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Regards croisés II– Travail, emploi et chômage

NOTIONS : Flexibilité du marché du travail, taux de


chômage, taux d'emploi, qualification, demande 2– 2 – Quelles politiques pour l’emploi ?
anticipée, salariat, précarité,
Acquis de première : chômage, productivité, demande
globale, politique monétaire, politique budgétaire, 2– 2-3 – Les différentes politiques pour l’emploi
rationnement

Fiche 2232 – Les politiques keynésiennes de soutien à la demande

Les effets pervers engendrés par les politiques néo-classiques

 Rappel de l’analyse néo-classique : Selon l’analyse néo-classique, le chômage involontaire ne peut être que transitoire.
En effet, tout déséquilibre sur le marché du travail doit se traduire par une variation du taux de salaire réel (à la baisse en
cas de sous-emploi, à la hausse en cas de suremploi) qui ramènera le marché du travail à l’équilibre.

 Selon Keynes, cette conception ne fonctionne pas car elle oublie des éléments essentiels :
 comme l’écrit J.Généreux, « selon Keynes, le remède classique au chômage (baisse des salaires) néglige la
double nature du salaire :
- coût de production pour l’entreprise, la baisse des salaires, en réduisant le coût du travail par rapport à celui du capital
exerce bien un effet stimulant sur la demande de travail (effet substitution)
- mais revenu pour les travailleurs : elle réduit aussi le revenu distribué aux ménages et déclenche un effet multiplicateur à la
baisse sur la demande globale, limitant encore plus les débouchés des producteurs. Il s’ensuit un nouveau recul de la
demande de travail qui rend nécessaire une nouvelle baisse des salaires, et ainsi de suite. Une politique de baisse des
salaires, risque donc, à court terme, d’éloigner de l’équilibre au lieu de s’en rapprocher, et de déclencher un processus
cumulatif de récession ». Les politiques déflationnistes de réduction des salaires qui ont été appliquées durant les
années 30 ont été un échec ; elles ont conduit à l’aggravation du chômage.

 L’échec de ces politiques s’explique en particulier par l’échec de la main invisible :


- si un producteur et un seul diminue les salaires, il sera plus compétitif, gagnera des parts de marché, verra la situation de
son entreprise s’améliorer, pourra embaucher. Mais c’est un jeu à somme nulle, car les emplois créés par ce producteur
compenseront les destructions d’emploi opérées par les entreprises ayant perdu des parts de marché.
- Si toutes les entreprises, afin d’améliorer leur compétitivité, appliquent la même stratégie, les consommateurs subissant
tous une baisse de salaire vont réduire leur consommation. La demande effective va donc chuter, les entreprises vont
alors être obligées de licencier.
- la somme des intérêts individuels n’améliore donc pas le bien-être de la collectivité, mais au contraire le détériore (la
destruction d’emplois est un jeu à somme négative). Car la rationalité des agents économiques est limitée ; ils sont
myopes, ils ne sont pas capables d’anticiper le résultat de leurs actions cumulées, chacun ne visant que son intérêt
particulier, agit finalement à l’encontre de son intérêt.
Les solutions keynésiennes

 Le fondement des politiques keynésiennes : le dilemme inflation –chômage mis en évidence par la
courbe de Phillips

 Une relation de corrélation : la relation salaire emploi


A l'origine, cette courbe est le résultat d'une analyse historique sur
l'Angleterre entre 1867 et 1957 menée par Phillips en 1958. Elle montrait
une relation inverse entre la hausse des salaires (et donc l’inflation) et le
chômage.

 Transformée en dilemme inflation-chômage


(Lipsey, 1960) utilise alors cette relation pour démontrer que les
gouvernements font face à un dilemme entre inflation et chômage : les
gouvernements devraient choisir un peu plus d'inflation pour faire baisser le
chômage et, inversement, accepter davantage de chômage afin de venir à bout
de l'inflation.

 Les mesures keynésiennes

 Un soutien à la demande

L’objectif est d’assurer des débouchés suffisants aux entreprises afin de les conduire à égaliser offre et demande de travail,
sans recourir à des variations du salaire qui devient rigide. En effet, dans la problématique keynésienne, tout ce qui n’est pas
consommé est épargné mais rien n’assure que ce qui est épargné sera investi. Car, il n’existe dans ce contexte aucun
mécanisme qui ramène automatiquement à l’équilibre
- les entreprises n’ont pas intérêt à investir si elles ne reçoivent pas une demande suffisante pour écouler leur production,
bien que celle-ci soit rentable.
- Keynes montre par-là qu’un niveau insuffisant de propension à consommer et d’investissement risque d’entraîner une
demande effective insuffisante qui conduira les entreprises à ne plus embaucher ou à licencier, bien que leur production
soit rentable.

 La politique budgétaire

- Il faut donc que l’Etat intervienne en agissant sur les différentes composantes de la demande.
o La consommation des ménages : il faut augmenter le revenu de ménages pour augmenter la consommation
(hypothèse : la propension à consommer est constante). Il faut alors :
 augmenter les salaires sur lesquels le gouvernement peut peser, c’est-à-dire en France les salaires des
fonctionnaires (politique de revenu). Encore faut-il que cela n’augmente pas trop le coût du travail, car alors
cela risque d’entraîner une augmentation du chômage, contraire à l’objectif recherché.
 distribuer des prestations sociales (une politique d’accroissement des minima sociaux par exemple) aux ménages
les plus défavorisés. En effet, ces ménages ont la propension à consommer la plus élevée. On peut donc
considérer que les fuites vers l’épargne seront réduites et donc que l’effet multiplicateur sera plus important.
Néanmoins dans un contexte de récession les ménages qui craignent le chômage peuvent avoir tendance à
épargner le surplus de revenu, ce qui limite les effets de relance

o l’investissement : le gouvernement peut se substituer à l’investissement défaillant des entreprises en augmentant ses
dépenses publiques, en particulier en appliquant des politiques de grands travaux (investissement autonome :
Roosevelt dans les années 30 ).

- Les autorités mènent alors des politiques


discrétionnaires de relance qui visent à exercer un effet
d’entraînement sur la demande effective par une
augmentation des dépenses publiques et/ou une
diminution des taux de prélèvements obligatoires ( tax
cut ). Grâce à l’intervention étatique, la demande
effective s’élèvera, les entreprises voyant leurs
débouchés augmenter accroîtront leur demande de
travail, ce qui ramènera le marché du travail à l’équilibre.
Les dépenses publiques ont alors un effet
multiplicateur sur la croissance. Ces politiques ont
donc un effet contracyclique

 La politique monétaire

- L’objectif est de soutenir l’investissement privé en appliquant une politique monétaire expansive visant à réduire les taux
d’intérêt.
o Contrairement à ce qu’affirment les libéraux,
Keynes ne considère pas que cette politique soit
inflationniste. En effet, quand tous les facteurs de
production ne sont pas mis en oeuvre (situation de
sous-emploi), une politique monétaire expansive
aura un effet moteur sur la sphère réelle (Keynes
rejette donc la théorie quantitative de la monnaie
quand l’économie est en situation de sous-emploi).
o La chute du taux d’intérêt permettra, à efficacité
(ou productivité) marginale du capital constante,
d’augmenter la rentabilité de l’investissement.

- Cependant, selon Keynes, cette politique est limitée (l’exemple du Japon dans les années 90) car :
o la baisse du taux d’intérêt peut être compensée par une chute plus que proportionnelle de l’efficacité marginale du
capital
o la baisse des taux ne saurait franchir une limite (Keynes la qualifie de trappe à la liquidité) : si le taux d’intérêt devient
trop faible, toute la monnaie détenue par les ménages est thésaurisée, ce qui engendre des fuites allant à l’encontre
des objectifs recherchés par la politique monétaire expansive

La politique keynésienne nécessite donc une mutation de la vision étatique: on doit passer d’un Etat-Gendarme à un Etat-
Providence. Celui-ci se voit confier la mission d’assurer le plein-emploi, en agissant sur les leviers dont il dispose : augmentation
des dépenses publiques, distribution de prestations sociales, réduction des impôts, politique monétaire expansionniste.
Pour une synthèse : deux excellentes cartes mentales de Filipe de oliveira

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