FEVRIER 1994 - N° 87 - 40 F
ISSN 0182-0567
Eau et Ri
res de Bretagne - APPSB - 1, impasse Camille Pelletan - 56100 Lorient - CPPAP 52518“EAU et RIVIERES de BRETAGNE - APPSB”
“Eau et Rivitres cle Bretagne - APPSB” a étendu son action et
sa tfleion & Vensemble des problémes relatifs & la gestion de
eau, des sources aux estaires.
Il est apparu, en effet, que la déyradation de la qualité de
eau des sources, des rviees, des estuares, du litral.. était la
résuitante des multiples agressions qui affectent le miliey naturel
Les polutions :
* rejets plus ou moins épurés des agglomérations et des indus-
ies;
+ effluents des Glevages industries (lists) ;
* Tessivage des sols "enrichis* dengais chimiques et de pro-
duits de traitement des cultures.
UGrosion des sols, avorisée par arasement des talus et certaines
rméthodes de culture, qui entraine vers les cours d'eau d'impor-
fantes masses de sédiments
La rectification des cours d'eau, efectuée lors des travaux
connexes au remembrement ou a occasion des opérations de
drainage, qui enlaicit nos paysages, detrut la rchesse des cours
dieau et favorise les crues
La destruction des zones humides dont le maintien serait pour-
tant nécessaire pour régularse le débit des cours d'eau, ralentr
les crues et éviter les eiages top accusés en période de séche-
La multiplication des plans d'eau qui contribuent au réchaufie-
ment des eaux (pollution thermique) et agaravent les pertes par
Evaporation, Ces_retenues impliquent des barrages. souvent
dépourvus des passes nécessaites aux poissons migrateurs..
Le gaspllage de l'eau engendré par des mentalist des tech-
niques peu soucieuses d'économies d'eau.
Des secteus entirs de économie régionale exigent pourtant
tune eau de qualité: 'élevage, "agioralimentare, la pisciculture,
|i conchyliculture, Faquaculture, la péche catiére, le tourisme..
Tolérer la polation au nom dun certain “réaisme économique’
est coniribuer & fagiliser, voire & detruire les fondements de
Iréconomie égionale dont les chances reposent sur a diversi.
‘Aurela des questions économiques se posent, bien entenl,
de redoutables problémes de santé sur lesquels il est urgent de
lye fe ole Inittes, pesticides, métaux lous, substances
radioactives..
én apportant votre contibution aux efforts de_ association
“au et Rivres de Bretagne” vous lui permettez de poursuive
son action en totale fiber.
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EDITORIAL
Faites les comptes...
Ii 1vest pire sourd, at-on, que celui qui ne veut pas entendhe
De méme, il est facile de casser le thermometre pour ne pas avoir a constater la
fievre...
La Bretagne est malacle mais elle n/aura pas besoin de casser le thermometre pour
tenter de se voiler la face : ce thermométre, elle s‘est bien gardée de s‘en doter ! Si elle
claironne haut et fort qu’elle est la premiére région agricole francaise pour les produc
tions de porcs, de volailles et de lait, elle évite soigneusement de compléter ce palma-
rés en soulignant qu’en terme de valeur ajoutée elle n’est qu’au... 14° rang des régions
francaises |
Pour étre tout a fait complet et object, il faudrait en outre inscrire au passif de ce
“modele", qui oppose aujourd'hui tant de résistance aux changements, tous ses coits
externes.
Des coiits extemes supportés par la collectivité au mépris de la transparence, de la
clarté et de l6quité.
Ici, C’est un captage que l'on abandonne et une station de pompage que Von ferme.
1a, des tuyaux que l'on tire, sur des kilometres, pour suppléer a la mise hors service
une partie des réseaux d’approvisionnement.
Plus Join, une usine de dénitratation que on inaugure : elle aura bientot comme
voisine l'unité de traitement des lisiers dont une partie du financement sera aussi sup-
portée... par les consommateurs.
Tout a un coat : I’érosion des sols, la dégradation des paysages, le ramassage des
algues vertes, le traitement des pesticides, Valtération de Vimage de marque, la des-
truction des excédents, I'élimination des petits producteurs...
De Véradication des zones humides au cceur de la Bretagne au comblement des
vasiéres littorales, d'une maniére ou d'une autre tout se paie et une véritable compta-
bilité patrimoniale aurait depuis longtemps révélé que les “30 glorieuses années” de la
croissance portaient en elles les germes de la crise actuelle.
Ce modéle ce développement, dont beaucoup ont encore la nostalgie, parce qu'il
6tait tout saut Econome, n’était pas durable.
I faudra du temps, de la patience et de la compétence pour promouvoir, en parti-
culier en Bretagne, cles méthodes agri-environnementales inspirées d'une conception
durable du développement.
| faudra aussi des faits, des preuves, des chiffres et puisque les pouvoirs publics
‘vont pas su mettre en place les premiers éléments de cette comptabilité patrimoniale
que nous évoquions ci-dessus, pourquoi “Eau et Rivieres de Bretagne” ne ferait-elle
pas l'effort de collecter, sur l'ensemble de la région, tous les éléments chitirés qui per-
mettraient au moins d’apprécier cette pollution a l’aune de ce qui touche tant le coeur
des hommes : Vargent !
Jean-Claude PIERRE
a EAU ET RIVIERES,
N°87DEBAT SUR L’EAU EN FINISTERE
Le lundi 11 octobre 1993, le conseil général du Finistére examinait le rapport de
Louis Coz, président de la commission des travaux publics, relatif au schéma dépar-
temental d'alimentation en eau potable.
Apres plus de quatre heures de débats, une motion de synthése sera adoptée pré-
cisant notamment le report de la décision.
Au-dela de cette décision que l'association approuve, il nous a semblé intéres-
sant de présenter ici les principaux propos échangés dans cette assemblée.
Sans prétendre que l'association a joué un réle déterminant dans ce report de la
décision, nous pouvons, sans équivoque, étre satisfaits que nos arguments, depuis si
longtemps développés, aient été 4 ce point repris par nos décideurs, toutes ten-
dances politiques confondues.
Nous vous laissons en juger.
LE RAPPORT DE LA COMMISSION
DES TRAVAUX PUBLICS:
Le rapport repose sur trois dossiers
* Létude du cabinet BETURE, dont l'objectif était
d'actualiser les données du schéma régional d'ali-
mentation en eau potable datant de 1989, en
tenant compte des nouveaux éléments :
*'évolution des consommations d'eau
*I'évolution de la réglementation (loi_péche)
décret du 3 janvier 1992-Ioi sur l'eau
ten ressort pour I'an 2000.
-une hypothese basse d'un besoin de 84 millions
de m’ (soit une évolution annuelle de 1,9 %),
-une hypothése basse de ressource disponible de
71 millions de m’,
dio un déficit global de 13,5 millions de m’ en
Van 2000, auquel s'ajoutent
-4 millions de m’ prélevés directement par les
industriels dans les rivigres,
-4,5 millions de m> nécessaires au respect du
décret du 3 janvier 192,
-6,7. millions de m’ pour tapprovisionnement
des Cotes d'Armor et du Morbihan,
soit un déficit total de 28,7 millions de m’,
Les moyens pour remédier a ce déficit : 8 2.10
millions de m’ sont disponibles & Brennilis. Dou il
reste a trouver 19 & 21 millions dem’
par la protection et la reconquéte de la qualité de
eau,
par a recherche d'eau souterraine : 3 secteurs de
recherche : le nord du département (encoura-
geant), le centre (connaissances limitées), le sud
sauf le Pays Bigouden,
-par les économies d'eau : effort est & porter sur
une sensibilisation des abonnés,
par la création d'une retenue de 15 millions de
m’ sur le cours supérieur de I'Aulne, et les tra-
vaux daccompagnement (canalisation intercon-
nexions). Le coat total des travaux est estimé a
800 000 KF. a
*L'étude du cabinet SOGREAH, dont Vobjectit
lait de déterminer les possibilités de création
d'une nouvelle retenue sur le bassin de MAulne,
trois sites : Lémézec amont, Lémézec aval, La-
Roche-Tanguy, sont examinés sur le plan sommaire
de loccupation des sols, dincidences sur le bat
IL en ressort trois probleémes spécifiques non réso-
lus :
=quelles sont les incidences des tirs de mines dans
la carridre du Goask sur la tenue des ouvrages ?
EAU ET RIVIERES G
N°87RRAGE
quelles sont les incidences de la mine de cuivre
de la commune de Bolazec ?
les risques d'eutrophisation sont relativement
conséquents sur les deux sites et il y a une impré-
cision sur les cheptels présents sur les. bassins
versants des retenues projetées.
Le rapporteur propose que les études de ces points
soient réalisées avant de décider implantation de
la retenue.
* Le projet de !ODEF (Office Départemental de
I'Eau du Finistére) : il est proposé une modification
de l'article 4 des statuts de I'ODEF adoptés par
rassemblée lors de la séance du 10 juin 1992, et
qui porte sur la répartition des dépenses et
charges. L'incidence sur le prix de l'eau est de
+ 0,45 Fim’ produit pour les travaux d'intérét
général et de 0,25 F/m’ produit pour les travaux
diintérét local, auxquels se rajoutent les charges
dues 2 la fourniture d'eau brute et d'eau traitée
(tuyaux, interconnexions).
L'ACTION D'EAU ET RIVIERES
ET DES ASSOCIATIONS
- l'association a exposé son point de vue dan:
vidéo illustrant la question posée par I'exposition
du Parc Régional d'Armorique
"Un barrage en Centre-Finistere ? Lémézec ?
La-Roche-Tanguy 2
-le 7 juin, une lettre est envoyée a notre initiative
au président du conseil général avec copie a
l'ensemble des conseillers généraux du Finistére.
A notre grand étonnement, elle ne suscitera ni
réponse ni commentaire.
Inquiets et conscients de I'absence de débats et de
mobilisation face 8 'importance de la décision &
venir, nous participons a la création, le 22 sep-
tembre de la coordination Eau Pure qui rallie 22
associations & la cause de l'eau en Finistére en
adoptant tres largement notre analyse du dossier.
Youenn Landrein, président d'Eau et Rivieres a
partagé avec Jean-Marc Hervio, la responsabilité
de porte-parole. Une nouvelle lettre est adressée
aux conseillers généraux pour leur demander,
cette fois, d'ajourner leur décision. La coordina-
tion est présente aux réunions publiques organi-
sées autour de ce projet.
_*
M. Louis COZ, Vice Présent du CG 29,
chargé dl defence leschéma départemental de Nea
‘Un dossier fou
ILS PARLENT DE NOUS
M. Le Gac : "Si jétais a Scrignae, je le dois a la
vie associative et au mouvement écologiste
dans ce département.”
M. Kervella : “...) j'ai découvert ce matin
comme beaucoup d'entre nous, la fameuse bou-
teille d'eau qui est & mon nom. Moi, je lai bue
intégralement. Nos collégues d'Eau et Rividres
et de la SEPNB qui sont auditeurs aujourd'hui
le savent parcequiils miont vu boire. Jose espé-
rer tout simplement qu'il n'y ait pas autant de
nitrates dedans que ce qui est inserit sur la
fiche parce que sinon je vais avoir des inqui
tudes.”
M. Maille : "Je voudrais rendre hommage & un
certain nombre d’associations qui ménent la
fois un travail d'information et de responsabili-
sation de nos concitoyens et il me semble que
le propos de M. de Menou faisait un peu injure
€ ces associations d'une part mais aussi aux
organisations professionnelles: je ne pense pas
quil y ait beaucoup dagriculteurs et dindus-
triels qui polluent par ignorance comme vous
Te dites.”
EAU ET RIVIERES
N°87Avant fe débat sur fe barage, Ia coordination “Eau Pure en Finite
54 boutelles d'eau it
‘Pour rappeler aux élus que fe problome de
tulle personnalisée parla courbe d'évolution des nitrates de I'un des captag
UN DEBAT DE QUALITE——
Estimation des besoins : un flou artistique
On aurait dO, attaque d'emblée Robert Moreau
siinterroger sur la possibilité de “se passer de bar-
rage." “Pédagogiquement, insiste _ Jean-Yves
Cozan, c'est une bonne approche, méme si ce
n'est pas la réalité.” Plusieurs conseillers, critiques,
estiment que l'étude quantitative a été mal condui-
te, sinon franchement biaisée. Francois Marc
doute de la “méthode utilisée pour Evaluation
des besoins’, et de la réalité de la “concertation
menée avec les départements voisins.” “ll y a une
stagnation de la consommation sur le départe-
ment, précise Yves Pages, ne serait-ce que sur la
CUB : on a constaté en 1992 une diminution d'en-
viron 3 millions de m. Et peut-étre n'a--on pas
pris en compte les économies réalisables ? Jean-
Claude Joseph souligne, exemples a l'appui, la
motivation des industries agro-alimentaires qui ont
appris & économiser Heau. Cet effort doit étre
poursuivi, et inspirer la’ consommation des
ménages, estime-til, avant de conclure fortement
"je pense que le barrage, c'est la frilosité dans
notre capacité collective d'inverser le mouvement
actuel du gaspillage et de la pollution.” Selon
Gilbert Montiort, le fonctionnement méme d'un
barrage posera probleme, en raison “des milliers
de m’ gaspillés chaque ét6 au cours des lichers
EAU ET RIVIERES
N°87
2 remis 31-¥. COZAN, premier vice-president dy CD 29,
nu est avant tout “qualfcai, ‘chaque conseillergéneral avait sa hou
de son canton,
d'eau”. 1\ faudrait, ditil, “lacher 2 m’ d'eau dans
le haut de WAulne ‘pour garantir 1m’ 3
Concarneau 1" Les économies sont inévitables,
pense M. Canevet pour qui “le prix de l'eau va
croftre considérablement 4 l'avenir”. Et les trans-
ferts d'eau d'un bassin versant a un autre, a grand
renfort de tuyaux, ne représentent pas une solution
viable pour Sébastien Jolivet qui rappelle qu'*au
bout de 40 km, la déperdition est environ de moi-
tié.” Malgré tout, lidée d'augmenter la capacité
du barrage de Brennilis, évoquée par divers inter-
venants, en particulier Jean-Yves Cozan et Jean
Pirche, Sera 8 nouveau étudiée...
Inflation galopante
Les enjeux financiers du projet effraient les élus, et
Jean-Yves Cozan bat sa coulpe : “Je me trouve un
peu léger d'avoir voté les statuts de 'ODEF I'an-
née derniére. Quand il y a des enjeux financiers
comme ceux-la, il faut que nous prenions plus de
précautions pour savoir exactement oti I'on va.”
Foi de conseiller général, on ne commetira pas
deux fois les mémes erreurs, et l'on diligentera une
“ prospective financiére plus affinée”, afin de ne
pas “partir dans une direction dont on ne maitrise-
rait pas les incidences sur les finances de notre
assemblée”, comme le dit si joliment Francois
Marc. Et, a’ en croire M. Canevet, on a déja des
ns “d'etre inquiets, les prix flambent !Le 2 octobre 1990, le coat du transfert d'eau brute
était évalué a 49 MF. Le 6 octobre 1992, on I'esti-
mait a 147 MF, et le 11 octobre 1993, a 172 MF.
On attend avec impatience le prochain devis.
Les élevages menacent l'eau
Mais, de l'avis général, les problémes quantitatits,
les débats sur linterconnexion des réseaux, et
méme les aspects financiers du dossier ne doivent
pas faire oublier la question de fond : celle de la
qualité de la ressource en eau. Tous les élus en
sont convaincus, certains évoquent des projets
d'élevages industriels menacants ( Plouigneau, a
Botsorhel...). “Non seulement nous allons avoir de
eau de mauvaise qualité, se lamente Robert
Moreau, mais nous allons avoir dans les lieux
comme le Centre Bretagne de eau de qualité aut
risque par ces plans d'épandage de devenir de
mauvaise qualité. C'est le probleme de fond
auquel il faut réfléchir. La reconquéte doit se faire
bassin versant par bassin versant. Si nous ne pre-
nons pas de précautions suffisantes, dans 30 ans
on sera dans la méme situation et [a on parlera de
dessalement de I'eau de mer.” Faisons preuve de
courage | Osons, suggére M. Pages, "diminuer
assolement en mais ; on sait que c'est un facteur
d’augmentation des nitrates dans la nappe phréa-
tique’ ; osons encore “préserver les fonds de val-
Iée sans les drainer, reconstituer les talus... if y a
tout un programme de protection de la ressource
qui n'est pas suffisamment mis en ceuvre (...). Je
sais que ce n'est pas I'avis de tout le monde, mais
pour moi le probleme de eau actuellement est
plus qualitatif que quantitatf (...)". Au sujet des
actions menées sur le bassin de l'tlorn, Jean-Pierre
Thomin précise “V'application du ‘ programme
Bretagne Fau Pure, acquisition de terres et la
plamation aux abords de la réserve du Drennec,
aide & I'installation et & la reconversion c'agricul-
teurs en agriculture biologique, l'aide a la recons-
titution du bocage. Cette politique mériterait d'étre
plus aidée au plan départemental et régional”.
Responsabiliser tous les acteurs
Yves Pagés conclut son intervention en faisant
clairement “le choix de la responsabilisation des
acteurs, que ce soit les consommateurs, les indus-
triels, les agriculteurs ou les décideurs que nous
sommes.” Dans le méme esprit, Jean-Pierre
Thomin est “de ceux qui pensent que la sectoris
tion de la gestion de l'eau est beaucoup plus res-
ponsabilisante parce qu'elle est beaucoup plus
proche du terrain.’ Le conseiller général de
Landerneau refuse logiquement les transferts d'eau
brute, et suggére d'encourager plutot la création
de syndicats de bassins, de mettre en couvre des
politiques globales de protection des eaux par bas-
sin, “qui ne feront pas I'économie d'une remise en
cause des modes de production’.
Un double rideau de fumée
Jacques de Menou aimerait tre rassuré sur “le
risque de manquer d'eau". Un raccourci par
lequel s‘engouffrent d'autres intervenants derriere
un double rideau de fumée : l'économie de la
région et l'aménagement du territoire. "Il y a juste
assez d'eau pour les besoins de la population, s'in-
digne Jacques de Menou, mais on est incapable de
répondre aujourd'hui dans ce Centre-Finistére a
un besoin de création d'entreprises, si vous n'ap-
portez pas d'eau." Pas d'accord, répond Jean-Yves
Cozan, "j'en ai assez d'entendre dire «il faut de
Peau pour faire de l'industrialisation dans tel
endroity ; [a ot: il y a de l'eau, i faudrait peut-étre
aussi faire de l'industrialisation, il faudrait peut-
6rre faire un peu d'aménagement du territoire."
Quel contrdle pour quelles contraintes ?
Yon Abiven choisit judicieusement d'évoquer les
implications humaines du projet, et la notion
d'égalité devant la loi et devant laces a la res-
source. "On parle d'indermnisation des expropriés,
dit M. Abiven. Mais il faut prendre en compte éga-
lement Ie préjudice moral de toute la population...
11 est dit Clairement dans les dossiers qu'il y aura
autour de la retenue une réglementation de Ia pro-
duction agricole, donc éviclemment aussi autour
des riviéres qui transporteront l'eau pour l'amener
ensuite aux canalisations qui alimenteront Iarriére
pays. Or s'il y a eu concertation au niveau du
Centre-Bretagne, au niveau de ses bassins il n'y en
a pas eu. On parle de réglementation de la pro-
duction agricole. De quelle nature sera cette régle-
mentation. Or n'y a-til pas incohérence 2 parler
de réglemeniation alors que toutes ces derniéres
années et tous ces derniers mois, on a laissé
Construire et étendre des élevages ? Imaginez leur
désarroi. Quelle réponse leur apporter
aujourd'hui ? D'un cété il y a certaines zones
hyper-contrélées et d'autres alimentées par
tuyaux, qui manifestement ne seront pas soumises
4 ce controle. Les collegues, maires, savent qu'au-
cun contréle n'est fait pour savoir si les plans
d'épandage sont respectés et ce malgré la deman-
de de nombreuses communes. Ce qui n'est pas fait
maintenant, croyez-vous que cela sera iait plus
lard, permettez-moi d'en douter."”
Et la santé...
La santé publique reste un enjeu de taille, évoqué
par Yannick Marzin en des termes trés forts. "L‘eau
est l'un de ces éléments trés importants du point
de vue culturel, mais qui le sont aussi pour Fave-
nir de notre département en terme de bien-étre et
de santé. Je souhaite que ce souci du mieux étre
soit bien mis en avant par rapport au systématique
et au quantitatt simple."
EAU ET RIVIERES
N87LiNiVaU@1
v
Du fat de la comer:
gence de wes CDS-
PS, le RPR a dd pre
senter une motion de
synthise mi-gue,mi-
tsi, Pour ne pas
ire perdre la, face
aux tenants ds barae
et pour donner
tage dune majo
une.
a
Le PS a souhaté sup-
primer cette phrase,
région méme des
uate heures de
bat, Un mois plus
tard, fe consll géné-
ral a insité sur Tim
tance "de valier
(ou dine es dan-
nes chitres dv pro-
jet
¥
Peaion,doiton augnen-
ter la capacié du barage
de Brennilis ow d'autres
barages 2 EL alu
(CONSEILGENERAL
FINISTERE
Penn Ar Bed
LA MOTION ADOPTEE
Le conseil général du finistore
I) donne acte a M. le président de ses commu
cations relatives aux études réalisées par les
cabinets BETURE et SOGREAH et se félicite de
la concertation et de la procédure dinforma-
tion mises en ceuvre a l’issue de ces études ;
1) approuve les orientations générales proposées
dans le schéma départemental d'alimentation.
en eau potable ;
IN) constate qu'il y a lieu de poursuivre t’étude
d/augmentation de la capacité des réserves
d'eau du département y compris Brennilis, afin
de pouvoir répondre a la demande de la popu-
lation et notamment des entreprises. finisté-
| fiennes |
~ demande
NM * de poursuivre et d’affiner les études sur I'évo-
lution de la consommation en 92, secteur par
secteur ;
V) *de proposer des mesures a mettre en ceuvre
pour réaliser des économies complémentaires ;
Vi. *de proposer des actions pour améliorer la
walité de 'eau et lutter contre les pollutions
liverses ;
Vi) * de proposer les modalités de participations
au financement en ce qui conceme les Cotes
d/Armor et Morbihan ;
i * gu'un rapport soit présenté au consi géné-
ral dés que possible sur les compléments
4
On ne connat done
pas bien les besoin
en eau. L'analyse sec-
teur par secleur per-
mettra d'approfondir
le débat et de respon:
sabiliser chacun.
5
Crest le moins que
Ton puisse-obteni
Ceest & nos yeux la
premire rescurce en
eau du Finite
explore.
o
etude fait Pimpasse
sur la lutte conte les
poluons. th faudra
poutant savoir i tout
argent dens ilan
Bretagne fau Pure,
subventions diverses)
2G bien ule ou
api
Non seulement tu
de ne justi pas les
besos en eau des
départements isn,
mmais ele ne prise
pas non pls qui
Nous avons demandé que le prochain rapport
soit intitulé : "Peut-on éviter un barrage en
Centre-Finistére 2 Cela aurait le mérite de poser
claement le probleme, ver les engage-
‘ments qui ne seraient que fuite en avant ou sut=
sis de 10 ans et enter dans ede a repon-
sablsation et de action,
fai rllementsocker drétude. ieee rel
ti elem pense les con
tojoursplus eau? eet
y
EAU ET RIVIERES
N° 87LEURS EXPERIENCES ET PROPOSITIONS APPORTEST
DE L'EAU A NOTRE MOULIN
Sébastien Jolivet, président du SIVOM de la
région de Pont-l'Abbé témoigne : “Aprés U'an-
née de sécheresse de 1976, le SIVOM a été
amené @ construire un barrage d'une réserve de
1,3 millions de m’ sur 50 ha (...). Le manque de
profondeur a provogué la prolifération d'algues
dans une eau enrichie par les phosphores pro-
venant d'une pisciculture. A partir de 1983,
nous avons di procéder a des épandages de sul-
fates de cuivre et d'alumine sur le plan d'eau,
jusqu’au jour oit nous avons décidé d'acheter la
pisciculture afin d'enrayer l'eutrophisation. Ces
épandages nous coittaient annuellement 400 &
500 KF. A Uarrét de cette pisciculture, nous
avons constaté une nette amélioration de la
qualité de Ueau, cela n'a malheureusement pas
duré. Le taux de nitrates est aujourd'hui trop
élevé. Suit alors un systéme d'oxygénation de
Veau : 1 600 KF, sans résuliats. Puis une sensi-
bilisation des 72 exploitants du bassin au pro-
gramme Bretagne Eau Pure : sur les 72 exploi-
tants, 9 seulement ont accepté nos offres ot le
SIVOM intervenait pour 10 % mais en accep-
tant de verser également pour leur compte ta
redevance due par eux @ Uagence de Bassin.
Depuis quelques années, des autorisations d'ex-
tensions d’élevage porcins sont délivrées régu-
ligrement sur le bassin versant; le SIVOM n'est
jamais consulté officiellement pour émettre son
‘avis. Cela est quand méme assez paradoxal.”
Pierre Maille, président de la commu-
nauté urbaine de Brest
“Bille (la CUB) écarte U'idée de tirer un tuyau
entre le Drennec et Pont ar Bled, mais elle veut,
@ la fois pour répondre aux besoins du court
terme améliorer la qualité de traitement de
Vusine de Pont ar Bled, mais aussi agir sur
tout le bassin versant de l'Elorn et faire en sorte
que ces actions soient menées pour la reconqué-
te de la qualité de l'eau. Ceci en cohérence avec
ce que nous faisons sur la rade. Quelle force
cela aurait-il pour le département de s‘engager
@ nos cétés dans un contrat de baie pour recon-
quérir Veau de la rade de Brest, si dans le
méme temps aucune action n'est engagée sur le
Bassin versant des fleuves menant a cette
rade ?”
Yves Pages propose dans son intervention
cing voies de réflexion et d'action car il pense
que “le barrage ne doit étre envisagé que comme
une solution ultime.” :
-les fuites : “Il y a pratiquement 25 % de Ueau
qui est produite qui n‘arrive pas au robinet du
consommateur.”
-Tinterconnexion des réseaux : “C'est un fac-
teur de sécurité et de soutien & la production,
notamment sur les zones littorales pendant
été. Il y a des zones qui ont besoin de moins
d'eau pendant U'été et d'autres d'avan-
tage C0"
-la prospection d'eau souterraine : “Elle repré-
sente actuellement 20 % de la production
d'eau, je pense que U'on peut faire encore des
campagnes de forage, notamment pour sup-
pléer Veau de riviere en période d'étiage (...)”
les économies d'eau : “Il pourrait y avoir des
incitations fiscales (...).
Le prix de Veau est aussi un facteur impor-
tant, ce prix ne doit pas étre dégressif (...).”
-la reconquéte de la qualité de l'eau : “Cet axe,
4 mon avis, est insuffisamment exploité, je
n‘oserais pas dire inexistant (...). Les déroga-
tions accordées pour les captages dans les
rivieres dont les normes sont dépassées suppo-
sent qu'il y ait un plan de reconquéie de la
qualité de Veau (...).”
Yvon Le Bris : “Le conseil municipal de
Bannalee s'est posé la question suivante : en
partant de état existant avec un probleme de
captages hors d’usage pour taux de nitrates
trop fort, on a constaté qu'il y avait de sérieuses
pertes sur les réseaux. Nous avons refait entid-
rement les réseaux du centre-bourg et nous
avons acheté une douzaine d'hectares pour pro-
iéger nos capiages. Reste la période de pointe >
nous avons réglé le probleme en faisant un fora-
ge qui nous donne 400 m’ |jour. Cela fait partie
de la multitude de petites actions, qui mises
bout & bout, peuvent arriver & faire en sorte que
le probléme du barrage se pose de moins en
moins.”
EAU ET RIVIERES
N°87A VOTRE SANTE
(2° partie)
FAUTAL BOIRE UNIQUEMENT DE L’EAU EN BOUTEILLE ?
Les Francais consomment de plus en plus d’eau en bouteille, souvent sans raison
objective, si ce n’est 4 cause de la saveur de eau du robinet et non de ses criteres
de potabilit
Le choix d’une eau de consommation, cependant, s‘avere compliqué, car il dépend
essentiellement du lieu d‘habitation, de |’age du consommateur et de ses 6ventuels
problemes de santé.
Il n’y a pas de solution unique, il n’y a que le bon sens comme critere de choix.
TRISTE RECORD !
Dans le comple rend ce fa derive réunion de V Observatoire de
environnement ci Finisere on peut ire
‘1 000 tonnes de boutelles plastique ont été collectées en une année en
Finstre. Ce département représenteactuellement, a Tui seul, 25 % du gise-
‘ment frangaiset fil igure de précurseur non seulement pour Ia Bretagne, mais
(galement pour tout le Grand Ouest et aurdela.»
Te compte fed ouble cece quren son temps Te Finistive a auss fit figure
de précurscurs das le domaine de [a dégradation de la ressource en ea ut
Les cas les plus fréquents de pollution présen-
tent une contamination bacterienne d’origine féca~
le, Ils sont dus, en général, a la proximité de fosses
diaisance non’ contrdlées, aux rejets des élevages
hors sols et des stations d’épuration obsolétes (des
collectivités locales ou des entreprises), & la trop
grande concentration des épandages,
L'EAU DES PUITS PRIVES
Si vous consommez l'eau de votre puits, des
analyses réguligres sont impérativement néces-
saires.
La DDASS ne fait plus de prélévements dans les
puits personnels. Le moins coditeux revient a faire
soi-meme un prélevement et 2 apporter l’échan-
tillon au laboratoire agréé le plus proche. Une
analyse simple chimique suffit au départ. Si elle
est mauvaise, une autre analyse microbiologique
devra. @tre demandée car l'analyse des éhan-
tillons doit répondre aux normes chimiques et
microbiologiques des eaux de consommation:
En outre, il faut réguligrement tirer Veau du
puits pour empécher Ia stagnation et donc l'eutro-
phisation, et fermer la margelle afin d’éviter la
contamination par les cadavres d/animaux qui
pourraient y tomber.
En milieu rural, "eau du puits est le principal
vecteur des risques sanitaires liés a l'utilisation de
eau.
:
H
i
EAU ET RIVIERES
N° 87V’EAU DU ROBINET
Si vous étes raccordés au réseau de distribution
collectif, vous pouvez vous informer auprés de
votre distributeur, a la mairie, ou a la DDASS, sur
Ja qualité de l'eau distribuée. En principe, le maire
de la ville doit aificher en mairie les résultats
dianalyse d'eau. Il serait intéressant d’ailleurs que
au lieu d’aller a la recherche des informations,
ceux-ci soient systématiquement donnés dans le
bulletin municipal, dans la presse et sur la facture
d'eau.
Les résultats peuvent varier dune ville a autre,
voire dun quartier 8 l'autre, suivant Vorigine du
captage ou du raccordement au réseau.
La saveur de l'eau ne doit pas étre I’'unique cr
tere de consommation ou de rejet de cette eau. Un
goiit plus ou moins chloré ne signifie pas que l'eau
est impropre a la consommation. Parfois, une Iége-
re coloration “rouille” indique une présence de
fer, substance indésirable mais non toxique, a
faible dose
Le taux de nitrates nest pas non plus le seul
repere, le respect des normes bactériologiques
étant un indicateur particulitrement important,
LA COMPOSITION DE L’EAU ————
Leau du robinet contient des minéraux
{cations +, anions -) qu’elle a acquis naturellement
dans le sol ou par traitement a |’usine des eaux.
eau contient autant d’anions - que de cations +
Elle est électriquement neutre.
Parmi les cations (+) remarquables, on trouve =
- LE CALCIUM (Ca)
I nourrit les dents, les os, les ongles. Il en faut :
= ni trop (entartrage des tuyaux d’eau chaude),
= ni trop peu (dissolution des métaux).
40 a 60 mg/l est une bonne moyenne, bien qu'il
ny ait pas de limite de potabilité. On peut dire
cependant qu’a plus de 100 mg/l eau est a
conseiller quand on manque de calcium (spasmo-
philie), a éviter quand on le fixe trop bien.
- LE SODIUM (Na)
Donne a l'eau sa saveur salée. Les cellules du
corps, le sang, les larmes et la transpiration
échangent en permanence. Sa limite de potabilité
est de 150 mg/l. A teneur élevée, soit 1 g/l, comme
dans les eaux de Vichy (Saint-Yorre = 1,744 g/l et
Célestins = 1,265 g/b, il accroit les risques
d'hypertension. Une eau contenant trop de
sodium n’est pas recommandée dans les régimes
hyposodés, ni pour les malades ayant un probleme
vasculaire ou une cardiopathie.
- LE MAGNESIUM (Mg°*), LE POTASSIUM (K’)
Tonifiants, utiles a l'équilibre physique et psy-
chique de 'individu.
En principe, les limites de potabilité recomman-
dées sont de 12 mg/l pour le potassium, et 50 mg/l
pour le magnésium. Une eau trop pauvre en
magnésium nest pas non plus a recommander
pour la consommation des enfants.
Parmi les anions (-) remarquables, on trouvé
- LES BICARBONATES (HCO3°)
lls évitent lacidité de eau, la rendent plus légere
et plus digeste. Les eaux minérales en contiennent
toutes beaucoup, sauf Volvic, de méme pour cer-
taines eaux embouteillées (eaux de source). II est
recommandé de ne pas en consommer en perma-
nence sans avis médical, mais il n'y a cependant
pas de limite de qualité pour ce paramere.
- LES SULFATES (S04)
lls ont un effet purgatif a haute dose, soit 1 a 2 g/
On les trouve plus particuliérement dans les eaux
minérales (Hépar = 1,179 g/l; Contrexéville =
1,192 gil). eau du robinet en contient en général
moins de 200 mg/l, la limite de potabilité étant
250 mg.
- LES CHLORURES (CI')
Le seuil de godt dans eau de boisson dépend du
cation associé. La limite de potabilité pour le chlo-
ure de sodium est de 210 mg/l ; au-dela de
400 mg/l, le godt du café est altéré. Les chlorures
contribuent & la corrosion des tuyaux
Diautres paramétres interviennent dans l'ana-
lyse d'une eau propre a la consommation (environ
80, voir tableau). Le taux de nitrates (limite de
potabilité de 50 mg/l) et des nitrites (0,1 mgf)
notamment, mais surtout les paramétres concer-
rnant les substances toxiques et microbiologiques.
EAU ET RIVIERES
N°87LES EAUX EMBOUTEILLEES
Toutes doivent étre conformes aux exigences
formulées par la directive 80/778/CEE et le décret
frangais 89-3 modifié, donc sans risques pour la
santé,
Elles sont de deux sortes.
* LES EAUX DE SOURCE
La plupart dentre elles ne subissent aucun traite-
ment.
Elles sont réguliérement contrélées par les services
de la DDASS du département dans lequel elles se
trouvent.
Peu minéralisées, la plupart sont conseillées pour
les biberons, la teneur maximale de nitrates ne
devant pas ‘excéder 15 mg/l pour pouvoir la
recommander pour les nourrissons.
Certaines sources sont distribuées sous plusieurs
marques différentes, mais ont la méme origine et
la méme composition. Seul le prix differe.
= Montagne d'Auvergne Stoc, Source de Montagne,
Carrefour, et Mont-Dore proviennent toutes les
trois des sources duu Grand Barbier (Mont-Dore).
~ Cristaline et Eau de France CGES proviennent
toutes deux de Saint-Cyr La Source (Orléans).
Certaines précautions a prendre pour la conser-
vation de la bouteille sont parfois indiquées, ainsi
que des conseils et des propriétés particulieres de
eau (done, lire l’étiquette).
Certaines marques mettent en avant I'aspect
recyclable des bouteilles. Souvent, les bouteilles
transparentes (PVC) le sont.
* LES EAUX MINERALES NATURELLES
Elles étaient en principe, a lorigine, a destination
médicale étant donné la forte teneur, pour cer-
taines, en minéraux.
Un grand nombre sont gazeuses et done excluent
leur usage pour le biberon.
Certaines sont trés fortement minéralisées et doi
vent étre consommées bon escient.
Remarques :
- Perrier annonce une forte teneur en nitrates :
17 mg/l, ainsi que Thonon : 14 mg/l, d'autres
Sabstiennent de fournir une indication (Hépar,
Contrex, Vittel, San Benedetto, Badoit)
- Badoit est peu prolixe en’ renseignement
3 parametres seulement.
- Vichy (Saint-Yorre et Célestins) sont a prendre
avec parcimoni
- Certaines sont plutdt laxatives : Hépar, Contrex,
St-Antonin, etc.
Le choix est donc fonction d/appréciations per-
sonnelles. Les seuls conseils judicieux que Von
peut donner sont ceux-ci = rester vigilant quant a la
qualité de l'eau du puits, ne pas dédaigner a priori
eau du robinet, choisir avec bon sens 'eau
embouteillée et changer de marque de temps en
temps.
Maile THOMAS-BOURGNEUF
N° 87
NOM Gat] Met] Nw | & | NO; [HCO-] SO, ] | NOp | Slice | pn
Cokin |Migtsum| Sadan | Pausin | Nits cabo sulle | Coes | Nive
TAUKDESOURCE
kabel Peles tale alae Soles iat lie | a
Mons Ande Dee Seleg taste | cla | neopoae | 2 taht lek ofa
Moniasnedruverre | 36 | 18 | 36 | 06 | os | xa | 12 ] oa | o | a | 69
Sout de Monae @ [ae | 36 | os | os | aa | 13 | oo | 0 | m | 6
Mon-Dore as | 19 | 36 | o6 | as | a2 | o9 | 2 | 2 | 69
Cisne Ac foes | tig 3a | Tt | ato} || at | P| 2as
sicir n | 35 | m2] 32] 1 | ao] 3s | | 2 |e | ms
Plancose 3% | ws | ae] Pt | mo] wm | ef] oo | |e
Uaoche ? | 'P as] oe | a foe | 5 foam | et ]os fe
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Tronon w32 | tor | si fot | oe | oe | ia boast
StAnnin 36 | 78 | 135 | a4 | 0 | 3446 | 970 tio |
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Vit! ae | % | 3 | 2 | ¢ | a | 06 ald
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San Benedto si | aig | o2 | 13 | 2 | ass | as | az |
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Vichy Se¥ore 7% | 9 | am | ats | 0 | 4203 | te plea |e
chy Céletns 3 | 9 | tes | oP | 2 | 3385] 29 jealetes,| 2
Dado am | im |] 7 | a Laat | foal nsees| ft
ra. ee klk | be [aed el acl ootea|
FAU ET RIVIERES J 10]DANGER DES NITRATES : MYTHE OU REALITE
Refrain connu : la qualité de l'eau se dégrade En l'état actuel des recherches, ces notions sont a
d/année en année, particuligrement en Bretagne. On —__manipuler avec précaution : en toxicologie, ou en
s‘habitue & y trouver un peu de tout : microbes _épidémiologie, des qu’un expert affirme un résultat,
divers, composés chimiques indésirables, et résidus il s‘en trouve bientét un autre pour affirmer le
de produits de traitement de Veau elle-méme... contraire.
Alors, pourquoi s/intéresser de si pres aux nitrates ? Car I'épidémiologie est une science, comme les
Eh bien parce que leur niveau dans l'eau monte trés sondages d’opinion, Chacune de ces disciplines fait
rapidement depuis le début des années soixante-dix ; une grande consommation de tests statistiques,
parce que de nombreux incidents ont été signalés, done irréprochables, insoupconnables. Pourtant, les
dus a Vingestion de nitrates, qu'ils préoccupent parti-. scientifiques se _chamaillent encore, chiffres a
culigrement les hygiénistes et les épidémiologistes ; _'appui, pour démontrer que les nitrates sont respon-
enfin parce que, tres surveillés et tres étudiés, ils sont ables de cancers de Vestomac (Chiliens, Chinois,
de bons indicateurs de la Colombiens, Danois,
protection des ressources Espagnols, Italiens...) ou,
en eau, donc de Vintérét | LES NITRATES : LEUR INNOCUITE EST TOTALE 1!" | au contraire, sont parfaite-
porté par la collectivité 3 la | SCOOP; “Les nitrates sont inoffensif’ : c'est le Dr | ment inoffensifs (Anglais,
préservation de son patri- | J. L'Hirondel, professeur de clinique infantile é Caen, | Francais, Iraniens, Sué-
moine et 2 notre santé a | quia affirmé fe 28 octobre dernier & Rennes ! dois...). Les plus sétieux se
tows. Comment ne pas te croir, puisque le Dr L'Hirondel | sont tout de méme_ mis
Historiquement, on sest | intervenait dans le cadre d'une réunion “d'information” | d’accord sur deux points
intéressé pour la premiere | organisée par lTnsttut de l'Environnement les nitrosamines, ces. dé
fois aux nitrates aprés avoir Curieuse quand méme cette affirmation @ contre- | vés des nitrates ont une res-
consiaté une fréquence | courant des publeions le lus afclies du mnie | ponsablité dans un cetain
‘anormalement. élevée de | de fa Santé et de Organisation Mondiale de fa Santé | nombre de cancers, etil est
cancers de Voesophage en | surtout quand elle émane d'un responsable médical | important de prendre des
Ninique da Sud. Cee cam | intervenant pour le compte d'un institut de Yenvironne: | mesures. sanitnires | etfou
(oo uchalent et pec Tague 8 Aaliie lurméme de “clentifque et ech- | réglementaires pour dimi-
nuer I'ingestion de nitrates
Hees poplars Banus | "Dgoeue cote after, cr ele rout | ices
4 He hes’ on | Conduite certains esprits simplistes @ conclure que, errs
luits végétaux riches en | nuisque les nitrates sont inoffensifs, & quoi bon lutter Car les indices s‘accu-
nitrosamines. Depuis, on a | font la pollution, réglementar les activités apporant | mulent, a V'encontre des
étudié de plus prés Vimpact | de azote aux sols et dans l'eau, modifier les comporte- | nitrates, et [Organisation
des nitrates sur la santé, | ments... Mondiale de la Santé, qui
notamment par |'intermé- Mais telle n'est sirement pas la volonté de l'Institut | est par fonction prudente, a
diaire de leur “produit de | de !'Environnement, dont on ne peut suspecter limpar- | fermement conclu a leur
transformation”, les nitrites. | fialité et le souci d‘objectivit. ecancérogénicitéhaute-
Les travaux de toxicologie | Diailleurs, n’estil pos présidé par le responsable | ment probable», par I'inter-
(en laboratoire), et d’épidé- | d'un cabinet pédologique vivant essentillement de | médiaire des nitrosamines.
miologie (étude de la fré- | étude des plans d’épandages de lisier? Tiens donc, | Plus proche de nous, un
quence des maladies dans | pourquoi son conseil d'administration estil compose, | médecin breton a observé
différentes populations) ont | d’industriels de l'agro-business, d'avocats, et d’éleveurs | qu’«i! existe une plus forte
ainsi permis de déterminer, | indusiriels de pores ? incidence de cancers gas-
‘ou de suspecter tres forte- Tous, on limagine aisément, sont des gens parfaite- | triques chez les femmes
ment : iment désintéressés et animés des meilleures inten-| résidant dans les zones (du
- un effet sur la tension | tions. Finistére] a teneur élevée
artérielle, de nitrates dans Veau de
= un pouvoir agressif sur l’estomac, boissons
~ un effet cancérigene au niveau du foie, du pan- En conclusion - provisoire, forcément provisoire -
créas, du rein, des poumons, du tractus digesti, du Jes indices sont suffisamment nombreux pour inviter
rez et de la vessie, 2 a plus grande prudence, et motiver les respon-
~ une fragilisation des globules rouges, sables administratifs, les élus et les agriculteurs, pour
~ une fragilisation des poumons, une bonne prévention et la sauvegarde des re:
~ et méme dles altérations des processus de reproduc: sources en eau par limitation des lessivages des excé-
tion dents de nitrates. ll
uf EAU ET RIVIERES
NezDOCTEUR,
MON BEBE EST TOUT BLEU
Impossible de parler des nitrates sans évoquer
le risque de méthémoglobinémie, ou “maladie
bleue” du nourrisson, et sans décrire le mécani
me toxique a l'origine de cet accident.
Les nitrates, une fois transformés en nitrites
dans. les aliments ou dans. organise, sont
capables de modifier I'hémoglobine du sang. Or,
C'est elle qui, dans notre organisme, joue le role
de transporteur d’oxygene. Les nitrites transfor-
ment I’hémoglobine en “méthémoglobine”, inca-
pable de se charger d'oxygene. Imaginons un
adulte, ou un enfant, qui avalerait, avec sa nourri-
ture une tres forte dose de nitrites : ses globules
rouges cesseraient d’amener Voxygene des pou-
mons vers les autres organes et tissus vivants ; trés
vite, il ressentirait des maux de téte, une immense
fatigue et des palpitations cardiaques ; il devien-
drait bleu (“cyanosé’) et, sans traitement appro-
prié, moutrait assez rapidement.
Cette description d'une intoxication aigué est
relativement théorique. Car si l'on observe encore
un peu partout dans le monde des cas de méthé-
moglobinémie, on n’en meurt pas, ou peu. Dans
les pays européens, les accidents sont dus le plus
souvent 2 des aliments riches en nitrates, épinards
‘ou carottes en général, et mal conservés, de sorte
que les nitrates ont été transformés en nitrites par
des microbes dans le légume lui-méme. Le risque
concerne surtout les nouveaux-nés, avant lage de
trois mois. Leur estomac est moins acide que celui
de I'adulte, et leur sang différent pendant les pre-
miers mois de la vie. A cause de ces deux facteurs,
I'hémoglobine des tout-petits est plus facilement
modifiée par les nitrites. Et, parce que les bébés ne
possédent pas encore les enzymes ad hoc, ils sont
incapables. de reconvertir en hémoglobine la
méthémoglobine formée.
Le probleme n’est pas fréquent, parce que l'on
prend suifisamment de précautions pour alimenter
les bébés. Mais il est suffisamment inquiétant tout
de méme pour justifier de nombreuses publica
tions scientifiques et médicales. Une des plus
récentes analyses, une vingtaine de cas de méthé-
moglobinémie dus a la soupe de carottes d’un ser-
vice hospitalier. La soupe était nitratée, les bacté-
ries pullulaient, tous les nitrates étaient réduits en
itrites. Les bébés bleus ne sont pas morts : on les
a guéris en leur injectant... du bleu de méthyléne.
Au cours des trente dermiéres années, on a
signalé d’autres accidents et mis en cause des
eae
oF
las PeriTs
ed
des sols trop riches en
nitrates, et méme des eaux de
canalisations urbaines (33 4 40
mg/l de nitrates). En 1986, un enfant est mort de
méthémoglobinémie aux Etats-Unis.
Les normes nous protegent, diront les opti-
mistes. Pas si sdr... On se demande parfois si
Venvironnement s‘adapte aux normes, ou_les
normes 8 l'environnement. Actuellement, la CMA
des. nitrates pour l'eau est de 50 mg/l, le nombre
guide de 25 mg/l. Au début des années 60, on
était plus prudents. A cette époque, le sujet était
moins brOlant qu’aujourd'hui, et on lisait dans une
circulaire ministérielle ce mars 1962 :
«Bien que pour les eaux d’adduction collective
aucune limite de concentration n’ait 6té fixée en
ce qui concerne les nitrates, i! devra étre tenu
compte du fait qu’une teneur supérieure & 10 mg/l
est susceptible de provoquer des troubles, notam-
ment chez les nourrissons.»
Les nourrissons de notre fin de sidcle sont pro-
bablement plus résistants... I
Bibliographie sommaire
= Les meéthémoglobinémies du noucisson, J. UHIRONDEL, Cah
Note Die, XXVI, 1, 1993, pp. 35-40
Les nitrates et Jes nities = apportsalimentaies et leur deveni,
P-FRITSCH, G. DE SAINT-BLANQUAT, Sei. Aliments 12 (3)
1992, pp. 568-578,
= Fatal outcome of methemoglobinemia in an infant, Carl
Johnson & coll, JAMA, May 22/29, 1987-Vol. 257, n° 20.
FAU ET RIVIERES
eaux de puits, des legumes (épinards) cultivés sur
N° 87LEs PESTICIDES : DES PRODUITS A RISQUES
Li France est actuetlement le roisitrie corsom-
mateur mondial de pesticides, avec environ
100 000 tonnes de matiéres actives par an, soit 3.2
4 kg par hectare de terre arable. Et, comme 400
espéces d'insectes environ sont devenues résis-
tantes 2 la plupart des pesticides, on en arrive &
inventer des molécules de plus en plus toxiques,
ou a faire croire aux agriculteurs qu'un surdosage
peut résoudre leurs problémes. Bien évidemment,
¢a devient catastrophique pour l'environnement
Le professeur Lefeuvre, du Muséum d'Histoire
Naturelle, notait qu'on avait distribué dans cer-
taines régions de Bretagne, au mois de mai 1990,
de l'eau contenant une proportion de pesticides
plus de 200 fois supérieure aux normes euro-
péennes.
Si lon a étudié Ia toxi
des pesticides eux-
memes, en revanche on sait peu de choses des
processus par lesquels ils sont transformés et/ou
éliminés par les sols, et les agronomes sont
inquiets des risques ‘potentiels pour la santé
publique.
DES TOXIQUES CUMULATIFS ————
Des nombreuses données toxicologiques dispo-
niles, il faut retenir que beaucoup de pesticices
sont ‘des. “toxiques cumulatifs”, Cest-i-dire
capables de s'accumuler dans les tissus animaux
{et humains). On retrouve couramment des pesti-
cides en proportions importantes dans les graisses
humaines et animales, ainsi que dans le lait des
vaches, des brebis, des chévres. Pour I’anecdote,
on a pu détecter, voici quelques années, dans le
lait d’une jeune mére de 22 ans ayant vécu 18 ans
en milieu rural, de I'hexachlorobenzene (HCB) &
des concentrations de 0,15 & 0,26 ppm. UHCB
Giait un fongicide destiné & traiter spécifiquement
la carie du bie ; il est aujourd’hu’ interdit.
Ces toxiques cumulatifs sont _susceptibles
datieindre, au fil du temps, un seuil nocif pour
homme. Beaucoup sont cancérigenes, et/ou téra-
togénes, capables de provoquer des malformations
chez l'embryon.
I est donc fondamental de faire respecter les
normes visant a protéger la santé humaine, avec
dautant plus de force que ces normes, de I’aveu
méme de I'OMS, peuvent étre insuffisante a la pré-
servation de la vie aquatique.
CHANGER DE COMPORTEMENT
Concernant l'augmentation des concentrations
de pesticides dans’ les eaux, en particulier des
molécules utilisées en désherbage, i est réel
qu’une large part provient du traitement des voies
de communications (routes, SNCF) et des agglo-
mérations.
A ce niveau, on ne peut que dénoncer le
désherbage total systématique et préventif des trot-
toirs, caniveaux, parking, etc., pratiqué dans la
plupart des villes. Tous cés traitements pourraient
etre supprimés. En effet, dans la mesure ott ses
supports imperméables ‘sont “réfractaires” la
croissance des plantes, il serait judicieux de substi-
tuer tout simplement’ aux désherbants la binette
pour Oter les quelques touffes d’herbe qui se
seraient développées. Des _moyens thermiques
peuvent aussi étre utilises.
Par ailleurs, il serait aussi utile de combattre le
syndrome de l’excés de propreté qui est partagé
tant par la population, les élus que les services
techniques. Une information du public, visant &
limiter & un minimum les demandes et attentes en
matidre de désherbage et dentretien des espaces
publics, s‘impose. Cette information serait aussi
fort utile pour lentretien des jardins chez les parti-
culiers.
PRODUIRE AUTREMENT
CONSOMMER AUTREMENT
Il reste possible de “produire autrement”. Ayons
la bonne idée d’écouter ceux qui savent...
Le 14 mai demier, le président de la Maison de
Agriculture Biologique, pas consulté sur les
modalités de protection des captages en Finistére,
écrivait en ces termes au Directeur Départemental
de I’Agriculture et de la Forét :
« Monsieur le directeur,
Nous avons pris connaissance d’un projet de pro-
tocole départemental visant 4 réglementer les pra-
tiques agricoles par des mesures resirictives sur des
terrains concernés par la protection des captages.
(...) ll apparait que le projet prévoit d'imterdire tout
épandage d’azote organique, sous quelques formes
que ce soit, mais aulorise l'utilisation d'azote dori-
gine minérale dans le périmétre rapproché codifié
Wa
EAU ET RIVIERES
N° 87Permettez-nous de formuler les
réflexions suivantes
A) Concernant interdiction
généralisée de toute forme
dengrais azoté dorigine onga-
nique, quatre types de produits
sont 4 considérer : les purins
(oJ, les lisiers (...), les fumiers
(.., le compost, qui est une
forme élaborée d’amendement
issue d'une fermentation aéro-
bie et dirigée des fumiers (...)
Les trois premiéres formes de
produits organiques azotés se
caractérisent par une grande
instabilité du fait du caractere
labile des molécules qu’elles
renferment.
Par contre, les différentes
études menées sur la forme
compostée de matiéres orga-
niques, mettent en évidence :
-la taille importante des mol
cules organiques issues du
compostage,
-la grande stabilité de ces
molécules issues de la recom-
binaison (...). i
Si les trois premiéres formes
brutes dengrais_ organiques
(purins, lisiers, fumiers) doivent
légitimement étre _proscrites
dans le périmatre rapproché
“A", la forme compostée pré-
sente suffisamment de garanties
pour pouvoir étre autorisée.
B) Concernant Iautorisation
pour Iutilisation de azote
minéral.
azote minéral, caractérisé par
une grande solubilité, laisse
toujours des reliquats de fin de
culture qui, s‘ils ne sont pas
piégés par une culture intermé-
diaire (engrais vert, culture
dérobées,...) sont lessivés (...).
‘agriculture biologique appa-
rait comme un systeme global
cohérent, réunissant un
ensemble de techniques et de
contraintes qui toutes conver-
gent vers la protection de la
ressource en eau. I! est 4 noter
que la société des eaux de VIT-
TEL, face a des problémes de
dégradation de la qualité de
eau (augmentation du taux de
nitrates et de pesticides) a
entrepris de favoriser active-
ment agriculture biologique
sur son bassin hydrogéolo-
gique. Paradoxalement, le pro-
jet de protocole dans sa formu-
le actuelle interdit la pratique
de agriculture biologique
autour des captages.”
Le président de la Maison de
’Agriculture Biologique con-
clut ainsi sa lettre a la DDAF
“Toutes ces réflexions nous
amenent a proposer les modifi-
cations suivantes au projet de
protocole concernant les pra-
tiques agricoles respecter
dans le cadre de la protection
des captages dans les péri-
metres rapprochés codifié “A”:
- interdiction d’épandage d’azo-
te minéral,
- interdiction d’épandage d’azo-
te organique sauf apres com-
postage d'un mélange de
déjections animales et de sup-
port carboné en particulier
pour les agrobiologistes & qui
le cahier des charges interdit
usage de l'engrais minéral en
toute circonstance,
-reconnaissance de Vagricultu-
re biologique comme une
agriculture contribuant 3 pré-
server la resource en eau.
Incitation @ fa pratiquer a
proximité des captages.
Cette intéressante contribution
écrite du président de la
Maison des agriculteurs biolo-
giques na, bien entendu, pas
&té prise en compte pour I'éla-
boration du protocole visant &
protéger les captages... quel
Serons-nous demain «les
champions de I’agriculture
propre» et I'eau du robinet rede-
viendra-t-elle potable partout ?
Ceci reste 4 prouver.
Rappelons tout de méme, en
fermant provisoirement ce
sujet, que la sanié est Maffaire
de chaque étre humain avant
d'etre publique. Aujourd’hui,
nous nous réveillons quant le
prix de la redevance augmente.
Crest alors trop tard, l’expérien-
ce nous le montre.
Un comique francais citait
cette phrase mémorable : “Il
vaut mieux étre riche et en
bonne santé qu’étre malade et
sans sous.” Désormais nous
maltraitons notre organise et
nous payons pour ca ! Cela
pourrait étre une définition du
masochisme. ll
” Mais de "Agriculture
Biologique, 8, rue du
Veillenec, 29460 DAQULAS.
EAU ET RIVIERES
N°87
dommage !DEVELOPPEMENT DURA
L’ENVIRONNEMENT EN BRETAGNE : le conseil économique
| et social pour une charte régionale du développement durable
Le 16 novembre demier, le conseil économique et social de Bretagne a adopté 3
la quasi-unanimité, un rapport présenté par notre vice-président J.-C. Pierre
"environnement... un enjeu économique, social et culture! majeur."
Ce document, qui fait suite 4 un précédent rapport sur "L'eau, enjeu économique
majeur", établit un tour d'horizon de la situation régionale de I'environnement et
propose une série de démarches pour replacer la protection des ressources natu-
relles et du cadre de vie breton au coeur des démarches de développement.
LE CONSTAT ————_ ments fondamentaux sur les- de la région Bretagne, de telle
2 quels repose la vie biologique sorte qu'elles puissent étre
Si environnement est une et sur lesquels repose une cul- mises en ceuvre au plus tard a
donnée transversale, eau est ture. Téchéance du Xr plan.
naturellement un de ses élé-
ments clés. Seule une modifica-
iiohy tadiaala deanoteem aioe: Le concept méme de "déve- Un ade : la région
avec cette ressource est suscep- __ loppement durable" (dévelop- La région est incontestable-
tible de nous permettre de sortir -_Pement qui répond aux besoins ment le bon niveau pour
des impasses_—_actuelles. du_présent sans compromettre concevoir et mettre en ceuvre
Repenser en profondeur notre ceux des _générations futures) une politique de l'environne-
relation avec Hteau: pour y par- “pond a cette double exigence ment a la mesure des. pro-
venir, le rapport insiste sur la d'un véritable progrés : il doit blémes et des enjeux. Ceci,
nécessité d'une démarche "sys- _garantir_la_ permanence des pour des raisons écologiques,
témique® (*). activités économiques, le main- culturelles, administratives, et
tien des équilibres écologiques, —ocio-économiques = quatre
Vaménagement équilibré du politiques départementales de
LES PROPOSITIONS. territoire, la cohésion sociale, ['environnement_ne_constitue-
la diversité culturelle. ont jamale une polifique reales
Le rapport du CES propose nale qui implique cohérence,
une démarche, un calendrier, eT convergence et homogénéité
un cadre. Un échéancier dans Ia collecte des données,
L'claboration d'un autre dans les recherches, dans. les
Concevoir un modéle breton -—-Modéle de développement ne _méthodes d’évaluation et dans
‘de développentenbdaiable se fera pas dans la précipita- la communication,
tion, sa mise en couvre encore
moins. Une période transitoire
stavére nécessaire, tant pour
des raisons psychologiques que
pour des raisons matérielles.
Bien plus que dlinterdits ou
de mesures correctives, dont on
connait les limites et les coats,
Crest d'une démarche positive
et novatrice que l'on peut
Au conseil économique et
social, tout le monde a voté ce
rapport. Sauf les représentants
du syndicat FO, qui se sont
attendre la réconciliation entre abstenus. I
économie et I'écologie. II_ne Le rapport suggere la mise
sfagit en aucun cas d'une attitu- en_place d'une commission, (*) Systémique = rlatif 2 un systé-
de passéiste ou rétrograde, mais qui aurait deux ans pour élabo- _me pris dans son ensemble ; analyse
au contraire d'une démarche rer des recommandations et —_systémique : qui envisage les fits non
de sagesse qui intégre tout 4 la proposer des scénarios. A la fin pris folément mais globalement, en
fois la nécessité du développe- 1995, ses propositions seraient ae eats deere conse.
ment économique et l'exigence __débattues par les instances poli- STS Jont dans une relation de depen
du respect vis-d-vis des élé- _tiques et socioprofessionnelles dance réciproque
B EAU ET RIVIERES
N°87EDUCATIO} IRONNEMENT
A VECOLE DE LA RIVIERE,
AUJOURD’HUI LES CLASSES D’EAU
Depuis Vouverture du centre de Belle-Isle-en-Terre, en 1987, nous avons effectué
30 000 journées d’animation sous forme de classes de rividre. Elles ont bénéficié
dabord aux classes préscolaires et primaires
Aujourd’hui, au regard des enjeux liés & l'eau, nous sommes plus ambitieux, et orga-
isons des sessions destinées aux plus agés.
Nous avons le plaisir de vous présenter un nouveau concept éducatif : les classes
d’eau.
POUR QUI ? POURQUOI ?
Quand on observe les chiffres relatifs aux séjours
de découverte de l'environnement, on s'apercoit que
80 % des participants sont des élaves des classes pri-
maires,
Les prestations proposées sont essentiellement des
animations dle découverte de la faune et dle la flore.
Cette approche, base de la compréhension, n’est
cependant pas suffisante dans le cursus éducatif d'un
individu pour appréhender les mécanismes qui régis-
sent la biosphére
Nous avons donc choisi de proposer des stages
pour les éleves des collages, des Iycées et des écoles
spécialisées de types agricoles, atquacoles, horticoles,
etc. Ces stages, appelés “classes d'eau” ont pour
objectif premier l'étude systémique d'un cours d'eau.
Cest-iedire l'étude d’un bassin versant de la source
Ja mer, tant sur les plans biologique et hydrologique,
que sur le plan SACO, terme pris dans
son sens le plus large. Il s'agit de développer les
notions de responsabilité et de solidarité
- solidarité entre les générations, car les comporte-
ments d’aujourd’hui déterminent les activités et le
patrimoine dle demain ;
- solidarité entre les catégories socioprofessionnelles,
car 'avenir économique des uns dépend des atti-
tudes des autres ;
‘Le Centre Riviere :un out d'elucation 3 enviromnenent
EAU ET RIVIERES:
N°87
+ solidarité entre les ruraux et les citadins, car les
efforts de protection des uns doivent étre encoura-
16s et également soutenus par les autres.
LA METHODE
Notre travail pluridisciplinaire s/appuie sur des
études de terrain, des analyses d'eau, la recherche
de documents, la visite d’exploitations ou ’entre-
prises, la rencontre d’élus, de socioprofessionnels,
de techniciens et de représentants associatifs. Des
acteurs économiques et des usagers de l'eau appor-
tent leur expérience et témoignent de leurs inquié-
tudes ou de leurs espoirs vis-a-vis de l'environne-
ment. Ainsi, des pisciculteurs, des _exploitants
agricoles, des traiteurs d’eau, des techniciens de col-
lectivités’ locales ou d’établissements. publics, nous
‘ont donné leur accord pour présenter leurs actions et
faite visiter les installations qu’ils gerent.
DEMANDEZ LE PROGRAMME ! ———
Nous avons disséqué les programmes scolaires de
Venseignement général et de l’enseignement spécia-
lisé (agricole, aquacole, horticole...). Un avant-projet,
a alors été soumis a de nombreux enseignants, pour
avis et modifications. II a donné naissance au pro-
gramme définiti, qui comporte quatre grandes
phases
* étude du milieu et les caractéristiques régionales
de la ressource ;
‘les origines, les mécanismes et les conséquences
des activités humaines ;
‘les démarches et les actions engagées pour la res-
tauration de la ressource ;
‘la gestion de l'eau et ses acteurs.
‘Apres une année de travail sur ce projet, nous
allons enfin. animer nos premiéres “classes d'eau”
Vannée qui souvre nous permettra de tester ot
diaffiner notre programme, avec l'ambition de for-
mer des citoyens conscients et responsables, en un
mot des écocitoyens. I
Pour le Centre d'Ini
n a la Rividre - V, LefebvreBREVES DES DEPA' MENTS
DEBAT DE FOND AU CDH —
Le 4 novembre demier, la
réunion du conseil départemental
d'hygiéne est sortie de la routine
habituelle. En effet, si Von se réie-
re au proces-verbal, le vote clas-
sique sur les dossiers d’élevage,
«12 voix pour, 3 voix contrer, a
6té quelque peu perturbé. Sur un
dossier, on a méme frdlé lavis
défavorable : «6 voix pour, 5 voix
contre, 4 abstentions»
Il est vraisemblable que les cri-
tiques que nous faisons depuis plu-
sieurs années commencent a
ébranler les tenants du “modale”.
Par ailleurs, la gravité de la dégra-
dation de la qualité de Veau du
département ne peut qu‘inciter a
ne plus se voiler la face.
Ci-dessous, nous publions un
extrait du procés-verbal qui montre
la teneur des débats :
oM, Léost (Eau et Rividres) obser
ve que la DDASS demande sur
certaines parcelles un épandage &
dose agronomique et une inter-
diction d’épandage sur cultures
partir du 15 septembre. Il estime
que cela monire bien que la régle
| de 200 kg Nha est inadaptée.
M, Madec (DDASS) confirme que
certaines cultures, et notamment
le mais, sont incapables d’expor-
ter 200 kg Nika. Quant aux épan-
dages sur sols nus 4 l'automne, il
sont évidemment —_néfastes
puisque 'azote épandu ne sera
pas exporté et sera par contre
partiellement — minéralisé et
entrainé vers les nappes par les
plutes d’hiver»
Suite a ces échanges, le secré-
taire général_de la préfecture
sconsidére qu'un débat de fond
est nécessaire au sein du consell
sur les problémes posés par
ensemble des dossiers d’élevage
et envisage de mettre prochaine
ment ce point @ ordre du jour.
M. Ecalard (Industries) est égale-
ment demandeur d’une réflexion
globale, estimant que le conseil
ne doit pas s'en tenir & examen
FINISTERE sf
de dossiers
liers.»
La lecture de ta suite du
procts-verbal_montre que ce
débat n’a pas laissé indifférent le
représentant’ de la Chambre
Agriculture
«M, Le Verge estime agressive
Vattitude de certains membres du
conseil visé-vis des éleveurs de
pores. Il n’exclut pas 4 l'avenir de
refuser de siéger au sein du
conseil.»
Puis,
«Le secrgtaire général donne acte
4 MM. Ecalord et Le Verge de la
nécessité de cantonner les débats
du CDH 4 son objet : hygiéne
ublique, santé, protection de
‘environnement, etc. et non a
des considérations purement éco-
nomiques. Il indique néanmoins
qu'il parait difficile de n‘envisa-
ger les dossiers que sous langle
individuel sans appréhender
effet de masse ainsi produit
compte tenu des difficultés du
département (zone _vulnérable
dans son intégralité, probléme de
protection des captages, incerti-
tudes sur les progrés des procé-
dés de traitement du lisier)(..).»
Le proces-verbal montre que la
poursuite du débat a tf T EO ETATS-MAJORS
Le 11 décembre était lancée DES MARAIS Alors que les ténors Verts
la premiére journée de forma- s‘étripaient a Lille, a Brest,
tion scientifique, interne a MELLIONNEC-SUR-SEINE Génération Ecologie rassem-
l'association Eau et Riviéres de Le remembrement est blait sa coordination régio-
Bretagne. Cette journée, ouver- toujours d’actualité pour une nale.
te aux permanents et aux admi- quinzaine de communes du Ce rassemblement nous
nistrateurs (probleme d'effectif | Centre-Bretagne qui avaient vaut (Télégramme du 29
oblige), se déroulait a Belle- échappé jusqu’a présent aux novembre) une révélation
Isle-en-Terre. Au programme : | bienfaits rectificateurs de qui aura le don d’en étonner
cycle de l'eau, dynamique des | nos ingénieurs de la DDAF beaucoup : «les associations
bassins versants, phénomenes | (direction départementale de de défense de Venvironne-
d'érosion.... Trois autres inter- | [agriculture et de la fore. ‘ment sont nos relais dans les
ventions sont prévues cette A Lescouet-Gouarec, communes»!!!
année sur I’écologie des plantes dans les Cétes d’Armor, un Et les preux chevaliers, de
aquatiques, la biologie des sal- chemin de randonnée, tra~ visiter leurs terres, en che-
monidés, et les odonates et les versant une tourbiere classée vauchant leurs — pur-sang
insectes aquatiques. dans I'inventaire | ZNIEFF politiques de relais en
Vous pouvez obtenir des | (zones naturelles _dintéret relais ! Que les communes
renseignements supplémen- | écologique faunistique et et les chaumieres se rassu-
taires sur ces journées de for- floristique), s’est vu mis aux rent ; a Eau et Riviéres de
mation en téléphonant au sitge | normes : huit metres de Bretagne, le relais passe
de Lorient au 97 87 92 45. large avec de chaque cété mal... ou alors pas dans le
des fossés de deux metres sens indiqué
(baptisés du joli nom tech-
nique de “réseau hydrau- HOMEOPATHIE
POSTERS lique artificiel de surface”). Lestediresieinn a densa
A VOUS DE JUGER !— SORT “coranmmine dé: Chambre d’Agriculture des
» | Mellionnec, des humoristes Cotes d’Armor,vice-
ress ureiuena a (sans doute les mémes qui président du conseil régio-
Finistve, le Conca General dex | valent précédemment ins- nal, aprés avoir beaucoup
Chtes Armor et Fegerce de | tallé une banderole sur la rélléchi aux dégats du
Poecin tane Becta ei | maitie avec, en direction des progrés dans la région
Grediter deur poste quivom — | Béometres, ‘une, inscription cotiére, vient de découvrir
oar tds Ta eone etlaifore | forte :“Halte a la bornogra- le reméde miracle: «La
Bor wnames [a faune et a fore | hie”), ont placé des pan- Bretagne centrale, qui est ia
Gan tavell de corcentes | eaux. signalant. les nou- zone de production extensi-
TAHOE EY tne eterre” | eRe checlas de ve, ne pourraitelle pas
Tee ehehés meticuleue cent | femembrement, — égayant devenir la zone de produc-
tee “photothbeucs mteeon, | ainsi un paysage de andes tion intensive ?» (La France
i ee eeees okesion: | et de genets : *Périphérique Aaricole du 10/9/93),
60x 80, présentés au dos de la Nord", “Périphérique Sud” ! Ainsi_ donc; ce modéle
revue, sont disponibles au prix Un délite autoroutier (le both ne od
de 20 F I'unité dans la déléga- contrat de Plan... avec 38 % conseiller régional, apres
tion Eau et Riviéres de votre du budget consacré aux avolr enere ce peenneuels
département, ou sur commande | routes !) en appelant un et pollutions sur la céte,
au Centre ‘d'initiation a la | aulve = on annonce pour Fey pe neeP EE
Rivigre, 22810 Belletsle-en- | bient6t_a Mellionnec des eee tier conte Uy
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