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Violences à l'école : réprimer ou éduquer ?

La violence dans les établissements scolaires est à nouveau en débat. Mais


la réponse apportée, accentuer la présence policière, est loin de faire l'unanimité.
Un nouveau rapport sur la violence à l'école, un fait divers dans un collège et des
profs désemparés... le débat sur la violence scolaire est relancé. La situation
reste inquiétante, selon une enquête réalisée pour le ministère de l'Éducation
nationale : 21,2% des collégiens ont le sentiment d'être exposés à la violence,
contre 18% en 1995. Le sociologue Éric Debarbieux, directeur de cette enquête,
insiste cependant sur la nature des actes cités par les élèves. Selon lui, ces faits
"relèvent d'une violence quotidienne, faite de micro-violences". Et le sociologue
souligne que seuls 6% des faits de violences sont liés à des intrusions dans les
établissements, avant d'ajouter : "Ce n’est certainement pas une présence
policière accrue qui réglera tout."
Pour lutter contre la violence scolaire, le ministre de l’Intérieur Nicolas
Sarkozy avait en effet proposé la nomination d'un "policier-référent” au collège
Édouard-Manet de Ville- neuve-la-Garenne (92). Ce dernier devait entrer en
fonction début février, un mois après qu'un élève avait lancé une bouteille
d'acide dans la cour de l'établissement. Le ministre avait alors répondu au
désarroi des professeurs. Mais par la suite, ces derniers, relayés par les élèves et
le syndicat de parents d'élèves, se sont soulevés contre cette nomination. Elle a
donc été reportée.
La présence des forces de l'ordre dans les établissements reste d'actualité. Le
9 février dernier, le ministre de l'Intérieur a annoncé un plan de lutte contre la
délinquance à appliquer dans 23 quartiers difficiles. Ce plan inclut notamment la
nomination d'un "correspondant absentéisme" chargé de signaler toute absence
scolaire aux parents et, si ces derniers ne réagissent pas, à la police et à la
justice. Par ailleurs, chaque établissement scolaire de ces zones se verrait doté
d'un policier-référent, et des places en internat seraient réservées pour les jeunes
de ces quartiers. L'annonce a de nouveau déclenché la colère des élèves, parents
et professeurs, qui ont dénoncé le manque de moyens des personnels
enseignants, administratifs et sociaux, ainsi que la suppression de postes de
surveillants. Le ministre de l'Éducation, Luc Ferry, s'est lui aussi opposé à une
présence policière et a rappelé qu'enseignants et conseillers d’éducation étaient
déjà moisés contre I absentéisme. Les élèves, eux, ont peu apprécié de se
retrouver stigmatisés comme délinquants,face à une répression policière jugée
inopportune.
Les clés de l'actualité, n°564, 2004

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