1821/1867
plein d’exotisme.
Baudelaire veut échapper à la réalité. Désir de partir, de s’éloigner. Il veut fuir le « ici
» pour partir vers un « là-bas » meilleur. Le « ailleurs » est associé au bonheur, à la
satisfaction, au plaisir, au bien-être.
→ La mer est un lieu de fuite, un passage obligé dans la quête vers l’Idéal :
! Notion d’irréel mais la mer est comme la femme, nécessaire dans la quête du
voyage vers l’ailleurs. De plus, il compare la femme au bateau (moyen d’arriver à
l’Idéal) : « comme une fin vaisseau » (Serpent qui danse). #
[grondeurs,
[labeurs ! »
! Baudelaire fait appel au différents sens que nous possédons. Tout d’abord l’odorat
avec « Les parfums », puis la vue avec « les couleurs » et enfin l’ouie avec « les sons ».
→ Baudelaire utilise l’exotisme, les paysages paradisiaques pour lui permettre une
évasion.
• La Vie Antérieure : « C’est là que j’ai vécu dans les voluptés calmes,
[splendeurs
[d’odeurs »
→ Puis pour mêler les sensations à l’esprit, Baudelaire utilise les correspondances
verticales (relation entre la réalité sensorielle et la réalité spirituelle). D’après lui, le
poète est le médiateur entre l'Homme et la Nature car il est le seul à pouvoir saisir et
interpréter les symboles de celle-ci. En fait, par les symboles (signes matériels,
concrets, fournis par la nature et porteurs d'une signification abstraite), le poète peut
appréhender la réalité supérieure, spirituelle. Mais cette tâche est réservée au poète
car l'homme commun ne fait que "passe(r) à travers des forêts de symboles" sans
chercher à en comprendre le sens. Seul celui qui est capable de déchiffrer les symboles
pourra interpréter les signes mystérieux, les "confuses paroles" que lui envoie la
nature. Ainsi, dans "Correspondances", le poète peut comprendre la Nature parce
De plus, toujours dans les « Correspondances », les parfums « ayant l’expansion des
choses infinies » (v.12) permettent au poète de rêver à des réalités supérieures. Ainsi
l'ivresse sensorielle aboutit à l'extase spirituelle car ces parfums "chantent les
transports de l'esprit et des sens" (v.14).
Les sens et l’esprit (le sensoriel et le spirituel) sont liés. Ils ne peuvent pas êtres dissociés
l’un de l’autre. Il faut utiliser les sens pour les mêler à l’esprit et accéder à l’Idéal.
Ces poèmes s'adressent à des femmes que Baudelaire avait torturées (d'amour) ou
déçues telles que :
Marie Daubrun surnommée " La fille aux yeux verts, l'Enfant ou la''.
A une dame créole, La Chevelure, Le serpent qui danse, Parfum exotique.
La Femme est la médiatrice entre le poète et la quête vers l’Idéal. De plus, par
sa beauté cette dernière facilite le voyage du poète dans l’imaginaire.
A une dame créole : « Son teint et pèle et chaud ; la brune enchanteresse » (v.5)
La Femme est rassurante, tendre, douce, protectrice donc prétexte de rêve pour le
poète :
Notion d’intimité.
Idée de protection.
3) À TRAVERS LA RELIGION.
C'est un révolté qui défie Dieu, voulant le concurrencer. Le poète a pour vocation de
recréer un monde mal fait.
La religion est une affaire d'esthète, Baudelaire apprécie le decorum, les parfums
capiteux de l'encens, des plaisirs rares et surannés.
Mais il se voit comme d'autres romantiques maudit, expulsé du paradis. Dieu existe
comme juge hautain, éloigné, impassible devant les souffrances des hommes.
Baudelaire parle de double postulation : dans sa volonté d'être l'égal de Dieu, dans
cette quête de la beauté, le poète se révolte et se rend coupable d'effraction en
cherchant de son vivant une réalité accessible seulement après la mort. C'est la
"double postulation" exprimée dans Mon cœur mis à nu : "Il y a dans tout homme, à
toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan.
L'invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade ; celle de Satan
(ou animalité) est une joie de descendre". On est face à un monde diviser.
La transgression envers Dieu, semble être pour lui une forme d'échappatoire.
II LE CRÉATEUR D'UN
"FRISSON NOUVEAU".
«Élévation» donne une définition du poète : il est celui qui comprend sans effort
le langage des fleurs et des choses muettes;
B] LA FORME
Pour Baudelaire, adepte du formalisme, " plus la forme est contraignante, plus
l'idée jaillit intense". Dans Les Fleurs du Mal, dans le domaine rythmique il respecte
rigoureusement les règles et utilise l'alexandrin convenant aux sujets les plus graves;
respectant le plus souvent le principe de la césure à l'hémistiche.
Pour les sonnets, au contraire il ne respecte que très peu les règles codifiées par
Banvilles au 16eme siècle, seulement 3 sonnets les respectent.
Et pour les rimes Baudelaire respecte les grandes règles du classicisme. Baudelaire
bannit la rime pauvre, c'est à dire une rime qui porte sur la seule voyelle finale, le
poème le plus «relâché» est «Brumes et pluies» ( les quatrains n'ont que des rimes
pauvres Boue/loue, cerveau/tombeau...). Il préfère la rime riche qui répète 3 sons
distincts, comme dans «La Beauté» : pierre/matière attitudes/études. Il pense que la
contrainte de la rime est productrice de sens. Ce travail sur les sonorités s'accompagne
de nombreux jeux sonores, allitérations (répétitions de l même consonne) et
assonances (répétitions de le même voyelle). En somme Baudelaire traite de nouveaux
sujet a travers l'étude du Poète; tout en se conformant en grande partie au règles de
versification.
Ainsi Baudelaire révolutionne la poésie non pas grâce à un don mais à force
de travail. Avec Les Fleurs du Mal il aborde un nouveau sujet: La laideur à
travers le beau. Le titre même du recueil par le rapprochement de deux termes
à connotation opposé, "fleurs" et "mal", suggère l'existence d'une beauté liée au
mal, et évoque aussi la métamorphose proprement poétique de la laideur en
beauté, ce qu'exprime le dernier vers du "Projet d'épilogue" pour la seconde
édition des Fleurs du Mal ébauche par le poète: " Tu m'as donné ta boue et j'en
ai fait de l'or".