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IIe Colloque du Centre de transfert

de la réussite éducative du Québec


Centre des congrès de Québec
16-18 avril 2008

L’enfant résilient : qui? comment? pourquoi?

Serge J. Larivée, professeur


Université de Montréal

Bernard Terrisse, professeur


Université du Québec à Montréal
Plan de la présentation

1. La résilience et son construit

2. Deux concepts clés qui sous-tendent la résilience

3. La résilience : un processus complexe

4. Les enjeux liés à l’adaptation scolaire et sociale

5. Les principales avenues d’intervention socioéducative

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1. La résilience : définitions

Qu’est-ce que la résilience?


Connaissez-vous des personnes qui font preuve de
résilience?

„ Enfant abandonné par sa mère?


„ Enfant sauvagement battu par son père?
„ Jeune ayant un parcours parsemé de fugues, de
criminalité, de violence?
„ Jeune adulte, marié, a des enfants, s’est construit
une autre vie, plus positive.

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1. La résilience : définitions

„ Ce terme est apparu dès le 17e siècle en physique où il caractérise


les capacités de résistance au choc.
„ Initialement, la résilience a été assimilée à l’invulnérabilité vis-à-
vis des stresseurs engendrés par l’environnement (Anthony, 1974).

„ État immuable dû aux caractéristiques personnelles


(physiques et psychologiques) du sujet.

„ Il renvoie à une dimension essentielle de résistance ou de


tolérance plutôt qu’à une dimension de plasticité ou
d’adaptabilité.

„ En sciences humaines, la résilience peut difficilement être


assimilée à l’invulnérabilité puisqu’elle n’est pas immuable mais
relative et elle sous-entend un processus développemental.
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1. La résilience : définitions
Définitions

„ La capacité d’atteindre ou l’atteinte d’une adaptation


fonctionnelle malgré des circonstances adverses ou
menaçantes (Masten et coll., 1990).

„ La résilience est la capacité d’une personne ou d’un


système social à vivre et à se développer positivement
malgré des conditions de vie difficiles, et ce, de manière
socialement acceptable (Vanistendael, 2002).

„ L’individu ne naît pas « résilient » dans l’absolu, il devient


résilient à quelque chose.

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1. La résilience : définitions
Selon Vanistendael (2002) et Terrisse et Lefebvre (2007) :

„ La résilience est une variable individuelle. On ne rend pas


les gens résilients (perspective béhavioriste), on crée des
conditions favorables à leur résilience.

„ La résilience est une capacité qui se construit pendant toute


une vie, elle est le résultat d’un processus continu
d’interaction entre la personne et son entourage.

„ Le patrimoine génétique et l’histoire de vie y jouent un rôle.


Toutefois, il s’agit de véritables constructions, souvent avec
un éventail de possibilités de croissance, loin de tout
déterminisme monocausal.

„ La résilience n’est donc jamais absolue, toujours variable,


selon les circonstances et les étapes de vie.
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1. La résilience : définitions

„ L’espoir de la résilience : rien n’est jamais totalement


perdu.

„ Le réalisme de la résilience : rien n’est jamais


totalement gagné.

„ « La plupart des déterminismes humains ne sont pas


définitifs ». (Cyrulnik, 2001)

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2. Deux concepts clés qui sous-tendent
la résilience

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2. Deux concepts clés qui sous-tendent
la résilience
„ Diverses perspectives d’études de la résilience
(Masten et Gewirtz, 2006) :
„ Les facteurs génétiques et neurobiologiques (niveau
hormonal, structure neuronale, plasticité du cerveau,
etc.).

„ Les facteurs individuels (tempérament, personnalité,


compétences, etc.).

„ Les facteurs environnementaux (exposition à des


facteurs de risque et de protection, interactions
sociales, etc.).

„ Une combinaison des différents facteurs.

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2. Deux concepts clés qui sous-tendent
la résilience
Selon Garmezy (1985)
„ Les facteurs de risque sont définis comme des
facteurs dont la présence accroît la possibilité
qu’un individu ait des difficultés d’adaptation et
d’apprentissage si on le compare avec un enfant
d’une population « tout venant ».
„ À l’inverse, les facteurs de protection sont
définis comme des caractéristiques des individus
et de l’environnement susceptibles de contrer ou
de limiter les effets des facteurs de risque.

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2. Deux concepts clés qui sous-tendent
la résilience
„ Tant les facteurs de risque (d’inadaptation) que de
protection (favorables à l’adaptation harmonieuse de
l’individu à son environnement), peuvent être d’ordre
interne ou externe.

„ Les facteurs de risque et les facteurs de protection peuvent


être reliés :
„ à l’individu;
„ à son écosystème;
„ aux interactions entre les différents niveaux de cet
écosystème;
„ aux interactions entre l’individu et les effets des interactions
précédentes.
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2. Deux concepts clés qui sous-tendent
la résilience
„ La résilience sera fonction du type, de la fréquence et de
l'intensité des facteurs de risque ou du stress auquel
l'individu sera confronté au cours de son existence.
(Trudel et Puentes-Neuman, 2000)

„ Les facteurs de protection liés aux caractéristiques


individuelles ou encore à l'environnement éducatif devront
être appropriés pour compenser les effets négatifs du
stress et assurer le développement harmonieux de la
personne. (Werner, 1989)

„ Selon la précocité et la gravité de la (des) situation(s)


adverse(s) ou menaçante(s)

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3. La résilience : un processus complexe

13
3. La résilience : un processus complexe

Glantz (1999) identifie différentes composantes


influençant le processus d'adaptation. Ces prédicteurs
de la résilience sont :

1- les sources de stress,


2- le contexte environnemental,
3- le processus d'interaction de la personne et son
environnement,
4- les caractéristiques intrinsèques de la personne,
5- le processus de résilience,
6- le niveau d'adaptation de la personne.
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3. La résilience : un processus complexe

„ La résilience est l'habileté de l'individu à bien utiliser les


ressources internes et externes de manière à répondre
aux défis d'adaptation spécifiques, et ce, à chaque étape
de son développement. (Trudel et Puentes-Neuman, 2000)

„ Par conséquent, la compétence de l'enfant à résoudre


un problème d'adaptation à une période de
développement donnée de sa vie ne va pas prédire
directement son niveau d’adaptation ultérieur.

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3. La résilience : un processus complexe

„ La résilience est un processus interactionnel

„ Le comportement de l'enfant est susceptible


d'influencer la conduite des parents ou des
enseignants et vice versa (effets bidirectionnels).

„ Par exemple, les problèmes de comportement de


l'enfant peuvent exacerber la colère du parent ou
encourager l'établissement de relations avec un
groupe de pairs délinquants; situations qui peuvent à
leur tour affecter le comportement du jeune et son
niveau d'exposition à des événements potentiellement
stressants.

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3. La résilience : un processus complexe

„ Les facteurs de risque vont influencer l’enfant d’une


façon très variable .
(Baldwin, Baldwin et Cole, 1990)

„ La défavorisation comme facteur de risque : les effets


peuvent être modulés par l'absence de la mère qui
travaille et, en même temps, par son habileté à exercer
une supervision adéquate de son enfant.

„ Cette variabilité des effets s’explique par :


„ les facteurs dits proximaux qui agissent plus
directement sur l'enfant;
„ les facteurs dits distaux qui agissent par
l'intermédiaire de facteurs médiationnels.
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3. La résilience : un processus complexe

„ Il y a nécessité d'estimer les effets cumulés de


plusieurs facteurs de risque et l'influence des
facteurs distaux et proximaux. (Masten, Best et Garmezy, 1990)
„ L'étude de Werner (1993) :
„ les enfants qui ont été mis en présence de quatre facteurs
de risque ou plus à l'âge de deux ans (pauvreté, stress à
la naissance, mésententes conjugales des parents,
problèmes de santé mentale ou d'alcoolisme chez les
parents) sont ceux qui ont manifesté le plus de problèmes
de comportements et d'apprentissage à l'âge de 10 ans
et de problèmes mentaux ou de délinquance à 18 ans.

„ La pertinence d’aborder la résilience dans une


perspective écosystémique.
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Chronosystème

Tiré de Boudreault, site consulté en septembre 2005, http://www.adaptationscolaire.org/themes/pafa/textes_pafa.htm 19


3. La résilience : un processus complexe

Terrisse, Larose et Lefebvre (1998) identifient 23 variables


socioéconomiques et socioculturelles familiales, regroupées en
12 facteurs reliés à la prédiction des probabilités soit d’adaptation,
soit d’inadaptation, donc d’établir la vulnérabilité ou la résilience.
Ces facteurs sont les suivants :
„ La scolarité des parents
„ Le statut de la famille (structure matrimoniale)
„ La profession
„ La permanence d’emploi d’un ou des deux parents
„ Le pays d’origine et la langue parlée
„ La religion d’appartenance et les pratiques religieuses
„ Le nombre d’enfants
„ Le taux d’occupation du domicile
„ La mobilité
„ La problématique familiale
„ Le réseau social de soutien
„ Les loisirs
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Variables
proximales

Variables
distales

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Facteurs ontosystémiques

1. Facteurs pré, péri et néonatals : organiques (génétiques,


neurologiques), sexe, caractéristiques physiques

2. Facteurs postnatals : organiques et environnementaux

3. Facteurs personnels acquis au cours de développement


durant la petite enfance : attachement, développement
cognitif, habiletés sociales, etc.

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Facteurs microsystémiques

1. Famille
„ Facteurs socioéconomiques : statut socioéconomique, trajectoire
des parents, état de santé physique et mental des parents, réseau
social de soutien, etc.

„ Facteurs psychosociologiques : valeurs, attitudes pratiques


éducatives, sentiment de compétence, croyances attributionnelles
des parents.

2. Milieu de garde
„ Facteurs structurels : locaux, ratio éducatrice-enfants,
collaboration famille-milieu de garde.

„ Facteurs psychosociologiques : attitudes, représentations,


pratiques, compétences des éducatrices.

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Facteurs mésosytémiques

1. École
„ Facteurs structurels : localisation, milieu, homogénéité,
programmes, services de soutien, collaboration famille-école,
formation et stabilité du corps professoral, encadrement,
intégration.

„ Facteurs psychologiques : attitudes, pratiques pédagogiques des


enseignant(e)s, prédiction auto-déterminante, compétences.

2. Services médicaux et sociaux


„ Facteurs structurels : localisation, accessibilité, équipements,
services, collaboration avec famille.

„ Facteurs psychosociologiques : disponibilité, compétences,


attitudes, préjugés, pratiques des intervenant(e)s.

3. Milieu de vie (voisinage, quartier, loisirs)


„ Homogénéité, équipements, accessibilité, densité de population,
vie associative.
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Facteurs exosystémiques

„ Disponibilité des services


„ Institutions et organismes nationaux et régionaux en santé, éducation et services
sociaux (associations, organismes communautaires)

„ Liens entre les services


„ Coordination et concertation entre institutions et organismes

„ Financement des services


„ Octroi de financement de l’État aux institutions et organismes
„ Stabilité des financements de l’État
„ Octroi de subventions aux organismes de recherche

„ Spécificités des services


„ Mesures et services adaptés pour les jeunes enfants, les enfants de mséf, des
minorités ethnoculturelles, en difficulté
„ Application de la normalisation et du « mainstreaming », des plans d’intervention
adaptée (PIA) et des plans de services individualisés (PSI)

„ Évaluation des services


„ Qualité des programmes en santé et en éducation
„ Qualité des programmes de formation et de perfectionnement des intervenant(e)s

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Facteurs macrosystémiques

„ Non discrimination, intégration des minorités, normalisation

„ Éradication de la pauvreté, de l’analphabétisme

„ Prévention (santé physique et mentale)

„ Égalité des chances de réussite

„ Droit à l’éducation et à la santé pour tous

„ Politiques familiales, d’aide sociale, de santé

„ Engagement de l’État dans les coûts sociaux, d’éducation et


de santé

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4. Les enjeux liés à l’adaptation scolaire et sociale

27
4. Les enjeux liés à l’adaptation scolaire et sociale

„ L’impact des croyances et des représentations des


intervenants sur le développement de l’enfant :

9 son développement est entièrement déterminé par ses


caractéristiques individuelles (aptitudes innées) ou par
celles de son milieu;

9 son développement est évolutif : l’enfant s’adapte et


agit sur son milieu.

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4. Les enjeux liés à l’adaptation scolaire et sociale

„ La considération du chronosystème dans lequel


l’enfant évolue :
„ Ex. Une attitude éducative maternante peut représenter un
facteur de protection pour un jeune enfant mais un facteur
de risque pour un préadolescent.

„ La prise en compte du contexte


„ L’enfant est toujours résilient par rapport à quelque chose.
Par exemple, il peut être « inadapté » par rapport à une
norme sociale et résilient (adapté) par rapport à une norme
scolaire.

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4. Les enjeux liés à l’adaptation scolaire et sociale

„ D’autres conditions favorisent également l’adaptation


scolaire des jeunes élèves « à risque d’inadaptation
scolaire », donc soutiennent la résilience :
9 La perception de cohérence dans les démarches
pédagogiques des enseignants, notamment dans le cadre
des transitions d’une année à l’autre (Gamoran, 1997; Newman
et coll. 2000);
9 La perception d’une cohérence entre les interventions des
divers adultes significatifs que l’enfant est appelé à
côtoyer, tant à la maison qu’à l’école, donc :
• la complémentarité des discours et des interventions

(Rapport, Mcwilliam et Smith, 2004);


• le partenariat réel avec les parents

(McWilliam, Maxwell et Sloper, 1999).

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4. Les enjeux liés à l’adaptation scolaire et sociale

„ Rutter (1990, 2006) identifie quatre mécanismes impliqués


dans le processus de protection pouvant limiter les effets
négatifs des facteurs de risque :
1- l'impact pourrait être atténué en contrôlant le niveau
d'exposition au stress de telle sorte que l'enfant puisse
s'ajuster graduellement à des petites doses d'expériences
négatives;
2- les effets négatifs des réactions en chaîne suite à l'exposition
au risque, comme la perte d'un parent, pourraient être
naturellement résorbés;
3- la promotion de la confiance et l'estime de soi par
l'établissement de relations affiliatives harmonieuses;
4- l'opportunité de vivre des expériences positives qui sont
susceptibles de contribuer à réduire l'effet des facteurs de
risque.
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4. Les enjeux liés à l’adaptation scolaire et sociale

„ La prévention et l’intervention précoce

„ Intervention se situant en amont de l’apparition ou de la


consolidation de certains facteurs de risque dans
l’environnement de l’enfant.

„ Intervention visant à soustraire l’enfant à un contexte


néfaste ou de stress excessif (maltraitance, négligence,
etc.).

„ Intervention d’éducation familiale auprès de jeunes


parents « à risque » afin de réduire les probabilités de
soins inadéquats.
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4. Les enjeux liés à l’adaptation scolaire et sociale

Il faut tenter de :
„ Intervenir de manière à optimiser les probabilités de succès
et de persévérance scolaire (notamment chez les élèves
provenant de MSÉF).

„ Favoriser la construction de compétences permettant


l’adaptation sociale de l’individu, indépendamment de la
certification scolaire.

„ Assurer l’articulation des transitions horizontales et verticales.

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4. Les enjeux liés à l’adaptation scolaire et sociale

L’importance des rencontres :


„ Des attachements multiples peuvent augmenter les
possibilités de résilience.

„ La possibilité de résilience après un événement


traumatique (ex. agression sexuelle d’un enfant) dépend
beaucoup des réactions émotionnelles de l’entourage :
signification que l’enfant lui attribue comparativement à la
réponse émotionnelle de la famille.

„ « Le sentiment est toujours une émotion provoquée par


une représentation » et « l’effet que provoque une cause
dépend de sa signification ».
Cyrulnik (2001)
34
4. Les enjeux liés à l’adaptation scolaire et sociale

„ Il importe donc d’intervenir au niveau des


représentations car :

„ On intervient différemment selon nos représentations et


nos antécédents.

„ La signification est donnée par le contexte (Ex. de la


pilule anticonceptionnelle et de l’évolution du discours
social).

„ C’est la représentation de ce qui va se passer qui


provoque le stress (Ex. du saut en parachute).

Cyrulnik (2001)
35
5. Les principales avenues d’intervention socioéducative

36
5. Les principales avenues d’intervention socioéducative

Comment favoriser le développement de


l’enfant résilient?

37
5. Les principales avenues d’intervention socioéducative

„ Intervenir auprès des enfants vivant dans des


conditions de vie adverses ou menaçantes.

„ Intervenir auprès de tous les enfants.

„ Développer le potentiel de résilience par l’information


et la formation, par la collaboration, par le
développement de « tuteurs de résilience », etc.

38
5. Les principales avenues d’intervention socioéducative

Comment un parent (ou un intervenant) peut favoriser le


développement de l’enfant résilient (Brooks et Goldstein, 2001) :

1. Être empathique.

2. Communiquer efficacement et écouter activement.

3. Être positif envers l’enfant.

4. Aimer l’enfant de manière à ce qu’il se sente apprécié et


spécial.

5. Accepter l’enfant tel qu’il est et avoir des attentes réalistes


envers lui.
39
5. Les principales avenues d’intervention socioéducative

6. Aider l’enfant à vivre des succès, à identifier et renforcer


ses compétences.
7. Aider l’enfant à reconnaître ses erreurs et à les
percevoir comme des sources d’apprentissage.
8. Mettre l’enfant à contribution de manière à lui permettre
de développer le sens des responsabilités, la
compassion et la conscience sociale.
9. Amener l’enfant à résoudre des problèmes et à prendre
des décisions.
10. Mettre en place un cadre disciplinaire qui favorise
l’autodiscipline et l’estime de soi.
40
5. Les principales avenues d’intervention socioéducative

Le développement de la résilience :
un rôle à partager…

„ L’enfant résilient

„ La famille résiliente

„ L’école résiliente

„ La communauté résiliente

41
5. Les principales avenues d’intervention socioéducative

„ Le développement des potentialités vs le


développement de l’enfant résilient :
un même combat

„ Les différences socioéconomiques et


socioculturelles : des réponses plurielles

„ Individu et société : cohérence et continuité

„ La résilience : des ingrédients de base, des recettes


multiples

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Merci de votre attention !

Serge J. Larivée
serge.j.larivee@umontreal.ca
(514) 343-2065

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