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DECEMBRE 1996 - N° 98 - SOF ISSN 0182-0567 DE BREJAGNE Eau & Rivieres de Bretagne - APPSB - 12, rue Lanveur - 56100 Lorient - CPPAP 52518 EAU & RIVIERES DE BRETA‘ LECOLOGIE DE TERRAIN ! Fondée en 1969 par des amoureux du saumon, Eau & Riviéres a su redonner vie aux cours d'eau oubliés, envahis par la vegetation et menaces par la pollution. Ses operations Rivieres propres ont mobilisé, tout au long des années soixante- dix, des milliers de bénévoles et le nettoyage des cours d'eau est rapidement devenu Laffaire de tous. Mais la dégradation de la qualité de Yeau des sources, des rivieres, des estuaires, du littoral est due a une multitude dagressions qui affectent le milieu naturel. Eau & Rivieres a done étendu son action, et s'intéresse a dles questions tres diverses = - aux pollutions : rejets industriels, urbains, pollutions agricoles ; ~ a Vérosion des sols, favorisée par larasement des talus et cer- taines méthodes de culture, qui entraine des sédiments vers les cours d'eau ; - Ala rectification des cours d’eau qui enlaidit nos paysages, détruit la richesse des ruisseaux, des rivieres, et favorise les crues ; - ala destruction des zones humides qui régularisent le débit des cours deau et ralentissent les crues ; - 4 la multiplication des plans d'eau qui contribuent au réchauffement des eaux (pollution thermique) et aggravent les pertes par évaporation ; - au gaspillage de eau, pourtant si précieuse, La pollution de l'eau est dangereuse pour l'économie de la Bretagne, dangereuse aussi pour la santé des Bretons. Lefficacité et lindépendance d'Eau & Rivieres sont recon- nues de tous. En lui apportant votre soutien, vous permettez a association de poursuivre son action en totale liberté. COrgane de Fassociation Enu & — Rédacteus: Copyright Ea Se Reeves de Rivibres de Bretagne -APPSD arto caqun, Metele Gouedle, Depot lea a paruon Jest ran, Read Layad NeCPPAPS2I8 Directeur del plication ae Vincent Lee, Pal athens aie Sra ea aaa Bala Memon 05) itanesaanm Mean Pre (29), Pierre Thullies (29). Photopatare, ashage Seréartat del eve 2200 Brest Te. 02 801 U5 45 Fax 0208 03 74.4 Mlastatons Nella Appar, 0. ace Paul Mathews, None Reprodution autora eps accord et cote desde. Prcgtion eeep Come de dation Giles Hue, Yuen Land, Photo de couverre Belle sleen-ere une pedagogic Reyue imprimée sur papier 100% recycleé. o Editorial : Le verre a moitié vide ou a moitié plein Le saumon : un atout pour la Bretagne G Alternatives : Biolait DOSSIER : Pédagogie et environnement © Pesticides : contamination de Veau de pluie oO Bréves des départements @ Ricochets ® A lire @ Echo des marais ‘EAU ET RIVIERES N° 98 Decembte 1996 EDITORIAL Décembre 1996 LE VERRE A MOITIE VIDE OU A MOITIE PLEIN En adoptant fin novembre un nouveau projet de schéma régional d’alimentation en.eau, le Conseil régional franchit enfin une nouvelle étape vers une gestion plus saine de la resource. Il confirme tout d'abord que, contrairement aux idées recues, la consommation dean des réseaux publics, toutes origines confondues, n'augmente plus en Bretagne. I reconnait que le probleme numero 1 est celui de la mauvaise qualité de la ressource, et non celui de débits insuffisants dans nos rivieres. Mais surtout, il affirme qu'il n'y a pas d'autres choix que de se battre sur place pour la restauration de la qualité de toutes les ressources » et que cela suppose aque des actions de réduction des pollutions des eaux brutes soient engagées rapidement sur tous les bassins concernés». Voila une analyse et une ambition que le militant le plus engagé d'Eau & Riviéres ne renierait pas... Alors sans doute doit-on se féliciter de cette évolution, et apprécier la part qu'y a prise notre association. + Pour autant, gardons les deux pieds sur terre — ou dans l'eau — et au dela des principes généreusement affirmés, analysons rationnellement les actions mises en ceuvre et la coherence des politiques régionales. Rappelons que les programmes de restauration de la qualité de la ressource menés dans le fameux "Bretagne Eau Pure" ne concernent que 10 % du territoire régional, et que sill fallait les généraliser sur toute notre région, cela coiterait 10 milliards de francs, pour un succes non garanti ! Quant a la cohérence des politiques, doit-on souligner que le Conseil régional, dans le cadre du contrat de plan 1994-1998, apporte 30 MF d'aide aux productions porcines et avicoles, pour ne consacrer que 10 MF aux mesures agro-environnementales. Alors, verre A demi vide, ou verre a demi plein, a chacun de choisir... Une chose est stire, cependant. La confirmation par la Cour d'appel de Rennes du bien-fonde de l'action des consommateurs a l'égard de la CGE qui leur distribuait une eau non potable montre a l'évidence que les consommateurs, victimes jusqu'a présent passives et résignées de la pollution des eaux, réagissaient. Quelles que soient leurs convictions politiques ou le niveau de leurs responsa- bilités, nos élus ne pourront pas désormais ne pas en tenir compte ! Gilles HUET iu ‘EAU ET RIVIERES N° 98. rois cents personnes, scientifiques, pécheurs, militants associatifs et élus, ont répondu 4 l'appel d'Eau & Riviéres qui organisait le samedi 19 octobre 1996, a Guingamp, un colloque sur le theme : "le saumon : richesse bretonne a préserver et développer'. Cette synergie de compé- tences et de motivations, jugée a plusieurs reprises comme facteur de progrés dans la démarche de protection des salmonidés, a donné de lienvergure a cette rencontre au contenu trés dense. Ce colloque sur le saumon a été pour Eau & Riviéres Toccasion d'un retour aux sources = sources de l'association puisque durant l'été 68 Temotion et Vindignation partagées par de nombreux pécheurs devant les poissons morts de la Laita, TAulne, !'Elorn, la Penz6, le Triewx, le Blavet... les 2 conduit a créer en 1969, 'APPSB ; ~ sources du combat pour Hea puisque, de la protection du saumon & celle des rivieres, de la sauvegarcle des salmonidés a celle de homme et de son environnement, cest une longue histoire et de nombreuses luttes qui s'annoncaient - sources du droit car si «la morale précede toujours le droit», cest grace a ce refus de la résignation, et Te combat inlassable pour défendre le bien commun, que nos actions ont donne naissance a de nouvelles reglementations dont il faut encore et toujours EAU ET RIVIERES N° 98 Salle comble pour une manifestation réussie. exiger l'application ; - sources enfin de nouvelles exigenees dans la gestion des populations de saumon. «Des rivieres poisson: neuses parce que respectées et en équilibre : oui ! Des rivieres poissonneuses parce que ré-empoissonnées et en quelque sorte mises sous perfusion : non I» -e colloque ont pu verifier la fidelité d'Eau & Rivigres a ses idées dlorigine. Clest ala fois satisfaisant et déconcertant. Satisfais: Vindépendance de l'association et la ferveur de ses sympathisants et militants, permettent de maintenir le rapport de force. Déconcertant, car si les effectifs de saumons sont encore en Bretagne assez riches, la qualité de eau se degrade toujours et quelques rivieres ne yivent que "sous perfusion" (alev grande échelle). a Décembre 1996 ATURE De nouveaux combats restent donc a mener, Si celui de la reconqueéte de la qualité de l'eau et des miliewx aquatiques demeure prioritaire, le colloque a permis d'evoquer de nouveaux outils de gestion des popu- lations de saumons, tenant compte de l’évolution des comnaissances biologiques. Ila été également l'occasion de rassembler les arguments pour faire valoir le saumon comme symbole du tourisme péche en Bretagne. Cette activité économique pourrait faire évoluer les initiatives en faveur d'un développement régional plus respectueux de la ressource en eau. Des nouveaux outils de gestion Jusqu'en 1986, l'exploitation du saumon atlantique était régulée par la fixation des dates d’ouverture et de fermeture de la péche, complétée le cas échéant par des réserves de péche dans les zones vulnérables. En 1987, la mise en place d'un nombre maximal de captures par pécheur a la ligne, et lobligation de declaration des captures sont venues compléter le dispositif réglementaire. Enfin la possibilité de pécher deux poissons supplémentaires a partir du 1= juin et, plus récemment, la prolongation autom- nale de la période ouverture, ont permis une meillenre adaptation de l'effort de peche aux carac- téristiques du stock composé & 82 % de castillons et 418 % seulement de saumons de printemps. Malheurcusement ces mesures réglementaires et Tinsuffisance de moyens de controles ont induit des effets pervers, en particulier l'incitation a la non declaration des captures pour contourner la limite des quotas individuels. Par ailleurs ce quota ne permettait pas de pratiquer une gestion des préleve- ments adaptés a chaque stock puisque le nombre de pecheurs exercant sur tel ou tel bassin versant nlétait pas limité ni meme connu. Le COGEPOMI (COmité de GEstion pour les POissons Migrateurs) institué par le decret du 16 fevrier 1994, a recommandé application des totaux admissibles de captures (TAC) pour le saumon atlan- tique & partir de 1996, Ceux ci ouvrent une nouvelle voie dans la gestion des stocks de poissons tant pour Ja péche que la préservation du potentiel reproducteur. PRINCIPES D’ELABORATION D'UN TOTAL ADMISSIBLE DE CAPTURES (T.A.C.) ay] Satan quasTIATE DESH F | | Frac iON De VEMLESSOR ERAS oo poo (2) oiBUe mooeI ae SECESSAIRE TOUR oC) (2) exprimée en m?, c'est la somme de la surface de zones courantes (rapide + radiers + 1/5 plats) (2) quantité difficile a connate car le taux de survie depend de la qualité du milieu et de la densité des ceuls. (3) évalué & 14 % dans les bassins du massif armo- ricain ou les stocks sont fortement domines par les castillons. (4) la proportion de femelles est variable - castillons : 45% = saumons de printemips : 80 % ainsi que leur fécondité moyenne : ~ castillons : 4000 ceufs / femelle - saumons de printemps : 7200 ceufs / femelle. (5) la conversion de la quantité d'ceufs en nombre de géniteurs est possible dés lors qu'on connat la composition des captures. Le nombre de captures autorisées sera diautant plus important qu'on exploitera préférentiellement les castillons dont, le potentiel reproducteur est plus faible. MODELE STOCK-RECRUTEMENT POUR LE SAUMON diss score ean das arc, Blaton ce nombre es pros ‘ct evceden pelea, rpponcea Tented sure Taba our, a ie ee ie Z (ef einai 2 + a: 8s. ceufe deposes par m* (2) courbe de production : elle tend a décroitre au fur et A mesure que la quantité d'ceufs déposés aug- mente. Par exemple, 10 a 11 ceuls déposés par m? ne font que se reproduire alors que 3 ceufs déposés au m? en produisent 6. (2) Droite de remplacement : c'est l'ensemble des points d'équilibre (1 ceuf déposé doit au minimum produire 1 ceul). La différence entre cette droite et la courbe de production représente le nombre d'ceufs produits, donc de poissons prélevables sans porter atteinte & un stock donné. (3) Courbe d'excédent : cette courbe est obtenne en reportant le nombre d'ceuls excédentaires produits, (done de poissons prélevables), en face du nombre d'ceufs déposés. La depose d'ceuls qui maximise le nombre de poissons prélevables se situe a 4,75 ceuls par m? et génere un excédent prélevable Deécembre 1996 EAU ET RIVIERES N° 98 Dew t3 moyen de 3,5 ceufs par m? d'habitat courant. Ce sont ces valeurs qui ont été retenues comme objectif pour la gestion des prélevements par peche. En tenant compte de celles-ci et de la surface de pro- duction du bassin versant, il a été déduit, d'une part, la "ctble de depose des ceufs", antrement dit la "cible d'échappement de géniteurs a la pécherie", et autre part le "total admissible de captures - TAC" en intégrant en particulier la repartition du stock entre satimons de printemps et castillons. = P ts de marque se sont succédés @ la tribaene Des intervenant Les TAC : un outil fiable ? La pertinence des TAC repose sur les postulats suivants: ~ en Bretagne, les captures effectuées par les pécheurs a la ligne sont compasées de 60 % de cas- tillons ; - 60 % des saumons de printemps, ainsi que 90 % des castillons échapperaient aux pécheurs 2 a ligne ; - aucun stock des riviéres du massif armoricain nlest actuellement surexploité par rapport aux esti- mations de production (productivité et capacité accueil) Ces hypotheses ont conduit a adoption de TAC provisoires pour 1996, prenant en compte la qualité de eau et du milieu d'accueil, et équivalents en fait ala moyenne des captures des dix dernigres années, sur chaque bassin. La bonne mise en ceuvre des TAC nécessite In loyauté des pécheurs a la ligne, mais aussi celle des pecheurs au filet en estuaire qui tardent parfois — comme cette année sur !Odet — a communiquer leurs bilans. Enfin, Ia question de la complementarité du TAC et des quotas individuels se pose encore, de maniére & étaler les prises et ne pas compromettre le tourisme peche a l'automne pour raison de TAC atteint des Tete Le saumon toujours menacé De toute évidence, le TAC ne sufit pas a protéger le saumon, Car ce n'est pas un outil de gestion qualitative. laisse en effet de nombreux problemes en suspens : - clest un dispositif "en aval" de la gestion du milieu. integre peu liincidence des diverses pollutions colmatage des frayéres avec obstacles divers a la remontée, usage effrene des pesticides, leur présence démontrée dans Var, avec des effets biologiques qui sont aujourd'hui alarmants, Ine prend pas en compte Vincidence des repeuplements sur les souches sau- vages. Concernant cet aspect de protection du milieu, il serait souhaitable qu'aux cotés des fedérations de peche, Eau & Rivieres soit représentée au sein du ‘COGEPOMI ; ~ certes le TAC prend en compte le stock de saumons de printemps. Mais l'urgence a protéger cette caté- gorie de saumons est grande : en effet, les saumons de printemps sont en régression pour des raisons mal connues. Certains évoquent l'évolution des données climatiques mondiales, qui entrainent des modifications de température des eaux et des vitesses de croissance défavorables a l'espece. Localement, dans nos régions, on tentera donc de limiter les dégats, compte tent de Timportance capitale de ces saumons dans la reproduction des stocks, Si lidée de TAC "saumons de printemps" fait son chemin, d'autres mesures sont préconisées, comme linstauration de zones de protection en partie haute des cours d'eau, couplée a une ouverture plus tardive de la péche pour laisser aux saumons Te temps de remonter ; ~ il est urgent de développer la recherche sur la maladie affectant les saumons, principalement les saumons de printemps si l'on se réfere aux obser- vations faites sur le Trieux, Comprendre ses origines, ses mécanismes de propagation afin ce la combattre elfficacement ; - un renforcement du gardiennage et de la lutte contre le braconnage, avec le souci d'une répartition Equitable des controles sur toutes les rivieres, est également indispensable pour ne pas compromettre ces efforts de gestion ; ~ ily a ungence motiver les jeunes, avec un discours plus optimiste et a les former comme cela est fait pour dautres activites de loisirs = ce sont les conditions d'un renouvellement des générations de pécheurs de toutes catégories sociales, avertis et respectueux du poisson et de la riviere ; Saumon et qualité de l'eau Le saumon, poisson d'argent et symbole mythique de l'eau pure, n'est plus a lui seul l'indicateur privi- lege de la qualité de leau de nos rivieres. Ne passant “EAU ET RIVIERES N° 98. Décembre 1998 PNAS 13 qu'un étiage en eau douce A une taille suffisamment faible, il peut s'abriter des mauvaises conditions de température ou de qualité. D’autre part, les pollu- tions d'aujourd'hui sont plus insidieuses et si elles présentent des effets, c'est a plus long terme. Enfin, au retour, son voyage en mer et sa maturité 'ont “blindé” face aux multiples contrariétés physiques du milieu dautant plus qu'il se nourrit peu. Bien, plus que la seule espéce Saumon, les peuplements diune riviere avec différentes espéces piscicoles, et notamment leurs équilibres respectifs constitueraient un meilleur indicateur de la qualité du milieu. Les problémes de pollution amenent toutefois a se demander si la nouirriture est toujours disponible en. quantité suffisante pour la truite ou le tacon. La qua- lité de Teau est en fait le véritable Facteur limitant avec les caracteristiques physiques du milieu. Ces facteurs ont dans un second temps un impact inévi- table sur la nourriture. Le suivi régulier des polluants date du début des années soixante-dix, et aujourd hui les efforts doivent porter sur Ihhydromorphologie, les micropolluants, et les effets biologiques des substances toxiques. Les données disponibles a ! Agence de eau sont a cet égard intéressantes a exploiter pour analyser impact sur nos poisons et rivigres des projets pré- sentés a lenquéte publique. Ce sont des données publiques communiquées sans délai et sans frais & qui le demande, A nous de nous en servir ! a facon dont nous parviendrons a sauver ce poisson ‘menacé entre tous portera témoignage de la facon dont nous pourrons résoudre les problémes de notre propre destinée ! Finalement, nous sommes a au coeur du débat essentiel de notre civilisation. Car ce ‘qui compte vraiment dans la sauvegarde du saumon, ce niest pas tant que nous avons besoin de lui. Cest que nous devons développer les qualités humaines nécessaires pour le sauver, qualités dont nous aurons besoin pour nous sanver nous-memes. Les raprsentants des fédérations de péche bretonnes,attentifi VALORISER LA PECHE SPORTIVE : L'EXEMPLE DU FINISTERE On dénombre 1881 pécheurs de saumons en France, 891 en Finistére. D'une enquéte menée en-1995 auprés de 176 pécheurs, il ressort les données chiffrées suivantes: - dépense par pécheur en 1995 : 10 000 F ; ~ dépense totale : 8,2 MF (6,5 MF en Finistére) ; - bénéfices non marchands : 8,5 MF. Quand une collectivité dépense IF dans le tourisme péche, le pécheur dépense 4 F ; ~ 33 % des pécheurs en Finistére sont finistériens ; - 27 % des pécheurs ne sont pas bretons. L’dge moyen du pécheur est 49 ans. Il est cadre supérieur, cadre moyen ou libéral, et dispose d'un revenu mensuel supérieur @ 20 KF. Le pécheur finistérien dépense 166 Fljour de péche, alors que le pécheur non résident dépense, lui. 486 Fijour de péche. La péche du saumon est donc bien génératrice de retombées économiques ignificatives, et les pécheurs non résidents sont les plus intéressants pour économie locale dont les commerces, hotels, cafés et restaurants bénéficient en priorité de cet apport financier. Le tourisme- péche des salmonidés n'est toutefois pas un tourisme de masse. Sur l'Elorn par exemple, 300 touristes pécheurs par an sont recensés et leur nombre est ‘en constante augmentation, tout en restant adapté aux capacités d'accueil du site. Sur 'Aulne Vaug- ‘mentation de ‘offre de péche (par re-naturation partielle du canal) améliorerait le confort de péche et permettrait un accroissement significatif de la fréquentation. Dans ces deux cas un effort est nécessaire pour améliorer la qualité des pres- tations offertes, done les retombées économiques. Cet effort passe par la conception de nouveaux produits adaptés @ un public de pécheurs "consommateurs" (parcours spécifiques, docu- ‘mentation...), produits peu développés généralement dans notre pays. Or, trois pécheurs interrogés sur quatre se disent préts & ne plus aller a Vétranger si la qualité de péche s‘améliore en Finistere. Enfin, la péche du saumon est d concevoir comme un produit d'appel trés fort, et un produit d’appoint, sachant que les pécheurs de truite représentent le segment de clientéle le plus important et le plus | porteur. (145 000 personnes en France qui dépensent 2 000 Flan en moyenne). Décembre 1996 EAU ET RIVIERES N° 98 AGRICULTURE ALTERNATIV Biolait : le vent en poupe Dp) epuis quelques mois, les consommateurs bretons ont la possibilité de s'approvisionner en produits laitiers dans les rayons des super- marchés de la région. Ce développement de I'offre a été facilité par la création d'une structure économique spécialisée dans le lait biologique : le groupement d'intérét économique (GIE) Biolait. Solidarité avant tout Cree en 1994 a partir de statuts ambitieux (lire notre encadré), Ie GIE collecte le lait de tous ses adhérents quelles que soient les distances de transport et valorise financierement par un systeme de prime bio 'en- semble de la production collectée. Ce positionnement permet de regrouper tn maximum d'éleveurs, y ‘compris les plus éloignés des laiteries et encourage les producteurs qui ont fait leffort de reconvertir leur systéme de production sans possibilité de com- mercialisation en filigre biologique. En faisant le choix de regrouper le maximum de fermes sur un protocole de solidarité, Biolait entend peser de tout son poids dans les négociations de prix avec len- semble des laiteries clientes. Autre avantage, décrit par Dominique Guillerme, vice-président du GIE et éleveur a Theix (56) : Vincitation a la reconversion par effet de voisinage, car ce véritable réseau ne laisse jamais un producteur seul face a ses difficultés En 1994, les laiteries ont imposé aux producteurs de lait bio une baisse de prime de 50 %. Fin 96, apres plusieurs négociations, le GLE a obtenu pour ses adherents un rattrapage jusqu’a 30 centimesslitre de lait, Les laiteries concurrentes ont da suivre la hausse, sous peine de perdre leurs fournisseu Biolait fait actuellement office de locomotive da Ie train des producteurs Biolait: we collec qui send sur 14 départements Forte croissance-entre 94 et 96 Depuis 1994, la structure a trés rapidement évolué. Créée a Vinitiative de trois adhérents morbihannais et trois adhérents de Loire-Atantique totalisant 1,4 million de litres, elle rassemble actuellement ente-cing adhérents répartis sur dix départements et produisant ensemble 7 millions de litres de lait. Les prévisions pour début 97 laissent espérer quarante-cing adhérents sur quatorze départements, 9 millions de litres collectés par cinq chauffeurs, trois camions-citernes. La coordination de l'ensemble est assurée par un responsable administratif. Ging administrateurs se partagent le travail d'organisation, de suivi et de representation du GIE. Les differents prélevements qualité sont effectués a la ferme et a la citerne par les chauffeurs avec des contre-analyses des laiteries clientes. La clientele de Biolait est tres diyersifige : au minimum cing laiteries sont livrées. Appelé a gérer une demande sans cesse croissante, Biolait privilégie la fourniture aux petites laiteries, souvent nouvelles et tres orientées vers les produits bios, Cependant, Dominique Guillerme pense que le croissance du GIE devrait se ralentir aprés une période de développement tous azimuts. L'aire geo- graphique de collecte ne sera plus étendue et le plein de producteurs déja reconvertis est fait, La trés forte demande des grandes surfaces induit un risque de déséquilibre du marché, car le nombre diéleveurs laitiers reconvertis a Vagriculture biolo- sgique reste faible. m luxtraits des statuts de Biolait azt 2. Le groupement se donne égale- | ment pour objectiis + ~ dotirir & tous ses adhdrents la néne valorisation de leurs produits, = de promouvoir l'agriculture biolo- giaue, en particulier la production de lait, jusqu'a cupplanter le mode Ge production conventionnel (...), = dobtenir une transparence de la #ilitre & chaque niveau du producteur au consonmateur (...) EAU ET RIVIERES N° 98 Décembre 1996 ee: ae La pédagogie au service des riviéres. Une formule bien connue dit que les enfants d'aujourd'hui sont les adultes de demain. Afin que demain nos enfants deviennent des adultes responsables de leur environnement et soucieux de le préserver, Eau & Riviéres consacre depuis vingt ans une part croissante de son activité 4 la pédagogie de l'environnement. Ala veille de l'ouverture d'un Centre d'Initiation 4 la Riviére tota- lement réaménagé et aux missions étendues, il nous a donc sem- blé opportun de vous présenter les fondements de notre action pédagogique. L'un de ces principes majeurs est basé sur "le faire". C'est pourquoi, outre la présentation de notre action en matiére d'éducation 4 l'environnement, notre objectif sera de vous donner dans ce dossier des outils de découverte du milieu, et plus particu- ligrement des outils d'appréciation de sa qualité ou de sa richesse. Teale bat ere ces Pe 9 eae Décembre 1996 ‘EAU ET RIVIERES N° 98 Ceest au debut des années soixante-dix que sont apparues les premieres préoccupations importantes liges a la dégradation de notre environnement. C'est a cette époque dlailleurs que naissent les grandes associations de protection de la nature. En paralléle, Vanimation-nature fait ses premiers pas, des natura- listes deviennent animateurs. Trés vite, ces péda- gogues, aidés par certains enseignants, élaborent des méthodes et des outils pour que chacun puisse comprendre les mécanismes qui régissent nos lieux de vie. Peu a peu émerge le concept d'éducation & lenvironnement. Mais ce n'est qu'en 1977, dans une circulaire de !Education nationale, qu'apparalt pour la premiere fois ce terme, Courir, toucher, sentir Aujourd'hui, la multiplication des problemes d’en- vironnement, amplifiée par les médias, eux-mémes soutenus par un public croissant et préoccupé, positionne l'environnement en enjeu vital pour nos sociétés, Du méme coup, la place occupée a I'école par l'éducation a Venvironnement a grandi, alors que paradoxalement les heures de cours consacrées aux sciences naturelles ont diminué. Ainsi, doucement, mais srement, 'éducation a environnement sest- elle structurée et développée. De nombreuses asso- ciations, comme Eau & Rivieres, y consacrent meme la plus grande partie de leur temps et de leur moyens. Mais qu’est-ce que l'éducation & l'environ- nement ? Quels sont ses objectifs ? A qui sadresse- telle ? Avant caller plus loin, il n'est pas inutile de répondre a ces quelques interrogations, A Eau & Riviéres, l'éducation a environnement est autant une éducation pour lenyironnement qu'une éducation par l'environnement. Education pour Venvironnement dans la mesure oit elle a pour souci de former & l'éco-civisme, au sens large du terme. Elle ne peuy s‘appuyer ni sur l'unique objet des pollutions et des nuisances, ni sur une approche abetissante des. gentils petits animaux, car on n'éduque pas plus en cultivant la sensiblerie que les réflexes de peur. Cest pourquoi l'étude des milieux ou vivent et se reproduisent les étre vivants, du rapport de ces étres avec leur milieu, doit s'appuyer sur une démarche interdisciplinaire. Ceci implique une vision globale des problemes posés par les relations qui unissent 'homme et son milieu de vie. Faucation pour l'environnement done, mais aussi éducation par l'environnement, dans la mesure ott etude de la nature permet d'aborder des notions de mathématiques, de géographie, de biologie... Conerétement, notre pédagogie permet - la découverte en sollicitant diverses capacites physiques, ludiques et sensorielles (courir, grimper, sauter, se cacher, toucher, voir, sentir...) et en développant différentes attitudes ou comportement, tels que lobservation, le travail individuel ou collectif ; - Vacquisition de savoirs et de savoir-faire ; - Vacquisition de comportements responsables vis-2- vis de l'environnement (acquisition de savoir-ctre). Contrairement a ce que l'on pourrait croire, elle ne sladresse pas qu'aux enfants, mais également aux adultes, aux responsables politiques des collectivites territoriales... all est du devoir de chacun de veiller a la sauvegarde du patrimoine naturel dans lequel il vit» précise en effet la loi de 1976 sur la protection de la nature, A bon entendeur, salut ! Nous assurons a Belle-Isle des animations extré- mement diverses, tant dans le cadre scolaire que dans le cadre hors-scolaire, Nous en présenterons ici quelques-unes, choisies au mieux, afin de vous donner un apercu des différentes techniques péda- ‘gogiques utilisées, Elles seront décrites dans des encarts répartis ici et la au fil du dossier. A vous de chercher ! Toutefois, voici quelques principes de base qui souss-tendent nos actions dans le domaine pédago- gique, et quill est bon davoir en tete, si un jour, Vous aussi, vous décidez de vous lancer dans ce type dlactions ! L’émotion et le jeu - Favoriser "Ie faire" plutot que "le dire" ou "le voir". Liobservation et lexpérience d'abord, les discours ensuite ! - Avant d’aborder un théme, quel qu'il soit, toujours faire émerger un intérét, une émotion, , - Utiliser le jeu le plus possible. Cest en effet un moyen trés efficace pour enseigner des concepts, comme l'adaptation au milieu, le camouflage... Il permet aussi de développer les qualités person- nelles de l'enfant, de renforcer une ambiance. - Eve constamment enthousiaste, car l'enthousiasme et la passion sont des contagions fertiles pour Tenvie apprendre et de découvrir, “EAU ET RIVIERES N° 98. Décembre 1996 Sil est vrai que de nombreux groupes d'enfants et dladultes demandent a béneficier des compétences d/animateurs pour siinitier & la découverte du milieu naturel, chacun de nous est 4 méme de découvrir celui-ci tout seul, moyennant un peu de bonne volonté ! Avec un peu d'expérience, il est donc facile dlacquérir quelques connaissances sur la flore, la faune, la géologie, l'écologie... De la méme facon, chaque promeneur, longeant les berges d'une riviere, peut déterminer le niveau de qualité de celle-ci, 4 condition, bien entendu dete suffisamment observateur ! Eh oui, cest le minimum requis. Si vous ne possédez pas cette qualité premiere, ca sera plus dur, mais promis, vous pourrez quand méme y arriver | Les lignes qui suivent ont donc pour objectif de vous amener a acquérir, vous, simple promeneur, quelques techniques simples de connaissance de la riviere et d'appréciation de sa qualité. Mais tout dabord, la riviere, qulest-ce que cst ? On pourrait répondre de fagon simple, comme on Te fait avec les enfants, et se contenter de dire que la rivigre est un endroit ott 'eau coule, plus ou moins vite selon la pente, et ott vivent poisons, larves diinsectes, crustacés, plantes... Mais nous ne sommes plus des enfants (quoique !), alors utilisons; les grands mots, les gros mots | La riviere est en fait un écosystéme qui associe un milieu physique, ou biotope, et des étres vivants, ou biocénose. Au sein de cet écosystéme, des relations réciproques s'éta- blissent, entre le biotope et la biocenose, mais évi- demment aussi au sein méme de la biocénose. Do it your: La rivigre en tant qu’écosysttme est fortement dependante des écosystemes terrestres qui la bordent. La qualité du milieu, et de la riviere en particulier, sera ainsi fonction des caractéristiques du bassin versant, Caractéristiques physiques bien str, telles que la pluviometrie, qui détermine le debit du cours d'eau, la pédologie (nature des sols, profon- deur...), ow la topographie qui influera sur la pente. Mais surtout, la rivigre dépend des activités ‘hhumaines, qui vous le savez tous, influe parfois de facon abusive sur le milieu, La qualité de l'écosysteme riviere ne se limite done pas seulement ce qui se passe dans le cours d'eau, mais englobe tout ce qui se passe sur l'ensemble du bassin versant. Clest pourquoi la premiere chose a faire pour le simple promencur qui désire savoir sila riviére au bord de laquelle il se trouve a une chance de posséder un potentiel naturel riche, c'est d’observer l'ensemble du paysage, et de le lire. Le lire, en le parcourant a pied si possible, mais avant et surtout sur une carte, de preference sur ne carte topographique de Institut géographique national (IGN), a l'échelle 1/25 000 (1 cm pour 250 metres). La lecture d'un tel document permet en effet dapprécier avec finesse ee LES MANGE-BOTTES Dans Uarticle central, nous vous parlions du "faire". Voici un exemple de la facon dont nous déclinons ce principe au quotidien au Centre dnitiation a ta Rividre. Tere expériencé Prenez un adulte en blouse blanche ou bleue, la cauleur importe peu. Placez-le sur une estrade ‘au centre d'une classe et invitez-le 4 faire son cours sur les zones huumides. Laissez reposer quelques jours et contrélez les connaissances. 2éme expérience : Prenez un groupe d'enfants, Emmenez-les faire une petite balade au bord d’une riviére. Au cours de celle-ci, vous vous arrangez pour traverser une zone humide de fond de vallée. D'ailleurs vous ne Vappelez surtout pas zone humide mais mange-bottes. Pendant la traversée vous allez sentir qu'une légere excitation traverse le groupe, les uns s‘enfoncent, les autres crient, d'autres rigolent, les plus précieux font la moue... Vous avez créé un événement qui va marquer Vensemble du groupe pendant de nombreux mois. Si, si, le courrier Fatteste ! Une fois traversé ce fameux mange-bottes, profit de Vintérét et de la motivation que vous avez créés pour demandez a vos jeunes éleves de décrire ce qu'ils viennent de parcourir. «Un mélange de terre et d'eau, dans lequel on s'enfonce jusqu’aux genoux... En plus ces zones sont repérables : on y trouve des toufies de plantes vert foncé. Vous avancez timidement la notion de zone humide. Puis vous demandez a votre groupe s'il pense que | ce type de zone joue un réle particulier dans la nature. Les réponses peuvent arriver assez vite Dans le cas contraire vous aidez le groupe : «S'il pleut aujourdhui, que va faire leau ?>, La, les langues se délient. Vous pouvez conclure par quelques informations complémentaires et tous vos éleves auront compris qu'une zone humide joue un réle d’éponge, qu'elle stocke de eau en hiver, quelle restitue cette eau a la riviére dla saison séche, évitant ainsi la sécheresse, En ‘guise de controle, vous travaillez avec eux sur un moyen de retransmettre ces informations » exposition, dessins, ou montage diapo. Cette retransmission vous servira alors d’évaluation des connaissances acquises. Conclusion : Vive le "faire" et les mange-bottes tI Décembre 1996 EAU ET RIVIERES N° 98 a nature de la zone étudiée, et en particulier Vimportance de Vactivité humaine. Deux exemples. Pour le premier, prenez la carte "IGN 0515 est”, celle qui concerne la région de Saint-Pol-de-Léon. I est facile de constater que le miliew naturel a été totalement aménage. Les champs y sont légion, chacun délimité par un trait noir sur la carte. Tl y a fort a parier que ces champs sont cul- tivés, meme si rien ne l'indique sur la carte (nous sommes en effet en Bretagne, premiere région agri- cole en France, ne l'oublions pas) ; done que le Guilec et 'Horn, les deux rivigres qui parcourent, cette zone, ont a soullrir de impact des cultures. Cest bien évidemment une hypothése. Une visite sur le terrain permettra de la confirmer. Pour le deuxieme exemple, prenez la carte "IGN 0715 est”, celle qui concerne la région de Belle-Isle- en-Terre. La, il est net que activité humaine a engendré moins de modifications brutes sur le milieu. Le bocage est encore préservé, il existe encore de tres nombreuses haies, chacune représentée par un trait vert sur la carte. Le Léguer, la riviere qui serpente dans le secteur, est bordé sur tout son cours de forets, de bois, de prairies Potentiellement, elle est saris doute plus riche, d'un point de vue naturel, que le Guilec. La aussi, une visite sur le terrain confirmera cette hypothese En résumé, la carte IGN au 1/25 000 est un outil indispensable et surtout une source inépuisable de renseignements sur un territoire. Ainsi la vision globale du milieu, grace a la carte, grace aussi a l'observation directe sur le terrain, permet-elle dlappréhender le potentiel naturel du. cours d'eau. Mais si cette premiere étape est indis- pensable, si elle permet d’élaborer des hypotheses, seule observation attentive du terrain permettra de confirmer ou diinfirmer les hypotheses émises. Cette observation poussée est assez délicate car elle nécessite qu'on s'intéresse a la composition faunis- tique et floristique du cours d'eau. Mais avec un peu de bonne volonté (et une paire de bottes), tout Je monde peut arriver & tirer des conclusions de cét ‘examen plus détaille, Les pieds dans l’eau Alors, vous voila done sur le terrain, au bord du ruisseau ou de la riviere, bottes aux pieds ! Premiere chose a faire : observer l'eau, afin d'y déceler les signes de vie. Les premiéres choses qui apparaissent, ce sont les plantes aquatiques. Sill n'y en a pas, ou peu, C'est probablement anormal, mais pas obligatoirement, La zone observée se trouve peut-étre a Yombre d'un couvert végétal dense; peut-étre le courant est-il trop fort, le substrat trop instable... A inverse, sil y a trop de plantes, c'est 1a que le néophyte devra siinquiéter. Cela peut paraitre paradoxal. On aurait en effet plutot tendance 8 considérer que labsence de végétaux est synonyme de pollution, Cest vrai. Tl existe ainsi certaines plantes, des mousses en particulier, qui ne vivent (ou ne survivent) que dans des eaux propres. Certaines, trés sensibles aux matieres polluantes, disparaissent done dés que la qualité de l'eau est manvaise. Mais la méthode permettant de déterminer le niveau de pollution en fonction de la diversité vvegetale est trop complexe pour etre exposée ici. est pourquoi il est conseillé au néophyte de ne pas tirer de conclusions hatives lorsqu'll constate que des plantes sont apparemment absentes d'un secteur donné. Par contre, sil y a abondance, la il peut s'inquiéter. Il est des plantes, en effet, qui se plaisent tres bien dans des eaux fortement chargées en matiéres organiques. C'est le cas en particulier de la callitriche (du grec "kalos"-beau, et "thrix” cheveux), et plus précisément de la callitriche a angles obtus (Callitriche obtusangulata). Cette espéce posséde, comme toutes les callitriches, un beau feuillage vert clair, facilement reconnaissable dans l'eau, mais elle se caractérise surtout par une propension a coloniser les eaux riches en matieres onganiques, voire polluées. Sa présence en grande a [eae ae [L_jareRe ora Bel ie rome oes Groures rumsrious cusses PA ORORE De SENSIBLE DECSOISSANTEA LA POLLTiOw 1 kaye = Ean Le | as Je 7 |S deve - Epuamtraptiree (Geet ecdyonuridds) "= tee jis! va L @ 24.) --/-|+|- ele Spas - Heir ed [Tote Chrome quantité indique done souvent un milieu pollué Elle est dlailleurs actuellement en extension partout en Europe et il semblerait que cette progression soit ‘EAU ET RIVIERES N° 98 Décembre 1996 DECOUVRIR... Une séance danimation-nature ne sera riche que si elle touche toutes tes dimensions de la personne humaine : dimension intellectuelle, mais aussi dimension sensorielte, corporelle... Bien sir, il sera plus facile d'appliquer cette démarche lors d'un séjour de plusieurs jours. Néanmoins cela reste possible sur une période plus courte. Nous en faisons souvent Vexpérience. L’étude de la flore est ainsi souvent Voccasion de mettre en ceuvre Vensemble des ces approches. “Englober" le tout dans le cadre d'un grand jew permettra par ailleurs d'utiliser Vaspect ludique ; et tout ca pour le méme prix ! En lui faisant utiliser une clef de détermination des plantes de la riviere, on sollicitera la dimension rationnelle de l'individu. En le faisant grimper a un arbre, on sollicitera sa dimension corporelle. Si on lui a raconté auparavant que cet arbre était habité par un lutin, on sollicitera son imaginaire.... La richesse d'un animateur-nature, c'est donc en {fait sa capacité & utiliser tout le potentiel physique, ‘sensoriel, scientifique, émotionnel de la nature. favorisée par la dégradation générale de qualité des eaux. Pour la reconnaitre, c'est pas dur ! Elle posséde des feuilles immergées linéaires, se terminant en Y, et des feuilles flottantes élargies a cOtes saillantes. Utiliser les plantes comme bio-indicateur de la pollution des eaux douces, c'est done possible, mais on sort la du cadre de cet article. Notez votre riviére Quelles autres méthodes simples peut-on mettre en ceuvre pour apprécier le degré de pollution d'un cours d'eau, vous demandetez-vous ? Eh bien tout simplement une méthode bien connue, basée sur la diversité en invertébrés aquatiques du cours d'eau : Ja méthode des indices biotiques. Cette méthode part du constat que tous les individus constituant la faune benthique ne résistent pas de la meme fagon ala pollution, quielle soit d'origine organique ou chimique. Elle a été élaborée par deux scientifiques, M. Verneaux et Tuffery, et améliorée depuis. On ne parle dailleurs plus maintenant de l'indice biotique, mais de I'indice biologique global normalise (IBGN). Celui-ci est plus précis car il prend en compte un plus grand nombre de groupes faunistiques. Liindice biotique permet ainsi de donner une note sur 10 a la riviere, alors que I'IBGN permet de lui donner une note sur 20. En ce qui nous concerne, nous utiliserons la premiere méthode, celle des indices biotiques. Nous la simplificrons quelque pew afin qu'elle soit abordable pour tous. La valeur scientifique de ce qui va suivre soulffrira par consé- quent de quelques imperfections. La note que vous pourriez étre amené a trouver en appliquant ce procédé devra etre Considérée comme une approximation. Esperons que vos amis scientifiques ne vous en tiendront pas rigueur ! Pour commencer, il faut procéder a la récolte des invertébrés. Le cahier des charges en vue de la determination de lindice bio- tique impose que les relevés s'effectuent sur des. surfaces de 0,2 m? (soit une portion de riviere de 40 x 50 cm) choisies en bordure de courant (pas ‘uniquement dans Te courant fort, mais pas uniquement non plus dans les secteurs calmes). On pourra, sans trop de conséquences pour la suite, effectuer des relevés sans tenir compte de cette surface, a condition de veiller a ce qu'une partie du prélévement soit réalisée en zone rapide, et une autre en zone calme. I fauckra veiller aussi a ramasser tous les invertébrés dune taille supérieure au millimetre qui se trouvent sous les pierres, dans les herbes ou dans les algues, dans le sable, etc, et en prenant soin de les garcler vivants, bien sar ! Il vous faudra ensuite classer les invertébrés 2 Taide du tableau ci-dessous, et en par- ticulier a Vaide des dessins qui s'y trouvent. Celui-ci prend en compte sept "groupes faunistiques" classes suivant leurs exigences vis-a-vis de la teneur en oxygene, cette teneur en oxygene dépendant elle- meme de la richesse en matiére organique du milieu Lindice biotique obtenu vous donnera une idée de la pollution organique qui affecte la riviere : 10 pour une eau "tres propre" et 0 pour une eau "tres sale”. Décembre 1996 EAU ET RIVIERES N° 98 Dans le premier groupe figurent les especes trés exigeantes vis-a-vis de la teneur en oxygene. On y trouve les plécoptéres, larves d'insectes possédant deux cerques (queues) a la base de labdomen, ainsi «que les éphéméroptéres de la famille des eedyonuridés, larves diinsectes 2 3 cerques bien plus longs que les antennes, a forme hydrodynamique, et a branchies abdominales (petits poils qui bougent...). Dans le second groupe figurent les fameux tricho- pteres a fourreaux bien conus des pécheurs. Eux aussi sont des larves d'insectes. Dans le troisieme groupe : un mollusque, lancyle, et tous les éphéméropteres & part ceux de la famille des ecddyonurides. Dans le quatritme groupe : les larves de libellule (odonates), reconnaissables a leurs pices buccales qui se déploient pour attraper les proies, un crustacé, le gammare, et les mollusques, sauf lancyle. Dans le cinquieme groupe : un crustace, laselle, qui ressemble a um cloporte, les sangsues et les hemip- teres (ou punaises d'eau) . Dans le sixitme groupe : les vers oligochetes (vers annelés) comme les tubifex, de couleur rouge, et les larves de diptéres de la famille des chironomidés. Dans le septieme groupe, enfin, figurent les éristales, encore appelés "vers-queute-de-rat", larves de diptéres qui ne vivent que dans les eaux tres polluées, Une fois la determination effectuée, il faut détermi- ner le nombre d/unités systématiques présentes dans l'échantillon. Celui-ci correspond au nombre de familles differentes : 11 suffit pour cela (a votre niveau) de compter le nombre d'inyertébrés diffe- rents dans chacun des sept groupes. Quelques exemples simples : ~ si dans votre relevé vous trouvez deux trichop- tres, l'un avec un fourreau en graviers, et lautre avec un fourreau en bois, et des ancyles, vous avez trois unités systématiques ; = si vous trouvez cing plécoptéres et que vous pou- vez les classer en deux familles suivant leurs appa- rences, si en plus vous trouvez un éphéméroptere de la famille des ecdyonurides, et un trichoptere, vous avez quatre unités systématiques ; ~'si vous trouvez quatre hémiptéres différents, cent tubifex et cinquante-sept chironomes, vous avez six uunités systematiques. Simple, non ? Le nombre d'unités systématiques vous donnera donc votre colonne : "1", "2-5", "6- 10", "11-15", ow "plus de 16". Ensuite, il vous fau- dra chercher dans I'échantillon l'invertébré le plus sensible a la pollution. Celui-ci indiquera le groupe faunistique a retenir. A titre d'exemple, si une rivie- re ne contient pas de plécoptéres mais des tricho- pléres, le groupe faunistique a prendre en compte sera celui des trichopteres. Si vous vous trouvez dans l'un des trois premiers groupes, il vous faudra aussi choisir la ligne : "supérieure a 1" ou "égale & 1" pour les groupes 1 et 2, et "supérieure a 2" ou TOUJOURS L'OBSERVATION. On ne protége que ce que Von aime; on n'aime que ce que ton connait. Convaincus de cette logique, nous essayons de Fappliquer le plus pos- sible lors de nos interventions, que ce soit auprés des enfants, des adolescents ou méme des adultes. Mais pour connaitre, il faut au préalable avoir appris et surtout avoir observé. L’observation est en effet a la base de toute connaissance lige au vivant”. C’est pourquoi, ‘nous essayons de développer, lors de chaque séance d'animation, les capacités d’observation de nos “apprenanis". Par exemple, avant une récolte d'invertébrés, il peut érre intéressant de ‘commencer par wn jeu d'observation afin de per~ metire a enfant d'affiner ses perceptions visuelles. Parmi les nombrenk jeux ayant pour objectif le développement de cette qualité premie- re, en voici un que nous sommes amenés @ utili ser de facon courante : appelons-le « Cherchez Vintrus », bien que tout autre nom fasse aussi bien Faffaire ! Pour y jouer, Vanimateur aura au préalable pris la peine de cacher plusieurs objets familiers dans ta nature (crayon, bouteille, assiette...), mais aussi plusieurs objets naturels tune pomme de pin accrochée & un chéne, une fougere a Vextrémité d'une branche darbre, une ‘ogue de chdtaigne dans un noisetier... Une fois tous ces intrus disposés, le meneur de jeu appelle alors les enfants qui devront, en un temps donné, retrouver fous les intrus. S'ls y arrivent, et Vani- ‘mateur est la pour les y aider, ils auront "prowvé quis ont le sens de Vobservation et pourront de Ce fait aller pécher. Victoire ! L’enthousiasme attra son plein et méme les moins hardis pren- dront alors plaisir & capturer ces dréles de bes- tioles qui grouillent sous chaque pierre Observation encore lorsque, de retour en classe, nous demandons aux enfants de dessiner les bes- | tioles récoltées. La présence de Vanimateur est alors indispensable car elle permet de rectifier | sur le dessin certaines erreurs dues a une mau- | vaise observation : les paties d'un insecte sont | ainsi parfois accrochés a son abdomen, quand ce | west pas sur sa tére. L’éphémére se retrouve sans | queue, alors quelle en a trois. La sangsue se |eirowwe avec des pattes 111 faut alors insister | pour que Venfant regarde attentivement, pour | quil se rende compie de ses erreurs. Ainsi, dow- | cement, tout doucement, il apprend @ observer et aquiert cette capacité indispensable d toute connaissance naturaliste. L'OBSERVATION, | EAU ET RIVIERES N° 98 Décembre 1996 “inférieure ou égale a 2" pour le groupe 3 (voir fiche). Ce choix est fonction du nombre dunités systématiques dans le groupe considéré. L'indice biotique sera lu a intersection de la colonne précé demment choisie et de la ligne ainsi déterminée, Un exemple : aprés détermination, vous avez trouvé un total de douze unités systématiques. Vous étes donc dans la colonne"11-15". L'invertébré le plus sensible a la pollution que vous avez trouvé est un plécoptére, Vous étes donc dans le groupe 1, Par leurs, vous avez aussi trouvé dans ce groupe deux épheméroptéres de la famille des eedyonuri des, 11 vous faut alors prendre la ligne "supérieure & un’. Lindice biotique est done de neuf sur dix. Enfantin, n'est-ce pas ? Voila donc une méthode élémentaire pour détermi- ner la richesse en matiére organique de la rivitre Rappelons cependant que la méthode ci-dessus est simplifiée. Toutefois, elle devrait vous permettre lapprécier assez finement la qualité de eau de la riviere qui passe prés de chez vous. Cette méthode a par ailleurs Vavantage d'etre tres économique par rapport aux analyses chimiques qui sont relative- ment codteuses, Petit inconvénient tout de meme, elle ne renseigne pas sur la nature du polluant. On ne peut pas tout avoir ! Dernitre precision : cette méthode ne s'applique qu’aux milieux d'eau douce courante. Un espace en "bonne santé", c'est un territoire dans Iequel tous les maillons de la chaine alimentaire sont encore présents et ol ces maillons sont encore a meme de s'autoréguler. Bien souvent, le chainon manquant est celui des super-prédateurs. Au fur et a mesure de cette chaine de vie et de mort, les élé- ‘ments polluants finissent par s'accumuler pour atteindre des doses mortelles qui éradiquent nos predateurs. Pour lécosysteme qui nous est cher, est la loutre (Lutra lutra) qui remplit loffice de super prédateur. De telle sorte que pour verifier si la riviere qui vous mative ou vous passione est de qualité, il faut rechercher la presence ou non de ce magnifique mammifere. Sur les traces de la loutre Premitre difficulté : voir une loutre dans le milieu naturel, en Bretagne, est un événement rare. En effet, bien quielle soit présente sur une bonne partie de la région, ses effectifs sont relativement faibles : 250 voire 300 tout au plus. Et elle a su s'adapter aux pratiques humaines : elle a développe des meeurs essentiellement nocturnes ou crépusct- aires. Alors, si on ne Ia voit pas, ou peu, comment peut-on déterminer sa présence ? Trois types d'in- dices peuvent nous renseigner, et l'addition d'au moins deux de ces indices nous permettra de confirmer sa présence. Un animal qui se déplace laisse forcement des traces. Si ses pérégrinations LINDICE BIOTIQUE : APPLICATION DE TERRAIN La méthode de V indice biotique est appliquée couramment pour les classes de lycée auprés desquelles nous intervenons, Elle est en particu- lier utilisée pour metre en évidence le phénome- ne d'autoépuration. Les éleves, répartis par groupes, effectuent des prélévements en amont et en aval d'un rejet massif de matiéres organiques (effluents d'une pisciculture par exemple). Apres calcul des indices biotiques, on remarque alors qu‘en aval du rejet lindice est moins bon quien amont; on pouvait s'y attendre. Mais ce qui est intéressant, c'est que progressivement, au fur et @ mesure qu'on se déplace vers Vaval, la valeur de Vindice monte, pour retrouver au bout de quelques kilometres sa valeur de départ. Lorsque Ja quantité de matiere organique morte et ta fré- quence des rejets ne dépassent pas certaines limites, chaque cours d'eau a en effet la possibiti- té de s‘autoépurer grace a l'activité des orga- nismes vivants en Son sein et du taux doxygene dissous dans Veaw Dapré« Le Rvire,niew vivant» de Herth Eton Py Lawonne sexes} Décembre 1996 EAU ET RIVIERES N98 Yemmenent prés des cours d'eau, il y a de grandes chances pour que la loutre laisse ses empreintes. dans le substrat meuble du bord des rivieres. On sait par experience que le sable a ses préférences, la vase semblant moins plaire a notre belle des ondes. Il vous faudra alors trouver une empreinte de 6,5 em de large sur 6,5 de long pour les pieds avant et de 6,5 cm de large sur 7,5 de long pour le pied PATTI arrire, Clest que Madame chausse grand... Pas Berthe aux grands piedls, mais presque ! Treve de discours, observez cette trace dissymétriqu Auention, le cinquieme doigt ne marque pas tou- jours dans le substrat. Un autre indice de présence : "si je mange je... vais & la selle", la loutre aussi. Aprés avoir fait bombance elle laisse sur les cailloux de la riviere, qui Ini servent alors de promontoire, une jolie petite crotte. Dailleurs ‘on ne dit pas crotte, la loutre est d'un rang social bien supérieur a nous autres pauvres humains, elle nous snobe ! La loutre ne fait pas des crottes mais des épreintes, ce qui veut dire, a quelques écailles pis, "faire en se forcant par petits tas’. Quelle belle et précise image | Regardez vous-méme cette photo et vous apprécierez la précision de la definition Une fois trouvée cette épreinte tant recherchée, nous qui aimons développer les sens, nous vous invitons @ la sentir. Et ce n'est pas une blague ! Si est une loutre, vous sentirez un subtil mélange de miel et de poisons, comme disent les spécialistes. est vrai, l'épreinte de la loutre ne sent pas mauyais (@ quand du muse de loutre pour les top-models ?) Par contre, si clest un vison ou un autre mustélidé, vous regretterez la lecture de cette partie de l'article. (D'aprés C, Bouchardy) Dernier indice de passage d'une loutre, les restes de repas, Il arrive que Madame ne finisse pas son diner. Vous risquez alors de découvrir les restes de celui-ci sur le bord de la rivitre. Que trouverez- ‘vous ? Une grosse vandoise, les arétes a l'air en. train de bronzer a jamais, une série de batraciens dont seules la tete et les pattes avant ont été délais- sees... Pas folle la guépe, pardon, la loutre : tout PATTE ANTERIEURE DROF E comme nous, elle préfére les cuisses ! Si suite a cet article, vous déecouvrez l'un de ces indices, nous serions trés heureux d’en étre infor- més, Linventaire des loutres en Bretagne est en cours, et toute nouvelle information enrichit notre maigre savoir ct permet au "groupe loutres" breton d'optimiser son travail (pour info, téléphoner au Centre Initiation a la Riviére au 02 96 43 08 39). Dans le cas contraire, si aprés plusieurs "randon- nées-observation" Ie long de votre riviere de prédi- lection, vous ne trouyez aucun de ces indices, il y a lieu de siinquiéter de l'état de votre tours d'eau (aménagement trop lourd, population piscicole, pollution de l'eau, piegeage, etc...). m EAU ET RIVIERES N° 98 Décombre 1996 POLLUTION Des pesticides dans l'eau de pluie pres les tiviéres, les nappes souterraines, la mer, c'est au tour des eaux de pluie d'étre touchées par la pollution. La volatilisation de liammoniaque des déjections animales les chargent en azote. Et il s\avére que les pesticides suivent la méme voie. Une situation inquiétante, tant pour la santé publique que pour les écosystémes. Air et pluie pollués Depuis la mi-04 des recherches de pesticides ont été effectuées sur les eaux de pluies tombées a Trémargat (en centre Bretagne) et au Rheu (@ proximité de Rennes). Les recherches n'ont porté que sur des herbicides, les fongicides et insecticides ayant pour Vinstant été laissés de coté. A Trémargat, la conta- mination est quasi-permanente notamment par Vatrazine, On trouve aussi un pic de dinoterbe au mois de juin 95. Si la présence de pesticides dans les pluies est lige aux périodes d’application (fin printemps), on observe également une persistance des contaminations bien au dela des periodes de traitement, Ainsi latrazine a eté detectée plus de trois mois aprés la période des épandages. Sur le site du Rheu, la pollution est plus importante qu’a Tremargat, ce qui s'explique par leffet des contami- nations locales qui sajoutent a celles provenant des sites éloignés... tableau n°L : Comparaison des concentrations (en nanogrammes par litre) des pesticides retrouvés dans les eaux pluviales au Rheu avec les normes CEE et OMS concernant les eaux de boisson. matitres | OMS | CEE ]% des résuliats]% des résultats actives | ng | ng | > 100g | >OMs szine 000 | 100 77 o suctloe 200m | too oo ° inoterbe 7 | 100 10 ° rescore | 10000 | 100 8 ° tableau n°2 : Comparaison des concentrations (en nanogrammes par litre) des pesticides retrouvés dans les eaux pluviales & Trémargat avec les normes CEE et OMS concernant les eaux de hoisson. | amatires | OMS | CEE [9 des resulta] des results) | "sees | “mgt | ng |» 100mg | > OMS 2000} 10°] 7 7 "| im | 10 $ eee 2ow | ito | ° $ eee © favo [esie 3 ° eee |e aletm | ° ° fied | im 2 ° fennehonpénsl| 7 | 100 10 ° Une contamination croissante d'ouest en est Un suivi des pluies, au moment de leur passage douest en est de la region a éte effectué sur trois sites Pont-l'Abbé, Saint-Brieuc, Rennes. II démontre une pollution croissante des pluies par l'atrazine et Vala- chlore. Effectuées pour la premiére fois dans notre région, ces recherches démontrent 1°) une contamination quasi permanente des pluies par plusieurs pesticides, y compris en dehors des périodes d'application 2°) une augmentation forte de la pollution, depuis Touest jusqu'a lest de notre région ; 3°) des concentrations de pesticides aiteignant les normes fixées par la CEE pour V'eau de boisson. JOURNAL OFFICIEL 15 JUILLET 1996 w29 aK (Q) Question (parlementaire) sans réponse. 41135. - 15 Juillet 1996. | ~ ii. Jean-ilichel Boucheron attire L'attention de Ui. le ministre du Travail et des aivaires sociales sur la contamination préoccupante des (eaux de pluies par les pesticides |dans la région Bretagne. Cette | contamination résulte, selon les travaux scientiziques engagés par le comité régional pour la protection des eaux contre les pesticides, d'une pollution de l'air. Il lui denande : dans quelles conditions réglenentaires le ministare en charge de la santé publique est aujourd'hui associé aux processus d'autorisation de mise our le marché de produit phytosanitaires ; s!11 ne lui paratt pas soukaitable que 1a déoision dautorisation précitée releve d’une codéoieion des ministres en charge |de 1a santé, de l'environnement, et | de l'agrioulture ; quelles dispositions il compte engager pour déterminer | 1'impact de cette contamination de |1'aixy sur les habitants et pour | xéautre le risque sanitaire. Décembre 1996 EAU ET RIVIERES N° 98 Cc ea La contamination des plu par les pesticides ne peut slexpliquer que par une pollution de lair. Celle-ci résulte de la dispersion des pesticides au moment de leur application, de leur volatilisation partir des sols traités, notamment par temps chau, et de l'érosion éolienne des sols traités. La présence des pesticides dans les eaux de pluies, plusieurs semaines aprés leur application, a pour origine les deux demniers modes de transfert Cette situation pose plusieurs questions. La premiére, et la plus grave, est sans conteste impact de cette pollution sur la santé publique. Regrettons que les, questions posées devant le Parlement au ministre de la Sante depuis juillet 96 restent a ce jour sans réponse. La seconde renvoie & la nécessité de réexa- miner les doses journaliéres admissibles (DJA), car on niintegrait pas, jusqu’a présent, le fait que Thomme pouvait respirer des pesticides. Enfin, il faudrait Gtablir les consequences de cette présence permanente des pesticides dans les airs: leurs effets sur !évolution des miliewx naturels, de la faune et de la flore. Sans attendre des réponses définitives 2 ces pro- EAU ET RIVIERES N° 98, blemes, il faut immeédiatement appliquer le principe de précaution, et done réduire lusage des pesti- ides, le raisonner et interdire d'urgence les plus dangereux. Ce n'est pas la voie choisie par le ministre de T Agriculture. Philippe Vasseur avait cédé une pre- igre fois au lobby de Vagriculture chimique en mars 96 (cf notre dernigre revue). Il aa nouveau cédé aux pressions des distributeurs de poisons et des agriculteurs, en acceptant que le dinoterbe soit 4 nouveau utilisé jusqu'en septembre 1997. Ceci malgré la demande diinterdiction totale et immediate du ministére de l'Environnement — dont on mesu- re une fois encore le poids a cette occasion — et Vavis favorable au retrait formulé par le comité d/homologation des pesticides ! Cette lamentable décision enleve toute légitimité et crédibilité au ministére de l'Agriculture pour gérer toutes les questions qui touchent directement ow indirectement la santé publique ou Venvironne- ment, Il est urgent que les procédures de mise sur Je marché et de retrait des pesticides soient gérées par les ministeres en charge de la santé publique et de l'environnement. Surtout pas par un ministere trop soucieux des intéréts mercantiles des indus triels de la chimie et des productivistes agricoles. ‘Aux derniéres nouvelles, les consommations de dinoterbe ont deja diminué notablement. En revanche, cette molécule semble remplacée par un cocktail dautres, nouvelles, plus difficiles et plus coitteuses a doser. COUR DE JUSTICE EUROPEENNE : UN ARRET IMPORTANT En septembre dernier, les juges européens ont estimé qu'un état membre de !'Union européenne pouvait interdire sur son territoire la commer- cialisation de pesticides, méme si ceux-ci font Vobjet d'une autorisation de vente dans le reste de l'Europe. La Cour de justice européenne place ainsi la préservation de la santé publique au dessus des principes de liberté des échanges com- merciau. Un jugement que devraient méditer nos soi-disant “responsables" gouvernementaux. Décembre 1996 BREVES DES DEPARTEMENTS Refuser la redevance pollution ? Ce que l'on retient, d'un plan Bretagne Eau Pure a l'gutre, c'est que les pol: Ineurs sont de plus en plus subvention- nés, voire amnistiés, et que les pouvoirs publics sont bien incapables de faire respecter la loi par les industriels de Velevage qui souillent l'eau, Principales victimes : nous. Nous, les consomma- tenrs, les contribuables, qui payons au prix fort les mesures de dépollution. Dot cette question : faut-il continuer & acquitter la redevance pollution facturée par les distributeurs d'eau ? Dans Je département des Cotes d’Armor, un mouvement de boycott est lancé. Les finistériens ont intention de s'en inspirer. Un collectif dassociations de consommateurs et d'écologistes rélléchit actuellement a une action originale, pour signifier le ras-le-bol de la population, Grand chantier sur la Penzé Eau & Riviéres et l'APPMA de Morlaix ont organisé une vaste opération de débroussaillage de la Pen: le 21 septembre dernier. Dans une ambiance | chaleureuse, 80 personnes représentant des associa- tions ou venues a titre personnel ont offert un lifting complet a une riviere laissée a 'abandon depuis tente ans. Les rives du Coatoulzac’h, affluent de la Penzé, ont été nettoyées sur plus de 700 m, Dans la foulée un autre chantier sist déroulé le 26 octobre sur le cours principal de la Penzé, prés de Kernabat en Guiclan. Ces operations ont heneficié du soutien en nature (et apprecié) de la Brasserie des Deux Rivieres de Morlaix (Coreff) et la boulangerie bio Canevet de Saint-Thégonnec. 55 MF pour dénitrifier l'eau de I'Elorn La communauté urbaine de Brest et la ville de Landivisiau s'apprétent a investir 55 millions de francs pour dénitrifier VElorn. Cette riviere, qui alimente en eau potable les trois cinquiémes de lagglo- mération brestoise, arrive a Pont-ar-Bled chargge de tous les nitrates du bassin versant, soit & 40-50 mg/ en situation normale. Lorsque la pollution est insup- portable, on dilue les nitrates grace a des lachers eau du barrage du Drennec. Le projet actuel consiste done a dénitrifier industriellement pour obtenir une eau a 25 mg/l de nitrates. Llenjeu : fournir aux brestois une eau de qualité satisfaisante. Le risque : négliger Jes mesures de reconquéte de la qualité en amont. Dailleurs, si tachevement de ce projet est prévu pour 1998, on ignore presque tout du plan diaccom- pagnement qui serait mis en place. Colloque en rade Neuf mois avant la naissance du contrat de rade, les communautés économique, scientifique et politique se sont retrouvées a Brest fin septembre pour dresser un état des lieux. Si les rejets urbains dlazote restent stables, les nitrates dorigine agricoles continuent daugmenter, et représentent maintenant 90 % de Vazote rejeté en rade. D'autre part, les scientifiques ont identifié 136 molecules plus ou moins toxiques pesticides, métaux lourds, etc. Sur un total de 128 tonnes/an de pesticides, 80 % proviennent directement des usages agricoles. Si de nombreux intervenants réclament des regles anti-pollution plus strictes afin de préserver les eaux de la rade, d'autres, comme Eau & Rivigres, estiment qui serait déja bien de faire respecter celles qui existent, notamment en matigre d'agriculture. m Décembre 1996 EAU ET RIVIERES N98 eT 3 Bretagne Eau Pure sur le Go Eau & Riviéres partenaire Le bassin du Gouet, qui alimente en eau de consommation toute la région de Saint-Brieuc, fait Vobjet d'une opération lourde de restauration de la qualité des eaux : 115 millions de francs vont etre investis dans le cadre du programme Bretagne Eau Pure n®°2 pour faire reculer la pollution par les nitrates. Eau & Riviéres est partenaire de ce programme pour lequel elle assure une action d'information des établissements scolaires de la vallée durant cing ans, Pour faire comprendre aux jeunes habitants de Plaintel a Ploufragran, et de Saint-Bily a Plaine- Haute, quils doivent étre des acteurs motives de ceite reconquete de l'eau pure. Diminuer les engrais azotés Alors que les Cotes d'Armor sont le dgpartement francais le plus touche par Tes excédents de lisier, la consommation dazote minéral (du commerce) est a nouveau en progression. Plus le vase dgborde d'azote, plus on en rajoute, ce qui ne laisse aucune chance & l'eau et aux riviéres, Dans le cadre des pro- ‘grammes dlactions que les préfets doivent Giablir en application de la directive nitrates, nous avons da bagarrer ferme pour que soit admise l'idée de réduire sensiblement, ici fin 99, ce gaspillage. Apres six mois de’négociations, Vobjectif de réduire de 20 % la consommation actuelle a été fixe. A la profession de se mobiliser pour obtenir ce résultat. Kernansquillec : le barrage est détruit Apres plusieurs mois de vidange progressive la demolition du barrage de Kemansquillec a début a la mi-octobre. Il ne reste a présent qu'une seule vote de louvrage, et le Leguer s'écoule a nouveau librement. Un petit seuil a été conserve pour éviter des affaissements de boues dans l'ancien lit retrouvé 1a été equipe d'une passe a poissons migrateuts. Pour conserver la mémoire de cette opération, un film vidéo a été réalisé par notre association. II sera disponible fin fevrier 97. Contrdle des élevages : des résultats inquiétants Sur vingt porcheries controlées au cours du premier semestre 96, dix, autorisées depuis le 1** janvier 1994, ne respectaient pas les conditions fixées par leur arreté préfectoral. Sur quatorze cahiers d'epandage obligatoires, seuls deux étaient effectivement remplis. Les résultats des contrdles opérés par la DSV des Cotes d’Armor au cours du premier semestre 1996 ne manquent pas d'inquiéter. Ils monirent, qu'au dela des discours vertueux, une majorité d'eleyeurs porcins sont encore hors-la- Joi et risquent de rendre inefficaces tous les programmes de reconquéte de la qualité des eaux. Quien pensent les signataires de l'accord cadre du Programme de Maitrise des Pollutions d'Origine Agricole (PMPOA) et 'Agence de leaur qui le finance généreusement ? Beem Fertilisation. raisonnée on gaspillage ? Zizanie 4 Glomel Le projet de la DAMREC diextension d'une carridre @andalousite a ciel ouvert, sur Ia commune de Glomel, a fait vivement reagir Eau & Rivieres, Lassociation denonce la légereté de l'étude d'impact qui ne prend pas en compte le ruisseau de Moustourgan, une des meilleures sources d'alimen- tation de I'étang de Mezouét. Etang sur lequel un projet de périmétre de protection, antérieur a celui de la DAMREC, a été déposé en préfecture, L’affaire est importante, d’autant plus que cette carriere a été en 1994 lorigine dune pollution de I'Ellé, obligeant deux usines d'eau potable du Morbihan a arréter leurs pompages pendant quinze jours. = ‘EAU ET RIVIERES N° 98 Décembre 1996 Deja condamné pour une pollution de Tele, labattoir Doux de Plouray est a nouveau devant les tribunaux. Cette fois pour usage d'une eau non potable dans la transformation de produits ani- maux destinés a la consommation humaine (article L.19 du code de la santé publique ). Des analyses de la Direction des services véterinaires (DSV) ont revéle des taux de nitrates variant de 51 a 67 mg/l. Le directeur de cet établis- sement a été jugé en audience de police & Pontivy le 15 octobre 1996 et l'affaire mise en deliberé au 17 décembre 1996. Eau & Riviéres s'est constituée partie civile, au titre dlassociation agréée de consommateurs. Signé le 12 septembre 1991, le contrat de vallée du Scorff est arrive a son terme. A l'heure de la candi- dature du syndicat du Scorff au programme Bretagne Eau Pure 2 (BEP2), le bilan de ce contrat de vallee est peu encourageant. Aucune amelioration de la Das trewaue bydrauliques male le contrat de walle, Dacembre 1996 ‘qualité de l'eau n'est observable apres cing ans. Les taux de nitrates nlont pas diminué et les pics atteignent aujour- d'hui 37 mg/l. On constate sur certains micro-bassins versants des concentrations en atrazine de 5 pg/l. Les problemes poses par les piscicultures restent enters : passes a poissons asséchées l'été, rejets frequents dans le Scorff, surproduction... La pisciculture de Pont-Calleck, deja en dépassement, souhaite meme doubler sa production, de 400 4 800 T/an. Le numéro 1 du Bulletin de Liaison 56 est sorti en octobre 1996. Ce bulletin est bimestriel et adressé & tous les adhérents Eau & Rivitres du Morbihan. Le contenu de la lettre est fourni par les adherents eux-memes : informations locales, actions et projets de groupes locaux, réflexions, observations... La vocation du Bulletin 56 est de développer les contacts internes et les échanges entre adherents et avec les administrateurs, et de renforcer action des groupes locaux, trés efficaces dans les actions de terrain et de proximite. Un projet est a l'étude sur le ruisseau du Frémeur, sous-affluent du Blavet a Pluméliau, en tant que bassin versant de démonstration dans le cadre du programme BEP2, Ce bassin est situé en ZES, avec Cinquante-deux exploitations agricoles réparties sur 1350 ha de surface agricole utile (SAU). La maitrise douvrage, diagnostic et propositions de mesures, a é1é conlice a la Chambre dl'agriculture du Morbiban. Le financement prévu, assuré par Etat, l'Agence de eau, la Region et les départements 22 et 56, est de 23 ME soit 440 000 F par exploitation ou 17 000 F par ha de SAU. Les actions proposées ne sont guére convaincantes, surtout pour la lutte contre les pes- ticides (“campagnes de reglage des pulverisateurs"), ni originales, l'essentiel de lenveloppe allant a la mise aux normes des batiments d'élevage. Les différents ouvrages routiers construits actuelle- ment sur le département détruisent particllement les zones humides de fond de vallée. Nous avons deposé a enquete publique sur le projet de route reliant Auray a Grand-Champ pour alerter les maitres d'ceuvre sur les dangers que représentent de ielles installations pour la ressource en eau. Un entretien avec le Conseil général, mattre d'ouvrage, slest déroulé en octobre sur les mesures & engager pour limiter Pimpact des projets actuels : seule une limitation de la demande de l'agro-alimentaire semble économiquement réalisable. EAU ET RIVIERES N98 La Chambre régionale des comptes denonce dans son rapport de juin 96 un nombre accablant d'erreurs de gestion | qui profitent a la CISE. Elle note en par- ticulier un rapport qualité-prix peu favorable a lusager. Malgré un relevement important des prix depuis cinq ans, Tusine de Pont-Avet distribue une eau régulitrement non potable et rejette ses boues directement dans le Fremur. Quant au barrage de Bois-Joli, ila été réalisé moyennant un marche dinggnierie attribue sans mise en concurrence ni consultation. A la fore bio de Guichen, les 19.20 octobre 96, le stand tens par Ease & Riviires a &é pris Cascaut Ty avait un monde fou les 19 et 20 octobre au cin- quitme salon bio. Derriére le stand Eau & Riviéres, des benévoles tentaient de répondre a une foule de questions. Autant vouloir endiguer un fleuve en crue. Les visiteurs avaient lair a la fois inquiets, attentistes et écceurés vis a vis du devenir de ce qui leur parvient par le robine La porcherie industrielle d’Angele Maignan, a Erbrée, bénéficie des faveurs de !'administration. Située dans ume zone excédentaire en déjections animales (ZES), immédiatement en amont du bar- rage de la Valiere, cette usine en dépassement de ‘capacité se voit autorisée a exploiter environ 1000 pores. EAU ET RIVIERES N° 98 | Ceci malgré un bilan de fertilisation excédentaire en phosphore de 270 % Le préfet siest contenté de faire pro- mettre a lindustrielle de limiter le nombre des pores ("bandes") qui passe- ront chaque année dans son élevage. Heureusement, le programme Bretagne Eau Pure est Ia, et lutte efficacement contre l'eutrophisation de la retenue | dleau potable en aval Le bulletin de ! Observatoire de Yeau a Rennes richit d'année en année, traduisant les efforts parfois deésordonnés des pouvoirs publics pour rassembler des données de terrain toujours préoccupantes. Liaction d'Eau & Rivieres y est toujours un peu = boudée, et les débats de Yassemblée pleiniere sont toujours pollués par le projet de barrage sur le Meu, leitmotiv des élus locaux Linstance de partenariat ameénagement foncier se réunit épisodiquement, et n’a conclu aucun des travaux lancés. La direction de Penviron- nement du Conseil «general disparamt, et la structure se trouve rat- tachée a la direction des routes & infrastructures. Lexposition “Agir pour l'environnement” a laquelle participait Eau & Rivieres est definitivement annulee. Un symbole ? Chaque année, a L'initiative de la DDASS, les membres du Conseil départemental d/hygiene s'of- frent une sortie sur le terrain, Au programme de la sortie 96 ; la porcherie d'un adhérent COOPERL. Le préfet de région a flicité lexploitant pour son respect de environnement (les salles avaient été nettoyées au Karcher), avant de céder Ia parole @ Vetat-major de la COOPERL, pour un discours environnemental mobilisateur. Les conscillers ont ainsi appris que la concentration de pores en Bretagne nest pas si importante qu'on veut bien le dire, que tous les cours d'eau bretons ne sont pas a 50 mg/l de nitrates et que, de toute facon, ceux-ci n'ont jamais tué personne. Décembre 1996 EIA) SN a LS Vers un Plogoff sur Loire ? A vrai dire les organisateurs étaient cir- conspects quant au succes escompté de a manifestation du 20 octobre contre le projet de centrale nucléaire sur le site du Carnet. Certains estimaient quavec un millier de participants, cela suffirait pour “mar- quer le coup” et prendre date pour Vavenir. En fait les prévisions les phis optimistes furent dépassées avec un ras semblement de 3, 5000 personnes selon les sources qui, Gwenn ha Du en téte, arpentérent les rives de la Loire jusqu’au site de cette hypothétique centrale, De toute évidence, le pari des organisateurs a été largement tenu avec des délégations venues de ensemble des pays de la Bretagne renforcant le gros des bataillons issus de lagglomération nantaise. Sil fallait une confirmation de la détermination des associations a continuer a défendre estuaire, Cest chose faite. Ce site, maintenu en état de pré-viabili- sation par EDF apparait bien comme un des pivots du debat local et si le département et la région maintiennent une option sur ce site et yont en défendre le dossier auprés du lobby nucléaire, il est maintenant établi que Yopposition locale sera vive. Une opposition relayée par la municipalité de Nantes qui n'a pas perdu Voccasion de rappeler son avis négatif sur la question. Euh... on défend les vallées Hasard du calendrier, si la région s'est prononcée pour la centrale nucléaire en estuaire de la Loire, cela ne I'a pas empéché, dans un meme souffle, de lancer un vibrant appel a la défense des vallées et notamment en ce qui concerne celles de la Loire et de ses affluents. La région a en effet mis au point ‘un outil financier, la “CRAPE” (convention régionale )IRE-ATLANTIQUE damélioration des paysages et de Peau) qui permet d’intervenir sur un meilleur acces aux berges des rivigres et d'amé- nager les espaces rivulaires. Premieres concernées en Loire Atlantique, la Sevre ‘Nantaise et la Logne, riviere de Machecoul en Pays de Retz qui font Vobjet d'une série dinterventions. Les mauvais esprits objecteront que cest la meure un cataplasme sur une jambe de bois. Dans la région de Machecoul en effet les tenttes maraicheres ont le douteux pri- vilege d'etre les championnes toutes catégories du nitrate avec les taux excédant les 1000 mg par litre, avec des pointes a 3000. La Logne elle-méme a été “rectifiée” au godet — curage avec la destruction des cattiches de loutres qui s'y trouvaient. On le voit, malgré les crapes, quelques progrés restent, encore a faire Forum des Ecoprocédés : Nantes se positionne. Lancé par la mairie de Nantes, coordonné par son adjoint a Yenvironnement Jean-Claude Demaure, le premier forum des Ecoprocédés s'est déroulé les 10 et 1] octobre au palais des congrés. Uobjectif de ce salon est de devenir le point de rencontre de Ten- semble des acteurs qui agissent, d'un point de vue associatif ou professionnel, pour une meilleure prise en compte de l'environnement dans la cité. A cette occasion, Eau & Rivieres, qui intervenait dans Vatelier agriculture set taille un frane succes dans sa denonciation des heresies d'un madele breton qui apparait de maniére croissante comme caduc et archaique. D’autres interventions ont rappelé que la politique agricole commune allait désormais proba- blement s‘orienter vers d'autres logiques dintervention, ‘mettant la gestion de espace rural au centre des préoccupations européennes. Sur la Logue, Vaménagenent des ries se fait auc dépens des loutres. Décembre 1996 EAU ET RIVIERES N° 98 iiisete 3 Le chemin de halage et le village de Loguiny suc bautre rive fait face au jour qui s'avance eee yar quoi se Bil ESD une lampe ouverte sue des volets éteints ? Des exis mocdent dans Uespace Des champs Bescendent ners Uestuaire et Des taches blanches flottaient sur la mer de chentin é1ait bordé De vent De jaune porcé Be gris Je courant se pressait au plein de ses cives qui Bira ta longuene Bu son Be ta ctoche Dans ta nallée ? et le nillage Be Loguing comme une image Bicoupie Dans un vol De fenilles ct Yoiseaux source a la umitre par le sombre du pin et te claie f Dente welquechose Be blew CE > vient Due large une peemivee tache blanche pis une seconde les oiseaux nagent comme les potssons Jane Le Livee et par la sterne ct te gostand Ja terce se peuple sur l'eau te chemin borBe Vestuaice Ja terce bore la mee qui ne Déborde pas Des coulées Be fenilles Be couleur lan Bia didnt creusent les rives et les twiles De la petite maison sont bien avec Vantomne Moon Le otten Zannion, 29 septembre 1996 Dans un univers de bruit, a poésie a un rapport au silence, elle est un moyen de ralentir la phrase». Yvon Le Men garde sa place ‘au temps. Et au silence pour écouter le monde, et les paroles des premiers homames. Poursuivant les reves d/Eugene Guillevic et de Xavier Grall, il vit la poésie comme une communion, un partage, wn don, Lectures au Carré magique de Lannion, 2 la scéne, a lécole, randonnées poétiques en pays Trégor : autant de manitres de faire respirer et rayonner ses potmes. Bibliographic recente ~ IL fait un temps de poémes, Amthologie a paraitre courant décembre, Editions Filigrane Le petit uilleur de shorts ; Flammarion, 1996 Le vitral;Filigranes, 1995 ‘Ouvree la porte at loup ; Gallimard, 1994 ‘Le chetuin de halage Ubacs, 1991 ‘EAU ET RIVIERES N° 98 | 22 Décembre 1996 A LIRE an LA NATURE DES AROMES ET DES PARFUMS aromes. Bernard BOULLARD PryeraTks Editions ESTEM ; 226 pages ; 17x23,5 cm ; 150 F ace Ceest a un voyage somptucux que nous invite Bernard Boullard. Un voyage sensoriel, qui sladresse au gout et a Vodorat par intermediaire de la lecture, voila qui ne manque pas doriginalité, Llauteur distingue trois grands regnes Ie regne animal, les champignons, et enfin les plantes a fleurs, et consacre un chapitre a chacun. Le chapitre consacré aux plantes est de loin le plus important, avec dessins, textes et commentaires, le tout trés déuaillé. On y apprend ainsi qulau XV© siécle, une livre de salran valait autant qu‘un cheval ! Puis sont évoquées les diverses utilisations des aromes et parfums, a table bien s@r, pour se parfumer également, mais aussi & des fins religieuses et domestiques (encens) ou médicinales. POLLUTION DES EAUX SOUTERRAINES EN FRANCE sous la direction de Claude GUILLEMIN et Jean-Claude ROUX Editions du BRGM ; 264 pages ; 16x24 cm ; 200 F Yoila ce qu'il est convenu d'appeler une somme. A premiére vue, ce livre rebute tun peu, tant il paralt complexe. Mais, trés vite, le lecteur se trouve happé dans un domaine trés peu conmu, celui des eaux souterraines. Liouvrage commence par expliquer sommairement ce que sont les eaux souterraines. Puis il définit Ies facteurs et les processus de la pollution, avant de faire un inventaire de la qualité des eaux souterraines francaises. On en sort rassuré : elles semblent & peu prés pures... sauf en Bretagne. On y apprend également les risques liés aux différents types de pollutions, sur la santé humaine et animale, ainsi que les moyens a notre disposition pour dépollur Enfin, les auteurs décrivent la dis- tribution des eaux destinées a la consommation humaine, cle la source au robinet. Le tout en insistant sur le fait que la prevention de la pollution vaut mieux que la depollution, aléatoire et souvent trés cofiteuse Pee COMPRENDRE UN PAYSAGE : guide pratique de recherche pence ap Bernadette LIZET et Francois DE RAVIGNAN: eam INRA éditions ; 147 pages ; 17x24 cm ;135 F Comprendre un paysage, rien de plus simple a priori: il suffit douvrir les yeux... En fait, il ressort de la lecture de ce livre que c'est un exercice des plus Gifficiles. Le regard seul ne sulfit pas, loin de la. Decrypter les renseignements inscrits dans un paysage ne s'improvise pas, et les techniques de base, comme Te schéma analytique, sont explicitées ici. Aprés vient tout un approfondissement du sujet, regroupant les études d'archives, de cartes et les enquetes de terrain, avec le recours constant aux habitants de la zone concernée. Car il ne s'agit pas de dire : "Ceci est un champ, ceci est une forét”, mais bien d’analys detail le champ ou le bois donne et d’étudier le rapport que "homme entretient avec eux. Encore faut-il que cette analyse ne soit pas considérée comme un simple exercice, mais plutot comme un effort de compréhension et d'analyse de notre environnement. GUIDE DES INSECTES Wolfgang DIERL et Werner RING Editions Delachaux et Niestlé ; 237 pages ; 13x20 cm ;140 F Voici un livre tres agréable pour qui desire se familiariser avec les insectes. Plus une introduction ce monde étonnant qu'une encyclopédie complete, il slattache a montrer des insectes relativement courants, peu susceptibles d'etre confondus. C'est ainsi qu'aprés une description de la structure des insectes et des mutations intervenant entre le stade de I'ceuf et celui de limago (insecte adulte), et un rappel des differents types de larves, viennent les descriptions detaillées des insectes traités. Sont decrits leurs cycles de vie, leurs modes de nutrition et leurs éventuels traits caractéristiques. Ce petit livre est passion- nant, car méme si beaucoup de ces insectes sont connus, leurs modes de vie se révelent souvent captivants. Décembre 1996 [25] EAU ET RIVIERES N° 98 ECHO DES MARAIS La dérive écologiste Le journal Le Monde publiait, début septembre, une pleine page de publicité annoncant une conférence destinée & en finir avec la «dérive écologiste» a base de ediscours totalitaire construit sur le catastrophismes. Toutes les entreprises «soucieuses de Tenvironnement» étaient invitées 4 débattre avec Philippe Meyer, chroniqueur a France-Inter, ainsi qu’avec «des éco- logues responsables». Le Monde et France-Inter deux cautions de poids donnant quelque crédit & ceite publicité, malgré l'absence de signature. En effet, si on faisait le seul numéro de telephone signalé en bas de page on sentendait répondre que «da meilleure facon de connaitre Vorganisateur était de sinscrire a la conférence». Fin septembre le voile était levé. La réalité slavérait plus prosaique : la ren- contre avait pour organisateur la société OMYA, en proces depuis des années pour imposer une carriere indésirable aux habitants de Vingrau dans les Pyrenées-Orientales. Pour faire carriére : une bonne page de publicité ! Publ 1, suite: La Bretagne n'est pas en reste dans cette nouvelle stratégie de communication payante. Ouest-France, apres la grande page de pub Dénitral de janvier a gratifie ses lectenrs des Cote d!Armor et d'llle-et- Vilaine d'un supplement de quatre pages couleurs intitulé : "Pour la vie, avec ce sous-titre : "Parce que l'eau est un patrimoine irremplacable, unis- sons-nous pour la protéger”. Non, Eau & Rivigres, ne peut sortir les 300 000 F nécessaires a une infor- mation aussi capitale, RhOne-Poulenc (qui vient US NITRATES Bon our, ANCE JI PRoFesseuR dobtenir la remise sur le marché du dinoterbe) et le Gouessant (dont le président vient de se faire verbaliser en dépassement de production porcine), unis dans un méme sursaut écologique, nous prouvaient par cette pub que la santé humaine leur importait plus que leurs benéfices. Publicité, fin Lors de la foire exposition dautomne a Saint-Brieuc, le collectif Eau Pure des Cotes d'Armor tenait un stand consacré 4 la pollution de l'eau et invitait les consommateurs a retenir la redevance pollution sur leurs factures. Cherchant ce stand, des visiteurs ont pu étre un instant induits en erreur : une dizaine de metres plus loin, un autre stand affichait en grosses lettres : "L'eau cst la vie". A y regarder de plus prés, il sagissait d'une société specialisée dans la vente de purificateurs d'eau polluée. "Pour Ia vie", "C'est la vie"... quand il s'agit de vendre, la vie a bon dos ! Une hirondelle 4 I'automne ‘Au salon Space de Rennes on pouvait se payer par souscription et pour 200 F un livre du professeur L'Hirondel avec tn scoop scientifique : «Les nitrates sone une chance pour Peau Ce medecin de Caen, professant eau et fort ses convictions, est edite par l'Institut de l'Environnement (IE) LIF est en Bretagne le cache-sexe Q d'un groupe dindustriels activistes de Vagro-alimentaire, anti-ecologistes farouches emmenés par Pierrick \ Dou, fils de Charles, et Marc Gourvennec, fils d'Alexis. Des res- ) ponsables de sociétés que nous croisons S souvent dans les prétoires, hirondelles } annoncant la saison des pollutions. Réduction de fin d'année En janvier les nouvelles normes CORPEN étaient publiées. Notre dernier numéro d'Eau & Rivitres (1°97) leur consacrait un écho en citant lexemple illustrant la demonstration. Avec 100 truies en naisseur-engraisseur, 54 ha d'épandage aujourd'hui suffisent (au lieu de 60 autrefois). On peut meme descendre & 48 ha en alimentation biphasée. Lors du Space de Rennes une nouvelle version de cette réduction nous a été proposée par les fabricants aliments, regroupés au sein de l'Afab et du Syneopac. Les 54 ha sont devenus 50. Les 48 ha, en biphasé, sont devenus 42. A ce rythme de reduction annuel, dans dix ans il n'y aura plus besoin de plan d’épandage du tout. EAU ET RIVIERES N° 98. Décembre 1996 LE SAUMON, RICHESSE BRETONNE A PRESERVER ET A DEVELOPPER Les actes du colloque régional de Guingamp (document de 120 pages) sont disponibles au secrétariat d'Eau & Riviéres, 12 rue Lanveur 56100 LORIENT au prix de 60 F (cheque a joindre a votre commande) 4 MAGNIFIQUES POSTERS POUR FAIRE CONNAITRE LES RICHESSES DES RIVIERES BRETONNES ae des rivieres DE BRETAGNE ns ds rivires de Massif Armoricain” Decembre 1996

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