettes . . . . . . . . . .
Analyse fractale . . . . . . . . . . . . . . . . .
Classification des decharges en fonction de leur
quence W . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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duree T et de
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leur fre. . . . .
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48
48
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. 49
Exp
erimentations et r
esultats
50
4 D
etection des d
echarges partielles
4.1 Description du materiel : partie hardware . . . . . . .
4.1.1 Unite dacquisition . . . . . . . . . . . . . . . .
4.1.2 Accessoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.1.3 Système de couplage . . . . . . . . . . . . . . .
4.1.4 Calibrateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.2 Description du materiel : partie software . . . . . . . .
4.3 Montage du système de mesure de decharges partielles
4.4 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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51
52
55
56
57
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61
5 Analyse des r
esultats
5.1 Diagrammes de decharges du transformateur seul . . . .
5.2 Connexion entre le transformateur et le cable XLPE . .
5.2.1 Dispositif 1 : boule de petanque . . . . . . . . . .
5.2.2 Dispositif 2 : plateau au bord arrondi . . . . . .
5.2.3 Dispositif 3 : sphère en cuivre 1 . . . . . . . . . .
5.2.4 Dispositif 4 : sphère en cuivre 2 . . . . . . . . . .
5.2.5 Dispositif 5 : sphère en laiton . . . . . . . . . . .
5.2.6 Dispositif 6 : sphère en inox . . . . . . . . . . . .
5.2.7 Influence de la hauteur du sol : effet de proximite
5.2.8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.3 Diagnostic dun echantillon de cable . . . . . . . . . . .
5.3.1 Dispositif experimental & connexions . . . . . . .
5.3.2 Diagrammes de decharges dun cable sain . . . .
5.3.3 Diagrammes de decharges dun cable defectueux
5.3.4 Diagrammes de decharges dun cable detruit . .
5.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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71
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86
90
6 Conclusions
6.1 Première partie du TFE : recherches bibliographiques . . . . . . . . . . . . . .
6.2 Deuxième partie du TFE : mesure de decharges partielles sur cable de distribution
6.3 Perspectives du travail de fin detudes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
91
91
92
93
A C
ables souterrains
96
A.1 C
ables disponibles `
a lUlg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
iii
B Etude du champ
electrique cr
e
e par le dispositif de d
etection de DP
98
B.1 Etude du champ electrique cree par le dispositif de detection de DP . . . . . . 98
B.2 Influence dun defaut sur le champ electrique à linterieur dun cable . . . . . . 104
iv
Table des figures

1.1
1.2
Constitution dun c
able souterrain isole au polyethylène reticule. . . . . . . . .
Deux facons de mesurer une decharge partielle [Vee05]. . . . . . . . . . . . . . .
1
3
2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
2.6
2.7
2.8
2.9
2.10
2.11
2.12
2.13
2.14
2.15
2.16
2.17
2.18
2.19
2.20
2.21
2.22
2.23
2.24
2.25
2.26
Imperfections dans un c
able monophase [Osw00]. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mecanisme de decharge partielle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Evolution des champs electriques au cours du temps. . . . . . . . . . . . . . . .
Evolution de la repartition de charges [Lim]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Une decharge partielle a entrane une arborescence electrique [Ort05]. . . . . .
Desctruction dun materiau isolant [Ort05]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Signaux modelisant les decharges partielles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Evolution de la charge apparente avec la taille dune cavite. . . . . . . . . . . .
Structure dun c
able monophase. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Element dz dune ligne de transmission. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Constante de propagation () = () + j() dun cable PILC . . . . . . . .
Vitesse de propagation dun pulse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Impedance caracteristique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Attenuation dun signal en fonction de sa frequence et de la distance parcourue.
Deformation dun pulse en fonction de la distance parcourue zi . . . . . . . . . .
Influence de la permittivite relative r sur lattenuation () des signaux de DP.
Contribution de R() et G() à lattenuation () des signaux de DP. . . . . .
Capteur capacitif permettant la detection de decharges partielles [Leb05]. . . .
Capteurs inductifs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Montage dun capteur inductif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Autres capteurs [Zha06]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Activite des decharges partielles le long dun cable de 3km [vdW05]. . . . . . .
Deformation dun pulse de decharge partielle avec la distance parcourue [vdW05].
Principe de la reflectometrie temporelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mesure de DP aux deux extremites dun cable . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Principe du filtre adaptatif [Zha06]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7
9
10
10
11
12
13
14
15
16
20
21
21
22
23
24
25
28
28
29
29
31
32
32
33
36
3.1
3.2
3.3
3.4
3.5
3.6
Exemple de pattern qN de decharges partielles. . . . . . . . . . . . . . . . .

Representations qN de decharges partielles [GS02]. . . . . . . . . . . . . . .
Polarite des decharges partielles et circuit de detection. . . . . . . . . . . . .
Evolution des champs electriques au cours du temps. . . . . . . . . . . . . . .
Diagramme de decharges partielles pour une cavite. . . . . . . . . . . . . . . .
Diagramme qN dun c
able XLPE (12kV) sur lequel on a preleve un morceau
de lecran semi-conducteur entre lecran de terre et lisolant [dNRO+ 02]. . . .
Influence de la disponibilite delectrons germes sur les patterns de decharges
[GS07]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Diagramme de plusieurs cavites importantes [GS07]. . . . . . . . . . . . . . .
37
38
39
40
41
3.7
3.8
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. 42
. 43
. 44
3.9
3.10
3.11
3.12
3.13
Terminaison dun c
able [GS07]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Delaminage de la couche semi-conductrice dun cable [GS07]. . . . . . . . . .
Classes des decharges partielles [Phu97]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pattern de decharges apparaissant dans lair entre une pointe et un plan. . .
Principe de la classification des decharges partielles en fonction de leur duree
et de leur frequence [dNRO+ 02]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
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4.1
4.2
4.3
4.4
4.5
4.6
4.7
4.8
4.9
4.10
4.11
Système dacquisition ICMsystem. . . . . . . . . . . . .

Declenchement du convertisseur suivi du temps mort. .
Système dacquisition ICMsystem. . . . . . . . . . . . .
Preamplificateur RPA1 Power Diagnostix. . . . . . .
Preamplificateur HST1 Power Diagnostix. . . . . . .
Capacite de couplage CC25B/V Power Diagnostix. .
Quelques calibrateurs Power Diagnostix. . . . . . . .
Interface du software ICMsystem, Power Diagnostix.
Principe de la detection de decharges partielles. . . . . .
Circuit de detection des decharges partielles [Pow00]. . .
Circuit realise pour la detection de decharges partielles.
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52
53
54
55
56
56
57
58
59
60
62
5.1
5.2
5.3
Patterns de decharges partielles du transformateur . . . . . . . . . . . . . . . .

Patterns de decharges partielles du transformateur . . . . . . . . . . . . . . . .
Amelioration : remplacer les cables bananes de connexion (2) par des cables
isoles au teflon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Patterns de decharges partielles du transformateur avec cables au teflon . . . .
Connexions au niveau du transformateur et au niveau de la capacite de couplage
CC25B. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Anneau anti-corona `
a disposer autour des connexions HT. . . . . . . . . . . . .
Connexion HT transformateur cable & connexion HT transformateur capacite de couplage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Sphère conductrice disposee autour de la jonction Jtc en vue dy proscrire
lapparition de decharges parasites. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Diagramme de decharges obtenu à U = 3kV en utilisant une boule de petanque
a lextremite du c
`
able en teflon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Diagramme de decharges obtenu à U = 3kV en utilisant un plateau prevu pour
la HT `
a lextremite du c
able en teflon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Diagramme de decharges obtenu à U = 7kV en utilisant une sphère en cuivre
a lextremite du c
`
able en teflon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Diagramme de decharges obtenu à U = 8kV en utilisant une sphère en cuivre
a lextremite du c
`
able en teflon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Diagramme de decharges obtenu à U = 5kV en utilisant une sphère en laiton
a lextremite du c
`
able en teflon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Diagramme de decharges obtenu à U = 8kV en utilisant une sphère en inox a`
lextremite du c
able en teflon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Influence du sol sur les patterns de decharges partielles. . . . . . . . . . . . . .
Sphère en cuivre disposee autour de la jonction Jtc en vue dy proscrire lapparition de decharges parasites. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Diagramme de decharges obtenu à U = 6kV pour un echantillon de cable XLPE.
Dispositif utilise en vue de reduire les decharges parasites au niveau de la
jonction Jtc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Diagramme de decharges obtenu à U = 7kV pour un echantillon de cable XLPE.
64
65
5.4
5.5
5.6
5.7
5.8
5.9
5.10
5.11
5.12
5.13
5.14
5.15
5.16
5.17
5.18
5.19
vi
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. 49
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68
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69
70
70
71
71
72
73
74
75
75
5.20 Diagramme de decharges obtenu à U = 8kV pour le test du cable avec sphère
en aluminium. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.21 Isolation de lecran de terre à proximite de la connexion Haute Tension Jtc . . .
5.22 Equipotentielles au voisinage des extremites dun cable electrique. . . . . . . .
5.23 Dispositif final realise pour le diagnostic du cable XLPE. . . . . . . . . . . . . .
5.24 Patterns de decharges partielles dun cable sain. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.25 Patterns de decharges partielles dun cable sain. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.26 Defaut cree dans un c
able XLPE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.27 Patterns de decharges partielles dun cable defectueux (d=6mm). . . . . . . . .
5.28 Patterns de decharges partielles dun cable defectueux (d=7,5mm). . . . . . . .
5.29 Evolution de la charge apparente dune DP en fonction de la taille de la cavite
origine pour un c
able XLPE (15kV) [BD00]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.30 Equipotentielles au sein de lisolation dun cable defectueux (clou enfonce). . .
5.31 Distribution de lintensite du champ electrique dans un cable electrique sain
ou defectueux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.32 Patterns de decharges partielles du cable detruit. . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.33 Pattern de decharges partielles du cable detruit après avoir rempli le defaut de
teflon `
a U = 4, 6kV. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.34 Pattern de decharges partielles du cable detruit avec un second defaut à U = 6kV.
5.35 Arborescences electriques [Lim]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5.36 Patterns de decharges partielles du cable detruit (après arborescence electrique).
5.37 Visualisation de leffet de memoire (avance de phase du pattern de decharges)
dans le cas dune cavite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6.1
76
77
77
78
80
80
81
83
83
84
84
85
86
86
87
88
88
89
Comparaison des patterns de decharges dun cable sain (tension nominale =

8,7kV) et dun c
able detruit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
A.1 Constitution du c
able teste dans le cadre des mesures de DP. . . . . . . . . . . 96
A.2 Autre C
able disponible `
a lUniversite de Liège. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
A.3 Autre C
able disponible a
` lUniversite de Liège. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
B.1 Dispositif experimental realise pour le diagnostic du cable XLPE et modelisation de ce dispositif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B.2 Equipotentielles au voisinage du cable XLPE et de ses extremites. . . . . . .
B.3 Distribution du potentiel au voisinage du cable XLPE et de ses extremites. .
B.4 Distribution du champ electrique au voisinage du cable XLPE et de ses extremites. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B.5 Resultats des simulations dans le cas o`
u le poteniel est nul à linfini (CL 3). .
B.6 Distribution du potentiel au voisinage du cable XLPE et de ses extremites. .
B.7 Distribution du champ electrique au voisinage du cable XLPE et de ses extremites. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B.8 Equipotentielles au sein de lisolation dun cable sain ou de cables defectueux.
B.9 Distribution du potentiel au sein de lisolation dun cable sain ou de cables
defectueux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B.10 Distribution du champ electrique au sein de lisolation dun cable sain ou de
cables defectueux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
vii
. 99
. 101
. 101
. 101
. 102
. 103
. 104
. 107
. 109
. 111
Liste des tableaux

2.1
2.2
Facteurs affectant, au cours du temps, lisolation dun cable souterrain [Den01]. 7

Methodes standardisees pour le diagnostic des cables de distribution [GWB+ 02] 27
4.1
4.2
4.3
4.4
Materiel PowerDiagnostix : ICMsystem hardware.

Specifications de lamplificateur AMP3. . . . . . . . .
Specifications des preamplificateurs RPA1 et RPA2. .
Specifications de la capacite de couplage CC25B/V. .
viii
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51
53
55
56
Chapitre 1
Introduction
1.1
Enonc
e de la probl
ematique du TFE
Les reseaux de distribution et de transport de lenergie electrique sont constitues de lignes

aeriennes, de c
ables souterrains et de postes. Depuis 1994, la plupart des compagnies delectricite ont dailleurs pris la decision de ne plus etablir de nouvelles liaisons aeriennes en decà
de 150 kV. A terme donc, tout le reseau de distribution et progressivement celui de repartition se fera en c
ables souterrains [Lil07]. Certes, les investissements lies à linstallation de
nouveaux c
ables sont parfois prohibitifs. Mais en contrepartie, leur impact environnemental
et esthetique est bien moindre que celui des lignes aeriennes. Dans cette optique, les cables
souterrains ont pris et prendront encore une ampleur certaine.
Malheureusement, tout c
able electrique possède son talon dAchille qui nest autre que
son isolation. La figure 1.1 illustre la constitution typique dun cable monophase. Dun point
de vue purement technique, on peut distinguer deux types de cables ; ceux isoles au papier
impregne (c
able PILC ) et ceux isoles au polyethylène reticule (c
able XLPE ). Ineluctablement,
lisolant agence autour du conducteur dun cable (figure 1.1) vieillit et se degrade au cours du
temps. La destruction, partielle ou complète de cet isolant, implique un effort de maintenance
du c
able ou pire encore son remplacement.
Les c
ables doivent donc faire lobjet dun diagnostic regulier ayant pour principale mission
de verifier la qualite de leur isolation. A cet egard, la mesure de decharges partielles est une
technique qui a prouve toute son efficacite depuis de nombreuses annees.
Fig. 1.1: Constitution dun c

able souterrain isole au polyethylène reticule. Legende : (1) ame
conductrice, (2) couche semi-conductrice interne, (3) isolant au polyethylène reticule, (4) couche
semi-conductrice externe, (5) ecran conducteur, (6) protection au PVC.
Introduction
1.1.1
Diagnostic des c
ables souterrains
Une grande majorite des pannes et des coupures delectricite sont dues à des defauts des
c
ables souterrains. Les origines de ces defauts sont variees et peuvent se scinder en 5 classes
[vdW05].
1. Influences externes : dommages mecaniques, reactions chimiques, . . . sont tant dattaques
externes contre lesquelles les couches de protection du cable sont censees resister.
2. Defauts de production : on observe frequemment linclusion de cavites, dimpuretes dans
lisolant des c
ables lors de leur production.
3. Application incorrecte : e.g. sous estimation du courant maximal, de la tension, de la
resistance thermique de lenvironnement, . . .
4. Installation incorrecte : un travail bacle des ouvriers responsables de la pose du cable
nest quun exemple parmi dautres.
5. Vieillissement de lisolation.
La duree de vie dun c
able nest donc jamais illimitee. Tot ou tard se pose la question de son
remplacement ou du moins de sa maintenance. Navement, on pourrait imaginer remplacer un
c
able souterrain après un certain nombre dannees de service (par exemple T = 30 ans). Cette
solution est loin detre optimale car la duree de vie effective dun cable concorde rarement
avec T . Dès lors, on est parfois amene à remplacer du materiel trop tot si celui-ci na pas
encore atteint ses derniers retranchements. Dans dautres cas par contre, on le remplace trop
tard (lorsquune panne est dej`
a apparue).
Les exploitants actuels de reseaux se concentrent plutot sur la gestion des ressources afin
de reduire les co
uts, de retarder les investissements et doptimiser la gestion technique tout en
maintenant un haut niveau de fiabilite et de qualite [BVV01]. Cette philosophie les a menes à
definir la notion de Maintenance Basee sur la Condition (Condition Based Maintenance CBM
[WGSG02, GWB+ 02]). Ce type de maintenance sorganise en fonction de letat du materiel
et en exige par consequent un diagnostic en temps reel.
Dans le cas des c
ables de moyenne tension, la Maintenance Basee sur la Condition permet
de remplacer un c
able devenu obsolète au moment opportun, i.e. assez tot pour eviter une
panne mais pas trop t
ot ! Pour que ce soit possible, il convient de detecter toute apparition
dindices revelateurs de letat (et donc du stade de vieillissement) du cable concerne. Nous
verrons que la plupart des defauts disolation se manifestent par des decharges partielles.
Aussi comprenons-nous directement tout linteret de mesurer lactivite de ces decharges pour
evaluer la qualite de lisolant dun cable.
1.1.2
Mesure de d
echarges partielles
Lisolation des c
ables en service subit laction dun champ electrique alternatif à la frequence du reseau. Toute imperfection de cet isolant peut dès lors etre le siège de petites
decharges, appelees Decharges Partielles (DP), si le champ electrique y depasse une valeur
seuil. Par definition, une decharge partielle ne court-circuite jamais lentièrete de lisolation
dun c
able. Il sagit plut
ot dune decharge localisee au niveau dun defaut disolation, decharge qui temoigne indirectement de letat de degradation de cet isolant. Pour cette raison,
la mesure de DP a dej`
a prouve toute son efficacite dans le cadre du diagnostic des cables
souterrains.
Introduction
Les decharges partielles induisent des pulsations electriques Haute Frequence (HF) dans
les conducteurs dun c
able (ecran conducteur et ame centrale representes à la figure 1.1). Ces
pulses vont ensuite se propager vers les deux extremites du cable. Cest dailleurs à cet endroit
quil convient de les detecter, comme le preconise la figure 1.2.
A priori, on peut envisager de mesurer ces pulsations HF de deux facons fondamentalement
differentes (fig 1.2).
Mesure Off-line. Elle consiste à deconnecter le cable du reseau et à le tester off-line
(lorsquil nest pas en service). Un generateur exterieur est utilise pour mettre sous
tension le c
able `
a tester. Cette methode sera exposee, de facon plus approfondie, dans
la suite de ce travail.
Mesure On-line. Dans ce cas, le cable nest pas deconnecte du reseau. Il reste donc
en service lors de son diagnostic. Cette methode jouit de nombreux avantages vis-à-vis
de la mesure off-line tels que la possibilite de suivre en continu letat dun c
able ou
encore la possibilite de realiser ces mesures sans interrompre la puissance que ce cable
transite . En contrepartie, son application est beaucoup plus difficile car de nombreux
parasites polluent les mesures realisees.
(a) Mesure Off-line
(b) Mesure On-line
Fig. 1.2: Deux facons de mesurer une decharge partielle [Vee05].
1.2
Projet Vecadis et objectifs du TFE
Ce travail de fin detudes sinscrit dans le cadre du projet europeen Vecadis concernant la detection du vieillissement des cables electriques par mesure sous tension de lactivite
des decharges partielles. Lobjectif premier de ce projet est de realiser un système de mesure de
decharges partielles dans les c
ables electriques en vue de localiser les endroits de degradation
du c
able.
Dans ce travail, on se propose dans un premier temps detudier les fondements theoriques
du phenomène de decharges partielles. Il convient notamment de dresser une synthèse des
rares dispositifs existants pour la mesure de DP et de justifier celui utilise à lUniversite de
Liège. Cette phase dapprentissage est evidemment obligatoire si on veut avoir une chance
dinterpreter correctement des resultats de mesures de decharges partielles. Aussi, chaque
Introduction
thème aborde dans ces rappels theoriques (formation dune decharge, propagation dune decharge, detection de DP, . . . ) doit etre compris et matrise avant de commencer les experiences
prevues sur des echantillons de c
ables en laboratoire.
Dans un second temps, on mettra au point le système de mesure de decharges partielles et
etudiera les principaux facteurs affectant les signaux mesures (tension appliquee, . . . ). Cette
campagne dessais comparera finalement la reponse dun cable sain et celle dun cable abme
suite `
a une blessure dans lisolation de ce cable.
1.3
Structure de lexpos
e
Le chapitre 2 passera en revue les principaux thèmes abordes dans la litterature concernant les decharges partielles. En particulier, nous commencerons par etudier le mecanisme
de formation de decharges, en soulignant au passage les origines et consequences de ces decharges. La suite de ce chapitre sera consacree à la propagation des signaux de DP le long dun
c
able ainsi qu`
a la detection de ces signaux. Nous terminerons enfin en demontrant linteret
de localiser lorigine des decharges partielles le long dun cable. Nous dresserons donc une
synthèse rapide des techniques actuelles associees à la localisation des decharges.
Le chapitre 3 sera articule autour de la caracterisation des decharges partielles. Nous
y exposerons une technique largement utilisee en pratique pour interpreter les resultats de
mesures de DP, `
a savoir les diagrammes qN de decharges. Nous donnerons par ailleurs les
règles de base utiles pour analyser ces diagrammes et aborderons brièvement lapport actuel
de linformatique `
a cet egard.
Au chapitre 4, il sagira de decrire le système de detection de decharges partielles disponible
` lUniversite de Liège. Nous montrerons ainsi le circuit realise en laboratoire pour evaluer la
a
qualite de lisolant des c
ables testes.
Le chapitre 5 se penchera sur lanalyse des resultats issus des mesures de decharges partielles sur des echantillons de c
ables isoles au polyethylène reticule. En particulier, il sagira
de distinguer la reponse dun c
able sain de celle dun cable defectueux. Le cable defectueux
sera abme gr
ace `
a un clou enfonce dans lisolant du cable.
Au chapitre 6, le travail de fin detudes se terminera sur les perspectives davenir qui se
dessinent, `
a brève et `
a longue echeance.
Premi`
ere partie
Les d
echarges partielles :
g
en
eralit
es.
Chapitre 2
Revue de la litt
erature
Ce chapitre a pour but dillustrer succinctement les concepts importants lies au phenomène de decharge partielle. Il existe une litterature abondante etudiant ce phenomène, connu
depuis de nombreuses annees. Il convient donc den faire un tri judicieux et de constamment recentrer les sujets dinteret. Ainsi, les thèses [vdW05] et [Vee05] ont ete analysees avec
profonde attention.
Ce travail se penche sur le cas particulier des decharges partielles apparaissant dans les
c
ables souterrains utilises dans la distribution de lenergie electrique. La section 2.1 illustre le
mecanisme de DP en soulignant au passage les origines et les consequences de ces decharges.
Nous y decouvrirons notamment que les decharges partielles se manifestent par des pulses de
courant et de tension. Ces pulses derivent du phenomène davalanche electronique survenant
au niveau des imperfections de lisolant du cable concerne.
En se propageant vers les extremites du cable, les pulses de DP saffaiblissent et se deforment. Par consequent, il convient dexposer les fondements theoriques de la propagation
de signaux dans les c
ables souterrains. Tel est lobjectif de la section 2.2 : dresser une synthèse rapide des equations de la theorie des lignes. Elle decrit egalement les phenomènes de
dispersion et dattenuation de signaux.
Enfin, il reste `
a detecter les decharges partielles au niveau des terminaisons du cable. Cette
mission essentielle est bien plus compliquee quil ny parat. La section 2.3 presente succinctement les systèmes de detection de decharges partielles et met en exergue leurs avantages (et
desavantages) respectifs. Le but ultime de la detection de DP est de localiser ces decharges le
long dun c
able pour y identifier les zones à risques. Par consequent, nous abordons dans la
section 2.4 la problematique de la localisation de decharges partielles. Très souvent, la detection de DP saccompagne dun traitement de signal pousse, dont les objectifs et les principes
sont rappeles `
a la section 2.5.
2.1
2.1.1
Excitation dune d
echarge partielle
Origines dune d
echarge partielle
Lisolation dun c
able souterrain nest jamais parfaite. Non seulement, on y trouve des
defauts qui derivent directement de la production du cable mais en outre, lisolation vieillit
ineluctablement.
Lorsquun c
able est en service, son isolation est le siège de contraintes thermiques, elec-
Revue de la litterature
triques, mecaniques et enfin de contraintes liees à lenvironnement [Den01]. Au cours du temps,

ces diverses charges (Tab 2.1) engendrent des modifications irreversibles de lisolant. On parle
generalement dun vieillissement intrinsèque du cable concerne, au cours duquel lisolation se
degrade de facon homogène.
Thermique
Temperature maximale
Temperature ambiante
Gradient thermique
Cycle thermique
...
Electrique
Environnement
Tension (AC, DC)

Courant
Frequence
Impulsions
...
Gaz (air, O2 )
Humidite
Eau
Corrosion
...
M
ecanique
Flexion
Traction
Compression
Torsion
Vibrations
...
Tab. 2.1: Facteurs affectant, au cours du temps, lisolation dun c

able souterrain [Den01].
Par ailleurs, le vieillissement premature des cables peut provenir de contaminants (particules etrangères), de defauts, de protuberances ou de vides qui apparaissent dans lisolant lors
de la production, du transport ou de linstallation du cable. Initialement, ces imperfections
constituent des defauts ponctuels ou localises de lisolant. Par contre au cours du temps, elles
peuvent saggraver et se propager progressivement au sein de lisolation lorsque le cable est
en service. In fine, elles peuvent meme impliquer la destruction complète de lisolant.
La figure 2.1 illustre un ensemble dimperfections susceptibles de se manifester dans un
c
able monophase.
1. Arborescence electrique
2. Vide à linterface
3. Vide dans lisolant
4. Contaminant
5. Protuberance dans le semi-conducteur
6. Decharge à partir dun contaminant
7. Decharge à partir dun vide
8. Decharge à partir de lisolant
9. Decharge à partir du conducteur
10. Humidite
Fig. 2.1: Imperfections dans un c
able monophase [Osw00].
En particulier, remarquons que les jonctions ou joints entre cables sont souvent le siège
dun nombre important de defauts. En effet, ces joints thermoretractables sont realises in
situ et manuellement. On ne peut donc y eviter la presence de multiples imperfections. Il en
resulte notamment que lactivite des decharges partielles est souvent preponderante au niveau
de ces jonctions. Nous devrons par consequent examiner ces accessoires lors de lanalyse des
decharges partielles.
Toutes ces imperfections constituent des sites particulièrement propices aux decharges partielles. Pour le comprendre, prenons lexemple dune cavite (remplie dair) malheureusement
presente dans lisolant. Typiquement, celle-ci constitue un point faible pour deux raisons.
Dune part, la rigidite dielectrique de lair est plus faible que celle de lisolant (polyethylène reticule ou papier impregne). Or, rappelons que cette rigidite sexprime sous la
forme dun champ electrique au-delà duquel le dielectrique concerne perd ses proprietes
isolantes.
Dautre part, la permittivite dielectrique relative de lair vaut r 1. Par conservation
du deplacement electrique (air Eair = isolant Eisolant ), le champ electrique est amplifie
au niveau de la cavite lorsque le cable est sous tension.

par le ratio r,isolant
r,air
En dautres termes, les contraintes electriques sont accrues au niveau des imperfections
qui, en outre, resistent moins bien que lisolant. Par consequent, les decharges partielles apparaissent inevitablement au sein de ces defauts disolation. Cest dailleurs là tout linteret
de letude des DP puisque celles-ci revèlent la presence dimperfections dans lisolant du cable
et en reflètent donc indirectement la qualite.
2.1.2
Ph
enom`
ene de d
echarge partielle
Le terme decharge partielle est defini par la norme IEC 60270 comme une decharge electrique localisee qui ne traverse que partiellement un isolant compris entre deux electrodes
(figure 2.2). En dautres termes, elle ne court-circuite pas lentièrete de cet isolant. Pour les
raisons evoquees precedemment, les decharges partielles surviennent au niveau des imperfections du dielectrique, comme le montre la figure 2.2. Par exemple, dans le cas dune cavite,
lair qui y règne claque et perd perd ses proprietes isolantes lorsque le champ electrique y est
trop important.
Les decharges partielles [Nie95] sont donc dues à un processus dionisation, induit par
le champ electrique exterieur. Ce processus sinterprète physiquement par un phenomène
davalanche electronique. La physique qui se cache derrière ce phenomène est relativement
complexe et ne fait pas lobjet de ce memoire. Par contre, remarquons dores et dejà que
le champ electrique local doit exceder une valeur critique Ecritique pour que le phenomène
davalanche puisse senclencher.
En resume, pour que le phenomène davalanche puisse avoir lieu, il faut que les deux
conditions suivantes soient verifiees.
Un electron germe est disponible pour declencher lavalanche.
Le champ electrique local depasse un certain seuil critique.
Electrons germes
Il nest pas inutile de se rappeler lorigine des electrons germes, presents par exemple au
sein dune cavite dun isolant [Nie95, Pir01, VB91]. Nous pouvons entre autres distinguer :
Les radiations ionisantes provenant du rayonnement ambiant.
Les phenomènes de surface : les surfaces de la cavite concernee emettent des electrons.
Lintensite de cette emission [Nie95] est supposee augmenter exponentiellement avec le
champ electrique applique. De plus, elle depend dautres facteurs parmi lesquels la
nature de lisolant, la rugosite de surface de la cavite, la polarite de cette surface mais
surtout la concentration de charges laissees sur les surfaces par les decharges partielles
qui y sont precedemment apparues.
On ne peut jamais exclure une radioactivite naturelle (très faible evidemment).
Ces differents mecanismes peuvent intervenir separement ou collectivement, leur importance respective dependant de la geometrie et des conditions du defaut, du champ electrique
applique et du stade de degradation du defaut. La presence de ces electrons libres peut
dailleurs etre consideree comme un processus stochastique auquel on associe en pratique
un decalage temporel tlag (time lag). On definit cette variable stochastique comme le temps
qui secoule entre le moment auquel le champ electrique local (dans une cavite par ex.) atteint
sa valeur de claquage theorique et le moment auquel leffet davalanche se declenche reellement (cfr fig 2.3). Il est evident que plus la concentration delectrons germes augmente et plus
tlag diminue.
(a) Decharge partielle
(b) Repartition des charges
Fig. 2.2: Mecanisme de decharge partielle.
Ph
enom`
ene davalanche
Le processus davalanche debute avec des electrons germes qui sont acceleres par le champ
electrique exterieur Eext . Ces electrons entrent inevitablement en collision avec des molecules
du gaz present dans la cavite. Pour autant que lenergie des electrons soit suffisante, ceux-ci
ionisent les molecules percutees lors des collisions. De nouveaux electrons sont ainsi liberes et
peuvent prendre part, `
a leur tour, au phenomène.
Leffet davalanche entrane une repartition de charges similaire à celle illustree à la figure
2.2. A cette accumulation de charges, on peut associer un champ electrique Eint qui compense
(voire annihile) le champ exterieur Eext . Ce phenomène porte le nom de relaxation. Au passage,
rappelons que le champ electrique est amplifie au niveau des imperfections de lisolant par
un facteur f qui depend de la permittivite dielectrique de lisolant, de la forme du defaut,
etc. Lorsquune decharge survient, lamplitude du champ electrique local Etot = Eext + Eint
secroule suite au phenomène de relaxation. Notons E la chute de ce champ electrique
E = E(t ) E(t+ )
(2.1)
o`
u t+ et t representent respectivement le moment auquel debute la decharge et le moment
auquel elle se termine. Niemeyer [Nie95] a montre que lamplitude q de la decharge partielle
associee est proportionnelle `
a E.
q E
(2.2)
La figure 2.3 represente levolution du champ electrique exterieur Eext (proportionnel à la
tension appliquee) et celle du champ electrique total Etot . Notons Ecrit le champ electrique
theorique de claquage et Eres le champ electrique residuel à la suite dune decharge. Enfin,
rappelons que tlag represente le decalage temporel, variable stochastique dependant de la
disponibilite delectrons germes. Lors de la periode representee à la figure 2.3 surviennent trois
decharges partielles. A chacune des decharges est associee une chute du champ electrique Etot .
10
Fig. 2.3: Evolution des champs electriques au cours du temps.
Lorsque le champ electrique total Etot seffondre, sa valeur chute en très peu de temps (de
lordre de la ns). Cette variation transitoire importante du champ electrique induit dans les
electrodes, disposees de part et dautre de lisolant, une pulsation de courant iind (t). Daprès
[BD00], le temps de montee de ce pulse est de lordre de la ns. Quant à la frequence qui y est
associee, elle selève `
a quelques centaines de MHz, voire 1GHz. Le signal de DP (sous la forme
dune impulsion de courant et de tension) peut alors se propager vers les deux extremites du
c
able concerne.
Enfin, remarquons que la repartition des charges representee à la figure 2.2.b (faisant suite
` une decharge partielle) nest que transitoire. Dune part, ces charges peuvent diffuser vers
a
lisolant et dautre part, elles peuvent se recombiner entre elles (figure 2.4). Il sen suit que le
champ electrique Eint nest pas constant mais suit plutot une loi du type
Eint (t) = Eint (t0 ) exp
o`
u t0 est linstant marquant la fin dune decharge et une constante de temps.
Fig. 2.4: Evolution de la repartition de charges [Lim].
11
D
efinitions suppl
ementaires
Une decharge partielle apparat lorsque lintensite du champ electrique est suffisante, i.e.
lorsque la tension appliquee au c
able est superieure à un niveau critique. On definit dès lors la
tension dapparition des DP. Il sagit du niveau de tension, lorsquil augmente progressivement,
a partir duquel les premières DP sont observees.
`
De meme, on definit la tension dextinction des DP. Il sagit du niveau de tension, lorsquil diminue progressivement, en decà duquel les DP ne sont plus excitees. Certains facteurs,
comme la temperature, lhumidite et la pollution influencent les tensions dapparition et dextinction des DP.
2.1.3
Cons
equences des d
echarges partielles
Le phenomène de decharges partielles cree localement à la fois une erosion et une oxydation
de lisolant (par reactions chimiques). Une decharge partielle entrane donc un vieillissement
local qui a de grandes chances de setendre en fonction du temps. Il est meme admis à ce jour
que le phenomène de decharges partielles peut entraner la destruction du materiel après un
certain temps dusage.
Destruction de lisolation
Nul doute ne fait que la detection de lactivite des DP est dun interet capital pour prevenir
toute degradation dun isolant. La figure 2.5 illustre un site de DP, photographie grace à un
microscope [Ort05]. Une decharge partielle y a cree une arborescence electrique.
Fig. 2.5: Une decharge partielle a entrane une arborescence electrique [Ort05].
Une arborescence electrique est un reseau de fins canaux carbonises qui se propagent relativement vite dans lisolation et qui finissent par la detruire [Den01]. Autre ennemi jure des
c
ables extrudes et de leurs accessoires (joints) : larborescence deau (figure 2.6.b). En soi, une
arborescence deau nengendre pas de decharges partielles. Par contre, elle provoque localement un accroissement du champ electrique, donnant lieu avec le temps à une arborescence
electrique. Cette dernière est alors responsable des nombreuses decharges partielles associees
a ce type dimperfection.
`
Enfin, nous devons noter que les decharges partielles nengendrent pas systematiquement
la destruction de lisolation du c
able. En effet, certaines sources de DP peuvent etre actives
12
(a) Arborescence electrique
(b) Arborescence deau
Fig. 2.6: Desctruction dun materiau isolant [Ort05].
pendant des annees sans pour autant causer de dommages catastrophiques. Neanmoins, quelle
que soit la situation, le suivi de lactivite des DP nous renseignera avec interet sur letat dun
isolant.
En guise de conclusion, nous pouvons dire que les decharges partielles sont dune part un
sympt
ome (signe precurseur) de la degradation dun isolant mais sont egalement responsables
de cette degradation.
2.1.4
Caract
eristiques des d
echarges partielles
Comme nous lavons vu precedemment, une decharge partielle se manifeste sous la forme
dun pulse de courant et de tension. Il est dusage de modeliser cette pulsation sous la forme
dun signal exponentiel amorti (Damped Exponential Pulse) ou dun signal oscillatoire amorti
(Damped Oscillatory Pulse)[Zha06]. Lexpression de ces signaux, representes à la figure 2.7,
est donnee par
DEP (t) = A(expt/t1 expt/t2 )
(2.3)
DOP (t) = A sin(2fc t)(expt/t1 expt/t2 )
(2.4)
o`
u A est la valeur de pic du pulse, t1 et t2 sont deux constantes de temps à partir desquelles
on peut calculer la temps de montee, la duree du pulse et enfin fc est la frequence doscillation
de DOP . En pratique, on utilise lun ou lautre modèle en fonction du circuit de detection
de DP utilise [Zha06, MZK02]. Ainsi, on prefère un signal DEP pour un circuit de detection
RC (du premier ordre) tandis quon opte plutot pour un signal DOP pour un circuit RLC
(du second ordre).
Quil sagisse du temps de montee, de la duree, de lamplitude, de la forme, . . . des pulses
de DP, nous avons tout interet `
a en connatre un ordre de grandeur. Nous pourrons ainsi
choisir le materiel de detection des decharges partielles en consequence.
13
Temps de mont
ee et dur
ee
Selon [BD00], le temps de montee dun pulse de DP est de lordre de la ns. Quant à la
frequence qui y est associee, elle selève à quelques centaines de MHz, voire 1GHz. La duree
dun pulse peut atteindre la s.
(a) DEP (t) : signal exponentiel amorti
(b) DOP (t) : signal oscillatoire amorti
Fig. 2.7: Signaux modelisant les decharges partielles.
Amplitude
Lamplitude reelle dune decharge partielle ne peut pas etre mesuree directement. Comme
nous lavons vu par contre, une DP survenant au coeur de lisolant induit, sur les electrodes
disposees de part et dautre de cet isolant, une pulsation de courant iind (t) libre de se propager.
Lamplitude de ce courant induit depend de nombreux facteurs tels que la direction relative
de la DP par rapport aux electrodes, de la position du defaut dans lisolant [Vee05], de
limportance du defaut, etc. La norme IEC60270 preconise donc dutiliser plutot une quantite
appelee charge apparente, dont lexpression est donnee par la formule (2.5). On lexprime
souvent en pC (ou nC).
Z
Qapp = iind (t)dt
(2.5)
o`
u iind (t) est le courant mesure par lappareil de mesure.
La charge apparente se definit donc comme la charge qui, si elle etait injectee directement
entre les electrodes de lobjet teste, confererait à linstrument de mesure une valeur qui correspond `
a lintegrale du pulse de courant reellement injecte. Il est à noter quen prealable à
toute mesure de DP, un système de detection doit etre etalonne. Cette phase de calibration
consiste `
a injecter des pulses de courant dont lamplitude (la charge) est connue.
Dautre part, lamplitude dune decharge est à mettre en relation avec le defaut qui en
est lorigine. Par consequent, la charge apparente Qapp savère etre dun grand interet pour
se faire une idee du defaut de lisolation. Par exemple, la figure 2.8 montre levolution de la
charge apparente dune DP en fonction de la taille de la cavite o`
u elle survient.
14
Fig. 2.8: Evolution de la charge apparente dune DP en fonction de la taille de la cavite origine
pour un c
able XLPE (15kV) [AS01].
Forme du pulse de d
echarge
Il est coutume de mettre en relation la forme du pulse de decharge avec la nature de cette
decharge [dNRO+ 02]. Par exemple, une decharge corona serait differenciable dune decharge
partielle interne par simple analyse de leur forme de pulse de courant. De meme, le bruit
ambiant est caracterise par une forme de pulse qui lui est propre. Ce nest cependant pas la
seule information que lon peut extrapoler de la forme du pulse de DP.
Aussi etonnant quil ny paraisse, on peut mettre en evidence le stade de vieillissement
dun isolant en se basant sur la forme des pulses de decharges partielles. En effet, celle-ci
evolue [CCLM98, Mor95] durant la vie de lisolant concerne. Mentionnons au passage que
la forme de ces pulses est correlee au mecanisme de decharge sous-jacent (effet davalanche
Townsend, Streamer, . . . ).
Notons enfin que, lorsque lisolation vieillit, lamplitude des decharges evolue egalement.
Par exemple, [Mor95] montre que lamplitude des pulses de courant est de lordre de 10 mA
pour un echantillon vierge (dans une cavite donnee) tandis quil est de lordre de 10 A pour
un echantillon age (dans la meme cavite). En revanche, le taux doccurence (ou frequence
dapparition) de ces decharges augmente fortement lorsque lisolant vieillit.
Nous napprofondirons pas ce sujet car il nest pas dun grand interet dans letude des
diagnostics de c
ables. En effet, nous verrons, à la section 2.3, que lorsque les pulses de DP
se propagent le long dun c
able, ils se deforment et saffaiblissent. A tel point que lon peut
considerer en pratique que la forme dun pulse detecte par un système de mesure resulte
entièrement de la propagation de ce pulse. Dans ce contexte, la forme du pulse ne serait
plus utilisee pour identifier la source de DP (nature du defaut de lisolant) mais plutot pour
localiser la source de DP le long dun cable (cfr section 2.4.1).
Conclusion
Nous pouvons finalement faire le lien entre les quantites suivantes decrivant les DP :
Amplitude des DP Chute du champ electrique total E (quantite de charges transferees) & taille (nature) du defaut de lisolant
Taux doccurence des DP (frequence dapparition des DP) disponibilite delectrons
germes
Forme du pulse DP nature & mecanisme de la decharge (si pas de distorsion du
signal)
15
2.2
Propagation dune d
echarge partielle
Une decharge partielle se manifeste par un pulse de courant dont le temps de montee est
de lordre de la ns. Il convient de remarquer que, lorsque cette pulsation se propage dans
lecran metallique ou le conducteur central dun cable, elle saffaiblit et se deforme. Lobjectif
de la presente section est donc de dresser une synthèse du phenomène de propagation des
signaux Haute Frequence dans les cables souterrains.
On peut admettre que la frequence du signal considere est superieure MHz et que la
8
pour un cable au polyethylène reticule.

vitesse de propagation du signal1 vaut vp 310
2,3
Pour f = 10M Hz, on peut associer au signal une longueur donde valant 20m. Si la
longueur du c
able lc >> , lhypothèse dun circuit distribue est de rigueur. De plus, etant
largement superieur `
a la distance separant les conducteurs ; nous considererons le mode de
propagation electromagnetique transverse.
Dans la suite de cette section, nous presentons brièvement les equations qui regissent la
propagation dun signal dans les c
ables souterrains [vdW05]. Selon leur structure, il convient
de scinder ceux-ci en deux categories.
C
ables monophas
es : c
ables monopolaires et cables tripolaires possedant un ecran
metallique autour de chaque pole (conducteur).
C
ables triphas
es : c
ables tripolaires dont les trois poles (conducteurs) sont proteges
par un seul ecran metallique commun.
Fig. 2.9: Structure dun c

able monophase.
2.2.1
Propagation dans un c
able monophas
e
La structure coaxiale dun c

able monophase peut etre representee par un modèle classique
de transmission `
a deux conducteurs [vdW05, Mug05]. La figure 2.10 en illustre dailleurs un
element infinitesimal.
Notons Z limpedance et Y ladmittance par unite de longueur de la ligne de transmission.
Pour un element dz, on peut ecrire les equations suivantes

V (z, )
0
Z()
V (z, )
(2.6)
=
I(z, )
Y ()
0
I(z, )
z
1
Nous demontrerons dans la suite de cette section que la vitesse de propagation dune impulsion vaut
u c est la vitesse de la lumière et r la permittivite relative de lisolant. Pour un
approximativement vp cr , o`
c
able XLPE, la permittivite est plus ou moins constante jusqu`
a 100M Hz et vaut approximativement r 2, 3.
16
Fig. 2.10: Element dz dune ligne de transmission.
En decouplant et resolvant ces equations differentielles, on trouve après calculs :

V (z, ) = V + exp()z +V exp+()z
(2.7)
I(z, ) = I + exp()z +I exp+()z
(2.8)
Le signe + se refère au sens direct (dans la direction des z croissants) tandis que le signe
est associe au sens inverse ou retrograde. La constante de propagation () du cable est
donnee par
() =
Z()Y ()
(2.9)
Cette constante de propagation est un nombre complexe que lon peut exprimer sous la
forme
() = () + j()
(2.10)
La partie reelle () se traduit physiquement par une attenuation du signal. Quant à la
partie imaginaire (), on lassocie à un retard ou une dispersion des signaux. Le rapport entre
la tension et le courant (en sens direct ou inverse) definit limpedance donde (ou impedance
caracteristique) du c
able dont lexpression est donnee par
s
Z()
Zc =
(2.11)
Y ()
Plut
ot que de decrire la ligne de transmission par son impedance Z() et son admittance
Y () (par unite de longueur), on peut caracteriser entièrement le système par sa constante
de propagation () et son impedance donde Zc ().
2.2.2
D
etermination des param`
etres dun c
able monophas
e
Pour determiner limpedance caracteristique et la constante de propagation dun cable,

on se doit dans un premier temps den calculer limpedance Z() et ladmittance Y (). Tel
est lobjectif de la presente section.
Imp
edance Z() dun c
able
Les c
ables monophases ont une structure coaxiale, i.e. le conducteur de phase est enveloppe
dun isolant autour duquel est agence un ecran metallique conducteur. La resistance longitudinale de ce c
able doit tenir compte de la conductivite finie du conducteur et de leffet de
temperature. Ainsi, dans une plage de temperatures raisonnable, la resistivite du conducteur
crot lineairement avec la temperature T.
17
En outre, `
a haute frequence, on ne peut negliger leffet de peau. Lepaisseur de peau, sur
laquelle se repartit la densite de courant, est donnee par
r
2
(2.12)
() =
o`
u est la conductivite et la permeabilite du materiau considere. En toute rigueur, nous
devrions egalement considerer leffet de proximite. Finalement, on montre que la resistance
par unite de longueur du conducteur de phase et de lecran metallique peut etre approximee
par
1
1
R1ph ()
+
(2.13)
2rc c c 2rs s s
o`
u rc et rs sont respectivement le rayon du conducteur de phase et le rayon interieur de
lecran metallique, c et s les conductivites, c et s les epaisseurs de peau du conducteur et
de lecran metallique.
Linductance dun c
able monophase peut se scinder en deux parties [vdW05] : une inductance interne (formule 2.14) et une inductance externe (formule 2.15).
L1ph,i ()
0 s
0 c
+
4rc 4rs
0 rs
ln
2 rc
En definitive, limpedance totale dun cable monophase vaut
L1ph,e =
Z1ph () = R1ph () + j(L1ph,i () + L1ph,e )
(2.14)
(2.15)
(2.16)
Admittance Y () dun c
able
La capacite par unite de longueur dun cable de geometrie coaxiale sexprime par
C1ph =
2
ln rrsc
(2.17)
o`
u est la permittivite dielectrique de lisolant du cable ; rc et rs sont respectivement le rayon
du conducteur de phase et le rayon interieur de lecran metallique.
Pour les c
ables sans couches semi-conductrices, la partie reelle de ladmittance la
conductance associee au dielectrique possède deux termes.
1. La conductivite i de lisolation est idealement nulle. En pratique, elle est faible et la
conductance associee vaut
2i
G1ph,c =
(2.18)
ln rrsc
2. Les pertes dielectriques. Un champ electrique alternatif au sein de lisolation du cable
y entrane la polarisation de dipoles. Ces dipoles salignent dans la direction du champ
electrique exterieur, dissipant par la meme occasion de lenergie sous forme de chaleur.
Cet effet peut etre pris en compte par une permittivite dielectrique complexe
h
i
() = 0 r () jr ()
(2.19)
o`
u 0 est la permittivite dielectrique du vide, r () la partie reelle de la permittivite
dielectrique relative du materiau isolant et r () la partie imaginaire associee aux pertes

dielectriques.
18
En tenant compte des pertes par polarisation, les equations deviennent
C1ph () = (C1ph ) =
20 r ()
ln rrsc
(2.20)
20 r ()
G1ph,d () = (jC1ph ) =
ln rrsc
(2.21)
o`
u G1ph,d () represente la conductance associee aux pertes dielectriques.
Enfin, la thèse [vdW05] generalise ces resultats au cas des cables comportant des couches
semi-conductrices par une conductance supplementaire
G1ph,sc () = 2
420 (r ())2 dsc

sc ln 2 (rs /rc )rs
(2.22)
On trouve en sommant les differentes contributions ladmittance totale

Y1ph () = G1ph,c + G1ph,d () + G1ph,sc () + jC1ph ()
(2.23)
Autre grandeur caracteristique dun cable, le facteur de pertes (dielectriques) peut etre
evalue par lexpression suivante
i
()
(Y )
+
= r
tan =
(Y )
r () 0 r ()
(2.24)
Att
enuation ()
La constante de propagation dun cable vaut :
() =
p
Z()Y () = () + j()
(2.25)
avec Z() = R() + jL() et Y () = G() + jC(). En general, le facteur dattenuation

() peut, `
a haute frequence, etre approxime par
s
s
"
#
C()
L()
1
()
R()
(2.26)
+ G()
2
L()
C()
Le premier terme de cette equation represente les pertes dues à leffet de peau. Quand cet
effet domine, on montre que sk . Le second terme resulte de la conductance G(). Il

est `
a noter que les pertes dielectriques se manifestent par d tandis que les pertes dans
les couches semi-conductrices par sc 2 . Pour des cables isoles au papier impregne, les
pertes dielectriques sont souvent dominantes dans la plage de frequences consideree.
La thèse [vdW05] montre que lon peut, en première approximation, estimer pour des
c
ables PILC par
()
d () r
2
0
r ()
(2.27)
19
Dispersion et vitesse de phase

Les differentes composantes frequentielles dun signal qui se propage, ne se deplacent pas
necessairement `
a la meme vitesse. Ce phenomène porte le nom de dispersion. On montre que
la vitesse de phase de chaque frequence vaut
vp () =
()
(2.28)
Generalement, les basses frequences se deplacent avec des vitesses plus faibles que les hautes
frequences. De plus, puisque lattenuation pour les hautes frequences est plus importante,
les pulsations, en se propageant, perdent leurs composants HF et la vitesse de propagation
diminue lorsque la distance parcourue augmente. On montre, quen première approximation,
on peut estimer vp par
c
vp () p
r ()
(2.29)
o`
u c represente la vitesse de la lumière dans le vide.
Imp
edance donde Zc
On montre que, si R << L et G << C, limpedance donde peut etre approximee par
r
0 r
1
rs
Zc ()
(2.30)
ln
2 0 r () rc
On constate experimentalement que sur la plage de frequences 30kHz - 30 Mhz, Zc peut
etre consideree comme constante, fonction de la geometrie du cable.
Permittivit
e di
electrique relative r
Les equations 2.27, 2.29 et 2.30 mettent en evidence limportance de la permittivite relative
de lisolant `
a legard du phenomène de propagation. Pour un cable XLPE, la permittivite2
est relativement constante jusqu`
a 100MHz. Pour les cables PILC, la permittivite peut varier,
non seulement avec la frequence, mais egalement avec dautres facteurs tels que le type de
papier, la temperature, . . . . Nous devrons donc connatre, ou mieux mesurer, r et r du

c
able pour en determiner les caracteristiques.
2.2.3
Propagation dans un c
able triphas
e
Pour un c
able monophase, on a utilise un modele coaxial assez simple. Pour les cables
tripolaires avec un ecran metallique commun pour les trois conducteurs, une pulsation peut
se propager via plusieurs canaux de propagation. On doit dès lors utiliser un modèle de
transmission `
a 4 conducteurs, pour lequel il est très difficile destimer les paramètres de
propagation du c
able.
Cependant, en raison des symetries des cables triphases, la propagation de signaux se
ramène `
a la description de 2 canaux de propagation [vdW05] :
Pour le premier canal, note SP (Shield to Phases), londe voyage entre les trois conducteurs de phase et lecran metallique.
Pour le second canal, note PP (Phase to Phase), londe voyage entre deux conducteurs
de phase.
2
Typiquement, on trouve dans la litterature une permittivite relative r de 2,4 pour le polyethylène reticule.
20
Pour des raisons pratiques, les mesures realisees en laboratoire seront effectuees exclusivement sur des c
ables monophases dont la longueur nexcède pas 2 mètres. Aussi, la propagation
des decharges partielles aura une influence minime sur nos mesures.
2.2.4
Mod
elisation
On ne peut clore cette section sans donner un ordre de grandeur approximatif des paramètres de propagation dun c
able. A cette fin, nous avons modelise, à laide du logiciel
Matlab, les effets de la propagation dun pulse dans un cable monophase au papier impregne. Daprès les equations 2.27, 2.29 et 2.30, la permittivite relative r () de lisolant est un
paramètre clef quil nous faudrait mesurer. A defaut de mesures, nous poserons, en première
approximation, r = 3, 5 et r = 0, 1.
La figure 2.11 illustre levolution, en fonction de la frequence, de lattenuation et de la
dispersion . En particulier, la figure 2.11.a montre très clairement que plus f augmente, plus
crot egalement. Il en resulte notamment que les composantes à très haute frequence des
signaux de DP sont integralement eliminees lors de la propagation du pulse.
Fig. 2.11: Constante de propagation () = () + j() dun c

able PILC .
21
La figure 2.12 montre dune part que les hautes frequences se propagent plus rapidement
que les basses frequences donnant lieu à une dispersion du signal. Dautre part, cette figure
montre que la vitesse de propagation dun pulse peut etre approximee de facon concluante
8
= 1, 6 108 m/s.
par la formule 2.29. Dans notre cas, cette formule donne vp 310
3,5
Fig. 2.12: Vitesse de propagation dun pulse.
La figure 2.13 represente levolution de limpedance caracteristique Zc dun cable en fonction de la frequence. On constate que Zc reste relativement constant sur toute la plage de
frequences consideree. Pour ce qui est de sa valeur (Zc 23.1), elle depend evidemment des
caracteristiques du c
able considere. Par contre, daprès [GH02, Gro99], limpedance caracteristique dun c
able se trouve très souvent dans la plage [20,30] .
Fig. 2.13: Impedance caracteristique.
22
Fig. 2.14: Attenuation dun signal en fonction de sa frequence et de la distance parcourue z.
En outre, il est interessant de voir comment, en fonction de sa frequence, un signal sinusodal sattenue avec la distance parcourue z. On constate, à la figure 2.14, que plus la frequence
augmente et plus le signal saffaiblit rapidement. Pour une frequence f = 100MHz, lattenuation est telle que cette composante frequentielle ne se propage que sur quelques mètres. On
peut dès lors considerer la propagation dun signal elimine tout bonnement les composantes
a très haute frequence de ce signal.
`
Par ailleurs, ce graphique permet de determiner la distance limite au-delà de laquelle un
signal ne peut plus etre detecte. Par exemple, lamplitude dun signal de f = 1MHz est reduite
de moitie lorsque celui-ci a parcouru 1km. Après 3 kilomètres, lamplitude de ce signal a ete
divisee par 10.
Pour conclure, nous pouvons dire que la propagation des decharges partielles limite la
longueur du c
able qui peut etre surveille. Selon [GWB+ 02], la longueur maximale lcable dun
c
able pour lequel on peut localiser les decharges partielles, est environ egale à 4km en mode
off-line. Pour une telle longueur, la decharge minimale qui peut etre detectee varie entre 100
et 1000pC en fonction des parasites. En placant des capteurs aux deux extremites du cable,
la longueur lcable du c
able `
a surveiller peut etre doublee (lcable 8km). Enfin, notons quen
mode on-line, lcable est considerablement reduite et nexcède generalement pas quelques km
environ. Certaines firmes telles que Omicron3 , Delta4 , Kjdyna5 , . . . commercialisent dejà
des systèmes de detection on-line de DP pouvant surveiller des cables de 6km de long.
La figure 2.15 montre la facon dont se deforme une pulsation de DP lorsquelle se propage.
Elle permet donc de visualiser directement les phenomènes de dispersion et dattenuation.
3
http ://www.omicron.at/ Système de detection MDP600

http ://www.4delta.co.nz
5
http ://www.kjdyna.com OSM-Longshot On-Line Cable PD Mapping Technology from Ipec Engineering
4
23
Remarquons dores et dej`

a que la deformation dun pulse peut etre mise à profit lors de la
localisation des decharges partielles (cfr section 2.4.1). La figure 2.15 peut dailleurs etre mise
en parallèle avec la figure 2.23.
Fig. 2.15: Deformation dun pulse en fonction de la distance parcourue zi .
Influence de la permittivit
e relative de lisolant
Vu limportance que revet la permittivite relative sur lattenuation et la dispersion des
signaux de DP, nous nous devions dillustrer leffet de r et de r sur () (attenuation) et

sur la vitesse de propagation dun pulse. A cette fin, la figure 2.16 illustre la dependance de
() lorsque lon fait varier :
r en fixant r `
a 0,1 ;
r en fixant r `
a 3,5.
Les resultats que lon obtient sont en accord parfait avec lequation (2.27). Ainsi, plus
r augmente et plus lattenuation de signaux diminue. En revanche, plus r crot, et plus

() augmente significativement. Par ailleurs, nous constatons à la figure 2.16 que ()
crot lineairement avec la frequence. Cette observation nous pousse à croire que les pertes
dielectriques dominent le phenomène dattenuation. Il convient egalement de remarquer que
() ne depend pas de la geometrie du cable. A ce sujet, les equations montrent que seule
limpedance caracteristique Zc () depend des paramètres geometriques du cable considere.
En ce qui concerne la vitesse de propagation des signaux de DP, lequation (2.29) a montre
que vp () ne dependait que de r . En effet, la vitesse de propagation diminue lorsque r

augmente. De meme, lequation (2.30) etablit la relation entre limpedance caracteristique
Zc dun c
able et la permittivite relative de son isolation. Tout comme pour la vitesse de
propagation, Zc diminue lorsque r augmente.
24
a 0.1
(a) r fixe `
(b) r fixe `
a 3.5
Fig. 2.16: Influence de la permittivite relative r sur lattenuation () des signaux de DP.
25
Influence des
el
ements de la ligne de transmission sur latt
enuation des signaux
Lorsque lon regarde un element de ligne represente à la figure 2.17.a, on est en droit de se
demander quel element (R, L, G ou C) est responsable de lattenuation des signaux de DP.
Daprès lequation rappelee en (2.31), on peut distinguer une contribution liee à R() et une
liee `
a G().
s
s
"
#
C()
L()
1
R()
(2.31)
+ G()
()
2
L()
C()
La figure 2.17.b permet didentifier lelement (la resistance R() ou la conductance G())
qui domine lattenuation (). Très clairement, on constate que la conductance G() joue
un r
ole clef et preponderant dans lattenuation des signaux de decharges partielles. Vu la
linearite de () en fonction de la frequence, on peut conclure que les pertes dielectriques
sont en grande partie responsables de cette attenuation. Il est à noter que nous navons pas
pris en compte linfluence des couches semi-conductrices au cours de notre modelisation.
(a) Element dz de ligne
(b) Attenuation () dans 3 cas differents
Fig. 2.17: Contribution de R() et G() `

a lattenuation () des signaux de DP.
Nous venons de tirer de nombreuses conclusions quant à la propagation des pulsations de

DP dans les c
ables souterrains. Nous navons cependant pas encore aborde la manière dont
on peut detecter ces pulses de DP. Il est donc question à la section 2.4 declaircir ce point.
2.3
26
D
etection dune d
echarge partielle
La detection dune decharge partielle nest pas une tache aisee. Il convient tout dabord de
preciser les conditions dexperience selon lesquelles les decharges partielles sont excitees. La
section 2.3.1 se penche sur cette question en y exposant brièvement les methodes standardisees
pour le diagnostic des c
ables de distribution.
Dautre part, la detection dune decharge partielle ne peut se faire sans un capteur capable
dextraire judicieusement les signaux provenant des DP. La conception de ce capteur est loin
detre triviale. Il devra notamment etre sensible aux HF (frequences des DP) tout en restant
indifferent `
a la frequence du reseau (50Hz). La section 2.3.2 decrit succinctement les differents
capteurs susceptibles detre utilises pour la detection des decharges partielles.
2.3.1
M
ethodes standardis
ees pour le diagnostic des c
ables
A priori, on peut envisager dexciter les decharges partielles de deux facons fondamentalement differentes.
Mesure Off-line. Elle consiste à deconnecter le cable du reseau et le tester off-line
(lorsquil nest pas en service). Un generateur exterieur est utilise pour mettre le cable
sous tension et pour exciter de la sorte les decharges partielles. Le recours à un generateur exterieur permet de faire varier le niveau de tension U lors dun essai. En pratique,
on peut sequiper soit dun generateur à la frequence du reseau (50 Hz), soit dun generateur `
a très basse frequence (0,1 Hz par exemple) [GWB+ 02]. Dautres variantes, que
nous passerons sous silence, existent dailleurs [BLHS02].
Mesure On-line. Dans ce cas, le cable nest pas deconnecte du reseau. Il reste donc en
service lors de son diagnostic. Inutile de preciser que le niveau de tension et la frequence
sont imposes par le reseau (f = 50 Hz).
Si on compare ces deux methodes, on ne peut sempecher de mettre en exergue les avantages indeniables dune mesure on-line [vdW05].
Puisquil nest pas necessaire de deconnecter le cable du reseau, on peut le tester sans interrompre la puissance quil transite. Par consequent, cette mesure noccasionne aucune
perturbation sur le reseau.
Le c
able est teste dans ses conditions exactes de fonctionnement.
Pour un c
able donne, on peut suivre levolution des decharges partielles qui y règnent.
Dans cette optique, une augmentation anormale de lactivite des DP sapparente à un
signe precurseur de la fin de vie du cable concerne. En detectant cette transition, on
peut prevoir au moment opportun la maintenance (voire le remplacement) de ce cable.
Nonobstant ses avantages, la mesure on-line de DP souffre dun inconvenient majeur. Elle
est en effet toujours polluee par de nombreuses interferences electromagnetiques (ElectroMagnetic Interference), parmi lesquelles les signaux emis par les stations de radio, de TV, de
telecommunication, . . . Detecter un signal de DP parmi tant de bruit devient donc une mission
extremement delicate. Pour reconnatre une DP des interferences, loutil le plus efficace reste
le traitement de signal qui permet de supprimer, tant que faire se peut, le bruit parasite
[Vee05, Zha06].
La table 2.2 reprend les methodes standardisees pour la detection de decharges partielles
que lon peut scinder en quatre familles.
27
Voltage source
PD detection
PD information
50 Hz AC energizing
VHF PD detection at power

line frequency voltage
PD activity in the whole

circuit at U0 level
Standardized (IEC) PD detection

at sinusoidal power line
frequency voltages
PD occurence and location

in the selected cable section
at different voltage levels

at sinusoidal 0.1Hz
voltage frequency


at damped sinusoidal voltages
at 50Hz...500Hz frequencies

50 Hz on-line method
50 Hz AC energizing
50 Hz off-line method
0.1 Hz AC off-line method
VLF method
Damped AC voltages energizing
OWTS method
Tab. 2.2: Methodes standardisees pour le diagnostic des c

ables de distribution [GWB+ 02]
Dans le cadre de ce travail de fin detudes, les mesures seront exclusivement realisees en
mode off-line `
a la frequence f = 50Hz. Dans ces conditions, on saffranchit de toutes les
difficultes du traitement de signal lie à la rejection du bruit.
2.3.2
Types de capteur
A priori, tout capteur sensible aux hautes frequences pourrait etre utilise pour detecter
des decharges partielles. En particulier, on peut sans peine elaborer un capteur etablissant
soit un couplage capacitif soit un couplage inductif avec le materiel à tester. Nous abordons
de facon non exhaustive les differents types de capteur qui sont frequemment employes dans
la pratique pour la detection de DP.
Capteur capacitif
Comme lillustre la figure 2.18, une capacite Ck de couplage (capable de tenir la haute
tension) est connectee directement au terminal sous tension de lobjet teste. Sil sagit dun
c
able souterrain, la capacite sera connectee directement au conducteur de phase. Par son
1
), la capacite Ck se
impedance elevee `
a basse frequence et faible à haute frequence (Zc = jC
comporte tel un filtre ne laissant passer que les decharges partielles provenant de lappareil
a tester. En effet, Ck sapparente à un circuit ouvert à la frequence du reseau tandis que son
`
impedance est faible `
a la frequence des decharges partielles.
Lorsque le courant rapide transitoire cree par une decharge partielle secoule dans la
branche de detection, il traverse une impedance de mesure Zm . Ce faisant, il cree une brusque
variation de tension aux bornes de Zm qui peut etre detectee par un système dacquisition
adequat.
28
Ce type de capteur est frequemment utilise pour des mesures off-line. Par contre, on
ne peut resolument pas envisager son utilisation pour des mesures on-line. En effet, pour
des raisons de securite evidentes, il est preferable dassurer une isolation galvanique entre le
capteur et la tension du reseau en mode on-line. Or, dans le cas du capteur capacitif, Ck doit
etre directement raccorde `
a la haute tension et nassure par consequent aucune protection.
Notons dores et dej`
a que les mesures realisees à lUniversite de Liège le seront avec ce
type de capteur. Nous en donnerons plus de details dans le chapitre 3.
Fig. 2.18: Capteur capacitif permettant la detection de decharges partielles provenant dun echantillon [Leb05].
Capteur inductif
Parmi les capteurs inductifs, un Transformateur dIntensite Haute Frequence (TIHF) pourrait etre utilise pour detecter les decharges partielles. Son fonctionnement est très simple. Dans
un c
able souterrain, une decharge partielle se manifeste par une pulsation de courant qui se
propage dans lecran conducteur de ce cable. Or, cet ecran conducteur doit etre relie à la
terre. Lutilisation dun TIHF autour de cette connexion de terre permet de capter ces pulses
de courant HF.
(a) Bobine de Rogowski
(b) Transformateurs de courant [Zha06]
Fig. 2.19: Capteurs inductifs.
Un autre exemple bien connu de capteur inductif est la bobine de Rogowski, frequemment
utilisee en pratique [vdW05]. La bobine de Rogowski6 est un bobinage dans lair place autour
6
Source : www.euro-tests.com/medias/produits/0911022220242.pdf
29
dun conducteur (fig 2.19.a), de telle manière que le champ magnetique produit par le courant
de DP genère aux bornes de cette bobine une tension proportionnelle à la derivee du courant.
Il suffit alors dintegrer cette sortie pour retrouver le courant de DP. Par conception, la tension
de sortie ne depend pas fondamentalement du centrage de la bobine autour du conducteur.
De meme, la technologie employee pour realiser le bobinage reduit au minimum linfluence
des courants et des champs magnetiques exterieurs.
Les capteurs inductifs jouissent dun avantage indeniable vis-à-vis des capteurs capacitifs :
ils assurent une isolation galvanique. Alors que les capteurs capacitifs sont souvent utilises
pour des mesures off-line, les capteurs inductifs sont largement preferes pour des mesures
on-line. La figure 2.19 en illustre quelques exemples.
Fig. 2.20: Montage dun capteur inductif.
(a) Capteur acoustique et son amplificateur
(b) Antenne radio et son analyseur
Fig. 2.21: Autres capteurs [Zha06].
Autres capteurs
Il existe egalement des capteurs exploitant dautres caracteristiques des decharges partielles telles que leurs emissions electromagnetiques, leurs emissions sonores, . . . . Par
exemple, les emissions electromagnetiques dune decharge peuvent etre detectees à laide
dune antenne radio. Celle-ci est generalement reglee sur la plage [5 ;100] MHz [Zha06]. Autre
exemple, si la decharge apparat `
a la surface de lisolant, le flux delectrons resultant cree une
onde de pression, qui peut etre detectee par un capteur acoustique.
30
Conclusion
Dans le cadre de ce travail, nous nous limiterons à des mesures off-line sur des cables
de petite longueur. Dans ces conditions, nous utiliserons un capteur capacitif pour detecter
les decharges partielles de lechantillon. Le chapitre 4 decrit de facon approfondie le materiel
disponible `
a lUniversite de Liège.
2.4
31
Localisation dune d
echarge partielle
La localisation des decharges partielles est un autre sujet frequemment aborde dans la
litterature [vdW05, SRW92]. Linteret de localiser les sites de decharges partielles est evident.
Dans le cas des c
ables, on peut identifier, par ce biais, les zones o`
u lactivite des decharges
est importante. Par consequent, la localisation des DP permet de cibler les points faibles dun
c
able pour ensuite y concentrer les efforts de maintenance. La figure 2.22 decrit lactivite des
DP le long dun c
able de 3km comprenant 6 joints. De toute evidence, lintensite des DP,
en termes damplitude et de densite, permet de trouver les points critiques du cable (par ex.
le premier joint situe `
a environ 400m). On peut meme envisager dutiliser le principe de la
localisation de DP `
a dautres fins. Par exemple, puisque les decharges partielles predominent
très souvent au niveau des jonctions, leur localisation pourrait nous permettre de retrouver
la position de ces joints.
Fig. 2.22: Activite des decharges partielles le long dun c

able de 3km [vdW05].
Nous decrivons, dans la suite de cette section, les trois methodes que lon peut utiliser en
vue de localiser les sites de DP.
2.4.1
Forme des pulses de d

echarges (pulse-shape detection)
Principe
La section 2.2 a prouve que, lorsquun pulse de decharge se propage, celui-ci se deforme
(phenomène dattenuation et de dispersion). Cet effet saccrot bien evidemment avec la distance parcourue par le pulse. La figure 2.23 montre comment se deforme un pulse avec la
distance quil parcourt. Sur cette figure, le ieme pulse a parcouru i 100m.
En pratique, en detectant la forme du pulse de DP à lextremite du cable, on peut donc se
faire une idee de la distance quil a parcouru. Par consequent, cette methode peut etre utilisee
pour localiser le site dorigine de la decharge partielle.
32
Fig. 2.23: Deformation dun pulse de decharge partielle avec la distance parcourue [vdW05].
2.4.2
R
eflectom
etrie temporelle (time domain reflectometry)
Principe
Considerons un c
able de longueur L à lextremite duquel on place un système de detection
de decharges partielles (figure 2.24). Lorsquune decharge partielle survient à une position x
du c
able, elle y cree une pulsation de courant. Ce pulse se decompose alors en deux parties (i
et ii) qui se propagent respectivement vers les extremites A et B de ce cable. Le système de
detection mesure alors un premier pic qui correspond au pulse i se propageant directement vers
A. Il detecte ensuite un deuxième pic qui correspond au pulse ii setant reflechi au prealable
sur lextremite B. En calculant lintervalle de temps secoulant entre ces deux pics, on peut
sans peine trouver la position dorigine de la decharge (pour autant que la longueur L du
c
able soit connue ainsi que la vitesse de propagation des pulsations).
Fig. 2.24: Principe de la reflectometrie temporelle.
Inconv
enients
Bien quextremement simple en theorie, la methode de reflectometrie souffre de deux
inconvenients majeurs. Tout dabord, lattenuation des signaux limite la longueur du cable
qui peut etre prospectee (lcable,max 4 km). Dautre part, pour etre detecte par le système de
33
mesure, le pulse ii doit pouvoir se reflechir au prealable sur lextremite du cable. Pour offrir un
coefficient de reflexion maximal, on montre que le cable doit etre interrompu au niveau de ses
extremites. Il doit donc etre deconnecte du reseau (i.e. deconnecte des cables adjacents). Par
consequent, la reflectometrie temporelle est une technique de localisation de DP specialement
appropriee `
a une mesure off-line.
2.4.3
Mesure des DP aux deux extr

emit
es du c
able
Principe
En placant un système de mesure de DP à chaque extremite dun cable (figure 2.25), on
peut saffranchir des inconvenients de la reflectometrie temporelle. Dans ce cas, les deux pulses
i et ii en provenance dune decharge partielle sont respectivement detectes par les systèmes
de mesure S1 et S2 . Notons ti (resp. tii ) le temps darrivee du pulse i (resp. pulse ii) au niveau
de S1 (resp. S2 ). En mesurant exactement ces temps darrivee et en calculant t = tii ti ,
on montre sans peine que lon peut localiser lendroit origine dune decharge partielle [vdW05].
Fig. 2.25: Principe de la mesure de decharges partielles aux deux extremites dun c
able [Vee05].
Cette technique de localisation de DP beneficie de plusieurs avantages vis-à-vis de ses

rivales. Tout dabord, la longueur maximale du cable qui peut etre prospectee est doublee par
rapport `
a la reflectometrie temporelle. En effet, un pulse na plus besoin de se reflechir et de
parcourir lentièrete du c
able avant detre detecte. Il sen suit que la distance limite parcourue
par un signal est egale `
a lcable (tandis quelle valait 2lcable en reflectometrie temporelle).
Lattenuation des signaux de DP est donc moindre en disposant de deux systèmes de mesure
aux extremites du c
able.
Ensuite, puisque la reflexion des pulses de DP sur lextremite dun cable nest plus indispensable, le c
able concerne na plus besoin detre deconnecte du reseau. La mesure de DP aux
deux extremites du c
able constitue donc la methode de predilection de localisation de DP en
mode on-line.
Difficult
es
Le principe meme de cette technique consiste à comparer les temps darrivee ti et tii . Il
est dès lors absurde de preciser quil convient dutiliser la meme echelle de temps pour les
deux systèmes de detection S1 et S2 . Or, synchroniser ces deux systèmes de mesure est loin
detre evident en pratique. Pour localiser une decharge partielle avec une precision de 10 à
20 mètres, les bases de temps de S1 et S2 doivent etre alignees avec une marge de lordre de
100ns [vdW05].
34
Sans entrer dans les details (cfr [vdW05]), on peut passer en revue plusieurs methodes de
synchronisation envisageables dans le cadre de localisation de DP. Une première idee serait
dutiliser des horloges extremement stables telles que des horloges atomiques pour chaque
système de detection. Malheureusement, on ne trouve dans le commerce aucune horloge qui
soit suffisamment precise pour notre la localisation des DP le long dun cable.
Une meilleure idee serait dutiliser un GPS (Global Positioning System) pour synchroniser
S1 et S2 . Il faut savoir que le GPS est un système mondial de radio-navigation, lequel est
compose de 24 satellites et nombreuses stations terrestres. Chaque satellite transmet une
information temporelle très precise ainsi que sa position exacte. A partir des signaux emis par
les satellites, un recepteur GPS est capable de determiner sa position et sa base de temps.
La precision des GPS peut etre très elevee (20-40ns pour un GPS normal et 5-20ns pour un
GPS differentiel). A tout instant, au moins 4 satellites doivent etre visibles par le recepteur.
Cette methode est donc `
a proscrire à proximite des buildings ou de tout autre objet de grande
dimension susceptible de reflechir les signaux des GPS.
Une dernière variante très seduisante consisterait à injecter artificiellement un pulse au
niveau dune extremite du c
able. En recoltant ce pulse à lautre extremite et en mesurant
son temps darrivee, on pourrait aligner les bases de temps de S1 et S2 avec une excellente
precision (si les caracteristiques du cable et donc le temps de propagation sont connus). Cette
methode fait actuellement lobjet de nombreux brevets [SWVdWV04].
2.4.4
Conclusion
Dans le cadre des mesures realisees à lUniversite de Liège, les cables disponibles nexcèdent
pas 2 mètres de long. La localisation des decharges partielles na donc pas de lieu detre. Aussi,
nous napprofondirons ce sujet dans la suite de ce travail. En revanche, il est interessant de
remarquer que le problème de localisation de DP, pour une mesure on-line, se ramène à un
problème de synchronisation entre systèmes de mesure. Fort heureusement, diverses methodes
ont jadis ete developpees en vue de pallier cette difficulte.
2.5
35
Traitement de signal
A notre grand dam, la detection de DP est toujours polluee par de nombreux parasites,
en particulier lors dune mesure on-line. Parmi ces interferences electromagnetiques, on peut
distinguer [Zha06] :
les signaux de radio, de tv ou encore de telecommunication mobile ;
les DP ou le bruit provenant du materiel haute tension auquel les cables sont connectes ;
les decharges corona rayonnees par les lignes HT ;
les DP en provenance des c
ables adjacents ;
les pulses periodiques provenant des commutations de lelectronique de puissance (convertisseurs de puissance, etc.) ;
...
Il convient de noter que les signaux de tv ou de radio constituent des interferences periodiques
et continues, caracterisees par un spectre frequentiel assez etroit. En revanche, les DP parasites ou decharges corona jouissent dun spectre frequentiel etendu similaire à celui des DP
provenant du c
able teste. Ce qui rend leur rejection beaucoup plus delicate.
Detecter et distinguer les signaux de DP utiles dans tant de bruit devient mission très
delicate. Cest pour cette raison que le traitement de signal ad hoc a connu un essor remarquable dans le cadre de la detection de decharges partielles. De nombreux auteurs proposent
ainsi des techniques de filtrage ayant pour but intrinsèque doffrir le meilleur SNR (signal
noise ratio) qui soit. Par consequent, les filtres numeriques sont devenus monnaie courante
pour supprimer, tant que faire se peut, toutes les interferences electromagnetiques qui peuvent
letre. A cette fin, on peut dailleurs utiliser soit des filtres numeriques conventionnels soit des
filtres numeriques adapatatifs. Les coefficients dun filtre conventionnel sont preetablis tandis
que les paramètres dun filtre adaptatif se règlent deux-memes.
Filtre num
erique conventionnel
Les DP et interferences electromagnetiques presentent des spectres frequentiels tout à fait
differents qui permettent de les distinguer. En effet, les signaux de radio ou de tv sont des
signaux sinusodaux qui donnent, lorsquon en calcule la transformee de Fourier, des spectres
etroits centres sur les frequences dominantes des signaux. On parle dailleurs dinterferences
spectrales discrètes (Discrete Spectral Interferences). A linverse, les DP sont caracterisees
par un spectre frequentiel pouvant setendre au-delà de quelques centaines de MHz. Un filtre
numerique adequat peut donc etre envisage pour bloquer les frequences auxquelles le bruit est
important dès que celui-ci est identifie. La difficulte principale reside dans lidentification des
interferences spectrales discrètes et dans le reglage des coefficients du filtre en consequence. En
guise dexemple, [FKOS88] propose dutiliser une methode basee sur la transformee de Fourier,
qui approxime le spectre frequentiel du bruit. Autre exemple, [NG93] suggère plutot de regler
le filtre sur base des signaux enregistres durant un certain laps de temps. Les paramètres du
filtre sont ensuite fixes afin deliminer au mieux les interferences spectrales discrètes.
Dans sa thèse [Vee05], J. Veen utilise un filtre adapte (matched filter ) à la detection de
DP. Un tel filtre est optimal pour detecter et reconnatre un signal en presence de bruit pour
autant que la forme de ce signal soit connue. Bien evidemment, ce filtre fait ses preuves lorsque
la forme dun signal de DP est connue precisement, soit par mesure soit par modelisation.
Remarquons que les techniques de filtrage peuvent egalement etre implementees dans le
domaine temporel pour supprimer le bruit provenant de lelectronique de puissance [KF95]. Il
36
sagit en effet de parasites repetitifs qui apparaissent lors des commutations du materiel electronique. Ces parasites etant synchronises avec la tension exterieure, ils surviennent toujours
avec le meme angle de phase. Ils ne posent par consequent aucun problème à etre elimines.
En règle generale, les filtres conventionnels sont très efficaces pour supprimer les interferences spectrales discrètes. Par contre, la rejection du bruit, tel que les DP parasites ou
les decharges corona, se complique grandement car ce bruit possède un spectre frequentiel
similaire à celui des signaux utiles.
Filtre num
erique adaptatif
Les coefficients dun tel filtre se règlent deux-memes. En effet, ils sadaptent automatiquement, gr
ace `
a des algorithmes specifiques, à des modifications du signal dentree. La reponse
frequentielle de ces filtres sajuste de facon à maximiser leur performance en regard de certains
critères etablis.
En toute generalite, un filtre adaptatif requiert deux entrees. La première comprend les
signaux de DP brouilles par le bruit tandis que la seconde mesure le bruit ambiant seulement.
La sortie quant `
a elle remplit deux roles grace au système boucle represente à la figure 2.26. Il
sagit en effet de lestimation du signal desire filtre et peut etre utilise comme signal derreur
pour ajuster les coefficients du filtre. Nous passerons sous silence les details specifiques de ce
genre de filtres (cfr [Bor92]).
Fig. 2.26: Principe du filtre adaptatif [Zha06].
Conclusion
Dans le cadre des mesures realisees à lUniversite de Liège, on se soucie guère du traitement
de signal etant donne que les mesures sont realisees en mode off-line. On ne soccupera par
consequent pas des filtres dans la suite de ce travail.
Chapitre 3
Caract
erisation des d
echarges
partielles
Lart de detecter, caracteriser et localiser des decharges partielles dans les cables de distribution a ete explore dans de nombreux articles et publications. Le present chapitre se
concentre sur les methodes usuelles de caracterisation des DP. En particulier, les patterns de
decharges partielles (figure 3.1) sont des mines dinformations quil nous importe detudier.
Comme nous le verrons, linterpretation de tels diagrammes est a priori ardue. Cela demande
de lintuition certes, mais surtout de lexperience. Or, il nest pas aise dacquerir cette experience en peu de temps. Il convient donc de se baser sur des recherches bibliographiques pour
tenter dinterpreter correctement ces diagrammes.
Fig. 3.1: Exemple de pattern qN de decharges partielles.
3.1
Analyse de diagrammes de d
echarges partielles
Les diagrammes qN de decharges sont, à ce jour, devenus un moyen très populaire de

representer graphiquement lactivite des decharges partielles [FG94, GS02]. Ces diagrammes
consistent `
a comptabiliser chaque decharge partielle detectee en regard de son amplitude et
de sa phase. On peut alors dresser une representation tri-dimensionnelle qN , o`
u
est langle de phase de la tension appliquee (compris entre 0 et 360) ;
37
38
Caracterisation des decharges partielles
q est lamplitude de decharge (en pC ou nC) ;

N est le nombre de decharges detectees pour et q donnes.
Parmi les differentes representations graphiques possibles, on utilise frequemment celles
illustrees à la figure 3.2. Sur la figure 3.2.a, laxe horizontal correspond à la phase de la tension
appliquee tandis que laxe vertical represente lamplitude dune decharge donnee. Une echelle
de couleurs est utilisee pour refleter le nombre de charges comptabilisees N . La figure 3.2.b
nest pas fort differente si ce nest que le nombre de decharges N est associe à un troisième
axe (counts).
(a) Pattern avec echelle de couleurs N
(b) Pattern 3D
Fig. 3.2: Representations qN de decharges partielles [GS02].
Il est admis des experts que les diagrammes 2D (avec echelle de couleurs) sont nettement
plus simples `
a analyser. Nous adopterons donc cette representation dans la suite de ce travail.
Cependant, force est de constater que ces diagrammes, bien quils soient riches en informations, sont souvent difficiles `
a interpreter. Cela demande de lintuition certes, mais surtout de
lexperience. Ainsi, un specialiste est en mesure de trouver, lors de son analyse, des renseignements sur les proprietes du defaut responsable des decharges (geometrie du defaut, symetrie
du defaut, proprietes de surface du defaut, nature et temperature du gaz dune cavite,. . . ).
Bien que les diagrammes soient dun interet certain, nous devons rester vigilants à leur
egard et ne pas en tirer de conclusions hatives. Imaginons par exemple que nous desirions analyser lactivite des decharges partielles dans un cable souterrain en vue den predire la qualite
de lisolation. Pour une mesure off-line, ce cable est mis sous haute tension par lintermediaire
dun transformateur elevateur. Dans le cas dun mauvais transformateur, il nest pas impossible que celui-ci crache beaucoup de decharges partielles. Par consequent, les DP provenant
du c
able peuvent se retrouver litteralement noyees dans celles provenant du transformateur.
Une analyse du pattern qN de decharges pourrait donc conduire à une evaluation faussee de
lisolation du c
able. Dans le cadre de nos mesures, il sera donc primordial de soigner toutes
les connexions du circuit de mesure de DP et dutiliser du materiel de qualite (notamment
un transformateur exempt de decharges). En outre, il sera vivement conseille de verifier, par
nous-memes, la qualite du transformateur en y mesurant lactivite de DP.
Dans la suite de cette section, nous presentons certaines notions essentielles à lanalyse de
diagrammes qN de decharges.
39
3.1.1
Phase et polarit
e des d
echarges partielles
Langle de phase , en regard de la tension appliquee, auquel survient une decharge partielle est mesure gr
ace `
a un signal de synchronisation. Ce signal, proportionnel à la tension
appliquee, est obtenu gr
ace `
a un diviseur de tension decrit de facon detaillee dans le chapitre 4.
Il nous permet notamment de redessiner, sur un diagramme de decharges donne, la sinusode
de tension appliquee.
Concentrons-nous dans un premier temps sur le signe dune decharge partielle. Comment
expliquer quune decharge soit accompagnee dun signe + ou - ? Très clairement (figures 3.1 et
3.2), la polarite dune decharge est à mettre en relation avec langle de phase . Si la sinusode
de tension change de signe, alors la polarite des decharges sinversera egalement. Nous pouvons
conclure logiquement que la polarite dune decharge est determinee par le signe du champ
electrique excitant cette decharge.
En outre, le signe du pulse detecte depend du type de circuit de mesure (direct ou indirect),
comme le suggère la figure 3.3. Dans un circuit direct, limpedance de mesure Zm est en
serie avec lechantillon. Dans un circuit indirect, limpedance de mesure Zm est en serie avec
la capacite de couplage. Nos futures mesures seront realisees avec un circuit de detection
indirect. Nous adopterons donc la convention de la figure 3.3.a en ce qui concerne la polarite
des decharges.
(a) Circtuit indirect
(b) Circuit direct
Fig. 3.3: Polarite des decharges partielles et circuit de detection.
Mentionnons tout de meme que seuls certains preamplificateurs sont capables de mesurer
la polarite des decharges partielles. Notons dores et dejà que ce nest pas le cas du preamplificateur RPA2 unipolaire (cfr chapitre 4, Tab 4.3). Nous pouvons à present affiner notre
connaissance des diagrammes qN en etudiant lamplitude des decharges partielles.
3.1.2
40
Amplitude des d
echarges partielles
Comme nous lavons expose `

a la section 2.1.2, une decharge partielle sinterprète physiquement par un effet davalanche. Toute decharge se traduit alors par une chute du champ
electrique total E (figure 3.4) au sein de la cavite concernee. En effet, nous avons montre que
leffet davalanche entranait une repartition de charges. Or, cette accumulation de charges
cree un champ electrique Eint (figures 2.2 et 2.4) qui soppose au champ electrique exterieur
voire lannihile.
Fig. 3.4: Evolution des champs electriques au cours du temps.
Selon [Nie95], lamplitude dune decharge partielle survenant dans une cavite en forme
dellipsode est proportionnelle `
a la chute du champ electrique total E. Si a et b representent
les axes de revolution de lellipsode, [Nie95] montre que
4
qapp = 0 r ab2 KE0
(3.1)
3
o`
u K est un facteur de geometrie sans dimension du defaut tandis que 0 est lie à la position
du defaut dans lisolant par rapport aux electrodes.
Forts de notre connaissance du phenomène de decharge partielle, nous allons tenter dinterpreter le diagramme de decharges represente à la figure 3.5. Il se refère à une cavite (un
vide) malheureusement presente dans un isolant. Nul doute ne fait que la forme de la cavite
(en particulier ses dimensions dans la direction du champ electrique) et sa localisation dans
lisolant ont une grande influence sur le pattern de decharges. Vu la symetrie de ce diagramme,
nous pouvons supputer que la cavite nest attachee à aucune electrode. Elle se trouve dès lors
au coeur de lisolant.
Nous ne pouvons nous empecher de remarquer que le pattern de decharges semble en
avance de phase sur la tension appliquee (et donc le champ electrique exterieur). Cest ce que
lon appelle communement leffet de memoire [Nie95].
41
Fig. 3.5: Diagramme de decharges partielles pour une cavite.
Effet de m
emoire (memory effect)
Durant sa duree de vie (limitee), la repartition de charges responsable de Eint constitue
une memoire de la decharge partielle qui la creee.
Dune part, cette repartition de charges peut expliquer le decalage de phase entre le
pattern de decharges et la tension appliquee. En effet, comme le montre très clairement
la figure 3.4, le champ electrique total Etot = Eext Eint est en avance de phase sur le
champ Eext . Ce dephasage explique par exemple quune decharge partielle survienne au
temps t 0.01s alors que le champ electrique Eext est inferieur au seuil Ecrit .
Dautre part, la repartition de charges constitue une source delectrons germes pour les
decharges partielles `
a venir.
Les decharges partielles anticipent le changement de polarite de la tension. Il est en effet
interessant de remarquer que Eint soppose au champ electrique applique Eext lorsque la
decharge survient. Par contre, si Eint subsiste suffisamment longtemps, lorsque Eext change
de polarite, ces deux champs electriques sadditionnent. On peut meme imaginer le cas o`
u Eint
est superieur `
a Ecrit . Une decharge partielle peut donc survenir avant que le champ electrique
exterieur ne sinverse.
Ce phenomène danticipation de phase, observable à la figure 3.5, indique que la cavite se
trouve au coeur de lisolant et que le temps de decharge de Eint est au moins egal à une
demi-periode de la sinusode de tension. Pour une decharge corona (dans lair), on nobserve
jamais cet effet davance de phase. La raison en est evidente ; dans une cavite, le champ
electrique Eint resulte de laccumulation de charges sur les surfaces de ce trou. Dans lair par
contre, les charges ne peuvent saccumuler sur quelque surface que ce soit ! Par consequent,
leffet de memoire est nul pour les decharges corona qui apparaissent toujours au moment o`
u
le champ electrique exterieur est maximum.
3.1.3
Nombre de d
echarges
Dans un diagramme qN de decharges, le nombre de decharges en un point du diagramme

se lit `
a laide dune echelle de couleurs. On remarque que la couleur grise se traduit par peu de
42
decharges tandis que la couleur rouge est associee à plus de decharges. Nous verrons (section
3.2) que la frequence dapparition de decharges au sein dune cavite est fortement influencee
par le nombre delectrons germes qui y règnent.
Dautre part, la frequence dapparition (taux doccurence) de decharges au sein dune
cavite depend du niveau de tension auquel lexperience est realisee. Pour sen convaincre, on
peut remarquer que le temps minimum separant deux decharges partielles survenant dans une
meme cavite est donne par
Ecrit. Eres.
(3.2)
tmin =
dE (t)
tot
dt
Or, il est à noter que ce laps de temps diminue lorsque le champ electrique applique augmente.
(t)
En effet, si la frequence ne change pas et que ce champ crot, alors dEtot
va lui-meme
dt
augmenter. Elever le niveau de tension dune experience engendre donc un accroissement du
taux doccurence des decharges partielles dans la cavite concernee.
3.1.4
Sym
etrie du diagramme de d
echarges partielles
Nous admettrons que le pattern de decharges partielles est symetrique lorsque le defaut
nest attache `
a aucune electrode. En dautres termes, le defaut concerne se trouve au coeur
de lisolant. Il peut sagir dune cavite, dune particule etrangère, . . .
La figure 3.6 montre lexemple dun diagramme de decharges asymetrique. En realite, il
sagit du pattern de DP dun c
able souterrain (tension nominale : 12kV) sur lequel on a
cree artificiellement un defaut `
a lorigine des DP [dNRO+ 02]. Cette imperfection consiste à
prelever un morceau (de 80*200 mm2 ) de la couche semi-conductrice separant lecran de terre
de lisolant. Cet artifice permet de creer un defaut attache à lecran de terre qui donne lieu à
un pattern asymetrique.
Fig. 3.6: Diagramme qN dun c

able XLPE (12kV) sur lequel on a preleve un morceau de lecran
semi-conducteur entre lecran de terre et lisolant [dNRO+ 02].
43
3.2
Quelques exemples de diagramme
Influence de la disponibilit
e d
electrons germes
Pour declencher leffet davalanche inherent à une decharge partielle, il faut des electrons
germes. Dans ces conditions, [GS07] a montre linfluence que peut avoir la disponibilite delectrons germes sur les diagrammes qN de decharges. Si lon sen refère au paragraphe 2.1.3,
on y a decouvert que le manque delectrons germes se manifestait par une augmentation de la
variable stochastique tlag . Dans ce cas, il ny a pas delectrons disponibles pour declencher
la decharge, bien que le champ electrique soit superieur au champ de claquage Ecrit . Aucune
decharge napparat donc tant quun electron nest pas libere (par exemple par radioactivite
naturelle). Parfois, tlag peut atteindre quelques dizaines de minutes en fonction de la cavite
consideree.
La figure 3.7.a montre le pattern qN dune cavite avec peu delectrons disponibles. Rappelons que ce pattern peut etre interprete en examinant levolution du champ electrique total
Etot regnant dans la cavite. Il est à noter que lorsque une première decharge apparat, elle
laisse derrière elle une accumulation de charges sur les surfaces de la cavite. Ces charges (electrons) constituent dès lors des electrons disponibles pour les decharges à venir. On remarque
sur la figure 3.7.a la dependance entre lamplitude des decharges et la phase du champ electrique applique. Si la tension appliquee etait triangulaire, alors le pattern de decharges le
serait egalement.
(a) Peu delectrons germes
(b) Beaucoup delectrons germes
Fig. 3.7: Influence de la disponibilite delectrons germes sur les patterns de decharges [GS07].
44
La figure 3.7.b montre le pattern de la meme cavite mais exposee à une irradiation ionisante. La disponibilite delectrons germes est donc fortement accrue. On constate que lamplitude des decharges a diminue mais par contre que le nombre de decharges (ou le taux
doccurence des decharges) sintensifie considerablement.
La figure 3.7 montre donc linfluence de la disponibilite delectrons germes sur les diagrammes de decharges partielles. En fonction des proprietes de lisolant (telles que sa capacite
a stocker des charges sur sa surface, sa conductivite, . . . ), les diagrammes de decharges dune
`
meme cavite peuvent etre profondement modifies. Lhumidite ou la corrosion des surfaces de
la cavite (faisant suite aux decharges partielles) influencent egalement le nombre delectrons
disponibles. Pour du polyethylène nouveau, on peut montrer que le temps necessaire pour
liberer des electrons germes est de lordre dune dizaine de ms. Neanmoins, lorsque le polyethylène vieillit, cette constante de temps chute. Pour une surface metallique, elle est meme
negligeable.
Influence du nombre de d
efauts
Le figure 3.8 met en exergue plusieurs larges cavites au sein de lisolant concerne. En realite,
chaque courbe que lon peut identifier sur ce diagramme correspond à un defaut particulier.
On peut donc discerner, dans lisolation, au moins six cavites auxquelles se refèrent les courbes
numerotees de 1 `
a 6 sur le pattern de decharges. Rappelons que lamplitude dune decharge est
proportionnelle `
a la chute de champ electrique q KE. La constante de proportionnalite
K depend des caracteristiques de la cavite ciblee. Cest pour cette raison que les 6 courbes ne
sont pas confondues sur la figure 3.8. En dautres termes, le diagramme de decharges partielles
nous permet de determiner le nombre de cavites au sein de lisolation.
Fig. 3.8: Diagramme de plusieurs cavites importantes [GS07].
Influence de la forme du d
efaut
La figure 3.9 montre le diagramme de decharges partielles de plusieurs cavites plates
presentes `
a lextremite dun c
able. Il est bien evident que la forme des cavites a une incidence
sur la relation qui lie q lamplitude dune decharge au champ electrique E. On montre1 ainsi
1
Reunion du 22/02/08 en compagnie de D. Gross (Power Diagnostix).
45
dans le cas de cavites très plates que q ne crot plus de facon lineaire q KE mais plutot
selon une loi cubique q E 3 .
Fig. 3.9: Terminaison dun c

able [GS07].
Influence de la position du d
efaut dans lisolant
La figure 3.9 illustre un pattern symetrique avec un effet de memoire. Cela signifie que les
defauts se trouvent au sein de lisolant et ne sont attaches à aucune des electrodes. En revanche,
la figure 3.10 represente un pattern de decharges asymetrique. Ce diagramme se refère à un
defaut tout particulier ; il sagit dun delaminage (defaut de cohesion) entre lisolant et une
couche semiconductrice. Le champ electrique ny est pas uniforme (contrairement au cas dune
cavite au coeur de lisolant). Par consequent, la polarite de la tension appliquee a une influence
sur lexcitation des decharges partielles. Il en resulte que le pattern de decharges durant la
demi-onde positive de tension nest pas identique au pattern de decharges survenant durant
la demi-onde negative de tension. Nous concluons donc que ce type de defaut (attache à une
electrode) se traduit par un diagramme de decharges asymetrique.
Fig. 3.10: Delaminage de la couche semi-conductrice dun c

able [GS07].
46
Influence de la nature de la d
echarge
Selon la litterature [Phu97, Zha06], les decharges peuvent se scinder en trois familles :
1. les decharges partielles internes (figure 3.11.a) ;
2. les decharges de surface (figure 3.11.b) ;
3. les decharges corona (figure 3.11.c).
(a) Decharge interne
(b) Decharge de surface
(c) Decharge corona
Fig. 3.11: Classes des decharges partielles [Phu97].
Les decharges internes surviennent au sein des inclusions ou des cavites du dielectrique
tandis que les decharges de surface interviennent au niveau de la surface du dielectrique.
Enfin, les decharges corona se produisent dans lair, en particulier dans les regions ou le
champ electrique est fortement inhomogène (près dune pointe, . . . ).
Ces types de decharges sont caracterises par des patterns fondamentalement differents.
Nous avons dej`
a illustre de nombreux diagrammes relatifs à une cavite dans lisolant (decharges internes). La figure 3.12 montre lexemple de decharges apparaissant dans un dispositif pointe-plan (decharges corona). On constate, comme nous lavons dejà remarque precedemment, que leffet de memoire est nul. Les decharges apparaissent donc lorsque le champ
applique est maximal. Il ny a pas davance de phase du pattern de decharges sur la tension
appliquee. Nous observons egalement que le pattern nest pas symetrique pour ce type de
defaut.
Fig. 3.12: Pattern de decharges apparaissant dans lair entre une pointe et un plan.
47
Conclusions
Quelque soit le pattern de decharges partielles considere, il est à mettre en relation avec
levolution du champ electrique total au sein du defaut cible. Pour ce qui est de linterpretation
de tels diagrammes, nous constatons avec effroi que les paramètres susceptibles dinfluencer
ces patterns sont fort nombreux. Il est meme quasiment impossible den dresser une liste
exhaustive. Aussi devrons-nous rester extremement prudents quant aux conclusions que nous
tirerons de ces diagrammes. En se basant sur les règles simples exposees dans cette section,
nous t
acherons tout de meme delucider ce qui se cache derrière ces diagrammes qN .
3.3
Reconnaissance automatique de diagrammes de d

echarges
Actuellement, le champ dinteret premier des scientifiques à legard des diagrammes de decharges partielles concerne la reconnaissance automatique de ces patterns. Dans cette optique,
de nombreuses publications presentent des techniques permettant dautomatiser la reconnaissance et lanalyse de patterns de decharges. Lobjectif sous-jacent de ces techniques est simple :
saffranchir de lexpertise humaine pour distinguer le bruit des veritables DP ou pour determiner les causes des decharges partielles. Cette section dresse donc une courte synthèse des
methodes qui ont vu le jour en vue de traiter les diagrammes de decharges [Sto05].
3.3.1
Analyse statistique
Cette approche [GK92] consiste à utiliser des quantites statistiques des DP telles que la
moyenne, lecart-type, le kurtosis, . . . pour resumer la forme et la nature des decharges qui
sont representees sur le diagramme qN . Il convient de remarquer que chaque mecanisme de
DP (decharge interne, corona, . . . ) est caracterise par un ensemble de paramètres (moyenne,
ecart-type, . . . ) qui lui est propre. De meme, les paramètres associes au bruit sont differents de
ceux se referant aux veritables decharges. Par consequent, cette methode permet didentifier
la nature de la decharge inspectee.
Une variante consiste `
a utiliser une loi de Weibull2 pour analyser la distribution de lamplitude des pulses de DP [CGCM95]. Dans ce cas, chaque source de DP ou de bruit possède sa
propre loi de Weibull (avec son propre facteur dechelle et son facteur de forme). En identifiant
les paramètres de la loi de Weibull associee à une decharge, on peut donc predire lorigine de
cette decharge (interne, de surface ou corona).
3.3.2
R
eseaux de neurones
Cette approche [HOI91] a ete adoptee pour reconnatre automatiquement, sur les diagrammes de decharges, la nature des DP. Les donnees que les algorithmes du reseau neuronal
traitent peuvent inclure la forme des pulses, le temps secoulant entre les pulses, langle de
phase des pulses, leur amplitude et leur polarite. Remarquons que cette methode debute toujours par une phase dapprentissage des reseaux de neurones. A ce stade, on doit fournir au
2
La loi de Weibull associee `

a la distribution de lamplitude dun pulse sexprime par

q
F (q) = 1 exp
(3.3)
o`
u q est lamplitude du pulse de decharge, est le facteur dechelle et le facteur de forme de la loi de Weibull.
On montre dailleurs [dNRO+ 02] que le paramètre est de première importance pour identifier la nature de
la decharge concernee.
48
reseau de neurones des patterns de decharges dont lorigine est connue et precisee aux algorithmes. Au terme de cet apprentissage, des diagrammes de decharges peuvent etre traites.
Ce faisant, le software y identifie la source la plus probable de decharges partielles.
3.3.3
Logique floue
Selon [SB00], la logique floue peut etre utilisee à bon escient dans le traitement des patterns de decharges partielles. Lapparition dune decharge dans une cavite depend dun grand
nombre de facteurs tels que la forme de la cavite, la pression du gaz qui y règne, la presence delectrons germes, . . . . Par consequent, lorsque survient une DP dans une cavite, de
multiples causes sont susceptibles dinfluencer lamplitude de la decharge, son angle de phase
ainsi que la frequence dapparition des decharges. Cest pour cette raison que lon parle de
logique floue.
La logique floue consiste `
a utiliser des règles vagues pour caracteriser une DP. Par
exemple, des pulses de grande amplitude sont supposes provenir de grosses cavites tandis que
les pulses de faible amplitude sont supposes provenir de petites cavites. Par consequent, le
r
ole de la logique floue, dans la reconnaissance automatique de patterns, est souvent limite
a determiner la taille dune cavite plutot quà identifier la nature des decharges ou du bruit
`
[Sto05].
3.3.4
Transformation en ondelettes
Cette technique est utilisee pour discerner les veritables decharges partielles du bruit
ambiant. Son but est donc de reduire linfluence des parasites sur les signaux des decharges
partielles. Selon [Sto05], la transformation en ondelettes pourrait meme servir à localiser une
decharge partielle et `
a identifier la nature des DP. En effet, en analysant la forme du pulse
de DP, on pourrait identifier la cause de degradation dun isolant. Il est à noter que chaque
mecanisme de degradation dun isolant entrane des pulses de DP de forme specifique.
3.3.5
Analyse fractale
Les fractales sont un moyen de decrire la forme des objets, et par consequent peuvent
etre utilisees pour caracteriser les patterns 3D (figure 3.2.b) de decharges partielles [SN95]. Il
convient cependant de remarquer que cette technique na pas connu un succès important.
3.3.6
Classification des d
echarges en fonction de leur dur
ee T et de leur
fr
equence W
Cette approche [dNRO+ 02, CCM+ 00] permet didentifier lorigine des decharges apparaissant dans un pattern donne. Elle permet par ailleurs de distinguer (et donc deliminer) les
points du diagramme qui ne correspondent pas à de veritables decharges mais qui proviennent
plut
ot du bruit parasitant la mesure. Cette methode de reconnaissance de patterns est basee
sur lhypothèse (verifiee en pratique) que la forme dun pulse de decharge est intimement liee
a lorigine de cette decharge. De meme, le bruit polluant la mesure est caracterise par une
`
forme particulière de signal.
Chaque decharge partielle est donc enregistree et traitee pour en extraire les informations
importantes, i.e. la duree T et la bande passante equivalente W . Chaque pulse est ensuite
reporte sur un diagramme 2-D (axes : W et T ) que lon appelle diagramme de classification.
Ce diagramme est enfin analyse par des algorithmes qui y genèrent differents groupes de
49
decharges (en fonction de leur position sur le diagramme de classification). A la figure 3.13,
on a repertorie trois groupes de decharges. Chaque groupe est associe à une forme de pulse
caracteristique qui permet de determiner lorigine des decharges de ce groupe.
Fig. 3.13: Principe de la classification des decharges partielles en fonction de leur duree et de leur
frequence [dNRO+ 02].
3.3.7
Conclusion
Comme nous venons de le voir, les recherches concernant le traitement automatique des
patterns de decharges sont nombreuses. Cependant, lexpertise humaine reste indispensable
et ne pourra jamais etre remplacee par quelqualgorithme que ce soit. Neanmoins, nous nous
devions de souligner lapport considerable de linformatique dans le traitement de diagrammes
de decharges.
Deuxi`
eme partie
Exp
erimentations et r
esultats
50
Chapitre 4
D
etection des d
echarges partielles
Lobjectif de ce chapitre est de decrire succinctement le materiel disponible à lUniversite
de Liège pour la detection de decharges partielles. Nous rappelons deux points essentiels de
nos mesures.
Il sagit de mesures off-line realisees sur des cables de petite longueur. Cela implique
que le c
able teste nest plus en service (nest pas connecte au reseau). Il est donc mis
sous haute tension par lintermediaire dun transformateur elevateur.
Nous avons opte pour un système de detection de decharges utilisant une capacite
de couplage (cfr section 2.3.2). Le capteur capacitif utilise devra donc lui-meme etre
raccorde `
a la haute tension.
La section 3.1 se concentre sur la partie hardware du materiel de lUlg tandis que la section
3.2 decrit le software associe `
a ce materiel. En fin de chapitre, nous exposerons, de manière
detaillee, le principe de detection des decharges partielles. Nous illustrerons ainsi le circuit
complet de mesure de DP.
4.1
Description du mat
eriel : partie hardware
La Tab 4.1 reprend les references du materiel Power Diagnostix [Pow00] disponible à
lUniversite de Liège. Dans la suite de cette section, nous tacherons de decrire, aussi simplement que possible, chacun des composants repris à la Tab 4.1.
Acquisition unit
Module
Module
Module
Module
Module
Module
AC2 (power supply)

CTRL3 (controller)
DPR3
ADC3 (A/D conv.)
AMP3 (Main ampli)
GATE3 (gating unit)
Pre-amplifier
Coupling unit
RPA1
RPA2
HST1
CC25B/V
Calibrator
CAL1D
Tab. 4.1: Materiel PowerDiagnostix : ICMsystem hardware.
51
Detection des decharges partielles
4.1.1
52
Unit
e dacquisition
Lunite dacquisition ICMsystem contient tous les modules et circuits, tels que les amplificateurs, les convertisseurs A/D, les microcontroleurs et le controleur GPIB necessaires à
lacquisition de patterns de decharges partielles. Ce système dacquisition peut communiquer
avec un ordinateur via un bus GPIB.
Nous decrivons succinctement, dans la suite de cette section, les differents modules composant ce système dacquisition.
Fig. 4.1: Système dacquisition ICMsystem.
Module AC2 : alimentation

Ce module constitue lalimentation de linstrument.
Contr
oleur CTRL3
Ce module contr
ole le système dacquisition et en gère les communications.
Port RAM DPR3
Ce module se compose de la memoire et des circuits de mesure de tension du système.
Pour tracer un diagramme de decharges partielles semblable à celui de la figure 3.1, il nous
est necessaire de connatre linstant exact (de la sinusode de tension) auquel survient une
decharge partielle. Ce composant contient donc en outre les references de phase et de temps
indipensables au bon trace des diagrammes qN de DP.
Module ADC3 : convertisseur A/D de pulsations
On sait quune decharge partielle se manifeste sous la forme dune pulsation de courant (et
de tension). Ce convertisseur A/D determine lamplitude et la polarite du pulse considere et
numerise ces informations. Le reglage de ce convertisseur est une operation critique influencant
fortement les diagrammes de decharges partielles. Pour ce, nous disposons de trois degres de
liberte.
Modes de d
eclenchement (trigger modes). Le convertisseur possède plusieurs
modes de declenchement declenchement sur premier pic (non redeclenchable), declenchement sur premier pic (redeclenchable), declenchement dans fenetre temporelle
. Quel que soit le mode choisi, le convertisseur se declenche lorsque la pulsation DP
53
depasse un certain seuil (figure 4.2).

En mode declenchement sur premier pic (non redeclenchable), le premier pic du signal
de DP est detecte et converti numeriquement. Durant un certain temps mort note DT ,
aucun autre pulse ne peut etre detecte.
En mode declenchement sur premier pic (redeclenchable), le premier pic du signal est
detecte et converti numeriquement. Par contre, un autre pic detecte pendant le temps
mort redeclenche automatiquement ce temps mort. Ainsi, les signaux oscillants ne sont
comptabilises quune seule fois car le temps mort du système concide avec leur duree
doscillation.
Enfin, en mode declenchement dans fenetre temporelle, le convertisseur se declenche
egalement lorsquun pic excède un certain seuil. Par contre, on ne convertit pas necessairement le premier pic du signal mais plutot le pic de plus grande amplitude apparu
pendant le temps mort. On ne choisit donc la polarite du pulse quen fin de cycle.
Temps mort (dead time). Lorsque le convertisseur detecte un pulse, il devient aveugle
pendant un certain temps DT pendant lequel il ne peut detecter dautres pulsations.
Ce temps mort devrait etre minimum en theorie. En pratique, il doit etre suffisamment
grand pour eviter des declenchements intempestifs sur signaux oscillants.
Seuil de d
eclenchement (Low Level Discriminator). Comme son nom lindique,
ce paramètre represente la valeur que doit exceder un pulse pour declencher le convertisseur. Idealement, ce seuil doit etre regle au-delà du bruit parasitant la mesure.
Fig. 4.2: Declenchement du convertisseur suivi du temps mort.
Module AMP3 : amplificateur principal

Ce module sapparente `
a lamplificateur principal de decharges partielles. Les caracteristiques de cet amplificateur sont reprises à la table 4.2.
Gain
Imp
edance dentr
ee
Filtre Passe-bande
1, 2, 4, 8, 10, 20, ..., 200, 400, 800

50
freq. coupure inferieure finf

freq. coupure superieure fsup
40, 80, 100 kHz

250, 600, 800 kHz
12Bit
R
esolution
Tab. 4.2: Specifications de lamplificateur AMP3.
Fig. 4.3: Système dacquisition ICMsystem.

54
55
Module GATE3 : unit

e de d
eclenchement (gating unit)
Ce module ne sera pas utilise lors des mesures en laboratoire. Il sagit simplement dun
dispositif permettant de mesurer le bruit ambiant pour le supprimer par après. Fondamentalement, le bruit ambiant en laboratoire est assez faible et na donc pas besoin detre trate.
4.1.2
Accessoires
Pr
eamplificateurs RPA1 et RPA2
Les preamplificateurs servent `
a conditionner, filtrer et amplifier les signaux de decharges
partielles que lon mesure. La plage de frequences examinee pour la detection de decharges
depend directement du preamplificateur utilise. Il est de ce fait primordial de bien choisir son
preamplificateur puisquil aura une influence directe sur le pattern des decharges.
Fig. 4.4: Preamplificateur RPA1 Power Diagnostix.
Nous disposons de deux preamplificateurs RPA1 et RPA2 dont les specifications

sont reprises `
a la Tab 4.3. Notons spontanement que le preamplificateur RPA1 mesure des
decharges `
a des frequences que la norme IEC 60270 considère basses. Quant au preamplificateur RPA2, il travaille `
a des frequences plus elevees (superieures au MHz).
Sp
ecification
Impedance dentree
Bande passante
Roll-off
Gain
Sensibilite
Bipolaire
Application
RPA1
10 k // 50pF
40kHz 800kHz
40dB/dec
off - 0, 20, 40 dB
<200V
oui
Standard
RPA2
50 // 50pF
2MHz 20MHz
40dB/dec
off - 0, 20, 40 dB
<200V
non
Machines rotatives
Tab. 4.3: Specifications des preamplificateurs RPA1 et RPA2.
Pr
eamplificateur HST1 de tensions
Le HST1 est un preamplificateur utilise pour la mesure de tensions. Lors des experiences
effectuees, il permet de transmettre au système dacquisition un signal proportionnel à la
tension de service (issu dun diviseur de tension). A son tour, ce signal sert à synchroniser
le système dacquisition avec la tension appliquee. Si lon veut detecter à quel instant de la
sinusode de tension se manifeste une decharge partielle, alors ce preamplificateur HST1 est
absolument necessaire. Il est donc un element indispensable pour tracer les patterns qN de
56
Fig. 4.5: Preamplificateur HST1 Power Diagnostix.
4.1.3
Syst`
eme de couplage
Le r
ole des unites de couplage est de capter les signaux de decharges partielles. Nous disposons dun condensateur de couplage CC25B/V, illustre à la figure 4.6 et dont les specifications
sont reprises `
a la Tab 4.4.
Sp
ecifications
Capacite de couplage
Tension nominal
Diviseur de tension
CC25B/V
1nF
25kV
ratio 1 : 250
Tab. 4.4: Specifications de la capacite de couplage CC25B/V.
(a) CC25B/V
(b) Circuit equivalent
Fig. 4.6: Capacite de couplage CC25B/V Power Diagnostix.
De toute evidence, ce module constitue lelement principal du système de detection de DP.

Il comprend non seulement le capteur capacitif decrit à la section 2.3.2 (capacite de couplage
Ck + impedance de mesure Zm ) ; mais aussi un diviseur de tension permettant de mesurer
directement la tension appliquee. Lors dun essai, cette unite est donc reliee à la haute tension
et mise en parallèle avec lechantillon à tester. On distingue, sur ce module, deux sorties.
La première sortie transmet les signaux de DP au preamplificateur utilise (RPA1 ou
RPA2). Ce signal est alors transfere au module ADC3 (convertisseur A/D de pulsations)
du système dacquisition.
57
La seconde sortie transmet un signal proportionnel à la tension appliquee (obtenu par

diviseur de tension dont le ratio est 1 : 250) au preamplificateur HST1. Ce signal est
ensuite transfere `
a lunite dacquisition (module DPR3).
4.1.4
Calibrateur
Pour que lamplitude des DP detectees soit independante du système de mesure, il est
coutume detalonner ce système `
a laide dun calibrateur. Les calibrateurs emettent des pulses
dont lamplitude de charge est parfaitement connue. Nous disposons du calibrateur CAL1D,
capable demettre des pulses dont la charge varie entre 10 et 1000 pC.
Fig. 4.7: Quelques calibrateurs Power Diagnostix.
4.2
58
Description du mat
eriel : partie software
Le logiciel ICMsystem nous permet de controler lensemble des paramètres du système

dacquisition decrit `
a la section 4.1.1. Très simple dutilisation, son interface graphique est
representee `
a la figure 4.8.
Fig. 4.8: Interface du software ICMsystem, Power Diagnostix.
Lors dune acquisition de decharges partielles, nous devrons toujours specifier les paramètres suivants.
Temps dacquisition. Il sagit du temps pendant lequel sont enregistrees les decharges
partielles. Au minimum, il doit valoir 10 secondes. Lors de nos mesures, nous le prendrons egal `
a 60 secondes.
Seuil LDD de d
eclenchement du convertisseur A/D. Ce seuil ne doit pas etre
choisi trop petit au risque de causer des declenchements intempestifs du convertisseur
en raison du bruit. Dans notre cas, il vaut environ 30pc.
Temps mort DT. Le temps pendant lequel le convertisseur reste aveugle lorsquil se
declenche vaut au minimum 5s. Nous le prendrons egal à 20 s en pratique.
Mode de d
eclenchement. Les trois modes de declenchement du convertisseur sont
expliques `
a la section 4.1.1. Nous avons opte pour le mode declenchement sur premier
pic non redeclenchable.
Gain des amplificateurs. Il convient de specifier le gain de lamplificateur du système
dacquisition et le gain du preamplificateur utilise.
Bande passante du syst`
eme dacquisition. Il sagit de determiner les frequences de
coupure inferieure et superieure de lamplificateur du système dacquisition. Dans notre
cas, nous prendrons finf = 40kHz et fsup = 800kHz.
4.3
59
Montage du syst`
eme de mesure de d
echarges partielles
Les figures 4.9 et 4.10 sont assez explicites quant au montage qui doit etre realise pour
detecter des decharges partielles provenant dun echantillon.
Fig. 4.9: Principe de la detection de decharges partielles.
Sur la figure 4.9, la branche du circuit en bleu correspond au système de couplage decrit à
la section 4.1.3 et illustre `
a la figure 4.6. La sortie de ce quadripole est transmise au système
dacquisition de decharges partielles. Rappelons que la capacite de couplage vaut 1nF dans
le cas qui nous occupe. Lelement CAL correspond au calibrateur decrit à la section 4.1.4 et
illustre `
a la figure 4.7. Celui est connecte lorsque lechantillon nest PAS sous tension en vue
detalonner le système de mesure.
Lors de la mise sous tension, chaque imperfection de lechantillon est le siège de decharges
partielles. En admettant que le temps de montee dune decharge est de lordre de 109 s,
on constate que le spectre frequentiel dune decharge setend bien au-delà du MHz. Or, à
1
ces hautes frequences, limpedance de la capacite de couplage (Z = jC
) est très faible
(contrairement `
a limpedance du transformateur Z = jL). Par consequent, les decharges
partielles, en se propageant, nont dautres issues que de passer dans la branche de couplage
pour finalement etre detectees par le quadripole. En soi, le système de detection est donc
dune grande simplicite.
Nous remarquons enfin que le système de detection doit etre directement connecte à la
haute tension et nassure donc aucune isolation galvanique. Pour cette raison, ce système nest
pas approprie `
a la detection on-line de decharges partielles. Nous devrons faire preuve dune
grande vigilance `
a legard de la haute tension lors des mesures.
Principe de la mesure des d
echarges partielles
Pour obtenir un diagramme typique de decharges partielles, il est conseille de suivre la
demarche suivante.
1. Utiliser le calibrateur pour etalonner le système de mesure lorsque celui-ci est hors
tension. Lobjectif de la calibration est dobtenir une mesure des charges de DP qui soit
independante du circuit de detection utilise. De plus, la calibration permet de verifier
que le système de mesure est capable de detecter convenablement une decharge donnee.
2. Mettre le système sous tension sans oublier de consigner la zone de tests pour des
questions de securite evidentes.
3. Determiner les paramètres (LLD, DT, trigger mode, gain, . . . ) optimaux du software.
Fig. 4.10: Circuit de detection des decharges partielles [Pow00].
60
61
4. Lancer lacquisition des decharges partielles pendant un certain temps tacquis. .

5. Interpreter les diagrammes obtenus.
Circuit r
ealis
e en laboratoire
La figure 4.11 illustre de nouveau le montage du circuit de detection de decharges partielles.
Un autotransformateur, branche sur le reseau, alimente le bobinage primaire du transformateur elevateur. Le reglage de lautotransformateur permet dailleurs de faire varier la tension
aux bornes du secondaire du transformateur. La sortie Haute Tension du transformateur est
connectee dune part au conducteur central du cable à tester et dautre part à la capacite de
couplage CC25B. Les deux sorties de ce quadripole sont rapatriees au système dacquisition,
en passant respectivement par les preamplificateurs RPA1 (pour les DP) et HST1 (pour la
mesure de tension). Ce système dacquisition communique finalement avec un ordinateur via
un port GPIB.
Connexions
La figure 4.11 ne montre pas vraiment comment les connexions, notamment au niveau
du c
able `
a tester, sont realisees. Et pourtant, celles-ci sont loin detre triviales. Toutes celles
reliees `
a la HT doivent etre realisees avec grand soin pour ne pas etre sources de decharges
corona. Par grand soin, on entend eliminer toutes les aretes vives, ou les pointes qui seraient
probablement responsables dune amplification du champ electrique.
Comme nous venons de le remarquer, les connexions au niveau du cable à tester sont
particulièrement delicates `
a realiser. Il convient en effet de mettre le conducteur central à la
haute tension et de raccorder lecran conducteur à la terre. Pour ce faire, nous devons realiser
un montage identique `
a celui de la figure 4.11 ; cest-à-dire faire apparatre lame conductrice
sur quelques centimètres et denuder lecran de terre. Encore faut-il savoir de quelle manière
nous allons connecter le conducteur central à la haute tension. Une simple pince crocodile
nest evidemment pas envisageable dans notre cas en raison des nombreuses decharges corona
qui en resulteraient. Nous discuterons donc de ce problème dans le chapitre 5.
4.4
Conclusions
Le materiel de detection de decharges partielles est assez simple en soi. En revanche,

toutes les connexions du circuit, si elles ne sont pas realisees avec soin, genèrent des decharges
parasites qui polluent cruellement nos mesures. Il nest pas difficile didentifier lorigine de ces
decharges parasites. Il est par contre bien moins facile de les supprimer !
Les decharges parasites pourraient provenir du transformateur, au quel cas nous devrions
tout bonnement le changer.
Les decharges pourraient emaner des cables utilises pour connecter le tranformateur au
c
able `
a tester ou `
a la capacite de couplage. Nous verrons dailleurs (chapitre 5) quun
simple c
able banane peut parasiter significativement les mesures.
Les decharges pourraient provenir des differentes connexions du circuit. Eliminer les
angles vifs au profit de conges de raccordement, soigner les connexions et utiliser des
dispositifs eliminant les decharges parasites sont les trois remèdes qui soffrent à nous
dans ce cas.
Les decharges pourraient provenir de la capacite de couplage. Cependant, le materiel
Power Diagnostix de lUniversite etant relativement recent, nous exclurons cette
possibilite.
Fig. 4.11: Circuit realise pour la detection de decharges partielles.

62
Chapitre 5
Analyse des r
esultats
Lobjectif de cette section est de presenter le resultat des mesures realisees à lUniversite
de Liège à laide du materiel decrit au chapitre 4. Nous avons eu ainsi loccasion de detecter
lactivite des decharges partielles dans un cable de distribution dont les caracteristiques sont
donnees en Annexe A.
Chaque mesure donne lieu `
a un diagramme de decharges partielles pour lequel il convient
de preciser les conditions dexperience (tension, temps dacquisition, . . . ). Ceci est en effet
une condition sine qua non pour pouvoir comparer les diagrammes entre eux. Nous avons
montre, au chapitre 3, tout linteret de ces patterns de decharges. Nous y avons egalement
remarque que leur interpretation est loin detre aisee. Nous tacherons donc, dans la suite
de cette partie, de rester extremement vigilants quant aux conclusions que nous tirerons de
chaque diagramme.
Au cours des premières mesures, il fut assez facile de constater que les decharges parasites
etaient fort nombreuses. Par parasites, on entend decharges corona ou decharges partielles
mais ne provenant pas du c
able de distribution à tester. Afin de distinguer lorigine de toutes
ces decharges, nous avons donc decide de realiser lensemble des mesures pas à pas.
Etape 1. Tester le transformateur seul. Dans ce cas, les decharges parasites peuvent emaner
soit du transformateur lui-meme, soit des cables connectant ce transformateur à la
capacite de couplage, soit des connexions HT au niveau du transformateur ou de la
capacite (cfr section 5.1). Nous disposerons donc de trois degres de liberte pour reduire
ces decharges parasites.
Etape 2. Ajouter `
a la sortie HT du transformateur le cable de connexion qui sera utilise, à
letape 3, pour mettre sous tension le cable XLPE à tester. Dans ce cas, les decharges
parasites peuvent provenir en outre de lextremite du cable de connexion. Il convient
donc dy placer un dispositif permettant de reduire au maximum les decharges corona
(cfr section 5.2). Ce dispositif devra etre capable, à letape 3, de mettre le cable XLPE
sous tension sans generer de decharges parasites supplementaires.
Etape 3. Faire enfin des mesures sur le cable de distribution denergie electrique (cfr section
5.3). Idealement, nous aimerions tester ce cable à 10kV (valeur efficace) au moins. En
pratique, nous verrons quatteindre ce niveau de tension ne sera pas une sinecure en
raison des decharges parasites. Ensuite, nous abmerons intentionnellement lisolant du
c
able de distribution pour mesurer les repercussions de ce defaut sur les diagrammes de
decharges.
63
64
Analyse des resultats
5.1
Diagrammes de d
echarges du transformateur seul
Avant de commencer les mesures sur les cables, il convient de tester le transformateur
seul afin de verifier quil ne crache pas trop de decharges parasites. En effet, nous devons
nous assurer que les decharges provenant du transformateur ou des cables de connexion ne
generont pas les mesures realisees sur les cables de distribution. Idealement, les diagrammes
des figures 5.1 et 5.2 devraient donc etre exempts de decharges. Malheureusement, ces figures
ne laissent presager rien de bon.
La figure 5.1 illustre les decharges partielles detectees dans la gamme de frequences [40 ;
800] kHz gr
ace au preamplificateur RPA1 (cfr Tab 4.3). Nous y constatons que la tension
dapparition des decharges avoisine 3kV (valeur efficace). A la tension de 10kV, lactivite des
decharges partielles est impressionnante. Elle ne laisse dailleurs guère despoir aux decharges
qui proviendront des c
ables lors de nos prochaines mesures. Les decharges partielles sont
donc nombreuses, leur amplitude pouvant selever jusquà plus de 250 pC. Nous observons
egalement un leger effet de memoire (avance de phase du pattern de decharges sur la tension
appliquee). Cet effet tend `
a montrer que les decharges proviennent probablement de defauts du
transformateur et des c
ables de connexion. Nous ne pouvons pas exclure non plus lexistence
de decharges corona au niveau des differentes connexions.
(a) U = 3kV
(b) U = 4kV
(c) U = 6kV
(d) U = 10kV
Fig. 5.1: Patterns de decharges partielles du transformateur detectees dans la plage [40 ;800]kHz
(preampli RPA1).
65
La figure 5.2 illustre les decharges partielles detectees dans la gamme de frequences [2; 20]
MHz gr
ace au preamplificateur RPA2 (cfr Tab 4.3). Nous y constatons que la tension dapparition des decharges est legèrement superieure au cas precedent ; elle avoisine 6kV. A la
tension de 10kV, lactivite des decharges partielles est de nouveau significative. Toutes les
decharges ont la meme polarite en raison du preamplificateur utilise (cfr Tab 4.3). Les decharges parasites etant nombreuses et leur amplitude elevee, on se rend compte quil ne sera
pas possible de continuer les mesures sans diminuer lactivite de ces decharges.
(a) U = 6kV
(b) U = 10kV
Fig. 5.2: Patterns de decharges partielles du transformateur detectees dans la plage [2 ;20]MHz
(preampli RPA2).
Am
elioration 1 : utiliser des c
ables isol
es au t
eflon
Comme lindiquent les figures 5.1 et 5.2, les decharges parasites issues du transformateur
et des connexions ne laissent presager rien de bon. Aussi avons-nous essaye dans un premier
temps de diminuer lactivite de ces decharges parasites. Comme nous lavons dejà souligne,
ces decharges peuvent provenir (figure 5.3) :
1. du transformateur ;
2. des c
ables de connexion du circuit ;
3. des connexions du circuit.
(a) Origines des decharges
(b) C
able de connexion isole au teflon
Fig. 5.3: Amelioration : remplacer les c

ables bananes de connexion (2) par des c
ables isoles au
teflon.
66
Pour attenuer lintensite des decharges parasites, nous disposons donc de trois degres
de liberte : changer le transformateur, changer les cables de connexion et enfin mettre au
point des connexions du circuit exemptes de decharges corona. Une première amelioration que
nous pouvons suggerer est dutiliser des c
ables isoles au teflon plutot que des simples cables
bananes. Ces c
ables connecteront directement la sortie haute tension du transformateur à la
capacite de couplage Power Diagnostix.
La rigidite dielectrique elevee du teflon (polytetrafluoroethylène) en fait un element de
choix dans la realisation de pieces isolantes dans de nombreux domaines de lelectricite, comme
par exemple le fil de c
ablage haute tension. Dans notre situation, nous avons donc opte pour
ce type de c
able dans lespoir dy diminuer lactivite des decharges partielles.
(a) U = 8kV
(b) U = 10kV
Fig. 5.4: Patterns de decharges partielles du transformateur detectees dans la plage [40 ;800]kHz
avec cables de connexion isoles au teflon.
Nous constatons avec soulagement que lactivite des decharges parasites a fortement diminue. Il suffit pour cela de comparer directement les figures 5.1 et 5.4. Nous concluons donc
quun grand nombre de decharges parasites provenaient des cables bananes initialement utilises pour realiser les connexions entre les differents elements du circuit. La tension dapparition
des decharges avoisine 8kV si on utilise des cables au teflon (alors quelle etait de 3kV auparavant). A 10kV subsistent encore, malheureusement, de nombreuses decharges parasites. Ces
decharges apparaissent pour la plupart lorsque le champ electrique est maximal (pas deffet
memoire). Nous subodorons dès lors que ces decharges sapparentent à des decharges corona
issues des connexions du circuit.
Am
elioration 2 : soigner les connexions
A la tension de 10kV, il subsiste une activite appreciable de decharges parasites. Celles-ci
proviennent très probablement des connexions entre les differents elements du circuit. En effet,
si lon regarde la sortie du transformateur ou encore le terminal haute tension de la capacite de
couplage (figure 5.5), on constate avec stupefaction que de nombreuses decharges corona sont
susceptibles dy apparatre. En effet, toutes les aretes vives (pointes, coins, . . . ) au niveau
des connexions (= simples boulons) sont des sites particulièrement propices à lapparition
de decharges car le champ electrique y est amplifie. Il est possible dameliorer chacune des
connexions en y ajoutant un anneau anti-corona ayant pour mission dy uniformiser le champ
electrique. On peut donc envisager de placer, autour chaque boulon (connexion HT), un
dispositif similaire `
a celui de la figure 5.6.
67
(a) Connexion HT transformateur
(b) Connexion HT de la capacite CC25B
Fig. 5.5: Connexions au niveau du transformateur et au niveau de la capacite de couplage CC25B.
Neanmoins, nous avons demontre à la figure 5.4 que lactivite des decharges est minime
a 8kV. De plus, nous sommes parvenus à supprimer lentièrete de ces decharges à 10kV en
`
soignant chacune des connexions HT. A cette fin, il suffit de serrer davantage chacun des
boulons de connexion. Cette constatation etrange ne se justifie pas sur le plan theorique. En
pratique cependant, assurer un meilleur contact permet de proscrire lapparition de decharges.
Remarquons finalement que les sections 5.2 et 5.3 montrent que le point critique de decharges
parasites reside dans la connexion entre le transformateur et le cable XLPE à tester. Cest
donc cette connexion (au niveau de lame conductrice du cable à tester) que nous devrons
soigner.
Fig. 5.6: Anneau anti-corona `

a disposer autour des connexions HT.
5.2
Connexion entre le transformateur et le c

able XLPE
La figure 5.7 illustre les connexions HT à realiser à partir du transformateur. Une question
se pose directement : comment realiser la jonction Jtc entre le cable de connexion issu du
transformateur et l
ame conductrice du cable à tester ? Inutile de preciser evidemment quune
simple pince (par ex. : une pince crocodile) genererait bien trop de decharges corona. En effet,
toutes les aretes vives de cette pince et de lextremite du cable contribueraient aux decharges
parasites. En vue deliminer les decharges parasites issues de Jtc , nous avons imagine realiser
cette jonction `
a linterieur dune sphère conductrice portee au meme potentiel HT, comme le
68
preconise la figure 5.8. De cette manière, toutes les aretes vives de Jtc ne genèrent plus de
decharges parasites. Pour sen convaincre intuitivement, il suffit dimaginer par la pensee les
equipotentielles autour de la sphère conductrice de la figure 5.81 .
Fig. 5.7: Connexion HT transformateur c

able & connexion HT transformateur capacite de
couplage.
Fig. 5.8: Sphère conductrice disposee autour de la jonction Jtc en vue dy proscrire lapparition
de decharges parasites.
Lobjectif premier de cette section est de verifier que la sphère elle-meme ne crache pas
de decharges. A cette fin, nous preferons ne pas encore connecter le cable XLPE à tester à la
sphère conductrice. Nous nous limiterons donc à mettre la sphère sous tension grace au cable
isole au teflon provenant du transformateur. Nous avons ainsi envisage differents dispositifs
en vue de minimiser les decharges corona qui en emanent.
5.2.1
Dispositif 1 : boule de p
etanque
Le premier dispositif auquel nous avons pense nest autre quune simple boule de petanque
dans laquelle on a enfonce lextremite du fil isole au teflon provenant du transformateur. En soi,
une boule de petanque constitue une sphère pleine dont la surface exterieure est conductrice.
Par contre, linterieur, contrairement à ce quon pensait, nest pas conducteur.
De toute evidence, ce dispositif nest pas envisageable au vu du diagramme qN de decharges represente `
a la figure 5.9. La tension dapparition des decharges est inferieure a` 3kV.
1
Lannexe B de ce travail propose une etude detaillee de la distribution du champ electrique au voisinage du
c
able XLPE et de ses extremites. Le lecteur y trouvera quelques remarques interessantes sur lefficacite dune
sphère conductrice disposee `
a la terminaison du c
able XLPE.
69
A ce niveau de tension, lactivite des decharges est impressionnante. Il sagit peut-etre dun
mauvais contact entre la surface de la boule et lextremite du fil isole au teflon.
(a) Boule de petanque ( 7cm)
(b) Pattern de decharges obtenu `

a U = 3kV
Fig. 5.9: Diagramme de decharges obtenu `

a U = 3kV en utilisant une boule de petanque a`
lextremite du c
able en teflon.
5.2.2
Dispositif 2 : plateau au bord arrondi
Nous avons ensuite place un plateau au bord arrondi à lextremite du cable isole au
teflon comme le preconise la figure 5.10. A vrai dire, nous avons recupere ce dispositif sur un
condensateur utilise en très haute tension et concu pour emettre peu de decharges corona.
Contre toute attente, nous constatons que la tension dapparition des decharges est de nouveau
assez faible (< 3kV). Le pattern de decharges represente à la figure 5.10.b est certes un peu
meilleur que celui de la figure 5.9 mais toujours loin detre acceptable.
(a) Plateau sans angle vif

a U = 3kV

a U = 3kV en utilisant un plateau prevu pour la HT
à lextremite du c
able en teflon.
70
5.2.3
Dispositif 3 : sph`
ere en cuivre 1
Le troisième dispositif que nous avons teste est une sphère de cuivre que nous avons separee
en deux. Dans ce cas, la situation sameliore avec une tension dapparition de decharges
superieure `
a 6kV. Mais, comme le montre la figure 5.11, le diagramme de decharges nest
toujours pas satisfaisant `
a 7kV. Dailleurs, nul doute ne fait, en regardant cette photo, que
les deux pointes entourees en rouge sont à lorigine de decharges parasites.
(a) Sphère en cuivre ( 20cm)

a U = 7kV

a U = 7kV en utilisant une sphère en cuivre `
a lextremite du c
able en teflon.
5.2.4
Dispositif 4 : sph`
ere en cuivre 2
Comme le montre la figure 5.12, le diagramme de decharges sameliore. Dautant plus

que celui-ci a ete obtenu `
a une tension U = 8kV. A 10kV, lactivite des decharges saccrot
considerablement. Ce dispositif nest donc toujours pas optimal mais pourrait tout de meme
etre acceptable `
a 8kV.
(a) Sphère en cuivre 2 ( 12cm)

a U = 8kV

a U = 8kV en utilisant une sphère en cuivre `
a lextremite du c
able en teflon.
71
5.2.5
Dispositif 5 : sph`
ere en laiton
Lorsque nous placons une sphère en laiton à lextremite du cable isole au teflon (figure
5.13.a), le pattern de decharges ne semble pas sameliorer davantage. Si à 5kV, lactivite des
decharges est dej`
a appreciable (figure 5.13.b) ; à 8 kV, elle est tout à fait inacceptable. Nous
pouvons donc directement conclure que ce dispositif ne pourra etre utilise dans la suite de ce
travail.
(a) Sphère en laiton ( 5cm)

a U = 5kV

a U = 5kV en utilisant une sphère en laiton `
a lextremite du c
able en teflon.
5.2.6
Dispositif 6 : sph`
ere en inox
La sphère en inox testee au laboratoire permet de monter jusquà un niveau de tension de

8kV sans trop de problèmes. A 8kV apparaissent par contre les decharges parasites, comme
lillustre la figure 5.14. Ce dispositif noffre malheureusement pas de meilleurs resultats que
le dispositif 4. Il est cependant superieur à tous les autres dispositifs testes.
(a) Sphère en inox ( 7cm)

a U = 8kV

a U = 8kV en utilisant une sphère en inox `
a lextremite
du cable en teflon.
72
5.2.7
Influence de la hauteur du sol : effet de proximit

e
Nous nous proposons finalement destimer linfluence du sol sur les patterns de decharges
parasites. A cette fin, nous avons dispose (figure 5.15) une sphère en inox à lextremite du
c
able en teflon provenant du transformateur, soit au niveau du sol, soit surelevee sur une
simple caisse. La figure 5.15 montre clairement quen eloignant la sphère dinox du sol, on
reduit sensiblement le nombre de decharges parasites qui en emanent. On peut expliquer ce
phenomène en considerant le couplage entre la sphère dinox et la terre comme un condensateur. La sphère en inox constitue lelectrode haute tension de ce condensateur tandis que
lelectrode basse tension sapparente par exemple à des barres metalliques du sol. En toute
logique, la capacite associee `
a cette paire delectrodes diminue au fur et à mesure que lon
ecarte la sphère en inox du sol. De meme, le champ electrique entre ces deux electrodes diminue lorsque lon eloigne la sphère de la terre, ce qui entrane une diminution du nombre de
decharges parasites. Lannexe B de ce travail sappuie sur des simulations numeriques pour
demontrer linfluence du sol sur les decharges parasites. Le lecteur y trouvera donc quelques
remarques interessantes `
a propos de cet effet de proximite.
(a) Sphère en inox au niveau du sol

a U = 8kV
(c) Sphère en inox surelevee
(d) Pattern de decharges obtenu `

a U = 8kV
Fig. 5.15: Influence du sol sur les patterns de decharges partielles. Dispositif : sphère en inox
disposee `
a lextremite du c
able isole au teflon provenant du transformateur.
5.2.8
73
Conclusion
Parmi tous les dispositifs consideres dans cette section, le disposif 4 (sphère en cuivre)
sort clairement du lot car il fournit les meilleurs resultats (le moins de decharges parasites).
Ce dispositif est donc le plus apte à realiser la jonction Jtc entre le cable au teflon provenant
du transformateur et le c
able XLPE à tester, telle que lillustre la figure 5.16.
Nous constatons par contre quil sera difficile, lors du diagnostic dun cable de distribution,
de monter au-del`
a de 8kV (figure 5.12). Notre grande crainte est evidemment de savoir si les
decharges partielles provenant du cable XLPE seront excitees à ce niveau relativement bas de
tension.
Enfin, au vu de linfluence que peut avoir le sol sur les decharges parasites, nous veillerons
` eloigner le c
a
able de distribution à tester de la terre afin de reduire au strict minimum les
decharges parasites.
Fig. 5.16: Sphère en cuivre disposee autour de la jonction Jtc en vue dy proscrire lapparition de
decharges parasites.
Jusqu`
a present, nous navons pas encore connecte le cable de distribution denergie electrique au système de detection de DP. Il fut en effet question, au cours de cette section, de
verifier que la sphère conductrice, disposee à lextremite du cable isole au teflon, y reduisait
les decharges parasites. Tous les diagrammes de cette section montrent neanmoins que les decharges corona (audibles `
a partir dun certain niveau de tension) subsistent malgre la sphère
conductrice.
Dans la suite de ce chapitre, nous etudions les diagrammes de decharges se referant à un
echantillon de c
able isole au polyethylène reticule, utilise dans le reseau belge de distribution
denergie electrique2 . Dans un premier temps, il sagit donc de connecter ce cable XLPE
a la sphère en cuivre pour le mettre sous tension, comme le preconise la figure 5.16, et de
`
verifier que les decharges parasites restent negligeables. Dans un second temps, nous abmerons
intentionnellement lisolant de cet echantillon pour obtenir un diagramme de DP typique dun
c
able defectueux.
2
Les caracteristiques de ce c
able sont rappelees en annexe A. Mentionnons quil sagit dun c
able cense
travailler `
a une tension de service de 15kV entre phases, soit 8,67 kV phase - terre.
74
5.3
5.3.1
Diagnostic dun
echantillon de c
able
Dispositif exp
erimental & connexions
La figure 5.17 presente le dispositif experimental realise pour tester lechantillon de cable
isole au polyethylène reticule. Cet echantillon est mis sous tension par lintermediaire de la
sphère en cuivre (dispositif 4 - section 5.2), connectee à lextremite droite du cable (figure
5.17.a). Quant `
a lextremite gauche du cable, elle se trouve à linterieur dune sphère en inox
portee au meme potentiel afin dy reduire le nombre de decharges corona.
(a) Test du c
able XLPE

a U = 6kV

a U = 6kV pour un echantillon de c
able XLPE (tension
nominale = 8,67 kV) en disposant a` ses extremites une sphère en cuivre et une sphère en inox.
Les premières decharges parasites apparaissent aux alentours de 6kV et sintensifient notablement au-del`
a de ce niveau de tension. Ces decharges, audibles à partir de 7kV, prouvent
clairement que lon doit encore consentir de gros efforts pour les supprimer. En effet, on ne
peut se contenter dun diagramme de decharges parasites similaire à celui de la figure 5.17.
Dune part, il serait difficile de distinguer les decharges partielles provenant du cable
XLPE parmi tant de bruit. Il convient de remarquer en outre que 6kV est un niveau de
tension assez bas pour exciter ces decharges partielles.
Dautre part, le manque de reproductibilite des mesures de decharges remet en cause
la fiabilite des conclusions que nous pouvons en tirer. Nous avons en effet remarque
au cours des mesures quil suffisait par exemple de deplacer un tant soit peu la sphère
disposee `
a lextremite du c
able XLPE pour modifier considerablement le pattern de
decharges.
Le dispositif teste noffre donc pas encore les resultats escomptes. En particulier, lextremite droite du c
able est `
a lorigine de beaucoup de bruit. Nous devons donc trouver un autre
dispositif permettant de reduire `
a cet endroit les decharges corona.
R
eduction des d
echarges corona aux extr
emit
es du c
able `
a tester
Au vu des premiers resultats representes à la figure 5.17, il savère indispensable de trouver
un autre dispositif reduisant les decharges corona au niveau des deux extremites du cable
XLPE `
a tester. Cest dans cette optique que le module illustre à la figure 5.18 a ete teste.
Il sagit grosso modo dune sphère en aluminium de diamètre assez important. Le champ
75
electrique `
a la surface de cette sphère sera donc moins intense compare au champ electrique
a la superficie des dispositifs testes jusqualors.
`
Fig. 5.18: Dispositif utilise en vue de reduire les decharges parasites au niveau de la jonction Jtc .
Tout comme chaque dispositif decrit à la section 5.2, le module de la figure 5.18 doit
etre teste seul afin de verifier quil nimplique pas trop de decharges parasites. La première
manipulation consiste donc `
a connecter le cable isole au teflon provenant du transformateur
au module en aluminium pour mettre ce dernier sous tension. Les resultats obtenus sont
très encourageants puisque ce dispositif permet de monter au-delà de 12kV sans generer de
decharges parasites. Nous pouvons dès lors y connecter sans souci le cable XLPE devant
etre diagnostique. Dans un premier temps, nous preferons laisser lextremite gauche du cable
XLPE `
a nu, comme le preconise la figure 5.19.
A 7kV, aucune decharge parasite nest detectee en provenance du cable XLPE (figure
5.19.b). Sans equivoque, les resultats obtenus sont bien meilleurs que ceux representes à la
figure 5.17. Pour annihiler les decharges parasites au niveau de la jonction Jtc , il suffit donc
dy placer une sphère conductrice de diamètre suffisant et sans imperfection à sa surface. A
cette fin, le dispositif en aluminium de la figure 5.18 est tout à fait satisfaisant.
(a) Test du c
able XLPE

a U = 7kV

a U = 7kV pour un echantillon de c
able XLPE (tension
nominale = 8,67 kV) en disposant a` son extremite droite le dispositif en aluminium. Lextremite
gauche du c
able est laissee `
a nu.
76
Les premières decharges parasites apparaissent aux alentours de 8kV, comme le montre
le diagramme de la figure 5.20. Il ne sera cependant pas difficile de faire abstraction de ces
decharges dans la suite de ce chapitre.
Soit nous travaillerons `
a 7kV puisquà ce niveau de tension, aucune decharge parasite
nest `
a signaler sur le c
able sain. Dans ce cas, toutes les decharges qui apparatront
sur les diagrammes lorsque nous endommagerons le cable XLPE sapparenteront à des
decharges partielles provenant de ce cable. Encore faut-il evidemment que les DP soient
excitees `
a ce niveau de tension. Si nous nous contentons de cette solution, nous ne
pourrons malheureusement pas augmenter U au-delà de 10kV au risque de confondre
les decharges partielles avec les decharges parasites.
Par consequent, nous desirons encore ameliorer le montage de la figure 5.20. Lideal
serait de monter au-del`
a de 10kV sans voir apparatre de decharges parasites. Pour
ce faire, nous devons au prealable identifier lorigine des decharges presentes sur le
diagramme de la figure 5.20. Tel est lobjectif de la section suivante de chapitre.

a U = 8kV pour le test du c
able avec sphère en
aluminium.
Origine des d
echarges r
esiduelles `
a 8kV ou plus
Lorigine des decharges parasites qui persistent à 8kV a pu etre identifiee un peu par
hasard. Lors dune manipulation, on a omis de raccorder lecran metallique du cable XLPE
a la terre. En laissant cet ecran metallique à un potentiel flottant, on sest rendu compte
`
quaucune decharge napparaissait en decà de 12kV ! Cette constation prouve que les decharges
corona dans lair, creees par exemple par des angles vifs (boulons), ont ete supprimees. En
revanche, en connectant lecran conducteur du cable à la terre, les decharges surviennent à
partir de 8kV comme le montre la figure 5.20.
On est donc en droit de sinterroger sur lorigine de ces decharges qui ne peuvent etre
creees que par le champ electrique setablissant entre lecran de terre et la Haute Tension. Ces
decharges parasites pourraient en theorie provenir de lisolant du cable. Cependant, elles sont
audibles à partir de 9kV et semblent plutot provenir de lextremite droite du cable. Le champ
electrique qui setablit entre le dispositif en aluminium et lecran de terre3 est probablement
3
Nous renvoyons le lecteur `

a la figure A.1 (Annexe A) pour quil se rende compte de la distance qui separe
77
responsable de ces decharges parasites.

On peut donc valablement penser quisoler lecran de terre, à laide de toile isolante,
permettrait de reduire les decharges parasites. La figure 5.21 represente donc lecran de terre
après lavoir recouvert, `
a proximite de la sphère daluminium Haute Tension, de toile isolante
en vue dy diminuer les decharges parasites. Tant la litterature [Lim] (figure 5.22.a) que les
simulations numeriques4 (figure 5.22.b) confortent notre intuition.
(a) Ecran de terre avant isolation
(b) Ecran de terre après isolation
Fig. 5.21: Isolation de lecran de terre `

a proximite de la connexion Haute Tension Jtc .
(a) Litterature
(b) Simulation numerique
Fig. 5.22: Equipotentielles au voisinage des extremites dun c

able electrique.
lecran metallique du conducteur central `
a lextremite dun c
able teste.
4
Le lecteur est invite `
a prendre connaissance du calcul du champ electrique au voisinage du c
able XLPE et
de ses extremites par voie numerique dans lAnnexe B de ce travail.
78
La figure 5.22 demontre en effet que le champ electrique le plus intense dans lair se situe
au niveau des extremites de lecran conducteur. Cest à cet endroit que les equipotentielles
sont le plus proche dans lair.
Les extremites de lecran de terre sont donc des sources eventuelles de decharges parasites
quil convient de supprimer. Tel est le role de la toile isolante agencee autour des extremites
de lecran. On remarque en outre (figure 5.22.b) que la sphère conductrice en aluminium ne
permet pas de soulager lextremite de lecran conducteur.
On pourrait meme envisager dutiliser un tore (realise en fils de cuivre) à lextremite de
lecran conducteur en vue dy ameliorer la distribution du champ electrique. Cette solution
a ete adoptee dans le dispositif experimental final tel que lillustre la figure 5.23. Cet artifice
promet des resultats bien meilleurs que ceux obtenus jusquà present (figure 5.20).
Solution finale
Resumons finalement toutes modifications qui ont ete apportees au montage en vue dy
reduire les decharges parasites (figure 5.23).
Fig. 5.23: Dispositif final realise pour le diagnostic du c

able XLPE.
1. La jonction Jtc (extremite gauche du cable XLPE) est entouree par une sphère en
aluminium. Ce dispositif est suspendu par un fil afin de leloigner du sol et donc eviter
tout effet de proximite.
2. Lecran conducteur est isole par de la toile isolante et ecarte au maximum de la Haute
Tension. On dispose en outre une bobine en cuivre autour de lecran pour y annihiler tous
les effets de pointe. Il convient en effet de remarquer que meme les pointes reliees à la
terre (Basse Tension) sont nefastes. Ce tore de cuivre permet dameliorer la distribution
du champ electrique au voisinage de lextremite de lecran conducteur.
3. Cest `
a ce niveau que la pince de terre est connectee à lecran conducteur. Cet ecran
est en outre recouvert de papier aluminium pour eviter, une fois de plus, tout effet de
pointe.
79
4. Au niveau de lecran de terre à lextremite droite du cable, on utilise le meme dispositif

quen 2.
5. A linstar de lextremite gauche du cable, on pourrait envisager de placer, à lextremite droite, une sphère conductrice pour y proscrire lapparition de decharges corona.
Neanmoins, nous preferons laisser cette extremite droite à nu et leloigner du sol. Cet
agencement nous permet en effet de monter à des niveaux de tension tout à fait acceptables (cfr section 5.3.2).
Le montage represente `
a la figure 5.23 est le fruit de nombreuses experimentations qui
` maintes reprises, osons-le dire, sont allees à lencontre de notre intuition physique. Par
a
exemple, sil est vrai quen theorie disposer une sphère conductrice à lextremite dun cable
permet dy supprimer les decharges parasites ; en pratique, cette idee recue nest pas toujours verifiee. Cest donc `
a force dessais-erreurs que nous sommes parvenus à determiner ce
dispositif final.
5.3.2
Diagrammes de d
echarges dun c
able sain
Nous nous proposons dans un premier temps de tracer les diagrammes qN de decharges
dun c
able sain, cest-`
a-dire un c
able dont lisolation na pas encore ete endommagee. Le
dispositif experimental utilise est illustre à la figure 5.23. Les figures 5.24 (mesure 1) et 5.25
(mesure 2) presentent les patterns de decharges associes au cable sain teste. Ces deux mesures
ont ete realisees dans des conditions en tout point similaires. Par consequent, elles permettent
directement de juger de la reproductibilite des experiences realisees. Nous pouvons noter par
exemple une legère difference `
a 11kV et 12kV, quant à lintensite et au nombre de decharges
entre les deux mesures. Cependant, lallure des diagrammes reste identique, quel que soit le
niveau de tension considere.
La tension dapparition des decharges parasites vaut approximativement 11kV. Il convient
de remarquer que lors des premières mesures, nous nesperions pas monter au-delà de 8kV !
Leffort consenti pour determiner le dispositif experimental optimal (figure 5.23) est donc
payant en termes de suppression des decharges parasites.
A 12kV, les decharges parasites sont plus nombreuses. Cependant, leur intensite reste
limitee et ces decharges sont facilement identifiables. Elles ne poseront donc aucun problème
lors de lanalyse des diagrammes de decharges dun cable defectueux. En outre, nous pouvons
remarquer le c
able teste est prevu normalement pour des tensions nominales de 15kV entre
phases (soit 8,67 kV phase - terre). A 12kV (phase - terre), nous depassons allègrement les
conditions de service que le c
able est cense supporter. Nous ne jugeons dès lors pas utile de
monter au-del`
a de 12kV.
En resume, un c
able sain na aucun defaut disolation. Par consequent, les diagrammes
qN qui lui sont associes doivent etre vierges de decharges partielles. Dans notre cas, les principales sources de decharges parasites, qui nuisaient initialement à la qualite de nos premières
mesures, ont tout bonnement ete supprimees. En eliminant la plupart des effets de pointe et
de proximite, nous sommes parvenus à obtenir des diagrammes exempts de decharges en decà
de 11kV.
80
(a) U = 9kV
(b) U = 10kV
(c) U = 11kV
(d) U = 12kV
Fig. 5.24: Patterns de decharges partielles dun c

able sain (mesure 1).
(a) U = 9kV
(b) U = 10kV
(c) U = 11kV
(d) U = 12kV

able sain (mesure 2).
5.3.3
81
Diagrammes de d
echarges dun c
able d
efectueux
Cr
eation dun d
efaut dans lisolant du c
able `
a tester
Pour obtenir un c
able defectueux, il suffit de creer un defaut dans son isolation. Il semble
donc naturel dy enfoncer un clou, comme le suggère la figure 5.26. Daprès les dimensions
du c
able indiquees sur cette figure, on constate que lepaisseur de lisolant ne fait que 4mm
environ. Avant datteindre cet isolant, le clou doit au prealable traverser la protection du
c
able en PVC, lecran de terre et une couche semi-conductrice (soit 6mm au total). Il ne faut
evidemment pas enfoncer trop le clou au risque de transpercer la totalite de cet isolant et de
creer un court circuit (le clou etant à la terre). A ce propos, il convient de remarquer que
seulement 1 cm separe le conducteur de la peripherie du cable.
Au vu des faibles epaisseurs des differentes couches du cable, il est conseille de faire preuve
dune grande vigilance lors de lintrusion du clou. Enfoncer ce clou, ne serait-ce que de 1 mm
de trop, peut conduire `
a un court-circuit entre lecran et le conducteur du cable. De surcrot,
ces epaisseurs ne sont pas connues avec precision au droit du defaut cree ! Par mesure de
precaution, la profondeur maximale du clou sera prise à 8mm, ce qui correspond à creer un
trou de 2mm dans lisolant. De cette facon, on gardera au minimum 2mm disolant qui sont
theoriquement capables de tenir 10kV. Pour memoire, la rigidite dielectrique du polyethylène
reticule (isolant XLPE du c
able) vaut 35kV/mm à 20C [Lil07].
Fig. 5.26: Defaut cree dans un c

able XLPE. Legende : (1) protection PVC, (2) ecran de terre, (3)
couche semi-conductrice, (4) isolant, (5) couche semi-conductrice, (6) conducteur.
R
esultats obtenus pour un clou de diam`
etre = 1,57 mm
Pour rappel, il suffit denfoncer le clou de 6 mm pour atteindre lisolant et de 1cm environ
pour le transpercer totalement. Par mesure de securite, nous nous autorisons à enfoncer ce clou
a 8mm au maximum. Cette section presente donc les diagrammes qN dun cable defectueux.
`
Pour ce qui est des modalites pratiques, nous nous sommes efforces denfoncer le clou par
pas de 0,5mm. Lors dune mesure, nous avons laisse le clou enfonce dans le cable lors de la
82
mise sous tension. Il est important de le preciser car retirer le clou aurait probablement eu
dautres consequences sur les diagrammes de decharges partielles. En effet, retirer le clou du
c
able modifie les caracteristiques du site dapparition des DP et influe donc directement les
diagrammes qN de DP. Notons d la profondeur de p
en
etration du clou.
d = 6mm
Dans ce cas, le clou penètre à peine lisolant. Il est donc logique de ne rien remarquer
sur les diagrammes qN de decharges. Si lon compare les patterns de la figure 5.27 avec
ceux dun c
able sain, on constate que lincidence du clou est nulle. Seules les decharges
parasites interviennent sur ces diagrammes à partir de 11kV (comme dans le cas dun
c
able sain).
6, 5 d 7, 5mm
Dans ce cas, le clou a penetre lisolant et on devrait en toute logique voir apparatre, sur les diagrammes qN , de nombreuses decharges. Cependant, quelle que soit la
profondeur de penetration d consideree dans lintervalle [6, 5; 7, 5]mm, aucune decharge
partielle en provenance du defaut na ete detectee. Pour preuve, les diagrammes obtenus
pour d=7,5mm sont representes à la figure 5.28. Peu importe le niveau de tension, les
diagrammes de cette figure sont identiques à ceux dun cable sain et ne permettent donc
pas de determiner lincidence dun defaut (clou) sur lapparition de decharges partielles.
Par exemple, aucun algorithme informatique ne serait capable de faire la distinction
entre les diagrammes de la figure 5.28 et ceux dun cable sain.
On est tout de meme en droit de sinterroger sur cette absence de decharges partielles
en depit de limportance du defaut occasionne. A ce stade, on peut emettre quelques
hypothèses.
Labsence de DP est due `
a la presence du clou qui ne laisserait aucun interstice dair
susceptible de claquer. Dans ce cas, seul lisolant du cable situe entre la pointe du
clou et le conducteur serait à meme de claquer, ce qui engendrerait un court-circuit.
Si cette hypothèse saverait justifiee, il serait preferable denlever le clou lors dune
mesure de DP.
Les DP sont masquees par les decharges parasites à 12kV.
Une tension de 12kV nest pas suffisante pour exciter les DP. Alors, il ne faut pas
esperer non plus voir apparatre des DP lorsque le cable est en service. En effet, la
tension de service du c
able teste est de 8,67kV.
Les DP sont negligeables par rapport au seuil de detection, qui est pourtant dejà très
faible ( 30pC). Cette hypothèse est cependant plausible en regard de la figure 2.8
(amplitude dune DP en fonction de la taille dune cavite). En raison de la presence
du clou, les interstices dair eventuels ont des dimensions très faibles. Les DP qui en
resultent ont donc une amplitude negligeable.
d = 8mm
Dans ce cas, lisolant du c
able a claque, ce qui a engendre un court-circuit et donc la
destruction complète du c
able. Nous avions cependant pris la peine de limiter d à 8mm
pour eviter tout risque de claquage. En pratique, les distances en jeu sont très faibles
et les epaisseurs des couches du cable ne sont pas connues avec une infime precision
au droit du defaut cree. Nous avons donc probablement affaibli lisolant de facon trop
importante en y enfoncant exagerement le clou.
83
(a) U = 9kV
(b) U = 10kV
(c) U = 11kV
(d) U = 12kV

able defectueux (d=6mm).
(a) U = 9kV
(b) U = 10kV
(c) U = 11kV
(d) U = 12kV

able defectueux (d=7,5mm).
84
Absence de d
echarges partielles
Comment expliquer labsence de DP en depit de lintrusion du clou dans lisolant ? Parmi
les hypothèses avancees precedemment, nous developpons dans cette section celle qui nous
semble etre la plus plausible. Dans le cas limite o`
u aucun interstice dair nest present à la
pointe du clou, alors seul lisolant du cable est susceptible de claquer lors de linsertion de ce
clou. Cette explication nest cependant pas fort realiste car il est impossible de garantir un
contact infiniment parfait entre lisolant et le clou. Neanmoins, quand bien meme on aurait
des cavites dair `
a la pointe du clou, celles-ci auraient des dimensions ridiculement faibles.
Or, les figures 2.8 et 5.29 montrent la relation qui lie lamplitude dune DP et la taille du
defaut qui en est lorigine. On y constate notamment quune cavite de quelques dixièmes de
mm de diamètre emet des DP de 10pC seulement, decharges qui ne peuvent dès lors pas etre
detectees par lappareil de detection de lUlg (seuil de detection 30pc). Les interstices dair
a
` la pointe du clou produisent donc probablement des DP, mais dont lamplitude est trop faible
pour etre detectee par le materiel de lUlg. La litterature conforte cette hypothèse puisque,
selon [BD00, AS01], les micro-gravites ne peuvent pas etre detectees par les DP qui y naissent.
Pour etre decelable, une cavite doit avoir des dimensions de lordre du mm ou plus.
Fig. 5.29: Evolution de la charge apparente dune DP en fonction de la taille de la cavite origine
pour un c
able XLPE (15kV) [BD00].
Fig. 5.30: Equipotentielles au sein de lisolation dun c

able defectueux (clou enfonce). Resultat
importe des simulations numeriques de lAnnexe B.
85
Claquage de lisolant
Comment peut-on expliquer le claquage de lisolant survenu pour d=8mm (profondeur de
penetration du clou) ? Les equipotentielles, à proximite du clou relie à la terre, sont fortement
deformees (figure 5.30). Inevitablement, elles se rapprochent les unes des autres au droit de
ce clou tout en restant confinees dans lisolant. Rappelons que tout rapprochement dequipotentielles est associe `
a une augmentation de lintensite du champ electrique. La presence
du clou augmente donc terriblement la contrainte electrique sollicitant lisolant (figure 5.31).
Pour d=8mm, le champ electrique au droit du clou depasse le champ disruptif de lisolant et
engendre dès lors un court-circuit. Notons que le lecteur peut consulter lannexe B consacree
aux simulations numeriques pour prendre connaissance de linfluence dautres defauts sur le
champ electrique au sein dun c
able electrique.
(a) Distribution du champ electrique dans un c

able sain
(b) Clou enfonce dans un c

able
Fig. 5.31: Distribution de lintensite du champ electrique dans un c

able electrique sain ou defectueux. Resultat importe des simulations numeriques de lAnnexe B.
86
5.3.4
Diagrammes de d
echarges dun c
able d
etruit
Dans la section precedente, nous avons sollicite le cable XLPE au-delà de ses capacites en
y enfoncant trop profondement un clou et lavons detruit consequemment. Il nous importe dès
lors de tracer les diagrammes de decharges du cable detruit mais sans le clou (figure 5.32). A
partir de 4kV surviennent des decharges durant lalternance positive de tension. Sur la figure
5.32.b, on decouvre meme que lamplitude de ces decharges semble crotre lineairement avec
la tension. A partir de 4,4kV, un court-circuit entre le conducteur et lecran de terre du cable
apparat. Depasser ce niveau de tension est donc à proscrire.
(a) U = 4kV
(b) U = 4, 3kV
Fig. 5.32: Patterns de decharges partielles du c

able detruit.
Les decharges apparaissant sur ces diagrammes proviennent bien du trou laisse par le clou
(cfr section 5.3.3). Pour sen convaincre, nous avons enfonce du teflon5 dans ce trou. Comme
le montre la figure 5.33, cet artifice permet de supprimer toutes les decharges (meme à 4,6kV),
ce qui prouve sans aucune contestation que les decharges de la figure 5.32 proviennent du trou
laisse par le clou.
Fig. 5.33: Pattern de decharges partielles du c

able detruit après avoir rempli le defaut de teflon
à U = 4, 6kV.
5
La permittivite dielectrique relative du teflon PTFE vaut r = 2.1 (`

a 1 MHz) et sa rigidite dielectrique vaut
18 kV/mm (temperature non precisee source : http ://www.crestcoating.com/teflon-electrical-chart.html).
Les proprietes dielectriques du teflon sont donc bien superieures `
a celles de lair (r,air = 1 & rigidite dielectrique
de lair = 3kV/mm `
a 20C).
87
Influence dun second d

efaut
Jusqu`
a present, nous avons enfonce un clou, de diamètre clou,1 = 1, 57mm, dans le
c
able pour determiner lincidence de ce defaut sur les diagrammes de decharges partielles. Il
est maintenant question de creer un second defaut, à laide dun clou de diamètre clou,2 =
1, 98mm. Lors de chaque mesure, nous avons veille cette fois à retirer le clou du cable. Nous
avons ainsi cree un second trou dans le cable de profondeur egale 7mm et de diamètre egal à
1,98mm.
Fig. 5.34: Pattern de decharges partielles du c

able detruit avec un second defaut `
a U = 6kV
(profondeur du trou laisse par le clou 2 = 7mm).
Lors de lacquisition du diagramme illustre à la figure 5.34, tout sest deroule correctement
jusqu`
a ce que le nuage de points (à droite du diagramme) napparaisse, accompagne dun
bruit de sifflement et detincelles au niveau du second defaut. Le courant fourni par lautotransformateur, normalement nul, a egalement augmente. Cet evènement nous a contraints
a interrompre lacquisition et diminuer le niveau de tension. Les observations nen furent ce`
pendant pas moins interessantes. Il ne sagissait pas vraiment dun court-circuit, auquel cas
le fusible de lautotransformateur aurait fondu. En realite, tout nous porte à croire quune
arborescence electrique (figure 5.35) sest produite dans le second defaut. En effet, plusieurs
arguments tires de la litterature confortent cette hypothèse.
1. Tout dabord, le phenomène darborescence electrique saccompagne demissions optique
et acoustique meme lorsque la propagation se fait en volume [Lau99]. Or, nous avons
observe lapparition detincelles et avons entendu un bruit intense au niveau du second
defaut, ce qui concorde parfaitement avec larticle [Lau99]. Selon cet article, larborescence apparue dans notre c
able est très probablement une arborescence à propagation
lente 6 . Il est dailleurs admis que les arborescences rencontrees dans les isolations des
dispositifs sont plut
ot du type branche, par opposition à une arborescence de type buisson (figure 5.35).
2. Larborescence nest pas apparue immediatement. Il a fallu un certain temps (environ 20
secondes) pour linitier, preuve quil ne sagissait pas dun simple claquage conduisant
6
A titre informatif, dans le cas du polyethylène teste dans [Lau99] sous champ divergent, la vitesse davancement typique dune arborescence branche (14 kV-50 Hz) est de 0,2 m
alors que la vitesse davancement
s
.
typique dune arborescence buisson (20 kV-50 Hz) est de 0,03 m
s
88
` un court-circuit. De nouveau, cette observation plaide en faveur dune arborescence a`

a
propagation lente [Lau99].
3. Enfin, larborescence saccompagne souvent dune augmentation soudaine de lactivite
de decharges partielles [Zha06]. Cette transition a pu etre observee directement sur le
pattern de decharges dans notre cas.
Tant la litterature que nos observations plaident donc en faveur dune arborescence electrique.
(a) De type branche
(b) De type buisson
Fig. 5.35: Arborescences electriques [Lim].
Apparition dune arborescence

electrique dans le second d
efaut
Une arborescence electrique sest accompagnee dune transition importante sur le diagramme de decharges (figure 5.34). Il convient donc de retester le cable à des niveaux de
tension inferieurs `
a 6kV pour visualiser lincidence de cette arborescence electrique sur les
patterns de decharges. Les resultats sont presentes à la figure 5.36 et sont sans appel.
(a) U = 3, 6kV
(b) U = 4, 1kV
Fig. 5.36: Patterns de decharges partielles du c

able detruit (après arborescence electrique).
89
Lactivite des decharges partielles a considerablement augmente, meme à des niveaux

de tension raisonnables.
Les patterns sont dissymetriques, ce qui est logique vu que les defauts occasionnes sont
attaches `
a une electrode (ecran de terre).
Enfin, nous constatons que leffet de memoire est nul. Les decharges apparaissent donc
lorsque le champ electrique applique est maximal. Cette constation nest quà moitie
etonnante. Il faut tout de meme remarquer que nous sommes dans une configuration
bien differente de celles exposees dans le chapitre 3 de ce travail. Dans la litterature, on
considère souvent une cavite parfaitement spherique au coeur de lisolant, defaut pour
lequel leffet de memoire nest pas nul (figure 5.37). Dans notre cas, le defaut considere
ne presente pas vraiment de surface sur laquelle les charges peuvent saccumuler puisque
notre trou est en contact direct avec lair. De facto, la figure 5.37.b nest pas valable
dans notre situation. Par consequent, cette observation nous porte à croire que le temps
de decharge associe `
a la repartition de charges de notre defaut est très faible (negligeable
par rapport `
a la periode de la sinusode de tension).
(a) Pattern de DP dune cavite
(b) Repartition de charges après DP
Fig. 5.37: Visualisation de leffet de memoire (avance de phase du pattern de decharges) dans le
cas dune cavite.
5.4
90
Conclusion
Ce chapitre eclaire tout dabord le lecteur sur les difficultes rencontrees pour realiser une
mesure de qualite en Haute Tension. Cest à force de perseverance et dessais-erreurs que nous
sommes finalement parvenus `
a identifier un circuit de detection de DP optimal, i.e. permettant
de reduire au strict minimum les decharges parasites.
C
able sain
La seconde partie de ce chapitre consiste à tracer les diagrammes de decharges dun
c
able sain pour le dispositif experimental identifie. En theorie, on ne devrait y voir
apparatre aucune decharge partielle. En pratique, nous avons observe la presence de
decharges parasites `
a partir de 11kV.
C
able d
efectueux
Nous avons ensuite endommage le cable en y introduisant un clou et en laissant ce
clou dans lisolant du c
able. Aussi etonnant quil ny paraisse, ce defaut na engendre
aucune decharge partielle contrairement à nos attentes. Nous arrivons donc à la conclusion pour le moins etrange quaucun signe precurseur na pu etre enregistre en depit
de limportance du defaut cree. Nous avons dailleurs formule certaines hypothèses qui
permettent dexpliquer cette observation.
C
able d
etruit
Nous avons finalement mis en evidence lexistence de decharges partielles sur les
patterns du c
able detruit. En outre, nous avons montre lincidence dune arborescence
electrique sur ces patterns.
Les resultats de ce chapitre ne sont donc pas à la hauteur de nos attentes. Il faut cependant
parfois accepter le fait quune campagne dessais se solde par un echec bien que les resultats
de ce chapitre ne doivent pas etre consideres comme tel. En effet, nous sommes tout de meme
parvenus `
a mettre en evidence des decharges partielles dans le trou laisse par un clou sur les
diagrammes du c
able detruit.
Chapitre 6
Conclusions
Ce travail de fin detudes sinscrit dans le cadre du projet Vecadis , projet ayant lambition de developper un système de diagnostic de cables souterrains utilises dans la distribution
denergie electrique. A cette fin, la detection de decharges partielles a jadis prouve toute son
efficacite pour apprecier la qualite de lisolation des cables. Il est donc tout naturel de mettre
a profit cette technique, connue depuis de nombreuses annees mais toujours en plein essor,
`
pour remplir les objectifs du projet.
Grosso modo, ce travail peut etre decompose en deux parties. La première est consacree à
des recherches bibliographiques en vue de mieux cerner le phenomène de decharges partielles.
Cette etape constitue un passage oblige pour un travail qui se veut de decouvrir linteret
des DP. La seconde partie quant à elle presente le système de detection de DP disponible à
lUniversite de Liège et lutilise pour realiser des mesures sur des cables de distribution.
6.1
Premi`
ere partie du TFE : recherches bibliographiques
Les recherches bibliographiques sont a priori ardues etant donne limmensite des donnees disponibles, notamment sur Internet. Il convient donc de faire un tri judicieux et de
constamment recentrer les sujets dinteret. Cela demande de lintuition mais surtout, pour
rester coherent, un fil conducteur. Le fil conducteur de mon travail, je dois avouer lavoir
trouve dans [vdW05, Vee05, Zha06]. Ces ouvrages tout recents reflètent, avec toute la rigueur
scientifique qui leur incombe, lensemble des recherches actuelles realisees dans le domaine des
Une grande partie des sujets dactualite sur les DP sont donc exposes, de manière superficielle certes, dans les trois premiers chapitres de ce travail.
Excitation dune decharge partielle et comprehension physique du phenomène.
Analyse stochastique du phenomène de formation de DP.
Modelisation dune DP.
Propagation dune DP.
Detection dune DP et materiel associe.
Localisation dune DP.
Traitement de signal ad hoc et suppression du bruit ambiant.
Caracterisation et visualisation des DP (patterns de decharges).
Analyse intuitive ou traitement informatique des diagrammes qN de decharges.
...
Ces differents sujets ne peuvent etre traites et approfondis dans les moindres details. En
91
Conclusions
92
revanche, ils donnent une idee globale du phenomène et permettent eventuellement dorienter
de futures recherches. Aujourdhui, je dois avouer etre emerveille par ce phenomène, qui peut
sembler anodin et qui pourtant constitue une mine dinformations utiles pour juger de la
qualite dun isolant (dun c
able, dun transfortmateur, . . . ). Les decharges partielles contribuent donc `
a enrichir notre connaissance de letat dun cable sans avoir besoin de dissequer
ce c
able ! Bien evidemment, la comprehension et lapplication des concepts lies aux DP requièrent de vastes competences. Par consequent, la pluridisciplinarite du personnel (specialise
en traitement de signal, en systèmes de mesures electriques, en electrotechnique, en physique,
en telecommunication, . . . ) est un element clef de la reussite dun projet dampleur tel que
Vecadis .
R
esum
e du ph
enom`
ene de DP
Une DP est une petite decharge electrique survenant au sein des imperfections de lisolation
dun c
able. Cette decharge sinterprète physiquement par un effet davalanche electronique
qui entrane une accumulation de charges sur les surfaces du defaut concerne. In fine, cette
repartition de charges induit, lorsquelle survient, un pulse de courant (et de tension) au
niveau des electrodes du c
able (i.e. ame conductrice et ecran conducteur). Puisque le temps
de montee de ce pulse est de lordre de 1 ns seulement, on considère la pulsation de DP comme
un phenomène Haute Frequence. Cette pulsation de DP se decompose ensuite en deux parties
qui se propagent respectivement vers les deux extremites du cable. Cest dailleurs à cet endroit
que la plupart des systèmes de detection de DP sont places. Bon nombre dappareils de mesures
enregistrent pendant un certain laps de temps (temps dacquisition) les decharges partielles
survenant dans le c
able. Cette information est alors traitee pour representer le diagramme
qN de DP associe. Ce pattern de decharges en soi constitue une mine dinformations que
tout bon expert est capable de deceler. Dans le cas particulier des mesures on-line (i.e. le
c
able reste en service lorsquil est teste), il convient en outre de faire du traitement de signal
pousse pour detecter et supprimer le bruit ambiant parasitant les mesures. Notons quil est
egalement possible de localiser les DP le long du cable teste, notamment par reflectometrie
temporelle, pour identifier les zones à risques du cable.
6.2
Deuxi`
eme partie du TFE : mesure de d
echarges partielles
sur c
able de distribution
Int
er
et dans le cadre du projet Vecadis
Dans le cadre du diagnostic des cables souterrains, le role evident de lUniversite, par le
biais de sa campagne dessais, est de distinguer la reponse dun cable sain de celle dun cable
defectueux. Savoir `
a quel instant exact un cable peut etre considere comme desuet sur simple
analyse de son pattern de decharges est un problème que nous prenons à bras-le-corps. A
terme, on pourra meme envisager de generaliser nos resultats pour automatiser le processus
de diagnostic des c
ables souterrains. Dans cette optique, les algorithmes informatiques seraient
mis `
a notre service pour nous affranchir de lexpertise humaine necessaire à linterpretation
des diagrammes qN de decharges.
Nous avons d
u faire preuve dune certaine subtilite pour creer un defaut dans lisolation du
c
able disponible `
a lUlg. Ainsi, nous avons pense y enfoncer un clou à differentes profondeurs.
Ce defaut artificiel na cependant pas eu les repercussions escomptees sur les diagrammes de
decharges partielles du c
able. En effet, nous navons pas pu identifier de signes precurseurs ou
plut
ot revelateurs de la fin de vie du cable teste. En revanche, nous avons clairement mis en
Conclusions
93
evidence lexistence de decharges partielles sur les patterns de decharges dun cable detruit.
Dans la suite de ce projet, il est recommande denvisager dautres defauts typiques (par ex.
joints, enlever couche semi-conductrice, arborescence deau, impuretes, trou dair, . . . ).
Difficult
es des mesures
Le chapitre 5 de ce travail a demontre, à notre grande deception, que le dispositif permettant de detecter des decharges partielles est lui-meme source dun grand nombre de decharges
parasites. A maintes reprises, le lecteur peut prendre conscience dans le chapitre 5 des difficultes rencontrees pour realiser une mesure de qualite en Haute Tension. La presence de decharges
corona, leffet de proximite, etc. sont autant de problèmes que nous avons pu identifier et d
u
resoudre au cours de nos experimentations. Par consequent, ce qui saverait initialement etre
une simple mesure de DP sest finalement revelee etre une lutte acharnee pour supprimer,
tant que faire se peut, toutes ces decharges parasites. Dans ce contexte, nous devons meme
avouer avoir ete assez sceptiques quant au bien fonde de nos mesures et à la pertinence des
experiences de DP. Fort heureusement, notre optimisme et notre perseverance ont eu raison
de notre scepticisme.
La route fut donc longue et semee demb
uches avant de parvenir à une mesure correcte (i.e.
exempte de parasites) des DP dun cable. Cest au prix de nombreux essais-erreurs que nous
avons finalement determine un dispositif experimental très satisfaisant en termes de parasites
(figure 5.23).
Conclusions des mesures
Aussi etrange quil ny paraisse, la penetration dun clou dans lisolant dun cable ne
sest manifestee par aucune decharge partielle (cfr section 5.3.3). En depit de limportance du
defaut cree, aucun signe revelateur de ce defaut na pu etre enregistre au cours de nos mesures.
Comme nous le suggerons dans ce travail (section 5.3.3 et annexe B.2), cette absence de DP
sexplique peut-etre par le fait que nous avons laisse le clou enfonce dans lisolant du cable
lors de nos mesures. Dans ce cas, les interstices dair se trouvant à la pointe du clou1 sont
minuscules. Par consequent, meme si ces cavites dair sont à lorigine de decharges partielles,
lamplitude de celles-ci est trop faible pour pouvoir etre detectee par le materiel disponible à
lUlg2 .
En revanche, nous avons clairement mis en evidence lapparition de decharges partielles
sur les diagrammes qN du c
able detruit, après en avoir retire le clou. Pour conclure, les
differences manifestes qui se degagent de la comparaison des patterns de decharges dun cable
sain et dun c
able detruit sont mises en exergue à la figure 6.1.
6.3
Perspectives du travail de fin d

etudes
Pour ainsi dire, ce travail de fin detudes offre une vision assez globale mais malheureusement superficielle du phenomène de decharges partielles. Quil sagisse de la physique qui
se cache derrière les DP (etude stochastique du phenomène), de leur propagation, de leur
1
Ces interstices dair seront toujours presents car on ne peut assurer un contact infiniment parfait entre le
clou et lisolant du c
able.
2
Nous renvoyons le lecteur `
a la figure 2.8 (chapitre 2) pour prendre conscience de la relation qui lie lamplitude dune DP aux dimensions de la cavite qui en est lorigine.
94
Conclusions
(a) Pattern du c
able sain `
a U = 9kV
(b) Pattern du c
able detruit `
a U = 4, 1kV
Fig. 6.1: Comparaison des patterns de decharges dun c

able sain (tension nominale = 8,7kV) et
dun cable detruit.
detection, de leur localisation ou encore du traitement de signal ad hoc, chaque thème pourrait faire lobjet de thèses de doctorat. Le service de Transport et Distribution de lenergie
electrique a donc encore de quoi orienter de futures recherches.
A brève echeance (dans les 3 mois), il sagira de continuer et dameliorer les mesures
de DP en mode off-line. Linterpretation de nouveaux resultats ne pourra quenrichir notre
connaissance du phenomène de DP. A ce sujet, je me permets de conseiller de simuler dautres
defauts dans la mesure du possible. Il convient en effet de remarquer que linsertion dun clou
dans lisolant dun c
able est un defaut qui doit etre assez rare en pratique !
Retirer le clou du c
able avant de realiser des mesures DP afin devaluer lincidence dun
trou dair (de dimensions suffisantes) sur lactivite de decharges partielles.
Tester la jonction entre deux cables, souvent source de nombreux defauts. Vu le nombre
important de jonctions que lon retrouve en pratique sur le reseau electrique, lexperimentation de ce type de defaut est dune importance capitale dans le cadre du projet.
Enlever la couche semi-conductrice du cable à un endroit donne.
Creer une arborescence deau.
Faire des mesures `
a haute temperature, ne serait-ce que pour tester linfluence de T
sur lactivite des decharges partielles. Il faut noter que lensemble des mesures realisees
jusqu`
a present lont ete `
a 20C environ (temperature ambiante). Or, un cable souterrain
en service est traverse par du courant et sechauffe bien au-delà de cette temperature
(par effet joule). Il convient donc de se rapprocher de la temperature usuelle de service
dun c
able pour realiser de futures mesures de DP. De meme, letude de linfluence des
conditions exterieures telles que lhumidite pourrait etre envisagee.
Etc,.
A moyenne echeance, il sagira de construire une base de donnees de toutes les mesures
realisees en distinguant les patterns de decharges associes à des cables sains de ceux associes
a des c
`
ables abmes. Letape ultime consistera à automatiser le traitement informatique de
ces diagrammes de DP. A partir de leur simple analyse, on desirera predire, de facon fiable,
letat du c
able teste. Les algorithmes de traitement de diagrammes nous permettront de
nous affranchir de lexpertise humaine pour juger de la qualite du cable teste. En outre, ces
algorithmes nous donneront le signal dalarme en temps utile pour detecter preventivement
la fin de vie dun c
able surveille.
Conclusions
95
A plus longue echeance, de nombreuses perspectives peuvent se dessiner à partir de ce

travail de fin detudes. Bien evidemment, la principale est de developper un système de detection de decharges on-line. Il sagira donc notamment dadapter les resultats de ce travail
(et des futures mesures) `
a ce type de detection de DP. Le traitement de signal prendra aussi
tout son sens pour reduire, voire supprimer, le bruit parasitant les mesures on-line.
Annexe A
C
ables souterrains
A.1
C
ables disponibles `
a lUlg
Nous decrivons succinctement dans cette annexe le cable de distribution utilise dans le
cadre de ce travail de fin detudes.
Le c
able sur lequel ont ete realisees les mesures de decharges partielles est represente à
la figure A.1. Il sagit dun c
able isole au polyethylène reticule (XLPE) tout à fait classique.
L
ame en cuivre est constituee de nombreux brins torsades (19 brins). Le diamètre de lame
vaut environ ame = 12mm. Entre lame et lisolant est agence une couche semi-conductrice
ayant pour but dy uniformiser le champ electrique. Lisolation est en outre recouverte dune
deuxième couche semi-conductrice jouant le meme role. Sur la figure A.1, lecran conducteur
est constitue de fils de cuivre, proteges par une gaine en PVC.
En pratique, ce c
able est utilise dans le reseau belge de distribution denergie electrique.
Il nous a dailleurs ete gracieusement remis par lAle. Il est garanti pour travailler à des
tensions inferieures `
a 15kV entre phases (soit 8,66kV phase - terre). Les decharges partielles
issues de ce c
able peuvent donc provenir dun defaut de lisolation (inclusion, cavite, . . . ) ou
dun defaut de cohesion dune couche de semi-conducteur avec lisolant.
Fig. A.1: C
able de distribution denergie electrique `
a tester. Legende : (1)
ame conductrice en
cuivre, (2) semi-conducteur interne, (3) isolation au polyethylène reticule, (4) semi-conducteur
externe, (5) ecran conducteur en cuivre, (6) protection en PVC.
Les figures A.2 et A.3 illustrent deux autres cables disponibles à lUniversite de Liège. Nous
96
97
C
ables souterrains
y remarquons que l
ame conductrice est constituee de brins daluminium. Lecran conducteur
de chaque c
able nest pas visible sur les photos.
Fig. A.2: Autre C

able disponible `
Fig. A.3: Autre C

able disponible `
Annexe B
Etude du champ
electrique cr
e
e par
le dispositif de d
etection de DP
Lobjectif de cette annexe est de visualiser la distribution du champ electrique au voisinage
du c
able XLPE teste dans le cadre de ce travail de fin detudes. Nous pourrons dès lors
y deceler les zones `
a risques (o`
u le champ electrique est intense), à lorigine de decharges
parasites. Toutes les simulations numeriques ont ete realisees à laide du logiciel Quickfield,
dont la version etudiante est en accès libre sur Internet1 .
B.1
Etude du champ
electrique cr
e
e par le dispositif de d
etection de DP
Mod
elisation du dispositif de d
etection de DP
La figure B.1 represente le dispositif de detection de DP pour un echantillon de cable
XLPE (cfr section 5.3.1). Pour determiner la distribution du champ electrique cree par ce
système, on le modelise par la geometrie simplifiee de la figure B.1.b. Sur cette figure, les
surfaces raccordees `
a la haute tension sont en rouge tandis que celles connectees à la terre
sont en noir. Pour les simulations numeriques, nous considererons que la HT vaut 10kV.
La connaissance de la distribution du champ electrique au voisinage du cable XLPE nous
importe `
a plusieurs egards.
La distribution du champ electrique permet de deceler les zones potentielles de claquage,
et donc les sources de decharges parasites.
Theoriquement, une sphère conductrice portee à la haute tension devrait annihiler tous
les effets de pointe se manifestant aux extremites du cable XLPE. En pratique, il sest
avere que ce principe netait pas toujours verifie. En comparant la distribution du champ
electrique `
a lextremite gauche et à lextremite droite du cable, on pourra estimer lefficacite dune sphère conductrice.
Au cours de la section 5.2.7, nous avons observe une influence significative du sol sur
les decharges parasites. Il convient donc de visualiser cet effet de proximite par des
simulations numeriques.
Nous terminerons par determiner linfluence dun defaut (clou enfonce ou trou dair)
sur le champ electrique se trouvant à linterieur du cable teste.
1
Site Internet http ://www.quickfield.com/fr/
98
Etude du champ electrique cree par le dispositif de detection de DP
99
(a) Dispositif experimental
(b) Modelisation
(c) Maillage
Fig. B.1: Dispositif experimental realise pour le diagnostic du c

able XLPE et modelisation de ce
dispositif.
100
Simulations num
eriques et r
esultats
Le logiciel Quickfield repose sur la methode des elements finis. Dans sa version etudiante,
ce logiciel tolère un maillage dont le nombre maximal de noeuds vaut 255. Il va sans dire quun
si petit nombre de noeuds affecte la precision (et donc la qualite) des resulats escomptes. Les
formes des differents elements de la figure B.1.b sont egalement alterees par ce faible nombre
de mailles (par ex. un cercle est approxime par des segments de droite). Cependant, cette etude
est purement qualitative et ne requiert donc pas une precision superieure. A titre informatif,
le maillage de la figure B.1.c est constitue de 254 noeuds.
Lors dune simulation, il convient de preciser les surfaces à la Basse Tension et les surfaces
a la Haute Tension du domaine maille. Nous avons envisage trois solutions :
`
Condition aux limites 1 : mettre les 4 bords du domaine maille à 0V (en plus de
lecran du c
able) ;
Condition aux limites 2 : ne mettre à 0V que le bord inferieur (le sol) du domaine
(en plus de lecran du c
able). Cette solution sapproche probablement plus de la realite.
Condition aux limites 3 : imposer U = 0V à linfini. Cette approche est la plus
frequemment adoptee dans le cadre de simulations numeriques.
Les resultats de ce problème delectrostatique sont illustres sur les figures B.2, B.3, B.4
et B.5. Les figures B.2 et B.5.a sont des esquisses des equipotentielles qui setablissent au
voisinage du c
able XLPE et de ses extremites. En raison du faible nombre de mailles permis
par le logiciel Quickfield, ces equipotentielles, qui devraient en theorie ressembler à de belles
courbes regulières, sont approximees par des segments de droite. Les obsevations nen sont pas
moins interessantes. Nous rappelons que lanalyse des equipotentielles permet de localiser les
zones `
a risques, au sein desquelles le champ electrique est très intense. Ces regions susceptibles
de claquer se mettent en evidence car les equipotentielles y sont très proches les unes des
autres. Dans notre cas, le champ electrique le plus intense se situe au niveau de lisolation du
c
able, ce qui ne pose aucun problème en vertu de lexcellente rigidite dielectrique de lisolant.
Dans lair, les contraintes les plus importantes se retrouvent au voisinage de lextremite de
lecran conducteur. Il est interessant de noter que la sphère conductrice ne permet pas de
soulager cette zone.
Quant aux figures B.3 et B.5.b, elles representent la distribution du potentiel sur le domaine maille. En toute logique, on constate que le conducteur du cable ainsi que la sphère
conductrice sont `
a 10kV tandis que lecran de terre du cable est à 0V. En fonction des conditions aux limites imposees, on observe en outre que le potentiel vaut soit 0V sur les 4 bords
du domaine etudies (CL 1), soit 0V au niveau du sol uniquement (CL2), soit 0V à linfini
(CL3).
Enfin, les figures B.4 et B.5.c mettent en lumière la distribution du champ electrique au
voisinage du c
able XLPE et de ses extremites. Les observations sont identiques à celles de
la figure B.2. Nous constatons que le champ electrique dans lisolant atteint 5KV/cm. A la
tension de 10kV, ce champ electrique devrait plutot valoir 10kV/4mm (moyennant lepaisseur
de 4mm de lisolant), soit 25kV/cm. La difference sexplique par le fait nous avons exagere les
dimensions de lisolant lors de nos simulations pour y visualiser plus facilement les contraintes
electriques. On a ainsi considere une epaisseur de 2cm pour lisolant plutot que 4mm en
pratique (ce qui justifie le facteur 5 de difference qui apparat lors des simulations numeriques).
De nouveau, nous constatons que lair est fortement contraint aux abords des extremites de
lecran conducteur. Il est `
a noter en outre que les effets de pointe amplifie de plus bel ce
champ electrique.
(a) Condition aux limites 1
(b) Condition aux limites 2
Fig. B.2: Equipotentielles au voisinage du c

able XLPE et de ses extremites.
Fig. B.3: Distribution du potentiel au voisinage du c

Fig. B.4: Distribution du champ electrique au voisinage du c

101
(a) Equipotentielles si condition aux limites 3
(b) Distribution du potentiel si condition aux limites 3
(c) Distribution du champ electrique si condition aux limites 3
Fig. B.5: Resultats des simulations dans le cas o`

u le poteniel est nul `
a linfini (CL 3).
102
103
Conclusions des simulations

Dune part, nous pouvons localiser, par le biais de ces simulations numeriques, les sources
potentielles de decharges parasites. Nous avons en effet remarque que les contraintes electriques dans lair etaient importantes aux abords des extremites de lecran conducteur. Dautant plus que les effets de pointe ne peuvent etre pris en compte dans le cadre des simulations
et pourtant, ces effets amplifient de facon significative le champ electrique. Cette observation est extremement interessante car elle justifie a posteriori les precautions prises dans le
dispositif experimental. Au cours de la section 5.3.1, nous avons remarque en pratique lapparition de decharges, audibles `
a partir dun certain niveau de tension. Notre intuition nous
a permis de conclure que ces decharges parasites setablissaient entre la sphère en aluminium
et lextremite de lecran conducteur. Cest pour cette raison que nous avons dailleurs pris la
peine de recouvrir les extremites de cet ecran de toile isolante. Ce remède contre les decharges
parasites savère payant tant sur le plan theorique que sur le plan pratique.
Ces simulations permettent en outre de juger de lefficacite dune sphère conductrice disposee `
a lextremite du c
able XLPE. Si on compare les equipotentielles à la peripherie de cette
sphère avec les equipotentielles autour de lextremite droite du cable, on constate quelles sont
legèrement plus rapprochees dans le second cas. Rappelons en outre quune sphère conductrice
annihile tous les effets de pointe. En revanche, cette sphère ne permet pas de soulager lair
qui se trouve aux alentours des extremites de lecran du cable.
Effet de proximit
e
Il convient de remarquer que la distance separant le sol du dispositif experimental a une
incidence non negligable sur lapparition de decharges parasites (cfr section 5.2.7). Pour sen
convaincre, il suffit dexaminer les figures B.6 et B.7. Lintensite du champ electrique qui
setablit entre la sphère conductrice et le sol est dautant plus importante que la distance
qui les separe est faible. De nouvelles decharges parasites peuvent donc apparatre dans cette
zone.
(a) Sol `
a 35cm
(b) Sol `
a 15 cm
Fig. B.6: Distribution du potentiel au voisinage du c

(a) Sol `
a 35cm
104
(b) Sol `
a 15 cm
Fig. B.7: Distribution du champ electrique au voisinage du c

B.2
Influence dun d
efaut sur le champ
electrique `
a lint
erieur
dun c
able
On ne peut clore ce chapitre de simulations numeriques sans determiner lincidence dun

defaut sur le champ electrique regnant dans lisolant dun cable. A cette fin, il est coutume
denvisager plusieurs types de defauts, tels que lintrusion dun clou dans lisolant dun cable,
le trou laisse par ce clou lorsquon len retire ou encore la presence dune cavite.
Les figures B.8, B.9 et B.10 representent respectivement les equipotentielles, la distribution
du potentiel et la distribution du champ electrique dans un cable souterrain. Nous modelisons
sommairement ce c
able par un conducteur central (Haute tension) autour duquel est agence
un isolant (r,isolant = 2.5 dans les simulations). De plus, cet isolant est entoure par lecran
metallique du c
able raccorde `
a la terre. Les epaisseurs de ces diverses couches ont ete amplifiees
au cours des simulations afin de faciliter la visualisation et linterpretation des resultats. Aussi,
les echelles accompagnant les differentes figures ne correspondent pas necessairement à la
realite.
Incidence dun clou enfonc

e dans lisolant dun c
able
Les equipotentielles, `
a proximite du clou relie à la terre, sont fortement deformees (figure
B.8.b). Inevitablement, elles se rapprochent les unes des autres au droit de ce clou tout
en restant confinees dans lisolant. Rappelons que tout rapprochement dequipotentielles est
associe `
a une augmentation de lintensite du champ electrique. La presence du clou augmente
donc terriblement la contrainte electrique sollicitant lisolant, comme le confirme la figure
B.10.b.
Dans le cas limite o`
u aucun interstice dair nest present à la pointe du clou, alors seul
lisolant du c
able est susceptible de claquer si linsertion du clou est trop profonde. Cette
situation conduit `
a un court-circuit, dont lapparition nest pas prevenue par des decharges
partielles.
105
Incidence dun trou dair `

a linterface
ecran du c
able isolant
Considerons un trou dair `
a la surface de lisolant du cable laisse par lempreinte du clou
considere au point precedent. Bien que la forme du defaut soit similaire à celle du clou, les
contraintes electriques qui setablissent dans le cas dun trou dair sont fondamentalement
differentes de celles observees precedemment. Tout dabord, nous observons à la figure B.8.c
que les equipotentielles ne sont plus deformees au voisinage du trou dair. Elles semblent juste
etre attirees par ce trou dair mais cet effet (deviation des equipotentielles) est très leger. Par
consequent, le champ electrique dans lisolant naugmente pas en presence dun trou dair
contrairement `
a la situation precedente (du clou). Bien au contraire, cest lair qui semble, au
vu de la figure B.10.c, etre soumis `
a la contrainte electrique la plus importante (amplification
du champ electrique en raison de la conservation du deplacement electrique).
Il convient de remarquer que lair a une rigidite dielectrique beaucoup plus faible que
lisolant2 . Dès lors, si lisolation peut resister au champ electrique intense setablissant entre
le conducteur et lecran du c
able, il nen est pas de meme pour lair. On concoit donc aisement
que ce soit lair qui claque en premier lieu, entranant en loccurence lapparition de decharges
partielles.
Incidence dune cavit
e dair
Les conclusions sont tout `
a fait similaires à celles dun trou dair present à linterface
ecran isolant. Nous constatons de nouveau que le champ electrique le plus intense se situe
au niveau de la cavite (figure B.10.d). Ce type de defaut genère donc inevitablement des
Conclusion
Ces simulations numeriques peuvent etre utilisees à bon escient pour interpreter les resultats obtenus lors des experiences de DP realisees sur les cables.
A la section 5.3.3 (diagrammes de decharges dun cable defectueux), nous nous sommes
etonnes de ne voir apparatre aucune decharge partielle en depit dun defaut important cree
dans lisolation dun c
able (enfoncement dun clou). Nous avons ainsi cree un court-circuit
(par claquage de lisolation) sans quaucun signe precurseur nait pu etre enregistre. La seule
explication fondee que nous pouvons donner semble etre celle de labsence dinterstices dair
susceptibles de claquer `
a la pointe du clou. Cette explication nest cependant pas fort realiste
car il est impossible de garantir un contact infiniment parfait entre lisolant et le clou. Neanmoins, quand bien meme on aurait des cavites dair à la pointe du clou, celles-ci auraient des
dimensions ridiculement faibles. Or, la figure 2.8 montre la relation qui lie lamplitude dune
decharge partielle et la taille du defaut qui en est lorigine. On y constate notamment quune
cavite spherique de 0.2mm de diamètre emet des DP de 10pC seulement, decharges qui ne
peuvent dès lors pas etre detectees par lappareil de detection de lUlg (seuil de detection
30pc). Les interstices dair `
a la pointe du clou produisent donc probablement des DP, mais
dont lamplitude est trop faible pour etre detectee par le materiel de lUlg.
A la section 5.3.4 (diagrammes de decharges dun cable detruit), nous avons pris la peine
de retirer le clou du c
able avant de realiser les mesures de DP. Cette precaution nous a permis
dobserver des DP apparaissant au niveau de lempreinte laissee par le clou. Nous pouvons
donc valablement penser que, pour observer une decharge partielle, il importe de creer dans
2
Rigidite dielectriqueair = 30kV/cm vs rigidite dielectriqueXLPE = 350KV/cm `

a 20C [Lil07].
106
lisolant une imperfection de dimensions suffisantes et que le gaz regnant dans cette cavite
puisse claquer. Il vaut donc mieux retirer le clou de lisolant lors dune mesure afin dobserver
le phenomène de DP.
(d) Cavite
(c) Clou retire
Fig. B.8: Equipotentielles au sein de lisolation dun c

able sain ou de c
ables defectueux.
(b) Clou enfonce
(a) C
able sain

107
(a) Distribution du potentiel dans un c

able sain

able
108
109
(c) Clou enleve du c

able
(d) Cavite dans lisolation du c

able
Fig. B.9: Distribution du potentiel au sein de lisolation dun c

able sain ou de c
ables defectueux.
(a) Distribution du champ electrique dans un c

able sain

able
110
111
(c) Clou enleve du c

able
(d) Cavite dans lisolation du c

able
Fig. B.10: Distribution du champ electrique au sein de lisolation dun c

able sain ou de c
ables
defectueux.
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des Sciences Applique

Prof. J.-L. Lilien

Prof. Ph. Vanderbemden

Travail de fin detudes presente par

Table des mati`

Table des figures

Exemple de pattern qN de decharges partielles. . . . . . . . . . . . . . . . .

Syst`eme dacquisition ICMsystem. . . . . . . . . . . . .

Patterns de decharges partielles du transformateur . . . . . . . . . . . . . . . .

Comparaison des patterns de decharges dun cable sain (tension nominale =

Liste des tableaux

Facteurs affectant, au cours du temps, lisolation dun cable souterrain [Den01]. 7

Materiel PowerDiagnostix : ICMsystem hardware.

Les reseaux de distribution et de transport de lenergie electrique sont constitues de lignes

Fig. 1.1: Constitution dun c

(a) Mesure Off-line

(b) Mesure On-line

Fig. 1.2: Deux facons de mesurer une decharge partielle [Vee05].

Projet Vecadis et objectifs du TFE

triques, mecaniques et enfin de contraintes liees `a lenvironnement [Den01]. Au cours du temps,

Tension (AC, DC)

Tab. 2.1: Facteurs affectant, au cours du temps, lisolation dun c

au niveau de la cavite lorsque le cable est sous tension.

(a) Decharge partielle

(b) Repartition des charges

Fig. 2.2: Mecanisme de decharge partielle.

Fig. 2.3: Evolution des champs electriques au cours du temps.

Fig. 2.4: Evolution de la repartition de charges [Lim].

(a) Arborescence electrique

(b) Arborescence deau

Fig. 2.6: Desctruction dun materiau isolant [Ort05].

DOP (t) = A sin(2fc t)(expt/t1 expt/t2 )

(a) DEP (t) : signal exponentiel amorti

(b) DOP (t) : signal oscillatoire amorti

Fig. 2.7: Signaux modelisant les decharges partielles.

pour un cable au polyethyl`ene reticule.

Fig. 2.9: Structure dun c

La structure coaxiale dun c

Fig. 2.10: Element dz dune ligne de transmission.

En decouplant et resolvant ces equations differentielles, on trouve apr`es calculs :

I(z, ) = I + exp()z +I exp+()z

Pour determiner limpedance caracteristique et la constante de propagation dun cable,

Z1ph () = R1ph () + j(L1ph,i () + L1ph,e )

dielectrique relative du materiau isolant et r () la partie imaginaire associee aux pertes

En tenant compte des pertes par polarisation, les equations deviennent

420 (r ())2 dsc

On trouve en sommant les differentes contributions ladmittance totale

avec Z() = R() + jL() et Y () = G() + jC(). En general, le facteur dattenuation

effet domine, on montre que sk . Le second terme resulte de la conductance G(). Il

Dispersion et vitesse de phase

papier, la temperature, . . . . Nous devrons donc connatre, ou mieux mesurer, r et r du

Fig. 2.11: Constante de propagation () = () + j() dun c

Fig. 2.12: Vitesse de propagation dun pulse.

Fig. 2.13: Impedance caracteristique.

Fig. 2.14: Attenuation dun signal en fonction de sa frequence et de la distance parcourue z.

http ://www.omicron.at/ Syst`eme de detection MDP600

Remarquons dores et dej`

Fig. 2.15: Deformation dun pulse en fonction de la distance parcourue zi .

signaux de DP, nous nous devions dillustrer leffet de r et de r sur () (attenuation) et

r augmente et plus lattenuation de signaux diminue. En revanche, plus r crot, et plus

que vp () ne dependait que de r . En effet, la vitesse de propagation diminue lorsque r

propagation, Zc diminue lorsque r augmente.

(a) Element dz de ligne