Le cadre opérationnel
et institutionnel
Les activités financières islamiques respectant les principes de la Sharia ont connu un
succès remarquable, ces dernières décennies, tant au niveau des volumes engagés qu’au
niveau des marchés couverts. Par conséquent, elle fait l’objet d’une attention croissante
D’ailleurs, ce marché regroupe dans le monde entier quelques 300 banques islamiques
suivre.
Donc, avant tout développement de notre projet, il est nécessaire de connaitre le cadre
9
Chapitre 1 : Les concepts liés à la
finance islamique
de la Charia. Donc, comment cette finance est évoluée dans le temps ? Et quels sont ses
fondements et principes ?
Elle est interdite parce que l’argent ne peut être créé sans « travail », et donc, toute
« C’est parce qu’ils ont dit que le commerce est similaire à l’usure. Allah a permis le
commerce et interdit l’usure. Celui qui a compris le conseil de son seigneur et arrêté
gardera ses anciens bénéfices et son état est remis à Allah. Celui qui reprendra écopera
de la vengeance d’Allah »
afférent dans la charia islamique. Mais ce n’est pas le seul, d’autres textes de sourate Al
sévère que celle prévue dans l’au-delà pour les usuriers. Cette interdiction est
1
P36, « finance islamique et finance conventionnelle concurrence ou complémentarité en temps de crise ? »,
ISCAE, Barry Amadoun, Benchikh Sara
11
confirmée dans certains Hadiths ou dires et actes attribués au Prophète, qui forment la
l’orge et des dattes. Ce qui a largement été interprété comme une interdiction du prêt à
intérêt lui-même.
échu, mais au prix du doublement du taux d’intérêt. Cette manière de faire reçut
dettes.
Autre fait historique, le prophète avait des contacts avec les juifs dans son séjour à
Médina (l’ancienne Yathrib) deuxième ville de l’islam après la Mecque. Or, dans
dans l’Exode (chapitre 22, verset 25) et le Lévitique (chapitre 25, versets 34 à 46),
hébreux qui signifie, comme le riba en langue arabe, à la fois usure et intérêt. La
« tarbit » était interdit entre juifs mais permis entre juifs et non juifs, ce qui
contribua sans aucun doute à l’essor de la banque juive dans les pays chrétiens et
musulmans du Moyen Age. Cet essor fut d’ailleurs renforcé par le fait que les
En bref, l’interdiction du Riba fut un principe judéo-chrétien avant l’islam. Mais cette
interdiction fut régulièrement violée par les musulmans, comme elle le fut par les juifs
12
et les chrétiens. La prohibition du Tarbit juif tomba rapidement en désuétude, avec la
2
2- Les sources de la Charia
La finance, ou l’économie islamique en général est guidée par des valeurs de la Charia.
Le coran :
Il s’agit des paroles d’Allah -Exalté soit-Il -révélées au Messager d’Allah -que la Paix et
le Salut soient sur lui -, en langue arabe, il est inimitable et ceci jusqu’à la plus petite
sourate.
Le Coran est dans la législation islamique ce qu'est la constitution dans les législations
séculières des autres nations. Le Coran en tant que constitution n'évoque les préceptes
et les règles qu'avec des textes sommaires et ne s'engage que très peu dans les
développements et les détails sur la manière de procéder. Il est la parole d’Allah -Exalté
soit-Il -dans sa forme et dans son sens. Il a un niveau d’éloquence en dehors des
L’intégralité du Coran est en arabe. IL fut révélé par Allah -Exalté soit-Il -en langue
arabe dans sa forme comme dans son sens. L’exégèse du Coran ou sa traduction dans
une autre langue ne sont pas du Coran. Le Coran fût transmis de génération en
génération .Il fait preuve d’autorité légale, sa transmission est authentique et aucun
2
P9, « La finance islamique : une alternative éthique, Etude de cas marocain », ISCAE, NisrineMankarBennis
13
La Sunna :
bénédictions d'Allah sur lui- comme parole, acte ou approbation. La Sunnah vient
immédiatement après le Coran en rang dans les sources de la législation. Elle comporte
ce qui y est absolu et traite ce qui n'y est pas évoqué. La Sunnah est donc une source
La distinction entre la Sunnah et le hadith est que ce dernier est narratif, rapportant ce
que le prophète a dit, fait, approuvé ou désapprouvé. Alors que la Sunnah est la
pratique du prophète -paix et salut sur lui-, c’est les normes comportementales.
Pour l’IJMA’, c’est l’unanimité des érudits de la religion, à une époque donnée à partir
des compagnons du prophète, sur une règle légale islamique précise. Ce consensus est
pour suivre les évolutions et les changements. C’est la troisième source de législation se
Alors que l’Ijtihad est l’effort de réflexion personnel basé sur les principes généraux de
l’Islam, il est pratiqué par les Muftis (juristes) et les Mujtahids (savants).
14
Le Qiyass (raisonnement par analogie) :
Cette technique consiste à affecter, sur la base d'une caractéristique sous-jacente commune, la
règle juridique d'un cas existant trouvée dans les textes du Coran, de la Sounna et/ou de l'Ijmaa à
un nouveau cas dont la règle juridique n'a pas pu être clairement identifiée. Ceci tout en restant
scientifiques musulmans qui ont théorisé dès les années 1950 la possibilité de créer un
L’objectif recherché à travers ces deux expériences est de mettre en place des circuits
chariaâ », bien que les deux expériences revêtent des formes très différentes. En effet,
proposé pour investir les ressources collectées auprès d’un grand nombre de petits
Par contre, le « Mit Ghamr » dont l’initiative est entièrement privée était composé de
15
d’assurer l’intermédiation des ressources financières entre épargnants et petits
investisseurs locaux.
Islamique (OCI), qui avait pour objectif la création d’un marché commun islamique et
création de Nasser Social Bank (Égypte) ; elle a débuté comme une banque sociale
basée à Djeddah, cette institution pose les jalons d’un système d’entraide fondé sur des
principes islamiques.
En 1979, la Dubaï Islamic Bank (DIB), la première banque universelle privée islamique
En 1981 l’apparition de Dar al Maal al Islami (DMI) qui a créé de nombreuses banques
En 1983 le Soudan et l’Iran convertissent leurs secteurs bancaires, et nombreux sont les
pays du golfe et de l’Asie qui ont suivi (l’Arabie Saoudite, les Émirats Unis, l’Indonésie,
la Malaisie …)
16
Et la période 1980-2000 a bien marqué un Développement de la finance islamique en
islamique s’est développer en Europe et au Moyen Orient, Asie du Sud Est, Afrique du
Nord, autant dans les banques islamiques que les banques traditionnelles (HBSC,
La finance islamique puise ses fondements de la Charia qui édicte cinq grands principes
sur le rapport des musulmans à l’argent, Ainsi, ces cinq piliers de l’islam financier
1- Principes positifs
Cette notion est un des éléments clés dans le concept de finance islamique car
elle est le reflet des valeurs que l’Islam transmet à ses fidèles, à savoir justice,
pertes.
17
En effet, l’interdiction de prêter de l’argent contre un loyer (Riba) et la prohibition
jacents, il est aussi exposé aux éventuelles pertes. Au final, son statut est proche de
pertes et profits est utilisé dans plusieurs techniques de financements islamiques tels que
Les profits sont partages tandis que les pertes sont entièrement assumées par la
De plus, dans un tel système, les critères de sélection d’un projet par la banque
ne sont plus bases sur des questions de solvabilité mais plus sur la rentabilité
anticipée.
économique.
18
Ainsi, les principes de la finance islamique expriment une volonté de promouvoir la
modération.
terme de « Riba »dérive du verbe « Raba » qui signifie « augmenter ». Il renvoie àla
fois aux notions de taux d’intérêt (une valeur ajoutée à uncapital initial) et
l’on paie pour l’usage del’argent et le second traduit un délit commis par celui
pourfaciliter les échanges mais qui ne doit pas devenir l'objet del'échange en soi,
19
Cela peut être expliqué par plusieurs facteurs explicatifs. Lepremier est le fait que
finance. Le créancier est doncassuré d’un gain sur le prêt alors que le débiteur est
«se mettre ou mettre ses biens endanger sans le savoir ». Le mot, lui-même, a des
contractuelle.
Le Qimâr ou Maysir vise toute forme de contrat dans lequel ledroit des parties
C’est, notamment, ce principe que l’on trouve dans les jeux dehasard et les paris
avec mise. Maysir vient en effet de l’adjectifarabeYasîr qui veut dire facile. Avant
l’avènement de l’Islam, les arabes considéraient ces jeux comme, un moyen facile de
gagnerde l’argent.
20
Cette double interdiction de l’incertitude et de la spéculationconduit logiquement à
La vente porte sur une marchandise qui n'est pas déterminéede façon précise ;
La transaction est conclue sans que le prix de la marchandisene soit fixé de façon
claire ;
lieu de les laisser alimenter les bulles financières vides de toute productivité et de
richesse utile.
interdictions. La règle du Haram proscrit ainsi de s’engager dans des activités liées
21
de l’activité financière à certains domaines d’activités n’est pas spécifique à la
1- Malaisie3
La Finance Islamique est devenue aujourd’hui une donne internationale sans aucune
équivoque. Parmi les expériences qui attirent une attention particulière du monde celle
ainsi le « hub » de la Finance islamique dans le monde après avoir réussi à mettre en
mais elle figure désormais parmi les géants de la finance islamique aux côtés des Etats du
Golfe et de l’Arabie Saoudite, et plus de 20% de son système bancaire est conforme à la
Charia, selon l’hebdomadaire britannique The Economiste. Alors que l’Indonésie, pays
voisin dont la population musulmane est plus de deux cents millions, seulement 4% des
Mohammed4 fait par le magazine hebdomadaire Finances news Hebdo le 23 juin 2012,
est d’environ 470 Mds RM (1.287,68 Mds de DH, 1 Ringgit Malaisien : 2,74 DH),
soit un peu plus de 24% des actifs bancaires totaux de la Malaisie avec une croissance de
3
http://www.islamicfinancialtimes.net/article-la-malaisie-au-sommet-de-la-finance-islamique-115119049.html
4Ziyaad Mohamed est un conseiller et formateur en finance et régulation islamique en Malaisie
22
20% en 2012 par rapport à l'année précédente. La finance islamique est en constante
conventionnel.
Malaisie
(Bank Negara) qui a été plus souple dans sa prise de position sur certains produits.
Ce qui a conduit à un certain nombre de produits qui ne sont pas considérés comme
conformes à la charia par les pays du Golfe. Le plus célèbre est Bai al dayn (Vente de
créances) et Bai al’Inah (vente et rachat). Ces deux produits seuls ont soulevé une
controverse importante sur le système bancaire islamique malaisien car ils ont un
Toutefois, le Conseil de la charia de la Bank Negara est devenu récemment plus strict
que ceux de la région du Golfe, en imposant des restrictions sur l'utilisation de Bai
al’Inah.
Et cela pourrait sans doute être la raison pour laquelle la finance islamique en Malaisie
est considérée comme la plus sophistiquée et la mieux établie dans le monde entier.
La description détaillée des produits bancaires islamiques qui peuvent être offerts
Les lignes directrices d’une présentation spécifique des états financiers des filières
islamiques ;
23
Les lignes directrices sur la capitalisation et la gestion des ressources humaines, ainsi
Un cadre robuste de risk management pour les banques islamiques (à la fois pour
Voici donc quelques conditions pour réussir la mise en place d’une réglementation.
1- La grande Bretagne
(IBB) ».
Son capital de départ s’élevait à 14 millions de livres (20,8 millions d’euros). Il a été
souscrit par des investisseurs du Proche-Orient (Abu Dhabi, Qatar, Barheïn et Arabie
L’IBB offre une palette de services « normaux » comme les comptes, les cartes de
crédit, la téléphonie et la poste bancaire, des crédits immobiliers sont mis en place ainsi
que des crédits pour les biens de consommation courante, et la banque par Internet.
Cette palette des services exclut tout investissement dans des entreprises liées « à
24
L’IBB refuse les investissements dans des entreprises comme les brasseries, les casinos,
financier de la City. Les banques islamiques réalisent chaque année, des chiffres
d’affaires enviables par rapport aux banques conventionnelles, frappées durement par la
pencher sur l’ensemble des aspects liés à ce nouveau mode de financement par rapport
aux institutions britanniques, pour en tirer profit. Gordon Brown, alors ministre des
Finances, avait commencé à réformer quelques lois afin de permettre une meilleure
demeure la place centrale du monde économique dominée largement par les produits
25
La population musulmane britannique dont la majorité réside à l’est de Londres, utilise
de plus en plus des banques islamiques qui respectent la Charia. Le principe de base de
cette finance en pleine croissance, est le partage des risques et des profits.
de la loi Islamique aux activités économiques vise à apposer les règles de la Charia sur
les opérations courantes relatives aux dépenses, à l'épargne, à l'investissement, aux dons.
Donc, quels sont ces opérations ? Et quelles sont les instances qui les régissent ?
26
Chapitre 2 : Le cadre opérationnel et
institutionnel de la finance islamique
• La banque commerciale
• La banque d'affaires
• La compagnie d'assurance
Les techniques de financements islamiques datent du 7ème siècle. En effet, elles sont
modes de financement islamique étaient utilisés non seulement par les musulmans mais
également par les juifs et les chrétiens à telle enseigne que les prêts producteurs d'intérêt
Alors, quels sont ses modes de financement ? En quoi consiste leur intérêt ? Et quelles
Le principe des transactions islamiques est qu’un cycle financier doit correspondre à un
1-1 La Mourabaha
C’est un contrat de vente avec marge bénéficiaire. Le client donne l’ordre à la banque
d’acheter pour son compte une marchandise à un prix donné, au comptant. Il s’engage
ensuite à acheter cette marchandise auprès de la banque une fois que celle-ci l’aura
la banque. Ce paiement peut faire l’objet d’un seul versement ou être réparti sur
plusieurs échéances. Ce contrat est utilisé pour financer des actifs ou des fonds de
d’achat et deux contrats de vente. Le premier contrat est conclu entre la banque
P19, « La finance islamique : une alternative éthique, Etude de cas marocain », ISCAE, NisrineMankarBennis
5
28
banque et le client qui émet l’ordre d’achat et qui accepte le paiement différé d’un prix
majoré d’une marge, qui constitue le bénéfice de la banque dans cette opération.
l’ordre d’achat).
Cette dernière formule a été retenue dans les pratiques bancaires islamiques. La banque
marge bénéficiaire convenue entre les deux parties. Le contrat précise, en plus de la
financer, dans le respect de leurs principes, aussi bien les besoins d’exploitation de leur
1. L’objet du contrat Mourabaha doit être conforme aux prescriptions de la charia (pas
la Mourabaha, est que la marge bénéficiaire revenant à la banque ne se justifie que par
êtreréels non fictifs. A cet égard, il y a lieu de rappeler que si la Mourabaha, telle que
pratiquée par les banques Islamiques, est une opération de vente à terme, l’opération de
29
crédit n’est qu’un accessoire à l’opération commerciale, laquelle constitue la seule
4. En cas de retard dans le paiement des échéances, la banque peut appliquer au client
défaillant des pénalités de retard qui seront logées dans un compte spécial « Produits à
Liquider ». Mais à aucun moment elle ne peut réviser en hausse sa marge bénéficiaire
échéances non honorées. Auquel cas, il conviendrait d’évaluer le préjudice par rapport
à des critères objectifs propres à la banque et éviter toute référence aux taux d’intérêts.
exclusive et définitive de l’acheteur final et le demeurera quels que soient les incidents
qui peuvent survenir par la suite. Toutefois, la banque peut prendre un gage sur les
gage le cas échéant. De même, elle peut tenir compte des cas de mévente du client et
C’est une vente reportée, la banque achète des équipements ou des matériaux pour les
contrat à moyen terme, de deux à quatre ans. Par exemple, dans les opérations
30
pour les revendre à un exportateur ou le contraire, contre une rémunération à un
Ce mode de financement se différencie de la Mourabaha par l’actif financé qui n’est pas
C’est une location ou leasing qui consiste pour la banque à acheter des équipements et
Il s’agit d’une technique de financement relativement récente qui fait intervenir trois
acteurs principaux :
client.
banque durant toute la période du contrat, tandis que le droit de jouissance revient au
locataire.
Le client verse des redevances qui sont échelonnées dans le temps et versées à un
31
3. Le client opte pour une seconde location du bien (renouvellement du contrat
decrédit-bail).
immobiliers) relativement récente. A ce titre, il peut être classé parmi les formes de
crédit à long et moyen terme. La conformité avec les principes de la charia en fait une
formule privilégiée utilisée par les banques Islamiques dans le financement des
trait à la solidité de la garantie que procure à la banque par son statut de propriétaire
Pour les opérateurs économiques, les avantages du leasing sont multiples. D’une part, il
leur permet de rénover leurs équipements désuets ou obsolètes et bénéficier ainsi des
une immobilisation d’une partie de leurs ressources dans le cas d’une acquisition
En effet, les charges annuelles, dans le cadre d’un financement se limitent aux seuls
loyers dus sur la période, ce qui est très apprécié par les entreprises qui ont des
optionnel dans la mesure où la décision d’acquisition peut être reportée dans le temps.
32
Les conditions de conformité à la Charia
1. L’objet de la location (l’utilisation du bien loué) doit être connue et acceptée par les
deux parties.
2. La location doit porter sur des biens durables, c’est à dire non destructibles du fait de
la jouissance ou de l’utilisation.
3. Le bien loué de même que les accessoires nécessaires à son usage, doivent être remis
5. Le loyer peut être payé d’avance, à terme ou par tranches selon la convention des
parties.
6. Les deux parties peuvent convenir d’un commun accord d’une révision du loyer, de
l’utilisateur n’engage la responsabilité de ce dernier que s’il est établi et qu’il n’a pas pris
les mesures nécessaires pour la conservation du bien avec le soin d’un bon père de
famille.
à l’usage auquelil est destiné. De même, elle supporte toutes les charges locatives
bien loué, de même que l’ensemble des charges locatives nées à compter de la date de
location.
33
9. Le bien loué peut faire l’objet d’une sous-location, sauf convention contraire. De
même, la banque peut louer un bien acquis à son propre vendeur, à condition que la
2-1 Moucharaka
La Moucharaka est une association entre deux parties (ou plus) dans le capital d’une
profits) dans des proportions convenues. Elle est basée sur la moralité du client, la
Les pertes sont réparties entre le client et la banque sur base de la mise de chacun; quant
La Moucharaka, telle que pratiquée par les banques Islamiques, se présente le plus
l’occurrence pour la banque d’un emploi à long ou moyen terme de ces ressources
banque peut revêtir la forme d’une prise de participation dans des sociétés déjà
34
existantes, d’un concours à l’augmentation de leur capital social ou la contribution dans
parts sociales).
bénéfices lui revenant comme il peut réserver une partie ou la totalité de sa propre part
une charge financière fixe, est une contribution variable directement liée aurésultat
prétendre à une quelconque rémunération, mais elle est aussi tenue d’assumer sa
cotepart dans la perte en sa qualité d’associé. C’est dire toute l’importance de l’étude du
35
L’apport de la banque Islamique dans cette forme de Moucharaka, consiste
2. Chacune des deux parties doit accepter le principe de la participation aux pertes et
profits de l’entreprise financée. Toute convention visant à garantir à l’une des parties
son apport que dans les cas de violation par son partenaire d’une clause quelconque du
peut les faire jouer que dans l’un des cas d’actes sous-mentionnés.
4. La clé de répartition des bénéfices entre les deux parties doit être explicitement
arrêtée lors de la conclusion du contrat afin d’éviter toute cause de litige. Si la part de
chaque partie dans les bénéfices est librement négociable, le partage des pertes
éventuelles doit se faire dans les mêmes proportions de partage des bénéfices
5. Le partage des profits ne peut avoir lieu qu’après réalisation effective des bénéfices
(pas d’anticipation sur les résultats). Des avances peuvent être néanmoins prélevées d’un
2-2 La Moudharaba
36
C’est un financement de fiducie, il est une contribution au working capital ou
projet par un apport de capital. De son côté, le promoteur fournit son travail,
Modareb (le client qui utilise l'argent dans le travail). En cas de profit, le client
est rémunéré par son travail et son expertise, alors que la banque est rémunérée
par son apport en capital. En cas de perte, le client perd son travail s'il n'est pas
prouvé que la perte soit due à une négligence de gestion de sa part et la banque
perd ses fonds. S'il y a eu négligence de gestion par le client, la perte est
profit et perte.
37
3-1 Financement du cycle d’exploitation : Salam
Le Salam peut être défini comme un contrat de vente avec livraison différée de la
acquéreur, avec paiement comptant d’une marchandise qui lui sera livrée à terme par
son partenaire.
1. La banque (acheteur) passe une commande à son client pour une quantité donnée de
2. Le client (vendeur) adresse à la banque une facture indiquant la nature, les quantités
3. Les deux parties, une fois d’accord sur les conditions de la transaction, signent un
contrat de Salam reprenant les clauses convenues (nature des marchandises, quantités,
prix, délais et modalités de livraison et/ou de vente pour le compte de la banque etc...).
4. Parallèlement, les deux parties signent un contrat de vente par procuration par lequel
la banque autorise le vendeur à livrer ou à vendre (selon le cas) les marchandises à une
5. Outre les garanties ordinaires exigées par la banque dans ses activités de financement
38
6. A l’échéance, au cas où la banque aurait choisi de mandater le vendeur pour écouler
les marchandises pour son compte, ce dernier les facturera pour le compte de la banque
et livrera les quantités vendues en prenant soin, si la banque le juge nécessaire, d’exiger
des acheteurs de faire viser les bons d’enlèvement aux guichets de cette dernière
commission, d’une ristourne ou d’une participation à la marge dégagée par la vente des
montant de l’avance (financement Salam). En tout état de cause, son montant doit être
calculé par référence aux taux de marge pratiqués sur le marché pour des opérations
similaires.
gardant le récépissé en guise de garantie de paiement (Le warrant, call warrant ou put
warrant, est un titre qui donne le droit d’acheter ou de vendre un actif financier (le
découvert sont interdites : pour vendre un warrant, il faut d’abord l’avoir acheté)).
9. Le prix de vente des marchandises par le vendeur pour le compte de la banque, doit
dégager une marge nette (après déduction des commissions et autres frais) au moins
égale au taux de rentabilité annuel minimum tel que fixé dans sa politique de
financement.
39
3-2 Financement travaux et ouvrage : Istisna'a
L’Istisna’a est un contrat d’entreprise en vertu duquel une partie (Moustasni’i) demande
porte sur la livraison, non pas de marchandises achetées en l’état, mais de produits finis
contrat d’entreprise par sa définition: « Le contrat d’entreprise est le contrat par lequel
La formule de l’ISTISNA’A, mise en pratique par une banque Islamique peut revêtir
l’aspect d’une opération triangulaire faisant intervenir aux côtés de la banque, le Maître
L’ISTISNA’A est une formule qui permet à la banque Islamique d’apporter son
40
2. Le contrat d’ISTISNA’A doit porter sur un travail de transformation d’une matière,
fabriquer.
Le mot arabe sukuk est le pluriel du mot sakk qui signifie « document financier
Le contrat sukuk correspond à une obligation islamique adossée à un actif tangible. Les
rendement associés sont prédéfinis. Les contrats sukuk sont liés aux fonds
rendement de l’actif sous-jacent et non un intérêt fixe. Les produits sous-jacents des
sukuk peuvent être représentés par des contrats comme les Ijara, Moucharaka, ou
Moudharaba. On distingue les émissions de type souverain par un Etat et celles de type
corporatif par une société ou une banque. Le marché des obligations islamiques
internationales est divisé en sukuk de dette souveraine émise par les Etats et de dettes
corporatives émises par les entreprises. Le sukuk doit être adossé à des actifs réels –biens
propriétés sur les actifs. Il a une échéance fixée d’avance. Il est associé aux Asset-
Le sukuk est différent de l’obligation car le taux de profit n’est pas connu d’avance. Le
détenteur du titre participe aux profits et assume aussi les pertes. Le sukuk peut
41
également être garanti par l’émetteur. C’est le produit phare de la finance islamique qui
Description de
Types de sukuk Caractéristiques
l’investissement
Émetteur : le vendeur d’un
Les certificats sont émis par
bien loué ou à louer
le propriétaire d’un bien déjà
(promesse).
loué ou à louer ou encore par
Souscripteurs : les
son agent financier.
acquéreurs du bien.
Certificats de propriété de L’objectif est de vendre le
Fonds mobilisés : le prix
biens loués bien tout en récupérant sa
d’achat du bien.
valeur grâce à la souscription
Porteurs des certificats : ils
de certificats dont les
deviennent les propriétaires
détenteurs deviennent les
du bien avec les profits et les
propriétaires du bien.
risques qui s’y attachent.
Émetteur : le vendeur de
Ils sont émis par le détenteur
l’usufruit d’un actif existant
de l’usufruit d’un bien
u à rendre disponible dans le
existant ou que le bailleur se
futur.
charge de fournir dans le
Souscripteurs : les
futur. L’objectif de la
acquéreurs de l’usufruit.
Certificats de propriété de location du bien est de
Fonds mobilisés : le prix
l’usufruit de biens recevoir un loyer afférent à la
d’achat de l’usufruit.
possession du titre. Dans ce
Porteurs des certificats : ils
cas, les porteurs des
deviennent les propriétaires
certificats deviennent
de l’usufruit avec les profits
propriétaires de l’usufruit du
et les risques qui s’y
bien présent ou futur.
attachent.
Émetteur : le vendeur de
biens faisant l’objet d’un
Ces titres sont émis pour contrat de salam.
mobiliser le capital d’un Souscripteurs : les
contrat de salam et les acquéreurs des biens.
Certificats de salam articles susceptibles d’être Fonds mobilisés : le prix
livrés sur la base de ce d’achat des biens.
contrat appartiennent aux Porteurs des certificats : ils
porteurs des certificats. ont un droit sur les biens et
sur leur prix de vente
éventuel.
Tableau 1 : Les types de Sukuk et leurs caractéristiques
42
II- Les institutions de la finance participative
1- Banque commerciale
Afin de montrer comment on peut financer les opérations classiques à l’aide des
dans ce tableau ne signifient pas qu’il y ait une identité, dans une ligne donnée, entre le
signifie plutôt que le service demandé par le client et qui peut être satisfait, dans la
banque conventionnelle, par le produit indiqué dans la colonne 1, peut aussi être
satisfait, dans la banque islamique, par un des produits de la colonne 2. Cela montre
également que plusieurs produits peuvent, souvent, être utilisés pour tel ou tel besoin
financier.
43
Les différents produits ne nécessitent pas systématiquement l’intervention d’une
banque ou, plus généralement, d’un financier. Toutefois, dans l’essentiel des cas, une
banque s’interpose entre les agents économiques non bancaires, directement, ou par
On verra que, presque toujours, l’intermédiation est beaucoup plus forte dans la
banque islamique que dans la banque conventionnelle et, par conséquent, en général,
la responsabilité bancaire est, bien évidemment, plus grande dans la finance islamique.
Les éléments ci-dessous constituent une liste de techniques que l’on peut rencontrer
dans la vie des affaires, sans préjuger nécessairement de leur fréquence dans tel ou tel
pays.
2-
Banque d’affaire6
En effet, la banque islamique ne peut traiter qu’avec des sociétés dont l’activité est
de ces entreprises par une émission de titres. Ceux-ci peuvent être placés directement
6
P141« Finance islamique », François Guéranger, DUNOD
44
Il peut s’agir alors d’une émission de titres (sukuk) destinée à un préfinancement de
(titrisation). La banque peut fournir des services administratifs pour ces opérations.
bancaires conformes au droit musulman des affaires et à peu près équivalentes aux
techniques conventionnelles que sont les futures, les options (avec le bai al-arboon, les
notamment en effectuant une partie de l’ingénierie juridique portant sur les divers
Toutefois, la couverture des risques doit pouvoir se faire pour des raisons d’équité aussi
musulmans.
45
La question de l’assurance est délicate en droit musulman. Certains estiment, en effet,
que, la vie de l’homme étant entièrement entre les mains de Dieu (swt), cette
dépendance (tawakkul) doit être entièrement acceptée et l’assurance n’a pas lieu d’être.
L’assurance autorisée par le droit islamique revêt la forme de garantie mutuelle (takaful)
Le takaful est un accord entre membres d’un groupe donné et aux intérêts communs,
appelés participants, qui décident collectivement de se garantir les uns les autres contre
par l’intermédiaire d’un fonds commun alimenté par les ressources de chacun des
membres du groupe et qui doit servir à indemniser les participants. Le fonds est investi
conformément au droit islamique et sa gestion avisée doit procurer des profits. Il s’agit
donc d’une entraide solidaire par l’intermédiaire d’une mutualisation des risques et des
ressources.
Dans ce modèle, originaire du Soudan, les promoteurs du takaful, pas plus que les
promoteurs est un prêt gratuit (qard hasan). Les participants font, quant à eux, un don
46
également, par des prêts gratuits faits par les promoteurs. Les assurés sont en même
pour rester dans la légalité islamique. En effet, la mobilisation et l’emploi des capitaux
dans la finance islamique reposent sur des concepts juridiques de ceux des banques
plusieurs instruments, comme nous l’avons déjà constaté, afin de satisfaire les clients.
47
Nous sommes arrivés au terme de cette partie dédiée à mettre la lumière sur le système
rejet absolu de l'intérêt comme loyer de l'argent et la recherche d'une harmonie entre le
dessiner au début des années 40 pour aboutir, à partir des années 70, à l'apparition d'un
Actuellement, en dépit des nombreuses difficultés internes et des obstacles posés par
étape plus que décisive pour son avenir: plus de 30 ans de coexistence avec un système
grande Bretagne que nous avons déjà constatée au dessus, nous assurent que la finance
dont l'aboutissement sera capital pour son avenir. S'il arrive à surmonter ses difficultés,
48
Partie II : Analyse du projet de loi bancaire sur la
finance participative et perception des consommateurs
à l’égard de ce projet
Le comportement du
citoyen à l'égard du projet
de loi
Au Maroc, à l’heure actuelle, aucune banque islamique n’a été créée, encore moins une
double imposition de la TVA au lancement de ces derniers n’a nullement favorisée leur
financement pèsent lourd, tel que, les frais de transaction, le cout fiscal supplémentaire.
Aussi l’un des raisons de retard d’apparition des produits alternatifs est l’absence de
islamique qui ont pour mission de proposer des formations, organisation des séminaires
ces obstacles ont freiné le succès des produits alternatifs, aussi l’implantation d’une
véritable banque islamique au Maroc du moment que, la finance islamique n’a pas pu
politique, économique, surtout après le printemps arabe. Plusieurs pays ont islamisé leurs
Toutefois, le Maroc peut rattraper son retard par la mise en application de la nouvelle loi
Donc, c’’est quoi cette nouvelle loi ? Quelles sont ses rapports et limites ? Et à quel point
le consommateur marocain est convaincu par ce que les banques islamiques proposent ?
50
Chapitre 3 : Diagnostic du projet de
loi
L'expérience de la finance
islamique au Maroc
le projet de la loi
bancaire: Apports et
limites
Comme pour tout autre pays qui cherche l’évolution et la croissance de son économie,
rapporte la nouvelle loi bancaire ? Quelles sont ses limites ? Et quelles sont les instances
1- Historique de la FP au Maroc
Dans ce contexte, l’ex-banque marocaine Wafa Bank a tenté en 2003 d’ouvrir au sein
de ses structures une cellule qui donne accès à des produits financiers islamiques (ex:
fonds communs de placement). Ce projet a même été validé par les muftis mais l’ex-
banque marocaine Wafa Bank s’est heurtée à une opposition radicale venant des plus
D’autres propositions ont été formulées par les banques des pays du Golfe qui n’ont pas
cessé de manifester leur intérêt pour le marché marocain où une bonne partie de leur
épargne s’y investit. La dernière tentative était celle de la Qatari international Islamique
Bank (QIIB) qui a, officiellement, sondé le terrain depuis l’arrivée Du parti de la justice
Parmi les statistiques communiquées par les études faites par la BAM sur la potentialité
du marché : sur 1500 entreprise, 6% ont manifesté leurs besoins pour ces produits
islamiques, 20% ont confirmé leurs dispositions à se convertir aux nouveaux produits
52
s’elles trouvent l’alternative, 25% affirment la possibilité d’opérer avec ce secteur. Aussi,
Les banques marocaines ne peuvent tourner le dos aux produits islamiques pour
Des ressources ont été générées par la hausse des prix du pétrole et les investisseurs sont
différents conçus pour être licite sous leur appellation officielle produits alternatifs a
suscité l'intérêt au Maroc. Certains musulmans marocains refusent d'utiliser les produits
bancaires habituels qu’en cas de besoin extrême et se trouvent en dehors des circuits
formels. Ce lancement vise aussi à éviter les transferts massifs des résidents à l’étranger
la loi bancaire, mais seuls les deux premiers sont effectivement commercialisés par 3
de recourir aux crédits usuraires, et celle afin d’amener ce taux qui a stagné de 47% à
attentes de certaines catégories de la population. Cette décision s’explique aussi par une
53
2- Les instances qui régissent la finance participative au Maroc dans le
cadre du projet
Le lancement de produits bancaires différents conçus pour être licite sous leur
musulmans marocains refusent d'utiliser les produits bancaires habituels qu’en cas de
besoin extrême et se trouvent en dehors des circuits formels. Ce lancement vise aussi à
éviter les transferts massifs des résidents à l’étranger vers les banques islamiques
(notamment les pays de Golfe). En effet au Maroc, au lieu d’installer des banques
« Ijara » selon l’article 19 de la loi bancaire, mais seuls les deux premiers sont
la BMCI. Les autres banques sont, selon BAM, en phase de préparation d’offres
adaptées.
de recourir aux crédits usuraires, et celle afin d’amener ce taux qui a stagné de 47% à
attentes de certaines catégories de la population. Cette décision s’explique aussi par une
www.labanqueislamique.fr/Banque%20Islamique%20Maroc.htm
7
54
2-2 Al majlissal’ilmi (Comité charia)
islamiques sur la création d’un comité Charia pour superviser l’industrie naissante de la
finance islamique au Maroc, selon les déclarations à Reuters d’un haut fonctionnaire à
Ce Conseil sera constitué d'universitaires et d'experts financiers. Ils auront pour mission
de se prononcer sur la conformité des instruments et des activités avec les principes de
la charia. Selon la haut fonctionnaire de BAM, l’institution attend les « propositions des
55
II- Le projet de la loi bancaire
1- Présentation du projet
Le cadre législatif des banques islamique est prêt, et est intégré dans le projet de refonte
opérateurs.
Cette nouvelle loi bancaire définit les banques islamiques comme étant des banques
Ces banques, qui sont des personnes morales habilitées à recevoir des dépôts, seront
obligées de mettre en place des comités d’audits chargés d’identifier et de prévenir les
comme le change manuel, les opérations sur or, métaux précieux et pièces de monnaie
ainsi que les produits d’assurance de personnes, d’assistance et d’assurance- crédit. Mais
pour cela d’un agrément. Il prévoit, au total, six produits, à savoir : la Moudaraba,
Moutanakissa.
8
http://www.leconomiste.com/article/898146-r-formes-juridiques-majeuresenfin-un-r-f-rentiel-pour-la-
finance-islamique
56
2- Les apports et les limites de la loi bancaire
bancaire national :
Le texte s’arrête d’abord sur les fondamentaux du système. Il définit ainsi les principes
généraux qui régissent les produits actuellement commercialisés dans les banques, à
savoir le halal (autorisé) et le haram (interdit), selon la Charia. Il précise que le crédit ne
doit pas être une source de profit. L’intérêt (riba) est proscrit. Les prêts ne doivent pas
faire l’objet de commerce. L’argent, en tant que capital, peut servir de moyen pour
financement accordé par la banque implique une participation de celle-ci aussi bien
richesses.
Ces établissements islamiques peuvent opérer dans tous types des opérations bancaires :
Gérer toutes les opérations et les instruments de change à l’international comme les
57
Opérer dans des opérations liées à l’or et aux métaux précieux ainsi qu’aux valeurs
mobilières ;
Partielle : à cet égard, il suffit que la banque crée des guichets, des filiales, des caisses
Pour toute initiative de loi, il peut y avoir des apports comme il peut y avoir des
Le projet de loi présenté a pour objectif de définir l’ossature d’un cadre législatif régissant
les banques participatives au Maroc, et par conséquent, le texte de loi reste dans les
Les aspects relatifs aux produits Takaful et Sukuk ne sont pas couverts par cette loi,
par conséquent, les packages offerts par cette banque ne seront pas conformes aux
règles de la Charia ;
58
L’avant-projet ne cite pas les principales opérations réputées chez les banques
non plus le contrat Istisnaa qui est susceptible d’encourager les PME.
L’article 60 permet aux établissements de crédit visés à l’article 10, à savoir les
marché interbancaire n’est pas prévu ni dans sa définition ni dans son organisation
principes de la Charia ;
liquidité temporaire est clair et des solutions sont offertes soit entre banques elles-
mêmes ou autre, comment ce problème sera géré en cas de présence d’une seule
59
liquidité, sachant qu’elles ne pourraient emprunter des banques traditionnelles avec
intérêt ?
Après avoir analysés le projet de loi, on a constaté que la création d’un Centre de Recherche en
Charia et les fatwas9. Le Maroc peut s’inspirer de cet exemple pour définir ses propres standards.
Audit et Comptabilité pour la réflexion autour des adaptations des normes comptables
Recherche pour encadrer les thèmes de recherche des diverses universités françaises dans
ce domaine ;
Pour permettre une meilleure allocation des actifs islamiques, nous devons encourager
la création des institutions financières spécialisées qui vont permettre de détecter des
Une fatwa est émise à la demande d'un individu ou d'un juge pour régler un problème où la jurisprudence
9
60
La nouvelle configuration politique de notre pays va très certainementaccélérer
la mise en place d’une finance islamique. Des signaux forts ont été envoyés par
retard. Mais cette seule volonté politique ne saurait à elle seule assurer le
Golfe et d’Asie, les PME et les PMI se verront offrir des possibilités de
les citoyens et les entreprises ont tout à gagner à s’ouvrir à la finance islamique.
Certes, ce projet de loi constitue, pour le Maroc, une avancée. Mais, il faut
réglementation bancaire.
61
Chapitre 4 : Le comportement du
citoyen à l’égard de projet de loi
Pecreption du
consommateur marocain
Recommandations
Ce chapitre présente et analyse les résultats de l’étude qu’on a réalisée, via internet,
auprès de 100 personnes des lauréats de l’école supérieure de technologie Salé filière
technique de management.
L’objectif de cette étude n’est en effet pas de savoir si les marocains sont « pour » ou
« contre » la finance islamique, car il est évident que dans un pays de constitution
islamique une grande partie des consommateurs va exprimer son accord pour une offre
qui répond à ses confessions et convictions. Mais, le questionnaire1 posé nous aide
compréhension.
Quel sera leur comportement si les produits financiers islamiques sont disponibles
S’ils ne sont pas bancarisés, est-ce pour des raisons de conviction religieuse ?
1
Voir annexe 1
63
I- Analyse du questionnaire
Votre situation
a trouvé :
Profession Effectif
Etudiant 77
Employé 21
Retraité 1
Femme au foyer 1
1% 1%
21%
Etudiant
Employé
77% Retraité
Femme au foyer
De là, la plus part des personnes qui ont été intéressées par notre étude et par le
64
L'existence du compte bancaire
44%
56% Oui
Non
D’après cette question, on a constaté que presque la moitié des personnes interrogées
n’ont pas un compte bancaire soit s’ils n’ont pas des ressources financières, et d’autres
justifient leurs choix par le fait que l’intérêt est prohibé. D’autre part, 56% affirment
qu’ils ont des comptes bancaires, dont la majorité est à vue, suivi par un faible
8%
Oui
Non
92%
65
Comme vous le remarquez, 92% des interrogés ont déjà entendu parler de la finance
participative, et que 8% qui n’ont aucune idée de cette finance qui a vu le jour au
sont-elles ?
La réussite de chaque projet nécessite une large communication, et cela qui devait être
fait pour la finance islamique, et par l’Etat marocaine. L’expérience des autres pays
finance peut améliorer la situation économique d’un pays et l’aider à dépasser les
crises…
66
Si une banque islamique était créée au Maroc, seriez-vous prêt (e) à :
Proposition Effectif
Changer de banque 62
Garder votre banque actuelle et ouvrir un compte dans cette banque 22
Vous n’utiliseriez pas ses services 16
22%
62% Garder votre banque actuelle et ouvrir
un compte dans cette banque
Plus que la moitié des personnes interrogées (62%) sont motivées à changer leur banque
avec l’apparition de banque islamique au Maroc car cela va les rendre satisfaits, le reste
est peut-être ne fait pas confiance à cette nouvelle situation et c’est pour cela qu’il a
choisi de garder leur banque actuelle et ouvrir un compte dans cette banque sinon ne
67
Utilisation des produits islamiques
20%
Oui
Non
80%
On voit ici que 80% des consommateurs seront intéressés d’utiliser des produits relatifs
à la finance participative.
Seriez-vous prêt (e) à payer plus cher un produit financier s’il est conforme aux
33%
Oui
67% Non
Pour la dernière question, on a eu 67% des personnes qui seront prêts à payer plus chers
un produit qui répond aux principes de la finance islamique, en argument que la non
68
moinsils seront satisfaits au niveau conscienceque ce produit financier ne comporte pas
trop d'intérêts, tout en signalant que la marge de gain ne doit pas être trop exhaustive et
Le reste, c'est-à-dire 33% n’ont pas accepté de payer plus, en disant que vu que le prix
proposé par la banque Islamique sera élevé par rapport à celui de la banque
traditionnelle, donc c'est la même chose, il y'aura toujours des intérêts à payer même si
les appellations diffèrent d'une banque à l'autre, et dans ce cas, la banque islamique
serait assimilée à une banque traditionnelle, et il y a ceux qui ne veulent pas payer trop
marocaine.
Cela revient à l’importance que les marocains donnent à ce projet, puisque nous
trouvons que la plupart des personnes qui ont répondu à notre questionnaire sont prêts
de changer leurs banques si une banque participative se crée au Maroc. Ainsi ils sont
Aussi, ce projet peut participer avec une forte importance dans l’augmentation du taux
cofinance des personnes vers les banques ou l’interdiction du Riba. Alors l’instauration
d’une banque participative peut toucher une tranche des non consommateur absolu
69
Dû l’importance de ce projet il apparait primordiale que l’Etat marocain doit renforcer
ses efforts pour réussir ce défis. Cela se matérialise par la forte implication, la
préparation d’un milieu agréable pour le travail de ces banques pour attirer les
investisseurs et les porteurs des capitaux, ainsi par la sensibilisation des citoyens
A côté de tout ce qui a été dit, il ne faut pas négliger le coté communication car il’ y a
un nombre très important des citoyens marocains qui ne connaissent pas la finance
participative et ses produits, ce qui va impacter d’une manière ou d’une autre sur la
70
Conclusion
Tout au long de ce travail de recherche, nous avons démontré que la
conventionnelle.
Pour cela, nous avons commencé, dans un premier temps, par définir les
principes sur lesquels repose la finance islamique. Celle-ci est basée sur un
suggestions d’amélioration.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
Mémoires et thèses :
WEBOGRAPHIE
www.islamicfinancialtimes.net
www.elmoudjahid.com
www.les-investissements.fr
www.labanqueislamique.fr
Annexe 1
Dans le cadre des préparations de notre projet de fin d’études sous la thématique « La finance
participative au Maroc : analyse du projet de loi et perception du consommateur marocain »
nous vous prions de nous remplir le questionnaire suivant et Merci pour votre collaboration.
1. Etes-vous ?
Un homme
Une femme
18 - 25 ans
26 - 35 ans
36 - 45 ans
46 - 55 ans
56 - 65 ans
> 65 ans
Commerçant
Employé
Etudiant, lycéen
Femme au foyer
Profession libérale
Retraité
Pas de revenu
< 1000
1001-2000
2001-3000
3001-5000
5001-10000
10001-20000
> 20000
Oui
Non
7. Si non, pourquoi ?
Prohibé (Haram)
Non prohibé (Halal)
Prohibé seulement quand il est trop élevé (Usure)
Prohibé quand il porte sur le crédit à la consommation et non pas sur le crédit à
l'investissement
Oui
Non
10. Vos connaissances des institutions financières islamiques (banques islamiques,
assurances Takaful...) sont-elles ?
Très bonnes
Bonnes
Assez bonnes
Insuffisantes
Nulles
Très bonnes
Bonnes
Assez bonnes
Insuffisantes
Nulles
12. Si une banque islamique était créée au Maroc, seriez vous prêt (e) à :
Changer de banque
Garder votre banque actuelle et ouvrir un compte dans cette banque
Vous n’utiliseriez pas ses services
13. Seriez-vous intéressé si votre banque actuelle vous propose des produits
financiers compatibles avec les principes de la finance islamique ? Il faut
considérer que ces produits sont validés et certifiés par un comité charia reconnu
Oui
Non
14. Seriez-vous prêt (e) à payer plus cher un produit financier s’il est conforme aux
principes de la finance islamique qu’un produit financier traditionnel ?
Oui
Non
Sans opinion
Table de matières
Introduction ......................................................................................... 7
Partie I : Les fondements de la finance participative .................................................... 8