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Culture, entre résistance et vulnérabilité, par rapport à la mondialisation

Préparé par :
Charly Camilien VICTOR

18 février 2018

Introduction

Les politiques mondiales actuelles se basent davantage sur la promotion du développement


durable. Cette conception prenant en compte l’économique, le social et l’environnemental,
n’inclut pas l’un des piliers principaux qu’est le culturel. Celui-ci représente les valeurs
attachées à une société, un Etat. Face à son affectation par le droit économique libéral, il
importe d’avoir une considération spéciale à son égard en termes de biens et de services afin
que ses aspects immatériels puissent être distingués des moyens matériels et marchands par
lesquels il est véhiculé à présent. Pour cela, il implique de ne pas se pencher uniquement sur la
dimension commerciale de la transmission puisque la culture se propage également à partir des
facteurs non marchands tels que l’éducation, les télécommunications, la politique pouvant aussi
impacter négativement sur la souveraineté des Etats. En ce sens, cela donne lieu à une lutte
incessante entre la capacité de résister et la vulnérabilité des cultures des pays politiquement et
économiquement faibles n’investissant pas assez dans la création culturelle.
Problématique

La mise en marché des éléments culturels favorisés par l’essor de la technologie à l’ère de la
mondialisation amène à se questionner sur l’impact de ces politiques globalisantes sur les
cultures des pays du Sud. N’existe-t-il pas la domination de la culture du plus fort mettant en
cause le partage culturel universel ?

La mondialisation peut être considérée comme le fruit de deux courants de pensée économique
à savoir l’utilitarisme (négation des coutumes et des traditions au profit de la somme des utilités
individuelles ou actuellement la maximisation du bien singulier) et le libertarianisme ou
libertarisme (principes de propriété de soi, de juste circulation et d’appropriation originelle)
(Barré, O. & Guignier, A. 2005). Comme tout autre bien économique traditionnel, la culture
est placée sur le marché économique concurrentiel mondial entre les mains des Etats puissants,
souvent anciens colonialistes, qui construisent l’idéal d’être les meilleurs à travers la planète.

En effet, l’Organisation Mondiale du Commerce avec son droit international économique et


son Accord General sur les Services n’a établi aucune exclusion pour les biens et services
culturels dans l’intention de ne poser aucun obstacle au libéralisme. La seule exception
concerne les films cinématographiques non soumis aux principes de l’accord sur le commerce
des marchandises. Pourtant, il est évident que les films américains gagnent partout des terrains,
dans une moindre mesure en Inde. Jusqu’à novembre 2001, avec la déclaration universelle sur
la diversité culturelle, autrefois diversité créative prônée par l’UNESCO, cette dernière a pu
exercer sa compétence culturelle remise au compte de l’OMC. Ce dernier, grâce au rapport de
la commission Perez s’est servi des mots de l’anthropologue Marshall Sahlins « du point de
vue anthropologique, l’expression ‘relation entre la culture et l’économie est dénuée de sens
puisque l’économie fait partie de la culture d’un peuple’ » (Musitelli, 2005). Il y résultait une
sous-estimation de l’impact de la globalisation et de l’ouverture des marchés sur les cultures
traditionnelles. D’autant plus, le droit international ne prend en compte la culture uniquement
en ce qui a trait à la propriété intellectuelle.

Ce processus favorisé par le libre-échange de l’économie mondiale entraine les citoyens avec
le « packaging culturel » des biens appuyés par la force des politiques qu’ils s’achètent à renier
leur culture locale propre mise à mal face au poids concurrentiel des autres. Il s’agit pour la
plupart des pays dont les Etats-Unis, et des politiques par exemple la francophonie d’une
exportation culturelle en vue de maximiser les utilités particulières par l’accroissement de leur
influence au niveau mondial. Est-il donc possible de parler d’une concurrence équitable entre
les cultures au niveau mondial si les pays du Sud n’ont que très peu d’influence sur ce marché?
En conséquence, entre en jeu l’aspect ambivalent de la mondialisation vue à la fois comme
sources d’interaction entre les cultures et sources de risques d’appauvrissement voire
d’homogénéisation (Barre, O. & Guignier, A. 2005).

Une transmission incertaine

La diffusion de la culture comme résultat du vocable de l’accès de tous à tout favorisé par le
phénomène de mondialisation préoccupe de plus en plus. Une interrogation se pose entre les
bénéfices qui peuvent être tirés dans le cadre de rapprochement des cultures différentes et les
méfaits ou la diabolisation de certaines cultures. Toutefois, ce souci majeur ne date pas
d’aujourd’hui, Nietzsche s’était déjà montré perplexe quant à la promotion d’une culture
journaliste, l’un des premiers outils de cette grande propagation, qu’il a appelé pseudo-culture
en raison de son impact sur la vraie culture visant le plein épanouissement de la personnalité
autonome (Goetschel, 2005). Le philosophe s’était opposé au refus des modernes à transmettre
à chacun une culture bien délimitée car il doutait fort que tout le monde peut se convertir en
formateurs, médiateurs pour assurer ou accomplir la destination de la culture. Nietzsche voulait
surtout souligner ce que Bourdieu(1994) allait mentionner comme étant une emprise sur la
production culturelle dans une logique de trouver une place dans une économie de marché,
appuyée par la démocratisation de la publication des savoirs issus des grandes universités
américaines et européennes. La mondialisation, avec ses nouvelles technologies de diffusion
d’innombrables produits culturels ne contribue-t-elle pas au paiement du lourd tribut par la
culture dite classique, formatrice de la personnalité face à la promotion d’une culture prétendue
universelle ?

Face à cette massification, il revient de s’interroger sur un nouveau rapport développé à la


culture qui donne naissance à une inégalité quant aux divers modèles de comportements
imposés aux jeunes. Ainsi, l’effort de chacun à développer son esprit ou se cultiver
véritablement est délaissé au profit d’une connaissance de la culture à la fois éparse et acquise
rapidement au prix d’être resté sur sa faim et devenu prisonnier de l’instant sous l’influence de
divers réseaux d’internet, de certains revues et journaux. Derrière cette situation de grande
distribution de la culture favorisée par la mondialisation, il existe des pouvoirs économiques et
des instances politiques faisant la promotion du libre-échange tout en oubliant le rôle de la
culture propre à faire de l’homme un être libre doté d’un esprit ouvert pour se développer. En
ce sens, quelle est la possibilité d’une ouverture sur l’altérité ou sur l’universel sans fabriquer
des individus de l’urgence du présent et tributaires de la simplification mais des êtres cultivés ?

Etre citoyen ou consommateur ?

Le poids de l’individualisme contemporain encouragé par le processus de l’uniformisation


culturelle remet en cause l’importance de la mémoire historique en favorisant la déchéance du
citoyen en consommateur. Sous le joug de l’américanisation latente et dépouillé de plus en plus
de ce qui devrait l’associer à une communauté, le citoyen se trouve dans l’incapacité de définir
et de défendre son appartenance identitaire. D’où l’existence certaine d’une crise de culture
comme l’a dit Anna Arendt citée par Cova (2005) puisque les particularismes ont du mal à
s’affirmer dans le système néolibéral avec ses contradictions et ses apories réduisant le citoyen
au présent contraignant. Il s’agit du passage d’une logique de l’héritage à une logique de
l’hypothèque. Le nouveau rapport au temps (fugitif et transitoire) défini par la modernité
entraine le schisme de la culture traduit par la contradiction entre la prise de distance par le
jugement au passé et la mise en valeur de cet héritage. De son côté, le post-modernisme,
symbole de l’apogée du capitalisme peut se traduire en une négation de toute culture incapable
de se projeter dans le temps (Cova, 2005). Cela a comme effet de dissoudre les croyances
communes, détruire les idéaux, fragiliser le sens de la citoyenneté au profit d’une traduction de
l’existence ou de l’essence humaine en termes purement économiques. Cette situation
n’occasionne-t-elle pas la difficulté de se penser collectivement face aux diktats de
l’immédiateté mercantile ou du réalisme économique sacrifiant la jeunesse qui ne se sent
enracinée presque nulle part et se dépêchant de vivre son existence ?

Mosaïque planétaire

Toutefois, en dehors de cette tendance à l’uniformisation, à la conspiration immanente de


l’ordre social mondial, la mondialisation a favorisé le surgissement d’autres formes et d’autres
voies de revendications identitaires. Des auteurs dont Guéhenno (1992) vantent ces vertus en
ayant plutôt mis l’accent sur le conformisme de l’âge rationnel au lieu d’institutionnel quand il
a dit : « ce n'est pas le conflit institutionnalisé, mais un calme anticyclonique, que rien ne
viendrait perturber, un état stable où l'homogénéité est la règle et la différence l'anomalie».
Ainsi, cela a entrainé une nouvelle lutte de diverses communautés pour leur reconnaissance.
En dépit du poids croissant de la civilisation moderne, rationnelle, et universelle, l’étouffement
total des identités ethniques n’a pas eu lieu par exemple la religion, les déterminismes
socioculturels qui caractérisent les hommes subsistent encore. Il est de plus en plus question
d’état multinational, multiculturel, multiethnique, multi-religieux, ce qui traduit une remise en
question des édifices d’Etats-Nations beaucoup plus fondés sur la logique institutionnelle
rigide (une nation=un territoire=une communauté) prônée par la politique. La mondialisation,
en dehors de ses contenus empiriques apporte également des manières différentes de concevoir,
de se représenter, tendant à définir une nouvelle conscience historique mondiale.

Pourtant, il importe d’avancer qu’à travers la planète beaucoup de gens ont du mal à vivre la
tension permanente entre l’universel et le particulier incarnée par la mondialisation mettant
en question l’avenir de notre condition humaine (Berkani, 2005). Cet échec de l’Etat-Nation,
transformé en holding avec des responsables devenus des managers (Debray,2017), a pour
conséquence de bouleverser l’imaginaire symbolique qui a permis à certains de vivre un
sentiment de sécurité existentielle exprimant la confiance dans la plupart des êtres humains
dans la continuité de leur propre identité et dans la constance des environnements d’action
sociaux et matériels (Thibault,2005).

Perspectives

Si la diversité culturelle constitue actuellement le patrimoine de l’humanité, comment procéder


pour atténuer les conséquences négatives de la concurrence culturelle au niveau mondial ?
Deux perspectives s’offrent à ce niveau, la première consiste à faire de la diversité culturelle
le défi du droit en élaborant des textes appropriés, mais étant patrimoine mondial, celle-là
dépasse la souveraineté des Etats. Ainsi, se présente un dilemme entre le protectionnisme de
tout Etat par la prise des mesures restrictives au commerce des biens culturels et le fait que
l’existence des échanges culturels ont une importance capitale dans la promotion de la diversité
culturelle . C’est pourquoi, les organisations internationales s’étaient saisies de la question en
ayant élaboré des textes non contraignants tels que « la déclaration universelle sur la diversité
culturelle ». Cependant, il faut admettre que l’absence de contraintes ne garantit pas la
concurrence loyale et la protection de certaines cultures de l’influence des autres. Il devient
nécessaire à ce que les Etats disposent du droit de prendre des mesures pour protéger et
promouvoir la diversité des expressions culturelles sur leur territoire, et leur obligation de la
protéger et de la promouvoir à l’échelle mondiale sans violer les accords de l’OMC. Ce dernier
devrait aussi intégrer de telles mesures dans ses accords (Barré, O. & Guignier, A. 2005).

La seconde perspective qui complète la première plaide en faveur d’une concurrence équitable
entre les cultures en permettant à tous les Etats d’encourager la création culturelle, de faire
circuler leurs cultures et d’assurer l’accès de leur population à la diversité culturelle. En
conséquence, face aux exigences libérales, les Etats auraient la possibilité d’agir
souverainement et de décider seuls de leur modèle politique, culturel, etc. et de se positionner
par rapport à ces Etats ayant déjà tirés des bénéfices du libre-échange tel qu’il est. Le marché
mondial actuel est dans une situation d’inégalités en ce qui a trait à la concurrence des biens et
des services culturels.

Conclusion

Ainsi, les deux perspectives envisagées ne sont pas facilement adoptables car pour assurer la
survie de la diversité culturelle, ni le protectionnisme, ni le libéralisme ne sont favorables. En
conséquence, il est nécessaire de voir la culture en dehors de l’idéologie marchande, d’un objet
mercantile, source des inégalités mondiales actuelles des cultures du fait des rapports de forces
économiques. Pourtant, il vaut mieux lutter pour aboutir à des rapports équitables et pas
uniquement égalitaires entre les cultures dominées et dominantes (Olivier Barré et Armelle
Guignier, 2005) ou bien favoriser la glocalisation qui est l’adaptation active aussi bien au
marché qu’à la culture locale.

Bibliographie

Barré, O. & Guignier, A. (2005). Le visage culturel de la mondialisation : un combat


inégalitaire? Fondements philosophiques et perspectives légales. Horizons philosophiques,
15(2), 31–45. doi:10.7202/801291ar

Berkani, A. (2005). La mondialisation comme nouveau visage du monde : paradoxe de l’unité


et éclatement. Horizons philosophiques, 15(2), 15–30. doi:10.7202/801290ar
Bourdieu P. (2005). L'emprise du journalisme. In: Actes de la recherche en sciences sociales.
Vol. 101-102, mars 1994. L’emprise du journalisme. pp. 3-9; doi : 10.3406/arss.1994.3078.

Cova, H. (2005). De l’héritage à l’hypothèque : la mondialisation contre la transmission de la


culture. Horizons philosophiques, 15(2), 47–62. doi:10.7202/801292ar.
Debray, Régis. (2017). Civilisation, comment nous sommes devenus américains. Paris :
Editions Gallimard, collection Blanche, 240pp.

Goetschel, J. (2005). Culture et mondialisation : lecture de Nietzsche. Horizons


philosophiques, 15(2), 125–131. doi:10.7202/801296ar.
Jean-Marie G. (1992). La fin de la démocratie, chap. 6, «le conformisme nécessaire », Paris :
Flammarion.

Musitelli J. (2005). L'invention de la diversité culturelle. In: Annuaire français de droit


international,volume,51,2005.pp.512,523;doi:10.3406/afdi.2005.3895http://www.persee.fr/d
oc/afdi
Thibault, J. (2005). La mondialisation et l’horizon d’attente de la justice mondiale. Horizons
philosophiques, 15(2), 87–100. doi:10.7202/801294ar
Van Steenbergen Bart, Santagati Grazia. (2000). Vers une culture mondialisée : rêve ou
cauchemar ? In: Agora débats/jeunesses, 19, 2000. Les jeunes et la mondialisation. pp. 71-80;

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