Marcel Proust (1871 -1922)

"A la recherche du temps perdu" (1913-1927) de M. Proust est peut-être le plus grand roman
français du XXe siècle. L'oeuvre se situe à mi-chemin entre la fiction et l'autobiographie. De
nombreuses expériences vécues par P. y apparaisset et le narrateur écrit "je".
Le roman présente la forme d'une autobiographie. Les personnages et la recherche sont souvent
des constructions faites par P. à partir de plusieurs personnes réelles. Selon P, la vraie vie, la vie
"réeellement vécue" est la littérature, parce que, une fois transformée en littérature, la vie
échappe au temps destructeur et transforme le quotidien en beauté.
Le roman raconte l'existence d'un futur écrivain, depuis son enfance jusqu'au moment o֫u il va se
mettre à écrire le livre que nous lisons.
◙ double pont de vue, le je du roman, le jeune homme et l'écrivain
◙ extrême précision de l'analyse psychologique
Tout l'oeuvre de M. P. est traversée par une réflexion sur l'art et sur l'écriture. L'écrivain n'est pas
un raconteur d'histoires, il est d'abord celui qui, par la création d'un style, restitue un univers
spirituel.
◙ le réel transfiguré, le but n'est pas de reproduire la réalité mais de la dépasser.Certes, P. est un
observateur aigu du réel. Le lecteur n'est pas convié à lire une histoire, mais à assister à l'éclosion
d'une vocation littéraire. C'est cette extraordinaire mise en scène du processus créateur qui fait de
la R. l'un des sommets de la litté. du XXe siècle.
Composée de sept volumes:
◙ Du côte de chez Swann (1913) ◙ A l'ombre des jeunes filles en fleurs (1918) ◙ Le Côté de
Guermantes (1920-1921) ◙ Sodome et Gomorrhe (1921-1922) ◙ La Prisonnière (1923) ◙
Albertine disparue (ou La Fugitive 1925) ◙ Le Temps retrouvé (1927)
Alchimie de l'écriture, chez P, l'écriture n'est pas un simple instrument au service de la narration,
sa fonction est d'opérer la transfiguration du réel. La phrase de P. est ample, minutieuse et
sinueuse.
L'écriture : la musicalité, les métaphores, la satire, l'art, la comédie sociale
lutte contre le temps,l'experience proustienne, le monde des salons, les amours enfantines,le
monde du vice, l'apaisement par l'oeuvre d'art
L'art de Proust : refus du réalism étroit, refus du romanesque, recours aux métaphores et aux
comparaisons.
Honoré de Balzac - Eugénie Grandet (1833)
Blzac compose entre 1833 le premier de ses chefs-d'oeuvre réalistes : "Eugénie Grandet". Ce
roman s'inscrit dans les "Scènes de la vie de province", comme une étude de moeurs que Balzac
rattachera plus tard à la grande fresque de la "Comédie Humaine".
Les thèmes majeurs
◙ la dénonciation du monde bourgeois
les figures antagonistes de Charles et de Grandet
Balzac met en premier plan la quête de l'argent effrénée de l'argent, propre à la société
matérialiste de son temps, qui lui subordonne toutes les valeurs : rang, fonctions, éducation,
mariage.
◙ la puissance de l'or
Grandet, geôlier, gardien de sa fille, est enfermé dans son avarice. L'or est présenté comme un
monstre vivant "les écus vivent et grouillent comme des hommes : ça va, ça vient, ça sue, ça
produit".
◙ le rôle d'argent dans la société
L'écriture - un anti roman
Balzac sembler refuser dans cet oeuvre le romanesque : les drames pathétiques (faillite et suicide
du père de Charles) et les aventures (les Indes) se jouent hors champs, Rien ne se passe dans la
vie d'Eugénie qu'une tragédie médiocre et quotidienne dans une grisaille provinciale.
◙ Une description subjective
La description balzacienne est originelle. Son originalité consiste à cerner son personnage d'après
le cadre dans lequel il vit, l'influençant l'autre. Par exemple, on peut voir ainsi des
correspondances entre la petite ville de province, l'intérieur étriqué, mesquin, mediocre de
Grande et l'avarice qui le dévore.
Séquences importantes : portrait du père Grandet, l'anniversaire d'Eugénie, la colère de Grandet
apprenant la donation d'or de sa fille, la séquestration d'E, l'agonie de Grandet.
Le texte:
Le père Grandet, vieil avar, isolé du monde et autoritaire, exerce son empire sur son
entourage.L'irruption à Saumur de son neveu Charles, jeune dandy parisien, ruiné par la faillite
de son père, sème le trouble dans la vie de Grandet. Eugénie, la fille du p.G., cède son or à
Charles dont elle est tombée amoureuse, afin qu'il puisse rétablir sa fortune aux Indes. Grandet,
qui désapprouve ce don, punit sa fille, en la séquestrant quelque temps. Cinq années plus tard,
quand meurt le p. G, E. est toujours sans nouvelles de son cousin, qui lui avait juré fidelité.
Charles reparaît, fortune faite, mais il ne se soucie plus guère d'E. et s'apprête àconclure ailleurs
un méiocre marriage d'intérêt. E. consent par désespoir à un marriage blanc, marriage non
consommé, qui la laisse bientôt veuve. Elle consacrera le restant de ses jours et sa fortune à des
oeuvres de charité.
les Cruchots et les Grassins - caricatures de la vie de province, ils sont dans les mains de G. des
"harpons pour pêcher". C'est l'avarice et non l'avare que veut montrer Balzab. L'avarice est un
mode d'existénce qui détruit tout chez G.
-observation minutieuse
De 1842 à1850, La Comédie Humaine (un tableau de moeurs sous la Restauration et la
monarchie) prend peu à peu forme. On y trouve de nombreux "types" provinciaux ou parisiens.
L'argent est le mobile de bien des perversités humaines. La C.U. est "une histoire de moeurs",
elle passe donc en revue tous les aspects de la société.
◙ études de moeurs, philosophiques, analytiques
Malgré le désordre et l'excès de son oeuvre, Balzac a laissé, avec la CM, un monument d'art et de
réalisme, qui a servi à plusieurs romanciers.
Balzac décrit minutieusement un milieu. Il décrit un cas pathologique. Il n'analyse ni des pensées
ni des sentiments, mais uniquement un comportement.
Le réalisme balzacien
Le Père Goriot (1834-1835) -roman de la paternité, mais aussi roman de l'éducation sociale et
sentimentale d'un jeune provincial.
Dans l'Avant-propos, de 1842, à la VU, "le hasard est le plus grand romancier du monde", il a
dressé l'inventaire des vices et des vertus
91 romans (1829-1847)
Le P.G. ouvre les perspectives de la C.U. Le roman propose d'explorer la réalité, B. invite son
lecteur à une lecture réflexive sur le monde. Comme dans toutes les oeuvres de Balzac, l'argent
est le moteur principal de la société, présente un monde matérialiste, ses romans nous offrent une
large palette de passions humaines.
Dans ce roman, chacun porte une masque. Le mal social, une dramaturgie tragique.
"martyre de la paternité"
le texte :
Jeune provincial étudiant en droit à Paris, Eugène de Rastignac s'installe à pension Vauquer, au
Quartier Latin. Anastasie comtesse de Restaud et Dephin, baronne de Nucingen.
Vautrin
Il fait preuve d'une grande précision descriptive

Stendhal (1783-1842)
Henri Beyle dit Stendhal. En 1817 il signe S. (nom d'une petite ville allemande) un essai d'un ton
plus personnel "Rome, Naples et Florence".
Le Rouge et le Noir, paru en 1830, suscite peu d'échos.
Le climat stendhalien
La "chasse au bonheur" anime les personnages de S. Ils se donnent la liberté de vivre selon les
élans de leur coeur.
analyse lucide, le romancier analise à froid le sentiment amoureux.S. sympathise avec les
sentiments et l'art de vivre des personnages, tout en prenant une distance.
Le Rouge et le Noir, ce roman, sous-titré Chronique du XIXe sièclr, montre la lutte dissimulée
mais acharnée du héros, Julien Sorel, contre l'ord social. Ce roman inaugure un genre fécond au
XIXe s. : le roman d'apprentissage, où un jeune ambitiex se découvre lui-même en découvrant la
société et l'amour.
Les thèmes : la chasse au bonheur, la quête de soi, l'amour, une société mesquine et hostile.
◙ l'écriture - un style sobre, l'auteur décrit très peu. Faute de détails, le lecteur devra se contenter
de faits.
◙ technique narrative de la focalisation interne suscite à la fois la finesse de l'analyse
psychologique, la sympathie du lecteur pour un hérois parfois déplaissant et la vivacité du
rythme.
mélange d'égotisme
Séquences importantes : Julien arriviste, un roi à Verrières, prêtre ou soldat, l'amour héroique de
Mme de Rênal, la soirée à la campagne(Julien prend la main de Mme de Rênal).
La carrière militaire -le rouge, la carrière ecclésiastique (le noir) ne satisferont les ambitions de
Julien, il a des rêves de gloire. l'ascension sociale
Le texte:
Julien Sorel, fils d'un charpentier, est angagé comme précepteur chez le maire royaliste de
Verrières, M. de Rênal. Sa timidité et sa jeunesse attendrissent Mme de Rênal dont il devient
l'amant.
Julien-admirateur de Napoléon et ambitieux
- chronique et critique de la société française sous la Restauration
l'hésitation entre la carrière militaire (habit rouge) et la c. ecclésiastique (habit noir). Le titre du
roman est sans doute une allusion à ces deux voies d'ambition, présente la société provinciale et
l'aristocratie parisienne, Julien veut modeler sa vie selon l'idéal napoléonien,
Par ses qualités d'observation objective, S. pourrait préparer le mouvement réaliste, ses héros
sont des êtres libres et individualistes, dans la tradition romantique, c'est surtout la finesse de
l'analyse psychologique qui fait la valeur des romans de S.
La Chartreuse de Parme (1839)
Le romancier de l'énergie la règle d'or du romancier "un roman est un miroir que l'on promène le
long d'un chemin" . Ses romans sont souvent tirés d'anecdotes ou de faits divers

Camus (1913-1960)
L'oeuvre de C. est variée, composée de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre et d'essais.
L'Etranger -1942- connaît un immense succès
les thèmes majeurs:
◙ l'absurde ◙ la révolte ◙ l'indifférence ◙ la sensualité
l'écriture
Le style est celui d'un procès verbal, cette prose a un caractère très fragmenté. Sartre a dit
"chaque phrase de l'Etranger est une île". Le temps prédominant, le passé composé, exprime une
série d'actions ponctuelles et autonomes. Le stule indirect, dont l'usage est constant, marque
autant l'effacement de l'auteur et de son personnage que l'opacité des êtres.
Séquences importantes : l'enterrement de Mme Meursault, la rencontre avec Marie, le dimanche
sur la page, le meurtre de l'Arabe, le procès, la révolte.
L'Etranger raconte, du point de vue du coupable, un assassinat sans motif. Le thème central du
roman est le sentiment de l'absurde. Il s'agit d'un"divorce" entre l'homme et le monde, et le refus
de toute espérance. Tout est indifférent à l'homme saisi par ce sentiment.
-récit à la première personne, toute la matière romanesque passe par le point de vue de
Meursault.
Meursault semble ne ressentir aucune émotion, ni tristesse, ni amour, cette indifférence
généralisée définit le sentiment de l'absurde. La force de l'oeuvre tient justement à l'existence de
ce héris qui pose tant de questions gênantes et que Camus a se faire parler avec une remarquable
économie de Moyens.
La Chute -1956
personnage Jean-Baptise Clamence, ex-avocat
Thèmes : l'ambivalence de la confession, le cynisme, la quête d'une innocence perdue, ironie
philosophique, la duplicité de l'homme, la bonne conscience, être juge-pénitent.
l'écriture : un langage théâtral. Le choix du monologue confère à l'oeuvre un caractère
dramatique, l'auteur adopte un style vif et oralisé proche de celui de la scène théâtrale.
- l'emploi du discours direct "plus je m'accuse et plus j'ai le droit de vous juger", d'interrogations
et d'interpellations d'un interlocuteur invisible et muet. L'homme de théâtre se substitue au
romancier.
La pensée de Camus. Il a subi l'influence de certains philosophes et des romanciers comme
Dostoievski et Kafka, qui montrent les aspects tragiques de la condition humaine. Ses
souffrances personnelles et une actualité dramatique achèvent de le convaincre que le monde est
plongé dans l'absrdité.
La Peste-roman- 1947 -ici on retrouve l'expression positive de l'humanisme de Camus
est bâti comme une tragédie, en 5 actes
docteur Rieux, Oran, les rats, Rieux - le narrateur
l'absurdité de l'existénce et la précarité de la condition humaine, le pessimisme
le sentiment de l'homme de sa propre humanité et la nécessité de la lutte, l'humanité commune et
irréductible qui permet la révolte, la révolte contra la condition humaine
L'homme révolté -1951- "cette histoire de l'orgueil européen"
Camus explique son aphorisme "Je me révolte, donc nous sommes" en s'opposant aux
existentialistes.
Théâtre : Caligula (1944), Le Malentendu (1944), Les Justes (1949)
D'où vient le setiment de l'absurde ?
Dans Le Mythe de Sisyphe, Camus explique qu'il n;existe pas d'autre monde et que le seul
bonheur accesible à l'homme est dans la communin ace le monde sensible.
Caligula, L'Etranger, Le Mythe de Sisyphe, par leur inspiration, constituent dans l'oeuvre de
camus le cycle de l'absurde.
Comment vivre face à l'absurde ?
Ce divorce entre l'homme et sa vie, l'acteur et son décor, c'est proprement le sentiment de
l'absurdité. Le Mythe (1942).