2016 et 2017
Une chute du nombre de
candidats de
par rapport à 2016
2017
Sources : Vers une connaissance statistique de la profession d’avocat en Europe, Les barreaux française, belge, luxembourgeois,
allemand, espagnol et italien, 2013
Les chiffres sont révélateurs d’une densité très faible des avocats français sur l’ensemble de la
période 2009-2011. En 2011, alors que la densité moyenne sur les 6 pays pris en référence est de
224 avocats pour 100 000 habitants, la France n’en a que 84. Au 1er janvier 2016, on ne comptait
encore que 94,4 avocats pour 100 000 habitant, soit bien en deçà des densités observées dans les
Etats voisins (Source : Statistique sur la profession d’avocat, Octobre 2016, Ministère de la justice). En
outre, l’évolution du nombre d’avocats en France, sur la même période est très légère (+5 points)
alors qu’elle est de 20 et 22 points respectivement en Italie et au Luxembourg.
Par conséquent, le « surnombre » supposé des avocats en France ne résiste pas à l’épreuve des faits.
La volonté de durcir l’examen et de mieux réguler le nombre d’avocats en France ne
peut donc se fonder sur cette vue de l’esprit.
Cela étant, le problème est ailleurs. En 2016, le barreau de Paris concentre à lui seul près de 42%
de l’effectif de la profession, avec 26 792 avocats (sur 63 923 pour l’ensemble du territoire). Il s’agit
donc moins d’un problème lié à la forte densité de la profession d’avocat en France, que d’un
problème de répartition sur le territoire. Même si la région parisienne concentre une part
substantielle des activités économiques, il n’est pas normal d’observer le développement de
« déserts juridiques » comme le mettait déjà en lumière un rapport du Sénat de 2002 (Source :
Sénat, Quels Métiers pour quelle justice, 2002, M. Christian Cointat).
Dès lors, la priorité n’est pas de réguler ou de rendre l’accès plus difficile des étudiants
en Droit à la profession d’avocat, il faut davantage se concentrer sur un dispositif
permettant une meilleure répartition des jeunes avocats et des spécialités sur le
territoire. A l’image des jeunes médecins, il pourrait être mis en place un dispositif d’incitation
financière.
Avant d’être un professionnel libéral, l’avocat, en tant qu’auxiliaire de justice, est pleinement acteur
de la mission de service public de la justice. Une meilleure répartition des avocats dans le
territoire français, c’est une justice de proximité qui répond mieux aux besoins des
citoyens et justiciables.
En définitive, malgré le caractère louable et nécessaire des objectifs assignés initialement, la
réforme de l’examen du CRFPA n’est pas aboutie et nécessite des ajustements. L’ARES
veillera au bon déroulé des prochaines sessions d’examen, et restera vigilante quant à la
préservation de l’intérêt des étudiants impétrants.
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