l'arabe, accompagné de
notes, et précédé d'un
abrégé de la vie de
Mahomet, tiré des
écrivains [...]
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Le Coran , traduit de l'arabe, accompagné de notes, et précédé d'un abrégé de la vie de Mahomet, tiré des écrivains orientaux les plus estimés, par M. Savary. 1783.
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PRECÉDÉ
DE LA VIE DE MAHOMET.
TOME PREMIER.
LE CORAN,
TRADUIT DE L'ARABE,
DE NOTES, ET PRÉCÉDÉ
ACCOMPAGNÉ
D'UN ABRÉGÉ
LA VIE DE MAHOMET,
DE
T b ME PREMIER.
A PARIS,
M. DCC. LX X XII î.
Avec Approbation 6* FriviVegî du Rot.
0
PRÉFACE,
a IV
lij PRÉFACE.
mot. Ce ne font
il l'a rendu mot pour
du Coran a expri-
qu'il
pas les pensées a travestis
ce font les mots qu'il
mées;
barbare. Cependant quoi-
dans un latin
faIre les
cette traduction disparoitre
que est encore
beautés de l'original , elle
à celle de Du Ryer. Maracci
préférable savantes & un
a des notes ,
y joint tirés
nombre de passages Arabes
grand mais comme
des Docteurs Musulmans ;
la réfutation, il a
son but principal est
de choisir ceux qui lui fournissent
foin
On lui
une plus ample matière. peut
s'abandonner a 1 ar-
de trop
reprocher le
deur de son zèle , & sans l'especter
de fouiller sa plume
titre d'Ecrivain ,
les injures les plus grossières.
par une ver-
M. Sale a donné depuis peu
Je ne fais
sion du Coran en Anglois,
assez cette langue pour en apprécier
pas
le mérite; mais elle doit être excellente,
l'on en par ses
si peut juger Observations
& critiques sur le Mallométif me
}ùftoriques édition
mises à la tête de la dernière
de Du Ryer,
Persuadé le mérite d'un 1 ra-
que
consiste rendre avec
$u £ teur à 1 original
"xij P R È F A C E:
LE CHAPITRE DE LA CHOS.
J U G É E.
- I*
C H AP l T R E
K. (1).
Donne à la Mecque, composé de 4$verfetfr»
ÀBREGQ
ABRÉGÉ
DE LA VIE
DE MAHOMET,
?
( 1) Cette époque si célèbre parmi les Mahomé-
tans est nommée Hegire du mot Arabe Hejara, qui
lignifie fuite. C'est l'Ere ( *) des Orientaux; c'est
id'elle qu'ils datent leurs événemens. Elle arriva la
douzième année de l'Empire d'Héraclius. Abul-Feda,
.au chapitre des Empereurs Romains ; Abul-Faraj, au
Livre de la démonstration ; Theophanes dans sa Chro-
nologie, page 256.
( * ) Le motEre HautIi Arabe.Il vient d'Erkhé,qui signise
un cem's marqué, une époque.
!
( 2) Les Mululmans dévots qui ne veulent pas
qu'une feule aélion de la vie de leur Prophète se
foit passée sans miracle, disent qu'il avoit endormi
sesassassins, en leur jettant de la poussière sur la tête,
& en récitant quelques yerfets du Coran,
^4 ABRÉGÉ DELÀ VIE
rir après leur proie. Ils se
répandirent sur le
chemin de Medine; mais Mahomet
AZ'vT-
Fedc.l) ayant prévu
page51. qu'il feroit poursuivi , avoit pris une route dé-
tournée. Retiré dans une caverne du mont
Tour, située au midi de la Mecque , il y resta
trois jours, pour laiflfer paffer la première ar-
deur des conjurés (i). Il en partit le quatrième,
& suivant les côtes de la mer rouge, il mar-
cha vers Medine à grandes journées. Abubecr &
Abdallah étoient les seuls compagnons de sa
fuite. Soraka, siss de Malec, un des meilleurs
écuyers de l'Arabie, suivi d'une troupe d'élite ,
AbuUTedj
,
pag.51&52. atteignit les fugitifs. Il avoit devancé ses gens ,
& couroit, la lance à la main, sur Mahomet.
» Apôtre de Dieu, s'écria Abubecr, voici le
» persécuteur. Ne crains rien, lui dit Mahomet,
s» Dieu est avec nous. » Puis se tournant tout-
à-coup vers son ennemi, il lui cria : Soraka.
A ce cri, le cheval effrayé se renverse par terre;
£ uj
70 A B Ré Gé DELA VIE
cune idée de préférence. fut le liefï
L'égalité
puissant qui les unit.
La religion occupa ensuite toute son atten-
tion. La prière étant la bafe du culte extérieur,
il s'appliqua à la fixer d'une manière irrévo-
cable. Il l'avoit établie au commencement de sa
mission; mais il n'avoit point marqué le lieu
vers lequel on devoit la faire (i). Il s'étoit
fondé sur ce verset magnifique ; « L'orient &
33l'occident appartiennent à Dieu. Vers quelque
Le Coran , » lieu
que se tournent vos regards, vous rencon-
ch.i, p. 19 ,
rom.prem. » trerez sa face. Il remplit l'univers de son im-
33menfité & de sa science. » Voulant ensuite se
concilier l'esprit des Juifs & des Chrétiens. il
commanda qu'on se tournât, en priant, vers le
Depuisla
Chuec'Adamtemple de Jérusalem. Cette condescendance n'eut
finvantAbul tout le succès qu'il en attendoit. Les cir-
Fedi, 6z17. pas
Depuis la constances l'avoient déterminée ; devenu chef de
nstfiànce de
J. C. 632. la loi djvine, & de la loi civile, il suivit ses
Avantl'Ho-
gire. 1. principes , & chercha à gagner entièrement le
De Maho-
met. 54.
r
( i ) Pluueurs Historiens Arabes attribuent cette
vidtoire au miracle. Des Anges vêtus de longues
robes flottantes, portant des turbans jaunes, montés
sur des chevaux tachetés de blanc & de noir, com-
battirent à la tête des croyans. Gelal Eddin.
Deux Idolâtres qui obfervoient le combat du haut
d'une colline, apperçurent un nuage qui renfermoit
des escadrons d'Anges. Ils entendirent le hennisse-
ment des chevaux & la voix de Gabriel qui crioit :
approche, haifoum ( c'étoit le nom de son cheval ).
L'un des curieux fut percé d'un traiti l'autre man-
qua de mourir d'effroi. Ehn Ishac.
Tel étoit l'empire de Mahomet sur l'esprit des
Arabes, qu'ils attribuoient au miracle des succès dûs
au fanatisme qu'il savoit leur inspirer.
19 B Ii E G EDE L- A Vit
Il attribua la gloire de cette journée au Toufrf
puissant.
Le CcrJn , « A la journée de Beder
ch.j p. 68, , dit-il, ou vous
com.preni. » étiez inférieurs en
nombre, le Tout-Puissant
1
Il m se hâta de vous secourir.
Ch.8, p. 18o, cc Lorsque vous implorâtes l'affifiance du
ïûm. prem.
» Très-Haut, il répondit: je vous enverrai un
» secours de mille anges.
.Ch,g , p.181, cc Ce n'est pas vous qui les avez tués, ils
coin.piciil.-
53 font tombés fousle glaive du Tout-Puissant »,
C'étoit en nourrissant dans le câèur de ses
soldats, l'idée d'un
Dieu proteâeur de ses ar-
mes, qu'il les rendoit invincibles. Ali son élève,
âgé de vingt-deux ans, donna dans ce combat
des preuves de cette vaillance, qui le fit regar-
der comme le Mars de l'Orient. Il tua sept ido-
lâtres de sa propre main. Mahomet demeura
trois jours sur le champ de bataille. Les diffé-
rens qu'occafionna- le partage des dépouilles,
lui fit promulguer cette loi: ce souvenez-voiis
» que vous devez la cinquième part du butin à
le Coran Î « Dieu, au Prophète, à ses parensr aux orphe-
ch.8, p. 184.
tom. preiu. » lias, aux pauvres & aux voyageurs ». Parmi
les prisonniers, se trouvèrent Elnadar & 0cba9
ses ennemis implacables. Il leur fit trancher la
tête. Il retourna à Médine où il' fut reçu ea
DE MAHOMET. 7»
M AH A M M E D 9
RAÇ OUL t
Allah.
DE MAHOMET. 137
clara son dessein publiquement. Après avoir cé-
lébré les louanges de Dieu, & fait la proieffion
de foi5 il prononça ces mots: « Musulmans,
.J j'ai dessein de hofir parmi vous des Ambaffa-
» deurs , pour les envoyer aux Rois étrangers.
» Ne vous opposez point à mes volontés. N'i-
DI,mitez pas les enfansd" Israël qui furent ré-
» belles à la voix de Jésus. Les Mohageriens
» s'écrièrent : Apôtre de Dieu, nous'preiions
» le Ciel à témoin que nous t'obéirons jusqu'à
« la mort. Ordonne, nous sommes prêts à
)1 partir ».
-
Le premier des Souverains à qui Mahomet en-
voyadesAmbaffadeurs fut Cofroës, Roide Perse.
Abdallah, fils , lui remit sa lettre de
d'O{afa
créance; Le Prince fit appeler un interprète pour Abul-Felà»
page<?j.
la lire. Elle ccmmençoit par ces mots : Muhomee9
Apôtre de Dieu, à Ccfraës, Roi de Perse. Cette
infeription l'irr't v Il avoit confervé le safre des
Souverains de fixation. Son orgeuil fut humi-
lié de voir un nom écrit avant le fien. Il prit la
lettre, & la déchira en disant : est-ce ainsi qu'un
esclave ose écrira à son maître? Ces paroles
ayant été rapportées à Mahomet, Dieu, dit-il,
mettra en. p èces son royaume. Cofroës ne crut
pas l'audace de celui qu'il traitoit d'esclave allez
138 ABRÉGÉ DE LA VIE
punie. Il écrivit à Badhan son Viceroi dans l'A-
rabie heureuse, de lui envoyer sur le champ cet
insensé qui faisoit le Prophète dans la province
d'Elhejaz (i). Badhan dépêcha deux couriers à
Mahomet pour lui signifier les ordres de son
Maître. Les envoyés se présentèrent devantlui en
tremblant, lui remirent la lettre du Vice-Roi, &
voulurent lui déclarer le sujet de leur message.
Il les renvoya au lendemain sans avoir daigné
les entendre. Pendant la nuit même, si l'on en
croit les écrivains Arabes, il eut une révélation.
Un messager céleste lui apprit la mort de Cof-
roës (2), assassiné par son fils (3) Siroës. De
l
»
( 1> Ce Château fut nommé par les François Cras
rde Mont - Réal. Il est situéau - delà du Jourdain. Ils
s'en rendirent maîtres après la prise de Jérusalemt
en 1098, ( l'an quatre cent quatre-vingt-douze
de l'hégire). Quatre - vingt- neuf ans après, le grand
Salù/z- Eddin ayant battu earmée Françoise près du
lac de Tiberiade, reprit ce Châteauavec plufieurs-
antres forrereffes. Ce fut dans. cette tataille que-
Régui ( Lusignan , Roi de Jérusalem ) , son frère
Haimar , le Seigneur du Mont, ( de Mont-Ferrat) ,
Geoffroi, le Prince Renaud, Seigneur du Château
de Carac furent faits prifonmers. Elmacin.
Kiij
iso ABRÉGÉ DE LA VIE
conduits par Mahomet fecond s'emparèrent de
Constantinople ( 1 ),
Mahomet donna le commandement de l'ar-
mée à Zaïa son
fils adoptif, & déclara en pré-
sence de ses soldats que, s'ils perdoient leuc
Général, Jafar fils d'Abutaleb le remplaceroit,
rx que s'il étoit tué 5 ils eliroient à sa place
Abdallah fils de Rowaha. Les Musulmans se
mirent en marche fous les ordres de Zaid. Ani-
Jannab,
més par la vengeance , ils traversèrent coura-
geusement les fables brûlants & les vastes dé-
ferts de l'Arabe. Après des fatigues incroyables
ils vinrent camper près de Mouta, A la nouvelle
de leur approche les ennemis s'étoient rassem-
blés. Une arméede cent mille hommes étoit
prête à fondre sur eux. On tint conseil. Le plus
Jannab, grand nombre étoit d'avis d'éviter le combat
pagelù.
& de dépêcher un courrier au Prophète pour
lui demander du fecqlirs. Ce conseil timide dé-
plut à Abdallah. Il se leva au milieu de l'Af.
semblée &* dit : « compagnons , marchons
« contre les infidèles. Ouvrons-nous un passage
) à travers leurs bataillons. Il ne peut nous
;ill' de la VU
- de Mahomet *
LE CORAN.
L'INTRODUCTION.
CHAPITRE II.
LA VACHE.
CHAPITRE III.
LA FAMILLE D'AMRAN.
Le Très-
tualr, , lui dit l'Ange , t"annonce la
^Iaut , lui dit , t'annonce
naissance de Jean ; il confirmera la vérité du verbe
de Dieu; il fera grand , çhae, &. élevé entre
les Prophètes.
D'où me viendra cet enfant, répondit Zacarie ?
La vieillesse m'a atteitv , & ma femme est flérile.
L'Ange lui répliqua: îe Seigneur fait ce qu'il lui
plaît.
Fais éclater pn signe, reprit Zacarie, qui foit
le gage de ta promette. Tu feras muet pendant
trois jours, lui dit l'Ange. Tel fera ton figne.
Souviens-toi du Seigneur , & célèbre ses louanges
le foir &: le matin.
L'Ange dit à Marie: Dieu t'a choisie; il t'a
purifiée ; tu es élue entre toutes les femmes.
Sois dévouée au Seigneur; adore-le ; courber
fqi Rêvant lui avec ses foryisours.
)8 Le C O R A N.
Nous te révélons »ces mystères. Tu n'étois point
avec eux lorsqu'ils jettoiertî le bâton sacré. Qui
d'eux eût pris foin de Marie? Tu ne fus point
témoin de leurs disputes.
L- Ange dit à Marie: Dieu t'annonce son verbe,
Il Ife nommera Jésus, le MessÏe, fils de Marie ,
Grand dans ce monde & dans l'autre, & le
Confident du Très-Haut.
Il fera entendre sa parole aux hommes depuis
le berceau jusqu'à la vieillesse, & fera au nombre
des justes.
Seigneur, répondit Marie, comment aurois je,
lin fils? Aucun homme ne s'efl approché de
moi. Il en fera ainsi, reprit l'Ange. Dieu forme
des créatures à ton gré. Veut-il qu'une chose
existe ? il dit: fois faite , x elle est faite.
Il lui enseignera l'écriture & la sagesse, le
Pentateuque & l'Evangile. Jésus fera son envoyé
auprès des .entàns d'Israël. Il leur dira: les pro-
diges divins vous attesteront ma mission: je for-
merai de boue la figure d'un oiseau; je fouffierai
deffns ; elle s'animera à l'instant, par la volonté
de Dieu: je guérirai les aveugles de naissance,
& les lépreux; je ferai revivre les morts, par
la permission de Dieu: je vous dirai ce que vous
aurez mangé, & ce que vous aurez caché dans
vos maisons. Tous ces faits feront des frgnes pour*
vous si vous êtes croyans.
Je viens vous confirmer le Pentateuque que
vous avez reçu avant moi, & vous rendre permise
cette partie de la loi qui vous avoit été défendue.
Dieu m'a donné la puissance des miracles. Crai-
gnez-le &obéissez-moi. Il est mon Seigneur & lç
vôtre. Servez-le, c'est le chemin du salut.
LE 'C (;) R A N; r9
JéCus ayant connu la perfidie des Juifs, s'écria :
qui m'aidera à étendre la religion divine? Nous
ferons les miniflres du Seigneur, répondirent les
Apôtres ; nous croypns en lui, & vous rendrez
témoignage de notre foi.
Seigneur, nous croyons au livre que tu as
nvoyé; nous suivons ton Àpôtre; écris-nous
avec ceux qui te rendent témoignage. -
Les Juifs furent perfides envers Jésus. Dieu
trompa leur perfidie. Il est plus puissant que les
fourbes.
Dieu dit à Jesus : je t'enverrai la mort, je t'élé-
verai à moi. Tu feras séparé des infidèles. Ceux
lui t'ont suivi feront élevés au-dessus d'eux, jus-
qu'au jour du jugement, Vous reparoîtrez tons
devant mon Tribunal, & je jugerai vos différera..
Je punirai rigoureusement les infidèles dans ce
monde & dans l'autre. Ils n'auront plus de secours
à attendre.
Les croyans qui auront fait le bien , en rece-
vront la récompense des mains de l'Eternel
qui
hait les méchans.
Nous te révélons ces vérités tirées des lignes 8c
du souvenir du fage.
Jésus est aux yeux du Très-Haut un homme
comme Adam. Aqam fut créé de po'uffière. Dieu
lui dit: fois, 8c il fut.
Ces-paroles font la vérité venue du Ciel. Garde-
toi d'en douter.
Dis à ceux qui la combattront, après la science
que tu as reçue: venez, appelions nos enfans
& nos femmes ; mettons-nous en prière, & invo-
les menteurs.
quons la malédiction de Dieu fvr
fo L E C O R A N.
Je vous ai fait un récit véritable. Il n'y a
qu'un Dieu. Il est puitrant & fage.
S'ils font rebelles, le Très- Haut connoît tes
pervers.
Dis aux Juifs & aux Chrétiens: terminons nos
flifférens , n'adorons qu'un Dieu, ne lui don-
nons point d'égal: qu'aucun de vous n'ait d'autte
Seigneur que lui. S'ils refusent d'obéir , dis-leur :
Vous rendrez témoignage que nous fammes croyans,
Vous qui savez récriture,. pourquoi faites-vous
d'Abraham le sujet de vos disputes? Le Penta-
feuque & l'Evangile ne font venus qu'après lui.
L'ignoreriez-vous donc?
Après que des matières dont vous êtes inûruits.,
ont été l'objet de vos débats, pourquoi difputes-
vous sur celles dont vous n'avez aucpne con-
noissance ? Dieu fait, & vous ne savez pas.
Abrahan n'étoit ni Juif ni C hrétien. Il étoit
Orthodoxey Musulman, & adorateur d'un seul
Dieu.
Ceux qui professent la religion d'Abraham t
suivent de plus près ses traces. Tel est le Prophète
& ses Disciples. Dieu est le chef des crovans.
Une partie de ceux qui savent les écritures onX
voulu vous séduire; maisils se font abusés eux-
JUêmes, & ils ne le sentent pas.
0 vous qui avez reçu le livre de la loi! pour-r
ne croyez-vous pasaux prodiges du Seigneur,
quoi
vous en avez été témoins?
puisque
0 vous qui avez reçu le livre de taloi J pour-
couvrez-vous la vérité du mensonge l Powr
quoi
la cachez-vous quand vous la connoife ?
quoi
Une partie de ceux qui ont reçu les écriture,
LI CORAN. 61
Wlt dit : ayez le matin la croyance des fidèles,
& rejettez-là le fair, afin de les attirer à l'incré-
dulité.
N'ayez de croyance que celle de ceux qui ont
votre religion. Dis-leur: la vraie lumière vient du
Ciel; chacun en a reçu sa portion comme vous.
Disputeront-ils avec vous devant l'Eternel ? Dis.
leur: les trésors font dans ses mains; il les di!lri
bue à Ton gré; sa science égale fort immensité.
Il fera miséricorde à ceux qu'il voudra. Sa libé.
ralité est infinie.
Il est des Juifs à qui tu peux confier un trésor.
Il te fera fidèlement rendu; Il en est d'autres des
mains desquels tu n'arracherais qu'avec peine un
denier que tu leur aurois prêté.
La loi ne nous ordonne pas, disent-ils, d'être
justes avec les infidèles; Ils mentent à- la face du
Ciel, & ils le savent !
Que celui qui garde son pa&e, qúi a la piété,
falihe que Dieu aime ceux qui le craignent.
Ceux qui font commercede l'alliance du Sei-
gneur & de leurs sermens, perdent, pour un vil
intérêt, la portion qui leut étoit destinée dans
l'autre vie. Dieu ne leur parfera point au jour
de la réfurreétion. Il n'abaissera point sur eux feg
regards. Il ne les purifiera point, & ils feront la
proie des supplices.
Quelques-uns d'entr'eux corrompent le sens des
écritures, & veulent vous faire croire que c'est
le véritable. Ils vous disent que c'eil la parole de
Dieu, & ce n'est point la parole de Dieu. Ils
prêtent un meafonee au Très-Haut ils le
là vent !
i62 LE C O R A N..
Il ne faut pas que celui à qui Dieu a donnts
lejivre , la sagesse & le don de prophétie, dise
EUXhommes: soyez mes serviteurs, mais soyéz les
Serviteurs de Dieu, puisque vous étudiez la doc- -
trine du livre, & que vous vous efforcez de la
•
comprendre.
Dieu ne vous commande pas d'adorer les -
Anges & les Prophètes. Vous ordonneroit - il
l'impiété à vous qui avez la foi?
Lorsque le Tout-Puiffaht reçnt le patte des
Prophètes (i), il leur dit: -voici ce que je vous
ai apporté du livre, & de la sagesse. (L'Apôtre
du Ciel est venu vous confirmer cette vérité.
Croyez en lui. Aidez-le de tout votre pouvoir.)
Dieu ajouta: tes-vous résolus de garder votre
engagement ? Recevez-vous mon alliance à ce
prix? Nous le garderons inviolabiement , répon-
dirent les Prophètes. Soyez donc témoins, reprit
le Seigneur, je rendrai témoignage avec vous.
Quiconque, après cet engagement, retournera
à l'infidélité , fera au nombre des pervers.
Demanderont-ils une autre religion que celle
de Dieu f Tout ce qui est dans les cieux & sur
la terre lui rend un hommage volontaire ou forcé.
Vous reparoîtrez tous devant lui. Dis: nous
croyons en Dieu, à ce qu'il nous a envoyé, à
(1) Le butin.
E iv
71 LE CORAN*
Tandis que vous preniez la fuite en desordre,
vous n'écoutiez plus la voix du Prophète qui vous
rappeloit au combat. Le Ciel vous punit de
votre désobéissance. Que la perte du butin, &
votre disgrace, ne vous rendent pas inconsolables ,.
toutes vos allions font connues de Dieu.
Après ce, funefle événement, Dieu fit deC-
cendre, la sécurité & le sommeil sur une partie
d'entre vous. Les autres inquiets , osoient dans
leurs folles pensées, prêter un mensonge à Dieu*
Sont-ce là , disoient-ils, les promesses du. Pro"
phète ? Réponds-leur: le Très-Haut est l'auteur
de ce désastre., Ils cachoient dans leur ame ce
qu'ils ne te manifeftoient pas. Si les promesses
qu'on nous a faites, répétoient-ils, avoient quelque
fondement, une partie d'entre nous n'auroit pas
succombé ici. Réponds-leur: quand vous auriez
été au fein de vos maisons, ceux pour qui le com-
bat étoit écrit feraient venus tomber au lieu où
ils font morts, afin que le Seigneur connût &
éprouvât le fond de vos coeurs. A lui en appar-*
tient la connoissance.
Ceux qui se retirèrent le jour de la rencontre
des deux armées (i), furent sëduits par Satan ,
en punition de quelque faute qu'ils avoient com-
mise. Dieu leur a pardonné, parce que sa roiféri-
corde est sans bornes.
0 croyans ! ne ressemblez pas à ceux qui, de-
-venus infidèles, dirent: nos frères ont péri en.
CHAPITRE IV.
LES FEMMES:
CHAPITRE V.
LA TABLE.
CHAPITRE VI,
CHAPITRE VII.
E L A R A F.
#
(1) Les bassins de la balance où feront pésées les
oeuvres des mortels, auront autant d'étendue que la
surfacedes Cieux & de la terre. C'est la croyance
que doit avoir tout Musulman. Elga^el.
L E C O R A N. 151
Je multiplierai mes attaques. Je semerai des
pièges devant & derrière eux, à leur droite, à
leur gauche. Bien peu te rendront des aétions cie
grâces.
L'Eternel prononça ces mots : fors du Paradis,
couvert d'opprobre , &: sans espoir de pardon.
Ceux qui te ltiivront, feront tes compagnons dans
l'enfer.
0 Adam! Habite le Paradis avec ton épouse.
Mangez, à disCrétion, de tous les fruits qui y
croissent ; mais ne vous approchez point de cet
arbre, de peur que vous ne deveniez coupables.
Le diable voulant leur ouvrir les yeux sur leur
nudité, leur dit: Dieu vous a défendu de goûter
du fruit de cet arbre, de peur que vous ne deve-
niez deux Anges, & que vous ne soyez immortels.
Il leur afifura, avec ferment, que c'étoit la vé-
rité, & qu'il étoit un Conseiller fidèle.
Trompés par cette rufe, ils mangèrent du fruit
défendu. A-ufli-tôt ils virent leur nudité. ( 1 ) Ils
se couvrirent.avec des feuilles. Ne vous avois-je
pas interdit l'approche de cet arbre, leur dit le Sei-
gneur ? Ne vous avois-je pas averti que Satan
étoit votre ennemi
CHAPITRE VIII,
LE BUTIN:
1
(1) Le partage du butin après le combat de Beder
ayant fait naître des ditférens entre les croyans,
M'ahornet fit descendre ce chapitre où il établit leë
loix que l'on doit observerà. çt sujet.
Mij
.o LE C O R A
Craignez le Seigneur. Que l'amitié règle vos par*
tages; &, si vous êtes fidèles, obéissez à Dieu
& au Prophète.
Les croyans que la parole de Dieu pénètre de
crainte, qui Tentent augmenter leur foi au ré.:it
de ses merveilles, qui mettent en lui leur unique
confiance,
Qui font la prière, & versent dans le fein de
l'indigent une portion des biens que nous leur
avons difpenrés,
Sont les vrais fidèles. Ils occuperont des de rés
sublimes dans le royaume céleste. Ils jouiront de
l'indulgence & des bienfaits de Dieu.
C'est Dieu lui-même qui t'a fait quitter ta mai-
Ion, malgré l'opposition d'une partie des fidèles.
Ils combattoient contre toi la vérité, dont
l'évidence frappoit leurs yeux, comme si on les
eût conduits à la mort, & qu'ils l'eussent vue pré-
fente.
Le Seigneur vous promit qu'une des deux na-
tions devoit tomber ibus votre glaive. Vous de-
siriez qu'il vous livrât celle qui étoit sans armes;
mais le Ciel voulut accomplir les promesses, &
exterminer jusqu'au dernier des infidèles,
Afin que la vérité brillât, que la vanité s'anéan-
tît, malgré les effors de; Impies.
Lorsque vous implorâtes l'assistance du Très-
Haut, il répondit: je vous enverrai un secours
de mille anges (i).
CHAPITRE IX (iV
LA CONVERSION.
CHAPITRE
LE Coran. 109
CHAPITRE X.
CHAPITRE XI.
CHAPITRE XIII.
LE TONNERRE.
R ii;
2 6i L E C O R A N.
CHAPITRE XIV.
t
( i ) Cette contrée est le lieu où est bâtie la
Mecque. C'est une plaine de fable environnée de
montagnes dont le fol ingrat se refuse à toute espèce
de culture. Ce fut là que l'Ange découvrit à
Agar
le puits de Zem^em
, qui signifie de Veau qui murmure.
Cette source miraculeuse consacrée par la
religion
168 LE COR. AN.
Elles ont couvert de ténèbres une partie de la
terre. Celui qui me suivra fera ton adorateur. Celui
qui s'éloignera de moi. Seigneur tues indulgent
& miséricordieux.
Seigneur, j'ai établi (r) une partie de ma fa-
mille dans la vallée stérile, près de ta demeure
fainte. Fais qu'ils accomplirent la prière. Dispose
en leur faveur le cœur d'une partie des humains.
Prends foin de leur subsistance , afin qu'ils te ren-
dent des aftions de grâces.
Tu fais ce que l'homme recèle, comme ce qu'il
publie. Tout ce qui est dans les Cieux & sur la terre
est dévoilé à tes yeux. Louange au Dieu qui, dans
ma vieillefle, m'a donnéIsmaël & Ilaac ! Il exauce
les vœux des mortels.
Seigneur, fais que j'observe la prière, fais que ma
postérité y foit fidèle. Daigne entendre mes vœux.
Pardonne-moi ; pardonne à mes pères & aux
croyans , au jour du jugement.
Ne croyez pas que Dieu néglige les aétions des
Fin e.
1
TABLE
Vie de Mahomet. ,
Page "1
VI-, de Mahoinet. Page *i
CHAP. I. UIntroduction*$
CHAP. I. L'Int,-oduc7ion.
CHAP. II. La Vache. 2
CHAP. III. Lafàmille d'Amran.
^2,
CHAP.IV. Les Femmes. 79
CHAP. V. La Table.
loi
CHAP.VL Les Troupeaux. 126
CHAP. VII. Elaraf. -
I49
CHAP.VIII. Le Butin.
179
CHAP. IX. La
Conversion. 190
CHAP. X. Jonas. La paix foit avec lui.
209
CHAP. XI. Hod. La paix foit avec lui.. 224
CHAP. XII. Joseph. La paix foit avec lui. 13^