Données.
1. Données
L'exemple proposé est un cas d'école qui présente le principal intérêt de permettre d'appliquer les
différentes méthodes d'analyse globale admises par l'Eurocode 3.
• Géométrie - Charges
Les charges sont pondérées pour les vérifications aux Etats Limites Ultimes.
Pour étendre les possibilités des choix d'analyse, on considère ici qu'il n'y a pas de risque de
déversement, ni de flambement hors du plan du portique.
• Acier S235
Limite d'élasticité : fy = 235 MPa
Module d'élasticité : E = 210 000 MPa
γMo = 1,00
γM1 = 1,00
• Caractéristiques des sections
Soit :
• la structure est donc considérée comme sensible aux effets du second ordre globaux
• et ceux-ci doivent être pris en compte dans la détermination des sollicitations.
Cette imperfection globale est calculée selon l'EN 1993 1-1 § 5.3.2 (3)a.
Φ = Φo αh αm avec Φo = 1/200
m=2
h = 5m
Soit Φ = 1/258
Nous retenons ici cette dernière possibilité : l'imperfection globale est remplacée par une charge
horizontale équivalente V Ф :
VEd . Ф = 24125 x 1/258 = 132 daN
L'imperfection globale (seule) se traduit par les effets (sollicitations et déplacement horizontal)
suivants :
obtenus par simple règle de trois à partir du tableau 2, pour la charge VEd . Ф.
où Ncr est l'effort normal critique de la barre en prenant, pour longueur de flambement, la longueur
d'épure de la barre :
Ncr = π² E Iy / L²
4
Iy = 11770 cm
L=5m
Ncr = π² E Iy / L² = 975788 daN
et
A = 62,6 cm²
Il n'est donc pas nécessaire d'introduire l'imperfection locale en arc dans les poteaux.
Cette valeur de 0,388 par rapport à 1,37 (soit 28%) traduit une compression relative du poteau très
faible.
Dans notre cas d'une structure à un seul niveau analysée élastiquement, plusieurs méthodes
permettent de prendre en compte ces effets.
Ces différentes analyses sont respectivement détaillées dans les articles suivants ( § 8 - § 6 - § 7)
Des informations seront également données concernant des analyses «plus sophistiquées»
effectuées à l'aide d'un logiciel d'analyse de structures planes (§ 9 - § 10 - § 11). Analyses au
premier ordre.
Ceci revient à amplifier les effets des charges horizontales et donc à multiplier les moments et efforts
normaux dus à ces charges par un coefficient donné par : 1 / ( 1 - 1 / αcr) (EC3 § 5.2.2 (5) B).
Cette amplification est effective dans toutes les barres de la structure comportant une part d'effet des
charges horizontales (poteaux et traverse).
Dans les cas courants, l'amplification des efforts normaux a peu d'influence sur la vérification des
éléments et peut être négligée.
Les efforts amplifiés dans la section S peuvent être calculés en utilisant les résultats des tableaux 2 et
3:
NEd = 19563 + 1,146 x (706 + 78) = 20460 daN
My,Ed = 10592 + 1,146 x (2999 + 330) = 14407 daN.m
Après ce type d'analyse globale, qui n'introduit pas les imperfections locales des poteaux (et donc,
nd
qui ne prend pas en compte les effets du 2 ordre associés dans ceux-ci), on procède à une
vérification du poteau selon le §6.3.3.
A l'issue du processus, la vérification de la section la plus sollicitée est menée selon le §6.2.9 mais en
remplaçant γMo par γM1 dans les formules de calcul (voir Annexe Nationale).
Après ce type d'analyse globale, la résistance du poteau au flambement sera vérifiée selon le §6.3.3
pour les sollicitations ci-dessus, en adoptant une longueur à noeuds déplaçables. (par exemple
selon l'annexe E de l'EC3-ENV)
Selon l'Annexe Nationale, la vérification de la traverse du portique et des assemblages en tête des
poteaux sera faite avec des moments fléchissants dont la part due aux charges horizontales devra
être amplifiée par le coefficient :
Les sollicitations peuvent être obtenues à partir du tableau 2 en effectuant de simples règles de trois
sur l'effet de la charge horizontale.
où
H' est la charge horizontale actualisée par l'effet du 2nd ordre généré par l'imperfection initiale Φ et le
déplacement élastique δ/h calculé à l'itération précédente :
ère
La 1 ligne du tableau ci-dessous rappelle les résultats sans aucun effet du 2nd ordre (ni
imperfection, ni déplacement élastique).
ème
La 2 ligne démarre avec l'imperfection globale seule (1/258), amorçant ainsi le processus pour les
itérations suivantes où les formules ci-dessus sont directement utilisées.
Trois itérations (sans compter la 1ère ligne) permettent d'introduire les effets du 2nd ordre avec
une précision largement suffisante. Les sollicitations obtenues dans la section S sont donc les
suivantes :
NEd = 20460 daN
My,Ed = 14407 daN.m
Après ce type d'analyse globale, on procède à une vérification du poteau selon le §6.3.3.
A l'issue du processus, la vérification de la section la plus sollicitée est menée selon le §6.2.9 mais en
remplaçant γMo par γM1 dans les formules de calcul (voir Annexe Nationale).
Nous traitons ici les analyses élastiques au second ordre à l'aide d'un logiciel :
o avec imperfection globale, ou
o avec imperfections globale et locale.
L'analyse a également été réalisée avec les poteaux discrétisés en 4 tronçons pour introduire
l'influence éventuelle des effets du second ordre locaux dus à la déformée élastique des poteaux sur
le comportement global du portique.
Le Tableau 6 résume les résultats obtenus.
On voit que l'écart est complètement négligeable, car la compression relative des poteaux est faible
(rappel : on a trouvé au §4 du dossier que l'élancement du poteau était bien inférieur à l'élancement
limite).
Après ce type d'analyse globale, on procède à une vérification du poteau selon le §6.3.3.
A l'issue du processus, la vérification de la section la plus sollicitée est menée selon le §6.2.9, mais en
remplaçant γMo par γM1 (voir Annexe Nationale).
Toutefois, et parce que les risques de déversement et de flambement hors plan sont écartés (cf.
Données), ce choix permet d'éviter la vérification des critères de flambement de l'Eurocode 3.
L'analyse est faite avec le logiciel PEP micro (50 pas), avec des poteaux discrétisés en 4 tronçons
égaux.
L'imperfection locale est introduite sous forme sinusoïdale, dans le sens indiqué sur la Figure 3
puisque c'est celui qui correspond au 1er mode propre d'instabilité et qui amplifie l'effet de la charge
horizontale.
Ecarts là aussi très faibles par rapport aux résultats donnés au § 8, malgré l'introduction de
l'imperfection locale des poteaux, toujours en raison de la compression relativement faible des
poteaux (cf. § 4 de ce dossier).
On peut également garder des poteaux rectilignes, mais toujours inclinés par l'imperfection globale et
discrétisés en 4 tronçons, et remplacer l'imperfection locale en arc par sa charge équivalente qeq (EC3
§5.3.2(7)) :
sans oublier aux extrémités des poteaux les charges équilibrant qeq :
108 x 5 / 2 = 270 daN
Suite à ce type d'analyse, un peu plus complexe dans la modélisation du fait de l'imperfection locale, il
n'est pas nécessaire de vérifier le flambement des poteaux avec les formules d'interaction du §6.3.3.
Il est suffisant de vérifier la résistance de la section la plus sollicitée (ici la section S), mais en
remplaçant γMo par γM1 dans les formules de calcul de la résistance de la section (EC3 §6.2.9) en
raison du risque d'instabilité dans les poteaux (voir Annexe Nationale).
NOTE : ceci n'est possible ici que parce que le risque de déversement et de flambement hors-plan est
écarté.
Dans le cas contraire, il faudrait un logiciel beaucoup plus sophistiqué (analyse spatiale, avec
gauchissement...) permettant d'introduire les imperfections de flambement et de déversement dans
l'analyse au second ordre.
Analyse globale plastique au second ordre avec imperfections globale et locale, à l'aide d'un
logiciel.
Dans le cas d'une analyse plastique, l'amplitude de l'imperfection locale est (courbe a) eo / L = 1 / 250
= 20mm (EC3 Tableau 5.1).
Compte tenu du risque d'instabilité dans les poteaux, le coefficient partiel de sécurité γM1 est appliqué
à la résistance plastique au lieu de γM0.
En ce qui concerne la traverse du portique, il n'y a pas de risque d'instabilité (ni flambement, ni
déversement), on peut donc appliquer le coefficient γM0 (qui a ici la même valeur).
On obtient les résultats suivants :
• La première rotule plastique apparaît à l'extrémité de la traverse, pour un facteur de charge
de 1,026
• La ruine (mécanisme) survient lorsqu'apparaît la seconde rotule plastique vers le milieu de la
traverse au facteur de charge 1,164.
αu = 1,164 > 1
Compte tenu du fait qu'il n'y a pas de risque de déversement ou de flambement hors du plan du
portique, il suffit de vérifier, dans ce cas, que la ruine survient pour un facteur de charge supérieur à 1.
L'exemple ne montre que peu de différence entre les résultats des méthodes utilisées mais cela
n'est pas toujours le cas. Le choix de l'analyse et le type de vérification locale sont
étroitement liés.
Par ailleurs, ce choix a une implication importante sur le type de vérification locale qu'il impose,
en particulier pour ce qui concerne la longueur de flambement du poteau.