de maçonnerie
Batirama.com
02/10/2008 0
Les exigences du futur DTU maçonnerie vont se renforcer vis-à-vis des chaînages. Les
bâtiments devront comporter plus d’armatures, éléments favorables en termes de
limitation de sinistralité… Le point sur quelques bonnes pratiques et sur les principaux
changements…
Un chaînage est un élément en béton armé horizontal, vertical, voire incliné, composé d’armatures hautes
adhérences en FeE500 (exigez la certification NF de l’AFCAB), noyées dans un béton de consistance minimale
très plastique (S3) et d’une granulométrie au moins égale à 16 mm, ceci afin de garantir un remplissage du
coffrage et un enrobage* satisfaisants des armatures. Les chaînages doivent être liaisonnés entre eux, au moyen
d’équerres ou de boucles.
Dans un précédent article, nous avions évoqué les principales évolutions du DTU maçonnerie et celles
concernant les chaînages de maçonnerie. Rappelons que cet incontournable référentiel, disponible à l’automne
2008 (www.afnor.fr ou www.cstb.fr ) va imposer des quantités d’acier plus importantes pour les chaînages. Pour
certains artisans, cela ne constituera pas une révolution, mais plutôt l’entérinement de bonnes pratiques de
chantiers…
Exemple d'équerres de liaisons associées au chaînage horizontal de 2 Ø 10 (les chaînages verticaux ne sont pas
représentés sur le dessin)
La section transversale du béton de ces chaînages doit être limitée en façade. Les sections importantes de béton
constituent, en l’absence de précautions particulières, une source de désordres dans les maçonneries enduites. En
général, la hauteur d’un chaînage de façade est celle du plancher qui lui est associée. Dans le cas de planchers
autres que les planchers en béton armé (par exemple, planchers à solivages en bois ou en métal, certains
planchers en béton précontraint ne comportant pas d’armatures dépassant en about…), des chaînages plats
peuvent être réalisés.
Des liaisons efficaces doivent être assurées entre les armatures des divers chaînages, à cet effet, deux possibilités
de liaisons sont possibles : par équerres ou par boucles en “U” (dessin ci-dessus). Ces liaisons doivent être de
même diamètre que les chaînages courants et les recouvrements droits de 50 Ø.
1. La section des armatures longitudinales des chaînages ne peut être inférieure à 1,50 cm2, dans le cas d’acier de
nuance FeE500, soit 2 Ø ou 3 Ø 8.
2. Dans le cas de planchers-terrasses en béton armé, la section minimale des armatures longitudinales des
chaînages est de 3,08 cm2, dans le cas d’acier de nuance FeE500, soit 4 Ø 10 (attention ces armatures sont
distinctes de celles des voiles d’acrotère ou des corniches).
3. Les murs de combles, dont la hauteur est supérieure à 0,60 m doivent se terminer par un chaînage horizontal.
Ces chaînages, à ne pas confondre avec des poteaux, car ils ne reprennent pas d’efforts verticaux, doivent être
réalisés au moins dans les angles rentrants et saillants des maçonneries, ainsi que de part et d’autre des joints de
fractionnement du bâtiment.
Une alvéole de section carrée de 10?cm de côté ou circulaire de 10 cm de diamètre est, en général, suffisante. La
section d’armatures en acier haute adhérence est au moins équivalente à celle qui correspond à 2 Ø 10. Afin de
contrôler le remplissage satisfaisant des chaînages verticaux, la base de ceux-ci est cassée (photo ci-dessus…).
C'EST NOUVEAU
Par ailleurs, et ceci constitue une nouvelle exigence du DTU, ces chaînages doivent être établis sur toute la
hauteur du bâtiment et non plus dans la hauteur du dernier étage dans le cas des planchers-terrasses en béton
armé ou dans la hauteur du dernier étage dans le cas où le plancher en béton armé surmontant ce dernier étage
n’est pas un plancher terrasse.
À RETENIR
Désormais, les rives inclinées devront comporter un chaînage dès que la hauteur sous pointe de pignon est
supérieure à 1,5 mètre. L’armature minimale de ce chaînage sera la même que celle des chaînages verticaux ou
horizontaux, soit 2 Ø 10.
À ce nouveau zonage seront associées les règles parasismiques de l’Eurocode 8 et ses annexes nationales.
Toutefois, une période de transition permettra jusqu’au 1er janvier 2010, de continuer à utiliser les actuelles
règles (PS 92), mais avec le nouveau zonage et avec des valeurs d’accélération spécifiques. En outre, les règles
PS-MI 89 révisées 92 et CPMI, utilisées pour les maisons individuelles et petits bâtiments, resteront utilisables,
jusqu’à leur révision…
Tout chaînage horizontal doit comporter des armatures transversales d’espacement au plus égal à 25 cm. Par
ailleurs, et pour les planchers à poutrelles et hourdis, il est indispensable de disposer d’armatures
complémentaires. En complément des chaînages horizontaux, des lits d’armatures peuvent être disposés dans les
joints horizontaux, au niveau de chaque plancher (c.f MURFOR de Bekaert et § 3.3.4.1 de PS-MI 89/92).
• Les armatures de chaînages verticaux doivent répondre aux mêmes exigences que les chaînages horizontaux et
les alvéoles doivent permettre de réaliser des chaînages de section sensiblement carrée ou circulaire :
• Les chaînages intermédiaires doivent comporter, quant à eux, les armatures minimales suivantes :
Les renforts de baies sont également des chaînages et doivent être réalisés dès lors que les baies ont des
dimensions supérieures à 0.60 m (tableau ci-dessous).
Il est possible de s’affranchir des renforts de baies, si l’on utilise des blocs baies en béton armé de type
Compobaie.
Contacts de quelques fabricants d’armatures certifiées NF*
Ces nouvelles pratiques risquent de générer des surcoûts… dûs notamment à la flambée des prix des aciers pour
le bâtiment (ronds à béton et treillis soudés).Certains experts affirment que la hausse en un an de ces produits a
dépassé les 60 % et cela ne serait qu’un début. Par conséquent, nous conseillons vivement à nos lecteurs
d’interroger périodiquement les fournisseurs, afin d’anticiper les hausses et prévoir des conditions générales de
vente à durée limitée et prévoyant une clause de révision de prix (à la hausse comme à la baisse !) et ceci pour les
marchés privés. Concernant les marchés publics, rappelons que le code des marchés publics prévoit
l’actualisation des prix.