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Les Études rhodaniennes

L'invasion des plantes méditerranéennes et steppiques en


Auvergne, d'après A. Luquet
P. Marres

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Marres P. L'invasion des plantes méditerranéennes et steppiques en Auvergne, d'après A. Luquet. In: Les Études
rhodaniennes, vol. 16, n°1, 1940. pp. 61-65 ;

http://www.persee.fr/doc/geoca_1164-6268_1940_num_16_1_4489

Document généré le 23/03/2016


CHRONIQUE

GEOGRAPHIE NATURELLE

DES PLANTES MEDITERRANEENNES ET STEPPIQUES


EX AUVERGNE
d'après A. Luquet.

L'important ouvrage, remarquablement illustré, que Ví. Luquet a


t.onsat/.ró in 1ÍJ.47 aux colonies zérolhermiques de l'Auvergne i est le
premier résultat d'une, vaste enquête de te phytogéographe sur la
pénétration des espèces méditerranéennes et steppiques en dehors du
domaine méditerranéen, non seulement en Auvergne, mais dans les
pays rhodaniens *. Les géographes auront beaucoup à apprendre en
lisant 1-й livre. Il v«* compose essentiellement de deux parlies.
Dans la première, l'auteur montre comment les versants de mesas
et buttes volcaniques de la Limagne constituent un excellent milieu
pour- lV-labli'M-nieut des espèces végétales thermophytes. Elles
bénéficient là d'un microclimat favorable, résultat de réchauffement soit
des marnes slampiennes, soit des pépériles, .sorte de laves de
l'entablement «les plateaux volcaniques.
Lu regression de la vigne depuis le Phylloxera, l'extension des
friches, favorisent les conditions xérothermiques. C'est ainsi que ces
stations abritent des plantes méditerranéennes-montagnardes 3, surtout
des plantes submédilerranéennes, steppiques et sarmatiques qui sont
venues ^e réfugier en Limagne, loin de leur aire primitive.
Sans doute, celte étude paraîtra aride aux non initiés, mais les géo-

1 LvQHKT (A.), Recherches sur la Géographie botanique du Massif


Central. Les Colonies xérothermiques de l'Auvergne. Aurillac,
Imprimerie moderne. 19.47, in-8°, 328 pages, 16 planches, 2 cartes H. T.
'i M. Luquet prépare un important mémoire sur les associations svl-
valiques du Jura Central.
:* Très peu d'euméditerranéennes huit espèces seulement se trouvent
dans les -colonies xérothermiques de l'Auvergne.
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graphes qui voudront bien se donner une initiation dt- botanist»?»
sauront pré à M. Luquet df> l'excellente cla-.->ification i|u'il i dress«V
des espèces subméditerranéennes, steppiques et sarmatiques. Après
\f. Luquet, nous distinguerons parmi le- espères le- plus facile- à
reconnaître par «le- non-spécialistes et suffisamment caractéristique- :
1° Espèces méditerranéennes-montagnardes. : l'Erable \ feuille «l'Obier
(lcer Opaliis), le Nerprun (Rhamnus Alpina), le Genêt purgatif (Genista
pnrgans), le Muilier à grandes feuilles (Antirrhinum Asarinai.
2° Espèces subméditerranéennes localisées dans le bassin
méditerranéen : le Chêne pubescent, le Bairuenaudier •Colulea arborescent,
arbuste de la famille des papilionacées ; [).irmi le- Papilionacéf- ajou-
tons le Coronile-, comme arbuste la CoroniUa Emerus, pt comme
herbacée la Coronilin minima, l'Vslragale de Montpellier, «omme « ruci-
fère VHeliantliemnm apennlnnm, si caractéristique de- crroupeunTits
thermophiles de. la vallée de l'Allier avec la îrraininée, la Keulérie «lu
Valais (Koeleria Vallesianai. Ajoutons le Chèvrefeuille d'Etrurie, Loni-
cera slrusca : connue rubiacée, la (iararice. voya^eusf. Rubla peri'ijrinu,
à la tipe armée fie crampons et flont le bord de- feuille* est yarn i df
piquants pour -e bisser le lomj fies arbuste-.
Parmi les valéri;mées, retenons la Chausse-trape Cenlranlhns ralci-
irapa a la boule de fleurs blanches. Les composée- -uni. Irè- largement
représentées, la On ta urée à cùne, Leuzea. conifera, la Marguerite «les
Cévennes, LencanUiennirn cebennensr.
3° Espèces mi'iliterranéennes qui ont émigré jusqu'au pbtlean i/.'
l'Iran : Parmi les arbustes on notera les (liste- .'i feuille fie sauire Chins
salvl folius, puis parmi les espèces, herbacées, le Lin à feuille- étroites,
Linum anguslifoliiim, une liliacée dont les baie- routes -ont si
décoratives pendant l'hiver et les feuilles terminées en pointe- -i acérée-,
le Fragon, dit encore Petit Houx, Rusc.us aculcatus ; enfin au nombre
des graminées Mi-Пса ciliala, h l'épillet soyeux et par antithèse, I'.E'îî-
Inps triunclalis dont les épillels sont armés de longues' barbes.
4° Certaines espèces sont à hi fois médllerranéennea et sleppi<2nes.
Nous distinguerons parmi ce groupe celles qui ne dépassent pa- !•:»
Turkestan et celles qui ont pénétré jusqu'au dé-ert «le Gobi.
a) Dans le groupe, qui ne s'est pas diffusé au delà du. Tnrheslan,
comme arbre, l'Erable de Montpellier .lcer monspcssulanurn ; un
sorbier aux feuilles luisante-, Sorbus torrninalis ; comme arbuste, le
Cornouiller mâle.
Nous repérons parmi kls herbacées, au rang de- papavéracée-, le
Glauclum corniculalnm ; comme papilionacées, mie yes-e, Lathyrus
aphaca : comme ombellifère, le Peigne fie Vénus, Ùcnndtf Peclen Ve-
neris ; comme composée, le Panicaut, Etynijium campeslre. Les pas-
minées sont représentées par le Jasmínům friificans ; le- bnrr limées
par le Cynoylossum creticum ; les labiées par Xïeliltis me.lissophyU.iirn
et le Bugle, Ajuga Chamœpitys ; les liliact'es \ur АШит, flavum ; les
iridées par le Gladiolus segetum .; les orchidées par Linwdorurn abor-
GÉOíHXAPHlE .NATURELLE fi-'j

iivum , les graminées par la Slipe pennw ; les fougères par V Aspic
num celeních.
b) Parmi les espèces qui se sont répandues jusqu'au luv.iir de, l'Asie,
on peut reconnaître, parmi les Unties, le Linurn strictum, parmi les
térébinthacées, ('j)iinus coggyria ou Sninac ; parmi les ombellifere*,
peucedanum Cervaria ; au rang des scrofulariacées, Veronica Iriphylla
et spicata.
о Les espèces qui ont. pour foyer la Russie des steppes et. dites sar-
rnn tiques, sont représentées par Г.-lsíer Amellus, Centauiea macnlosa
cl, le Salsifis Tragopogon major parmi les composers. Peucedatnum
nlsalkum parmi le* ombellifères.
La deuxième parlie de l'ouvrage de M. Luquel est celle qui présente
le plus grand intérêt pour les géographes. Elle étudie la façon dont
les plantes thermophiles d'origine méditerranéenne ou sleppique ье
sont acheminées jusqu'au cœur de l'Auvergne. M. Luquet ne rejette
pas l'explication de M. Gaussen sur la propagation fies espèces médi-
îeiranéennes pendant la péiode xérothermique postglaciairo. comme
Fesluca Oiùna et Koeleria vallesiann que l'on retrouve en Charente-
Inférieure 1, mais il précise comment, depuis cetle époque, d'autres
facteurs ont entretenu et renforcé ces migrations. Les uns sont
d'ordre physique : les vents, les cours d'eau. D'autres sont liés aux
migrations des oiseaux, à la circulation des bêtes et des pens, transports
<l'espèces méditerranéennes par les moutons transhumants ou par les
convois de marchandises le loup des pistes muletières jadis, au lorifi
des voies ferrées maintenant, mesures administratives enfin, qui,
depuis un lointain passé, ont acclimaté diverses plantes loin de leur aire
originelle.
Parmi les facteurs physiques, le vent est le véhicule le plus
important et le plus rapide. On sait comment le passage d'une forte,
dépression sur les îles britanniques pendant l'hiver peut attirer des vents
venus du Sahara et véhiculer par delà la Méditerranée, jusqu'au cœur
fie la France, des poussières volcaniques venues du Sahara central.
Toute une série de pra i ries légères d'oriffirie méditerranéenne peuvent
être ainsi transportées par les \erits du Sud qui soufflent fréquemment
en Limaprne 2. Parmi les graines faciles à transporter, on peut citer
les graines armées d'ailes, les samares de l'Erable de Montpellier et de
l'Erable à feuilles d'Obier, les gousses vésiculeuses du Baguenaudier.
les akènes plumeuses de certaines composées ou leur calice desséché

l Festuco. dui'iuscula et Sesleria cernlœa dans le Vexin.


•i M. Luquet rappelle en passant le role du vent dans le transport
des fougère? de la ('ordillière «les Andes jusqu'aux Iles Havvaï, à Н.Л0О
km. de la cote sud-américaine. Ainsi s'expliquent sans mettre en jeu
«incurie dérive continentale et aucun pont transcontinental, certaines
disséminations d'espèces.
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enveloppant le fruit soit du Cenlranthe Chausse-lrape, soit les sépales-
membraneux acuminés en une fine arête du Cupidone, nu la corolle
«les Ericacées. Ajoutons enfin les glumes plumeuses de certaines
graminées comme la Slipe pennée 1. Il faut aussi faire plate aux crues
violentes déclenchées sur l'Allier par les orages d'automne, d'origine
méditerranéenne, qui favorisent aussi le transport des prairies.
Le transport par les animaux joue un rôle considérable : les
corvidés d'abord, les oiseaux migrateurs qui parcourent des distances
énormes (canards sauvages, grives, merles et surtout colombidés-.
Les moulons, le long des pistes de transhumance, les drailles qui
unissent le Bas-Languedoc à la Margeride '■?, ont contribué à la
propagation des espèces méditerranéennes dont ils véhiculaient les graines
dans leur toison, fruits armés de crochets du Chêne-Kermès, du Paliure
du des longues arêtes ties composées : Echinops Rilro, (îalnctiles lumen-
losu, Centaura paniriibiln ; des labiées, Svlerilis rornona. M. Luquet
a dressé sur le foxid de la nouvelle carte en courbes au ÓOO.OOO6, le
Iracé des principales drailles qui conduisent du Bas-Languedoc vers
le Plateau Central et vers les Alpes, et le long desquelles se sont infil-
Irées les espèces méditerranéennes.
Des espèces sarmatiques ont pu être aussi répandues par l'homme-
au xviue >iècle, lors du trafic important de ballots de laine venues
de Salonique et que les marchands de .Nîmes et de Montpellier
envoyaient filer et tisser dans le Cévaudan.
Le développement et la rapidité du trafic par voie ferrée, le lonir
des deux artères Béziers-Neussargues, et Nîmes-Clermonl-Ferrand, ont
précipité ces exodes d'espèces venues de la région méditerranéenne •'*.
Ainsi s'est répandue la jolie composée aux fleurs bleues (Uilaiumche
cerulœa.
Les nécessités de l'économie fermée médiévale, que traduisent les-
prescriptions des Capitulaires, ont acclimaté aussi loin de leur domaine
botanique des espèces d'origine méditerranéenne : Plantes textiles
iGenêt (]' Espagne, Sporlium /ипсемтЛ, colorantes (fia rance, linbin linc-
form), médicinales ''Sauge, Salvia officinalis).
En passant, M. Luquet rappelle l'importance des guerres et des
invasions dans la dissémination des espèces. Ce sont les guerres médi-
ques qui ont introduit la Luzerne en (ïrèce, au \e siècle avant notre

1. Celte glum.? plumeuse joue d'autre part le rôle d'un parachute


«■t. l'épillet rejoint le sol toujours dans la position verticale et s'enfonce
ainsi dans la terre lorsqu'il est tombé.
* Au milieu du xixe siècle, 400.000 ovins gagnaient la Lozère, l'Au-
brac et ia Margeride.
;î On sait comment les besoins de l'Armée de la Loire ont répandu
ni 1870 dans les pays du Centre des graminées méridionales importées
avec les fourrages nécessaires aux chevaux de l'Armée.
PHODUCÏION ET COMMENCE G">

■ère. La conquête arabe a répandu en Espagne beaucoup d'espèces orien-


taies. On sait le rôle ries invasions des Goths, des Hongrois, des
Mongols et des Turcs dans la dissémination dans les Balkans et l'Europe
orientale des graminées alimentaires (seigle, avoine, sarrazin) venues
de l'Afrasie, de la région qui s'étend de l'Anatolie jusqu'au .Nord-Ouest
«le l'Inde, jusqu'à la Mongolie et à l'Egypte 1.
Bref, ces détails que d'autres considéreraient comme fies hors-
d'ceuvre, seront bien accueillis du lecteur, car l'ouvrage fie M. Luquet
vaut autant par suri contenu scientifique que par son caractère
éducatif. II est écrit par un botaniste qui a une forte culture et un esprit
■éminemmen t géographique.
P. Marres.

PRODUCTION ET COMMERCE

LES MINERALS METALLIQUES DANS LA FRANCE D 'OUTRE-MER

A première vue, il pourrait sembler d'intérêt secondaire que la


France, qui, grâce à ses mines de Lorraine, lient le deuxième ran y
dans le monde, possédât encore d'importants gisements de fer dans
^on domaine d'outre-mer. Cependant, ce n'est pas l'impression qui se
dégage du chapitre consacré à la question dans le second volume des
publications du Bureau d'Etudes Géologiques et Minières coloniales -'.
Que notre Afrique du Xord, tout entière exlraie ou puisse extraire
une masse considérable de fer ; que les gisements du Maroc
renferment GO millions île tonnes, dont Л0 à Khénifra ; que les réserves de
l'Algérie et de la Tunisie -représentent 190 millions de tonnes, dont
.'Ю pour la Tunisie ; que ce fer ait le mérite de n'être pas ou d'être
très peu phosphoreux ; qu'il puisse, en outre, servir de fret de retour
pour les importateurs de charbon : ce sont autant d'avantages dont
on ne saurait trop souligner la valeur. Sans doute, la concurrence.

l Cf. Scutum [Gcschichfe der KullivU-rlen delreide, 191îî, Cf. II a u-


Dmcourvr, Origine de quelques céréales. Ann. hist, soriale, T. I, 10.49,
pp. 180-1Я2.
i Publications du Bureau d'Etudes Géologiques et Minières
coloniales, lex Ressources minérales de la France d'Outre-Mer, II. Le Fer, le
Manganèse, le Chrome, le Nickel, l'Etain, ïe Tungstène, le Graphite,
le Glucinium, le Molybdène, le Cobalt, le Titane, le Vanadium. Paris,
Société d'Editions Géographiques, Maritimes et Coloniales ; 1!Ш, in-Я» ;
4Ж> pages, ô9 figures.

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