fr
www.aujourdhui.fr LA POLITIQUE
La droite juge le PS Le PS est en pleine crise, mais la droite ne s’en réjouit pas forcément. Des ministres
et des ténors de l’UMP nous confient leur analyse du parti de Martine Aubry.
L
A CRISE AU PS, ce sont les mi-
nistres de Nicolas Sarkozy et sur Solferino
les ténors de l’UMP qui en par-
lent le mieux. Si tous décrivent « La seule chose sur laquelle ils sont d’accord,
un parti « sans leader ni c’est l’antisarkozysme primaire. Ça ne fait pas
idées », ils méditent l’adage : « En poli- un projet ! » gronde Xavier Bertrand. « Le PS
tique, on ne meurt jamais. » est l’enfant malade de la politique. Dans la
(LP/PHILIPPE DE POULPIQUET.)
crise, il fait de l’idéologie et de l’opposition sys-
tématique alors que les syndicats sont
constructifs », s’agace Laurent Wauquiez (Em-
(LP/OLIVIER LEJEUNE.)
çois Copé, bien plus sévère avec François Hol- d’arrivée, il ne faut pas lever les bras ». « N’ou-
lande : « Il porte une responsabilité historique. bliez pas 1993 : le PS était très affaibli, et au
Quand j’entends qu’il veut être candidat à la premier tour de la présidentielle de 1995, Jos-
présidentielle, je souris ! Il n’a pas sorti une pin était en tête ! » se souvient Bertrand. « A la
(LP/GUY GIOS.)
idée en dix ans. » présidentielle de 1969, leur candidat, Gaston
Defferre, a été éliminé au premier tour. Deux
Ceux qui flinguent ans plus tard, Mitterrand faisait du PS une
machine de guerre au congrès d’Epinay de
Manuel Valls 1971 ! » rappelle Kosciusko-Morizet, dont l’ar-
Pour Xavier Bertrand, secrétaire général « Le PS d’aujourd’hui, c’est la droite d’il y a rière-grand-père fut membre de la SFIO, an-
Pour tous, Aubry a commis une « faute in- de l’UMP, « Valls est courageux en paroles, dix ans ! » estime Jean-François Copé, cêtre du PS.
croyable » en le rappelant à l’ordre, pourtant… jamais en actes ». président du groupe UMP à l’Assemblée.
« Valls est courageux en paroles, jamais en
actes », accuse le patron de l’UMP, Xavier Ber- Ce qu’ils voient
trand. « Il ne suffit pas d’être dans la posture et pour sauver le PS
de dire j’ai du talent ! » étrille Rama Yade « Le seul qui peut faire ça, c’est DSK ! » tranche
(Sports), qui lui préfère Benoît Hamon ou Ar- Copé. Pour Yade, 2012 se jouera entre deux
naud Montebourg dans la jeune génération femmes : « Aubry a la carrure et Royal est celle
PS. Pas d’accord, l’ancien Premier ministre qui incarne le plus le mouvement. Fabius est
Jean-Pierre Raffarin voit en Valls « celui qui bloqué depuis 1984, et je ne crois pas à
réunit le mieux équilibre entre la modernité Strauss-Kahn car un sondage ne fait pas une
(LP/PHILIPPE DE POULPIQUET.)
Etats-Unis
Manuel Valls Sarah Palin jette l’éponge
persiste et pose S ARAH PALIN a abandonné son
poste de gouverneur de
pour l’élection présidentielle de
2012. « Certains continuent de ne
l’Alaska, dimanche soir, promettant pas vouloir entendre pourquoi j’ai
JOURNAL « EL PAIS » DE DIMANCHE. de continuer à défendre les intérêts choisi de suivre une nouvelle voie
Après une tribune dans le « Financial de ses administrés, mais ne livrant pour promouvoir l’Etat », a-t-elle dé-
Times » la semaine dernière, Manuel aucune indication sur son avenir po- claré dans une allocution aux ac-
Valls a accordé une interview au journal litique. L’ex-candidate républicaine cents de campagne électorale. Et
espagnol « El Païs ». Natif de Barcelone, à la vice-présidence des Etats-Unis a d’affirmer qu’elle pourrait faire plus
le député PS continue de se plaindre de passé le relais au nouveau gouver- pour l’Alaska maintenant qu’elle
la lettre numérique de Martine Aubry neur, Sean Parnell, lors d’une céré- n’est plus sujette aux contraintes de
qui le pressait de cesser ses critiques ou monie organisée à Fairbanks, en sa fonction.
de quitter le parti. Posant avec du ruban Alaska. Le 3 juillet, Palin avait an- Un sondage pour le « Washington
adhésif sur la bouche, il affirme : « Les noncé son intention de démission- Post » et ABC montre que Palin dis-
gens pensent que ce parti n’est pas prêt ner alors qu’il lui restait dix-huit mois pose de 40 % d’opinions favorables
à gouverner. Pour la première fois de de mandat. parmi les Américains, contre 53 %
son histoire, le PS ne représente plus Cette décision avait entraîné des d’opinions défavorables. Elle reste
aucun espoir. » spéculations sur son avenir politique toutefois très populaire au sein de
(« EL PAIS ».) et sur la possibilité qu’elle se pré- l’électorat républicain qui partage
sente à l’investiture républicaine ses opinions conservatrices.
MARDI 28 JUILLET 2009 7