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La bioélectricité cellulaire résulte de l'établissement d'une différence de potentiel


électrique (DP) à travers la membrane plasmique. L'existence de ce potentiel est le
résultat de processus physiologiques fondamentaux et doit être considérée comme
un signe essentiel de l'intégrité fonctionnelle des cellules. Il est dû à des
mouvements de charges résultant de l'activité du système de "pompes et fuites"
défini dans la section précédente (voir 5.4.4). Comme nous l'avons signalé dans ce
cadre, certains mouvements de transport de solutés chargés à travers les
membranes peuvent engendrer un transfert net de charges génératrices d'un
gradient de potentiel. Ils peuvent par ailleurs engendre r des gradients de
concentration avec, pour résultante, des mouvements diffusionnels suivant les
gradients de concentration établis ; ces mouvements étant eux-mêmes générateurs
de potentiel.

Les solutés chargés qui nous intéressent tout particulièrement ic i sont les trois ions
inorganiques Na +, K+ et Cl- (figure 1-62) que nous avons qualifié de majoritaires dans
la mesure où leur concentration est de très loin supérieure à celle de tou t autre soluté
chargé se trouvant dans les milieux extra ou intracellulaire (en moyenne de 50 à
1000 fois plus concentrés). Dans ces conditions, les activités (mouvements
électrogéniques) impliquées dans la régulation de leurs concentrations sont
largement supérieures à celles intervenant au niveau d'autres solutés chargés. Il est
évidemment clair que les mouvements de ces derniers participent également au
potentiel de membrane. Comme nous le verrons, une membrane peut développer un
potentiel spécifique à u n mouvement de Ca 2+ ou de certains solutés organiques
chargés par exemple. Ces phénomènes sont cependant de peu d'importance
quantitative dans l'établissement du potentiel "de base" des membranes plasmiques.
Ils n'interviendront de façon significative que dans des cas bien particuliers. On
réfère encore souvent au potentiel de membrane "de base" sous le nom de potentiel
de repos. On le distingue ainsi du potentiel que peut générer une activité particulière.
Comme nous le verrons au chapitre 8 par exemple, l'activité des cellules nerveuses
conduit à une variation particulière du potentiel de membrane appelée potentiel
d'action. La dénomination de potentiel de repos vient en fait des é tudes
d'électrophysiologie sur les prolongements axonaux des cellules nerveuses dans
lesquels le potentiel de membrane au repos (potentiel de repos) est opposé au
potentiel dit d'action engendré lors de leur activité générant une action comme par
exemple une contraction musculaire (potentiel d'action - cfr. chapitre 8).
L'électrophysiologie est maintenant largement sortie du cadre de la seule étude de
l'activité des cellules nerveuses et on envisage plus généralement le potentiel de
membrane et ses variations.

Figure 1-62 : Exemples de mécanismes pouvant intervenir dans la génération d'un


potentiel membranaire en ne considérant que les 3 ions inorganiques Na +, K+ et Cl-.
Ils interviennent également, avec d¶autres, dans la formation des gradients de
concentration IN/OUT en ces 3 ions.

Sur base des études sur les prolongements axonaux des cellules nerveuses, on a
longtemps considéré que les potentiels de membranes de nombreux t ypes cellulaires
étaient essentiellement dus à des phénomènes de diffusion d'ions. Les transporteurs
électrogéniques n'intervenant que pour peu de choses (voir 6.2.2 ci-après). Il
apparaît maintenant que le potentiel au niveau d'une membrane résulte également
de l'activité des transporteurs électrogéniques qui y sont essentiellement exprimés.
Ainsi, comme nous le verrons par la suite, s'il est clair que le potentiel au niveau des
prolongements axonaux est largement en rapport avec l'activité de canaux ioniques
et donc avec des phénomènes de diffusion d'ions, le potentiel au niveau de la face
apicale des cellules d'un intestin d'insecte par exemple fera par contre largement
intervenir l'activité de transporteurs électrogéniques ( figure 1-76).



       



               
Les potentiels de diffusion sont dus à des mouvements diffusionnels d'ions suivant
leur gradient de concentration. Considérons par exemple une membrane plasmique
perméable au NaCl séparant deux compartiments contenant des solutions de ce sel
telles que C1 > C2 (figure 1-63). Les deux compartiments sont électroneutres ; on y
trouve en effet autant d'ions Na + que d'ions Cl - constituant des dipôles dont les
mouvements et les orientations, dues au hasard, vont annuler les effets électriques.
Si nous envisageons maintenant la diffusion du NaCl à travers la membrane suivant
son gradient de concentration (de 1 vers 2), 3 cas peuvent se présenter : 1) si les
ions Na+ diffusent plus rapidement q ue les ions Cl -, il va y avoir orientation des
dipôles dans la membrane, le Na + passant devant et le Cl - suivant, ce qui va générer
une différence de potentiel électrique, la face de la membrane tournée vers le
compartiment 2 devenant positive par rapport à la face tournée vers le compartiment
1. 2) Si les ions Cl- diffusent plus rapidement que les ions Na +, le potentiel sera
inversé, la face 2 étant négative par rapport à la face 1. 3) Si les deux ions migrent à
la même vitesse, le potentiel sera évidemmen t nul.

Figure 1-63 : Le potentiel de membrane éventuellement engendré dans un système


modèle comportant une membrane séparant 2 compartiments contenant des
concentrations en NaCl telles que C1 > C2. Le potentiel sera nul, positif en 2 ou
négatif en 2 selon les conditions. Détails dans le texte.

Dans ce cas simple, la valeur du potentiel de membrane enregistré (Em) est donné
par la formule de Nernst et est fonction de la concentration du NaCl dans les deux
compartiments (C1 et C2) ainsi que de la mobilité respective des 2 ions (u pour le
cation, v pour l'anion).
avec E1 et E2 représentant les différences de potentiel dues respectivement au cation
et à l'anion, F : le Faraday et Z : la valence des ions considérés.

On voit donc que pour qu'un potentiel de diffusion apparaisse au niveau d'une
membrane biologique, il faut : 1) qu'il existe un gradient de concentration de charges
diffusibles de part et d'autre de la membrane et 2) que les électrolytes composant les
solutions de part et d'autre de la membrane présentent dans cette membrane des
mobilités diffusionnelles différentes. Dans la pratique biologique, on est souvent
amené à considérer le potentiel de diffusion pour un seul ion, appelé potentiel
d'équilibre parce qu'en fait il définit un équilibre entre la force développée par le
gradient de concentration de l'ion le poussant dans un sens et la force développée
par le potentiel engendré qui l'attire dans l'autre sens. Le système est donc à
l'équilibre et il n'y a en définitive pas de déplacement net de charge. Dans ce cas, la
formule de Nernst devient :

Le potentiel d'équilibre représente donc la valeur maximale du potentiel que pourrait


donner un ion s'il pouvait migrer seul à travers une membra ne en fonction de son
gradient de concentration de part et d'autre de celle -ci. Il est clair qu'un ion ne migre
jamais seul pour se retrouver isolé dans un compartiment qui ne pourrait dans ces
conditions rester électroneutre. Par ailleurs, comme nous le v errons, les potentiels de
membrane résultent généralement de mouvement de différents ions.

Si donc nous envisageons par exemple une cellule à 18°C avec un rapport de
concentration en K + de part et d'autre de la membrane (K in/Kout) égal à 20 : le
potentiel d'équilibre au K + sera de 75 mV, l'intérieur de la cellule étant négatif.

Au niveau cellulaire, le potentiel membranaire est généralement voisin du potentiel


d'équilibre au K + (figure 1-64). Une des premières tentatives d'explication du potentiel
fut d'ailleurs basée par Bernstein sur l'idée que les cellules sont d'une part
imperméables au Na+ et au Cl- et qu'elles sont d'autre part dans un équilibre de
Donnan (voir 7.3) impliquant uniquement une distribution particulière du K +. On sait
évidemment maintenant que la membrane cellulaire est perméable non seulement au
K+ mais aussi à quantité d'autres solutés chargés, notamment au ions Na + et au Cl-.
Par ailleurs, si le potentiel membranaire est voisin du potentiel d'équilibre du K + à
haute concentration extérieure en cet ion, il n'en est pas de même à basse
concentration (voir 6.2.3 ci-après).

Figure 1-64 : Potentiels d'équilibre


aux 3 ions majoritaires (ENa, EK,
ECl) et potentiel transmembranaire
(Em) pour un axone géant de calmar.
Détails dans le texte.
Des processus autres qu'un potentiel de diffusion au K + doivent donc être pris en
considération pour expliquer le potentiel transmembranaire.




     
Comme nous l'avons déjà signalé dans la section précédente, l'activité de différents
transporteurs est génératrice d'un déséquilibre de mouvement de charges et donc
génératrice d'un potentiel. Il s'agit notamment des transporteurs actifs Na +/K+ et H+,
des échangeurs 2Na+/H+ et 2H+/K+ ou des coporteurs Na +-glu, Na +-AA et K+-AA,
etc« Mis à part le transporteur Na +/K+, exprimé au niveau de pratiquement tous les
types cellulaires, il semble que les autres transporteurs ne soient exprimés de façon
importante que dans certains cas. Dans ces cas, il est clair qu'ils doivent intervenir
de façon non négligeable ; on manque toutefois actuellement d'estimations précises
à ce sujet. Il semble en tout cas qu'au niveau des types cellulaires tels que cellules
nerveuses et prolongements axonaux ou fibres musculaires squelettiques, la
contribution directe de transporteurs él ectrogéniques au potentiel de membrane reste
très faible, n'excédant jamais quelques %. Par exemple, des estimations aussi bien
expérimentales que calculées faites dans les années 1970 amenaient la contribution
du transport actif Na +/K+ au mieux à quelques 10 mV. Il ne faut évidemment pas en
déduire que les systèmes de transport actifs électrogéniques (Na +/K+ et H+ATPases)
n'interviennent que pour peu dans la bioélectricité cellulaire. En effet, on s'accorde
généralement à penser à l'heure actuelle que c'es t essentiellement à leur activité que
l'on doit la génération des gradients de charges diffusibles. Il ne faudrait cependant
pas perdre de vue dans ce cadre les interactions particulières entre ions et
macromolécules intracellulaires qui pourraient jouer u n rôle significatif dans
l'établissement de ces gradients. Les cellules doivent en effet être vue comme des
assemblages à très haute teneur en macromolécules entourées de couches d'eau,
eau d'hydratation et eau vicinale, qu'elles structurent. Ces couches d 'eau ont des
propriétés particulières, différentes de celles de l'eau libre restant entre les
macromolécules. Elles pourraient notamment rendre compte, partiellement du moins,
par des phénomènes d'exclusion préférentielle, de la sélectivité du K + par rapport au
Na+ dans les milieux intracellulaires. Ce problème fondamental, posé depuis très
longtemps, reste toujours sans solution.



     
En fait, dans les systèmes cellulaires où les transports électrogéniques ne jouent
qu'un rôle direct négligeable, le potentiel transmembranaire paraît essentiellement
résulter de l'ensemble d'une série de potentiels de diffusion et c'est une équation qui
fait intervenir les potentiels de diffusion au K +, au Na+ et au Cl- qui en donne la
meilleure approximation. Cette équation, dite équation de Goldman, mais en fait
dérivée par Hodgkin et Katz de la théorie des champs constants qu'il avait
développée (Goldman : J. Gen. Physiol., 27, 37, 1943), fait intervenir les
perméabilités (P) relatives aux ions majoritaires Na + et Cl - par rapport à celle de l'ion
K+ ainsi que les concentrations en ces ions de part et d'autre de la membrane.

La figure 1-65 donne des exemples d'évolution du potentiel pour des concentrations
extérieures croissantes en K + en fonction de différentes perméabilités relatives aux
trois ions pour l'axone géant de calmar. Le potentiel transmembranaire est
relativement bien défini par l'équ ation de Goldman en considérant les valeurs
suivantes PK : 1, P Na : 0,04 et P Cl : 0,045. Pour le sartorius de grenouille, les valeurs
les plus représentatives sont P K : 1, P Na : 0,027; P Cl : 0,023.

Figure 1-65 : Variation de potentiel


de membrane au niveau d'un axone
géant de calmar pour différentes
concentrations en K + du milieu
extérieur. o Points expérimentaux
effectivement mesurés ; évolution
des potentiels prévisibles sur base
d'un potentiel d'équilibre au K + (±±±)
ou suivant l'équation de Goldman en
considérant les perméabilités
relatives mentionnées.

Trois remarques s'imposent ici : 1) Comme nous l'avons déjà signalé, la perméabilité
aux ions inorganiques à travers les membranes biologiques est extrêmement basse,
l'essentiel des mouvements de ces solutés étant géré par des mécanismes de
transport. Cependant, comme nous le verrons par la suite ( 6.3.4), la quantité d'ions
devant effectivement migrer pour rendre compte d'un potentiel de membrane est en
fait extrêmement faible. Des perméabilités élevées ne sont donc pas nécessaires. 2)
La perméabilité au Na + est très basse par rapport à celle au K + ; ce qui est à priori
peu compatible avec l'échange 3Na + sortants pour 2K + entrants géré par la
Na+/K+ATPase. Il faut se rappeler cependant que dans le cadre du système de
"pompes et fuites" (voir 5.4.4 ci-avant), l'essentiel des mouvements entrants de Na +
n'est pas dû à des phénomènes diffusionnels mais à l'activité d'échangeurs pour la
plupart électroneutres. Ces mouvements s'ajoutent aux mouvements diffusionnels
pour rétablir l'équilibre d'échange. 3) L'équation de Goldman et ces dérivations en
terme de courants induits par exemple ont été utilisées avec succès dans le cadre de
l'étude des fondements des phénomènes bioélectriques au niveau des tissus dits
excitables (axones, fibres de muscles rapides : voir chapitre 8). Les tentatives
d'application à des épithélia transporteurs faisant intervenir, à côté de canaux
ioniques, différents transporteurs électrogéniques se sont jusqu'à présent révélées
peu fructueuses et cette approche n'est plus guère utilisée à ce niveau.




             
Par convention, dans les systèmes cellulaires, le signe donné à la différence de
potentiel est celui du compartiment intracellulaire. En ce qui concerne les épithélia, le
signe donné est généralement celui de la face séreuse ou basale (côte système
circulatoire).

Au niveau des cellules isolées, le milieu intracellulaire est, en condition de "repos",


négatif par rapport au milieu extérieur. Il est pour l'essentiel fonction du sens et de
l'importance des mouvements diffusionnels des 3 ions majoritaires suivan t leurs
gradients de concentration (figure 1-66A). Au niveau des épithélia, le signe donné au
potentiel transépithélial (face séreuse) sera fonction de l'importance des potentiels
transmembranaires établis au niveau des 2 faces de l'épithélium ; suivant les cas, le
potentiel peut donc être IN positif, IN négatif ou être pratiquement nul lorsque les
potentiels aux 2 faces s'équilibrent. C'est par exemple le cas au niveau de
l'épithélium intestinal de tortue. Ainsi, si l'on peut affirmer que, en général, la
présence d'un potentiel au niveau de la membrane d'une cellule est un signe
important de son intégrité physiologique, ce n'est pas nécessairement le cas au
niveau des épithélia (figure 1-66B, C et D).
Figure 1-66 : Signe de la différence de potentiel. Au niveau de cellules isolées (A), il
parait être essentiellement fonction du sens et de l'importance des m ouvements
diffusionnels de K +, Na+ et Cl- (les chiffres sont relatifs aux concentrations moyennes
de ces ions dans des cellules de vertébrés ; ils sont donnés à titre indicatif -
l'importance du mouvement est donné par la grosseur des flèches ; il est fonc tion des
perméabilités relatives et de l'importance des gradients de concentration). Au niveau
des épithélia (B, C et D), il est fonction des potentiels établis à la face apicale et à la
face basale ; eux-mêmes fonction de l'importance des mouvements diffu sionnels et
de l'activité des transporteurs électrogéniques. La figure B donne deux exemples
d'épithélia transporteur de NaCl (branchie de crabe et peau de grenouille). Le
potentiel transépithélial sera positif (branchie) ou négatif (peau de grenouille) en
fonction de l'importance relative de l'activité du système de transport actif Na +/K+ -
diffusion de K + et diffusion de Cl - à la face basale (côté IN) et de l'activité du système
transport actif de H + - diffusion de Na + à la face apicale (côté OUT). C : Au niveau de
l'intestin des insectes où la Na +/K+ATPase est peu ou pas exprimée, le potentiel est
négatif, paraissant essentiellement dû à l'activité d'un transport actif de H + à la face
apicale des cellules sécrétrices d e K+. Dans ce système, de nombreuses
composantes du potentiel global restent obscures (Martin et Harvey, J. Exp. Biol.,
196, 77, 1994). Il est néanmoins clair qu'ici, comme dans le cas de la peau de
grenouille ou des branchies de poissons, différents types cellulaires participent à
l'établissement de potentiel transépithélial total. D : Au niveau de l'anse de Henley où
l'entrée de NaCl est essentiellement liée à l'activité d'un cotransporteur électroneutre
Na+-K+-2Cl-, le potentiel est positif, dû essentiel lement au système de pompe et fuite
de la face basale (cfr. Modèles section 5.4.4).

Les valeurs du potentiel seront, dans le cas des cellules isolées, essentiellement
fonction de l'importance des mouvements des 3 ions majoritaires (équation de
Goldman - 6.2.3 ci-avant) et, dans le cas des épithélia, de l'activité des systèmes
spécifiquement exprimés aux deux faces de celui-ci.

Le potentiel au niveau des membranes plasmiques de cellules isolées varie en


général de -30 à -100 mV. Ce qui, compte tenu de l'épaisseur des membranes ( 100
Å), représente des gradients de voltage de l'ordre de 30.000 à 100.000 volts/cm ! Les
membranes sont donc soumises à des champs électriques considérables et qui
semblent devoir jouer un rôle essentiel dans le contrôle des interactions moléculaires
déterminant les caractéristiques membranaires dans différentes conditions
(probabilité d'ouverture des canaux potentiel -dépendants par exemple). Ces
interactions sont déterminantes dans le cas d'activité comme le potentiel d'action, la
transmission synaptique (voir chapitre 8) ou l'initiation de la contraction musculaire
(voir chapitre 7). Comment une variation de potentiel peut déterminer l'ouverture d'un
canal ionique par exemple reste malhe ureusement fort mal compris à ce jour.

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