1. MÉTHODE
Louis RENOUARD
Valérie de SIGOYER
Avocat au Barreau de Paris
Sommaire
I. METHODE 1
A. Repères généraux 1
B. Orientations pour le contrôle 2
2. Comptabilité publique
Outre le droit contractuel, encadré sur divers points par le code des marchés publics
(avances, sous-traitance, cessions de créances, garanties et autres sûretés), le droit de la
comptabilité publique impose sa présence pour les paiements. En effet, pour les organismes
publics ayant un comptable public, soit l'essentiel d’entre eux, s’appliquent les dispositions du
décret n° 62-1587 du 29 décembre 1962 portant règlement général sur la comptabilité publique,
éclairées, s’agissant de la production des pièces justificatives, dorénavant décret n° 2012-1246
du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique : par l’annexe I au
CGCT prévu à l’article D. 1617-19 de ce code, ou nomenclature des pièces justificatives (issue,
aujourd’hui du décret du 25 mars 2007).
1
B. Orientations pour le contrôle
1/ De ces préalables, il résulte que la démarche de contrôle pourra consister, tout d’abord, à
prendre connaissance :
- du contrat (clauses de prix, de durée, organisation éventuelle en tranches ou découpage
en bons de commande, présence de lots – un lot étant un marché –, existence d’une
cotraitance, ainsi que les diverses clauses pour lesquelles le CCAP s’écarte du CCAG,
situation appelée à se rencontrer assez fréquemment dans le contexte du nouveau
CCAG-travaux) ;
- des évènements pouvant affecter le contrat :
o les avenants, s’ils surviennent, par définition, pendant l’exécution du contrat,
posent éventuellement problème au regard de la passation ;
o les décisions de poursuivre, prévues par l’ancien CCAG-travaux et qu’il est
possible d’introduire dans le marché par le biais du CCAP ;
o la sous-traitance, initiale ou mise en place au cours de l’exécution et ses
éventuelles variations ;
o des cessions de créances ;
o une éventuelle résiliation ou une annulation.
2/ Les grands traits de la vie du contrat étant reconnus, il conviendra de procéder ensuite de
manière analytique en examinant la succession habituelle des opérations :
- les avances,
- les acomptes,
- la réception ou admission des prestations ;
- l’élaboration du décompte général et définitif des marchés de travaux ou du solde des
autres marchés.
De manière générale, l’examen des paiements peut prendre appui sur le contrôle
juridictionnel des comptes du comptable public, sachant que ce dernier doit veiller :
- à l’existence d’un contrat valide ;
- à la présence des justifications et à l’exactitude des calculs de liquidation ;
- au caractère libératoire des paiements
De ce fait, le contrôle juridictionnel permet de couvrir une part importante des objectifs du
contrôle de l’exécution.
4/ Enfin, il sera utile, en prenant appui sur l’examen du délai global de paiement, de
procéder à un audit du contrôle interne de l’organisme. On peut faire l’hypothèse que la bonne
tenue de ce délai, obtenue sans porter préjudice à la qualité des contrôles, suppose une
organisation des tâches et des échanges aux différentes phases, autrement dit un contrôle interne
performant.
2
II. Les textes
Les textes auxquels il convient de se référer lors de l'exécution des marchés publics sont
nombreux. Ils peuvent être classés en trois grandes catégories.
La première regroupe l'ensemble des textes qui posent les règles auxquelles doivent satisfaire
les contrats : outre le code des marchés publics, c’est le cas de plusieurs autres textes,
législatifs ou réglementaires (A)
La deuxième est constituée des cahiers des clauses administratives générales. Institués par
voir réglementaire, ils procurent aux marchés qui s’y réfèrent une part importante du contenu du
contrat (B).
La troisième catégorie correspond aux textes relatifs à la comptabilité publique (C).
Aux textes, on peut ajouter des documents utilitaires en provenance de la DAJ : des fiches à
titre de « conseils aux acheteurs » et des formulaires (D).
1
Dispositions applicables aux marchés des entités adjudicatrices
3
Le titre III, relatif à la passation, comporte lui aussi des dispositions relatives à des
modalités contractuelles :
- l'article 51 traite des groupements d’opérateurs économiques ou cotraitance ;
- l'article 72 porte sur les marchés à tranches conditionnelles ;
- l'article 77 définit le régime des marchés à bons de commande.
Le code comporte un titre IV, dédié à l'exécution. Le premier chapitre traite du régime
financier des marchés, le deuxième porte sur la sous-traitance et le troisième sur l'exécution
complémentaire.
Code des marchés publics – 1ère partie - titre IV –exécution2
chapitres / sections/ sous-sections article thème
Chap. I – Régime financier
Section 1 : Règlt, avances, acomptes 86 les divers paiements
Sous-section 1 : Avances 87 montant et versement
88 remboursement
89 garanties facultatives
90 garanties obligatoires
Sous-section 2 : Acomptes 91 principe – périodicité
Sous-sect. 3 : Régime des paiements 92 notion de règlement partiel définitif
93 factures des lots relevant d’un même titulaire
94 recours à une clause de variation de prix
95 dispositions provisoires en cas de résiliation
96 interdiction du paiement différé
97 constat écrit des opérations avant paiement
98 délai global de paiement et intérêts moratoires
99 échelonnement de l’exécution
100 indemnité de résiliation – disp provisoires
Section 2 : Garanties
Sous-sect. 1 : Retenue de garantie 101 retenue de garantie proprement dite
102 sûretés de substitution
103 remboursement – levée des sûretés
Sous-section 2 : Autres garanties 104 en cas de résiliation
105 autres circonstances
Section 3 : Financement
Sous-section 1 : Cession ou nantissement 106 exemplaire unique - certificat de cessibilité
des créances résultant des marchés 107 notification ou signification de la cession
108 cession ou nantissement selon le CMF
109 droits des bénéficiaires à des informations
110 privilège de pluviose
Sous-section 2 : OSEO BDPME 111 droit à des pièces justificatives des créances
2
Idem.
4
chapitres / sections/ sous-sections article thème
Chap. II : Dispositions relatives à la 112 droit du titulaire à la sous-traitance – obligations
sous-traitance 113 responsabilité du titulaire
114 acceptation du sous-traitant et agrém. cond de paiement
115 droit au paiement direct et avance au sous-traitant
116 modalités de paiement du sous-traitant
117 cession ou nant. des créances des sous-traitants
Chap. III : Exécution complémentaire 118 poursuite de l'exécution au-delà du montant prévu.
Comme on le verra ci-après, l'exécution se déroule en suivant bien d’autres règles que celles
fixées au code des marchés publics, notamment celles proposées dans les cahiers des clauses
administratives générales (CCAG) auxquelles se référent très souvent les marchés.
En matière d’exécution, la principale évolution du code à partir de 2001 concerne le délai
global de paiement. Les autres changements, sans être négligeables (comme le régime des
avances) sont de moindre importance.
Enfin, deux articles du titre V - dispositions diverses, concernent plus particulièrement
l'exécution des marchés.
Code des marchés publics – 1ère partie - titre V – dispositions diverses
chapitres / sections/ sous-sections article thème
Chap. I : Règlement des litiges
Section 1 : Comités consultatifs de 127 recours aux comités consultatifs de règlement amiable ;
règlement amiable des différends ou effets sur les prescriptions ; suspension des délais de
des litiges relatifs aux marchés publics recours contentieux
Section 2 : Arbitrage 128 possibilité du recours à l’arbitrage
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L'article 98 du code, relatif au délai global de paiement, renvoie à un décret : il s’agit du
décret n°2002-232 du 21 février 2002 abrogé récemment, modifié par le décret n° 2008-408 du
28 avril 2008 et le décret n° 2008-1355 du 19 décembre 2008.
L'article 102 du code, relatif aux sûretés renvoie à un arrêté fixant les modèles de garantie à
première demande et de caution personnelle et solidaire. Il s’agit de l'arrêté du 3 janvier 2005
(NOR: ECOM0420017A), modifié par l'arrêté du 28 août 2006 (NOR: ECOM0620014A) puis
par celui du 29 février 2008 (NOR: ECEM0771112A).
L'article 106 du code, relatif au certificat de cessibilité, susceptible d’être substitué à
l’exemplaire unique du marché, renvoie à un arrêté : il s’agit de l'arrêté du 28 août 2006 (NOR:
ECOM0620007A).
L'article 127 du code, relatif aux comités consultatifs de règlement amiable, renvoie à un
décret : il s’agit du décret n°2001-797 du 3 septembre 2001 modifié.
Le contenu et le mode de rémunération du contrat de maîtrise d'œuvre sont régis par la loi
n° 85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d'ouvrage publique et à ses rapports avec la
maîtrise d’œuvre privée (loi MOP) et le décret n°93-1268 du 29 novembre 1993.
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4. Les textes de droit privé
a) Le Code civil et le Code de procédure civile
Dans de nombreux cas, le juge administratif se réfère au Code civil :
- soit, de manière indirecte, en faisant application des principes qui fondent ou qui
inspirent le droit civil, notamment en matière de réception et de garantie décennale ;
- soit, en faisant directement application du Code Civil ou du Code de procédure civile,
notamment :
o l'article 1269 du Code de procédure civile, qui pose l’intangibilité des
décomptes, est appliqué au décompte général et définitif ;
o sont également utilisés, l'article 1152 (sur les pénalités de retard, depuis un arrêt
du Conseil d'État du 29 décembre 2008), les articles 1153 et 1154 du Code civil
(sur les intérêts moratoires) et 1253 et 1254 du même code (l’imputation des
paiements).
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B. Les cahiers des clauses administratives générales (CCAG)
Les cahiers des clauses administratives générales procurent aux acheteurs publics des
ensembles de clauses, appropriées aux divers objets des marchés, et dont l’usage est facultatif.
Antérieurement à 2009, il existait quatre CCAG, datant des années 1970 : les CCAG travaux,
fournitures courantes et services, prestations intellectuelles et marchés industriels.
Cinq cahiers des clauses administratives générales ont été publiés en 2009 :
- le CCAG fournitures courantes et services, par arrêté du 19 janvier 2009, JO du 19
mars 2009 ;
- le CCAG travaux, par arrêté du 8 septembre 2009, JO du 1er octobre 2009,
- les CCAG prestations intellectuelles (CCAG-PI), marchés industriels (CCAG-MI) et
techniques de l'information et de la communication (CCAG-TIC), par arrêtés du 16
septembre 2009, JO du 16 octobre 2009.
A la différence des précédents, les nouveaux CCAG ne reprennent pas ou peu de dispositions
du code des marchés publics. En revanche, ils comportent des commentaires renvoyant aux
dispositions appropriées du code ou d’un de ses textes d’application, voire de toute disposition
législative ou réglementaire.
1. Champs respectifs
Le champ du CCAG-travaux ne pose pas de difficulté : il recouvre celui des marchés de
travaux au sens du code des marchés publics.
Les marchés de fournitures ou de services sont susceptibles de correspondre à l’un des
quatre CCAG autres que le CCAG-travaux.
Le CCAG-FCS est à utiliser si les fournitures ou les services ne relèvent pas de l’application
d’un des trois autres :
- en ce qui concerne les fournitures, le CCAG s’applique à celles qui sont courantes, par
opposition aux fournitures de matériel informatique ou de télécommunications et/ou aux
fournitures ou prestations développées spécifiquement pour les besoins du pouvoir
adjudicateur ;
- en ce qui concerne les services, il s’agit, également, de services courants, ce qui exclut les
services informatiques, de télécommunications et/ou ceux donnant lieu à des droits de propriété
intellectuelle.
a) Préambule du CCAG-PI
Le CCAG de prestations intellectuelles (CCAG-PI) s'applique aux marchés comportant une part
importante de services faisant appel exclusivement à des activités de l'esprit. Il peut s'agir
notamment de prestations d'étude, de réflexion, de conception, de conseil, d'expertise ou de
maîtrise d'œuvre. Les domaines d'application de ces services sont par nature très divers.
Les services dits courants, comportant des prestations banales ou répétitives, relèvent du CCAG de
fournitures courantes et de services. Les marchés relevant du CCAG-PI peuvent comporter à titre
accessoire une part de services dits courants ou de fournitures.
Les marchés relevant du CCAG-PI donnent généralement naissance à des droits de propriété
intellectuelle tels que droits de propriété industrielle, littéraire ou artistique. Ils comportent éventuellement
des transferts de connaissances ou de savoir faire. L'existence de ces droits ou de ces transferts peut
servir de critère pour retenir l'application du CCAG-PI.
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En cas de doute sur le CCAG applicable il revient au pouvoir adjudicateur d'en décider en veillant à ne
faire référence qu'à un seul CCAG.
Un marché industriel comportant une part non prépondérante de prestations intellectuelles reste justiciable
du CCAG-marchés industriels avec inclusion dans ses clauses particulières des dispositions relatives à
l'utilisation des résultats prévues au chapitre 5 du CCAG-PI.
b) Marchés industriels
(1) Article 112 du code des marchés publics
Un marché industriel est un marché ayant pour objet la fourniture d'équipements ou de prototypes
conçus et réalisés spécialement pour répondre aux besoins du pouvoir adjudicateur.
Un marché industriel peut comporter une part notable d'études et être susceptible de donner naissance à
des droits de propriété intellectuelle. La frontière entre le champ d'application du CCAG-MI et celui du
CCAG-PI (prestations intellectuelles) peut donc s'avérer délicate à appréhender, notamment lorsque
plusieurs marchés se succèdent sur un même projet. On considère généralement que les études
industrielles, jusqu'à la maquette ou jusqu'au prototype de laboratoire inclus, relèvent du CCAG-PI, tandis
que le prototype industriel ainsi que le développement relèvent du CCAG-MI.
Lorsque le marché industriel comporte lui même une part d'études, l'acheteur est invité à reproduire les
clauses de propriété intellectuelle figurant au chapitre 5 « Utilisation des résultats » du CCAG-PI, en
fonction de l'option A « concession » ou B « cession ». Le pouvoir adjudicateur sélectionne ainsi l'option la
mieux adaptée à l'objet de son marché (en l'absence d'un choix exprès, l'option A s'applique par défaut) et
l'ajuste spécifiquement à son besoin dans les documents particuliers du marché.
Le chapitre 8 du présent CCAG (Réparation-modification) n'est applicable que si le marché s'y réfère
expressément. Un renvoi général au CCAG-MI ne suffit pas.
c) Préambule du CCAG-TIC
[…] Le présent CCAG s'applique aux marchés qui ont un objet entrant dans le champ des techniques de
l'information et de la communication (TIC). Il peut concerner notamment des marchés :
― de fourniture de matériel informatique ou de télécommunication ;
― de fourniture de logiciels commerciaux ;
― d'études et de mise au point de logiciels spécifiquement conçus et produits pour répondre aux
besoins particuliers d'un acheteur public ;
― d'élaboration de systèmes d'information ;
― de prestations de maintenance, de tierce maintenance applicative ou d'infogérance.
[…]
Un marché de techniques de l'information et de la communication peut comporter une part notable
d'études et être susceptible de donner naissance à des droits de propriété intellectuelle. Le CCAG-TIC
est doté, à cet effet, d'un chapitre 7 « Utilisation des résultats », spécifiquement dédié à la gestion des
droits de propriété intellectuels relatifs aux techniques de l'information et de la communication. Ce chapitre
comporte deux options : A « concession » ou B « cession ». Le pouvoir adjudicateur sélectionne l'option la
mieux adaptée à l'objet de son marché (en l'absence d'un choix exprès, l'option A s'applique par défaut) et
l'ajuste spécifiquement à son besoin dans les documents particuliers du marché.
Il convient toutefois de préciser que les marchés de fourniture de matériels informatiques spécialement
fabriqués sur spécifications de l'acheteur public relèvent davantage du champ d'application du CCAG -
Marchés industriels (MI).
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2. Principales règles d’utilisation des CCAG
a) Liberté d’utilisation
En premier lieu, la référence aux CCAG n’est pas obligatoire (article 13 du code des
marchés publics). En second lieu, l’acheteur public a la possibilité de s’écarter de telle ou telle
clause du CCAG. Il faut alors que le dernier article du cahier des clauses administratives
particulières, l’un des documents particuliers du marché, indique la liste récapitulative des
articles du CCAG auxquels il est dérogé.
Article 1er de chaque CCAG
Les stipulations du présent cahier des clauses administratives générales (CCAG) s'appliquent aux
marchés qui s'y réfèrent expressément.
Ces marchés peuvent prévoir de déroger à certaines de ces stipulations.
Ces dérogations doivent figurer dans le cahier des clauses administratives particulières (CCAP) qui
comporte une liste récapitulative des articles du CCAG auxquels il est dérogé.
Article 51 du CCAG travaux, 39 du CCAG-FCS, 43 du CCAG-MI, 38 du CCAG-PI et 48 du CCAG-TIC-
Liste récapitulative des dérogations au CCAG
Le dernier article du CCAP indique la liste récapitulative des articles du CCAG auxquels il est dérogé.
c) Entrée en vigueur
Les dispositions des nouveaux sont entrées en vigueur à des dates variables :
- le CCAG-FCS : après sa publication ;
- le CCAG-travaux : trois mois après sa publication, soit le 1er janvier 2010 ;
- les CCAG PI, MI et TIC, un mois après leur publication au JO, soit le 16 novembre
2009.
Les marchés pour lesquels une consultation a été engagée ou un avis d'appel public à la
concurrence envoyé à la publication avant ces dates d’entrée en vigueur sont demeurés régis,
pour leur exécution, par les dispositions des CCAG dans leur rédaction antérieure.
3. Structure et contenu
a) Vue d’ensemble
Chaque CCAG comporte les chapitres suivants :
- un chapitre de généralités, avec, notamment, des définitions ;
- un chapitre relatif aux prix et aux règlements, plus particulièrement développé dans le
CCAG-travaux ;
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- un chapitre sur les délais, plus particulièrement développé dans le CCAG-travaux ;
- un chapitre sur la réalisation des ouvrages (CCAG travaux) ou l'exécution (autres
CCAG), des développements spécifiques étant présents dans le CCAG-travaux ;
- un chapitre sur la réception et les garanties (CCAG travaux) et les chapitres des autres
CCAG sur les thèmes suivants : Constatation de l'exécution des prestations – garanties
– maintenance ;
- un chapitre sur la résiliation, complété dans le CCAG-travaux par des développements
sur l’interruption des travaux ;
- un chapitre sur les différends et litiges, plus développé dans le CCAG-travaux.
Pour les marchés de prestations intellectuelles qui, par définition, donnent lieu à des droits de
propriété intellectuelle, ainsi que pour bon nombre de marchés relatifs aux techniques de
l'information et de la communication, les parties disposent d’un chapitre spécifique sur
l’utilisation des résultats, dans le cadre de deux options : la concession ou la cession des droits
de propriété intellectuelle.
Le CCAG-TIC comporte, par ailleurs, un chapitre traitant des dispositions spécifiques à la
maintenance, la tierce maintenance applicative et à l'infogérance.
Le CCAG-MI comprend, quant à lui, un chapitre qui lui est propre, traitant des marchés de
réparation et de modification.
Ch. III – Délais Ch. 3 – Délais Ch. 3 – Délais Ch. 3 - Délais Ch. 3 – Délais
Ch. IV - Réalisation
Ch. 4 - Exécution Ch. 4 - Exécution Ch. 4 - Exécution Ch. 4 - Exécution
des ouvrages
Ch. 5 – Constatation de Ch. 5 - Constatation de Ch. 6 - Constatation de Ch. 5 - Constatation de
Ch. V - Réception et l'exécution des l'exécution des l'exécution des l'exécution des
garanties prestations – garanties – prestations – garanties – prestations – garanties – prestations – garanties –
maintenance maintenance maintenance maintenance
Ch. 6 – Dispositions
spécifiques à la
maintenance, la tierce
maintenance applicative
et à l'infogérance
Ch. 5 Utilisation des Ch. 7 – Utilisation des
résultats résultats
Ch. VI - Résiliation du
marché – interruption Ch. 6 - Résiliation Ch. 6 - Résiliation Ch. 7 - Résiliation Ch. 8 - Résiliation
des travaux
Ch. VII - Différends et Ch. 7 - Différends et Ch. 7 - Différends et Ch. 8 - Différends et Ch. 9 - Différends et
litiges litiges litiges litiges litiges
Ch. 8 - Stipulations
spéciales aux marchés
de réparation et de
modification
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b) Chapitre 1er, « généralités »
Le chapitre 1er comprend 9 articles (10 pour le CCAG-MI).
- l’article 1, « champ d’application » a été évoqué supra ;
- l'article 2 fournit des définitions :
o pouvoir adjudicateur, maître de l’ouvrage et maître d’œuvre (CCAG-travaux),
titulaire ;
o « notification », action consistant à porter une information ou une décision à la
connaissance de la ou des parties contractantes par tout moyen matériel ou
dématérialisé permettant de déterminer de façon certaine la date de sa réception.
La date de réception qui peut être mentionnée sur un récépissé est considérée
comme celles de la notification. NB : le CCAG-travaux prévoit qu’outre la date
est mentionnée l’heure de la réception de la notification.
o « ordre de service » : déjà prévu par l’ancien CCAG-travaux, l’ordre de service
est, dans l’actuel texte « la décision du maître d'œuvre qui précise les modalités
d'exécution de tout ou partie des prestations qui constituent l'objet du marché » ;
l’ordre de service est introduit dans les autres CCAG, comme étant la décision
du pouvoir adjudicateur qui précise les modalités d'exécution des prestations
prévues par le marché ;
o les diverses définitions de la réception des ouvrages ou des prestations (ou
admission, s'agissant du CCAG-FCS) ; en outre, les CCAG autres que travaux
définissent les diverses décisions en lien avec la réception : ajournement,
réfaction, rejet ;
o le CCAG-TIC définit les logiciels, le logiciel standard et le logiciel spécifique.
- l'article 3 traite des obligations générales des parties :
o le paragraphe 3.1 renseigne sur la forme des notifications et informations ;
o le paragraphe 3.2 expose les modalités de computation des délais d’exécution
des prestations ;
o le paragraphe 3.3 traite de la représentation du pouvoir adjudicateur et le 3.4 de
celle du titulaire ;
o le paragraphe 3.5 porte sur la cotraitance ;
o le paragraphe 3.6 porte sur la sous-traitance ; il est particulièrement développé
dans le CCAG-travaux qui comportent des précisions sur la sous-traitance
indirecte ;
o le paragraphe 3.7 traite des bons de commande ;
o le paragraphe 3.8 comporte des développements sur les ordres de service, définis
supra ;
o le paragraphe 3.9, propre au CCAG-travaux, porte sur la convocation du titulaire
et les rendez-vous de chantier
- l'article 4 a trait aux pièces contractuelles :
o le paragraphe 4.1 détermine l’ordre de priorité des diverses pièces ;
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o le paragraphe 4.2 indique les pièces à remettre au titulaire lors de la notification,
notamment celles en vue de la cession ou du nantissement de créances ;
- dans leurs articles 5 à 9 (5 à 10 pour le CCAG-PI), les CCAG innovent ou renforcent
leurs dispositions dans les domaines suivants :
o article 5 : confidentialité et mesures de sécurité ;
o article 6 : protection de la main d’œuvre et conditions de travail ;
o article 7 : protection de l'environnement ;
o article 8 du CCAG-travaux : garantie relative à la propriété industrielle ou
commerciale (pour le seul CCAG-travaux, des dispositions propres aux CCAG
PI et TIC étant abondamment développées dans ces derniers) ;
o article 8 du CCAG-MI : mesures relatives à la licence s'agissant des matériels de
guerre
o article 8 des CCAG FCS, PI et TIC et article 9 du CCAG-MI : réparation des
dommages (sujet traité à l'article 35 du CCAG-travaux) ;
o article 9 de l'ensemble des CCAG (sauf MI où il s’agit de l'article 10) :
assurances.
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C. Règles des finances publiques
On distingue :
- les règles de la comptabilité publique qui porte notamment sur les relations entre les
organismes publics et leurs comptables publics ;
- les règles budgétaires.
La nomenclature des pièces justificatives des dépenses, en annexe au code général des
collectivités territoriales (CGCT) précise comment le comptable doit effectuer ces contrôles (2).
La loi n° 63-156 du 23 février 1963 coiffe le dispositif en établissant les règles d’engagement
de la responsabilité personnelle et pécuniaire du comptable, dispositif spécifique (3).
Deux dispositions législatives, l’une pour les collectivités territoriales, l’autre pour les
hôpitaux, prévoient le cas d’un désaccord entre le comptable et l'ordonnateur (4).
Enfin, il est à noter que les règles de la comptabilité publique, marquées par la séparation de
l'ordonnateur et du comptable, sont amenées à se combiner avec les dispositions relatives au
délai global de paiement qui prévoit des obligations conjointes de ces deux acteurs à l’égard des
prestataires.
Les paiements en exécution des marchés publics doivent être faits après les vérifications
mentionnées aux articles 19 et 20 du décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la
gestion budgétaire et comptable publique :
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conditions prévues à l'article 20 ;
e) Du caractère libératoire du paiement ;
3° S'agissant du
patrimoine :
a) De la conservation des valeurs inactives ;
b) Des droits, privilèges et
hypothèques.
Un texte analogue porte sur les dépenses de l'État : il est issu de la circulaire du 1er avril
2010, publiée dans une instruction comptable du 2 avril abrogeant une précédente instruction du
n° 03-060-B du 17 novembre 2003.
Instruction codificatrice n° 10-014-B du 2 avril 2010, NOR : BCR Z 10 00044 J
Texte publié au Bulletin Officiel de la Comptabilité Publique du mois de juin 2010
NOMENCLATURE DES PIÈCES JUSTIFICATIVES DES DÉPENSES DE L'ÉTAT
Circulaire du ministre délégué du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État du 1er
avril 2010 diffusant la nouvelle nomenclature des pièces justificatives des dépenses de l'État
Date d’application : 02/04/2010
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Les principes de mise en oeuvre de la liste des pièces justificatives qui constitue l’annexe I au CGCT sont
:
- la neutralité : la liste ne modifie pas les réglementations en vigueur. Elle n'en est que la conséquence ;
- l'exhaustivité : lorsqu'une dépense est répertoriée dans la liste, les pièces justificatives nécessaires au
paiement de cette dépense y sont toutes énumérées. Lorsqu'une dépense n'est pas répertoriée dans la
liste, le comptable doit demander, en se référant si possible à une dépense similaire répertoriée, les
pièces justificatives qui lui permettent d'effectuer ses contrôles ;
- le caractère obligatoire : la liste est obligatoire en ce qu'elle constitue à la fois le minimum et le maximum
des pièces justificatives exigibles par le comptable. Elle s'impose à la fois aux ordonnateurs, aux
comptables et aux juges des comptes.
Le contrôle hiérarchisé de la dépense (CHD) permet au comptable de moduler ses contrôles en fonction
des risques et des enjeux identifiés dans le respect des normes définies par le ministre en charge du
budget. Cette modulation porte sur le moment du contrôle (contrôle a priori ou a posteriori), le champ du
contrôle (contrôle exhaustif ou par échantillon) et l'intensité des contrôles (réaliser tout ou partie des
contrôles).
En complément du contrôle hiérarchisé de la dépense, le comptable et l'ordonnateur peuvent convenir de
mettre en place un dispositif de contrôle allégé partenarial en respectant les normes définies par le
ministre en charge du budget. Dans ce cas, le comptable peut, le cas échéant, dispenser l'ordonnateur de
produire les pièces justificatives selon les modalités et sous un seuil fixé par arrêté du ministre en charge
du budget.
Même si le plan de contrôle a été appliqué correctement, le contrôle hiérarchisé de la
dépense ne saurait exonérer le comptable de sa responsabilité personnelle et pécuniaire lorsque
des dépenses ont été payées à tort (CRC Haute-Normandie, 9 juin 2009, Commune de Rouen,
Gestion et finances publiques n°2/2010 p. 186).
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crédits autres que ceux sur lesquels elle devrait être imputée, d'absence totale de justification du service
fait et de défaut de caractère libératoire du règlement ainsi qu'en cas d'absence de caractère exécutoire
des actes pris selon les cas par les autorités communales, les autorités départementales ou les autorités
régionales.
L'ordre de réquisition est notifié à la chambre régionale des comptes.
En cas de réquisition, l'ordonnateur engage sa responsabilité propre.
La liste des pièces justificatives que le comptable peut exiger avant de procéder au paiement est fixée par
décret.
(4) Hôpitaux
Article L6145-8 du CSP
Modifié par Ordonnance n°2010-420 du 27 avril 2010 - art. 118
Les comptables des établissements publics de santé sont des comptables publics de l'Etat ayant qualité
de comptable principal.
Lorsque le comptable de l'établissement notifie à l'ordonnateur sa décision de suspendre une dépense,
celui-ci peut lui adresser un ordre de réquisition. Le comptable est tenu de s'y conformer, sauf en cas :
1° D'insuffisance de fonds disponibles ;
2° De mauvaise imputation comptable des dépenses ;
3° D'absence de justification de service fait ou de défaut de caractère libératoire du règlement ;
4° De dépenses mandatées sur des crédits irrégulièrement ouverts ou insuffisants lorsque ces crédits ont
un caractère limitatif.
L'ordre de réquisition est porté à la connaissance du conseil d'administration de l'établissement et notifié à
l'autorité compétente de l'Etat qui le transmet à la chambre régionale des comptes.
En cas de réquisition, le comptable est déchargé de sa responsabilité.
Le comptable assiste avec voix consultative au conseil d'administration de l'établissement lorsque celui-ci
délibère sur des affaires de sa compétence.
A la demande de l'ordonnateur, le comptable informe ce dernier de la situation de paiement des mandats
et du recouvrement des titres de recettes, de la situation de trésorerie et de tout élément utile à la bonne
gestion de l'établissement. Il paie les mandats dans l'ordre de priorité indiqué par l'ordonnateur.
17
Si, dans un délai d'un mois, cette mise en demeure n'est pas suivie d'effet, la chambre régionale des
comptes demande au représentant de l'Etat d'inscrire cette dépense au budget et propose, s'il y a lieu, la
création de ressources ou la diminution de dépenses facultatives destinées à couvrir la dépense
obligatoire. Le représentant de l'Etat dans le département règle et rend exécutoire le budget rectifié en
conséquence. S'il s'écarte des propositions formulées par la chambre régionale des comptes, il assortit sa
décision d'une motivation explicite.
18
D. Utilitaires
Conséquences de la hausse du prix des matières premières sur l’exécution d’un marché
Interdiction des remises, rabais et ristournes dans les marchés de fruits et légumes frais
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2. Formulaires à usage facultatif
http://www.economie.gouv.fr/directions_services/daj/marches_publics/formulaires/index.htm
nouveaux anciens
DC 1 Lettre de candidature – Habilitation du mandataire par ses co-traitants DC 4
DC 2 déclaration du candidat individuel - ou du membre du groupement DC 5
DC 3 acte d’engagement DC 8
DC 4 déclaration de sous-traitance DC 13
20
III. Caractéristiques du contrat initial
Sauf exception, l'exécution concerne des marchés ayant donné lieu à un écrit (A). Encore
faut-il que cet écrit comporte les mentions nécessaires (B). Par ailleurs, le contrat se caractérise,
outre son objet (C) et les parties au contrat (D), par sa structure (présence ou non de lots, marché
fractionné ou non) (E), son ou ses prix (F) et sa durée. (G)
En l’absence de contrat écrit les pièces justificatives des paiements doivent comporter les
mentions figurant à l’annexe C de l’annexe à l'article D. 1617-19 du CGCT.
► voir PIÈCES CONSTITUTIVES
Cas particulier : Les marchés de maîtrise d’œuvre doivent être écrits quel que soit leur
montant, en raison, notamment, des modalités de fixation de leur prix.
B. Mentions nécessaires
Le code ne prévoit une liste de mentions à l'article 12 que pour les marchés passés selon une
procédure formalisée. Cette liste est reproduite à l’annexe G-B de la nomenclature des pièces
justificatives. La responsabilité du comptable peut être engagée s’il payer les factures d’un
marché auquel il manque une ou plusieurs de ces mentions.
Le code ne pose pas, en revanche d’exigence pour les marchés à procédure adaptée. Pour ces
derniers l’annexe G-A de la nomenclature des pièces justificatives prévoit le minimum
d’information que doivent comporter ces marchés : l’identification des parties contractantes, la
définition de l'objet du marché, le prix ou modalités de sa détermination et les conditions de
règlement.
C. L'objet du marché
21
D. Les parties au marché et l’existence éventuelle d’une sous-traitance
1. Le pouvoir adjudicateur
a) Compétence pour la signature du marché
Qui est compétent pour signer le marché ? Cette question est à bien distinguer de celle
relative à la compétence pour attribuer le marché.
22
S'agissant des collectivités territoriales, la possibilité de délégation a d’abord été limitée aux
marchés à procédure adaptée. Elle a été étendue à l'ensemble des marchés et accords-cadres par
l'article 10 de la loi n° 2009-179 du 17 février 2009 pour l’accélération des programmes de
construction et d'investissement publics et privés :
Article L. 2122-22 du CGCT
Le maire peut, en outre, par délégation du conseil municipal, être chargé, en tout ou partie, et pour la
durée de son mandat : […]
4° De prendre toute décision concernant la préparation, la passation, l'exécution et le règlement des
marchés et des accords-cadres ainsi que toute décision concernant leurs avenants, lorsque les crédits
sont inscrits au budget ;
Bien évidemment, si le texte mentionne que le maire peut être chargé de prendre « toute
décision concernant […] la passation […] des marchés et des accords-cadres », ce dernier ne
peut se substituer à la commission d'appel d'offres lorsqu’il s'agit de marchés pour lesquels les
décisions relatives à la passation proprement dite (choix des candidats, attribution de l’offre)
sont, en vertu du code des marchés publics, de la compétence de celle-ci. La délibération doit
préciser le champ de la délégation qui peut être totale ou partielle.
Les collectivités ne choisissant pas ce régime de délégation générale peuvent toujours utiliser
le dispositif prévu à l'article L. 2122-21-1 du CGCT qui écarte l’obligation de prendre une
nouvelle délibération préalablement à la signature du marché.
Article L. 2122-21-1 du CGCT
Modifié par LOI n°2009-179 du 17 février 2009 - art. 10
Lorsqu'il n'est pas fait application du 4° de l'article L. 2122-22, la délibération du conseil municipal
chargeant le maire de souscrire un marché déterminé peut être prise avant l'engagement de la procédure
de passation de ce marché. Elle comporte alors obligatoirement la définition de l'étendue du besoin à
satisfaire et le montant prévisionnel du marché
23
Le « représentant du pouvoir adjudicateur » est le représentant du maître de l'ouvrage, dûment habilité par
ce dernier à l'engager dans le cadre du marché et à le représenter dans l'exécution du marché.
Le commentaire figurant à la suite de l'article 2 précise que le représentant du pouvoir
adjudicateur peut être soit un agent du maître de l'ouvrage, soit le représentant de son
mandataire. Il s’agit du mandataire au sens de l'article 3 de la loi n° 85-704 du 12 juillet 1985
modifiée relative à la maîtrise d'ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d'œuvre
privée. Ce texte prévoit que le maître de l'ouvrage peut confier à un mandataire l'exercice, en
son nom et pour son compte, de tout ou partie des attributions suivantes de la maîtrise
d'ouvrage :
1° Définition des conditions administratives et techniques selon lesquelles l'ouvrage sera étudié et
exécuté ;
2° Préparation du choix du maître d'oeuvre, signature du contrat de maîtrise d'oeuvre, après approbation
du choix du maître d'oeuvre par le maître de l'ouvrage, et gestion du contrat de maîtrise d'oeuvre ;
3° Approbation des avant-projets et accord sur le projet ;
4° Préparation du choix de l'entrepreneur, signature du contrat de travaux, après approbation du choix de
l'entrepreneur par le maître de l'ouvrage, et gestion du contrat de travaux ;
5° Versement de la rémunération de la mission de maîtrise d'oeuvre et des travaux ;
6° Réception de l'ouvrage, […]
2. Le titulaire du marché
L'article 2 de chaque CCAG définit le titulaire. Le titulaire peut être un groupement
d'entreprises ou groupement d’opérateurs économiques, représenté par un mandataire.
Le « titulaire » est l'opérateur économique qui conclut le marché avec le pouvoir adjudicateur [le
« représentant du pouvoir adjudicateur » dans le cas des marchés de travaux]. En cas de groupement des
opérateurs économiques, le « titulaire » désigne le groupement, représenté, le cas échéant, par son
mandataire.
Les CCAG précisent les modalités de la représentation du titulaire
3.4. Représentation du titulaire :
3.4.1. Dès la notification du marché, le titulaire désigne une personne physique [« une ou plusieurs
personnes physiques » dans les CCAG autres que travaux], habilitée(s) à le représenter auprès du
pouvoir adjudicateur, pour les besoins de l'exécution du marché. D'autres personnes physiques peuvent
être habilitées par le titulaire en cours d'exécution du marché.
Ce ou ces représentants sont réputés disposer des pouvoirs suffisants pour prendre, dès notification de
leur nom au pouvoir adjudicateur dans les délais requis ou impartis par le marché, les décisions
nécessaires engageant le titulaire.
Le paragraphe 3.4.2. de chaque CCAG fait obligation au titulaire de notifier au pouvoir
adjudicateur les modifications de sa situation :
3.4.2. Notification des modifications portant sur la situation juridique ou économique du titulaire.
Le titulaire est tenu de notifier sans délai au représentant du pouvoir adjudicateur les modifications
survenant au cours de l'exécution du marché et qui se rapportent :
24
- aux personnes ayant le pouvoir de l'engager ;
- à la forme juridique sous laquelle il exerce son activité ;
- à sa raison sociale ou à sa dénomination ;
- à son adresse ou à son siège social ;
- aux renseignements qu'il a fournis pour l'acceptation d'un sous-traitant et l'agrément de ses conditions de
paiement,
et, de façon générale, à toutes les modifications importantes de fonctionnement de l'entreprise pouvant
influer sur le déroulement du marché.
25
l'exécution des marchés de travaux, de lui proposer leur règlement et de l'assister lors des opérations de
réception ainsi que pendant la période de garantie de parfait achèvement. Les documents particuliers du
marché mentionnent le nom et l'adresse du maître d'œuvre. Si le maître d'œuvre est une personne
morale, il désigne la personne physique qui a seule qualité pour le représenter, notamment pour signer les
ordres de service.
E. « Structure » du marché
1. Lots
Le marché est-il organisé en lots (article 10 du code des marchés publics) ?
NB : Chaque lot est lui-même un marché.
2. Marché fractionné
S’agit-il d’un marché fractionné :
- marché à bons de commande, avec ou sans minimum / maximum (article 77 du code) ?
- marchés à tranches : une tranche ferme et une ou plusieurs tranches conditionnelles
(article 72 du code) ?
Ces deux aspects sont susceptibles de se combiner : un marché peut être organisé en lots,
ceux-ci correspondant à autant de marchés à bons de commande.
3. Accord-cadre
S’agit-il d’un accord-cadre (article 76 du code) ? d’un marché subséquent d’un accord-cadre
26
IV. Suivre le déroulement d’un contrat
Si aucun évènement particulier ne se greffe sur le déroulement d’un marché, celui-ci passe
par les étapes ou actes suivants :
- la notification du marché :
- le versement de l’avance :
► voir AVANCES
- la substitution éventuelle d’une garantie à première demande ou d’une caution
personnelle et solidaire à la retenue de garantie :
► voir RETENUE DE GARANTIE ET AUTRES SÛRETÉS
- si la prestation s’étale dans le temps, l’envoi, par le titulaire à la personne publique, des
décomptes, le plus souvent mensuels, et la détermination des acomptes par cette
dernière :
► voir ACOMPTES
- l’achèvement des prestations suivi de leur réception ou de leur admission :
► voir RÉCEPTION
- l’élaboration de la demande finale (projet de décompte final des marchés de travaux)
par le titulaire et la détermination du décompte général ou du solde par la personne
publique :
► voir DÉCOMPTE GÉNÉRAL ET DÉFINITIF et SOLDE
Le marché peut donner lieu à un ou plusieurs avenants, à une décision de poursuivre, voire à
des travaux supplémentaires dont le paiement sera susceptible de soulever des difficultés.
► voir AVENANTS, DÉCISION DE POURSUIVRE, TRAVAUX
SUPPLÉMENTAIRES
27
Le marché peut donner lieu à des différends ; il peut être fait appel aux comités consultatifs
de règlement amiable des litiges.
► voir DIFFÉRENDS ► voir COMITÉS CONSULTATIFS DE RÈGLEMENT
AMIABLE DES LITIGES.
Les parties sont susceptibles de recourir au juge des référés lorsqu’elles revendiquent le
paiement d’une somme d’argent.
En raison d’une irrégularité portant sur la passation du marché, celui-ci peut être annulé alors
que son exécution est commencée, voire terminée.
L’annulation ou le constat de la nullité conduisent bien souvent les parties à conclure une
transaction.
► voir TRANSACTION
Pour diverses raisons (motif d'intérêt général, faute du titulaire, droit du titulaire), le marché
peut être résilié ; les marchés de travaux peuvent, également, être mis en régie.
► voir RÉSILIATION
28
V. Jurisprudence illustrant des cas pratiques
29
21.21 du même cahier : A l'issue des opérations de vérification, la personne responsable du marché prend
une décision expresse d'admission, d'ajournement, de réfaction ou de rejet. Passé le délai prévu au 3 de
l'article 20 ci-dessus, la décision d'admission des fournitures ou des services est réputée acquise ; qu'ayant
constaté que la livraison des matériels commandés avait effectivement été réalisée le 19 juin 1998, la cour
administrative d'appel n'a pas commis d'erreur de droit ni dénaturé les pièces du dossier en jugeant que les
irrégularités formelles contenues dans le bon de livraison du même jour de la société BTR International
étaient sans incidence sur le point de départ du délai de quinze jours mentionné à l'article 20.3 du cahier
des clauses administratives générales précité ; que la cour n'a pas davantage dénaturé les pièces du
dossier, ni insuffisamment motivé son arrêt en jugeant que la lettre du 3 juillet 1998 adressée par le
CENTRE HOSPITALIER DE LA REGION D'ANNECY à la société BTR International, qui précise
uniquement que des difficultés de fonctionnement sont apparues sur le matériel livré et propose une
réunion d'évaluation le 31 juillet 1998 ne constituait ni une décision d'ajournement, ni une décision de
rejet ; qu'elle n'a, par suite, pas commis d'erreur de droit en jugeant qu'une décision d'admission des
matériels était réputée acquise à la date du 4 juillet 1998 et que les intérêts moratoires sur les prix
demandés par la société BTR International dans sa facture du 22 juin 1998 concernant le matériel ainsi
livré étaient dus en application de l'article 178-2 du code des marchés publics alors applicable ;
Considérant, en quatrième lieu, qu'aux termes de l'article 1641 du code civil : Le vendeur est
tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à l'usage auquel
on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage que l'acheteur ne l'aurait pas acquise, ou n'en aurait
donné qu'un moindre prix, s'il les avait connus ; qu'aux termes de l'article 1648 du même code, dans sa
rédaction applicable en l'espèce : L'action résultant des vices rédhibitoires doit être intentée par
l'acquéreur, dans un bref délai, suivant la nature des vices rédhibitoires, et l'usage du lieu où la vente a été
faite (...) ; que la cour administrative d'appel n'a pas commis d'erreur de droit en faisant application des
dispositions précitées sans les adapter au droit des marchés publics ; qu'elle n'a pas non plus entaché son
arrêt d'erreur de droit ni insuffisamment motivé son arrêt en jugeant qu'en l'espèce le CENTRE
HOSPITALIER DE LA REGION D'ANNECY n'avait pas invoqué la garantie des vices cachés dans un
bref délai au sens de l'article 1648 précité, dès lors qu'elle ne l'a invoquée qu'en appel, soit plus de six ans
après la découverte des vices en cause ;
Considérant, en cinquième lieu, que la cour, dont l'arrêt sur ce point est suffisamment motivé, n'a
pas dénaturé les pièces du dossier en jugeant, d'une part, que la circonstance, postérieure à l'exécution du
contrat, que le CENTRE HOSPITALIER DE LA REGION D'ANNECY ait décidé unilatéralement de
mettre au rebut l'ensemble des matériels en cause n'était pas de nature à établir que le matériel était
définitivement hors d'usage et, d'autre part, que le moyen tiré de ce que les dysfonctionnements liés
notamment aux problèmes de maintien en températures relèvent bien de la garantie contractuelle due par
la société BTR International était dépourvu des précisions suffisantes, relatives notamment au coût des
réparations nécessaires pour la remise en état des matériels défectueux, permettant d'en apprécier le bien-
fondé ; que, de même, il résulte de ce qui a été dit ci-dessus que la cour ne s'est pas fondée sur des faits
matériellement inexacts en jugeant que le CENTRE HOSPITALIER DE LA REGION D'ANNECY avait
admis les matériels livrés ;
Considérant enfin qu'ayant écarté l'ensemble des moyens tendant à mettre en cause la
responsabilité financière de la société titulaire du marché, la cour n'a, en tout état de cause, pas
insuffisamment motivé son arrêt en ne répondant à pas à l'argumentation tirée de ce que cette dernière
était tenue à une obligation de résultat, à laquelle elle n'a pas satisfait ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que le CENTRE HOSPITALIER DE LA REGION
D'ANNECY n'est pas fondé à demander l'annulation de l'arrêt attaqué ; que, par voie de conséquence, ses
conclusions présentées au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative doivent être
rejetées ;
30
2. CAA Marseille, 24 mars 2011, Min. Budget, Comptes publics, Fonction publique et
Réforme de l’Etat, req. n°09MA00350
Considérant qu'en application des dispositions de la loi n° 81-2 du 2 janvier 1981, codifiée au
code monétaire et financier sous les articles L.313-23 et suivants, la Société Industrielle de
Développement Technique (SIDT) a cédé les 5 et 10 avril 2001 deux créances d'un montant total de 36
299,58 euros, qu'elle détenait sur la commune d'Aix-en-Provence en exécution d'un marché public, à la
Société Marseillaise de Crédit (SMC) ; que cette dernière a notifié par deux courriers du 5 mai 2001
réceptionnés le 11 suivant les deux actes de cessions précités au trésorier d'Aix-en-Provence, qui,
toutefois, a payé le créancier cédant, la SIDT, en lieu et place du créancier cessionnaire, la SMC ; que le
MINISTRE DU BUDGET, DES COMPTES PUBLICS, DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA
REFORME DE L'ETAT interjette appel du jugement en date du 13 novembre 2008 par lequel le Tribunal
Administratif de Marseille a condamné l'Etat à verser une somme de 34 872, 88 euros à la SMC au titre
des créances qu'elle détient sur la commune d'Aix-en-Provence, assortie des intérêts au taux légal calculés
à compter du 9 mai 2001 ;
Sur les conclusions à fin d'annulation :
Considérant qu'aux termes de l'article L.313-23 du code monétaire et financier : Tout crédit
qu'un établissement de crédit consent à une personne morale de droit privé ou de droit public, ou à une
personne physique dans l'exercice par celle-ci de son activité professionnelle, peut donner lieu au profit
de cet établissement, par la seule remise d'un bordereau, à la cession ou au nantissement par le
bénéficiaire du crédit, de toute créance que celui-ci peut détenir sur un tiers, personne morale de droit
public ou de droit privé ou personne physique dans l'exercice par celle-ci de son activité professionnelle.
(...) ; qu'aux termes de l'article L.313-27 du même code dans se version applicable à la date du litige : La
cession ou le nantissement prend effet entre les parties et devient opposable aux tiers à la date portée sur
le bordereau. A compter de cette date, le client de l'établissement de crédit bénéficiaire du bordereau ne
peut, sans l'accord de cet établissement, modifier l'étendue des droits attachés aux créances représentées
par ce bordereau. Sauf convention contraire, la remise du bordereau entraîne, de plein droit, le transfert
des sûretés garantissant chaque créance. En cas de contestation de la date portée sur le bordereau,
l'établissement de crédit rapporte, par tous moyens, l'exactitude de celle-ci. ; que l'article L.313-28 prévoit
: L'établissement de crédit peut, à tout moment, interdire au débiteur de la créance cédée ou nantie de
payer entre les mains du signataire du bordereau. A compter de cette notification, dont les formes sont
fixées par le décret en Conseil d'Etat prévu à l'article L.313-35, le débiteur ne se libère valablement
qu'auprès de l'établissement de crédit. ; que l'article 2 du décret susvisé n° 81-862 du 9 septembre 1981
dispose : La notification prévue à l'article 5 de la loi n° 81-1 du 2 janvier 1981 peut être faite par tout
moyen. Elle doit comporter les mentions figurant à l'annexe I. (...)En cas de litige, l'établissement qui a
notifié doit apporter la preuve de la connaissance par le débiteur de la notification selon les règles de
preuve applicables au débiteur de la créance cédée ou nantie. ; que les mentions à inclure dans la
notification au débiteur d'une créance cédée ou nantie en application de la loi n° 81-1 du 2 janvier 1981
prévue par l'annexe I sont les suivantes : Dans les conditions prévues par la loi n° 81-1 du 2 janvier 1981
facilitant le crédit aux entreprises (1) nous a cédé/nanti la/les créance (s) (2) dont vous êtes débiteur
envers lui/elle. Conformément aux dispositions de l'article 5 de la loi précitée, nous vous demandons de
cesser, à compter de la présente notification, tout paiement au titre de cette/ces créance (s) à (1) En
conséquence, le règlement de votre dette devra être effectué (3) (1) Nom du cédant ou de la personne qui
consent le nantissement. (2) Mentions relatives à la désignation de la (ou les) créance (s) cédée (s) ou
nantie (s). (3) Indication du mode de règlement et de la personne à l'ordre de laquelle il doit être effectué;
Considérant, en premier lieu, que le MINISTRE DU BUDGET, DES COMPTES PUBLICS, DE
LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA REFORME DE L'ETAT ne peut utilement se prévaloir ni des
dispositions de l'article R.313-17 du code monétaire et financier relatives aux mentions à inclure dans la
notification au débiteur d'une créance cédée lequel a été introduit par un décret du 2 août 2005, soit
postérieurement à la notification en litige ni de celles du décret n° 92-1123 du 2 octobre 1992 qui est
relatif aux pièces devant être produites afin d'obtenir le paiement d'une somme due par des communes,
des départements, des régions et des établissements publics locaux ; qu'en tout état de cause, la
31
circonstance que la SMC a joint aux notifications effectuées par lettre du 5 mai 2001 au comptable public
les bordereaux de cessions de créance n'est pas de nature à entacher d'irrégularité lesdites notifications ;
Considérant, en deuxième lieu, que les notifications effectuées par lettre du 5 mai 2001 par la
SMC comportaient les mentions prévues par l'annexe I du décret susvisé 9 septembre 1981 ; que la
circonstance qu'elles mentionnaient une date erronée des actes de cessions est sans influence en l'espèce
sur leur régularité dés lors que les bordereaux de cession de créances portant la date exacte desdites
cessions étaient annexés ;
Considérant en troisième lieu que si le ministre soutient que, la liquidation judiciaire de la SIDT
ayant été prononcée le 27 avril 2001, les actes de cession, postérieurs à la procédure collective, n'étaient
pas opposables à celle-ci, et le comptable public ne pouvait ainsi désintéresser le cessionnaire, il ressort
des bordereaux de cession que les deux créances litigieuses ont été cédées par la SIDT les 5 et 10 avril
2001 ; qu'elles ont pris effet à ces deux dates conformément aux dispositions de l'article L.313-37 du code
monétaire et financier, soit antérieurement à la mise en liquidation judiciaire de cette société ; que, par
suite, elles étaient opposables à la commune d'Aix en Provence ; que, dés lors, le trésorier municipal de
cette commune ne pouvait valablement se libérer de la dette concernée qu'auprès de la SMC ; qu'ainsi, et
nonobstant les informations erronées fournies le 19 juillet 2001 par le mandataire liquidateur de la SIDT
au trésorier d'Aix-en-Provence ainsi que la circonstance que la SMC a adressé le 26 juin 2001 un second
courrier au trésorier d'Aix-en-Provence faisant état d'un bordereau de cession des créances de la SIDT en
date du 20 juin 2001, sans toutefois que ce bordereau y soit annexé et que cette date puisse être vérifiée,
le trésorier municipal d'Aix-en-Provence a commis une faute de nature à engager la responsabilité de
l'Etat en versant, les 25 juillet et 23 août 2001, au liquidateur de la SIDT la somme due à la SMC ;
Considérant, en quatrième lieu, que si les notifications effectuées par lettre du 5 mai 2001
mentionnent une date erronée des actes de cessions 26 juin 2001 et si la SMC a adressé un second
courrier au trésorier d'Aix-en-Provence faisant état d'un bordereau de cession des créances de la SIDT en
date du 20 juin 2001, ces inexactitudes de la SMC ne constituent pas une faute de nature à atténuer la
responsabilité de l'Etat ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que le MINISTRE DU BUDGET, DES COMPTES
PUBLICS ET DE LA FONCTION PUBLIQUE n'est pas fondé à soutenir que c'est à tort que, par le
jugement attaqué, le Tribunal Administratif de Marseille a condamné l'Etat à verser à la Société
Marseillaise de Crédit la somme de 34 872,88 euros au titre des créances qu'elle détient sur la commune
d'Aix-en-Provence, assortie des intérêts au taux légal à compter du 9 mai 2001
32