Adair Philippe. La baisse tendancielle du taux de profit chez Marx (pertinence et limites d'un pronostic). In: Cahiers d'économie
politique, n°10-11, 1985. L'hétérodoxie dans la pensée économique. Marx - Keynes - Schumpeter. pp. 305-322;
doi : 10.3406/cep.1985.1015
http://www.persee.fr/doc/cep_0154-8344_1985_num_10_1_1015
Abstract
Marx's statement lays down, as a law, in various and rather impervious spaces (those of physical
goods, value concepts and monetary ratios) ; therefore, it seems ambiguous.
Controversies take place about the main contrary influences — growing rate of exploitation (pl/v) and
constant organic composition of capital (c/v) — dealing with distribution theory (the profit squeeze
interpretation and competition theory (Okishio's theorem).
An empirical study, based on the case of France since World War II, brings paradoxical evidence : both
pl/v and c/v, considered as monetary ratios, remain constant until the crisis occurs. Thus, if the fa/ling
rate of profit results from the crisis, it cannot provide it.
CRISES ET DEVENIR DU CAPITALISME
1 . Nature de la loi
rubrique suivante.
2. L'abaissement du salaire au-dessous de la valeur de la force
de travail.
L'argument est cité pour mémoire , Marx indique toutefois qu'il
s'agit là d'une des causes majeures qui contrecarrent la baisse du
taux de profit.
Marx se réfère en général à l'hypothèse (implicite) de la stabilité
du salaire réel au niveau du minimum de subsistance ; la thèse de la
« paupérisation absolue » semble donc étrangère à son analyse. La
variation du salaire est commandée, à court terme, par les
fluctuations du cycle.
3. Diminution du prix des éléments du capital constant.
Il s'agit de la valeur de C, identifiée ici à son prix.
« Dans certains cas, la masse des éléments du capital constant
augmente bien que sa valeur reste constante ou même diminue »
(p. 1019).
La hausse de la composition organique est freinée par le fait
que l'élévation de la composition technique ne se réfléchit pas dans
la composition valeur. L'argument est ambivalent dans la mesure où
tout dépend si cet effet se diffuse aux seuls biens capitaux (fixes
et/ou circulants) ou bien s'étend également aux biens-salaires. En
d'autres termes, l'argument appelle une hypothèse complémentaire
en ce qui concerne la répartition entre les sections I et IL
L'argument est d'ailleurs repris et mieux explicité en 5).
4. La surpopulation relative («chômage déguisé»)
La mise en oeuvre de techniques labour-intensive dans les
industries de biens de luxe se traduit par une productivité inférieure à celle
des autres branches dont la composition technique est plus élevée.
Par contre, la rémunération de la force de travail dans ces industries
s'avère plus faible ce qui induit un accroissement (de la masse et) du
taux de plus-value.
5 . Le commerce extérieur
II exerce un double effet ; tant en ce qui concerne
l'approvisionnement en inputs (valorisation) qu'en ce qui concerne les débouchés
pour les marchandises (réalisation).
Au regard du premier effet, le commerce extérieur favorise la
dépréciation (i.e. la dévalorisation) des éléments du capital constant et
du capital variable. Il en résulte un accroissement du taux
d'exploitation et une modification de la composition valeur. A cet égard,
Marx semble envisager la possibilité d'une distorsion des prix relatifs
de C et de V : cf. supra 3).
Les capitaux placés dans le commerce extérieur, dans les colonies
en particulier, obtiennent un taux de profit plus élevé (surprofit de
monopole). Celui-ci tend à relever le taux de profit général. Cet as-
308 Philippe Adair
1 . R est le taux de profit maximum, r est le taux de profit, w est la part des salaires
dans le produit net (valeur ajoutée = VA), K est la matrice des inputs et L est le vecteur
des quantités de travail.
2. Loi naturelle qui ne serait rien d'autre que la loi de l'entropie. Celle-ci s'impose
comme contrainte à l'égard de l'humanité : elle recèle donc toujours un présupposé
anthropologique
3 K. Marx/F. Engels : «Critique de Malthus», Maspéro (1978); S. Latouche : op.
cité, pp. 195-197.
La baisse tendancielle du faux de profit chez Marx 313
2. Le cas de la France
1. Le déclin annuel du trend varie de 1,2 % à 0,6 %, suivant qu'il s'agisse : du taux
de profit brut avant impôts (T.E. WeisskopOi du taux de profit net après impôts (C. Goux),
du taux de profit brut ou net deflate (W.D. Nordhaus, cit, in E. Mandel op. cité, p. 420).
2. Cf. R. Hahnel/H. Sherman.
La baisse tendancielle du taux de profit chez Marx 7T7
1 . Le taux d'exploitation
2. La composition organique
Université de Picardie
(France)
REFERENCES :