Pro Set
3 Styles
S
Stockmar is Matthieu Cortat's interpretation Rough, robust and aggressive, it can be
of a baroque typeface by Johann Rudolf applied to many different uses, whether
Genath II (1720). Originally available in meticulous or “jobbing”. It remains
three different italics (more or less nonetheless a font for body text, designed
geometrical, more or less cursive, more or for use in books. The Stockmar numbers
less dynamic), it has been modified so as to are uniquely of the old-style kind,
obtain a “new cut”, easier to use, with in proportional and tabular variants.
only one italic.
Stock
Stockmar Family
240 PTS
mar Stock
120 PTS
60 PTS
mar Stockmar
32 PTS
Introduction
A typeface is created by a designer whose The user of a 205TF typeface must first
art is to transform an original typographic acquire of a licence that is adapted to
artwork into a computer file or files. As a his needs (desktop, web, application/epub,
consequence a typeface is — as a work — TV/film/videos web).
protected by laws pertaining to intellectual A licence is nominative (a physical person
property rights and — as software — can not or business) and is non-transferable. The
be copied and/or installed without first licensee can not transmit the typeface files
acquiring a nominative licence. to other people or organisations, including
In no way, shape or form may a typeface but not limited to partners and/or
be transmitted to a third party or modified. subcontractors who must acquire a separate
The desired modifications in the context and distinct licence or licences.
of the development of a visual identity, can The full text of the licence and terms
only be effected by the designer himself of use can be downloaded here: Any person
and only after acquisition of a written or entity found in breach of one or more
authorisation from 205TF. terms of the licence may be prosecuted.
The OpenType format is compatible with both (small capitals, aligned and oldstyle *A Postscript
Macintosh and Windows platforms. Based on numerals, proportionals and tabulars, or Truetype typeface
Unicode encoding it can contain up to 65,000 ligatures, alternative letters, etc.). can contain no more
signs* including a number of writing systems The OpenType format is supported by a wide than 256 signs.
(Latin, Greek, Cyrillic, Hebrew, etc.) and range of software. The dynamic functions are
numerous signs that allow users to create accessed differently depending on the
accurate and sleek typographic compositions software used.
Supported Languages
To buy or… By buying a typeface you Test! 205TF makes test typefaces available.
support typeface designers who can dedicate Before downloading them from www.205.tf
the time necessary for the development of you must first register. These test versions
new typefaces (and you are of course are not complete and can only be used in
enthusiastic at the idea of discovering models/mock ups. Their use in a commercial
and using them!) context Is strictly prohibited.
Responsibility
205TF and the typeface designers represented 205TF can not guarantee their correct
by 205TF pay particular attention to the functioning when used with other operating
quality of the typographic design and the system or software. 205TF can not be
technical development of typefaces. considered responsible for an eventual
Each typeface has been tested on Macintosh “crash” following the installation of
and Windows, the most popular browsers a typeface obtained through the www.205.tf
(for webfonts) and on Adobe applications website.
(InDesign, Illustrator, Photoshop)
and Office (Word, Excel, Power point).
Styles
Regular
Stockmar Regular
Italic
Stockmar Italic
character map
Uppercases
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
Lowercases
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
Small Caps
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
Standard Punctuation
H¿?¡!.,:;•’”‘’“”‚„…_|¦«»‹›·-–—()[]{}@¶§#†‡&®©℗™%‰*
Caps Punctuation
H¿¡‹«»›·-–—()[]{}*
Small Caps
Punctuation H¿?¡!«»‹›()[]{}
Proportional
Lining Figures
Proportional
old style Figures 0123456789 €$ƒ¢£¥
Tabular
lining figures
½ ¼ ¾ 489/603
Superiors/Inferiors
H123456789(.-=+)/123456789(.-=+) Habcdefghijklmnopqrstuvwyz Habcdefghijklmnopqrstuvwyz
Ordinals
No Nos no nos № � 1o 1a
Symbols &
Mathematical Signs −+×÷=≠±√^<>≤≥~≈¬∞∆Ω∂∫∑∏μπ°ℓ℮
Standard Ligatures
fi fl ff ffi ff l fj ffj
Discretionary
Ligatures ct st sp st ct sp
Contextual
Alternates
Accented Uppercases
àáâãäāăåǻąæǽćĉčċçďđðèéêěëēĕėęĝğġģĥħìíîĩïīĭįİij
ĵķĺľłŀļńňñņŋòóôõöōŏőøǿœŕřśŝšşșť ţ ŧùúûũüūŭů
űųẁẃŵẅỳýŷÿźžżþ
Accented Lowercases
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ńňñņŋòóôõöōŏőøǿœŕřŗßśŝšşșťţŧùúûũüūŭůűųẁẃŵẅỳýŷÿźžżþ
ACCented Small Caps
àáâãäāăåǻąæǽćĉčċçďđðèéêěëēĕėęĝğġģĥħìíîĩïīĭİįijĵķľłŀļĺńň
ñņŋòóôõöōŏőøǿœŕřśŝšşșťţŧùúûũüūŭůűųẁẃŵẅỳýŷÿźžżþ
Stylistic Alternates
Arrows
←→↑↓↖↗↘↙
Ornements
■▲►▼◀◆●ɴ
Opentype Feature
1. Full Caps
Lacassagne Lacassagne
2. case sensitive
Forms (Hôtel-Dieu) (HÔtel-Dieu)
3. S
mall Caps
Caluire-et-Cuire Caluire-et-Cuire
4. Caps
to Small Caps
Caluire-et-cuire caluire-et-cuire
5. Localized Forms
6. Ordinals
No Nos no nos 1a No Nos no nos 1a
7. automatic
fractions 1/4 1/2 3/4 889/60 1/4 1/2 3/4 889/60
8. Superiors
Mr Mlle 1er Mr Mlle 1er
9. Inferiors
H2O Fe3O4 H2O Fe3O4
10. proportional
Lining Figures
11. proportional
Old style Fig. 0123456789 0123456789
12. Tabular
lining figures
13. Tabular
Old style Fig. 0123456789 0123456789
14. Slashed zero
00 00
15. Ligatures
Affiches siffle flight off Affiches siffle flight off
16. Discretionary
Ligatures Activiste esprit Activiste esprit
17. Contextual
AlternateS 28x32 mm 10x65 mm 28×32 mm 10×65 mm
18. Titling
AlternateS
Opentype Features
STYLISTIC SET 01
--W --W
--E --E
--S --S
--N --N
--NW --NW
--NE --NE
--SE --SE
--SW --SW
Stockmar Regular
56 PTS
Il ne s’agit pas ici des fautes que le Citoyen se reproche dans les Confessions,
de celles qu’il a commises volontairement ou sans y penser contre la pureté
de la langue française. On ferait une anthologie curieuse mais monotone
durefrain qu’historiens et critiques ont toujours entonné sur les fautes et
les écarts de Jean‑Jacques, sur ses déclarations anti-puristes et sur
ses récriminations d’auteur conscient de sa valeur et de ses prérogatives.
Cela commencerait avec Voltaire qui se déchaîne contre la Nouvelle Héloïse
Stockmar Regular
12 PTS
Il ne s’agit pas ici des fautes que le Citoyen se reproche dans les Confessions, de celles qu’il a commises volo-
ntairement ou sans y penser contre la pureté de la langue française. On ferait une anthologie curieuse mais
monotone du refrain qu’historiens et critiques ont toujours entonné sur les fautes et les écarts de Jean‑Jacques,
sur ses déclarations anti-puristes et sur ses récriminations d’auteur conscient de sa valeur et de ses prérog-
atives. Cela commencerait avec Voltaire qui se déchaîne contre la Nouvelle Héloïse et contre le « français
allobroge » et ne se terminerait probablement qu’à la mort du dernier académiste. Ces critiques ne font que
ressasser le même préjugé : Rousseau, Citoyen de Genève, n’a jamais su parler le français de France et de Par-
is. On n’est pas loin d’en vouloir à cet étranger qui, non content d’introduire en France le poison
de la démocratie et donc les germes de la Révolution, se permit encore de rénover la langue française,
de préparer les débordements romantiques contre l’usage compassé du postclassicisme. Et malgré les mises
au point d’Alexis François, l’on continue de donner cours à quelques fadaises. Un retour à cette matière
s’impose donc encore. Dès le début de sa carrière, Jean‑Jacques Rousseau dut demander le pardon de ses
fautes. Le critique de la « Dissertation sur la musique moderne » dans le journal de l’abbé Desfontaines avait
repris une période boiteuse. Et Rousseau : « À l’égard des incorrections de mon langage, j’en tombe d’accord
aisément. Un Suisse n’auroit pas, je crois, trop bonne grâce à faire le puriste, et M.D.F., qui n’ignore pas ma
patrie, aura pu engager M. son ami à avoir sur ce point quelque indulgence pour moi en qualité d’étranger.
10 PTS
Il ne s’agit pas ici des fautes que le Citoyen se reproche dans les et donc les germes de la Révolution, se permit encore de rénover
Confessions, de celles qu’il a commises volontairement ou sans la langue française, de préparer les débordements romantiques
y penser contre la pureté de la langue française. On ferait une contre l’usage compassé du postclassicisme. Et malgré les mis-
anthologie curieuse mais monotone du refrain qu’historiens es au point d’Alexis François, l’on continue de donner cours
et critiques ont toujours entonné sur les fautes et les écarts de à quelques fadaises. Un retour à cette matière s’impose donc
Jean‑Jacques, sur ses déclarations anti-puristes et sur ses récrim- encore. Dès le début de sa carrière, Jean‑Jacques Rousseau dut
inations d’auteur conscient de sa valeur et de ses prérogatives. demander le pardon de ses fautes. Le critique de la « Disserta-
Cela commencerait avec Voltaire qui se déchaîne contre la Nou- tion sur la musique moderne » dans le journal de l’abbé Des-
velle Héloïse et contre le « français allobroge » et ne se termin- fontaines avait repris une période boiteuse. Et Rousseau : « À
erait probablement qu’à la mort du dernier académiste. Ces l’égard des incorrections de mon langage, j’en tombe d’accord
critiques ne font que ressasser le même préjugé : Rousseau, aisément. Un Suisse n’auroit pas, je crois, trop bonne grâce à
Citoyen de Genève, n’a jamais su parler le français de France faire le puriste, et M.D.F., qui n’ignore pas ma patrie, aura pu
et de Paris. On n’est pas loin d’en vouloir à cet étranger qui, engager M. son ami à avoir sur ce point quelque indulgence pour
non content d’introduire en France le poison de la démocratie moi en qualité d’étranger. L’Académie des Sciences en a don-
8 PTS
Il ne s’agit pas ici des fautes que le Citoyen se reproche dans les Confessions, don de ses fautes. Le critique de la « Dissertation sur la musique moderne » dans
de celles qu’il a commises volontairement ou sans y penser contre la pureté le journal de l’abbé Desfontaines avait repris une période boiteuse. Et Rousseau :
de la langue française. On ferait une anthologie curieuse mais monotone du « À l’égard des incorrections de mon langage, j’en tombe d’accord aisément.
refrain qu’historiens et critiques ont toujours entonné sur les fautes et les écarts Un Suisse n’auroit pas, je crois, trop bonne grâce à faire le puriste, et M.D.F.,
de Jean‑Jacques, sur ses déclarations anti-puristes et sur ses récriminations d’au- qui n’ignore pas ma patrie, aura pu engager M. son ami à avoir sur ce point
teur conscient de sa valeur et de ses prérogatives. Cela commencerait avec Vol- quelque indulgence pour moi en qualité d’étranger. L’Académie des Sciences
taire qui se déchaîne contre la Nouvelle Héloïse et contre le « français allobroge » en a donné l’exemple et on n’a pas dédaigné de m’y faire compliment sur mon
et ne se terminerait probablement qu’à la mort du dernier académiste. Ces cri- style. » La contrition, on le voit, n’est que partielle et ne se fait pas sans arrière-
tiques ne font que ressasser le même préjugé : Rousseau, Citoyen de Genève, n’a pensée. « Le Genevois a été piqué plus qu’il n’en veut avoir l’air », commente
jamais su parler le français de France et de Paris. On n’est pas loin d’en vouloir à A. François ; « c’est qu’il s’est donné beaucoup de peine pour écrire comme un
cet étranger qui, non content d’introduire en France le poison de la démocratie Parisien. » Ce dernier point reste à vérifier ; on ne le pourrait sans doute qu’à
et donc les germes de la Révolution, se permit encore de rénover la langue la lumière du brouillon de la Dissertation. Mais il est certain que le candidat à
française, de préparer les débordements romantiques contre l’usage compassé la carrière (il se rend à Paris pour réussir quelque chose) a dû se plier aux règles
du postclassicisme. Et malgré les mises au point d’Alexis François, l’on continue du jeu littéraire, apprendre le langage des allocutaires qu’il voulait atteindre,
de donner cours à quelques fadaises. Un retour à cette matière s’impose donc se débarrasser de sa « rouille genevoise ». L’idée qu’un « Suisse n’aurait pas
encore. Dès le début de sa carrière, Jean‑Jacques Rousseau dut demander le par- bonne grâce à faire le puriste » est en soi un acte d’allégeance à « l’impérialisme »
6 PTS
Il ne s’agit pas ici des fautes que le Citoyen se reproche dans les Confessions, de celles qu’il a commises le journal de l’abbé Desfontaines avait repris une période boiteuse. Et Rousseau : « À l’égard des incor-
volontairement ou sans y penser contre la pureté de la langue française. On ferait une anthologie curieuse rections de mon langage, j’en tombe d’accord aisément. Un Suisse n’auroit pas, je crois, trop bonne grâce
mais monotone du refrain qu’historiens et critiques ont toujours entonné sur les fautes et les écarts de à faire le puriste, et M.D.F., qui n’ignore pas ma patrie, aura pu engager M. son ami à avoir sur ce point
Jean‑Jacques, sur ses déclarations anti-puristes et sur ses récriminations d’auteur conscient de sa val- quelque indulgence pour moi en qualité d’étranger. L’Académie des Sciences en a donné l’exemple et on
eur et de ses prérogatives. Cela commencerait avec Voltaire qui se déchaîne contre la Nouvelle Héloïse n’a pas dédaigné de m’y faire compliment sur mon style. » La contrition, on le voit, n’est que partielle
et contre le « français allobroge » et ne se terminerait probablement qu’à la mort du dernier académiste. et ne se fait pas sans arrière-pensée. « Le Genevois a été piqué plus qu’il n’en veut avoir l’air », commente
Ces critiques ne font que ressasser le même préjugé : Rousseau, Citoyen de Genève, n’a jamais su parler A. François ; « c’est qu’il s’est donné beaucoup de peine pour écrire comme un Parisien. » Ce dernier point
le français de France et de Paris. On n’est pas loin d’en vouloir à cet étranger qui, non content d’introduire reste à vérifier ; on ne le pourrait sans doute qu’à la lumière du brouillon de la Dissertation. Mais il est
en France le poison de la démocratie et donc les germes de la Révolution, se permit encore de rénover certain que le candidat à la carrière (il se rend à Paris pour réussir quelque chose) a dû se plier aux règles
la langue française, de préparer les débordements romantiques contre l’usage compassé du postclassi- du jeu littéraire, apprendre le langage des allocutaires qu’il voulait atteindre, se débarrasser de sa « rouille
cisme. Et malgré les mises au point d’Alexis François, l’on continue de donner cours à quelques fadais- genevoise ». L’idée qu’un « Suisse n’aurait pas bonne grâce à faire le puriste » est en soi un acte d’allégeance
es. Un retour à cette matière s’impose donc encore. Dès le début de sa carrière, Jean‑Jacques Rousseau à « l’impérialisme » parisien en matière d’usage. Le dogme est alors universellement accepté : on sait quel
dut demander le pardon de ses fautes. Le critique de la « Dissertation sur la musique moderne » dans instrument d’expression les efforts et la grammaire mondaine, au XVIIIe siècle on fourni aux écrivains ;
Stockmar Italic
56 PTS
Il ne s’agit pas ici des fautes que le Citoyen se reproche dans les Confessions, de celles
qu’il a commises volontairement ou sans y penser contre la pureté de la langue française.
On ferait une anthologie curieuse mais monotone du refrain qu’historiens et critiques
ont toujours entonné sur les fautes et les écarts de Jean‑Jacques, sur ses déclarations
anti-puristes et sur ses récriminations d’auteur conscient de sa valeur et de ses
prérogatives. Cela commencerait avec Voltaire qui se déchaîne contre la Nouvelle Héloïse
et contre le « français allobroge » et ne se terminerait probablement qu’à la mort
du dernier Jean‑Jacques Rousseau dut demander le pardon de ses fautes. Le critique
205TF © 2017-03 10/12
Stockmar Matthieu Cortat 2009
Stockmar ITALIC
12 PTS
Il ne s’agit pas ici des fautes que le Citoyen se reproche dans les Confessions, de celles qu’il a commises volontairement ou
sans y penser contre la pureté de la langue française. On ferait une anthologie curieuse mais monotone du refrain qu’his‑
toriens et critiques ont toujours entonné sur les fautes et les écarts de Jean‑Jacques, sur ses déclarations anti-puristes et sur
ses récriminations d’auteur conscient de sa valeur et de ses prérogatives. Cela commencerait avec Voltaire qui se déchaîne
contre la Nouvelle Héloïse et contre le « français allobroge » et ne se terminerait probablement qu’à la mort du dernier
académiste. Ces critiques ne font que ressasser le même préjugé : Rousseau, Citoyen de Genève, n’a jamais su parler
le français de France et de Paris. On n’est pas loin d’en vouloir à cet étranger qui, non content d’introduire en France
le poison de la démocratie et donc les germes de la Révolution, se permit encore de rénover la langue française, de prépar‑
er les débordements romantiques contre l’usage compassé du postclassicisme. Et malgré les mises au point d’Alexis François,
l’on continue de donner cours à quelques fadaises. Un retour à cette matière s’impose donc encore. Dès le début de sa
carrière, Jean‑Jacques Rousseau dut demander le pardon de ses fautes. Le critique de la « Dissertation sur la musique
moderne » dans le journal de l’abbé Desfontaines avait repris une période boiteuse. Et Rousseau : « À l’égard des incorrec‑
tions de mon langage, j’en tombe d’accord aisément. Un Suisse n’auroit pas, je crois, trop bonne grâce à faire le puriste,
et M.D.F., qui n’ignore pas ma patrie, aura pu engager M. son ami à avoir sur ce point quelque indulgence pour moi en
qualité d’étranger. L’Académie des Sciences en a donné l’exemple et on n’a pas dédaigné de m’y faire compliment sur mon
style. » La contrition, on le voit, n’est que partielle et ne se fait pas sans arrière-pensée. « Le Genevois a été piqué plus qu’il
n’en veut avoir l’air », commente A. François ; « c’est qu’il s’est donné beaucoup de peine pour écrire comme un Parisien. »
10 PTS
Il ne s’agit pas ici des fautes que le Citoyen se reproche dans les Confes‑ tiques contre l’usage compassé du postclassicisme. Et malgré les mises au
sions, de celles qu’il a commises volontairement ou sans y penser contre point d’Alexis François, l’on continue de donner cours à quelques fada‑
la pureté de la langue française. On ferait une anthologie curieuse mais ises. Un retour à cette matière s’impose donc encore. Dès le début de sa
monotone du refrain qu’historiens et critiques ont toujours entonné sur carrière, Jean‑Jacques Rousseau dut demander le pardon de ses fautes.
les fautes et les écarts de Jean‑Jacques, sur ses déclarations anti-puristes Le critique de la « Dissertation sur la musique moderne » dans le journal
et sur ses récriminations d’auteur conscient de sa valeur et de ses pré‑ de l’abbé Desfontaines avait repris une période boiteuse. Et Rousseau :
rogatives. Cela commencerait avec Voltaire qui se déchaîne contre « À l’égard des incorrections de mon langage, j’en tombe d’accord aisé‑
la Nouvelle Héloïse et contre le « français allobroge » et ne se termin‑ ment. Un Suisse n’auroit pas, je crois, trop bonne grâce à faire le puriste,
erait probablement qu’à la mort du dernier académiste. Ces critiques ne et M.D.F., qui n’ignore pas ma patrie, aura pu engager M. son ami à
font que ressasser le même préjugé : Rousseau, Citoyen de Genève, n’a avoir sur ce point quelque indulgence pour moi en qualité d’étranger.
jamais su parler le français de France et de Paris. On n’est pas loin d’en L’Académie des Sciences en a donné l’exemple et on n’a pas dédaigné
vouloir à cet étranger qui, non content d’introduire en France le poison de m’y faire compliment sur mon style. » La contrition, on le voit, n’est
de la démocratie et donc les germes de la Révolution, se permit encore que partielle et ne se fait pas sans arrière-pensée. « Le Genevois a été
de rénover la langue française, de préparer les débordements roman‑ piqué plus qu’il n’en veut avoir l’air », commente A. François ; « c’est
8 PTS
Il ne s’agit pas ici des fautes que le Citoyen se reproche dans les Confessions, de celles qu’il dans le journal de l’abbé Desfontaines avait repris une période boiteuse. Et Rousseau :
a commises volontairement ou sans y penser contre la pureté de la langue française. On « À l’égard des incorrections de mon langage, j’en tombe d’accord aisément. Un Suisse
ferait une anthologie curieuse mais monotone du refrain qu’historiens et critiques ont tou‑ n’auroit pas, je crois, trop bonne grâce à faire le puriste, et M.D.F., qui n’ignore pas ma
jours entonné sur les fautes et les écarts de Jean‑Jacques, sur ses déclarations anti-puristes patrie, aura pu engager M. son ami à avoir sur ce point quelque indulgence pour moi en
et sur ses récriminations d’auteur conscient de sa valeur et de ses prérogatives. Cela com‑ qualité d’étranger. L’Académie des Sciences en a donné l’exemple et on n’a pas dédaigné
mencerait avec Voltaire qui se déchaîne contre la Nouvelle Héloïse et contre le « français de m’y faire compliment sur mon style. » La contrition, on le voit, n’est que partielle
allobroge » et ne se terminerait probablement qu’à la mort du dernier académiste. Ces et ne se fait pas sans arrière-pensée. « Le Genevois a été piqué plus qu’il n’en veut avoir
critiques ne font que ressasser le même préjugé : Rousseau, Citoyen de Genève, n’a jamais l’air », commente A. François ; « c’est qu’il s’est donné beaucoup de peine pour écrire
su parler le français de France et de Paris. On n’est pas loin d’en vouloir à cet étranger comme un Parisien. » Ce dernier point reste à vérifier ; on ne le pourrait sans doute qu’à
qui, non content d’introduire en France le poison de la démocratie et donc les germes la lumière du brouillon de la Dissertation. Mais il est certain que le candidat à la carrière
de la Révolution, se permit encore de rénover la langue française, de préparer les débor‑ (il se rend à Paris pour réussir quelque chose) a dû se plier aux règles du jeu littéraire,
dements romantiques contre l’usage compassé du postclassicisme. Et malgré les mises au apprendre le langage des allocutaires qu’il voulait atteindre, se débarrasser de sa « rouille
point d’Alexis François, l’on continue de donner cours à quelques fadaises. Un retour à genevoise ». L’idée qu’un « Suisse n’aurait pas bonne grâce à faire le puriste » est en soi
cette matière s’impose donc encore. Dès le début de sa carrière, Jean‑Jacques Rousseau dut un acte d’allégeance à « l’impérialisme » parisien en matière d’usage. Le dogme est alors
demander le pardon de ses fautes. Le critique de la « Dissertation sur la musique moderne » universellement accepté : on sait quel instrument d’expression les efforts et la grammaire
6 PTS
Il ne s’agit pas ici des fautes que le Citoyen se reproche dans les Confessions, de celles qu’il a commises volontaire‑ de la « Dissertation sur la musique moderne » dans le journal de l’abbé Desfontaines avait repris une période boiteuse.
ment ou sans y penser contre la pureté de la langue française. On ferait une anthologie curieuse mais monotone du Et Rousseau : « À l’égard des incorrections de mon langage, j’en tombe d’accord aisément. Un Suisse n’auroit pas, je
refrain qu’historiens et critiques ont toujours entonné sur les fautes et les écarts de Jean‑Jacques, sur ses déclarations crois, trop bonne grâce à faire le puriste, et M.D.F., qui n’ignore pas ma patrie, aura pu engager M. son ami à avoir sur
anti-puristes et sur ses récriminations d’auteur conscient de sa valeur et de ses prérogatives. Cela commencerait avec ce point quelque indulgence pour moi en qualité d’étranger. L’Académie des Sciences en a donné l’exemple et on n’a
Voltaire qui se déchaîne contre la Nouvelle Héloïse et contre le « français allobroge » et ne se terminerait probablement pas dédaigné de m’y faire compliment sur mon style. » La contrition, on le voit, n’est que partielle et ne se fait pas sans
qu’à la mort du dernier académiste. Ces critiques ne font que ressasser le même préjugé : Rousseau, Citoyen de Genève, arrière-pensée. « Le Genevois a été piqué plus qu’il n’en veut avoir l’air », commente A. François ; « c’est qu’il s’est donné
n’a jamais su parler le français de France et de Paris. On n’est pas loin d’en vouloir à cet étranger qui, non content beaucoup de peine pour écrire comme un Parisien. » Ce dernier point reste à vérifier ; on ne le pourrait sans doute qu’à
d’introduire en France le poison de la démocratie et donc les germes de la Révolution, se permit encore de rénover la lumière du brouillon de la Dissertation. Mais il est certain que le candidat à la carrière (il se rend à Paris pour réussir
la langue française, de préparer les débordements romantiques contre l’usage compassé du postclassicisme. Et malgré quelque chose) a dû se plier aux règles du jeu littéraire, apprendre le langage des allocutaires qu’il voulait atteindre,
les mises au point d’Alexis François, l’on continue de donner cours à quelques fadaises. Un retour à cette matière s’im‑ se débarrasser de sa « rouille genevoise ». L’idée qu’un « Suisse n’aurait pas bonne grâce à faire le puriste » est en soi
pose donc encore. Dès le début de sa carrière, Jean‑Jacques Rousseau dut demander le pardon de ses fautes. Le critique un acte d’allégeance à « l’impérialisme » parisien en matière d’usage. Le dogme est alors universellement accepté : on
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