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DÉDICACE

On dédie notre travail de mémoire de fin d’étude à nos familles avec tous nos
sentiments de respect, d'amour, de gratitude et de reconnaissance pour tous les
sacrifices déployés pour nous élever dignement et assurer notre éducation dans les
meilleures conditions, on espère qu'elles trouveront dans ce travail toute notre
reconnaissance et tout notre amour.

A tous ceux qui nous ont aidés tout au long de notre inoubliable passage à la
faculté.

On dédie également ce modeste travail à notre ribambelle d’amis.

1
REMERCIEMENTS

On exprime toute notre gratitude à Monsieur le Professeur ABDOU


Mohammed, notre tuteur de mémoire, pour l’effort fourni, les conseils prodigués,
sa patience et sa persévérance dans le suivi.

On adresse également nos remerciements à tous nos enseignants, qui nous ont
donnés la base de la science et du savoir.

On remercie aussi le corps professoral et administratif de notre faculté, pour son


accompagnement durant ces trois années.

Enfin, on remercie toute personne qui a contribué de près ou de loin à la réalisation


de ce modeste travail.

2
C’est grâce au principe de la
concurrence que l’économie
politique peut avoir la prétention
de se considérer comme une
science.

[John Stuart MILL]

3
INTRODUCTION GÉNÉRALE

endant ces dernières décennies, le monde s’est dégelé, Hommes, capitaux,

P marchandises, informations, idées et savoirs circulent désormais


librement. Temps et distances sont abrogés. On parle de plus en plus de
mondialisation des échanges de capitaux, de produits et de services. Dans ce
nouveau contexte concurrentiel, la compétitivité devient un impératif
incontournable auquel les nations et les firmes doivent répondre sous peine de voir
leurs produits déclassés par ceux d'autres nations et firmes plus performantes.

A cette ère d’ouverture, « alors qu’on pourrait penser que la globalisation de


la concurrence élimine l’importance de la nation, il semble que cela soit tout le
contraire. Avec moins d’entraves aux échanges commerciaux pour protéger des
entreprises et des industries domestiques non compétitives, la mère patrie acquiert
une importance grandissante, parce qu’elle est la source des compétences et des
technologies qui peuvent permettre de prendre l’avantage sur la concurrence 1».

Le concept de "concurrence" et "pratiques anticoncurrentielles", n'ont


jamais fait l'objet d'un consensus de la part des chercheurs. C'est un concept qui
évolue avec l'évolution des activités économiques et revient toujours au centre des
débats, en raison de l'enjeu qu'il comporte pour les opérateurs économiques et pour
la nation, voire pour les consommateurs.

Certes, le mot "concurrence" est toujours lié à "compétitivité". Ces deux


mots suscitent de plus en plus de débats et ressortent dans les différents discours et
1
PORTER Michael, « L’avantage concurrentiel des nations ».

4
analyses économiques et politiques et compte parmi les leviers d'une croissance
saine et durable ; d'autant plus qu'être compétitif, c'est être capable de supporter la
concurrence avec d'autres. C'est arriver à produire à moindre coût et mieux vendre
(le problème, dit-on, n'est plus vendre ce qui est produit, mais produire ce qui est
susceptible d'être vendu).

A tort ou à raison, ces deux mots font la loi actuellement. Cependant, il y a


lieu de distinguer deux types de compétitivité :
 Une compétitivité traditionnelle privilégiant le recours à ``l'énergie
musculaire`` bon marché. Elle s'affaiblit sous l'effet conjugué
particulièrement de l'évolution des législations sociales, tant au niveau
national qu'international, des exigences du marché, surtout – externe –en
qualité, diversité et de l'impérieuse modernisation liée a la diffusion du
progrès technique et des innovations.
 un type nouveau de compétitivité est en train de s’imposer, privilégiant, au-
delà de l'investissement en matériel, l investissement dans l’organisation, la
formation et dans les relations professionnelles par la concertation.

La compétitivité est devenue l’ardente obligation des nations et entreprises pour


s’assurer une survie dans ce climat de guerre économique.

Ainsi l’objet de notre mémoire est d’analyser l’évolution de la compétitivité


du Maroc et de découvrir comment le pays peut se forger les moyens de la
compétitivité pour pouvoir s’insérer dans le nouvel espace économique et de
s’assurer une croissance soutenue.

5
CHAPITRE 1
LA COMPÉTITIVITÉ : CADRAGE
CONCEPTUEL

Introduction

L
e monde connais une expansion sans précédant des échanges
commerciaux, de l’internationalisation des marchés financiers et de
la production. Les multinationales répartissent leur production dans
le monde entier et mettent en concurrence tous les pays et région du monde. Seuls
les critères de performance et de l’excellence peuvent assurés la survie des
entreprises dans un environnement caractérisé par une compétitivité acharnée.

Face à cette économie mondiale de plus en plus ouverte et intégrée la


compétitivité est devenue l’une des préoccupations non seulement des pays
développés mais aussi de ceux en crise de développement.

Malgré son importance reconnue, le concept de compétitivité est souvent mal


compris. Ainsi ce chapitre vise à proposer et développer un cadre conceptuel
capable d’accommoder les différentes ampleurs de ce concept ; une voie
d’approfondissement essentielle pour une compréhension meilleure de la
compétitivité.

6
I- Quesque la compétitivité ?

Le concept de la compétitivité est relatif, il expose l’absence d’une définition


unique et universelle. D’ailleurs ce concept semble être conditionné par une
myriade de facteurs et de déterminants.

Le terme compétitivité s’applique à des entités différentes, à des technologies


particulières, à des exploitations ou à des entreprises spécifiques, à des produits ou
à des filières et parfois à des pays entiers.
La compétitivité n’étant pas statique, trouve de nombreuses interprétations et
définitions.

Dans la recherche de plus de précision possible, la notion de compétitivité


devrait être définit aussi bien sur le plan macroéconomique (La compétitivité d’un
pays ou d’une nation) que microéconomique (la compétitivité d’une entreprise ou
d’une filière).

A. La compétitivité d’un pays

La compétitivité d’une nation était définie, dans les publications officielles


des administrations nationales et des organisations internationales, comme la
combinaison de bonnes performances commerciales et d’un objectif de maintien ou
d’amélioration du niveau de vie. Plus précisément, aux États-Unis, pour la
President’s Commission on Industrial Competitiveness2, « la compétitivité
représente la capacité d’une nation, dans le contexte d’un marché libre et équitable,
2
President’s Commission on Industrial Competitiveness (1985), cité par Jacquemin et Pench
(1997).

7
à fabriquer des biens et des services répondant aux exigences des marchés
internationaux, tout en maintenant ou en augmentant le revenu réel de ses
citoyens». Pour le Competitiveness Policy Council (1992), qui lui a succédé et
soumet un rapport annuel sur la compétitivité au Président des États-Unis, « la
compétitivité est la capacité à fabriquer des biens et des services qui répondent aux
exigences des marchés internationaux, tout en offrant aux citoyens un niveau de vie
qui, tout à la fois s’élève et puisse être préservé à long terme ». L’OCDE (1996)
considère que « la compétitivité désigne la capacité d’entreprises, d’industries, de
régions, de nations ou d’ensembles supranationaux de générer de façon durable un
revenu et un niveau d’emploi relativement élevés, tout en étant et restant exposés à
la concurrence internationale ».

Selon certaines études, la compétitivité d’un pays repose sur quatre


facteurs 3 :
- Les critères relatifs à la théorie économique classique, autour des facteurs de
bases (ressources naturelles, main-d’œuvre, infrastructures, situation
géographique, etc.).
- Les conditions de la demande, relatifs à chaque pays, à ses spécificités
socioculturelles, à ses valeurs, à ses traditions.
- Les secteurs voisins et le tissu environnant, déterminés par le maillage au
sein d’un même secteur d’activité. Il s’agit des performances conjuguées
entre les différents acteurs d’une filière au sein d’un même pays.
- La stratégie des entreprises, leur mode d’organisation de la force de la
concurrence locale.

3
PORTER Michael, Enquête sur la concurrence des nations, Harvard l’Expansion Hiver 90-91
pp. 13-20.

8
L’assemblage de ces facteurs se résume par le « diamant de la performance
», qui met en relation l’interdépendance des facteurs de compétitivité d’un
pays. Aujourd’hui compte tenu de la globalisation de l’économie, les nations
se trouvent être, qu’elles le veillent ou non en compétition les unes par
rapport aux autres.

Il est nécessaire de démystifier la relation fataliste et trompeuse établie entre


la compétitivité et le développement; un pays développé n’est pas synonyme d’un
pays durablement compétitif. Un P.E.D. peut devenir compétitif s’il est capable de
s’adapter aux nouvelles mutations technologiques ainsi que celles relatives à la
demande4. En revanche, un pays développé ne peut s’assoir durablement sur ses
acquis, s’il ne tient pas compte de la spécificité de cette nouvelle contrainte de
compétitivité5.

En résumé, la compétitivité d’une nation est l'ensemble des facteurs


essentiels à une réussite économique à long terme. Cette réussite s’explique par la
capacité du pays à accroître durablement le bien-être de ses habitants tout en
accroissant la productivité des facteurs de production.

Il faut enfin noter que la compétitivité d’une économie nationale n’est


d`autre que l’image de la compétitivité de ses entreprises.

4
ALAOUI Abdallah, « Compétitivité et financement de l’économie marocaine »,1992.
5
Idem.

9
B. La compétitivité d’une entreprise

Les entreprises sont souvent dépendantes du niveau de compétitivité de leurs


pays, mais aussi du niveau de compétitivité du secteur dans lequel elles évoluent.
Elles sont donc confrontées à la compétitivité des nations tant sur les marchés
cibles que sur leur propre marché, ainsi qu’à une intensification de la concurrence
mondiale6.

La compétitivité d’une entreprise peut être définit par la capacité d’une firme
d’offrir, par rapport à la concurrence, des biens de valeur supérieure à coûts égaux
ou de valeur égale à coûts inférieurs (ou de combiner les deux avantages) et de se
créer des positions compétitives avantageuses donnant la possibilité d’accomplir un
succès économique sur le long terme. Dans un environnement international
déterminé par une concurrence coriace, la compétitivité d’une entreprise serait `` sa
capacité dans des conditions de concurrence libre et ouverte de produire des biens
qui passent le test des marchés internationaux tout en lui permettant de maintenir
ou d’améliorer sa rentabilité sur une longue période. ``7. Cette définition va en
parallèle avec des définitions de la compétitivité au niveau macro-économique, vue
comme « la capacité de produire des biens et services qui satisfont aux conditions
de la concurrence internationale tout en permettant aux habitants de bénéficier d’un
niveau de vie croissant et soutenable»8.

6
CROUÉ Charles, Marketing international, 4e édition, De Boeck, 2003.
7
INGHAM Marc, Management stratégique et compétitivité, De Boeck, 1995.
8
Définition de TYSON L., cité par KRUGMAN (1994, pp. 29-44) et De Ville (1994, p.7).

10
Une entreprise ne peut être qualifiée de compétitive que si elle répond à trois
conditions à savoir le coût de revient, la qualité et la performance.
Selon Ch. EUZEBY« la compétitivité désigne la capacité d’une entreprise d’obtenir
des marges bénéficiaires élevées, sans détériorer le caractère concurrentiel de ses
prix de vente, la maîtrise de ses prix de revient, comparativement à ceux des
concurrents étrangers.»Ainsi, la réduction du prix de revient est sans aucun doute
une condition fondamentale pour réaliser des bénéfices et affronter la concurrence
internationale. Pour A.BIENAYME, une firme « est dite compétitive pour un
produit donné, si elle est capable de l’offrir sur les marchés à des prix inférieurs ou
égaux à ceux des concurrents, effectifs ou potentiels, mais suffisants pour
rémunérer les facteurs nécessaires et dégager une marge bénéficiaire supérieure ou
égale à celle de ses concurrents»9. Le prix de revient est donc un élément
déterminant de la compétitivité de l’entreprise.
Le prix à lui seul n’est pas suffisant pour maintenir durablement la part du marché
d’une entreprise concurrencée, la qualité des produits offerts est aussi déterminante.
Historiquement, jusqu’en 1945, le seul type d’entreprise qui existait était
l’entreprise T1 premier type Taylorien. Entre 1945 à 1980 le type T1 a connu une
amélioration grâce à divers progrès du management tels que la Direction par
objectifs, Marketing, Relations humaines, etc.… ce qui a conduit l’entreprise
occidentale à un type T2 plus performant. Avec l’intensité de la concurrence et à
partir des années 1980, une nouvelle dynastie d’entreprises super-performantes
connaitra le jour dont le portrait robot a cinq caractéristiques :

9
ALAOUI Abdallah, « Compétitivité et financement de l’économie marocaine »,1992.

11
1- L’entreprise 3ème type a un projet à long terme.
2- Elle cherche avant tout à répondre aux besoins des clients en anticipant leurs
attentes.
3- Elle sait mobiliser et ne pas seulement motiver les collaborateurs.
4- Elle est passée en qualité «totale».
5- Connaissant les limites des actions en solitaire, elle les dépasse grâce au
maillage ou partenariat »10.

Nous constatons alors qu’une entreprise compétitive est une entreprise qui a
su le passage au 3e type; celle passée en qualité totale.

La concurrence actuelle aura alors tendance à abolir les entreprises


défaillantes qui n`ont pas accordé d’importance à la qualité de leurs produits ; et à
contraindre les entreprises qui cherchent à développer la compétitivité de leurs
produits à converger vers le zéro-défaut, zéro-panne, zéro-délai, zéro-stock, zéro-
papier, zéro-accident … Bref, une bonne gestion avec l’appui d’une amélioration
permanente de la qualité.

10
ARCHIER G., La qualité totale : un impératif vital aujourd’hui et demain, Revue Banques &
Entreprises, n°17, Nov/Déc. 1988, p.13.

12
II- Les différents types de compétitivité

A. Compétitivité prix

La compétitivité prix d’une économie est souvent définie comme sa capacité


à vendre, de manière rentable, ses produits à l’extérieur. Cette capacité dépend de
deux éléments, l’avantage comparatif et l’avantage compétitif de la nation.

L’avantage comparatif est d’ordre structurel, et trouve sa source principale


dans les conditions de l’offre, c'est-à-dire dans les productivités comparées du
travail (des facteurs) dans deux production, dans des économies d’échelle, dans
l’innovation enfin; on peut également ajouter la qualité (qualification) du travail et
les dotations en ressources naturelles aux autres déterminants de l’avantage
comparatif. D’après RICARDO les coûts comparatifs se mesurent entre deux
produits à l’intérieur d’une nation : il s’agit alors de coûts d’opportunités réels entre
deux biens.

Les produits circulent sur le marché en raison de leur prix exprimé en une
même monnaie. Afin de mesurer la compétitivité d’une économie il est nécessaire
d’évaluer le prix des exportations en Dollar (par exemple) : le taux de change
permet d’aller des coûts comparatifs à l’avantage compétitif, et il peut rétablir en
équilibre les différentiels de productivité des facteurs ainsi que les différentiels de
prix de facteurs. L’analyse en termes monétaires oblige à relativiser les
enseignements que l’on pourrait vouloir tirer de la seule observation des avantages
comparatifs, car un taux de change sous évalué pourra compenser une moindre
productivité du travail, et rendre le prix du produit attrayant pour les acheteurs

13
étrangers11. La mesure de l’avantage compétitif se mesure donc à partir
d’indicateurs portant sur les taux de change (nominal, effectif, etc.), sur les taux de
salaire, sur les prix relatifs enfin de produits domestiques et de pays concurrents sur
les marchés tiers d’exportation.

L’assemblage de ces deux types d’avantages parait essentiel pour garantir


une bonne intégration du pays dans le commerce international.

Un indicateur de compétitivité prix 12 peut être défini comme :


Ic = indice de compétitivité,
e = le taux de change au certain,
r = le prix du capital (taux de l’intérêt),
K = la quantité de capital nécessaire en moyenne pour produire une unité du bien,
rK = le coût en capital par unité produite,
w = le coût salarial par unité de travail,
L = la quantité de travail nécessaire en moyenne pour produire une unité du bien,
wL = le coût salarial par unité de bien,
In = la quantité de consommations intermédiaires nécessaire en moyenne pour
produire une unité de bien,
11
BENMARZOUKA Tahar et HAUDEVILLE Bernard, Ouverture et Compétitivité des pays en
développement, L’Harmattan, 2004.
12
HENNER H-F., Ajustement structurel et compétitivité des économies africaines, Conférence
ISEM & C.E.S., Libreville, Gabon, 1996.

14
P° = le prix en Dollar des inputs supposés importables,
m = le taux de marge appliqué par les producteurs et distributeurs, supposé
dépendre de la force de la concurrence sur les marchés,
D = les droits de douane prélevés dans le pays domestique à l’importation du
produit,
Et ° les valeurs correspondantes, en Dollar, des coûts de production à l’étranger.
Cet indicateur se rapproche évidemment de la définition du taux de change effectif
réel, souvent pris comme mesure globale de la compétitivité d’une économie, mais
il a l’avantage d’intégrer les différents éléments constitutifs du coût de production,
et partant, de permettre de définir les politiques économiques venant corriger un
désavantage de prix13.

Tout comme le taux de change effectif réel, l’indicateur de compétitivité aura


des valeurs centrées autour de l’unité (ou de cent) :
- Ic = 1 implique qu’après application du taux de change et des droits de
douane, le prix du produit étranger arrivé sur le territoire domestique est égal
au prix du produit domestique concurrent; l’application d’un droit de douane
signifie que le produit étranger sur le territoire domestique, n’est pas
compétitif sur les marchés étrangers, lorsqu’il ne bénéficiera pas de la
protection douanière.
- Ic > 1 implique que, même sur son propre territoire, le produit domestique
est plus onéreux que le produit étranger : il n’est donc pas compétitif, et
encore moins sur les marchés tiers.

13
BENMARZOUKA Tahar et HAUDEVILLE Bernard, Ouverture et Compétitivité des pays en
développement, L’Harmattan, 2004.

15
- Ic < 1 implique que le prix du produit domestique est moins élevé que celui
du produit étranger concurrent, et que, au moins sur le territoire domestique,
ce produit est compétitif; sa compétitivité sur les marchés tiers dépendra du
différentiel existant entre le droit de douane prélevé à l’importation du
produit concurrent étranger (D) et le différentiel de coût hors douane.
Enfin, il faut distinguer la compétitivité des firmes domestiques sur le
marché intérieur (qui peut être permise par les obstacles tarifaires et non
tarifaires), de la compétitivité véritable, qui se mesure sur les marchés
extérieurs14.

B. La compétitivité hors prix

La compétitivité hors prix appelée aussi compétitivité structurelle tient à se


différencier de la concurrence par d’autres moyens que le prix. On peut évoquer la
qualité du produit, l’innovation technologique et l’image de marque.

Si on prend l’exemple du secteur automobile allemand, on se rend compte


que les exportations sont très dynamiques alors que le prix des voitures allemandes
est très élevé, ceci s’explique par l’image haute gamme dont bénéficie le secteur
automobile allemand. Innover ou développer de nouveaux produits peut permettre à
une entreprise de s’acquitter du problème de compétitivité au moins
temporairement. En effet, mettre sur le marché de nouveaux produits permet à une
entreprise d’être en situation de monopole et donc de pouvoir vendre à un prix
supérieur au moins en attendant que de nouvelles entreprises entrent sur le marché.

14
BENMARZOUKA Tahar et HAUDEVILLE Bernard, Ouverture et Compétitivité des pays en
développement, L’Harmattan, 2004.

16
Un indicateur général de la compétitivité d’une économie pourrait être fondé
sur la qualité du travail domestique comparée à la qualité du travail d’un pays
concurrent.

On pourrait imaginer un indicateur rapportant le taux d’alphabétisation local


au taux d’un pays concurrent, ou bien, si les données existent, mesurer le rapport du
nombre moyen des années de scolarité dans les deux pays 15.


QMO représente la qualité de la main d`œuvre
Scol D la durée moyenne de la scolarité suivie par le travail local
Scol W la durée moyenne de la scolarité suivie par le travail dans le pays
concurrent.

Cet indicateur nous permettra d’avoir un suivi de la qualité de la main


d’œuvre du pays par rapport au pays concurrent afin d’investir au moins autant que
son concurrent dans la formation des hommes. C’est la focalisation sur la formation
qui pourra élever le niveau relatif de qualification du travail.

Au-delà de la qualité intrinsèque des produits, il faut aujourd’hui tenir compte


de l’image de la marque (de la nation et du producteur), ainsi que la fiabilité du
service après vente, indispensable pour un produit durable du consommateur et plus
encore du producteur.

15
BENMARZOUKA Tahar et HAUDEVILLE Bernard, Ouverture et Compétitivité des pays en
développement, L’Harmattan, 2004

17
C. La compétitivité par le temps

Pour reprendre l’expression d’une célèbre bande dessinée, l’entreprise, pour


affronter la concurrence, doit tirer deux fois plus vite que son ombre .S’instaure
alors une véritable compétition par le temps16.

Être le premier permet d’obtenir avant les autres un niveau de production


conséquent et, par-là, de bénéficier d’économies de dimension. En outre, il est
possible de rentabiliser un investissement plus rapidement et ainsi de raccourcir
le cycle de vie du produit17.

« C`est en gagnant du temps qu’il est possible de gagner de nouveaux


marchés»18. Une entreprise ne peut être considérée de compétitive que si elle réagie
avec rapidité, agilité et surtout sans indécision. Toute hésitation est sanctionnée par
le marché financier.

Les entreprises rapides rongent les entreprises lentes et le mobile prends de


plus en plus l’avantage sur l’immobile.

En effet, les entreprises existantes sur le marché bénéficient d’un avantage


dans la mesure où elles ont des liens avec les fournisseurs et les sous traitants, leur
ancienneté leur permet aussi de se distinguer et d’influencer le consommateur. Tout

16
VELTZ P., Mondialisation, villes et territoires, L`économie d`Archipel, PUF, 1996, p. 157.
17
SAUVIN Thierry, La compétitivité de l`entreprise - l`obsession de la firme allégée -, Ellipses
Marketing, 2005.
18
AUBERT N., Le culte de l`urgence. La société malade du temps, Flammarion, 2003.

18
nouvel entrant doit se forger un moyen de déverrouiller un accès détenu par
l’entreprise pionnière. L’entreprise doit être la première à s’implanter ou bien
suivre l’entreprise rivale. Dans son analyse, Knickerbocker19 met le phare sur les
comportements mimétiques. Dès qu’un membre de l’oligopole se procure une
filiale de production, l’entreprise se trouve contrainte de réagir à l’offensive de la
firme leader.

Suivant cette analyse, L’investissement (I) à l’instant t dépend de


l’investissement des concurrents à l’instant t-n (It = f (It-n)). Cela dit que l’attente
peut être suicidaire, la réaction instantanée de l’entreprise suiveuse est vitale pour
empêcher l’entreprise leader de s’approprier une rente de la situation.Tout
l’avantage compétitif se conjugue par l’aptitude de l’entreprise à être « pro
active» ; à prévoir les changements technologiques et les implantations des
concurrents. Une qualité indispensable pour anticiper les besoins des
consommateurs et devancer les entreprises concurrentes. La compétitivité
d’aujourd’hui est donc « La capacité de déceler en permanence les besoins,
exprimés ou latents, des consommateurs et de répondre à des besoins réalisant du
profit »20.

Dans une économie de la vitesse et de l’instantanéité, l’entreprise est appelée


a être réactive, toute demande de bien ou de service à l’instant t doit être
répondue à l’instant t! Le moindre décalage temporel entre l’offre et la demande
risque d’être néfaste pour l’entreprise.

19
SAUVIN Thierry, La compétitivité de l`entreprise - l`obsession de la firme allégée -, Ellipses
Marketing, 2005.
20
SAUVIN Thierry, La compétitivité de l`entreprise - l`obsession de la firme allégée -, Ellipses
Marketing, 2005.

19
Pour réagir en temps réel, une veille stratégique doit être mise en œuvre afin
d’observer et d’analyser l’environnement scientifique, technique et
technologique, et d’identifier les réactions les plus probables non seulement des
consommateurs mais aussi des concurrents. L’économie devient d’avantage plus
mouvante et incertaine et la compétition plus cruciale.

III- Les indicateurs de la compétitivité

A. Le taux de pénétration des importations

Le taux de pénétration des importations révèle le partage du marché intérieur


entre les importations et la production nationale 21. Il s’agit d’évaluer dans quelle
proportion la demande intérieur est assurée par des bien importés ou par des biens
nationaux.

Le taux de pénétration des importations (Mij) pour un pays i et un produit j


correspond à la part de la demande intérieure (Dij) dans le pays i pour le produit j,
qui est satisfaite par les importations Mij 22.

21
MAINGUY Claire, l’Afrique peut-elle être compétitive ?, Karthala, 1998.
22
OCDE, Indicateurs de l’OCDE sur la mondialisation économique, 2005.

20
Si P, X et M représentent respectivement la production, les exportations et les
importations d’un pays, sa demande intérieure Dij sera égale à D = P-X+M et la
pénétration des importations dans le pays i pour le produit j sera :

La notion de compétitivité sur le marché intérieur, mesurée par le taux de


pénétration des importations, repose sur l’idée que la production industrielle
nationale s’efforce de gagner, ou au moins conserver, ses parts sur son propre
marché. Un faible taux de pénétration des importations ne traduit pas
nécessairement l’existence d’obstacles à l’importation, mais peut être dû au fait que
les entreprises nationales hautement compétitives, capables d’affronter la
concurrence étrangère, offrent une production qui correspond bien à la demande
intérieure. À l’inverse, un taux élevé de pénétration des importations pourrait
refléter une faible compétitivité des entreprises nationales, surtout lorsque le ratio
d’exportation est peu élevé. La taille des pays en cause est aussi très importante. Le
niveau de pénétration des importations est habituellement plus élevé dans les petits
pays en raison de leur plus grande ouverture à l’économie mondiale et des
caractéristiques de leur spécialisation. Comme ils ne peuvent pas se spécialiser
dans un grand nombre de secteurs, ils deviennent plus tributaires des importations.
Sur le moyen terme, toute fois, si le taux de pénétration des importations augmente
plus vite que la demande intérieure et ne s’accompagne pas de gains équivalents sur
les marchés d’exportations, cela pourrait indiquer une dégradation de la
compétitivité23.

23
OCDE, Indicateurs de l’OCDE sur la mondialisation économique, 2005.

21
B. Solde commercial et taux de couvertur e

Le solde commercial qui n’est d’autre que la différence entre exportations et


importations est sans aucun doute l’indicateur macroéconomique le plus souvent
utilisé afin d’estimer la compétitivité d’un pays, d’un secteur ou d’un produit à
l’échelon national. Le taux de couverture, qui se définit comme le rapport entre les
exportations et les importations, est aussi utilisé, mais les deux indicateurs ne
peuvent pas substituer l’un à l’autre, ils sont complémentaires sachant que l’un peut
s’améliorer pendant que l’autre dégrade, et vis versa.

Pour interpréter les soldes commerciaux, il faut tenir compte des facteurs qui
les déterminent. Les facteurs les plus importants pourraient être les suivants24 :

1- Amélioration de la compétitivité-prix et de la compétitivité structurelle

Il s’agit principalement de savoir dans quelle mesure l’amélioration du solde


commercial ou du taux de couverture est imputable à une hausse de la compétitivité
ou à d’autres facteurs. Une amélioration des prix relatifs peut contribuer à
l’apparition d’excédents commerciaux, mais cela dépendra aussi des facteurs
responsables.

2- Décalage conjoncturel

Quand la demande sur les marchés d’exportation connait une augmentation


plus vite que la demande intérieure d’un pays, le solde commercial aura tendance à
s’améliorer tant que d’autres obstacles n’empêchent pas la croissance des
exportations. De même, si la demande intérieure s’accroit plus rapidement que les

24
OCDE, Indicateurs de l’OCDE sur la mondialisation économique, 2005.

22
marchés d’exportation, toutes autres choses égales par ailleurs, le solde commercial
tendra à se dégrader. Cependant, une consommation intérieure excessive et
permanente pourrait être imputable à des causes structurelles, principalement un
déséquilibre entre l’épargne et l’investissement.

3- Termes de l’échange

Si le prix des biens importés augmente plus lentement que celui des biens
exportés, ou si le prix à l’importation de certains produits primaires (pétrole,
alimentation, matières premières …) diminue, le solde commercial s’améliorera
sans que la compétitivité d’un pays joue quelque rôle que ce soit dans cette
amélioration.

C. La part de marché

La part de marché est un indicateur facile à calculer et capable de fournir des


renseignements par produit et par marché à l’importation. Elle est souvent utilisée
pour une évaluation globale des performances à l’exportation d’un pays ou d’un
groupe de pays qu’on désire placer par rapport à ses concurrents.

La PDM peut être calculée de plusieurs façons. Elle exprime le rapport entre
les exportations et la demande d’un marché. Du point de vue d’un pays, elle peut
être définit globalement25 :

- Sur le marché mondial :

PDMi = ou Xi sont les exportations totales d’un pays et M les importations


mondiales.

25
MAINGUY Claire, l’Afrique peut-elle être compétitive ?, Karthala, 1998.

23
- Par rapport à un groupe de pays :

PDMij = ou Xij sont les exportations de i vers un pays ou un groupe de pays


j et Mj la demande exercée par j.

- Pour un produit a :

PDMia = ou Xia sont les exportations en produit a de i et Ma la demande


mondiale de a.

IV- Les obstacles à la compétitivité – Le cas du Maroc -

A. Les obstacles imposés par les accords de l’OMC

L’évaluation de l’impact prévisible de l’adhésion du Maroc à l’OMC passe


par le rappel de la logique économique d’ensemble dans laquelle s’inscrit la
création de cette organisation, à savoir l’ajustement et l’adaptation des économies
en voie de développement aux exigences de l’accumulation capitaliste
internationale. Elle exige aussi des retombées sur le tissu productif des
engagements pris par le Maroc en adhérant au système commercial multilatéral26.

Étant donné les caractéristiques des secteurs pour lesquels le Maroc dispose
d’un avantage comparatif acquis (certains produits agricoles, quelques branches de
l’industrie légère) et vu le traitement différencié et quelque peu « discriminatoire »
vis-à-vis des pays en développement qui leur a été réservé dans le cadre de l’OMC,
il est difficile de soutenir que des perspectives réjouissantes vont prévaloir pour les

26
Mohamed Saïd SAADI, Le Maroc à l’OMC : une adhésion à risques.

24
opérateurs marocains dans ces domaines. Qui plus est, l’ouverture du marché dans
certaines activités de service (les services financiers en particulier) risque d’être
porteuse de lourdes menaces pour les secteurs bancaires et financiers marocains.
De manière générale, le type de spécialisation internationale qui caractérise
l’insertion de l’économie marocaine risque de condamner le Maroc à la
marginalisation par rapport aux flux d’échanges les plus dynamiques 27.

Pour le secteur industriel, les engagements du Maroc en termes d’accès au


marché ont surtout consisté en une consolidation des tarifs douaniers à des niveaux
relativement élevés (40% des droits de douane plus un prélèvement financier à
l’importation de 15%). Certains produits ont bénéficiés d’une protection
supplémentaire par le biais du système des prix de référence. Enfin, le Maroc a
procédé à l’intégration progressive de ses importations de textile et d’habillement
dans le régime juridique de l’OMC.

En fait, le principal danger qui pèse sur l’industrie marocaine est la perte des
rentes de situation dont profite le secteur de la confection sous forme d’accès
préférentiel au marché européen en franchise de droits de douane, et ce du fait du
démantèlement progressif de l’Accord multifibres. Une érosion des parts de marché
qui s’est déjà fait sentir dans la première moitié des années quatre vingt dix risque
de s’accentuer à l’avenir au profit de pays plus compétitif (pays de l’Asie du Sud-
est, Turquie, Pologne…). Pour faire face à cette situation, le Maroc sera obligé de
procéder à une montée de gamme vers des produits à plus forte valeur ajoutée,
tentative qui risque de se heurter aussi bien à des goulots d’étranglements internes
qu’à la volonté des pays développés de ne pas abandonner la production et
l’exportation de textile au profit des pays sud comme le montrent les stratégies de
27
Mohamed Saïd SAADI, Le Maroc à l’OMC : une adhésion à risques.

25
restructuration – régénération de l’avantage «compétitif » à travers notamment la
modernisation et l’automatisation des techniques de production28.

Si le système commercial multilatéral semble offrir quelques possibilités


d’intégration positive dans l’économie globale, le type de spécialisation
internationale du Maroc qui est basé surtout sur des avantages naturels (mains
d’œuvres bon marché, ressources naturelles, proximité géographique de l’Europe)
le rend incapable de pouvoir en profiter. Ainsi en plus des problèmes certains qui ni
manqueront pas de se poser pour l’industrie textile, d’autres produits manufacturés
marocains risquent de pâtir d’une faible élasticité– revenu de la demande. De
même, la tendance baissière pour les exportations de produits primaires (surtout les
phosphates) se prolongera probablement à l’avenir. Seuls certains produits agro
alimentaires (légumes et fruits) et les fertilisants (acide phosphorique et engrais)
pourront profiter de perspectives favorables. Il en résultera une baisse continue des
gains réels à l’exportation par tête d’habitant de 3,8% dans les années quatre vingt,
à 2,2% pour la première moitié des années quatre vingt dix, et 0,9% de 1995 à
201029.

Conscient de la faiblesse des résultats obtenus malgré le respect de ses


engagements vis-à-vis de l’OMC, le Maroc s’emploie à rendre cette dernière plus
sensible aux préoccupations de développement et d’équité car « une intégration
aussi rapide que possible au système commercial mondial n’est pas une fin en soi.
Pour les PED, la question essentielle est de savoir comment l’intégration peut
contribuer à accélérer le développement 30».

28
SAADI Mohamed Saïd, Le Maroc à l’OMC : une adhésion à risques.
29
DIORDAN E. Mick, Morocco in the global economy, 1995-2000, World Bank, January 1996.
30
Rapport de la CNUCED, op. Cita. p. 26.

26
B. Les obstacles liés à l’accord d’association avec l’UE

C’est le 1er mars 2000 que le Maroc a été dans un nouveau système qui le lie
à ses partenaires européens. L'Accord d'Association qu'il a signé avec l'UE le plaça
désormais dans un nouvel environnement juridico économique.

Le principal apport de cet accord d’association consiste à créer une Zone de


Libre-Echange (ZLE) qui consiste, sur une période de 12 ans, d’éliminer
progressivement les obstacles tarifaires et non tarifaires imposés aux échanges des
deux parties. La mise en place de la ZLE signifie essentiellement le passage
progressif d’un régime préférentiel fondé sur des concessions commerciales
unilatérales et asymétriques, octroyées par l’Union aux exportations manufacturées
marocaines à un accord d’association d’une nouvelle génération devant déboucher
sur la mise en œuvre de concessions commerciales réciproques 31.

La ZLE a pour but d’ouvrir les marchés marocain et européen les uns sur les
autres. Cette ouverture n’est pas tout à fait avantageuse pour l’économie nationale
et pose surtout des défis considérables aux entreprises marocaines. Sur le plan
agricole, les pays européens imposent des obstacles aux échanges marocains, sous
forme de calendrier, de contingents, de prix d’entrée et de quantité de référence.
Sur la plan industriel, ils permettent aux produits nationaux d’accéder librement sur
leurs marchés, mais tout en bénéficiant d’une ouverture du marché marocain à leurs
exportations industrielles. Le processus de libéralisation a commencé, pour les
produits industriels, à partir de 1997, par contre il n’a commencé pour les produits

31
EDDIOURI Noura, La dimension financière dans le cadre du partenariat ``Maroc-Union
Européenne``, Publibook, 2009.

27
agricoles qu’à partir de 2000 ; cela prouve que l’UE accorde la priorité à ses
propres intérêts.

La mise en place de la ZLE a peu de chances de dynamiser les exportations


marocaines, l’impact net de cette ZLE pourrait entraîner une dégradation de la
balance commerciale, car la suppression progressive des barrières commerciales
risque de provoquer une hausse significative des importations en provenance de
l’UE. En outre, les recettes douanières baisseront de manière significative et tout
cela pourrait mettre en péril la stabilité macro-économique du Maroc 32.

Face à ces défis, il est devenu primordial d’apporter des adaptations


considérables aux structures internes, afin de pouvoir se conformer aux stipulations
de l’accord d’association. Dans cette optique, les pouvoirs publics ont élaboré une
stratégie de mise à niveau, qui comprend plusieurs mesures concernant la
modernisation des cadres réglementaire et institutionnel ainsi que le développement
humain et la promotion des exportations ainsi que la mise en place des mécanismes
de soutien aux organisations professionnelles 33.

La mise à niveau apparaît comme une affaire de stratégie industrielle, de


ressources humaines, de maîtrise technologique et de structure d’appui, mais reste
conditionnée par le financement. Dans ce cadre, l’UE à fait des contributions
financières mais qui demeurèrent insuffisante vu qu’elles ne couvrent pas plus de
50% des pertes fiscales causées par le démantèlement tarifaire, et ne représentent
que 18% des besoins en fonds de restructuration à savoir que l’enveloppe globale

32
FONTAGNÉ Lionel, PÉRIDY Nicolas, OCDE, L’Union européenne et le Maghreb, 1997.
33
BEN THAMI Asmae, Compétitivité de l’économie marocaine face à l’union européenne.

28
du programme national de mise à niveau s’élève à 45 milliard de dirhams alors que
la participation européenne se limite à peu près à 5 milliard de dirhams.

Conclusion

Ainsi l’expérience de définir la notion de compétitivité montre la difficulté


de cerner ce concept et de lui attribuer une définition bien exacte et précise, mais
une chose est sure, la notion de compétitivité constitue plus que jamais la condition
sine de la pérennité de tout agent économique. Plus qu’un simple fait de mode
momentané, la compétitivité prend de plus en plus d’importance avec
l’exacerbation irréversible de la concurrence.

Par conséquent, toute organisation soucieuse de sauvegarder sa survie est


appelée à appréhender la compétitivité non pas comme un fait conjoncturel mais
bel et bien comme une contrainte dynamique.

29
CHAPITRE 2 :
COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES
MAROCAINES

Introduction

L
es mutations que connaît le monde actuellement pèsent
d'avantage sur les entreprises Marocaines, tant au niveau des
objectifs qu'au niveau de leur introduire les changements dans
leurs comportements.

L'intégration de l'économie marocaine à l'économie mondiale, et surtout avec


la signature des accords du GATT pour la libéralisation du commerce international
et de l'accord d'association avec l'union européenne prévoyant une zone de libre
échange Euro-méditerranéenne, à placé les entreprises Marocaines dans un
environnement fortement concurrentiel.

C'est ainsi que, l'entreprise marocaine doit changer ses stratégies, car il ne
suffit plus de produire pour vendre, mais il faut encore s'efforcer de satisfaire les
besoins des clients en leur offrant au meilleur coût un produit meilleur par ses
performances, par son esthétiques, bref, par sa qualité, parce que les formalités
quantitatives ne sont pas les solutions avec l'extension de la technologie et la
généralisation des même coûts.

30
De ce fait le programme de la mise à niveau (MAN) constitue l'un des
moteurs essentiels de la compétitivité moderne, elle est devenue un enjeu
stratégique majeur dans une concurrence mondiale de plus en plus exacerbée.

I- Composition du tissu économique marocain

A. Les secteurs dominants de l’économie marocaine

L’économie marocaine est d’avantage plus solide qu’il y a quelques années


en enregistrant un taux de croissance moyen de plus de 5% depuis le début des
années 2000. L’activité économique s’est diversifiée avec la réhabilitation du
secteur agricole et le dynamisme des activités non agricoles.

La croissance économique s’est améliorée entre 2001 et 2007 de 5,1% en


moyenne grâce à la hausse de la valeur ajoutée du secteur primaire de 4,3% à la
bonne tenue du secteur non agricole (4,9%) et ce, malgré un environnement
international défavorable. En effet, le secteur des services a connu une croissance
importante de 5,2% en moyenne sur la même période, a cause de l’amélioration de
la valeur ajoutée des télécommunications de 13% et des services rendus aux
entreprises de 6,8% en liaison avec la politique d’ouverture et le développement de
l’offshoring. Le secteur secondaire a marqué aussi une performance dans sa
croissance avec un taux de 4,6%, suite à la croissance importante qu’ont connue la
chimie et la parachimie (7,2%) et le BTP qui est passé d’un taux de croissance de
0,9% en 1999 à 11,7% en 2007.

Concernant le secteur primaire, sa contribution était uniquement de 0.7 point à une


croissance économique moyenne de 5.1% sur la période 2001-2007 à cause des
fluctuations qu’a connu connues la production agricole pendant les années de

31
sécheresse. Par contre, la contribution des autres secteurs a été significativement
importante. En effet, le secteur secondaire a contribué de 1,3 point, dont 0,6 point
pour l’industrie et 0,5 point pour le BTP. Le secteur tertiaire a marqué sa
contribution importante dans la croissance économique avec 2,9 points.

1- Le secteur agricole

De part les multiples fonctions qu'il remplit et les défis qu'il a à relever tant à
l’intérieur qu’à l’extérieur, le secteur d'agriculture doit bénéficier d'un intérêt
majeur et figurer parmi les priorités du pays.

En effet, l'agriculture contribue, de façon significative, à la formation du


produit intérieur brut du pays, puisque sa valeur ajoutée, fluctuant entre 36,6 et 61,7
milliards de DH en termes courants au cours des huit dernières années, représentait
entre 15 et 20 % du PIB, selon l'impact des aléas climatiques. Ce secteur revêt une
importance primordiale par son rôle au niveau de l’emploi de la population active
rurale (près de 80% en moyenne) et sa participation aux échanges extérieurs (à
hauteur de 10% des exportations globales de produits).

Au niveau des échanges commerciaux, les exportations agricoles ont


constitué en moyenne près de 18% des exportations globales du pays 34.

En matière d’emploi, le secteur offre plus de 3 millions de postes d’emplois


permanents, soit 40% de l’emploi total, et 80% de l’emploi en milieu rural.

34
Ministère de la prévision économique et du plan, Le plan de développement économique et
social 2000-2004.

32
Par ailleurs, l'agriculture joue un rôle important par ses échanges avec les
autres secteurs, telles que l’industrie alimentaire, les acquisitions en intrants et
biens d'équipement, et les ventes de produits agricoles, ce qui engendre des emplois
et des richesses additionnelles au niveau de l’économie nationale 35.

2- Le secteur de pêche maritime

Le Maroc dispose d’une position stratégique privilégiée par ses deux façades
sur l’océan atlantique et la Méditerranée s’étendant sur une longueur de plus de
3500 Km. Les côtes marocaines contiennent une richesse halieutique très
importante faisant du secteur des pêches maritimes, l'un des domaines clés dans la
promotion de l'économie nationale. En témoignent, le nombre d'emplois qu'offre ce
secteur et qui atteint le million, le nombre d'entreprises dont l'activité reste liée aux
potentialités productives du secteur, et surtout l'importance des recettes en devises
générées par la pêche et leurs impacts sur l'économie nationale ; la valeur des
exportations des produits de la mer devant drainer annuellement plus de 7 milliards
de DH.

3- Secteur des mines

Le secteur minier occupe une place primordiale dans l’économie nationale. Il


contribue de 3% à la formation du Produit Intérieur brut et de 20% comme
moyenne relative aux exportations du pays. A ceci s’ajoute ses retombées
bénéfiques sur le développement régional et rural, concrétisées par le nombre
d’emplois directs chiffré à 35.000 et sa participation au désenclavement des régions

35
Direction des Etudes et Prévisions Financières, Tableau de bord sectoriel de l’économie
marocaine.

33
à travers la construction d’infrastructures économiques et sociales. Il réalise des
ventes globales pour une valeur de 19,9 milliards de DH, et participe à hauteur de
83% en volume et 35% en valeur aux exportations du pays. Ce secteur contribue
respectivement aux investissements et aux recettes fiscales à raison de 1 milliard de
DH annuellement.

Conscient de l’apport socio-économique de la petite mine qui représente,


hors phosphates, 39% de la production minière nationale et 18% de la valeur totale
des produits miniers, les pouvoirs publics ont mis en place un plan de
développement de cette catégorie d’exploitation minière. Dans ce même sillage,
l’ONHYM qui mène une intense activité en matière d’exploration minière et
pétrolière en mobilisant 766 millions de dirhams sur la période 2003-2007, prévoit
un ambitieux programme d’investissement de plus de 2 milliards de dirhams à
l’horizon 201236.

Afin de renforcer son leadership sur le marché international, l’Office


Chérifien des Phosphates, qui s’est transformé en 2007 en société anonyme, adopte
une stratégie de développement rentable et durable à travers la conclusion
d’accords de livraison à moyen et long termes et la construction, au Maroc et à
l’étranger, d’unités de production et de valorisation (acide phosphorique,
ammoniaque …) dans le cadre de joint-ventures avec des partenaires4 de
renommée internationale. Afin d’appuyer son nouveau repositionnement, le groupe
prévoit un ambitieux programme d’investissement sur la période 2008-2012 qui
s’élève à 37 milliards de dirhams, hors investissements directs extérieurs37.

36
Direction des Etudes et Prévisions Financières, Tableau de bord sectoriel de l’économie
marocaine.
37
Idem.

34
Les avantages et atouts dont dispose le secteur minier national, en
l’occurrence, un potentiel prometteur, un savoir faire remarquable et une main
d’œuvre qualifiée, conjugués à la politique de développement en matière de
recherche, de promotion, de diversification de la production, de modernisation des
moyens d'extraction et de valorisation, ont permis d'aboutir à des résultats
satisfaisants et de placer au Maroc une place de choix parmi les pays à vocation
minière.

4- Le secteur de l’énergie

Le secteur de l’énergie joue un rôle capital dans le développement


économique et social du pays, il fait partie des facteurs de production qui
interviennent dans la détermination du niveau de la compétitivité de l’économie
nationale.

Au cours de l’année 1998, le secteur de l’énergie a participé, à hauteur de


4,8%, au produit intérieur brut et ses importations ont touché 13 milliards de DH en
1999, soit 15 % des importations nationales, alors que les investissements et les
recettes fiscales y afférentes ont atteint, respectivement, 6,6 et 13 milliards de DH.

35
5- Le secteur de l’industrie

Le secteur industriel marocain dispose d’énormes potentialités à lui


permettre de jouer le rôle de locomotive dans la croissance économique. Le
principal avantage dont le secteur de l’industrie dispose est la proximité du marché
européen et d’un environnement des affaires en constante amélioration.

Afin de renforcer ses potentialités, le secteur a connu la promulgation de la


charte de l’investissement et du code du commerce, la refonte du code des douanes
et des impôts indirects, l’institution des tribunaux commerciaux et particulièrement
par le lancement, en 2005, de la nouvelle stratégie industrielle « Emergence »
basée notamment sur le ciblage volontariste des secteurs à forte valeur ajoutée et où
il dispose d’avantages comparatifs indéniables (proximité géographique, coûts de
facteurs de production…). Cette stratégie vise le développement des métiers
mondiaux du Maroc en l’occurrence l’automobile, l’aéronautique et l’électronique
en tirant profit des reconfigurations sectorielles au niveau mondial et de la mutation
vers l’externalisation que connaissent ces activités, notamment en Europe 38.

L’industrie de la transformation a connu un progrès remarquable au cours de


ces dernières décennies, le taux de valeur ajoutée nominale s’est amélioré de 29.1%
entre 1990 et 1995 à 32.9% entre 1996 et 2000. Ce taux reflétant le degré de
transformation des matières premières demeure très insuffisant.

Direction des Etudes et Prévisions Financières, Tableau de bord sectoriel de l’économie


38

marocaine.

36
Les parts des valeurs ajoutées de l’industrie alimentaire et tabac et de
l’industrie du textile et du cuire dans la valeur ajoutée industrielle ont baissé
respectivement de 27,3% et 24,8% durant la période 1998-2000 à 25,2% et 22,1%
durant la période 2001-2007. (Tableau de bord sectoriel de l’économie marocaine)

La part de l’industrie chimique et para chimique dans la valeur ajoutée de


l’industrie a augmenté de 18% durant la période 1998-2000 à 22,6% durant la
période 2001-2007. La part de l’industrie mécanique, métallurgique et électrique
dans la valeur ajoutée de l’industrie a légèrement augmenté de 18% durant la
période 1998-2000 à 18,6% durant la période 2001-200739.

Le secteur de l’industrie automobile a généré, en 2007, plus de 3,7 milliards


de dirhams de valeur ajoutée, en croissance annuelle moyenne de 6%, a contribué à
hauteur de 11,3 milliards de dirhams d’exportations et a consenti plus de 3
milliards de dirhams d’investissement. Les exportations ont été renforcées par
l’implantation d’équipementiers internationaux, encouragés par l’appui du Fonds
Hassan II. Les principaux produits exportés sont les faisceaux de câbles et les
coiffes de siège. Les investissements sont depuis 2000 soutenus par une
contribution du Fonds Hassan II aux coûts du terrain et des bâtiments.

Le montage de voitures commerciales et de tourismes a progressé de 8,7%


l’an durant la période 2001-2006 et de 16,3% durant la période 1996-2000
contrecarrant la contre performance de -8,1% réalisée durant la période 1990-1995

Direction des Etudes et Prévisions Financières, Tableau de bord sectoriel de l’économie


39

marocaine.

37
et de -2,6% réalisée durant la période 1980-1989. Le projet de la voiture
économique semble ainsi bien profiter au secteur 40.

Le secteur de l’industrie électrique-électronique a enregistré, quand à lui, un


essor important, enregistrant au titre de l’exercice 2006, plus de 4 milliards de
dirhams de valeur ajoutée (contre 3,1 milliards de dirhams en 2003) et 10,5
milliards d’exportations (contre 6,7 milliards de dirhams en 2003). Cette tendance
est tirée essentiellement par les branches des câbles électriques et des composants
électroniques.

6- Le secteur de l’artisanat

Le secteur artisanal est sans aucun doute l’un des secteurs importants qui
contribuent au développement économique et social. Il constitue un espace
favorable à la création d’emplois dans la mesure où il offre, à moindre coûts, des
opportunités de travail et de formation. En outre, ce secteur contribue au
développement des exportations.

La production artisanale a vu l’émergence de certains produits comme la


poterie, le fer forgé et les ouvrages en bois. Leurs parts respectives dans les
exportations artisanales ont passé de 0,6%, 0% et 1% durant la période 1980-1989 à
7,4%, 9,1% et 4% durant la période 1990-1995 puis à 16,7%, 10,6% et 7,3% durant
la période 1996-2000 et à 18,2%, 23% et 9,9% entre 2001 et 2006 41.

40
Direction des Etudes et Prévisions Financières, Tableau de bord sectoriel de l’économie
marocaine.
41
Direction des Etudes et Prévisions Financières, Tableau de bord sectoriel de l’économie
marocaine

38
Par contre, La production des tapis connais des difficultés a cause de la
concurrence coriace surtout des pays asiatiques, la surface estampillée a baissé de
12,2% durant la période 1990-1995, de 4,6% durant la période 1996-2000 et de
10% durant la période 2001-2006; et le rythme de croissance annuel moyen des
exportations a passé de -9,6% durant la période 1990-1995 à -7,1% durant la
période 1996-2000 et à -9,8% entre 2001 et 2006.

7- Le secteur du bâtiment

Au court des vingt dernières années, les villes moraines ont connu une
croissance démographique importante conjuguée à des flux croissants de l'exode
rural ce qui a accentué d’une manière significative la demande en logement dans le
milieu urbain. Ce déséquilibre important s’est manifesté par une insuffisance de
l’offre estimée à 85.000 logements/an pour répondre aux seuls nouveaux besoins
additionnels liés à la croissance démographique (125.000 logements/an). En plus,
l'offre ne correspondait pas aux besoins des tranches défavorisées, ce qui a eu pour
conséquence de mettre à la marge une part estimée à 30 % de familles vivant en
milieu urbain des programmes de logement initiés par les secteurs public et/ou
privé. Le déficit global en logement s’est alors creusé pour se situer à 1,24 millions
d’unités en 200242.

D’énormes efforts ont été déployés permettant l’évolution du secteur à


savoir la réduction du déficit en logement à 1 million d’unités en 2007 contre 1,24
million en 2002.

Direction des Etudes et Prévisions Financières, Tableau de bord sectoriel de l’économie


42

marocaine.

39
8- Le secteur des transports

Un système de transport performant et efficace revêt une importance majeure


pour soutenir la croissance, améliorer la compétitivité et renforcer les flux
d’investissements extérieurs. Le Maroc qui s’est engagé dans une politique
d’ouverture concrétisée par la signature d’accords de libre échange avec l’Union
Européenne, les Etats-Unis et les pays arabes œuvre au renforcement du rôle de ce
secteur en tant que véritable support logistique des échanges 43.

Entrée en vigueur en mars 2003, la libéralisation du transport routier de


marchandises marque une étape importante dans le processus de réforme du secteur
et sa mise à niveau. Cette libéralisation a insufflé une nouvelle dynamique au
niveau du secteur à travers la réduction des prix, l’amélioration de la qualité du
service et des délais de livraisons. Elle a permis en effet la création de plus de
4.500 nouvelles entreprises et de plus de 12.000 emplois directs dans le secteur.

De même, la libéralisation du transport aérien lancée en 2004 a constitué une


étape cruciale dans le cadre de l’objectif national de 10 millions de touristes à
l’horizon 2010. Cette ouverture à la concurrence a été renforcée par l’entrée en
vigueur en fin 2006 de l’accord d’Open Sky avec l’UE visant à ouvrir les marchés
aériens, de rapprocher les réglementations et de simplifier les procédures entre les
deux partenaires. Cette nouvelle dynamique a permis l’entrée d’une trentaine de
nouvelles compagnies étrangères favorisant ainsi des baisses significatives des prix
notamment sur les vols vers les destinations touristiques 44.

43
Direction des Etudes et Prévisions Financières, Tableau de bord sectoriel de l’économie
marocaine.
44
Idem.

40
Concernant le transport maritime, Le nombre de voyageurs empruntant la
voix maritime a plus que doublé durant la période 1996-2007. Avec un rythme de
croissance total de 37,1% durant la période 1996-2000 et 13,2% entre 2001 et 2006
pour la Compagnie Marocaine de Navigation, le nombre de voyageurs transporté
par cette dernière a atteint 755.639 passagers en 2006. La COMANAV est de plus
en plus orientée vers le transport des voyageurs. En effet, sa part dans le transport
de voyageurs a augmenté de 5,2% durant la période 1990-1995 à 12,4% durant la
période 1996-2000 pour se situer autour de 14,4% durant la période 2001-2006,
alors que celle relative au transport de marchandises a baissé de 3,6% à 3,4% et à
3,2% entre les mêmes périodes.

9- Le secteur du tourisme

Grâce à sa position sa proximité de l’Europe, principal émetteur des


touristes, le Maroc jouit d'une position géostratégique remarquable, et possède
d’autres atouts qui rendent l’industrie touristique un pilier essentiel dans
l’économie nationale. En effet, outre sa situation politique stable, le Maroc dispose
d'un patrimoine historique, culturel et architectural riche et diversifié. Le tourisme
est l’un des piliers de l’économie nationale.

Le nombre des arrivées des touristes étrangers (hors MRE) a augmenté de


8,2% l’an durant la période 2001-2007 et de 6,7% l’an durant la période 1996-2000
après avoir chuté durant la période 1990-1995 de 6,5% à cause de la deuxième
guerre du golf.

Les touristes étrangers représentent 51,4% du tourisme total en moyenne


durant la période 2001-2007 (contre 60,8% durant la période 1996-2000 et 71,6%

41
durant la période 1990-1995). Les marocains résidents à l’étranger ont vu leur part
augmenter de 28,4% entre 1990 et 1995 à 39,3% entre 1996 et 2000 et à 45,5%
entre 2001 et 2007. La part des nuitées touristiques des touristes étrangers réalisées
dans les hôtels classés est passée de 78,5% durant la période 1990-1995 à 81,2%
durant la période 1996-2000 et à 79,9% durant la période 2001-2007.

Concernant les recettes touristiques, elles ont enregistré une hausse moyenne
de 15,3% l’an durant la période 2001-2007 contre 14,4% l’an durant la période
1996-2000 et 4,3% l’an durant la période 1990-1995. Leur part dans PIB a ainsi
augmenté à 8,6% contre 9,4% et 4,3% durant les mêmes périodes.

Ainsi, La part du Maroc dans les arrivées et les recettes du tourisme mondial
a augmenté entre 1995 et 2006 respectivement de 0,51% à 0,77% et de 0,30% à
0,78%.

Toutefois, malgré les potentialités que recèle notre pays, la part du tourisme
marocain dans le tourisme mondial reste relativement faible, que ce soit au niveau
des arrivées ou des recettes45.

10- Secteur des télécommunications

Le secteur des télécommunications au Maroc a connu de profondes


mutations, La libéralisation du secteur, à travers l’arrivée de nouveaux opérateurs et
de fournisseurs de services, a permis le développement de nouvelles infrastructures
et l’instauration d’une concurrence effective sur tous les segments des

45
Ministère de la prévision économique et du plan, Le plan de développement économique et
social 2000-2004.

42
télécommunications. Ceci s’est traduit par le renforcement du pouvoir des
consommateurs en leur permettant l’accès à des produits et services personnalisés,
de qualité et à meilleurs coûts.

Le parc téléphonique mobile s’est développé avec la mise en service en 1999


par Maroc Telecom de la carte prépayée et en 2000 avec l’entrée sur le marché du
deuxième opérateur GSM Méditel. Pour le mobile, le nombre d’abonnés a atteint
près de 22,294 millions en septembre 2008 contre 369 et 117 mille respectivement
en 1999 et 1998, ce qui confirme les bonnes retombées de la libéralisation du
secteur. Ce développement a stimulé la compétitivité des entreprises à travers la
réduction des coûts, l’amélioration de la qualité de service et un meilleur accès aux
marchés extérieurs 46.

Le parc du téléphone fixe a quasiment doublé entre 2001 et 2007. En effet La


densité téléphonique fixe a atteint 78,5 pour mille habitants en 2007 alors qu’elle
avoisinait les 40,1 pour mille habitants en 2001. Le développement d’Internet est
de nature à redynamiser le secteur et de le rendre encore plus compétitif. Dans ce
même ordre d’idée, le développement d’Internet et des activités commerciales en
réseau renforce considérablement la croissance de produits et services qui leurs
sont spécifiques : matériels informatiques, audiovisuels et de télécommunications,
logiciels, contenus et services47.

46
Direction des Etudes et Prévisions Financières, Tableau de bord sectoriel de l’économie
marocaine.
47
Idem.

43
11- Le secteur des assurances

Le secteur des assurances a pu réaliser un chiffre d’affaires de 17 ,7


milliards de dirhams en 2007 contre 1,4 milliard de dirhams en 1980. Il a
représenté 3% du PIB en 2007 contre 1,9% en 1980. Le chiffre d’affaires réalisé
par les sociétés d’assurance s’est accru à un rythme de 8,1% l’an durant la période
2001-2007 contre 8,0% durant la période 1996-2000 et 10,4% durant la période
1990-1995. Quant à la part des assurances-vie et de la capitalisation dans le chiffre
d’affaires global des sociétés d’assurances a augmenté de 20,6% durant la période
1990-1995 à 25,4% durant la période 1990-1995 et à 28,7% durant la période 2001-
2007. Enfin Le poids de l’automobile dans l’assurance non-vie à baisser de 50,4%
en moyenne durant la période 1996-2000 à 47,4% durant la période 2001-2007
dépassant de peu la moyenne enregistrée durant la période 1990-1995 (46,3%).

B. La taille des entreprises marocaines

Le tissu productif national connait une présence des PME de 98 % et 2%


uniquement des grandes entreprises. La part des PME est de plus de 90% dans
toutes les branches d’activité sauf celle de la production et distribution d’électricité,
gaz et eau, où cette participation est uniquement de 50%.

Les PME participent avec 21 % dans la création de la valeur ajoutée globale.


Cette participation est très variable allant de 0,2% pour la branche de la production
et distribution d’électricité, gaz et eau, à 73% pour la branche de l’immobilier et
services aux entreprises. Elle s’élève à 20% dans le cas des industries
manufacturières.

44
Figure 1 : Poids de la PME dans le secteur productif national

Source : Direction le la politique économique générale

 En terme de nombre d’entreprises, le tissu des PME est composé tout


d’abord par les activités de commerce et réparations (30%), suivies des
activités de l’immobilier et services aux entreprises (22%) , et enfin des
industries manufacturières (15%).

45
Figure 2 : Répartition des PME par branche d’activité en terme de nombre
d’entreprises

Source : Direction le la politique économique générale

 En dépit de leur part allant à 15% dans la population des PME, Les
industries manufacturières génèrent la plus grande valeur ajoutée avec une
contribution de 37%. Elles sont suivies des activités de commerce et
réparations (19%) et de l’immobilier et services aux entreprises (13%).

46
Figure 3 : Répartition des PME par branche d’activité en terme de
valeur ajoutée

Source : Direction le la politique économique générale

 A propos du secteur industriel, le graphique suivant nous renseigne sur le


poids de la PMI dans l’ensemble des industries manufacturières.

47
Figure 4 : Poids des PMI dans l’ensemble du secteur industriel

Source : Direction le la politique économique générale

 En terme du nombre d’unités, les PMI sont centralisées autour de trois


branches principales : les industries chimiques et para chimiques (32 %) les
industries agro- alimentaires (26 %), et les industries textiles et cuir (24 %).

48
Figure 5 : Répartition des PMI par branche d’activité industrielle en
terme du nombre d’unités

Source : Direction le la politique économique générale

 En terme de valeur ajoutée, on revois presque la même concentration : les


industries chimiques et para chimiques (33 %), les industries agro-
alimentaires (28 %), et les industries textiles et cuir (20 %).

49
Figure 6 : Répartition des PMI par branche d’activité industrielle en terme de
valeur ajoutée

Source : Direction le la politique économique générale


 En revanche, en terme d’emplois, les industries textiles et cuir se placent en
premier en assurant (35 %), suivies des industries chimiques et para
chimiques (26 %), et des industries agroalimentaires (24 %).

50
Figure 6 : Répartition des PMI par branche d’activité industrielle en
terme d’emplois

Source : Direction le la politique économique générale

 En terme d’exportations, les industries textiles et cuir viennent également en


tête (45 %), suivies, cette fois-ci, des industries agro-alimentaires (39 %), et
des industries chimiques et para chimiques (10 %).

Figure 7 : Répartition des PMI par branche d’activité industrielle en terme


d’exportations

Source : Direction le la politique économique générale

51
 En terme d’investissement, ce sont les industries chimiques et para
chimiques qui se placent en tête (34 %), suivies des industries agro-
alimentaires (30 %), et des industries textiles et cuir (21 %).

Figure 8 : Répartition des PMI par branche d’activité industrielle en terme


d’investissement

Source : Direction le la politique économique générale

C. Le secteur informel

Le secteur informel a fait l'objet de plusieurs études dans divers domaines de


l'économie. Le champ d'étude concernant ce secteur est très vaste, et évidemment
de plus en plus difficile à cerner à cause des diverses approches.

Il est admis, que les activités du secteur informel dans les villes marocaines
occupent une place importante dans la création d’emplois, l’acquisition des
qualifications, la distribution des revenus et les modes de produire et de
consommer. Ces activités produisent des biens et services pour des populations à
faibles revenus, dans l’impossibilité d’accéder aux services ou aux formes de

52
redistributions étatiques. Dans les villes du Maroc, le nombre élevé de petits
métiers et d’activités de rue qui se développent frappe souvent l’observateur. Des
artisans concentrés dans des quartiers par métiers dans les médinas, des
transporteurs, des petits ateliers de réparation auto, de plomberie, des maçons, des
femmes de ménages, marchands ambulants etc. Ces activités jouent un rôle
important dans le fonctionnement économique mais aussi dans la régulation sociale
du pays48.

À l'instar de tous les pays ayant acquis leur indépendance dans les années 60,
le Maroc a construit un modèle de développement sur le modèle dualiste où le
secteur moderne, par le biais de l'industrialisation, devrait absorber le secteur
traditionnel. Le secteur informel devrait constituer une étape transitoire dans ce
processus. Ce qui n'était pas le cas car ce dernier est devenu permanent et, au
contraire, a connu une forte croissance.

Pour distinguer les unités de production relevant du secteur informel des


unités économiques "formelles", la définition retenue se réfère à la non-tenue d’une
comptabilité complète. Cette définition est adoptée dans un but de cohérence, au
niveau de la délimitation des agents économiques et de l’exhaustivité des agrégats
économiques. Le complément de ce secteur est défini par l’ensemble des unités
tenant une comptabilité conforme à la réglementation comptable en vigueur. C’est
ainsi que toutes les unités non soumises à cette réglementation appartiennent à
l’agent économique "ménages"49.

48
MEJJATI ALAMI Rajaa, Le secteur informel au Maroc 1956-2004, 2006.
49
DIRECTION DE LA STATISTIQUE.

53
Le secteur informel est principalement constitué d’unités de production
exploitées par des personnes travaillant seules pour leur propre compte, avec l’aide
de travailleurs familiaux et d’apprentis non rémunérés ou en association avec des
personnes apparentées ou non. Ces patrons informels indépendants forment la
principale composante du secteur informel, avec une proportion de 87,2%. Par
contre, la part des unités exploitées par des employeurs informels, c’est-à-dire
celles faisant appel à la main d’œuvre salariée, est relativement modérée (12,8%).
Ces employeurs informels sont relativement plus nombreux dans la "construction"
(avec une proportion de 26,8%) et moins présents dans le "commerce et réparation"
(avec une part de 8,3%). Ainsi, 70,5% des unités informelles sont réduites à un seul
actif occupé. Celles qui emploient deux personnes représentent 18,7% alors que
celles de quatre actifs occupés et plus ne représentent que 4,8% 50.

En examinant les unités de production Informelles opérant sur le territoire


national selon le secteur d’activité, elles sont principalement des unités
commerciales dont le poids s’élève à plus de la moitié (52,8%). L’autre moitié est
partagée entre l’industrie (y compris l’artisanat) (20,9%), les services (20,1%) et la
construction avec une proportion de 6,2%.

50
DIRECTION DE LA STATISTIQUE.

54
Tableau 1 : Caractéristiques des unités de production informelles selon les
secteurs d'activité économique

55
56
II- Indicateurs de compétitivité

A. Importations 51

 Chute de la part des produits alimentaires dans les importations de 13,2%


durant la décennie 1980 à 11,2% durant la décennie 1990 et à 9,7% durant la
période 2001-2007. Cette part est beaucoup plus importante pour les années
de sécheresse : 1993 (12,9%), 1995 (13,7%), 1997 (11,3%), 2000 (11,6%) et
2007 (10,3%), en raison de la dépendance de l’économie marocaine en
matière d’importation de blé. Celles-ci ont représenté 4,6%, 4,7%, 3,8%,
4,5% et 3,6% des importations globales respectivement.
 Hausse de la facture énergétique en pourcentage du PIB de 3,4% durant la
période 1990-1995 et de 3,6% durant la période 1996-2000 à 6,3% durant la
période 2001-2007 après son allègement en comparaison avec les années 80
(5,3% du PIB). Cette tendance est le résultat de la flambée des prix du baril
(33 dollars en septembre 2000 et plus de 90 dollars à la fin de l’année 2007)
occasionnant une augmentation de la part de l’énergie et lubrifiants dans les
importations totales de 12,3% en 1999 à 20,2% en 2007.
 Baisse de la part des produits bruts dans les importations globales de 13,5%
durant la période 1980-1989 à 10,2% durant la période 1990-1995, à 7,8%
durant la période 1996-2000 et à 6,8% durant la période 2001-2007. Cette
baisse a touché aussi bien les produits bruts d’origine animale et végétale (de
7,5% à 6,5%, à 5,6% et 4,9%) que les produits bruts d’origine minérale (de
5,9% à 3,7% et de 2,2% à 1,9%) durant les mêmes périodes.

51
Direction des Etudes et des Prévisions Financières.

57
 Augmentation de la part des demi-produits dans les importations globales de
21,6% durant la période 1980-1989 à 23,4% durant la période 1990-1995.
Par la suite, cette part a quasiment stagné autour de 22% durant la période
1996-2007.
 Baisse de la part des produits finis d’équipement dans les importations
globales de 24,4% durant la période 1990-1995 à 22,5% durant la période
1996-2000 et à 20,7% durant la période 2001-2007.
 Accroissement de la part des produits finis de consommation dans les
importations globales de 10,2% au cours des années 80 à 17,9% durant la
période 1990-1995 et à 22,7% durant la période 1996-2007. Cette
augmentation est expliquée en partie par la réduction des tarifs douaniers.
 Consolidation de la part de l’Union européenne3 dans les importations du
Maroc durant la période 1980-2007. Caractérisée par une prédominance de la
France et de l’Espagne, elle est passée de 50,4% durant la période 1980-1989
à 56,7% durant la période 1990-1995 et à 57,2% durant la période 1996-
2000. Depuis le début des années 2000, cette tendance s’est renversée en
faveur de l’émergence de nouveaux partenaires notamment les Etats-Unis
d’Amérique et la Chine. La part des pays arabes dans nos importations reste
toujours faible.

58
Tableau 2 : Variation annuelle des importations ( en %) selon les principaux
produits

Source : Office des Changes et calcul de la DEPF.

59
Figure 9 : Evolution de la structure des importations

Source : Direction des Etudes et des Prévisions Financières.

B. Exportations 52

 Reprise de la progression des exportations de 4,6% en moyenne par an


durant la période 2001-2007 contre un ralentissement du rythme d’évolution
de la croissance des exportations qui est passé de 14,5% par an durant la
décennie 80 à 10,5% par an durant la période 1990-1995 pour baisser jusqu’à

52
Direction des Etudes et des Prévisions Financières.

60
2,9% durant la période 1996-2000. Cette reprise a, notamment, concerné les
produits alimentaires (3,7% durant la période 2001-2007 contre 2,9% durant
la période 1996-2000), les produits bruts (5,4% contre 2,8%), les demi
produits (7,1% contre 2,8%) et les produits finis d’équipement (11,3% contre
1,3%). Entre temps, les produits de l’énergie et les produits finis de
consommation ont vu leurs rythme de croissance baissé respectivement à -
0,3% contre 12,5% et à 1,9% contre 2,8%.
 Recul de la part des produits alimentaires dans les exportations globales
d’une manière tendancielle de 24,4% durant la période 1980-1989 à 19,7%
durant la période 2001-2007. Entre temps, la part des agrumes dans les
exportations globales a baissé de 6,3% à 2,7%. Les produits de la pêche ont
vu leur part augmenter de 10% durant la période 1980-1989 à 11,3% durant
la période 1990-1995 pour baisser à 10,9% durant la période 1996-2000 et à
9,8% durant la période 2001-2007 suite au prolongement des périodes de
repos biologique et de l’épuisement des réserves halieutique.
 Baisse de la part des phosphates et de ses dérivés dans les exportations
globales de 36,3% durant la période 1980-1989 à 19,7% durant la période
1990-1995, à 18% durant la période 1996-2000 et à 16% durant la période
2001-2007. En effet, les parts des phosphates et de l’acide phosphorique ont
chuté respectivement de 18,6% et 12,3% à 5,8% et 7,7%, à 5,8% et 7,5% et à
4,6% et 6,9% durant les mêmes périodes.
 Augmentation de la part des produits finis d’équipement dans les
exportations globales de 1,9% durant la période 1980-1989 à 5,3% durant la
période 1990-1995, à 7,2% durant la période 1996-2000 et à 8,6% durant la
période 2001-2007.
 Recrudescence des exportations des produits finis de consommation à un
rythme de croissance de 28,1% durant la période 1980-1989, ce qui a porté

61
sa contribution dans les exportations globales de 11,3% en 1980 à 34% en
1990. Cette augmentation a touché les exportations des vêtements
confectionnés (19,3% des exportations en 1990 contre 3,1% en 1980) et les
articles de bonneterie (7,8% en 1990 contre 1,2% en 1980). Au cours de la
décennie 1990, la part des produits finis de consommation dans les
exportations globales s’est située autour de 38,2% (21,7% pour les vêtements
confectionnés et 9,7% pour les articles de bonneterie). Toutefois, depuis le
début des années 2000, la contribution de ce secteur dans les exportations a
perdu 10 points pour ne représenter que 29,1% du total exporté en 2007 en
relation avec les difficultés de liquidation des produits du textile sur le
marché international.
 Augmentation de la part de l’Union Européenne5 dans les exportations
globales de 61,6% durant la période 1980-1989 à 71,4% durant la période
1990-1995 et à 73,2% durant la période 1996-2007. Cette hausse est à mettre
essentiellement à l’actif des marchés espagnols dont la part a cru de 7,3% à
9,1% et à 11,5.
 Amélioration de la part des exportations marocaines destinée au marché des
Etats Unis de 1,6% durant la période 1980-1989 à 2,6% durant la période
1990-1995 et à 3% durant la période 1996-2007. L’accord de libre échange,
signé entre le Maroc et les Etats Unis au mois de mars 2004, est appelé à
donner plus de dynamisme aux relations commerciales entre les deux pays.
 Baisse du rythme de croissance de la valeur ajoutée dans le cadre du régime
des admissions temporaires de 40,3% en moyenne par an durant la période
1986-1989 à 26,5% durant la période 1990-1995, à 11,8% durant la période
1996-2000 et à 6,5% durant la période 2001- 2007.
 Augmentation de la part des réexportations suite à des admissions
temporaires sans paiement dans les exportations globales de 10% durant la

62
période 1986-1989 à 23,5% durant la période 1990-1995 et à 33,9% durant la
période 1996-2007. Ceci confirme l’importance du régime des admissions
temporaires dans la promotion des exportations.

Tableau 3 : Structure des exportations (en %) selon les principaux


produits

Source : Office des Changes et calcul de la DEPF.

63
Figure 10 : Evolution de la structure des exportations

Source : Direction des Etudes et des Prévisions Financières.

C. Le Maroc est-il compétitif ?

Malgré les efforts de diversification de ses exportations, le Maroc n’a pas su tirer
profit de l’accroissement de la demande mondiale et de l’expansion des marchés
Sud Est Asiatique et américain depuis les années 1990 du fait que la majeure partie
des échanges marocaines (plus de 70%) s’effectue avec le marché européen.

64
L’examen des principaux indicateurs de compétitivité fait ressortir les constations
suivantes :
• Baisse tendancielle de la part du marché mondial détenue par le Maroc depuis
1990. Cette part qui a avoisiné 0,14% en 1990 s’est repliée à 0,12% en 2001 et à
0,10% en 2006.
• Contrairement au Maroc dont la part de marché absolue dans les exportations
mondiales est faible, les autres pays disposent des parts de marché plus importantes
(Chine, Corée du Sud, Mexique, Turquie, Pologne, Indonésie, Roumanie …) et
améliorent leurs positions exportatrices.
• Continuelle progression en volume de la demande étrangère adressée au Maroc,
au cours de la décennie 1990 et début de la décennie 2000. En volume, la
progression est de moins en moins rapide durant la période 2001-2007 (4,6%) en
comparaison avec la période 1996-2000 (6,3%). Pour les années 2008 et 2009, la
croissance de la demande mondiale, selon les prévisions de la Société Générale,
atteindra son niveau le plus bas depuis des années, en raison de la menace d’une
récession au niveau de l’économie mondiale.
• Insuffisance de la croissance des exportations marocaines en volume en
comparaison avec la demande étrangère en volume adressée au Maroc durant la
période 1990-2004 : 3,9% l’an pour les exportations marocaines en volume contre
4,7% l’an pour la demande étrangère adressée au Maroc.

65
Tableau 4 : Comparaison des parts de marché absolues( en %) du Maroc avec
un échantillon de pays concurrents

Source : OMC et calcul de la DEPF.

66
Figure 11 : Evolution des parts de marché mondial du Maroc et d'un
échantillon de pays émergents

Source : Direction des Etudes et des Prévisions Financières.

67
III- La compétitivité et le territoire

A. La notion du territoire

L’économie régionale a tardivement mis le phare sur la notion de territoire,


elle s’intéressait au territoire comme simple support des activités avant le
considérer d’une manière plus personnifiée et active.

Le territoire n’est pas au départ un concept économique, la notion du


territoire a d’abord une signification éthologique. Elle «exprime la prise en
possession d’un espace par une espèce, son organisation et sa défense 53». En
revanche, la connotation culturelle du territoire est bien différente.

Le territoire est un espace-lieu doté de ressources (matières premières, actifs


productifs, compétences, relations). Mais c’est surtout un espace vécu dans le
temps, doté d’une cohésion sociétale. Il n’y a pas de territoire sans acteurs
(économiques, sociaux, institutionnels) qui se le représentent et le constituent 54.Il
s’agit d’unités territoriales de taille réduite, à visage humain. Souvent c’est un
bassin d’emplois, caractérisé par la combinaison d’emplois et de compétences. Le
territoire est donc beaucoup plus qu’un fragment d’espace neutre et passif qui
contient des ressources 55. Le territoire est un acteur à part entière.

53
BOUKHLAFA Kherdjemil, Territoires et dynamiques économiques: au-delà de la pensée
unique, l’Harmattan, 2000.
54
BOUSSETA Mohamed et EZZNATI Mohammed, Gouvernance, territoires et pôles de
compétitivité, l’Harmattan, 2009.
55
Idem

68
B. La compétitivité territoriale

La compétitivité des territoires est un concept qui occupe une place majeure
dans les politiques régionales et qui a pour but d’instaurer un équilibre dans le
territoire national. Malgré l’intérêt porté sur ce concept qui devient de plus en plus
au centre des débats économiques, la compétitivité des territoires reste mal définie.
La compétitivité territoriale est« la capacité de produire des biens et des services
qui passent le test des marchés internationaux, tout en maintenant des niveaux de
revenus élevés et durables 56 » ou plus généralement « la capacité des entreprises,
des industries, des régions, des nations ou des zones géographiques supranationales
d'engendrer, tout en étant exposées à la concurrence internationale, des niveaux de
revenu et d'emploi relativement élevés 57 ».

L’OCDE reste pourtant trop focalisée sur les activités exposées à la


concurrence internationale tout en négligeant la capacité des entreprises installées
dans un espace géographique donné de satisfaire efficacement leur marché local.
Selon Cambridge Econometrics « la compétitivité d'une région dépend d'un
ensemble de facteurs qu'elle procure aux entreprises en leur permettant d'affronter
avec succès la compétition sur le marché local, national et international 58» cette
définition montre qu’une entreprise, sans être nécessairement en concurrence avec
des firmes nationales ou multinationales, peut intervenir dans le marché local et
satisfaire les besoins de ses consommateurs.

56
BOUSSETA Mohamed et EZZNATI Mohammed, Gouvernance, territoires et pôles de
compétitivité, l’Harmattan, 2009.
57
OCDE, Industrial competitiveness, Paris, 1996
58
Cambridge Econometrics, Regional Competitiveness Indicators: a final report submitted to
DGXVI of the European Commission, Cambridge, September 1998.

69
Selon LEADER «un territoire devient compétitif s’il peut affronter la
concurrence du marché tout en assurant une durabilité environnementale,
économique, sociale et culturelle fondée sur des logiques de réseau et d’articulation
interterritoriale », la compétitivité d’un territoire dépend alors de 4 dimensions 59 :
 Une dimension sociale : qui est la capacité des acteurs à agir efficacement
ensemble sur la base d’une conception partagée du projet, et encouragée par
une concertation entre les différents niveaux institutionnels.
 Une dimension environnementale : qui est la capacité des acteurs à mettre en
valeur leur environnement en en faisant un élément “distinctif” de leur
territoire, tout en assurant la préservation et le renouvellement des ressources
naturelles et patrimoniales.
 Une dimension économique : qui est la capacité des acteurs à produire et à
retenir un maximum de valeur ajoutée sur le territoire en renforçant les liens
entre secteurs et en faisant de la combinaison des ressources des atouts pour
valoriser le caractère spécifique des produits et services locaux.
 Une dimension à l'échelle globale : qui est la capacité des acteurs à trouver
leur place par rapport aux autres territoires et au monde extérieur en général,
de façon à faire épanouir leur projet territorial et à en assurer la viabilité dans
le contexte de la globalisation.

Il est nécessaire de distinguer la compétitivité de l’attractivité du territoire


car celle-ci peut s’évaporer facilement si elle repose sur des bas salaires ou des
aides publiques. Dans une ville zone franche exploitant une main d’œuvre locale

Innovation en milieu rural, Cahier de l’innovation N°6, Fascicule 5, Observatoire européen


59

LEADER, Février 2001.

70
sous payées et précaire, où le luxe côtoie la misère, il n’y a pas de compétitivité du
territoire60.

C. Enjeux de la compétitivité territoriale au Maroc

L’organisation du territoire est un outil indispensable pour soutenir et


développer la compétitivité des entreprises. Dans le contexte actuel et face à une
ouverture commerciale, le Maroc se trouve face à des exigences concurrentielles
majeures qui demandent une organisation territoriale pertinente.

Avant l’élaboration de stratégies d’action, il est plus convenable de


diagnostiquer la situation existante afin de se renseigner sur les avantages et les
faiblesses. Ce diagnostic doit prendre en considération le développement
économique, la cohésion sociale et le développement durable.

Les diagnostics de la situation actuelle au Maroc montrent que de graves


dysfonctionnements persistent et que l'adéquation de la localisation des activités,
tout comme celle des établissements humains, sont loin de correspondre à la
répartition spatiale des avantages et des ressources.

60
BOUSSETA Mohamed et EZZNATI Mohammed, Gouvernance, territoires et pôles de
compétitivité, l’Harmattan, 2009.

71
Tableau N°1 : Synthèse des analyses sectorielles avantages/faiblesses -
opportunités/menaces (AFOM)
Avantages Faiblesse Opportunités Menaces
-Existence d'une -Spécialisation dans -Accès privilégié au -Disparition des
classe des activités à haut marché européen mesures de protection
entrepreneuriale contenu en main grâce aux accords imposées par les
étendue d’œuvre peu qualifiée préférentiels avec accords d’ouvertures
-Disponibilité de -Spécialisation l’UE (Barcelone) (OMC, UE) et la
main-d'œuvre territoriale souvent -Ouverture des mondialisation
-Consolidation d'une peu optimale de marchés -Forte concurrence de
strate de cadres de mondialisation de d’exportations avec pays méditerranéens
bon niveau l’économie processus dans les secteurs de
-Existence d'un réseau -Protections -Proximité de marché spécialisation
de communication entrainent la création de demande à forts traditionnels au
structuré de rentes de situation potentiels Maroc
(infrastructures et un développement -Concurrence des
routières, portuaires, sectoriel limité pays de
aéroportuaires et de -Faible qualification l’élargissement
communication) de main d’œuvre
-Dotation factorielle -Absence de
favorable (matières transparence et
premières, asymétrie de
paysages,..) l'information
-Potentiels de -Manque de
développement coordination entre les
(sectoriels et acteurs d'une même
territoriaux) filière

-Faible prise en
compte des critères de
développement

72
durable

-Inadéquation des
formes
institutionnelles

-Bureaucratie

-Droit des affaires


Source : La compétitivité territoriale rapport de synthèse.

IV- La compétitivité et la mise à niveau de l’économie

A. Le concept de mise à niveau

La mise à niveau est un nouveau concept développé par l’ONUDI au cours


des dernières années. La mise à niveau est une grande dynamique de conceptions et
de réalisations des grandes mutations dans un environnement global. C’est un
PROCESSUS CONTINU qui a pour but d’accommoder et adapter l’entreprise et
son environnement aux nouvelles exigences du Libre échange 61.

Pour une industrie ou une entreprise, la mise à niveau à une double


ambition :
 Devenir compétitive en termes de prix, de qualité et d’innovation.
 Devenir capable de suivre et de maîtriser l’évolution des marchés.

61
DHAOUI Mohamed, Guide méthodologique, restructuration, mise à niveau et compétitivité
industrielle, 2002.

73
Figure 12: Objectif du programme global de restructuration et de mise à
niveau

Source : DHAOUI Mohamed, Guide méthodologique, restructuration, mise à niveau et


compétitivité

Ainsi et comme l’indique le schéma, la mise à niveau a pour objectif de


soutenir la dynamique de restructuration, de compétitivité, d’intégration et de
croissance des industries et de l’emploi, et de faciliter l’accès au marché
international dans le contexte du processus de libéralisation et d’ouverture
économique.

B. La mise à niveau au Maroc

Après l’adhésion aux accords du GATT en 1987et à l’OMC en 1994 et plus


récemment, la signature de l’accord d’association avec l’UE, le Maroc vise une

74
intégration progressive dans l’économie mondiale en s’engageant dans un large
programme de libéralisation et d’ajustement structurel de son économie. Cette
ouverture positionnera le Maroc au cœur d’une Zone de Libre échange. Certes, le
processus de libéralisation imposera un démantèlement tarifaire et une levée des
obstacles non tarifaires.

Afin que les entreprises puissent faire face au démantèlement tarifaire et


d’améliorer leur compétitivité, un programme de mesure d’accompagnement est
conçu avec l’appui de l’Union Européenne. Le principal but du programme est
d’améliorer les facteurs de compétitivité des entreprises.

1. Le démantèlement tarifaire

En vertu de l’accord d’association entre le Maroc et l’Union européenne et


de l’accord de Libre échange entre le Maroc et l’AELE, les droits de douane et
taxes d’effet équivalent, applicables à l’importation des produits industriels
originaires de ces pays, seront démantelés progressivement. Par ailleurs, il est
prévu l’élimination, au plus tard trois ans après l’entrée en vigueur de ces accords,
des prix de référence en faveur des produits originaires de l’Union européenne et de
l’AELE 62.

62
DHAOUI Mohamed, Guide méthodologique, restructuration, mise à niveau et compétitivité industrielle,
2002.

75
Tableau N°2 : Démantèlement tarifaire

Source : DHAOUI Mohamed, Guide méthodologique, restructuration, mise à niveau et compétitivité


industrielle, 2002.

2. Les programmes de mise à niveau

Le Centre Euro-Maroc qui devait jouer un rôle central dans le diagnostic et


l’étude des plans de mise à niveau des unités productives n’a pas eu le succès
escompté. Seules 363 entreprises et un peu plus d’une dizaine d’associations
professionnelles ont bénéficié de l’appui du Centre à fin juin 2004. Dernièrement,
les attributions de celui-ci ont été rétrocédées à l’Agence Nationale de la PME 63.

Le programme d’assistance aux associations professionnelles, visant le


renforcement de leur capacité d’appui, de conseil et d’assistance aux entreprises,
n’a démarré qu’en décembre 2001 mais sa durée a été prolongée jusqu’en juin
2005. A fin décembre 2004, 40 associations18 ont déjà engagé des actions pour 52

63
Rapport d’évaluation du plan de développement économique et social, HCP, 2005.

76
millions de DH dont 78% pris en charge par le programme. Le budget opérationnel
de ce dernier a été engagé à hauteur de 91%. Malgré la modestie de ses ressources,
ce programme a eu un impact tangible sur les associations qui ont assisté à un
accroissement de leurs adhérents et de leurs ressources, à un renforcement de leurs
structures, à une optimisation de leur gestion et enfin à l’instauration de nouvelles
relations de proximité avec les entreprises à travers des actions de communication
et d’information64.

Concernant le financement de la mise à niveau des entreprises, d’importantes


mesures ont été concrétisées dont la plupart sont entrées en application en 2003.
Elles concernent la mise en place d’instruments de garantie des crédits bancaires
(dont le fonds de mise à niveau FOMAN) ; des lignes de crédits bancaires dans le
cadre de la coopération bilatérale et des instruments pour le renforcement des fonds
propres des entreprises (dont la ligne de capital risque BEI) destinée à financer des
prises de participation directe des banques marocaines et de la société Moussahama
dans des projets d’investissement. D’autres fonds ont été institués et ont concerné
la restructuration et la mise à niveau de secteurs stratégiques : RENOVOTEL pour
le tourisme, FORTEX pour le textile et l’habillement et le fonds de dépollution
industriel (FODEP). Les dispositions prises en faveur de l’entreprise ont
généralement bénéficié aux entreprises organisées et particulièrement aux grandes.
Les petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent environ 95 % du tissu
productif national et qui sont les plus vulnérables à l’ouverture requièrent des
mesures spécifiques d’accompagnement. Celles-ci n’ont pas accès aux moyens

64
Rapport d’évaluation du plan de développement économique et social, HCP, 2005.

77
financiers nécessaires et ne bénéficient pas de l’encadrement institutionnel
adéquat65.

3. L’appui à la petite et moyenne entreprise

La mise à niveau de la petite et moyenne entreprise fait l’objet d’une


attention spéciale et surtout d’un traitement particulier dans le cadre d’une charte
spécifique. Cette charte qui a été promulguée en 2002 a prévu un cadre
institutionnel et des mesures d’incitation fiscales et de financement spécifiques.
Concernant le plan institutionnel, l’Agence Nationale de la PME (ANPME) a
été mise en place en 2002. Considérée comme étant une structure légère, elle est
l’interlocuteur unique qui coordonne les actions de l’Etat et opère dans le niveau
local et régional, grâce à des réseaux d’alliances formés de PME d’association
professionnelles, de fédérations et de collectivités locales.

Un programme de développement des réseaux d’accompagnement des PME


a également été lancé avec l’appui de l’Agence Française de Création d’Entreprises
(AFCE), qui a pu contribuer à la création de 8 maisons de la jeune entreprise
devant accompagner les jeunes unités dans leur développement et leur mise à
niveau, et apporté des réponses à leurs besoins en matière d’accueil, d’assistance et
de conseil, de formation, d’accès à l’Internet et l’hébergement.

Par ailleurs, une charte de partenariat `` Grandes entreprise-PME ``a été


établie et a abouti, dans une première étape, à une réflexion sur la définition d’un
cadre juridique de la sous-traitance66.

65
Idem
66
Rapport d’évaluation du plan de développement économique et social, HCP, 2005.

78
Concernant le plan de financement de la PME, différents instruments en été
conçu, notamment le Fonds de Garantie Français pour la mise à niveau des PME
(FOGAMAN), le fonds de garantie des prêts à la création de la jeune entreprise et
le fonds de garantie MEDA 1 pour le projet d’appui aux institutions financières de
garantie aux PME (PAIGAM). Afin d’accompagner ces instruments, un fonds de
capital-risque et de lignes étrangères de financement à moyen terme a été élaboré
notamment avec la France, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et l’Allemagne.

La multiplicité des lignes de crédits et des fonds de garantie offre des


ressources consistantes qui restent toutefois peu utilisées. En fait, l’accès au
financement de la PME demeure entravé par l’inadaptation des mécanismes
structurels et institutionnels. Le diagnostic effectué, sur la demande du Maroc, par
la Caisse de Dépôt et de Consignation (France), a mis en relief les principales
entraves au financement de la PME. Celles-ci résident essentiellement dans
l’absence de délégation de pouvoirs concernant les décisions de crédit dans les
banques, qui s’étend jusqu’aux petits dossiers ; le manque de qualification du
personnel en charge du traitement du dossier des entreprises ; la forte profitabilité
du secteur bancaire et surtout l’absence d’appropriation du système de garantie par
les banques67.

4. Les entreprises artisanales

Pour ce qui est du domaine artisanal, l’objectif visé est la promotion de


l’entreprise artisanale et la mise à niveau du secteur. Les actions prévues ont

67
Rapport d’évaluation du plan de développement économique et social, HCP, 2005.

79
concernés principalement l’amélioration de la compétitivité des entreprises et la
promotion du produit artisanal. De nombreux moyens ont été préconisés consistant
en l’organisation des métiers et l’instauration d’une couverture sociale ; la
réorganisation des chambres d’artisanat et l’amélioration de la représentativité des
activités ; la création de nouveaux espaces de production ; la normalisation et
l’amélioration de la qualité des produits ; le développement de la formation
professionnelle et l’adoption d’une stratégie marketing.

Le processus de mise à niveau du secteur s’est traduit par l’élaboration d’un


livre blanc, à la base d’un projet de charte qui reprend les dispositions contenues
dans le Plan. Si des mesures concernant l’environnement de l’entreprise ont été
mises en œuvre, en particulier au niveau de la formation et de la création de
nouveaux villages et zones d’activités artisanales, force est de constater que, sur le
plan institutionnel, le projet de charte n’a pas abouti et que les textes portant sur la
réorganisation des métiers et des chambres d’artisanat n’ont pas encore vu le jour68.

Sur le plan de l’environnement des affaires, excepté le volet des


infrastructures d’accueil et l’institution des CRI, des efforts nécessitent d’être
déployer afin de solliciter et stimuler d’avantage l’investissement. Ces efforts
concernent, notamment, la réforme de l’administration et de la justice, le droit des
affaires, la gouvernance locale, la transparence des marchés, la formation des
ressources humaines et le financement de l’investissement surtout pour la PME. En
outre, la mise à niveau de l’entreprise a été aussi limitée par une insuffisante
appropriation du programme d’E.M.E (Euro Maroc Entreprise) par l’entreprise
marocaine.

68
Rapport d’évaluation du plan de développement économique et social, HCP, 2005.

80
Malgré les réformes, la compétitivité de l’économie marocaine est restée
assez limitée. Selon l’observatoire de la compétitivité internationale de l’économie
marocaine (OCIEM) et du Forum Economique Mondial (WEF), le Maroc se place,
dans le domaine macroéconomique, dans le groupe des pays à résultats
intermédiaires, tranche inférieure, très proche de l’Indonésie et de l’Argentine, mais
assez loin de la Malaisie et de la Thaïlande, pays faisant partie du panel.

En terme de capacité des infrastructures et de qualité des services offerts le


Maroc est resté en retard par rapport aux pays du panel : les trois quarts des pays
concurrents ont aujourd’hui une densité de téléphonie fixe 3 à 15 fois plus élevée
qu’au Maroc. En ce qui concerne le cadre institutionnel des affaires, la mise en
place des Centres Régionaux d’Investissements a permis de ramener le délai de
création d’entreprises à 11 jours au niveau national et entre deux à trois jours dans
la Wilaya de Rabat. Néanmoins, la compétitivité de l’économie reste affectée par le
retard des réformes dans les domaines de la justice et de l’administration69.

69
Rapport d’évaluation du plan de développement économique et social, HCP, 2005.

81
Tableau N°3 : Classement de certains pays du panel selon les indices de
compétitivité 2002

Source : Forum économique mondial de 2003.

82
Pour conclure, La compétitivité de l’économie nationale reste handicapée par
la faible qualification des ressources humaines conjuguée aux disparités sociales et
spatiales.

Conclusion

L'influence des conditions de base sur les structures du tissu économique est
déterminante. En effet, l'environnement socioéconomique, à travers le niveau de
développements économique et le rôle de l'Etat, constitue la structure de base
garante de la réussite de toute activité. De même, l'évolution et le degré
d'adaptabilité de ces deux facteurs aux mutations économiques restent primordiaux
et assurent une cohésion et une complémentarité à même de permettre un
développement des activités économiques.

D'un autre côté, les caractéristiques de l'offre influent sur les structures de
l'économie. Cette influence est d'abord ressentie au niveau de la taille et la nature
des entreprises qui opèrent dans une branche ou dans une industrie. Ensuite à
travers les économies d'échelle une réalisent les entreprises. Enfin, par des barrières
à l'entrée qui peuvent constituer un certain avantage aux firmes déjà établies.

De même, les structures du tissu économique subissent les contraintes des


caractéristiques de la demande. Ces dernières influent à travers le cycle de la vie du
produit, le degré d'élasticité de la demande par rapport au prix et le type de produit.

83
L'analyse des structures du tissu économique a donné une image sur les
entreprises qui composent chaque branche, selon les secteurs et les tranches de
chiffre d'affaires. Ces données ont montré l'inégalité de dimensions qui caractérise
ce tissu économique. Les firmes de petites tailles occupent la première place en
nombre, alors que leur participation au niveau du chiffre d'affaires reste très
limitée.
Néanmoins, l'analyse par secteur ne reflète pas la situation réelle de tissu
économique. En effet, plusieurs activités fortement concentrées n'apparaissent
qu'après l'analyse de la structure réelle du secteur voir de l'activité.

La compétitivité nécessite la conjugaison de tous les efforts. D'une part, des


pouvoirs publics pour accompagner toutes les actions menées et améliorer
l'environnement externe de l'entreprise. D'autre part, par le privé pour déployer des
efforts en matière de gestion, d'organisation et d'innovation, à même de permettre
une production de qualité et à des prix compétitifs.

84
CHAPITRE 3 :
COMPÉTITIVITÉ DE LA RÉGION MEKNÈS
TAFILALET
- Etude de cas -

I- Présentation générale de la région MEKNÈS-TAFILALET

Meknès-Tafilalet, première région agricole et connue traditionnellement


comme le « château d’eau du Maroc », se révèle comme un terrain à fort potentiel
pour l’investissement. Sa superficie, s'étend sur 79.210 km², soit 11,14 % environ
de la superficie nationale, elle se caractérise par la diversité des ensembles
géographiques et naturels qui la composent. Ainsi on distingue des plaines et des
zones favorables à l'agriculture (plaine du Sais, plaine du Tigrigra, les oasis de
oued Ziz et la plaine du Tafilalet), le massif de Zerhoun, les causses d'El Hajeb, le
plateau central, la chaîne moyen-atlassique et la zone présaharienne du Tafilalet. La
région compte une population de 1.903.790 habitants selon les résultats du
Recensement général de la Population et de l'Habitat de 1994, ce qui constitue
7,3% de la population nationale.

85
Quant à la répartition de la population active occupée par branche d'activité,
on constate que le secteur agricole continue à prédominer puisqu'il emploie 42,8%
des personnes actives occupées. Il est suivi par l'administration publique et les
services d'action sociale qui occupent 14,0%. Le commerce est également une
activité pourvoyeuse en emplois, puisqu'elle regroupe 12,0%. L'industrie et
l'artisanat emploient 10,8% et le secteur des bâtiments et travaux publics emploie
10,1%.

La région recèle d'énormes potentialités dans divers secteurs :

 L’agroalimentaire

Avec environ 80 % des ménages ruraux dont le revenu provient de l’activité


agricole, le secteur agroalimentaire revêt une importance primordiale pour
l’économie marocaine. A Meknès-Tafilalet, l’industrie agroalimentaire occupe
actuellement 31 % des effectifs de la région, génère 63 % de la production
industrielle et 23 % des exportations.

En effet, la vocation agricole de la région a motivé l’émergence de 84


entreprises locales réparties autour de cinq sous-secteurs, dont trois dépendent de
l’arboriculture fruitière et du maraîchage : la production d’huile végétale, la
vinification et la conservation de fruits et légumes. Grâce à leur forte valeur ajoutée
et leur potentiel d’exportation, ces filières constituent de véritables vecteurs du
développement agroalimentaire de la région70.

70
Profil économique régional, Région de Meknès-Tafilalet, USAID, 2007.

86
 Tourisme

Dotée d’un patrimoine naturel, historique et culturel, Meknès-Tafilalet offre


de nombreuses opportunités d’investissement dans le secteur du tourisme. Plusieurs
sites ont une histoire exceptionnelle à raconter (cf. les vestiges de Volubilis, le
carrefour pré-islamique des caravaniers du Maroc, du Mali ou du Niger à Rissani,
le règne des sultans, etc.). Le gouvernement marocain a lancé un plan stratégique
de développement du tourisme qui inclut, entre autres, la création de 80 000
chambres additionnelles et la promotion du pays auprès des touristes et des tours
opérateurs internationaux. Cet ambitieux programme devrait attirer 10 millions de
touristes d’ici 2010. Tout en défiant la tendance d’un tourisme balnéaire toujours
croissant, la région compte notamment sur les voyageurs qui voudront profiter de
leur séjour au Maroc pour visiter des villes impériales comme Meknès. Un des
plans d’aménagement balnéaire se situe à Larache, à proximité de la ville de
Meknès71.

 Artisanat

L’artisanat pourrait être l’un des facteurs de développement les plus


importants pour la région compte tenu de sa tradition et de son potentiel, générateur
d’emplois. Pourtant, le secteur souffre actuellement d’un manque d’accès aux
capitaux nécessaires à l’innovation technologique permettant l’accès à de nouveaux
marchés. Afin de remédier à cette situation, les artisans se regroupent désormais
par corps de métier et se concentrent à l’intérieur d’espaces communs. Cette
organisation leur permet d’être à l’affût des nouvelles tendances et de créer des
71
Profil économique régional, Région de Meknès-Tafilalet, USAID, 2007.

87
ateliers fonctionnels, souvent à proximité des centres d’approvisionnement en
matières premières. Depuis quelques années, ils se sont également organisés en
coopératives et associations, de manière à optimiser l’accès à l’information relative
aux prix, et permettant d’augmenter leur pouvoir de négociation au sein du marché
artisanal72.

 Secteur minier.
Finalement, la présence d’une structure géologique variée, caractérisée par
la concentration de substances minérales, a traditionnellement favorisé la vocation
minière de la région Meknès-Tafilalet. Les principales substances minérales qui
font actuellement l’objet de recherche ou d’exploitation sont : la barytine, le plomb,
le zinc et le pyrophyllite. D’autres minerais ont également été identifiés dans la
région, notamment les schistes bitumeux de Timahdite, dont les réserves sont
estimées à 18 milliards de tonnes, la fluorine, le fer, l’antimoine, l’argent, le cuivre,
le marbre, le manganèse, le sable, le sel, le calcite, le talc et les terres rares. Les
principaux gisements se trouvent dans les provinces de Khénifra et d’Errachidia73.

II- Étude de cas

La vérification des idées préconçues exige un travail sur le terrain et un effet


de communication avec le réel, et puisque la compétitivité des entreprises constitue
à l’heure actuelle une nécessité incontournable pour la survie et la pérennité des
entreprises.

72
Idem
73
Profil économique régional, Région de Meknès-Tafilalet, USAID, 2007.

88
Une enquête a été effectuée sur un échantillon choisi des entreprises, à fin
d’étudier et de traiter d’une manière profonde ce sujet, et avoir une idée générale
sur le rôle capital que joue la compétitivité, et les avantages qu’elle représente pour
l’entreprise. Parmi les avantages de cette fonction pour les entreprises interrogées
dans le cadre de cette enquête :

- Savoir le degré de la compétitivité des entreprises à partir des indicateurs à


savoir :

 Indicateurs financiers :

- la rentabilité
- la productivité
- la profitabilité

 Indicateurs non financiers :

- satisfaction des clients


- part de marché
- volume des ventes

Auparavant, au centre des préoccupations, se trouvaient le chiffre


d’affaire et le processus industriel, la performance de l’entreprise était synonyme
de performance financière et de productivité, aujourd’hui il faut répondre à des
questions plus complexes :

 Comment satisfaire mes clients ?

89
 Quels produits et services proposé ?
 Comment conserver mes clients malgré une concurrence accrue ?
 Comment me distinguer ?

De ce fait, la compétitivité est devenue un enjeu stratégique majeur dans


une concurrence mondiale de plus en plus exacerbée.

Le choix du secteur textile pour notre étude repose sur un ensemble de


considérations :

 Le textile au Maroc est parmi les secteurs les plus importants et


les plus rentables dont la production est orientée vers l’extérieur.
 Il présente un débouché national
 L’importance de la valeur ajoutée de secteur textile par rapport
au PIB.
 Il est caractérisé par une grande sensibilité envers la concurrence
étrangère car ce secteur est encore fragile au Maroc.

Il s’agit donc de présenté la situation des entreprises Marocaines en


matière de compétitivité, pour ce faire, il est nécessaire d’avancer au préalable un
cadre théorique sur la notion de la compétitivité comme facteur de réussite pour
l’entreprise.

Ainsi la présente étude sera articulée autour des points suivants :

 La présentation de l’enquête
 La présentation des résultats

90
A. Présentation de l’enquête :

L’étude théorique a montré que les études effectuées sur la compétitivité


des entreprises ont une importance capitale et représente l’ossature de toute réussite
durable.

Toutefois pour examiner la place de cette fonction au sein des entreprises


textile et vérifiés les idées préconçues, une enquête a été menée dans un échantillon
choisi des entreprises du textile à travers un questionnaire à fin d’étudier d’une
manière profonde ce sujet et avoir une idée générale sur son rôle, ses avantages
ainsi que la réalité de la pratiques de la compétitivité au sein ses entreprises.

Ainsi la présente partie sera articulée autour des deux points suivants :

 Méthodologie de l’enquête
 La présentation de l’échantillon

1- La méthodologie de l’enquête

L’enquête menée a pour objectif de collecter un ensemble d’informations


cohérentes afin d’élucider les manifestations de la compétitivité au sein des
entreprises du textile et de préciser la nature des relations entre les éléments décrits
dans le cadre conceptuel.

91
Ainsi cette section va faire la lumière sur la préparation de l’enquête et de
lancement de cette enquête sur le terrain.

 Préparation de l’enquête

L’enquête est une observation du fonctionnement du phénomène étudié.


Elle a pour but d’illustrer le degré réel de pratique de la compétitivité dans les
entreprises du textile.

Or cet enquête est souvent freinée par certaines limites notamment :

 La réticence des entrepreneurs qui représente le handicap majeur


de toute enquête de ce type.
 Echantillon restreints.
 La réparation géographique des entreprises interrogées n’est que
peu représentative de l’ensemble de l’espace industrie.

 la construction du questionnaire

Le questionnaire a pour but de collecter des informations sur les


entreprises interpellées faisant l’objet par la suite d’un dépouillement et de
l’interprétation. Il vise à illustrer le niveau de pratique de la compétitivité dans les
entreprises à travers un certain nombre d’interrogation portants sur :

92
I- L’identification de l’entreprise

II- la compétitivité et pilotage stratégique de l’entreprise

III- mesure de la performance et facteurs clé de succès

IV- la compétitivité comme facteur de réussite

 le lancement de l’enquête sur terrain

Le lancement de l’enquête consiste à la déposition du questionnaire dans


les différentes entreprises concernées pour collecter les données et les informations
recherchées.

Ce lancement s’effectue par nous-mêmes ou par une personne


intermédiaire… etc.

Pour l’exemple présent on a fait déposer au cours du mois de juin les


différents questionnaires dans les entreprises qui constituent l’échantillon interrogé.
Les résultats se présentent comme suit :

7 Sociétés ont acceptées de collaborer c'est-à-dire que 75% de la


population de base ont eu l’amabilité de répondre à notre questionnaire.

Parmi ces 7 exemplaires, une seule a mentionné que la société n’a pas
une stratégie de compétitivité.

93
Ce qui nous mène à conclure que notre analyse va porter sur 6 sociétés
industrielles.

2- présentation de l’échantillon

 La constitution de l’échantillon
 L’échantillon doit être représentatif c’est-à-dire qu’il doit refléter dans sa
structure la diversité réelle de la population de base, dans notre cas, la
population de base est de 75 unités. En ce qui concerne les critères de
choix de l’échantillon, il se présente comme suit :

 Répartition géographique : les entreprises installées à la ville de Meknès


dans les différentes zones aux quartiers industriels notamment Sidi
Bouzekri, Marjane, Zerhounia, Ain Slougui, et les alentours de la ville de
Meknès.
 Secteur : Textile.
 Taille : grandes, petites et moyennes entreprises.

Un échantillon des entreprises dans la région Meknés-Tafilalt :

- SICOM (3 unités à quartier Bassatine)


- SEFITA (quartier Mansour)
-THA (Tricotage Haut d’Atlas)
-SOHAM (quartier Sidi Bouzekri)
-MEKMALL (Barj)

94
-SIBEC (la zone industrielle)
-BERNIMODE (Sidi Bouzekri)
-RWACOF (quartier Rwa)
-AUCEANE (Route de Fès)
-MANSOTEX (quartier zerhouniya)
-BERNICHI ( Zone industrielle Sidi Bouzekri)
-SPORT AND CO (quartier Bassatine)
-RIZZANA (quartier Mansour)

B. Le questionnaire

Questionnaire : « Enquête sur la compétitivité des


entreprises» cas du secteur textile à la région Meknès
Tafilalet

Cet entretien s’insère dans le cadre de la préparation d’un mémoire de


Licence en sciences économique, « option économie de l’entreprise » sous le titre
«la compétitivité des entreprises étude de cas ». A cette fin veuillez bien cochez là
où les cases correspondent pour compter vos réponses par ordre d’importance s’il
est nécessaire.

I-Identification de l’entreprise

Nom et raison sociale de l’entreprise :

La nature juridique :

Société anonyme

Société a responsabilité limitée

95
Société en commandite simple

Société en nom collectif

Autre réponses (à préciser)

Date de création de l’entreprise : …………………..

Montant du capital social : ………………………...

Type de marché :

National

International

Effectif du personnel :…………………………..

Chiffre d’affaire :……………………………… .

II-la compétitivité et pilotage stratégique de l’entreprise :

Est-ce que vous accordez une place importante à la compétitivité au moment de la


définition de votre stratégie globale ?

-oui -non

Si oui, quel est le degré de cette importante ?

Très fort

Fort

96
Assez fort

Peu fort

Pas fort

Quels sont parmi les différents points suivants ceux que vous considérez comme les
points forts dans la stratégie de votre entreprise ?

Prix compétitifs

Qualité des produits

Rapidité des délais d’exécution

Assistance technique du client

Selon M.E. Porter, 3 grandes stratégie de base sont susceptibles d’assurer une
compétitivité durable pour chaque firme quelque soit son environnement.

On vous demande, laquelle, ou les quelles qui constituent la stratégie de votre


entreprise ?

Domination globale par les coûts

Différenciation

Concentration de l’activité

Votre entreprise dispose-t-elle d’une fonction gestion des ressources humaines ?

-oui -non

97
Accordez vous à votre personnel des formations régulières ?

-oui -non

III- Mesure de la Performance et facteurs clés de succès :


D’après vous quel est le degré d’importance de la mesure de performance
pour votre entreprise ?

Sans importance

Peu important

Important

Très important

Quelles sont les formes de performance aux quelles vous donnez plus
d’importance :

Performance financière

Performance opérationnelle

Performance commerciale

Performance organisationnelle

Est-ce que vous disposez des indicateurs de performances ?

-Oui - Non

Si oui, précisez sur quels indicateurs vous appuyiez essentiellement ?

Réduction des délais

98
Vitesse

Cohérence

Livraison des commandes client

Est-ce que vous appliquez la démarche de la stratégie de performance ?

-Oui - Non

Quels sont les outils les plus efficaces sur lesquels vous basez pour gérer la
performance ?

La comptabilité générale

La comptabilité analytique

Le tableau de bord

Le Système d’information

Le système Budgétaire

Le système de rémunération actuel est-il relié aux performances en termes de


productivité ?

-Performance individuelle -Performance collective

-oui -oui

-non -non

99
Pratiquez-vous d’autres formes non monétaires d’incitation des salaires à la
production ?

-oui -non

IV-la compétitivité comme facteur de réussite :

D’après vous qu’est ce que la compétitivité ?

………………………………………………

Existe-t-elle une concurrence dans la région Meknès-Tafilalt ?

-oui -non

Quel est le degré de cette concurrence ?

Forte

Moyenne

Faible

Comment vous procédez pour faire face à cette concurrence ?

Réduire les coûts de non qualité

Prévaloir l’image de marque de l’entreprise

Rationaliser l’outil de la production

100
Quelles types de contraintes aux quelles vous affrontez ?

D’ordre économique

D’ordre administratif

D’ordre technique

D’ordre social et humain

C. Dépouillement du questionnaire

Sur un échantillon représentatif de 6 PME, on s’est basé sur le domaine


d’activités du « textile » pour pouvoir compléter notre mémoire par une étude qui
porte sur la compétitivité des entreprises Marocaines.

I- Identification de l’entreprise :

1. La forme juridique :
Société en commandite Société en nom
Forme SA SARL simple collectif
Nombre d'entreprises 1 3 1 1

101
Répartition de l’échantillon selon la forme
juridique
SARL

2,5 Société en Société en nom


commandite collectif
2 simple
SA
1,5

0,5

2. Marché :
Marché National International
Nombre d'entreprises 6 5

Marché
National 6

6
5,8
5,6

5,4 International
5
5,2
5

4,8
4,6

4,4
National International

II -la compétitivité et pilotage stratégique de l’entreprise :

1. Est-ce que vous accordez une place importante à la compétitivité au moment de


la définition de votre stratégie globale ?

102
Place de compétititvité
Non
17%

Oui
83%

Oui Non

2. Degré d’importance :

Degré d'importance Très fort Fort Assez fort Peu fort Pas fort
Nombre d'entreprises 2 2 1 0 0

103
Degré d'importance

2 2
2
1,8
1,6
1,4
1,2
1
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0 0
0
Très fort Fort Assez fort Peu fort Pas fort

3. Les points forts de la stratégie des PME :

Rapidité des Assistance


Prix Qualité des délais technique du
Points forts compétitifs produits d’exécution client
Nombre d'entreprises 3 5 2 1

Points forts

6
5
4
3
2
1
0
Prix compétitifs Qualité des Rapidité des Assistance
produits délais technique du
d’exécution client

104
4. la stratégie des PME:

Domination
globale par les Concentration
Stratégie coûts Différenciation de l’activité
Nombre d'entreprises 2 3 1

Stratégie

3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
Domination Différenciation Concentration
globale par les de l’activité
coûts

5. Fonction Ressource humaine :

Fonction Ressource humaine Oui Non


Nombre d'entreprises 4 2

105
Foction Ressource humaine

Non; 2

Oui; 4

Oui Non

6. La formation du personnel :

Formation du personnel Oui Non


Nombre d'entreprises 5 1

Formation du personnel

Non; 1

Oui; 5

Oui Non

III- Mesure de la Performance et facteurs clés de succès :

106
1. Degré d’importance de la mesure de performance pour les entreprises :

Degré d’importance Sans importance Peu important Important Très important


Nombre d'entreprises 0 1 2 3

Degré d’importance de la mesure de performance

3
3

2,5
2
2

1,5
1
1

0,5
0
0
Sans Peu important Important Très important
importance

2. les formes de performance les plus importantes :

Performance Performance Performance Performance


Forme de performance financière opérationnelle commerciale organisationnelle
Nombre d'entreprises 3 2 1 3

107
Nombre d'entreprises

2,5

1,5

0,5

0
Performance Performance Performance Performance
financière opérationnelle commerciale organisationnelle

3. Disposition d’indicateur de performance :

Indicateur de performance Oui Non


Nombre d'entreprises 5 1

Disposition d’indicateur de performance

Oui Non

108
4. L’indicateur le plus important :

Réduction Livraison des


Indicateurs des délais Vitesse Cohérence commandes client
Nombre d'entreprises 3 2 1 3

L’indicateur le plus important

3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
Réduction Vitesse Cohérence Livraison des
des délais commandes
client

5. Application de la démarche de la stratégie de performance :

Application de la démarche de la stratégie de performance Oui Non


Nombre d'entreprises 4 2

109
Application de la démarche de la stratégie
de performance

Oui Non

6. Pratique des formes non monétaires d’incitation des salaires à la production :

formes non monétaires d’incitation des salaires à la production Oui Non


Nombre d'entreprises 4 2

formes non monétaires d’incitation des salaires à


la production

Oui Non

110
IV- la compétitivité comme facteur de réussite :

1. La concurrence dans la région Meknès-Tafilalt :

La concurrence dans la région Meknès-Tafilalt Oui Non


Nombre d'entreprises 6 0

La concurrence dans la région Meknés-Tafilalt

6
6

5
4

3
2
1 0

0
Oui Non

2. Degré de cette concurrence :

La concurrence dans la région Meknès-Tafilalt Oui Non


Nombre d'entreprises 6 0

111
Degré de cette concurrence

Faible

Moyenne

Forte

0 1 2 3 4

3. Mesures prisent face à la concurrence :

Réduire les
coûts Prévaloir l’image Rationaliser l’outil
Mesures de non qualité de marque de l’entreprise de la production
Nombre d'entreprises 4 3 5

Mesures

4
3

2
1

0
Réduire les Prévaloir Rationaliser
coûts l’image l’outil
de non de marque de de la
qualité l’entreprise production

112
4. Les contraintes rencontrées :

Social et
Contraintes Économique Administratif Technique humain
Nombre d'entreprises 5 3 2 2

Contraintes rencontrés
5
5

4 3

3 2 2

0
Economique Administratif Technique Social et
humain

D. Traitement et analyse des résultats

Cette partie est destinée à éclaircir la partie précédente on donnant pour chaque
axe du questionnaire une explication de la réalité organisationnelle à travers la
lecture des graphiques présentés au premier point nommé dépouillement.

I- Identification de l’entreprise

Au niveau du marché de Meknès Tafilalet, les entreprises exploitent plus sur


les marchés nationaux qu’internationaux cela explique bien la fragilité de ces
entreprises et la non compétitivité à l’échelle mondial.

113
II- La compétitivité et pilotage stratégique de l’entreprise

On remarque que 83% des entreprises de la région Meknès Tafilalet


déclarent accorder une place importante à la compétitivité au moment de la
définition de leur stratégie globale.

Les points forts sur lesquels les entreprises misent sont au premier lieu les
prix et la qualité des produits offerts suivi par la rapidité des délais et enfin
l’assistance du client.

Quant à l’étude de M. PORTER qui a porté sur les types des stratégies
utilisées par les entreprises on note que la majorité des entreprises optent pour la
différenciation comme choix stratégique.

On constate que la fonction des ressources humaines occupe une place


centrale au moment de la définition de la stratégie, l’enquête montre que 4
entreprises parmi 6 possèdent cette fonction alors que les 2 autres affirment être
en stade de planification pour la mettre en place.

III- Mesure de la performance et facteurs clés de succès

Il est remarquable que 3 entreprises accordent une très grande importance à


la mesure des performances, cette importance se focalise primordialement sur la
performance financière et la performance organisationnelle, concernant les
indicateurs de performance dont disposent les entreprises, 5 sur 6 ont exprimé
que l’indicateur le plus important est la réduction des délais et livraison de
commande des clients suivi de la vitesse et finalement la cohérence.

114
IV- La compétitivité comme facteur de réussite

Cette partie de l’enquête donne la parole aux dirigeants des entreprises


d’exprimer leur perception de la notion de compétitivité d’une part et le degré de
concurrence dans la région Meknès Tafilalet d’une autre part. La définition de la
compétitivité a porté sur deux notions à savoir la part du marché et la qualité du
produit. Ainsi, on constate que 4 entreprises considèrent que la région connait une
forte concurrence à la différence des 2 autres qui pensent que la concurrence dans
la région reste moyenne. Pour faire face à cette concurrence La rationalisation de
l’outil de production et la réduction des coûts de non qualité sont privilégiés au
détriment de l’image de marque de l’entreprise.

Répondant à la question des contraintes qui freinent la compétitivité, toutes


les entreprises jugent les contraintes économiques comme contrainte majeure suivie
de contraintes administratives et techniques.

115
CONCLUSION GÉNÉRALE

La compétitivité des entreprises en ce début de siècle est un facteur clé de


réussite, c’est devenu l’ardente nécessité pour assurer le bon fonctionnement et la
pérennité de chaque organisation.

Certes, l’influence des conditions de base demeure déterminante. D’une part


le niveau du développement et le rôle de l’état constituent un levier indispensable
pour le développement économique durable. D’autre part, les caractéristiques de
l’offre et de la demande conditionnent en grande partie l’environnement interne des
entreprises.

La compétitivité requiert le rassemblement de tous les efforts, les pouvoirs


publics doivent accompagner toutes les actions menées et améliorer
l’environnement externe de l’entreprise. Il est nécessaire de faire appel au privé
pour déployer des efforts en matière de gestion, d’organisation et d’innovation, à
même permettre une production de qualité et à des prix compétitifs.

L’analyse des structures du tissu économique a permis de relever l’inégalité


de dimensions qui caractérisent le tissu économique national. Ainsi, si le nombre de
firmes de petites tailles est très important, il n’en demeure pas moins que leur
participation au niveau du chiffre d’affaire reste très limitée.

Être compétitif et le rester, nécessite la conjugaison de toutes les attentions tant


publiques que privées pour une amélioration de l’environnement externe et pour
une bonne gestion interne de l’entreprise.

116
Sommaire

Dédicace…………………………………………………………………… 1
Remerciement…………………………………………………………….. 2
Introduction générale…………………………………………………….. 4

CHAPITRE1 : La compétitivité cadrage conceptuel…………………... 6


I. Quesque la compétitivité……………………………….... 7
A. La compétitivité d’un pays…………………………. 8
B. La compétitivité d’une entreprise………………….. 10
II. Les différents types de compétitivité…………………… 12
A. Compétitivité prix…………………..………………. 13
B. Compétitivité hors prix……………………………... 16
C. Compétitivité par le temps…………………………. 17
III. Les indicateurs de la compétitivité……………………… 20
A. Le taux de pénétration des importations..………… 20
B. Solde commercial et taux de couverture…………... 21
C. La part du marché………………………………….. 23
IV. Les Obstacles à la compétitivité –cas du Maroc-………. 24
A. Les obstacles imposés par les accords de l’OMC.… 24
B. Les obstacles liés à l’accord avec l’UE…………….. 26
Conclusion du chapitre 29

117
CHAPITRE2 : Compétitivité des entreprises marocaines…………….. 30
I. Composition du tissu économique Marocain………….. 31
A. Les secteurs dominant de l’économie Marocaine... 31
B. Les tailles des entreprises marocaines……………. 44
C. Le secteur informel……………………………….... 52
II. Indicateurs de compétitivités………………..………….. 57
A. Importation………………………………………..... 57
B. Exportation…………………………………………. 61
C. Le Maroc est-il compétitif ?...................................... 65
III. La compétitivité et le territoire……………..………….. 68
A. La notion du territoire.…………………………..... 68
B. La compétitivité territoriale………………………. 69
C. Enjeux de la compétitivité territoriale au Maroc... 71
IV. La compétitivité et la mise à niveau de l’économie…… 73
A. Le concept de mise à niveau.……………………..... 73
B. La mise à niveau au Maroc………………………... 74
Conclusion du chapitre 83
CHAPITRE3 : Compétitivité de la région Meknès-Tafilalt 85
–Etude de cas- :
I. Présentation générale de la région Meknès-Tafilalt.….. 85
II. Etude de cas……………………………………………… 86
A. Présentation de l’enquête………………………….. 91
B. Le questionnaire…………………………………… 95
C. Dépouillement du questionnaire………………….. 10
D. Traitement et analyse du résultat………………… 1

118
11
3

Conclusion générale……………………………………………………… 11
6

119
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