Électrothermie industrielle
III
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Réseaux électriques et applications
(Réf. Internet ti302)
composé de :
fonctionnement au comptage
ingénierie
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Réseaux électriques et applications
(Réf. Internet ti302)
Alain DOULET
Directeur Prospective à la Direction Réseau et patrimoine d'ERDF, Ancien
Directeur réseau d'ERDF (EDF Réseau Distribution)
Jean-Paul HORSON
Ingénieur de l'Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs Electriciens de
Grenoble, Ancien Attaché auprès du Directeur technique Electricité d'EDF-
Distribution
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V
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VI
Électrothermie industrielle
(Réf. Internet 42270)
SOMMAIRE
Réf. Internet page
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VII
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Électrothermie industrielle
Introduction
par Claude OBERLIN
Responsable de la rubrique Électrothermie du traité Génie électrique
Adjoint au Chef du Département Applications de l’Électricité dans l’Industrie de la Direction
Études et Recherches d’Électricité de France
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1. Généralités................................................................................................. D 5 910 — 2
2. Échanges thermiques résistances/charge ......................................... — 3
2.1 Transmission par conduction ..................................................................... — 3
2.2 Transmission par rayonnement ................................................................. — 3
2.3 Transmission par convection forcée .......................................................... — 3
2.4 Échange thermique global dans un four ................................................... — 4
3. Puissance des fours à résistances ...................................................... — 4
3.1 Énergie absorbée par la charge.................................................................. — 4
3.2 Énergie absorbée par les parois du four ................................................... — 4
3.3 Déperditions thermiques d’un four à résistances..................................... — 5
3.4 Puissance à installer .................................................................................... — 5
3.5 Rendements d’un four à résistances.......................................................... — 5
3.6 Critères de dimensionnement d’un four à résistances............................. — 6
4. Les différents types de fours à résistances ..................................... — 7
4.1 Fours à sole .................................................................................................. — 7
4.2 Fours à cloche .............................................................................................. — 8
4.3 Fours à plateau tournant............................................................................. — 8
4.4 Fours à chaînes et à convoyeur .................................................................. — 9
4.5 Fours continus à tablier, à tapis ou à bande.............................................. — 9
4.6 Fours à wagonnets ...................................................................................... — 9
4.7 Étuves électriques........................................................................................ — 9
4.8 Fours spéciaux ............................................................................................. — 10
5. Isolation thermique des fours à résistances .................................... — 11
5.1 Classification selon les normes .................................................................. — 11
5.2 Types et caractéristiques des matériaux les plus utilisés ........................ — 11
5.3 Constitution des garnissages ..................................................................... — 11
5.4 Mise en œuvre des garnissages................................................................. — 12
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. D 5 913
e four électrique à résistances est sans doute le plus connu des appareils
L électrothermiques. Son utilisation industrielle remonte en effet au début des
années 1920 et sa technique n’a cessé de se perfectionner depuis. Le principe de
ce type de four est extrêmement simple : il est constitué d’une enceinte chauffée
à l’aide de résistances électriques, très bien calorifugée pour réduire le plus
possible les déperditions thermiques. La charge à chauffer est placée dans cette
enceinte. Le four à résistances est un équipement à chauffage indirect, la chaleur
p。イオエゥッョ@Z@ヲ←カイゥ・イ@RPPU
produite par effet Joule par les résistances est transmise à la charge par rayon-
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nement et convection. Dans cet article, l’accent a été mis surtout sur les caracté-
ristiques spécifiques des fours à résistances, en particulier la nature et les
performances des résistances comme corps de chauffe, la mise en œuvre des
résistances, le transfert thermique entre les éléments chauffants et la charge, et
l’exploitation et la conduite de ces fours. La robustesse et la fiabilité de ces équi-
pements, leur facilité de mise en œuvre, la simplicité de maintenance et leur effi-
cacité énergétique élevée font que les applications industrielles sont fort
nombreuses, il n’est guère de secteur industriel qui n’y fasse appel.
L’étude complète du sujet comprend les articles :
— D 5 910 — Fours électriques à résistances. Présentation générale (le présent
article) ;
— D 5 911 — Fours électriques à résistances. Technologies de mise en œuvre ;
— D 5 912 — Fours électriques à résistances. Applications industrielles ;
— Doc. D 5 913 — Fours électriques à résistances « Pour en savoir plus ».
Le choix dans l’industrie d’une installation de chauffage pour éla- ■ Caractéristiques des fours à résistances
borer ou traiter des produits passe toujours par un bilan technico- Un four à résistances est essentiellement constitué (figure 1) :
économique complet permettant de comparer les différents procé-
dés techniques applicables. Le fait de se contenter trop souvent de — d’une enceinte (laboratoire ou chambre de chauffe) réalisée à
comparer uniquement les coûts énergétiques du processus de partir de matériaux à caractère isolant ou réfractaires dont le rôle est
chauffage peut condamner a priori l’utilisation de l’énergie électri- de réduire les pertes thermiques par transmission vers l’extérieur ;
que. Or les nombreux procédés électrothermiques adoptés par les — de résistances électriques disposées en voûte, en sole ou sur
industriels continuent à se développer néanmoins grâce aux fac- les parois latérales (pariétales) de l’enceinte. Leur alimentation est
teurs suivants : très bon rendement énergétique, augmentation de assurée soit directement par le réseau, soit par l’intermédiaire d’un
la productivité, amélioration des conditions de travail, qualité élevée ou plusieurs transformateurs ; un système de modulation de la puis-
et constance des produits fabriqués, moindre pollution de l’environ- sance y est associé, piloté par un système de régulation de
nement, prix de revient compétitif... température ;
Les fours électriques à résistances constituent les équipements — de la charge à traiter, caractérisée par sa forme, sa nature et sa
électrothermiques industriels les plus connus et les plus répandus. température initiale. (0)
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Figure 1 – Représentation schématique d’un four à résistances σ constante de Stefan égale à 5,67 × 10−8 W/(m2 · K4).
Φ = hS(T2 − T1)
2.1 Transmission par conduction
avec Φ flux émis (en W),
h coefficient d’échange [en W/(m2 · K)],
Ce mode de transmission de la chaleur ne joue, sauf cas particu-
lier, pratiquement aucun rôle dans l’échange thermique entre la S surface émettrice (en m2),
résistance et la charge à traiter. En revanche, la conduction thermi-
que conditionne : T2 température du fluide (en K),
— la transmission d’énergie à l’intérieur de la charge et intervient T1 température du corps solide (en K).
dans l’égalisation de sa température ; La détermination du coefficient d’échange h constitue la princi-
— les pertes thermiques par les parois du four (en particulier, au pale difficulté, car il dépend d’un grand nombre de facteurs liés au
niveau du passage des connexions d’alimentation électrique des fluide lui-même et, comme pour le rayonnement, aux conditions
résistances). géométriques.
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QS
QT
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constitué :
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Nombre Schéma
I r1 I r2 Désignation Tension Puissance
de fils d’alimentation
A B A B
U = R1 U = R1 Courant
continu
ou courant 2 U U P = UI
R = r1 + r2
alternatif
monophasé
r1i1 r2i2
Courant
I I r1 I I r4 continu E
A r2i2 B A r3i3 B ou courant 3 U U = 2E P = UI = 2EI
alternatif
monophasé
U = R1
U = R1
r1i1 r2i2 = r3i3 Courant E
U
1 1 1 alternatif
= + 4 U=E 3 P = UI 3 = 3EI
r2i2 triphasé avec
I I r r2 r3 neutre (étoile)
A B
r3i3 R = r1 – r + r4
Courant
1 1 U
=Σ alternatif
R r 3 U=E 3 P = UI 3
triphasé sans
neutre (étoile)
r I1 r
A B Courant
r U U
Couplage série : I1 = alternatif
3 U P = UI 3
I2 I2 2r triphasé
Couplage parallèle : I2 = U triangle)
r r
2
U P2 = 4P1 Courant U'
alternatif
3 U U' = U 2 P = 2U’I
diphasé
U
(3 fils)
I I'
E R R R
U R U i i Courant
i alternatif
4 U U P = 2UI
R diphasé
R U
I I' (4 fils)
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Tableau 1 – Températures limites (en ˚C) d’utilisation des résistances en alliages NiCr et FeCrAl en fonction
de l’atmosphère du four
NiCr NiCr NiCr FeCrAl FeCrAl FeCrAl
Atmosphère
60/15 80/20 70/30 25/5 22/5,8 22/5,3
Atmosphère oxydante :
– sèche.................................................................. 1 150 1 200 1 260 1 300 1 400 1 400
– humide .............................................................. 1 100 1 150 1 150 1 200 1 300 1 200
Atmosphère neutre (1) :
– azote .................................................................. 1 100 1 200 1 250 1 150 1 200 1 250
– argon ................................................................. 1 100 1 200 1 250 1 300 1 400 1 400
– exothermique.................................................... 1 000 1 100 1 200 1 100 1 150 1 150
Atmosphère réductrice (1) :
– hydrogène ......................................................... 1 100 1 200 1 200 1 300 1 400 1 400
– ammoniac craqué............................................. 1 100 1 200 1 200 1 100 1 200 1 200
– endothermique ................................................. 1 100 1 100 1 100 1 000 1 050 1 050
Vide 0,1 Pa (10−6 bar) (2)..................................... 900 1 000 1 000 1 100 1 150 1 200
(1) Oxydation préalable indispensable pour les alliages FeCrAl.
(2) En cas de vide plus poussé, il est déconseillé d’utiliser ces résistances au-dessus de 900 ˚C à cause de la tension de vapeur du chrome fonction du couple tem-
pérature/pression.
(0)
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1. Industrie de transformation Les alliages ferreux sont le plus souvent coulés en sable par gra-
vité, mais la coulée peut également se faire dans des moules d’allia-
des métaux ges ferreux, notamment par centrifugation de tuyaux en fonte ou de
chemises en acier.
Les équipements thermiques électriques continuent à être large- Les fours électriques à résistances sont largement utilisés pour la
ment utilisés dans l’industrie ; les consommations attendues des com- fusion des métaux, en particulier celle des métaux non ferreux ; trois
mandes d’équipements dans l’industrie en 2005 sont d’environ exemples de four de fusion et maintien en température d’alliages
700 GWh, pour le neuf, l’extension et l’augmentation de puissance, et légers vont illustrer l’intérêt des technologies mises en oeuvre.
50 GWh pour le renforcement et la conversion d’anciens équipements.
RP
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2 525 mm
Brique réfractaire
7 ØF 11 Isolant
Béton réfractaire
ØC alumineux
1 Pièce d´angle
Passages de
12 Joint de sable
résistances de chauffe
4 Auget Bassin principal
2 •
Auget de
B
875 mm
de
3 remplis- puisage
sage
G •
9 5
ØD
Isolant Réfractaire Béton réfractaire alumineux
E
8
ØA Figure 2 – Four bassin à voûte radiante
RQ
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1 145 mm
Goulotte
par thermoplongeurs de
remplissage
En fonderie sous pression, les fours de maintien installés au niveau
des machines à couler, pour leur alimentation en métal liquide, sont
de type à creuset pour les petites pièces ou à bassin pour les grosses
pièces. Le four qui réunit les avantages du four à creuset (bons trans-
ferts thermiques) et du four bassin à voûte rayonnante (forte capacité
de métal à traiter) est le four bassin équipé de thermoplongeurs. Un
tel four est représenté sur la figure 3 ; il comporte un bassin d’une
capacité de 1 300 kg divisé en deux parties :
Ø 1 637 mm
— une zone de puisage avec un couvercle mobile ôté pendant la
production et remis en place pendant les arrêts de production ; Coupe A-A
— une zone de chauffage avec trois thermoplongeurs de puis-
sance unitaire 8 kW. Thermoplongeurs
Les thermoplongeurs sont constitués d’une gaine en carbure de sili-
cium, dans laquelle est placée une résistance métallique enroulée sur
un mandrin réfractaire. Pour accroître la longévité des gaines, la tem-
pérature des résistances est limitée par un couple de sécurité. Le gar-
nissage du bassin est constitué d’un béton réfractaire doublé d’un
isolant : les pertes par les parois varient de 5,5 kW (four fermé sans
production) à 12 kW (consommation d’entretien en production).
L’installation comporte une régulation fine de température de la
température du bain par thyristors, un pilotage électronique avec
une régulation à actions PID, et un multiplicateur d’échelle au niveau Canne
du point de consigne. pyrométrique
Trop plein
La consommation spécifique est très faible, soit 45 kWh/t éta-
bli sur une semaine (marche à 2 postes de 8 h par jour ouvré, à
raison de 400 kg/h).
Louche de puisage
du métal
Le problème essentiel subsistant est la tenue des gaines, qui reste
limitée entre 5 et 8 mois : le remplacement du carbure de silicium Vue de dessus
par du SiAlON devrait apporter des améliorations considérables
dans ce domaine (cf. dossier [D 5 911]).
Figure 3 – Four de maintien à thermoplongeurs pour alliages légers
coulés sous pression
RR
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260 mm
2,50 m
mm 552
2,80 m
RS
RT
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Fours à arc
e four à arc d’aciérie est un outil de fusion destiné à fondre un métal primaire
L qui est, en général, de la ferraille, mais qui peut être de la fonte (solide ou
liquide) ou encore des minerais préréduits.
C'est au début du XX e siècle que sont apparus les premiers fours à arc indus-
triels. Depuis cette époque, bien que reposant sur les mêmes principes de base,
les fours à arc ont connu un développement important aussi bien du point de
vue technologique que du point de vue capacité de production. En effet, la capa-
cité des fours modernes avoisine les 200 t avec une consommation énergétique
comprise entre 400 et 500 kWh/t.
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1. Principe du four à arc — les installations annexes, telles que le système d’aspiration et
traitement des fumées et le système d’additions.
■ L’élaboration de l’acier dans un four à arc se déroule en trois
phases (figure 2) :
Rappel historique
1. L’amorçage : c’est la première période de la fusion pendant
C'est au début du XXe siècle, comme dit dans l’Introduction, que laquelle les électrodes creusent leurs puits à travers la ferraille
sont apparus les premiers fours à arc industriels. froide. La puissance électrique et la tension d’arc ne sont générale-
ment pas maximales par souci de stabilité électrique de l’arc.
Initialement, le four Héroult (figure 1a) comportait deux électro-
des reliées chacune à une borne d'une génératrice à courant Dans cette première période, on cherche surtout une vitesse de
continu ou alternatif. Assez rapidement, il a été équipé de trois descente des électrodes rapide, de façon à augmenter la distance
électrodes reliées à un réseau triphasé. arc-voûte et donc à limiter le rayonnement thermique sur la voûte.
À cette époque, il existait un autre type de four à arc, aussi très 2. La fusion : dans cette phase, la charge est fondue par rayonne-
répandu pour la fusion de l'acier : le four Girod (figure 1b). Ce four ment direct de l’arc sur les ferrailles, ou par échanges de chaleur
comportait une seule électrode de voûte, reliée à une des bornes (rayonnement, conduction) du bain avec les ferrailles. Au début de
d'une génératrice, et plusieurs électrodes de sole en acier, reliées cette phase, l’arc électrique étant complètement entouré par la
ensemble à l'autre borne. charge, il n’y a pas de risques de dégradation pour les réfractaires.
La puissance et la tension d’arc sont pratiquement à leur niveau
La capacité de ces fours était de l'ordre de quelques tonnes à
maximal. Au fur et à mesure de l’avancement de la fusion, les fer-
quelques dizaines de tonnes.
railles situées entre les arcs et les parois sont fondues ou s’affalent
dans le bain. Progressivement, les parois du four sont exposées au
rayonnement de l’arc et la puissance est alors réduite si ce rayonne-
Le four à arc se compose d’une cuve garnie de réfractaires et ment devient trop intense.
l’énergie nécessaire est fournie par des arcs électriques jaillissant 3. L’affinage : durant l’affinage sont effectuées la montée en tem-
entre des électrodes en graphite et la charge. pérature de l’acier jusqu’à la température de coulée ainsi que les dif-
■ Les principaux éléments constitutifs du four électrique sont : férentes opérations métallurgiques. Dans cette dernière phase, la
puissance et la tension d’arc sont abaissées à un niveau compatible
— l’alimentation électrique ;
avec l’usure des réfractaires des parois latérales.
— l’enceinte du four proprement dite capable de contenir d’abord
des ferrailles à fondre, de densité relativement faible (donc néces-
sité d’un grand volume disponible), puis de l’acier liquide porté à ■ Traditionnellement, les aciéries électriques sont équipées de
des températures de 1 600 à 1 700 °C (donc nécessité d’un revête- deux fours à arc :
ment intérieur de cuve à l’aide de réfractaires), notamment au fond — un four pour la fusion des ferrailles ;
de cuve (sole réfractaire) ; — un four pour l’affinage en poche.
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Électrode de voûte
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Électrodes
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Métal Électrodes
de sole
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RV
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0 0
Dans le four à arc à courant alternatif triphasé, les arcs se dévelop-
0 10 20 30 50 60 60 pent entre chacune des trois électrodes en graphite et le métal. Le
Temps (min) métal fond par attaque directe des arcs qui creusent des puits dans
la charge métallique solide. Lorsque ces puits sont formés, les arcs
1 chargement 1er panier 5 amorçage travaillent sur un bain liquide dont le volume augmente au cours de
2 amorçage 6 fusion la fusion.
3 fusion 7 affinage
4 chargement 2e panier 8 coulée Le four se compose des éléments suivants (figure 3) :
— la cuve ;
— le berceau de basculement ;
Figure 2 – Diagramme de fusion d’un four à arc : exemple — la voûte.
Tubes omnibus
à circulation d'eau
Ressorts
de serrage
Poutres de Pinces de pince
suspension d'électrodes
de voûte
Vérin de basculement
Chemin de roulement
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RW
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La cuve en tôle d’acier renforcée par des nervures est revêtue génère des phénomènes d’extinction et de réallumage successifs à
intérieurement d’un garnissage réfractaire. Cette cuve est compo- chaque passage par zéro de l’alternance de courant. Cet aspect est
sée de deux parties : le fond ou « sole » et la virole. Sur de nom- caractérisé par un comportement dissymétrique des arcs selon que,
breux fours, cette virole est amovible et il existe une virole de suivant les alternances du courant, les électrons sont émis par
rechange. De cette manière, on gagne un temps précieux, le four l’électrode de graphite ou par les ferrailles. Ce réamorçage de l’arc
pouvant continuer à être utilisé pendant la réfection du garnissage est très perturbé lors des débuts de fusion sur des ferrailles froides,
réfractaire. car celles-ci sont alors peu favorables à l’émission électronique.
● D’autre part, la charge métallique perturbe le fonctionnement
La technique de garnissage a connu une évolution importante
de l’arc par ses mouvements, par son hétérogénéité physique, par la
vers les années 1975 par l’apparition de viroles composées de pan-
présence d’éléments non métalliques. Cela se traduit par des varia-
neaux refroidis par circulation d’eau (water-jackets) en lieu et place
tions d’intensité de courant dans l’arc pouvant aller jusqu’à des
de la tôle revêtue de réfractaire.
courts-circuits ou des interruptions de fonctionnement. Ces effets
Deux ouvertures sont prévues dans la cuve pour la porte de sont très marqués en début de fusion, puis leur importance décroît
décrassage et le bec de coulée. au fur et à mesure de l’avancement de la fusion.
● Enfin, le fonctionnement de l’arc est également perturbé par les
■ Le berceau de basculement
vibrations des potences porte-électrodes excitées par des effets
Le four à arc possède deux positions de basculement : électromagnétiques, phénomènes d’autant plus marqués que
— en avant, pour la coulée, avec un angle suffisant pour que le l’amplitude des courants qui parcourent les électrodes est forte.
four se vide bien ;
■ La puissance des fours à arc à courant alternatif est régulée par
— en arrière, pour le décrassage.
variation de la longueur des arcs en agissant sur la hauteur des élec-
Le basculement est assuré par des vérins hydrauliques, dont la trodes et sur leur tension d’alimentation. Cette régulation est relati-
course limite celui-ci. D’autre part, la disposition du centre de gra- vement lente, car elle dépend, d’une part, de la vitesse de montée et
vité et du centre de basculement est telle que le four a toujours ten- de descente des vérins du porte-électrodes et, d’autre part, de la
dance à revenir dans sa position normale de travail, de manière à vitesse de variation du changeur de prises du transformateur de
limiter le risque d’accident en cas de défaillance du système de four.
commande.
■ En comparaison avec le four à courant continu, le four à courant
■ La voûte alternatif présente deux avantages :
La voûte, ou couvercle du four, est réalisée en briques réfractaires — ne nécessitant aucun composant d’électronique de puissance,
maintenues par un anneau de voûte. Elle est percée de trois trous l’alimentation électrique est constituée de composants électrotech-
destinés au passage des électrodes ; un quatrième trou sert à l’aspi- niques classiques et présente un moindre coût ;
ration des fumées qui sont filtrées avant d’être rejetées dans — aucune électrode de sole, placée au fond de cuve au travers de
l’atmosphère. la sole réfractaire, n’est nécessaire pour le retour du courant.
Comme pour la virole, la voûte peut aussi être formée d’éléments
à circulation d’eau. Dans ce cas, seule la partie centrale autour des
électrodes reste constituée de réfractaires. 2.3 Description de la partie électrique
Étant donné les puissances mises en jeu, les fours à arc de sidé-
rurgie sont toujours raccordés au réseau au niveau haute tension
2.2 Principe de fonctionnement (110 kV, 225 kV et quelquefois 400 kV).
L’architecture d’alimentation électrique la plus couramment
répandue comporte (figure 5) :
Les propriétés de l’arc électrique sont traitées dans l’article Arc
électrique [15]. Retenons simplement que, contrairement à ce qui se — un transformateur abaisseur permettant de passer de la haute
passe pour une résistance linéaire, l’arc électrique a une caractéris- tension à une moyenne tension intermédiaire ;
tique non linéaire avec une résistance dynamique (figure 4). — un disjoncteur de protection et un disjoncteur de manœuvre ;
— un transformateur de four réglable en charge, permettant de
■ Pour les fours à courant alternatif, le fonctionnement de l’arc passer de la tension intermédiaire à des basses tensions au niveau
est plus ou moins stable et cela pour différentes raisons. du four ;
— un ensemble de câbles souples et un porte-électrodes ;
— un système de compensation d’énergie réactive comprenant
un filtrage antiharmonique ; la compensation d’énergie réactive
peut être obtenue soit par des batteries de condensateurs, soit par
un dispositif plus élaboré de compensation statique (cf. § 2.3.5).
Tension d'arc (V)
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2.3.1 Transformateurs
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D 5 920 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
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Cet article est une actualisation du texte rédigé par Maurice ORFEUIL et Danièle RAYMOND
et paru en 1986 dans ce traité. Une partie du texte a été conservée.
1. Lois fondamentales Cette dernière relation reste valable dans un milieu non conduc-
teur de l’électricité autre que le vide en substituant à c0 la vitesse de
du rayonnement infrarouge propagation c de l’onde dans ce milieu :
c = c 0 /n
avec n indice de réfraction du milieu.
1.1 Domaine spectral La longueur d’onde et la célérité varient donc en fonction du
milieu de propagation alors que la fréquence est un invariant.
Le rayonnement infrarouge appartient aux rayonnements électro- L’habitude a toutefois été prise, en thermique industrielle, de se
magnétiques. La description de ces phénomènes revêt deux aspects référer plus à la longueur d’onde qu’à la fréquence ; cela ne pose
indissociables et complémentaires. pas de difficulté dans les cas usuels, car l’indice de réfraction de l’air
est très voisin de l’unité.
La propagation des ondes électromagnétiques et leur interaction
1.1.1 Aspect ondulatoire avec la matière obéissent aux équations de Maxwell.
Les rayonnements électromagnétiques peuvent être décomposés
en un spectre constitué de radiations périodiques simples, les radia- 1.1.2 Aspect corpusculaire
tions monochromatiques, interprétées comme les oscillations de
champs électromagnétiques et caractérisées notamment par leur La physique atomique apporte, à cet aspect ondulatoire, une
fréquence f. Ces ondes se propagent sans atténuation dans le vide interprétation complémentaire, au terme de laquelle les interactions
avec une célérité c0 , appelée vitesse de la lumière et égale à entre matière et rayonnements résultent de l’émission ou de
2,997 9 · 108 m/s. l’absorption de quanta discrets d’énergie, appelés photons.
La longueur d’onde λ, distance séparant deux crêtes successives Chaque photon possède une énergie :
de l’onde, est liée à la fréquence f par la relation : W = hf
c0 = λf. avec h constante de Planck (≈ 6,626 · 10–34 J · s).
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λ λ + dλ
1.2 Photométrie énergétique. 0 λ
Transmission de l’énergie
Figure 2 – Distribution spectrale d’une grandeur
Les grandeurs mises en jeu peuvent être classées selon deux cri-
tères indépendants. dΦ
,,
■ Composition spectrale
Les grandeurs relatives à un intervalle étroit de longueurs d’onde
dλ centré autour d’une longueur d’onde λ sont appelées monochro-
matiques.
Lorsqu’elles concernent l’ensemble du spectre (toutes les lon- dS
gueurs d’onde), elles sont dites totales ou énergétiques.
Chaque grandeur monochromatique Gλ (figure 2) est liée à la Figure 3 – Émittance totale d’une source
grandeur totale correspondante G par une relation du type :
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SQ
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,,
N
L’intensité totale I(W/sr) d’une source (figure 4) et son intensité ∆
I∆
monochromatique I λ (W/sr · m) sont respectivement définies
comme les flux total et monochromatique rayonnés, par unité
θ
d’angle solide dΩ, dans une direction ∆ donnée : dΩ
dΦ
I ∆ = -------- O
dΩ
,,
1.2.5 Luminance d’une source
,,
L∆λ(W/sr · m3) sont respectivement égales au rapport de ses intensi-
N
tés énergétique et monochromatique, dans la direction considérée
∆, à l’aire apparente (surface dS projetée) de cette source, dans le dΣ
plan normal dΣ à cette direction : dS
θ L∆
2
d Φ
L ∆ = ------------------------------- O
d Ω d S cos θ ∆
dΩ
2
d Φλ
et : L ∆ λ = ------------------------------
-.
d Ω d S cos θ
, ,,,
La formule de Bouguer permet de définir le flux (énergétique ou Figure 5 – Luminance totale d’une source
monochromatique) envoyé par un élément de surface dS1 , centré
en O1 , de luminance L∆1 , dans la direction ∆ sur l’élément de sur-
face dS2 , centré en O2 , sur ∆ (figure 6).
, ,,,
En remplaçant dΩ2 par sa valeur [dS2cos θ2/r 2] dans l’expression
de la luminance avec r = O1O2 , il vient :
N1
2 cos θ 1 d S 1 cos θ 2 d S 2 N2
d Φ 1 = L ∆1 -------------------------------------------------------
2
-. θ1
r dS2 θ2
∆ dS1
La luminance permet de comparer la puissance rayonnée dans O2 dΩ 2 dΩ 1
r O1
une direction donnée par des sources d’étendues inégales ou
d’orientations différentes par rapport à cette direction, ainsi que les
puissances rayonnées par une même source dans différentes direc-
tions.
Figure 6 – Flux énergétique émis par une surface
vers une autre surface
,,,,,,
De plus, l’émittance M et la luminance L sont liées par une rela- θ ∆
tion simple : I∆
M = πL.
O O
Ces relations s’appliquent également aux grandeurs monochro-
matiques et l’indicatrice d’intensité, qui caractérise l’émission de la
a source à émission isotrope b source à émission non diffuse
source, est une sphère (figure 7a ). (ou diffuse ou lambertienne)
En pratique, l’émission des corps diffère plus ou moins de celle
des sources lambertiennes (figure 7b ). Figure 7 – Indicatrice d’intensité d’un rayonnement
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SR
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M 0λ [W/(cm2 . mm)]
T=6
ment monochromatique Eλ(W/m3) sont définis par le flux d’énergie 000
K
4 00
reçu par l’unité de surface réceptrice en provenance de l’ensemble 10 2 0K
des émetteurs duquel elle peut recevoir le rayonnement pour, res- 2 000 K
pectivement, l’ensemble des longueurs d’onde et une longueur 1
d’onde donnée : 0K
1 00
dΦ 10–2 K
E = --------
dS 500
–4 300 K
10
dΦ 0,4 0,6 0,8 1 2 4 6 8 10 20
et : E λ = ----------λ- .
dS λ (mm)
1 000
1.3 Génération
du rayonnement infrarouge 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Tous les corps émettent un rayonnement thermique qui dépend λM (mm)
de leur température et de la nature de leur surface ; les caractéristi- λM T = 2 898 mm . K
ques de ce rayonnement varient d’une substance à l’autre. L’étude
thermodynamique des corps montre qu’un corps qui absorberait
totalement toutes les radiations, quelles que soient leur longueur Figure 9 – Loi de Wien
d’onde et leur direction, serait aussi celui qui rayonnerait le maxi-
mum d’énergie thermique à chaque température et à chaque lon-
gueur d’onde. l’indice de réfraction est égal à l’unité (ce qui est le cas du vide et, en
Ce corps idéal, absorbant toutes les radiations qu’il reçoit et émet- première approximation, de l’air), par la relation :
tant le maximum d’énergie, est appelé corps noir et sert d’étalon 0 C1
de rayonnement. Son émission est isotrope et il ne réfléchit ni ne M λ = – -----------------------------------------------------
5
-
transmet aucun rayonnement. λ [ exp ( C 2 ⁄ λT ) – 1 ]
avec C1 = 3,741 · 10–16 W · m2,
1.3.1 Émission du corps noir C2 = 0,014 388 m · K,
0 0
Mλ = π L λ (source lambertienne).
1.3.1.1 Émittance énergétique du corps noir :
loi de Stefan-Boltzmann En fonction du domaine de longueurs d’onde considéré, des
approximations simplificatrices de la loi de Planck ont été propo-
La loi de Stefan-Boltzmann exprime l’émittance énergétique M0 sées, notamment la formule de Wien valable pour l’infrarouge court
du corps noir dans le vide (et, en première approximation, dans l’air) ou moyen :
en fonction de sa température absolue T (K) : 0
M λ = C1λ–5 exp(–C2/λT ).
M 0 = σT 4
L’intégration de la loi de Planck sur l’ensemble du spectre rayonné
avec σ constante de Stefan-Boltzmann (= 5,669 7 · 10–8 W/m2 · K4).
donne la loi de Stefan-Boltzmann présentée au paragraphe 1.3.1.1.
Les courbes de la figure 8 représentant, pour chaque tempéra-
Cette expression montre que des densités de puissance très ture T, l’émittance en fonction de la longueur d’onde passent par un
élevées (jusqu’à environ 400 kW/m2) peuvent être obtenues 0
maximum Mλ M pour une valeur λM de la longueur d’onde variable
avec certains émetteurs électriques de rayonnement infrarouge
dont la température peut atteindre 2 200 oC. avec T.
0
■ λM et Mλ M peuvent être calculées à partir de la relation de Planck
1.3.1.2 Répartition spectrale de l’énergie : et sont données par deux expressions appelées lois de Wien
lois de Planck et de Wien (figure 9) :
■ La loi de Planck relie l’émittance monochromatique M λ du corps
0 λMT = 2 898 µm · K
noir à la température absolue T et à la longueur d’onde λ ; elle 0
s’exprime, lorsque le rayonnement se propage dans un milieu dont Mλ M T –5 = 1,287 · 10–5 W/m3 · K5.
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notablement augmenté. En effet, ces premiers générateurs ont été peu à peu
remplacés par des convertisseurs statiques et, jusqu’à ces dernières années, le
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■ Une fois définie la puissance nécessaire, trois étapes sont en général à fran-
chir.
En premier lieu, se pose la question du choix de la fréquence de travail. En
effet, ce choix conditionne la profondeur de pénétration et permet donc de loca-
liser la source thermique plus ou moins au voisinage de la surface du matériau.
De ce choix dépend la nature du générateur à utiliser.
En second lieu, il faut assurer la maîtrise du transfert entre l’inducteur et le
matériau de façon à obtenir la puissance injectée nécessaire au traitement
recherché. Cette étape permet de définir la forme et la constitution de l’induc-
teur, puis l’adaptation correcte de l’inducteur au générateur.
Enfin, il faut s’assurer que l’évolution des températures et leurs répartitions
dans le matériau correspondent bien au but recherché. Bien que cette dernière
étape relève plus de considérations thermiques qu’électromagnétiques, elle ne
doit pas être négligée. La réussite de l’opération de chauffage en dépend.
D 5 935 Principes
D 5 936 Technologie
Les sujets ne sont pas indépendants les uns des autres.
Le lecteur devra assez souvent se reporter à l’autre fascicule.
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Notations et Symboles
Symbole Unité Définition Symbole Unité Définition
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j2
2. Quelques rappels avec = –1,
ω pulsation de B (= 2πf ).
théoriques La résolution des relations (5) ou (6), associée aux conditions aux
limites de la charge à chauffer, donne la répartition spatiale de
l’induction. La répartition de la densité des courants induits s’en
déduit par les relations (2) et (4).
2.1 Transfert électromagnétique
Il n’est possible de trouver des solutions analytiques que pour des
entre inducteur et charge formes simples (plan, plaque, cylindre ou tube) et pour des maté-
riaux de perméabilité magnétique constante. Dans les autres cas, il
faut avoir recours aux méthodes numériques de résolution de ces
2.1.1 Physique du phénomène équations (§ 3).
Elle est décrite par les équations de Maxwell dont on donne ici les
formulations adaptées au propos de cet article [1] [2] [3]. Toute La variation de B sinusoïdale de fréquence f est un cas fré-
variation d’induction magnétique (B ) appliquée à un matériau quent et nous le supposerons vérifié dans la suite des dévelop-
entraîne la création d’un champ électrique (E) qui entraîne à son pements.
tour la création d’un courant électrique (de densité J ) si le matériau
est conducteur de l’électricité.
■ La formulation des équations de Maxwell permet de détermi-
2.1.2 Courants induits dans la charge
ner les diverses grandeurs utiles. Ces dernières sont solutions des (cas d’une plaque semi-infinie)
relations suivantes.
● Entre champ électrique E et induction B :
2.1.2.1 Densité de courant
Dans le cas d’une plaque plane semi-infinie dans la direction Oz,
∂B soumise à un champ dirigé suivant Oy, la relation (6) s’écrit :
rot E = – --------- + rot ( v ∧ B ) (1)
∂t
2
d H (z ) 2
avec v vitesse relative de déplacement du matériau par rapport à - = j k H (z )
------------------
2
l’induction. dz
Pour une pièce en mouvement lent (chauffage au défilé), le terme avec k2 = ωσµ et où H représente le module du champ à la cote z.
( v ∧ B ) est nul ou négligeable. La densité de courant s’en déduit par :
● Entre champ magnétique H et densité de courant J : dH(z)
J x = – ---------------- ,
dz
rot H = J (2)
et a pour module :
en négligeant les courants de déplacement.
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Tableau 1 – Quelques valeurs de la profondeur de pénétration p exprimées en mm, pour une perméabilité relative m r = 1
(sauf acier à 20 °C)
acier acier cuivre cuivre aluminium aluminium graphite
(µr = 100)
(20 °C) (800 °C) (20 °C) (800 °C) (20 °C) (500 °C) (20-1 300 °C)
f (Hz)
50 3,18 67,2 9,35 19,4 11,9 19,4 201
100 2,25 47,5 6,61 13,4 8,4 13,4 142
103 0,71 14,6 2,09 4,26 2,66 4,26 45
104 0,225 4,75 0,661 1,34 0,84 1,34 14,2
105 0,071 1,46 0,209 0,426 0,266 0,426 4,5
106 0,0225 0,475 0,066 0,134 0,084 0,134 1,42
107 0,007 0,146 0,021 0,043 0,0266 0,043 0,45
2.1.2.3 Calcul du courant induit pour une plaque Le calcul de la puissance active dans la profondeur de pénétration
semi-infinie montre qu’elle représente environ 87 % de la puissance totale
Au champ inducteur Hs (valeur efficace de H à la surface du maté- induite dans la plaque. Cela montre bien la localisation des sources
thermiques dans la profondeur de pénétration et donne tout son
riau) correspond le courant induit Ix, perpendiculaire au plan de la
sens physique à cette dimension a priori arbitraire.
figure 2. Considérons un trajet fictif ABCD, de largeur unité < = 1
défini en bordure du matériau. Ce trajet englobe l’épaisseur p,
parcourue par le courant Ix ; l’application du théorème d’Ampère le ① À partir de la relation (9), on peut voir que la puissance
long d’ABCD conduit à la relation : active transférée au matériau dépend de sa surface externe, de
ses caractéristiques électriques et magnétiques et de la fré-
Hs = I x . quence. Si on remplace p par son expression (8) :
1
p = 503, 3 ---------------- ,
2.1.3 Puissances induites dans la charge σ µr f
Elles peuvent se calculer à partir du théorème de Poynting : on trouve que la puissance s’exprime par la relation
P = ( Es ∧ H s ) S –3 2 1
P = 2 ⋅ 10 H s --- µ r f S (10)
σ
où P est la puissance traversant la surface S du matériau, Es étant la
valeur (efficace) du champ électrique à la surface du matériau. qui permet un calcul rapide.
En courant alternatif sinusoïdal, le calcul de P conduit à une ② À partir de la relation (9), et en remarquant que le champ
expression complexe de la forme P + jQ où P et Q sont les puis- magnétique de surface est donné dans un solénoïde inducteur,
sances active et réactive mises en jeu dans le matériau. en première approximation, par le théorème d’Ampère
Pour la plaque semi-infinie, ces puissances s’expriment par la Hs = n I
relation
où n est le nombre de spires par mètre et I le courant dans
2
1 Hs l’inducteur, on établit que :
P = Q = --- --------- S (9)
σ p
2
1 n 2
P = Q = --- ------ S I .
σ p
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1. Matériels mis en œuvre Pour diminuer cette chute de tension, on opère de la façon
suivante : on rapproche le plus possible les conducteurs de façon à
minimiser la valeur de l’inductance. On place, sur les tubes, des
plaques de cuivre parallèles formant un condensateur, de façon à
1.1 Influence des amenées de courant diminuer encore l’impédance apparente de la liaison (figure 1).
Dans l’inducteur et ses amenées de courant circule une intensité Exemple : supposons, pour illustrer, que les amenées sont consti-
de courant importante qui peut provoquer une notable chute de tuées de tubes de cuivre de rayon a = 2 cm, distants de d = 20 cm et
tension. Celle-ci se produit : de longueur h = 2 m. L’inductance de la spire formée par les deux
— pour un montage en série, entre le générateur et le bobinage amenées est égale à
inducteur ;
µ0 d
L = ------ h ln ---
— pour un montage en parallèle, entre le coffret d’adaptation et π a
l’inducteur. soit
L = 1,84 µH.
Elle est essentiellement produite par l’inductance des câbles.
Si on suppose que le courant inducteur a pour fréquence 10 kHz et
pour valeur efficace 500 A, la chute de tension est :
Lω I = 58 V.
1.2 Inducteur
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Chauffage diélectrique
Principes et spécificités
par Georges ROUSSY
Directeur de Recherche, Université Henri-Poincaré, Nancy
Jean-François ROCHAS
Directeur général de la société Sairem
Claude OBERLIN
Ancien Ingénieur Senior de la Division de la Recherche d’EDF
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1. Principe du chauffage E Em
diélectrique E
x
P M v H
B
1.1 Généralités B Bm
Rappelons qu’une onde électromagnétique se caractérise par Figure 1 – Représentation des champs électriques et magnétiques
deux vecteurs alternatifs :
— le vecteur induction magnétique B qui définit le champ
magnétique ;
— le vecteur champ électrique E qui définit le champ électrique. oscillations de translation et met « en rotation » les molécules polai-
res. Les forces qui assurent la cohésion de la matière s’opposent à
Pour une onde plane se propageant dans l’espace, ces deux vec- l’action de ce champ électrique, entraînant ainsi un échauffement
teurs sont perpendiculaires l’un par rapport à l’autre et transversaux par hystérésis diélectrique.
à la direction de propagation (figure 1). Ainsi, en un point M, on a à
un instant t donné :
E = Em sin(ωt + ϕ) ; B = Bm sin(ωt + ϕ) 1.2.1 Organisation moléculaire de la matière
Les amplitudes Em, Bm, et la phase ϕ varient suivant le point con- La matière, dans sa forme condensée (à l’état solide ou liquide),
sidéré. La pulsation ω est liée à la fréquence par la formule est composée d’atomes et de molécules qui s’assemblent pour
classique : constituer des structures diverses : agrégats, mailles, fibres, chaînes
ω = 2πf de polymères,... selon les matériaux considérés.
La figure 1 représente, à un instant t, les vecteurs E et B en dif- D’une manière générale, on prend l’habitude de désigner ces
férents points où les amplitudes Em et Bm sont constantes, et où structures supramoléculaires par le terme « cluster ». L’organisation
seule la phase ϕ varie. On retrouve pour chacun des vecteurs consi- des clusters définit les propriétés physiques de la matière que nous
dérés la sinusoïde habituelle. lui connaissons : viscosité, fluidité, élasticité, alors que les proprié-
tés chimiques sont au contraire plutôt caractéristiques de la compo-
Une onde électromagnétique se caractérise alors par les paramè- sition moléculaire.
tres suivants :
— sa vitesse de propagation dans l’air, égale à la vitesse de la
lumière notée c (c ≈ 3.108 m/s) ; 1.2.2 Permittivité de la matière
— sa longueur d’onde λ = c/f, f étant la fréquence exprimée en
hertz (Hz). Plusieurs mécanismes de polarisation qui s’opposent à l’action
Dans des milieux autres que l’air ou le vide, la vitesse de du champ électrique, à l’intérieur des clusters ou entre les clusters,
propagation v diffère de c, et la longueur d’onde s’exprime par la peuvent être alors observés :
relation : — polarisation électronique : ce type de polarisation correspond
λ = v/f = vT au déplacement du nuage électronique des atomes par rapport au
noyau. Le temps d’établissement de ce phénomène est de l’ordre de
avec T (s) période. 10−15 s ;
— polarisation atomique : ce phénomène correspond au déplace-
ment des atomes constituant les molécules à liaisons fortement
ioniques. Le temps d’établissement de cet effet est de l’ordre de
1.2 Interaction champ 10 – 12 s ;
électromagnétique-matière — polarisation d’orientation : il s’agit d’un effet d’orientation des
molécules possédant un moment dipolaire permanent. Le temps
d’établissement du phénomène dépend en grande partie de la
Un diélectrique, c’est-à-dire un matériau présentant la propriété mobilité de la molécule dans le milieu. Il peut varier de 10−9 à 10−6 s ;
d’être un isolant électrique, se polarise s’il est placé dans un champ — polarisation interfaciale : ce mécanisme apparaît uniquement dans
électrique. Le champ appliqué, de pulsation ω, impose aux ions des des milieux hétérogènes. Il correspond à l’accumulation de charges libres
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aux interfaces de deux milieux de permittivités différentes. Ce mécanisme — le Téflon, la silice sont constitués d’édifices non chargés, non
s’observe avec des temps d’établissement de l’ordre de 10−4 s. polaires. Ces matériaux n’absorbent pas l’énergie électromagnéti-
Le mouvement relatif des atomes et des ions, la réorganisation que. Ils sont transparents aux ondes électromagnétiques et ne
des clusters les uns par rapport aux autres, et les échanges entre chauffent donc pas ;
eux des particules électriques, sont pris en compte, dans l’écriture — pour les liquides, le cluster se réduit souvent à une molécule
des équations électromagnétiques de Maxwell, par l’introduction du ou à l’association de deux molécules : la fréquence fR est alors cou-
nombre complexe ε* appelé permittivité, que l’on peut définir de ramment de l’ordre de quelques gigahertz ;
plusieurs façons équivalentes : — pour un polymère, l’organisation qui intervient est celle de la
ε * = ε ′ – j ε ″ = ε 0 ( ε r′ – j ε r″) = ε * ( cos δ – j sin δ ) = ε ′ – j ε ′ tan δ chaîne. Les fréquences de relaxation se situent vers les kilohertz ou
les mégahertz et avec plusieurs valeurs possibles.
avec ε0 permittivité du vide ; elle sert de référence :
ε0 = (1/36π) · 10−9 F/m,
ε r′ partie réelle de la permittivité relative (par 1.2.3 Influence de la température
rapport au vide), sans dimension :
ε r′ = ε ′ ⁄ ε 0 , La température conditionne de façon générale l’organisation
ε r″ partie imaginaire de la permittivité relative (par moléculaire de la matière, notamment les transitions de phase (éva-
rapport au vide), sans dimension : poration-condensation, fusion-solidification).
ε r″ = ε ″ ⁄ ε 0 .
Elle en influence fortement les propriétés électriques en contrô-
La permittivité est donc définie par sa composante non dissipa- lant statistiquement le mouvement des particules électrisées dans
tive ε ′ = ε * cos δ et par sa composante dissipative les clusters et ceux des clusters les uns par rapport aux autres.
ε ″ = ε * sin δ . Le rapport :
La conductivité électrique σ, électronique ou ionique, croît avec la
ε ″ ⁄ ε ′ = ε r″ ⁄ ε r′ = tan δ température selon la loi d’Arrhenius :
• Le premier terme ε r∞′ est réel. Il définit la permittivité relative du 1.2.4 Pénétration des ondes
matériau aux fréquences infinies.
• Dans le second terme, σ (en S/m) est la conductivité électrique
classique : c’est aussi la limite des pertes électriques globales quand La pénétration des ondes dans le matériau est d’autant plus
la fréquence tend vers zéro. La conductivité électrique traduit grande que la longueur d’onde est grande et que les pertes diélectri-
l’échange des particules ionisées entre les clusters. ques totales ( ε ″, tan δ ) sont faibles. En se propageant dans le maté-
riau à partir de la surface, les ondes transfèrent progressivement
• Le troisième terme χ* est la susceptibilité électrique complexe. leur énergie. On a coutume de définir la profondeur de
C’est une fonction standard décrivant le mouvement moyen, c’est-à- pénétration d par rapport à la surface, comme étant la distance sur
dire la relaxation des dipôles et des ions dans le matériau. Cette laquelle les ondes cèdent 63 % de leur énergie initiale au matériau.
fonction décrivant la polarisation de relaxation fait intervenir une
fréquence caractéristique du matériau, appelée fréquence de relaxa- La profondeur de pénétration dans les matériaux non magnéti-
tion fR, généralement liée à la taille du cluster et aux deux indices m ques, pour une onde plane et une surface plane perpendiculaire au
et n qui caractérisent l’organisation moléculaire du matériau et vecteur de propagation, est donnée par la relation suivante :
varient entre 0 et 1. En mesurant les pentes des tangentes du dia-
gramme de Cole et Cole respectivement aux basses fréquences et λ0 2 1/2 –1⁄2
aux fréquences élevées, on peut déduire les valeurs expérimentales ε ″r + σ ⁄ ε 0 ω
π- 2 ε ′r 1 +
d = ----- ---------------------------- – 1
des indices m et n. Si m est proche de 1 et n de 0, la susceptibilité ε r′
complexe suit approximativement la loi de Debye :
avec λ0 = c/f (f fréquence de l’onde).
1
χ * = --------------------------- En introduisant le facteur de pertes tan δ, et en admettant que :
1 + j ω ⁄ ωR
— dans la plupart des cas, tan δ est très inférieur à 1 (voir
avec ωR = 2πfR pulsation de relaxation. tableaux 1 et 2),
ε r′ décroît toujours en fonction de la fréquence ; ε r″ passe par un maxi- — le terme σ ⁄ ε ′ ω est négligeable devant tanδ,
mum à ωR. La valeur de la fréquence de relaxation conditionne le com-
portement de la matière soumise au rayonnement électromagnétique : l’expression de la profondeur de pénétration peut être simplifiée :
— les gaz n’absorbent pas l’énergie électromagnétique parce que
les forces s’exerçant entre les molécules sont faibles ; d = ( λ 0 ⁄ 2π ) { ε r′1 ⁄ 2 tan δ } – 1
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dUYTQ
Chauffage diélectrique
Technologies
par Georges ROUSSY
Directeur de Recherche, Université Henri-Poincaré, Nancy
Jean-François ROCHAS
Directeur général de la société Sairem
et Claude OBERLIN
Ancien Ingénieur Senior de la Division de la Recherche d’EDF
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TY
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Triode
Les installations haute fréquence industrielles (6,78 MHz,
Grille
13,56 MHz et 27,12 MHz) comprennent en général un générateur Couplage
d’ondes HF, une ligne de transmission d’énergie, un applicateur, Circuit Circuit de sortie
une boîte d’adaptation dont la fonction est d’accorder l’impédance BT 50 Hz HT de oscillant
grille
du circuit. Cathode
Le schéma de principe d’une installation haute fréquence est pré-
senté sur la figure 1.
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Chauffage diélectrique
Applications industrielles
par Georges ROUSSY
Directeur de Recherche, Université Henri-Poincaré, Nancy
Jean-François ROCHAS
Directeur général de la société Sairem
Claude OBERLIN
Ancien Ingénieur Senior de la Division de la Recherche d’EDF
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Électrothermie industrielle
Tube à passage de courant
par Guy DESCHAMPS
Ingénieur chercheur à la division Recherche et Développement
d’Électricité de France (EDF)
et Claude OBERLIN
Ingénieur à l’Association pour le développement économique local (ADEL)
(Association chargée de la promotion des applications électriques industrielles)
1. Définitions.................................................................................................. D 5 950 - 2
1.1 Principe du tube à passage de courant...................................................... — 2
1.2 Transfert thermique dans un échangeur électrique.
Calcul de la puissance thermique .............................................................. — 2
1.3 Équations électriques .................................................................................. — 2
2. Mise en œuvre........................................................................................... — 4
2.1 Calculs électriques....................................................................................... — 4
2.2 Architecture de l’alimentation électrique................................................... — 4
2.3 Régulation .................................................................................................... — 7
2.4 Sécurité. Réglementation............................................................................ — 7
3. Différenciations et applications industrielles ................................. — 8
3.1 Différenciations par rapport aux autres échangeurs ................................ — 8
3.2 Chauffage des liquides et des gaz .............................................................. — 8
3.3 Traitement thermique des fluides thermosensibles ................................. — 9
3.4 Traçage et défigeage ................................................................................... — 10
3.5 Chauffage de solides divisés ...................................................................... — 11
3.6 Vaporisation et concentration..................................................................... — 11
3.7 Réacteurs chimiques ................................................................................... — 11
4. Conclusions et perspectives................................................................. — 12
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. D 5 950
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UW
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L
Le tube à passage de courant (TPC) est une technique d’électro- R = ρ ---- (1)
thermie nouvelle pour ses applications, mais ancienne et très sim- S
ple pour son principe. Elle consiste à mettre sous tension la
tuyauterie contenant le fluide à chauffer. Le passage d’un courant avec R résistance électrique du conducteur,
dans le tube génère de la chaleur par effet Joule. La transmission de S section de passage du courant dans le
la chaleur du tube vers le fluide s’effectue essentiellement en con- conducteur,
vection forcée, par l’intermédiaire d’une surface d’échange : la paroi
interne du tube. L longueur du tube,
ρ résistivité électrique du matériau.
Le tube remplit alors simultanément trois fonctions :
■ Pour un tube cylindrique, de diamètre extérieur De et
— guide hydraulique pour le fluide, ce qui est sa fonction d’épaisseur e, on a :
première ;
S = πe (De − e)
— résistance électrique ;
— surface d’échange de chaleur. Cette relation ne s’applique que pour un conducteur amagné-
tique.
Le TPC est en fait un véritable échangeur électrique. Le courant
électrique i circule dans l’épaisseur du tube alimenté sous une ten- ■ Dans le cas d’un conducteur magnétique, il faut tenir compte du
sion u et sert à chauffer le fluide circulant à l’intérieur de ce tube phénomène d’effet de peau. Il résulte du champ magnétique qui
(figure 1). Cependant, tant du point de vue du dimensionnement, existe autour d’un conducteur parcouru par un courant alternatif.
que du point de vue de ses performances (§ 3.1), le TPC est une tech- L’effet de peau dépend de la nature du matériau (perméabilité
nologie très spécifique. magnétique, résistivité) et de la fréquence du courant. Le courant ne
circule alors que dans une fraction de la section du conducteur.
À partir des lois de Maxwell, une relation « simplifiée » permet de
définir une épaisseur de peau. On la substitue, en première approxi-
1.2 Transfert thermique dans un échangeur mation, à l’épaisseur du tube pour le calcul de la résistance globale.
électrique. Calcul de la puissance thermique La valeur de l’épaisseur à prendre en compte pour le calcul de la
section de passage du courant dans le conducteur devient :
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UX
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Le point neutre de l’étoile (figure 5) peut être constitué par un col- ph3
lecteur commun raccordé à la masse et à l’installation générale. Par
contre, il est impératif d’isoler électriquement les extrémités des Plage
tubes qui recevront les connexions électriques. de raccordement
● Alimentation en double étoile pour 3 tubes.
sur tuyauterie Transformateur
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Maintien en température
de tuyauteries par effet Joule
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1. Rappels technologiques
Les technologies électriques de maintien en température présen-
tées ici sont toutes industrialisées :
— le ruban chauffant (§ 1.1) ;
— le câble à isolant minéral et l’élément blindé (§ 1.2) ;
— le tube à passage de courant (§ 1.3) ;
— le tube traceur à effet chauffant (§ 1.4).
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