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0tbtiot$àquc fl oJyte gniquc.

COURS BI-,BIITENTAIRE

D'ASTROI\OMIE
Concordant lyec les arlicles du Progr.rnrme oflir:icl

rQUn

['[il$ntNBiltBNT DB tA C0$ttOûnÂpilli
DANS LBS IYCÉOS

PAN

M. CH. DEI,AUNAY,
lrEuBnE or I'rrsrrrur (^lceoÉure ues sctexcrs)
. IncÉxrnun DBS xrNgs
PnoFESsEUR I r,'Écolr pol,yrgcnNroun ET A t,A rrcul,rÉ
DES SCIENCES DE PANIS.
,

DEUXIÈUU ÉNTTTON.

'--+++ooûOûooo-"--- -

PAR I.S
LANGtots & LECLERCQ,
I vrcToR MASSON,
Ituedcç llathurins-sr-Jrcques, 10. I ltum rfu l'École-de-rddccine, {2.

1855 \
couns ÉIÉUnNTAIRE

T)'ASTROITOMIE

4i
Purir.
- lrrrpr.irrrerrr. rlc L. Dten.t tNETr rue Dti6rron, i.
I}ROGRAilT[tB

COUAS DB COSilTOGNÂPIITII
(cu.rssr DB nuotonrqun).

Not,r. Lcs nrrrndros indiqucnt lcs parirgrrJrhcs du fturs ëll,merrtabe d'Ashonomie.

il:toiles. -- Distances arigulaires. Sphère céleste (S9, 60, 63).


I\louvemcnl diurne apparent des étoiles. Culmina{ion. Plan
méritlien. -- Axe du monde. Pôles. -
Étoiles circumpolaires.
-
Étoile polaire.- Harrteur du pôle à Paris.
-
Paratlèles ; équateur.
Jour sidéral. -
- - I\Iouvemenl do rol,al,ion do la tcrre autour de la
ligne des pôles , et d'occident en orient (6 7 à 7}i).
Différence des, etoiles en asconsion droit,e. Déclinaisons (79
ù 88).
-
Irescription du ciel. Consl,ellations et principales étoilcs.
- -
Étoiles de divelses granrleurs.
(6û à 66).
- Cornbien en on voit, à l'æil nu
Étoiles périodiques, temporaines, colorées (.'lZO à 323).
Étoiles doubles. Leurs révolutions (32q.
Distance des éloiles à la terre (l ?6).
Yoie lactée (32,5).
Nébulcuses. Nébuleuses résolubles (320 à 334).
De la terre. Phénomènes qui donnent une prcrnière idôc dc sa
forme (s2 à s5).
Pôles. Parallèles. Équatcur.
titucles géographiques (ol à 100).
- I\[éridiens. - Longitudes ct In-
ïaleurs numériqucs des degrés mesurés en lrranco, en Laponie,
au Pérou , et, rapportés à I'ancienne coise. Lcur allongemcnt , à
{
II

I
mesure qu'on s'approche des pôles. Rayon et aplatissement tlc
la teme. Longueur du nrètre (,t O t- :r A O9;.
-
cartes géographiques. + Projections orr,hographique et stéréo-
graphique.- Illappemonde.
- Système de développemenI en usage
rlans Ia construction cle la carte de l'rance (,l,l,l à ,l l3).
Du soleil. tlouvement, annuel âpparenr,. Écliptique.
-
Points équinoxiaux.- (lonstellations zodiacales -(l I f,,l I6, et I -26
à t2e).
Diamètre apparent du soleil, variable avec le temps. Le soleil
; paralt décrire une ellipse autour de la terre. principo des aires
-

l
(t lr ir I L7).
Origine des ascensions droites (t [0).
Ascension droite du soleil. Temps solaires vrai et, moyen. .-
Principes élémentaires des cadrans solaires (,1?S à | 86).
Année tropique. Sa valeur en jours moyens.
-- Calendricr. -
Réforme julienne. Réforme grégorienne (l AZ à 4 9Z).
Distance du soleil à la terre (,| 48).
Rappor[ du volume du soleil à celui de Ia lerre (tB0).
Rapport des masses. Densité du soleil rapportée à la tlonsité
lrroyenne de la terre (3 |-5).
Taches du soleil.-Rotation du soleil sur lui-même ({ b't à N B t).
Du jour eb de la nuit en rrn lieu déterminé de la terre, et de leurs
durêes à différentes époques de I'année.
Saisons.
- Créprrscules (t 3 0 à { 36).
tnégalité de la durée des différentes saisons Ilgg,
-
| 37, ,l38 et, | {7).
Idée de la précession des équinoxes (,164 à t 63).
Mouvement réel de la terre autour du soleil (457 à ,160).
De le lune. Diamètre apparent.
rures.
-
Lumière cendrée (t uf a I SS).
- Phases. Svzygies. Quadra-
-
Révolutions sidérale et synodique.
autour de la terre (906 à 2l t).
- Orbite décrite par la lune
Distance de la lune à la terre. Diamèl,re réel et volume de la
lune.
-
Sa masse (202, 2tr$ s1 298).
-
Taches.
-
Rotation.
de la lune, leur hirutcut.
- Libration en longitude.
ConsLilution volcanique
llontagnes
- de la lune.
-
- Absence d'eau e[ d'a[mosphère (2l5 à 223).
IIT
Éclipses de lune. Blles ont lieu au nromcnt, de I'opposition.
Leur cause.
-
Pourcpoi il n'y en a pûs lors de toutes les op-
-
positions.
-
L'éclipse peu[ être partielle ou totale. Ombre et,
-
pénombre. -_ Influence de I'atmosphère terrestre (927 - à 230).
Éclipses de soleil. Elles ont lieû au monren[ de la conjonction
de la lune.
- il n'y en a pas.lors de [outes les conjonc-
Pourquoi
-
lions. Éclipses partielles, annulaires, totales (234 à 240').
-
Des planètes. Noms des principales. Leurs distances
moyennes. - mouvements autour du
Leurs - soleil s'effect,uent
- de Képler. Énoncé du principe de la gravitation
suivant les lois -_
universelle (z&7 ,2&gr Zbg, Z6 | t26L, Z6t er2g4.).
Planètes inférieurcs. Mercure, Leurs digressions
- Phases doVénus. -
.:

orientale et, occidentalo. -


Vénus (g5t à 2ôi, 266 et
167). - I
!
Jupiter.
-Rotation;
aplatissenrent de son disque.
-
Satellites, r
leurs éclipses. Vitesse de la lumière (257, 269 eL279).
Saturne. Bandes. Rotation; aplatissement. Anneau e[
satellites.
- ,Dimensions- des différentes parl,ies de ce système
(257 er 270).-
Grand nombre de très petites planètes situées entre Ùlars et
.Iupiter (26e et 273). .t
"liH
Des comètes.
- Nature Ide leurs orbites. -Comètes périodi-
Noyau cbevelure; queue. Petitesse do la
rllûsse des conrètes.
ques. Comète de Halley.
-
Cornète de Biela: son dédouble-
-
ment (281 à 284, 986 er 298). -
Phénomène des marées.
mer.
- Flur et reflux. - Haute
Circonstances principales du phénonrène.
et basse
Sa période.
-
Les marées sontdues aux actions conrbinées tle la lune e[ du soleil. -
Marées des syzvgies et des quadratures (307 à B | 0).
-
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CoURS É LSMBNTAIRE
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D'ASTROITOMIE ç
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$ ,l . On donne en général le nom d'rustres au soleil, à la lurrc, e[


à oe[te multitude de points étincelants, ou étoiles, dont le ciel est
parsemé pendant la nui[. L'astronomie a pour objet l'étude des
astres ; elle comprend I'ensemble des connaissances qu'on a pu ac-
quérir sur leurs mouvements, leurs dimensions et leur constitution
physique.
Nous nous proposons d'exposer les éléments de cette science,
en insistant d'nne manière toute spéciale sur ceux des phénomènes
astronomiques qui jouent un rôle important dans noïre existence.
NIais avant d'entrer dans cette étude, nous commencerons par faire
connattre les instruments diyers qui ont servi, et qui servent en-
oore aux observations astronomiques. Ces instruments, grossiers
dans I'origine, se sont perfectionnés peu à peu, à mesure que la
science faisait des progrès, et sont arrir'és, dans ces derniers tempg,
à un degré de perfection extrêmemen[ remarquable. La connaiÉ.
sance des movens d'observation fera mieux saisir les différents ré-
sultats auxquels on est arrivé, permetlra de jugel du degré d'exac-
t,it,ude qrr'ils contportent, et fera concevoir commen[ on pourrait
vérifier après coup la réalité des faits dont se compose la science
astrononrique.
-'
- rji l'' 17

I CHAPITBD PRDITIEII.

I Dris INSTRUMENTS QUr SARVBNT AUX OBSTTnVATIoNS


asTRoNoMrQUrlS.

$ 9. Les ingtrumsnts nécessaires aux observations astrononriques


È sont de trois sortes.
I ,lo Lesuns sont rlestinés à augmenter la puissance de la vue, à
nous faire voir les astres dans des conditions beaucoup plus favo-
rables que celles qui se présentent naturellerncnt à nous, pour étu-
dier leurs formes, leurs apparences, les phénomènes qui se passen[
à leur surface, et entrer, autant que possible, dans la connaissance
de leur constitution physique: ce sont les lrr,ncttas et les lëlescopes.
2' D'aubres sont rlestinés àr la mesure des angles, dont la conuais-
sânce es[ nécessairo pour dé[erminer conplétement ]a position de
chaque astre dans lo ciel.
3" Enfintr les astres étant constamment en mouvement, réel ou
apparent, on peu[ bien tléterminer à chaque instant la posibion de
chacun d'gux au moyen des instruments dont on vient de parler;
mais cela ne sufllt paspour qu'on ai[ unc connaissance cornplète de
lours mouvements. Il faut encore qu'on sache combien de temps
chacun do ces astres nel pour aller d'une prenrière positiou à une
seconde; puis de cette secondo position à une troisième, etc. : on a
donc besoin d'instruments quiservent à mesurer le temps. Ce sont,
les horloges et les alvonomètres.
Nous commenceronspar faire connaibre ces derniers instmments;
ensuite nous déc,rirons les lunettes, Ios télescopes, et les instru-
tnents destinés à la mesure des ansles.

INSTRUMIiNTS QLtl SElt\'tsNT .r illESUREn IrE TBlIlpS.

$l. Prlnelpe de la rneiure du lemps. :


Tou[ le nrdndé a
I'idée de ee que c'est que le temqts. Lorsqrle dertr faits s'accomplis.
sent I'un après l'au[re, on dit qu'entre los tleux il s'est écoulé un
certain intervalle de temps. Cet itrtervalle de teriips est plus du
i'noins long, et I'on conçoib que sa durée puisse être exprimée par
un nombre, tou[ aussi bien que la longueur d'une ligne, le poids
d'un corps, etc. Yofons par quels moyens on peut y atirivêr.
Supposons qu'un même phénomène se repiiocluise plusieurts fois
CI,EPSTDRES.
de la même manière, et dans des circonstances irlentiquement les
mêmes; on sera en droit de regarder comme égaux les intervalles
dc temps qu'il aura employés successivement à se produire. C'es[
3
It
ainsi que, si I'on prend différents cor.ps exactement pareils, eD qu'on
les laisse tomber les uns après les autres, de Ia même hautour, et I
dans un air tranquille, se trouvant toujours dans les rnêmes condi-
tions de tenrpérature e[ d'élasticité, Ie temps qu'un de ces corps
mettra à tomber scra égal à cclui que mettra pour tomber chacun
des autres corps. Si deux de ces intervalles de tcnrps égaux se suc-
cèdent sans interruption, c'est-à-dire si I'instantoir lo second com-
lnence coincide avec celui oir lo premier finit, il en résultera un
intervalle de temps total qui sera double de chacun d'eux. De même
la succession non intemompue de trois, quatre, cinq..., ïntervalles
de.temps ég_aux entre eux formera un intervallo do temps uniquo
-
qui sera triple, quadruple, rluintuple. ... ., de I'un d'eux.
On conçoit, d'après cela, que, pour évaluer un intervalle de temps
quelconque en nombre, il suffira d'observer un phénomèno qui se
reproduise successivement, indéfiniment, sans interuuption, et, dans
des circonstances exactement les mêmes Si la durée de ce phéno-
mène est prisc pour unité de temps, le nombro de fois qu'il se pro-
cluira pendant I'intervalle de temps que I'on veul mesurer sera ra
valeur numérique de cet irrtervalle de temps. Tel est le principe de
la mesure du temps.
Pour reialiser ce qui vient cl'être dit,, on a imaginé divers appa-
reils que nous allonÀ faire connaltre, e[ dans les{uels on a ctreràtro
à se rapprocher autant que possible des conditions rigoureuses que
nous avons indiquées comn)e devant servir de base à la mesureâu
temps. Mais, quel que soit le soin que I'on apporte à la construc-
tion de ces appareils, ils conservent toujours quelque chose de I'im-
perfection cles ceuvres de I'homme. Nous verrons plus tard que c'es[
dans les phénomènes astronomiques que I'on trouve la mesuro du
temps la plus exacte. Jusque-là cependant nous regarderons les
instruments que nous allons dôcrire comme nous fournissan[ les
sculs moyens que nous puissions employer pour mesurer le temps,
et c'est sur leurs indicaùions que nous nous baserons pour ar.ril'er
u la connaissance des lois du mouvemen[ des astres.
$ 4. Clepsydres. Les premiers instruments dont on se soi[
- sont les clepsytlres, ou horloges
servi pour mesurer le temps à eau, qui
onl. été en usage dans I'antiquité, et ont été employées dans différents
lieux aur recherches astronomiques. Voici en quoi ils consistent.
Imaginons qu'un réservoir contienne de I'eau, et qu'un orifice
praLiquti vers sa partie inférieure perniette tru liquide de s'écouler.
i

tI 1r TISTNUMENI'S QTII SER\ ANT A ]II}:SURER I,D :I'[MPS'


Si, par un m6yen quelconque, on parvient à rendro I'écoulemcnt
rôgulier, il soitira du réservoir des quantités égales do liquide en
turpr égaux. Le volume de I'eau écoulée dans un temps quelconque
l! pourra donc servir de mesure à ce temps.
pour obtenir un écoulement régulier de I'eau contenue dans le
réservoir, il suffit d'y entretenir urt nivequ constant; on y arrive
très faciloment au moyen de la disposition suivantc. Le réservoir A,
frg.tl, est constamment alimenté par un robine[ B. l-u quantité
d'eau fournie par
ce robineb ost plus
x- i* lf' grande que
qui doit
celle
traverser
I'orifico C ., Iorsque
l'écoulement est ré-
sulièremcnt établi.
Éar suite de cet ex-
cès du liquiclc qui
arrivc dans le r'é-
servoirÂ, le nit'eau
tond à s'y élever rle
lilus en plus; mais
nne rlôclrargcr lat(:-
lllc I) s'\r (lpposo,clt
la issa n t, c:on statrt-
l,i*. 1. rnenl sorlir lc li-
tluide excédant. Le
niveau de l'eau conserve donc irinsi utte nosition invariable dans
le réservoir A, ot l'écouleurcn[ s'cfftrctuu lrar I'orilice C il\,ec urrc
vitessc qui reste toujours la tnônle .

I)our rnesurcr un inten'allc cle [ernps quclconque, au nroyen de


l'écoulement ainsi obtenu, il n'1 a plus qu'à recueillir I'eau qui
sort du réservoit'penclant ce[ intcrvalle rle tentps, et à en déterrniner
la volume. nlais, au lieu de cela, on ilispose l'appareil demanière t\
lui faire donner des indications conlitrues Il suffi[, en effct, que I'earr
sortant du réservoir tonibe dans nn vase de forme cvlindrique ou
prismaticlue, et s'y accttmule de plus cn plus. Le niveau dc I'eau
rnontera dans cc vase avec une vitesse uniforme, et marquera le
temps par la position qu'il occupera, position quipourra d'ailleursêtle
aisément déterminée au moyen d'une échelle graduée fixée au vase.
Souvent, afin de rendro les indications plus visibles, et aussi
pour donner plus d'élégance à I'appareil, on place un flotl,eur dans
le va.se oir se rend l'eau écoulée : ('e tlot,teur, formé d'un morceau
de liége, porte un index
(;I,[PSYDRES.
quise trouvo à côté d'une écheile graduée,
el vient correspondre successivement aux diverses diviÀions dc
5
t
cette échelle, à mesure que le liquide lo soulève en s'accumulant cle
plus en plus dans le vase. C'cs[ co
que montre la fg. g, qui représente
une clepsydre de ceile espèce.
L'eau, don[ l'écoulement sert à
mesurer le tomps, se rend dans une
capacité que I'on 'n'aperçoit pas,
et qui est située vers Is bas dc
I'appareil ; elle y fait monter pro -
gressivemen[ un {lolteur, qui sup-
porte les deux petit es fi gures placées
de chaque côté de la colonne supé-
rieure I une de ces figures porte une
haguette dont l'extrémité aboutit à
une échelle tracée sur la colonne,
et inrlique le ternps par la division
de l'échelle à laquelle cette baguette
correspond.
Une autre clisposition, qui a été
égalemenL adoptée, avait, pour ob-
jet de faire marquer le ternps par
unc aiguille mobile sur. un cadran,
comme cela. a lieu dans nos hor-
loges actuelles. A cet effet, le ilot-
teur A ,frg.3, auquel I'eau de la
clepsydre communique un mou-
vemenI ascenrlanb , est a[taché i)
. " I'extrémité d'une chalne, qui s'en -

roule autour d'un cvtinoie t,o'ii- =
zonlal B, et, qui supporte r\ strr : : -- - '--'-
autre extrémité un contre-poirls C
un peu plus.léger clue le f'lotteur A. I-e cvlindre B pcut librement
tourner sur lui-même ; il porte à une de ses extrémitiis une aisuille
qui le suit dans ce nrouvemcnt, et, qui parcourt, ainsi toute la cir-
conférence d'un cadran adapté à la face extéricurc de l'appareil.
Lorsque le flotteur A rnonle, le contre-poids c crescenrl, et, la cbalne
fait, tourner le cylindrel), ainsi que I'aiguillc quilui esi lixée; cette
aiguille marque le teniP.i par la posi[ion c1u'clre occupe sur le cadran.
[,es clepsvdres so't les seuls instrumenrs doni res ancicns sc
soient servis poul n]esurer lc temps, clarrs lc,rrs recherches asrrono-
4.
t i:

I INSTRUMENTS QUI SERVENT A \TnSURHR l.ri TErrPS.


miqttes, indépendarnment de I'observalion des astres eux-mêmes.
Ces instruments, dont les in-
clications n'étaient pas suscep-
tibles d'acquérir une grando
,
précision sont complétement
abandonnés do nos jours.
$ ti. Sanfters.-Le sublier
rliffère do la clepsydre en ce
que I'eau y est rcmplacée par
du sable fin. C'est l'écoulement
clu sable par un orifice qui sert
à mesurer le temps.
Un sablier se compose dc
deux vàses de veme Â. Il .
lig. lt , de même fprme, fixés
I'urr à I'autre ile manière que
leurs ouverlures se corres-
porrclenb en 0. Du sable fin el
aussi régulier que possible a
été introcluit dans I'un des dcnx
vascs, avant lcur réunion. Ce
sablc lrcLrl passer dans I'autrc
vilse, lorsqu'on donne à l'ap-
lraleil la position qu'indiquc ll
Iigule; rnais, pour que ce pas-
, Sagc s'cfiecfue lentement, otr
rétrécit l'ouverture C par la-
quollc les deux vases commu-
niquent, I'un avec I'autre. Lr:
sable étant lin et, régulier, eL
I'instrument étan[ disposé sy-
mélriquement de parb et d'au-
tre de I'ouverture C, on peut
admettre que le temps employé
par le sable à passer d'un vase
dans I'aul,re esl toujours le
rnôme, soit qu'il sorte de A
pour aller en B , soi[ qu'all
contraire il sorte de B pour aller
en A.
Pour so servir d'un sablier, 0n le pose sur une table, en ayan[
soin de mettre en haut le vaso qui contient le sable, Aussitôt lo
PREMIIiRIiS HORT,O(iES À POIDS. 7
sâble commence à couler dans ls vase inférieur, et l'écoulement
continus ainsi d'une manièrs très régulière, jusqu'à ce que le vase
supérieur soit conrplé[ement, vit]é. Alors on retourne I'instrument,
of le sable recommence à couler dans la vase qu'il vien[ de quitter.
Lorsque ce second écoulement est, terminé, on retourne de nouveau
le sablier, et ainsi de suite, pendant touto la durée de I'intervalle
de temps dont on veub avoir la mesure.
On voit, par là, que I'emploi tlu sablier es[ beaucoup moins
commode que celui de la clepsydre, surtout poul mosurer des in-
tervalles do temps un peu longs. D'un autre côté, Ies indications
c1u'il fournit sont encore moins précises que celles de cet autre in-
slrument. Aussi, quoiqu'il ait été connu des anciens, ne s'en sont-
ils pas servis pour leurs observations astronomiques.
De nos jours le sablier es[ encore employé dans diverses circon-
sùânces où I'on n'a pas besoin d'une grande précision. Mais, au
lieu de s'en servir pour évaluer en nombre la durée d'un intervalle
de temps qui n'est pàs connu, on s'en sert au contraire pour mar-
quer la lin d'un intervalle de temps dont la duréo est déterminée
(l'avance. Cet usage restreint permet d'éviter les retournements
successifs dont nous avons parlé il n'y a qu'un instant, et fait que
le sablier est, d'un emploi beaucoup plus conrmode : pour cela on
construit, I'instrument de telle manière que le sable rnette à passer
r['un vase dans I'autre précisément le temps que le sablier est des-
tiné à marquer.
$ 6. Premlères horloEer à polde. L'invention des hor-
-
loges à poids, qui remonte à une époquo déjà ancienno, mais peu
connue, a été un grand pas fai[ pour arriver à une mesure exacte
du tomps. Ces horloges, formées uniquement do pièces solides dont
les mouvements sont solidaires, sont susceptibles de présenter
beaucoup plus de const,ance et de régularité dans leur marche quo
les clepsydres eb les sabliers. Elles so trouvettl dans des conditions
beaucoup plus favorables, pour que les mouvements successifs
que prennent leurs différentes pièces aient entre eux ce caractère
d'identité que nous avons indiqué comme devant former la base do
toute mesure artificiolle du temps (S 3).
Les premières horloges à poids qui aien[ é[é construites, étaient
cependant loin de satisfaire à ces conditions de régularité dans le
môuvement. Voici en quoi elles consistenb. Un poids A, fr7.8,
attaché à I'ertrémité d'une corde, tend à faire tourner un cylin-
dro B sur lequel Ia cordeesl enroultle. Co cvlindre, mobile autour
de son axe db figure, porte une roue dentée C, qui tourne néces-
sairement avec lui. [,a roue C, engrenant avec un pignon D, obligo
J
I INSTRUIIENTS eul SERIENT a MEsunER r,u rnlrps.
I'axe B do co pignon à tourner en même temps que le cylindre Ii.
De mêms le mouvement de I'axe E se transmet, par la roue F et,
le pignon G, à un autre
axe H; e[ ainsi, de proche
en proche, un dernier axe
I reçoit un mouvemen[
de rotation, par suite de
l'action du poids A sur
le cylindre B. Cet axe I
porte à son extrémité une,
roue dentée K, d'une
forme particulière, à la-
quelle on donne le nom
de rouo de rencontre. A
côté de cette roue K, se
trouve un axe vertical L,
muni de cleux petites pa-
Ieltes planes U, N, diri-
gées à angle droit I'une
sur I'autre, et tellement
disposées que la premièrc
puisse ôtre rencontrée pl r
les dents inférieures dc
ia roue K, et la seconclc
;lar les dents supérieurcs
de la même roue. Enfin
I'are L porte à sa partiq
supérieure une roue sarls
dents O, nommée bu,lun-
c'ier', sorte de volant ana-
logue à ceux qu'on voi[
clans certaines machines
et qui servent à en régu-
lariser le mouvement. La
présence de I'axeL, avec
ses palettes M, N, s'oppose à ce que la roue de rencontro K prenne
un mouvemenû cotrtinu, par suite de I'action du poids moteur A,
A peine cet,le roue a-t-elle commencé à tourner, que ses donts
rencontren[ I'une dos palettes M, N , e[ transmettent ainsi brus-
rluement à I'axe L un mouvemeni de rotation; bientôt, les dents
de la même roue rencontrenl I'au[re palette , arrêtenl I'arbre L
dans son mouvenren[, et le fonI tourner en sens contraire; puis la
PENDUI,E. 9
première palette es[ rencontrée de nouveau par les dents de la
ioue K, et ainsi do suito. L'arbro vortical L prenrl ainsi un mou-
yement alternatif , et en même temps tout Ie reste du mécattisme,
depuis le cylindre B jusqu'à la rotre de rencontre K, est arrêté
péiiodiquem-ent dans son mouvement. La partio de I'appareil dont
le mouvàmen[ alternatif détermine ces arrêts sur:cessifs se nommo
Ie régulateu,r.
Cétte disposition des premières horloges à poids donn-g bien lieu
en apparencs à la roproduction successive et indéfinie d'un même
phénômène, qui semble s'accomplir toujours 6ans des conditions
identiquement les mêmes. l\lais si I'on y fait attention 91 verra
'-
que ce phénomène, c'est-à-dire lo nrouvement que.prend-l'axe L ,
sbit dans un sens, soi[dans I'autre, par suite de I'action de la roue K
sur une dos palettes l[, N, esb loin de s'effectuer avec ce caractère
apparent de régularité. Le mouvement du régulateur est produit
pài ta pression que I'une des palettes M , N , éprouve. de la part
d'une dès dents de la roue K ; cette pression est le résultat, de I'ac-
tion du poids À'sur le cylindre B, action qui conserve bien constam-
ment la même intensité : mais la transmission'de cette action à la
roue K, par I'intcrmédiaire des rouages dont I'horloge se conrpose'
fait que la pression exercée par les dents de la roue K sur les pa-
lettes trI, N, ne restc pas toujours la mêmo. Il se produit, en effet,
entre los dents des diverses roues qui engrènent, les unes avec les
autres, des frottements qui absorbent une portion de I'action du
poids moteur A ; e[ il esi impossible que les djverse-s dents dc
chaque roue soient taillées avec une telle similitude de forme entre
elles, qu'il n'en résulte pas des changements dans la grandeurde.r
frottements, suivant que c'est telle ou telle dent qui sert à trans '
mel,[re Ie tnouvement. tl S'ensuit que les mouvements pari,iels ci
alternatifs de I'axe L et du balancier O ne s'effecluent pas lous
avec la même rapidité, e[ qu'en conséquence les intervalles dtl
tenrps compris entre les moments d'apêts sucoessifs des rouages
ne sont pas égaux.
L'imp-erfeciion que nous venons de signaler dans les horloges ir
poids, telles qo'on les consIruisait d'abord , faib que pendant long-
iemps on leur a préféré les clepsydres comme étant plus exactes.
Mais, par I'application du pendule à ces horloges, on es[ parvenu
à leur donnef une telle supériorité de marche, que les clepsydres
sont dès lors complétement tombées en désuétude.
$ 7, Pendure. - Le pendulo, dans sa plus gra.nde simplicitti,
conliste en un corps pesan t, fig . 6, de petites dimensiotrs, tel qu'une
balle de plomb suspenclue à l;exlrémité inférieure d'un fil très délié,
l0 INSTRUMDNTS QUI SERvENT A llEsuRER l,B 'l'EMPs.
dont I'extrémité supérieure B ost [ixe. Par suito ds I'action de lt
pesanteur, lo corps A tend naturellement à se placer dars uno po-
ôition d'équilibre telle que le fll AB soit, vertical. Si I'on vient à
déranger Ie pendule pour le
placer dans la position qu'in-
dique la fig.7,, e[ qu'ensuite
/ i'r, on I'abandonne à lui-même, la
I t'
pesanteur le me[tra aussitôt
er) mouvement. Il se rappro-
i
chera ainsi de la position d'é-
I
quilibre CB dont, nous avons
parlé d'abord; mais lorsqu'il
I
I'aura atteinte, il la dépassera
i en vert,u de sa vitesse acquise,
.t. ot, s'en éloignera de I'aulro
c côté, jusqu'à ce qu'il ait pris
Fig, ti. Fig. t. une position A'8, symétriquc
rlo la première AI] , par rap-
port ir la verlicale Cts. Alors le p.endule, a,vant perdu ioute ia
vi[osse, reviendra en serrs conl,raire, par suite de I'action inces-
sante de la pesanteur; il repassera par la position verticale CB, et,
p1*rr .-,.-s'en éloignera ensuite de I'autre côté pour revenir dans sa position

conrms précédenrment , et ainsi de suite. Si ce mouvement oscilla-


toire du pendule s'effectuait dans un espace vide d'air, ot s'il était
possible d'éviter les résistances qui se produisent toujours à son
'r&bpoin[ de suspcnsion B , I'arnplitude rles oscillations succsssires
. resterait, toujours la ntême, et le pendule marcherait indéfininenl.
ti." Mais, err réalité , les résistances dues à l'air dans lequel se meuL
le pendule, et à son nrode de suspension, dinrinuent peu à peu ses
oscillations, et , au boul de quelque temps, elles finissent par dis-
paraltre complétement.
En étudiani lo mouvement du pendule, Galilée a trouvé (en
4639) les deux lois suivantes : 4'La durée des oscillations cl^un
. pendule est sensiblement la même, quelle que soit leur amplitude,
pourvu que cct,te amplitude soit petite. 2" Les durées des petites
oscilla[ions de divers pendules çont entre elles dans lo même rap-
port quo les racines carrées des longueurs de ces pendules. La
connaissance de ces lois lui suggéra I'idée de se servir des oscilla-
tions du pendulepour la mesure du tenrps. ll suffit, en effet, pour
cela de mettre un pendule en mouvernent, e[ de compter les oscil-
lations qu'il effectue tlttns I'intervalle rle temps que I'on veut ôva-
HOul.O(;Bs A l,Ët{Dutr Ïr' Â lroibs. II
Iucr. La dinrinution progressive cre lamplitude de ses oscillations
1'empêche pas que leur-durée reste la rnê*e, comme cela résulle
de la première des lois qui viennent d'êtro énoncéos e[, par
; con-
séqucnt, le mouvement du pendure réalise la succession nôn inter-
rompue de phénomg.lgf uyîn! tous la même durée, ce qui rentre
complétement dans I'idée générale que nous nous sommes faite
sur
Ia rnesure artilicielle rlu temps ($ 3). D'un autre côté, la seconde
des
lois trouvées pal Galilée- môntiè qie l'on peut, donner au penclule
une longuou.r telle, que la durée de chacune de ses petites oscilla-
tions s.oit précisément égale à r'unité de temps que I'on veut, adoptcr.
Galilée, et quelques astronomes après lui, cmployèrent en efiet lc
pendule comme moyen de mesurer ie temps dâns leurs observa-
tions astronomiques.. llais l'emproi de cet instrument, si simple en
lui-même, présentait des diffiôurÉs, à oause de la nécessité de
suivre tous ses mouvemsnls pour compter les oscillations, et aussi
à cause du peu de temps au 6out duqùcr pendule abandonné à
lui-même cesse d'effectuer des oscillations 'n appréciables.
Peu de temps après, en 4 6sy, Hirygens-ùt l'heureuse idée de
construire une horloge, en adaptant lô pendule de Galilée aux an-
ciennes horloges à poids. a partir de I^à, les indications fournies
pol horloges sont devenues incomparablcment plus exactes
-l.es
qu'elles ne l'étaient auparavant, e[ cela o fait faire uo pu* immense
à I'astronomie d'observation.
$ q. Horlogoc à pendnle er à potd Dans les horloges
{ poids dont nous avons parlé précédemmont ($ 6), le poids moreur
donnait un mouvement cle rotàtion à une série â'arbres horizon-
taux communiquant entre eux au moven de roues dentées; et ce
mouvement d'ensemble était arrêté, à ohaque instant, par l;action
des palettes fixées à I'axe du balancier sur res dents de la roue de
rencontre. Les intervalles de temps compris entre les mornents
d'arrêts successifs ainsi produits'n'étaient pâs parfaitement do
ntême durée, ainsi que nous I'avons expliquè. pôur obvier à cot
inconvénient, Huygens remplaça le régùlateur à balancier, dont
les mouvements alternatifs ébaienb uniquement, le résultat de I'ac-
tion du poids nroteur, par un pendule,lônt les oscillations devaient
s'effectuer ind.épendamment de cet,te action; et il disposa la nra-
chinede manière que le mouvement des rouages fat arrgté à cha-
cuhe de ces oscillations.
, P.iuuPq: .dispositions ont été successivernent imaginées potrr
établir la liaison entre les rouages et re pendule. La pattle dn mé-
c-ahisme_{ui a pour objet, d'établir cette fiaison , par l;intermédiaire
dc laquelle le pendule arrête périodiquement le mouvement procluit,
12 TNSIRUùIENTS (JUI SËtt\!:I\ir A MESLIRER LE TEMPS.

par lo poids moteur, se nomme échappemenf . Nous nous contenl,e-


ions dô décrire l'échappement à ancre, un de ceux que l'on emploie
le plus main[enan[, et qui remplissent le mieux I'objet auquel ils
sont, destinés.
Cet échappement est représenté ici' pg. 8. Une pièce ABC , en
forme d'ancre , es[
suspendue à un axo
horizontalD, ebpeut,
librement tourner au-
tonr de ce[ axe. L'an-
cre reçoi[ du pendule
un n)ouvement oscil-
latoire autour rle son
axe de suspension.
Entre sesdeux extré-
mités A et C, se trouve
une roue B, qui est,
firée au dernier arbre
du mécanisme de
I'horloge. Cetle roue
E, à laquelle le mo-
teur tend constam-
men[ à donner un
mouvement de rota-
tion, remplace la rouo
cle rencontre K de la
É9. 5 (page 8). Pen-
dant le mouvemcn[
d'oscillation de I'an-
cre, les dents de ce[te
roue viennenl, alter-
na[ivement s'appuyer
sur la face infériouro
de la partie À, e[ sur Ia face supérieure de la partie C. Ces deur
faces iont d'ailleurs tuillées suivant des arcs de cercle concentri-
ques à I'axe D; en sorte que, pendant, [out, le temps qu'une dent de
là roue ts esb arrèLée par une des extrémités de I'ancre, cette dcnt,
et par suite la roue,, restent complétement. immobiles'
Les deux extrémités A et, Cde I'attcre présentent, du côté de la
roue, deux parties mns PÇ, inclinées en sens con[raire, sur les-
quelles les dents de Ia roue doivent ;4lisser avant d'échapper. Au
ùonrent oir ce glissement se produit, la dent exeroe sur l'ancre une
tlonl.octrs A plt\Dut,rl ['u a pOIDS. l:J
pression qui tend à augmenter sa vitesse, e[ I'ancre réagit de son
c:ôté sur le pendule, pour entretenir son mouvement. Sans la pré-
sence do ces deux petits plans inclinés, I'amplitude des oscillations
du pendule déuottlait progressivement, en raison des résistances
occasionnées par I'air e[ lemode de suspension du pendule, o[ aussi
en raison de celles qui proviennent du frottement dc la roue d'é-
chappemenb sur les faces de l'ancrc : ces résistances rendraient ,
au bout de peu de temps,les oscillations du penduleassez petites
pour que les dents de la roue E n'échappent, plus , e[ I'horlogc
s'arrêl,erait.
La frg.9 montre de quelle rnanière I'ancre est nriso en commu-
nication aver: le pendule. L'axe horizontal D, auquol
elle est fixée, porte à un bout une tige F, qui se
termine inférieurement par une fourchette horizon-
tale G. Le pendule, dans lequel le tll de suspension
esb remplqcé par une tige rigide, est disposé de ma-
nière que cette tige passo entre les branches do la
fourchetto I en sorte que le pendule ne peut pas
osciller sans que I'ancre oscille en même temps.
On comprend aisémen[ le grand avantagc c;ui
résulte de la substitul,ion du penrlule au balancier
des premières horloges a poids. Ici I'action du poids
moteur, modifiée irrégulièremenI par les frottenonts
qui se produisent, dans les rouages, n'a plus qu'une
faible influence sur le mouvemeni oscillatoire qui'
détermine les arrêts successifs du mécanisme ; cetto
influence ne se fait sentir que dans le frottemenù des
dents de la roue d'échappement sur les faces de
I'ancre, froitement qu'on peut, rendre presque nul,
et dans les impulsions que l'ancre reçoit, des dents,
au moment où elles échappent. Il en résulte bien
de légères variations dans I'amplitude des oscilla-
tions du pendule: mais la durés de ces oscillations
n'en est pas sensiblement altérée, en raison de Ia
précieuse propriété clu pendule découverte par
Galilée.
$ 9. On cherche naturellement, à disposer le pendule de nra-
nière à dinrinuer autant que possiblo la résistance occasionnée par
I'air dans lequel il se meut, ainsi que celle qui résulte de son modc
de suspension.
Pour diminuer celle qui pror,ient de I'air atùosptrérique, on
dor,ne habituellemont au corps lnassif qui ternrine inférieuromenr,
c)
tlr rNSluuMENlS r.1ur snRvuNr n lrr$untu i,ii l'niri,s,
le pendule, la fornre d'une lentille dont les plus grandes dirnen-
s.ions sont dirigées dans le plan du mouvement oscillatoire du pen-
dule. Par cette disposition, le pendule ne présente qu'une tâinte
surfaco à I'air, et, la lentillo le rencontrant par sa tranche, en
' écarte les molécules sans srande difficulté.
Quant au mode de susp"ension du pendule, il doit ôtre tel que le
nrouvement oscillatoire puisse s'effectuer sans qu'il se produise de
frottement entre les parties
mobiles et les parties fixes de
I'appareil. On adopte pour cela
deux disposi t.ions difïérentcs.
Dans la suspension
à coutcau,
frg .tl0,la tigedu
pendule porte
àsa partie supérieure une pièce
d'acier, faisant saillie de part
et, d'autre , et se terminant,,
vers le bas, par une arête fine,
rnais non tranchante; cette es-
pèce de ccluteau rel)ose, l)al' son arête, au fond d'un sillon que
l'on a pratiqué sur Ia Iace supérieure d'un support fixe, formé
d'une matière très dure, telle que do I'acier
ou de I'agate. Le pendule, en oscillarrt ,
tourne autour de I'arête du couteau de sus-
ponsion comme autour d'un axe , eb il n'en
résulte pas sensiblement de frottement.
Dans la suspension à ressort,, fig. lI,lt
tige A du pendule esL accrochée à la partic
intérieure d'une pièce BB, formée essen-
tiellemcnt de dsux lames minces d'acier donI
les extrémités supérieures sont fortemerrt
serrées entre les mâchoires d'uno pince fixe.
Le pondule ne peut osciller qu'en faisant
fléchir ces lames d' acier, qui se courben t ain si,
tanl,ôt cl'un côté,, tantôt,de I'autre. Il est évi-
dent, qu'iciil.ne peui pas y avoir de frottements résultant des oscil-
lations du pendule; mais oh peut se dcmander si la roideur des
lessortsdesuspension rre produit, pas le même effet que dee frotte-
ments, en faisan[ obstacle au mouvement du pendule. En y réflé-
chissant, on reconnalt qu'il n'en est rien, c'est-à-dire que la i'oideur
des ressorts n'est pas de nature à diminuer pro[ressivement
l'nmplitude des oscillations, de manière à les faire disparaltre
complétement au bou[ de quelque temps. On voit en effet que 1 si
HORI,OGES A PEI\{I)ULE [T A POIDS. 15
tl'une part la roidour des ressorts tend à diminuer ra vitesse tru
pendule pendant qu'il s'éloigne rle la verlicale, d'une autre parl
leur élast'icité tend à accélérer son mouvement, lorsqu'il s'en rap-
proche; 0n sorte qu'il en résulte une telle compônsation , quc
lorsque le pendule revien[ passer par la position vorlicare, il a cxac-
tement la rnême vitesse que si les ressorls dc suspension n'avaienl
eu aucune intluence sur sa nrarchs, clepuis son dernier passagc
par cetto position.Il esl bon d'observer cependan[ que I'action dcs
ressorts de suspension modifie url peu la- durée dés oscillations.
Mlt. Laugier et Wirrnerl ont rnême riconnu récernmonl, qu'on pou-
l'ait pro{iter de cebte circonstance, pour faire disparattie les trcs
petites différences qui existenr encore entre les durées des oscil-
IaLions d'un pendule, lorsque l'amplitude de ces oscillar,ions r,aric
de zéro à 5 degrés : en combinan[ cônvenablement la force des rcs-
sorts avec le poids d.e la lentillc, on lleut faire que, dans toute ccili,
e[endue, les durées àes oscillations n'aicnt entie elles que dr:s dif-
férences inappréciablcs.
$,10. Les changemcrnts dc tenrpérature , en occasionnant des
variations dans les dimcnsions d'un pendule, dét,crminenl néces-
sairement des var;ations correspondantes dtrns la duréo dc .ses
oscillalions, airrsi que ccla résultc dc la sccontlc des lois trou-
vées par Galilée. On llarvient cependan[ ri me[tre lc pendule l
l'abri cle ces variations ! en le côniposant cle plusieufs parties
formées de maiières diflérentes dont les clilatations se contràrient r
de telle sor[o que, malgré l'élévtr[ion ou I'abaissement de la tonr-
pérature, la duréedo ses,oscillations resle constamment la mônro.
Un pendule construit de manière à satisfaire à cetto conditiorr
se nommo un pentlule compensateur. On en a imaginé plrr-
sieurs; nous nous contentorons de faire connaitre les deux prin-
cipaux.
Le pendule compensatour à grille ost représenté par la fig. tl2.
La lentille L est suspendue à une traverse de laiton aa, fixée aux
extrémités inférieures de deux tiges de fer D, tr I cos deux tiges sonI
elles-mêmes suspendues à une seconde [raverse do laiton c c, qui
srappuie sur les extrérnités supérieures de deux tiges de zinc d,, d;
ces tiges de zinc sont, supportées, vors le bas , par une troisième
lr'averse ee, frxée à la partie inféricure de la lige centrale fg; enfin
cette tige centrale, qui se prolongo vers le hauI jusqu'au point de
suspension du pendule, se compose d'une douille de laiton 1, et
d'une tringlo de fer g qui pénètre dans la douille et y est fixée par
la goupille lr. Lorsque Ia température vient ir s'élever, la tige do
fet'g et la douille /s'allorrgent; la travers(r (,/, s'riloigne donc drr
{6 TNSTRTJMENIs (Jur slRvu,NT A ITESURER r,H i'E\rps.
point de suspension du pendulc Si les tiges
de zinc d, d, ne changeaient pas de dimension,
la traverse cc suivrait la précédente, et s'éloi-
gnerait comme elle du point de suspension,
en glissant le long de la tige g. La dilatation
qu'éprouventen mêmetemps les tigesde ferlr, D,
oblige la traverse on, à s'éloigner de cc; eI
par conséquen[, en vertu de ces allongements
des tiges de fer {, b,b, et, de la douille de lai-
ton /, la lentille L s'abaisserni[ au-dessous
de la position qu'elle occ':paib précédemrnent.
Xlais les tiges de zilc tI, rl, au lieu de con-
server les mêmes dimensious , se dilatent
comme les autres tiges, e[ nême elles se dila-
tent, plus fortement qu'elles; leur dilataùion
suffi[ pour remonter le cadre formé par les
lraverses ue, c c, et par les tiges de fer ûb, de
telle manièrs que la lentille L, qui est sup-
portée par ce cadre, reste à une même dis-
[ance du point de suspension du pendulc,
malgré le changemen[ de température. Jus-
quc-là on ne voit pas à quoi sert, la douille de
laiton /; on aurait pu, en efïet, la supprimer,
el prolong'er la tige de fer g jusqu'à la tra-
verse re, à laquelle on I'aurait fixée. Cette
douille a été arlaptie à I'appareil de suspen-
sion de la lentille, afin qu'on puisse rendrc la
conrpensation du pendule aussi exacte que
possible, après qu'il est, conslruit. En effet,
quelque -soin que I'on prenne pour détermi-
ner d priori les longueurs que I'on doit don-
ner aur diverses tiges métalliques, pour que
la dilatation des tiges de zinc compense exac-
tcment celle des autres tiges , il est rare quo
lcs oscilla[ions du pendulc n'liprouvent pas
cncore quclque légère modification dans lour
\l durée par I'effet, des changenrcnts dc tempé-
rature. tl suffit alors de déplacer la goupille /r,
en la mettant dans un des aut,res trous qui
!'ig. { 9, sonb pratiqués , sur une certaine longueur,
à la fois dans la douille / et dans la tige g.
[,a partie de lrr douille f située arr-dessous de cetle gotrpille, et
HORI,OGES A PENDULË E'T A POIDS. 11
cellc de la tige g située au-dessus, étant évidemment les seules
porlions de ces pièccs dont les dilatations in{luent sur la position
cle lalentille, on remplace par là une cer[aine longueur de fer par'
une mênte longueur de laiton, ou inversementl et commo ces
deux métaux ne se dilatent, pas de même, on peut arriver ainsi,
par le [âtonnement, à rendre la compensation du pendule très
exacte.
La fr9.4 3 représente le pentlule compensateur à mercure. La
tige de fer o supporte à sa partie inférieure deux
vases cylindriques rlo verre b, D, dans lesquels se
trouve du mercure. Le mercure, par sa grando
masse, tient, lieu de lentille; et par sa grande dila-
tabilité il produit la compensation. Lorsque la tern -
pérature s'élève , la lige a s'allonge , et les vases
b, b, s'éloignent du point de suspension du pendLrle ;

mais en môme temps le mercurc se dilatc, e[ sa


surface monte assez dans ces vases pour com-
penser-l'abai-.semenI qui résulte de la dilataLion dc
la tige a,,
L'exaitilude de la mesure du tomps étant ab-
solument indispensable pour les observations as-
trononriques, 0n ne se contente pas encore de se
servir d'horloges dans lcsquelles le pendule a été
mis à I'abri de I'influence de Ia températrrre par
des moyens tels que ceuK que nous venons d'in-
diquer ; mais on place ces horloges dans tles lieux Fis. {3.
tellement choisis e[ tellement disposés, quc la tern-
pératule y varie le moins possible.
$ 4tl. Les fr9.41et,f Smonlrentladisposition générale d'une
horloge à pendule e[ à poids. Le poids moteur A agit à I'extré-
mité d'une cordc qui est enroulée sur le cylindre B; it tend à
faire tourner ce cylindre, et par suite la roue C; cette roue C en-
Srèno avec un pignon D, dont I'axe porte une douxième roue E ;
le pignon F engrène avec la roue E, et sur son axe es[ fixée une
troisième roue G; cette troisième roue engrène à son tour avec le
pignon H, sur I'axe duquel se trouve une quatrièrne roue K; enfin
la roue K engrène avec le pignon L, don[ I'axe porl,e la roue
d'échappernent 1\[. L'ancreNN, mobile autour de I'axe O, embrasse
la partie supérieure de la roueM. L'axe O, frg. 45, porte une tige
S qui se lermine inférieuremen[ par une fourchette T; la tige UU
du pendule, dont Y est la lentille, passe entre les branches
dd ln fourr:lrette T. Le pendule cst suspenclu par lcs deux rcs-
2.
'lti rftsl'RUMnNTS rJUt sERvENT a MEsuRER r,E Tntfrps.
sorts X, X, qui fléchissont dans un sons ou dans I'autre, à mesure
qu'il oscille.
L'unité de tomps principale, à laq'elle on rapporte la mesurc

FiS. t 4.

d'un inten'alle de ûenrps quelconque, est lo jour, dont nous don-


nerons plus tard une définition précise. Le jour se subdivise en
24 heules, I'heure en 60 minutes, et la minute en 60 secondes
Les horloges astronomiques nrarquent les heures, les minutes eù
les secondes, au moven de trois aiguilles qui se meuvent sur un
mênre cadran; de telle manière que, à la seule inspection de ce
il
eadran, on puisse voir immédiatement combien s'est écoulé
IIORI,OCES A PÈNDULE ET A POIDS.

d'heures, de minutes, ol tle socondes, depuis le mo-


ment à partir duquel on compte le temps. Pour cela,
on donne au pendule une longuour telle que la
durée de chacune cle ses oscillations soit précisémonu
tl'une seconde, Comme on ns pout pas espérer quo
ce0te condition soit tout de suite exactement romplie,
quelquo soin que I'on apporle àdonner au pendule los v
dimsnsions convenables, on se réserve la possibilité
d'y arriver après coup, en élevant ou abaissant un peu
la lentille le long de la tige, au moyen d'un écrou qui se
20 INSTRUMENTS QUI SERVENT A IIIESURER I,E TE['IPS.
visse sur I'extrémité inférieure de la tige et qui bupporte la lentille.
L'axo a de la roue d'échappement, /fg. {5, traverse lo centre du
cadran, qui n'est, pas représenté ici, et porte I'aiguille des secondes
à son extrémité. La roue d'échappement est muttie de trente dents,
cb comme il faut deur oscillations du pendule pour qu'une dent
vienne prendre la place de la précédento, il s'ensuiI quo I'aiguillc
des secondes fait, tout le tour du cadran en 60 secondes ou ''l minutc.
Le pignon H, porté par I'axe D de la rouc K, se prolonge à gau-
che de Ia lïgure ; et le prolongentent engrène avec une roue c, Iixée
à un cylindro creux qui enveloppo I'axe a de l'aiguille des secondes,
ct qui porte I'aiguille des ntinutes. A côté de la roue c, e[ sur le
nrêmo axe creux, il existo une seconde rouo d, qui engrèno evec
une roue e I I'axo de la roue e porte un pignon /, qui engrène avec
ln roue g; cette roue g est fixée à un second axe creuxr qui cn-
leloppe le précédent, et qui porto I'aiguille des heures.
Lbrsque le poids moteur a fait déroulcr, en descendant, toute
la corde qui érait enroulée sur le cylinrlre B, il ne peut plus con-
tinuer à agir, à moins qu'on n'eltroule de nouveau la corde, en
faisant renronler le poids. Pour cela, on fait tourlrer lo cylindro B
daus un sens convenable, à I'aide d'une clef percée d'un trou carré
que l'on adapte au prolongemenI carré de I'axe de ce cylindre. Tous
lôs rouages seraienI entralnés dans ce mouvement rétrograde clu
cvlindre B, s'il était invariablement {ixé à la roue C I mais, pour
éiiter qu'il en soit ainsi, on a adopté une disposition particulière,
que I'on voi[ sur la frg . 4 4. Une roue à rochet P est fixée à I'are du
cylindre B, et tourno nécessairement avec-lui,-dans quelque sens
qir'il se meuve. Un doigt Q s'engage entro les dents de la roue [';
ot, un r.tsort R maintient ce doigt constamment appuyé sur la rouo.
Le ressort et le doigt sont at,tachés à la roue dentée C' Lorsque le
cylindro B l,ourne sous I'action du poids moteur A, il fait tourner la
rôue C, par I'in[ermédiaire de la roue à rochet eb du doigt; nrâis
lorsqu'on fait tourner le cylindre en sens contraire, pour remonter
le poids, les dents de la roue à rochet passenl successivement sous
le doigt, of la roue C ne tourne Pas
. Le mode de liaison qui vien[ d'être indiqué, entre le cylindre B
et, la roue C, permet de remonter le poids moteur, ou, commo on
dit, de remonter I'horloge, sans faire plendre un mouvement rétro-
gracle aux aiguilles. Mais pendant loute la durée du remontage,
elles restent stationnaires, e[ elles ne reconimencent à marcher que
lorsquo le remonttrge est terntiné. Ilen résulte, dans les indicaticlns
fle l'horloge, une tliscontinuité qui aurait de grands inconvénients
pour les observations astron0ttriqtres I aussi a-t-ott cherché à 11
IIIONIIRIIS E'r (lHRoNolvtÈTRIls. 2l
faire disparalfte, c'est-à-dire à faire en sorte que I'horloge continue
sa marche, rnême pendant qu'on la remonte' La lùg.'l 6 montre une
des dispositions les plus simples que I'on aib
i.maginéos pour cela.
Deux poulies mobiles A et B sonl soute-
nues par une corde sans fin, qui passe dans
les gorges de doux poulies fixes C et D.
Deux poids P, p, sont accrochés à ces
tleux poulies mobiles. Le plus fort des
'deux, P, tend à entraîner la corde; eb
conrûle les gorges des poulies C et D sont
disposées de manière que les cordons qui
les embrassent ne puissent pas y glisser,
ces deux poulies lixes tendent à tourner
sous I'action du poids P. La poulio C porte
latéralemenl une roue à rochei , dans les
dents de laquelle s'engage uu doigt E,
pressé constamment contre la roue par le
rcssor[ F: et d'après le sens dans leqtrel
lcs dents du rochet sont tournées, Ia poulie
C ne peut pas céder à I'action du poids P.
Quant à la poulie D , elle remplace le cy- ,,;
lindre B des frg, 4rn e[ 4 5 , et es[ fixée à la
première des roues dentées qui cornposent
le nrécanisme do I'horloge I I'actiotr du poids
P fait, tourner ce[[e porrlie, ce qui déterminc
le mouvemen[ de tous les rouages. Le poids
p est destiné Èr tendre suffisamment la
cordc, pour qu'clle ne glisse pas dans les gorges dcs deux poul'cs (i
of D; ôe petit poids monbe, en même Lemps que I'autre-cle:t:crnrl'
Pour remonter l'horloge, il suffit de tirer de haut en bas le cordtln
clui va do la poulie 0 à la poulie B ; ce cordon fait tourner la poulic C,
sans que le doigt E s'y oppose, et le poids P est remonté' sans ces-
scr d'àgir sur le cortlon qui va de la poulie D à la poulie A' l'a
poulio D, él,ant toujours soumise à I'action du poids moteur, mênte
irendant qu'on le rèmonte, faib tourner les rouages et,
les aiguilles
silns tucune inberruplion.
" $ l?. Itlontres et ehronomètres. -- I'our qu'lle horloge à
pen'dule et à poids puisse marcher, il est indispensablequ'elle soit,
installéo à demeure dans un lieu déterminé : une pareille machine
n'est, pas susceptible tl'êlre déplacée sans cesser de fonctionner.
(lette ôondition de fixit,r! r'le I'hoilogc i,ient, d'ttne part à la présenee
22 INS'TRUMDN'Is ()ur srRyntvr A ltESrlRnR LE TEMps.
du poids rnoteur, d'une autre panl à cello du régulateur à pondulo,
Pour construire des horloges portat,ives, ot montrcs, on a dfr enr-
ployer un régulateur et un moteur, qui n'oxigont pas que l'appa-
reil soit, maintenu dans une position invariable.
Le moteur que I'on a substitué au poids es[ un ressor.t formc
d'une lame d'acier mince e[ longue, qui a été travaillée do ma-
nière à s'enrouler d'elle-môme en spiralo? comlne Ie montre la
fiy. tl7. Supposons que l'extrémité extérieure du ressort soit aila-
chrie cn un point fixe, et que son autre ext,rémitti snit liée à un l\0
susceptible clo
tourner sur
lui - même ;
lorsqu'on fera
tourner cet,
axe dans un
sens convena-
ble, il entraî-
rtera avec lui
l'extrénrité irr-
tér'ieLrre tlrr
ressort , le-*
spires se ser-
leront de plus
cn plus sur
son contour,
ct le ressort
prendla la
forme indi-
quée par la
f'g. l8.Si I'on
abandonne cn-
suitc I'lrc ir
Iui-mrlme, lc rcssort, qui tcnrl à r'cprendrc sa forme prirnilive,
lui irnprimefa un mou'ement de roiation; c'est ce môou".ent
rlrte I'on transmeb au mécanismc de la nrontrc. Il est clair que,
après que le ressort a étti tenriu, son extrémitô intérieure pent
ôtre rendue fixe, et qrre, si I'ertrtinite cxtérieure est attaôhée
it une pièce susceptible de loulner autour de, I'axo du ressort,
elle cornmuniqnera également un rlouvemen[ de rotation à cette
I)lee.e.
Quant au régulateul', oll a adoptt" d'abord celui dont on se ser-
ô). tl, régulateur à ba.
vaiL dans les prernières borlogcs à poirls ($
ltoN1'hËs ET (:HRoNouÈTRES. 2:i
Jirnoier e[ à pale[tes lbnctionne en effetde la mème ntanière, quellu
que soit la position que I'on donne à la machine entière.
$'f 3. [,a frg. '19 fait voir la disposition générale d'unenrontre:

cllc a étéconstruite en écartant les roues lt,s nncs des autres, dans
lc sens de la hautcur, e[ placant leurs axcs sur un mênie plau,
a{ln do faire voil tl'r"urc manièr'e plns ncllc tous les détails de celte
tlisposition.
Le ressort A, dont l'extrér-nité extérieure est fixe, tend à faire
tourner I'axe auqrrel est at[achée son extrémiLé intérieure. Cet axe
portc une rouc àr rocbet Il, qui agit sur la roue dentéo C, par l'in-
terrnédiairedu doigt o, Laroue C fait tourner le pignon D, et par
suite la roue E; celle-ci fait tourner le pignon lr ct la roue G ; la
roue G communique son rnollvement au pignon H, e[ I'axe de ce
pignon fait tourner Ia roue \[ pal I'inLermédiaire de Ia roue K et
du pignon L, qui font fonction dc roues d'angle. Iln avanb de la
roue M passel'axe du régulateur à palettes et à balancier. Lespa-
Ictles f, ir de cc régulateur, rencontrées successivement, I'une après
l'autre; par les divcrses dents de Ia roue M, font prendre au ba-
lancier N un mouvement de rotation alternatif ; e[ il en résulte des
umêts successi[s dans la marche clcs rouages, ainsique nous l'avons
déjir expliqué précédemmcnt ($ 6) pour les premières horloges à
poids.
L'aiguille des minutes est fixée à I'extrémitérle I'axe de la roue E,
qui se prolonge et traverse le cadrah en son centre. Il faut dotrc
,h rNS'utuMs,ivrs (!uL sER\EN'l A IIHSURHti I,D t'EMPS.
que lo ressort, moteur et le régulateur soient, disposés de manièr'c
que Cet axe fasSe nn tOur enlier elr une heure. Sur ce même axe
est,monttlunpii;non P,quicngrène avec uno rtlue A; et I'axe de la
roue A porte uripignon R, qui engrène avec une roue S. Ccl,tcdcr-
nière rouc est, fixée a un cylindre creux, dans lequel passe Iillremeni
I'axe fle I'aiguille des minutes, el c'est à I'extrémité de ce cvlindre
creux qu'es[ adaptée l'aiguille des heures.
Le ressort A, quimet tout le mécanisrne en mouvement, ne peut
pas agir indéfiniment; lorsqu'il es[ détendu, il est nécessaire qu'on
ie tende de nouveau, pour que le mouvement puisse conl,inuer :
c'est ce qu'ot) appelle remonter la montre. Potrr cela on adaJrte
une clef à i'extrémité carrée T de I'axe auquel le ressort esl altaché
intérieurement, et l'on fait tourner ccl a5e dans un sens contraire à
celui rlans lequel l'action du ressort le fait habituellement tournct'.
si la roue c éuit firée à cet axe, elle tournerail avec lui, pcndant
qu'on tenclrait le ressort, et elle enl,rirlncrait néCessairement tOut,
lb mécanisnrer y compris les aiguilles, dans ce mouvement rétro-
grade. Pour qu'i[ n'en soit pas ainsi, on emploie le moyen qui-a
clOla OtO indiqué pour les horloges à poids: on fajt agir l'axe dn
ressorl moleur Sur la rgue C, par I'intermédiaire d'une roue à ro-
chet B, et d'un cloig[ o, sur lequel appuie constamment, trn pelit
ressor[ cle pression. De cette manière, la roue C rr'est entralnée par
I'axe que lorsque celui-ci cède à I'action du ressort moteur I et,
lorsqu;on ftrit tôurner ceL axe en sens contraire, pour renonler le
ressôrf , il n'entraînc que la roue à rochel B, dont les dents pas-
sent successivement sous le doigt o.
I { 4. Une montre, construite comme nous venons de I'expliquer,
était loin de marcher mênre aussi bien que les premières horloges à
poids. En effet, la seule différence qu'une pareille montre présente
avec ces horloges, consiste en ce que le mqteur es[ un rOSSorb Au
lieu d'êtrc un poicls. Or, si le poids.' donl, I'action est constante, ne
pouvait pas fournir un mouvemenI bien régulier, en raison des mo-
àifications lilus ou moins grandes que cette action éprouvait de la
par[ des rôuages, avant d'être transmise au régulateur, à plus
for[e raiSon un ressort, dont l'action diminue consl,amment à me-
sure qu'il se détend, ne peul,-il pas donner lieu à la régularité de
nrarche que nécessite une cxacte mesure du [emps. Aussi a-t-on
cherché à perfectionner les montres, non-seulement sous le rapport
rlu régulateurl collrlne pour les horlogcs, nais aussi sous le rap-
port du moteur.
Pour faire disparalt,re I'inconvénient résultant de ce quo I'action
du ressor[ lnoûou] u'esb pas constanLo, on a irtraginé dc le faire agir
}IONTRHS ET CHRONO$IÈTHLS. 25
sur lcs rouages par I'intermédiaire d'une fusée. A cct effet, on
cnl'erme le ressort dans un tambour A, frg. p0, qu'on nomrne le
burillct,' sur la surface de ce barillet est fixée l'extrémité d'une
chaîne arficuléeB, qui, après nvoirfait uh certain nombre detours
sur cel,te surface, r,ient s'enrouler sur une sorte de tambour coni-
rlue C, et s'y fTxo par sa seconde extrérnité. C'est ce tambour co-
rli.que qui porte le nom defusèe; il présente une rainure, en forme
d'hélice, dans laquelle vienrrent se placer les tours successifs de
la chalne. l-orsque le ressort, est conrplétement tendu, ra charne est
enroulée sur toute la surface de la fusée; elle s'en rlétache du côté

dc sa petitc liasc, et vient se terntiner sur la surface du barillet.


rlu'elle ne touche que dans une prrlite lor,gr,reur. Le ressort a son
crtrémité intérieure fixe, et son extrémité extérieure attachée à la
circonférence du barillet : 0n s0 détendant, il fai[ tourner le baril-
l+lt, trt, communique un mouvement de même sens à la fusée, par
l'interntédiaire cle la chatne. Celle-ci se déroule sur la fusée, ct
s'enroule sur le barilletf el Ie mouvcment ne cesse de se produiro
quc lorsqu'elle est enlièrement cléroulée sur la fusée , de manière
à s'en détacher du côté dc la grandebase. On voit que, pendanI
l.ou[ ce mouvement,, la tension de la chaîne, qui est produite par
Ir {brce du ressorL, vâ constamment en diminuant ; mais aussi cettc
tension agit sur la fusée à I'extrémité d'un bras de levier de plus
en plus grand; et I'on conçoit qu'on ait déterminé la forme de la
fusée de manière qu'il y aiI unc compensation exactc, c'est-à-djre
dé rnanièro quo I'action de la chelne produise le même effet qu'uno
forc:e constante appliquée tr l'ertrénrité cl'un bras de levier inva-
riable. Le niouvemen[ de rota[ion qtro prend la fusée, sous I'action
de la chalne, se transme[ à tout, le mécanisnte, pitr I'intermédiaire
dc la roue D, que la fusée entralnc cn tourtanl,.
3
26 I:$STRUMENT$ (JUI SDIiVENT A ÙrESUnUr i,Ë ]'ulrPs,
Lorsque le ressort est complétemenb détendtr, on le l,end dc
llouveaut en faisant tourner Ia fusée cn sens contraire du sens
rlans lequel le rossort la fait habituellement tourner. De cetto ma-
rrière la chalnc , que I'action dr"r ressort avait en[raînée en totalité
sur le contour du harillet, s'enroule de nouveau sur la fusée; en
nrêmc temps lc barillet tourne sous I'acl,ion de Ia chalne, et en-
traine I'extrémilé extérieure du ressort, Qui se serre ainsi de plus
en plus autour de son axe. Pour que le mouvement rétrograde,
imprimé à la fusée pendant le renrontage, ne se transmette pas à
tous les rouages , on lui arlapte unc roue ir rochel, à I'aide de la-
quelle elle agit snr la prcrnière des roues de la monlre, ainsi quo
nous l'avons déjà erpliqué deux fois sur les lig. \ L et 4 9.
Dans les rnontrcs d'une grande précision , qui doivent nrarcher
avec exactitude eb sans interruption pendant un long espace de
temps, il esb important que I'opération du remontage n'empêche
pas les rouages de continuer lc'ur mouvement. Voici commen[ on y
parvient. La roue à rochet A,
frg. ?|, qui fait corps avec la
fusée , au lieu d'agir direc-
tement sur la prenrière rouc
tlu rouage, n'agit sur cetl,o
roue que par l'interrnédiaile
d'une seconde roue à rochct
li , dont les rlents sont, l,our-
nécs en sens contrAirc. Lors-
que le rcssort nroterrl tend la
chatnc et fait, lonruer la fu-
sée, la roue à rochet A , qui
en dépend, tourne dans le
sens de la flèche /, à I'aide
tlu rloigb rir, ccttc rouc fait lourner, duns le môme sens, la roue B
dont Ics clents passent ainsi successivcnrent, s0us Ie doigt ,r. sans
ôtre trullernent gêrrée par cc doigt. LTn ressort abc est fixé d'une
part en a à la roue B, et d'une autre parL en c à la roue C. La
roue B, mise en mouvcment, comme nous \enons de lc dire, tire
I'extrémité a cle ce ressorb: il se tencl, ct tire à son tour Ia roue C,
pour la faire tourncr dans le môme scns. Lorsqu'on fait tourner la
fusée, et par suite la roue A, clans le sens de la flcche /', pour re-
monter la montre, la roue B ne peub pas la suivrc, à cause du
doigt ri clui I'en empôche: I'extrémité a du ressort rrbc ne pouvant
rétrogradcr, la tension de ce ressor[ con[inuc à tirer le point c de
Ia roue C, dans le sens de la flèche /, ct la ntortre ne cesse pas de
IIIONTRES ET CHRONOMÈTNNS. 27
lnarcher. Ce ressorb peut ainsi entrelenir seul le mouvemont des
rouages et des aiguilles, pendanI un temps assez long pour qu'on
puisse romonter complét,ement la montro ; lorsque ensuil,e lo ressort
moteur reprend son aclion, il
restitue au ressort abc la tensiou
c1u'il a perdue pendant le remontage.
$ 45. L'emploi d'une chaiue et d'une fusée, comme intermé-
diaires entre le ressort moteur et les rouages d'uno montre, a mis
cett.e machine au niveau des premièr.es horloges à poicls, en ren-
dant constante I'action du mofeur. trIais le cléiaut du'réguiateur s'\,
faisait encore sentir, tout aussi bien que dans ces horloges. Ello"s
avaient donc besoin d'être modifiées sous ce rapport; la régulanitdr
de leur marche ne pouvait être obtenue qu'autânt qu'on lour ap-
porterait un perfectionnement correspondant à colui qui est ro-
sulté, pour les horloges, de la substitution du pendulo au régula-
teur à palet,tes et à balancier. Yoici comment on y est,parvenu.
Le défaut capital du régulateur à palettes et à balancier tient à
ce que son mouvernent est uniquement produit par les actions suc-
cessives qu'il éprouve de la part des dents de la rouo de rencontie,
ainsi que nous I'avons expliqué 1irécédemment ($ 6). On a donc dfr
chercher à lui substituer un régulateur qui, tont en restant, com-
patiblo avei Ia mobilité de Ia montre, fût cependant de nature à
osciller de lui-méme, sans avoir besoin poui cela de I'action du
moteur. C'sst co qu'a fait Huygens, qui a imaginé pour cela lu
balancier à ressort spiral, sorte de régulâteur qui est exclusive-
tnent employé dans les monl,res, de même que le pendule I'est.
tlans les horloges fixes. Ce balancier n'est autro chose quc celui
rlont nous avons parlé jusqu'à présent, muni d'un ressorl destiné
à lui donner un mouvement d'oscillation. Ce ressort, que I'on
nomûle sinrplernent le spiral, a la rnêmo forme que le ressort mo-
teur décrit précédemmerrt etreprésenté par la frg. 17; mais il est,
beaucoup plus délié, et a par conséquent, beaucoup moins de force.
son extrénrité intérieure est attachéc à I'axe du balancier. comnlc
le montre la fr9. 22 ; et son
autre extrémité est fixée à I'une
des 'platinos de Ia montre. Le
spiral 'prend naturellement uno
certaine forme d'équilibre. Lors-
clir'on fait tourner le balancier
autour de son axe , soit rlans urr
sens, soit.dans I'autre, le spiral
se trouve déformé: en vertu de son élasticité, il tend à reprendre
la fig^ure qu'il avait prôcrîrlcnrnrenl.. e[ raruène lc balancier vers sa
?8 rNsTRUMtiNls eul snRYnNT A MESIIRER l,li rHl{PS.
position primitive, Mais, au moment oir le spiral a repris exacte-
nrent sa figure d'équilibro, le balancier est animé tl'une vitesse en
vertu de laquelle il continue do tourner dans lc même sens; le
spiral se déforrne donc en sens contraire, et, oppose au balancier
une résistance croissante, qui finit bientôt par le réduile au repos.
Alors le spiral, en continuanb à agir sur le balancier, le ramène
de nouveau à sa position prirnitive ; celui-ci la dépasse, ct ninsi
dc suite. Le balancier muni du spiral, lprès avoit'été dérangé dc
sa position d'équilibre, oscille donc de part e I d'autre de cel,te
;losition, do la môme manière qu'un pendule oscille de part eL
rl'autre de la verticale. On perrt dire que le spiral est au bit-
lancier ce que la pesanteur est au pendule. Il est, en outt'o lrès
inrportlnt d'observer que Ia durée des oscillations du balancier
cst. indépendante de leuramplitude, pourvlr que le spiral soit con-
venablement construit.
Un balancier. muni d'un ressort spiral, qui est destiné à servir
de régulal.eur à une nrontre,
doit êlre construit, de telle
rnanière que chacune de ses
oscillations ait une durée
déterminée. Mais conrme on
ne peut pas atteindre ce but
imrnéitiatement avec une en-
tière exactitude, cn donnanI
des dimensions conr,cnablcs
aux diverses part,itrs du ré-
gulateur, on so réserve lc
moyen de nrodifier ultérieu-
remen[ la durée de scs os-
cillations. À cet effet on ,
rlispose, dans lc voisinage de l'extrémité fixc du spiral, une pièce
A, fg. 23, qui présente une échancrufe en B. Le spiral passc
dirns celte échancrure, et, lorsqu'il oscille, il no commence à
se déformer qu'à partir du point B : en sorte clue la portion B0
du spiral es[ conrnre si ellc n'existait, pas, et les choses sc pas-
sent cornme si le spiral se terminait, en B. Cette pièce A peut sc
mouvoir circulairement aulour de l'axe clu balancier ; 0n la dé-
place en faisant Lourner I'aiguille D sur le cadran qui I'acconr-
pagne. Quand on fait marcher cette aiguille, dans un sens ou
dans I'autre, on produit Ie même effet que si I'on augmentait ou
si I'on diminuait la longueur du spiral , et par suite, on fait
varier sa force ; on peut donc attreltor par là le balancier à fairc
ifloN'rntis E'r cHRoNolTlÈTREs. 29
des oscillations d'une durée précisénrent égale à celle c{u'otl You-
lait obtenir.
Les variations de température in{luent sur la durée des oscil-
la[ions d'un balancior à ressorb spiral , tout aussi bien que sur la
tluré-l des oscillations d'un pendule, en déterminant des dilata-
tions ou des contractions qui changent les dimensions des diverses
parties du balancier. Pour obvier à cet inconvénient, on a imaginô
la b r rl anc ie t' compensa terrr, formé de matières inégalemen t dila t ables,
tellemenI disposées, que leur; dilat,a[ions se conl,rarient, ei qu'il
n'en résulte aucun changenrent dans la durée rles oscillations. La
fg. 21, représente nn balanoier ds
cetle espèce. Au lieu d'être formé d'un
anneau continu et massif relié à I'axe
flu moven de rayons, il se conrpose de
deux hras A, A, dont chacun porte à
son extrémité un arc métallique BC.
Ces arcs sont formés par la juxtapo-
sition de dour lames métalliques inéga-
lement,dilatables ; le métal qui se dilate
le plus est à I'extérieur, c'est-à-dire du
côté dc la convexité des arcs. Lorsque
la température s'élèvo, Ies bras A, A,
s'allongent; mais les arcs BC, se di-
latan[ plus sur leurs faces extérieures que sur leurs faces inl.é-
rieures, prennent une courbure plus prononcée: il en résulte
que L;s extrémités, C de ces arcs se rapprochent de I'axe du ba-
lancier. Deux pebites masses D , D , portées par les arcs BC,. se
lapprochent, en mênte temps de cet axe, et I'on conçoit que ces
n)asscs puissent ê[re choisies et installées de telle manière qu'il rie
se ploduiso aucun changement dans la durée des oscillations du
balancier. I

S 46. Les avantages quo présente l'emploi rl'un balancier a


ressor[ spiral, comme régulateur d'une montre , ne suffisen[ pas
pour qu'elle marque le temps avec toute la précision désirable ; il
faut encore que l'échappement soit tol que le balancier soil sous-
[rait, autanl que possible, à l'action du m0[eur, action qui modi-
fierait inégalenrent la durtie des oscillations, suivant qu'elle serait
plus ou moins énergique. Nous allons voir en quoi consistent, les
deur échappements princillaux que I'on emploie maintenant, ct,
qui ont pernis d'amiver à une grande perfection dans la mesllro
rlu temps par Ies montres.
I.e prernier dont notts parlerons est, l'/ràappement ù c1llintIre.
3.
30 TNSTnUMINTS QUI sERvENt' a ltrnsun[fi ui r[jtrps.
L'axo du balancier est taillé d'une rnanière par[iculière, dans une
partio. de sa longueur, ainsi qu'on le voit sur la ftg. 25. La partie
ob a été réduite à un demi-cylindre évidé; et en outre une éctran-
crure c.a pratiquée dans co demi-cylindre. C'est, la parlie
-été
de.mi-cylindrique, située audessns de cet,tô échancrure, qui jàue le
rôle le plus important. La dernière roue clu rnécanisne, câile qu'on
llomme_ roue-d'échappement, es[ placée dans un plan perpend-icu-
laire r\ I'axe du balancior, ct se,s rlents, rlui s'éltivent au-desïus rle sa

Fig. ?5.

surface, viennent s'engager dans le cylindre évidé quo porl,e cel


lxe, É9.,26. L-eq frg.27 et 28 font voirde quelle manière le cylin-
rlre arrête et laisse passer successivernent les dents do la roue.
En vertu des oscillations du balancier, le cylindre A tourne au[our
du centrs B, tantôt dans un sens, tantôt dans I'autre. Une dent C
vient butter par sa pointe contre la surface extérieure du cylindre.
frg. 27 ; nrais bientôt ce cylindre a pris une autre position,'frg.Zg,
et la dent, C, qui a pu marcher sous I'action du moteur, vient butter
de nouveau contre la face intérieuro du cvlindre; le cylindre, reprc-
nant ensuiie sa première position, laisso échapper la dent C, e[
arrêto la dent suivante par sa surflace extérieure, et ainsi de suite.
Dans cet échappement, tant qu'une dent est arrêtée sur l'une
des doux faces du cylindre, elle ne tend, en aucune manière, à le
itoNl'nEs IiT (;I|ll0N0]tÈ't'fitrs. 31
faire mouvoir dans un sens ou tlans l'autre; le cvlindre oscillo sous
la seuloaction du spjral. cepenclant le frottenrent qu'il éprouve do
la part des dents qu'il arrête, joint aur autres résisiances qui s'op-
posent au mouvcment du balancier, tend à diminuer I'anrplitude
rle scs oscillations ; et la nrontre cesserlit bientôt dc marchei, si le

moteur ile restit,uait de temps en temps au balancier lo mouvement


qus ces résistances lui font perdro. C'est pour cela qu'on donno aux
dents la formo qu'elles présentent extérieurement ; au moment oir
la dent, C, après avoir glissé sur la surface.extérieure du cylindre,
fr7. 27,, commence à échapper, sa convexité pousse lo bord D, et
accélère ainsi le mouvemenl du balancier. C'est encore pour la
mênre raison que I'autre bord B du cylindre est taillé en 6iseau :
Iorsque I'extrémité de la dent ail,eint ce bord, elle glisse sur la pe-
tite face oblique, et, doune une impulsion au balancier.
32 TNSIRUMIINTS QUI SERIENI A ùlEsuRER LFI :tF:ltPS.
l,'échappement à c1'lindre, que llous venons de dticrire, est pottr
lo balancior ce que l'échappemenl à anorc est pour le pendule.
Dans ces deux échapppments, [an[ qu'unc dent est arrêtée, soit
par le cylindre, soit par I'ancre, elle reste complétement inrmobile.
Do même , dans I'un comme dans I'autre, le rtlgulateur es[ con-
starnnrent, sous I'influence du ntoteut, influence très faible, il eist
vrai, mais qui n'ett existe pas moins, puisque les dents frottent, sur
la pièce qui les arrôle, et qu'ensuite, au moment oùr elles se met-
[en[ en mouvement, elles donnenl une impulsion à cette pièctl.
L'échappement à cylindre est excellent, e[ suffit bien pour les
montres ordinaires; mais il n'en esl pas de même pour les tnolttrcs
d'une grande précision, auxquelles on donne le nom de chrononè'
tres, nronlres marines, garùe-lemps. Pour la construction de ces
montres, qui cloivenb marcher pendan[ plusieurs mois sans se dé-
ranger sensiblement, 0n a imaginé un aulre échappement, dans
Iequel on a fail disparaitre cette inf]uence continuelle du moteur
sur Ie régulateur, et qui, pour cela, porto le nom rJ'ëchoppement
fitire. Yoici en quoi il consiste.
Un ressort A, frg.99, dont I'épaisseur diminue progressivement

Fig. 99.

d'un bout à I'autre, est fixé à son e,çtrémité amincio, dans un talon
B. Ce ressort porte une saillie C, contre laquelle viennent butter
successivement les diverses dents de la roue d'échappement,. Il
porte en outre un petit talorr D, dans lequel esb fixé un second res-
sor[ très tlexible E. Ce second ressori, passe sous I'extrémité recouï-
bée d'un crochet F, qui termine le premier ressort; en sorte qu'il
peut s'abaisser au-dessous de ce crochet sans que rien s'y oppose;
tandis que, s'il s'élève, il entratne le crochef avec lui, eb soulèr'o
]ION'TRI]S D]] CHRONOIIi.]'TRI.]S. 33
ainsi Ie ressort, A. L'areGdu balancicr esl nuni rl'un doigt o, qtri
oscille en mêntc temps que lui, et qui rencontre I'extrémité du peïit
lessort ts à chaquo oscillation. Lorsquc le mouvement, a lieu dans
ler sens cle la flèche f, le doigt abaisse le petit ressort en passant;
nrais lc ressort A resle immobile, ainsi qué Ia roue d'échappement.
Dans l'oscillation confraire,le doigf c,soulève le ressort E: celui-ci
sorrlève à son tour le ressort A ; la dent qu'arrêtait le saillie c
Passe' et cette saillie, ramenée aussitôt dans sa position par le res-
sorl Â, arrêl.e la dent suivante. Ân moment, ou une deni échappe,
une au{,re denl de Ia mêmc roue d'échappemcnt vient donner une
impulsion au bord rl d'trne entaille pratiquée dans un petit disque
fixé à l'axe clu balanc;ierl cle cette manière, le rnotcur r.est,il,ue au
balancier, par uno aclion presclue instanlanée, le mouvement qu'il
a pu perdre pcndanb qu'il a eft'ectué deux oscillations. Sauf le mo-
menl, oir cette impulsion est donntle au balancier, on voit qu'i[ os-
cillc sans êLre soumis en aucune façon à I'influence do la forco du
tnoteur.
,17. La nature du moteur etdu régulateur que I'on emploie
$ dans
une montre permet de déplacer, comnte on veut, la nrachino entière.
( lependant
ce déplacement a uno légère influence sur la marche de la
rïontre. Cette influence, clui esttoujours négligeable pour les montres
ordinaires , peul devenir sensiblo pour les montrès cl'une grande
précision, surtout lorsqu'elles éprouvent des mouvenrents brusques
ou irréguliers. Aussi. lorsqu'on transporte de pareilles montres, et
qu'on a besoin de compter sur
la grande exactitude de leur
marche, doi[-on plendre cer-
taincs précaulions pollr se
mettre à l'abri des variations
rlri çrourlaien t résult.er du
transporI rnônre. C'est ainsi
qrre les nrontrcs marines. dont
on sc selt clans la navigation ,
porrl la r:léternrination cles lon-
gitudes, conlnte nolrs le ver-
rons lrlus tarcl, sont, installécs
tlirns les nar.ires clc manière
à ne pas parliciper' à tous les
nrouvenreul,s occasionnés ptr l.'ig.30.
los vagues. La lig. 30 fait
i'oil la dispositittn clue l'on adopte pour ceia. Le rnécanisnre de la
tnonlro est contenrr rlans rrnc lroilrr niétallirlue entii'relrielrt recou -
3h JNsrRuMENrs eur sERvENT A IIESUnER r,E l'Ettps.
verte par le cadran. cette boite est munle de deux tourilrons Â, A,
diamétralement opposés, au moven dcsquers elre est suspondue à
un anneau métaliique qui I'environne. La montre poui tou.nu.
librement autour de I'axe fornré par I'ensembre de ces deux tou-
rillons ; son centrs de eravité so trouve d'ailreurs notablenre.nt
au-dessous de cet axe : en sorte que , par la seule aclion cle la
pesanteur, le cadran tend constamnrent à se placer horizontalc-
ment, en supposant toutefois que l'axe ÀA lui-même soit hori-
zontal. L'anneau métallique qui supporte ]es tourillons À, A,est clc
son côté.suspendu au mo]'en des deux tourillons B, B, et peut
tourner librement autour de Ia ligne qui les joint, en cntrainant,
avec lui I'axe AA et la rnontre. Au moyen cle cet,te double suspon-
sion , le cadran de la montro peut rester exacr,ement horizontar,
quelle.quo soit la position que I'on donne à la borte tlui corrtienr.
tt-rut..l'appareil. La pesanteur, cn abaissant toujours uutant ilue
possible lo centre de gravité de la nrontro , faii d'aborrl rourner
I'anneau métallique autour de la lignc BB, de telre nranière rllr()
I'axe ÀA soit horizontal; mais en même tenips elle fait tourneila
montre autour de cet axe, e[ amène ainsi la surface clu cadran qui
la surmonte à n'être inclinée d'aucun côté. Un petil verrou C, que
I'on peut pousser de manière à le faire pénétrer dans une o'\'crr-
ture de I'anneau , ainsi que clans une sorte de douille fixée à la
mont,re, permel d'ailleurs de supprimer à volonté le trouble rnou-
vement autour des axes AA, BB.
Une montre marine, étant installée dans un navire contme nous
venons do I'expliquer, ne conservera cependant pas une position
horizontale, lorsque le navire éprouvera des mouvLments biusques
et irréguliers r elle sera soumise elle-même à des balancements
quelquefois très prononcés. Mais ces mouvements s'effectueront,
toujours avec beaucoup do douceur, e[ sa marche n'en éprouvera
qu'une influence très faible, compara[ivement à ce qui aurait lierr
si ello était liée invariablement au navire, de manièrô à participcr
à tous ses mouvements.
on voit sur la Ég. ro que le cadran de la montrs est surmonté
de quatro aiguilles, dont deux se meuven[ autour de son cen[re.
et les deux autres autour de deux points placés entre son centr.rr
e[ sa circonférence. Les deux premières rnarquent les hcures et
les minutes, comme dans les montres ordinaires. uno troisième
aiguille marque les secondes; c'est celle qui se trouve au centre
d'un petit cadran conrplet tracé sur le cadran principar. Enfin ll
quatrième aiguille, qui ne fait jamais un toui entier autour rle
I'axe qni la ptirte, est tlestinée à intliquer le nombre rle jours qrri
\loN.I'ntis II' cr{Rot{oifriiÏtREs. 35
se sonL écoules depuis que la montrc a é[é remontée. La présence
.e celtc quar.ème aiguille fait qu'on n'a prs à.craindre d'e laisser
la.nrgntle,.faute dela remonter à tàmps, poi*qutùÀ
l.::tu.
a cnaque rnstant de l'état de tension dans lequeise
avertit
tiouve le res-
sor[ nroteur.
{ 8'.Dans un grand nombre de circonstances,
,$
()oservar,lorrs
surtout dans res
asr,ronomiques, on a besoin de noter à un moment
délerminé le temps rnaiqué'par une ]rorroge ou u. chronomètre,
sans..cependant pouvoir
letei res yeux sur Ic cadran. Dans de
ltareils cas, on a recours à divers ,oyenr, p'ur suppléer a fi*-
lros.sibilité da's laquellc on se lrouve dc lire âi.ectemônt et imnré_
oraï,eme.l les nonrbres..d'hcures, minutes, et seco'des,
auxquels
corrcspondent les aiguilles.
Quand il s'agit d une horroge, dans raqueile r'ér:rrappement fait
e'tendro u' bruit ne[ ct distiici à chaquô oscillation'-,iu
pendule,
on regardc d'avance lc temps qu.e marquerrt, Ies aiguilles,
puig on
obse,rvc le phénornène dont on s'occupe, tout,
cn cànrptarit les se-
.'ndes successivc's, à.nresure. qu'on'entenrl le bruii produit par
l'éelrappement. (Jn peut tlonc ainsi connaître
esactcmcnt le nonrbre
0e scco.nctes.nrarqué par l'aiguille des seconcles, à
un moment dé-
te.niné de l'observation, sans a'oir besoirr pour cera aÀ-rugu.oe,
cette aiguille. Quant au-r indications des a;gïilres des
minutes ct
des heures, elles peuvent, êt,re connues sans-rlifficulté.
l'our alteindre le même bur, à r'aide des crrronomè[res,
da's res-
rluels l'échappcmerrr ne fair, pas assez de bruir, por;
(,on)me on vient, de ôi';; opèro
dirc,, on a imaginé tleux inoyen, ,time.ents
rlui sonl, très cornmodes .le
l'un et I'autre]
Le premier consistc à arrê[or instantanément la marche de l,ai-
guille des secondes,,à l'aitre r.r'un bouton que |on poii*r*,
ou o,o-
rrent.où I'on a besoin de connaitre re cemps que
marque re chro-
nomètre; de cetle nra'ière,on pe.ut lire ce temps
un peï plus tard,
lorsque I'observation quc I'on ?ait ne s,y oppose
plus.
m'yen consiete à disposei |aiguiile'clcs secondes de
.rere
,l'u"sccond
rirçonr qu en po.ussanI un bouton, on lui fassedéposer
insr.an-
tanément sur le cadra. une marquc apparentc
tclle qu,un po n[
I en regardanr Ie cadran querqrres irisraitts aj;;, ;; ioit rout
'oirsuite
de dans. quelle posirion se iroui,air |aiguiile .,u ;;;;"
I où r,on
a poussé le bouron, tout aussi bien que si |aiguiile -';l;iï
arrêtée
dans cette position. fr,1. 34 i'dique t, f;;; q;;l;;; donne
lu
potrr cala à I'aiguilledes sccondes. Cefte aiguille
petite larne d'acier abc, fepliée sur eile"-même
,. dornpo., d,une
nière à produire comtne dètrx aiguiiles superposées.
* uiî* *.-
L'aiguiile
a

36 INS'IR. QUI sER\'. A AU(III. I,A I'UISSAN(:E I)Ii I,À \ UT.


inférieure ab est fixée, en tl, à I'extrémité d'un dos axes du
nréoanisme, qui traverse lo centre du cadran; elle présente en rt'
une partie plus lar-
ge, percéed'un trott
cn son milieu, et
destinée à recevoir
une petite goutte
d'encre grasse.L'ai-
guille supérieure ôo
' l"rg'. lt | . ns tient à la pre-
mière qu'en b; elle
porte, au-dc'ssous de son extrémité c, unc petite pointo d'acier qui
ôorrespond à I'ouverture de la partie élargie de I'aiguille inférieure :
elle est d'ailleurs cmbrassée en d, par ttne sorte d'étrier adapté à
un petit cylindre creux, qui enveloppe I'axe dont on vienl, de par-
ler, et qui bourne en même temps que lui'Àu momen[ ou I'on
pousse le bouton du chronomèlre, ce cylindre creux s'abaissc
brusquement, sans cesser de tourner avec l'axe qtli le traverse,
puis se relève aussitôt l'étrier, entratné par le cylindre, obligc
;
i'aiguille bc à fléchir en b,
et à se rlpprocher du cadran la I
petite pointe c traverse la goutte d'cncre que porte i'aiguille a D'
et vient toucher la surface du cadran, sur laquellc elle dépose un
point noir.
Cetto seconde disposition des chronomètres est préférable à Ia
première, en ce qu'elle permet de noLer les tenips correspondant à
divorses phases successives et très rapprochties d'un mêmo phé-
nomène I ces temps seront indiqués par les divers points qtl'oll
aura fait marquer par I'aiguille aux inslants convenables.

INSTRUMENTS QUl tuuTunlonltlGMENrElt LA PUISSANCE

$ 49. vtcton d'un obJet. - Avant cl'en[rer dans la desr:rip-


tion des insbruments qui servent à augmenter la puissanco de la
vue, c'est-à-dire des lunetles et' des tëIescoqtes, examinons d'abord de
quelle manière s'opère la oistlon ù'urt' obiet. Cette étude nous metlra
à-nrême de contprendre sans peine comment la vision est modifiée,
lorsqu'au lieu oo regarder l'objet dircctemen[, ou, conlme on dit,
ù t'æil nu j on le regarde en intcrposant une ltlnetto ou un télescope
entre cetobjet et l'o:il.
Lorsqu'un corps esl lunrineux, soit que la lumière émane du
corps lui-même, soit t1u'il soit sinrpleulent, ét:lairé par un autrt:
l

\IsI0N D'Ut\ onJn'l'. 37


lolps lumincux placo dans son voisinage, on peut considérer chaque
point do sa surface oomme envoyant des ral-ons de lurnière dzins
tontes les directious possibles en dehors de cette surface. pour.
rrgarder ce corps, on place son æil de nranière à permettrc à une
r:erLaine quantité rles riryons de lunrière , qui sont ômis par la sur-
fat:e du cor'ps, de léné[rer ir trar,ers I'orrvcrlure de la- prunelle:
('es rayons éprouvent, dans I'intér'ieur rle l'æil des rléviatiôns occa-
sionnées par lcs divcrses rnatiÈrres transparerrtes qu'ils ont à tra-
verser, et ils arrrivcnt enllrr sur Ia rtitino,.où ils produisent une
sensation qui déterrnine la vision du cc,rps. supposôns maintenant
qu'orr rapproche son tl:il de I'objet que i'on regàrde: Ia vision de
t:et oblet se rnodifie, et lcs modi{icalions r1u'e[e éprouvc peuvent
(\tro él,uiliées soustrois points de vue différènts: ,lJsous rerappor[
rle la nelteté rle Ia vision, g" solrs le rapport de ra grandeur appa-
.ente de I'objet, 3n o'fin sous le rappoif de Ia crarié apparen[o do
la surface de cet, objet.
d'abord ce qui se rapporte a la netteté de la vision,
- Yoyons se
Lorsql'on met successivement à cliverses distances d'un corps
pour le regarder, on voit plus ou moins nettenrent les rJétails que
présente sa surface; et il existe une certaine cristance pour laquelle
lcs détails sc distinguent mieus que pour toute auire distance.
tl'est ainsi c1ue, si I'on vent lire dans un livre dont les caractères
sont trùs fins, 0n place naturellernent le livre à une certainc distance
des yeux; cettc' distance est telle que les caractères se voiont nrieux
que si le livre était plus près ou plus loin. cette distance particu -
li(r'e, qui correspond à la plus graricle netteté de la r.ision, se non,nru
fu rlis/rrnce dc ltr, t;rte distittctc.lrlle n'est pas la mêmc pour touL le
monde; souven[ mônre elle cst différcntc poul lcs deuf veux rl'une
lrôrne persollne. sa valeur cs[ oldinair'ônrcnt rlc g à B c]écirne-
lrcs. Err général, on lieur dirc quc lir vision rl'un objet es[ plus
ou moins nctte, suivant que la distancer]c cet, objct à i'cnilserap.
prochc plus ou rnoins de la distanco de l;r vue disîincl,c.
tlonsirlérons rnaintenant, la vision srtus lo rapport rle la granderrr,
itpparente dc l'objet. Si I'on regar,rle lc corps M,
fry. 32, en 1rla-
t;ant son æil au
ltoin[ O, Ia lignc
droite qui joinI dcux
poinls A et B dc ce
corps sera vue sous
un certain angle
AOI|. Nlais si l'æil, au lieud'ôtre en O, vientse lrlaceron 0,, àune
tlistance de l[, moitié de la distancc précédente, la ligno AB sera
L
3tJ tNs'rn. QUt sERy. ,t iil,clr. T.A puISsAti(;E l)Ii t,^ \'uli.
vue sous un angle AO/B qLri sera double du précédcnt, en adnret,tanf
toutefois que la ligne AB soit petite relativement aux distances
Ol'I et O'M. De urênre, si la distance de l'æil à I'objet se réduit,
au tiers, au quart, eto., de la dislance primitive 0M,l'angle sous
lequel sera vue la lignc;lB deviendra le triple, le quadruple...
de I'angle AOB. Ces angles AOI!, A0'8..,, s0 norumenl les gran-
deurs apparentes de la iignc' ,\B : la grandcur apparcnte d'une
ligne devient donc', double , triple , quadruple,.. . de ce qu'elle ét,ait
primitivement, lorsquo la rlistance de l'æil à cette ligne se réduit à
Ia rnoitié, au tiers, au quart,,... de lir distance prinri[ive. En même
temps, il esl facile de recounaîlre que la grandeur apparente de
la surface du corps auquel cetl.e ligne appartient devient quatre
fois, neuf fois, seize fois,... plus grande. On est ainsi conduit à
cette loi : Lu grunùeur uppûrnûe cl'une des tlintensions cl'un obj,:l
rtrio en, raison irr,oersr tlc In rlislu,nce tle I'æil it, ctt objet, et Ia gr(,n-
rleur appat'cnte de sn surfttce tsat'ie en, i'uisolr. inuet.se du carre de
aette distotrce.
Yovons enfin ce qui a rapporl à la clarté apparente de la sur -
lhr:e de I'objet. L'æil étanl, placé à une certaine distanco du cor.ps M,
fi7.33, reçoiù de la lumière qui émane d'un grand nombre cle
points cle la surlace de ce
cOrl)s ; cousidérons un de
ces points en particulier,
le point r)r , par exentlrlo
Ce point envoie, ainsi que
M nous l'avons dit., ders ravons
cle Iunrière danstoutes les
directions en tlehors de la
surlhce du corps dont il fait
partie : mais de tous ces
Fig. 33.
rayons, l'æil ne rcçoit que
<:eux qui son[ contpris i) l'in-
térieur de la srrrface conique qui a pour sommet le point rtr, e[ pour
base I'ouverturc ub de la pLunelle. Supposons maintenant que l'æil
se rapproche du corps I\I, dc manière à réduire dc moitié la dis-
tarrce i laquelle il se tlouve de cc cgrps, et soit, atlttla nouvcllc
position dà la prunclle. Bn c',ô" les dimensiorls transversales dtt
ôône de lumière rttrtD sont deux fois lilus pelit,cs que les ditltettsitttts
<torresponclantes de ce cône r,erÈ la base rrÛ; la granrleur de la
section transversale du cône r,tt u'li n'est donc tlue le tluart, rltr la
grancleur de la base aÛ de ce cône, t:'e.st-à-dire qu'elle n'esI quc.le
quart, de l'ouvertrlre de la prunelle. Il en résulte que l'ouvert,ut'e
\ lsl0N t)'u\ OtlJ|jT. 39
de la lirunelle en rr'rt laissera pénétrer à I'intérieur de l'æil quatre
fois plus de ral'ons de lurnière émanés du point ?ll, que lorsque ce[te
ourer[Lueétait placée en ali. Ce que nous yenons de dire pour la
luurière émanée du lrbint lr peut (rvidenrnrcnt se répéter pour celle
riui vient de tous les aulres points de Ia surface du corps M qui
sont, dans son voisinage. On en conclura sans peine que, si la dis--
tant:e de l'æil à I'objet dirninue de moitié, lir quantité de lumièr'tr
que l'æil reçoit d'une portion quelconquc dc ltr surface dc ce t objeit
devient quatre fois plus grande. l\[ais, en môme temps, la grandeur
apparente dc cet,tc porl,ion rle surface esl également quadruplée,
ainsi que rrous l'âvons expliqué il n'y a qu'un insian[: elle arrg-
mente donc dans le même rapport que la quantité de lumière que
l'æil en reçcrit, et il en rôsulte quc la clurtë tltt ltt. ytrftrcene chuttgc
pcs. Il en serait évidemmcnt encore de même pour toute nouvollo
llosition que l'æil prendrait far rapport à I'objet.
Ainsi, en résumé,lorsqu'on regarde un objet luniineux successi-
vement à diverses distances :,1" I'objet es[ vu avec une nettetéplus
ou noins grandc, suilant que sa distance à l'æil se rapproche plus
ou moins de la distance cle la vue distincte ; 2" la grandeur appa-
rerrte de clraque dimension de I'objet vario ctt raison inyerse de sa
distance à I'tpil , e[ la grandeur apparente de sa surftrce varie err
raison inverse clu carré clc cette distanco; 3o enfin la clar[é de la
snrface de I'objer reste la nrême, quello que soit sa dislance à
I'aril.
Ce dernier résultat parait en contradiction ayec cê que l'on ob-
serve tous les joursJ ca_ron sait quc, à mesure qu'ç se rapproche
d'une surface, la clarté de celte surface augrnente constamment:
si bien que les peintres, dans leurs tableaux, ne nrettent pas la
ntême teinte sur des surfaces égalemenL lumineuses, qui sont si-
tuées, les unes au premier plan,les aulres au second plan.Ilais
il faut faire attention qu'il y a ici une cause qui modifie la clarté de
I'o$et qu'on regarde, cause qui n'existait pas dans Ic cas sul. lequel
llous avons raisonné tout à l'heure : c'cst la présence de I'air qui
oxiste entre I'objet et, l'æil , en quanl,ité d'autant plus grande que
leur distance est plus considérable. Sans I'interposition de l'air,
un lnur blanc paraltrait également clair, quelle quc fût Ia distance
à latluclle on se trouverait de ce mur pour Ie regarder I nrais, dans
la réalité, ce mur parall de rnoins en moins clair, à nesure qu'olr
s'en éloigne, parce que Ia quantité d'air interposée entre ce mur el
l'æil augrnente de plus en plus, et qu'elle absorbe par conséquent
une quantité de lumière dc plns cn plus grancle , Si, dans les rai-
sonnements qui préct':dent. nons a\,ons fait alrstraction de l'air clui
4(l lNs'fti. QUt sERV. Â ÂuGlt. l,a Pt"lISSÂ,N(:ti I)li LÀ \trL.
s'iuterposo entre l'æil et I'objet, c'est que cela nous élait nécessaile
pour la suite.
$ 20. nroprlétés des lentlltea, - Les lunettes étant formées
par la réunion de plusieurs vorros à surface' sphériquo, ou len-
tflles, nous commencerons pal' rappcler hrièvement les propriéiés
rle ces lentilles.
Les lenl,illes se divisenû en deux classes distinctes, d'après la
manière dont elles agissent sur les faisceaux de rar'ons lumineux :
les unes se nommônL lcntilles conrergentas , les autres lentilles
dirergentcs. Les prenriùres sont celles donl l'é;raisscur est plus
grande au centrc que vers les bords.
J-eurs deux faces sonL ordinairenrenl
convexes I nais l'une tl'elles pcuI
êtle planc , ou urôrne concave : 0ll
sorte que, cn coupanL une pareillo
@
Fig. 3 L.
W
Fig. 35,
h
Fig. 3t.
lcntille en deux , par un plan mcné
suivant son axe de figure, 0n arlril
une section préscntant une des trois
formes indicluées ici,, fur .:] 4, 35 et 36.
Dans les lcntilles clive'rgontcs , arr
contrairo . l'épaisseur est moinrlre lu
cenlro que \,ers les bords I et lerr
sr:ction pr'ésente une dcs trois formes
W W W quc rnontrcnt les fg. 37, 38 et 39.
l.ig. 3 ?. Fig. 38. Fig. l|9. L-onsidérons une lentille ()0nver-
gente , fg. L0, esposée aux l'ayons
de lumière qui émanent, rl'un point lumineux A , situé sur son
axe de figurc , el, suffisamrnent irloigné. Ceux dc ces ral'orrs rlrri

i:'l1r

tombent, sur la lentille, Ia traversent en s'infléchissant plus ou


moins, et vont, après leur sortie, converger à lrès peu près en un
même point o. Si le point lumineux A se rapproche de la lentille ,
le point a, ou convergent les ravons émergents, s'en éloigne. Lo
pointA se rapprochant ainsi de plus en plus, il arrive un moment oir
Ie point o se trouvc à I'infini, c'ost-à-tiirc qne les ravons énrergents
PnoPnlû'ttrls t)ES r.HN'ru,Lls, hl
sottt parallèles , lg. {r,l . La position particulière qu'occupe alors le
point A, est ce que l'on nomme Ic fover principal , ou sim-
plentent le fttyer de
la lentiile ; la dis-
tance de ce foyer
à Ia lentillc se
nomme sa distance
lttcule. Si le point A
se rapproche encoro
Fis. 41.
de Ia lentille . les
l'ayons de lumièr'equ'il lui envoic resl,ent tlivergents après I'avoir
traversée, comne ils l'étaient avant; seulementleur divergence
a
rliminué, et leurs direc.[iors pr.olongées vont passer par un-point
a
situé rlu même côté de la lentille qué le point À,
fig, /;2. L:effet rle la

lenl,ille sur les rayons de lu*ière qui émanent rlu point rl esI
done
rle les rendre convergents, ou de diminuer leur divàrgence,
suir-anI
q.ue ce point est plus loin plus près de ra lentille
9u. ron foyer:
{.,r
si lo point A est au fol,erJui-rnême, la lentille rencl parallèleË les
rayons qui en émanent I rJe mênre, si Ia lentille reçoii un faisceau
rle rayons lumineux pârallèles à son axe, elle les fait converg.er vers
le foyer.
une lentille convergente agit, d'unc nranière entièrement ana-

Iogue sur les rayons de lumière qui émanent d'un poinl A sitné r)
rrno petite distance rle son axe, t'iç1, t+3, ou bien sur les ravons

&.
lr2 rNs'rn. QUI sERv. A ALIG\[. LÀ PIJlssAticE DE LA TUE'

parallèles dont la direction fait un petit angle at'e.c-cet.ax e ', f,g ' tr L '
barnri les ra.vons clue le point A envoie à la lentille,. il y en a né-
cessaircnrent-un cpii n'cst déviil ni d'un côt(r ni d'un autre: on

démontre que ce ravon passe toujours par un mêmc point o, quelle


que soit la' position qubccupc le poinI lumineux À, pourvu qu'il
ne s'éloignc pas bcaucoup de I'axe dc la lcntillo : ce point O se
nomme le centre optique de la lenlillc.
L'action tles lentilles clivergentes sur les faisceaux de rayons cle
lumière est inverse de celle des lontilles c.onvorgentes. Si les rayons
qui arrivent Sur une pareille lentille Sont cottt'crgents, elle les rentl
moins convergents, ou parallèles , og rlivergents; lorsqu'ils sont,
parallèles, ellà les rend divergenl,s; lorsqu'ils sortl ilivergents , elle
augmente leur divcrgence.
.q Zt. Supposons qn'un olrjel lurnincux
AB, fr7. &lt, soit placé

en avant, d'une lentille convergentc, uu delà tlu foyer F tle eell,e


lentille. Lesrayons tle lumièrequi par[enb du poirlt Ade cet objet,
ct clui traversenI Ia lcnti]lc, conrrer€ient ensLrite vers le point rr, les
ravons qui partent du poinl B convcrgent vers le poin[ ô; et il
en est de même pour les rayons qui lrttrtent de tous les autres points
de l'obje[ que l'on corrsidère. Colnétanl,, concevonsquel'ott place son
cBil au delà de l'endroit rrD oii se trouvent les points de concours
rJe ces différents faisceaux dc ravons cle lurnière. Lcs rayons partis
du point, A, rendus convergents pflr la lenlille, et se rencontrattt
au poinl, a , pénétreronl à I'intérieur rle l'æil, cltt v prodtrisant la
PROPRIÉ I'ÉS DES I,ENTII.LIS. tt?t
même_sensation rlre s'ils
provenâicnt, rl'uu point lumineux situé
er u; Ies rayons émanés du point Ii se comporteront comme s'ils
par[aient d'un point Iumineur sit,ué cn û; et àinsi rJes autres. L'æil
tiprouvera donc la mfle sensation que s'il v avait en .l.r un objel
dc même fornre qre l'olrjet AB, nraii ren'eisé; on verra cet objet
tun ab, comme s'il cxistait réellenrcnt. c'es[ co qu'on exprime"crr
disanf que la lcntille produit en rr,b une image renïersée oà lg.

l"jr'. -11;.

.t,ne expér'i0ncc bierr sinrlrlc ptlruct, rle urel[rc r-ourlrlei,.omcnl orr


rivirlencc I'inrage plorlniLe l)ilf ur)c lcntillc. Qrr'on sa n-,..Itn clirrrs rrrru
clrantbnr oir il n'an'ive pas rlc lrrnritilc du rlchols, soiI que toutr,rs
Icr otrvcrturCs -qclit:nt het.nré[irlrreLnonl ferrnces. SOit rlri'r,n opèr,c
litrndant lir nui[; qu 0n rlisposc dans ce L[e chnnrllrc ob*a.,r,., *,,,,
rrner table, rrnc bougie allrrnrirc \,lirt.46, cf ir uno cc,rttino cl,is-
ttrni:c une lentillc B, nroutéc sur ull picrl, ct lounrtlc r]c nranièle
..lLl'unedc -qes faces soir en rcgard dcr li
llaume cle la bougie;qu'on
place cnfin, de I'aulre côté de la lentille, un carton blanà t), à unc
rlistance con'e.able, ct- l'on sur cc carlon urre imagc
lcnversée cle la flamme de la -âpercevra
bougie, ainsi que cl'urre portion cle ia
boysle ellé*mênre, qui est éclairde par Ie,ôisinug" dc la flamnrt,.
$ 92. Lorsqu'on'eut ol-rserve. etirlétail Lrn objËr rte petites r1i-
tnensions, on le regarde a'ec nne /oupe, c'est-à-clire avec unelen-
tille forLenrent convergente, et on le voit ainsi ar,ec dcs tjirnensions
lujoqoop.llus grandes, Yoici conrment cet effet se produit. L'objct
,)B: É,/... 47, étant placé entre la lentille ct, son fo1,s, t,les rayons
ilc'lunrièrequi érnant:lrt, du point:\, et qui t,raversËnI la lentille. ne
Ir/r INS,I]R, (IUI SER\T. A AU(iU. tA PUISSAN(:Ti DE I,A ïUIi.
perdeni pas toute leur divergence; mais eprès-qu'ils I'ofit traversée,
ils semblent venir d'un poinù a, situé au delà du point A , sur le
prolongement, dc ln ligne ,\O qui passe pal' ce point A et, par le
ientre optique O dc la loupo. Les rayons tlui partent du point Ii

épiouvent égalenrent des déviations telles.qu'ils_semblo.nt venil dtt


p'oint A, sitùé sur lc prolongement {.e.la ligne BQ; 9t il.en est de
*O*u pour tous les aùtres points de I'objet AB. L'ceil,,qui.est placé
ds I'auire côté cle la loupe,-et qui reçoib les rayons de lumière éma-
lant cle ceb objet, éprouve donc la même inlpression que si-la loupe
ru'existait pas ôt quo I'objet AB fiit remplatrti par-un objetde môme
lbrnre ab.'L'imag-e crb, que l'æil aperçoit, est plus ou m.oins éloi-
gnée de la loupe-, et par suite de,l'æil , suivant que I'objet Ats est
1iln, oo moins près du -fo:9.t
F. On-conçoii donc que..l'on ltttisse
blu.ff l'obiet à une telle distance de ce fover, qtre I'itnago aû se
irou". rep'ort,ic à la distance de la vue-distincte ($ ,19). Il en re-
sultera quc l'æil pouma voir nettement leg détails de ce[te imaEçe,
donI les himensions sont d'ailleurs beaucoup plus grandes que celles
de I'objet qu'elle remplace I et c'esb cc qu'on exprime en disant clut'
la loupe grossit les objets.
Il est, Éien clair que, plus le foyer' [r sora près de la lentille, plus
I'objeb. AB devra lui-même en être près pour être observé conlnttr
nooi tle le dire, et plus par conséquent le rapport des di-
mensions"*nons
de l'image ab à celle de l'objet sera gratrd ; puisque cel,te
il;g, doit toujouis ôt.e placée à une même distance de l'æil, e1
uariuite de la ioupe. Le grossissemen[ de la loupe dépend donc tltl
ia distance qui existo entre elle eC son foyer; cette. distance es[
à;rotunt pluË petite que les rayons des surfaces sphériques de la
lentille sont eux-mêmes plus petits'
S ZB. Lunertes. -
ies lunettes, dont on se sert 6a.s les ob-
servationS astronomiques, Sont cles instrurnents formtis
par la cont-
tlinaiiol de plnsieurs lentilles' au l'lloven clescluclles on peut' roir
r,rjNfi'rTxs. û 5
les obiets beaucoup mieux que si on les rcgardait à l'æil nu. [Ine
lunelte, réduite à sa plus grande simplicité, so contpose: ,lo d'une
lentilfe conr,ergente L,fig.4fl. dcstinée à produire une intage rulr

de I'objet AB que I'ort observe, conformément, à co que notlsavons


oxpliqud: précédemment ($ 2l); 2" d'une seconde lentille L/, qui
rt'esI aulre chose qu'une loupe ($ 22), clestinée à grossir I'image nÙ'.
La premièrede ces deux lenl,illes,, celle qui est, tournée vers I'objet 4ts,
se nomme pour cettc raison l'objectif ; la seconde, près de lâquelle
I'observateur mct son æil pour regarder dans la lunette, se nomme
I'ocrulafre. Ces deux lentilles sont montées aux deux estrémités
rl'un tuyau noirci à I'intérieur, et destiné à empôcher qu'il n'ar-
live à I'oculait'e des rayons lumineur autres que ceux qui viennent
tlirectemerrt dt' I'objectif. Ce tuyau, dont la présence n'es[ pas
indispcnsahle, selL en outre à r'elier I'oculairo et l'objccbif I'un à
['autre, de sorLe qu'il suffit de le faire mouvoir, pour dd,pltrcer à la
fois les tleur lentilles, e[ amener ainsi la lunette à se diriger vers
tel objet que I'on veut.
[,'image ub ne se produit pas toujours à la môme disLance de
l'objectif ; elle s'en rapproclte plus ou moirts, suivant que I'objel, Ats
est plus ou moins éloigné. Cetl,e image se produit au foyer mône clcr
I'objectif, lorsque I'objet AB est assez éloigné pour que les t'fl)/ons
que chacun do ses points envoie sur tout,e la surface de l'object,if
puissent être considérés conrme parallèles etttrc eur; c'cst ce qui
anrive toutes les fois que I'on observe un astre. D'un autre côté, la
position de I'oculaire par rapport à l'irnage ab varie suivant la vue
rle I'observateur, puisque cet,te position doit être telle clue I'image aÛ
se trouve reportée et a.'lt', à la distance de la vue clistincte, dis-.
taucc qui clrange d'un individu à un autre. C'es[ pottr certte double
raison que I'oculaire esb adapté à un pe[it tuyau clue I'on enfoncc
plus ou utoins clans le tuvau principnl, pour établir unc distanoc
t:onvenable en[re les deux lentilles.
S 24,\toyons de quelle ntanière la vision d'un olljct, se trottvc
nrodiliée par I'interposition (l'une paloillc lunettc enl,rc I'objet, et.
I'rlil:eL pour cela eraniinons I'efTct, lrrodrrit, sous lt-'s troispointsclt'
/r(i lrsln. eul sER\'. A Aucll. l,a PUlssAN(:E DE LA vun.
vue indiqués précédemment ($ 4 9), c'est-à-dire sous le rapport de
la nettelé de la vision, de la grandeur apparente de I'objet, et d0
la clarté apparente de la surface de ce[ objc[.
Il résulte d'abord de l'idee simple que nous nous sommes faite
ri'une lunettc, que les ra,vons Iumincux r-imanés d'trn mênro point de
l'objet, et dévies tlans leur routc par leur passage à travers la
lunette, anivont à l'æil avcc le nlênte degré dc dirergence que s'ils
venaient. rl'un point situé à la distancc rle la vue distincte. On peut
donc dire que, lorsqu'on regarde un olrjct à l'aido d'une lunette,
si I'on a soin d'élnblir unc distancc cont'enable entre I'objoctif el,
I'oculaire, la vision cst l,otrjours rlellc'
Les lune[tes ne grossissent pits récllement les objets, puisqu'il
est, bien évident que I'imagc a'Ô" cl'où les ra1'ons senrblent partir
en sortant de la lunette, es[ heaucoup plus pctite que l'objet AI]
lui- même qui se trouve touiours à une grande distance de I'ob-
jectif. I\fais ce nc sont pas les dintensions réelles de I'objet,, et.
rle I'imageo'b', qu'il faub conrliarcr pour avoir une idée de la puis-
sance do la lunette que I'on enrploic; co sont les grandeurs appâ-
rcnl,es de I'objct et de l'inragc qu'il inrportc cle mettre cn parallèle.
Nous der,ons sculcntenl examiner si I'objet paralL plus gland lors-
qu'on lc regarde avec ltt lunctte, quc lorsqu'on le regarde à l'æil
nu. Or, il cst aisé de voir que la grandeur apparente de la ligne AII
vue tlirectcnrent, c'esl-à-dire sans lunetlcl, es[ sensiblement égale
à I'angle AOB, ou bicn, ce qui levient au tttême' égale à aOÛ : car
la longueur de la lunette pcut êbre complétement négligée relati-
vement à la distance à laquelle se trouve I'objet AB. D'un autrc
côté, on peut, prench'c l'angle u'O'l/ ou bien ruO'bpour la grandeur
apparente de I'image n'b': car I'ccil se illace toujours très près de
l'ôàulaire, et par conséquenb du point O/, pour t'eoevoir les ral'ons
rlui viennent de cetl,e image. Le rapport de la grandeur apparente
de I'inrage o'b' à celle de la lignc AB est donc égal au rapport des
angles nO'D c[ aOà. Ce rapporb se noûln)e le gt'ossfssenralt de ltt
lunet[e. Pour en avoir unc erpression simple' nous observerons
rl'abord que, les anglcs aO'0 et aOD étant torrionrs petits, abpeuL
êt,re indiffércnirnenI rcgardé coû']nle rln arc de cercle ayant pour
'centre
soiI le point O, soiI le point 0/; c'esl-à-dire que le rapport
des angles aO'ô et u0b cst égal au rapport inverse des distances
rle l'image rrli aux cleur points O/ ct O. Nous remarquerons en-
suite quc, vu la grande distarrce à laquelle se trout'e I'objet ÂB'
l'lmagô nb se produi[ sensiblemcnI att fo-ver de I'objectifl ($ 90),
eL que, d'nn itutre côté, I'ocrrlaire doit être placé de telle manière
c1uti,rl, soit trÈrs prt\s clc sott forer. potlr rcporlcr rtrÙ'à la distalrce
I,UNlj'TiIDS. !t7
de la vue dist,inctc ($ 22) : nous pourrons donc dire quc lc grossis-
sement cle la lunette est drgal au rappor[ de la distance focale de
I'object.if à celle tle l'ooulaire. On conçoi[, cl'après cela, qu'en
t:onstruisanf une lunet,te, au mo)'en d'un ol-rjectif et d'un oculaire
convenablement, choisis, on pouma obtenir uu grossissement aussi
lorl qu'on voudra.
Examinons enfin I'effel produit par une lunetl,e, sous le rallport
de la clarté apparente de la surface de I'otrjet qu'on observe. Chaquo
point NI de cet objet envoie des rayons lurnineux sur toute la sur-
lhce de I'objectif. Ces rayons, rendus convergents par I'action de la
lentille, vont passer par un même point rn apparLenant à I'image rrÛ,
frg. !r9; ils coniinuent ensuite leur route, e[ fortnent un faisccau

divergent qui vient tomber sur Ia surftrce de I'oculaire; enfin cette


seconcle lentille diminue leur divergence, de tellc facon qu'ils sem-
bleni venir du lloint ttt' tle I'image ru'bl. Si I'on regardait dirtlc-
l,emenI I'image oD, sans se servir de I'oculaire, ott devrait, mettre
son æil à une distancc de cette image égale à la distance de la
vue distincte; à cette distance, le faisceau des rayons qui pas-
sent par le point nr se trouverait trop large pour pénétrer tout,
entiei par I'ouvertura de la prunelle : l'æil ne recevrait donc
qu'une portion tles raYons que le ltoint \l envoie à I'intérieur de la
lunette. Mais I'oculaire, en dinrinutrnt la divergence de ces ravons
peu après leur passage ltar le point, nr, e[ en permeftant en out.re
à l'æil de se rapproclter bcaucoup de ce point, fait que le fais-
ceau tou[ entier peut traverser la prunelle e[ entrer dans l'æil.
Ainsi l'æil reçoit , de cbaque poinb de I'objet observé, la tolalité
rles rayons que ce point envtiie sur la strrface de I'ob.icctif, en fai-
sant, abs[raction toutefois do la pertc de lurnière qui r'éstrlte du
passage des rayons à lravers les lontilles. Avcc t:ette restriction, on
peut donc dirc que, si I'on t'egardc cl'abord un obje[ à l'æil nu, lluis
i1u'on I'observe au lnoven d'uue lttneil,c, la quantité de lumière
envoyée par chaque point, de I'ohjet à l'intérierrr de l'æil attgmente
dans-le râpport de la surface de I'olrjectif à I'ouverture de la ptu-
lrfl tnslri. (Jl I sllrv. ,\.\u(;\t. t, \ t)titssAtr(:t.: t)l,t t,À \ ut,:.
nelle. En réalité, cel,te quan[ité de lunrière est augrnenti'e dans urr
rnoins grand raltport, en raison de I'absorlitiot tl'une partie dtrs
lavons par les ntasses de velre qu'ils travcrscn[. Si ltr granderrr
apparente de la surlhcre dc I'objct sc trouvaiI augmentée par I'rrfiel.
tle la luncttc, pr'écisémenI dans le ntômc rapport cluc Ia quantité
rle lumièreque I'otil reçoiL de chacun des points de celte surfacc,
la clarté apparente dc la surface rester.ait, la même, ainsi que celn
a iieu lnur la vision directe d'un olrjel, lorsqu'on s'en rafproohe
plus ou nroins (S ,lg). Nlais I'acc,roisscnrent de la grandcui appa.
rernte dc I'objet, résultant de I'ernploi d'unc lunettc, rlépenrl des
dislances focales de I'objectif et de I'oculaire ; tandis qLre I'accrois-
sement de lir quantité de lumière que I'uril recoit dc cheque poinl
rlerÀ surfarcc clc cet objet dépend de la grandcur de I'objectif : ces
rleux causes, étant entièrcmcnt distinctcs, pourront avoir une in-
lluence relative plus ou moins grande , ef Ia clarté apparente de la
surface de I'objet sera augmentée ou diminuée par I'emploi de la
lunc[te, suivant que la seconde cause I'emportem sur la première,
ou inversement.
En résumant ce que nous venons de dire, nous l,crrons que
I'emploi d'unc lunette, pour. observer un ohjet, utoclifie la vision dc
la manière suivantcr :
,1" La vision est toujours nette, puisrlue les ra1'ons reçus par
l'æil, et, émanant d'un même point de I'objet, sernblent venir d urr
Jroint situé à la distance cle la r.ue tlistincte.
2" La grancleur.apparente de clracune des climensionscle I'objet
est augmentée dans le rapport dc la distance focale de l'objectif à
t:elle cle I'oculairc , eb Par conséquent la grandeur a1'paren{e de la
surface cle I'ohjet est, atrgnrerrtée dans un rapport égal au carré du
précédent,.
30 Enfin la clark! apparente de la surfacc de ltrbjei dépend à
la fois du grossissement, de Ja. lunettc, e[ de la grandeur de son ob-
jecti[: de telle sorte que, à égalité de grossisscment, cctte clarté
cs[ d'autanb plus içrandc rluo I'o[{cctif est, lrri-rnêurc plrrs grand : et
(lue, pour un mêrne objectit, elle cst tl'autant, plus faible que le
grossisscnrcnl, esI plus considérablc'.
II est, bon rle remarquer en outrc qne lcs luneiles , tlisposées
conlrne nous I'a\,ons iruliqué, reltversent les objets : c'est-à-dire
qu'elles lbnt voir. en bas la partie de I'objetobservé qui es[ en hauc,
ir gauche ce qui est à droite, et, tice l)ersû. Ce renversement des
gbjets n'a pas d'importance dans lcs observat,ions astionomirlues I
il suflit qu'on en soiI prér,euu pourqu'il n'en réstrltc âucull incon-
vénient.
t,Ulri'r't'uS. 1l!f

9ô. L'einploi dcs lentilles isolées, soit cumuie loupes,.soil;


"s
(:olr)n)e besicles, doit rcmonter à une époque très reculée, le gros-
sissemenJ des objcts , vus à l,ravers un \/itse rotrd tle verre rempli
rl'eilu , a dûr conduire à leur découverle , peu de temps après l'in-
tent,ion du verre. \Iais it rt'en cst;ras de ntênte des ltrnettes, dont
la découverte est, bclueoup plus réctrtrtc. Elles furent jnventées ,

dit-on ., par un oplicicn do \liddelboul'q , dans ]a boutique duquel


rles enfarnts, cn jouan[ avaicttt lbrmé la combinaison de verre-{
,
lenliculaires qui constitue ces merveiilerrr instruments,
(ialilée, avanL entenclu purlcr de ccLl,e iuvenLion 'en 4 609), con-
slluisit lu i-mênre d es luuettcs, cb s'en sen'iI liotrr observer les ttstres.
La disposition qu'il adopta tt'est pits tout à fait la même que celkr
don[ nous avons parlé précédemmenb, ct qui tr'a été ernployée qrro
plus tald : elle en diffère prrr I'oculaire, <1ui cst fonné d'une lentille
rlivergente, au lieu d'une lentillc convergento.Il n'est plus possibkr
rle considérer un pareil oculaire r:omme une loupe, au rnoven cltr
luquelle on observe I'image produitc par I'objectif ; mais on recon-
nait aisérnent t1u'il cotrduit au même résultat. Soit alt, fg, 50 ,

l'irnage dc I'obiet AB, plocluitc pal l'objecr,if L; l'oculaire L'ne se


plncc plus au delà dccette ir-nagc, mais cntre elle ct, I'object,i[, de
manière à recevoir les ravons lumineux , {r\ant qu'ils aient fornré
<rette imagc. Les ravons émtrnés du point A, of rendus convergents
par la lentillo L. ilaient concourir an poinI rr, si la lentille L/ n'eris-
lait pas : la préscnce der ln seconrlc lentillc fait rSre ces ravons , de
cour,ergents qu'ils ét,aicnt. devictrucnt divcrg-i:nts, (,t semblcnt ainsi
vcnir d'rrn poinI rr'. lin plat;ant t:orrvcrtabk:utent I'ourlaire L/, on
llcrrrI faire en sorte tlue I'inrago rr,'û', {l'0u seml-rlcrrl, verrir les rilvons
ilrri entront rlans I'rrril, su Lrouvc à Ia tlistance cle lu vue distinbtrr:
crr sorte (plo? en di:finitive, lc résultat cst absoluurcnI dc même qne
si los ravons allaicnt, réclllrnrent forntor l'intagc aD, pour être en-
suitc soumis à I'actiort d'lrn0 loupe dcstindre à grossir cettc inrage.
l,a lunelte de Galilée présenlc rlcus avantàges srr celle don[ nous
ritons parltl d'nl.rortl : qrrenrièrenrent ellc n,l lenverse pas les objels,
coùlre 0n lc reconnalt snns pcine, frg . ï0 ; ert second lieu, itvec un
,j
i0 trsln. (JUI sDnl,.,t,tucu. r, l,utssÀItr(]E Dt; t,r l,.u[.
nrêrnc objectif, elle u do.longueur que la runct,tc orclinairc,
.moins
on raison dc Ja position quc I'or:ulaile doi[ avoir par rapport àr
I'inragc procluite lrar cet olrjcctif. ccs deux avantages, quin"ont pas
rrne graildc inrportance pour les observaLions astionomiques, ont,
faiI conscrvcr la disposition adoptée par Galilée, clans la ôonstnrc-
tion des lorgncttes de spectacle, donl le but principel est, d'aug-
nrenlcr considérablement, laclarté apparente cles olrjets, tout en lcs
faisant, r'oir ayec beaucoup de ncttet(1. Lc grossissemen't, tlans ces
lorgnettes, s'élèr'e rarenrent au dclà rle J.
Le plus lort grossissenrent des lunettes dont Galiléc s'est senr.i
dans ses observations.as[rononiques est rje r]g. Quelque rcmps
aJrrès, tlu1,'gens et,cassini lloussèrent cc grossissement juéqu'à ,l 0'0;
pour cela ils clonnèrent, à leurs lunet,tes unc lorigueui t]*i plus dcr
I mètres.
Plus tard, vers 4 664, AuzouI construisit un orrjectif qui pernret,-
tait, d'obtcnil un grossisscment, de 600; nnis sa distinci focalc
etait de 9B nrètres, et, ilaurai[été liir:n difticile d'établir c[ cle ma_
ll(xuvrcr une lunel,te d'une aussi grande longueur : aussi AuzouL
supprinra-t-il le tul-au, qu_I. oon)n)e nous l,arlons dit ($ 2B), n'es[
;las absolunrent indispensable. une immense tour de bàjs avait cté
construite peu de tcmps auprrravant pour fecc\,oir Èr son sonrmet lcs
eanx élevées par la machinc dc I\larly, ct.destinées à alirnentcr lcs
résertoirs du chàtcau de ce nont ; cette tour étant devenuc inut,ile,
lorsqu'on cu[ achcvé l'aqueduc cluiexiste cncore aujourd'hui, on lii
Iransporl,a dans les jardins dc l'Obscrvatoire rle paiis; et c,est sur
sa parlie supérieurc qu'Auzout installa son objectif, en le dispo-
Tnt 99 nranière que son axe de lig11e piht, êtrc dir.igé vers la région
clu cicl cluc I'on voulaiI examiner. Quant à I'oculaire de celte im-
mense lunette, il etait tenu à hi nrain par l'obsen'ateur, qui deyair
nécessairemcnt sc placer près du licu où se fornraib l'inrage cle
I'astre soumis à ses obsen'ations. on conrprendra sans peine tout
ce. qu'il y avait de gênant dans ce tto dispo-rition
, qui obligeait
I'observateur à clrangcr dc place à nesure que I'asLre'se clépk(ùit
dans le ciel, et à sc mcttre ainsi, tantôt, au ni\.eau du sol, tantôt à
uno bauteur plus ou nioins grande, suivant que cet astre s'élevai[
plus ou nroins au-dessus de l'horiz-on. D'ailleurs t'objectif et I'ocu-
luire n'élant, pas liés I'un it I'autre, comme clals les junettes ordi-
naires, il c,n résultait qu'ils n'éta_ient presque janrais orientés I'un
comme l'autre, e[ que par suite les inrages obserr'ées nranquaicrrt,
de netteté.
on se dcnrantle nalurellenrcnt pourquoi I'on augnrentait ainsi
outre mesure la distancc focale de I'objectif , et parionséqrrent, la
tiul\E't"r'Es. 51
long.eur de Ta lunette, pour atteinclre de forts grossissenronts.
Norrs avons,vu,ctug le grossissement d'une lunetle"est
nresuré par
le de la dis[ance focale rJe I'objectif à celle de I'oculai..
'apport
($ 2r) ; il semble donc qu'en dinrinua.[ suffisarnment la
seconcle ckr
.es deur distances focales, sans moilifier la prenrière on puisse
,
oblcrrir ur grossissernent aussi grand q,,'ou oôr,,lra. \tais il existe
ttne circonstance, dont nous n'ai'ons pis parlti jusqu'à préscnr,
e[
c11ti s'oPlosc. à.ce q..e le grossissenrerit .oit
augn,enté par la scul*
rliminution de la distance focale cle I'oculaire.'pour quc la
clarté
rles images fournies par une lunettc ne soit, pas tropairaibtie,
il est
indispcnsable d'agrandir |objecr,if , à nresure qo'ôn augmente re
grossissement. sicct, agr:rnrrissemen[ cle I'objecfif s'effeciuait sans
changer. sa dislancc focare, e[ par conséqu-cnt sans changer ]es
ravons des surlaces sphériqucs qui fornrcrri ses deux faceJ, cha-
t:une de ces deux faces tier,:iendr.àit rrnefractio' plus grande de
la
sphère entière,à laqu,cllc ellc appar.tienû. or, on suir quË lur lentillos
rlricomposent la lurnière, et fournissenI dcs iniages dont lcs borrl.s
sont irfsas,'on saiI de plus (rno ccs irisations ànt r-l'aurarrL plrrs
rl'importance relrtivcrnent aui rrjrr;errsions rio I'inrage qu'elles
ar:-
conrl)ag,nent, que lcs faces des le.nr,illos qui les ont
Jlrocluitcs sont,
elles-mêmes plus p".randes par rapp.r.t, .nx sur.Iirces totales dos
spbères donb elles font parr,i-e. on vôit donc que, si I'on augmenre
lc grossissement, d'une lunoftc cn dimjnuant soulemcnt la clistance
focale de I'oculaire, ce qui oblige à agranclir I'objectif, tout cn lui
conseryant une même distance focale, on produit des imagcs dans
Iesquelles les irisations. acquière't ine
[lus granclc im'iortancr:
relative : la confusion qui en ldsulto dans ies rteiails dc cei images
frit. ainsi disparaltro les avantages clui pou*aienf résulter clc I'ac-
croissement du glossissement. Si , -au'contraire, on augnlente ltr
grossissemenl en donnant unc plus granrle disrancc focr,le à I'ob-
,iu.!i{l on peut augmenter les'dimeisions transvcrsales cle cettc
rcn[llre' sa.nr que porlrceltr ses faces cesscnt d'êûrc dc très pelitcs
Iraclions des, sphères arxqueiles elres apparticnnc.nt: et par co.-
stxluent on obtient des images plus granôes, salls ar:croit'e I'inr-
portanco relative des irisltions.
,O.n,n'lyloit pas pu espérer poussef lc grossissenrent au clclà dei
celuide 600 qu'avait obtenu Arrzout, cluni'la Iurrctte colossale dont
rlous avons parlé , siun
Jrlrvsicicn anglais, Dolloncl, lr'avait lrouvé
le rnoyen de corrs[ruire- dôs ohjectifs" acrvoptuliques, c'esr- à-dirc
qui,dévient les ravons de luniière sans lcs àc.orpor*r. cette ini-
portante découverte , qui dato cle ,,l7Sg, a permis non .seulement
tle construire des luncitcs d'une
lirus gianrkl pnissiuce, sans rierr
52 tn's'r'n. (JUI sxR\. a Âu(;u, t.a purssaNcE DH I.A \ut.t.
perdrc du côté dc la netteté des images , mais cncore de réduiro
consitkirablement leurs dimensions, ce qui lcs rond d'un usage lieau-
coup plus commode. LIn objectif achronratique cst forrnri par la
jrrxtaposition de deur lenlillos, ft,J.'il, donf I'une est, convergente,
ct I'au[re divergentc. Ces rletrx lentilles ne sont pas faites
de Ia môrnc espùcc dc vcrro : la premièro cst de verr.c
vert, nommé par les Inglais croLon, gluss ;la seconde csl
do vcrre blanc, nomnré llittt olass. Lorsqu'un fuisceitu do
ravons lumineux, émanés cl'un point cxtérieur, r,ient tom-
ber sur un pareil objectif , il esl soumis succossivemonI
à I'acbion de ces deux lentillcs : la premièrc lc rend con-
vergent, et décompose en même tcmps la lumiùr.e donI il
cst fonné; la sccondc, agissant cn scns contrairo, drilluit
la rlécomposition qui a eu lieu, et diniinuo la convcrgenco
Æ du faisccau, sans cepcndirnt la faire dispalatt.re complé-
Fis. 5{. tement. En sort.e que Ia réunion rle ces deux lerililles
fournit un objcclif qui produit en définitivo le rnême effet
qu'une lentille convergente qui ne décomposerait pas la lurnière.
Depuis I'emploi dcs objectifs achromatiques, on a pn lrousser lc
grossissement des lunettes atr dclà do la limite qu'Auzou[ avait eu
tant dc peine à attcindre, tout en leul conservant des dimensions
rlui pelmettenl, de les rnanceuvrer facilcnrent. 1\[eris, ainsi que nous
I'avons r.u, il est nécessaire d'agrandir l'ob.icctif , cn môure tenrps
(lu'or) augmente le grossisserrent, afln de conscf vcf une clark! suf-
fisante aux irnages ; la difficulté qu'on éprouve à obtcnir de grandes
masges de vcme asscz homogèncs pour scrvir à Ia construction des
objectifs fait qu'on est encorc linrité dans l'accroissemcnt du gros-
sisscment;on ne peu[ guère, jusqu'à prilsent, aller lu delà d'un
grossissemcnt de 3 000, Le plus grancl objectif que I'on ait, encore
construit a 38 centimètres de diamèlre; il sort, des ateliers de \

M. Lerebours. \
Les fortes lunettes sonI habituellenrent nrunies de plusieursocu- ;

laires de rechange, dont on sc sert alternativernent, suivant qu'on


veui grossir plus ou moins I'image lrrorluite par I'objectif.'Quand
on obsen'e un astrc très luniineux, on cmploie un oculaire qui
tlonntl un fort grossissement, et I'on n'a pas à craindre que la cllarté
rle l'image soit trop faible. Si, au contrairc, on observc un aslrtr
tlont la lumière ait peu tl'intensitdr, 0n se sert d'un oculaire qui
rlonne un grossisscment moindrc.
Nous tvons supposé jusqu'à prrlsent, que I'oculaire d'une lunettc
rltail forrné d'unc sirnplc lentille faisant fonction dc loupe. En réa-
litri, l'ot:ulaire cst fornrti rle plusieurs lcrrtilles, rlisposécs dc nra-
I,UNDTTES. 53
riière à obtonir certains avantages t1u'uno lcntille rrniquo ne peut
pas donner. C'est ainsi, par exenrple, qu'on pan'ient à agrandir lo
tltu,tnp rlc l,u, lutettrr, o'es[-à-dire ]a portion de I'espace d'oir I'on
peut recevoir en nême temps des rayons lumineux,, pour chaquo
position donnée à ceb instrument. En faisant unc certainc combi-
naison de lentilles, on parvient. à consLruire des oculaires qui re-
drossont lcs images: les luncttes munies de ce genre d'oculaire se
rronrment lLmctlcs ta"rcstras r pârcê que ce n'est que dans I'obser-
v:ition cl'objets terrestres que lc redressement des images peut
avoir dc l'irnportance. Dans les lunet,tcs astronomiclues, il cst bon
cluc lo champ ne soit pas trop restreint ; mai,s on no doit pas cher-
tltcr à obtcnir lo redressemen[ cles images par I'addition de quel-
rluos lcntilles, donI la présence entraine toujours la perte d'unc
portion de la lumièro qui vient dc l'astre observé.
$ 26. Pour terminer ce qui se rapporte aux lunettes, nous indi-
tluenons la disposition dcs pieds surlesquels on les place ordinaire-
ment, et qui permettent de les dirigcr avec le plus grande facilit(r
vcri telle région du ciel que I'on veu[. [,tr lifl. 52 représente un de
cos picds. II se compose d'un bâti solidc AA s'apouyant surle sol
au moyen de trois roulettcs B, B, ct de deu-r cadres mobiles C, D,
dont le premicr doit supporter directemenb la lunefte Ii sur sa face
supôrieure. I-e caclleC es[ relié au l-râtiÀA par une sorte de char-
nière nrnr, autour de laquello il peut tourner, de manièro à s'in-
cliner plus ou moins sur I'horizon. Le second cadre D est réunido
nrême au précédent par uno charnière nn, qui permet de fairo
varier à volonté I'angle compris entre ces deur cadres. Le côté infé-
rieur oo clu cadre D pcut glisser lc long de la face inclinée pp du
briti AA; et ce mouvemcnt détermino l'élévation ou I'abaissemcnl
rle I'extrémité nn, dn cadre C, qui tourne alors aufour de la char-
nière mnr. Deux chalnes Sans fin r7q sont disposées tle chaquo côtii
rlu birti AA, eb sont attachées chacune à une des extrémités du
côté inférieur oo du cadre D. Un axe ,', terminé par deur mani-
velles .s, .s, porte un pignon qui engrènc avec uno roue montée
sur un second axe t; ce second axe esL muni à ses deux extrémités
de deux pignons dont les dents s'engagent dans les anneaux des
rleux chaînes sans lin qq, En agissanl sur I'une des nranir.elles s, s,
on lait tourncr les axes r, t I le second axe fait marcher les chatnes
11, 17 dans lo sens de leur longueur; le côtô oo du cadro D glisse sur
le plan incliné pp, et ce cadre se relèvo plus ou moins. La lunette E
cst installéc dans une pièce creuse uu, clui n'est a[lachée au ca-
drc C que par un boulon situé r'ers I'extrérnité rln de ce cadre, e[
rlui petrt facilenent, tourrrer aul,our cle ce boulon; cette pièce uru

û,
54 lxsrn. eut sERv. A auclr. I.a purssaN(:E DE r,.{ vur.

porl,e, à son arrtt'c cxtlémil,é, un bou{orr t, muni d'un pignon clui


tungrène avec le ltor.d denté dLr carlro {l:en sorte que, en faisarrl
tounlÉ''l' le houton u sur lni-rrrôrnt, on [hit, rnorrvoir la pièce rrzr et
r'ÉLDScoPES, 55
la lunette sur la face supérieure rlu cadre C, autour du boulon
clui se trouve vers l'extrérnité nn de ce cadre. L'observa[eur', tout,
en ayatrt l'æil à I'oculairc de la lunelte, peuI donc très facilemerrI
changer la direction de cet instrument, en' rnânæuvrant I'une des
rnanivelles .s d'une main, et le boulon u de I'autre rnain : la nrani-
vclle fait élm'cr ou abaisser lc plan cJu cadre C, eL le bouton t'
pcrmcI de fairc varier la direction de la lunet,tc snr ce plan.
Le pieC tout enLicr, donI nous vcncr]s d'indirluer Il dispositiorr,
rloiL naturellcnrent êlrc placé d'abord rlc naniôre cluc la lunette soit
à peu près dirigée vers le point du ciel ou I'on veut fairc dcrs obscr-
vations. A cet effel on sc serb cles roulel,tes B, I], au moyen dcs-
quelles on peut lo dtiplacer comme on veut. Nlais lorsqu'il a étir
ainsi anrené dans une position convenablc, il est imporbant qu'il
r)e conserve plus la nrobilité quc lui donncnI les roulettes B, B. af in
que la lunette soit bien fisée dtrns chacune desdirections qu'on lui
donne à I'aide des nranivelles .s cl du bouton t'. C'est pour cola que
Ios roulettes B, B, ne sont pas dircctemen[ adaptées au bâti ,\.\,
un levier s, que I'on peut élever ou abaisser, en le saisissant, par lir
poignée qui le termine, fait monter ou clescendre lcs roulettcs par rap-
pori au bàti. Lorsqu'on les a fait monter ainsi, elles ne touchent plus
le sol ; le bâli s'appuie alors par les [rois pieils B', B', qui sont clans
leur voisinage : et le tout acquierI une stabilité beaucoutri plus granele.
Une petite lunette ; esb ordinairement adirptée au tuvau de lrr
lunette E qui doit, servir aux observations. Cette pe[ite lunette
porto le nom de clr,ercheur. Blle est, deslinée à faciliter I'opératiorr
qui consiste à diriger la lunette E vers I'astre qu'on veut observcr.
Le champ de cette petite lunette est beaucoup plus grand que cclui
cle la grande; en sorl,e que, cn mettant l'æil à son oculaire, orr
aperçoit le ciel dans une étenclue bien plus considérablo, et I'on
peu[ découvrir l'astrc que I'on cherche, lors nrfinre qu'on est encortr
un peu loin d'avoir dirigé la lunellc exact,enrcnl vers ce[ astre.
On voit alors comnrent on doit déplacer la lunette, pour lui donner
la directiorr convenable.
$ 27. Telescopes. La réflexion de la lurnière sur des miroirs
sphériques donne lieu -à la production cl'images, tou[ aussi bicn
que son passage à travers des verres lenticulaires. Si un objet AB,
ft7. t3, est, placé en avant d'urr miroir col)cave NI, les rayons lumi-
neux, émanés des différents points de cet ob.let, qui tonrbent sur la
surface du miroir, y sont réfléclris dans différentes directions. Les
rayons partis du point A ont, après leur rcflexion, des directions qui
passent très sensiltlemcn[ par un même point n,; ceux qui partent
tlu point I] von[ également passer par un point, L: et il en esl rJc
r-r6 tts't'tt. (JtTt sERv. .{ AUct!t. r,a putssANCti DE r,A vufi.
rnêrne des rayons qui viennent, cle tous les autres points de I'objet
,lB; il se forme donc en aô une image de cet olljcl. 0n conçôit

rl'après cela qu'un miroir sphérique concrlvo puisso remplacer I'ob-


jectif des lunettes. En combinant un miroir de ce genre, avec un
oculaire destiné à observer I'imagc qu'il produit, on forme un in-
strument qui peut remplir le mêrne objet qu'une lunette, et auquel
on dorrne spécialement le nom rle t,ilesaope.
Mais il se présente ici une difflcullé clui tient à la place qu'oc-
cupe I'image al.r, entre I'objet observé ÂB et le miroir sur lequel
les ravons lumineux viennent se réfiéchir. L'observateur ne peut
plus se placer avec un ot:ulaire de manière à recevoir directement
ces rayons après leur passage par I'image nô; car il s'interposerait,
ainsi entre I'ohjet AB et le rniroir, ct empêchorai[ par consécluent
les ral'ons d'amiver au miroir. Yoici quelles sont les principales
dispositions imaginées pour y obvier.
Grégory, inventeur du lélescope, en 4 663, emploie un secoud
nriroir concave N, /,9. 5.i, de petites dimensions transversales,

l'ig. 5{.

destiné à recevoir les rayons lumineux après lour passage pâr


I'image ub, eI à les renvoyer à travers une ouverture pratiquée
ru milieu du miroir l\[, de manière à leur faire produire uno autro
inrase o,tll i ryl oculaire 0 placé eu arrière de cette seconde ima;:,^e
1'Ér,nsc0Ptis. 57
sel'[ ir la grossir, ct à en obsen'er les détails. Au moyen de cette
disposition, le télescope s'emploic absolumenL de la même ntanièt'e
q,,\,ne lunette; l'æil qui y cst, appliqué regarde tlans la tlircction dtr
llolrjet, observdr. Do plus, il est aisé de voir que l'iniagc de cet otr-
jet n'ost pas renversée, comtnc ellc l'efrt été sans la présencc du
second ntiroir N.
Norvtott, qui n'avait pas connaissance du télescopc de Grégor1',
irlagina égalcnrent, en '1666, un lroven tl'obsen'cr I'irnage pro-
rluite par un nriroir concave, Il disposa, à ceb efl'et, un nriroir plarr
N, lig. 55, incliné de 4li' sttr I'axe du rniroir n[, de ntanière it

J
:$
ï
Fig. 55.

réfléchir latéralemen[ les rayons lumineux qui partenI de ce nti-


roir. Ces ravons, qui sans cela auraient formé I'image crb, viennent.
produire une image o'ô' que I'on peut observer att moyen d'tttt
ôculaire O adapté au tu1'au rle la lunette. Le télescope de Nervtotr
csl nroins comrnodc que cclui de Grégorl', parce que, pour s'en
servir, il faut regarrler dans une direction perpendiculairo à celle
de I'objet que I'on observe.
Herschel, qui a tiré un si grand parti du télescope, a adopté unc
disposition différente dcs deux précédenles' pour les télescopes de
grandes dinensions. La réflexiorr de la lumiere, sur une sunface
mélallique polie, ne peu[ pas se faire sans c1u'il y ail, perte d'une
portion très notable de cette lumière; il était donc à désirer, pour
ne pas trop diminuer la clarté des irnages, qu'on pût se passer du
secônd miroir employé par Nerr.'ton ct, Grégory. C'est ce que fib
l{erschel, en inclinant un peu le niiroir courbe par rapport au
luvau qui lui étai[ adapl.é. Par cc moven, I'inrage d'un objet placti
dans la direction du tuvau se trouvait rejctéc un peu de c:ôté,
commo on le voil sur la frg. 56; ct il pouvait I'observer à I'ait]e
tl'un oculaire, en se placant de n-ranièt'e à tourner le dos à I'objet. Il
ost bien clair que la tête dc I'ollservateur vicnl ainsi masquer une
portion de I'ouvertrlre du tuvau, et arrôter pal conséquent une partie
rkl lalumic\rC qui, sans ccla, pourraiI tontbtlr Sur lasurface du mi-
roir r:ourbe; aussi cette disposition n'est-e.lle itt'atttagetlso qrl('
58 rls'rn. eur srinv. A AU(;NL t,a pursslN(:ti DE La \,u[.
pour les téloscopes à large ouverlure, dans lesquels la perte de
lumière ainsi produite est inférieure à celle que piorluiraitirne se-

conde réflexion, comme dans les télescopes de Grégory et de Nervton


.
Le plus grand télescope dont Herschel se soii servi étaiI fornré

TH l
'8À

rl 'rrrr iroil rlc


rrr 1
,,',
,1 7 rlc. riialrri'tlir l.ir rlisttrrrt,c
firr.irlc ilrl r,c rrriloir
rilrrit rltr l?,',; Lr trrrirrr lt'lriL lrar itr,rnstit;uon[, irrrssi t^rrltc Iorrgrrcrrr..
t\st'fit.\riiN'r's (.rut sr^\'tiN'i .t l,,t ]tEstlui t)r,:s ,tIi(;LEr. lt,
p0ur quc I'observateur ptrt regarder I'image, en se plaçant à son
cxtrcinrité, et se scr\.ant d'un oculaire tenu à la main. La eranclcrur
rle l'onver[ulc dc cc[ instrument a pcrmis à Hcrschel de liousscr le
grossissenrcrnt jusqu'à 6 000. on conrprend sans peine c1u;un téles-
eolle cl'aussi grandes dimensions, dont Ic seul nriroir pæait plus clc
| {)00 hilograr)uncs, dcvait être trc\s difficile à nranier. Aussi Hers-
chel fut-il obligé d'établir un immensc appareil de nrâts, de pou-
lics et de cordages, pour pouvoir donnel a son tcrlescope I'inclinâison
corrvenuble pour chaque observiltion. Cette construition, fig.57,
étaiI err 0utre nrontée tout entit)re sur cles roulettes, au nr]\,cn
rlesquelles il pouvait I'olientel comnle il voulait, cn la faisant nrôu-
voir lout. d'une pièce à l'aidc d'un trcuil. une sorte de barcon sus-
pendu à I'extrémité dn tu1'au était ilestiné à recevoir l'observateur.
Il résulte des cxpériences d'Herscliel que, sur I 000 rayons Iu-
rnineur qui tombaicnt dur les rniroirs de ses télescopes, il n'y en
aveit que 673 qui fussenI réfléchis; tandis que si ces ,l 000 rayons
tonrbaienI sur une lame de verre à faces parallèles, et, de l'épais-
seur des oculaires d'un fort grossissement, ilen passail glrg â tra-
'r'erscet[e Iarne. Dans le prenrier cas, la perte étaitclc B2? ravons,
c[ dans le second seulemenI de b?. On conrprencl, d'après'cela,
(lue, pour at,teindre un même grossissentent avec un -télescope
t;u'aveo utre lunelte, il esi indispcnsable de donner au miroir àu
telescope dimensions beaucoup plus grandes que ceiles tle
-des
l'objectif de la lunette.

INSTRI]MENTS QUI SEITYENT A LÀ IIIESURE DES ANGLES.

$ 98. Pour mesurer un angle, on imagine une circonférence de


corcle décrite clans son plan, et de son sommet contnte centre; la
longueur de l'arc de cercle compris entre les deux côtés cle I'angle,
évaluéc au moyen d'un arc particulier pris pour unité, sert cle me-
sure à I'ani;^le proposé. On adopte généralement pour unité d'arc la
troist'ent-soixanliènre part ie de la circonférence entière ; cet t e un i r é
se nomme degrt;,, et I'angle qui lui correspond au cent,re de la cir-
conférence æLl'uryle tl'tm tlegre. Lorsqu'on cherche à déternrincr
la longueur d'un arc dc ccrcle au noyen de I'unité que nous \.e-
nons d'indiquer, il arrivc rarenrent, qu'on trouve un nombrc cx,rcI
de degrés; il reste habituellenrent, un arc plus pelit qu'rrn degré,
(lu'on a besoin d'évaluer cn fractions dc tlegré. Pour cela, on cli-
vise le degLé on soirante parties égales dont chacune es[ une nri-
mûel la minute se subdivise de mêmo en soisante parties égales
donf chucune est, une sscortrle,.enfin les arcsplus petits qn'une se-
(i0 t\si'RU\tHr-1's eLI srirIvEN'r' t t,,r rtnsunE I)ES AI-(il,[s.
r:onde s'évaluent en frircl,ions décimalcs clela secontle. On emploitl
lcs signes o ' ", pott désiq'ner lcs degrels, ntinutes et *secondes:
o'cs[ ainsi que la valeur d'un arc de ,15 degrés 28 rninutes 3Ir sc-
concles et ?-8 centièrnes de seconde s'écrit 4 i;" 28' 3,1//,78.
Il est,inrportant qu'on se fasso une idéc un petl nettedo la gran'
rleur d'un ângle cl'un degré, et de ses subdivisions. I,'anglo t['utr
tlegré es'u rcpréscnté ici, 58. Les angles d'unc ninttte ct t'l'utlc
fg

Fig.58'

secotrde sont trop petits potll' cluc nous puissions les représenter
do mênte. Nous y suppléerons en disan[ que, pour qu'une lignc
avant ,l tlécimètrà clc longueur soit vue sous un angle d'une nli-
nutc, il faub qu'elle se trouve à environ 3âll ntètres de I'r-lbserva-
[cur : e[ que, pour que cette môme ligne soit vue sous un angle d'unc
seconde, il faut qu'elle soil éloignée de I'observa[eur cle plus de
90 kilomètres.
Dans la mesuro dcs angles avec les instruments que,l'on possède
nctuellement, les astronomes peuvent rarctnent répondre de com-
rnettre une erreur moindre qu'ulle seconde. Ce n'esl, que dans la
nresure de très petits angles que I'exact,itude peut être poussé9 plus
loin : alors, par I'e.ploi de moyens spéciaux, dont nous parlerons
lrlus tard, les angles peuvent. êlre évalués à moins d'uil
disième dc
seconde près.
Itorrr inesurer I'angle formé par les l'flyons visuels qui aboul,is-
ssnt à deux points, ttn a tleux opérations à fairc' La première
consiste à faiie colncicler deux rayons d'un ccrcle gradué avec les
clcur cô[és r]e I'angle, ce qui s'effect,ue en visan[ successivement
duns la clirection de chacunde ces cô|.és. La seconde a potrr objet.
d'évalucr le nonrbre de degr(:s, minules, eb secOnries contenus
rlans l'arr: cle cet'cle compris entre ces tleux rayons. Nous allons
rlonc nous o6cuper d'étucùer : ,1, les u)gyenS dC viSée, 2" la lecture
de I'anglc.
?9. ruoyens de vlsée. Les pt'emicrs mo\'cns de ïi-'d:c d<-rtr[
$ -

, lig. bU.

on s'est servi dalls lcs observations ustrottotuiques consisl,ent dals


l'cmploi des cldctodcr c. pitnrlles. Les fg. ti9 ct 6(J représentent deux
llo\tiNs l)ti YlsÉr,. (il
rle r:cs alidades. Ce sont des règles mnnies à louls oxtr.énrités cl'ap*
;tetrdices, ou pinnules, destinés à faire voir si leur direction est bien
cle la ligne droite aboutissant à l'objet que I'on vise. A cel
"slfs on place son aril près
effet de Ia fente cl'une despinnule s, fi11. ,\9,
eI l'orr dirige I'alidade de manière que I'objet, visé puisse êtro vn a
lravers la fente de l'autre pinnule.
Pou.r que la direction ainsi donnée à I'alidade nc cornporle pas
t,r'op d'incerlitude, il est nécessaire de I'airo les fentcs des pinnures
trxtrêtrenrent, é[roites; car sans cela on
liourraib déplacer ]'alidado
t['nne quantité notable, sans quc I'objcL iisé cessàt rl'ôtre aperçu a

Itig. ti0.

t.ravers les fentes des deux pinnules. Mais lo peu de largeur de la


Iente qui traverse la pinnule la plus éloignée de l'æil fai[ qu'on
aperçoi[ dif{icilement I'objet qu'on observo, et qu'on n'est pas bien
sirr de viser précisé-
ment lo point de cet,
objet que I'on doit vi-
ser ; c'est pour celr
qu'on remplace la se-
c:onde pinnule par une
simple tige très déliée ,
lig.6t. Bn plaçant son
æil près de Ia fente de
ll pinnule À, on dirige
I'alidade rle manière
que la pctite tigc B
semble se pro.ieter sr"rr
lc point que I'on veut
viser. f l est bien chir
r;uc cetfo tige poulra
ôt,ro rendue atlssi mirrce
(]n
([rt voudra .
silns
rruire u la J'acilitr! dcr
1'opération, et, t1nc, arr
conIrairc, lrlus clle scrir
rlriliée, rnicrnr on vefril
l'objet vers lequel se rlirigc le rayon visuel.
On loit, sut' la lig. 6,1, dc rlueUe nrurrière uuo alidaclo a lrinrrules
(.t
02 lNSl'RUr\tIN'r's (.!ut slH\'l:NT Â LA tTtEslntE Dr.]s rtNct'.Ës.
s'adapte à un cercle gradué destiné à la mesure des angle-q, L'ali-
dade, nobile autour du centre du cenllo, dont un quart serrlcmcnI
a étô conserr'é ici, peut être dirigée successivement suivant rliflérents
rayons de ce cercle Lorsqu'on a visé un poin[ au no\,cn de I'ali-
rlade, elle indique sur lc limbe gradué l'crlrénité de I'aro cle ccrcle
rlui se termine au ravon visuc'l dirigc du cerrtre clu cerclc vcl's ce
point 0e movcn tie visée appliquô au cerclc a él,r! cn usage porrr
lcs observat,ions astr'onomiques justlue r,crs la fin du xvrr' sièckr.
l,'insbrument, représenté par lzt lig. 0'l esl un dc cclrx dont, se sr:rv,t
le célèbre astt'onottle T),cho Bralié dans son otrservatoire d'[-]rani-
bourg (bâti dans I'ile d'Huène, r\ I'entrée de la ncr llaltiquc).
()n enrploie ellcr)re ntaiutenant cles cerclcs divisés munis d'ali-
des à pinnules, ausrlucls ou donne le nonr de gl'rrplrorlrcilrr.s,
. 62. Ilais ces instrurnents ne scr-
fig
vcnt quc dans les opérntions d'arpcn-
tagc, pour lesquclles la mesure des an-
gles n'a pas besoin d'êLre ell'ecluée avec
unc glancle esar:titude. Les pinnulcs
[irée-q aus ertréurités dc cfraque alidirtlc
sorrt clislrosées rJc tclle nranière que la
visée s'cfîbcluc riornnre avec l'alidadc de
la Êg, 60, nvec cettc ditférence oel)en-
clanl, rluc charlue pinnule portc à la fois
unc fente étroite ct une tige déliée fbr-
nréc d'un crin tenclu, afin qu'on puisse
regarrler indiffércmment à I'une ou à
I'autrc des extrémités de I'alidadc. [,es
alitlades à pinnules ont disparu complé-
teuren[, rlepuis prùs dc deux cenl.s ans,
des instruments destinôs aux obscrvrtlions astronomiclues ; elles ont
été remplacées par les luncttes, dont I'emploi permcb d'arriver à
des résult,ats beaucoup plus exacLs.
$ 30. La substitution d'une lunctte t\ une alidatlc munie de pin-
nules ne semble pas, au prernicr abord , devoir fournir une pltts
grande précision, conrme nloven de visée; car, lorsqu'une lunette
est dirigée vers un obje[, on peut faire subir de légcrs changements
à sa tlirection dilns divcrs setls) sans qu'on cesse ltour cela d'nper-
cevoir le point, de I'objet tluc l'ott visait spécrialement. C'est, ce qui
arriverait, en pffet, si les lunettes, telles qtle noui les avons dé-
crites, n'avaient, pas re(jLt une nrodificttl,ion <lcs plus importantes,
cn verln de laquelle elles sont, devenues tltl mo\en cle viséo incom-
parablernent, plus précis rluc les alidacles. [le[te rnodilicalion con-
l{o't'ENS D[ VtSÉr. 63
siste clans I'introrluction d'un rëlictùe dans la lunet,te, au lieu
même
oir I'image de I'objet observé, procruite par t ot'.iectif. ce
.se .forme
réticule n'est, autre chose qu'une petite pruque n.,bturriquË, percée
r-l rn trorr_circ,ulaire, en travers clucluel
sônt ienr_lus aeuï nis extrê-
ilrenrerrt fins dirigés à angle droit I'un sur l'autre
clrr'on
, lig.
veut viser un poini particulier d'un oltjet, on' "'
63. Lors-
dirige la lunette de teilo nranière que I'imag, ,to .o
point coïncide avec le point de rencontre iles deux
fils du réticule. Pour' 1.rôrr qu'on rlérange la lunette
rJo cette position, I'iniagc riu polnt visb s'éloignera
du point de croistie des fils: on voit clonc que la
direction_que doit prendlc la lunette, pour émntir.
Iir coïncidencc dc ces deus points , est parfaitenrent I"ig.63.
rlételminée.
l-orsqu'on a ainsi complété une lunet,te par I'arldition d'un réli-
cule, on peut se demander quelle est, de ioutes les lignes droites
c1u'on p.eut imaginer dans le ôorps de la lunette, celle riui peulêtrc
t'ugarriée comme étant la ligne de viséc, cellc qui r'ô*plo.u pu.
t:onsiquent_la ligne menée par les fentcs des deuï pinnules d'ùne
llirlade à pinnules, Ég. bg. c'estce que nous trouverons sans dif-
Iiculté, en examinan[ lâ marche dcs iavons Iurnineux à I'intérieur
tl'une ILrlejlea!'.après Jcs principes que n.us avons rapperés précé-
dem*rent (.$ 2l). La.lunerfe élant dirigée de manière que limage
rl'un point lumineux A, fg. 64, coincid-e avec la croiséô B des fiis

il l'ig. 04. t ..a


du r'éticule, tous les rayons r;ui partent, du poirrt A, ct qui rraver-
sont,J'objectif, r'o.[.ensuite ôonve.gt,. uurÀ le point B. Mais, do
ces.divers rayons. lunineur, ir y à' a un qui'n'éprouve pui o,
.<f9v_rq{io1 : c'est celui qui pnsse paï te centre optique'o de I'objectif
{S 20). Le ral.on AO, qui n'ust pos dévié, ïr, .or*e tous les
.utres r passer par le lloint B : rlonc les t,rois points A, O, B, sont
en ligne droite. I\lais les poirrts o, B, apparliànnent à la lunette:
,viscr le point À, c'est diriger la ligne Bô'r,ers ce poinr : donc Bo
csl la ligne de visée de la iunc[te. bn c]onne à cettà ligne cle r.isée
le nom d'aæc optiquc de la lunet,te. Ainsi on peut diie que I'axe
optique d'une lunette-est la ligne droite.qui joint le cdntrd optique
rle I'otrjeotif au point dc rencontre des fils'du réticule.
6t INS'[nuttiiNTS (]uI sllItYEN:l' A LA MESURH DËs aNGLEs.
Il fau[ bicn se garder rle confonclre I'axe optique avec I'axe de
figure du tn1'au , ou bien eneorc avoc la ligne qui joint les c,elttros
rle I'objrtr:[if cf de loculaire, La direction dc I'axe optique esl conr-'
1rlétemenl, inrlépendante de ltpositign de I'oculaile, qui pourrait
ô[re tcnu à larnain, comme une simple loupe, sans c1u'ilen résull,cr
llllcune ntodificatiott dans la ligne cle visée dc la lunet,te' On rloit
oliserver. en oult'c qu'il strffit de cléplacel' lc réticulo transvr:rsille-
ment à I'intér'ietrl tlo la lnncLtc, por.rt' cllanger la tlirccl,ion tlc l'arir
,
opliquc, pftr l'appoff rtu tttyitttdc I'instrrrrnen[, ct, I'anl0ner ainsi ir
'sàtisiairc à ceriaines cotiditions , suivant les cas rians lcsquels lil
lunatte csl cmplolég comrne ll)oYen ds viséc. A ccl effel on disposc
souvent le réticrrle cle tcllc rnanièrc cltt'oll pui-sss lui donner tttt
pelit niouvcmenb transversal dltns deus serls cliffércnts, à I'aide dc
risclont lcs tÔtes font, saillic crt dchors du tuvau dc la lunette'
ll cs[ aiSé dc r,oir qu'rtne lunelLc, tttttttie tl'un réLiculc, fourniI ull
nto\-ell clc visée beaucoup plus exacI qu'Llne alidadc' ir pinnules.
Dans une aliclade, la ligÀe de viséo esf déterminée ptir le s fentel
des deux llinnules: la largeur qu'on doit nécessairctncnt donner à
ces fentes, pouf pouvoir trpet'ccvgir I'objet visé, fait que la lignctltl
r,isée n'est quc giossièrement tléfinie, et que sa directiolr-pcut variet'
d'un angle notable, sans cesserde passer par les deux fentes. Ilerr
est de même, lorsque I'une des deux fentes esl remplacée par un(t
r.ige. déliéc ou uIl crin tendu, dont la grosseur no peui pas ôtre troll
rliminuéc, afitt qu'on puisse toujouls I'apercevoir facilement, ett
Iegalclant à travôrs la fente de la pinnulc que porbc l'autre bou[
dJl'alidade. Dans une lunet,te nrunic d'un réticule, au contraire, la
ligne de visée est, rléterminéc : 4 u par lc cenl.re optiqtre de I'objectif,
qùi est un point sans dimensions, un poitrt mathémalique I 9o par
lâ croisée des fils du rôticulc, qui no présentc que dcs dimensions
transyersales ertrômenrent petiles, ltuisque
les fils, devant êlre obsen'és avec une loupc
(l'oculaire) , pcuvcnt êlre rendus excossivc"
rnent flns.
On prencl quelquefois des fils d'araignée,
pour former le réficulc ; dans ce câs oll
ihoisit,, paruri les fils qui conrposent unc toilc'
d'araignée , ccux qui se dirigcnt du centle a
la circonférellce, tels que OA, OB,0(1.
rrii' uÙ' fg. 65: ils sonl beancoup plus forts tlue les
ûutres. \[ais lc plus habituellemenL 0n sû
serl de tils tlc 1'rlat,inc, obtentts par le procédé de Wollasi.on. Orr
sail rpe ce procédt! collsisto ir pnsstrr rr la lllicre lln mol'cefllr tle plir-
}IOI'ENS DE VISÉE. 65
tirre enveloppé d'une masse d'argent, jusqu'à ce que le fil soit, aussi
lin Lluo cc nloyen ruécapique le comporte, et à clissoudrc onsuite Ia
couchc d'argent qui recouvre le platino, cn plongeanI le fil dans
dc I'acidc azolique. ii"
"
La subslilution clcs ltrnettes munies do réticules, aux alidades à
pinnules , qui a tant conl,ribué à augmenter I'exactitude des obser'
vations, a rtté imaginée en 4 667 par les astronomes français Picart
e[ Auzout.
$ :,t. Nous avons dit (S 23) quc l'oculaire d'une lunetto devait
lrouloir se rapprocherplus ou rnoins do I'objccl,if , en raison de la
rlistance à laquelle sc trouve I'objeb obscrvé, et aussi en raison tle
la vue de I'obsen'ateur. Lorsqu'unc lunette esb munio d'ttn réticule,
conformémcnf, à cc que nous venons dc dire dans lc paragraplrtr
rlni précèclc, il faut aussi quc ce rélicule puissc se rapprocher plus
on moins dc I'objectif, alln qu'on puisse I'amenor à I'endroit même
orr se produit l'iniage de I'objet obserré. A cet, effet, le réticule A,
fig. $6, est fixé à un bout tle tuvau BC, qui s'introduit à frotte-
nrent dans Ie t,uyau principal D de la lunette, et qui peut êtrc en-
lbncô plus ou moins dansce tuyau; d'un autre côté, I'ocrrlaire El"
(qui est formé de deux lentilles, ainsi que nous I'avons dit dans
lo $ 25) peut aussi s'cnfottcer plus ou moins dans le tuvau I](1,

rlo mnnièrc à se placer àdiverses clistances du réticule. Lorsqu'on


veuc se servir d'une lunet,te de ce genre, on cloit commencer pal'
faire varier la distancc de I'oculaire au réticule, jusqu'à ce qu'ott
aperçoive très nettemenb les {ils: ensuite.*chaque. fois qu'on dirige
lri lunette vors un nouvel objet , orffi.qÏapco plus ou tnoins !e
Lur-au BC dans le tuyau f), sans chaf$br les positions rclatives do
I'o'ôulaire et clu réticule, jusqu'a ce qu'on aperçoive très distincte-
rnenl l'image tle I'objeb produite à l'intérieur de la lunette' Il ost
clair en etfet que le rét,iculc ct l'image, dtant ainsi vus distincte-
menl, au moycn de I'oculqipl'doi'r:cnt en être'eloignés do la même
rluantité, et cloivent par dôriséquent se trouYer placé au même en-
, rlroit dans la lunettc.
Lolsqu'on observe urr objet en plein I'ottr, aver', une l'ÉÀette mttnie
rl'nn ré[icule, on voil très facilement les fils dans toute l'étendue clrt
6.
66 INsI'RUMENTS eul SERvENT A r,A tftESURD DES ANcr.Ls.
champ ; mais il n'en est, plus de mêrne dans les observat,ions de
nuit,lorsqu'on observe uno étoile, par e.rernple ll en résulte que si,
par suite d'un léger rnouvement donné à la lunette, l'étoile cesse
d'être aperÇuc, on ne peut pas savoir si son iniage est cachée par
la croisée des fils, ou bien si clle sc tronve seulcment, derrière urr
des deux fils, ou bien encorc si cllc es[ sortie clu clranrp de la lu-
nctte De plus, ne vovanI pas les Iils en ntèmc tcnrps tlue l'étoile',
oll r)e peul, pas sAr'oir dans c;ucl sons on rloit tléplacer. la lunette,
pour amcner l'inrage dc l'étoile ù sc confbntl'e avec lo point, de
rencontre des {ils. Pour fairo disparallre ces inconvénients quo
présenterrl les obsen'iltions do nuit,, on éclairo les fils du réticule,
soit en projctant sul'eus la lurnière rl'unc lanrpe on d'unc hougic,
rlue I'on fait enl.rer par une ouverture lrraticyuée clans le tuyau cltl
la lrrnette, eL qui est rétléchie par un petit miroir placé oblique-
mcnt à I'intérieur de ce tuvau ; soif, en projetant de la lumière dif-
fuse dans la lunettc, à travels I'olrjectif I soit en rendant les fils
eur-mêmes lumineux, au nlovcn d'un courantd'électricité qui les
raverse.
$ 32. Une luneLte adaptée à nn cerclc gradué, quiest rlestirré à lt
mesure des angles, doit evoir son axc olltique parallèle au plan du
cercle. S'i'l en était autrcment, le lllan clu iercle ne seiait pas
parallèle au plan de I'anglc quc I'on vcul mesurer, lorsque I'axe
optique de la lunette aulait été dirigé suivan! un des côtés de cet.
angle, et il en résulierait une crreur tlans la rnesure. Pour s'as-
surer si cette condition est remplie, on se sert d'une lunelte spé-
ciale nommée lunelte ù.'ëTtrtture. Cettc lunetle, frg. 67, qui es[ éga-

r !'ig. ùT.

lenrent munie d'un ré1#fb,.:pré.unrr, vcrs lcs tleur extrérnités de


''collct,s
son tuyau , deux eilÈÔ-eS de saillants dont, le contour est
carré ; ces deux c-g,lpûs ont, exacternent les mêines dimensiorrs. Le
réticule de cefte lunetfê.est, placé de telle rnanière que son ase
optique soit parallèle aux arcltes dw.l4isnie carré dont les deux
collets saillants forment coùrme les derft bascs. On s'assure tle ce
parallélisme en posant, la lunette sur une surface plane, de manièr'e
qu'elle s'y appuie par deux faces correspondantes de ses deux
collets, et en observanI Ie poinl, d'un olljet i.loigné clui scr trou\e
II0]'ENS DFr ïtSÉE. 67
alors dans la rlirecl,ion de l'arie optique I on retourne ensuite la lu-
nette, en Ia faisant successivement reposer sur les diverses autres
faces de ses collets , et, dans chacune de ces nouvelles positions,
I'axe opl.ique doit toujours ponvoir se diriger vers le même point
cle I'objet éloigné, sans que pour cela les rleux collets cesscnt de
toucher la surftrce plarre avec laquelle on les a mis en contact. Otr
cortcoi[ dt\s lors que, pour reconnattre si l'axe optique d'unc lunette
atlaptée à un cercle est bien parallèle au plun du ccrcle, il suffit, cle
poser la lunette d'épreuve sur le cercle, en ayant soin de i'alrpuyer
llar ses deux collets, et de s'assurer si son axe opficlue et, celui de
lit lrrnelte adaptée au celclc peuvenl êLre dirigés yers un mêmo
point trùs éloigné. Si cclte épreuvo fait reconnaitre rlue I'are opti-
que de Ia lunette rr'est pas parallèle au plan du cerclo, on devra
rléplacer le réticule transversalement, dans le sens quc l'expérience
aura indiqué, jusqu'à ce que le parallélisme soit obtenu.
Il est indispensable que les pièces qui relien[ ]a lunelte au cen-
trcdu cercle, et qui sont mobiles avec elle, portent un index très
ritpproché des divisions du linrLe, ct destiné à établir la correspon -
rlancc en[re elles et la lunette. Si un cercle était muni de cleux lu-
rtcttcs, dont chacune devlair ôtro dirigée suivant un des côtés de
I'angle qu'il s'agit de me.rurer , la vrleur de I'angle seraiI fournie
lint' le nonrbre des divisions du limbe crompris entre les index de
t'ts deux lunettes. I\{ais il faudraiL ilour cela quo la correspondauce
eutre I'axe optique de chaque lunette et l'indes qui I'acc:ompagne
pfrt être ét,ablie eI vérifiée avec une grando csacl,iturle ; sans quoi
on courrait le risque de conmettre des erfeurs notables, e[ lout
I'avantage qui résulte de la substitui,ion des lunettcs aux alidades à
pinnules disparaltrait ainsi. Pour se nreltre à I'ahlide I'inconrénient
que présenteraib I'instrumert dans de telles conditions, en raison
tle la difficult.é d'etÏectuer la vérification dont il vient d'ôtre ques-
tion, on n'adapte au cercle qu'une seule lunelte, don[ I'axe op-
ticlue doi[ êt,rc successivement dirigé suivan[ chacun des deux
côtés de I'angle à nresurer. Il est clair quo I'axe optique de Ia luneH,e,
en passant ainsi de la dinection du premier côté dc I'angle à celle
du second côté, parcoult, précisémenL cet angle; I'index qui se
mcut avec la lunel,te tourne nécessairement de la même quantité,
de quelque nranière qu'il soit placé par rapport à I'axe opl,ique; il
-qulfit dunc de compter les rlivisions quc cet index a ainsi parcou-
nres sur le limbe, pour avoir la nlcsuro do I'angle cherché. Ainsi
I'ernploi d'rrne seule lunctte, au lieu dedeux, permet, de placer son
index comme on veut, sur les pièces clui la suivent dans son ntou-
lernent,, sans r{n'on ait, besoin de faire aucune vérificallon sur la
{itt INSTRU}IENTS Qtu snnvtiN'r A'r,a MDSUaE Dr.ls ANcr.us.
correspondance rlo cel, index aveù I'axe optique. Il
est à peine nr!-
ccssairc d'ajouter quc le cerclc doit rester complétement, irnrnobilc,
pendanl que la luneLto csf amenée dc la clircction du premier cr)tti
dc I'angle à cclle de son second côté.
Souvent, dans les grands instrumcnts des obserl.atoires, la lu-
net[e est invaliablement fixéc au linrbe graduti, qui peut tourner
avec clle autour dc son cent,re. Dans cc cas l'inctex, destiné ir
marquer sur les divisions du liurbc la grandeul de I'angle dont
la lunette a tourné en passant d'unc posilion dans une au1re, est
porté par une pièce lixe placée très près de r:es divisions. Au licrr
rlue la lunette emporlc avoc clk: un index clui parcour.t tinsi les
rliverses divisions du limbe, clle en[raîne dans son mouvemcnl
le limbe tout entier, donû les dir,isions viennent passcr successivc-
tnent devanb I'inder imrnobile.
Les poinl,s que I'on vise dans la niesnre des angles, soit pour les
recherclres astrononriclues, soit dans les grandes opérations ayant
pour objet la détermination de la figure de la tere, sont toujours
à.de très grandcs distances dc I'observateur. Il en résulte qu'il
n'est pas indispensablc que l'axc optiqrrc de la lunelte adaptéc à
tun cercle rcncontre la perpendiculaire au plan du cercle rnenér;
par son ccnt,re. L'nse optique peut pa-sser à côté de r:et[e perpcn-
rliculairo, la lunet.tc pcuf mômc ôtrc tout cntiùr'c d'un côtd:ilc i'arc
autour duquel elle effcctuo solt rDouvcrnent dc rotation sur lc cer-
clc, sans qu'il en résulte d'erreur appréciable clans la mesure rlrr
I'angle : la grandcur de la clistance à laquelle se trouve le poinl
visé faif que I'axe optique peut être regardé comme ayant unô tli-
t'ection parallèlc à ccllc qu'il auraiI s'il rencontrait réellement l'i'rse
du cercie.
$ 33. Nous avons dit que I'axe op[ique cl'une lunette se trouve
rléllni par le centro optique de I'ol.rject,if, et par la rencontre rles
deux fils du réticule. I.e premier de cesdeurpoints est un point
mathérnatique ; mais il n'en cst pas de même du seconrl. Le dia-
rnètre des fils, tluclque petit qu'il soit, n'en a pas moins uns cer+
taine valeur qui n'es[ pas nulle, et il ert résulte une légère indtici-
sion ponr la direction de I'axe optique. Lorsqu'on viso une étoile,
par exemple, et que I'image de cette étoile a été amenéc à se
cacher derrière la rencontre des deux fils, on ne sait pas au jusl,e si
cette image se trouve au milieu du très petit espacc dans lequel les
deur fils se croisent, ou bien si elle est près d'un de ses bords.
La position de la luneLte, pour laquellc I'imagc de I'tltoile disparaît
dcrrière la croisée des fils, ne se trouve donc pas parftritcmont clé-
l,erminée. L'erreur quo I'on commet ainsi sur la clirection trs ra
I,E(:TURE Dlj L'ANGI,E. 69
lunette, en raison de la difficulté de faire coincider sxactentent
l'irnage du point visrl avec le milieu de la croisée des fils, se nomme
trrero' de Ttoinlë. Cebte orreur peut aller à une seconde , pour les
observatculs los plus ercrcés, so servant tles instruments les plus
précis que I'on possùdc actucllement.
Souvent, au lieu d'un seul fil delrière lequel on
rloit cacher l'inrage d'une étoile quc I'on observe , on
cn disposc cleus plrallèles ent,re lesqucls on anrône
l'inragc de l'éloile, en la nrettant à cgalc distance de
r:es rlcux lils; fg. 68. On commet uue erreur moindrc
sur Ia direcrtion de la lunclte, en amcnant I'imagc
de l'étoile a paratlre drgalemenl éloignée rlc ces deur Iig. G8.
fils Jraralli'ls.s, qu'cn la faisanl coïncider avec un lll
unique qui les renplaccrnit cn passanl, au rnilieu de I'cspace qui
les sépare.
S 34. Lecture dc I'angle. Lorsque la lunctte adaptée à
run -
ccrcle a étô,dirigée successivement suivant les deux côtés de
l'angle qu'on veut mesurer, il ne s'agif plus que de déterminer,
au novcn rles divisions du cercle, le nombre de degrés, minutes et,
secondes dont cet angle se compose ; pour cela il faut évaluer la
longueur de I'arc parcouru par I'index qui acconrpegne la lunette,
lrendant qu'on I'a amenée de la première posirion à la seconde.
Cel,te évaluation s'effcct,uerait tout de suite et très facilemen't, si le
cercle était divisé en secondes ; il suffirait en effet, de compter les di-
visions du ccrclc que I'index aurait dépassées clans son mouvemelrt,
ce quipourrait être facilité par des numéros affectés à ces divisions,
on au moins à quelques-unes d'entrc elles. lfais si I'on fait at.ten-
tion à la petiteisu ilo I'ur. d'une teconrle sur un cercle tel cyne
ceux dont on se serl dans la mesure des angles, on comprendra
tout de suite qu'il n'esb pas possible de réaliser une graduation telle
rluo celle dont nous venons de parlcr. Sur un cercle dc 45 centi-
rnèlres de diamètre, ce qui est une dimension déjà bien grande
pour.un instrumeirt portalif , un degré occupe une longueur d'un
peu moins de ,l millimèl,res ; la longueur de I'arc d'une minute est,
d'environ -.lu d* millimètre ; et celle de l'arc d'une seconde d'enli-
ron ffi de millimèl,re. On voit qu'il n'y a pas lieu cie songer à rli-
viser un paroil cercle en fractions aussi petites que les secondes:
tlans uno graduation de ce genre, les lignes de division se confon-
draient lcs unes avec les autres. Les cercles dont on se serl dans
les observatoires ont des dimensions beaucoup plus grandes que les
cercles portatifs; mais ils sont loin encore d't\tre assez grands pour
rlue lertr conlour puisse ôtrc divisé en secondes, On sc contenl,e
7II INSTNUtrIENTS QUI SIiRYUN'r A [A }I}:SURE DES AN(IIIIS.
habitueilement do diviser les cercles rlestinés à Ia mesure
des an-
ltles en arcs de 4 0/, ou de S/; e[, pour évaluer les fractiorrs de ces
irrcs' on a re0ours à des moyens particulicrs, qui consistenf, soit,
rlans I'enrploi de t,ernierst soir dani |ernproi aé mnoniii,ri.
$ 35- Pour faire com,prcndre l'emploi du nou. suppo_
'ernier, o'onu iilnu
s'nrgns d abord qu'il s'agisse de mesurer la longueu.
droite- AB, fg' 69. on c.mmen.o par crisposôr r. rong
àe cette

t-i9.60.

ligne droite une regle cD divisée en parties égales, en centimètres


par exemple: et I'on a soin que I'une des ertiéo,ités A ae la
tigne
à mesurer soit oxactement en face d'un des traits cle division
de la
règle. cela'fait, o' [rouve sans difficurté re nombro oÀ .uiriimètres
contenus dans la ligne AB : ici. il y en a g avec un reste oB
, plus
petit qu un centimètre. pour déterminer eniuite la longueur
cle ce
restê aB, évaluée en fraction de centimètrc, on peut
aioir recours
âu poyen suivant. on place à la suite cle la lign'e AI] une
secondtr
rr)g'fe BE, ltg.70, don[ la longueur totale eÀi .tu g
centirnètres.

Fig. 70.

et,a été dirisée en dix partieftgales; puis on cherche, parmi


les
traits de division do-cet[e second"e rcgic, cerui qui se ;;;,i;u
exac_
tement en regard d'un des traits de diïision âe ra ,tgià'
cl , ru
quo porre ce traiL cle la seconde règle inoiqr,eie nombre
lun'tgrg.
de dixièmes de centimètre, ou dc miilinrèiru, .oni.nuJ
dans re
res[e aB s'agissait d'évaluer. Ici on t,rouve que ce resr,e con-
.q_u'il
tient 4 millimètres, puisque c'cst, rc quaLrième trait de clivision
rle
ll fst.n.B[gui est en côincidence oïu. ,,n dcs traits cle divisjon
de la règle CD.
Pour se rendre conrpte rre ce procéiré, ir suffit d'otrserver
cluc ra
Iongueur de la règle BE comprenint g des parties de cD,
et cette r,è-
gtf ele parlagéu..el
,ayant l0 porlions tigalès, chaque division de l]U
esl les ii d u'e des divisions de 0D; la clifféroncc entre les lon-
gueurs de ccs deux divisions es[ clonc de
# ,re la seconrle. Il en
résulte que, par suire de ra cr.ri'cidcncc cru'quatrième
iiuit ou ro
f,ucl:uRE Dli L'AN(;t.li. 7 |
règle l)li avc'c lc trait à de la règle cD, le troisiènre trait tle l|ll
es[ à droite du trait c,de1l de centimètre; le seconrl trait deB], est
à clroite du trait d do 126 cle centimèt,re; re premier trait, de IlIl
est à droite Llu trait c de
nru de centimètre: et ônfin I'extrémité B cltr
la règle BE est à droite d-u trait / de
la lungueur de la pctitc ligne rrB.
il de centimètre, ce qui clonrrc
s-i la règle BIi avait été formée en prcnarlt,
. ^Il,est.bienclairque,
'19 divisions de cD, e[ divisanileur rongueur totale en p0 par.rir,.s
égales ,. cet[e règle aurait perrnis cl'évàruer al] on vingtièmes tle
cenlimèlres; et. que de mênre on pourrait la clisposer clé telle rna-
nière qu'elle rlonnât des trentiènies, des quarantièmes, etc., dcs
divisions. de la règle principalc cD. cc procédé, auési siinpkr
qu,'ingénieux, pour évaluer dôs fraction.s deô divisions d'une règle,
a.éte imaginé par un l'rancais nornmé vernier; e[ c'est ile là
ùient fe nom dc 'aenrier que l'o'donne à la règre BE qui est sJ,[- [ue
cialernent destinée a atteindre ce but.
on comprend tout de suite que le principe du vernier peuûêtrc
appliqué à la mesrrre dos arcs de ceicle, tout aussi bien qu'à la
ûresure des lignes droites I et qu'on arrivern ainsi à évaluer lcs
arcs cn fractions très petites des divisions tracées sur le linrbc
gradué dont, on se sert. A cet effel, les instruments qui serlent ir
la.mesure.des angles sont munis de vcrniers trac:és sïr les
Piôccs
nrôrnes qui portent les index destinés à nrarquer Ies ex(rérrrités rles
arcs correspondanb aur angles cherchés. C'est cc que morrtrc lir
frT.71. Le t,rait a n'est autre chose quo I'inclex q,ri accon,1,,,g,,"
I'alidade à pinnules ou la lunette tixle
à la pièce A. La position de ce trait,
ytarrni les divisions du limbe gradué B, fait
r:onnal[re tout de suite le nombre cnticr
tle ces divisions donl se compose l'at'c
commenÇant à un point connu du linrbe,
et, se terminant en rr. I\fais il r.este ha-
bitucllcnrent, une portiorr de ccI arc,
plus petite qu'unc tlcs divisions rlrr linrl_rc,
rlue I'on a besoin d'évalLrer e'n ltaclions
do ccs divisions : c'est ce quo I'on fait au
l)loyen du vernier porté par la piece A,
et, tracé à partir dc l'inder a, de manièrc
à se trouver toujours placé imrnrlcliut,enreut à la suite do l,arc
donl
on.l'eut trouver la gr'andeur. si, par exenrple, le lirnbo n'csl, rlivisé
(lu'en demi-degrés, et, tlue le vernier ail éte construit
en prenant,
un arc contenant 99 tle ces clivisious, el, err le partageant rrn l]0 par-
L -a; Y r- -. ' llllP-.T 7f.

72 lr{srnuMnNl's ()ur s[RvDNT rt r.A i\rrisunu DUS AN(lr,lrs.


ties égales, ce vernier permettra cl'évalucr les aros en trentit)rrrcs
d'un demi-dcgré, c'est-à-dire en nrinutes.
ThéoriquemenI parlant, Ie vernier permet d'ér'aluer les longueurs
reotilignes, ou les arcs de cercle, cn partics atrssi petitcs qu'on veu{,
des divisions de la règlc ou du linrbe gradué I nrais en réalité cette
subdivision ne peut pas êlre poussée au delà d'uno certaine lirnitc.
Les traits quc I'on a t,r.acés , soit sur le limbe , soib sur le vcrnier,
ont nécessairement une cer[.line largcur. Si I'on vcu[ construire urr
vernier de nranièrc à ér'aluel des fracIions cle lignes ou cl'arcs plus
petitesque la largeur même dos traits tlc rlivision, il amivcra qu'iI
n'y aura pas qu'une seule côïncideucc ent,re un dcs traits du I'olnior
et un de ceux de ln règle ou du linrlie gradué; cette coïncidencc
aura lieu pour plusieurs traits consécutif's, eC il en résultera qu'orr
ne saura pas auiusfe à laquellc dc ces coïncidences ondevra s'ar-
rêier. Dans ce cas , 0n prcndra naturellement cclle qui occuperir
sensiblentent le milieu'pirrrni lcs autlcs. On conqoit donc qu'urr
I'ernier ne peut donner les valcurs dc ligncs rlroites ou cl'arcs rle
cercle err fractions très petilcs tlc I'unité prinr:ipalc, qu'autant que
Ies divisions sont malquées au moJ'en cle traits exlrômenrenl,
Iins et d'une très grando précision :.on regarde alors les divisions
en se servant d'une loupc tlue I'on tfent à la rnain , ou bien qui cst
adaptôo à cet effet ir I'instrumcnt lui-
nrérne.
S 36. Le vernier n'osi iJuère em-
ployé, pour fractionner les divisions
d'nn cercle, que dans les instrunrents

!'iq.'il.

lrortal,il's. l)ans les instrurncnts lircs


rles observa[oires , tln lui subsfitrrc
tle préférence le nricromi lt.c, qrri
pennet de poussel. I'eractitude ltlus
loin. Le rnicronrètle n'cst, autrc
chgse qu'une sorte de peti[e ]rrnettc à réticule AB, /rg. ?2, in-
stallée d'nne manic\ro invariable on regard des divisiouU dq
limbc CD, qui tlans t:cr cas fait corps aveè la lunette cle I inttml
r:

T,ECI'URE DE L'ANGLE. 73
rnen[ et, se nleut avec elle ($ 32). (lci la graduation est supposée
faite sur la tranche du limbe, comme cela arrive quelquefois dans
les instruments dont nous nous occupons ) En mettant son æil
près de I'ocr.rlaire du micromètre, on a;ierçoit une imago agt'andio
d'uno petite partie de la gradual,ion du limbe,, lig.73, et l'on voi[
en môme temps les fils du réiicule se croisant à travcrs cetle image.
Ces fils ne sont pas fixes contme dnns les lunetl.es ordinaires à ré-
ticule; une vis à têtc gracluée u,, lill.72, permeb dc leur dotrner
un mouverlrent de transla[ion. perpendiculairernent à l'axe du mi-
cromètre, et dans la direction ntêrrie dans laquellc on voit marclter
les divisions du limbe, lorsqu'on le fait tournet'autottr de son cen-
l,re. Le rét,icule étanI aurené au commencetrenI de la courso quo
la vis peut ainsi lui faire parcourir, I'axe oplique du micromèlrs
occupe unc position enbièrcmcn[ dé[erminéc ; cet,te direction par-
ticulière de I'axe opbique cons[it,ue, à propremenb parler, I'index
destiné à marquor sur Ie linrbe l'extrémité de I'arc dont ce limbe a
tourné en passanb d'uneposition à une atttre. Si le cercle, en [our-
nanI autour de son centre, à partir d'une position connue, s'arrêtait
dans une secondo position telle que I'un dcs traits de sa gradua-
[ion correspondlt exactement à I'index donl nous venons de parler,
il suffir'ait de connaltre le numéro de ce trait de division pour en con-
clure tout de suite la grandeur de I'arc dont le limbe aurait tourné.
,\lais habi[uellenrent il n'en esI pas ainsi: le point, do rencontre. des
{ils du réticule, que noLls supposons [oujours.rarnené à I'origino du
mouvemenI qu'it peut prendre, se trouve placé entre cleux traits
consécutifs, comme le montre la frg.73. Si les divisions du limbe,
vues ir I'intérieur clu micromètre, ont
marché dans le sens de Ia {lèche, le
tlait nr, est le dernier qui, dans cc mou-
vemen[, ait dépassé le point, de croi- A
sement des fils; on a donc bcsoin de I

mesurer la quantité dont il l'ir clépassé, I


pour savoir dans qucl tapporb elle se A
trouve avec la largeur totale d'unc des
divisions, et.pour trouver lrar consé-
qucnt ce qu'on doi[ ajouter ir la vllcrrr'
qu'aurait I'arc décrit, s'il se Lelnrirail
au Lrait lr. A ceb effet, ou fait rnou-
voir le rébicule au moyen de Ia vis u, fr7.72, jusclu'à ce que son
poiut de croisement vienne se placer exact,emenl sur le trait m :
le nombre de tours et la fraction de toul qu'on a fait faire à la vis,
fait tonnattre Ia grantleur du chemin parcouru par le réticule, clu-
7
1tr INSTRUI\IENTS QUI SERIENI' A LÂ IIDSURE DIIS A|{GLES.
min que I'on évaluera facilement en minutes et secondes. Supptl-
sons, par exemple, que le limbe soit divisé de 5 en 5 nlinutes, que
Ia vis du micromètre.doivc faire exactement 40 tours pour faire
parcourir une division entière au point de croisemen[ des fils,
et que le conlour de la tête do cctte vis soit divisé cn 60 parties
égales; chaque tour de la vis fera marcher le rélicule d'une quat-
tité égale à I'arcde 30/f pris sur le limbe, eIchaque divisionde la
tête de la vis correspondra à un arc d'une derni-seconde.
Un petit miroir b, fig.?2, ûré au micromètre, cst disposi: de
manièrè à renvoyer la lumière d'une lanrpc ou d'un bec de gaz
sur la partie des divisions du linrbe qLri se trouve en face du mi-
cromètre, afin c1u'on pui'.sse voir convenablemenl ces divisions. Le
miroir b, qui se trouve placé entrc le limbe et I'obiectif du nticro-
mèlre, est d'ailleurs percé d'une ouverture c',entrale destinée
à laisser passer les rayons lumineux parl,is du limbe, qui doi-
vent tomber sur I'objectif pour pénétrer' à I'intérieul du micro-
mètrc.
ii S 37. Répétltion des angle L'ei'actitude de Ia mesuro
I rl'u-n angle dépend de différentes circonstances' qui se rapportent,
les unes au moyen de viséo que I'on ernploie, les autres à la lec-.
ture de cet angle sur le limbe gradué de I'instruntent. La lccture de
I'angle peut donner lieu à des emeurs d'une grancle imporl,ance,
surtout lorsqu'otr se sert d'instruments portatifs, qui, pal cela
même, ne peuvon[ pas avoir dc grandes dimensions, Ces erreurs
proviennoni, soit de ce que la graduation du cercle présento des
défauts presque inévitables, soit de co que le vernier ne perhte[
pas de pousser assez loitt la subdivision des parties du ccrcle. Otr
a imaginé un moyen très ingénieux de se mettre à I'abri de ce
genre d'erreurs: ce moven consiste dans la repëtitiotr, des ungles.
Voici quel en est le prinoipe
Concevons que, par une sério d'opérationg successives, on par-
vienne à faire décrire à I'axe optique de Ia lunette adaptée à gr
cercle, plusieurs fois de suite et dans le même sens, I'angle dont
on veut trouver la valeur: de telle sort.e que la lune[te ait tour,né
en totalité, autour du centre du cercle, d'un angle égal à un mul-
tiple de I'angle cherché, se composant par exemple de dix fois cet
angle. On lira sur le linrbela valeur de I'angle total: puis en di-
visànt cettd valeur par 4 0, on aura cellc de I'angle cherché' Mais
si, en opérant ainsi, on comntet une erreur dans la leclure de
I'angle multiple, cette erreur se trouvera ensuite divisée par 'l0' et
en conséquence il n'en résultera qu'une erreur clix fois moindre
sul l'anglô simplo; tandis que si l'ôn s'était contenté de mesurer
CDNCI,E RÉPÉTITEUR, 75
directoment cei angle simple, on aurait pu commetire la rnême
orrour de lecturo quo sur son multiple. Il srrffit de chercher de
même à déterminer! au moyen d'une simple lecture, la valeur
d'un angle 20 fois, 30 fois plus grand que celuiqu'on veut obte-
nir, pour en conclure une valeur cle ce dernier angle qui ne com-
por[e qu'une erreur 20 fois, 30 fois plus petite que celle qu'on
pourrait comnrettre en lo mosurant simplement par le procédé
ordinaire.
L'idée de cstte ingénieuse méthode, qui peut ê[rc regardée
comme annulan[ comtrlétement I'err.eur de lecture dans la mesuro
des angles, puisqu'elle pemre[ de rliminuer ce[te crreur autanb
qu'on veut, est due à I'astronome Tobie l,layer, qui I'a lhi[ con-
naifre en Ni77. Mais c'est Border qui a le premier fai[ construiro
des instrunrcnts clisposés pour la mcttre cn pralique. Nous allons
décrire le ccrclc de Borda, désigné habitucllernent, sous le norn de
crrcle répatiteur, parce qu'il est tlestiné à cffectuer la mesure des
angles, en appliquant le principe de la répétition.
S :]8.'Ccrele répériteur. - Ce[ instrumont consiste en un
cercle gladué AA, fg. 74, porté par un pied qui permet de lui
clonner toutes les directions possibles, ef muni de deux lunettes à
réticule dcstinées à viser suivant les côtés de I'angle à mesurer.
Le cercle AA peut tourneir rlans son plan, autour d'un axe qui lui
esi implanté perpendiculairemenb et en son centro. Cet axe tra-
verse une douille B qui est fixée à l'axe horizontal C, et qui se
termine pilr un renflement pesant D, destiné à faire contre-poids
au cercle et aux deux lunettos, afin d'empêcher que la pesanteur
ne tende à faire basculer le cercle en le faisant tourner autour do
I'axe C. Les ext.rémités de I'axe C sont supportées par les mon-
tants B, E d'une sort,e do fourchc qui surrnonte la colonne F, eb
peuvent tourner librement dans les ouvertures circulaires prati-
quées dans ces montarrts. Enfin la colonne F' peut elle-rnême tour-
ner, 'âvec touI ce qu'efib por[e, aulour d'un axe qui pénètre à son
intérieur, dans une partie de sa bauteur, e[ qui est firé au pied do
I'iristrument. On eonçoit, que, par cet,to disposition, en faisant, tourner
le cercle autdhr de I'axe C, et en mêmo temps tout I'instrument
autour de l'âxe de la colonno F, on peut amener le plan du cerclo
à avoir telle direction qu'on veut.
Uno lunette SS est installée sur la face supérieure tlu cercle,
suivant un do.ses diarnètres, e[ peui tourner librement, autour de
son cenhe, sans I'cntrainer. Une seconde lunefte Il est adaptée de
même sur la face inflérieure du cercle: mais elle n'est pas dirigée
suivant un diamètre, à cause de l'axe du cercle, qui s'y oppose:
INSTRUIIIENTS QUI SNRVENT A LÀ I\IISURE DIS Aî{GI,ES.

Fig. 7'[.
CER(:LE RÉPÉTITEUR. tt
elle est placée ù côté ile cet ase, aul,out' ducluel elle peut égale-
menL tourner librernent et indépendammcnt du cercle. La posi[ion
escentrique de cctte lunette inférieurs n'cnrpêcùe pas qu'on ns
s'en serve absolurnent cie môme que si elle était dirigee suivant un
diamètre. Ainsi quc nous l'avons déià obsen'é (S 3g), il n'en ré-
sulte aucune erreur appréciablo dans .l'observatiott des astres, ou
des objets terrcslres suflisamment. éloigné's
$ 39 Lorsque lc plan du limbe a été amené dans unedirsction
convcnablc, au nroven des mouvements qu'il peut prendro autour
de I'axe C, et autoul de I'axe do la colonne F, on fiiit en sorte que
ces deur mouvetrreuts ne soienl plus possibles, 0n se sen'ant de
vis de pression disposées pour cela. Dès lors le cercle ne peut, plus
prendre de mouvemenb que dans son plan, autour de I'axe qui tra-
verse la douille B; dans ce mouvemenl, il entraîlre les deux luneltes,
qui peuvenl d'ailleurs se nrouvoir seules autour de son centre, ainsi
que nous I'avons déjà dit. Chacun do ces trois mouVements, du
cercle avec les luneLtes, et de I'utte ou I'autre des lune[tes indé-
pendamment, du cercle, peut s'effectuer en dcux fois : rapidemen[
d'abord, avoc la main, pour donneir au cerclc ou .:tllx luncltcs à peu
près la position qu'on vcut, leur
faire prendrc I ensuite lentc-
ment,. au ntoven d'une vis dc
rappel, pour lés amcnu. oxacte-
mq$ dans cctte position. Voici
çé'lle est la disposition adoptôe
à cet effet pour chacunc des lu-
nettes.
La pie\cc t, fr7.75. fait corps
avec la lunctte: c'est, par exem-
plc, pour la luneft,c supérieure,
I'extrénrité de la pièce K, ftg ,7 L.
(lette pielce rr, cst percée rl'une
ouverlure rectangulaire, traver-
sée en son milieu par une vis Ù,
qni peut tourner sur clle-môrne
tlans cles collets (ixés aus tleur
cxLrémités rle cette oul,crturo.
(,n écrou c csl engagé dans la
vis ô, et, cst d'ailleurs atlaché à
unc pince tl, donI lcs r]errx mi\-
choires sont placétrs. I'une au- dessus, I'aut,rc au-dessoris du borcl
arninci du limbe; la vis e est, rlostintic à rapplocher ces cleux
7
.'."

78 TNSTRUMINTS eul s[RY[:NT Â t,,\ ttESUnn dns ÂNGLEs.


mâchoires, de manière à seruer le bord du lintbo entre elles , co
qui fixe pour ainsi dire l'écrou c au limbe. Lorsqu'on veut déplacer
la lunette rapiclenterrt, cl tl'unc quantité un peu grande, on des-
scrre la vis rle pression rr, c0 tlui rentl la lunctte cnl,ièremt;nt' libre
do se nrotrvoir âutour du centre du ccn:le, sous I'inrpulsion de la
main. Lorsque ensuite, ayant donné à lalunette à peu près la posi-
tion dans laquelle elle doit s'arrêter, on veut I'v arnener Bxactemeltt,
0n serre la vis de pression e ; la pince d e[ l'écrou c se trouvent
par là fixés au limbe, alors on fait tourtter Ia vis de rappel D, et
elle marche darrs l'écrou c, en communiqrtant un nlouvement lettt,
à la pièce rr qui entralne la lunc'ttc avec clle.
Une disposilion différente a été adopLée, pour produire d'utte nra-
nière analogue le ntouveruent du cerclc atitour de son centre. L'axe
du cercle , après avoir traversé la douille B, Ég. 7 L , eL le contro-
poids cylinrlrique D, se prolonge cl'unc petitc quantité au delà, et
porte une rouc dentée do mêtne rliamètre quc ce contre-poids. Une
vis sans fin engrène avec cette roue, ct cst portée par des collets
firés au tambour D. C'est ce qtle montre la fig.76. Si I'on fait
tourner la vis sans
fin ab, en la sai-
"sissanI
par une dos
deux têtcs qu'clle
1;orte à ses dc.u:ç
ertrérnités,la r<mc
dcntép ave c Ia-
qucllc clle engrènc
re(:evrtl llll lnOLlve-
ruent rle rotation ,
li'ig.7(i. F'ig' ?7.
auqucl lrnrticiper:r
néccssairement lc cercle qrri cst firé arr tttôutc are qrr'elle. lluis la
vis ab pouL êtrc. éloigntie tlo la roue tJentée, de tuanière à suppri-
mer tor[s conrnrunii:rttiotr cntre elles. Pour cela, il suflfit de fqirc
tourncr un peu lo rloigt.rl autour du petit, arie c altqucl il est fixé; ce
rloigt repousse I'est,rtltuité rr de la vis, qui, dès lors, n'engràne plus
avec la roue dentée , fr7.77, e[ laissccette roue libre de tounier ar.ec
le cerr',Ie, sous I'irnpulsion de la main. Lorsqu'on replace lerioigL rt
dans la position t1u'il avaiL d'abord , la vis est ramenée près de la
rouc dentée par I'action d'un ressort e, et, la cotnrnunication enfro
la lis eb la roue se brouve rétablio. Pour pouvoir donner au
cercle un mouvement, de rotation rapidc autour de son centre, il
suffit de désengrener la vis sans fin, à I'aide du doigt d ; lorsque le
cercle a été ainsi placé à peu près cornme il doit l'être, on réta-
(IIJIiCIIi ITÉPÉTITEUR. 79
ltlit. la communication de la vis sans fin avec
la roue denl,ée, et on faisant tourner ceùte
vis. on amène lentement le cercle à avoir
au.ius[e la position qu'orr veut lui donncr.
!i 40. Àprès avoir fait connal[rt la dis- ûl
position du cerclo répétiteur, e[ la manæu- -.l
vre des diverses pièces dont il se compose, æ

nous allons indiquer le moyen do s'en ser-


vir pour mesurer un angle, en appliquanû
le principe do la répélition des angles
($ 37).
Soien[ À et B, les deux points très éloi-
gnés vers lesquels sotrt dirigés les côtés !D
de I'arrgle à mesurer. Après avoir placé -J
la lunette supérieure du cercle dc manièrc
quc son index coïncide avec Ie zéro de la
grariualion, ct l'avoir fixée au cercle dans
cette position, on dispose lê cerclo rlans lo
plan de I'angle, e[ on Io fait tournet dans
ce plan, jusqu'à ce que la lunette supé-
rieure soit dirigée vers lo poirrt A; on fait
ensuite mouvoir la lunette inférieure seule,
de manière à la diriger vers le poin[ It,
Lorsque le cercle a été amené dans cet,te
position, f,9.78, et. que les Iunettes ont tité
ainsi dirigées suivanf les tleux côtés de I'an-
gle, on faiI tourner le cercle, avec lcs deux
lunetùes, jusqu'à ce que la luneile inférieuro
soit dirigée vers le poin[ A, frg .19 ; on tixo
alors Ie cercle, on en détache la lunette su-
périeure, et on I'amène à êire dirigée vers
Ie point B, fr1.80. Il es[ bien clair que,
dans ce mouvement, la lunette supérieure
décrit un angle double de celui que I'on
cherche, et que son inder parcourl sur le
limbe un arc servant exactemen[ de mesure
à cet angle double : en lisant le nombre de
degrés, minu[es, e[ secondes, auquel corres- :1
gr
pond la nouvelle position de cet index sur @
tg
le limbe, et divisant ce nombre par ?, on
aura déjà la valeur de I'angle chsrché.I\{ais
si l'on ne se contente pas d'avoir doublé
80 nrsrnuMnNTs QUI sËRvENT A LÀ lt[sunn DES AticLDS.
I'anglo, si I'on veut avoir un plus grand multiple, on continuera
I'opération de la manière suivanl,e.
Le cercle et les lunettes se trouvan[ dans h position qu'indique
la fig.80, on fait toLrrner le tout dans le plan de I'angle, c'est-à-
dire autour de I'axe du cerclc, jirsqu'à ce que Ia lunet,te supérieure
soit dirigée de nouveau vers le point A, fg. I I . On détache ensuite
la lunette inférieure, eb on la fait tourner seule dc manière à la
ramener vers le poin[ B, Êg 82, Dès lors I'instrunent se retrouve
exactement comme il était tou[ d'abord, /îg. 78, avec cette diffé-
rence cependant quo l'indcx clc la lunette supérieure n'est plus au
zérode la graduaLion, mais se [rouve à une distance angulaire de
ce zéro égale au dorrble de I'anglo crlrcrclré. On conçoit rlonc rlue
I'on peut partir de cette posi[ion du ccrclc cb des lunetl,es, comme
on est parti de celle indiquée par la Ê9. 78, pour faire une opéra[ion
exactement pareille à celle que I'on a dejà eft'ectuée, et I'on feru
ainsi parcourir à I'index de la lunette supérieure un arrr du limbe
gradué précisément égal a celui qu'il a déjà parcouru : c'est,-à-dire
qu'à la fin de ce[te seconde opéral.ion, l'index se t,rouvera à une
distance angulaire du zéro ôgale à 4 fois I'angle cbcrché.
En répétanl encorc les mêmes manæuvres, el cela autanI de fois
qu'on voudra, on fera parcourir à I'index de la lunette supéricure,
à partir du zéro de Ia graduation, un arc total 6 fois, B lbis,
40 fois,... plus grartd clue celui cSri correstrlond à I'angle dont on
veut détermincr la valeur. ce[ arc lot,al se composera généralenrenI
cl'un cerLain nombre de circonfércnces cntièrcs, et cl'une portion rle
circonférence clont on (rouvera Ia grandeur d'après la posit,ion quc,
I'index occupcra parmi les divisions du limbe. Lorsqu'on aura
ainsi obtenu. lc nonrbre de degrés, minut,es, et secondes, reprt!.-
senlanI Ia valeur du multiple dc I'angle cherché que l'on a fait,
décrire à la lunel[e supérieuro, il suffira dc lo diviser par le nombre
qui manlue ce multiple, pour cn conclure la valcur de l'angle
cherché. , ,
Pour diminuer I'errcur que I'on peut commettre dans ra vareur
de I'angle multiple, par la leclure de la position qu'occupe l'index
de la lunetto supérieure à la {in des opérations, on ariapte à celts
lunettc quatre verniers différcnts, répertis régulièrenrenl, sur tout
le con(ourdu cercle. Un seul dcs inder qui accompagnont oes ver-
niers est employé à détermincr le nombre entier de divisions rJu
linrbe donl, la Iunctte a tourné en totalitd, depuis le commencemcnt
jusqu'à la fin : nais les quatre verniers donnent crhacun une valeur
de la fraction de division que I'on doi[ ajouter à ce nombre enlier,
et c'est la movcnne de leurs indir:ations que I'on adopte comme
NIESURE DES DISTANCES ZÉNI'I'IIAT,[S, 8T
donnant la valeur exacte de cette fraclion cle division. Des mi-
croscopes M, M , lig.7L, sonidisposés dc nranière qu'on puisse
observer facilement les divisions du vernier, et la colncidence de
I'une cl'elles avec une des divisions du linrbe; iles vis perntettent de
les faire mouvoir dans toute la longueur du vcrnier correspottdant.
Unc circolstance inrport,ante à signaler dans la mancl'ut,re du
t'ercle répétiteur, c'est que chaqrre fois qu'on détache unc des lu-
l)ettes du cercle, pour la faire tourner sans que Ie cercle soit, en-
traîné, l'immobilité du limbe peut être constatée à l'aide de I'autre
lunettc, rlonI I'axe optique est dirigé vers I'un dcs deux trloints Â, l],
eL ne doit pas cesser de pesser par ce point. [,e moindre mouve-
ment que Jlrendrail lo cercle, pendanc que I'on Jait mour,oir ulre
tles lunettes, entralnernif une crrcllr inrportanle dans la mesure de
l'anglc ; nrais I'observateur s'apclccvraj i nécessairemen b du dépla-
cement du cercle, à l'aide de la lunette qui lui es[ reslée f]xée.
Si l'on réfléchit à la nanière donl on olitient la valeur d'un
angle. en suivant la marche qui vient d'ô[re indiquée, on reconnaît
que I'erreur de lecture est bien diminuée autanf qu'on veut par le
rnoyên de la répétition de I'angle ; puisque l'erreur commise dans
la lecture d'un angle dix fois,vingt fois,... plus grand que I'angle
cherché, est'clu même ordre de grandeur clue celle que I'on com-
mettrait d:rns la mesure directo de cet angle, et, qu'elle se trouvû
divisée par'l0, 20.... Àlais il n'en es[ pas rio mê.me de I'crretrr dc
pointé (S 33) 0ette erreur ne se produit pas une seule fois dans la
mssure d'un multiple de I'angle cherché : elle se produit cltaque
fois qu'on fait une nouvclle visée. En sor[e c1ue, si toutes les erreurs
de pointé, que l'on commet successivement, étrient de ntêmo sens
et égales entre elles, il en résulteraib en définitive, pour I'angle
cherché, la niêrne erreur que si I'on s'était, contenté de Ic mesurer
sans employer lo principe de la répétition. L'eneur de pointé n'est
at,ténuée, par la répétition des angles, qu'autart[ que les erreurs
commises dans les opérations successives se trouvent les uncs darts
lun sens, les aul.res en sens cont,raire ; le résultat est le même, sous
ce rallport, que si I'on avait mesuré à plusieurs reprises I'angle
clrerché lui-rnême, et qu'on ait ensui[e pris la movenne des nombres
ainsi obtenus.
$ 4'l . mesure des rllstanees zénltrhale Toutes les fois
que les deux côtés de I'angle à mesurer sonb déterminés par des
points que I'on peut observer au moven de lunettes, on opère commo
il vient d'être dit. Mais il n'en est pas toujours ainsi, et c'est ce qui
arrive notammen[ lorsqu'on veut mesurer la d[stance sënithnle
d'un point.
82 rNSTRUlftEN.fs QUt SERÏnNT A t.{. MESURE DES ANGLES.
La rtr1-ticnla, en un lieu quelconque de Ia [erre, c'est Ia direction
suivanf laquelle agit la pesanteur. Cettc direction nous est indiquée
d'one manière extrêtrenlent nette par I'ins[rumen[ bien
-ffit
- ('onnu sous le nom de fit it' plomb, Fg. 83. On nomttle
|;tinitlr,le point du ciel vers lequel Ia verlicale se dirige.
I Lo ,ti.tonôe zénithale cl'un point , c'csi la distance an-
I gulaire cle ce poinl et du zénitlt: c'est-à-dire I'argle que
I iâ.ovon dirigé \'ers ce point fait avec la verticale du licu
I rl'observation. Le zénith n'csi llas un point visible, quc
I I'oo puisse observer avec tlnc lunette I c'est pourquoi la
V rnes,ite d'une tlistancc zénithale ne peut pas s'effectuer
Fig. on appliquant simplenunt, ce que nous venons de dirc
83.
sllr iatmà.u.e d'un angle en général au moyen du cercle
répétiteur. On ne peut [rouver la valeur dc la distarlce zénithalo
d'ùn point, qu'ctt suivant unc' marche toutc spéciale que nous
allons faire connaltre.
$ 42. Mais auparavant, il faut quo nous disions,
quelques mots
cfu*niuerlru ir, bulli d'uir, instrument d'un usage fréquent dans les
opérations du genre de celle dott[ nous nous occ-upons'.I'e niveau
à'bulle d'air, lig. 8 /l, se compose essentiellement d'un tube de verre
à pen près cYlindriqtte, ferme à
-ses deux extrémités , et rempli
presque complétenient cl'un li-
Irig. 84' quide. La par[ie de la capacité du
tuDe qul
tube qui nn'est occupéc par l€
esr pas oc0upcc le
liquide esl remplie d'air, ou bien de vapeur du liquide lui-mêrne:
c'es[ ce clue I'on nomme la bùle d'air.I'e tube est presque entiè-
remen[ envoloppé par une garnituro métallique destinée à le ga-
rant'ir; ce[te garniture ne laisse apercevoir que la partie supérieure
du tube, dans laquelle se loge la bulle, lorsque le tube est placé
horizontalemenl. Une légère courbure longitudinale, que I'on a
clonnôe au tube à son intérieur, dans la parl,ie que vient occuper la
bulle, fait que cette bullo y prend une posilion déternrinée, e[
qu'une très faiblo inclinaison donnée au tube, dans un sens oil
dans I'au[re , occasionne un déplac.ernent notable de la bullo, qui
cherche toujours à se placer au poinI le plus élevé de I'espace oir
elle est libre de se mouvoir. Ce niveau à bulle d'air est employé
dans deux cirr:onstances différentes: 4n pollr reconnait,re l'hori-
z,ontalité cl'une surfitce plane: 9" pour reconnaltre la ver[icalité de
I'are tle rotation d'un appareil.
Dans le premier cas, la garttiture méLallique du tube porte à'sa
parl,ie inférieure une règle également métilllique, comme le montrc
lIESUliii ftus brS't',ttçr:u,s zÈrt'rùqr,ns. 83
la frg.8&, Dans la construction du niveau, on dispose cetl,e règle
de telle manière que, lorsqu'elle repose sur une surface horizontale,
la bulle d'air occupe Ie milieu tle la longueur du tube. llais on ne
doil jarnais se fie r sur ce que cctte condil,ion est exactement rem-
plie. Pour reconnaitre si une surf'ace esl,llien horizontale dans uno
certaine dilec:tion, on ne devra pas se contenter de poser lo niveau
sur la surface dans cette direo[ion, eb dc rcgarder si la bulle est
bien au rnilieu de la longueur dtt trrbe; après qu'on aura observé
la place qu'ocoupe la bulle dans cette première position tiu niveau,
on devra retourner I'insbrumenI bout pour llottt, e[ voil si, après
cc retournement, la bulle occupc toujours la même place rlans le
tube. Si la bulle reste ett cffct au utôme point du tulle dans ces
deux positiotts inrerses tltt nil'eau, cela indique n(lcessairement que
la surface es[ horizotrttrlc dans la dircction sountise à cctte épreuve,
et cela lors même qne la place occupée par la bulle ne se trouve-
rait pas au milieu de la longueur du tube. Il suflit d'opérer ainsi
r.lans-deux direct,ions diflérentes prises sur la surface plane, dans
deux direc[ions perpendiculaires enLre elles, par exemple, pour
qu'on soit stir que la surface est horizontals.
l,orsque le niveau à bulle d'air est employé pour reconnaitre si
I'axe'de rotation d'un appareil est bien ver[ical, il n'a plus besoin
tl'être nruni {e la règleinférieure dont nous avons parlé prôcédem-
rnent. Il suffit qu'il soit adapté d'une manière quelconque à I'ap-
pareil dont il s'agit, soit qu'il lui soi[ entièrontent, fixé, soit c1u'il
repose simplemont sur certaines parfies de cet appareil. Pour que
I'axc de ro[ation soit exaclement vert.ical, il faub que la bulle du
niveau conserve toujours la mÔmc place dans lc tube, pour toutes
les positions que peut, prendre I'appareil dans son mouventent atr-
tour de cet axe.
Le niveau ir bulle d'air esl un lnsfument extrêmemenl sensible ;
pour peu qu'un plan s'écarte de la direction horizontale, ou qu'un
axe de rotation s'écarte de la direction verticale, on en est averti
par I'ernploi du niveau à bulle cl'air. Afin que I'on puisso recon-
naltre sans peine si la bulle d'air occupe toujours la même place
tlans le tube, on ûrace habil,uellementr sur la paflie supérieure
du tube, un certain nombre cle divisions transversales qui servent
do repères.
$ ,tr3. La première chose à fairo, lorsqu'on veu[ se servir du
cerclo'répôliteur pour mesurer une distance zénithale, c'esl de
rendro I'aie de la colonne l- , frg.74, (page 76), cxacternent ver[ical.
Pour cela on se sert des trois vis calantes G, par lesquelles I'instru-
rnent repose sur son piorl; en faisant tourner ces vis plus ou moins,
'-1

8lr lls'rnutl6\'rs QUI SEftvENT A LA IIIESURI DDS ANcl,US.


dans un sens ou dans I'autre, on parvien[ à faire disparail,re toute
obliquite de l'axe de la colonne, ce que I'on reconnalt au moyen d'un
niveau à bulle d'air adapté
ordinairemen[ au tuvau dc
la lunelte inférieure,. llais
pour arriver d'une nianiùre
certaine, e[ en peu tle
ternps, à oblenir la vcrti-
calité de I'axc, on suib une
marcïre particulière que
nous allons indirluer.
Après avoir fait tourner
le cercle autour do I'axe C,
de manière à arnener son
lrlan à être à peu près ver-
tical, on donne à la lunette
inférieure une clirection ho-
rizonlale, comme on le voit
sur la f0. 85. Lo niveau à
bulle d'air ut, que porte
cette lunette, se trouve alors
dans uno position conve-
nable pour servir à recon-
naitre si I'axe lt est bien
vertical. Cela fait, on amène
lo niveau à bulle d'air à être
dirigé parallèlenrent à la
ligne æn,, 'gui passe par
deux des vis 'calantes ,
frg. 86, en falsant tourner
tout l'instrument autour de
I'axe F : puis on lui fait
faire un demi*tour, autour
de ce mêmê axo, de |na-
nière à ramensr le nileau
---- à ùtre encorc narallèle a la
- lig,,u lin. Si, dans ccs dcux
liositions du niveau, la bullc
!'ig.8{3. occupe Ia mème place sur
le tube, cela indique que
I'axe F n'a
pas d'inclinaison dans le sens de la ligne mn, qu'il
ne penche ni vers I'extrémité m , ni vors I'extrérnité t de cetto
-- r

III'SURE DES DISTANCIS.ZÊNI'TIIAI,XS. 85


igno. Si, au contraire, la bulle du niveaLr ne se place pas de rnênre
dans les deux positions succcssives données à I'instrurnent,, r)'esL
que I'axe F penche vers rr,., ou vers ?ù: on agit alors sur les deux
vis par lesquelles passe la ligne ?lù?r,, ou sur une seulo des deux,
afin de reriresser I'axe, ddns le sens que Ie niveau t inrliqné ;
en même tentps on fail mouvoir la lunctte inférieurc tl'une Jre-
titc quantifé sur le cerole, pour antener lc nivcau à avoir sa butle
placée à peu près au nrilieu de sn longueur ; puis on rccommenco
I'opération efÏectuée déjà précédemnronl , pour recounaltre si
I'on a fait disparattre cornplétemen[ I'obliquité de l'axo dans lc
sens de la ligne mn,.Il est, rare que I'on rôussissc du premier
coup à faire disparaîbre ainsi cette obliquité: nrais on y parvient,
toujours au L,out d'un petit, nombrc de tâtonnements, qui consis-
tenI dans la répétition successive de I'opération don[ nous venons
de parler.
Lorsqu'on s'est rssuré qde I'axe F' n'a plus âucune obliquité
dans le sens do la li$ne 'mn) on fait tourner tout I'inslrument au-
tour de cet, axe F , liour amener le niveau à être dirigé parallèle-
rnen[ à la ligne pr7 , qui passe par la troisième vis calanto, et qui
cst perpendiculaire à la ligne nrn ; puis on répète , pour la direr:-
tion pq, cg que I'on avait, fait pour la directiort ntrn,) cn avant soin
de ne toucher qu'à la troisième vis calante, située sur llq , pour
redresscr l'axe !' dans la directiol dc ctltte lisne. L'axe avant, âinsi
été r'edressé dans cleux directions différentes f,erpencliculaires I'une
à I'autre, doit se trouver eractemenI vertical, et par conséquen[
la bulle du niveau doi[ rcslcr en[re les mêrncs rcpères du tube,
pour toutes les positions quc I'on donne a l'instrument, en le fai-
sanl tourner autoul de I'axe F.
Uuc fois que I'axe dc la colonne a é1.é rendu vertical, il laub en-
oore amener lo plan du limbe à être cxactement vertical, en le
faisant tournsr plus ou moins rrutour de' I'axe horizontal C, fig . 7 & .
La verticalité de co plan se I'econnalt aulmo;'en d'un fil à plomb
très délié que I'on approche du cercle. Pôur lrlus de commodité,
on adapte ar cercle deux appendices saillants de mômc dimension,
I'un à sa partie supérieure, I'autre à sa partie i1f6i1ipur0, et I'on
s'assure, au moyen du fll à plomb, sideux poinl,s de repèro qu'ils
portent sont bien situés sur unc même vcrticale. Ilais atin qu'cn
n'ait pas à,répéter cctte opération 'chaque fois rlu on a à effectuer
une mesfrre de distance zénithale, on adapte àla douille B, fg.7ti,
un petib niveau à bulle d'air, dont Ia bullo se place esactemenl, arr
milieu de la lorlgueur du tube, lorsque le fil à plonrb indique que
le cercle est verlical : en sorte que, habituellemcnt, on so cônlente
E
80 iusrnuunxrs QUI snnvnNr À LA ùtnsunn nns ANGnrs.
d'observer co petit rriveau , pollr constater la
verticalité du cercle.
$ 4[. L'axe de la colonnc du cercle répé-
titeur, et le plan de son limbe avant été ainsi
t-
@ rendus vertirtarrx, I'irrst,runrcnt, se trouve dans
èô
h
les conrlitions conyenables pour servir à lii
rncsure cles clistanccs zénithales. On fait alors
tourner la lunctte supérieure sur le <:crcle,
jusqu'à cc que scln inrler coïncide aveo le zéro
de la grarJuation, e[ trn la fiso au c'ercle dans
ectte po*sit,it'n; puis on fait tourner le cerclc
à avec la lunefte. tl'abord autour de l'axe de
û la colonnc, pour amener Ic plan vertical du
èô
cercle à passer par le point A qu'on vcut ob-
server, cnsuite autour tlo I'axe du cercle ,
pour amener I'axe op[ique de la lunette à
être exactcmentdirigé versce point A, f'9. 87 .
Le cercle étant fixc clans ce[te position ,.au
moyen do la vis tangente qui agitr a I'extré-
mité de son aKe (S 3 9), on faiL faire un demi-
@ tour à tout I'instrument, autour de I'axe de
.èD
la colonnc , pour I'arnencr dans la position
t1u'indique la fg. 88; puis on détache la lu-
notte sulrérieure , et on la fait tourner seulc
autour de l'axe du celcle. de manière à la
ramener vers le point A, frg. 8g.ll est bicn
clair que, dans ce mou\rement, la lunette u
tourntl précisément d'un angie double de la
distanco zénithale AOZ que I'on veut déter-
ëD
mirrer, et qu'en lisant le ncrtnbre de degrés ,
minutes, e[ secondes , do la graduation ,
auquel correspond l'index qui accompagne la
lunctte , on n'aura qu'à prenclre la moitié de
ce nombre, pour avoir la valeur de cette dis-
tance z.ônithale.
L'opération se terminc là, si I'on se con-
{,ente d'avoir mesuré le double. de I'anglo
clrelché.- Mais si I'on veut, déterminer la
valeur cl'un plus grand nrulbiple de ce[ angle,
' otr continue de Ia manière suivahte.,.L'in-
*qtrumcnt étant dans la position qu'indiquo
la fg. 89, on lui fait, faire un demi-tour au-

*
TrrÉoDorrrE. g7
tour de I'axe dc la colonne, ftg.g0; puis on fait tourner
Ie cercre
dars son plan, jusqu.'à.ce que la lunette, qui lui cst rostée
fixée,
soit, de nouveau dirigée vérs lrr point A,'ltg. 9l DOslors
f,in-
strument sc retrou'e da.ns une positi'' irl-eniique avec cellc
qu'on
lui avait donnée d'ab,orcr,, si cr: quc I'i'dàr rre la ri,nlrte, au
''esr
lieu d'ê[re au zéro dg ll grarrLratio', so troule à ure distance
arrgulairo de ce z-éro iloublJrle l'arrglc donI on ctrcr.te,
ia'valeur.
[Jnc nourrclle opération, entiùr.orne"nt pirreillc ir cclte '{ui
vie,,t
tl'ôtre expliquéc, faif déorire à cet index un .rc rJ' rirnbc précisé-
men[ égal à.celui qu'it a déjà clécrit cr^ra nou'elro poiitiuu
; qo'it
occupe, après cette seconde opération, fait connaltre
qladruplo dc.l'angle clrerché.
-on la valcur du
con'çoir, qu'()n ropeiant'succes-
sivement,3 fois, 4 fbis, B f0is,..... cette rnôme opéÀtion,
à,, pur_
-oirgre
ign"t con'aitrc, r)àr une seure Iecturc, ra..vareu'"rrtun
I I
à 6 fois, 8 fois, ,r 0 fois,... la distarrce zénitriaru .rr*.i,i,o*;-
égar
et quo
par suite on peuû en driduire ulre vareur t,rès esacte
de cétte cris-
tanco zénithale.
s 45. Théodotr". cercre répétiteur permct de mesurer
l .L*
avec une grande eractitude I'angle ion, pg.'gg, formé par lcs

Fig. 92.

joignenr les rteux poinrs A et, B au point O orr


Iliry::._9"lit:r-gyi.
on se trotlfe:lltis.le plus sourenI t:e rr'est, pas cet angle
clont on
: c'est I'angle côurpris enrre les plansiverfi.uu*ïO.1, zOtt,
i lî:9i1 cgs de.ux poinrs,
ïitlp*unf .pa1 c'cst_à_dire I'ang.le ,()b for.ié p^
les rntersecrions orr, où de ces dc.x pl.ns vcrtiéat^ aveë lc pian
horizontal HH. La connaissance dc I'aigre AoI], ,,,o*uré
..u n,ouun
du cercle rôpdûiteur, jointc à r:elle rl*s a.glcs Ztl1', Z,OB,
sont, autre r,hose clue les distanccs zénitlùlcs ili;;
des points À et D,

88 trrrs'r'nu-\tlN't's (JUI SERVEN'1" I.A llasuRli Dlls AN(:Ltis
^

.-:
\
-F
THÉODOLITI. 89
suffit pour qu'on pûisse en déduire l'angle aOû, soit par une con-
struction géométrique, soi[ par un calcul trigonométrique. t\tais il
serait beaùcoup plui commorle de pouvoir tnesurer direclernent cet'
angle aOô. tl'èsù dans ce but qu'on a imaginé le llu;otlolitc, doni
uous allons faire la desoription.
Cet instrumep[ estreprésenl.é par h fg. 93. Il se cotnpose es-
serrticlJement cle deux iercles lradués, dont l'un esl vertical, ct
l'autre horizontal. Le prernier de ces deux ccrcles i\, eSt adapt(r à
l'ertrénrité tl'un axe irorizontal IJ. autour duquel il peut touruer
sur lui-rnêne. L'axe B est portô par l'eistrénrité supérieure rl'un
àxs verLical C autour tluquel le cercle A et l'are ll peut'cnt tottrner
d'un mouvement comnlun. Un contre-poids D se,rb à éqrtilibl'er le
'poirls
tiu cercle i\, en ramcr\ant sur I axe verbical C le t:en[re drr
gravité tle [out ce qui est mobile autour do co[ irxe. Le socond cet'-
clo B a son centre exacternell Sitré Sur l'axr; ver[iCal C, e[ peuf
tourner dans solt plan autour de cet, axe.
\r
Le pied clc I'initrument est muni de trois vis calantes, conlme
le cercle répétiteur. U1 niveau F, silué près de la face in.téric'ure
du cercle vôrtical A , sert à rendre I'axe (l exactemcnt yer[ical, en
opérant comme nous I'av0Ds dit pour le cercle répétitetrr (S 43).
C'c niveau ne peut ptts lourner antour du cercle vertical' colnme
r:ela avaiI lieu baDs lo cercls répélit,eur, oùr il étalt porté par la lu-
net[einféricure ; mais on peut luiclonner trn léger tnouvcment, au
rnçyen d'une vis {1., qui pclnot d'élever or"r d'abaisser unede ses
ert;émités d'une petiÉ quantité, on le faisanI tourner aulour d'un
I)ctit axc silué a son aulre exlrén)ité : de cctte manir)re
on peut
iaire en sorte que la bulle du niveau soil exactcnient, au milien de
la longmeur tlu tube, lorsque l'axe C esb vert,ical'
La"verticalité de I'axe i é[anC olitenue, ot) doib arnener le plan rlu
cercle A à êtrc exactementverlical. A cet e{fet, on a disposé I'ax'e I}
de ce cercle de telle manièt;e qtr'il puisse prendre un petit mou-
vemeht aur,our d'un petit, axe b ; une vis c perntet d'élever ou
d'abaisser à volonlé l;extrémité cle I'axc l), cn le faisant tourner
âutour de b, et, par conséquent, de rcndre le cercle
A exactemrrnt vertictrl , dans le cas oùr il se trou-
verai[ légùrenrenL incliné dans uu setrs ou dans
l'aul,re. Pour reconnaitre si ce cercle csl bien vcr-
tical, ou, co qui revient lu même, si faxe B atttour
duquel it touine, esù bien horizontalr on so selt Fig.94.
d'un nive .u mobile, représenté ici à part, fig ' I L '
Ce niveau est muni, à ies tleux ex[rénrittls, dc deux pieds
par les-
q;ri* ;; peuI l'appuver sur dcux llartiss r]e l'ar,c' I] qui sont, cylin-
,.'''
8.
90 INSTRUIIn]{Ts QUr sEnvENl a tA \,rHsuRU r)tis ANGnis.
rlriques et de même diamètre. Une pelitc fourchettc
h, lig, gJ,
soutien[ le corps du nivcau dans cettl position, ei
|r:rnpcche dc
tomber d'un côté ou de I'aut,re.
^{près avoir pàsé i*-niuuoo *u.
I'axe Ii, et avoir observé ra positi'on ,1u'o..upu la buite dans ltr
tube,.on I'erilève pour le poser di nouveau en le rerourn'nt,
e[ r,on
examine si la bulle se ieplace crans ra mênre poriiiàii.-
ôn esr en
mesuro. par là de savoir si l'ase B est bicn horizontal,
ou rrien si
I'on doit faire tourner ra vis c dans.n sens ou dans |autre, pour
obtenir cet [e horizontalité
u'e lu'etfe G est adaptée a'cercllo r,ertical A. cette lu'ette est
fixée à un cercle touL cn.iicr, qui est c0mmc incrusté
crans re cercle
À' et qui sc meut à son'intériéur sans ccssel.de le toucherptrr
torrb
son contour. Dc nrênre [oute.la par.rie tle l'instrument
cJui surnrontc
lo cerc,lc horizonlal ]i est riée inmriablernent à un .Ë..r0
enticr,
qui sc nrcu[ à I'intérieur clu cercle E, cn se raccordaniavec
lui
rle tous les côtés. {Jnc pirrce d, aveo'is_tlo prcssion.ioi.,to.nl,_
pel, sert à fixer le cerôre E au pied tre |instrum."t,
ner ru besoin un m'uvement lent autour dc I'axe c. une do,.'_
*iî rui
autrc
llincc e, analogue à la prdcédcnte, scrt à fixer [out Ie t,uui oe I'ln_
strunlen[ au cercle E. Llntr troisièrno pincc sclt à lixcr
/
de manrù're à.s'oppo^ser à ce qu'ir tourne autou. de
le limbe _{
son centre. I-rn-
trn unc qrratrième pince, que I'on n'aperçoit pt.s
sur la figure, est
destinée à fixer la lunel,te G au c:erclô A.
une seconde lunette lJ.cst adaptée au piccr rJe l'instrunre.[,
eb
ne peui-prenclre c1u'un faible. nrouvcme.t, tlirns rlifÏérentes
clircc-
tions-,. de part et d'aulro cl., sa
Position actuellc. (]ctte luneilc,,ir
pas d'autre objet à rernplir que dà .onst;rtcr quc lc
pied de I'instru-
mont n'a pas bougé pendarit toute ra durée'aes oirerotiour..
t,ou,
cela .n profite du petit mouvcrnc't qu'eile peut pranore,-oou.
n,nu-
a-'te oprique dans ra trirccrion d'un-poini quercoi,q,,e,
111:ir
a reconnaitre, et, silué à u'e distance un pcu grancrc du ri*u
facir*
orr csf
placé I'inslrument,; et de temps en temps,
1ùndanf que l,on nra_
næuvre I'instrument; on s'assirre si I'aic. r,pticlue deia luncttc
H
conserve bien exactement la rJirecl,ion qu'ori.lui avait aoi,rrou
touL
d'abord. IJne vis cle rappel f/ ser[ à faire .rour,oir lcrrternenI
cettrr
lunette, pouf arnener soir axo olitique dans ra di.cctioii âu
point
particulier que I'on prend. ainsipoui point rie repère.
,. $ t0. Iour mesirrerJ'angre cornpris e.tre res deux prans ver-
ticaux qui passent par creux obj.ts, o. fait tourner otuf,*o
tout*
la partie supérieure de I'instrtinrcrt, indépencramrunJïu linrbe
g1adu9 E, jusqu'à ce que l'increx tracé sur ie cercle qui se meut
ir
I'intérieur de'ce limbe coincide exactement avcc lc zéro dc gra_
Ia
THÉODOLIl]|j. 9t
duation, et I'on fixe ce cercle au linrbe E dans cette position, à I'aido
de la pince e; on fait alors tourner le limbe E avec toul ce qui lo
surmont,o, et, I'on thit nrouvoit'on urémc tentps la luuetle G autour
du centrc du cert'lc À, jusqu Èf ce que l'are opt,ique dc ctllto lunet,te
soit eractement dirigé'vers le prernier des deux objets que I'on
vcut, obsenrer; on fixe le linrbe E dans cette,positioll au moyen de
la pince c/, puis, après avoir desserré la pince e, on fait tourner lo
Iraul de l'instrumertt autour de I'ase C, de tuanière à amener I'axe
optique de la lunetle G à passer par Ie second objel : I'index du
corcle qui se meub à I'intérieur du limbe E a dét:rit lrar là, sur
ce limbe, un arLr servaltt de mesure à l'an.gle clterché, arc donl
on peut, lire la t'aleur sur la grtrduation, si I'on tte vcttt pas répé-
ter I'anglg. .cji I'on veut emplol'er le priucipe tle la répétition des
atrgles, on firo le haut dc l'inslrunren[ att limbc E, dans Ia nou-
velle position qu'on lui a donnée ; ùll desserre la pince d, el l'on
fait tourner le limbe E avcc tout ce qui csl au-dessus de lui, jus'
qu'à ce que la lune[te G soit de nottveau clirigéc vers Ie premier
ol4ct; on arrôte alors le cercle E dans cettc position, en Ie fixant
ilu mo\ren de la pince d, liuis on en détache la partic supérieure
de I'instruntent, que I'on f'ait, tourner jusqu'à co quc la lunet.teG
l'isc lescconcl ohjet;il esl clair que, par là, I'intlex du cerclo in-
tr':rieur au linrbe E a décrit, un nouvel arc égal à celui clrr'il avait
déiàr décrit dans la prentière opéraÎ,ion, En conlinuant cle la nêmo
rnanièrc, onpeut faire parcourir'à cet index un ato trois fois. qrra-
tro friis, cinq fois,... pius grand que ccfui qui sert de mesure à
l'anglo clrerché; la lecture clo cet arc nrultiple lburnira donc une
valeur très esacte dc I'anglo. Cet[o lecture se ft'ti[, ooû)me dans le
cercle répél,iteur, au moverl de plusieurs verniers dont, les divisions
sont éclairées par de petites plarlues de verre dépoli nl, ræ I dos
nricroscopes ?1, n, peuvent ôtre amenés au-rlessus de ces Yerniers,
afin qu'on puisse en observer I'acilement les indica[iotts'
Le'îhéoriolite peut ôt.re employé, aussi bien que Ie cercle répé.
titeur, pour la ll)esurc des dislances zénithales ($ lr'A). Dans ce
cas, c'esl sur le cercle verbical A clue se fait la lecturt' de I'angle, ou
plutôt
- 47. du multiplc deceL anglc qui résulte dcs opérations effectuées'
$ Pour définir lir diLccIion suivant laquello on aperçoit utt
objet,, on peut indiquer I'an;4le que cette direction fait avcc la ver-
tiùle, et àn outre i'angle ciuc là plan verlical qui contienI I'objet
faif avec un plan. vertical particulier pris pour plan de comparai-
son; Ia. connaissarice cle ces deux angles suffit, en effet, pollr qu'on
sache, sftns aucuno arnbiguïlé, dans quelle direction sc lrouvo
l'olrjet. Lc plemier csl cc qlle llous avons nommé Ia dislanco
rsqtr

92 INsTnu}ITNTs QUI SER\'[NT A I,A MESUBE DuS ANGTES.


zénithale cle I'ob.iet I le second se nomme son o;inrut. Le théodolite
esl éminemment propre à fournir à la fois les valeurs de ces deux
angles, pou-rvu néanmoins que l'on ne veuille pas en cffect,uer la
répctition. concevons, en effet, que lc limbe ts'ait été firé à l'aide
de la pince d, dans u-ne positiorr telle que, rorsque l index qui sc
meut, le lolg de ces divisions se ùrouve en face. clu zéro, tà tu-
nelte G soit dirigée dans le plan vmtical fixe à parrir duquel se
comptent les azirnuts; conce\ons de plus que le limbe A ait été
placé de telle manière, que I'index mobire avÀc la lunetre G soit an
zéro du ]imbe, lorsque I'axe opLique de Ia lunette es[ exactemenl
verl,ical. Il suffira de faire tourner tout le haut de l'insLrumenr au-
tour de I'axc c., sans entraîner le limbe [ , et la lunette G autour
du centre du celcle A, sans que ce ccrcle lourno, jusqlr'à ce que
I'axe.optiquc dc Ia lunette soit dirigé vers l'objet
farticulier dônt
on s.'occul)e : l'azimut de.cet objet sera fourni-1lai le cerclc B, et
sa clistance zénithale par le cercle A.
Lo cercle horizontal B est, pour cette raison , souvent clésigne
sous le nom de cercle aztnrultrl. Il en est de môme du petit ceùle
gradué que I'on r,oit au bas dû la colonne clu eercle répétiteur,
lrg,.7tn (pngu 76),..et qui sert égaremcnt à nesurer res àzinrur,s,
quoique d'uno rnanière beaucoup nioins exacte.
-. $
48. sexranr. La c|un angre, effectuée a. moyen
d'un des instruments- don[ 'rcsure
nous venons cJe parler,.suppose essen-
rielloment, I'instrumenb ropose sur un support pirfaitement
-quc
fixe : aussi ne peuvent-ils pas qcn'ir ao* marihs pendant leurs
voyag€s, h causc de la mobililé des navires qui lei nortent. Les
nrarins ont cep^enrlant besoin de mesurer de temps en turp, ,er-
tains angles, afin de déterminer-ll position où ils ie trouvenf : c'est
pour cela qu,on a imaginé les instnrnrents ir refieæion, qui peuvent
ôlre employés sans avoir besoin de reposer sur un support"fixe, ct
qui permettent de mesurer,un angle au moyen d'une seule visée.
l'armi les instruments à réflex.ion, la set:kuti est le plus employé
:
c'est le seul quo nous décrirons.
- Le sextant, fig.95, se c'mp'se d'un linrbo gradué AA, qui
forme à peu près la sixième par[ie d:un cercle entie. (d'où le nôm
de sertant). f)eur miroirs plans B, c,
.lui sont, aclaptbs pcrpendi-
culairement à sa surface, et sonI destinés à réfléchir les ravons de
lumiè.e qui objets visés , ainsi que nous allohs I'ex_
pliquer. une'iennent_{ur
lunette DB, lixée à l'un cres borcls de l'instrument, es[
dirigée vers le petit miroir c, eu ser[ à recueillir les ravons de lu-
ntière qui en émnnen[, pour les introrluirc dans l'æil. ie petigrni_
roir c est fisc sur lc serl,ant ; rnàis il n'cn est pas de menrd rlu
-1 '"" lFl

SEXTÀNT. 93
grand miroir B, qui peut tourner au[our du centre du limbe, avec
ine alidade F avec làquelle il fait corps. Un inrlex e[ un vet'nier,

portés par I'extrémité de cette alidade, permettent de lire sur le


iiurbe gradué la quantité dont le grand miroir a tourné I une vis de
pression et une vis de rappel, analogues à celles dont nous avons
itOlir parlé précérlemrnenf ,- serveni à fixer I'alidade au limbe, et' à
luidonner.ïinsi qu'au miroir B, un nr.uvement lent au moyen du-
c;uel on poub les anrener exactemen[ dans la position_qu'ils doivenI
o.,,up.r. Un microscope G est adapfé à I'alitlade 1,.; la.pièce qui le
grorlo peut [ourner auiour du point a, de manit'tt'e à l'amener au-
tlessus des divisions du vernier. Une poignée lI
située au-dessous de I'instrument ser[ à lc
tenir pendan[ qu'on observe, ainsi qu'on le
voit sur la fg. 96. Tandis que la main droitc
de I'observateur saisi[ la poignéc I{, sa maitt
gauohe agit à I'er[rémiÎ,é dc I'aliciade, soit en
la poussant ou la tirant librement le long du
limbe, soit en serrant la lis de plession, pour
tourner ensuite la vis tle rappel, afin d'ametlcr
exaclement le grand miroir dans Ia position
convenablo.
Les deux miroirs B, c, son[ formés rls deux potits morceaux de
.ç"_-.

94 rNsTnurfrENTS eur sERvENT a r,A l,rEsuRE DEs ANGT,ES.


g]ng..u faces planes et parallèles, étnrnés sur reur face postérieuro.
Mais le petit miroir c n'est pas étamé dans tou[e sa hiuteur; une
moitié seulcnrent dc ce miroir est étamôo, jusqu'à la ligne rnn,
[ig,97; en sorto rlue toutc Ia partie située au-dessus'de cettc
Iigne est transparente, eL laisse passer les ravons
de lumière sans leur faire éprouver aucune clér,ia_
tion.
$ t9. lrour mesurer un angle au moven tlu sex_
tunt, on le prend lrar la poignie Il , ct on Ie placc
Fig.07.
devant, sonæil, conlme I'indique la frfl. g6, en I'in_
clinani plus ou nroins, de nranière à i'anener darrs
le plan de I'angle. on le dirige ensuite dans ce 1,ran, dc nranière à
'i'oir, avec la lunetl,e, l'ob.je t par lequcl passe un des côtés de I'aneJo
à, mesurer. Le petit miroir c pas que l'on puisse
ainsi directement cet objel ar,ec''empêchela lunottc; les iavons lumincux'iier
qui
en viennent, trave_rsent la purtic su;rérieurle non étamée clu miroir,
et, pénètrent dans la lunette absolument comme si ce miroir n'exis-
tait pas, on saisit alors I'exlrémité de l'alidade avec la main gauche,
et on Ia fait tourner, avec le grand.niiroir B, autour du centre dri
linrbe, sans cesser de regarder dans Ia lunette; pendant ce moll-
vement, on voit successivement, différentes images passer delant
I'irnage immobile de l'objet lers leqnel la runetle est di.igée , ce
sont les images d'objets
.plus ou moins éloignés du prenrùr, tl'otr
émanent des ravons lumineux qui pénètrenI crans la lunettc, après
avoir subi une première réflexion sur le miroir B, et nne seconde
sur la partie étamée du miroir c. on arrôte I'alidade au nronrenI où,
parmi ces images qui se succèdeni, on aper(oit celle rlc l,objet qui
détermino le second côté de I'angle ; et, après avoir serré livis àe
pression, on fait tourner la vis dc rappel , de manière àr anrener
' I'image mobile de cet objet à coincidôi esactcment avec I'iniage
Iixe de 'objqt vets lequel la luneil.e est dirigée, et, qui se trouve sur
f
le premier côté de I'angle. La position quef index de I'alidaclt oc-
cupe su.r Ie Iinrbe gradué fait alors connatt"rc la grantleur du I'angle
clrerché, ainsi que nous allons le faire r:orrrpren-rlre srns neine. -
_concevons
que I'alidade ait d'abord été placée sur Ie rimbe, de
telle.manière que le grand miroir occupeia position rftl, rians la-
quelle il.est parallèle au petit, miroir c, fri .9 8 . Lorsque la lûnertc DIi
sera dirigée vers un objet R très éloigné, on veira, à son intri-
rieur, non-seulement une image directe cre cet objet, rnais encorc
une seconde image dlT9T" obje-t,, produite par lôs rayons qui se
seront doublenrent réfléchis sur lcs uiiroirs û, c. ltalË .ces deux
irnagcs se confondront tellement I'uno iu'cc I'autre qu;il semblcra
srxrÀx'i. 95
r1n'il nty en a qu'une. 0u voib, en effet, qu'un rdloll }its, qui tombe
sur le grand miroir, sc rétléchit une prcmière fois suivant BC, puis
une seoonde fois 3uivanI une direcfion eractetnerrt parallc\le à sa
direction primitive ; en sorte qu'il esi dans les mêmes condilions
que s'il. rrcnaiI dircclement tle I'objet ôloigné R, sans avoir subi
âucune réflexion. i\lais dès qu'on
dérangc le grand nriroir . B , en
faisant mouvoir I'alidade sur le
linrbe , on voit I'image de I'objet R
se dédoubler : I'image directe reste
irnmobile I I'image produite par
double rétlerion s'en éloigne , eb
est remplacée suocessiyement par
les images de divers autres objets ,
produites également par une double
réflexion sur les deux miroirs.
Lorsque le grand miroir a ôté ainsi
amené dans la position d'dl, c'est
l'image doublement réfléchie d'un
point éloigné S , par exemple, qui
coïncide avec I'image directe du point R. Or le miroin, en passant,
cle Ia position dd I la position tl'd', a tourné d'un angle eBa/; la
perpencliculairc BN à ce rniroir a dtr tourner d'un angle égal NBN',
pour prendre la position BN'; I'angle de réflexion I'{BC s'est dono
accru d'un anglo égal à eBc'. I[ais I'angle d'incidence du rayon
qtri se réfiéohit suivant, BC, angle qui était d'abord RBN , a dû
s'accroitre de la mème quanlité, puisque cet angle est toujours
égal à I'angle do réflexion : donc la sotnnte de ces deux angles ,
o;est-à-dirÀ I'angle'fornré par le raYon incident et Ie ra1'on rétlé-
chi,, a tlfi s'acuoitre d'unb quantité SBR double de I'angle e&e' .
Ainsi I'on voit que, si I'image doublement réfléchie du point S
coincicle avec I'image directe du point R, les directions des
rayons qui viennent de ces deux points font entre elles un angle
rtouUtc dà I'angle cRc,': o'esl-à-dire de I'angle don[ on a fait tourner
I'alirlatle ponr ftmener le grand.miroir cle la position dd à la posi-
t,ion tl'd', rpi a pioduit cette coincidence des imagesdes points R, S.
Pour que ltinde.x de I'alidacle fasse connaltre immédiatement I'angle
formé'par ces cJettr direclions des poiu[s visés Il., S, olr placo le
z.éro tle la gracluation du limbe au point oùr s'arrêle l'inrlex, lorsque
le grancl miroir 6ccupe la position dd, c'est-à-dire lorsqu'il est
paiallèle au peti[ rniroir ; dô plus, oir clivise le limbe, h paftir de
i'e point, eir- parties 6etrx fols plus petites que s'il s'agissait du
96 rnsrnuMrNTs QUr sERvENr a r,a lrEsun[ Dts ÀN(;r,[s.
linrbo d'un cercle orclinaire, tout en leur conservant les mêmes
dénorninalions : ainsi un arcr qui correspond à un angle au cenl,re
de 5 degrés, es[ désigné sur le linrbe comme élant dé d0 degrés.
D'après ccla, Iorsqu'on a établi Ia'coincidence entre I'jnrage diiecte
d'q1 p9in1, et I'image douhlement, réfléchie d'un autrc point, il
suflit de lirc lo nombre de dcgrés, nrinutes et secondes de la gra-
duation auqnel comesponcl I'incJcs de l"alirlade, et, ce nonrbrjesl
la valeur de l'angle conipris cnt,ro les lignes qui joignent ces rlcux
points au lieu de l'obserr,ation.
$ 50. La lunette adaptée au sextant rr'est pas absor'nrent, indis-
pensable. pour I'opérarion qui vicnt d'êtrc indiquée; cile peut être
rernplacée, comms on.le fait quclquefois, pai tn simpic ùuvau
destirré à iixer la dircctiorr suivant lâquelle on doit regarder. lIàis,
outre que la lunette perme[ de distinguer beaucoup miéux les objets
éloignés que I'on observe, elle donne lieu à une particularité inr-
portenle, qui mérite d'être signalée,
supposons, pour fixer les idées, que l'on observe directemcnt un
cercle l,rlanc r, fig .99 , et que le grand niroir du sextant ait été amené

I âttu parallèle au petit mhoir c. si I'on


mène un plan par le cent.re clc
l'æil e[ par la.ligne
nrn qui limite la partie étamée du ietit miroir, co
plan coupera Ie cercle en deux poriions, euivant la ligne pq. L'ôil,
-I
en regardan[ dans la dirsction du petit miroir c, saniintàiposition
do lunette , verra directemen[ la portion du cercle I qui'est au-
dessus de la ligne FÇ t el par rloublc réllexion la portion du cercle
qui est au-dessous de cette ligne; s'il voiI ainsi un cercre conplet,
{"s1 out suite de la juxtaposition des i'ragos de ces deux par:tios.
En faisant mouvoir un peu le grand miroir au mo,ven de l'arid'ado qui
lui esl fisée, on verra la partie supéiieure du ceicle I rester immo-
llile, e[ sa part,ie inférieure sc ddrplacer : les deux port.ions de cercle
ne
_seron[
plus juxtaJrosées de manière à faire un cercle complet.
L'ernploi d'gne lune[[o fait que les choses so passent tout,
autremcnl. Au lieu de ne voir directement que la part"ie tlu cercle I
<1rri est au-dessus de la ligne pq ) oa voit cô cercje tout enl,ier; et
SE\TÀI{I. 97
que Ia portion do
tle rnême, au lieu tlc ne voir par doulllc rétlexion
ce cercle qtri cst tu-6essoui do prJ, on voit {.^alement la totalité
iro ,,u .r.rie. pour le I'aire comprenrlrc, I)renonii un point r situé
au-dessotls de la lignc pr1. tlcpoint ne peut envoller allcun ray9n
,i, fù-,ie* à l'æil, Ïor*qoton nicnrploie pas de .luneltc ; il esI caché
p;; i; parrie étamée du miroir C. ltais lorsqu'on observe avec une
par exem'
iuncttol ccrtaitts rayons partis de ce- poinb, tels que .l"s'
ple, lreuvenL traverscr lô miroir (l dans sa partic trattsparent'e' eI
io*bô, sur l'objectif ; la cléviation que leur fait subir I'objectif lcs
I'obsta-
raniène alo.* oôr* l'æil, et ils peuvcnt y 1rénétrcr,.rnnlgré
cle qui es[ int,trposé entre le point r et l.æiI. Ainst l,æll en regar-
danidans la lunefte, verra'plus sculcmenI la porfion du ccrcle I
'c
situéc au-dessus de \nq, nrais bien le cercle tout cntier,
pourvu tou-
iàioi" q,,u ce cercle'ne soit pap trop granrl. Il en es[ de même pour
ii*^gË doublement rét'l6chie,'qui ïè so rapportera plus seulement
i,'i. pïri. d.,..rcle située uu-àe.sou. de pq, mais. à la totalité miroirs
de

.e ,ôr.le. Le cercle unique que I'on verril, lorsque les deux


de la-juxta-
;;rii; pùiètes I'un ài'auire, nc résultera donc plusavec
uosition de l'imagc directe diune partie du cercle
I'image
lffi;i;;.;i i,ÉiiJ.ïu de I'aut,re poiric; mais il proviendra de la
t"ii-tpttition de deux cercles complets, dont l'un est une image
réfléchie du
directe du cerclc I, et I'autre une in]oge donblement
On comprendra sans peino toute I importance Qle
mêmo cercle.
oele Circonsta'ce p*ot uuoi. poo. ia cornmodité et I'exactitude
des observations.
Lalune[ten'es[pasordinairenient{ixéed'unemanièreinva-
à elle-
riable au sextan[ ; o'n puut la faire mouvoir p^arallèlement
*g*r,-àon* uo piun pirpendiculaire à la surface de l'instrumûf,
c,'est-à-dire l'éloigner b,, ia .upp.oclter pl*s ou
ntoins do cette sur-
.u roonurent' on'filt que fa ligne rtr.tl. du petit rniroir
face, Irar
Se trouve o*orta*unt au niveau du centre de l'olljec'tif, ou bien
plus ou
au-clessus ou au-dessous de ce point, et à une-.distaxce
modification dans les
i,ii"i à.r"rle. Il Âtïioit qu'il en'résuite une
la Iu'
iiii..*it"O. respecrives des'deux images. Quald bn.éloigne
de l'inrago direcle,
nette de I'instrument, on augmenle I'intensité
ei I'on tliminue u" *ôt"r tem"ps celle de I'imagc doublsment rétlé-
le contraire qui a lieu lorsqu'on rapproche la luttette
chie ; c'est
concoit donc quo'l'on puisse amener par là
à" piun àu hmbc, On
Ies deux images i auoi. rlis intensiiés à 1,eù
près.égales, ce- qui
de deur
p,irÀ.i O etablir beaucrup plus exac[euent'la coTncidence
'- leurs points.
de
in[ense'
r,ti.qù'on observe des objets doni la lumièro est trop
I
98 INsrnutrIENTS QUr sERvrN'r À ra lrnsuRri nts AN(;r.[s.
c,omme Ie soleil, et quelquefois Ia lune, on se ser[ de plaques de
verre coloré placées en K, L, frg.95, dont les unes, rnobiles autour
de Ia-charnière b, peuverf venir se placer derrière Ie petif miroir
afin de diminuer l'éclat de I'image directe, et rjont les ârrtres, mo-
Iriles autour dc Ia charnir)re c, peuven[ s'interposer entre les deux
rliroirs, de nianière à affaiblir l'image doublement réfléchie.
.. $ 5'l . Pour que le se.\tanI puisse fournir cles indications exacr,es,
il est nécessaire: {'qugles faccs des deur rniroirs soient bien per-
pencliculaires au plan du limbe; p" que |index de I'alidade soi[
cxacfement au zéro de la graduation lorsque les deux nriroirs son[
parallèles.,Yoici par quels moyens on s'assure que ces conditions
sont remplies. En regardant dans la direction clir grancl miroir, et
lun peu de cô|"é, on peut voir en môme temPs une portion du limhc
rlc I'ins[rument, et,son inrage daçs le miloir: ies c]eux arcs de
eercle,, dont l'un esl vu directement, eL I'autre par'réflexion rjans
le miroir, doivent être c.ractement dans re prolàngernenL I'un de
l'ûutre., sans quoi le rniroir ne serait pas perpendËulaire au plan
du limbe, cctte première vérification étani iaiÉ, si I'on arnène i'in-
dex de l'alidacle au zéro de la graduarion , et quc I'on regarde dans
Ia lunette, 0n ne devln roir qu'une seule image nette de I'objerï
observé; sans quoi, si I'on en voyait deur iniages ne coincidint
t1u à.peu près, cela indiquerait que le petit miràir n'es[ pas pa-
rallèle au grand. Des vis aclaptées aux deur miroirs pormetlent
de.nrodifier lour position, juiqu'à co que ces deux viirifications
puissent sc {aire avec unc grurrde eractitudc.

--<{lreûùr--
THAPITND DIUXID[TE.

DU MOUYDMDNT DIUnNE, BT DE tA FIOURU DE tA TERnE.

PREMIùRES NOTIONS STIR tÀ TERNE.

$ 52. Àvant d'aborder l'étude des phénornènes célestes, il est


naturel que nous cherchions à nous rendre compte des conditiorrs
dans lesquelles nous nous trouvons pour les observer; que nous
tiichions de nous fairo une idée un peu nette de ce que c'est que Ia
terre, que nous habitorrs, qui nous sert pour ainsi dire d'observa-
toiro , et à laquelle nous rapportons les positions successives des
estres, pour déterminer les lois de leurs mouvements.
La première idée qui se présente à nous , c'est que la surface de
la terre est plate et indéfinio dans toutes les directions; et en outre
que la masse de la terre s'étend indéfininient en profondeur. L'étuds
at,tent,ive des faits que I'on observe dans les vovages montre quo
cettc idée est entièrement fausse, ainsi que nous allons le voir.
i $ 53. Bondeur de la surfoee de la Une portion
considérable tle la surface de Ia terre est occupée par les eïux ds
la mer. Or les observations les plus sinrples font voir que la sur-
face de ces eaux est très sensiblemenb anondie. Si l'on es[ placé
au bord de la mer, sur une I'alaise un peu éler'ô0, et que l'on obsen'e
un bateau à vapeur qui s'approche de la côte, on ne voit, d'abord
qu'une porlion de sa chentinée, avec la fumée qui s'en échappe,
/ig. 400. Lo bateau, cn approchant dc plus en plus, semble sort,ir

Fis, {02.

de l'eau: au bout de quelque tentps , on I'aperÇrrit en entier, se


projelant sur le ciel, et reposant sur la ligne bien tranchée à laquelle
Ia mer semble se terminer, f{1. 404. À partir rle là, le bateau pa-
raît descendre snr la surface cle la nier, sur lacluelle il finib par se

i,,r
100 PREMI|JRES NOTIONS SUIT I,A TENRI.
projotor complétement, pg. 'l02. Si le bateau à vapeur-s'éloignait
de 1a côte, au lieu de s'en approcher, on observerait les mêmes
choses, mais en sens contraire. On ls lerrait d'abord se projeter
tout entier sur la surface dc la mer ; il semblerait ntonter de plus
en plus sur cette surface, jusqu'à ce qu'il atteigne la Iigne qui cn
forme la limite apparente; puis il disparaitrai[ peu à peu, et sa
cheminée, que I'on verrait la derniùre, finirait, elle-mêrno par dis-
paraitre entièrement. Si à ce nioment on s'élevait rapidement . en
montant par exemple au haul d'une tour, on pourrait revoir cllcoro
h une portion plus ou ntoins grande du batcau; mais sa niartrhe conti-
nuant tou.lours à l'éloigner, cotte portion que l'on verrait du haut de
la tour diminuerait clle-nrême progressiventeut, et au bout de peu de
temps, on ce.qserait une seconde fois de I'apercevoir. Ces faits, quo
touf le monde a pu observer an bord de la mer, prouvent d'une nta-
nièro irrécusable que la surface de la mer esl arrondie ; la conve,rité
scule de cette surface permeb qu'on s'en rende conrplétcnrent
conrpte. Soit en effet llN, lig. 403,la surface de la mer, et À lo
point oùr est d'abord
placé I'observateur.
Si I'on mène du

- poini À ur)o tan-


î ^4 gente AB à Ia corubq
!'is. tol.' illN, on ao.a dhdË
la limitc à laqWi
la mer senrble se torminer. Le bateau à vapeur é[ant d'abord e.SC'
se préscnte à l'observateur comnte I'indique h lig.'t02; lorsdu'il
atlein[ le point B, il se présente darn la position de la Pg. 'l0l ;
enfin lorsqu'il a dépassé ce point et est vonu en D, l'observateur
n'cn aperçoit plus que la portion qui se trouve au-clessus de la
ligne AB prolongée, fg.'a 00. Si ensuite l'observatour passe do A
en A', la tangente A'B', s'ttbtissanl au-dessous clu prolongemen[
de la tangente AB, lui permct d'apercevoir encore une portion du
bateau pendant quelque temps après qu'il I'a vu disparaltre tout ù
fait étant au point A. Il serait irnpo-ssible, au contraire, d'expliquer
les faits qqe I'on obsen'e, si l'on ne voulait pas admcttre que la
surlace de la mcr esI

,r-
- lï','l1i-i,, x,ï.' J;
c
__.

D B
I

la positiorr du bateau
ig. 10{. sur la mer, en B, en
C, en D, ... frg. 4g{.
on le verrait toujours ent,ièrement du point}, On ne cesserait de
RONI)EUIT I)E I.A 1'ERRE. T()T

l'npercevoir quc lorsqu'iI serrit trop éloigné ; mais ce Ite seraiû pas
alols la part,ie inférieure du batcau qui disparallraiI la première,:
[ant qu'on apercevrait le bitteau, on lc l'errait en totalité.
On pcut, faire une obsclva[ion du môme genre, lorsqu'on se
trouvc sur un navire qui s'éloigne de Ia côte. Pendant quelque temps
on. rperçoi[ conrplé[ement les objets qui sont, au bord do la mer.
ltais bientôt ces objets disparaissenb en parlie : on cesse de voir le
llas des falaises ; lluis ces falaises disparaissent elles-mêmes en to-
talité, et, I'on n'aperçoit plus que les arbres eI les constructions qui
lcs surmontcnt; en(in ces delniers objefs se cachent, à leur tour
rlcrriùro I'cspècc de nrontagne liquide, clui s'interpose entre eux e[
I'observateur, en s'élevant de plus en plus par rapport à eux.
On sait que c'est du traut des mà[s, qu'après une longue traver-
sée, le.; marins coûlmencent à apercevoir{a terre, longtemps at'ant
- puissent la voir du pont
qu'ils de leur navirc
Ce n'est. pas seulenrent, près des côtes qu'on peul recoilrthître
que la surface de la rner est arrondio. Des observations entière-
manl analogues à celles dont nous venons tlc parlcr peuvent éga-
lomenl se faire en plcinc mer. Lorsqu'on est monté sur un navire ,
ct qu'on en aperçoit un autre qui s'approclie de plus cn plus du
premier, on ne voit d'aborcl que le haut de la nrâturc de ce second
navirc ; puis les voiles el les mâr[s se découvrcnt successivenicnt ;
errsuite le navire entier parait posé sur Ie bord apparenI de la mer;
enfin te navire semble descendre dc cs llord cn se rapprochanù
de plus en plus.
$ f /l. Bondeur de la terrc. - Occupons-nous ntaintenant,
dc la partie solide de la l,erre, c'es[-à-dire des contincnts. La sur-
face dà cette partie solide est loin do présenler la régularité que l'on
observe à la surface de Ia mer. On trouve bicn dans quelques lo-
calités des plainos uuies d'une étendue plus ou moins grando;
mais le plus souvont des vallées, des collines, e[ rnême des cltaînos
de rnontagncs, se succèdent de manière à former une surface irré-
gulière, ondulée, et quelquefors fôrtement accidentée. Cep-endant
la soriace du con1inen[, considérée dans Son ensemble, et abstrac-
tion faite des irrégularités dottt nous venons de parler, est agon-
die comme la surface dc, la mer. Voici par quels motifs on est, con-
duit à I'admettre comme une vérité incontestable.
' Les contitrents sont environnÉ's de rnels clui leur serven[ de
limiles de différents c.ôtés, et qui souvent pénètrent très loin à leur
intérieur. or, si I'on examipe les bords des conl,inents, on recon-
nal[ que nulle par[ ils ne s'élèr,ont beaucoup au-dessus du niveaU
des rnors voisines On voif donc cléjà que, par leurs contourst les
9.
IO2 PREilIIÈRES NoTToNS sun I,A TtsRRU.
continents participent à la rondeur do la surface des mers. Mais il
esû aisé de reconnaltre qqe cette rondeur se retrouve partout, même
lorsqu'on s'éloigne des côtes, eI qrr'ou s'enfonce dô plus en plus
dans les lerres I en solte r1ue, si l'on imagine que li surfacc cles
mers soit proloneée dans toute l'étendue des conlinenl,s, cetto sur-
face so trouve généralenrent peu éroignée de la surface clu sol.
Pour donner une idéc nette de ce que nous entendons par ll sur-
face des mers prolorrgée à travers les conrinents, concer,orrs que
I'on ait, prat.iqué dans les terres un canal proflond, débouchant dans
la mer à ses deux cxùrénrités, el faisant ainsi cornnrunicluor libre-
ment les eaux-.qui _baignen[ deux points quelconques ,ler côtes,
.
aussi éloignés I'un de I'auhre que I'on yourjia ; I'eau se mettra en
equilibre dans ce canal,0t s'y élèvcra jusqu'à un certain niveau en
ses différents points: la surfirce déterminée pal lc nivoau cle l'cau
dans toute l'étendue de ce canal, ct dans tous les autrcs canilus 4u
rnême genre que I'on p-eut inraginer à flaver.s le continent, esb co quo
nous appelons la surface dcs 1r,..a Jrrolongee. or, on sait que ies
continen[s son[ sillonnés dans lous lcs sens par une quurrtitéïonsi-
dérable de cours d'eau qui se réunissenI succes..ivemenI p0ur por]er
leurs eaux dans les mers voisines; on sait de plus,, par le pe* de
rapidité quo présentent habituellemerrt cr.s cour* d'eau, ilue la
pente de leur lit est presque toujours extrômement faible, ct qu'cn
conséquence la surface de I'eau y est presque parallèle ir la surfrrcu
des mers prolongée. on doit donc en conclurê quo grinéralemcnt
le sol des continents s'éloigne peu de cette surfaôe làiiale. Il.'v a
d'exception que pour les chalnes de montagnes, donb les sonrmfts
s'élêvent à des hauteurs nolables au-desstis d'clle: et, cependant
elles rre produisent pas mônre, sur ln surlace générale de la t.errc,
des protubérancss conrparables aux rugositéi de Ia
1.,eau d'.nÉ
orang-e. Ainsi on peut dire que le sol des continents, irbstraction
faite des irrégularités qu'on yrencontre, présente dans son ensenbltr
une courbure entièrement pareille à celle que I'on remarque sur la
surface des mers.
La rondeur de la surface des mers et cles <lontinents a été consta-
tée par les voyages qrle lbn a effectués dans toutes les directions,
'" g0.sur.la presque totalité de la surface de ra terre; la possibilité de
:;...*r,
f'aire Ie tour du monde, comme I'ont fait, un granil nonbre do
navigàtours, en fourniû une nouvelre preuve deË plus éc,lalantcs.
cet[e rondeur se présente, d'ailleurs, partout avec les nrêmes ca-
ractères ; en sorte qu'on en conclut nécessairernent que la courbure
de la surface de la tene est sensiblement la niême *n sos tlifférents
points. on est obligé, d'après ccra, de regarcler la terre comlne
orttotn"Ènu r:nnnnsfnn. l0?'
étant un corps à peu près sphérique, ou, suivant I'oxpression ad-
mise, comms étant uu .sphit'oi'dc.
E 55. La terre cst lsoléc dans I'espace; elle peut êlre en
Cetle nrassc qui constitue la tcrre, et qui es[
-Jrrt*-"nr.
arrondie en forme - de botrle, r,.st-elle supporléepar quelque chose?
Tellc est la question qui vient nalurcllement à I'espriI de ceux qui
cntendent poil.. poui la première fois dc la roudcur de la terro.
Il est bien facile d;v répondre. Si la terrc était appuyée sur un corps
voisin, par cluelque point de sa-.surface' ce supporl, Q.'i aurait
nécessairem.nt ,f. très grandes dimensions' s'apercevraiI certai-
nement rl'un grand nornbre des lieux qui ont été. explorés par les
voyâgeurs; oi, lantais personne n'a vu la 'toindre cSgse qui pftt
intiiqîer I'existence cl'un pareil support,. Partout, dans les nonl-
breu.r vovages que les navigateurs onb effecl,ués pour Yisiter les
tliverses paities de la surlace de la terro,0n a to.qours vu qtro
cet,te surface cst entièrement détachée.de toub ce qui perrt exister
au-dessus d'elle. on cst donc oblige d'admettre que le sphéroidc
terrestre e$t u1 corps isolé au milicu de l'espace; qu'il n'cs[ ap-
puyé sur rien I r1u'ii est, par- eremple, dans cles condil,ions analo-
guôs Èr cslles oir s^c trouve un boulet, pris dans une quelconque.des
positions qu'il occrrpe, apr.ès êt[e sorti du canon qui I'a lancé, ct
avant d'avoir atteint le but,.
Mais, dira-t-on, comrneub se fait-il que la terre ne tombs prs, si
elle n'eit supportée par rien ? Nous nè somntes pas en mesure dc
répondre ruintrnanf à cette quesfion, ou du ntoins d'y répondrc
d'une manière complète ; nousajournerons donc la réponse jusqu'à
ce que nous ayons acquis les conuaissànccs nôcessaires pour qu'elle
puiËse êtro bien saisie, sans soulever âuctulc objoction. Pour le
moment,r nous nOuS contenlerons d'admettre' comme résultant
cl'observations nornbreuses e[ irrécusables, que la terre est une
masse à peu près sphérique e[ entièrement isold'e dans I'espaee'
Nous remarquerons, en out.re' quo cettc rnasse' par suite de son
isolentent complet, peub très bien être en mouvement. or, s'il en
drtait ainsi, la mobiliié du lieu oir nous ttous trouvons pourobservcrr
les astres les forait pal'àître animés de mouvements très différents
nous
rle ceux qu'ils peuvônt possédercn réalité. Nous devrorts donc
me[t.re en garde contre les appar"ences, et ctrercher à reconnallre
si les mouvéments observés résident en totalité dans les astres, ou
rri* ri une partic de ces mouvcments ne devrait pas être regardée
qccupe
c6mme prorienan[ cle ce que le lieu d'oit nous les observolls
successivement différentes positions dans I'espace'
56. armosphère rerrestre. L'air, au milieu duquel nous
$ -
{04 pRri}fiÈRES Nollorr*s sutr r, l.tRnr.
vivons, otqui sert à notre respiration, existe parfouI sur la surface
de la terre; à quelquc hauteur tlue I'on se soit, élevé sur les non-
tagnes,0n v err a toujours [rouv(i. Cependanl, cet air ne s'étend
pas indôfiniment, dans I'espace qui environne la l"erre : il ne formc
autour 11'ellc qu'une couche qui I'cni'eloppe de toules parts ct quc
I'on nonrnro l'tr,fnrosphère terreslt'{7, ou simplement, I'atmosllhère.
Quoiqu'on n'aib janrais pu s'élever justlu'à la limito extéricure cle
I'atnrosphère, on a pu néanrnoins dénrontrer (lue cette linrite existe,
et même assigner approximativemcn[ la dist,ance à laquelle alle se
trouvc tlc la surface de la terue, distance qui n'est, autre chose quc
I'épaisseur de la coucbe atmosphérique.
On rlérnontre aisénrent que I'air cst pcsani : un ballon cle verrc
'que
l'on pèsc successivement vide e[ pldin cl'air, n'a
r pâs lc même poids dans les dcux cas. L'alnrosphère
lerres[re doiI donc exercer une pression sur la terre
cn raison du poids de I'air qui la composc. Cette
-l pression se mesure au moven de I'instrument qui est
ici représen Le, frg . 4 0 ô, et que I'on nolnme baromètre .
ll se compose d'un tube de veme recourbé obc, ferrné
en o, ouverl en c, et con[enant une certaine quan-
titri de me,rcure. Lo mcrcure v a été introtluit rle
telle manière que I'esliace qui reite au-dessus de lui ,
dans la grande branche nb soit absolunrent vido de
toute matière. Celte circ,onstanco fait que le liquide
ne s'élèr'e pas à la mêmc hauteur dtrns les deux bran-
ches : la pression atmosphérique, qui s'e:(erce libre-
ntent, dans la petite branchc, rcfoule le mercule dans
l'autre branche, ou il n'éprouve aucune pre-*sion,
e[ I'y mainlienl, à une hauteur plus ou moins grande,
suivan[ qu'elle est elle-même plus ou moins intense.
La différencc de nir.eau des deux surfaces cl, c, du
mercure doit donc servir de mesure à le pression
atmosphérique, au point, oir se Lrouve placer le baro-
mètre. Il est nrêmc facile d'err déduire la valour numé-
rique de ceLte pressiorr, rapportée à I'unité de surface,
et expri'mée en liilogrlmnlcs, ainsi que nous allons ls
voir.
Hig, t05. Imaginons que la branche ouverfe ùc du baromètre
soit prolongée au-dessus de la surface a du mercuro, 0n
eonservant les mêmes dinrensions transversales que dans le voisi-
nage de cette surfacc Si l'on supprirnait toute c,ornmunication de
l'atmosphèro avec cctle branc,lre thr bnromètr.r, et qu'orr voultt
.èpen d i,n I exerce*i :,il ïIJl il:fffii: i,gsuo'i'
i1" l #
i-iti.* maintenir lo mercure dans la position qu'il occupe' en ver-
san[ une nouvelle quantité de mercure rlans la branche ouverte, il
que ce mercure aiidilionnol s'élevtit jusqu'en /,
faudrait ér,idettlment
ilu niveau du point,tïe la grande branchc. llais, dans ce cas, la
,.,rr*rion suppoïti,e par. la surface
du mercure prirnitif en e serail
i'gui, ou pol,ù ou ,nôrroro clue I'on aurait ajoutô : donc on peut dire
au poids
qne la pression exercôe pa;'.1'al'mosphère, en e, esl égale
.i'uno de mercurô qui auraiL pour base la surfaco e, e[ pour
Irauleur la différence du niveau dos deux surfaces d, a' Le baro-
"ôlonno
de ni-
,n,rtt. étant placé prÛs de la surface cle Ia mer, la diflérence
vcau du nt*r'rua,, ,iou* sut deux bratrcltes es[ en moY€nne-de
0""?6;
i- pr.*irti erercéo par I'atmosplerc, sur utte sttrface de 'l centi-
,i,t'Lru .orre , cst don'c 6ans ce cis égale au poids de 76.centimèlres
k,033.
cubes de c'est-à-dire qu' iette prcssion es[ de 'l
'rercure, par
1 est bie' claii, d'un autre ôôté, qot Ia pression exercée
l.iit,rnosplièro, Sur une surface de 4 centimèlro Carré, est égale. au
touiu la quantité d'air contentte dans un cylindre verfical
i';i;i--Aï touto la
l1t,i aurall pour baie ce[te surface, et qu.i s'étendrai[.dans
le
iiaoteur do'l'atmosphère : ainsi le baroùètre nous fait connaitre
i;;i ù;. cetre coloine d'trir, ct peul par consiiquent nous fournir
indications
--1.;,ii"-*t
r-les sur la hauteur à laquolle elle s'tilèvc'
coÀpressible et éiastiilue ; !19 mênre quanlité d'air
occupe un volume rl'au[anI plus peiit qo.'t|u est Plus to*!lt^T^91:
et sc ditate au contraire d'aulanb plus qu'elle éprouve.une presslon
rrlus faible. Ilen résrrlte (|lr) la d'cnsité tle I'air
no doit pas être la
l;;il;;; I rrc,tUuà Oe
iooil I'atrnosphère ; colto densité doit aller
cou-
cnnstamment en diminuan[ à mesure que l'on considère des
clres de plus en ptus éloignées rle Ia surflace do la terre en rarson
'
rlc la dirninuLion progttt.iuu de la prcssion quc.l'air y éprouve
de

fo prrt, dcs .oochàr"supe.iuo.u^* Si cette dlminution tle densité


ii;uiùait pas, si I'air se 1,r'ouvaib à toute hauteur dans les mêmes
de I'atmos-
condirions que pl.es de la surface de la mer, Ialtauteur
alec la facilité : en supposant''
|t*p'*u cléier*iinerait dô.1'air fùt de 0o' auquel cas sa
i,,,,urrurple, que la tenrpérature'lus.grande
rle'siré serait lOa?g-i;i*-plus pctitc que celle du-mercure,la
Itauteur'de I'atmosphère ileirait'êtro égalo à 40 4?? fois
0n"76'
c'est-à-dire qu'elle serait de ? 958"'72'
plus
La hauteur au i'utr**phère doit'êtt* un réalité beaucoup
gruù* q"u celte que noo'* u.noo*. de trouver, en raison du décrois-
!o*u"t p.ogressif de la densité de I'air à mesure quc.sa clistance
6e cette
au niveair ,Ies n.,e.s va en augmentant. La détermination
a

{06 PnBMIÈnEs NoTIoNs sun I,A TERnH.


hauteur présente de grandes diffïcultés, surtout i\ ctusc des
tempir_
ratures différentes que I'on obsen'e dans les dir,erscs ri,gions
ït_
mosphériques. M. Biot, en discutant les nombreuses obser'ations
de pressio' et, de température, faites à criverses rruuluor,
s'élovanI sur le flanc desmontagnes, soit dans lu, a*.unsions, soif en
aéro*
statiques, a rrouvé quo Ia hauTeur de.farmoslrhè;;;;
doit pas
dépasser 4B 000 mètres, c'est-à-dire 4 p rieue.s
do ,l kironrètres.
Ou comprendra sans.peino que cette.ha'te;;;prlrr,
déternriner avec une bien grande exat:titurre, pâr rJds
p's se
obser'alions
faites.uniquenreni yfrs ra partie i'rérieure nÉ i'otnro.ptriiu,
si I,nn
ré{léchit à la difficirlté quô I'on éprouverait à .u.onnirirÀ
au j.sr,
ou se trouve sa limite. supérieure rors nrême qo'on
, po,,*aii se
transporter à cer,te linrito même : I'extrênre raretô
de |tiir dans les
dernières couches atmosphériques mettrait en défaut
res instru-
ments les plus délicars que r'_on pourrair emprol.er
points au-dessus desquers l'aif comnrence à nanquer
p;;; ;;;r,,er res
comprére_
ment.
La limits que nous venons d'assigner à Ia hauteur
,
phère terrestre nous montrs que cerîe atrnosphère
rre I,atmos-

de la terre, une enveroppe d'.une épaisseur


tor*e, autour
rieir rainre, .riitiru*unt
aux dimensions de la teire elre*rnôme. Nous ve*o*
bl.r,tor q.e re
ralron d.e la terre, suppo.sée gphérique, es[ de pr"r
o. o isô
ooo nr,i,
tres : l'épaisseur de l'atmoiphèrô est rronc'uu plur"ieare
4 32e par[ie de ce rayon. Fn sorte que,
à ta
si t'on ."pÂrÀ,ot'to tor..
au moyen d'un grobe de ,f mèrrc dô rriamètro, rrot*o*pt*re
n,o(,_
cuperait sur ce-globe qu'une épaisseur rle moins
de 4 rnillinrètres.
La couche de duvet, qui recouvre ra peau ,r;,inu"po.ire
.'être assez mince pour pouvoir fournrr une rmage est roin
- convenabre rrtr
I'atmosphère terres[re,
$ ô7. Befracrlons atmosphénlques. _ lious nc pouvons ob-
se.rver les asrres rravers r;aLmosihère de t, trr;;: iiJn ,er,,ttn
-qu'à
nécessairement des déviations prus àu moins grancres
dans ra di_
rection des ravons rumineux q_uirs nous.envoient,
rle ces dévialiôns esr de nous i'aire nùr tu.
uilu .o*equence
orri"Jiu,,, àlrîoritiou*
agt'reç.que celles oir ils se trou\,enr réellemont,
plus glande im portance rl'étudier l'i n{l.ence
ri-Àst-àui'. n, rn
clue- l.atnrosphèro peu t
*voir sur les obse^'ations astrononriques, afin
de faire ra prrt rrtr
cette influence, et c|en concrure res rrirccrio's
,uiuont-r-rsiueiles on
verrail les asrres si l'ar'rosphère re*esr* irlririuii;;;.t"
..9n r-r_,t que, lorsqu'.tn .ayon .o lumière AIi;Ë. iri,lrrsu d.rn
milieu'lll dans un au.rre miiierr-][', ir prend gé;,Ë.nir,"odioun.
second milieu une clireclion BC qur i'esr .,,
pài ru ,uomo'q.,e certo
nÉFnÀc't'roNS AT}I0spHÉnrQUEs. r07
fl::lill'|,1y1]e lrc3ic1. -La
réfractiotr, du rayon lumineux (c,esr
alnsr ([re I0n nomniela déviation qu'il éprouvel s'offectus de'telle
nranièrcque le rayon incident, AB,
ct Ic ravon réfracté BC, sont si_
[ués dans un plan perpendiculairc
à la surface DE qui sépare les
deux nrilieux ; mais cés deux
rayons font des angles inégaux
avec Ia perpendiculaire à èette
surface menée par le point B. Si
les deux milieux M et M, soni de
mênre nature et de densités diË
férentes; si ce sont, par e.rcrrnple,
deux masses d'air séparée.s I'unô
de.l'autre par lc plan DE, eI qrre
I'air soit plus dense en M, qotun
\I, ]9 rayol lurnineux, en passanl Fig, 106.
de l{ en IfI', se réfractera de ma-
nière à se rapprocher de ra perpendiculaire
pql. point B, cornme le môntre la figurc. à la surface DE menée
D'après cola, il nous sera facile d"o nous rendre
co.mple de Ia
d'un rayon lurnineux à travers l'atmosphèr, turrr.i.r. pour
T1i.lu
y arrlver, n.us regarderons.l'atmosphèfe
comme se composanl de
couches. sp'd.iques. concentriquu* ôt superposées
desquelles la densité de I'air e.qt la même
, rlans' ,huron"
partout; la densité ne
vadera que lorsqu'on passera d'une couche à un*
uotr.. cïtt, ty_
pothèse ne serait pas àdmissibre si nous
considérions I'atmosphère
l'out entièrc, parce que' comme nous rs verrons
bientôt, lîsurfaco
lg tulte n'est pàs absolument splrériquu; nrui. .àrnru
!g
r avons a nous o.c.p€r'.que nou,
d'une petite portion de l'atmosphère,
peu de clist*nce rour hurour de ra verr,icare du
rlfp1aan1.à
.rrsorl'aron, nous l)''\ions fairc cette hvpothèse
lieu
de couches-tphé_
a.vant leur ccntre commun en un deg points
ItUull.loncentriques,
do ce[te vcrticalc, sans qu'il en résulte aucune erreur
appréciabre.
Soit EÀ,, lirJ.l07, un rayon lumineuxqui vicnt O,on
rlui pénètre dans l'atmosphore en n,. Eri passan[
àÀtù8, eb
du vide dans ra
pfcmière coucho , il éproir'e .nc première
déviati-on, lt"ro dirige
suivant ub., ei se rapprochant cre ia perpcndiculaire
âô it iu .or-
face extérieure de cétie couchr, rnnu!
pàr_re point*. Arrivé en b,
ll éprouve une seconde déviation, en pénétrant dans la seconde
coucle, qui est plus dense quc lâ preinièrc, or
;;;pp;olh, p*.
conséquen[ dc la perpendiculaire OO menée en tr à la surface
de
108 PllElflliin[,$ t\o'l'l0NS suR r,a 1'ERu[.
séparation des deux couches. En continuant ainsi, il éprouve une
siric de déviations successives , toutes dans le même scns, et finit
par arriver en A, après avoir
traversé la dernière couche
suivant Ia direction d"{.
L'observateur, qui se trouve
au point A, e[ qui reçoit co
rayon lumineux, éprouve la
même sensation que si la
lumière, n'ryanl pas subi de
déviation, était venue dans
Ia direction E/4. Il en ré-
sulte qu'il voit l'astrecomme
s'il était, en E'; il le voit plus
rapprocîrd du zénith qu'il ne
I'es[ réellement. D'ailleurs
il est aisé de reconnaltre
que le ravon lumineux, dans
ses déviations successives,
ne sor[ pas du plan mené
par sadirection primitive Eo
et par le point O centre des
couches a[nrosphériques,
plan qui contient par con-
séquent la direction AZ de
Fig. 107.
la ver[icale correspondant
au point À; la direction ap-
parente E'A , suivan[ laquelle I'observateur voi[ I'astre B , ie
trouve donc dans le plan vertical qui passe par la position réelle
de ceb astre. Ainsi on peut dire que les réfrac[ions éprour'ées par
les rayons lumineux qui viennenl d'un astre eb qui trâversent, l;al-
mosphèro , onI pour effet, rle relever cet astre dans le plan vertical
qui le contient, sans le faire sortir de co plan.
$ 58._Pour avoir une connaissance complète rle la déviation que
l'a[mosphère fait éprouver anx rayons lumineur qui la traversent ,
il ne s'agit plus que dc déterminer la quantitô dont la distancc
zénithale d'un astre est, diminuee par I'eflÈt de la réfraction atnros-
phériquc. Cel,te détcrminarion ne peut se faire e:iactemeni qu'à la
eondition que I'on connaisss la .loi suivant laquclle varie la dônsilé
de I'air dans toute la hauteur de I'atmosphère. Mais on no peuû
espérer d'arriver à la connaissance dc cette loi, dont la recheiche
présenterait des difficultés insurmontables , surtout en raison des
RÉ ['RAcTroNS ÂTMospHÉRreuEs. 109
changements continuels de température et de pression, qui ra font
varier d'un moment à un aut,re. Heureusement on a reeonnu que
la_ faible épaisseur de I'almosphère permot de s'en passer, et de
déterminer I'effet de la réfraction, sinon exactement, âu moins avec
une appioximation suffisante, tbutes les fois que le rayon lumineux
que I'on considère ne fait pas un lrop petil anglo'avec le plan
horizontal.
Pour se rendro compte de cet irnportant résultat , il suffit, do se
rappeler que, Iorsqu'un rayon dc lumière LB, ftfl. ,t 08 , travorso
uno série de milieux homo-
gènes M, M', M'r, Ilf/', sépa-
rés les uns des autres par des
surfacss planes et parallèles,
la direction EF que prend ce
rayon dans le dernier milieu
M"'egt exactement la même
que celle qu'il y aurai[ prise,
s'il était tombé directement
sur ce milieu, sans traverser
préalablenrent, les milieux
M, lI', M'/1 en sorte que, si .J
(
I'on connait Ie milieu trI"', et
la direction du rayon inci-
{t
dent, AB, on peut en déduire I'angle que le rayon réfracté EF fait
avec ce rayon incident, sans s'inquiéter de connall,re les milieux quo ,
le ra1'on lumineux a l,raver.sés pour flasser de la direetion ln iL la
direction BF. Or, si un rayon lumineux traverse l'atmosplièro sans
faire urr trop petit, alrgle avec I'horizon du lieu où il vient tonrber,
les points oir il perce les diverses couches atmosphériques rre sont
pas assoz éloignés de la verticalo du lieu pour que la ôourbure de.
ces couches se fasse bion sentir: les choses se passent à très peu
près de la même nranièro que si les couches d'égale densité doni se
oornpose I'a.trnosphère étaient séparées les unes des au[res par des
plans parallèles à I'horizon du lieu ; et la réfraction éprouvéà par le
layon lumineux est sensiblemen[ la môme que si ce rayon pàssait
direct,ement, du vide darrs la couche atmosphériquo or) se trouve
I'observateur, cette couche élant limitée à sa partie supérieuro par
un plan horizontal. On peut donc se placer dans cette dernièro
hypol,hèse, pour cléterminer la rétraction qu'éprouven[ les rayons
lunineux qui viennent des astres, et l'on n'aura besoin pour cela
quo de connalt,re l'état de I'air dans le lieu de I'observaùon , état,
qui sera fourni par les indications du baromètrc of du thernromètre.
,10
tt0 PIIH}IIbTTES I{OTIONS SUII I,A 'TT]IIRE.

Une discussion complète de la question, faito par lI. Biot, a prouvé


que I'erreur que I'on commet, en déterminant la réfraction d'après
cette hypothèse, est tput à fait inappréciable, tarrt que la distance
zénilhale de I'astre dbir vient lo rayon lumineux ne dépasse pas
75 degrés, ou, oe qui est la mêure'chose, tant que sa hauteur au-
dessus de I'horizon est supérieure à,15 degrés. La frg.,109, ou
l'épaisseur de l'at-
mosphère a été fï-
gurée dansdes pro-
por[ions exactes,
D euégard à lacour-
buro qu'on lui a
donnée, fait voir
que, même pour la
distance zénithale
extrême de 75 de-
Itig. | 09. grés,les directions
des couches atmo-
sphériques, aux pointsou elles sont l,raversées par le rayon lumi-
neux AB, peuvent être regardées comme étant les mêmes que cello
du plan horizontal du point A.
_ I,orsque ladistance zénithals d'un astre est de plus rte ?5 degréu,
la réfraction des rayons lumineux qui en viennent n'est plus indé-
pendanto de la constitution des diverses couches atrnosphériques
t1u'ils traversent; on. ne peut donc la déterminer qu'eh pariant
d'une certaino hypothèse sur cet,r,e constitution, hypothèse que I'on
cherche'à rapprocher autan[ que possible de la réalité. Mais les
changenrents qui arrivent constammerrt dans les coucÏes atmosphé-
r.iques,-aussi bien dans les régions élevées de I'atmosphère que
dans celles qui avoisinent, la terre, font que les résultats ainsi ob-
tenus sont tantôt trop grands, tantôt trop petits, sans que I'on sache
au juste de combien on devrait les modifier pour qu'ils aien[ à un
moment donné une exactitude suffisante. cette in-certicude sur la
grandeur de la réfraction éprouvée par un rayon lumineux qui fait
un angle de moins de { 5 degrés avec l'horizon, obligo les astro-
nomes à n'observer les astres que lorsque leur hauteir au-dessus
de I'horizon est supérieure à cet anglei puisque co n'est que dans
0e cas qu'ils peuveut connallre exactement la quantité doni la dis-
tancre zénithale de clraque astre est dinrinuée par I'effet de Ia ré-
fraction, et déduire paCconséquent sa position io.tte de sa position
âppafente.
to tableau suivant ost un extraiI tle ra table tlss réfractions tlrrc
}IOUVEilIENT DIURNE DU CIET,.
''I'I
le Bureau dos longitudes publie tous les ans dans I'ouvrago intitulé
Corrnruissnlce rles tentTts, et qtri a été calculée conformémenL à cc
quc nous venons de dire. Il faii conrraître la valcur de la rôfraction
fourles tlistances zénithales de 5 en 5 degrés, depuis 0"jusqu'à
90o,
bn supposant que la hauteur de la colonne barornétrique soit de
0'',76, eb que la ternpérature soit de ,| 0' centigrades On y a mis
en outro leè réfractions cortespondanles artx'angles de 87' et 89o,
pour faire voir de quelle rnaniàre se fait I'accroissement rapide de
la réfractiou dans le voisinags de I'horizon

D IS'r^il C E DI5TA NCE

edxrrtnre nÉrnecrtor zÉ.\-trHÀLE I RÉrn.rcttoN


spparente. I P pC rente,

0o 35" 40,,,9 70' 2', 38",8


5" 40' ,8",1) /D" 3'34",3
.l0" &it" 58",9 8l)" s' { 9",8
15. 50o I ', 09",3 85' c'54",3
20' 55" l' 93" ,l 87" l4' 28" ,1
9ito (i0. l' 40't ,(j 89" 2L', 91",9
30" 65. 9',01",3 90. ?,3' 1$" r3

On comprendra sans pcino, à I'inspection de ce taltleau'-que.si


I'on a trouvé que la distance zénithale d'un astre est de 65 degrés'
par exemple, ôn devra I'augntenler deg' &",3 pou.r avoir la distance
,énithulu oraie de l'astre, C'est-à-dire celle que I'on aurait obtenue
.si I'atmosphère n'avait, pas tlévié les rayons lumineux ; ce quidon'
i'
nera 6S" L" ,3 pour cette clistance zénithale vraie'
A la Suite de la tabls des réfractions, la Colptoi.ssattce û,es temps
donnc'le moyen de morlifier les résulttrts qu'elle fournit , en raison
cles difl'érencôs qui peuven[ existq entre la pression atmosphérique
ef, la ternpératuie o-bservées au moment de la mesure d'une distance
z.énithale, el, celles qui ont été admises pour faire lo calcul de la
table.

MOUVEMENT DIURNE DU CIO[.

$ 59. Lorsqu'on regardo fe-gie!,,par une belle nuit


sans nÛages,
on"aperçoit uri nombré considérable de_ Jroints lumineux, plus ou
moini biiltants, que I'on désigne en général sous le nom d'itoile.s.
Àu premier abord, ces poini,s brillants paraissentimmobiles; mais
it suffit do les observer attentivemenI pendanl quelque temps, pour
i'lper6gv6ir qn'ilS sont, Att Contrairg, animéS d'un mguyement très
t12 ITOUVE}TINT DIUNNE' DU CIDI.
sens.ible. supposons,.par exemple' qu'on se soit placé de manièrrr
à.voir une étoile particulière dans la direction de i'extrémité supé-
ricure d'un arbleou d'un clocher;si I'on attend, sans changer de
pla.ce,.qu'il se soit écoulé une demi-heure, ou une heure, on'voit
gu'au bout de ce temps l'éloile n'est plus dans la directiôn où on
I'avait vue d'allord : elle s'en est éroignée d'une quantité très appré-
ciable, e[ d'autanù plus grande que |observation aduré ptus iong-
[emps.
cette observation très simple peu[ être faite sur les diverses
étoiles qu,o I'on aperçoit, et I'on reconnait ainsi qu'elles sont toutes
anrmées d'un mouvement plus ou moins rapide. cependant il y cn
a quelqucs-nnes dont le. déplacement est tejlement iaible, qu'on no
pou.rrait pas I'apercevoir par le moven grossier qui vient d'être
incliqué1 ct ce n'est q.u.'en ayant recou.s àîes moyen* plus précis,
d-ont nous parlerons bientô[, qu'on greul cn reconnattre I'existencs
d'rrno manièro incontestable.
En observant les étoiles pendant prusieurs heures do suite, on
les voit. se déplacer d'un nrouvement progressif, e[ occuper ainsi
successivemerrt des positions très différentes par ripport à lihorizon.
supposons, par exemple, qu'on se lourne au côtéhu midi, c'est-
à-dire du'côté où I'on voit le soleil au milieu de la journée. Les
étoiles qu'on aperçoit dans cette dircction sc rneuvent, vers la droi[e,
en s'approchant de plus en plus de l'horizon; bientôt, elles I'attei-
qnglt' et disparaissent. fî,n TêTu ternps orr voit, à gaucho, d'autres
él,oiles qui sembleni sorlir dc l'horiz.on, puis s;élè-venI de plùs cn
plus en sc rapprochant rle la direction du'micli, pour se coôporror
ensuite, au delà de cette direction, de la mêmc inïniere que les pré- .
céden[es. En un mot, en suivant attent,ivemenI les mouvàmenrs des
diverses étoiles que I'on aperçoit dans cette région du ciel, on recon-
naît qu'elles se meuvent à peu près comme lJsoleil: elles se lèuent
conrme lui vers I'orient, el se couch,eu,t comms lui vers I'occident.
si, au lieu de se tourner vers le midi, on regarde vers le nord,
c'est-à-dire du côté opposé au premier, on y veùa encore les étoiles
en mouvemen[ : mais les circonstances t]e- leurs nrouvements se-
ront très différentes. La phrparb d'entre elles ne s'abaissent, jamais
au-dessous de I'horizon; el]91 s'en approcbent plus ou moins sans
I'atteindre; puis elles s'en éloignent jdsqu'à unô certaine rlisrance,
pour s'en rapprocher de nouveau, et ainsi de suite. En môme temps
elles se meuvent dans lo sens de I'horizon, tantôt de droite àgau-
che, lorsqu'elles en sont le plus éloignées, iantôt, de gauche à dt"oite,
lorsqu'au contraire elles en sont, le plus rapprochée"s,
$ 60. Pendantquo lesétoiles sedéplacent ainsi, on les voit, con-
INRADIÂ'TION. M3
ssrver entrc elles les mêmes positions relatives i les figures que
t'on puot imaginer en les reliant deux à deux par des lignes droites
.onslrvunt toijours les mêmes formes. ll semblerai[ que los étoiles
.ànl utfurfrées a la votrte du ciel, e[ que c'est un mouvemen[ de
cetfsvoûte qui les entralne [ou[es ensemblc, Sans que leursdistancss
mu[uelles vàrient en àucune manière. Il n'y a qu'un très petit
nombre d'astres qui fasseSrt, exception à cette règle, et qui, tou[ en
se déplaçant à peû près comme les étoiles qui les avoisinent, mar-
,tuni un p.o pios o:ite ou un pou plus lenl,ement-qu'elles-;.en sor[e
ou;ilr se râpprocbent de quelques-utres d'entre elles, les dépassent'
uoor r'appù.her 6'étoiles situées un peu plus loin, et se compor-
[unC rinËiAe la nrême manière que s'ils marchaienI sur la
voûte
.é|.*tr, à travers les étoiles quo nous imaginions, il n'y a qu'un
instant, y être at,tachées.
le tÉ natt uns division des astres en deux grandes classes : Ia
nremière complend toule cette multitude de points brillants, qui
bonservont los mêmes positions les uns par rapport_aux au[res, eC
auxquels on donne le nom d'dtodles f,nes, ou simplement Ctodles; '
la seconde ronforme les as[res qui occupent successivement ditré-
renles positions au milieu des étoiles fixes, el, auxquels les anclens
ont attribué le nom rJe planètes, c'es[-à-dire astres errants. Le
sofeii et la luno doivent êiro rangés parmi les astres errants: aussi
les anciens les comptaient-ils dans làs planèl,es'
Mais act'uellement'
ie. morpta, ète n'apius qo'une signification restreinte,
et ne désigne
nlus ou'une parlie des âstres de la seconde classe, qui comprend
àn ooi.. le sbleil , los satelliles des planètes eù les comètes.
parmi les as[res de la secpnde classe, il n'y a que quelquos-uDes
rles planèles proprement, dites que I'on plisse confondro, au
pre-
mler auoro, àneà les étoiles. L observation attentive d'un astre,
pendant un temps suffisatnmen[ long, peuitrien tot1io.1l1l faire re-
ôonnaitre si c'eàt une étoile ou une planète, puisqu'il suffi[
de

voir si cet astro conserve ou ne conserve pas la mêm.e position


nu, ,opport aux étoiles qui I'environnent' Mais on'conçoit
qu'il es[
iroo.iuit 4'avoir à sa âisposition des nroyens plus proçpts que
làrli-lt, à I'aide desquels on puisse dire presquo immédiatement si
iurirg que l'on cOnsibère appartient, à la première ou à lâ_seconde
classe. On a recours pour au* caractères_physiqu.es de I'aStre,
"'eiu
habil,uellement de faire faciloment cet[e
caractèrgs qui permeitent
distinction,-airisi que nous allons le voir'
'
ïô; . irradlntion. _ une planèle qui présente, à la simplovuo,
sous un tout autre
à nËu près le même éclat qu'une éloile, se montre
;rb;rd que l'étoile, lorsquton les regarde l'uno e[ l'autre au moyen
t0
I l/r TTOUV}:ilIENT DIURNE DU CIEI,.
d'une.lunette. La planète paralc ordinairement sous la fonme d'un
pelit disque amondi,. quelquefois sous Ia fornre d'une portion
seu_
lement d'un paroil disque. si I'on augmente le grossissement de
ta
lunette, en lui adaptant, un autre ocul-aire ($ gst ru, àiÀâo.ionsrlrr
disquo augmentenù.en
.conséquence. Le mêime !:enre d'observatiorr
étant. appliqué q l'étoile, ls résurra[ obtenu Ëst tout àirerent,
I'étoile ne parelt jamais avoir des dimensions appréciatrtes. be
ptus,
la largeur qu'elle semblait avoir, à ra simple vue, arsparaif ae'pto,
en-plus, à mesuro q.u'9n ernproie un.pruj fort grossissement pour
I'observer ; les plus fortes luriettes ne la fon t
-q".
lamiis ooir" comme
un poinl brillant.
cette différencs d'action des runettes sur une étoile e[ sur une
planète, tient à ce que_ la planète est beaucoup moins éioignée
de
nous que l'étoile. Les lunettes nous font, voir la planète avec
des
dimensions de plus en plus grandes, à mesure que le grossissement
est plus.fort, c-e qui est tout, naturel. Tandis qïe t'éiôlte.rt trttu-
rnent éloignée do nous,. que le grossissement dei lunettes qu'on
onr-
ploie ne peut pas rendre ses climensions sensibles. Un
siossisse-
Trl.t dg.{000 produit. sous ro.rapport de ra grandeuripparenre
de l'étoilg, Is même effel que si nôus la regaràions a l.æ'il nu
en
nous plaçan[ à une distance mille fois phis pelite que ceile qui
existe entre ello et nous : or cette distanôe, oliil* toid plus petiie,
serait encore tellement, grande, par rapport aux dimensions
réelles
de-l'étoile, qu'elle nous parartraiï toujôurs comme rrn point.
Mais alors on va se demander comùrent, ir se fait qo'i l."ir
nu les
planètes ne paraissent pas plus grosses que les étoiles;
à-'ôu uient
qu'elles somblent, au conlraire, àvoir les mêmes dimensions,
tandis
quo vues à travers une mêms lunetle, elles prennent des dimen-
sions apparentes si différentes. cola lisnt à un phénomène
oprique
auquel on donno lo riom d'irratliation.
DgoT objots.ayant oxactement les mêmes dimensions, er, étant
,
placés à une même distance de I'eil no somblent pus
, Ogàux, si
l'éclat do leurs surlaces n'est pas Ie même; celui aeà aeui dont h
le plus de lumière à l'æir,- paraît prus grand quo
il.lr*
t-autre. 1-1vo.ie
t-l'est ce qu'on peut vérifier très tacilemerit a tLioe ae ta
frg. ltl0, sur laquelle on voi[ un cercle blanc or, un cerclo noir qui
ont exactement lg mêmo rayon; si I'on oxamino ces cleux ,:ercles
en même temps, le cercle parait notablement, plus gnod que
le cercle noir. c'est cette !].u"g
illusion qui constitue I'irrïdiatioii,
.on comprend, d'après cela, commentil se fait qu'uneotoit",Br-
raisse aussi grosse qu'une planète, tandis qu*, * raison-de son
énorme éloignement, elle devrait avoir rles rfimensions apparentes
scINTtf,LATIOli. { 15
beaucoup plus petites : la grande quantité de lumière que l'étoilo
nous onvoie occasionne une irradiation consirlérable, qui nous la

l'ig. l { 0.
fait, r,oir sous des dirnensions bien plus grandcs que celles qu'elfe a
rriellenrenl. La planète, au contraire, dont l'éclat, intrinsèque est
incromparablenrent plus faible, ne paralt pas notablemenI agrandie
par l'effet de l'irradiation. Les lunet.tes jouissent de la propriété de
âiminuer I'effet de l'irradiation, et cela d'autant plus qul hu, gro*-
sisscnrent est plus fort; c'est ce qui fait que, tandis qu'elles font
voir l;r planète de plus en plus grosse, elles montrent, ilu c,ontraire,
l'étoilc avec des dimensions cle plus en plus faibles; à mesure que
le grossissement de la lunette augmente, I'étoile et la planète ap-
prochent de plus.en plus de prendre les dimensions relatives sous
lesquelles nous les verrions s'il n'y avait pas d'irradiation.
$ e 2. scinrtllarton. L'n autro caracière, qui permet, souvenl
-
de distinguer une planôte d'une éboile, à la simple vuer repose
sur f e phénomène de Ia scintfllation.Habituellement la lumière d'uno
étoile ne paralt pas tranquille; cette lumière semble s'éteindre, puis
se ranimer tout à coup; elle jette des éclats diversement colorés,
tantôt, verts, tantôt rouges. C'est cette agitation continuelle de la
lunrière d'une étoile que I'on désigne sous le nom de scintillation.
.Or si l'on examine les diverses planètes que I'on peut voir à l'æil
nu, on reconnalf qu'elles scintillent, généralemen[ beaucoup moins
tpe les étoiles, e[ tpe même quelques-unes présentent à peine des
traces sensibles de scintillation; la lumière des planètes paralc
beaucoup plus tranquille que celle des étoiles. L'ingénieuse expli-
câtion que 1!I. Arago a donnée du phénomène de la scintillation va
nous permettre de comprendre à quoi tient celte différence entro
les étoiles e[ les planètes.
,1,16 IIOUVE}IENT DIURNE DU CIE[.
On sait de quelle manière les phénomènes lumineux son[ expli-
qués par les ondulal"ions d'un fluidc extrêmemcnt rare' cl, répanrlu
partoot, auquel on donnc le nont tl'éther. Uno source dc lumière,
quelle qu'clfe soit, détermine un mouvenrent oscillatoire des molé-
oules de l'éther; ce mouventenI se propage tout autour de la source,
en lormant des ospèces d'ondes sphériques concentriques, absolu-
ment de Ia mêmo manière qu'une pieme, lancée sur la surfece d'une
eau tranquille, y produit ces ondes circulaires que l'on voil so suc-
céder e[s;agrandir progressivement,, jusqu'à ce qu'elles aient atteint
les bords de la masse d'eau. Soib A, fry. ll4, une source de lumière
hornogène, do lu-
td
ltl
é tvi mière rougo, par
-im iP in. exemple, eb ÀB
^ Fis. | | t. '"T lf t' une direcbion quel-
conque suivant la-
quello nous allons oxaminer les circonstances do la propagation
dl mouvemenI vibratoire occasionné par celte source de lumière.
Une molécule rn d'éther, priso sur la ligne AB, effectue ses oscil-
latiorrs suivant une ligne m'm" perpendiculaireà AB. Lorsquo cetto
moléculo a commencé à osciller, ellc agit sur la molécule suivanto
qui oscille à son tour; cclle-ci agit sur une troisième rnolécule, e[
ainsi de suite, de telle sorte que le mouvement osciliatoire se pro-
page de procho on proche sur la ligne AB, jusqu'à une distance
indéfinie du point A. C'est ce mouvemenI des diverses molécules
d'éthsr rangées le long d'une ligne telle que AB, qui constituo un
rayon Lumineut,
La propagation du mouvoment vibratoire, le long d'un semblablo
rayon, s'effectue avec une très grando rapidilé; la vitesso..de cet,te
prôpagation t'le la lurnière est,, en effet, d'environ 77000 lieues do
i titometres par seconde. Soit nrn, l'étendue dans laquelle lo mou-
vement, se propage sur la ligne AB, pendant que la moléculo nr
effectue uno oscillation complète de pârt of d'auire de sa position
d'équilibro. La molécule ru commencera sa première oscillation à
I'ins[ant même oir la molécule nr, finira Ia sienno et en recommen-
cera une seconde; ces deux moléculss oscilleront donc ett même
temps et rle la mêlne manière. Lorsqtre la première sera en rn', la
secondc sera en t'1 elles reviendront, en même tomps à leurs posi-
tions primitives m, n; lolsquo la promière sera en nt",la seconde
serù en rt". En un mot., ces deux molér:ules se t,rouveronu à chaquo
instant dans des positions correspondantes, sur les chemins qu'elles
parcourent respectivement, eb elles y serottt animéog de vitesses
égales ct parallèles. Si trou; prenons une aubre molécule d'éther
SOINTILTATION. 117
si[uée en p, au milieu de la distance nrrr, le mouvcment se pro-
pagera do la molécule nr à la molécule p, pcndant que la prenrière
effectuera la moitié de son oscillation complète. La nrolécule m
sera allée en tn', puis sera r'evenue en ??r, à I'instant où la molé-
cule p se mettra en mouvement; la première sera en nr", quand la
seconde sera en p': elles reviendront en même.tenrps en m elp;
la première se retrouvera de nouveau en rn', quand la seconde sera
Eî F", et ainsi de suite. Ces deux molécules ,n, p, seron[ à clraquo
instant animées de vitesses égales et, do sens contraires. La dis-
tance nrn de deur molécules successives dont les mouvements
concordent, complétement, se nomme longueur tl' ondulation,
C'es[ la durée d'uno oscillation éomplète des molécules d'éther
qui détermine la couleur de la lumière; cet,ro durée varie suivant qrre
la lumière es[ rouge, verte, bleue, etc. La vitesse de propagation
est, au conl,raire la même pour les diverses lumières. Il err résulto,
que la longueur d'ondulalion varie d'une couleur à une autre, puis-
quo c'est le chemin parcouru par la lumière en vertu de ceilo vitesse
constante do propagation, pendant, la durée d'une oscillation com-
plète d'uno molécule d'éther, durée qoi n'est pas la même pour les
diverses couleurs. On sait que la lumière lllanche est formée par
la réunion d'une infinité ds couleurs, parmi lesquelles on distinguo
sept couleurs principales, savoir : violet, indigo, bleu, vert, jaune,
orangé, rouge. On a trouvé que, pour le violet, la Iongueur d'on-
dulation est de 0''o,000423; pour lc vert,, de 0n,',',0005,|2; e[
pour lo rouge, de On'u',000 620. On peut,iuger par là de la rapidilé
extraordinaire avec laquelle s'effectuent les oscillations des molé-
cules d'éther, puisque la lumière qui parcaurl'- 77 000 lieues en
une seconde do temps, no parcourt qu'environ la moitié d'un mil-
lième de millimètre pendant Ia durée d'une de ces oscillations.
Ces notions étant rappelées, irnaginons que deux rayons de lu-
rnièr'e ltomoEçène, partis d'un même point lumineux, cheminent à
côté I'un de I'autre. Si l'on vient à recevoir ces deux rayons strr
une lentille oonvergente, ils la traverseront, et, iront errsuite con-
courir en un même point. La molécule d'éther située à co point do
concours sera en conséquence animée à la fois de deux mouvements
oscillatoires, qui se combinorôn[ entre eux de manière à produire
son mouvement définitif. Si les deux ravons, depuis leur départ,
de leur source commune, jusqu'à leur arrivée à ce point de con-
cours, ss sont trouvés identiquement dans les mêmes eonditions,
les tleux mouvements que la molécule d'éther dont il s'agiù pren-
dra en vertu de ces deux rayons, seront, exaclement les mêmes; les
vitesses, daus ces deux mouvements, devront être à chaque instant
I

uE IIOUI'EMENT DIUNNE DU CIET..


rlgales et do même sens : il est clair qu'il en résull,era pour Ia mo-
kicule d'dther un mouvement unique de même nature que r:hacun
de ces rnouvemenl.s partiels, mais rl'une in[ensité double. Si, an
contraire-, par une cause quelconque,l'un des deux rayons a ôpr.ouvé
ttn retard, les choses pourront se passer tout autremen[. Supposons,
par exemple, quo co retard soit, préoisément d'une demi-longueur
rI'ondulation, la molécule d'érher située au point de concouis des
deux rayons ne prendra plus deux mouvements concordants, en
vertu du passago de cos rayons par lo poinb or) elle se trouve : elle
sera, au contraire, à chaque instant, animée de deux vitesses par-
lielles égales ot, opposées I'une à I'autrel et, par suite, elle restera
immobile. Cet,te circonstance àntènera donc une destruction de
lumière au point de concours des deux rayons : il s'y produira une
interférence. Il esb aisé de reconnalùre qu'il y aura âinsi interfo-
rence, toutos les fois que I'un des deur rflyons lumineux aura
éprouvé.sur I'autre un retard égal à une fois, trois fois, cinq fois,
et en général un nonrbre irnpair de fois une demi-longueur-d'on-
dulation; tandis gue, toutes les fois que le retard de I'un des deux
rayons sur I'autro sera d'une, deux, [rois,.. . longueurs d'ondulation,
les choses so passeront absolument ds la même manièrs que s'il
n'y avait, ou aucun retard.
Considérons maintenant une étoile, que nous pouvons regarder
comme un simplo point lumineux, ainsi que cela résulte de co que
nous avons dit précédemment ($ 0l ). Deux rayons lumineux homo-
gènes, partis en même temps de cette éloile, arrivent à l'æil d'rrn
observateur, après avoir traversti I'atmosphère. Les changemenl,s
r:ontinuels qui se produisent, dans la température, la pression, lo
degré d'huntidité de l'qir atmosphérique, font que ces deux rar.ons,
quelque rappnoclrés qu'ils soient I'un de l'autre, ne traversent pas
des masses d'air absolument identiques. Or, on sai0 qu'un rilyon
lumineux est toujours retardé par son passage à travers un miiieu
quelconque, e[ qu'il I'est d'autant, plus que ce milieu ost plus réfrin-
gent. Il résulte de là que les deux rayons venus de l'étoile sont,
retardés chacun d'une certaine quantité, par leur passage à travers
l'atmosphère, et que le retard de I'un est généralement différent
du retard de I'aulre. Si l'excès du retard de I'un des rayons sur le
retard de I'autre est d'un nombre impair de demi-longueurs cl'on-
dulalion, ces deux rayons, rendus convergents après qu'ils ont
pénétré dans l'æil, y produisent une interférence.
Prenons nraintenant tout le faisceau de rayons homogènes,
de ravons rouges, par exemple, que l'étoile envoie à l'intériàur de
l'æil, Les divers rayons qrri le composent, riprouvent, des rel,arrls
ll9
inirgaux de la part des couches atmosphériques qu'ils traversen[ ;
on conçoit donc qu'uno portion 'de ces rayons puisse déCruire
les autres par interférence) après qu'ils se son[ introduits dans
l'æil; mais cell,e destruction pourra n'ê(re quo partielle, et, d'ail-
leurs elle sera plus ou moins grande d'un instant à un autre,
en raison des changements qui arrivent constamment dans les
rnasses d'air que ces rayons rencontront sur leur chemin. La
sensation produite par ce faisceau de ravons rouges émands de
l'étoile sera donc très variable, tantôt faible, tantôt forte,, e[ ces
varia[ions se produiront souvent, avec une pçrande rapidité. Si
l'dtoile n'émettait que des rayons rougesr clle semblerait s'éteindre,
;luis se ranimer I elle présenterait, un éclat variable d'un instant à
un autre.
Mais une étoile n'émet pas quo des rayons rouges; généralement
sa lumière esbblancho, c'es[-à-dire qu'elle so compose des diverses
lumières simples don[ nous avons parlé précédemment. Or, il est
clair que ceque nous avons dil pour les rayons rouges, nous pou-
vons le répéter pour les rayons bleus, pour les rayons verls, etc. En
$orte que, par suit.e des interférences de ces diverses espèces de
rayons, I'étoile présentera un éclat, très variable d'un instant à un
autre. Observons de plus que, les longuours d'ondulation n'étatrù
pas les mêmes pour les.rliverses couleurs, Ie retard d'un rayon sur
ttn tufre ne devra pas être le même pour qu'il y ait interlérenco,
suiùunt que ces rayons seroht rouges, ou vefts, ou violets: on con-
çoit, donc que I'inter[érence de deux rayons rouges ne peut pas se
produire en même temps {ue celle des deux rayons verts, ou bleus,
ou violets, qui suivent, exactement la même route que les prenriers.
Ainsi, dahs I'ensemble des rayohs lumineux que l'étoile envoie à utt
instant, déterminé à I'intérieur de l'æi[, il doit se ptoduire des inrcr-
férences entro les rayons des diversos couleurs; mais ces inteffé-
rences peuven[ être plus nombreuses pour ceftaines couleurs {tte
pour d'autres : les rayons rouges, par ereruple, peuveht se détruire
presque compléternen[, tandis que les rayons verts ne se détruiseht
t1u'en petite quantité. Il en résulte que les diverses couleurs qui
conrposent la lumière blanche venue de l'étoile éprouvenI des dimi-
nulions irrégales d'intensité, et que, par suite, elles ne se trouvent,
plus dans les proportions convenables pour former de la lumière
l-rlanche par leur réunion; l'étoile doit, donc sombler colorée. Cette
coloration de l'étoile doit. d'ailleurs varier d'un instant à un autre,
suivan[ que tolle ou telle couleur devient prédominante, par suil,e
des variations continuelles du milieu que traversent lss ravons en-
vovés par l'étoile à I'intdrrieur de l'æil. La sointillation des étoiles
120 }IOUVEIIIBN'I' DIUNNE DU (]IEt.
s€ trouv€ par là compléterhent, expliquéo: voyons mainlcnant ce qui
doit arriver dans lo cas d'une planète.
. un-e étoils peut être-assirnilée à un point lumineux, puisque les
plus fortes lunel,tes la fon[ toujours voir sans dimensioni apprécia-
blos , mais il n'en est, pas de nrême d'une planète, dont, les climen-
sions sonb rendues l.rès sensibles par I'ernploi des lunottes. Les
rayons lumineux qu'une plauèto nous envoio sonù donc dans les
mêmes conditions que^s'ils.r'cnaient d'une agglomération de points
lumine^ux très rapprochés les uns des autreé, mais pas assez pour
se confondreen un seul. chacurr de ces points luminèux, pris iiolé-
ment,.doi[ -se comporter comme une éioile; les rayons qu'il envoie
dans l'æil doivent, éprouvcr des interférences varia-bles d trn instant
à un autrs; en un mot,. s'il était seul, on le verrait scintiller. Les
divers points lumineux, que nous supposons placés à côté res uns des
autres, scintillen t, tons ensemble : nrais leurs scintillations sont, gé-
néralemenb discordantes. Tandis que I'un d'eux jette un vif éciit,
un aul,re senrble s'd'teindre; lorsque le premier se coloro en rouge,
le sgcond prend une teinte verte ou bleue. ce il'est. qu'accidenteiie-
menl quo les scintillations de ces divers points concôrdent, e[ alors
I'agglomératio' de ces- points scintille ellb-même; maïs, le plus ha-
bituellement les scintillations partielles se contrarient, plus ou moins,
et' ilen résulte, pour l'cnscmblo des points, une scintilration très
faible, sinon tout, Èr fait nulle. On comfrend, par là, comment, il se
fait que le phénomène de la scintillacibn est ireaucoup nroins pro-
noncé- pour les planètes que pour les étoiles, ce qui-permet sou-
vent de distinguer les unes deb autres à la simple vue.
- on a remarqué que la scinlillar,ion des astres se procruit surtout
lorsque,
.l'air ayant été sec pendan[ quelque temps-, do I'humidité
vientà s'y répandreIen sorte que ce phénomène ôst, pour lesma-
rins, un.présrge de mauvais
lepps. Ce fait, vient, corrfiimer I'expli-
cation si ingénieuse et si satisfaisanto que M. Arago a donnée de
la scintillation, e[ que ryus venons d'analyser rapidement. on voit,
en effet que, dans ces circonsjances, I'air se troirve dans los eon-
ditions convenables pour agir inégalement sur rcs divers rayons
qu'gn astre envoio à I'intérieur de l'æil, e[ pour déterminer lei in-
terférences qui donnent lieu au phénomène de la scintillation.
$ q.3 Sphère eélesre - Les étoiles sont des corps disséminés
dans I'espace, et isoJés les uns des autres, ainsi quo nôus le verrons
plus tarcl. Leurs disl,ances à la terre doivent êtie très différentes.
Ainsi dour.étoiles q-ui nous paraissen[ voisines, peuvent être cepen-
dant très éloignées I'une de I'autre : nous les crôyons voisines parce
que nous les apercevons à peu près dans la mènio direcùion, etque
SPHÈRil, CÉLDSTE. L2l
rien ne nous indique si I'une des deur est plus près ou plus loin de
nous que I'autre. Pour sirnplifier les choses', on ramène ordinaire-
nrent., par la pensée, tonles les étoiles à trne même distance du lieu
de I'observation, en laissant cltacune d'elles dans la direc[ion sui-
vant laquelle on I'aPerçoit :
ainsi, fig. rlrl2 , les diverses
étoiles E , B', 8",. .., seront
supposées ètre placées en e. e',
c" ,. .. sur leg lignes EO, E'O,
8"O,... qui vont de leurs Po-
sitions réelles au lieu O de
I'observation , e[ à des dis-
tances eO, eto, et'Or.,, de cg
lieu égales entreelles. Par là,
!"t'
f ;b7
ceg astres se trouveront ra-
menés tous sur la surface
d'une même sphère ayant, Pour
it'
o
cenirs le point O. Le râyon
de cet,[s sphère , que I'on
nomme la sphère céleste, Peu[ Fig. l | 9;
être pris de telle grandeur
qu'on veut: on le suppose ordinairement très grand.
D'après les apparences que présente ls ntouvement des ét.oiles,
et conformémerrt à la convention quc nous venons de faire de les
ramener toutes à une tnême di$tânce de nous, nous pourrons sup-
poser qus la sphère céles[e est, utte sphère solide , creuse, une
sphère de cristal, par exemple, à laquelle les étoiles sont toutes
fixées; et que cette sphère est, animée d'un mouvenlenI qui, cn so
transmettant à chlcune d'elles, lui fait parcourir la ligno que nous
lui voions décrire réellement. Cette idée d'une sphère solide , de
cristal, à laquelle les étoiles sont altachées, date de la plus ltaute
antiquite; les aslrononles grecs la regardaient même comtne é[ant
l'erpression de la réalité.I\lais, pour nous, ce De sera qu'une lict,ion,
qui aura le doublç avantage de nous rappeler constamment, I'irnmo-
bilifé des étoiles les unes par rapporl, aux autres, et, de nous per-
nrettre de représenter simplement leur mouvement d'ensemble.
$ 6É. Classlfleatlon des étolles. II suffit d'un coup d'æil
jeté sur le ciel pour voir quc les.étoiles- ne sont pas toutes égala-
ment brillantes. Tandis que qrrelques-unes sont douées d'un écla0
très vif, d'aul,res sont tellement faibles qu'on a peine à les aperce-
voir; la plus grande parfie des étoiles visibles à I'æil nu sont
comprises entre ces deux limites extrêmes , et présentenb pour
,ll
'
122 ll0u!u,lltiN'r' ÙlultNu llL t)lbt,.
uinsi tlire, toul,es les nuances d'éclab quo I'on peub cOnceVoir pour
passer inserrsiblen{Ent de I'une à I'autre de ces doux limites' Il y a'
ô1 outre, un nombre considérable d'êtoiles que I'on ne peub voir
ou'à I'aide des luneil,es ou des télescopes, et qui ont égalemerrt dos
ûclats très dir.ers, depuis celles que les observateurs, doués d'une
excellente vue, peuvent apercevoir à I'ccil nu, jusqu'à celles que
I'on voit à peine à I'aide des instruments les plus puissants.
'pour tacili[er I'indicalion de l'éclat d'une étoile, on a classé tous
oes astres par ordre de grandeur. Ainsi on di_t_ qu'une_étoile est, de
4"', de ?"; de 3o..... gt'andeur, suivant, qu'elle est plus orr moins
briilante. Le mot grantleu,r', employé ici, ne se rapporte, bien en-
tendu, en aucune manière aux dimensions réelles de l'étoile; mais
il coriespond à I'apparcnce qui résulte pour. irous d-o ces dimen-
sions réôlles, combinêes areo la distance à laquelle ge trouve
l'ét,oile, ainsi qu'avec son éclat intrinsèquo. Ainsi. une étoile de
.l'" grandeur feut ê[re beaucoup plug petite -qu'une étoile de
0" giandeur; il suffit qu'elle soit notablement plus rapproohée du
nous, pour que son éclat, nous paraisse p-lus.grand. -
. On ôonçoit sans peinc tout ce qu'il y a d'arbitraire dans Uro Sgrn*
btable classification des étoiles par ordre de grandeurl aussi n'est'il
l)as surprenant que les astronomes
ne soient, pas com'plélement,
il'uccorà sur le nonrbre des étoiles à placer dans chaque ordre. Inta*
girrons qu'on ait faiU Ia liste de toutes les étoiles visibles des divers
points cl-e la terre, sgit à l'æi[ ttu, soit à l'aide des lunettes et des
iéles"opes, en les rangeant d'apîès leur éclat, et, commençant pal
la plus'briilante, pourlnir par la plus faible;il suffira do fairedos
.oupu.es dans cette liste générale pour former la 'l "", la 2o, la 3"... .
g-randeur. Or, rien n'indique la place ori chaque lgupY.re doit êt're
fiite; telle étoile, que I'on considère comme la rletnière d'uno claese;
pourrait tout ausel bien être prise pour.la-première cle la classe sui=
vante. NoUs allons donner quelques itrdications, pqur faire cott-
naltre la classification, telle qu'elle est gênéralement adoptée.
ôn compte ordinairemeht | 5 à 9O étoiles de 4 r' grandeur, 50 à
60 de 2e gràhdeur, ehyiron 200 de 3" grandeur, et, aihsi de suite. La
6" grandàur comprend les étoiles les plus faibles parmi c.elles qui
soh-t visibles à l'æil nu. On évalue à environ 5 000 lê nombre total
cles étoiles des 6 premières grandeurs, c'êst-à-dire ds celles qui
perrvent, être vues srns le secoufs des lunettes e[ des [élescopes.
i-cs étoiles plus faililes, qu'on désigne souvenI Sous le nom d'étoiles
télescopiquès, composent encore 'l0 grandeurs, depuis la 7" jusqu'à
la ,16', dins laqueile ou rauge les plus petites étoiles que I'on ait
pu obscrvel jus(u'à présenl à t'aide des lune[tos eÙ rlos télescopes.
CONSTET.TATIONS. t23
Le nombre des étoiles que contient chacun de ces ordres de gran-
deur augmente très rapidement à mesure que son uuméro est plus
élevé; pour qu'on s'en fasse une idée, il suffit do tlire que I'on
range environ 13000 étoiles dans la 7" graudeur, 40000 dans
la 8u, et 4 40 000 dans la 9".
$ 65. Constellatrlonr. On ne peut désigner chaque étoile en
particulier, qu'autantqu'on -lui attribue un nom qui la rappelle sans
qu'on puisse la confondre avec aucune autre. Ce nom peut être
choisi arbitrairement, ainsi qu'on I'a fait pour un cerl,ain nombre
des étoiles lesplus brillantos : Sirius, Ia Chèvre, Rigel, Aldébaran,
Wéga, etc., sont autant de noms qui désignent des étoiles dont les
astr'onomes connaissent bien la position dans le ciel. Mais on con-
çoit qu'il n'est pas possible de donner ainsi un nom différent à clra-
cune des étoiles contenues dans les ,16 ordres de grandeur dont,
nous avons parlé; et lors même que I'on aurait trouvé des noms
pour [oute cette multitude d'étoiles, la mémoire des aslronomes ne
suffirait pas pour les retenir. Aussi a-t-on eu recours à un autre
moyen, qui dato de I'antiquité, et qui a été conservé jusqu'à no,s
jours. Yoici en quoi il consiste.
On a imaginé que la surface entière de la sphèro céleste soit
couverte de ligures d'hommes, d'animaux, et de divers objets. Ces
figures, contiguës les unos aur autres, ont divisé Ia sphère en au-
tant de compartiments de diverses grandeurs, eb de formes plus
ou moins irrégulières. L'ensemble des étoiles contenues dans cha-
eun de css compartiments a formé un groupe parl,iuulier, ou, sui-
vanI'expression consacrée, urre rnstellolion, ,' et, I'on a donné à cet,te
constellation le nom de la figure qui en avait cléternrin(r les con-
l,ours. C'est ainsi qu'il y a leS constellations d'Orion, rlu Cocher',
du Lion, de la Grande Ourse, dù Scorpion, de la Lyre, etc., e[c.
L'indication do la constollerl,ion dont une tltoile flait pârt,ie, fait
connaltrs immédiatemerrt la portion du ciel ou elle est plactie. Porrr
la désigner complélemen[, il n'y a plus qu'à la distinguer des autres
ritoiles qui entront dans la même constellation. Quelques étoiles,
placées d'une manièrc toute particulière par rapport aur figures qui
ont, servi à défirrir les constellations, onI recu des noms qui rap-
pellenI leurs positions spéciales. Il y a I'Ctsrl du Taureau, l'Épi de
la Vierge, le Cæur du Scorpion, ct,r:. I\lais ce rr'es[ qu'exception-
nellemont que ce mode de désignation d'une étoile peut être enr-
ployé. Bayer ayant publié en 1603 des cartes célestes sur les-
quelles les lettres grecques d,6, !,..... étaienI placées à côté des
diverses étoiles d'une même consl,ellation, les astronomes suivirent
son exemple, et continuèrent à désigner lcs rltoiles, soit. par des lef-
l2h tlouTliltliN'i' t]ttjR]tE DU (llBt.
tr.es, soit par des numéros. Baver avait attlibuéla lel,tie a à l'étoile
la plus brillante de chaque constellation, Ia lettre € à celle qui était
la plus brillante après la promière, et ainsi de suite. A mesure que'
le noinbre cles étoiles, enregistrées dans les diverses constellations,
rlevinI plus grand, on suivit la mône marche; I'alphabet grec ayan[
ôt(r bientôt 6!puisé, on prit les lettres ordinaires e, b, c,.... en les
uttribuant, do la nrême manière, aux rliverses étoiles, d'après I'or-
dre de leur éclat ; enfin ce second alphabet étant employé en en[ier,
on se contenta d'inscrire les étoiles dans des catalogues avec un
nunréro d'ordre. Les numéros qui servent habituellement à dési-
gner les étoilcs auxquelles on n'a pûs pu at,l,ribuer de lettre de I'un
ou de I'autre des doux alphabels, sont ceux de I'ancien cataloguo
de lrlamsteed (.{), connu sous le nortr tle Catalogue britu,rutiquc.
Lorsque Ie nunréro affecté à une éloile n'cst, pas pris dans ce cala-
logue, on a soin d'indiquer à quel aut,re catalogue il appart,ient.
$ 66. Lorsgu'on veut étndier I'astronomic, il es[ bon de s'exercer
à reconnaître les constcllalions, ainsi quc leurs posil,ions relatives
dans lo ciel. Nous allons indiquer la marche que I'on peut suivre
pour cela, en sc servlrrt, do cartes célestes surlesqueltes Ios étoiles
les plusbrillantes soient.représentées;et nous en proliterons pour
faire connaitre les principales constellations sit,uées dans la partio
du ciel que I'on voi[ en Europe.

I"ig. t tl.

La constellation clc la Glarrrlt ()rlt'::e s{.rra rc(rol}nuc avec la plus


grande facilité, plr la tlisposilion des sepl étoiles brillantes qui la

({) Àslronontc anslrris rrrj ,:n it{{l , niort ur 1710. ll ftrt lc plcnicr rlircctcur dr:
I'obse.rvatoilc tlc Glccnu'iclr, |r'ùs l,ondlcs, cn 'l tiiti,
coNs't'Ijr.LA'froNs. ,l2t)
composent. frg. tltl3. Ces sep[ étoiles sont tou[es de 2o grandeur, à
I'cxception de â qui csi de 3o grandeur. Les trois étoiles s, e , ri, for-
rnon[ la queue rle laGrande Ourse. Cctte constellat,ion rcmarquablc
reste toujours au-dessus dc I'horizon à Paris ;"on".la--rdtr.'yg"ts"ls
or). elle occupcdifférenbes positions, tan,t& p.rèrq., lantôtJoin
-19.r,4,'
dti I'horizon, suivant I'heure à la.guelle on I'observe. On lui donnc
"âtissi quèlqriefoïÈ'ld nôm daChui,ioti at6t y, â, sontlés roues;
e, Ç, r,, sont les ché_vaur ; une toute petite éfoile, situéo lout, près
do (, figure le postillon.
Dès que I'on connalù Ia Grande Ourse, on peut s'en servir pour
trouver d'autres constellations. si I'on mène une ligne droito pal les
etoiles 8ra, et qu'on la prolonge au tielà de ad'une quantité égale
à 5 fois la distance de 6 à a, ou bien encore d'une quanlité égale à la
distance decrà4, ou trouve laPolufue, frg.tl14, dont le nom trou-
vera bientôt son explication. La Polaire, étoile cle B" grandeur, forme
I'extrémité de Ia queuo de la Petite Ourse, constellàtion formée de
septétoiles principales, qui sont disposées à peu près de la même
maniero que celles de la Grande Ourse , mais en sens conlraire.
,En joignant â do la Grande Ourse à Ia Polaire,, et prolongeant
cette ligne d'uno quantité égale au delà de la Polaire, on trouve la
corrstellation de 0ossiapëe, ftg. t44. Elle contient 5 étoiles de

Fig. { { [.

3' g^ranclcur, r1ui, ;tar lour cnsenrble , r'u1r1iellent, la fbrnre d'une XI


ouvcrtc. Si, a ccs S (tloilos, on joint, la petite i;toilc z, on trouve la
forme il'une Çltuist,, nom que I'on donnc quelquefois à cette consl,el-
lation. aeLt sonl les pieds de la chaisttiy e[ xen lbrment lesiége,
et ô, e, le dossier.
Les lignes droites qui joigncnt c et â de Ia Grande Ourse à la
Polaire, elant prololgées au delà dc cette clernirire étoile, compren-
nent entre elles le Carcë de Pëqasc, Ibrrné de 4 rltoilos de 2" gran-
deur, fg. tl I li. Trois dc ces étoik*q apparticnnent à la ccrnstel-
,il.
12ô }IoUVEMENT DIUnN!: DU cIEL.
fat,ion da Péguse; la quatrième fait partie de la cons0ollation d'An-
ilronrèrle. A peu prèe dans lo prolongemenb de la diagonalo du carré

l"rg. | 1 ;-'.

ilrri la rle c tie Pirgase lrouve e eL y d'Anrlro-


à e d',\ntlrornirrlc, otr
rrrr\ilc, puis cr l,outos trois tlc g" grandeur. L'elsenrble dt
cle Pcr.sr;c,
t'es trois étriilcs, cl dos qnutre du cirrrri de I'égaso, fomre une granrle
ligrtre avaltt Lrerncoulr cl'analogienvcc celle rlr: la GrandeOursc.
L'ril,rtilc a rle Pcrstic, rle 2" grandeur, r,t, siludre, commc nous ye-
nons dc lc tliro, sur le ltlolongenrent rlos
trois tiloiles a, 6, T rl'Ânclromède, se lroulL\
cntrerlcux ilut,tes, y do ,/1,' grandeur et ô de
3" grnndeuy , lig. 'l,l6 , qui formcn[ aler:
cllc un irro colrlavc vets la Grande (lurs[' ,
ct, {ac:ilo à distinguer. Du côt(r de la con-
vexité de cet, arc.' ûn voit ,llgol ou 6 dtr
Perstle, donI l'éclat, virrie périodiqucrnent,
ainsi que nous I'cxpliqucrons plus tard. lrrr
prolongeanl l'arc yaô' de Persée en ligne
courlro, on trouve la cftâr.r.e appartenant
l''iii'' 'l 'l li. à la constellation rlu Cocher. Lemêmrl al.r',
prolongé ri'abord âvec une courbure oppû-
stlre, de ntanière à passer entre Algol o[ la constellation du (loclrer,
prr is r:r-utl.irtttt'l err ligtrc rltoite, rtlr{'tur[t'rr les r"toiles r et ( tle Persee,
(;oNSTliLrÂTroNs. 127
et aboutit, au groupe des Ptëiades, formé rl'un amas d'étoiles
très rapprochées les unos des aulres.
En joignant, la Polaire a la
Chèvre, et prolongeant cotte
ligne au delà de la Chèvre, on
trouve Orion,, la plus brillante
des constellations, que I'on re-
connalI d'aillours faDilenrent à
sa forme , fr7. 4,17, sars avoir
bcsoin de recourir aux étoiles
dijà connues. Elle se coûtposc
de sept étoiles principalcs ,
rJorrt qualrc , dt x, OCr.u[)0Ût,
!t 6,.
les lngles d'un glrand quarlri-
latère, et les lrois autres, â, ,, C,
sont serrées en ligne oblique
arr nrilieu de ce quadrilatèr.e.
a eL fi sont de premiure griln-
rlcur ; les cinrl autrcs sont de
?' grandeur. Les trois riloiles
ccntrales ô, e , (, forment le
Iltrrrdricr tl'Oriott,,. on lcs ap-
;lclle aussi les Tr.oi.s ?uis, le
lluk'ttrt.
La ligne du Brrudrier d'Orion,
lrrolongée d'un t:ôté, passe par Sl'rrls, /iry l{ 8, la plus llrillante de
Ioutes les étoiles: cllc appart,icnt, à la constellation du Granrl
(.lrien. Ll mèrne ligne. pro-
longdrc de I'autre côtri, ren-
contre Aldëlturan, ou I'O/if/ rlrr
T'uureart, dtoile de ,l "u gran-
tlcnr : elle fait pirrtie dc
crinslcllation du Tinri'enru. Âl-
ln w
1"-

débaran sc tnouvc égalemernl,


srrr lù liune clui joint a dc la
firancle {)urse à Ia Chèr'r'e.
l,l ligne clui joint ô ct 6 rle
la (illnde LIurse, ÉtarrI pro-
longtic str ffisanturcnt,, r' it 1it sscr.
pril rleux étoiles tlc 3. gran-
tleur, {iaslrtr eL Pallu,r, cle la cons{,sllalion tlcs (}i,mcrtutr, lig. I lg,
lruis lrar' 'sirirrs tlorrl, ntius il\ions rklia lrar'111, ,\ lreu rltl rlisrirrrce
{28 ÙIOUVEMENT DIURNE .DU (]tEI..
de cette même ligne, enile Castor of Sirius, on voi[ une étoile de
,l'" grandeur, Procyotl, qui fait partie de la
constellation du Patit Chien'
La ligne qui join[ a aL I de Ia Grande Ourse,
-a
et qui nous déjà servi à trouver la Polaire,
étant prolongée du côté opposé, traverso la con'
stellaiion du Liott , frg. tl9 0 ' Cette const'ellation

Fig. { 2{).

contient quatle étoiles principales dont I'enscm-


blo {brme un grirrrd tlapi:ze. La plrrs blillantc
rle ces quatre rltoilcs, Rt;qttlrt,s, csL tle 4 "" grarr-
deur. Les trois autles -qonf de 9" grandeur.
lin prolongcarrI lir (llrcuL] tle l:r Grandc Orrrsc,
orr liguc courbe, on t.rorr\'0 .,1lcf uru.s, ôtoile dc
,1"" glandcur tlui fait partiu de la constcllation
ilu ,/lorrt:irr, fir1.4 2'|. À côtdt du Bour-ier, r't,
tlans lir rlirccl,ion des ctoiles P, à, e, ( rlc la
Grrnrltr Orrrsc, on voit la trrrrlntc ltorirtlL',
forrnée de plusicurs étoiles rangées en denri-
I"ii1. { I l) cercle, et dont la plus brillante es[ de ?u gran-
derrr.
La rliago-
nalc a7 do la
Grande Our-
se, prolongec
du côté rlc y,
\ra, passel' par
l'lipi de ltr,
I'ierge , lift.
I 21, itoikr tle
IJi; 1ll. 'l "" granclcur
CONS'TEI.LAI]IC)I{S. { 29
qui. apparfient, à la
cr:nstellation de la Vierge. Elle forme un
triangle équilatéral avec Arcturus et 6 du Lion.

Fig. 199.

II
'igrr
est unc bclle étoilc cle 4 '" grandeur, qui passe tous les jours
au zrinitlr rle l)aris, el, qui dépend de la constcllation tle la Lurt:,

Irjg l-lil ,

It ,1 lllIc frttnre it\ nr ,\ rr'trrlrrs trt lir l',rliriltl tur llitntl tliiur-rlc
.I3() \IOLIVEITENT DIUnNE DU cTET,,

rectangle, donù elle occupe le somme[ de I'anglc droit. A côté do


IVéga sonl deux ôtoiles de 3u grandeur, 6, y, 0t trois rle 4u gran-
deur, ô, c,Ç; lesquatreétoiles 6,7, ô, (, formcnt un parall6lo-
grammo facile à dislinguepj '
Bntre la Lyre e[ Pégaso, se trouve la Cygne, constellation for-
méo do cinq étoiles principales {igurant uno grande croix, fi1. tl?L.

La iignc ilrri joirrt lr'0r gnc nrrs (lértrearrr csl c.ouprie eu rlcur lrarLit's
rigalcs liar lir I'oliiiro. Lit rnlrrne ligrrc, lrrolorrgrlc arr delà rlr"r Cvgne.
Flss{) pilr.ll/rr'r'r', rlc h constrllation de I'rliglrr, étoilc rlc,l." grârr*
rlrrur', rlrru l'ort recourtaiI ai*ti,rncnf ,'ir causo rltl deur éloilcs f" eL T^
I'uno rlc l|'gntntlcur, I'aut,re rlo ,l" grancleur, qui sont à l)cu l)res
err lignr; rlroitc avtlrr ellc, el, à lleu rle rlisl,alce de part et rl'autre.
S (i7, Lois rlrr rnouvenrent diur.nc. Otrcrrpons-lror.ls rrririrr-
lentnl d'rltudiar lcs lois dc r:e rnorrvernent, -rl'enscmlrle, auqucl norrs
nvon.s rcL.onnrr rluc los rlir,erses étoilcs participent.
'Si ntlus trorrs torrfuorrs tlu côtir drr uridi, nous vo\rons lcs tlf,oilrrs
qui sonl ir nolro gauchc s't!lever tle plus en plrrs au-ilessus dc I'ho-
rizon, en nrarchant en même tomps de gâur:ho à droile; au bout
cle qrrelquc temlis, ellcs. cessent de s'drlever, puis bientôt elles
s'abaissenl en $e rapprochanf de plus en plus de l'horizon, tout err
continuûnf à nrartllte.r de g'auche'à droite. Char:unc d'elles, en un
mot, ainsi que llous l'avons déjà romarqué, so nrent à perr près de
nrrlrrre que le soleil, qui, tous les jours, sc lève à I'orient, pour so
couther à l'occiclcnt, aprè$ s'ôtre plus ou ntoins élevé au-dessrrs de
I'horizon dans I'inl,err,alle.
l,ols DU llouvgmtiN'r' t)tultN[. lltl
Intaginons que nous prenions un théodolite ($ 4.$), e[ que nous
l'installions dans un lieu d'otr nous puissions facilemenb eperce-
voir une grande étendue du ciel, tani à droite qu'à gauche du midi.
Àprès avolir rendu I'axe de I'inst,rument eraclemenb vert,icitl ' nous
pô,tuons diriger la lunette du cercle vertical vers une étoile située à
gauche du nridi. si nous avons établi la coinoidence de l'image de
i1étoite avec la croisée des fils du réticulc., et que nous ayons {ixé
la lunette dans cotte position, nous reconnalbrons bientôt que la
coincidence n'oxiste plus; l'é[oile s'écarl.e de plus en plus de I'axe
optiquede la lunette, et s'élève en même temps au'dessus de I'ho-
riron. lfais bientôt I'étoite cosse de s'élever et commenceà se rap-
procher de I'horizon , en marcfiant vers I'occidetrt. On conçoit quÏl
amivera un instant où, en s'abaissant ainsi, ells se retrouvera à la
même distance de I'horizon quo lorsque la lunette a été dirigée vers
clle ; en sortg que, si I'on fait tournÀr toute la partie.supérieure du
théodolite autour de son axe ver[ical, silns changer I'inr:linaison de
la lune[te, On POurra, en attenflant le tnomenI co'nvt'ttable, étahlir
un* ooon*lle ôoincidence de liimage de l'étoile alec le point de
r:roisée des fils du réticule
Lors de la prernière observation, l'étoilc etai[, par exeurple, en E,
fg. l2li, suria sphère céleste donb le t1éoclolite ogcul)e le centrel

ûi

la lunettë, dirigée stiivaht 0E, faisait âvec I'horizon HH' un oer-


tain angle EOttl L'étoile s'élant élevee de E en Qr ttuis s'étant rap-
dans sa po,sition E'
l,;;.hd de I'horizon,, a é.té observée de. nouyeau
I.lOH. L'angle HOHf, dont
fio*r iuqo*lle I'angle E'OH' ost égal à
ie cer.:le vertical îu theoclolite a clù attlour de I'are de
lourtter
{32 }IOUVI'MENT DTURNE DU CIET,.
I'instrument, pour pçS.ef de la première position à la seconde,
peut être mesuré à I'aide du cercle azimutal. connaissanl te[
angle, on peut faire tourner le cercle verticar de manière à I'amener
dans Ie plan zoM q.i le- divise en deux parties égales; puis, déta-
chant, la lunette du cercle, on peut l'abaisser de marrièrà à ta diri-
ger vers quelque objet terrestre facile à observer, tel qu'une lumière
qu'on dis.posera à cef effet, si, comme nous le .oppôsons implici-
temen[, I'observation se fait la nuit,. ayant ainsi Conservé la trat:c
du plan vertical zol[, on pouffa recommencer uno opération toute
pareille, soit sur la même étoile, en la prenant en deux autres
points E, E', de la ligne qu'on lui voit déciire, soit sur uno autrc
étoile. Or, quel que soit le nombre des opérations qu'on effect,uera
ainsi , on trouvera [oujours une mêrne direct.ion pour te plan, tel
que zoM, qui divise en deux par[ies égales I'arrgle tles pians ver-
licaux menés par les deux positions ou l'étoile esi à une ùême hau-
teur au-dessus de I'horizon.
On conclut de là nécessairement : ,1,, que la routo apparento
EE, CE,/ E'dechaque étoile est une courbe symétrique pu. .ap-
por[ à un plan vertical Zol[, qui passe par conséquen[ pai le poirrt
le plus élevé c de cetto courbe; 2" que ce plan de symétrie às ta
courbe décrite par chaque éloile est le même pour tout-es les étoilos,
ce plan de symétrie, qui contien[ toutes fes culminatfon.ç c des
éùoiles,.so nomne le plan, méritlien, ou simplement ls rnëridien rlu
lien ou ies observations ont été flites.
Nous n'avons parlé jusqu'ici que des éroiles situées du côté du
midi. l\Iais si I'on se tourne du côté du noid, e[ que, sans changer
la position du théodoliûe, on puisse observer avèc'sa runette lss
étoiles qui se trouvent dans ce[te aulre région du ciel, on recon -
naltra de même que le plan méridien, tel que nous venons de le dé-
finir, est aussi un plan de symétrie poLrr les courbes décrites par
ces. étoiles I et que, non-seulemenf il contient leurs culminations
,
mais encore_il passe par les points les plus bas des routes appa-
rentes de celles qui ne s'abaissenC jamais au-dessous de I'horiàn
Il est, bon d'observer quo la réfraction atmosphérique n'a pas
d'influcnce sur le résuhal auquel nous venons de parvcnir; er que
les opéralions peuvent être effectuées absolument de la même ma*
nière que si I'a-tmosphère n'existai[ pas, pourvu toutefois que res
cifconstances de température et, de pression de l'air restent sensi-
blement les mêmes pendant la clurée de ces opérations. On sait, en
cffet,-qu'à égalité de température et de pression atmosphérique,
Ia réfraction ne dépend que de la distance zénithale tte I'astre
observé, ou, ce qui revient au rnême , de sa hauteur au-dessus do
LOIS DU MOUVEMENT DIURNE. , I33
I'horizon ($ 5?). Il en résults quo, lorsqu'une étoile- esl vuc, dans
dcux poiriis différents, à une hême hâuteur au-dessus de I'ho-
rizon, elle es[ rèellement à des hauteurs égales au-dessus de cs
plan;'ct, par suite, les conséquences quo nàus avons déduites do
cette égaliié de hatrteurs no sont pas altérées par cotte clrconstance
que lous avons pris les hauteurl apparentes, e[ non les hau[eurs
vraies.
I68. Le plan méridien étant déterminé conformémenb à ce qui
vifit d'etre dit, nous pouvons faire tourner toute la partio luPé-
rieuro du théodolite, de manièreà amener sou cercle vertical à être
dirigé dans ce plan, puis le fixer invariablenrent dans cetto position '
Si n"ous.faisouÀ ensoite tourner la lunette autour du centrs do ce
cerclo, son axe optique ne sortirapas du plan méridien, dans le-
quel il pourra ç,rendie tou[es les directions possibles. Nous'pour-
ionr, pà. exemple, diriger Ia lunette vers une étoile, au momen[ ou,
on r,.rto du môuvemeni que nous étudions, elle vienb passer dans
le plan méridien; et nous en conclurons facilement sa distance zé-
nithale à I'instant de ce passage.
Concevons que I'on fasse des observafions rJe co genro sur les
étoiles qui soni situées du côté du nord, et, qyi ne s.e couchen[
'Cha.onu
jamais. de ces étoiles traverse le méridien en deux.poinl,s
différents de la route gu'elle parcourt, c'esi-à-dire lorsqu'elle se
trouve au poinI le plus ôlevé ei au pbint le plus bas dc.celte route.
Si I'on déier.rnile la tlistance zônithale d'une do ces étoileg au mo-
ment de son passâge supérieur eu B au méridien, fg' { 96, puis au
mornen[ de son
passage inférieur
en 'E' ; que I'on
corige chacun do
ces deux angles de
I'effet de la réfrac-
tion ($ s8); puis
qu'on prenne la
demi - sontme des
résultats ainsi ob-
tonus, on trouvera
évidemment I'an-
gle Z,OP que la
ver[icale OZ fait
avec la ligne OP
menée dans le plan rnéridien, entre les deux positions E, E' do
l'étoile, et à égale distance de oes deux positions. Si I'on opère de
t2
r34 \louvEM$N't' DlUltNI Dt' (:tlL.
rnôme sur ult nombre quelconque d'autres étoiles qui soient tlarrs
les mêmes cOnditions, on trouvera tguiours Ia même valeur pour
I'angle ZOP; on enconclut[u'il existe, rlans le plan méridien, une
ligné Op jouissant de la propriété de diviser en deur parties égales
tous les angles tels que EOB', compris entre les directions suivant,
lesquelles on voit une ntême étoile, lors de ses passages stlpérieur
et inférieur au méridien. Cette ligne se nomllle ligrrc dcs ptilcs1 on
nomme pdlas les deux points dianrétralement opposés où elle perce
la sphère céleste. Le centre de cettesphère étant au lieu même de
I'obiervation, e[ par conséquenl sur le plan horizontal qui lui cor'-
respond, Ies deux pôles sont situés I'un au-dessus et I'autre au-des-
soui de I'horizon, ài moins de circonstancee toub exceptionnelles sur
lesquelles nous roviendrons plus tard. Le-.pôle qui se trouve au-
desius ds I'horizon à Paris, ef dans toute l'Europe, Se nomttle pdlc
boréat; l'autre pôle, qui occupe une région du ciel constanrnrent
invisible en tsuiope, se nomme pôle rn'stru,l. On désigne aussi sott-
i
ven[ la ligne dos pôles sous le notn d'une d,u, montle nous ver-
rons, dans un ins[ant, la raison de cette seconde dénomination,
Le pôle boréal esI très voisin d'une étoile donc nous avons indi-
t1ué piécédemrnenl la position, et à laquelle on donne porlr celte
rnisoir le nom tï'tjtoite poluire, ou sirnplern en| Poluire (S 6 6).
$ 69. Nous venons déjà d'acquérir deux nobiotls inrportantes sur
le nrouvernent d'ensemble des étoiles. La prernière consiste dans la
sl-rné[rie cles routes apparentes des étoiles par rilpport au plan mé-
ridien I la secqnde tlans une sol'te de s1'mélrie plus particulière qui
exis[e dans le
méridien lui-rnê-
me, par rapporl
à la ligne des
pôles, et dont,
nous n'avons pu
reconnaltrel'exi-
stence que pour
les étoiles qui ne
!9..:loucbent-ia-
mais : nous n'a-
-éæ'r
vons plus qu un
pas à faire pour
arriverà une conr
naissance com-
plète de la nature du mouvement, qui nous occupe. Pour cela ,
cherchons à déterminer la distance angulaire comprise enlre la
I.OIS DU }'IOUVEMENT DIURNE. 13.)
tlirection OE, Ég. ,127, suivant laquelle on voil unc (rtoile à un
instant quelconque, e[ la ligne des pôles OP; ou, ce qui es[ la
même clroso, I'arc BP compris, sur la sphère crileste, entre l'étoilo E
et, le pôle P. C'est pncore le théodolito qui va nous permettre d'of-
fecluer cette d é[erminalion.
Faisons tourner le cercle vertical de ce[ instrumenl,, depuis la
position qu'il occupait précédemmen[ dans lo plan méridien-ZOM,,
jusqu'à co qu'il se trouvo dans le plan vertical ZOA de l'étoile E.
c6 qne nous roconnal[rons en amenrnt I'axe optique de Ia lunetto
dont il esl muni à être dirigé vers l'étoile. L'angle dont le cercle
aura ainsi tourné, e[ dont Ia valour sera fournie par le cercls azi-
mutal de I'insirument, sera précisément l'angle M'OA, ou, ce qui
est, la même chose,l'angle Zdu triangle sphérique PZE. La poèi-
tion de la lunette sur le limbe vert,ical fera connaitre en mênre temps
la distanco zénithals ZOE de I'étoile. Cette distance zénithale,-il
esl vrai, so trouve altérée par la réfraction atmosphérique, qui fait
paralfro l'étoile plus haut qu'elle n'est réellement; mais il est facile,
ainsi que nous I'avons dit ($ 58) , do tenir conrpte de cet, offet de la
réfraction, el do passer de la dislanco zénithale apparente que
fournit l'observation directe, à la distanco zénithale vraie gus I'on
obtiendrait s'il n'v ar,ait pas d'atniosphère. on voit donc qutà I'aide
dn théodolite, employé cômme noos ienons de lo diro, nôus trou-
lons los valeurs de deux des élérnents du triangle sphérique ZPE ,
savoir: I'angle Z, ot le côté ZE qui sert de mesure à I'angle ZOE.
Nous connaissons d'ailleurs I'angle ZOP, d'après ce qui précède
(S 60), et par suite I'arr; ZP qui lui corresponcl. Âinsi I'angle Z.
e[ les rloux côtés ZP, ZE qui lui sont adjacents, sonL connus ; le
triangle ZPE Se trouvs donc entièremen[ déternriné,, et I'on doit,
pouvoir en clérluirs les valeurs des deux angles P, E de ce triangle,
ainsi que celle clu côté PB.
Pour cela, on peuû imaginer que I'on ait à sa disposition un glolm
de bois ou de carton, disposé de manière que I'on puisse fac.ilement
tracer des figures sur sa surface ; au moyen des trois éléments
connus du triangle ZPE, on pourra construire ce trianglo sur le
globo; puis on obtiendra les valeurs des trois autres élérnents par
des mesures e{fectuées sur la ligure qu'on aura lracéo. Au lieu-de
ce procédé graphique, on peul encore employer le calcul trigono-
métrique, qui conduit au même résultal., mais avec une sxactituds
beaucoup plus grando. Cette seconde méthode est celle que les
astronomes emploient exclusivemont, dans toutes les questions qui,
comme celle-ci, se ramènent à la rtlsolution d'un triangle sphti-
nque.
136 iIIOUVETIENT DIURNE DU CIEI..
Quoi qu'il en soit, en opérant d'une manière ou do I'autre, 0n
trouvora le nombre de degrés, minutes, e[ secondes, contenu dans
l'arc de cerclg PE, qui mesure sur la sphère la distance dtr pôle
boréal à l'étoile B, au moment ou elle a été observée à I'aide du
théodolite. ce genrc d'obscn'ation peui être répété autant, de fois
qu'on veut sur une méme étOile, en la prenant dans plusieurs des
positions, telles que E', 8", qu'elle occupe successivement en
iertu de'Son mouvemenl : et, chaquo fois ort peut en déduire de
même la valeur de la distance PE', PB" de l'éf,oile au pôle boréal.
Or, quellos que soientles positions dans lesquelles l'étoile se Ùrouve
sur là route qu'elle dé6it,, on ohtienb loujours le lnême nombre do
degrés, minutes , et secondes , pour cette distance ; les arcs
PE-, PE', PE", son[ tous égaux entro eux' De plus cette constanco
de ia distanco d'une étoile au pôle peuI ss vérilier pour toutes les
étoiles, sâns aucune excePtion.
II nous cst bien facile mairrtenant de délinir d'une manièro lrès
simple le mouvement d'ensentble des étoiles, ou, 9_e qui rcvieni au
rnêrne, le mouvemen[ de la sphère céleste à laquelle nous pouvons
concevoir que les étoiles sont attaohécs. Les résultats auxquels
nous venoni de paruunir nous monl,renl de la manièro la plus évi-
denrs que la sgihère célesto tourne autour de la ligno des pôles
commeiutour d'un axe. Ce mouvemenÙ est Ie seul, en effet, en
vertu duquel ùoutes les étoiles peuvent se maintenir à uno dislance
-comprcnd
invariablô du pôle boréal. On maintenant polrquoi-la
ligne des pôleË est souvent désignée sous le nom d'axe du rnonde.
-Le
méridien d'un lieu a ôté défini précérlemment ($ 67) oonrme
étant, le plan vertical qui divise Ies -courbes décrites par les étoiles
en deux parties synrétriques l'une de I'autre. Nous pouvo.ns main-
tenant en donne. une autre définition plus simple, et dire quo lo
méridien d'un lieu es[ lo plan qui passo par la verlicalo de ce lieu,
et, par I'axe du monde,
$ ZO. Cuttu rotation de la sphèro céleste, dont
nous venons de
reCônnattre I'eriStence, S'effeclue-t-elle avec une vitesse conStante
ou variable? Telle est la question qui so présento nalurellement
ici, et dont,la solution doit, achever de compléter la connaissance
du rnouvement des étoiles. L'Observation nous conduira sans peine
à la réponse qui doiù y être faite, Lorsque nous aYons.indiqué, il
n'y a qu'un initant, la marcho à suivre pour trouver.la dist'ance
d'une ôtoite au pôle, nous avons dii que, oubro cette distance PE,
fig. 427, nous potlviong [rouver égalernenr les angle.* P' q'-S
iriangle ZPE; supposons quo nous déterminions I'angle P, o.u ZI'8,
soit p1r un procédé graphique, soit, par |ln calcul trigonométrique.
T.O]S I)U }IOUïEI{EI\T I}IURNE. IJ'37

Sr nous déterminons do môme I'angle ZPE', lorsqrto l'étoile est


en E', puis I'angle ZPE",lorsqu'elle est, en Ii", ef ainsi dc suite,
nous en décluirons facilement les angles EPI}'. n'PE""., par de
simples soustractions. Or, il suffit de contparor ccs angles aux
tcmps qui se sonl écoulés penclanl que l'étoile esb allée de E en E',
rle E'en 8"..., t,emps que l'on aura trouvés en ttotant l'lreure
nrarquée par un chrônomètro au moûleni de chaque observat'ion,
pour-reconnaltre que l'étoile founre uniformémcnt au[our du pôle:
ies angles EPE', E'PE",... sont proporlionnels aux temps qui leur
corre"pondent. Donc la sphère céleste tournc aulour de la ligne des
pôles àvec une vitesse qui reste cons[ammenI la même.
Le lemps que la sphère céleste emploie à faire ult lour entier,
autour de'la lfne rles pôles, est cl'à peu près un jour (il s'agit, ici
rl'un jour de2L heures, comprenant le jour et la nuit). C'est ce qui
tait que ce mouvement desétoileS so n6mmc mouuement diurne (du
nro[ latin drics qui signilie jour').
$ 7f . Si rrous prenons ult globe A, fry. 'l28,
l,raversé par un
axe PQ, dont les extrémités pé-
nètrent dans l'épaisseur d'ttn cer-
cle I\IM; que ce globe soil mobilc
autour de I'axe, eb qu'il puisse,
avec le cerclo MNI, s'adapter sur
tun picd N, aiqsi que I'irrdique la
figure; nous pourrons, atl moycn "
de ce globe, nous représenter en
petit lc mouvemenL diurtte. I'{ous
en acqucrrons ainsi une idéc
nctte ,pûrco quc nous saisirons
d'un seul coup d'æil I'ensemble
des circonslances que présento
ce nouvement ; et comme nous
pouvons faire tourner ce globe à
volorrté, et répéter le mouvement
autant de fois que nous le vou-
drons, cela nous permettra do
voir en quelques instants ce que
I'observation directe des astres
ne nous aurait pu montrer qu'après un tetnps bien plus long.
Pour cela, inraginons qu'on ait disposé le globe sur son pied, de
manière que I'axe PQ ait, précisémen[ la direction de la ligne idéale
autour de laquelle s'effectue la rotation diurne de la sphère ctileste.
Supposons , en outre, qu'on air liguré sur la surface du globe un
42'
,l3tt \IOtiVIi\IENT DITIRNE DTI CTUT..
certain nolnbre do poirrts, représentnnt les principales étoiles. en
les disposant, les unes parrapport aux autres, et pir rapport, à I'are
de.rotation PQ, de la même uranière que ces étoiies le sànt dans le
ciel. si I'on fait lourner le globe dans un sensconvenable, on velra
chaque éroile déciire un cercle en s'élevant et s'abaissant successi-
v.elent. Les unes, sufflsanrment rapprocbées du pôle boréal p, ne
s'abaissent jamais au-dessous du ôercle HH porie par le pied N,
e-i figurant I'horizon do I'observateur qui est censé omuper le
centre
de la sphère. Les autr€s, au contraire, sont tantôl au-dàssus, tantôt
au-dessous de cc cercle; elles se lèvent d'un côté, montent âe plus
9n
plus, puis s'abaissenl, et linissent pâr se coucher de I'autre c'ôtdr.
D'autres enfin,.r'oisines du pôle austral Q, restent l,oujours au-
dessous de I'horizon HH, et ne deviennent jimais visibles.'Le cercle
[xe M-{ figure le mtirid.ien'..dul. requer cLaque étoire vient passer
deux fois, pendant qu'elle décrit, son cercle diu.no.
$ 72. Jour srdénnl.-on n'r jamais reconnu la nroindre rjiffé-
rence entre les durées des rotations successives rle la sphère céleste.
La durée d'une roùation, c'est-à-dire re temps que la sphère céleste
met à faire un tour entier, est donc émirre.mment prôpre à servir
d'unité pour la mesure du temps; on lui donne ll n'om cle jorrr
*idéral (du mot latin.sidrus, siriarr.l, qui vout dire étolte).
Le jour sidéral e_st.gn peu plus petit que le jour ordinaire, donr.
nous verrons la définition plus tard : il én diffère dbnviron quatre
nrinutes. Il se divisc de nrême en g r heur,es, que I'on nomûle heures
sidérales; l'heure sidérale se diviseen 60 minutes sidérales: e[ la
rninule sicléralo en 6 0 secondes sidérales : le ternps évalué au mo].en
rlrr jour sidéral e[ de ses subdivisions, se nomm e temps sirlër.trl.
$ 73. Grande drnranee des éroiles. que soit le lieu
- Quelqué
de Ia tome oir l'on effectue la série d'opérations nou, venons
d'indiquer, pour arriver au[ ]ois du molvenrent rliurno, on trouve
toujours le nrêmo résultat : I'ensembre des étoiles pu.oît toujours
animci d'un mouvement de rolation autour de la ligne des pbles,
pour chaque licu, comme nous I'avons dit p"récédemment.
{,enn!e.
Il est bien clair ceponda.nt que la ligne des pôles, que I'on trouve
e n un lieu de la terre, pas la même que ceile qu'on trouve en
-n'est
unautre lieu; et que, d'un autro côté, la rôtation diùrne des étoiles
r]g.lreo! pas s'effectuer à la fois autour de plusieurs axes différents.
L'identité des résultats que I'on obtient relâtivemenl, au rhouvement
diurne, dans les tlivers lieux oir l'on s'installe pour faire des obser-
vations a.stronomiques, ne peut s'expliquer qu'aulant qu'on admet
que les diurensions de la terre sont excàssivement petifes en conrr
palaison des distances rlui existent entre elle et les étoiles. on


l1
RO:rA'ilON Dn LA TtiltRD. l3g
yoil cn effet.que , s'il en estainsi, il
suffit que I'are autour duquel
la sphère céleste tourne, ou semble tonrner, passe par uu lieu àé-
ternriné de la terre, pour que son mouvemenf présente exactemen[
les mômes apparenbes pour toub autre lieu d'observation égalonrenI
situé sur la terre; la distance à laquelle I'observateur se tiouve de
I'axs de rotation est tellement faibie, eu égard au grand éloigne-
menldes étoiles, que les choses se passent de Ia même manière
que s'il était situé précisément sur I'aie lui-même; et. les diverses
lignes autour desquelles les différents observateurs voienb tourner
la sphère céleste ne sont autre chose que des parallèles à cet axe
de rota[ion menées par les lieux oir ils Àont plaôés. Autrement, si
les dirnensions de la terue n'étaient pas comme nulles à côtf de la
distance des étoiles, les apparences que présente le mouvemenù
cliurno seraient nécessairement, différentes, suivant qu'on I'obser-
verait tl'un lieu ou d'un aubre.
Nous anivons ainsi à une promière notion sur la grandeur de ra
rlistanco qui nous sépare des étoiles. cet,te notion, nécessairement,
très imparfaite, sera complétée plus loin. Nous veruons, en effet,
qu'on a pu parvonir à mesurer la distance de la terre à un très
petit nombre d'étoilos, celles qui sont le plus rapprochees d* nous;
e[ quelle que soit I'idée que I'on ait pu se faire du grand éloigne-
Inent des étoiles, par les considérations précedentes, ôn reconnàîtra
qu'en réalité cet éloignemenf es[ encore beaucoup plus considérable
qu'orr ne I'avait, cru d'aborrl.
. S 74. Rotatlon rlo tn t€rre. - Avanù d'aller plus loin, cher-
chons à nous rendre compte de ce mouvoment diurne des étoires
rlont nous venons d'indiquer les lois.
Iouq avons dit précédemment ($ 5b) que la teme est une masse
.isolée dans I'espace, et qu'il pouriait bien se faire qu'elre fût en
rnouvement; si cela était, nous qui sommÉs sur la terue, et qui par-
ticipons à son mouvement sans en avoir conscience, nous aitribue-
rions na[urellement aux objets extérieurs un mouvement qui ne
serait qu'une apparence due au déplacement de Ia terre elle.même.
(-l'est ainsi_.gu'un voyageur, placé sur le pont d'un bateau
qui suit
le courant d'une rivière, voit, les objets situés sur les bords marcher
en sens contraire du sens dans lequel le bateau se déplace; et s'il
oubliait Q.u'il e9t lui-même en mouvemont, il regarcJeriit ce dépla-
ccmenb des objets extérieurs comme étant un mouvement réel.
clterchons donc à reconnaltre si le mouvement diurne des étoiles
ne renlrerait pas danl ce cas; si ce ne serait pas une simple appa-
rence rlue à un mouvemen[ dont la terre serait animée.
il n'esf pas ditficile de lro.ver le mouvement que devrait avoir
{h0 ITOUVEMÊI\T DIURNË T}TJ CIEI,'

la lerre, pour donnor lieu attx apparences que présente le mOuve-


ment diurne. Si elle était animée d'un mouvement uniforme dc
rotati6n autour d'un de scs diamè[rcs, I'observal,eur qui parlicipe-
rait à ce mouvement, et qui se croiraiI immobile, a[tribueraiI né-
csssairement, à tous les objets extérieurs, tels que les étoiles, un
mouvement pareil, autour du même Axe, mais_On Se.lls cOntraire. Il
suf{iraib donô d'admettre qqe les étoiles sonb irnmobiles, et que la
terre lourtte uniforméntent, autour d'un axe menti par Son centrc
oarallèlsmenl à la ligne des pôles [elle qu'on la trouve en un lieu
quelconq.re d'observation, eb d'occident en orient, pour rendre
compte à'onu manière complète des circonstances que présente le
*ooie1nent diurne. L'ObServateur,, en nlguvement, avec la terre, e[
Se croyant en repos, verrait l'ensemble des étoiles lourner
unifor-
rnément, d'orien[ en occident, autour de I'axo de rotation de la
terre, ou, .u qui es[ la même chose, à cause de la granrle disÙance
des étoiles, autour d'une pârallèle à cel axe de'rotation ntenée par
le lieu oir cet, obseivateur ost placé.
Ainsi I'on voit que le mouvement diurne peut ètre expliquéde
deux manières différenfes : ou bien la terre est immobile, e[ les
étoiles se nteuvent d'un mouyemeni commun cle rotation, d'orient,
on occident, autgur d'un axe qui passe à son intérieur; ou bien,
au contrairs, les étoiles tre se déplacent pas, et la lcme lourne d'oc-
cident, en orien[ aulour du même axe. Dans I'un et I'autre cas, les
aDOArelces sonb esaclement les mêmes, pour un observateur plaCé
.ur tr terre. Examinons maintetlartt quels sont les motifs qui peu-
yent faire adopter une de ceshypothèsesde préféronc.o à I'autre'
Si les étoilei, conformémenl, aux idées des anciens, étaient, toutes
at.tacbées à la surfaco d'une immense sphère de cristal, il serait,
tout aussi facilo d'admettre I'immobilité de la terre et le mouvo-
ment des é[oiles, que I'immobilité des étoiles et, le mouvement, de
la terre. Iltais il n'èn est rien : I'observation prouve cl'une manière
incontestable, ainsi que noùs le verrons plus tard, que_les étoiles
sont des corps isolésf indépendanls les uns des aulres. De plus, la
terre est un corps extrêmemen0 petit relativemen[ aux distatrces
qui la séparent des étoilesl elle n'est, pour ainsi dire, qu'un grain
du pou**iOre dans l'immensité do I'espace qu'9gc.u.pento les astres.
On ioiU toutde suite combien il est peu vraisemblable : 'l que toutes
les étoiles, sans aucune exception, Soient, animées do mouvetnents
qui concordent tollement entre eux_qu'il semble qu'e!!e-s soient liées
les unes aux autres de manière à former un tout solide; 2" quo Io
nrouvement, de rotation de cet ensemble de corps s'effectue autour
d'un axo passan0 précisément par ce corps si petit que nous habi-
NOTATION I)E I,A iI'ERNE. 1,bl
t,ons, e[ quc nous nommons Ia terre. Il est infirriment plus simple
et phrs naturel d'atlmcttre que cc mouvement diurne des étoiles
n'est, qu'une apparence due i\ la rotation dout la terre es[ animée
autour tl'un tJe ses diantètres.
La grande probabilité qui résulle de ces considérations, en fa-
veur do la rotation de la terre, esl, oncore augmentée par la t:om-
paraison de la terrc aux planètes. Ainsi que nous le verrons plus
tard, la terre doit être rangéeparmi Ies planètesl or, l'observation
fail voir que les planètes sont, toutes animécs de nrouvements de
rotation sur ellcs-mêmes : il est donc tottt naturel d'admettro que
la terre possède aussi un pareil mout'cment, et quo c'est à ce
nrou\,ernenI que sont dues les âppûrences du mottvement diurnc'
Bn examinan[ la question au point de vuc mécaniqtte, olt recon'
nall encore que c'ost la terre, ct lton I'cnscmblc rles étoiles, qui
possède un mouvenrent de rotal,ion autour dc la lignc des pôles. Si
le mouvenrcnt cliurne élait attribué aux étoiles chacune rl'elles
E, E', li", fg. |?9, clécrirait '
unifornrément un ccrcle situé dans un

Tt

Fis. { 99.

plan porpendiculaire à la ligne des pôles TP; et les centres de ces


cercle$ seraient situés aur pieds C, C', C", des perpendiculaires
abaissées des diversesétoilessur cette ligne, c'est-a-dire en despoints
gérréralement très éloignés de Ia teme T. Mais on sail que, pour
qu'un corps décrive un cercle d'un mouvement uniforme, il fdut
qu'il soit attiré vers le centro du cercle par lrne forco conslante,
dont la grandeur dépend à la fois de la vitesse du corps e[ du ravon
du cercle qu'il décrit : les étoiles E, B', B't, ne pourraion[ dono se
mouvoir surles cercles dont nous ven0ns de parler, c1u'autant qu'elles
142 }IOUI'NMINT DIURNI: DTI (]IEI..
seraient attirées vers les points c, c', c", sir,uris sur la lic^ne des
pôles. Or, on nla pas d'exemple, dans la naturé, qu'une lbrcË appli_
quÉe à un corps, suivanl une certaine direction, n'émane pas ci',rn
autre corps situé sur cette direction même; une étoile E ne sau-
rait donc être constamment attirée vers le ccntre c, qu'autant c;ue ce
centre serait occupé par un corps inrnobile dont la présence déter-
minerait, oette attraction, Ainsi, pour qu'on ptt ad'mettre que les
étoiles tournent réellemenl, autoui de ta ligne^ rles pôles, il faudrait
que des oorps fussent distribués toul le lorrg de cette ligne,
-fixes
aux- points C, C', C'/, en aussi grand nombre qù'il y a d'étoiies. ,
L'observetion n'indiquant rien.-cle pareir dans le ôiel, ïn est obligé
de renoncer à regarder les étoiles comnre étant réellement en mou-
vement autour de la ligne.des pôles. D'un.autre côté, I'aplatisse-
ment du globe terres[re, don[ nous parrerons bientôt, trôuve son
explication toute natnrelle dans la rotalion de Ja terre. on voit
donc que les lois de la mécapique repoussent I'idée du mouvement
des étoiles, et appuient au contraire très fortement celle de la ro-
tation diurne du globe terrestre aul,our d'un de ses diamètres.
Il-est impossible de ne pas se rendre à l'évidence qui résulte de
ces diverses raisons, dont, quelques-unes d'ailleurs acquerront plus
de force à que nous avancerons : aussi rcgarde-t-on, dep'is
Tg:.u.g
longternps déjà, le mouvement de rotatiof de la-teme autour d'e la
lignc des pôles commc nne vérité incontestabre, et, le mouveurent,
rliurne des astres comme une sinrpre apparetx:e résultant du dgpla-
temenl, qu-'éprouvc l'obsen'ateur onrpolié par la terre rlans sa rota-
tion. Les belles cxpériences quc M. [,'oucàulr a faites récenrnrent.
et sur lesquellcs.nous reviendrons plus tard avec quelques détails,
sont venues confirnrer encore la réalité de Ia rotation ile la terre:
ou du moins, si elles n'ont pas forrrni aux savants, sur ce sujet,
une preuve plns conrplète que celles que nous venons rl'inrlitlier,
elles ont permis tlo rendre le mouvement de la terre sensible,^pal-
pable, pour ainsi dire, à tout le monde. I\'Ialgré cela, il nous ar-
rivera habit,uellement de par.ler du mouvement diurne des éroiles
oomme d'une réalité; de dire, par exemple, cJ'une étoile, qu'elle
se lèvo, qu'elle se couche, qrr'elle traverÀe ro méridien miis o',
devra bien se rappeler que ce langage, généralement adopté ' par
les astronomes, ne.se rapporte qu'aux apparences, et qu'en toute
rigueur ces expressions devraient être ràmplacées' par'celles qu'T
leur correspondent, dâns l'idée du mouvem-errt de rotation de'la
terre. .$i nous conservons cette rnanière dc perler du mouvement
diurne, c'es[ parce qu'elle est, d'accord avec le témoignage direcr
rle nos sens, er, que d'ailleurs il ne pe.t pas en ràsulier rl'in-
(:Elt(;t,trs l)E LA spllitRU CÉtxsï'E. I1t 3
t;onvéniont, dès le rnornenl, que nous sommes prévonus, une fois
pour toutes' qu'elle se rapporte aux apparences, et non à la réalité.
S 75. Cercles de tn sphère eélesre. Pour,faciiiter I'in-
- céleste, on a ima-
rlication de la position dcs étoiles sur la sptrèro
giné des cercles tracés sur sa surface, à I'aide desqrrels la prace de
chaqueétoile peut ôtrc définie très simplemenr, si rà sphère céleste
grit é_té immobilo, on auraib choisi ces cercles arbitrairement ; mais
la sphère ayanl, au uroins en apparence, un mouvement uniforme
de lotation autour d'un axe de d.irection invariable, il éLait naburel
de prendre les cercles dont nous parlons de manière qu'ils aient
'une liaisôn intime avec ce mouvement,.
I\{enons par le centro C do la sphère céleste, frg. lJ0, trn plan
perpendiculairo à I'axe du monde PQ :
ce plan coupe la surface de la sphère
suivant un grand cerclo EE qu'orr
lromme l'ëquateur celeste. La sphère
cst divisée par ce cercle en deux hé-
o
misphères, dans chacun desquels I'un
des deux pôles occupe une position
centrale I celui des deux hémispbères
qui contient Ie pôle bor.éal se nornmo
I'hëitisphèro borùrl, I'anfre se r)onlr)o
l'/rinlfslr/rrti' r a u,s lt, LtI .
Iln coupant la sphère par un plan
tluelconque parallèlo à I'riquateur, on !'rg. 'l 30
obtient un petit_ cercle qu'on nomme
an pu,rallèlc. Les cercles.RR, ss, TT, sont autant, de parallèles.
chaquo é[oile, en vertu du mouvement tliurne, clécrit un pat'allèle
de la sphère-, L'équateur es[ le plus grand des parallèles; c'est le
cercle quedécrit une étoile située à g0 degrés de distance angu-
Iaire du pôle boréal.
plan quelconque, mené par I'axe du monde pe, ooupe la
.IJn
sphère suivant un grand cercle tel que pEe, qu'on nomme un
cercle de dëclinaison.,' le plan lui-même qui contient ce cercle es[
souvent désigné sous le nonr dè plan hiraire. Les cercles de dé.
clinaison de la sphère tournent avec elle autour de I'axe du monde
PQ, of viennenl ohacun à son tour se placer dans le plan méridien
du lieu oir I'on se trouve.
souvent on considère lo méridien comme é[ant le grand cercld
suiv-ant lequel la sphère esb co'upée par le plan rnéridi-en; nrais on
ne.doit pas confondre co grand cercle avecles cercles de la sphèro
crllesto. Le urr-iridien a uno posifion parfditement dirternrinée'dans
llttr MOUVEIITDNT DIURNE DU CT[[.
chaque lieu d'observation; il ne par0ioipe pas au mouvement diurne,
et tandis qu'il reste immobile, tous les cercles do déclinaison do la
sphère viennent successivement coïncider avec lni, pour I'aban-
donner aussitôb en continuant leur mouvement
$ 76. Équarorlat. - Un des prilcipaux insrrumenls des obser-
vatoires,l'equatoriol, a reçu une disposition spéciale qui dépend
ossenliellemen[ du mouvemen[ diurne tle la sphère céleste. Un axe
AA, Êg. {31, autour duquel tou[ I'instrument peut lourner, ost r]i-
rigé suivant I'axe du monde. Cet axe porte latéralernen[ un cercle
gradué BB, qui peut tourner dans son plan e[ autour de son centro;
une lune[l,e CC, fixée au cercle BB, le sui[ dans son mouvement, et
son axe optique peul ainsi faire un angle variable avec I'axe du
monde. Un second cercle gradué DD, dont lo plan est, parallèle à
l'équateur céleste, est fixé en son cenlre à I'axs AA, de rnanière à
suivro toub l'instrument, tlans sa rotalion autour de cet axe. C'es[ la
position de ce second cercle qui a déterminé le nom attribué à I'in-
strument. Des pinces E, B, avec vis de pression et vis de rappel
($ 39), sonb destinées à tlxer lo cercle BB et la lunette à I'axs ÀA,
en s'opposanl à ce que ce cercle tourno autour de son centre: ces
pinces sont, portées par les pièces b'F qrri font corps avec I'axe AÀ.
Des micromètres G, G, dont nous avons indiqué la disposition pré-
cédemmenb (ffg.Z'À et 73, page 72), sont adaptés à I'extrémitéde
tiges solidemen[ fixôes à l'axe ÂÀ, de manière à permettre d'ob-
scrver les divisions quc le cercle BB porte sur sa tranche. D'auLres
micromètres H, lixés au massif qui porte I'ext,rémité inférieure de
I'axe AA, sont destinés à ohserver la graduation du cercle DD,
gradualion qui a été faite sur la fac.e supérieure de ce cercle, et
non sur sa tranche.
- D'après la disposition de l'instrumen[, on voi[ que I'axe optique
de Ia lunette peu[ êrre dirigé vers tous les points du ciel. En la
faisant lourner avec le cerclo BB , autour du centre de ce cercle,
on pou[ lui faire faire un angle quelconquo avec l'axe du monde.
Si I'on {ixe lo cercle BB dans une position particulière, au moyen
des pinces B, E, et qu'on fasse ensuite t,ourner le tout autour ds
I'axe AÀ, il esl clair que I'axe optiquo do la lunette rencontrera la
sphère célesto successivemen[ aux divors poinls d'un même pa-
rallèle.
Un mécanisme particulier K permet de mettre à volonté le cercle
équatorial DD en communication avec un mouvement d'horlogerie.
Lo pendulo qui régularise ce mouvemen[ d'horloger.io est, disposé
de tells manière que, lorsque la communicacion est é[ablie , le
cerclo DD fasse un tour enf,ier en un jour sidéral. On comprond
Ér1u"l't'oR tr 1,. lll.i
1116 -\tou\ulfllN'l I)n ltr\ij Du (:lrl.
rlès lors que, si l'on a dirigé I'axe optique de la lunetle \,s1's 111,r,
citoile , que l'on ait fixé Ie cerclo BB à I'are A A , et qu'on ait nris
le cercle DD en rappori avec le mouvement d'horlogerie, ce dcr-
nier cercle en[raînera avec lui tout I'insl,rument, et I'axc optiquc
de la lunette ne cessera pas d'ètre dirigé vers la nrt\nre étoilc'. On
a ainsi ull moyen de vérilier Ie mouvement unifolmo de r'otation
de Ia sphère céleste, mouvenlent auquel nous avor)s été condrril
l)ar une série d'observations faites au théodolite. llais la vérifica-
licrn ne peut pas se faire eractement, à cause de la préscnce de
l'atmospbèro, qui fhit voir les astrcs dans des directions autres
tlue celles oir ils sont récllemen[. Nous avons pu trout'er cracte-
rnenI les lois du mouvement diurne, cn nous servanI du tlréodolite,
parce que nous avons eu soin de corriger lcs résultats fournis par
cet, instrumenI des effets de la réfracfion. Ici, au conlrairc, à l'aidc
de l'équatorial , nous obseri'ons le ntouvement, tles étoilcs tel qu'il
paraib à travers I'atmosphère , et llous ne devons pas trouvcr le
mêmo mouvement quo si I'atmosphèrc n'existait pas. Cepcndarrt,
tant que I'astre observén'est pas très près de l'horizon, ctque par
conséquent I'effet de la rélraction n'esI llas très grand, la lunette
de l'équatorial, mue par le Inouvement, rl'horlogerie, suit à peu près
I'astre vers lequel on I'a primitivcntettt rlirigée ; si sott arc opticluo
nepasse pas constamntenl par l'aslre, au nroins il ne s'en éloigne
pas beaucoup, et I'astre reste dans le chanrp de la lrrrrcttc.
Nous ne sommes pas oncore ell ll)csure maintenan[ de fairo cotr-
naltro I'usage auquel l'équatorial est desfiné. Norts tt'ett itvons l'ait
la description ici qu'en raison de la liaison intime qur criste eutrc
sa disposition et le ntouvement de ro[al,ion de la sphtire céleste, c[
pour indiquer la vérification approximative qu'il fourni[ relative-
ment aux lois de ce mouvement. Nous retiendrons bientôt sur cet,
instrument, eb nous verrons à quoi il se,rl, en réalitô.
$ 77. La lunclte de l'équatorial tlevanI pouvoir se rlirigcr vers
les divers points du ciel qui sont, silués au-dessus iltr I'horizon , il
est indispensablo que I'instrument soit installé de ttraniÈrre à n'ôtre
gêné en rien par les objets voisirts. On le placehabituellerncn[ à la
partie supérieure de I'édifice dcstiné aur observations astronomi-
ques. Son axe es[ supporbé inférieuremen[ par trn massif de maçon-
nerie L, f,g.f.32, e[ supérieuremenl, par une piècedefonte NI, que
I'on rend aussi déliée que pos-sible, alin c1u'elle ne masque qu'une
très petite portion du ciel. Pour gârantir I'instruntent de I'intent-
pério des saisons, on Ierecouvre d'un toit N, auquel on donne habi-
tuellement la forme d'un héntisphère. Ce toit prtlsento une ouver-
ture O, longue et peu large, clirigée suivant un plan verfical , et
lr(lUÀ'l'Oll IA 1,. rh7
lrabituellemenL fermée ân moyen de [rappes que I'on peut, faire
ulisser laléralemenf darrs des coulisses. [,orsqu'on a retiré ces

iÈ,
\\
l' i:. i ;l l.

l,fitlipos, rlc rultttiirlc it lrrurllc lilrrc lotrvcLLule (), lit luncLte prrtrl
r\lltl tlili.q'r!c vitls lcs points dn cicl rlni sr: [,rorrrcnl, dans lc Pl;rn lct'-
lical rrené pirt' lc rtiiliou rlr cr-:[[o orrvcrtulc, tieprris lc zénith .ius-
rlrr'ir l'holizor)) ct, itussi r cls les lioin[s siLutls dc part ct tl'anLre de t'c
plrrn lrrscln'ir utrc cclt,airto rlistancc. Iln outlc on pouI faire lonrntrt'
Io toit,r\ tor-rt cnticr. ûutour rle Iir vcrticalc nrcnéc llarsoll certtro, et
in't)rlnol'ainsi I'ouverlure O à r\trc clirigée r-crs lcs tlivclses nlgions
rlu ciel. l)ans rlc nlo{-rveulcnt,, Ie toit roule srrr lcs galcts P, [), rlui lo
suirpor'tcnl,l ol il cst nrtiintcnll snr ccs girlots liar tl'autltrs galets
Irolizontarrx (), Q, placés à son intéricur. Le nrouvenrenf sc procluit
iul lnr)ljen tl'une rranirelle [l, clui fait, tonlncr I'trre vcrlical S, par
l'intcrrnérliaire cie deux roues tl'anglc; ceL ax0 S por'l,e un pignott
rlenlti'f, rlui enpçrène avco les rlcnts iirlaplées à la base clu toit N,
inltilietrrontenL et sur'tortt son lrtrrtour'. Au r.rrirytrrr de ce toit torrr-
llrtt ]touvEt{ENT DIURI'III DU (]ll:I..
nant . on peut diriger la lunette de l'équatorial vers tel lioint tlrr
ciel que I'on veut, sans découvrir complétement I'instrument,; et ,
si I'on veut suivre un astre dans son mout'emettt diurtre, il suffit dtr
faire tourner lc toit de temps en temps, à I'aide de la manilello ll.
rla malière que I'axe optique cle la lunette ne cesse pas de se cliriger'
cntre les deux llords de I'ouverture O du toit'
L'écluatorial de I'Observatoire de Paris , surmorrté de son toit
tournant, est installé au milieu cle la terrasse clui surmonte l'édifice.
$ ?4. Ueas parallaetlques. -
La disposition de l'équatorial,
què nous venons de fairo connaîre , va nous permettre de com-
prendre sans la moindre difllcrrlté en quoi consistent les pfads
ltarallnctiryrcs que I'on adapte aux fortes lunettes.
Lorsqu'on regarde un astre à travers une lunette, SeS dinrensiotls
apparentes sonf agrandies , e[ elles le sont d'autant, plus qtre hr
lunette est plus pttissante. I\tais I'astre élant en rnouYement, la
quantitdr Aont ll se déplaco dans un temps détern-riné eEi égale-
nrent agrandie par la lunette ; c'est-à- dire que sa vitesse apparento
cst augmentéc dans le même rapport que ses dinrensions. Le mou-
ren.rerii diurne d'un as[re,, qui n'est pas sensible à l'æil .nu, doit
donc s'aperceyoir très facilement dans les fortes lunettes. C'est ce
qui arrive en effet,lorsqu'on ernploie un for[ grossissement ; on voib
làs astres se déplacer rapidement, el traverser le champ de ler lrr-
nette en très peu de tenrps. Unc lunette qu'on amène dans.la direc-
lion d'un aslie, c[ qu'on laissc imrnobile dans cette position , ne
perme[ donc de l'observer que pendant un très courl intervalle de
iemps, et elle a besoin d'êtro déplacée à chaque instant pour être
ramônée vers l'astro, pollr peu que I'observation dont on s'occupe
tloive avoir quelque durée. On conçoi[ sans peine combien il est
pénible de faire des observations dans de telles conditions. .Pgol-y
ôbvier, on a eu l'idée de mcltre la lunette en moulemerrt à I'aide
r['un mécanisnte d'horlogerio, de telle manière qu'elle suive I'astrs
danS Son m6uvement diurne, SA1S que I'olSe5'ateur ait à S'en Occu-
per. Par ce moyen, I'observation se fait aussi facilenrent, que_si.le
ino,,.'ement diuine n'existait pas, et que la lunetle restàt immobile.
Tel es[ I'objet cles pieds de lunette auxquels on donne le nom de
pieds parnllactrques. Ce notn vient clo co qu'une lunette, monté(]
lur un pareil pied, et mise en mouyement par le mécartisme d'hor-
logerie qui en-fait partie, se dirige successiYertlent vors les dirers
lroin[s d'un mêtne parallèle céleste,
Qu'on imagine l'équatorial , tel qrre nous l'avons décrit ' avec sa
'lunet,te,
e[ le mécanisrne d'horlogerie qui le fail rnouloir, et qu'otl
supprinre les denx cercles graclués qui entrent. tlatts sa conrpositiott.
ASCEI{STONS I)ROITNS E:[ DÉCL|I'iAISONS. Ih+'
on aura l'itlée (le ce que c'esù qu'une lunefto montée sur ulr piod
parallactique. LTn pied de ce genre cornprend clonc : { o un ax6 de
lotabion qu'on rend parallèle à I'axe du monde; 2n un secônd axe firtl
perpondiculairement au llremier., et autour duquel peut tourner la
pièce qui porte la lunettc; 3o un mouvement d'horlogerie disposé de
rnanière à faire faire un tour entier ti la lunette aut,ourclu premier
axe dans I'espace d'un jour sidéral. La lunette, en tournant autour
tlu sccond axe, peut être amenée à fairc tel angle qu'on voudra avec
la direction du premier, c'cst-à-dirc avec I'axe du monde; en
cornbinant cette rotalion avec celle que le second axe peut effectuer
âutour du premier, en emportant avec lui la lunctte, on voit qu'on
peut diriger ceite lunette vers un quelconque des astres qui sont,
tlissrinrinés dans lo ciel. Il suffit, alors d'établir une liaison conve-
trable enlre le premier des deux axes et le mécanisme d'horlogerie,
porrr que la lunette suive I'astre dans son mouvement diurne.
Le grand t.oit tournant, de forme hémisphérique , qui surmonte
de,puis quelques années la partie orientale de l'Observatoire de
Paris, est destiné à conLenir trn pied parallactique sur lequel on
Fourra installer les plus fortes luneil,es de I'Observatoire.
S 79. Aseenslons droltes et déctlnalsons. Nous avons
- des astres
dit ($ 75) que, pour faciliter I'indication de la position
sur la sphère céleste, on a imaginé sur cette sphère une. séris de
cercles, tels que l'équateur, les parallèles, les cercles de déclinai-
son. \Iovons commerrt on se sert de ces cercles pour atteindre le
but qn'on s'es[ proposé.
Faisons passen par un astre qr:elconque A, frg. ,133, le cerclo do
déclinaison PAQ qui lui correspond,
ce cerple coupera l'équateur Ets en
un point M. Il es0 clair que, si l'on
rlonne la distance angulaire l.t0 du
poirrt M à un point O pris arbitrai-
rement sur l'équateur, et Ia distance
angulaire ADI de l'as[re A au plan do n
l'équateur, la position do I'ast,ro sera
compléleurent rléterminée. La pre-
rnière de ces dcnr qurntités, la dis-
tance 1\IO du pietl du ccrclo de dé-
clinaison qui pâsse par. I'as[re alr q.

lloint fixo O, esl ce que l'on nomnre Fi;;. 'l33.


l'uscensiott droite de l'astre: la dis-
tance angulaire AM tle I'astre à l'équatcur, conrptée sur le cercle
de déclinaison PÂQ est sa ùëcl.innison.
{3.
150 ttouvEMDNT I)IuRNE DU clËr,.
O, qui sert d'origine fl.x ascensions tlroites, peut,
.--,1,u !:lnt
pfrs êt'e
comme 0n vcut,,.sur l'éqrrateur céreste: on peur,
crrôisir, pirr.
exemple, pou'ccttc origine Ie pointde rencontr.e de
l.éqt,arcur..\,(,(l
le ccrcle de ddrcli'aison i|t'nc ôtoilo ,emarquable,
tclle'quc sili.s.
llais ce n'est, pas cc qu'o't fait les asr,rononrcs; ils sc so't
lous
accordés t\ prcntlre pour_origi.e cles asccnsions droitcs
un poirrL clui
rlÉpend du nrouvenrent du sôleir, ct que n,us
ne pourr'ns fai.c co'_
naîlre tlue lo.scguc r0us nors-occupcr'ns de ce mouvu^..nt,.
Quoi qu ir
cn soit, I'asccrrsion droit.e d'un istre se comptc sur
l'éqLratcur, lr
per'lir de I'origi''e adoptée, en mirrchant torijours cle
l,ôccidenr à
l'orient;sa valcur est l,.orrjours conrpri-se entre,0 et 360
dcgrés. La
dér;linaison d'un ast.e.nc 1rc't pas'clcpasser. 90 a*À.0*i eile est
lloréale ou auslrale,.s.ui'ant c1'e I'astrc auquel elle
se ra-pporte esr
situé dans l'lrénrisphèrc lio'e.r ou crans |tii,misphcrc
aiiltr,,t. 0,,
d'après cela, q'0, pour fairc connaltre la déclinaison
'oit,,
jl,.nc cl'.,,, astrr,,
suffit pas de dire dc combien t1e cregrés, ,i;;Ë; Àecon,ro*
elle se compose; nrais c1''il est inrlispcnùbte'o,a3oute'si
.erru ac-
clinaison est boréalc orr irustr.arc. c'ôst cc qui fair que,
lorsqn.orr
écrit la'aleur d'u'c déclinaison, o, faiI suiir.c .,utrcïrruur
d,une
des,lettres B, A, initiales des rnots brr.ria 1., attstr*le.
'forrs les poin[s situés suf ul) môntc parallèle
,leste ont, une rnê*re. c]e la sphère <ré_
dtlclinaison. Tous lcs lroints alt"oa ar."rn mê'ru
cercle de rléclinaison_, ou plutôt sur un nrôme demi-cercle
cle clécli_
naison terminé aux ricux pôlcs, ont, u.c mênre ascension
àroite. on
voit donc que l^ connaissance dc la rjrir:linaiso'cl'u' astre-enlràhle
celle du parallele sur lequel il est situé, et, que lu connair*ânce
son ascension droitc entratne celle du tlemi-côrcle cte
d.
déclinaison rlui
le co'tient : le point dc r.encontre unique ou .u paÀiÈiu'uuu,
.,,
demi-cercle cle déclinaison n'esr donc autre chose qii.
I'astrc, clui csL, comm-e on voit, entièrement déterminéui
i, p.rrtio' cr.
cunc anrbiguïté,
*n, ,u-
_par la connaissancc sirnultanée cle ,oo'u...onsio,,
rlroite ct de sa déclinaison.
on cotnprend dès lors quc lcs asLr.onomes ont rlfi chercher
les
moyens les plus simples, ei, en même tenrps. res prus
ur;;l; pour
mesurer les ascensions droites et les décliiaison,,ru, ort*..r
wou.
allons fairs connaitre ceux rlrri sont actuellement on'ptouo*
oun*
tous les observa[oires, et q.i conduisent a cles ,..ntrori
àLne tres
srande pr'écisiorr.
$ 80. r,unette rnérrdrenne. La htneile ntër,idienne est l,in_
-
s_trunrent spécialement destiné à Ia mesure des ascensions
àroites.
(le[ instrument consiste essentiellernent en une lunet[e susàeptibla
rle se morr'oir de teile maniôreq*e son axe optitlre
pi,ir*l.onrtro
r,UNIi't'TE ÛIÉRIDTHNI\8. 151
toutes les directions possibles dans le plan rnéridien du lieu oir elle
est installée, sa n s iamais sortir de ce plan. A cet effet, la lunette.AA,
/ig. { 3 ( , es[ montéo sur urr axe, ou essieu solide BB terminé à ses

riesx eltrémités par deux petits fourillons cylindriques. Ces tou-


r.illons reposen[ cllrns des cottssirtet.s portés pat de forts piliers C. (i,
et peuvenb sc mouvoir sans difficulté à I'intérieur cle ccs coussi-
leti; err sorte quo la lunette peu[ totrrner libremon[ avec son
essieu, et prenclre ainsi une infinité de direc[ions différentes. La
ligne idéalô autour de laquellc s'effectue-le mouvenrent de rotation,
ef,-qui coincirJe avec ltrs ttxcs de figrrre dcsdeut tourillonS, est, diri-
ti2 ITOU\'EIIIDNT DIT'IRNI DU (JIE]-.

gée perpendiculairement au méridien du lieu: de plus, I'rxeoptique


de la lunette est. eractement perpendiculaire à l'are cle rotalion '
cet, ;txe optique rcrsl.e douc constamment rlans le niéridien, quelltr
que soil Ia position que I'orr donne à la lunette, en la faisant tourner
dans les conssineùs tlui la supportent.
En vertu du mouvement diurne, t,ous les astres viennent, snc-
cessivcnrent, passer dans Ie plan méridien. La lunette méridiennc
selb à déterminer l'instant précris auquel s'effectue ce passage pour
chacun d'eux: e[ c'est cc clui faib c1u'on lui donne souven[ le nom
cl'rnslrrrnrerû das pass,rges. Illle est munie cl'un réticule complexc,
donl la f,g. 4}Ti indiquo la disposition. Lorsqu'on faiI tourner la
Iunelte autour do son axe. de rnarrièrc à la
diriger vers un astre qui se trouve à peu près
rlans le rnéridien , on voit I'inrage de I'as[re so
mouvoir à travers le réticule, en rencontrant
snucessir.ement les clivers fils dont il ost conr -
pos(r. Lc fil ,rrrrn, c[ le fil idéal rru, perpendicrr-
lairc au prenrier, déterminent par leur intersec-
tion o Ia position de I'are optique de la lune[te
l'ig. {ili.
($ 30). D'après ce qui a été dit précédemment,
sur la nranière dont la lunette est installée , il est bien clair qu ilrt
moment. où I'on rerra I'inlage de I'astre coïncider at'ec le point o,
cet astre sera dans le plan nréridicn. lfars si I'on retnartltte que lc
frl nrat, est touù enl.ier clans le méridien , ct qu'il y resto consl.ttttt-
ment contenu, quelle que soit la posilion que prenne la lunette dans
son monvernent de rotation . on verl'a qu'il n'esl pas inrlispensallle
d'amenel I'image d'un astre à coïncider at'ec le point o, potlr s'as\
surer que cet astre es[ rlatts lc méridien; il suffitévidemntent pour
cela que I'image cle I'astre se cache derrière un point quelconqtre
rlu fil nrrn,. C'est pour cela que le fil horizontal tu a été supprirné.
On I't remplacé par deux autres fils borizontaux z'r',,ss, tigalentcnt
éloignés clu fil idéal rurr,: c'est entre ces deux Tils que I'on amène
toujours I'image de I'astrc ohscn'é, en faisatrt m.ouvoir convena-
blemenb la lunette, afin que la coïncidence decette inrage avec un
des points du fil nrrn s'efiectue dals la portion rle ce dernier fil qu'ils
comprennent entre eux.
Malgré toute la perfection que I'on est parvenu à donner aur
instluments , e[ toute I'attention clue mettent les obselvateurs les
plus exercés, Ia détermination de I'instant du passage d'un as[re
au rnéridien , par la coïncidence rle son image avec ulr des points
clu fil nrnl, comporl,e eneore une erreur qui n'est pas négligeable.
()'est pour climinner eelte erreur qrre le réticnle de la lunette nréri-
.t
I,TJNËT'I'H :IIÉRIDIENN[. 5:i
rlit'ntre cgntiLrtrL quatre autres Iils tut, pp, tt!n'r 1,,t11', tous paral-
lèles a n?n, el, placés svmétriquenrent cle parb et d'autre. Au lieu
cle se contenter d'ohset't'er I'instanb clu passage de I'image d'un
lstrc clcrrière le fil méridien tn?11, on observe les instanls de ses
passages derrière les cinq fils parallèles, et I'on prend la nlovenne
des vàleurs du temps correspondan[ à t:ltacun de ces cinq pas-
sages; on trouve ainsi un résultab plus eract que si I'on s'en était,
tenu à nne scule observation.
$ S | . La lune[te méridiennedoit naturellenrent êtreaccompagnée
d'une horloge d'une grande précision, destinée à indiquer le temps
correspondant à chaque observa[ion. 0ette lrorlogo, dont ]e motetrr
est un poids, e[ le régulateur un pendule ($ 4 4 ), est disposée de
manière à marquer Io tenrps sidéral ($ 72). Un cadran, divisé en
2,1 parties égales, est parcouru par une aiguille dans l'espace d'ult
joui sidéral; I'aiguille met donc une heure sidérale à parcourir une
des divisions. Une seconde aiguille faiI un tour entier en une heure,
et son extrémité se melrt sur un cercle divisé en 60 parlies égales;
chacune de ces parties esb parcourue par cette aiguille en une minute
sidér.ale. De même une troisième aiguille fait un tour entier en une
minute, et emploie une seconde sidérale à parcourir la 60" partie dn
cadran sur lequel elle se meut. Chaque oscillation du pendulc s'ef-
fectuO en une ieconcle, en sorte que le commencement des Secorrdes
successives est marqué par le bruit que fait l'échappement de I'hor-
loge à chaque oscillation du pondule. L'observateur, qui r l'æil à
lalunette méridienne, et qui a rogardé d'avance la position qu'oc-
cupaient les aiguilles do I'horloge, peub compter les_secondes suc-
ccisives à I'aide de ce brui[, et connaltre à chrque instant I'heurs
marquée par I'horloge sans se cléranger de son observation.
D après ce qui vient d'ô[re dit, on comprencl contment on peu[
rléterminer, à une secqnde près, I'heure à laquello un astre passe
au méridien ; rnais ce degré d'approximal,ion serait loin d'être suf-
fiSant, ainsi quo nous le yerrons bientô[. Aussi leS as[ronOmes
emploient-ils des moyens particuliers poul fractionner le temps,
pluÀ que ne lc fonL les horloges â secondes; et ils parviennent, avec
tn pe,i d'habitude, a évaluer le tenrps à un dixième de secondtl
pr'èi. Deux moyens différents leur servent pour atteindre ce but. Le
preniier consisie i\ régler sa respira[ion sur les battements du pen-
ilule; la prortion plus ou moins grande d'une période du.mouve-
nrent respiratoire qui s'est produite, Èr l'instant nrème oir s'etïectue
lc passage de I'astre observé derrière un rles fils de la lunet,to, per-
nret d'tltialuer le nornbre cle dirièntes de seconcle clui se sont écoulés
r:lepuis le tlernier hatternent, drr penrlule ittsqtr'à cet instant,. Le se-
li4 llOUVD.\'tlin-'ll l)lUnNfi DU (:ltit,.
concl moyen r:onsiste àr suivre I'imuqe tle I'astre tians le déplace-
nrent c1u'elle éJtrout'e dans le plan clu réticule, et, à conserver.autanl
que possible Ia lruce des positions qu'cllo o(:cup0 snccessiventent arr
nromcrrt rle clraclue battencnt du pendulc: si, llnr oxenrple, cet,t,e
irtragc se trouve en e, f,e. ,136, tru rnoment clu battrr-
nrent qui précècle son passage derière un des fils, et
0lr c/ i111 mornent du balteutenf suivanl, l'observateur,
rlui toi[ encorc lc point a, lorsque l'imalre arrive en c,,
lreuL aisémcnf rccronnaîtrc conrbicn la distance cnr
contient dc diriùrmcs de la clistance totalo ee' : ce
nombre de dixièmes est en nrôme temps le nornllre
rlcs dirièmes clc sccotrde qui se sont écoulés depuis
le battemcnt, du ltcndule corresporrdant à la position e
Fis. 'l30. de I'irlage, jusclu'à son passage derrière le lil.
.-s I9. Yovons rnaint,e nant comment, I'observation des
passagcs rles aslres au rnéritlien, cffectuôe à I'aide de la lune[te lnéri-
rlienne et de I'horloge qui l'accompagne, peut conduire à la connais-
sance do leurs ascensions droites, Supposons que le point de l'éc1ua-
teur céleste, qui sert d'origine aux ascensions droites, soiI un point
visihle, une étoile, par exemple, c[ que, par conséquent, on puisse
observer I'heure de son passage au nréridien. Si I'on observe en-
suit,e I'heure du passage d'un astre cluelconque au méridien, on en
conclura sans peine lc tenrps qui sc sera écoulé entre les deus ob-
servations. Or, il esb clair que, dcpuis le moment, oir I'origine des
ilscensions rlroites a traversé le nrdrridien, jusqu'au rnorlent ou I'astr.e
qu'on considère est venu se placer dans le rnême plan, la sphère
céleste a dù tourner autour de I'axe du rnonde d'un angle précisé-
rnenù dlgal à I'asconsinn droite rle cet astre. II suffit donc de trouver
la valeur de cet alrgle, riont la sphr)re céleste a tourné dans l'inter.-
r,alle rles deus observa[ions; c0 qu'on fera sans ]a moindre difficultti,
puisqu'on connait lc temps qui s'est écoulé entre elles. En g 4 heures
sidérales, la sphère célcste tourrre de 360 degrés: en une heuro
sidérale, elle toutne dc 4 Ë dsgrés ; en une nrinute sidérale cllc
lourne d'un angle 60 l'ois plrrs pcbib, c'est-à-dire de '15 minutcs;
er) ruc seconde sirléralc, elle tourne rl'un angle de 4 5 secondes.
Ainsi lorsqu on a trouvé Ie nonrbre d'heures, ntinul,es et secolrdes
sirlérales qni se sont ticoulées dcpuis le passagc de I'origine des as-
censions rlroit,cs au rnériclien juscln'au passage d'un astre quel-
conque, il suffit de nrultiplier ce nombre par '15, pour avoir I'as-
cension droite de I'astre. Si, par cxenrple, le temps conrpris ellre les
deux passages est rle 2r' .(,3"' 2(;',7, on trouve, cn faisant cette rnrrl-
tiplication, rlne I'ascension droite tle I'astre est, de 1.0" S4' 10,,.ti.
t.r,iNh,'ll'l'I' lIÉRlDlEI'iNIi' ',I55

ljn réalité, I'origitre tles ascensions droites n'os[ pas trll point'
visiblc qu'ott puissô observer à la lunette rnéridienne colllnre oll
obscrvo ulu étoilc;triais on l}'en a pas ilroins le mo1'en de savoir
ehaqur jour à quclle hcure cefte origine passe au meridietl, tottl
uu*ri lrim qur ii I'on pouvaib I'obset'r'er tlirectentent. C'est tc
(llle
nous expliqiero.s plui tar4, lorsqu. nous Sergns cn n,esttrc 40
faire corirrait.e qrei est lc point de l'equatcur céleste cluc I'orl
prentl pour origine cles ascensions droitcs. On règle mÔnie I'hor-
iogu qùi scrt aur observations des passages ,. de tellc tnnniirre
,1ùtelle nrarque 0r, 0," 0'à I'instant ou crc point, dc l'équateur passs au
réri,Jittt; en sorte que, pollr at'oir I'ascension clroite d'un astrc'
ilsuffit rle lnultiplior prir .l 5 le nombro d'heures, minutes e[ sc-
coildcs quo marquc I'hOrloge att moment orj ceb astre passe au
méridien.
Nous venons ile voir que, dans la clôtermination des ascensiotts
clroitcs par l'oltservation des passages , cltaque seconde .sitlérale
correspond à un angle de 45 sôconcles. O' compre.ld plr-là pour-
quoi lôs astronornes ne pcuvent pas Se contenter d'avoir le temps
do pusngu rl'uu astre au uréridiel it une seconde près; I'ascension
<lroite q,ion en cléduirait, serait loin cl'être corlnue avec le degre
cl'approximation avcc lequel on obt,ient i]éttcraletttent, les. angles,
un i.. mesurant à I'aido cle cercles gradués, lin ôvaluanl le lcrnps
clu passage d'urr astre au méridien à utt tlirième de secoude Pr'ès,
o,, ôr, coiclut Sqn ascgnsion droi[e avec une apploxima[ion d'trnc
ser:onde et detnie.
cl'une très g|ando itnp-or.tance que
$ s3. On conprend c1u'il cst
ta iunette niérirjiônne sitisfasse esac[emenl atrx conditions d'in-
stallation (lue nous avol)s supposécs renrplies, pour que son are
o't.ique ne.sortc pas du pla' rirôrirlie', quelle-quc soit la. position
qu'rita I)r01rlc en tn,.,.,ritr,I aut,pttt' dg son axc. tst conlITIS il pOtrlraiL
tirrivcr ài-r.irlentcllenrc.t, clcs clérangemenfs capables de fausser le's
ré.sultats tles observations, il esb tigalernenb frôs important cltre les
nstfonomos puissenl r'érititlr, aussi Souvgnt qu'ilS le jugettt, conve-
nahle, si cei conditions rl'ins[allatiou sonl bicn toujours..renrplies'
l,[ous allons faire connal[re les opérations très sirnples, à I'aide iles-
(luollcs cetie vdrificatiotr s'eflecfue réellertrent, ct qui perrnettcnI do
rcctifier la position cle la lunelte, datrs le cns ou la véri{ication fe-
laib connaitie quelque cléfaut d'installation. Ces opérations sont att
nonrbre de trois : li pleniière a llour objet de réritier l'ho.r'izontalité
cle I'ase cle rotatiort tle I'ilstrurrielL, lir seconde; dc vérifier si
I'axe
optique de la lunel,te csi bien perpendicr"rlaire à I'axe de rotation;
lâ troisiours, enfin, de r'érifier si ic plan 1's1'[,içal tlue décril, alols
lJ6 llouvlilrrt,f t)il,uNl, t)U clDI..
I'r*o optirlue de la lunettc, rorsclu'eile tourne dans scs cr.russi'ets,
coïncitie biel avec le plan nréridlen.
Pour vér'ifier I'lrorizontarité de I'axe tle rotation, on
se serl d.urr
grarrd niveau à liulle d'air AA, fig. r87, dont la'mouir*
r*,ur-
mine, à ses deux extrémités.
par deux tiges à crochet B, Il.
La distance- de ces deux tis.es
a été déterminée de telle riia-
nière que les crochets dont ellcs
sont munies puissent se placer
sur les tourillons de la luncttc.
dans la petite portion do rcs
tourillons clui se trouve entr.c
chaque coussinet et la part.ie
conique de I'essieu de Ia lu-
-étant
ttel,te, lrtJ: 4 t iplge ,l 5 | l. l,e niveau ain.si suspendu arr_
.l
dessrlus do l'arc, on ob-.e.r'e les points drr tube de r.erie
ou s'ar_
rèterrt les deux extrémités de la bulle d'air; puis on retourne
le
niveau, en mettanr, à gauche le crochet qui étaif à droite,
ut inu..-
semen[, et, I'on observe de nouveau.les points du tube
entre tesquui,
la bu,lle est, comprise : ces rleux.poinrs rloivent être les rnêmes
que
précédemnrerrt, si I'axe de rotatiôn es[ bien horizontal.
Darrs le cas
ou cette opération indique.ruit que I'axe n'est pas horizontar,
on
f'erait disparaitre lo défaut d'horiiontalité, en
faiànt monter on des-
ce.nd19 d'une petite. quantité un des déux
co'ssinets auquel est
adap.tée une vis. q.ui permet, de produire ce mouvement
à voronté,
fig. {38. Il est indispensabre quô les deux crochets, qui servent à
suspendrc le niveau aux deux tou-
rillons, soient disposés de nranière
it prcndre une position parfaite-
nrent déter.rninée, lorsqu'on les pose
sur les surfaces de ces tourillôns:
à cet etibt on leur dotrne une
,
forme angtrlcuse t'ig. tlSg po1lr
, ,
s'opposel au liallottetnent qtri pour-
rait se produire,, s'ils étuienI ar-
rondis intérieurehen t.

I.'ig. 'l38.
- Pour s'assurer que I'axe optiqtic
de la lunet[o est bien perpenrti-
culaire à son axe de rotàtion, orr
platre sur le sol, et à une grande distance, une nire que I'otr
ptrisso apercevoir avec la lunette. Après avoir bien remarquir le
l.uNE'[]'X Ur,Ril)lEN\ri. l5i
lroin0 de ce[[e rr)iro vers lequel se dirige l'axo optique de la ]u-
rette, c'es[-à-dire le point dont I'image se caohe tlerrière le nrilieu
du fil méridien nrnl , fr7. 435 (page {52),
on enlève la lunette de ses coussinets, e[
on la reiourne pour mettre dans lc cous-
sinet de gauche le toLrrillon qui était dans
le coussinet tle droite, et inversement :
après ce rctournement, on vise dc nou-
veau la mire, et I'on doit voir I'image du
urênre point se cacher derrièro le nrilieu
du lilméridien nrnr,. On voit, en efl'et,
que, si I'axe optique A B, fig . t 10, est bien
perpendiculaire à I'axe de rotation 0D,
ceû axe optique doit prendre exactement la
rnême direction après le retournemen[ de
la lunette, et par conséquent aboutir à un
]rt
rnême point de la mire M; tandis que, s'il =81=-*É
avait la direction oblique AtB', il prendrait
après ce retournement la direction À"8"
li
e[ viendraib nécessairement rerrcontrer li
D.iB iD.,
mire M en deux points différents. Si I'on
reconnaissait ainsi que I'axe opl.ique n'est
pas exactement perpendiculaire à I'axe
de rotation, il faudrait corriger ce défaut,,
en déplaçant Ie réticule l,ransversalement c
à I'intérieur de la lunette, jusqu'à ce que
la vérification précéderrte pût se faire
rigoureusement.
L'axe optique rJe la lunette étant per-
pendiculairc à son axe de rotatioh, cet, axe ,.,r,, , r,r ^1^
r i
optique décrir un plan lorsque la lunette 'é' 'v'
tourne; autrement il décrirait un cône plus ou moins aigu, suivant
qu'il serail, plus ou ntoins oblique suf I'âxc de rotation. I)'un autre
côté,1'axe de rolationétant horizontal, le plan que décrit I'axeoptique
csb nécessairement vertical. II nc reste plus qu'à s'assurer si ce
plan vertical coïncide bien avec le plan méridien, et à déterminsr
ce[te cdïncidence dans le cas oùr elle n'existersit pas. Pour cela on
observQ, à la lunette ntéridienne, les heures des passages suc-
cessifs, supérieurs et inférieurs, d'une des étoiles circurnpolaires
rlui res[enû constamment au-dessus de l'horizorr. Si le plan ver-
tical que décrit I'axe optique. de la lunet,te, et dans lequel on a
observé oes passages, est biert le plan nréridien, on doit [rouver tlue
ltt
lirtt ]IOUVEIIENT r)IURNÉ: DU Cfiir,.
l'i'tervtrllc de tcmps col]plir entre un pa.ssagesupérieur e[
re pas-
sagc inl'crieur suir,ant,.*:l
Ir même quc I'intéruatte oe iu*pr.orn_
pris cntre ce passage inférieur et le passage supérieur qui
Ie suir
inr'rédiatemenb : chacun do ces intervalle-s de ienrps oô'ii
l9 heures sidérales. Dans le cas où I'on trouverait, une et.e 0,,
e'tre ces intervalres dc. temps, o. en concrurait quu iu différenr:e
prou uur-
tical décrit par I'axe opticlue de la lunette ne colnciae pal'rue.
lu
grlan méridiein; ct I'on déternrineraiû cette coTncidence
en fajsiint
rurouvoir horizontalenrent I'un dcs
derrx coussinets, celui auquel on
I'a p?s touché lorsqu'on a rendu
I'axe de rotation horizontal. A cet
cfl'et ce coussinel est muni d.une
vi.s, y'g.
.141, qui pernret rlc le
uoptaccr rt'rure petitc quan[iti,,
,1us-
cln a ce que l'égaliLrr des intcr.çilles
de terlps compris entre les pas-
sagcs successifs, srrpérieurs ci in-
rencrrrs, cI unc urêrne étoilc circum-

.,:.,l,u.q l:.. :ruc c;e s,|;f i,ujr:iÏ,l.f ','#3;",u, qu* t,on


{-)' cloi r
ait besoirr d'e{r'cctucr pour s''ssr... de ta nonric in.i;il;;il
d,unc
Juilcltc uiéridicnne, sonI ertrênroncnt simples., ;;";;;"t
êt,re
répurcles fréquemurent par les astronomes,.ce.qui
fait qu'on p".rt
avoir rrne très granrle confiance dans les résurtâis
otriu,iirï r,uiou
de ce[ instrume't. II est vrai que, si I'on t.o""u
rians la position de]a luncr16,, l-es tâtonnements que [oîiiue ooraut
I'on a besoin
de. faire pour la recrifier peu'ont être u. pcu
rongs, ei àenrnn,tu.
mênre plusieurs. jours : mais ir est ertrêrnement
raie'que
cette cir_
constance se prrlscnte. une fois q.e ra lunette
a été bien irstailée,
les vér'i(ications auxquelres on la ioumet de
temp; e; rrn,p* n, ront
habinrelle'renr que constater qu'eile rre s'est pïs
dérangee, e[ nc
demandent ed réalité qu'un tomps très courl,
. $ 84. Il.nous reste encore à'faire connarrre, rerativement à la
luner,re méridienne, dérails que nous avons omis à dessein,
:::liq_,:: ,1ou noï,
c'lans la description succinc.te
e'.avons raite precuaem-
afin de ne rnontrer d'aboid que ce qur cst essentier
'rent,
téris[ique
e[ carac_
dans cet instrument.
Les piliers C,C, frg
l"Bi.(page t5,l), sur lesquels la luneue re-
1rose, sont, de forts rnassifs da'raq:onnerie, qui o'ntil;'f";;ations
proplel, ef qui sonI entiererre'r. indtipendarrts du neù,ouiit oun.
lcquel Ia lurretre esr prracéc. ceue disposirio. a p* ;i;j;;'àî rnetrrc
T,I]NIiTTÈ IIÉRIDI!:NNI]. I59
l'irrstrumen[ à I'abri des rnouvements qui se produisenI souvenI
dans les murs des ddifices, monvenents que I'on doit craindre
beaucoup moins rlans des massifs isold:s, formcis de grosses pierres
taillées et, joinles entre elles avec le plus grand soin.
Lcs out'ertures des coussinets, dans lesquellcs doivent i,ourner les
tourillons de la lunetie, sont formées tle dcux faces planes incli-
nées, comme on le voit, sur les fg. .{38 et ,144, afin que chaque
tourillon y prenne une position parfaitement dtlternrinée, sans
(lu'aucun ballottenrent soit possiblo.
Le frottenrent du tourillon sur ces faces inclinées des coussinets
;iouruait déterminer avec le temps une usure notable, d'oir réstrlte-
lait un dérangement, dans la position de la lrrnette. Pour éviter
cette usure, on fait équilibre à une grande partie du poids de la
lunette, au moven des contre-poids D, D, fr1.134. Chacun ds ces
contre-poids est suspenclu à I'ex[rénilé d'un levier horizontal. Ce
levier, qui peut tourner libremeni autour clc son point d'apprri,
exerce une forte traclion, de bas en ltaut, srlr une tringle ver-
l,icale accrochée à son aulre exlrémité; la tringle porte inférieure-
nretr[ un collier à galets, qui entoure I'essieu R de Ia lunette, et,
dans lequel cet essicu tournc sans dif{iculté err roulanl, sur les galets.
Par ce rnoyen, lcs deux tringles clui alioutissenL anr leviers siiués
de chaque côté, suppoltenf une partie du poids de I'instrument;
eb elles soulagent, ainsi les tourillons, qui ne s'appuienl sur les
coussinets qu'cn veltu de la portion clu poitls total qui n'esl pas
équilibrée par les contrc-poids D, D.
Deux petils niveaux à bulle d'air a,, a, fr7,,13/r., sont monlés
sur un axe bb porté par la monture do Ia lunette. Cet axe bD, donb
la direction esI exaotemen[ trrarallèle a I'axe de I'instlument, esb
sLrlfisanlmenb éloignrt du corps do la lunette, pour que les ni-
veaux a, a, puissent tourner autour cle lui sâns rencontrer aucuu
obstucle: en sorte que, quelle que soiI la direction que I'on donne
à la lunelle, ces dcux niveaux peuvenl, êl,re anienés à être vertica-
lemon0 I'un au-dessus de l'autro. Ils selr.ent à constater, pour
ainsi dire à chaque instant, l'holizon[alité de I'axe de rotation de
l'instrumenô, I\lais, en raison de leur petitesse, ils ne peuvent pas
eornplétement remplacer le grand niveau rlue I'on susJrencl aux tou-
rillons (S 83); aussi sst-il nécessairc d'avoir recours tle temps en
lernps à ce grand niveau, dont, la sensibilitô est plus grande, et, les
indications plus précises.
Pour les observations de nuit, oui sont cle beaucoup les plus
nombreuses, parmi toutes r:elles que I'on fait, à la lunette mtiri-
diennc, on a besoin d'riclairer les fils rln réticule. ainsi quc t1otts
l6{) ]IOUI'EIIIENT I)IURNE I)Ti (JIHT,.
I'rvons deià dit ($ 3't). Pour cela, l'essieu cle la lunette esr, erour
rJans une rnoitié de sa longueur, et, il en est cle nrênre du tourillon
rlui le termine. une lanrpe, ou un betr de gaz, placri cn regard de
t'eLte onverture rlu tourillou, envoie dc la lumière à l'inteiieur de
l'essieu, e[ tlans la clirection rie son axe; cel.te lurnir)re. arriviro
jusque dans le tuyau dc Ia lunelte, v rencontre un miroir inclinrl
qui la réfldchit, et, la renvoie sur le réricule.
tln grand nornbre d'étoiles peuven[ être r.ues en ploin jour, àr
l'aide des lunel,tes, et peuven[, par conséquent, êlre o6servées à'la
lunette méridienne. Mais cette obson,rtion n'es[ pas aussi facile
quo la.nuil, parce que, ne I'oyant pas à l'æil nu i'étoile que I'on
vcnt, observer, orr ne perrt pas se servir de cette vision direite pour.
diriger la lunette. Aussi, lorsqu'on veut observer le passage d'u,,.,
étoile au méridien, emploie-t-on un moyen particuliei pouiarnener
la lunelte dans la direction convcnable. on sait. d'avance, à très
lreu près, à quelle hauteur au-dessus de I'horizon l'étoile doit se
lrouver, au momenl de son pâssâge. Il sufllt donc de tlonner à la
lunette méridienne unc inclinaison égale à celtc hauterrr angulairc,
poor que l'étoile viennc traverser le chanrp rle la lunctte. Â Ie.l c.ffrri
rrn petit cerclc dir,isé c,, fr(t.431, esc adapté au tuyaude la lunette,
tout près de I'oculaire; une alitlade , mobile autour du centre clu
cercle, porte un petit niveau à bulle d'air, à I'aicle duquel on peut
rendre ceIte alidade horizontalo. si , pour c]raque position tte ra ru-
lret[e, on fait l.ourner cette alidade jusqu'à ce qu'elle soiI horizon-
tale, I'index qu'elle porte correspond à une division du cercle qui
peut servir à faire connaltre I'inclinaison de la lunette. si donc àn
veut donner à Ia lunette une inclinaison partir:ulière, il suffit tle faire
tourner I'alidade sur lc cercle c, jusqu'à ce que son index coincidc
avec la dir,ision du cercle qui correspond à côt,te inclinaison , puis
de faire mouvoir la luneûte au[our de sorr axe, jusqu'à ce quô lc
petit niveau indique l'horizontalité de cette alidade. Dès re momen[
que la Iunette a reçu pu,, près I'inclinaison qu'elle doit avoir pour-
-l
observer.le passage d'nne étoile, comme on ionnatt c|aiileurs ap-
proximativenrent I'lreulo à laquelle doi[ se faire le passage, on me[
fæil à la lune[te quelques instirnts plus tôt; et, en ayiint soin de
fairevarier très peu, en plus e[ en moins,l'inclinaison de la lune[te,
on ne tarde pas à voir l'éloile : en sorto que I'observation du pas-
sage peut se faire sans difficulré.
comme on doit observer successivernenc le passage d'un astre
derrière chrcun dss cinq fils parallèles du réticule, on â rendu I'ocn-
laire mobile [ransversalenrent, dans une rainure adlptée à I'exiré-
rnité du [uvan de la lunette. (lrr fait. nronvoir I'oculaire clirns celre
T,UTEl]'I'E TI[: RII)I I:NI\};,

li
'(jl
l:i
,162
}IOUVEMENT DIURNE I)U CIUI.
rainure, soit, à la main, soit au moyen d'une vis de rappel, de nra-
nière à I'amener en face rlo la portion du réticule où doit se faire
l'observalion. Cet,te mobilité de I'oculaire, dans une lunet,te dont
I'axo optique doit conserver une posi[ion invariable, repose sur ce
que nous avons dit précédemmenù (S g0), que la directi-on cle I'axe
optique d'une lunette ne dépend aucunement do la position cle sorr
oculaire.
La lunet,te méridienne n'a pas besoin, cornme la lunette tle
l'équatorial , de pouvoir être dirigée vers los divers points clu ciel ,
puisqu'elle doit toujours rester dans le nréridien. Aussi ne I'installe-
t-on pas sous un toit tournant, comnre on le fait pour l'écluatorial
($ 7?). Le bàtirnenb qui contien[ la lunette méridionne doil seule-
ment, présenter une ouverture lorrgue e[ peu large, pratiquée dturs
le toit et dans les murs du sud et du nord, absolument comme si l'on
avait, fait, passer un large trait de scie, à travers le bâtinient, dans
la direction du plan nréridien. Cet,te ouverture, qui pennel, à lir
lrrnette de se diriger sans obstacle vers tons les points du ciel silutis
dans le méridien du lieu oir elle esI siruée, n'a pas besoin d'ailleurs
de rester cons[anrment, béante ; des trappes, indépendantes les unes
des autres, servent àr en fermor les diverses parties, et, peuvent être
ouvertes chacune séparément, par des moyens mécaniques mis à la
porttie do I'observateur.
l.a lig. ,l 42 représente le cabinct cl'obse^,alion de I'Obsen,atoire
de Paris, où est installée la lunet,to rnéridienne. On voit, à côté de
la lunette, I'horloge sidérale, qui en est l'accornpagnement indis-
pensable, Plus loin est un cercle mural, instrument dont nous allons
donner la descrip[ion. Vers la droite, on aperçoit un appareil
monté sur des roulettes, et que I'on peut amener au-dessous de la
lunetto méridienne, en le faisant rouler sur une petite voie de fer
incrustée dans le parquet: ceb appareil, que nous ne décrirons llas
en détail, sort à enlever la lunette de ses tourillons, pour opérei lo
retournement qui a pour objeb de vérifier si I'axe optique est, bien
perpendiculaire à I'axe de rotation (S 83).
$ 8 5. Cercte mural. Le cercle nntral esl I'insl,rumcnt destintlr
-
à la mesure des déclinaisons des astres. Il consiste essentiellement
en un grandcercle divisé AA, frg.4.[3, rnuni d'une lunette BB, et
dirigé exactement dans le plan méridieu. La lunette est fixée au
cercle suivant un de ses diamèl,res, et peut, tourner avec lui autour
d'un axe perpendiculaire à son plan. Pour cela le cercle est monté
à I'extrémité d'une sorte d'essieu analogue à l'une des moitiés de
celui qui supporte la lunette méridienne. Cet essieu traverse un
mur lrès solide, contre.lequel s'appliqrre lc r:ercle (d'or\ le norn der
CENCLII ]IIURAI,. {63
cercle mural), et tourne à l'intérieur de coussiner,s soliclemenù fixés
au mur. Des galels C, C, sont disposés de manière à supporter une

Fis. { 43.

partie du poids du cercle et de la lunette, et à soulager en consé-


quonce les coussinets, afin d'éviter I'usure qui pourrait déranger
l'ins[rument; ces galets sont suspendus à des tringles D, D, tirées
cJe bas en haut par des contre- pôids qu'on ne voit pas sur la figure,
absolument, oomme nous I'avons déjà vu pour la lunette mdrri-
dienne ($ 84).
Une pince E, avec vis de pression et, vis de rappel, est destinée à
fixer le cercle dans une position quelconque, poul lo fairo mouvoir
'ensuite avec lenteur. Cebte pince est arralogue à celle que nous
avons décrite dans le cercle r'épétiteur ($ 39); 0n s'en sert pour
amener I'axe optique cle la lunette à être exactomelrt dirigé vers
164 IIOUVEMET\T DIURNE l)U CIUL.
l'astre que I'on observe, après qu'cn lui a donné approximativenrerrr
la diroc[iorr voulue, par un nrouvenrcnI r'apidc imprinrrr à tout l'in-
sf.rument. Le ccrcle cst, gradué sur sir tranche. Six rnicromètres !', l.'
sont répartis régulièremenl sur touI son contour, pour facililer. llr
lecture des angles dont, on fait tourner le cercle. (les micromètres
sont dispostls e[ fonctionnenL exacternent, comnlc nous I'avons in-
diqué dans le S 36; rr, u, srutt les oculaircs, et, b, D, lcs têtos !ra-
duées des vis qui forrt rnouvoir lcur's réticules. Un seul de ces
micromètres doit irrdicluer le nornbre entier rle divisions du cercle
rlont I'inslrument a lourrré; on peut., pour ceil.c raison, le désigner
sous le nom de nticromi'tre prinripul. Quant, à la fraction d'une
division qui doit être ajorrteie à cc nombro entier, elle est fournie
par la movcnne des indications que donnent les six micromètres.
$ 86. La déclinaison d'un as[re est la distance angulaire de cet,
asl,re au plan de l'équateur céleste (S 79).On I'obtient, sans diffi-
cul[ir, dès le moment qu'on a trour,é la distance angulaire de l'astre
au pirle boréal. Si cettedernière distence est plus petite que 90 de-
grés , I'as[re est situé dans I'hérnisphère boréal, ef sa déclinaison
est drgalo à I'excès de 90 degrcls sur sa distance au pôle. Si, an con-
traire, Ia distance de l'astre au pôle boréal es[ supérieure à 90 de-
grés, il se [rouve dans l'hémisplrc\re austral, et sa déclinaison esl.
le restequ'on obtient en diminuant cette distance au pôle de g0 de-
grés. Airrsi la recherche de la déclinaison d'un astre est ramen(re
à celle de la dislance de ce[ astre au pôle boréal. Ce que nous disons
ici du pôle boréal devrait évidemment se dire du pôle austral , si
r;'était ce dernier pôle qui se trour,â[ au-dessus de l'horizon, dans le
lieu oir I'on esb instrllé pour observer les astres.
Supposons , pour un instant, que I'axo optique de la lunette du
eercle mural puisse être dirigé exactement, suivant I'axe du mcnde,
l'objectif étant tourné vers le pôle boréal; le micromètre principal
fera connaitre le nombre de degrés, minutes et secondes de la gra-
duation du cercle clui correspond à cette position de la lunette. Si
l'on fait cusuite tourner lc cercle avec la lunet,te, jusqu'à ce quo
son axe optique passe par un ilstre, à I'instant mêrne où cet astrrr
traverse le plan méridien, le micrornètrc principal indiquerâ un .

Irutte nombre de degrés, minutes e[ secondes correspondant à cettc


nouvelle posil,ion de la lunette. La différence de ces deux nonrbres
lcprôsentera évideltment la distance de l'astre au pôle boréal.
Pour arriver à ce résultat, nous avons admis rlu'oll ait tlirigrl
rl'abord I'axe optique ds la lunette suivant I'axedu monde. Il n'est,
pas possihle de le faire par une observation directe; le pôle n'esl
l)i.rs nn point hrillant que I'on ptrisse viser avee la lrrnette, conlntc
crRcf,ti stuRÀl.. 'l6i
on vise une étoilo. illais on y supplee aisémenû de la manit\re sui-
vante. Si I'on observe au cercle mural une étoile qui ne se couelre
jarnais, cette observalion pouma se faire, soit au passage supérieur',
soit au passage inférieur de l'étoile dans le plan méridien; drrns
ces deur positions, l'étoile se trouve rlo part c[ cl'aufre du pôle, et
ir dgale distance de r:e point : la moyenrte des deux nombrcs dc
degrés, minutes eb secondcs de la graduaiion du ccrcle clue fournit
le rnicromètre principal, lors cle ces observations de l'étoile à son
passâge supérieur e[ i\ son passage infériour, es[ donc précisénent
le nornbre qu'indiquerait Ie rnicromètre principal, si I'on l'isait di-
reclernenL le pôle.
$ S7. ta rélraclion al,mosphôr'ique n'a pas d'influence sur la
mesure des ascensions droites, puisqu'elle ne fait que rolever cha-
cJue as[re dans le plan vertical qui lc contient; au moment ou I'on
aperqoit un ast,re rlans le plan méridien, il y cst réellement. I\Iais il
n'en est pas de même pour la mesure des déclinaisonsl I'are opti-
rpta de lir lunette rlu cercle mural n'ost pas réellemenI dirigé vers
tun astro au momenb oùr I'on voit I'imase de ce[ astre coïncider trvoc
la croisée cles fils clu réticule : cet ax*o optique esL toujours dirigé
tIn peu plus haut qu'il ne doit,l'être, en raison de la déviation qut:
l'atmosphère fait éprouver aux ralons lunrineux. Aussi est-on obligé
d'avoir recours aux tablos de réfraction, pour corriger les résultats
fournis par I'observation direcfe, afin d'obtenir ceux quo l'on au-
rait trouvés si I'atmosphère n'etit llas dévié les rayons lumineur.
Lorsqu'on veuir,iser une étoile 8,, ftg.,14.[, I'are optique de la
lnnctte se dirige, non pas suivant OB,
mais suivanb Oo; il faut, donc tenir
compte de l'angle cOE compris entre
la direction réelle et la direction ap-
parente de l'étoile : cet angle doit être
ajouté au nombre de degrés, miuutes
et, secondes, fourni par le micromèLre
principal, ou bien en être retranché,
suivant que la graduabion du cercle
marche dans un sens ou dans I'aut,re,
par rapporl à celui dans lequel s'effec-
tue la réfraction atmosphérique. Sup-
Fig. {44.
posons, par exemple, que la gradua-
tion soit disposée con)me l'indique ]a Ég. rth4., et marche dans
le sens dc la flèche; it est clair que la lunette étant dirigée sui-
vanl Or, au lieu de l'ê[re suivant OE, le micromètre m indiquala
tln nonrhre rle degrrls, nlinrr[t:s el secondes, l,rop fhillle dtr ll quan-
{66 \IoUI.I]IIIENT DIURNI: DU (:IET..
tité qui comesponcl à I'ansle eoE; donc le résultat de l'observation
directo doit, dans ce cast être augrnenté de la valeur de I'angle eoE.

Fs 14; ?
I
lhI*'i1;1"'ïJhï.:lîJ:'ïl
obsen e une étoile plactle de I'au[r.o
côté du zénith , frg I iii, la cor_
rection devra se faire autrement;
le nombre fourni par le micronrètré
m -scra trop grand de I'angle eOE, ct
I on clevra le dirninuer dc la valeul.
- de cet angle.
L'anglo rOE , dont le ravon
venu d'une étoile est dévié par
I'atmosphère de la terre, est pius
ou moins .grand , suivant que l'étoile est plus ou moins éloignée
du zénith ($ 5s) on en trouve Ia valeur crans les tables de réfrac-
tron rlont nous avons prtlcédemment donné un extrait. l\Iais, pour
cela, il faut connaître la distance zénithale apparente eoz de
I'etoile, ain-si que la tenrpérature et Ia pression'rle I'air almos-
ptrérique. un thermomètre et un baromètie, installés dans le voi-
sinage du cercle mural, servent à donner la tempér.ature et la
;nession. Quant r\ la distance zi,nithale apparente toz dc l'aslrc
observé, on la conclut sans peine rlo la différence dcs nombrcs de
rlegrés, minutes et secondes. fournis par Ie micromètre principal,
lorsque_la lunelte cst tlirigée suivaut oe, et, lorsqu'elle I'est sui-
vanI oz.
Pour connait,re ce dernitr nombre. qui correspond à la directiorr
verticale rle I'axe optique de la lunet,te, et qui, une fois déterminé,
serù à faire toutes les correi:tions cle réfrac[ion dont on a besoin, on
fait une opération préalable, à I'aide rl'un horizon artiflciel formé
rl'un bain de merrjure. Cel,tc opération consiste à diriger la lunetta
verticalement, en
-plaçant I'oculairo en hau[ et I'objeo-tif en bas, et
à viser ainsi sur le bain de mercure que I'on a piacé immé,cliate-
rnent au-dessous. Les fils du rtiticule tle la runetie, étant ét;lairés
conlms nous l'âvons dit précédemurent (S 3,1), se réfléchissent sur
la surface du mercure, e[ l'on pcut en ob.ùrvei I'inrage à l'aide cle la
Iunette clle-rnênre. si I'on faiI mouvoir !a lunette de ùanière à amt_.-
ner Ie réticule à coïnc.ider avec son inage vue ainsi par réflexion sur la
su rface d u mercure, i I e^st r:lai r q u'on adra rend u son a xe opti que
exac-
tement vertical. Il srrffit alors de lire re nombre de degiés,'minutes
et secordes indiqué par le micromètre principal; en augrnentant
orr en diminuant ce nombre de 480 degres, on obtient ceiui qrre le
(]DROI,D, TIURAI,. lô7
uricromèh'o principal aurai[ fourni, si la lunctte oùt eté dirigéo de
manière à visel le zénith.
Ainsi, en résumant, I'opération préalable faite au mo1,en dn
bain de mercure permet d'ôbtenir le- nombre de Ia gradualion du
cercle mural qui correspond à la direcfion verlicale de I'axe oplique
de Ia lunette; ce nombre, combiné avec celui que I'on obtient
lorsque la lunebLe est, dirigée vers un astre, permet de [rouver la
valsur de la réfraction dans les tatrles, et par suite de ramener le
résultat de I'observation de cel astre à ce qu'il serait si I'atmos-
phère n'exisfait pas; I'observation d'une même étoile, à ses deux
passage,s, supérieur ei inférieur, corrigée comme il vient d'être dil,
lait connaltre Ie nonrbre de la gracluation du cercle qui correspond
au cas otr I'axe optique de la lunette coïnciderait avec I'axe du
nrondc; en combinant ce nombro avec celui que fournit I'obser-
vation d'un astre quelconque, à son passage au méridien, e[ quo
I'on corrige égalc'menf de I'effet, de la réfraclion, on obfienl la
rlistancc de I'astre au pôle; enfin la déclinaison de I'astre se rléduit
irnrnédiatement de sa distance au pôle, ainsi qoe nous I'avons
espliqué.
$ 88. Le cercle nrural a besoin, comme la lunette méridienne,
d'être parfaitement installé, et de pouvoir être soumis à de fré-
quentes véritications, qui constatent qu'il ne s'est pas dérangé.
SIais cette insLallation eI ces vérifications se font d'une toub autre
nranière.
La face plane antérieure du cercle est nécessairement, perpendi-
culaire à I'axe de rotation de l'ins[rument, sans quoi le mouvement
de rota[ion ne s'effectuerait pas avec régularité; Ia moindre dévia-
tion du plan du cercle occasionneraib des frottements irréguliers
qui manifesteraient le défaut, de I'instrument. On rend l'axe optique
de la lunctte parallèle au plan tlu cercle, et par consôquen[ perpen-
rliculairc Èr sorr trxe de rotal,ion, en se servant d'une lunette d'é-
preuve, ainsi que nous l'avons indiqué précédenrnrent ($ 39). Dès
lors, dans le mouvemen[ de rotation de I'instrumenl, touI entier.
I'axe optiquo de sa lunette décrit un plan perpendiculairo à son
axe de rotation. Il n'y a donc plus qu'à disposer les coussinets qui
supportent I'essieu sur lequel Ie cercle est monl,é, cle telle manière
que ce plan coïncide avec le plan méridien.
Pour cela on se conten[e de conrparer le oercls mural à la lunette
nréridienne. Ces deux inst,rumenls De peuvent jamais aller I'un
sans I'autre; ils sont nécessairement associés dans chaque obser-
vatoire, et nrôme ils doivent, ôtre installés à côté I'un de l'autre.
Quand on s'esb assuré, par les r)rovens indiqués, que I'axe optique
'loll -\iuu\HlruNlr r)lulrNl, r)r, (:llj1..
de la lurret,te méridienne décrit exactemenI le plan urér'idien, orr
I'ait en sor[e c1ue, quello que soit I'étoile vers laquelle on dirigo
I'axe optique de la lunette méridienne, celui de la lunette du cercle
rnural puisse se dirigel au mênre instant vers cette etoile. Lolsqu'0rr
cst, parvenu à ce résultat, on esl strr rpe I'axe optique de la lu-
nette du cercle mural dcicri[ un plan parallèle au plan décrit par
celui de Ia lunette méridienne: et que, par conséquent, en raison
de la faible rlistance qui existe e nlre les deux instruments , ce
plan décrit par I'axe optique dcr la lunctte du cercle mural est
bien le plan méridien du lieu oùr ce cercle cs[ ins[allé.
Le bàtiment qui conticn[ ]e cerclc rnurll doit présenter unc
rtuvert,ure longuc et peu large, dirigée dans le plan méridien, ab-
solumenI comms potrr la lunette nréridienne. C'est ce qu'on voit
srrr la lig. |&2, page,16'1, qui reprtisenl,e la lunette rnéridienne et,
I'un des deux cercles muraux tle I'Observatoire de Paris. L'nulre
cercle mural, installé dans Ie même cabinet d'observal,ion, est placé
de manière à ne pas pouvoir être aperçu , d'après Ia position que
celte figurc suppose au spectateur,
$ 89. Usage de l'équatorla|. Toutes les flois qu'un asl,re
petlt être obsmvé à I'instant de son- passage au rnéridien , on se
scrb de la lunette rnéridienne et du cercle mural pour déterrniner
son ascension droite et sa déclirraison. l\Iais il arrive quelquefois
r1u'il n'esL pas possible d'opércr ainsi, S'il s'agit d'un astrs nou-
\.eâu, ou bien d'un as[rc qu'on n'apcrçoit quc rarement, on a be-"
soin de profiter de toutes les circons[ances qui permetten[ de dé- :

t.erminer sa place dans lc ciel. Lors du passage de l'astre airi'


méridien, il peLrt se faire qu'il se trouve trop près du soleil, dont
lu vive lumière I'empc\che d'ôtre aperqu; ou bien encore que dcs
nuages viennent s'interposer entre I'astre et I'observateur à cc
moment même : alors on es[ obligé d'obscrver I'ast,re en dehors du
méridien, dans les moments otr I'on peu[ le voir sans difficulté, et
o'est l'équatorial ($ 76) qui sert à faire cetto observation,
L'équatorial, qui se compose d'un cercle parallèle au plan de
l'équateur céleste, et d'un autrc cercle qu'on peut ametrer à coïnci-
der avec un quelconque des cercles de déclinaison de la sphère;
parait éminemment propre ti la tnesure des ascensions droites et, des
tléolinaisons des aslres; e[ il n'est pas difficile d'imaginer les dispo-
sitions qu'il faudrait adopter pour Ie Iâire servir à cette mesure. C'est
tte qu'on fcrait en effeL, si son axe de rotal,ion pouvait être dirigé
exactemen[ et, d'une tnanière invariable suivatr[ I'axc du monde, el
si la réfraction atrnosphérique n'exis[ait, pas. llais, tl'une part, les
opér'ations à faire pout' amenef solt axc à êtrc dirigri suivaut l'axe du
usa(;l, Dll l.'ÉQuA',l'uurAr.. 169
rnonde, ou pour vériûer qu'il a bien celte direction, sont, très lon-
gues et beaucoup moins simples que celles que nous avons incliquies
pour Ia lunette méridienne et, le cercle mural; d'une autre part,
les corrections qu'on devrait, faire subir aux résultats cle I'obser-
vation, en raison de la réfraction a[mosphérique, sont bien plus
compliquées que dans le cas des deux instruments méridiens, Aussi
n'emploie-t-on jamais l'équaborial à la mesure directe des ascen-
sions droites et des déclinaisons; on s'en sert uniquement pour
lrouver los différences d'ascension droite et de déclinaison de deux
astres voisins, et cela seulement dans les circonstances particu-
lières que nous avons indiquées il n'1' s qu'un jnstant. Vojci conr-
rnen[ on opère.
Si I'on fait mouvoir la lunette avec le cerclc BB, fg, 43,1 (pagc
| ,(S), autour du centro de ce cercle et dans son plan, il esf biàn
clair que I'axe optique décrira un des cercles de déclinaison de la
sphère céleste : il décrirait le plan méridien du lieu oùr l'instrumen[
estinstallé, si le plan du cercle BB avait é[é amené à être vertical,
par une rotation préalable autour de I'essieu AÀ. On conçoit donc
r1ue, si l'on s'oppose à toute rotation de l'instrument autour de
I'essieu ÂÀ, eC qu'on fasse mouvoir la lunetto dans le plan du
cercls qui I'accompagne, cet,te lunette pourra remplacer la luuetle
nréridienne, quelle que soit d'ailleurs la direction qne I'on ait don-
trée tout d'abord au plan du cercle BI]. Lesàstres viendront suc*
cesslvementr'et chacun à son tour, passer dans le plan que décrit
l'arc optique de la lunette: et la diflércnce cles heures de passago
de deux d'entre eur dans ce plan fer.a connaltre Ia difTérenc.e de
lours ascensions droites. Ainsi, pour déterminer la différence des
ascensions droites de deux astres voisins, on n'aura qu'à faire
tourner l'équatorial autour de son essieu AA, de manière que le
plan du cercle Bts passe près de ces deux astres, et à l'occident de
chacun d'eux; puis cn attendra que ces deux astres viennent passer
dans ce plan, en vertu du mouvemen[ diurne, eb au moûlent de
chaque passage, on notera I'heure marquée par I'horloge sidérale
qui accompagne l'équal,orial. Quani à la différence des déclinaisons
rles doux astres, il est clair que la même observation la fournira :
I'axe optique de la lunette, pour être dirigé succegsir.emeht verli
chacun des cleux astres, lors de leurs passages dâns le plan décrit
par cet axe optique, a dû tourner dans ce plan même d'un anglc
précisément égal à la différence de leurs dér;linaisons; et, les mi-
cromètres G, G, permettenû d'en trouver la valeur,
On n'opère cependant pas exactenrent de cette manière, Iorsque
lcs deux astres sont assez rapprochés I'un de I'autre, pour pou-
,ls
170 )lou\'ËurN.t' r)IutN[ DU (;t[r.
voir ùraverscr tous deux. le clranrp de Ia lunet[e, sans qu'on Ia dé-
plqce. Dans cc cas on laisse la ltirrette immobile, darrs la position
qu'elle avait, lors du passage du premier des rleux astres, e[ l'on
altend lu^.por:1q9 du second derrière le fil du réticure qui corres-
pond au fil nréridien tle la lune[te nréridienne : la rlistancedes poin[s
où ce fil cst traversé par les deux aslr'es fait connaître la^ditïe-
rence de leurs déclinaisons. Pour qu'on puisse facilernent ûlesurer
,
cel,te distance on adapte au rdr[icule de Ia lunette un fil trar]s-
versalr Que I'on fait mouvoir parallèlement à lui-mênre à I'aide
d'!1. vis.à tête gracluée, contrne dans les rnicromètres ($ B6):
cette vis à tête graduee, de même fornle que celles clc,s nricromè-
t1egG, G, se voib facileurent, sur la frg. ,llf, tout près de I'oculaire
de la lunette.
.
Lorsque deux astres sont très voisins I'un de I'aufre, on trouve
très exactement la différerrce de leurs ascensions clroites, et, celle tle
leurs déclinaisons, conforménrenû à ce que nous \:enons de dire,
lors méme que I'essieu AA n'aurait pas iout à fait la direction de
I'axe du monde : les_ ereurs qui en résurteraient pour les ascen-
sions droites et déclinaisons de ces astres, mesuréis isolémenr au
moyen de l'équatorial, sont à très peu près les mêmes
Dour les
deux astres, à cause de leur. grand iappiochemenb : en sôrre que
les différences de ces ascensions droidi et déclinaisorrB n'en sont
llas affectées. Par la môme raison, la réfraction atmosphérique n'n
qu'une influence insigniliante sur ces différences, àt I'on peut
ne pas on tenir conrpte.
peut maintenant se rendre compte facilement de I'usage de
l'équatorial. Lorsqu'on veut déterminôr la place qu'un astre oc-
-rlans
cupe le ciel, et qu'on ne peut, pas obsàn'er cet astre lors de
sOn passage au méridien, on I'observe à'n aur,remoment, à l'équa.
torial, en le_cornparant à une étoile voisine, tronb on connait déjh
I'ascension droitc et la rléclinaison, L'équatorial pcrmeftant dc
[rouver les différences d'ascensions droitÀs et de c]éclinaisons rle
I'a-qtre et del'é[oi]e, on en concluI tout de suite I'asceusion c]roite
et la déclinaison de cet astre, avec au[alrt cl'exactitude que si on
les avait déterminées à I'aide des insl,ruments méridiens.
S .90. caralogues d'étoiles. -- Toutes lcs étoiles que I'on a ob-
servées sont, inscrites dans des re,rueils aurquels rin d'onne Ie nonr
de catalogues d,'étoiles. À côté de la designariôn ordinaire dechaque
étoile, soit par un nom-particulier, soit-par une rettre, soit par un
numéro{S 65), ces catalogues contiennent, rlans des côlonnes spé-
ciales, I'ascension droite et la décrinaison de l'étoile. ces catalo-
gues sBrvent dans beaucoul.l de circonst,ances : ils servent, par
(II,OBIiS CÉT,ESTËS. t7r
erenrple, à faire connaîl,re I'ascension clroite et la déclinaison de
l'étoile à laquelle on a comparé un astre voisin, dans I'obsert'atiot't
rlc cet aslre à l'airie de l'équatorial ($ egi.
l,e urode de désignation rlcs étoiltrs, par un notn spécial, ou par
une lettle . es[ lrien suffisant pour les étoiles principales: mais il
n'en cst plus de ntême pour los petites étoiles, dont le nombre cs[
si grand qu'il est difficile de ne pas les confondre les unes avec les
autres. Aussi, quand on veut indiquer d'une nranière précise une
de ces petites étoiles, a-t-on soin de la désigner par son ascension
droite e[ sa déclinflison, dont, la cotrnaissance ne peuI pas laisser
de doute sur l'étoile dont on veui parler. C'esb encore dans les ca-
taloguès que I'on puise ces indications, eb souvent, pour abréger,
' on se contente de donner le nuntéro quc porle l'étoile dans le cattr-
logue dont on se sert, numéro clui n'a réellcment de signification
que par I'ascensiott clroite et Ia déclinaison clui l'accompagnent.
$ I | . Globes eélestes. |r{6ns avons d:t (S 71 ) qu'on pouvail
-
se représenter Ie mour-ement diurne des étoiles, en se servant, d'utt
globôïur lequel on aurait, figuré les principales constellations. [Jn
globe de ce genre esl utilc clans beaucoup d'au[res circonstances ,
parce qu'il permet, d'cnbrasser d'utt coup d'o:il l'ensemble de la
sphère célest.e, e[ tl'y érudier facileurent les déplacements qu'é-
prouvent
- cerlains astres parmi les él.oiles.
Hipparque de Rhodes, qui vivai[ dans le ,," siic',le avant J.-C.,
es[ le lrremier qui ait construi[ un pareil globe. Yoici le mo]'en
qu'il employa pour cela. Àprès avoir mesuré la clistancc angulaire
de clcux étoilesr en se servant d'un cercle rnuni d'alidades à pin-
nules, il représenta ces deux étoiles par deux points A, B, pris à
volonté sur le globe, f,g. n 46 , avec
celtc seule condition que I'amplitude de
l'arc AB fût égale à la clistance angu-
laire des deux étoiles. Ayant ensuite
mesuré Ia distance de la première étoile
ir une troisième, il traça du point A
comme pôle aveù une ouverture de
,
compas correspondant à cette distance,
lun arc de cercle n?r?, sur lequel devait
nécessairemenb se tt'ouver le point re-
présentarrt, la troisième ét.oile. La dis-
tance clc la seconde étoile à la troi- Fig. ll{i.
siènrè, étant mesurée à son tour, lui
pernrit. de tracer un second arc rle cercle llrl, drr point B. comme
irôle, sur lequel flevait rlgalernent -sc trouler ce point
reprirsentant
k
\IOUVE\I[N'I] DIURND DU CIEI..
:.
lb
ii.
..
la troisièrne ét,ciJe. O'est, donc en c, point de rencontre rles deus
tf
arcs de cercle mn,,'pql que cette troisième étoile devait être placdrc..
lln corrt,inunnt de même, par Ia comparaison de chaque nôur.ellc
ritoile à deux des étoiles déjà figurées sur Ie globe, Hipparque par-
i
virrt, à représenter sur ce globe les principales étoilef des cliveises
h. constellat,ions c1u'il pouvait obserr,er'.
La construcl,ion d'un globe céleste se fait avec plus de facilité et
d'exactitude, en se servant dcs ascensions droitei et des déclinai-
s^ons
{e_s
étoiles. Après avoir tracé snr le globe un grancl cercle EE,
lig. I h7, desti'é à représenter l'équateur céleste, et avoir mar_
qué les deux pôles Ir, Q , de ce
cercle, on prend à volonté sur Ie
cercle EE un point O destiné à
servir d'origine aux ascensions droi-
tes. Pour placer un astre quelconque
F sur ce globe, il suffi[ de porter Àur.
- l'équateur un arc OII égal à son
ascension droite I de tracer le grand
cercle Pi\IQ; puis de prendré sur
ce cercle , à partir rle l'équateur, et,
dans le sens convenable. un arc ntA
égal ir sa tlét,linaison : le point A
esI la représentation de I'aslro con-
sidéré.
Il,n'est pasinutile doremarquer que res constellations, vues sur
un globe, ne doivent pas se présent-er de même que dans le ciel.
L'observateur est, toujours censé au centre de la sphere céleste; si
c.ette sptrère, qui n'cst qu'idéale ($ 63), étaiI réalisée dans I'espace,
il verrait les consrellations de s-on int,érieur. Il n'en est pas de
même des-_globes célestes,
{rc I'observareur voit de I'extôrieur;
les constellations doir,enI parailre retorrrnées : on peuI dire qu'elles
sont vues a l'entters. l\[ais le crrangement d'aspeôt qui en résulre
pour les constellations. n.a pas cl'importance;'lcs personnes qui
s'occupent d'astronomie s'y hailitucni bien vit'e, et se servent des
globes tout aussi facilement que s'ir était possihle de
se placer à
leu_r intérieur, pour regarder ôe qui est traôé sur leur surfàce.

. Les globes célestes sont habituêllement montés comme I'indique


la frg..l2S (page aJZ); de telle sorte qu'o' peu[ Ieur donner
à
volonté le mouvement de rotation qui représente le *ooouront
diurne..de la sphère céleste. cette poisibiliié de figurer Ie mouve-
ment diurne esb utile clans plusieuis circonstances, ainsi
Que rrorrs
le I'errons plus tarrl,
CANTES CÉT,DSTES. I7?'

$ 92. coil€s oélesrec. Les globes célesles sont excellents


-
poiu' etudier la figure des consletlations, ainsi que les divers phé-
nomtnes qui so pàssent dans le ciel. l\Iais ils sont d'ull usage peu
commqde , tt cau'su de la place qu'ils occtlpent,e[ do .la difficulttl
qu'on éprouve à les déplaccr lorsqu'ils.ont des dimensions un peu
granOes. C'est pour celâ qu'on a imaginir les corlrs cèlcstes destinées
à représenter ties pcrrtions plus ou Droins étendues de la sphère.
Quel que soit ie procédé que l'on cmploie pour consiruire les
r:artes, eiles ne peulent jamais donner, sur Ia fortne dcs constclla-
rions,'des idéei aussi ciacrt,es que les globes. Cela tient-à ce que
nurune portion do Ia sulface cl'une sphère n'ogt, susceptible de so
développer s(rr un0 sur.facc plane, sarls qu'il y ait,.déflormalion,
r:'gs1-ù-d1p SanS que certaines dimensions s'agrandr,qsent ou se
rnccourcissont,, Âtr,ssi doil-on toujours sc tenir en garde contro les
erreurs quc I'on pourrait conrmcttre, si l'on regardaiI une carte
comms là représentation parfailernent exacte d'une portion de la
sphèro céleste.
On voit ,' ci-contre, deux carles c.élestes , dont I'une- (planche I)
représe3te une partic cle I'hémisphère boréal, et dont I'autre
(pianche Il) représente le développenrent d'une zone qui s'étend
ibut le long'de ltéquateur céleste ei Èr une r"listance de 50 degrés de
part, et d'autre ile ce grand cercle'
Pour construire la première de CeS Cteux cartes' Oll il commence
par tracer la circonférlence do cercle Eli, /îrr" 448, qui cn forme
le contour, eb qui représente le pa- -
rallèle du 80"âegré'cle déclinaièon *r/- --.tg
lnrdalc, et on l'a diviséir on 360 '\
parties égales destinées à ropré- ,' \3 \
ienie r les tlegrés d'ascensiondroite. ,'i \' \
Le centre P-de cette circonféren:* \',o
ol * I
de cerclc a été pris pour figurer lc ^1 I
pôle boréal; et les r:ryons qui en \ /
paltent dans toules les directions \ /
i'eprésenten[ Ies.cercles de décli-
naison. Chacun de ces raYons est
\ E\-*---- .,/,
rlivisti en 60 parties égalàs,cor- -'
respondan[ aux 60 degrês de dé- rig' '148'
clinaison compris entre le Pôle et
le parallèle cpri sert,cle limit'e à In carlo' Porrr phcet .?.ol la carte
iurb qnclronque des étoilei siïurles dans la parfie.{e l[ém.isphere
lmréai qu'ellô repr(:senle, on a por[é sur le parallèle EEI àparl'ir
rl\rn poirrt 0, pris à riolonté. ,,,, ir. Ol[ contônanl, attt,anI rle degrés
,l5.
lTtr }IOUYEMENT DIURNI DT' (:IET..
qu'il y en a dans I'ascension rlroi[e de l'étoile , puis, après avoil
tracé le rayon PII qui passe par I'exfrémité de t:c[ astre, on a porta
sur ce râyon une longueur IV[-{ égale à I'excès rlc la déc]inaison de
l'étoile sur 30 clegrés, u'esf-à-dire une longueur contenarrI autant
rle divisions du ravon Pl\{ (tlivisé en 60;,a.ties égales), que celte
tléclinaison contenait de degrés au delà de 30 : c'est au point À ,
ainsiobtenu, qu'on a platré l'étoiledont il s'agit. On complenrl fir-
cilemenL comnient lcs diverses parlies cle Ia calo[to spbérique r{ue
la carte représente son[ déformées par ce[te construc[ion : si lo
parallèle EB , qui lui sert de lirnite, a les mêmes dimensions quo
sur un globe, la portion de nréridien qui s'étend tl'un point, de ce
parallèle au point, diamétralement, opposé, en pilssilnI par le pôle,
esl nécessairenrent plus courte sur la carte que sur lc globe; puisrlue
cette portion de méridien, rcpréscntée sur lir carte par un dianrùtre
du corcle BB, est un arc de granrl cercle qui a élé remplacé par sa
corde.
Pour constrrrire la sorrondc carte, on a inraginé que la zone nuq)q,
fg, ,l49, ffrt, détachée (le la surface de la sphère, ouverte suivant
un cercle de déclinaison , e[ déve-
loppée de manière à s'ébaler sur
rune surfacc plane. I\lais ce tiévelop-
pement n'ir pu se faire ainsi sans
(tlr'on agrandi.sse les climensions
r de la zone dans le sens des paral-
leles extrômes mn , pq; car ces
parallèles , moins grands que l'é-
quafeur sur la sphère, sont repré-
sentés sur la oarlc par des lignes
droites de niênre longueur que celle
h'ig. 149.
qui correspond à ce dernier cercle.

Fig. { 50.

L'éqrrateur tlst représenré sur cet,te car[e par la ligne clroite oE,
fg. {50. Cætte ligne, dont on a pris Ia longueur ar,bitrairemenr,, ir
TIGURE DE I,A TERRU. 17-r
été divisée en 360 parties éeales, correspondant aur degrés d'as-
crension droite. Lcs rliverscs lignes droil,es qu'on peut imaginer
tttenées perpendiculairemen[ à la première correspondenl, aux cer-
t'.les de déclinaison; les degrés de déclinaison occtlpent sur chacune
d'elles des longueurs égales à celles des divisions de la ligne OIi.
Pour placcr une étoile quolconque sur cel,te carte, on a pris sur la
ligne OE , à partir du point O qui représente l'origine des ascen-
sions droites) une longueur OM contenant autanb de divisions dc
l'équateur O11, que I'asc:ension droite de l'étoile contenait de de-
grés; puis, alrrès avoir ntcné uno perpendiculaire à la ligne OE par
lo point N[ , on a porté sur cette perpendiculaire une longueur MA
forméc d'autant do ces mêmes divisions, qu'il Y avait de degrés
dans la déclinaison de l'étoile. Cetlc lolgueur l\lA a d'ailleurs été
portée au-dc-.sus ou au-dessous de l'éqttrt[ettr OE, suivant, que
l'étoile étaif dans I'héniisphère boréal ou dans l'tlémisphère austral ;
et I'on a placé l'étoile au point À ainsi trouvé. On voit (planchc I I)
rlue la carte a été un peu prolongée t\ droite du cercle clu 46crli-
naison ou elle devait sô terminer, âlin de reproduire qrrelques-unes'
rles étoiles qui se trouveni à son extrémité de gauche; ce prolon-
gemen[ a pour objct de faire voir d'un seul coup d'æil les constel-
Iutions traversées pnr le cercle de déclinaison suivant lequel la zotte
a été ouvelte, constellat,ions qui sans celu auraient été séparées ett
rleux porl.ions placées, les unes à I'extrénrité dc droite de la t'arlt',
les autres à son extrémité de sattche.

FIGURE DE LÀ TBRRE.

$ 9J. Nous avons déjàvu (S$ 53 et S{.) par quelles considérations


on est conduit à admottre que la ierre présente à peu près la fornre
d'une sphère. La connaissance du mouvement diurne va nous
permettre d'aller plus loin; I'observation des astres, qui nous ser-
vent comme de points de r:epère, jointe à la mesure do diverses
longueurs sur la surface de la terre ) nous fournira les moyens de
nous faire une idée nette tle la forme qu'affecte réellemen[ cette
surfaco dans son ensemble.
Nous ne devrons pas pordre de vue, dans co qui suit, que ce
que nous appelons la srrrface de la terre, c'est la surface des mers
prolongée partout à travers les continents, conformément à la déft-
nition que nous en avons donnée dans le $ 5&. C'en en elTet ceile
surface des mers prolongée qui doit nous donner I'idée. d'ensernble
la plus convenable sur la forme qu'affecte la surface de la terre.'
L'élévation des continents au-dessus do cette surface des mers esl,
ri6 FIGURE DE t.A TDRRË,
généralement très faible, eu égard aux dimensions rle la terre; elle
ne donne lieu qu'à des aspôritd-.s t'éellentent insignifiantes, dont on
ne doit pas tenir compte lorsqu'on s'occupe uniquement, de recher-
cher la forme générale de la terre.
D'après le résultat foulni pal les observations simples dont nous
avons parlé précédemment (SS 53 et 54), il était natureld'admettre
tout d'abord que la terre était sphériquo. C'est ce qu'on fit en effet,
dès la plus haute antiquité; et cette opinion se conserva jusqu'à
I'époque de Huygens et Nelvton (xvrr" siècle). Ce n'est que d'après
les indica[ions de ces deux homrnes de génie qu'on a examiné la
question de plus près , et, qu'{)n a reconnu que la terro n'est, pas
exactemen[ sphérique. Avant d'expliquer les movens qui ont été
employés pour cela, il est indispensable dc faire connaltre les
t'ercles que I'on avait irnaginés sur Ia terre , ainsi que ce qu'on
entendait par lorigi/urlcs et lutitu,rles gëograplûques, dans I'hypo-
thèse si longtemps adoptéo de la spbéricité de la terue.
$ 94. Cercles de la sphère t€rrestre. - Par analogie alec
ce que I'on avait fait pour la sphère céleste ($ Zs), on irnagina sur
la surface de la terre une série de cercles desfinés à faciliter I'in-
dicat,ion do la position des divers lieus qui y sont situés.
IJne parallèle à I'axe de rotation de la sphe\re céleste, menée pal
le centre de la sphère terrestre. perce la surface de cette dernière
spbère en deux points que I'on nornme ses pdles. Ces deux points,
tournés respectivement vers les deux pôles de ls -sphère céleste,
prennerrt les rnêmes dénominations spéciales que ces derniers : le
qtôIe boréal de la terre es[ celui qui correspond au pôle boréal du
ciel; et, de même le pôlc austral de la terre correspond au pôle
austral du ciel.
Un plan mené par le centre de la terre, perpendiculairement à
la ligne des pôles, coupe sa surlace suivant un grand cercle qu'orr
nomme l' dquateur temestre.
Tout plan perpendiculaire à la ligne des pôles, qui coupe la terre,
sans passer par son centre, détermine sLlr sa surface un peti[ cercle
auquel on donue le nom de pnrullèle terrestrc.
Tou[ plan mené par la ligno des pôles , coupe la surface de hr
lerre suivan[ un grand cercle ; les divers cercles obtenus do ce[te
manière, analogues aux cerclcs de déclinaison de la sphère céleste,
sont ce qu'on nomme les nrilidrlens. Il est aisé rle comprendre pour'-
quoi ce nom de md.ridicn, attribuô cléjà précédcmrnent au plan mcnrl
par la verticale d'un lieu et par I'are du mondc, sc trouve égale-
ntent donné à chacun rles grand-c cercles de la ierre qui passent, par
les deux pôles. D'aprt:s les lois de l'équilillre des liquides,la verti-
f.oNcrrur)fis nT LATI'TUDHS GÉOGRAPHIQUES. 177
cale d'un lieu ($ 44) esl nécessairenrent perpendiculaire à-la sur-
face rles mers, au point oir elle perco cette surface; si donc on
admct rlue la surface des mers est sphérique, la verticale doit être
rlirigée ÀuivanL un des ravons de la sphère : il en résulto que le plan
rnené par la verticale e[ I'axe du monde coupe précisémen[ la
splière temestre suivant un grand cercle passani pâr ses deur pôles.
,iinsi, dans I'hypo[hèse de la sphéricité de la terre, le plan d'un
rles celcles que I'on nomme môridiens coïncide avec le plan nréri-
dien d'un queloonque des lieux do la terre situés sur ce cercle.
$ I 6. Longitudes et latitudes géographiques.- Nous avons
vu comment on définit la position d'un astre strr Ia sphère céles[e,
à l'aitlc de son ascension droite et de sa déolinaison ($ 79)1 c'êst
par un moyelt entièrement analogue qu'on définit la position d'un
lieu sur la terre, en se servanb des
celcles don[ nous venons de parler.
Soit A, fi7. l54., le lieu dont, il s'agit.
Si I'on mène lo méridien PÀQ, la
distance du point lf où il coupe l'é-
quateur BE, à un poin[ fixe O pris B
sur ceb équateur, se nommo la longi-
hule gëographique, ou simplement ltr
longitude du point A ; la distance Al{
du point, A à l'équat,eur, comptée sur
le rnéridien PAQ, se nomlne sa /nti- o.
tutle gëographique, ou simplemenI sa Irig', { 5'l.
Iul,itude. Ces distances s'évaluent en
degrés , minutes of secondes comme les ascensions tlroil,es e[ les
déclinaisons.
'
La latituded'un lieu, comme la déclinaison d'un astre, se compte
cle 0o à 90"1 elle est, boréalo ou australe, suivant que le lieu se
trouvo dans I'hémisphère boréal ou rlans I'hénrisphère austral de la
terre.
Quant à la longibude, elle ne se conrpto pas tout à fait de la même
manière que I'ascension droite d'un astre; au lieu de la compter
toujours âans un même sens, et de 0" à 360", on la compte d'un
côté ou de I'autre de I'origine O des'longitudes, de telle manière
qu'elle ne dépasse pas ,l80". Il est indispensablo dès lors d'indiquer
lô sens dans-lequel se compte la longitude de chaque lieu: c'est ce
qu'on fait en faisant, suivre la valeur numérique de cette longitude
d-e la lettre E ou cle la lettre O, suivttnt qu'elle est prise à I'est ou
à I'ouest de I'origine des longitudes.
L'origine firef à par[ir de laquelle on compl,e les longitudes géo-
T78 FI(;UnE DE I,A I'ERRE.
graphiques, peut, être choisie arbitrairement sur l'équateul tcr-
restrc, de même que I'origine des ascensions droites pôuvait l'ôtre
sur l'êqualeur r-"éleste. Ainsi gue nous I'avons déjà dit, tous les
astronomes s'accordent à prendre un mênre point du ciel pour ori-
gine des ascensions droites; mais il n'en estpas de même'pour los
longitudes géographiques. Le ciel est un terrain neutre ou le choix
de tel ou tel poinI comnrc origine des ascensions droites importail
fort, peu à l'aniour-propre des sur Ia térre, au coniraire,
chaque peuple veut faire partir'ations;
les longitudes du point oir l'équa-
terrr terrestre es[ coutrlé par le méridien d'un des lieux princifaux
de son pays. C'est en vain que pendan[ longtemps on a cherché tt
faire adopter par tous les peuples le méridien c.le l'lre de Fer (la
plus occidentalo des lles canalies) cornme point tie départ pour ies
.longiludes: I'amour-prople national I'a cmporté. En-France, les
tlongitudes sc comptent i\ partir du
nrériclien de I'observaloire de
Paris; en Angleter'fe, on les cronrpte tantôt du rnériclien de I'Ob-
senatoire de Greenn'ich, tantôt de celui de l'église saint-paul tlc
Londres.
Le mot gëogra1'lûque, que I'on ajoute sou'ent aux mols lotrgitucle
et lntilu,de, a pour objet, do dist,inguer les longit,udes et ratitutles,
telles que ilous venons de les définir, des longflucles eL latitudes
cële-stes dont, nous Jlnrleron-s plus tard. on n'emploie les mots longi-
tude e[ latitudc seuls, que lorsqu'il ne peub pas y avoir il'incertirrirlo
sur l'espèce de longitudc ou dc latit,udc dont on veuI parler.
Il n'ost pe.t-êtrc pas inutile d'indiquer l'origine des mots lottgi-
lurle eL latiturle. Les Romains, d'oir nous viennent ces clénomirra-
tions, ne connaissaienl qu'uno petitc partie des continents qui
existent sur la terre: cettc partie étaiI beaucoup plus éterrdue daïs
le sens de l'équateur et des parallèles terrestres, que rrans re sens
des mérirliens: de là le mot de longitude(tonç1itutlo, rongueur) pour
une dislancequi se comptait dans le sens'clc la plus grancle dimen-
sion du rnonde connu, e[ le rnol de latitude (lntitttrlo,largeur) pour
urrs distance qui se comptait dans le sens de sa plus petito dinreiréion .
$ 96. IUesure des latltudes géographlques-- Lâdtltermina-
tion de la latilrrde d'un lieu ne présente pas do difficultés. soient A,
ft7. 452,le lieu clue l'on con$dèro, PEQE,son nréridien, BE, I'in-
tersection de.l'éq.uateur âyec ce rnéridien, et pQ la rigne des pôles
de Ia temo. C'est l'arc AE, ou, ce quir.evieut, au nrême,-l'angle ÂOE,
rlui représente la latitude clrelclrée. L'angle poE étant drôit, cette
latitude-est le cornpltlnrent de l'angle AoP; nrais I'angre Aop n'esl
autlrr chose quo la riistanr:c zénithalc zAp' rlu pôre-de la splrÈ're
céleste, pour urr obscrvateur placti au poinl A, puisquc pQ est une
\tEsliltu l)us l,Oli(,;t't'ul)Es (iÉ0(;RAPHIQUES. ',l79
parûllèle à ['axe rlu montle tel qu'ott l'obtienl par des observations
astrcnomiques faites en un liei quelconque de I terre : donc la
latitude géàgraphique du point À est le conplénrent de la distance
zénithalà'du pôie en ce point. La hauteur P'AH du pôle au-dessus
de l'horizon éiant aussi lil complénrenI cle la clisbance zéniLlraleZAP',
on peut dire encore que la lati-
tude géographique d'un lieu es[
égale à la hauLeur du Pôle au-
dessus tle I'horizon de ce lieu.
On 'iroit donc quo la déterrnina-
tion de la latitude d'un lien se ra-
mèno à la mesure de la distance
zénithale du pôle en ce lieu. Cette
mesure s'effec[ue en oPérant
comme nous I'avons expliqué pré-
cédemnrent (S 68), pour arriver à
laconnaissance de l'axedu monde.
On détermine les distances zéni-
l.halcs d'une même étoile, à son
passagc supérieur et à son Pas-
sage inférieur dans le mérjdien du
lieu I puis, après avoir corrigé ccs
deux angles de l'efl'et de la réfrac-
tion, onln prend la rnoyenne, co qui donne préciséruent la distancc
zénithale du pôle. Il n'y-a plus tlès lors qu'a rclt'ancher cet[o disl atlce
zénithale cle 90", pour trouver la latitude du lieu.
$ 97. Mesure des longitudes
géographiques '- La.longil'ude
d'ù lieu, rl'après la définition qui ep a été donnée, est évidemmenL
I'angle corpiis entre le méridien de ce licu et, le méridien qui sert
cl'orgine aù longitudes. Pour la rléferminer, 0n -qe fonde sur I'uni-
formi"té rlu noul,eryrenl do rotation rliprne dc la sphère célestc,
.insi qo'on I'a 11éjà fait pour rnesurer lôs ascensions droites ($ Sg)
Dans ie mouvemeut apfarent de la sphère céleste, les divers cer-'
cles cle déclinaison, qu'On imagine Sur Sa Surface, viennent Succes-
sivemenb se placer dans le plan de cltacun des méridiens [errestres.
Pour trouvei I'angle comptis entre dettx de ces méridiens, il suf{it
clonc de déterminér le temps que ntel un même cercle de déclinai-
son à aller de I'un à l'autre, i'est-à-cliro d'observer I'intervalle ds
tenrps compris entre les passages d'une nrêtne étoile dans ces deux
rnéridiens. ce lemps étant connu en hettres, minutes e[ secondes
sidérales, on en conclura sans peine I'angle formé par lcs plans des
deux rnéridiens, en sc I'ondant iur ce tlue la sphère céleste enrploie
'l ftO ncutur DE t.;t T'rRRti.
94 heures sidérales à faire un tour entier, c'est-à-dire à tourner
d'un angle de 360" : chaque heure correspondra à un angle de
4 5 degres I chaque minute de temps, à un angle de 4 5 rninutes;
et _chaque seconde fls [emp,s, à un angle de ,15 secondes (S Sg).
Le principe de la mesure des longitudes géographiques est, comrne
on voit, tout aussi sirnple que celui de la mesure des latitudesl
mais I'application en est incomparablement nroins lircile. La déter-
mination des longitudes cst une des opérations qui présentcnt lc
plus de difficultés. C'est ce que nous ferons comprendre sans peine,
par les détails dans lesquels nous allons entrer.
Au premier abord, il senrble tout aussi simple de détenniner la
longitude d'un lieu que de mcsurer I'ascension droite d'un astre:
I'ascension droitc se trouvc, en observant le temps qui s'écoule
entre les passages de I'aslre et de l'originc des ascensions droites,
dans le ntéridien du lieu où I'on es[ placé; la longitude d'un lieu
s'obtient, en observant le.temps qui s'écoule en Lre les passages cl'une
même étoilo clans le méridien du lieu et dans le méridien qui sert
d'origine aux longitudes. La diftérence essentielle entre ces deux
opérations, c'est que, pour ntesurer unc ascension droite, I'obser-
vateur ne se déplace pas, et se sert d'une mêrne horloge sidérale
pour déternriner le temps dont il a besoin; tandis que, pour mesu-
rer une longitude, il faut observer les passages d'une même étoilc
dans deux lieux diflérenls, et, comparer les temps que marquelait
une même horlog-e sidérale, lors de ces deux passagcs. II n'est pas
possible de se servir d'une môme horloge pour cetfe dernière opi'ra-
tion ; deux observateurs, placés chacun dans un des deux lieux pour
observer le passagc de l'étoile se servent nécessairement de deux
horloges difiérentcs. Les indications fournies par ces deux horloges
ne peu'i'enl évidemment servir à la détermination de I'angle com-
pris entre les méridiens des deux lieux, que si elles sont compléte-
ment d'accord, ou au moins si I'on sait cle combien I'une cl'elles
avance ou retarde sur I'autre; sans quoi il ne serail pas possihle de
déduirc des deux observations le temps qui s'es[ écoulé do I'une
à I'autre. Or, c'est la comparaison de ces deux horloges, ponr dé-
terminer I'avance ou le retard de l'une sur I'autre, qui présente
les plus grandes difficultés, en raison de la grande distance qui
sépare souvent les deux lieux ou elles sont installées. Nous allons
voir quels sont les divers movens que I'on emploie pour effectuer
cel,[e comparaison.
Concevons que les lieux Arts, ftg.,153, oir sont placées les deux
horloges dont on veuI comparer Ies indicatious simultanées, soienI
assez rapproohés l'un de I'autre pour que de chacurr d'eux on puisse
IIIISUNE DTS TONGITUDES GÉOGRAPHIQUDS. {8I
aperccvoir uno fusée lancée en un point intermédiaire C. A I'instanI
précis oùr cette fuséeéclatera en I'air, on notora, en À eb en B' les
hcures marquées par les cleux horloges,
ot la comparaison cles deux résultats
fera connattre la quantité dont, I'une
des deux horloges avance Fis. { 53.
sur I'autre.
Si les deux lieux dont, il s'agit, sans
être trop loin I'un de I'aul,re, ne son[
r;ependant pas assez rapprochés pour
que ce nroyen réussisse, on peut so Fig. | 54.
servir de plusieurs fusées lancées de
clivers endroits, et d'horloges ou de chronomètres installés àans
uu nombre convenable de positions intermédiaires. Une fusée lancéo
etttre lcs points A, C, Fg. 45&, permettra de oomparer les mar-
ches des horloges placéos en (;es deux lieux; une seconds fusée,
Iancée eutre les points C, D, fera également connaltre I'avance ou
lo retard de llhorloge placée en D sur celle qui se trouve en C, e[
;
ainsi de suite enfin, de ces divers résultats partiels, combinés
cntre eux, on déduira sans peine le résultat définitif que I'on a en
vue, c'est-à-dire I'avance ou le retard de I'horlogo placée en B sur
I'horloge placéo en Â.
L'invention loutc récente et si merveilleuse du télégraphe élec-
l,riquo fournit un oxcellent moyen pour comparer les indications
sinrultanées de deux horloges placées en des lieux qui sont reliés
I'un à I'autre par un télégraplre de co genre. Un signal, effectué à
une des extrémités de la ligne télégraphique, se transmet avec
tune telle rapidité à l'autre extrémité de cetto ligne, qu'on peut
regarder cette transnrission comme instantanée, sans commettre
aueuno erreur appréciable pour la question qui nous occupe, Ce
signal, observé en même temps par deux personnes placées aux
extrémités de la ligne télégraphique, produit donc exactement le
môme effet que I'un dcs signaux de feu dolrt nous venolrs de parler.
Lorsque les deur lieux dont il s'agit sont trop loin I'un de I'autre
polrr qu'on puisse se servir de signaux de feu, et que ces deux
lieux ne sorrt pas reliés par un télégraphe électrique, on a recours
aux plténonrènes célestes. Nous ne pourons) en cemomeni, entrer
dans aucun détail sur ce sujet; nous y reviendrons plus tard,
lorsque I'occasion s'en présentera. Nous nous contenterons seule-
ment de dire qu'un phénomène instantané, qui so produib dans le
ciel, peut servir tou[ aussi bion qu'un signal de feu, ou un signal
élecl,rique, pour comparer les marches des lrorloges placées en des
lieur différents de la lorre I et qu'un pareil phénomèno présente le
,16
-- r "'Y

{82 }.T(;UIID DI] I,A TERRE.

grand avantoge do pouvoir être obsen'é en même tcnips dc lieux


extrômemen[ éloignés les uns des autres. Nous verrons plus tard
quels son[ les phénomènes célestes que I'on choisit pour cela.
Enfin un dernier mo,ven, quipeut servir clans toutes les r:ircon-
stances, consiste à transporter un chronomèbre de I'un des cleux
lieux dans I'autre, après I'avoir réglé sur l'horloge du premier de
ces deux lieux ; en comparani ce chronomètre avec Ia seconde hor-
loge, on verra cle combien elle avance ou retarde sur la première.
Le chronornèlre peut même tenir lieu de la secondo horloge, et êtro
employé à la détermination del'heure à laquellcune étoile traverse
le méridien du second lieu. L'exactitude de cottc méthode repose
essent,iellement, sur la bonté du chrononètre dont on sc sert. Le
transport de ce chronornètre d'un lieu à un autre exigean[ souvcnt
un temps asscz long, il est indispensable que, pendant tout ce
temps, sa marche n'éprouve pas la plus légère varia[ion, sans quoi
il on résulteraic une erreur notable pour Ia longitude oherchéc.
Cependan[ ()o moyen de déterminer les longitudes es[ si commode,
qu'il est presque toujours employé par les maritts, etc'es[ dans cc
but que I'on construit les mottt,res marines, dont nous avons déjà
parlé précédemment ($$ l0 et ,17). Une bonne montrede cette es-
pèce, mise d'accord au moment du rlépart avec l'horloge dc I'Ob-
serratoire de Paris, permet pendant longtenips aux nrvigateurs de
connaltre, avec une exactitude suflisantc, I'heure que margue cette
horlogo à un instant quelconque ; en notant I'heure marquée par la
montre, au moment où une étoilc particulière traverse le méridien
du lieu otr I'on se [rouve. et cornparant cette heure avec cellc à la-
quelle on sait que la même étoile traverse le méridien de Paris., on
en conclut tout de suite la longitudo du lieu rapportée à ce dernier
méridien comme origine.
Dans certaines circonstances toutes spéciales, ott I'on a besoin de
connattre la longitude d'un lieu avec une grande exac[i[ude, on se
sert de plusieurs chronomètres que I'on transporte simultanément,
a{in de pouvoil comparer constamment leur marche. Si tous ces
chronomètres restent d'accord pendant toute la durée du voyage,
il est extrêmement probable que lour marche a été aussi régulière
que celle d'uns excellentohorloge fixe, et I'on peut entièrement se
fier aux indications qu'ils fournissent. En faisant faire d'ailleurs
plusieurs fois le même trajet à ces chronomètres, on obtient aulant
d'évaluations distinctes de la longitude cherchée ; ct la moyenne de
ces divers résultats, qui ne di{fèrent jamais beaucoup les uns rles
autres, peut être priso comme la véritable valeur de c,ehte longiùude.
La premièro opération de ce genro fut faito en 4 8 2 4 ; par ordrc de
DIVENS ASP[(]TS DU IUOUVEMENT DIURNE. 183
l'amiraul,é anglaise, 35 chronomètres traversèrent six fois la mer du
Nord, pour déterminer les longitudes d'Altona, de I'lle de Heligoland
et de Bremen, rapportées au méridien de I'observatoire de Green-
u'ich. En ,18,i3, I'empereur de Russie fit de mêmo déterminer la
Iongitude de son nouvol obsen'atoire de Pulkowa (près Saint-
Pétcrsbourg), par rapport, à celui de Greenn,ich, au moyen de
6B chronomètres que I'on transportad'un lieu à l'autre et qui ros-
tèrcnt toujours parfaitement, d'accord.
Pour frouver la longi[ude d'un lieu, on a besoin d'observer le
Iiassage d'une étoile dans le méridién de ce lieu. Il ne faut, pas
croire que, pour cela, il soit nécessaire d'y installer une lunetle mé-
ridicnnc. Â I'aide du théodolite, .si I'on es[ sur tcrre, ou du sextant,
si I'orr est en mer, on pcut effer:t,uer toul,es les opérations néces-
sailes à la détcrmina[ion des longiLudes, ainsi que des latitudes.
I'lus tard, Iorsque nous serons en mesure do compléter les pre..
mières indications quo nous venons de donner sur la mesure des
longitudes, nous ferons voir comment on se sert de ces instruments
porlalifs, de manière à suppléer à I'emploi des grands instruments
fixes des observaloires.
$ 98. IDtvers aspects du mouvement dlurne arrx dllfé-
rents lleux de la terre. Le mouvement dont tous les astres
semblent animés, par suite -de la rotation de la terre autour de son
aKe, ne présenle pas partoui les mêmes apparences; ce mouve-
mcnl change d'aspec[ avec la latitudo du lieu d'ou on I'observe.
Si I'on était placé à I'un des pôles p de la terre, frg. t1,55, on
verrait I'axe du monde dirieé sui-
vant la verticale pZ; l'éqtatour cé-
leste seraib dans le plan de I'hori-
zon HH'; toutes les étoiles situées
dans I'un des deux hémisphères
resteraienI constamment visibles,
ct celles de I'autre hémisphère con-
stamment invisibles. Chaque étoilo
située au-dessus du plan ds I'hori- s
zon tournerait arrtour de la verti-
calc, en décrivant un cercls parallèle
à ce plan, et restaut par conséquent
toujours à la mêmo hautour; aucune
étoile ne ss lèverait ni ns se cou-
cherait.
Étant placé en un lieu quelconquo A,, frg.4 56, situé entro l'équa-
teur eb I'un des pôles de la terre, on yerra les choses se passer tout
t8tr rlGunn DD LA 'tnnnn'
autrement. [.'axe du monde auta une direction PÀQ parallèle à I'axe
de rotation pg de la telre. L'inclinaison de cette ligne PAQ sur I'ho-
rizon HH/ variera avec la latitude
géographiquo du poinb A, Ptrisquo
Fis. l56. I'anglo PAH' est égal à cel,l,e lat,i -

tude ($ 96). Toutos'les étoiles située s


dans I'hémisphèro BPE', et donb
la dôclinaison esb plus grande quo
l'angle E/AH'' resteront consùam-
men[ au-dessus de I'horizon; toutos
celles qui sonb datts I'hémisphère
opposé, el dont, la déclinaison est
égalernenl plus grande que E'AH',
ou, ce qui est la même choss, plus
grande que EAH, ne s'élèveront
jamais au-dessus de l'horizon. Tou-
tes les étoiles intermédiaires, c'est-à-dire dont la déclinaison es[
plus pel,ite que I'angle BAH ou E'ÀH', quel que soit cclui des deux
hémisphères or) elles se trouvent. placées, s'élèverou[ au-dessus dc
I'horizon, et s'abaissoront au-dessous de ce plan, dans l'espace de
chaquo jour sidéral. Mais I'intervalle de temps compris entre Ie
lover c[ le coucher de chacunc d'elles sera loin d'être le mêmo
pour toutes; le cercle ee' décrir par chaque étoile est coupé par
I'lrorizon HH'en deux portions érll , a'th, qui sont généralemenl
inégales, ot, d'aubant plus inégales que l'éloile est plus éloignée de
l'équateur Eli' : la portion ern, sit,uée au-dessus de I'horizon, esl
plus grande que l'autre portion a'tn, pour les é[oiles situées dans
I'hémisphère EPB', eb plus petite, au contraire, que celte aulrc
portion c'nr, pour les étoiles de I'trémisphère EQE/. C'est ainsi qu'à
/', on voit
i'Observal,oiro de Paris, dont la.latitude estde 48" 50' ,| 4
Ies étoiles de I'hémisphère boréal, donl la déclinaison surpassc
[{'9' 49'l, resler constammen[ au-dessus de I'horizon ; les étoiles
de l'hémisphère austral, dont, la déclinaison surpasse la même li-
mite de &1" 9t &9/', resLerrt, toujours au-dessous do ce plan, e[ par
consôquenl ne sont jamais visibles I enfin, les étoiles donb la décli-
naison esl inférieure à 44 o g' Lgtt., ss lèvent et se couchent chaquo
jour, en resl,ant plus ou moins longtemps au-dessus de I'horizon,
suivant qu'elles sont plus ou moins rapprochées tlu pôle boréal dc
la sphère céles[e.
En allan[ du pôlo de la terre vers son équateur, on verra l'axs
du monde s'abaisser de plus en plus vers I'horizon; le nombre des
ôtoiles qui restent constamment au-dessous de ce plan ira toujours
oE QU'ON ENTENT) pAR LONG. ET LATTT. GÉOGRAPH. {85
en diminuant, tandis que le nombro de celles qui se lèvent et se
couchent ira en augmentant. Bnfin,
lorsqu'on sera en un point de l'équa-
teur de la terre , fig. | 57, I'axo du
monrle sera dirigé dans le plan do
I'horizon I toubes les ét.oiles , sans
aucune exception, se lèveront ef so
coucheront, e[ chacune d'elles res-
tera autant au-dessus do l'liorizon
s
qu'au-dessous. Il esl clair, en effet,
que le cercle ee' décrib par une étoile,
en vertu du mouvement cliurne,
sera coupé en deux parties égales
entr, e'mt,, par I'horizon HH/, quelle
que soit la position quo cette étoile !ig. 157.
occupo dans le ciel.
Ces'diverses circonstances, que présente le rnouvenrent, diurne
dans les divers lieux de la terre, peuvenl être étudiéos, avec la
plus grande facilité, au nloyen d'un globe célesie monté coûlme
I'indique la ligure l'98 (page ,l3?). Il suffil,, pour cela, de donner
successivemenl à I'axe PQ du globe différentes inclinaisons sur le
plande l'trorizon HHr; en faisant tourner le globe aul,our de l'axe
PQ, dans chacune des positions qu'on aura données à cet axo, on
aura I'image du nrouvement diurne, tel qu'ila lieu aux divers poinls
cle la terre, don[ la latitudeestégale àI'angle que fait, la ligne PQ
avecls plan IIH'.
S 99. Ce qu'on entend par longltndes ct tatltodes géo-
graphtques, rlans le cas où I'on regande la terre comDre
n'étant pas sphérique. La définition qui a été donnée des
-
longitudes et latitudes géographiques ($ 95) suppose essentielle-
menb que la surface de la terre est sphérique. Il est donc naturel
de se demantler ce qu'on doit entendro par les mot,s lorrgitudc eL
Iutitude, dès le moment qu'on ne regarde plus la terre comme
ayant exactement la {igurq d'une sphère.
Nous avons dit que la latitude d'un lieu, c'esb la dislancs de ce
lieu à l'équatcur tcrres[re, conrptée sur un méridien, et évaluée en
degrés, minuteset ser:onrles. l\Iais nous avons vu ensui[e ($ S0)quo
la latitude, ainsidéfinie, esL le complémen[ dela dis[anceangulaire
du zénith au pôle de la sphère céleste ; ou bien encore que la lati-
tude est égale à la hanteur angulaire de ce pôle, au-dessus de I'ho-
rizon. Ces derniers rlnoncés sont enlièrenrent indépendants de la
{igure de la terrc ; nous les regarderons désormais comme servant
,l6.
{86 TIGURIi DIj [A TIRRE.
de définition à la latitude géographique d'un lieu. r:,-n sorte que nous
pourr0ns ne plus considérer la terre comme sphénque, sans que lo
mot latiludacesso denous représenter quelque chose deparfaitement
déferminé pour chaquc lieu de la terre ; et la mesure de la latitude
s'eflectucra toujours comme nous I'avons indiqué précéclemment.
De urême r)ous âvons tlit que Ia longitude d'un lieu, c'est la por-
tion de l'équateur terreslre comprise entrc le méridien de celieu
e[ un poin[ fire de l'équateur, poinl que I'on prend lrabifuellemenL
sur le méridien d'un lieu remarquablo, qui serr ainsi d'origine aux
longitudes. Mais nous avons reconnu que cet,te longiturle n'èst aut,re
chose-que I'angl-e compris entre le plan mériclicn tlu lieu que I'on
considère et le plan nréridien du lieu particulior pris pourbrigine
des longitudes. ce dernier énoncé, indÉ'pcndant de la figure d-e la
terre. nous servira désornrais de définition pour res rongitudes géo-
graJrhiques ; et, quelle que soit la fornre qu'affecte la [ôrre, la ine_
suro des longitudes s'effecl,uera exactement de Ia même manière
que si la terre était sphériquo.
$ '100. Équateur, parallèles, méridlennes, dans l,hypo-
thèse orl la terre n'est pas sphériquo. Dans l'h1'pothèse de
- sur sa Àurface une
la sphéricité de Ia terre, nous avons imaginé
série do cercles auxquels nous-avons donné les noms cr'équa,teur,
de TturallèIes et de mërtdiens. Quand on ne regarde plus la terré
comme sphérique, on conserve les rnêmes dénominaiions. ou au
moins des dénominations analogues: nous allons voir à quoi elles
correspondent.
on nomme ëquateur terrestrer la ligne tracée sur la surface de
la terre, qui passe par tous les points dont Ia latitude est nulle.
On nomme de même parallète lerrestret une ligne'qui passe par
tous les points qui ont une même latitude.
Les pdles de la terre sonb les doux points dont la ratitude esi de
90 degrés.
Enfin, on nomme mërtdienne, une ligne qui contient tous les
points qui ont une mêms longitude. Dans Ie cas otr la terre était
regardée comme sph_ériquo, il n'y avait pas d'inconvénient, ainsi
que nous I'avons vu ($ g4), à emplover le mot mériclien pour dési_
gner-, soit lo_plan mené par la vcrticale d'un lieu et l'axo du moncle,
s-oit le grand cercle terrestre passant par ce lieu et lesdeux pôles
de la teme ; mais il n'en efit, pas été de même, si I'on avait conÀervé
le même mot pour- l'appliquer à la ligne menée par tous les points
qui ont une même longitude. c'est pour cela que le mot, mërid,ienne
a été adopté pour désigner cette ligne. Les plans méridiens des di-
vers lieux situés sur une même méridienne ne formen[ pas néces-
MARCHE A SUIVRD POUR DÉTERM. I,A FIG. DE TA TERRE.
sâirement un seul et même plan ; ils sont seulement parallèles enr.ro
',87
eux, puisqu'ils sont tous paralleles à I'axc de rotation de la terre,
et qu'ils fonb un même angle avec re mérirlien tiu lieu qui sert cl'ori-
gine aux longitudes.
-. on peut se fairo une idée assez ne[te de la forme qu'affecte une
ligne méridienne sur la surface de ra terrc , par les cànsiclérations
suivantes. Imaginons clue I'on circonscrive à Ia surface de la tems
un. cylindre do.t les génératrices soient perpendiculaires au plan
méridicn d'un lieu
_particulier A, frg.a 5g.'ce cylinrlre toucheru la
tene tout le long d'une ligne r\BC,
qui ne sera autre chose que la mé-
ridienne du point À. Hn etÏet, si I'on
mène parun point quelconque B de
catteligne un plan parallèle au plan
nréridien du point A , c'est-à-dire
pcrpen diculaire aux génératrices du
cylindre circonscritl ce plan scra
parallèle à I'axe de rotation tle la
terre, et, de plus, il contiendra évi-
Fig. { 58.
demment la verticale du point B :
donc ce plan sera le méridien du point B. II en résulte que tous res
plan's méridiens des divers points de la ligne ABC, soni parailères
à celui du point A, c'es[-à-dire qu'ils sont parallèles entie eux, et
qu 'en
en conséquence la ligne ABC es[bien une méridienne.
(Jn aura de mêrne une idée de la forme de l'équateur.
e circon-
équateur, en
scrivant à la terre un cylindre donû les génératric-es soient parallèles
à I'axe du monde. L'équateur sera la ligne de con[act de cô cylinrJre
avec la surface de Ia terre.
$ 'l0l . Marehe à sulvro ponr détermlnen la ûgure de Ia
teme. Il nous est, impossible d'effectuer des opérations autre-
ment que - sur Ia surface de la terre, ou au moins à une faible dis-
trnce de cette surface, telle que nous la comprenons ($ 93). C'es[
donc uniquement par des opéra[ions de ce genre que nous tlevons
étudier la surface de la teire, pour en détenrninôr la forme. Ce
qu'il y a de plus simple et de plui naturel pour cela, c'est do cher-
t;her de quelle manière varic la courbure cle cette surface, d'un lien
à un autre ; car cle la connaissance des diverses courbures qu'ello
présente, nous devoris pouvoir déduire, sans difficulté, celie des
parties plus ou moins plates ct des proéminences plus ou moins
prononcées dont elle est formée.
. l\{ais ce n'estpas avec cecaractère de généralité quo la question
s es[ présenf,ée tout, d'abord. Les considérations théoriques qui ont
t88 FIGURE DE I,A TERNE.
fait, dire à Hu-vgens et à Newton quo la terre n'est, pas sphérique,
les on[ conduits en même temps à annoncer que la surface de la
terre doil avoir la forme d'un e/llipsordo tle rëuolutiott, aplati dans
le sens de la ligno des pôles. On sait que I'ellfp.se est la courbe que
I'on décrit en faisant, glisser la pointe d'un crayonC, fiU.'159, le
long d'un fil I,'C!", dont ltls
deux extrémités sont fixées
en F' ei err F', en ayant soin
que ce fil soit constamment
tendu par le crayon. Lesdeux
points {ixes }-, F' se nomment
A les fouers de I'ellipse ; la
ligne AA', qui passe par les
deux foyers, est le granil ane
de la courbe; le poin[ O, mi-
lieu du grand axe, ou de la
distance FF'des deux foyers,
cst le centre de I'ellipso ; la
ligno Btst, menée par le centre O, perpendiculairement au grand
aie ÀA', en est le ltetit aæa. Si I'on imagine que I'ellipse [ourno
autour de son peti[ axe BB', elle engenclrera une surface à laquellc
on donno le nom d'ellipsoId,e de rëuolutittn aplati. Telle estlaforme
ou'Huvgens et Newton aT,tribuaionl à la surface de la terre, on
iioutairique le potit axe de I'ellipse, c'es[*à-dire I'axe autour duquel
la courbe'a touiné pour engendrcr la surface, était, précisément la
ligne des pôles do la terre. Les mesuros que I'on effectua dès lors
srir la surfàce de notre globe n'avaien[ donc pâs pour objet de cher-
cher quelle était, la forme ds la surface de la terre, sans rien pré-
juger'sur celte forme; mais elles étaient fait.es unique_menldans le
bu-t ds vérifier la réalit.é des idées émises par c.es deux illust,res
géomè[res, ainsi que de déterminer la grandeur de I'apla[issenrent
dont ils annonçaient I'existence.
La terre étant regardéo comme un ellipsoÏde de révolution aplati,
rlont la ligno des pôles était I'axe, l'équateur e[ les parallèles se
trouvaieni être des cercles tout aussi bien que dans le cas où la
terre erî[ été sphérique ; et les méridienncs n'ét,aient autre chose
que les diverseè posifions quo prend f'eljn-se en [ournant autourde
son axe, pour ongendrer la surface de l'ellipsoîd_e. La- dé[ermina-
tion de la figure de la terre se réduisait donc à la recherche de ltr
fcrme de I'elliPse rn-éridienne.
C'est toujours par la mesure de la courbure de ce[te ellipse, en
divers poinis, que I'on a dt chercher à on déterminer la forme,
I'T\' FI(I' Dii T'À'I'EITRË'' {tig
TIÀIi(:HE A SUIVIiE POUR DÉTERtrI'
a.ltsiQuenousledisionsengénéral'aucolnmencementclecepa-
'b"iï.iriow
::;J:i;Th; mérirlieine de ia terrc a récllenrent son petit
pQ, comm3..l'indique_ la
;'\-e'iilËé";;rrd;il ligne des .pôtes vers l'éq*atour EE'
fiqure,l 6 0, sa.oo*loTo'O?tt être plïs pronon..c
,1ot les Pôles P, Q' Si I'o-n
"u..
riren,l deux ârcs ntrtt', llrt' dc
inêmc longueur, e[ situés à des
clist,ancos différentes dc l'équa-
tour, I'angle mrm" formÔ Par
lcs verticales menées aux eK-
trémités de celui qui en es[ lo
grand
lrlus près, doit être Plus
(tue I'angle analogue ?lstù"
fbrmé par les vcrticitles me-
nées aùx exl,rémités de I'au- Fig. 100.
tre; ou d'aubres termes
, en '
p*, ,r.ii, dans le ,.i.l"ugu du point ?l un flrc cont les vcrticales
ittrOÀ"* fassent entre ell-es le même angle gqe.celle's qui son[
rnenées aux extrémiter a. I'arc rnnr',
il fàut lui donner une lon-
grantle
;;;;ù; grando que celle de I'aro.nrm,, cr rl'auranr plus
tlo I'ttn des pôlcs' Si I'angle tttrrtr' cst' d'un
i"irL*i prtJ topptJ.r,*
dcsré.l'arcntnr,'cslccquel'onnomnlel'arccl'untlegré'Onvoit
ffi;;;;;;i"in t.'* ".i'aplatiene tcr.s les rrôIc1, t'111,1].T'1. degré'
cloit' pas avoir partout.la mêmo
nresuré sur une méridienni,
oronOaot; sa longueur doit augnrenter cons[umment'
il mesure
l.équarour pour so rapprocher clo I'un ou clc
;;b"ï,;irù;;;."
l'autre
-- des deux Pôlcs.
Àinsi, d'après cc qui vienl d'ê[re dit, tout.se rérluit.à
mesurer
ct à comparer
f'o,t- Arin degré en divers points d'uLo méridicnnc'
;;,;";r terîiffO..nts résriltats
puis-
que I'on obticndra ainsi. Et
;ildon, iïvpotfrese ou la terre à lo fotnto cl'un ellipsoïde de révo-
pas
lution, toutes tes méridiennes sout des ellipses :iol*tl]l^n'es[
nécosÉairo que ces clivcrs arcs d'un degré soien[ tous prls' sur uno
nrême méridienne ; on peut les mesrrrei cn dcs points.quelconqtles
delasurfacode|aterre,ets'enservirensuiicabsolumen[de|a
méridie'ne
à une même
niême rnanière qu..;1r-uppartenaient tous
si ces arcs o'un degré sonl, d'au[aDt plus longs qu'ils
tcrrestre.
des Ltituoss élevées, 0n ponrra en conclure
lîrùrpà"aenr à frlus
lcs pôles ; et de
avec certitude que la terre est àn e{l'et aplatie.r'érs
i['un
au, oofours nr,meriques irouvées pour ccs arcs
;Ë; ;;y." calculer la grandeùr de I'aplalissemettt dt
degré, on pourra li-T.i-,:
ioot ullont voir maintettant par quels lllo)'ens oll arrlve a
{90 FrcuRE DD LÂ t[:RIt[.
mesurer la longueur d'un arc d'un degré pris sur unc niéridicnnc.
$,102. lllesure ilun are dun degré, prls sur une méri-
dlenne. La terre étant toujours à peu près sphérique dans son
ensenible,- malgré I'aplatissement donl nous voulons constater
I'eristence, la courbure cl'une méridienne lerresl,re ne change
pas beaucoup d'un point, à un autro I en sorte qu'on peut, dans dc
ôertaines limites, regarder la longueur d'un arc de méridienno
comme étant proportionnelle à I'angle fonné par les verticales me-
nées à ses extrémités: si, dans ces limites, on prend en uD mônte
lieu un arc double ou triplo d'un autre, I'angle formé liar ses verti-
calos extrêmes sera double ou triple de celui formé par lcs verficales
extrêmes de cet autre arc. Si donc or a mesuré la longuettr d'ttn
arc de méridienne, et qu'ott ai[ dé[erminé l'angle fornré par lt's
verticales menées aux extrémités de cet arc, il suffira de diviser lil
longueur de I'arc par la valeur dc I'angle cxprimé en degrés e[ frac'
tions de degrés, pour avoir la longueur de I'arc d'un degré corres-
pondant au lieu ou l'opération a été faite.
La détermination de I'angle formé par les verticales menées aur
ertrémités d'un arc de méridienne no présente pas la moindre dif-
ficulté; car, dans I'hypothèse oit I'on se place que la surface de la
[erre esf une surface de révolution, cel angle est évidemmeut la
différence des airgles que les deux vercicales font avec I'are du
monde, et par conséquenb la différence entre les latiturles des deux
extrémités de I'arc. Il ne nous reste donc plus qu'à faire voir par
quels moyens on peut mesurer Ia longueur d'un arc de méridienne.
S | 03. Cette mesure pertt, dans certains cas exceptionnels, s'cf-
fectuer directement sur le sol, au moyen d'une règle de longueur
connue quo I'on porte successivement sur les diverses parties do
l'arc. C'est ainsi qu'en ,1768, les astronomes l[ason et Dixon par-
vinrenb à mesurer par ce procédé simple un ârc de méridienne d'une
longueur totale de 538 078,39 pieds anglais (le piecl anghis vaut
0n',305), sur la limite des Êtats de Pensylvanio et cie nlaryland,
dans une presqu'Île située entre les embouchures des rivières
Chesapeak, Fotomack et Delarvare. Mais cette mesurs n'et pas pll
s'effecl,uer sur un seul arc dirigé dans toute son étendue suivant la
méridienne du point de départ. La longueur mesurée s'est composée
en réalitéde quatre arcs différents AB, CfJ, Eli, F'G, fY.46'1. Les
trois premiers, dirigés chacun suivant une méridienne spéciale,
ont, éÉ choisis de telle manière que les latitudes des extrémités B
cù C fussent les mêmes, ainsi que celles des extrémités D et E ; en
sorte quc la somme de ces trois arcs était égalc à I'arc AIr/ do la
prcmière m(:ridienne, termin(:e au parallèle dtr point F. Le quatriène
''. -:tF-_ -

ursunri r)'uN AItc u'uN oEcnÊ. {g{


arc ltG ét,ait dirig'i obliquement par rappor0 au prolongcnrent cle
I'arc EF ; mais la connaissance de I'angle qu'il formait, avcc ce
prolongement a permis d'en conclure la longueur
FG'/ de I'arc de méritlienne partant du point, F, ct, o, Fis. t6l.
aboutissant au parallèle du poin[ G : cet, arc ]'G",
--f
égal à li/G', a dir êrre ajouté à la somme des rrois I
arcs À8, CD, EF, pour fournir I'arc total .{G' ds I

la mérirlienne rlu point A, compris entre cc point ct Bl.--rc


le parallèle du point G. C'esr cet arc AG/ qui a été i I
trouvé égal à 538 078,39 pieds anglais. La latitude i I
t
du point A élait dc 39o 56t 4\tt; celle du point G/, u]j--p---iu
la même que celle du point G, était de 88. 27'g&tt: i I
la différence de ces deux latitudes, c'est-à-dire I'an- i I
gle des verticales des deux extrémités do l'arc r,i------.ir
"\G',
étaif donc de 4"28/ /*5tt,ou,lo1L7g167.En divisant i l\
ô38078,39 par'1, t*79 l67,ontrouuu3637?rl piecls i i\
anglais pour la longueur de I'arc d'un degré corres- i j\
pondant à la région dans laquelle I'opération a été .i i\ .

effectuée. d,,____--d[. d
On comprendra sans peine que la mesure d'un arc
de méridienne ne peub pas être pratiquée partout con)me nous ve-
nons de le diro. On doit même être surpris qu'il ait été possible do
l,rouver une localité convenable pour exécuter I'opération dontnous
venons de parler, dans une aussi grande longueur. Les inégalités
de la surface du sol, les cours d'eau, les fo-
-.
rêts, sont autant d'obstacles qui coniribornt Fis' 169' *
à rendre une opéralion de ce genre imprati- ,/ l\
cuble sur la presque totalité de la surface do / i \
la terre. Ausiiu-i-on dû avoir recours à un | \
-,/
aulre moyen, qui puisse être employé par- "ç==--.|3.--\
tout; nous allons expliquer en quoi il con- \ I ?1a
siste.
$
,l04. Imaginons que I'on veuille [rouver
la longueur d'un arc de méridienne partant
du point L, fry, 4 62; et que I'on ait choisi,
tlans le voisinage des lieux oir I'on .quppose
que cet arc doit passer, des points B, C, D,... tt
placés de manière à pouvoir être aperçus de
*
loin. Ce serontr par êKemplc, des somrnebs
tl'édifices élevés tcls que des clocherÈ, ou des signaux arùificiels
installés sur le haub de certaines collines. Concevons en outre que
lcs tlivers points A, B, C, D,. ... soient joints les uns aux autres par
'192 rICiLjltD Dli LA 't'[ltliu'
des lignes droitcs, de rnanièrc a former un réseau de triangles,
à

traveis lequel passe la nréridienne du point A '


Si I'on ôonnàissail tous les côtés eb tous les angles do ces divers
triangles, ainsi que l'a5gle lormé par la méridienne Lmn,... a1eg
le côi'é AB, on ed conclurail facilernent, soit par rlne construction
gdoméf rique, soiI par un calcul trigonourétrique, .les longu-eurs rles
iiiro.rrr lrorfions Ant, nnt,, tlp,...de cette méridienne. En cfïet,
dans le trianglc ABnr, on connaltrail, le côté AB, et les doux angles
acljaccnts B.{"nr, ABna; on en c.oncluraib le côté Ànr._qui forme la
prànrière portion de la méridienne, e[ en outro le côtô Bnr. et I'angle
h,n.\. Dans le triangle nr[)n, on connaîtrait le côté Cnr. qui est la
{i{Iércncs entre DC c[ Bnr, e[ les deux anglos adjacents nrflrl,
Clnr, lc scconrl de ces angles étant égal à I'angle BnrA déterminé
précérlentnrenl ; on en conolurait le côté nrrr, qui folqe^la deuxième
portion de la méridienne, ef en mÔme temps le côtô cn ei I'atrgle
Ln,n. De la même nranière le triangle Dnp feraib conttaitre Ja troi'
sisnre por[ion np de la mérirlienne ; et en cont,inualt ainsi on a1.ri-
verait à dé[erminer les longueurs de toutes les par[ies de la mÔri-
clicnrre du point A, comprises à I'intôrieur des divers triangles dtt
r'éseau.
Il est aisé cle voir qu'il n'est-pas nécessaire de mesurer directe-
ment les trois côtés ei les trois àngles do chacun des l,riangles qui
composcnt le réseau, potlr pouvoir opérer comme nous venons de lc
dire^; il suffit dc rer,r.er ['ous Ies angles, _oi un seul côté que I'on
désigne spécialenrtrnt sous le nom de bnse . Supposons, en cffet' que
ÀB loit ie côté que l'0n a mesuré. Le triangle ABc est entièrc-
nrent connu, puisqu'on connait, un de SeS cô[éS e[ SeS trois angles,
on peur clo,ii cn ôonclure la longueur de clracun des deur autres
côte's Àc, BC. De même la connaissance des trois angles du triarl-
gte BCD, ot clu côté BC qu'on vien[-de trouver, P!r]ne!ie déter-
ri,,u. la longueur de chacun des deux autres côtés BD, CD' Et'
ainsi, de proclio cn p'roche, on parvienrlra à connaitre les longueurs
cle tous làs côtés dû réseau de lriangles, tout aussi bien que si on
les avait, mesurés directement. Si, au lieu du côt'é AB, on avaitme'
suré un auLrc côté, pris n'importe or\ dans le réseau de triangles,
on en déduirait d'une manière toul à fait analogue les longueursde
tousles autres côtés. On comprend toub de suite combien cette cir-
consl,ance donne de facilité pour la détermination de la longueur d'un
arr; de méridienne : il seràil presque toujours impossible de me-
surer directement les longueurÀ cles clivers côtés du réseau de trian-
gles ; tandis que, n'avanfà mesurer t1u'un seul de CeS côtés, on pet:t
i'oujours dispôser le iéseau de telle rnanièrs que cette opération se
tflESuRE t)'uN ÀRc D'u$i ])u(iltÉ. 193
fhsse sans difllculté. ll suffira pour cela dc choisir deux cles sonr-
me[s des triangles de telle manière que le terrain compris entrc eur
sc prête sans peinc à la mesure de la distance qui lcs séptrre. QuanI
à la mestrre des angles, elle s'effectuera au ntoycn dlun ccrclc'ré-
pétiteur, ou d'un théodolite , que I'on installer.r successivement à
chacun des sommets dos triangles.
Pour ne pas compliquer toul d'abord I'exposti de cettc nrôt,hcdo
de triangulation, nous avons regardé implicitenrcnI les sommels
A, B, C, D, 8,.. .. comme se trouvant sur la surfacc rnême dont nous
cherchons la figure, c'es[-à-tlire sur la surface des mers prolongôc.
ll n'en est pasréellement ainsi: Ies points A, B, C, D, It,..... son[
plus ou moins élevés au-dessus de cette surface: ce qui fait que les
plans des triangles ABC, BCD, CDE,. ... sont généruloment irrclirrés
les uns d'un côté, lesautres d'nn autre. Aussi ne considère-t-on pas
ces triangles eux-mêmes. Par chacun des somrnets A, B, C,.....
fig. 4.63, on imagine une verticale qui va rencontrer la surfaco des
rners prolongée en un cerfain poinb; les
points a,, b, c,. . . . . ainsi obtenus, déter-
minen[ sur cette surface une série dc
triangles abc, hcdr... donc chacun cor-
respond àl'undes triangles ABC, BCD, . . .
CesontcesnouveauxtrianglesaDc, bctl,,. . .
quel'on considèreexclusivement I ebc'esI Fig. { G3.
à euxquedoivenI se rapporter les raison-
nements qus nous avons faits précédemmenl sur les triangles  BC,
BCD.... Ce sont aussi les angles eb un côtô cle cesnouveaux [nan-
gles que I'on a besoin de connaltre par des rnesures directes, pour
pouvoir en conclure les longueurs des diverses por[ions de la mé-
ridicnne, comprises à leur intérieur. Or, ces angles et ce cô[é so
déterminent, facilement par des mesures faites à la surfuco rnôrno
du sol. D'une part, il est aisé de reconnaltro que I'un des angles
d'un triangle quelconque àcd, pris sur la surface rles mers prolon-
gée , I'angle dont, le somme[ cst li, par exemple, n'es[ autre chose
que I'angle compris entre les plans verticaux menés par les deux
côtés BC, BD du triangle correspondant, pris sur la surface du
sol; en sorte que, étant installé au point B avec un instrument con-
venablo, on mesurera, non pas I'angle CBD, mais I'angle formé par
les plans verticaux qui passent par les côtés BC, BD ; nous avons
vu ($ A5) que le théodolite est éminemment propre à cette mesurs.
D'une au[re par[r la mesure directe, surla surface du sol , del'un
des côtés du réseau do triangles qu'on v a disposé, du côté AB, par
exemple, pris conrrne basc, perrnet de trouver la longueur du côté alr,
tl7
. ;r-

{0û FIGURE DE tÀ TÊRR[.


qui lui correspond dans le réseau tracé sur la surface des mers
prolongée; la base AB, ayant été mesurée sur un sol horizontal ,
comme on le pratique habituellement, peut être regardée comme
un arc de cercle dont le centre est le point de rencontre des verti-
cales menées à ses deux extrérnités A eI B: le côté correspondant,
nô esl également un arc de cercle do même centre , et compris
entrc lesmêmes rayons : I'excès de AB sur où sedéduit facilement,
de la connaissance préalable et approximalive du rayon de la terre,
que I'on prend pour le rayon de I'arc ubreL de la connaissancede
la hauteur du côté AB, au-dessus de la surface des mers, obtenue
à I'aide d'observations barométriques. Si l'on n'avait, aucune notion
prealable sur les dimensions de la terre , on pourrait, darrs une pre-
mièrr: approximation, prendre la longueur dc la base AB commo
ôtant celle du côté ab, qui lui correspond sur la surfacs des mers
prolongée ; sauf à revenir ensuite sur les déterminations effectuées
d'après cette hvpo[hèse, lorsque la longueur du ra]'on de la terre
aurait été obtenue approximativement par suite de ces premières
déterminations.
Lorsqu'on cherche la longueur d'un arc de méridienne par le
moyen d'une triangulation, en opérant comme nous venons do le
dire, on connait bien le point de départ A de c:et arc , fig. ,l 62 ; mais
9n ne sait pas où est situéo sa seconde extrémité r. On pourrait
bien , il est vrai, après avoir déterminé, conformément, à ce qui pré-
cèdo, la longueur de la portion Fr du côté FG, chercher sur le sol
en quel lieu se trouve le point r I mais , outre que cette recherchc
présenterail souvent de grandes difficultés pratiques, il arriverait
souvent aussi que le point r ne serait pas placé favorablement. pour
qu'on pfit y installer un instrumenI tel qu'un cercle répétiteur ou
un théodolite. On a cependant besoin tle connaitre la la[itucle du
poin[ r, aussi bien que celle du point A, pour en déduire I'angle
compris entre les verticales menées par ces deux points ($ 4 0Z).
Pour y arriver,on observe les latitudesdes deuxextrémités'F, G du
côté sur lequel est situé le point r I et I'on en concluI facilement la
latit,ude du poinb r, par la connaissance qu'on a des distances com-
prises entre ce point r et les deuxpoints F, G: car, vu le peu de
longueur du côté FG, relativement aux dimensions de la terre, on
peut admettre qu'en allant de F en G, le long de la ligne FG, la
latitude varie proportionnellement au chemin que I'on a parcouru
sur cette ligne.
$ 4 05. Mérldlenne de France.- Le meilleurexemple quo nous
puissions donner de la mesure d'un arc de méridienne par le moven
d'une trirrngulation; c,'cst I'opératioh qui a été exécutéeon France,
' .Ï:'".:-'-

}TTiNIDIENT{E DE FRÀNCE. {95


à la fin du siècle der-
nier, par les astronomes
Delambre ef, lléchain.
L'arc qu'ils ont mosuré
a son point do départ à
Dunkerque, traverse la
lirance 'dans sa plus
grando longueur, du nord
au sud, et se termino cn
Espagno, près de Barcs-
lone. pil.ri"f
La fr9.4 64, représen- (pa,illÉn,
tan[ une partio du ré-
seau de triangles qui a
servi à cette opéralion,
peut donner une idée de
la grandeur des triangles
&ràe
employés. Cotte portion
do réseau, dont le Pan-
thôon de Paris forme un lù,u;aanl
des sommets, contient le c
côté qui a été adopté \
pour servir de base à la
triangulation. Celle base
a été priso sur la rou[e
qui va de Melun à Lieu-
saint , routo dont Ia
grande régularité se prô.
[ait, très bien à la mesure
directe d'une grande lon- frtfr
gueur.
Quatre règles de pla-
tine, de chacune deux
toises do longueur, onl
été successivemenl por -
tées à Ia suito les unes Fig. | 64.
des autres, sur la ligno
à mesurer. Ces règles ne
reposaient pas directe-
men[ sur le sol; elles
étaient portées par des elpfiIton
pièces de bois bien tlres- 6iis conutun
196 r'I(;uRE I)E LA 'rrnng.
sées, que I'on posait sur des trépiecls à vis, destinés àr les maintenir
duns une position convenable. Chaquefois qrrc l'on plaçait une de ccs
règles à la suite d'une au[re, on avait soin de ne pas étahlirdecontact,
entre leurs exlrérnilés; l'établissement. dc ce contacb auraiI presque
loujours été acconipagné d'un lirgor clroc qui auraib pu dérangel la
1Èrgle déj a installée. Pour mcsurer I'in [err'àllo q ui restait, airisienùre les
deux rrgles, on sc servuit d'une languette u, frlJ, 'l 6S, adaptée à l'ex-

Fig. '165.

trémité antérieufe de chaque règlo, el nrobile cntre doux coulisses


à I'aidc d'un bouton b, que I'on faisaiI tourner sur lui-même; cette
languot,tc était graduée, et un t'ernier, tracô sur larèg-le, petme[tait
tl'évaluer de très petiles fracLions do sos divisions. Le sol ne pré-
sentant pas partoub une horizontalitt! parfaite,on était obligé de ne
pas placer lô.r r.ègles horizonlalemeni, aûn rie pouvoirles disposcr
ioujours à peu piOs
-
tr Ia môrno hauteur aurtlessus du sol, pour la
corirmodi té' dcs opérations ; ntais on mesurait, I'inclinaisott de cha-
rlue règlc à I'rridc d'un rriveau qrri est reprôsenté .ici, {ig. -4 66, et la
connaissance de cetts in-
clinaison permettai[ de
calculer Ia quantité dont
on devail diminuer lir
longueur de la règle, v
conrpris la por[ion tle Ia
langue tte qui faisait sail-
lie à son ertrénrité, pour
Irouver la distance lro-
rizon talc comprise en[rc
les vert icales menées par
ses dcux extrémités. [,4 dispos:tion tln niveau est très simple.IJnc
alidade oôc, mobile aolour du poin[ (1,, porte en son milieu un ni-
veau à bulle d'air à, et est, muttie d'un indr'x et rl'un veruieràsou
extrénrilé c, qui se meut lc lortg cl'un arc de cercle gradué; lorsque
le niveau s'appuie suu I'une des règles par les parties d, d, on faic
mour'oir I'ulidade autour du poinb a, jusqu'à (re que la bulle d'air
en b occupe lo milicu du lube qui la renfernte, et I'inclinaison de la
regle est indiquée par la position qu'occupe I'index rle l'alidade sur
l'arc de cerclt-. gradni.. llnfin, les variations de température occit-
lrÉnTDIHNNE I)E FnaN(lIt. 'l9i
sionnant des variations correspondantes danS la longueut'tles rc\gles,
on avait soin de noler la ternpéralure de chaque règle, chaque fois
Clu'on observait son inclinaison et, la longuetrr de la partie.saillanic
rie sa langueltc, afin de pouvoir ramener l'indication de la longueur
[otale deie[te règle à Cc qu'ellc eût éÉ si la ternpérature s'étail
conservée constamnrent égale à celle de la glace fondante.
tsn opéranl avec le plus grand soin, conformémen[ à ce que nous
venons de dire, on trouva que la longueur totale de la base, com-
prise entre Melun et Lieusaint, él,ait de 60?5',98, La haut'eur
moyenne de la base, au-clessus du niveau de la mer, ébant cl'envi-
ron 4l loises, on en a conclu que Sa longueur devait êlre diminuée
de 0',08, pour être réduite au niveau d-e lir nrer ($ l01r) ; la lon-
gueur de la base, ainsi réduite , était donc de 60?5',90.
Les angles dc tous les triangles du réseau ont é[é mesurés att
moyen d'rin cercle répéliteur (S i8). La figure 74 (page ?6)reprt!-
sente préoisément I'ipstrumetit qui a été employé à cette mesure.
I\[ais nous savons que ce ne sonb pas les angles des triangles formés
par les sontmets clioisis sur la surface du sol, quo I'on a besoin dc
ionnaltre; ce sont les angles des triangles qui leur correspondent
-prolongée
sur la surlace des mers ($'10{'). Àussi, la mesure de
chaque angle, sur la surfaïe du sol, a-t-elle ôtê accompagnée de la
mesùre de1'angle quo c|acun cle ses côtés faisait avec Ia verticalo
du lieu où l'on étaif instatkl. La connaissance de ces deux derniers
angles a permis de calculer la petite correction qu'il fallait apporter
au'-premier, pour qu'il devienne I'angle corrcspondant pris sur la
surflace des mers prolongée.
conpaissanb ainsi l,ous les angles des divers triangles du réscau,
e[ la longueur de la base do ]telun , on r pu calculer les lon -
gueurs dà tous les aufres côtés dn réseau, ainsi que les portions
àe la rnéridienne de Dunkerque, qui étaient comprises à leur inté-
rieur ($ | 04).
Les longuâurs des divers cô[és sedéduisanl les unosdes autres,
par des calculs successifs, il était impor[ant de vérifier à la fin si
ies dernier,s résultats étaienI bicn exacts, soit pour s'assurer qu'il
n'y avait pas eu de faute commise dans cetto longue série de calculs,
soit pour se faire une idée 1]u degré d'influence que les très pelitcs
erreurs, inévitables dans la mesure des angles, pouvaient avoir Sun
ces derniers résulta[s. À cet effet, on mesura directement une se-
conrle base près de Perpignan, c'est-à-dire vers I'extrémité sud de
la série cles triangles. La longueur de ccttc secoltde base, rétluitc
au niveuu de la mer, a été trouvée de 6006',25. En comparanù la
longueur ainsi obtenue à celle de cette même base, déduite des
t7.
{9ti p;(;URE DË r,A TriB.R[.
calculs successifs dont nous venons do parler, 0n n'a trouvé ontrc
les deux résultats q.'urre différence de I ô poucâs g lignes (0,',2tg1.
une différence aussi farble sur une longueur de plus ito o ô 0 0 toiscs
a lieu de surprendre, strrtout si |on friit attcntion à la srandedis-
tance qui stipare la base do }Ielun de coile de lrerpignai, ,li.tan.o
cryi de plus de 450000 loises. cet accorcl adrnii'able , entre le
-est
résultat, du calcul et la mesurc directe rre la seconde hasc, montre
combien toutes les opérations avaient étdr exécutée.s ar.cc soin.
La longueur totale de I'aro de méricrienne , ainsi mesr.rrde der-
q"i:..?ll\gr_qug jusqu'au forr de Itonrjouv, près llrrcolono, es[
de 55'|s83t,6. La latitucle de I'cxtrônrita rioiti de cet arc cst rjo
If "?'8',,5; celle de I'extrémitô sud est tle 44 nLlt Lg,t,6: I'anglc
{ornré par les velticales menées à ces deux exrrérnités esr dôiro
de 9o L\t 2,1" ,9 .

S J-q6. Résultate des dluerses mesurea. Des quc


considérations théoriques eurent conduit Huygens - et, Nclvtondesà
annoncer que Ia surface de la terre n'était pas sphéric1uo, mais
qu'elle était aplatie vers les pôles , on entreprit dôs nr...o..* *u,
cette surface, afin de vérifier les indications fournies par la théoric.
f-_es
premières opirrations de ce genre furen[ effectudbs en Frilnce.
nlais lo résultat de ces opérations étail loin d'être aussi concluant
gu'on I'ett désiré : la faible différence de rongueur de I'arc d'un
degré, pris au nord et au midi de la France, sJtro.rvait compléte-
Tgnt _rlalqqée pa1 les erreurs inévitables des observations. Aussi,
l'Académie des sciences prit-elle le parti de faire mesurer deux arcs
cle méridienne, I'un vers l'équateui, I'autre re plus près possiblo
du pôle boréal, ces mesurei, effectuées cl'une part àu pérou par
lguguer et la condamine , d'une autre part dans la Laponie par
clairaul,, outhier et Maupert,uis, ne laissèùnt prus aucnn cloute sur
la. ques[ion. L'arc de d " àvant été trouvé notabrement, plus petit
au
Iérou que dans Ia Laponie, la réalité de Iapratisrn*.rir de la torre
fut compléterncnt mise en évidence.
A la fin du dernier siècle, Iorsque I'Assemblée nar,ionale voulnt
fairo adopter un systèmc uniforme rie poids ct mesures rlans toute
la France, elle décirJa quo I'unité de Iongucur, qui devait forrner la
base de ce nouveau système cle poids e0 mesurôs, serait prise dans
un rapport, sinrple avec les dimensions de la terre: elle ordonna, en
conséquence, qu'0n procédât à une mesure aussi exacte quo possitrle
de.ces dimensions, pour en déduire ensuite la grandeuitle la nou-
velle unité de longueur. c'es[ en exécution des oidres de I'Assem]ilée
nationale, que Delambre et Méchain effectuèrent la mesure cle I'arc
de méridienne compris entre Dunkerquo e[ Barcerone, mesure sur
RÉSULT.A]s I)Es DIV[nS[s,UEsURIis. {99
laquelle nous av.ns donué querques détails dans re paragraprre qui
yrrdlcède.Depuis, on a mesuié oncore deux arcs de ia
mémÀ nréil-
tlienno, dont I'un, situé au nord, s'étend deptris nunkerque jusqu'au
parallèle de Grcenwich, et I'a_utre, au sud s'étend aepuis Barco-
,
Ione jusqu'à-la petite lle de I'ormcnt,eral la mesure clô ce dernier
arc a tité effectués par MùL Biot et Arago.L'ensemble de ces trois
opdrations a donc lburni la longueur.de'ioute la partiocle la méri.
tlienne tle Dunkerque, conrprisc entre les paralrèies de oreenrvich
cI de l"ormentcra: cet arc de méridienne, dont les verticales ex-
trêmes font entre elles un anglo do ,l Z" 4g, A6l,,g, est lo plus grand
qui ait été mesuré.
ce grand arc suffit, lui. seur, pour indiquer quo ra terre
-à ss[
réellemont aplatie vers..les pôtes..vôici , en ofl'et , les résultats q''il
fournit, qÏanq on le clivisô en six portions, ot c1u'on détermine ra
longueur de I'arc de 4 " pour chacur,e de ces six portions c.mmg
nous I'avons expliqué précédemment ($ 4 09) : ' - ,t

ll
LAÏTUDES
NOMS DES STATIONS. I rlrorcslirîs. I
TONGUEUR
pB I'anc nu 4.
i I

Formentcra.
Itlontjouy. 40' 0' 50,' uo g55t,3g
Carcassonne. 49 r7 2t) 56 960 ,.tr6
Evaux . . &4 4l 49 56 977 ,36
Panthéon. 47 30 46 5? 069 ,31
Dunkerque . . ., 4g 50 2g 57 087 ,68
Grecnrrich . 5{ t5 25 57 097 ,{ig

onvoit, par ce tableau, que la longueur de I'arc do r" es! d'au-


tant plus grande.que la latitude comoipondante esl plus élevée, ce
qui est' le caractère auquel nous avons dit qu'on devàit reconnaltre
l'aplatissement de Ia terre. I\fais cette augmentation de Ia longueur
dc l'arc do n, à mesnre.qu'on.s'éloigne tre-l'équateur tcrrestre, pour
-4
se rapprocher de I'un de-r pôles, esI encore bien plus miso en-évi-
dence quand on compare entre eux les résultats' fournis par les
opérations de France et d'Espagnc, rlu pérou, cle la Laponie, et
d'autres localités encore, oir des opérations de même grn.. ont, été
exécutées. C'est ce que montre lelableau suivant:
200 FIGURE DE I,A TDNNE.

TATITUDES LONGUEUR
NOTIS DES LOCALITÉS. 'IttOIElir*ES. DE L'ARC DE {"

Pérou,. l" 3/1,' L" 56 730"81


Inde . t2 32 9t 56 7(lg ,30
Frnrtcc ct Espagne 468û 57 024 ,Gd
Anglelcrre 59 220 5.i 06ti ,0(i
Lapouie . 0û 20 {0 57 19û ,l{i

s t oy. Il ne suffit pas d'avoir constaté I'aplatissement de Ia terre,


pail'augrnentûtion qu'éprouve la lgngueur de I'arc ds '1" à mestlrc
qo'on s'àoigne de l'equaieur.ll faut encore cherchersiles résullats
,i., n,ururul effcctuéei s'accorden[ à indiquer quo la terre a bien Ia
forme d'un ellipsoide de révolution ' c'est-à-diro si l'accroissemerrt'
de longueur dôs degrés, en allant de l'équatexr au pôle, suib bien
la lbi q"u'il devrait suivre dans le cas ou les diverses méridiennes
de la tirre seraienb toutes des ollipses égales entre elles.
pour y arriver, prenons les lorigueurs de deux arcs de 'l " com-
pris clani le tableau qui précèdo, par.exemple cellcs des arcs du
béroo et de l'rance. ia cônnaissanôe de ces deux arcs, e[ des lati-
iudu. un*quelles ils correspondent, suffitpour dé.terminer la forme
de I'ellipse méridienne de la terre, dans 1'hypothèse où.la, terre au-
raitréellelnent la figure d'un ellipsoide de révoluliorr' Il n'existe ert
n,
àffef qu'une seule elilpser pour laquelle les arcs de 4 correspondanI
at,s latitucles dont il s'agit, aient précisément des longueurs égales à
celles qui ont été trouvles. Eniffectuant la détcrminabion de cette
ellipse, par desnroyensque nous ne pouvons indiquer ici, on trouve
qod ron'.tumi-grand a"e, ou lo ra.von de l'équaleur terrcslre, doiI
dtre égal ir :] gif 985r,.33; et que lu différence entre ce demi-grand
o** oilc tlerni-petit are. c'esi-à-dire entre le rayon.deJ'éqrrateur
et,celui qni va à l'.,n dos pôles de la terre, est_ésale à 40 631t,'l4.
Èn sorte'que le rapport qùi cxiste enlre cett,e différence et Ie clemi'
grand a*e, rappoit que I'on nomme I'aplatissenen1, a pour va-
leur 31{;t-7.
Pre"n"onô maintenant deux autres arcs de 11
", colui de France et
celui de Laponie, e[ opérons de même. si la terre a bien la figure
d'un ellipsoide du révoiution, nous dcvrons t,louver les mêmes ré-
sultats. ôr, nn etfec[uant la détermination do I'ellipse méridielrne de
la teffe au moyen de ces deux nouveaux ArcS' On trouve que le
demi-grand a"ô de I'ellipso tloit êtrc égal à 327.7 149',2!L; que la
différJnce cntre le 4srni--grand axe et le demi-peti[ are doit être de
I rf Z g O', gZ ; et qu'en cons?quence I' apl atissemen[ es[ égal à -r,,f-"-6'
NÉSUII]A'I]S t)ES I)IVDIISES I\IISURES. 2O'1

Cettc deuxièmo combittaison ne fournit pas les mêmes nomtrres


quo la première. Il en serait de nrême enooro si I'on déterminait
los dimensions de I'ellipse méridienne de la terre par d'aulres corl -
binaisons des divers résultats contenus dans le sccond des tableaux
ci-dessus. On est obligé d'en conclure que la surfaco de la terre n'a
pas exactement la figur.e d'un ellips6Ïde de révolution : car les dif-
férences qui existcnt entre les diverses valeurs obtenues pour lo
demi-grantl are et pour I'aplatissemcn[, tout en n'étant pas trcs
consid?rables , soni cependant trop fortes pour pouvoir êt,re a[tri-
lluées aux emeurs d'observation.
$,l0s.ll est aisé de se rendre conrpte des irrégularités clue
présente la surflàce de la terre, et qui font qu'clle diffère, quoique
l,t'ès peu, de h forme eltipsoïdale que Ia t,tréoric lui assigne- La sur-
face des mers, prolongée ir travers les continents, à laquelle toutes
les mesures sont rapport(res, est parlout clirigée perperrdiculaire-
nreni à la vsrticale, c'est-à-dire à la direction du fil à plomb. Si
r;uelque cause accitlentelle vienI modifier tanb soib peu la clirection
du n[ à plomb en ur] lieu de la torre,la direction de la surfacocles
rl)els se trouvera affoctée par la rnême cause, dans le voisinagc de
ce Iieu , et il en résultera trne irrégularité sur Çe[te surfacc.
Considérons, par exentple , ce qui se passe aur environs d'ttnc
montagne II , f,t. 4 67. Soit AB la direction que prendrait le (il à
plcmb, si la rnontagne
n'oxistait pas. La pré-
Fig. {G7
sence de colte nlorr-
tagne lui fera prerrdrc
une direction un peu
difiirrénte AB'; car,
conformément, à la loi
de la gravitation uni-
versellc, qui a etéde
couver[o par New[on, et dont nous parlerons plus tard, la masse tle la
montagne attire à elle le corps pesant suspendu à I'extrémité inté-
ricure du fil à plornb,'absolumenI de la rrtême manière qu'un aimant
at,[ire un morceau de fer. Ce corps ne peut pâs céder complétement
i\ l'altraction de la montagne, parce que I'attraction qu'iléprouve de
la parb de Ia masse entière de la teme tend à maintcnir le fil à plomb
dirns Iadirecl.ion AB: mais il en résulto [oujours trn léger change-
rnent de direction de ee fil, dans lo sens indiqué. De I'autre côté de
It montagne, en C, lc fil àr plomb éprouvera une déviation en sens
contraire; au lieu d'être dirigé suivani CD, comme il le serait si la
montagne 1\'t n'cxistait pas, ifs'int:line un pelr vers elle, suivant CD'.
202 Frcunu DE rA TERRI.
La surface des mers éprouve en conséquence une déviar.ion cor-
respondant-e I et pour être perpendiculaire aux verticales AB,, CD/,
il fau[ qu'elle présente une ondulation telle q\e ntrnttn,t.
. on voit par_ là que, quoiqu'on ne s'occupe pas des irrégularités
de la surface des continents, dans les mesuies quiont pouiobjet ta
détermination de la figure de la terre, et qu'on rapporte ces mesures
à la surface idéale suivant laquelle la mer se màltrait en équilibre
si ellc pouvait pénétrer partout , ces iruégularités so font cep'enrJant
senlir, par I'influence qu'ellcs ont sur la forme de celte surlaco
idéale. Partout où il existe une chaîne de nrontagnes, la surface des
mers prolongée présente une ondulation correspondante, rnais
beauc.oup moins orononcée. on cornprentl même que la répartiriorr
inégaledes densités des rnatières qui composenr ra croiite erté-
ricurc de Ia terre suffit pour délerminer des inégalités dc ce genrc
sur la surface des mers.
La mesure d'un arc de méridienne effectuée en Italie, par
Nû1. Plana et carlini, fournit un exernple remarquabre de la détor-
rnation qu'une chalne de montagnes peut apporter sur la surfacc
des mers prolongée au-dessous de cettà chalnô. L'arc dont ir s'agi[,
compris entro Andrate e[ Mondovi , est situé près du versant mé -
ridional des Alpes. L'anglc compris enlre les verticales extrômes
est de loTt 27't. La longueur.de I'arc de 4" qu'on en a conclrre est,
9q Sl 687..tojses I ce[ arc correspond à une latitucle rnoyenne de
LL"5'1t29". Si toutes les méridiennes avaienl, la forrne dô I'elllpse
déduite de la conrbinaison des opérations de France et du péiou
($ ,!q?),_l'ar9 de 4o à cette latitùde movenno aurait, une longueur
de 57013 toises: la différence énorme de 67|toises, entre le ré-
sultat de la mesure et celui auquel cette ellipse conduit, tien[ à la
présence de la chalne des Alpes. cette chaine agit par attraction
gy_r_lLt à plomb, à chacune des extrémitcis del'arô rnesurti par
l\[IL Plana et Carlini ; mais son action est beaucoup plus fort'o à
I'extrénrité nord qu'à l'extrémité sud de cet arc. certe aôtion tend à
diminuer I'angle formé par les ver[ioales extrômes de |arc, con,me
on s'en rendra compte sans peine: et, par conséquent, à augnrenter
Ia longueur de I'arc de ,lo qu'on obtient en dillisant la rôngrreur
totale de I'arc mesuré par l'angle des verticales cxtrêmes (g ,t.-oz).
on conrprend maintenant pourquoi les résultats des meiures ef-
lectuées dans divers lieux de la terre ne s'accordent pas à fournir
les niêmes dimensions pour I'ellipse méridienne, qïancr on les
combine entre eux de différentes manières; les irrégularités dont
nous venons de constater I'eristence s'opposenl, à ce que cet accoril
-on
existe complétement. cependant, quancl met de'côté les arcs
DI'IIENSIONS DE tÀ TEnRE; YÀIEUR DU StÈrnr. 203
mesurés dans des circonstances exceptionnelles et évidemment
désavantageuses, tels quc I'arc d'Italie dont nous venons de parler,
on reconnait que le désaccord esb très peu importanl; en sorte que,
si I'on fait abstraction des imégulatités accidentelles de la Surface
des mers, comme on a d(jà fait absfraction de celles beaucoup plus
fortes que présente la surfaco des continents, on peut dire quc la
tcrre, dans son ensemble , a la fornte d'un ellipsoïde de révolution.
$ 409. lllmenslons de la terrel valeur du mètre.
Lorsque Delambre et Méchain eurent achevé la mesure de I'arc -ds
rnéridienne conrpris enlro Dunkerque ci Barcclorte, une commission
ric savants français et étrangers l'ut ctrarg(:e d'établir un nouveau
syslèmc de poitls ct mcsures, on se basant sur les résultats de
cc[tc grande opération. La cornmission, en conrbinant, ces résultats
aveo ceux qu'on avaiù précirdenrment oblenns au Pérou et dans la
Laponie, adopl,a comlne ellipse méridienne de la terre une ellipse
qui eorrespondait à un aplatissemenl,i.rh, et dont le quar[ avait
rrne longueur de 5,1307t0 toises. La dix-millionième partie de
ce quart du méridien terrestre fut choisie pour conslituer la nou-
velle unité de longueur, à laquello on donna le nom de mètre. La
valeur du mètrc fut donc fixée à 0t,5,13 07&, ou bien 3 pieds
,ll lignes e[ 296 millièmes de ligne (on sait que la toise se divisai[
en 6 pieds,le picd en 42 porces, ei le poucc en,lg lignes).
Depuis on a reconnu , par la discussion des mesures tanb an-
ciennes que récentes qui ont tité exécutées en divers lieux de la
tcrrc, quc I'aplatissement adopté pour arriver à la détermination de
la longueur du mètre était trop faible. L'ensemble do ces mesures
fail voir, en effel, que l'aplatissement de la terre doit être, à très
peu près, dr rh. Cette urodific,ation dans la valeur de I'aplalisse-
ment en entraîne une correspondante dans la longtreur du quart
de l'ellipse méridienne, gui, au lieu d'être de 4 0 miilions de mè-
tres, est un peu plus grand, oi con[ient ,100008ii6 mètres. Le
demi-grand axs de cette ellipse méridienne, qui n'es[ autre chose
que le rayon de l'équateur terrestre, a une longueur de
6371398 mètres; le demi-peti[ axe de I'ellipso, c'est-à-dire le
rayon de la terre qui aboutit à un des pôles, esl égal h
6 356 080 mè[res : la différence entre ces deux râyons est donc de
g4 3,1 8nètres, c'est-à-dire d'un peu plus de 5 lieues de 4 kilomètres.
Il est aisé de se faire une idée nette de I'aplatissement de la terre,
en imaginant que I'on construise un glotre qui représente exacte-
rneht sa formo. Si le diamètte de l'équateur de ce globe étaib d'un
mètre, lo diamètre mené d'un pôlc à I'autre ne devrait différer riu
premierque de q.h dt mètre, c'esb-à-dire d'un peu plrrs de 3 ruil-
204 }.IGUR}, DE I,A T.ERRE.

Iimôtres; iI n'y iiulait,guère qu un millimètre el, tlenri do ditfrirence


cntrc Ic plus grand et, le plus petit ravon de ce globe. On voil tout de
suite qu'un pareil aplatissenrenI seraiI tout à fait insensible à l'æil,
ot que ce n'es[ quc par deg mesures pri:cisos qn'on pourrait arriver
ù le constater.
Quoique,, d'après ce qui vient, d'être dit, la longueur du quart du
rurôridien conlierrtrc en réalité un peu plus de'l0 millions de mètres,
la différence, qui ne va pas à un kilomèt,re, est, assez faible pour
qu'on rr'sn tienne pas compte, toutes les fois qu'il ne s'agit pas
d'arriver à un résulta[ d'une cxtrême pr'écision. On peul mêmc, lrr
plupartdu temps, faire absl,raction de I'aplatissement, et regartler
la terre comme étant une sphèro clont la circonl'érence est, de
,l0 000 kilomètrcs, e[ le rayon dc 6 366 kilomè[res.
D'après la longueur qui a été trouvôe pour le quart du inéridien
terrestre , la valeur noyenne de I'arc tlc I degré sur cette ntéri-
clienne es[ do | 4 'l 4 20-16 : I'arc de 4 mintrte est, de 'l 852'n, e[ I'arc
de 4 seconde de 30n',9.
Ce dernier nombre fait voir que, quand on indique la latitutlc
géographique d'un lieu , avec toute la prér:ision que comporte la
" dé[ermination des latitudes, il est nécessaire de bien faire connaître
à quel point, en particulier cette Iatitude so rapporto, puisqu'il ne
Ihudrai[ pas so déplacer beaucoup pour que la latitude trouvéc
variâ[ d'une seconde. C'est ainsi qu'on dit, que la latitude du lieu
oir sont installés la lunelte mérirlienne et lcs deux cerclcs muraux
de l'Observatoire de Paris cst tle {Bo 50''l'l//, nombre qui nc pour-
rait pas s'aiipliqner indifféremment à tel ou tel point. de la ville de
Paris, pas même aux extrénrités nord ou sutl du terrain qui dépend
de I'Ollserr,ato:re. Du nord au sud de la villo de Paris, la latituric
varie dc plusicurs minutes.
$ 4 ,10. Grobes terrestres. -_ On construit cles globcs qtri
roprésentcrrI la terre, et sur lesquels se trouve I'indication des di-
verscs particularités que prôscnte sa surl"acc, tclles que lcs conti-
nents, les flcuves, les montagnes, les villes, etc. Ces globes, aux-
quels on donne le nom de globes temestres, ne peuvent pas rendrc
scnsilile aux yeux la différence qui existe entro la surface tle la torrc
c[ une surfacs parfaitement sphérique, ainsi que nous l'avons ex-
pliqué it n'y a qu'un instant ($'109) ;aussi, ne cherche-t-on pasà
leur clonner une autre forme que celle d'une sphère. (Jn les monto
ordinairemsn[ sur un axe qui perce leur surface aux deux pôles,
ct les deur extrémités de ce[ axe solt supportées par un appâ-
reil dc cercles montés sur un pied enLièrement semblable à celrri
,lue nousavonsdéjÈr vu pour les globes célestes(Éfl. | 98, p. | 37), Au
cÂRTl,s (;É0GnaPHIQUES. 205
rrroysn de cetle disposition, on peul fairo tournel lc globe au-
tour de son axe, de manière à pouvoir examiner à son aise toul,es
les parties de sa surface; le mouvement de rotation qu'on lui
clonne ainsi cst d'ailleurs I'image du mouvement dont la terre esr
animée autour de la ligne cles pô-les, ainsi que nous I'avons reconllu
précédomment ($ 74,).
La oonstruction d'un globe terrestre s'effeotue sans difliculté,
par les moyens mêmes donl nous avons parlé pour la construction
des globes célestes ($ I l). La longitude et la latitude d'un lieu sur la
terre, jouant, le mêmo rôle clue I'ascension droite ct, la déclinaison
d'un astre sur la sphère céleste, on peuts'en servir exaclementde
la même manière pour placer sur le globe la représcntation des di-
vers objets qu'on veut y figurer. Le globe étant mont,é sur un axs
autour duquel il peut tourner, on trace sur sa surlace un grand
cercle dont le plan soi[ perpendiculaire à I'axe, et ce grand cercle
reprcisetrto l'équateur terresl,re. Ayant pris à volonté, sur cet, équa-
l,eur, un point destiné à servir rl'origine aux longitudes, on porle
sur l'équateur, à partir de ce point, et dans un sens convenable, un
arc égal à la Iongitudc du lieu dont on veut trouver la place sur lo
globe ; un grand cercle, mené par I'ertrémité de cet arc e[ par Ies
deux pôles, représente le mér'idien cle ce licu, sur lequel on n'a plus
qu'à porler, d'un côté ou cle I'autre do l'équateur, une distance
égale à la latitude du lieu.
Les globes terrestres n'on[ pas, comme les glolres célestes, l'in-
convénient de retourner les objets et de les faire voir, pour ainsi
dire, à I'envers. On regarde leur surface de I'extérieur, de même
qu'on est, placé à I'extérieur de la surface de la terre pour observer
los diverses parlicularités qu'olle présente.
$ ,| I l. Cartos Eéographtquàs. -- Les cartes géographiques
sont destinées à représenter, sur une surfaee plane, des portions
plus on moins élendues de.la surface de la terre. Cette représenta-
tion no peut pas se faire sans qu'il y ait de déformations dans cer-
taines parties, ainsi que nous I'avons déjà observé à I'occasion des
r:arles célestes ($ 92) On cherche nafurellemcnt à construire les
cartes géographiques, de manière à atténuer, au[ant que possihle,
ces déforrnalions. Parmi les diverses dispositions qui on[ été ima-
g-inées pour cela, il y en a quelques-unes qui sont, très usitées ;
nous allons les faire connaît,re, en ayanI soin d'indiquer les pro-
priétés spéciales à chacunc d'elles.
La prcmière chose à faire, pour consl,ruire une carte géogra-
lrlrique, c'est, d'en détermincr le urneaus. On appelle ainsi un cn-
semblo de lignes droites ou courbes, qui se croisenl dsus tnul,e
t8
206 I'IGUnU ùE LA ]'ÈRtiÈ.
l'étendue de la carte, et qui représentenl, les unes une série do
rnéridiens équidistants, les aulres une sério de parallèles égalenrent
équidistants. Ce canevas divise la carto en un assez grand nombre
de.compartiments, dans chacun desquels on place sans peine les
objels qui doivent y être figurés, soit en les copiant sur un globc
terrestre déjà construit, soit en les plaçant directement sur la cartc
d'après les valeurs de leurs longitudes et latitudes. ll est clair, d'a-
près cela, qu'il nous suffit de faire connattre la. construction du
canevas, pour chaque espèce de carte.
,1,t9, Pour figurer toute la surface de la terre sur une seule
S
car[e, de manière qLl'on puissc en embr.asser tou[ I'ensemble d'un
coup d'æil, on construit ce qu'on appelle vnenmppentonde. pour
cela, on imagine que la terre soit divisée en cleux hénisphères par
un méridien, e[ I'on représente à côté I'unc de I'autre les surfaces do
ces deux hémisphères.
La représentation de chacun des hémisphères pcut s'effectuer de
diverses manières. On pourrai[, par exemple, abaisser de ebaque
point de sa surfaco une perpencliculaire sur le plan du mérirlien
auquel il se termine, et prendre le pied de la perpendiculaire pour
-Dans
Iigurer sur ce plan le point d'oùr elle a été abaissée. cc systême,
qui est désigné sous le nom de projcctiort, arthooraplmquc, ious les
parallèles sont_ représentés sur la carte par des lignes droites pa-
rallèles entre elles ; et Ies méridiens le sont par dc.s ellipses qui ônt
' toutes le même grand axe, e0
dont les petits axes varient sui-
vant l'obliquité plus ou moins
grandc des méridiens auxquels
elles correspondent, 1fg. 4 6S. Co
systènrc de représontat,ion d'un
hémisphère présente un incon-
lénient grâvo qui fait qu'il n'est
pas emplor'é : c'est ciue les par-
ties de I'heniisphcire qui sont si-
tuées près du méridien auquel il
se termine sont figurécs en rac-
courci, e[ que la forme qu'elles
affectent sur Ia carte ne pcuù
Fig. 168. trullernent donncr une idée de
leur forme réelle.
C'est pour obtenir une carte qui soit exempte de ce défaut, qu'on
a imaginé le système de projection, stërëographique . Dans C'e iys-
tème, au lieu d'abaisser d'un point quelconqtrc A de l'hônris1ùrère,
CARTES GÉOGRAPIIIQUIiS. 20i
fg. 169, uneperpendiculaire sur Ie plan du méridien iïllI, qui lui
scrt de lirnite, on joint ce poin[ A à l'extrémité O du diamèure de la
sphère qui est perpendiculaire au
méridien MM; et l'on prend lo CD
point n oir la ligne AO perce le
I plan llll, , pour la représentation
I du point A sur ce plan. D'après
r cêla, la figure B appartenanb à Ia
1 surfac.e de I'hémisphère, se trouve Irr
représentée sur Ia cartc par la
figurc b, dont Ie contour n'est autre
clue I'iutcrsecl,ion rlu plan ltll et
dc la snrfacc conique ayant pour
sonlnc't lc poinl O ct potrr base le
contour dc B. Les lignes telles que Fig. 169.
:\a, quijoignent lcs points de I'hé-
misphère ar,rx points comcspondants de h car[0, sont d'autanf plus
obliques par rapport au plan de la carte, qu'elles partent de points
plus rapprochés des bords. de I'hémisphèro; il en résurte que le
raccourciqui existaii vers les bords de Ia carte, dans la projection
orthographique, nc se présentc plus ici, e[ c'es[ ce qu'bn voulait,
obtenir.
La projection stéréographique jouit de deux propriétés impor-
tÈntes, que nous énoncerons sans les démontrer. La première con-
siste en ce quc tout cercle do la sphère, que ce soit un méridien,
un parallèle, ou bien un autre cercle placé d'une manière quelcon-
quc, est représenté sur la carte par un cercle. La seconde consiste
en ce quo I'anglc formé par dcux lignes qui se coupent sur la
sphèrc es[ égal à celui quc forment les lignes qui les représent.ent
-qur la cârlc. (On sait qu'on appeile angle de deur lignes courbes,
I'angle compris entrc les tangentes à ces lignes courbes menées par
le point oùr elles sc coupent,.)
La première propriété pennct de tracer très facilenrent le canevas
de la carte, puisclue ce canevas, formé de Ia représenlation d'un
c.ertain-nombre dc parallèles et de méridiens, ne se compose que
d'arcs do cercle.
La seconde propriété en entralne une autre de Ia plus grando
importance: c'est que toute liguro de petites dimensions sur I'hé-
rnisphère es[ représentée par uno figure semblable sur ]a carte.
Cela résulte de ce que, cette figure de la sphère pouvrn[ être re-
gardée comme plane à cause de sa petitesse, tous les triangles dans
lescluels on peut la décomposer sonl représentés sur la carte par
2(}S I-IGURE DIi LÂ TDRNE.

des triangles qui ont les mêmcs angles que les premiers, e[ qui par
conséquent leur sont semblables; I'ensemblede ces triarrgles, sur la
sphôre., forme donc une figuro semblable à celle que forment lcs
triangles comespondants sur la carte. Àinsi, la projection siéréo-
graphique ne délormc pas les {igurcs [rès petites placéers n'inrporta
oir sur I'bérnisplrère ; toutes les dimensions d'une pareille figure
sont rétluites dans un môme rapport. llais ce rapporc, suivant lc-
cluel la réduction se fait, varie avec la position que la figure occul)c
sur I hrlmisphèro. Au bord de la cart,e, il n'y a pas du tout, dc rô-
duction, puisque les parties du méridien qui limite I'hémisplrt\re
conservenb évidemment lours grandeurs sur la cat'[e. Au centre,
au conlraire, les dimensions sonl toutes réduites de moitié ; car la
ligne cd, fg. ,169, esl ér'idemmenb la moitiéde la ligno CD.
On voit, sur la figure ,170, quelle cst la disposition du canevas

rl'une moppenrcn(le construito d'aprcs le systènte do projection


stéréographique Les méridiens e[ les parallèlcs y sont' tous repré-
sentés par des arcs de cercle, gui se rcncontren[ partout à angle
droit, comme sur la sphère, d'après la secondc des propriétés énon-
cées ci-dessus.
$ | 3. Dans Ia construction des car[es parl,iculières , destinécs
,l
à ne représenter qu'une portion dc la surfacc tle la terro, telle quo
l'Europe ou I'un des Êtats qui la composent, on cherche bien autant
que possible à consorver les fortnes telles qu'elles exis[ent, sur la
terre : mais on clterche surtout à ne pas alférer les rapports d'éten-
tluc superficielle entre les diverses parties de la con[rée qu'on veut
figurer. Voici en quoi consists le systèmo qui satisfait' le mieux à
ces deux conditions, et qui a été en conséquence adopté pour Ia
(;Àn]'ES GÉOCnAPHIQUIiS. 209
construcl.ion rle la grande carte de France, que lo nrinistre de la
guerre a publiée il 1' a quelquos anné€s.
'- Soit Nt^\, pg. ,l?',1, ti poition de lasurfacede la terre quo I'on
veut, représentôr sur la caite, et, quenous supposerons déjà*figurée
Sur un gtobe. On comrnence pai <rlroisir un méridien BAC e[, un
parallèlà DÀE qui la traversent en passant à peu près par solr
initieu. Le méridien moyen BAC est représenté sur lu.carte par
unc ligncdroitc buc, fig."l72. Pour avoii la représentation du pa-

!'ig. 172.

rallèlc moyen, que l'on


veui faire passer par le
point a., on mèno en
A une tangenl,e AO au
rnéridien moyen I on
prend la por[ion de
cette tan genLe comprise
q"
entre le point A et le
l.'ig. { 71 .
point O ou elle coupe
I'arc PQ du globe, et on la portc en oo sur la ligne droito bac, à
paltir du point a I enfin, du point o comme centro, on décrit I'arc
de cercle due, qui figure le parallèle tuoyen sur la carte. Pour avoit'
les autres parallèles, on porto sur la ligne bac des dist,ances a/, ag,
nh, tti... égales t'espectivcment aux longueurs AF-, AG, AH, AI...
des arcs du nréridien moyen, compris entre le point A et les divers
parallèles; puis, du poirrt o comme centre, on tlétrrit des arcs de
cercle passanû par les points f , g,1., i.. . Il ne reste plus qu'a Iigurer
les mér'idiens siiués de part et ri'autre du méridien moven. A ccl
effei, on porte sur les cercles qui représen[ent les parallèles, et à
par[ir de la ligne droitc l.,ac, qui (:orrespond au méridien moven ,
48.
2,10 FIGURE DE LA ]'tsRITN.
rles arcs e{r', {trtr,'tr... ff , ft",... gg', gg't,...ltlt',, hhtt.... resperr-
tivement tigaus cn longueur aux arcs AA', AA"r... FF', FI./',...
(iG', GG",...HH', H11",... compris sur le globeen[re lc méridicn
luroyen e[ les au[res méridiens; on trace ensuite, par les poinls
ainsi obtcnus, des ligncs courbes ç1'f n'lr'it, q'tfttûttlltittr... t]ui
ropr'ésentent les méridicns G/F/A'H'I', G'/!'" L'tH"I",...
Dans ce svstèmc de déreloppement rl'urrc portion plus ou moins
grande do la surfaco de la terrc, l'étendue superficielle des diverses
parties n'es[ nullement altérée; c'est-à-clire que des contrties do
rnême surface sur lrr ten'e occupcnl égllemenI dcs surfaccs égales
sur la carte. Pour nous en renilrc ccnrpttr, iI nous suffirl de com-
parer un quelconque des compartimcnt,s formés par le canm'as de la
car[e, au compartiment correspcinrlant, pr.is sur lu globe lerrestro
clui nous a servi à cxltliquer sa cous[ruction. Nous supposerons, ce
qui esl toujours perrnis, quc lcs niéridiens et les parallèles quicorn-
posent lc canevas sont ertrûmemcnt rapprochcis les uns des autres;
en sortc que les cornpartiments qu'ils délelminent sont, tl'une trc\s
petite étendue. Prenons, par eriemplc, sur lc globe, la portion dc
surface Ii'G'Ii"(j": Ies rnriridiens ef les parallitlcs se coupânt par-
tout à angle clroit, sur le glcrbe, ccLte porlion dc sur.facrc lteut ôt,rc
regardée comme un rectaugle don[ !'/[i1/ esf la base ot [,''G'lir
hauteur. Ce recfangle est lcpréscnté sr-rr la carte par la figurc
I'g'l'g", qui n'est pas elle-mômeun rectanq'le, parccque les mé-
ridiens et les parallèles, sur la ca-rle, ne se coupenr génirralement
pas à angle droit ; mais cet,te ligure l''g'f'g" pc.ut êtrc rcgardéc
comme un parallélogranlnrc, qui a pour ltase 1'1't égal ir 1i'r1,'/', cl
pour hauteur la distance des dcux côtés l'' 1" , g'g" , distance qui
es[ mesurée par /g égal rr l.'G, e[ par conséquent, égal à F'G'. On
voit donc que le pet,it rectangle F/G'F"G", e[ le petit parallélo-
gramme ['g'f" g" , sont égarrs crr surfirce comme ayant niênre base c[
nrême hauteur; d'oir il rirsulte que la carte représen[e lesclivèrsos
parties de la contrée l{N, cn conser\rant à chacune d'olles la ntôme
étendue superficic.lle que sur Ie glollc, c'est-à-dire avec des éten-
dues superficielles proportionnelles à cellcs qu'onI ces divcrses
parties sur la surface de la terro.
A. cette propriété, le systènre de d(rveloppement. dont il s'agit en
loint une autre , c'est de ne pas déforrner betrucoup la portion de la
surface de la terre qu'elle représente. On s'en fera une idée en
jetant les yeux sur une car[e do France, construite dans ce système,
fi1. l.73. On voit que I'angle formé pâr unméritlien et un parallèle,
à leur point de rencontre, est parlout peu différeni d'un angle droit :
cet angle es[ exactement droit pour tous les points de rencontre
(;ARTES 0ÉOGnAPHTQUES. 2,1,1,

situés sur le méridien moyen bac, ou sur le parailète moyen do,e.


-d'après
Lrrs 61uur* compartiments du canevas ayant, cela, à très
Peu près la même forme que sur la sphère, il en ôst do même des

Fig. {73.

figur.es, quelles.qu'elles soient, qur sont trecées dans ces


comparti-
ments. Il eslbien clair qr:e Ia clêiornrariorr, qui a lie' principalc-
ntetrt l'ers lcs angles de la carte, seraib dc phis cn plus sensible,
a
mesure que cebte carte reprôsenteraiL nne étcnduc de pays
de plus
en plus grandc.
S 4 { 4. Les cartes marines, dont lcs navigal,eli:s se servent
pour leurs voyagesr sont construites cl'une manière toute différente;
votcl en quoi consiste le. principe de leur const,ruction. Imaginons
que la surface entière d'fn gloÛe, qui représente la tere, soit
di-
viséc en un grand nombre rie fuseaux dà mêmc largeur,
par des
I

2t2 n(;unÊ D[ L^ TnnnE.


fg. tlTL I et. qu'on ait
méridiens équidistants les uns des autres,
ctrconscri[ un cvlindre à ce
ds'c' globe, tout du long de l'éqtra'
teur EB. Les génératrices cle
0e cylindre, correspondant
aur divers points A, B, C,...
de l'équateur,, seronl les
tangentes ÀtAA", B'88",
CtCC'f,... aux méridiens qui
par ces points, Con-
passent,
ccvons quo I'on détaclre lo
". dcn,i - fuseuu PAB de la
surface du globe, e[ qu'on
le rcclresse pour I'aPltliqucr
sur la partie corresponilante
ÀtlJ'B' du u'lindro circott-
iargeur du fttscatt
sc,rit,. I-,a
allanI en dimiryrtrnl progles-
,t11. sivcnienb dc
l'équatctrr all
pôle, il
ne pourra Pas couvrir
Iir bando cylindrique ÀBA|B' d'un borcl à I'autre, à moins qu'on
nc l'élargisse cl'uire quunt,i[é convenable en chaque poinc de sa
lcrngueurl l\Iais en l'éiargissanl ainsi, on al[érera la formo de Ia
l,oriion du fuseau c.omp|ise entre les parallèlcs RS,
TU, puisqu'ott
augntentera la longueur rles côtés TU, RS de cel,te figure- Il n'1' n
qotnn moyen d'cnr[êcher cette altération de fornte : c'esl d'augmen-
tbr la longueur des c,ôtés TR, US dans le même rapport. Alors 11
figrrre R,SiT,U, ainsi obtcnue sur le cvlindrc sera semblable à la
fi[ure RSTU à laquc'lle clle correspond sur le globe ; puisque ce's
rlÀux figures, ponyan[ ôtre considérées chacune comme un rectan-
gle, à .ioro ,le leors très pelites dimensiolrs, ont leurs bases e[ leurs
hau tcurs proportion nelles.
Chaquà demi-fuseau étanI ainsi développé sur la.surface du.cy-
lindre circonscrit au globe, de telle manière que les divers parallèles
qLri le traversent s'éloignent les uns des autres conlormément ir lir
condition qui vient d'être indiquée, la porlion du demi-fuseau si-
tgée très piès clo pôle P Se trortvera reportée à une distance extt'û-
rlsmeni grande de l'équateur BE, sur Ia surface du cylindre ; on
s'en renrl'compte srns difficulté en obscrvant qu'un pr:tit rectanglo
tel que nSTU, voisirr dp 1iôle P, éprouve un accroissement consi'
déraËle tlans toutes scs climensions, en passant do la sphère sur le
cl,linrlre, accroissclne nt qui tend à se fitire dans un rapport' de pltrs
canl'Ës CÉO(iRAPIIIQUIS. 2',1:i

en plus gland, à mesure quo ce rectangle e.st pris plus près drr
pOtô, le'âemi-fuseau, ainsi iransformé, côuvrira donc la tolalité de
ia bande cylindrique'ABÀ'B', jusqu'à une distance iniinie de l'é-
cpateur EÉ ; et si I'on opèro cle mênte pour totts les.denli-fuseaux
dont se .orporu la surfâce ent,ière du globe, on Yoit qulls vien-
dronl o..r.,pei, par leur ensemble, la totalité dela surflce du ôylin-
dre circonôgrit, que nous supposons s'ôtendre indéfinintent au-des-
sus et au-dessous de l'é,1uateur EE. Imaginons tnaitttenan[ que
I'on ouvre la surfacc du cvilindre le long d'ttne de ses génératrices,
c[ qu'on la développe sur un plan I ce développement, contenant
I'inàicarion dcs diiôrs objets iemarquables'qui étaient primitive-
ment nrarqués sur lc globô, constitucra une carte tnarine'
Il estaiÂé devoir, tl-après cela, en quoi consiste le cansvasd'une
rtarte marine. Tous les nrérirliens du globe s'appliquent sur le cy-
linclre suivanl, tJes génératrit:cS, eL deviennenI par conséqu.en[, après
le développement du cvlinclre, des ligrres droites parallèles entre
elles et p'erpencliculairei à la ligno droite suivant laquelle. se déve-
loppe l'équuteu, ; ces lignes droiles parallèles sont équidistantos
les unes des autres, si-elles représcntent des méridiens équidis-
lants sur le globe. Les parallèlôs de la sphère deviennent sur la
carte des lignes droites parallèles à I'tlquateur, et, p.ar conséquent'
grcrpendicuùires à cellei qui rcpr'ésentént les riréridiens I urais, si
àes parallèles sonL équiclistants strr la spbère, ils ne lc.sont plus sur
la cirte, oir leurs 6istances augmentent de plus etl 1tlus, à mesttre
qu'ils correspondent à des lzrtitudes plus élevées.
' La figure ,l?5 peut,donner uneidôedes cartes: ttrarines; ellere-
présent; toute la portion cle la surface cle la terre_ qui s'étond de '
iiart et cl'autre de l'équatenr, jusqu'aur parallèles dort la
latitude
ilst 6e g0 clegrés. On I'remarque sans peine I agrandissemenl, pro-
grossifl qu'éprouvent, lcs diveises parlies.do la terre figurées sttr
iotte caric, i mesure qu'elles s'éloignent de l'équateur. Aussi com-
ruiettrai[-on do gravos ôr.u,,rs, si I'on s'en servait po-uf qgmparer les
cliver.s pa,vs sou"s le rapport cle leur' élendue superficielle. Mais co
d(rfaut cles cartes, marines est, anrplcment comltensé par tlno pro-
priétô précieuse, qui les a fait arlopter exclusivetnent pour les
ioyageÀ mari[imes, et qtte nous allons fairc connalt're'
Le"plus court cheminil'un poin[ à un autre, sur la surfar:e d'une
sphèrô, est l'arc de g.and ceicle qui joint ces deux points. Il sem-
blerait'donc que c'eJt suivanttrn ârc de grand cercleque.les navi-
gateurs tlevraient se diriger sur la mer, pour-atteindre le brrt de
iôu. toyug.. I\Iais cetter.outp qilculairc ferait des angles différents
avec leË nieridiens tttenés par ses divers points, et, il en résulterait'
2r4 rI(;UIiE DE I.A TENIIE.
une certaine complication pour donner à chaque instant une direc-
tion corrvenable à la mrrchc du navire. Il est beaucoup plus conr-

l'i:' I'j5'

modo dc se dilieor do uraniùt'it it"coupcr toui lcs ntt!ricliens sous lc


mème anitlc ; cn effr-:|, utto fois t1u'ou sail sotts tltrcl irttglc on tloit,
lcs coupcr, ponr art'iver ctt Ittt licu ddlernriné, on n'a liltrs qtt't\ s':ls-
surer, illr rnoycrl rlc lir lloussolo, que la direclion dc il tliirt'cltc'dtt
nnvire fait bien consl,atttntcttl ct:t anglc cotltlll il\rec la diretltion dtr
mtiridien gor1s-spondant à cltacun rles ;roints clc lt routc pitrcouruc.
La route que I'on suit, ainsi sur la rn0r n'cst l)ils un aro de grt'rnd cer'-
cle; mais elle en diffère asscz peu. t,anb c1u'on rrc la prcncl pas clans
runc très glando étcnrlue, cL lii Iongueur dtt c.hcn,in parcouru n'est,
pas bcancotrp plus grlncle que celle tle I'arc ile grand cerclc quijoint
lcs deux astrémités de ce cltentin. Cctie ligne courbc, suivant la-
quelle se dirigenb les navigatctlfs stlf lI urer, porte le nom de loro-
th"onric.ll est aisé tle voir quelle forme prend une loxoclromie sur
les car[es mârinos, construitcs commc nous venons de I'indiqucr.
Une porLion quelconque rle cette ligne, conrprisc entre deux méri-
rliens trr\s voisins I'un do l'rtutrc. penI toujoursêlre regardi:c comme
(:ÂtiTES (;Ê0clTtptrrQuls. l5
la diagonale ST d'un,petit rectangle IISTU,
fig. tl7 &, f<.rrnté par lcs
méridiens e[.les parallèles de ses dlux extréinilés cette portion sr
;
de losodromie plendra donc la position s'T/ s,r la surfice riu
cy-
III)dre circonscrit, et, comrne le rectangle R's,T'[J/ est semblable
au rectangle RSTU, elle fera avec lc méridien Il'T/ un angle rigal
à celui qu'elle faisait avcc le rriéricrien RT sur ra sphère; ionc-la
losodromie qui rencontrc tous les nréridiens sous ^le même anglc
sur la surface de la sphère, lcs encore tous sous le mêmc
angle sur la surface du cylinclrc'enconrrera
circonscrit, et |ar conséquent aussi
sur la carte clui est le déi'eloppement de cc cl,lincirc. ,\lais les uréri-
diens sont rcprésentés sur lâ-carte par des lignes rlroitcs parallèles
entre elles ; e[ cornme il n'y a qu't,né rigne riroite qui puissà rencon-
trel' toutes ces parallèles sous nn nrêrnc angle, il cn résulle que la
Iosodroniic est néccssairemc'I représentée iur la carte marinL ptr
une ligne droite.
c'es[ en cela. que consiste la propriété dcs carles nrarines que
nous voulions faire connaitre. Il eÀt aisé de voir combien cette pio-
priété facilite aux rnarinsla déterminalion de la direction qu'ils cloi-
venûdonner à la narche de leur navirs. Après avoirbien fixé, sur
la carte, le point où ils sc tlouvent, et celui où ils veulcnr aller, ils
tracenl u,ne droite cntrc. ces deux points : I'angle que cette
-ligne
ligne droite fait avcc.une quelconque de ielles qui rep"résentent les
rnéridiens est, prér:isémenCl'ongre sous lequel tâ marcrre du navire
doit co.uper les méridieng sur risurface dela mer. Habitueilement,
le.navire nc suib pas rigoureusement Ia ligne qu'on veut lui fairé
suivre, soit parce que les molrcns employéé pou, .rconnarfre ra di-
rection de sa marchc rrc sonl pas très ôxaits, s'it parce qri'il so
trouve emporté latéralement par res courants clui 'existeni clans
beaucoup departies de I'océa.. Aussi, après avoir navigué pendant
quclque terrps, cherche-t-on à détermin^er re lieu c1u'orio..opu.o.
lj tof' au moyen d'obse.vations dont nous parlôrons prus tard.
Quand on a trour'é la longitude et la latitude dË ce lieu, on le place
sur la carte marine, e[ en lc joignant par uns ligne drôite au point
vers lequel on se dirige, on irouoe urie nouveilé r,areur de l'ângre
sous lequel la marche du navire doi[ rencontrer le rnéridien, valeur
dont on se sert comme précédenrmenl.

--ra)>
CIIAPITRI TROISIÈilT0.
DU SOI,RTL:

LOIS DU MOUVEMENT DU SOLNIL.

$ ,l,l ô. Àprès avoir ét,udié le mouvement d'ensetnble des


étoiles, mouvoment qui, comme nous I'avons vu, n'est qu'uno ap-
paroncs duo à la rotation de la terro sur elle-même, nous devons
nous occuper de chert:her les lois du mouvemenb des astres er-
rants, c'est-à-dire de ces astres que nous avions mis de cô[é tout
d'abord, eb qui viennen[ successivenent se placer dans diverses
constollal,ions du ciel. Parnri ces as[res errants, le soleil est sans
contrediI celui qui nous inl,éresse le plus, en raison de l'inl]uence
considérable qu'il exerce sur notre existence. C'est lui qui, par sa
piésence ou Êon absence au-dessus dc I'horizon, tlétermine la suc-
cession des jours et des nuits ; c'est encore lui qui, par suite des
lois de son mouvemenl, détermine ces alternativesde chaleur et de
froid qui constituont nos saisons. Aussi commencerons- nous l'él,udo
des astres errants par ce qui so rapporte au soleil.
S 4,16. Lo rolell se déplece prrrml les étoltes. Le soleil,
paf la grando lurnièro qu'il répand dans I'atmosphère-de Ia terre,
nous empêche de voir les ôtoiles en plein jour I aussi tte reconnaî[-
on pas immédiatemen[ qu'il doivo bien ôtre rangé dans.la classe dcs
asties orrants, puisqu'on ne pcu[ pas comparer sa position dans le
ciel â celles des étoiles dont il est voisin. Il estvrai qu'avec les lu'
nettes on peut voir les étoiles les plus brillanl,es, pendant que lo
soleil est au-dessus de I'horizon; mais il faut, pour cela, que leur
distance angulaire à cet astre soit d'au moins 4 5 degrés, ce tlui
fait qn'on no peut guère se servir de ce moyen pour s'nssurcr que
le soleil se déplace sur la sphère céleste, à travers les constellations
dont elle est couverl,e.
Au premier abord, il semble que lo soleil so meuvo chaque jour
uniquement en vertu du mouvemenb diurne, c'est-à-dire que son
rnouvement soit précisément celui qu'il aurai[ s'il était lixé inva-
riablement à la sphèrc céleste, e[ qu'il fût ent,rainé par elle dans
sor mouvententapparent autour de l'axe du monde. On le voit, ctl
effet, so lsver du côté de l'orien[, puis s'élever de plus ett plus utt-
dessus ds l'holizon cn tnêute teutps qu'il se rapproche du plan rné-
I,E SOT,I1IT, SE DÉPI,A(:I' PAITIIT T,I'S ÉTOII,DS. 2T,1
ridien; traverseroe plan, s'en éloigner ensuite en se rapprochanb
de plus en plus de I'horizon, e[ enfin se couchcr du côté do I'occi;
dent. Son rnouvement apparentde chaque jour, cn un noi, parait
etttièrement le mêure que celui de I'unc des étoiles que I'on apcr-
qoit lorsqu'on sc tourlrc du côté du midi. llais I'observation attcn-
tive des circonstances quc pré;cnte lc nrouvonrent du soleil faib
voir qu'il sxiste des différenccs ossentielles entre ce mouvclltent, et
cclui d'une cltoile. Yoici en quoi consistent ccs rliffér'enccs.
Si I'on observc une mômc étoile plusieursiours dc suite, en se
pluçant loujours dans le nrômc lieu, on la vcrla se lcver constam-
ment au même point dc I'horizon ; si I'on a remartlué un objet ter'-
restro qui, du lieu où I'on est placô, se trouve exacternerit dans ltr
direction du point oùr I'dtoilo sc lèl'.1 lc premicr jour, on verra qu'il
en sera toujours de môme les jouls suivant,s, c[ cela qucl que soit
le nombre des jours pendarrt lesqrrels on répéte ra cotte observation.
Le soleil, au contraire, sc lève tanlôb en Lln point, dc i'horizon, tantôt
en un aut,re point. Si un jour on I'a vu se lever dans la direction
d'Lrn objet terrest,re, le lendemain il se lève un peu à cô[é de cette
direction ; lc snrlendemain il sc lève ull peu plus loi,n, el ainsi de
suite. Le point de I'horizon où le soleil sc ieve semble osciller entre
cellaines limites : tantôt il se rapllroche drr nord; tantôb, âu con-
traire, il s'en éloigne pour se rapprocher du midi. Onobservc des
différences du m0rne gortre, quand on compare le coucher du soleil
au coucher d'une étoile : le prcmier a lieu, tantôt dans une direc-
tion, tantôt dans une autre ; tandis que lo second s'effectue toujours
ell un mêmc point de I'horizon.
Lorsqu'une étoilo amivc au poinL le plus élcvé de sa course
diurne, eb traverse le plarr méridicn, sa hauteur au-dessus de I'ho-
rizon cst loujours la même, quel que soib Ie jouroù on I'obsen'e
dans cette position. ll n'en est pas ainsi du soleil ; tout, lc mondc sait
qu'il s'élève heaucoup plus au-dessus de I'horiz.on en été qu'en hiver.
Si l'on observc le ciel peu de tenrps après le cour:her du soleil,
on voit certaines étoilcs dans le voisinage du point de I'horizon oùr
il a disparu. En répétani cobte observation plusieurs jours de suite,
orl reconnalI que ces é[oiles sont de plus cn plus près de I'horizon
lorsqu'on con)mence à les apercevoir. Au bout de quelques jours,
orl ne les voit plus ; elles sont déjà coucbées lorsque I'affaiblisse-
rnent de la lumière répanduo dans I'atmosphère commence à per-
niettre de voir des étoilcs du côf,é de I'occident. Quelques jours plus
tard, si I'on regarde le ciel vers l'orient, nn pen avant le lever du
soleil, on revoiI ces rnêmes étoiles qu'on avait cessé cle pouvoir ob-
server à I'oocident, après le couchor de co[ aelt'o; eles sentlblcnb
49
2,IE I.OIS I)U MOUVDJ}IDNT DU SOI,DIT,.
avoir passé de I'autre côté du soleil, ou plutôt le soleil scnrble s'ôûre
avancé vers I'orient, par rappbrt à ellcs.
Il estimpossible,
^ parmi les étoiles,d'après
{ixe
cela, dercgarder le soleilconrme étant
et'nâ se rnouvanfchaclue jour qu'er) verlu drr
mouvement diurne de la sphère cdleste. Lotléplacementcontinucl
de cet astrc à travers les constelrations cs[ nris en ér,iclenco par
les circonstances quo nous venons de signaler, tout aussi bien quc
s'il n'ernpêchait pas d'apercevoir lcs étoiies clri sont dans son voisi-
lago, et qu'on le vît ainsi o-ccrlper successivôment cliffércntcs posi-
tionspar rapport à ellcs. orr iloit clonc legarclcr lc soloil conrnr*
animé de cleux mouvenents : il se rneut sui la sphirre céleste pauui
les étoiles, et en mê.nie temps il est emporté par la sphère, dins
stt
rotation autour de I'axe du inonde. unô nrouche tlui ,r,,,..',i,u sur la
s.yrfage d'un globe, pendtrnt qu'on fait tourncr te gtotrc
autour d'urr
dianrètre, peut donncr une idle net,te dc cc doubiu nlo,,urn,e.t drr
soleil.
La rotation diurne de la sphèro céleste n'étant qu uno apl)ar(rnce
due t\ ce que la terre tournè sur elle-mcrnre, noùs pour,àns fairc
abstraction de ce mouvement, et considérer ic ciel tàl que nous le
verrions si Ia terre ne l,ournaib pas. Les étoiles nous parattraient
alors. complétement inrmobiles ;'mais il n'en serait pu, d. même dn
soleil ; il serait encore animé du mouvement proprà don[ nous ve-
nons de reconnaîtro I'existence. c'est ce mouvoment propre
dn so-
leil que nous allçns étudier en rlétail dans co rlui suit.
,l ,l7. Observation
S dn eolell au rrrrryen de I'ombre qu,ll
produit. corps crposé arx rûyons rrrr soreir arrétc
une partie-Tout,
de ces rayons'paque
; il existe en conséquence, en arriirre clu
corps, un certain espacc dans lequel auc,un dis rali6ns lumineux,
émanés directement rlu soleil, ne peut pénétrcr , ,Ët urpo.u
esi cc
tlue I'on appelle l'ontbre du corps. L'o*'bre est, renclue sànsible aux
yeux' toutes les fois que la suiface cl'un objet est située en partie
à son intérieur, et en partie dans I'espacc oï pénùtrent les ravons
du soleil : il existe alori un c.,ontraste irupp,ont entre l'aspect ile la
partie de cotte surface qui cst prongée daris I'ombre, et cielui cle
la
partie que lesoleil dclaire. [,'ombré d'un corps étant toujorrrs di-
recf,enient opposée au soleil, on c0mprcncl quc I'observation do
I omorer a un rnstant quelconque, puissn Iairc connattre la position
tlue le soloil occuPe à cet insiant'dans le ciel. Àtrssi, .r' ,,.,ovor,
d oiservation pour lc soleil a-t-il été emplové pendant longtenips,
dt I'est-il mênie encore toutes"leâ fois qu'il iô *'ugii
pas. d'atteindre une grande 'raintenant,
prricisit.rn.
Avant d'indiqueri k clis|oiition crcs instru'ren[s rlui r.rnl, étô irna-
olisERvÂ'[oN DU SOLEIL pAn L'OtrrBRE QU'I[ PRODUIT. 2L9
ginés pour observer le soleil au moypn rle I'ombre qu'il produit, il
cs[ nécessaire de faire connaltre une'particularité que présente tou-
jours cotte ombre, et qui nuit beaucoup à I'exacl,itude des obsen'a-
tjons. Soi[ !, li1. 4 76, une surface sur laquello se projette I'ombre
d'un éman Il. Si lo soleil se rédui-
sait à un sirnple point lumineux ,
comme une éloile, on trouvcrait la
lirnite latéralc de I'onrbre sur Ia
surface A, en menanb un plan par
I'arête mn de l'écran et par le
soleil , et cherchant la ligne sui-
vant lacluelle cc plan coupcraiI la
surface À. [tais il n'cn est pas
ainsi ; le soleil a des rlimcnsions
transversales très apprirciables ; ct
si l'on rnène par I'arête lr rz dc'ux
lrlans qui louchenI le solcil, I'un
rl'rrrr trôté, I'autle rl'un autre cô[é,
cos deux plans font enlrc eux u]r angle qui esl loin cl'être nul.
Soieni ilp jnq lcs jnterscctions de ces deux plans avec la sur.face A.
ll est bien clair qu'un point tel que r, situé en dehors de.l'angle .

1tnq, eL du côté convenable, pourra recevoir des ravons lumineux


rle la totalité de la surface du soleil, sans que l'écran B s'y oppose
en aucune manière ; il est clair également qu'ur1 point tel que s,
situé aussi en dehors de I'angle -pnq, rnaij de l;aufhe côté, ne
pourra recevoir la lumière d'aucurr point de la surface du soleil.
Mais si I'on prend un point dans I'angle1tnqj ce point recevra des
ralrons provenant d'uno portion seulement de la surface du soleil,
portion tlont la grandeur variera suivant quc le point sera plus ou
rnoins près de I'un ou de I'autre des deux côtés de I'anglo pnq.
L'espace compris dans l'angle pnq sera donc inrlgalemen[ éclairé
dans ses diverses parLies : il présentera une dégradation progres-
sive de lumièrc d'un bord à I'autre, et établirr un passage insen-
sible entre la partie de la surface A, qui est éclairée pal la totalité
rlu soleil, eIcelle qui n'en reçoit, aucontraile, aucun rûyon de lu-
nrièrc. Cct cspace intermédiaire entre la lnmièrc e[ I'ombro se
rromme la pénonûn'a. On voit que sa largeur est d'autant plus
grande, qu'on la prend plus loin dc I'arête rn n qui lui a donné
naissance ; il en résulte qne I'ombre projetée par un corps sur une
surfac,e cst d'autant moins nclte et tranclrirc sur ses bords, que le
corps est plus riloigné de la surfacc, ainsi rpe toul le nronde a pu
Irr r:onslaIer'.
220 r,ors DU IIoUYEMENT DU soTEII,.
. .. .1'ta. Larqi les dispositions imaginées pourobserver re soreir
à I'aide de I'ombre qu'il produit, nouJcite.ons d'abord tes nrriril.*,
ou cercles de cuivre, employés anciennement par les astronomes
.
d'Alexandrie, fg 177. poui rrouver le momeni où Ie soleil venair
se placer dans le
plan de l'un.de ces
cercles , il suffisait,
d'observer I'ins[ant
précis où la oon-
cavité do la partie
postérieure du cer-
cle étaiû compléte-
ment dans l'ombre
produite parla par-
ùie antérieure. Par
suitede laprésence
dc la pénombre, la
largeur de I'ombre
pure, projetéo à
cet instant par lt
partie antérieure
du cercle , éta;t
plus petite que l'é-
paisseur du cercle
lui*même; aussi cette ombre pure nc pouvaii-elre pas couvrir
entièrement la surface intérieure de la partie opposéà I mais on
jgseait que le soleil était exactement dans ie plan ciu cercle, lorsque
I'ombre- pure était au milieu de l'épaisse.,r bo cercle, c'est-à-diro
lorsqne.les deux porfions de pénombie qui I'ar-:compagnaient de part
et d autre avaient la nrêrne largeur.
S 419. Une autre disposil.ion, dont l'usage a éré beaucoup plus
répandu, consiste à installer une tige nrinceîans unr po.iiioi, prr-
ticulière, à côté d'une -surface sur laquelle la tige doit projeter
son
ombre ; I'observation de ra position qïe |ombr6 o. tu iigË
o.rupo
sur cette surface fait connattre la position correspondan-te du sô_
leil dans le ciel. tin pareil instrument se nomme Dn gnonton; la tige
quiproduit I'ombre porte le nom de sly/e.
Lorsqu.e Ie gnomon est uniquement destiné à déterminer
.. la posi-
tion que le soleil occupe dani te ciel à un instant qout.ànqur,
on
dispose le stvle-verti.ctilement, en un point d'une su"iacepiane
et
horizontale, surJaquelle il doit projeter Ëon ombre, tl7g, 'Ce n,es[
fig,
-qu'on
que pour satisfairc à certaines conriitions spéciales.
donne au
ORSERVATION DU SOr,EIt PAR L'OMBRn QU'II. PRODUIT. 22L
st\,le uno autre direction, comme on lo voi[ sur la plupart de nos
cadrans solaires, qui sont de r'éritables gnomons, e[ sur lesquels
nous donnerons plus tard
quelqu es développements.
Un gnonton, disposé cont-
rne I'indiquelafigure 4 78,
peut conduire , relative-
rnent au soleil, exactement
aux mêmes résultats qu' un
théodolite (S 47) ; il peut
fournir, par une seule ob-
servation, I'azintut et la
distance zénithale de cet
astre. Si l'on a tracé d'a-
vanco une ligne droite
AC , sur la surface hori-
zontale qui reçoit I'ombre,
e[ à parLir du pied du
'slyle, I'angle CAD, formé
par ladirection de I'ombre
avec ce[ts Iigne droite,
sera précisément l'azimut tlu soleil, compté. à partir. du.plan ver-
tical ilAC. On trace habituellement la ligne AC dans la direction du
méridien; en sorte que I'azimut obtenu es[ compté à. partir de
ce plan. Quant, à la distance zénithale du soleil, on la-déduir de la
longueur Àc dc I'ombre du style; connaissant cette longueur, on
peuÉ un conclurc I'angle ts clu triangle rectangle BAp' et par con-
iéquent Ia distancs zénitlrale apparente SBZ du soleil qui est, égalo
àr cLt angtc: il n'v a plus alois qu'à corriger cette distance
zéni-
thale de i;effet de li rétiaction atmÀsphérique, pour avoir la digtance
zd;nithale vraie du soleil.
Pour obtenir fles résultats tl'une t'ertaine oxactitgde, dans la me-
sure de l'azirnu[ ei de la distancc zénit[ale, à I'aide d'un gnomott,
il est nécessaire de donner cles dimerrsions un peu grandes à ce
gnom0n. llais, à mesure qu'On augmente la longueur du St-vle, et
plus éloi-
[o*, pur conséquent, son extrémitr! supérieure se trouve grol[,
gnAô de I'onrbrô qu'elle projette, I'intluence Ce I-a pénombre
if I'incertitude que compôrtel'observation I'ombre crolt avec elle'
{e
Aussi le rlegré ci'approiimation avec lequeJ la position du-soleil est
donnée pai.,., gnbmon à stl le est-il loin rl'être comparable à celui
clui résuite de lËmploi des ôercles à lunettes, e[ en Jrarliculier du
tliér'.olite.
,l g.
222 r.ors DU MouvEtfIHNil DU sor,Err..
S 4 20. 0'est,la pénombre qui es[ I'unique cause do I'ineracti-
tude des obsenalionsdu soleil, fuites au moyen clu gnomon, Si la
pénombre n'eris[ail pas, e[ que par conséqucnt I'ombre du st1'lp
l'ûù terniinée d'une nranièro nette dans toute son élendue, le gnontorr
acquerrai[ urrê grande précision, et, il suftrait de lui donner des di-
mensions convenables pour qu'il pcrnrl[ d'oJrserver le soleil avec
toute I'exacbitude désiralile. C'cst pour attcindre ce but qu'olr a
imaginé les gnornons à plaque percire.
Pour nous rendre conrpte de leur disposition, irnaginons d'abold
rlue le stylo ÂIl rl'nn gnomon, fùtJ.,179, se termine par une partie
élargie B, percée d'unc ouvertrlrt
tlui se trouve eractement sur l'aro
du stvle. La lumièro du soleil , en
Fig. {79. passant par cette ouverture, vierrdra
éclairer un petit espirce rr, sur le plan
horizontal, au milieu de I'ombre pro-
jotée par la partio élargio B, et snr
la direction rnême de I'ombre du
resl,c du stvle. Cct esnace éclairé a
occupe précisémen[ la placo qu'oc-
A cuperait I'extrérnité de I'ombre , si lc
style, ayant la fornre d'unc sirnple
lige, so prolongeait jusqu'à I'ouver-
ture pratiquée dans la parlie B. On
peut donc regarder Ia direction de
I'ombro du sly'lecommeé[ant la ligne qui joint,le point A au centre
de I'espace éclairé o, et la longueur de cette ombre commê étant la
distance du point À à ce centre. La direotion et la longueur dc
l'ombre, ainsi olltenues, permettront de trouver, comme précédem-
ilrent, l'azimut c[ la clistance zénithals du soleil ; pour cela, on
tlevra regarder la longueur du style comme étant la distance du
point A au centro de l'ouverture praticluée en B. On conçoit tnain-
tenant que Ia partie B du sfvle, aycc I'oltvclturo dont ello est per'-
cée, peut suffir'e seule à l'obscrvation, et qu'on peut supprimer toute
la tige conrprisc entre elle cI le point A, fig. 4 80. Si I'on abaisse, tlu
centre de I'onr.erture, unc verticale BÀ, j usqu'à la roncontre du plan
horizontal sur Ierluel se projette I'ombre de la plaque B, otr rlevt'it
regarder cettcr lignc comure formant rclellenrent le stvlo rlu gttomott ;
urre ligne 40, Lrucéc it p'artirriu pointA, sut cc plan ltorizotttal, ct,
darrs la direction rlu nrtlriclien, servira de ligne de repr'rrtl porrr rlÉ-
l.erminer I'itzirnr"rl drr soleil à urr ittstant qrtelcortclttc: ttn[in les Iotr-
gueuts rlu style el, rltr I'omltte set'onf lt:s tlistaltrres rltt ptiilrL A ltrt
OI}SI|RYATION DU SOTEIJ, PAR l,'olnlnr eu'tl pnoDUI.t.. 213
cent,rc ds I'ouverture dc la placlue B, et au cenlre cle I'espaco lu-
mineux rr, procluiû par ccil,o
ouverturc.
\Ioyons maintenant, com-
Fig. 180.
lnent, par cet,te modification
apportée au gnomon, I'obsor-
r,ulion de la position du soleil
peut être rendue plus exac[e.
E[ pour cela, ritudions ce qui
se passe dans la production
d'un petit espace lumineux
au milieu do I'ombre, par les
l'a\.ons qui traversent, une

Fig. {81.

ottt'cr'lure ritroil,er. r\rr lrrcntirrr, lrbrtrrl , il seiirlrlc rltre cet c-rl)ufri


Itttttiltcttr rlrriltr Étrc crrl,orrr.ri tl rrirrt lrtittotrrlllc rlrri lc 5ri1riq1'r' tlç.
22h LoIS DU llouvElIENT DU sot,EIL.
I'ombre purc environnante; et, quc, par conséquenb, son conlour
ne présente pas plus de nettelé que le contour estérieur de I'onrbre
projelee par tln corps : nous allons voir qu'il tl'en est rien . Les rayons
ile lumière qui parlen[ d'un des points du soleil, du poinb nr, par
esenrple, Ég- 4 S |, et qui travcrsent I'ouverture n, forment un cône
ayant le point m, pour sotnmet; ce cône est coupé llar la surlhce A,
sur laquelle arrit'ent les rayons lumineux, suivant une courbe fer-
mée p, donr tout.l'intérieur es[ éclairé uniformémentpat la lumière
d'manée du point nr. Les divers autres points de la surface du soleil,
clui peuveni envover dcs rayons dans l'ouverture tl, éclairent cha-
Cun un pet,it espar:e tcl que p, et c'cst I'ensomblo de ces petits
cipaces,-superposes lcs uns aux autres, qui forme l'e-spaco total
tlciairépar le solcil, à travers l'oulcrture rr,. ll est aisé dc voird'a-
bord que lc contour de cet, espace total ddrpend uniquement de la
forme du soloil, et ne dépend pas de cellede l'ouvert,ure rl, pourvu
que cot,te ouver[ure ait de très pctitcsdimensions: en effet, la peti'
tcsse cle I'ouverture n, fait qtr'on peut assimiler le cône rnrip à ttno
simplo ligne droite, et si I'on pronrÈrne I'extrémité nr cle cetl,e ligne
sur lout le contour du soleil, clle engendrera une surface Conique
ayant, le point ?Ù pour sommet : I'intersection de cette surfacc coni-
qire avec la surface -{ détermine précisément le contour de I'e.space
que le soleil éclaire à t,ravers I'ouverturc n, et sa forme ne rlépepd
evidernment que de celle dc lit surfacc coniqtre. c'est-à-dlre de la
forme.flu contour du soleilquiscr[ de base au cône. Si maintenant
on prend, dans I'espace écltiré, un point cluelconque t',, et qu'on
regarde ce point comme lc sommct d'trn cône avant pour basc l'otr-
vcrture rr., ie cône comprendra à son inlérieur uno portion s dc lt
surface dû soleit ; t','est évidetnment de cette portion s seulemenI
que peuvent venir les ravons lumineux qui arrivent en r'. On con-
clut facilement de Ià que les divcrs points tels que r son[ tous éga-
lemcnt éclairés par lè soleil, à I'exception toulefois de ceux qui
sont, situés assez près des hords de I'espace lumineux pour quc les
côrrcs nrs ne rencôntrent que partiellenrent la surface du soleil. On
voit donc clue I'espaco éclairé par le.soleil, à travers I'ouverturo tr,
tloit prcrsenter uné teinte unifoime dàns toute son élendue, exceplé
tlans-uns très petite largeur sur tOut son contour, oùr existe une vé-
ritable pénombre ; mais cette pénombre est de plus en plus étroite,
à rnesuio que I'ouverture n, a de plus petit,es dimensions, et elle peut
être porrr ainsi dire complétement annulée, si cette ouverture, pra-
tiquée rlans une plirque très mince, est comparable au trou d'une
aifLrilte. Dès lors, la pénoinble ayatlt clisparu, le passaqe de I'espace
luminerrr à I'9t1|re rlttil'e.nvironne Se fail. fl'rl1e ntanière très ttette,
FOAME DU DTSQUE DU SOtEIt. 225
et l'on peut déternriner le centro de cet espace avec unegrande
exactitude. Orr doit observer toutefois que, en même temps qu'on
diminue l'étendue de I'ouverture n, on diminue la grandeur de la
portion s de la surface clu soleil qui envoie des rayons en un même
poinl, r, et quo par conséquent on affaiblit l'éclat genéral de I'espace
éclairé à travers I'ouverfure ?l ; en sorte que si, pour atténuer au-
tant que possible I'effet do la pénombre autour de cet espace, on
clonnait au trou rz de la plaque de trop petites dimensions, on Iini-
rait par ne plus pouvoir distinguer convenablemenI I'espace éclairé
de I'ombre pure.
Le gnomon à plaque percéo peut fournir cles rôsultats très exacts,
s'il est construit d'après les indications que fournissentles considé-
rations précédentes. IJn instrument de ce genre, dans lequel le
trou de Ia plaque se trouvait à environ 4 2n',5 au-dessus do la sur-
face horizontale destinée à recevoir les rayons lntnineux, a été éta-
blien Chine, en ,l 27,1 , par I'astronome Cocheouking. Ce n'est. qu'cn
4 653 qu'on posséda cn Europe un gnomon comparable au gnomon
chinois ; il fut, construit par Dominique Cassini, à Bologne, dans
l'église de Sainte-Pétrone ; la plaque était fixée à la naissancode la
r,oûte de l'édilice, à une hauteur d'environ 27n' au-dessus du sol.
Plus tard, en 17 t*2, Lemonnier en établit un à Paris, dans l'église
de SaintrSulpice, oir I'on peuf encore le voir; laplaque percée est'
adaptée à la partie supérioure du portail latéral du sud,, et la trace
du plan méridien mené par le trou de cette plaque est figurée sur
lo pavé de l'église, par une ligne cle cuivre qui la traverse dans
loute sa plus grande largeur.
Les instruments à lunettes, dont on se seri actuellentent dansles
oTiservatoires, fournissant encore uno exactitude beaucoup plus
grande, pour I'observation du soleil, que les gnomons à plaquo
percéo les plus parfaits, 0n a complétement renoncé à se servir
de ces derniers instruments pour étudier la marche du soleil dans
le ciel.
S 42{. Forme du dlsque du solell. - Avant de faire con-
naltro les moyens que I'on emploie maintenan[ pour déterminer
tl'une manière précise la position que le soleil occupe, à un ins[arrt
quelconque, sur la sphère céleste, il est nécessaire que nous rlous
rendions un cornpte exact de la fornre de son disque, afin que nous
puissions indiquer sur ce disque le poinb particulier auquel se rap-
portent spécialement les observations. A la simple vue, le disque
du soleil nous paral[ exactement circulaire. I\Iais il esl indispen-
sable de s'âssurer d'une ntanière précise, si le contour appareni de
cet astrc est bien réellenrent un cercle, ou bien s'il en diflère d'une
226 tols DU -\touvntt{ENlt DU sorrtr,.
quantité notable, On peut se servir pour cela, soit du micromùtre it
fits parullèlcs, soit, de l' hëliomètrc.
Le micromètre à fils parallèles est une lunette munio d'un réti-
cule, comme les lunettes qui font, partie des instruments dcstinés à
la mesure des angles ; mais il diflère de ces dernières lunettes crr
ce que son réticule, au lieu d'titre fornté de deux fils qui se croisent,
so compose do deux fils parallèles, dont I'un est fixc, [anclis quu
I'autre peut so rapprocher plus ou moins du premicr par le moyen
d'une vis à tête graduée. La disposition du micromètre déclif 1n.é-
cédemment,, à I'occasion dc lamesure des angles ($ 36), peut firiro
comprendre [rès facilement la disposition entièrement analogue du
rnicromètre dont nous nous ocrupons nraintenant. Si I'on dirigc un
pareil micromèLre à fils parallèles vers lc soleil, en ayarrt soin,
bien entendu, d'interposer, entre I'oculaircct,l'æil, un verrc color.é
destiné à arrêier une grande par[ie dcs rar.ons lumineux et calori-
fiques qui traversent llinstrument, on pouira faire en sortc que le
fil fixe du réticule touche I'image du soleil d'un côté, tandis que le
fil mobile, convenablement écarté clu premier à I'aide de la vis qui
le fait mouvoir, touche également cette iniage du côté opposé. Dès
lors, il n'y aura plus qu't\ fairc lourner Ia lunette sur clle-môutc,
autour de son axe de figure, ou simplenrent le réticulo à fils paral-
lèles qui lui esi adapté, pour s'assurer si, dans chaque nouvelle po-
sition de ce réticule, les deux fils peuvent encorc toucher I'image tlu
soleil de part et d'aulre, sans qu'on ait besoin de faire varier leul
distance. Or, c'es't ce qui arrive cn effet : dès Ie moment qur: lcs
deux fils ont été amenés à avoir entrc eux Ia distance convenablc
pour pouvoir toucher l'image du soleil, I'un d'un côté, I'autre de
I'autre, çe double contact, peut ôtre établi sans faire aucunemenI
varier la dis[anr:e des fils, quelle que soit la direction qu'on lcur
donne en les faisant tourner autour de I'axe de la lunette. Il en rt!-
sulte nécessairement que le disquo du soleil a bien la {brme cl'un
cercle, ou du moins que la différence qui peut exisier entre les lon-
gueurs de ses divers diamètres est tlop faible pour pouyoir irl,r.c
constatée par ce genre d'observation.
S 4 22. L'héliomètro conrluit au môme réstrltat que le micromirlr'e
à lils parallèles, mais avec un plus grand degré d'exactitudc. Cel
instrument, dr)nt le nom (tiré rle f),roç, soleil, et p,:.po.r, mesure)
indique qu'il a été imaginé pour mesurer les dimensions du solcil,
consiste essentiellement en une lunet te astronomiclue sans rtiticule,
dont I'objectif est coupé en deux parties égales pflr un plan rirenti
par son axe de figure. Les derrx moitiés de I'objectif, placées corr-
lenablement à côté I'une dc I'au[rc, forment, pirr leur ensenrble.
l'Oti,tll: l]U DISeUI ùtr SOI.Utt. 22i
une lentille , frT. | 8P, qui agi[ sur les rayons tle lumière de la ruême
rnanière quc si elle était, d'un seul morèeau de verre. i\[ais, tandis
quc I'une des moitiés A de cet objectif est llxée au
iotpr. de' la luner.tc, l'auire- n,;iiié il peut glissm
rlaus le sens du plan qui les sépare de rnanière à
,
lrrondre une position différeule , llft. lg3: Ie rnou-
r,enrent de ce[te seconde uroitié de l,objectif se pro-
tluit à I'aids d'une vis à ttite graduéc, analogue à
l,'ig. { 82.
r:cllc rlui est adaptéc au réticùle d'un nricrolnètre
fSS 36 et, 424). {)n comprend tout de suitc t1ue. lors-
ilue los deux uroifiés de I'objectif sont, placéôs à côté
I'rurc de I'autre, commo l'inclique la figurc 4gB, A
elles ue peuven[ plus être tcgardées con)mo oonsti-
tuant, par lour enscnrble une scule et nrême lentillc.
Vo1'ons ce clui sc passe dans ce cas. æ
laygns émanés d,un dtrs FE. {83,
Une-lentille agit, sur.les
points d'un objet éloigné, en les faisantconvergervcrs
run second poini que nous nommons I'imagé du premier pornt et
;
c'est I'cnsenble des im-rgcs des divers poinis cle ltblet, qui consti-
Ine l'inrage-de I'objeb lui-nr['me, Mais il n'esi pas nécôssaire pour
cela clue la lentille ait un contour circulaire. si'l'on coupe une por-
tion de la lentillo, la portion restante foncûionne.a de même que la
lontillo entière; les rayons énianés d'un point, après avoir traïersé
c.ette porl,ion restante, iront conve.ge. au même point que si la len-
tille était restéc intacte; I'irnag.c cle I'objet .*siu.a dônc aussi la
méme.. IJ n'I aura dc différence que dans la clartéilel'image qui
aura dinrinué en raison de ltr dimindtion qu'aura éprouvée la sùrface
dcla lentille, Par suire cle la suppression d'uïe portiog decette
lut?l:.
lcntille. on voit donc que chacuned-ei rieux rnoitiés de I'oÉjectif de
l'héliomètre peut, être ràgarclée comn,e unc lcntille à part, qui fonc-
tionne indéçrendammcnt de I'autre nroitié : cbacune de ces deux moi-
tiés produit à elle seule une image complète clu disque du soleil.
Lu'sque les de'x parties de l'otrjeàtif soni juxtaposées, conrme I'in-
tlique la figure 'l89, les i'iages procruites
ira. ri,ncrne d'elrcs coin-
cident, et I'oh ne voi[ qu'une seùlc image du soleil, comme si ces
tlcur irarties Étaient soudées I'une à riaul,re. de manière à former
uhe seule lentille complète. lIais aussitôt qu'on fait glisser la moitié
B sur I'autre nroitié, les irnag'es produitcs par chac,Ine d'elles ces-
sent, rle coincider ; oh. voit I'inragô du soleil Àc dédoubter tandis que
;
I'irnage, prorluite parladomi-leititteA reste inrnrobile, cclle qui côr-
respond à Ia demi-lenlille B se déplace, en s'écartant de plus en
;rlus de la prcnrière, à rucsure qu'oir fait tourner la vis clui tait *ou-
22n I,OIS DU MOUVEÙIENT DU SOtEIt,
voir cet,tc demi-lenûille B. On conçoit qu'en opêrant ainsi, il arri-
vera bientôt un moment or) I'image mobile S' du soleil, rlSl*,
fig.
touchera I'imago immobile S en un seul poinb C;
alors il es0 clair que, à partir de la coîncidence de
ces deux images, la prernière s'est déplacée d'une
quantité précisémeni égale au diamètre CD de I'i-
mage S, qui est parallèle au plan de séparalion des
deux moitiés de I'objectif, Si à cs momeni, sans dé-
placer désormais les deux demi-lentilles, I'uno par
rapport à I'autre, on les fait tourner ensemble autour
de I'are de la lunette, 0n observe que les deux images
du soleil, don[ l'une tourne autour do I'autre, ne ces-
t'is. l8{. sent pas de se toucher par un seul point : on en conclut,
nécessairement qne les divers diamètres de l'irnage
lixe S onf tous la nrême longueur, et que par conséquent le disquo
du soleil préscrnte exactement, la formo d'un cercle.
On comprend que I'héliomètre, de même que le micromètre à
lils parallèles, lteut être employé non-seulement pour constater, à
un instant quelconquo, que tous les diamètres du disque du soleil
sont égaux, nrais encore pour trou.ler I'angle sous lequel olr voit un
de ces diamètres, c'est-à-dire cequ'on non)me le rliamètreùppereilt
du soleil. Il suffit, pour cela, que I'on ait gradué la vis à I'aide dc
laquelle on fait nouvoir la nroilié nrobile de I'objectif, de telle ma-
nière qu'on sache à qucl diamètre apparent correspond le nombrc
de tours et la fraction de tour que I'on a fait faire à cette vis, pour
laire passer les deur images du soleil, d'une coïncidence parfaite,
à un simple contact, de leurs bords. Pour effectuer cette graduation,
on pout, observer succressivemen[ divers cercles blancs tracés sur
des cartons, e[ enùourés de fonds noirs, que I'on place à des dis-
tanccs connucs et très grandes du lieu oùr est installé I'héliomètre.
Connaissanù la distanceà laquelle se trouve un de ces cercles, ainsi
que Ia grandeur de son diamètrc, on en conclut sarrs pcine son dia-
mètre apparent,; ei l'on note lc nonbre de tours et la fraction dc
tour dont, on a fait tourner la vis, pour rnlener les deux images du
cercle à être tangenles l'une à I'autre. Avant formé un tableau cles
résultats obtenus ainsi, avec plusieurs ceicles placés àdivcrses dis-
tances, on en déduira facilement la valeur du diamètre apparenl
tlui correspond à un nonrbre donné de tours de vis.
L'héliomètre, un des instruments les plus ingénieux que I'on
possède, a été imagine par Bouguer, en ,l748. Bouguer employait
deux objectifs distincts, placés à côté I'un de I'autre, et mobiles I'un
par rapporb à l'autre I ce n'esû que depuis, c1u'on a renrplacé eos
t'(JnrvlD DU DISQUE DU S0LDIL. 229

/i/
./, / /. *)
/
/'
,/
230 I,OIS I)U MOUVËMENT DU SOI,ÈII,.
cleux objecl,il's par les deux moitiés d'une même lentille, r:c tluiper-
nret de rapproctrer les tleux images du soleil, jusqu'à établir une
coTncidence parfaite entre elles. Cette dernièrc disposition fait, que
I'héliornètre peut ôtrc ernplor'é avec avantage à la mesure des très
petits anglcs, comne nous le vemons bicntôt I et lcs valeurs t1u'il
Iburnit pour ces angles sonl beaucoup plus exactes que cclles tlue
I'on obtienrlrait à I'airlc des instt'uments décrits précôdemrncnt,.
Aussi I'héliornètre est-il un des instruments lcs plus importatlts
rl'un obserl'atoire. La figure 4 85 représentc I'héliomètre constrttit
par lrrauenhof'er, pour I'obscrvatoire tlc Kcnnigsberg. On voit, le
long du corps de la lunelte , deux tringlcs à I'aide desquelles
I'observaterlr, sans cesscr d'avoir l'æil à l'oculaire, peut faire tour-
rrer, soit Ia vis qui fait marcher la nroitié nrobile de I'objectif' soil,
l'r:.nsemble des deux moitiés de I'objectif, autour de I'axe de la lu'
nette. L'instrument est monté sur un picd parallactique ($ ?S), e[
un mécanisme d'horlogcrie, avec lequel on le ntet en communica-
tion à volonlé. lui fait suivre les astrcs clans leur mouvement diurne;
cn sorte que le tnouvetnent diurne de Ia sphère céleste ne gêne en
rien I'observalion dont on s occupe, et I'on peut la faire aussi com-
ruodémernt que si la terre qui porte I'instrument ne tournait pas au-
tour do son axe.
S,123. Le diamètre apparent du soleil n'est pas toujours lo
même, et nous verrons bientôt comment il varie d'une époque à
uno autre. En moyenno, on peut l'évaluer à 32/. Si le disque du
soleil présentait le même degré d'aplatiusemeni que la terre, il .v
aurail, une différence de plus de 6'l entrc le plus grand et, le plus
petit de ses diamè[res, différence qu'il scrait très facile d'apprécier
èt de nresurer à I'aidc du microntètre à lils parallèles, ou de I'hé-
lioniètrs. L'observation n'indiquan[ rien de pareil, on doit, en con-
clure que, si le disque du soleil n'est pas exactemetrt circulaire ,
son aplatisscmenI est très petit, relativenrent à I'aplatissentenl, de
la terro,
Pour que I'héliomètre n'indique aucune différence entre les lon-
gueurs dès divers diamètres du disque du soleil, il est nécessaire
que I'obseri'ation so fasse lorsque cet astre se trouve à une grande
liauteur au-dossus do I'horizon. Eu effet, Ia réfraction atmosphé-
rique a nnc itrfluonctl notablc sur la forrne de son disquo, ct lui
donne, surlouI près de l'horizon, utr aplatissement très no[able. On
so rend compte ds cet efl'et en observant que chaquo point de Ia
surface du soleil est rclevé par la ré['racfion a[mosphérique, sans
sortir du plan vertical qui le contient, ct qu'il I'est d'autant, plus
qu'il se trôuvc plus pfès cle l'horizon ($$ 57 et 58)' Il cn résulte d'a-
FOnME DU DTSQUE DU SOr,Err,. 231
sur Ia sphère céleste, po. | 86, on le voit
bord que,, le soleil étant en S
en S'compris entre les deux cercles verticaux Zlt, ZB qui tou-
chenb de parb et d'autre sa
posit.ion réelle S I ces deux
r:erc,les verticaux se rap -
prochant constamment de-
puis I'horizon jusqu'au zé-
nith Z, il esb clair que Ie
diamètre horizontal de S'
est un peu plus petit que
celui ds S : mais la diffé-
rence ost toujours insigni-
fiante. f)'un âulre côté, le
bord inférieur du soleil
otant plus relové que le
bord supérietu, par I'e[fe[
do la réfraction, parce qu'il
est plus près de I'horizon
(lue ce dernier, i[ s'ensuit
que Ie diamèlre vertical
de S' est plus petit, que le
diamètre rertical de S.
Cette diminution qu' éprouvc
le diamètre vertical, étant
d'ailleurs beaucoup plus
forte que celle du diamètre
horizontal, le disque du
soleil doit paraitre aplati
dans le sens vertical. L'a-
platissement est très sensi- Fis. {87.
\------t
ble lorsque le soleil est tout
près de I'horizon, comme on peut [e voir sur la figure 4 87, qui a
été construito avec des proportions exactes, pour le cas où le so-
leil parair en contact avec I'horiz.oil, par son bord inférieur; I'action
de I'atmosphère terrestre sur les rar;ons qui viennent du soleil, fait
que lc disque, au lieu de paral[re en S otr il est réellenent, palalt,
en S/, avec une déformation qu on a fait ressortir en tracant au*
[our de ce disque apparent un cercle ponctué égal au r:ontour du
rlisque réelS. I)ans cette position, ou le soleil serait complétement
invisible sans la présence de I'atrnosphère, la réfraction l'élève
tout entier au-dessus de I'horizon, et diminue son diamètre vertical
rle la siriônre partie dc sa valeur, sans rien chan.qer à son diame\tre
232 T.OIS DU MOUVErIIENT DU SOI,EIT,.

horizontal. Lorsque le soleil est à une hau[eur de 45 degrés atr-


dessus de I'horiz-on, son diamètre vertical n'esb plus diminué que
de 4". On comprend, dès lors, pourquoi I'on nc doii observer le
soleil quo lorsqu'il est aussi près que possible du zénith, pgur s'as-
surer gue son disque est bien circulaire.
Poui que le sol-eil, tout près de I'horizon, paraisse sous .la forme
cru'indiqub la figure 4 87, il fauL que la réfraction s'opère régulière-
rirent dans l'atmosphère, jusqu'à I'horizon même, ce qui n'a pas
toujours lieu. Il arrive souvenl que, par suite dos.dispositions par-
ticulières que présentent les couches atmosphéri,ques près de la
surface dela terre, il se prorluit des réfractions irrégulières, des
.effets de mirage, qui font prcndre au disquc du soleil des formes
plus oir moins-bizarles. LorÀque ces circonstances spéciales n'exis-
ient pas, le soleil prend toujours à I'horizon Ia forme aplatie dont
il vient d'être question.
$ ,r f l. C'es[ ici le lieu d'entrer dans quelques délails, relative-
me"nt à une illusiou d'op[ique que toub le monde éprouve' Il n'y a
personDe qui n'ait rentarqué que le solcil esl beaucoup plus gros
iorsqu'on ie voit à I'horizon, que lorsqu'il se trouve à une grande
hautbur au-dessus dece plan. Posidonius, astronome et,philosophe,
qui vivait, à Rhodes du temps de Pornpée, altribuaib ce phénomène
à I'effet de I'atmosphère l,errestre Sur leS rayons lumineur : c'est la
première fois qu'il ait été question de' Ia déviat,ion que les rayons
pouvaient éprouver cle la part de I'atmosphère. ce q-ui.précède fait
voir que I'e.xplication de Posidonius ne peut être admise, puisque
la réfiaction atmosphérique ne peut affccter le diamètrc horizontal
flu soleil que d'une quantité très petite, et, qu'elle diminue son dia-
mètre leriical à l'horizon, au lieu de l'augmenter. Bb en effeb, si I'on
mosuro le diamètre apparent horizontal du soleil, aux diverses
[eures d'une même journée, au nlgmenb or) jl vient de Se lever, au
moment oir il passe au méridien, et dans des positions intermé-
diaires, on trouve lou.lours très sensiblcment le mênrc angle, Ce
changement quo les dimensions de I'astre semblcnt éprouver, en
mêmé temps'qu'il s'éloignc ou s0 rapproche de I'horizon, n'esl,
donc qu'une pure illusiOn. Yoici commenI on pett[ S'en rendre
contpte:
Nousnovoyons les objets qu'avec leurs dimcnsions apparentes:
nous n'avons d'idées sur leurs dimensions réelles, qu'autant que
nous joignons à la notion de leurs dimensions apparentescelle des
distances auxquelles ils se trouvcnt de nous : tel objet quo nous
apercevons, sans savoir à quellc distance il est placé, notrs_paraitra
diautant, plus pet,it que nolts le jugelons plus près de nous. Lorsque
ÀS(][NsToN DRoITE BT DÉCf,INÂISON DU SOI,EIT,. 23:-}
nous voyons le soleil à I'horizon, tous les ohjets teruestres qui se
trouvent dans sa direction él,ant entre nous et lui, nous le suppo-
sons naturellenrent et instinctivement plus éloigné de nous que ces
divers objets; et nous lui attribuons, en conséquencc, de plus gran-
des dimensions que si aucun objeû intermédiaire ne venait nous
obliger, pour ainsi dire , à le reporter par la pensée, à une grande
distance de nous, Or, c'est ce dernier cas qui se présente lorsque
nous regardons le soleil à une certaine hauteur au-dcssus de I'hori-
zon ; aucun objet n'étant interposé entre nous et lui, nous ne le ju-
geons pas si loin que dans le prentier cas, e[ il en résulte quo nous
Ie croyons plus petit. C'est par la même raison que les étoiles, que
nous voyons la nuit, nous paraissent attachées Èt une vorite surbais-
sée, c'est-à-diro à une votrte donl la par[ie correspondani au zénith
nous semble plus rapprochée tle nous que celle qui corresponcl ir
l'horizon. Aussi, abtribuons-nous de plus petites dimensions arrx di-
verses constcllations, lorsqu'ellcs sonI au zénith, que lorsqu'elles en
sont très éloignées.
Voici un autre fait, qui se rattache à ce qui préoède, et dont on
se rend conrpte de la même manière. Si, en partant dc l'horizon, on
suit dans le ciel un aro de cerclo vertical aboutissant au zénith, on
parcour[ ainsi un arc de g0 degrés ; on peut se lrroposer de diviser',
à la simple vue, oet arc total en deux parties égales : or, en fixant,
une étoile qui paralt opérer cet,te division exacfement, c'est-à<lire
qui semble à égale distance du zénibh et de I'horizon, puis mesu-
rant la hauteur de l'étoile au-dessus de I'horizon, au moyen d'nn
insl,rument, on trouve que cette hauteur n'est guère quc dtt 93 de-
grés au lieu de 45. On voit donc que deux arcs, dont I'utr est de
23o et I'autro de 67o, paraissen[ égaux ; cela tienl, à c,e que le pre-
mier es[ dans Ie voisinage de I'horizon, etl'autre dans le voisinage
du zénith. Il résulte de ce dernier fait, qu'on est porté à exagérer
beaucoup les dimensions verticales des objets qu'on aperçoit, à une
certaine distance, dans la direction de I'horizon. C'es[ ce qui fait,
que I'on ne s'aperçoit pas' do I'aplatissement très sensible que
I'atmosphère donne au disque du soleil à I'trorizon, eb que ce disquc
paraît circulaire, aussi bien que lorsqu'on aperçoiI I'astre à une cer-
taine hauteur. Mais si I'on mesuraiI son diamèlre verlical et son
dianrèlre horizonlal, à I'aide de I'héliomètre, on trotrverait des va-
.leurs très différentes pour ces deux diamètres.
S 4 25. Âceenslon drolte et décllnalson du solell. -- Le
disque du soleil présentant exactement la forme d'un cercle, il est
naturel do rapporter à son centre toutes les observaùions qui ont
pour objet de déterminer la place précise que cet astre occupe
20.
2ï[ r,oIS .DU ltouvnrfl.lN:r, DÛ soI,Etr,.
tlans le ciel. ce centre n'es[ pas un point que
l'on puisso r.iser
a\rec une runet,te, comme on vise onô.étoiru';
,,*ir'oi-y
en observanû les bords.r.r.u disque, ain,si cluc rorrs
supprée
arons rindiquer.
Ilour trouver ra position cru soreir sur Ia sphère célest.c,
instanb querconque, on nesure l'ascensio. droite à un
et ra décrinaison
de son centrc. on se sert, porrr cera, dc
la runette ,*iliunn, ot
du cercle nrrrral, dont rrous t,,it .u,,,uiiï;'i.';i#ririon ct
I'usagc pr'écédernmenr ($$ so'\.ons
ir sa). lorrquu io"*àrr]i"I,rrn, ,ro-
verser re mciridie', son iiold occiderltal utlelni
puis, au bou[ de quclque ternps, .àii-ùor,i oriental
.. prrîr-irenrier.,
v arriye à son
torrr; on obse^'o res insta'r,s a.xquers r inrngà ,iu'tio.à'o..ioonrnt
touchc su.cessivenren[ res ci.q firi clu réticure
cre ra lunelte méri_
dienno, puis lcs instanrs ou*qùr. un contact
anarogue a rieu entre
l image rl' bord orientar ct chacun ou"
.rnq 1ir;:; irisrnt tn
somme des nombres d'heurcs, r'i.utcs et.secôncies,
*urquérs pa.
I'horloge sidérale, au moment de chacun de ces
divisant Ie nombre totar, ainsi obtenu par 4 0,
.ix contacts,
puis
,
nrent l'heure du passage du certre ou sotert
on aura ér,idenr-
o" i,iarioiui,i, t,on un
déduira faciremenr .Èon ascension droir,e (s sg). p.,ir'il"àecrinai-
son, on gÈry d'une manicre analogue on orrserve
;
nrent lo bord supérieur ct re bord inléricurlo"
successive-
oi*q".",io"ioreit, .,u
du cercre murar, puis on prend -ra nroyenne'des
'.'.'oven par cleux angles
fournis ccs deux observationà : cette.moyenne
est prJ.i*orunt
l'angle auraii [rouvé, si l'on avai[ observé criroctemenL
-qu'ox re
centre du soleir, er I'on en détrurr ra décrinaison
àu ;.-;;;Ë (s s6).
$ 496' ilro*vement du eorelr c'r ra ephèro eéresre.
si I'on détermine droite et Ia crécriiri*o* diîàntre -,tu
soleil' tous res jours,
'ascension
au momenI ori cet,.astro passe oo
on trouve constamment ,cridiuu,
des vareurs différentes,
L'ascension rrroite est.chrqu.e jour prus.grande
,r';"1;;
au sui_
'ant' quc ra leire,
tl'environ I degré. Quant à ra dé;rir;aison, erË
est tan'ioi boréar*,
Iuntôt australe I lorsque, après avoir été uurtrutà."u|î,
réale,
,rîju"t r,o-
v1l^eyrr au.gmenre jour en jour, ii*iro ,r o"-
lre lusqo;.. u"Ë
viron 23"
=s1 28/, qu'elre ne rJépisso pas ;
.a îirtir-arî, ;rË tlô*o't
lirogressivemen[ , jusqu'àr deyerii nulle ; .n.uiù'Ëile""icacvienr
iiustrale, augmenre jusqu'à une rimite ogare à
rJiminue après ar,oir atreinr certe rimito,
i"-prà.*r*ro, puis
rle suite indéfiniment.
ie.euiu.tilài;;cr ainsi
puisque |ascension droite
cru soreir augmente constamnrent,
cst cltrir que l'intervaile de remps ..orpii, il
o,,i.u âuïî'i,urrugu,
s'ccessifs de cel aslre au mérirrien doit'êrre pr,,"g.ànâ
rer'alle tle te'ps anarogrre pour u^e étoire, i'ue rrirr-
gr.rrrrrl
"'u:i_;-i;;..i,ri,
Àrou\rEiunir{1' DU sor,Elt sun LA spHlinu cÉr,rs:ll. g3I
clue le jour sidéral. si, à parùir de I'instant otr Ie centre du soleil
tfaverse le méridien, on attend que la sphère céreste fasse exacte-
tncnt un tour entier autour de I'axe du monde, le cercle de décli-
ttaison qui contenail d'abord le centre du soleil revient, au bout
de.ce temps, se placer dans lo plan méritlie' ; nrais, dans I'inter-
valle, le soleil D'esI pas rcslé stir ce ccrcrc, puisque son ascension
d.oitc augmente conlinuellcmcnt : il s'en trouve eJoigné d'une cer-
taine quantité, du côté cle I'orient, ec il faut clue la -sphère célcs[e
tourne encore un pcu pour que lo centre cre cet, astie vienne cle
nouYeau trouver le rnér'idien.-Le temps compris entre cleuxpassages
successifs du soleil au rnéridien, est, ce qti'on nomme un
Jour. so-
la'ire. I"a grande influence que le soreil exerce sur notre eiistence
firit c1u'il nous es[ beaucoupplus conrmode cle prendre le jour so-
laire pour unité de temps, que lc joursidérar. rtais il se présente
une diffïcuh,é : le jour solaireéta't un peu plus grand qu'e le;ou,
sidtiral, en raison de I'trugmentation continuetfu de l;asceniion
droite du soleil, el I'observa[ion incliquant que cette ascensiorr
droite ne s'accrolt pas toujours de la nrême quantité clans des temps
égaur, il en r'ésulte que I'excès du jour soraire sur le jour sidéral
varie d'une époque à une autre, et, par conséqucnt, qïe la elurée
tlu ,iour solairc n'est, pas touiours la mêriie. Aùssi n'ri[-co pas la
duréc d'un jour solairc pris au haserrr que I'on adolrte pour^unité
de tcmps, mais bien une moyenne ent,ro la duréb diun granrl
ttonlrro de jours solaires ; cetic moyenne se nolnme jour sala,ire
rtrûynt,, ou simplement jou. ntotlen) et, par opposition, on donne
lo rtonr rle jour soluire ''*i'ai, ou simplcment jrnir'trai, à I'intervalle
de,temps compris entre deux passages successifs du 'oentre clu sor
leil au méridien. ce jour moyen, qui est une moyenne entro urr
grand jours vrais, surpasse Ie jour sid'éral de près de
1om!ry. de
4 minutes sidérales (B'' s6',5) ; oir le cliviàe, comme le joùr sidé-
t'al, cn 2,[ heures; I'houre se subdivise en 60 minutes, it ta mi-
nule en 60 seiondes. Le temps ér,alué à I'aidedu jourmoyen, pris
lrour unité, se nomnro tentps m,oyez. Nous entreroris plus ioin dnns
cJuelquos développenienls rela[ifs à ce r,emps ,
lroui le moment,
ilous nous contenlons d'avoir délini le jour rnoyen, a{in de pouvoir
Itous on servir dans I'ex-plication des diverses circonstanôes clun
présenl,o lo mouvemeut du soleil. souvent il nous arrir.cra cl'ein-
ployer le motiorar seul : il faudra toujours entenrrre par là le jour
I))oyen, qui es[ I'unifé de tcmps dont on fait le
J.rlns I'réquen]mcnt,
usage.
$ | 27. I{ous avons dit au oomrnencement du liaragraphe r;ui
1rrécède, qrre I'ascension droil,e rlu soleil s'accroif, iorrtùrrellenrerrt
2.36 rors DU MoUYEMËNT DU sotglt.
,l
d'environ clegré par jour, et que sa déclinaison varie périodique-
ment en devenant tantôt boréale, tantôt australe, C'est dans l'espace
de 365 jours moyens eb un quart de jour que s'effectue une période
complète des variations de Ia déclinaison : et,, dans le môlno intcr-
valle de temps, I'asccnsion droite augmente à très peu près rlc
360 degrés. À la fin de ce temps, I'ascension droite et la déclinaison
du soleil reprennent très sensiblement les valeursqu'ellcs avaient au
commencenrerr[, et, par suife, le solcil se retrouve à très peu près
au même point du ciel. Chcrchons à nous rendre compte de la ma-
nière dont cet astre s'est tléplacé dans I'intervalle.
Pour y aùriver, nous pouvons nol)s servir d'une carte célcstei sur
laquelle nous msrquerons les positions successives du soleil, à I'aide
de son ascènsion droite ot de sa déclinaison, déterminées chaque
jour comme nous I'avons dit. Prenons, pflr cxentple, des observa-
tions faites à une époque où )a déclinaison du soleil, d'abord aus-
trale, diminue de jour en jotrr, puis devient boréale, ct augntentc
alors de plus en plus. Si nous chercrhons, sur une carte représetrtan[
le développemenb do la zone équatoriale do la sphère ctiloste (plan-
che I I, page ,l 73, quels sont les priints qui corrcspondcnt aux ascen-
sions droites et déclinaisons du centre du soleil, trouvées pendant
plusieurs jours cie suite, au moment des passages de cet astre au
rnéridierr, nous rrerrons quo ces points sont rangés à la suite lcs uns
des autres, rlans laconstellation des Poissons ; en sorte que, lors de
ces observations successi'/es, le soleil se [rouvait dans les diverses
positions,l, 9, 3,... qu'intlirlue la{igule 4 88. I'ar c0 moven, on peuI

Iris'. 'l 8S

suil're le soleil darts son rnouvellr0rlt ir tt'avers les tronst,ellations.


tout aussibicn qu'on lcferait rlircctcrrtont tluns le ciel, si la lrrrnièr'c
TIOUVEIÎENT DU SOLIII, SUR TA SPHÈRE CfiT,NSl'N. 237
c1u'il répand dans I'atmosphère n'empêchait pas de voir les étoiles
situées dans son voisinage,
Bn continuant à marquer ainsi sur la carte les diverses positions
du centre du soleil, observées pendan[ 365 jours consécubifs, à
partir de l'époqueor) sa déclinaisorr a commencé a ê[re boréale, on
se fera une idée nette de la route que I'astre suit dans lc ciel, pen-
dant tout t-:e temps, à la fin duquel il sc retrouve à peu près à son
point de départ. Cette route complète du soleil est tracée sur la
planche I[, page 473. Si on la suit dansle sensdans lequel elle est
parcourue par le soleil, c'est-à-dire de droite à gauche, on la voiI
s'élever d'abord au-dessus de l'équal.eur, puis se râpprocher de
cette ligne, qu'elle rencontre vers le milieu de Ia carte, ensuite
s'abaisser dans l'hémisphère austral, etenfin se relever pour venir
aboutir au point de la constellation des Poissons, d'oil elle était
partie. En répétant, la même chose pour une nouvelle période de
lJ6S jours, on vcrrâ le soleil reprendre exactement Ia rrême routo.
$ 428. Ce que I'on a fait sur une carto, on peut le faireégale-
ment sur un globe célesl,e. En y marquant les positions $coessives
du soleil, au molen des valeurs correspondantes de soË ascension
droite et de sa déclinaison, on pourra tracer la courbe suivant la-
quelle il se déplaceà travers les constellations. On y trouvera cet
avantage, que la route du soleil sur la splrèro céleste sera repré-
seutée avec sa véritable forme, ce qui Ia fera beaucoup mieux con-
nattre que le développement qui cn avait, été fait srrr la carte ropré'
sentanl la zone équatoriale. On devra seulement rre pas oublier que
les globes célestes nous montrent les constellations à I'errvers ($ 94 ),
et, qu'en conséquence le soleil se déplacera, sur un pareil globe,
en sens contraire du sens dans lequel il se déplace sur une carte,
c'cst-à-dire en sens contraire du sens dans lequel nous le veruions
rnarcher parmi les constellations, si nous pouvions apercevoir les
étoiles en ploin jour.
Si I'on examine la courbo tracée sur un globe, comme nous venons
de le dire, et représentant la route du soleil sur la sphère céleslê,
on voit immédiatement que cette courbeÀBCD, fg. 4 89, présente
toutes les apparences d'ut) grand cercle, incliné d'une certaine
quantité sur l'équateur. Cette première idée est confirmée par les
divers moyens que I'on peut employer pour s'assurer de son exac-
titude. Soit qu'on effectue cles mesures sur le globe lui-même, soit
qu'on ait recours à des nrélhodes dc calcul, on arrive à reconnaltre
que la route suivie par le soleil, à travcrs les constellations, est bien
un grand cerclede la sphèrecéleste; ou, au moins, qu'elle ne dil-
fère d'un grand cercle que de quantités erlrêmentent petites, atrx-
2:jtt I.()ts ])u llou\,[]tEN.r DU SO|,EIt.
(luelles nons ne ferons pas at,tention pour Io moment,
sauf à r
rovenir plus tard pour iudiquor la grandeur e[ Ia cause âu .., àir_
férences.
S 4 29. Écfptlque, éqnlnoxese solstlaer, salsons. _ Le
grand cercle que lc soleil décdt sur la sphùre célesle, et qu'il
par_
court, en totalité dans I'espace de 365t1, sc nomme l,,.ililtuque.
son plan fait avec le plan dc l'équateur, un angre d'environ
23"?g,,
cet anglc est habitucllement, désigné sous le nom d,obliquité de I
o_
cliptique.
L'écrliptique ABCD, fg. ,t89, coupe l'équateur IIE
en tlcux
points diamétralement oppo_
sés A, C, auxquels on dônnc
le nonr d'ëquino.res. Le point,
A, oir le soleil traverse l'équa_
tour cn passant de I'hénri_
sphère austral dans I'hémi_
sphère boréal , se nomme I'a_
n quinot:e clu printcmps, le point
opposé C csb l'i)quinore il'utt_
tonttte.
Les dcux point,s B, D, si_
tués aurnilicu de chacunc rles
derni - circonfér,cnces ABC .
Cl)^{, se nomntcnI les solsticrs I

-
lc prernicr, B, tlui so trouvc
dans I'hémisphère bor.éal, esl, le .solslicc d'ëtrj le
; sccond, D. est lc
solslire tl'lti,r:er.
Outreces quatre.points i, Il, C,.D, clui.partagent l,écliptique cn
cilratrc quarts de .e,rcre, on e. a imaginé'd'au"Lres qrii,'avec
rcs
prenriers, divisent le cercle tout eniier en douze p;iiiLr'égales,
commc on le sur ra fig.rc ,rgg. ces clouzc partiÀront .. qu*
I'on nonrme lss'oit .sigrres dc.l'éclipbique; chacune ci'elles
a une ampli_
fication rle 30 deg*ls; chaçé qi,nri du |e.ripiiquo",.lni;lnL
t.oi*
signcs. Les signes ont reçu àes riours particuriir_i à-'ffiË'iur.on_
stellations situées dans reur \ ort:r ccs nonrs, rangés dans
I'ordre. des .signes, en partan['orsi'age.
,1u 1'6quinor. d;i;ri";o,i* iî
o, ,..r_
chant dans le sens du mouvenr'.t ririsolcir, i",riq";
p;,.'t",-nLcnu , to
I_l!lier,lc Tuurcau, lcs Gri,reaur,lc Cuncer, le nàrrrla lriergc,la
li1ùancer le scorpio,, le strgirtari'c, le cupricot,ne,re
versear, e[ res
/'rissorrs. ces douze noms sont co'te'nui aans res
du,l" ,î* ,ui_
vanl,s, qui permettenl, de lrrs pug*n'r.facilenretrt :
\,AhtÂ'floNs Du Joult rr r)lj l,À ]Ltl. 2JlJ
Suul, Aries, 'farlrus, Gemini, Cancer, Lco, Virco,
Librnque, Scorpius , Arcilonerrs, Caper, Arllthot'a, Pisccs.

Lorsque le soleil passe à l'équinoxe du printemps, on dit qu'il


enlre dans le signe du Bélier I lorsqu'il a décrit un arc de 30 degrés
sur l'éclip[ique, à partir de cet équinoxe, il sort tlu signo du Ûélier'
pour entrer dans le signe du Taureau ; et ainsi de suite.
Le temps que le soleil ernploie à failo le loul de l'écliptiquo
constil,ue ce que nous nomlllolts une au,nëe. ()n donnc Ie nom do
.saisors aux frac[ions dc I'année pcndant lesquelles le soleil parcourI
chacun dcs quatrc quarts À8, I]0, CD, DA, de l'écliptique. La sai-
son pendant lirquelle le soleil va de l'équinoxe de printernps A au
solstice d'été B, se nonune le Ttrin|entps: la saison suivante, con-
prise entre le passage du solcil au solstice, d'été B, et son passase
i\ l'équinose d'automne C, se nomme I'e le I ensuitc vieu[ l'e,ntomnr,
compris entre l'équinoxed'automne C eb le solstice d'hiver D I etr-
{in, I'lmuer correspond au dernier quart l)A de la route annucllc
du soleil sur la sphère.
C'es[ sur lo mouvement du soleil qu'est basé notre calendriet',
ainsi quo nous le verrons plus tard. Aussi, les commencements dcs
quatre saisons arrivent-ils tous les ans, à peu de chose près, à dos
dates de mêmc dénomination. Ainsi, c'est vers lc 9'l rnars que ltl
soleil passe à l'équinoxe du printemps; vers le 22 juin, il sc
lrouve au solstice d'été ; vers le 23 septenrbre, il cst àr l'équinore
d'automne i et enfin, vcrs le 92 décernllrc, il ttrrive au solstite
d'hiver.
$ 430, I)n four eÉ de Ic nult à dlverses époques et en
dlvers lleux. Chaque jour nous loyons le soleil sc lever du
-
côté de I'orient, eb se coucher du côté de I'occident. 0eb astre se
trouve au-dessus de notre horizon, pendant une portion ds la duréer
que nous appelons un jour solaire ($ 4 96), c[ au-dessous de ce
plan, pendant I'autre portion de cette durée. La première portioll
porLe plus spécialemelrt le nom de iaur, et la seconde celtri de n'uit.
On sait que le jour cst tantôt plus long, tantôt plus court que Ia
nui[ ; nous sommes en rnesure, maintenant, de nous rendre un
conrpte complet, cles variations qui se produisent continuellentent
clans leurs clurées, atux diverses époques d'une anttée. Pour cela,
nous pouvong nous servir d'un globe céleste, monté sur un pied
tel que celui que représenie la figure { 28 (page 'l37). En conce-
vanI qug lo soleil occupe successivetnent diverscs posilions sur le
granrl cercle de l'écliptique, tracé sur ce globe, e[ en laisatrt faire
au globe un tour enlier autour de son ttse, poul' chacuno de ccls
po-sitions rlu soleil, nous verrons d0 quellc rnanièt'e le ccrcle décrit
240 IOIS DU IIoUVEMDNT DU soI.EIt.
par le soleil, dans oette rotacion, es[ coupé par ro pran do I'horizon,
et, nous en conclurons faciloment Ie rapport qui existe entre les
durées correspondantes du jour et de la nuit.
. supposons-nous d'abord placés à I'obsen'atoire dd paris, don[ la
latittrde est, de [8o 50/ ,l .,ttl, e[ en conséquence disposons Io globe de
telle nrernière que son axo PQ, fg. 490, soib inôtiné sur lihorizon
HH d'unequantitéégalc
à cet angle. Pendant la
rotation du globe autour
rle son axe, l'équateur
EE correspond toujours
au même point a du
méridien M\I; il en est
de m0me d'un parallèlc
f, cluelconque, qui rencon-
tre toujours ce méridien
en un rnême poini, situt!
d'un cô[é ou de I'auire
du point, a,, suivant que
lc parallèle es[ dans
l'hérnisphère boréal ou
dans I' trémisphèrc aus-
tral. Lorsque le soleil
cs[ à l'équinoxe du prin-
Lemps, c'esb-à-dire
vers Ie 2 | mars , il se
trouve sur l'équateur
céleste; il décrit donc
en unjour, en vertu du
mouvement diurne, un cercle qui coincide avec cet équateur; il se
lève en F, so couche en G, et traverse le méridien arr point o; son
cercle diurne est évidemmenb coupé on deux parties égales par
I'horizon, c'est-à-dire rlue le jour est égal à la nuit. A partirde
l'équinoxo du printemps, la déclinaison du soleil devient boréale
et va on augmentant; à une époque quelconque compriso entre le
I I rnars et le g2 juin , il décrit, en un jour un cercle qui coïncide
aveo Lln parallèle tel que II, et traverse le méridien en un point,
situé au norddu poin[ a, à unedistance égale à lavaleur de sa dé-
clinaison; [e prrallèle Il étant évidemmen0 coupé en deux parties
égales par le grand cerclc l'PGQ, la portion de. ce parallèlo qui se
Lrouve au-dessus de l'horizon HH est plus grande que la portion qui
ss trouve au-dessons; le jour esb donc plus long quo la nuit, et la

r- ---;*-J
lAltlA'fl0Às l)u J0ult u'f !)u 1,À 1\u1'r. 241
tlitlércnco entre le jour et la nuit est d'autant plus grando que lu
déclinaison du soleil a elle-même unc plus grande veleur. Au solstice
il'été, vers le 22 juin, lc soleil atteint, sa plus grande déclinaison
boréale qui est d'environ 23o 28/, ct travcrss le méridien en un
jour
lroint D éloigné du point a d'une quantité égale à'cet angle : le
dure 4 bt'58"', e[ ll nuit seuleqrent 8r'2n'. A partir de là, le soleil
allant du solstice d'été à l'équinoxe d'automne, sa déclinaison reste
boréale, rirais diminue pl'ogressivement: lc jour, l,oujours plus long
rlue la nuit, I'emporte de moins en moins sur cette dernière: enfin,
à l'équinoxo d'automne même, vers le 23 sepLembre , le soleil se
retrouve sur l'équateur, c[ lc iour redeviertt égal à Ia nuit. Du
93 septernbre au 2? décembre,le soleil se l,roure dans I'hémisphèro
nustral, et sa dticlinaison va 0n augmerttant ; il ilécrit chaque jour
un cercle tel clue JJ, dont la portion sittrée au-dessus de I'ltorizon
csL plus petite qus celle qui est situéc au-tlessous; le jour est plus
court que la nuit, et d'autant plus coult que le soloil est plus près
rlu solstice d'hiver. Au solstice mômc r vers le.2? décembre , le
soleil a sa plus grande déclinaison auslrale, qui a la même valeur
quc la déclinaison boréale correspondantc au solstice d'été, et tra-
ierse le méridien en un point c tcl que I'atc rtc est égal à I'arc aÙ;
lc jour ne dure que 8"2n', et Ia nuit esf de .l5r'58u'r c'est-à-dire le
contraire de ce qui a lieu au sols[ice d'été. Du 22 déoembre au
I I urars de I'année suil'ante, la déclinaison du soleil est toujours
rusl,rale, mais va en dimitruan[ ; la durée du jour augmente constanr-
ruont, tout en restant inférieure à celle de la nuit I enfin, lorsque lo
solcil revient à l'équinoxe du printem ps, le jour redevient de nouveau
cgal à la nuit, Les circonstance:i que nous venons de signaler se re'
pioduisent ensuite chaque année, identicluemçn1ds lqrnême manière.
Co que nous venons de dire, pour le cas où I'on se trouverai[
placé à I'Observatoire de Paris, on peut, le répéler pour un grlnd
irombre d'autres lieux, tels que Londres, Madrid, Rome, Berlin,
Saint-Pételsbourg, et I'ott arrivera à rles résultats entièrement ana-
logues. On reconnaltra toujours quc, dans chacune de ces villes,
lclour est égal à la nuit à l'ôquinoxe du printemps; qu'il aug-
nrente, en tnême temps que la nuit diminue, depuis l'équinoxo du
printernps jusqu'au solstice d'été ; qu'après le solsi,ice d'été. le jour
ilinrinue jusqu'à redevenir égal à la nurt à l'équinoxe d'aul.otnne I
que, de l'équinoxe d'automne au solstice d'hiver, le jour est plus
court cluo la nuit et va constamment en tlirrlinuanl I onlin, qtre du
solstice d'hiver à l'équinoxe du printemps le jour augmente de
'
nouveau jusqu'à reprendre une duree égale à celle do Ia nuit. Il n'l-
aura rlo rlinéience d'un lieu à un autre que dans les valeurs du jorrr
2tl
)\2 l.ols ilu ltoU\lrl,lti\il' l)tr sol.rll.'
lc plus long et, du jour le plus courb, valeurs qui dépendent de la
latitucle du lieu, et qui varienI avec clle.
S 4 34 . I\Iais on re,connait,
facilemen!,lo'il n'en est pas ainsi porrr
toù les lieu.s de la terre situés dans I'hémisphère boréal. Consiclc-
rons spécialemcnt, pour cela, I'arc de méridien Dc tlui contient totrs
lcs lroints oir le soleil vient se placcr à nlidi, aux diverses époqucs
tl'uie année, e[ I'arc opllosé D'c' què le soleil traverse ctracluc .iour
à ntinuit. I }aris, et dans les autrcs villes que nous Yenons de citc't',
I'alc l.,c cst situé tout entier alt-clcssus de l'ltorizon cl I'arc l,'t''
,
Lout ent,ier au-clessous de ce plan, c'est ce <1ui fait que, chaque joLrr,
le soleil se kive et sc couche, cu rcstant plus ou nioins longtcm;rs
au-dessus do I'horizonr -qnivattt, clrr'il llasse plus ott moins prc\s fle5
points b, b/àrrnicli gb à minuit. S'ilcn esI ainsi dans ces tlivers liettr,
trela tient à ce elue lerrs latitudes ne sont pas trop rirpprorltées dtl
90 degrés. La fiauteur du poirrt rr, nrilieu de I'trc bc, atr-rlessus
de I'fiorizon, cst ér'iclemmen[ égale à I'angle conpris entre la yerti-
cale OZ e[ la ligne des pôles PQ, c'cst-ir-dire qLre cette hanteur est
égale t\ l'ercès de 90" sur la latiludc dtr lieu que I'on considère . La
Ittrutcurtlu pointrt, à Paris, cst tlonc de 44o 9' Lgttl ct commeellc
es[ plus grandc qrre la valeur de I'arc trc qui est do 23o 28/, il erl
résulte que le point c, e[ par suite I'arc bc tour entier, se trouvenb
au-rlessus de lihorizou. 1\lais si I'on choisit un lieu tcl clue I'excès dc
90 clcgr'(:s sr.rr sA latitude soit plus petit, que 23'28/, il est clair t1utr,
trcI cscès étanI toujours la hattleur du poinb a au-dessus dc I'lto-
rizon, et le point c étant totriours éloigné rlu point rr tlc 23" 98', t'tr
rielnier poinI c sc tronlcra au-dessous de I'horizon. Le glolle dis-
posé de inaniùre à représenter le mouveulent diurne pour le lietr
ilont il s'agit,, tlevra donc être placé comrne I'indique la lrr. 494.
Un nrênc iemps que le point c est au-clessous cle l'horizon IIll , le
poillt b/ se trouvc nécessairement reporté au-dcssus de ce plan.
. En examinanl cc tlui se passs ditns ce cas on reconnalt que .
'
lorsque le soleil pa6se à l'équinoxe du printemps, le jour est égal à
. ,
la ntrit : et qu'r\ partir clc cette époque le soleil s'avûIrçant dahs
l'bémisphère borèal, le jour âuii^mente et la nuit dinrirnre. Il an'ivc
bicntôt que le cercle diurne II, décrit par le soleil, n'a plus auc.un
tlc srrs points au-dessotts rlc I'horizon; à partir dc là, jusqu'au solsticc
tl'é[é, ic soleil ne sc cottdte plus, et par consér1uenI ne se lèvtt pltts :
il n'y a plus de nuit. Cette présence non interrompue du soleil art-
tlessris db I'horizon se continue etlcorc au delà du solstice, jusqtr'a
ce que la ckiclinaison clu soleil aitassez ditninué pour qu'il décrire
rle nouvcau, ell un jttur, le Corcle II rlui tOuche I'horizon par un rle
ses points. A partir do li\, le soloil I'econlmence ùt se couclter et à st:
\ ARtÀ'f toNS t)u JOUR !t1. t)l.l 1.,\ NUIl'. 2/l:i
le\,er, en restant clraclue jour un temps dfillus en plus long au-
dessous de I'horizon; la nuit augmente et le jour dintinue , jusqu'à
l'(rcluinoxe d'automne oir
ils deviennent égaus.
Âprès cet équinoxe, la
nuit devient de plus en
plus longue, et lc jour
diminueen mêmelemps.
Bientôt, le soleil décrir
un cercle diurne tel que
JJ, dont aucun point 6
n'est au-dessus de I'ho-
rizon, et t\ parlir dc là,
i[ ne se lèr'e plus. On ir
alors une uurf non intor-
ronrpuejusqu'au solsbicc
d'hirer: cctte nuit con-
Linuellc se prolongc en-
core au delà du solsticc,
jusqu'à ce que la dôcli-
naison australe drr soleil
ait assez diminué pour
qu'il déc;rive de nouvcau
lo ccrcle diurne JJ, qui
touche I'horizon par uD
rlo ses points. Alors, le soleil se rapproche constamment de l'équa-
teur céleste, lo jour reparalt et augmente de durée do plusen plus,
jusqu'à l'équinoxe rlu printemps où il redevient égal à la nuit.
Ainsi, pour togt poin[ de I'hémisphère boréal de la terre dont ltr
latitude ditTère: de I 0o d'une quantité moindre clre 2 3o 2 8',.s'gsX- à-
dile pour tout point, dont la distance au pôle nord de la terre est
plus petile que c0 dernier angle, I'année entière présente quatre
phascs bien distinctes. f)ans la première, commençant quelque
lcrnps avanL l'd:quinoxe cle printemps, et se ternrinan[ quelqurr
tenrps après, Ie soleil se lève et se couche chaque jour : la durée
du iour, nulle d'abord , atrgmente jusqu'à devenir de 2l* heures:
cl la durée de la nuic , au conl,raire, diminue continuelloment de-
puis 94 heures jusclu'à zéro. Dans la seconde phasc, qui conrmence
itu momen[ où la première finit, eb qui s'étend égtilement de parl
eL d'autre du sols[ice d'été, le soleil ne se couche pfts : il n'r' a pas
rlc nuit. Dans la'troisième phase, qiri commence quelque tênr;rs
itt'ant l'éqninore'd'atttomne, et qui se ternrine quelque teurps apri's.
#:{f
2ltt+ LOIS DU ]IIOUVEMEN'I' I)U SOI,EU,.
les choses se passent dc lir mêrne manière que dans Ia première ,
mais en sens contraire : les jours , d'abord de 2L heures , dimi-
nuent jusqu'à devenir nrrls; et les nuits augmentent depuis zéro
jusqu'à 9i hcures. Bnfin, dans Ia quatrième phase, qui.-s'étend
égaiement de part el d'aubro du solstice d'hiver, le soleil ne se
lève pas : il n'y a pas de jour.
Lei durées de la deuxième et de la quatrième phase so'[ d'au-
tanû plus grandes, relativement â celles dc la première et dc la
troisième, quu le point que I'on considère est plus pres du.pôlo
boréal de laïerre. Àu pôle même,la première el la troisième pltase
deviennenI nulles, et I'année se trouve divisée en deux pof tions seu-
lement: danS Ia premièr'e, le soleil reste constamment au-clessu-q tlc
I'horizon, et,, dans la seconde, il resl,e cons[âmment au-dessotrs dc
ce plan; il n'y a Plus
alors qu'un seul jour,
qui dure sir mois, eL
qu'une seule nui[, qui
dLrrc égalemeni six mois.
f)ans ce cas, en effet ,
le globe doit être placé de
manière que son axc PQ
soit vertical, frg.'t 92, cc
qui nrontre que le cercle
diurne décrit par le so-
lcil , à une époquc qucl-
conque, esb parallèle à
I'horizon ; cc corclc dinrntr
sera au-dessrts cle l'ho-
rizon, pendant tout lc
temps emplo,vti par lc sr-
lcil à aller rlo l'équinoxc
rlu printcmps à l'équinore
ti'automne, c'est-à-rlire
pendant tout le temPs
que sâ déclinaison es[
ùoréale; ce cercle sora I
au contraire , au-rlessous de I'ltorizon , pendant le reste de
I'année.
points de la
$,13?. Tout ce que nous venons dedire-pour des
et à diverses lati[udes' nous
terr-e situés dans I'lrbmisphère boréal,
pouvons le répéter poor ies points situés dans son hémisphère aus-
iral, e[ nousirriyerOns à"dàs conséqttences exaetement pareilles.
r,i.!

\ ARIATIONS DU JOUR ET DE T.A NUIT. 2â5


La seule tlifférence qtle nous y trouverons, c'esb que, le pôle boréal
rle la sphère céleste n'étant pas visible, et lo pôle austral, au con-
lraire, ie trouvant au-dcssus de I'horizon, le rôle des deux solstices
sera changé : le solsiice d'hivcr jouera le rôle que nous aYons vu
jouer au solstice d'été dans l'hémisphère boréal de la terrs, e[ in-
ïersement. Àu cap de Bonne-Espérance, par exenrple, dont la
lal,itude australe esf de 34', la durée du jour va constamment en
angnrentant, depuis lc solstice d'éfé jusqrt'au solstice d'hiver, et
eniuite constamment cn climirtuant, du solstice d'hiver au solslice
d'été. Pour un point situé a une distance du pôle austral de la terre,
plu.i petite quc 43" 98',le soleil reste pendant plusieurs jours au-
itessus de l'[orizon, à l'époquedu solstice d'hiver, et est demêrne
pllsieurs jours sans se lever, à l'époque du solsbice d'été. Au pôle
apstral mê,ric, le soleil reste au-clessus de l'horizon depuis l'équi-
loxe d'autontne jusqu'ir l'équinoxe du printcmps, et au-dessous de
ce plan pendan[ le reste de I'année.
Èour iout point de la teme sit,ué dans I'un ou I'autre de ces deux
hémisphères, e[ éloigné
de plus de 23o 28' du
pôle le plus voisin, la
duréc du jour varie con-
stamment, dans un sens
otr dans I'autre, à nre-
sure que la tléclinaison
rlu soleil changc : mais
cette variation csi pltts 1r

ou lnoins prononcée, stri-


vant que It latitude tln
point que l'on considère
est plusotr moins grande;
ellc a lietr, d'ailleurs, en
sens contraircs une à
mêmc époque, pour deux
lieux situés de pûrt et
d'autre rle l'équatettr de
la terre. A l'équateql
nrême, cette variation de
la durée du jour disparatt
complétement : le jorrr
est égal à la nuit pendani
toute l'année. Ctest ce qu'on reconnaît, encore sans peine, à I'aide
d'un slobe. On doit, pottt' cela, le placer de manière que son axe PQ
21.
246 I.0fS l)Lr IlOIJ\'[-]fliN:t' t)tr SOt,|j1t,.
soit dans le plan de I'horizon HIl, 1Tg. 4 g3: et, arors, il est aisir tle
voir que tout cercle diurno décrit par le soreir, tel cilre [[ ou JJ,
ostcoupé en deur parties égales par l'holizon.
Lorsque le soleil està-l'un des points do rcncontre dc l'écliptiquc
avec I'équateur céleste, le iour est égal à la nuit par toute la terre;
c'ost cette circonstance qui a fait donner le nonid'lrluinoæas à ces
de_ux points (des mots latins {.e(pnrs)non).Lesoreil lrtrverselo mé*
ridierr successivement aux divers poinls de |aro br,,
rig.4
g0: dn
solstico d'hiver au solstice d'été, son poinl de renconir* onu. ,,u
plan marche de c vers ù : tlu solstice ri'été au solstice d'lriver, co
point marche au contraire do ù vers r;. À Ia fin de chacune de ces
périodes, le soleil, après aloil pour ainsi clire marché, soit vcrs le
nord, soi[ vers le sud, semble s'ar.rtrler pour marchcr ensuite en sens
contraire : c'est ce qui a fait donner le noni de so/sticcs Èt chtrctrrr
dos points où se trouvealors le soleil (des mobs latinssol. stclr). Lc
norn de l'éqr-rateur vientde ce que, pour toul poinI de la ierre situô
sur ce grand cercle, Ie jour esl égal à la nuit penrlant toute I'année.
_ $ '133. Âfin do compléter les iotions que nous venons de dévc-
Iôpper, relativcmenb aux clurées du joui et de la nuit, à cliverscs
époques et en divers licux, nous donnorons, dans le tableau sui-
vant, les durées des jours..les plus longs e[ les prus courts pcrur
r
diverses latitudes, dep u is l' équatcur j rislu'aux paia llèles terrestres
dont la latitude est de 66o32r (différence entre g0oet 23. g8r).

nunÉn I)I;RF]E nlnÉn


TII11D[, DU DU DII
our le plcs long. r lc plus rourl. jour le plus

hm hmllltrrrr
0" 190 re o ll 40. I l+ir 99
r9 t7 1{ 43 l{ ,15" | {:'' 9r., 834
,0. 19 35 1.1 et ll so. I l,i I 751
15" t9 53 rt 7 ll 15. I tt 1 653
90" ,13 ,l3 {0 ,t? ll f'0. I ls :to 5 :J0
t0 9{i
,ro t llll 0r.
25" t3 :r4 I et 9 9bl
30. |3 5(i {.iri'J2, I 2L o 00
35. 14 22

Pour les lieux dont Ia latitucleest supérieure à 66oB2f, la durée


du jour varie de 0 à 94 heures, dans ia portion de I'année ori le
soleil se lève e[ se couche. Mais Ie nombre-cle jours penrJant lequel
cet astre reste constamrrent au-dessus de I'horizon, sans se c(,u_
cher, et le nombre cle jorrrs penrlan[ reqrrer il.rosté constnmmerrI
r)I\,tsto\ DE LA it'tiRRE E\ (:tNQ ZONËS. 2lri
au-dessous de ce plan, ieçer, r,arient avec la latitude : Ie
sans se
lalrloau suivant fait connaltrc ce nombre de jours
lrrur cliverses
latiludes borénles, depuis 6G.1]?/ jusqu'à 90".

L-{TrTUrjES i r,E s0r'Err,


.\-n sE (:oltcil t,: t,.{i
I,E SOI.EII
lic sE lùve
ljot'('illcs, I
P,\s
I pcnrllrrrt. crrr.irrrrr peurlanl cnliron

6û" 39, ,1J qi


t0' t, It tt0
75" ,t 03 U7
80. {34 197
tl5' ,ûl 153
90" {80 ,17S

Pour les latitudes australes rlc nrênres valours. res résurtats ne


sont pas tout à fait les mèmes. Ainsi, pour la latifude aust,rale cle
7ô", le soleil doit rester cons[amment, tru-dessus cle l'hor.izon, pen-,
rlant tou[ le ternps qu'il nc sc lèr'e pas à Ia latitur]e boréale de'?b"i
il reste au-dessous de I'horizon, pour la premièrc rali[ude, pendant
tout.lc temps qu'il leste au-dessus de ce planpour ra secon,rc. Lc
soleil roste donc envjron gz jours sans se c.oucrràr., et ,l 0 3 jours sans
se lever, à la latitude auslrale de 75 degrés. Nous vemo-ns bienlôt,
à cluoi tiont cette différence que présentent les rirgions r.oisines das
dcux pôles de la terre.
S '134. I)lvlslon do ta surfaee de la aerre en clnq ,rones.
l{ous venons
-rnouvemenb diurnecleduvoir que les circonstanceÊ que présentc re
soleil sont, loin d'étro les inêmes pour los
divers points de la surfaco cle la terre : c'est co qui a cônrluit ir
cliviser cette surface en plusieurs parties cristinctes ou :onor, comme
nous allons I'indiquer.
Pour tout point dont Ia latitude, boréale ou australs, ne dépasso
pas 66" 32/, le soleil se lève et se couche tous res jours de |aànée.

fgy lgu! point, au contraire, rlont la latirude est plus grande quo
$.6" 32t. il y a certaines époques do I'année oir le solell est piu-
llgurs jours.sans sc lever ou sans se coucher. Les deux paral-
lèle.s AA',JlB' , lig.4 g4, qui correspondc.nt aux IaLitucles de 66" Bg,.,
divisent donc la surface de la teme en trois parties bien distinctes.
Les deux calottes sphériques, ou zûnes à unc base, ApAr, BQB,,
sÈ nomment les:orr,as glttciales. Les cercles BAr, BBt, qui leur
servent, do limites, sont les cerales polaires; on clonne spéciale-
nren[ le nom rle rercle poluire rûctirlru: à cctrri qui nvoisine le pôle
1.,

&t"

24tt I.OIS DU MOU\'EIIEI{T DU SO[,NIT,.


nord, tandis que l'autre porte le nonl de ecrcle I,olûirt ûnlur(l;qut.
La partie comprisè enlrè les dsrrx cercles polaires se dir,ise à sorr
totrr en trois autres. Pour tous les l)oints qu'elle conrpre,nd, le soleil
se lève et se couche charpe
lÆ, P =-i r i^,.- de
jour J^ t'^--,1.^.
I'anttée; *-:^
mais r.-
la plus
-r--.-
pS:-\, srande hautcur à laquelle il

"éff
ff\
h.,i,:"iïJ*"-ffi*.i,l:l'':l
point que pour un autre.
-
Si

Jo""in,;î%Hî, î,,11
m\(,
",il:-,
o\N,,, È+Ë âui/u' ltauteur rlu soleil au-rleùu.* tlo

Fig.
V404. -[ - [,d;*ï,T::iifirlri
(.ct arc comprenânt tous
lioints oir le soleil traverse Ic
méridien, aux diverses époques de l'année, il est clair que, s'il so
les

trouve placé comnle sur la figure, c'cst au moment oir le soleil


passera en D qu'il sera à sa plus grande hauteur au-dessus de
I'horizon. En général, toutes les fois que I'arc bc sera tou[ entier
rl'un même côté du zéni[h Z,le soleil atteindra sa plus grandt:
hauteur lorsqu'il passera à I'unc cles extrémités de cet ârc, c'est-à-
dire à l'époque du solstice rl'étô ou du.solstioorl'hiver, suivant que
I'on sera on un point de I'hémisphèrc boréal ou de I'hémisphèrti
austral; cette plus grandc hauteur, l;oujours inféricure Èr g0n, va-
riera d'ailleurs dc grandcur avec la latitudc du )ieu. I\lais si I'arc ûc
s'étend de part e[ r]'aut,rc du zénith , frg. 495, il n'en seraplus de
nrôrne; Ie soleil traversant le méridien successivernent dans le.s
tlivers points dc cet arc, il arujvera deux fois, chaque année, qu'il
passera au zénith nrônro du licu: sa plus grande hauteur au-dessus
rie I'horizon sera donc de 90", et elle n'arrivera plusà I'époque de
I'un cles deux solstices. Iour qu'il en soit, ainsi, il faut que la.distance
du milieu o de l'arc bc uu zénith du lieu soit plus pe[ite que la dis-
tance ah qui est de 23o 28': et comme la distance du point c au
z.énith ost égale à la lati[ude du lieu , il en résulte que cette latitudc
doit êlre plus petite que 93o28'. Si doncon trace sur Ie glolletc.r-
,l9,4, correspondant aux latitudes
-restre les parallèles CC', DD', fig.
tle 23"28', ils cornprendronLentre eux tous Ies lieuxde la terre oir
I'on voit le soleil passer au zénith à certaines époques de I'année. Ces
cleux parallèles (iC', DD', se nonrrlent les li'opiq?/es,'c'elni rlui st,
TN}-I.UENCE DE L'ATÙIOSPH, SUR LA DURÉ:E DU JOUII. !/I9
lrouve dans I'hénrisphère boréal est le tropique tlu Cunccr', et I'autre
esi le tropique tlu Capricot'nc, dénominations particulièr'es qtrivien-
nent de ce que le soleil passe au zénith tl'un poinf quelconque de
I'un ou de I'autre de ces
deux tropiquos, lorsqu'il
entrc dans lo signe clu
Cancer ou dans le siene
rlu Capricorne, c'esl,-à-tlirc
arr solsiice d'é[é ou i'ru
solsticc d'bir,er. Le mot
lropique (dtt ve.rbe greo
tairro, ) signi{ic
tournet'
clue le soleil , après s'ôt,rc
lvancé \rers le nord ou
vers Ic sud , jusqrr'à at-
tcinclrc le zénith d'un qrrel-
conque tles points des deur
cerc:les auxqucls il s'appli-
c1uo, rel,ournc sur ses l)as
pour se rapprocher de i'(:-
cluateur. La zone que com-
prennent les deux tropi-
ques so nommg la Àone
torridtt ; les deux zorr€S
comprises entre les tropi-
cpes et les cercles polaircs
sont désignées sous le nom 6|ç -:one.s lctttplrërs.
Ainsi, en résumé, la zone torrido s'étenri dtr 1rar0 c[ d'autre de
l'équateur, jusqu'aur deux tropirlues; le soleil passe deux fois par
rn au zénith de chaque point de cette zone, excepté pour les points
dcs tropiques oir ceb aslre ne passe qu'une fois au zénith, au sol-
stice d'été ou âu solstice d'hiver. Les zones fenrpérées s'étendent
rlepuis les tropiques jusqu'aux ccrcles polaires; Ie soleil so lève et,
se couche chaque jour cle I'année clans toute l'étendue de ces deux
zones, comlne dans la zono torricle: mais il ne passe au zénith
tl'aucun des lieux qu'elles renferment. Hnfin , les zones glaciales
s'élendent depuis lés ccrcles polaires jusqu'aux pôles: ellâs com-
prennen[ tous les points où le soleil rest,e constamment au-dessus
ou au-dessous de I'horizon, pendant plusieurs jours de suite, à
certaines époques de I'annee.
$ 4 3Êi. Inlluenco de Ïatmosphère snr Ia durée du jour;
crépnseulo. * L'atmosphère temeslre, en réfraclant, les rayons
2.)0 LOIS I)U IIOU\'HflXi\'l' I)U SOI.IT:11..

hlmineuxqui nous viennent du soleil) nous fait voir cct aslre plus
haut qu'il n'est en réalilir. Cct, effeI de la rrifraction atmosgiheriqrre
devient surtout très sensiblc lorscluo le soleil est, prÈrs de I'horizon,
puisqu'à l'horizon mêrne elle le relève d'un angle cle plus de 31,. It
on r'ésulte que nous voyons kr soleil se lever quelque temps a\anl
qu'il no soitr réellemeut élevé jusqu'au plan de notre horizon, et
que de môme nous le voyons so coucher quolque temps aprtis qu'il
s'es[ abaissé au-dessous de cc plan. La duréc clu jour se trour-e
donc augmentée par là, ef cclle dc la nuit, sc trouve dinrinuée en
conséquence. C'est ainsi qu'à Paris lo plus long jour cle I'année es[
de ,l6r'?o', et le jour le plus court de 8r' rl,ln', au licu de 4 5r,ij8,u et,
8u2n', nombres que nous avions indiqués précédernment cn no
[enant pas compte de I'influence de I'atmosphère. On rcit clue les
joursà Paris sont augmentés cle I minutes par cette iniluence, à
l'époque des solstices; ils le sonb sculement cle 7 minrrtes aus
équinoxes. Àu pôle boréal, Ie soleil parnit dans Ie plan de l'horizorr,
non pas lorsqu'il arrive à l'équinoxe du printemps, rnais lorsclue
sa déclinaison australo n'est plus quc d'envir.on 3J/; il reste alors
visiblo jusqu'à l'époque ou, a1'ant, passé à l'éc;uinoxc d'automue,ll
a repris une déclinaison australe supéricure à BB/. On a soirr
ds tenir compte de cette ac[ion de I'atmosphère, dans le calcul
des heures du lever eb du coucher du soleil que I'on insère dans
les almanachs. Les nombres crontenus dans les tableaux das
pages ?46 et 2/*7 ont ôté oblenus en négligeant la réfraction at-
mosphérique; ils se rapportent ilu\ apparencesque présenterait le
ltrouvementdu soleil en divers lieux, si I'atmosphirre n'existaiI pas.
$ ,l36. I\Iais I'al,tnosphère agit d'une autrc rnanière encore, pour
augmenter chaque jour le temps pendanl lequel nous recevons la
lumièrc du soleil. Lorsque cel, astre s'est, assez abaissé au-dessous
de notre horizon, polrr que les rayons do lunrièrc qui en émanent, ncr
puissent plus nous arriver directenrenf , c'est-à-clire lorsclu'il s'esL
couché, il éclaire encore unc por[ion des couches al,mosphériques
qrri se trouvenI au-dessus de nous; les nioléculos d'air, en nous
renvoyant une parlie de la lumièr'e qu'elles reçoivent ainsi du solcil.
répandent autour de nous une clarté qui est très grande lorsque
le soleil est conché depuis peu rl'instants, et qui diminuc progrcs-
sivcnrcnt à mesure que lo soleil s'abaisse de plus en plus au-dessorrs
rlc I'horizon. Le matin, avant le lcver du soleil, Ie même phéno-
tuèno se produi[ : les couchcs atmosphériques situées aLr-tleisus de
I'horizon sont éclairées de plus en plus par le soleil, cluand il ap-
proche de son lever, ct il cn résulte pour nous rrne clarté qui croit
progre*ssivenrent jusqu'ir ce cpe le soleil se k\r'e. Cette clirrfr!.
INTT,UËI\(;T' I)D I.'A'I'IIOSP}I. SUR I.A I)URÉE I)U JOUII. 25I
rariable d'un instant à un autre, qui précède le lever du soleil, et
clui suit son coucher, porte lo nom de crëpuscule: le crépuscule du
rnatin esl plus spécialement désigné sous le nom d'arrrorz, et celui
tln soir sous le nonr de brutu:.
Ll lueur créprsculaire nc présen[e pas une intensité unifornro
rlans toute l'étenduc du ciel que ['on peut apercevoir: on voit au
contrnire qtre cette intensitô est plus grande vers un des points de
I'lrorizori que partout aillcrrrs, ct qu'elle va en diminuant progressi-
rcment, à partir de ce point, clans toutes les clirections. Ce point,
oir lir lueur crépusr:ulairc a sa plus gretnde intensité, est do tous les
points de I'horiz.on cclui donI le soleil se trouvo le plus rapproché;
il cst situé clans le plan vertical qui passe par le centre de I'astre.
lin nrênre ûçlnps qLrc lc soleil s'abaisse au-dessous de l'horizon,
après son couctter, le plan vertical qui lui correspond change de
rlirecl,ion, puisque le soleil, dans son mouvement cliurne, nous
-qenrble décrire un cercle oblique à l'horizon ; Ie point de plus grande
intensité de Ia lueur crépusculairo doit clonc se déplacer en mêms
temps que le soleil : ce point s'éloigne de pf us en plus de Ia posi-
t,ion r1u'il occupait au momenl du coucher du soleil, en marchaub
vers le norrl ou vers le snd , suivant que le lien d'observation ap-
partient à l'hémisphère boréal ou à I'hémisphère austral derla terre.
l)es circonstarrcos analogues so présentenI avant le lsver du soleil.
On cornprend que l'interrsité de la lueur cr'épusculaire ne dépend
pas seulement de la distance à lacluelle le soleil se trouve au-dessous
rlu plan de I'horizon. L'état, de I'atmosphère, la quantité de vapeur
r;u'elle contient,, Ia transparellce plus ou moins grande qui en ré-
sulte pour les couches atmosphériques, doivent avoir une influencc
très notable sur cette intensité. Aussi doit-il arriver que la fin du
crirpuscule du soir, et lo commencement de celui du matin o ne
correspondent pas toujours a un même abaissement du soleil au-
rlessous do I'horizon. Ce n'est donc r1u'approximativement qu'on
peut étabilr une règle qui pernrette d'évaluer la durée du crépus-
cule. On a reconnu que, généralemelt[, lorsque I'air est suffisam-
ment pur, la lueur crépusculaire peuI s'apercevoir tant que le soleil
se trouve abaissé de moins de ,l I degrés au-dessous de I'horizon.
Il est aisé, d'après cela, de se faire une idée de la durée du cré-
puscule, soit après le coucher du soleil, soit avant son lever. Si
I'on est, parexemllle, en un point de l'équateur terrestre, eb qud
lc soleil se trouve à I'un des équinoxes, il se meut , en vertu du
rnouvemen[ diurne, suivant uh cercle.qui ooïncide avec l'équateur
eéleste; cet astre, grarcourant 380 degrés en2L heires, décri0 trn
arc de ,lB degrés en une lrcure I soh urouvcmeht, dahs les cir.
2.12 L()]S DU MoUvEMENT DU SOLDII,.
consfances particulières oir nous nous plaçons, s'effecl,uan[ dans urr
plan vertical, on voit que pour qu'il se soi[ abaissé de,l8 degrés
au-dessous do I'horizon, à partir de son couchc'r, ilfaut qu'il ait
clécrit un ûrc de 4 8 degrés sur son cercle diurne : le crépusculc
dure donc tout le tenrps quo le soleil emploie à décrire ce[ arc clc
l8 degrés, c'esb-à-dire l",l2u'.
Le temps employé par le soleil à s'abaisser rle ,18 degrils au-
dessous de I'horizon vario avec la posi[iondLr lieuoù I'on est placé,
ei avec la déclinaison du solcil ; nrais ce temps esI généralenrent
plus grand que cclui que nous venons de l,rouver pour un point, dc
l'équateur de la tcrre, et pour l'époque de l'un dcs équinoxès. Il r. l
même un grand nombrc de lieux oùr, t\ r:ertaines époques, le crépirs-
cule dure.toute la nuit, c'est-à-dire otrlc soleil, en s'abaissant tu-
dessous de I'horizon, entrc son couchcr et son lever, nc va pasjus-
qu'à la distance de 4 8 dcgrés au dolà de laqucllc lc crépuscuie ccssc
d'exister. C'est cc qui arnve, par eremple, à Paris, à l'épotluc du
solstice d'élé. Iln cffet,, à celteépoque, la déclinaison du soleil étant
de 23o28/, srdistancc au pôlo boréal estégale à G6,,BZ/; àrninuit,
lorsque le soleil se trour,c le plus bas possible au-dessous dc I'hori-
zon, c'est-à-dire cn b', lig. a 90 (page 240), on obtienclra la distanco
du soleil à ce plan, en retrânchanl, de Pô/, qui est drgal à 66o32r,
la hauteur du. pôle au-dessus de l'lrorizon, hautcur qui, pour paris,
est de 48o50/: donc la plus grande distance du soleil ii I'horiz.on,
pendant la nuib, à Paris , et au solsticc d'été , est tle 17' lLZ, .
$ 4 37. Varlations de ternpénatrrre oeeaslonnées par Ie
frr()rryement du solell. Bn mênre temps que le soleil éclairc
les diverses par[ies rlo la -surlacc dc la terre, il leur envoie unc
quantité consid(trable de chaleur : c'esb cette chaleur qui, en se
combinant avec Ia chaleur propre de la terre, déterrninô ces tem-
pératures diverses que I'on observe en chaclue lieu. pour nous
'rendre compte de Ia manièr.e dont, se produisen[
ces variations de
température, exarrinons d'aborcl ce qui se passe dans I'cspacc cl'un
jour, en un lieu déterrniné.
La surface clc la terre, daus le lieu dont nous ltous occuljons,
érnet constamment de la chaleur vers les csptrces célestes, ci tend
ainsi à se refroidir; mais, d'un autre côté, clle reçoit de la chaleur
dtr soleil, chaleur qui tcnd à élever sa tenrpérature. cesdeurcauses
de varia[ion de ternpéraLure agissant en scns con[raire I'une de l'au-
tre, la température s'abaissera ou s'élèr'era, suivant que la prenrièrc
I'emportera sur la seconde, ou inversement. Or, tandis que ie ravon-
nement vers les espaces uélesl,es se produit, sans interruption, la
chaleur du soleil n'arrive sur la surfacc donI ils'agit que pàr inter'-
yAnIÂTIoNs Dri 'l'EMpÉnerunn DUEs au sor,EIL. 2J3
mil[ence, si toutefois on supposs quo le soreir se lève et se couche
dans I'espace d'u'e nrênro journée; on comprend donc que, tantôt
la quantité de chaleur perdue par le.ayonnenrenû esb pius'grande
que cellequi esl reçue du soleil, tantôt au eonlraire ceite dàrnièrs
rluanfilé dc chaleur es[ plus grando que la prenrière : on sorl,e qu'il
cn rtlsultc rrécessaircnren[ qir'à certains nioments la tempéraiure
s'abaisse, et qu'à d'autles moments elle s'érève. suivons je soleil
dans son mouvernenb cliurrre, et, nous rcconnai[rons sans peine de
rluelle manièrela [empérafurc doit varierdans I'espace de 2f heures.
I'eu tenrps après le le ver du soleil, la c,haleur reçue rle cet asl,re
-cle
par Ia surface de la .au lieu que I'on considèie, devient prus
.terre,
glanclc que celle qu'elle perd par le rayonnement ; en sorte que la
tern,pérature s'accroîf . Lc soleil s'élcvanr cle prus en prus au-dôssus
tle l'horizon, jusqu'à midi, la chaleur que ra surfaccde la terreerr
t'cçoit va en auqmen[ant,1 car, diune part, les rayons solaires tom-
benl, sur .la surface avec une oliliquitri de moins'en moins grande,
ct,, d'une autre parb, I'a[rnosplrère absorbe une portion de]lus en
plus petite de ces rayons, puisque, par suite dè la diminuiion de
leur.obliquité, ils ont à traverser-une épaisseur d'air de plus en plus
roitln.. La.températ,ure doit donc s'acôrottre constamment jusqu'à
midi' après micli,le soleil se rapprochede I'horizon:ra chaËurque
la surface de la terrc cn reçoit vï donc en diminuanb : maisi tan[
que cette chaleur sc lrouve encoreplus grande que celle qui est
perdue par le rayonnement, la tenipérature ne cèsse pas de s'ac-
croltre. c'est movennemenc vers deus heures de l'apiès-rnidi que
la clralour r€çue du soleil devient tigalc à la chalcirr pcrdue; et
comme Ia chaleur reçue rliminne touiours , il arrive llientôti que la
chaleur perclue cst plus grande que h clraleur gagrriie : clès lors ,
la.température s'abaissc. Ainsi, c,'est vers deus iteures tro l'aprcs-
midi quc la tcrnpératur.c esf la plus élevée. Depuis ceil,e épbque
jusqu'au coucher du soleil, Ia lôrnpérnture baisse cle plus en'ptus;
pendanb la nuit, le soleil n'envoyanI ptrs cle r:haleur àr-la surfaôe dc
la terrc , la l.ernpératurc corrlinue à baisser jusqu'au rever rre ceI
astre I à ce levcr mêrne, e[ pendant, quelque temps au delà, elle
baisse encore, tan I que la chaleur reçuô n'oàt pas aôsez grtrnde pour
compenser la perte qrri se produit, en même tôrnps par le rayonne-
nrettt; enlin, au bouL de peu de temps après le-levrlr rlu soicil, Ia
lempérature reconlmcnce à s'a.ccroître. Àinsi, dans I'espace d'une
journée, la tenrpéralure varie continuellenren[ ; elle àtteint urr
nraxintum vers deux heures de I'après-midi , e[ un miniruum
quelque tenrps après lo lever du soleil.
$ 138. Si le mouvcnrcn[ diurne du soleil présentaif eraclement
,Z!
25t+ LOrS ?U IIOUVt1IDN'I' DU SOLElt.
les rnêrnes circonstances, dans le lieu dont nous notls occupons, aux
diverses époques de I'année; si ceb astre res[ait toujours le mèmc
nombre d'heures au-dessus de l'holizon ; s'ilatteignait chaque jour
la même hauteur an-dcsstts de ce plan, il est clair que la tompéra-
ture devrai[ repasser tous les jours par les mèures phases : la [ent-
pérature la plus élevee pour un jour devrait être la même que celle
des autres jours, ef il devrait égalenrent en être ainsi pour latenr-
pdrrature la plus basse. l\lais nou.s savons que les choses ne se pas-
seut pas dc cette nanière : I'inégalité qui existe entre les durées du
jour ec de la nrrit , aux diverses époqucs de l'année, c[ en un mênre
licu, doit amener une inégalité correspondante dans los tempéra-
tures. Si nous considérons, par e\emple, un lieu tel que Paris, qui
se trouve dans la zone tempérée de I'hémisphère boréal dc la terre,
nous verrons que, depuis le solstice d'hiver jusqu'au solsiice d'été,
le temps que le soleil reste au-dcssus de I'horizon, chaque jour, est
cle plus en plus long, ct c1u'en outre la hauteur nrdrridienne du solcil
est rle Jrlus en plus grande : lir quantité totale do chaletrr que la sur'-
face du sol rcçoit du soleil, dans I'espacc dc 2.[ lteures, va donc colt-
stamment en augmentanL, ct par suile la tempilraturo moventte ds
chaque jour tend h s'élever cle plus en plus. Le contrairc a lieu de-
puis lo solstice d'été jusqu'au solstice d'hiver;laquant,ité totale dc
chaleur reque du scleil , en 2,1 heurcs, diminue dc plus en plus, e[
en conséquence la températurêrnlovcnre de chaquo jour tend con-
Btammerrf à s'ahaisser. (lependant, par des considérations analogues
ù celles clui nous ont fait voir que, chaquo jour, le nrutintum de tenr-
pératura a lieu, non pas à nridi,, ntais envirott deus ltoures pltts tartl,
on reconnatb quc oc tr'est, pils au solstice d'ité nrtlme que la tempé-
rature nro)'ennc du jour est la plus élevéc, cctte l,entpérattrre
ruro)'enne du jour ausmen[e encore au dclà elu solstice, pondatrt
enr.iron une quinzaine cle jours,, apr'ès lesquels elle comtncnce à
décroitre. ps D6im0, c'es[ environ quinzo jours aprils le solstice
d'hivcr quo la teurpératttt'e rnoJ'enne du jour est la plus basse.
f)ans toutc l'étenduc dcs zottes tctnpirrôes, les variatiolls do tent'
pérature, dans I'espacc d'une itnttée, doivcnt se produire cotr{'ornrt!-
rnent à ce (lue nolrs vcllons de dire. Uarts les zollcs illaciales, il n'cn
est plus tout ir fait de tnôme ; les effets traloriticlues sont nrodiliôs
par cette circousfance quo le soleil reste au-dessus tle I'horizon pen'
dant plusieurs jottrs de suite, àt une certaine (rpoque, et aussi pen-
dant plusieurs jours audessous cle ce plan, à une autre époque.
Ilans la zone torride, ildoit aussi v avoir des variations de tempé-
ra[ure analogues à cellos tles zonestonrpôrées;nrais les clrangements
c1u'éprouve la teurpérattll'o mo)'onne du jour, aux diverses époques

i*.
-..T-'*r-T i ''
"- -r Tl'tglr-T.-.-.-rr--5T:rf
- - r,

VÂRIATIONS I)I': TE}IPÉRATURE DUBS ATT SOtEIf,. 255


de I'année, sont beaucoup moins sensibles, parce que, d'une part ,
il y a moins de différence etttro les jours les p-lus longs et le-s jours
lei plus courts , et quo , d'une autre part, le soleil à midi n'est
jamais très éloigné du zénith.
Quant à Ia température moyenno de I'attnrie, on comprend qu'elle
tloit varier avec la latitude du lieu que I'on considère' Plus cette
latilude est grande, plus, en moyenno,les rayons venus du soleil
sont, obliques. On s'explique par là commettt il se fait que la torn-
pérature nrovenne, dans la zotte torride, esi très élevée; que cetto
[empérature moyenne est plus faible dans les zones tempérées, et
d'autant, plus faible qu'on s'éloigne davantago des tropiques, pour
se rapplocher des cercles polaires ; et qdenfin, dans les zones gla'
ciales, la ternpératuro esi très basso.
Les variations de lempératurs en un lieu donné, aux diverses
heures d'une même journée, et surtout dans les divers jours d'une
même année, sont très loin de présenLer la régularité qui semble-
rait résulter des considéra[ions précédentes. Les courants qui"so
produisent dans I'atmosphère, et que nous nommons oatt,.s , font
que des masses d'air considérablos, ayant' pris la température qui
rt)gne dans certaines régions de la tene , vont se mettre en contact
avec d'autres régions où la température est différente : il s'ensui[
des modifications plus ou moins grandes dans la température de
ces dernières régions. L'inégularité avec laquelle le vent souffle,
tantôt d'un côtri, tanlôt de I'autro , fait que Ies températures en un
lieu donné pr'ésentent des inégularités correspondantes. Aussi ,
n'est-ce qu'en prenant les movennes des températures obsen'ées
pendant un grand nombre d'années, qu'on peut arriver à des résul-
tats qui concordent avecr les considérations théoriques qui viennenI
d'êtro développées ; les varial,ions accidentelles qui troublent cha-
que températuro en particulier, disparaissent en grande partie
quand on calcule ces movennes, ei cela permet de rnettre en évi-
denco les varia[ions régulières dont nous avons signalé les causes.
$ 4 39. Les variations de température occasionnées-par.la pré-
senie plus ou moins prolongée du soleil au-dessus de I'horizon . et
par I'obliquité plus ou moins grando de ses rayons, doivent être
iangées parmi les principales causes des vents. Dans la zone tol'-
ride, oùr I'action calorifiquo du soleil sur la surface de la terre
est à son maximum d'intensité, l'échauffement continuel de I'at-
nrosphèredonno lieu à des vents réguliers connus sous lo nom de
oentiulizës. Il esb aisé de se rendre comp[e de la production de ces
velrts,, ainsi que cles circonstances qu'ils présentent.
L'air qui sô trouve près de la surface de la terre , dans le voisi-

+
256 T,OIS DU SIOUVEMENT DU SOI.EIL.
nage de l'équateur acquiert une tenpérat,uro flssez élevée; il se
dilate , et tend à monter dans les régions supérieures de l'atmos-
phère, en raison de la diminution de sa densité. L'air échauffé ne
peut pas s'élever ainsi, sans qu'il soitremplacéconstammenI par de
l'air plus frais, venanl, des contrôes placées à une certaine djstance
de l'équateur, de part et d'autre do cel,te ligne; d'ailleurs, I'air qui
est eteve
ss'est élevé aà t'cqual,eur
I'équateur
P ,, même se
mêmp ca rcfroidib
nnfnniÀif rl'-o
dans
les régions supérieures
de I'atmosphère , et se
déverse de là sur les
zones tempérées, pour
y combler Ie vide pro-
venan[ de ce que I'air
qui s'y trouvait s'est,
porté vers l'équateur. Il
en résulte qu'il se pro-
duit dans I'atmosphère,
ct tout autour de la ter-
re , un double mouve-
Fig. t96. men[ de circu]ation qui
est constammenI entre-
lenu par la chaleur solaire , fù9. t96.
Jusque-là, il semble que I'action calorifique du soleil doive déter-
miner,près dela surface de la terre, un vent venant du nord pour
les contrées situées à une certaine distance de l'équateur, dans I'hê
misphère boréal, et, un vent du sud pour les contrées situées de
I'autre côté de l'équateur. Mais il faut observer que le mouvement
de rotation de la terre doit avoir une certaine influence sur le phé-
nomène. L'atmosphère tourne en même temps qus la terre f e[ ,
darrs ce mouvement, ses diverses parties sont animées de vitesses
plus ou moins grandes, suivanl qu'elles correspondent à telle ou
telle portion de la surface de la terre ; puisque les rayons des cer-
cles décrits par les différents pointsde cetto surface,.dans I'espace
d,e 2l* heures sidérales, varient avec les latitudes âe ces points.
L'air qui se trouvait dans le voisinage d'un parallèle quelconque,
dans l'hémisphère boréal ou dans I'hémisphère austral, et qùi se
rend à-l'équateur, possède uns vitesse de rotation plus petitô que
colle des points de la terre dont il se rapprocho ; arrivé trirès'de
l'équateur, il marche moins vite qu'il ne devrait le fairepoui suivre'
la terre dans son molrvement ; il est en retard par rapport à elle ,
et, pour un observateur qui est emporté par la terre dans sa rota-
ORICINI DES ASCbNSIONS DROITES' 25'1

tion , il doit paral[re se mouvoir en sens contraire de ce m6ll1e-


ment , c'est-à-dire de I'est vers I'ouest.
C'est ce qui arrive en effet. Les vents alizés, dans le voisinagc
rJe l'ét'1uateui, soufflent de I'est. Au nord de l'équateur, I'e.rcès de
la viteise de la terro sur la vitesse tle I'air se combine avec Ie mou-
vemenb en vertu duquel I'air se lransportc vers l'équateur ; eÙ il en
résulte un vent soufflant du nord-est. De même, au sud de l'équa-
teur, leS câuses que nous Venons do signaler OccaSiOnnenI ttn vent
du sud-est.
Arrivé à l'équateur, I'air s'élève. dans les hautes régions de I'at-
nrosphère, poui retourner ensuite vers les zones temptlrées. l\Iais le
séjour plus ou moins long qu'il a fait dans le voisinagede.l'éqrra-
teirr |ui a fait prendre peu à peu un rnouvement dc rotation plus
rapide que celui qu'il possédait d'abortl ; lorsqu.'il retombe sur la
surface de la terre, dans les zones tcmpérées, il malche plus vite
quo les coutinent,s aveo lesquels il se met en contact : cel excès de
uitesse, ei le mouvement en vertu duquel I'air s'éloigno de l'équa-
[eur, Se combinent pour donner lieu à un vent qui souffle du surl-
oues[ dans la zone tgnrpérée boréale, eb du nord-ouest dans I'autre
zone tempérée. Ce retour des vents alizés n'es[ sensiblo qu'à d'as-
sez grand-es distances de l'équateur. I)ans l'|le de Ténériffe, dont la
latitude est, de 28 degrés, on ne peut. en rcconnaîLre I'existence
qu'en s'élevant à une grande hauteur, sur le pic de ce nom ; plus
lôin de l'équateur, il devienI sensible au niveau de la'mer. C'est
au retour dès vents alizés qu'est due cetto circonstance, quo le vent,
à Paris, souffle plus souvent du sud-ouest que de toute-autro di-
rection. Mais, dàns les zones iempérées, les vents réguliers dont
nous noug occupons sont beaucoup moins sensibles que près de
l'équateur ; ils sônt en grande partio masqués par les ventsimégu'
liers qui existent dans ces contrées.
S 4Â0. Orlglne des aseenslons droltes. -
Lorsque nous
avolns donné la définition tle ce qu'on entend par I'ascension droite
d'un aslre ($ Zg), nous avons dit que nou.s ne pouvions pas faire
connaltre immédiatement I'origine à partir de laquelle on compte les
ascensions drOites. Nous sornmes en mesure maintenant decombler
cet,te lacune. Les astronomes S'accordent à prendre, pour cette ori-
gine, I'un des deux pointsoù l'équateur est coupé par l'écliptique:
ôelui quo nous avons désigné sous le nom d'equrnore du printemps
($ 4 29). Si ce point équinoxial était visible dans le ciel, commo une
èioile,'il suflirait d'observer I'instant de son passage au méridien,
pour régler I'horloge sidérale qui accompagnela lunet.tc méridienne,
à cé que nous âvons tlit préctide**.";!S.82). I\{ais
.àonformlment
'-'i!- :-aa:.r.riilqdlçFr!È?.r:Fi'i t:',,tlrlqF.

2.II} I.oIS DU \IoUvEMENT DU soI,ErT..


il n'en est pas ainsi, et I'on est obligé d'avoir recours à d'autres
moy.ens' pour suppléer à cette observation directe du point qui scrt,
d'origine aux.ascensions droites. yoici comment on s'y prend.
considérons d'abord spécialement, le jour ou ls soloil, dun. .on
mouvement sur l'écliptique, vient à passer par l'équinore du prin-
[,emps, et prenons pour exemple les résurtats des obiervations fâites
Èt Paris, en. ,1895, à certe époque particulière. D'après les indica-
tions fournies par le cerclemural, re ?0 rnars, ir mirii, ladéclinaison
'p4,
rlu cen[re du soleil étaitde g,Zg,,À; le lendemain égalemenr
à midi, sa déclinaison était de 1L' r g" B. Le soleil a donc"passti de
I'hémisphèr'e austral dans I'hémisphère boréal, dans l'intervalle clc
ces deux observations. or on peut admettre, sans erreur sensiblc.
que pendant cet inten'alle de temps la déclinaison du soleil a varié
de quantités égales en temps égaux ; en 2L heures solaires, cette
déclinaison a varié de ?Bt i6,, (g' gg/, plus 4 i' ,l g//) : pour varier
seulement de g' 98", illuia falju un nombre d'heurés r fourni par
la pr.oportion suivantc :
9,2g,,: n
g3r46, glu'
On tiro de là :
0 : $rt 33'3{'.
Ainsi, 9r133' 34' après Ia première observetion,ladéclinaison du
;soleil, q_ui étaitd'abord d9 g'
!Bl,A., a diminué de toute savaleur,
c'e.st'à-dire go9 cenlre du soleil s'esù trouvé sur l'équateur môme
lu :
c'est douc le 20 mars, à g" 33.34, du soir que le ùluit a passé àt
l'équinoxo du printomps.
- Le même jour, 20 mars 48?5, I'horloge sidérale installée àcôté
de la lunette méridienne marquait Zlr'5-g-,t,,2g, au momenc du
passage du centre du soleil auméridion; otlo iend'emain 2,1 mars,
elle marquait 0u 2rn 3g',60 au moment du même passage. soieni
S, S', f0. 4 gZ, les deux positions correspondantes du sà'leil sur la
sphère céleste, et Snr, S/nrln les
déclinaisons do son c€ntre. Si le
point_ S, orï se trouvait lo soleil
,
lors de I'observation du,g0 mars,
était resté visible dane Ie ciel.
après que le soleil s'en est éloigné
pour marcher vers S', on auraiù
vu co point S passer au méridien le ll4 marsr à la rùême heure
sidéralo g|.e la veille, c'est-à-dire à 23h 59- 4',29; -le soleil ,
alors en S', a traversé ce plan à 01 2n' 89',60, c;est-à-dire
3. 38',3,1 après le point S : l'équinoxo A, compris entre S et, S/,
I'ITt'tr 'ri.,rJ :-,t

ONIGINN I}ES ÂSCENSTONS DNOITES. 259


a donc dt passer au méridien ce même jour,2,t mars, entre
23r' 59'4',29 et 0h ?u, 39',60. Or, il esL clairqu'on peut adnreûtre
que le temps compris entre lss passages des poiuts S et À, au mé-
ridien, est uno fracfion du temps total 3'o 38*,3,1 compris en[re les
pflssages des poinls S et S', marquée par lo rapport do I'arc Arn à
I'arc rnrn' ; ou bien encoro, en raison de la similitude des triangles
SmÀ, S'rn/A, pâr le rappor[ de Sm à Sm -f- S'?r,', c'est-à-dire
tle 9' 98" à 23t lt6t' ; on pourra clonc déterminer ce temps o, qui
s'es[ écoulé entre le passage du point S et celui du point, A au nré-
t'idien, en posant, la proportion suivante :
gr 98": t
g3r46" ;',36Srirr '
I)'où I'on déduib :
c :f ^ 2,7")ll,
Ainsi,lo 2,1 mars, l'équinoxo A a traversé le méridien, 4 nr 27.,4 |
après le point S, c'est-à-dire à 0r'0^ 28.,40. On voitpar Ià que.
I'horloge sidérale avançait, de 28',/l0 sur I'heure qu'ello aurait dû
nrarquer, si elle eùt été réglée, conformément à ce que nous avons
dit, de manière à marquer 0rt 0m 0' au momeut du passage de I'o-
rigino des ascensions droites au méridien ; en sorte qu'il n'y avaiù
qu'à la retarder de 28',40 pour qu'elle fiht convenablement réglée.
Ce modo de déterminalion de l.'avance ou du retard de I'horloge
sur le temps sidéral, compté chaque jour à pârtir de I'instant du
Ijassagede l'équinoxe du printemps an méridien, ne peut être em-.
ployé qu'à l'époque oir le soleil passe à l'érluinoxe du printemps. On
peut bien opérer d'une manière analogue à l'époque ori cel aslre
passe à l'équinoxe d'automne, en se fondant $ur ce que l'horloge
sidérale doi[ marquer ,l 9r' 0- 0' à l'instant du passage t]e ce secontl
equinoxe au méridierr. Mais à toute autre époque de I'année, on 0s[
obligé d'avoir recours à un autre moyen.
On se fonde, pour cela, sur ce que I'on connaît les lois du mou-
vem.ent du soleil, Iois qui onb été trouvées par sui[e des obselva-
tions nombrouses de cot asùre qu'on a faites depuis un grand nombre
tl'années; e4 sorte qu'on sait très exactemenl do combien augmcntê
I'ascension troite du soleil, dans un intervalle de temps quolconque
cornpté à partir de son passage à l'équinoxe de printemps. Si dorrc
on veut trouver I'avance ou le relard cle I'horlogo sidérale, à une
époque quelcorrque del'année, on calcule le nombre dejours, heures,
minutes e[ Secondes, dont s6 compose le temps écoulé depuis le
dernier passage du soleil à I'équinoxo du prin[emps jusqu'au midi
du jour où I'on se trouve ; on en conclut, d'après ce que nous ve-
nons de dire, la valeur que doit avoir I'asrension droite du soleil,
260 Lors DU MoUvEMENT DU sor,Erl.
comptée à partir de l'équinoxe du printemps, au nroment dé ce nridi,
et, par conséquent I'heure que devrait marquer I'horloge sidérale à
I'instant du passage du centre du soleil au md'r'idien, si allc était
parfaitement rôglée sur le tenrps sidéral. Il suffit dès lors tl'observer
l'heure que marque réellenienù I'horloge sidérale, au moment de ce
passage, pour voir si elle est bien réglée; el, dans le cas oir elle ne lo
serait pas, pour savoir au just e de combien el Ic avance ou elle retarde.
On voit, par ce quiprécède, que si l'équinoxo du printemps n'est
pas un point visible, dont on puisse par cons(lquenI observer chaque
jour le passago au méridien, on peuf y suppléer sans peine par I'ob-
servalion du soleil I en sor[e qn'on peu[ s'assurer de la marche cle
I'horloge sidérale, tr louts époque de I'année, lout aussi bien quc si
l'équinoxedu printemps pouvait s'observer directement dans le ciel.
$ 4&'1. Longltudes et latltudes eêlestes. - l'lsssnsign
droite et la déolinaison d'un astre sont deux quantités qui servent.
à défTnir, d'une manièrs précise, la placo qu'occupe I'astre sur Ia
sphèro céleste ; elles se comptent, I'une sur l'équateur céleste ,
l'autre sur un grand cercle perrpendiculaire à l'équateur, que I'on
nomme cercle tle rlëdinaison. trfais ce moyen de fixer la position
d'un astro sur Ia sphère n'est pas le seul que les astronomes em-
ploient; souvenb ils dé[inissent, la posilion des astres à I'aide de deux
àutres quantités, analogues à I'ascension droite et à la déclinaison,
eb n'en différant qu'en oe qu'elles se rapportent à l'ôcliptique au
lisu de se rapporter à I'équateur. Yoici quelles sont ces quantités.
Soient e, frg.,198, un aslre quelconque, ABCD l'éclipl,ique, et
EB l'équateur I Ao est I'as-
cension droito , et ae la décli-
naison de I'astre. Si I'on mène,
par Ie poin[ a, I'arc rb perpen-
diculaire à l'écliptique, I'arc
d'écliptique Ab, compris en-
tro l'équinoxe du printemps A
s st le pied b do I'arc eb, est ce
qu'on nommo la longiturle cè-
leste de I'astre e; I'arc eb lui-
mêms se nomme Ia latikrde
céleste du mêrns astre. La con-
naissanr:e des longitudos et la-
titudes célestes d'un astre per-
rnef tlr,idemmenI de trouver la posilion oir il ss trouve sur la sphèrc,
tout aussi bien que la connaissance de son {lscension droite e[ de sir
déclintrison.
f,OI{GITUDES ET T,A.TITUDES CÉ[[S1]IiS. 26{
Les longitudes célestes se comptont, à partir de l'équinoxe A. de
0u à 360' et dans le sens ABCD dans lequel le soleil parcourt
l'écliptique. Les latitudcs célestes se comptent, commeles déclinai-
sons, de 0o à 90o, d'un côtéou dc I'autrede l'ôcliptiquel ellcssont
boréales ou australes, snivant qu'elles se rapportent à des astres
situés du côté de l'écliptique où se trouve le pôle boréal P de la
sphère célesle, ou bien à des astlessituôs del'autre côté de ce grand
cercle. Pour indiquer si la latitude céleste d'un astre es[ boréale ou
australe, on fait suivre sa valeur numérique de Ia lettre B. ou de ltr
le[tre A, comme nous I'avons dôjà indiqué pour les déclinaisons.
Les longitudes eb latitudes célestes sonI souvent désignées sous
les noms simples de longf tudcs et lotftudÉs,' mais on ne doitlo faire
que lorsqu'il est impossible de confondre ces quantités avec les
longitudes et latitudes géographiques, que nous ayons définies pré-
cédemmen[ (S 95).
Les grands cercles tels que rb, perpendiculaires à l'écliptiquc,
suivant lesquels se mesurent les latitudes des astres, se nornmenI
cerclestle latrîtudc. Tous les cercles de latit,ude se coupent suivanI
un diamètre perpendiculaire au plan de l'éclipfiquc; ce diamèire se
nomne l'ane de l'ëcliptirlue,'ses deux extrémitd:s soni les ytiles tle
l't)cliptitlue. On voit sur la planche I (page 473) la positicrn qu'oc-
cupe, panni les constellations, celui de ces deux pôles qui se trouve
dans l'hémisphère boréal, e[ que, pour cettc raison, on nomrne pdlc
borëul de l' dclilttique.
$ ,l4?. La mesure cle la longitude e[ de Ia latitude d'un astre ne
peu[ pas s'effectuer directement avec la rnême facilité que celle da
son ascension droite el de sa dclclinaison. La détermination de ccs
dernières quantités, à I'aide des instruments méridiens, es[ fondtlc
sur ce que la sphère céleste est animée, en apparonce, d'un mou-
vement uniforme ds ro(ation autour d'une perpendiculaire au plan
de l'équateur. Cet axe de rotation étanI obliclue par rapport à l'éclip-
l,ique, il n'est pas possible cl'arriver, par une marclre analogue, à Ia
détermination des longitudes et latifurle.s. Àussi les aslronomes nc
les mesurent-ils pas directemenb : ils lcs déduisent, pour ùhaquc
astrE do son ascension droite el dc sa déclinaison.
Si'l'on prolonge le cerclcde latitude elt, fig.498, jusqu'au pôle
K de I'écliptique, et qu'on joigne ce pôle K au pôle P de l'équateur,
par un arc dc grand celcle qui, étant prolongé, passe évidemmenI
par les solstices B, D, on forme un triangle sphtirique PKe. C'est
ce triangle qui pormet, de trouver la longitude eI la lati[ude tle I'as-
tre e, lorsqu'on connaic son csccnsion droitc et sa déclinaison. On
voit en effet que : ,l' le côté KP, qui sert do mesure à I'angle KOI)
,..-.-. " - .:IEwïirwr.qç$.t'j.1f'FjF\:- v''\:

262 f,OIS DU }IOUVEMENT DU SOI.ETI.


formé parl'axe de l'écliptique et I'axe de l'équateur, 0u, ce qui est
la même chose, à I'angle formé par les plans do ces deux grands
cercles, a pour valeur I'obliquité de l'écliptique qui es[ connue I
9o le côté Pe est le complément de Ia déclinaison rû, c'est-à-dire
qu'il est égal à ce qu'il faut ajouter à la déclinaison pour faire g0o;
3" enfin I'angle KPc qui a pour mesure I'arc de l'équa[eur conpris
entre ses côtés, c'est-à-dire un quart de circonférence augmenté de
l'arc Àrr, est égal à 90" plus I'asc:ension droite de I'astre e. Les deux
cô[és KP, Pe, e[ I'angle KPe étanl connus dans le triangle Kpe.
ce triangle est, cornpléternent, déternriné ; et I'on peut en conclure
les valeurs du côté Ka ot des deux angles K, e , soi[ par une c,on-
struction géométrique effectuée sur un globe, soit plutôt par un cal-
cul trigonométrique. La connaissance du côté Ke entralnera inrmo-
diatemen[ celle de la latilude de I'astre e; car cetto latitude eb est,
tividemment lc complément de I'arc Ke. D'un autre côté, I'angle
PKc a pour mesure I'arc d'écliptique Bô compris entre ses côtés ;
o[ comme I'arc AB es[ un quarl do circonférence, il s'ensuit que
la longitude AD est le complément de I'angle PKe.
On voi[ par Ià que la connaissance de I'ascension droite et de la
tléclinaison d'un astre entratne nécessairemenI la connaissance de
sa longi[ude et de sa lalitude ; e[ inversemeni, lorsqu'on connaît la
longitude et la lati[ude, on peut en déduire I'ascension droite et la
déclinaison, sn se servant roujours du même triangle sphérique Kpr,.
$ 443. lfouvement du colell dane I'ecpaee. tout
cÊ que nous avons dit précédemment, rslativement au-Dans mouvement
du soleil, nous ne uous sommes pas préoccupé de la distance plus
ou moins grande qui peut exister en[re cet astre o[ nous à diverses
époques. Nous avons même raisonné commo si le soleil était à
chaque instant ramené à une mênte distance de nous, dans la di-
rection suivant laquelle nous I'apercevons ; en sorte que les diverses
positions par lesquelles il passo snccessivement so troul'ent par là
toutes sil,uées sur la surface de cette sphèrc idéale que nous nom-
mons la sphère célesto. Aussi ne devons-nous pas attribuer aux
résultats que nous avons obtenus touts la signifïcation qu'ils au-
raient, si cette hypothèse que le soleil ost toujours égalenreni, éloi-
gné de nous était, conforme à la réalité, De ce que nous avons dit
que le centre clu soleil décrit le grand cercle de l'écliptiqus sur la
sphère céleste, il ne faut pas en conclure que le soleil se mdut rrlelre-
nrent, dans I'espace, suivant une circonférence do cercle ayanI son
centre au lieu où nous sommes placés. on doit concluro d"e ler seu-
lement que les lignes droites qui joignent notre lieu d'observa[ion
aux positions successives du centre du soleil percent la sphère itléalo
llotr|'llltiN'r Du sotlrl DANs t,'lisp.tcri. 263
nommée la sphère céleste aur divers points d'une circonlérence de
grantl cercle; ou, en d'autres termes, que ces lignes droites sonf
toutes situées dans un rnême plan rnené par le lieu d'observa[ion, ou
bien encore que le centre du soleil décrit dans I'espace une ligne
courbe qui esl siluôe tout en[ière dans ce plan. I\[ais rien, dans ce
{lue nous avons ditiusqu'à présent., n'a pu nousdonner la moindre
idée sur la fornre qu'affecte cette courbe que suit le soleil dans le plan
dc l'écliptique.Nous allons voir nraintenant par quels moyens on est
parvenu à complôter, sous ce rapport, la connaissancs du mouve-
mentdu soleil.
$,144. Les variations de la distance du soleil à la terre sont,
rendues sensibles par les changements de grandeurde son diamètrs
apparent ($ ,l 9) l\fais les anciens, qui n'avaient pas dc moyen précis
pour mesurer ce diamètre apparerrt, et per consécluent Jrour juger
la quantité dont il angnrente et, dirninue successivement, on[ dfr
recourir à d'autres procédés pour déterminor la route que le soleil
palcourt dans son mouvcment annuel autour de la berre. \roici
. quelles étaient leurs idées à ce sujet.
Si I'on marque, sur un globe céleste, les dil'erses positions occu-
pées par le soleil parmi les constellations, lors dc ses passilges au
nréridien, observés en un même lieu, tous les jours cl'une année,
on reconnail,, comnro nous I'avons dit, que toutes les positions se
trouvent sur une circonférence de grand cercle qus nous avons
n0ntnrée I'dcliptique . Mais on peul aussi, en comparant ces positions
successives du soleil, trouverla grandeur de I'arc d'écliptique qu'il
a décrit entre deux midis consécutifs, à diverses époques de I'an-
ttdc. Or, on reconnait ainsi que la qtrantité dont le soleil marche
sur l'écliptique en un jour n'est pas toujours la même. Ott s'en fera
Lure idée par le tableau suivant, qui donne la grandeur de I'arc dé-
crit, par le soleilen 2& heures, à des époques répart,ies de30en 30
jours, pendanl, toute une année.

ARC ARC
Époouns. dérrit e[ r[ rÎ,0çuns, décrii rl nn jour.
Jort.

3l décernbrc. {o l' 10",1 20 juillet. I 67' 93"'3


30 js[Iicr. ln 0' b3",8 ;B l;ïi:' I ;à' 0",1
{"'mnrs. l. 0' .J" rl 97 scptembre. | 681 6q1:'9
3{ mf,rs, 69' 9",0 2? oef olrrc. | 59' lrl",h
30 ami!. bg' ll" t5 90 novembrc. I l"
0'40",0
30 mai. bi,29";0 3l décemblc. I 't" lt {0",1
99 juin. $7i I {,',t8
*
'' 'l:r1o
.i
ii

264 LoIS DU IToUvEil{ENT I)U SOLTII,.


on voit quc la quantité dont lo soleil s'avancc en un jour surl'd-
elipliquedirninue d'abord de plus en plus, pendant les six premiers
moisdc l'année, puis augmenle pendant lcssir derniers tnbir,
1rou,
reprendre, à Ia fin de l'année, la valeur qu'elle avail au cournrence-
msnt. co déplacemelf dirr,i'na du soleil sur l'écliplique atlein t sa
lllLrs
grandc r,aleur vcrs le { "" jant'ier; il cst alot's égal à ,f o ,l ,4 0", | . Yers
lu t*" juillct, il atteint sa plus pctite valeur qui est de 5?/ lltt,li.
Ainsi, le solcil n'est pas toujours a'imé de la urêrne vitessc dans
son ntouvemeil[ sur l'écliptique I'ce mou\,enrent n'estpas uniforme.
llipparqrre, qui regardait lc mouvenrent circulairs et unifornre
conlnle derant êt,re lc trout'ement rrlel des rtsl,res, en raison cle sa
sinrplicité, atlribua les changemcnts dc vitesse que I'on observe
tlans le rnouvement du solcil,.irce qtre lu terre n'eit pas placée au
c-cntre du.cercle parcouru uniformcnrcnt, par cel astre daris I'cspace
d'une année. Il est aisô rlc r.oir, en effel,, que si le soleil se nreul ave(l
unevitc'ssc constante lc long du cerclc EE, fg.4 gg, ct, si la terrc T

------rr
\
:iJ,o'iï:,oiï,,f'Ii'i,3,î:ffï;
son centre O, Ie mouvement, du
\ '\ soleil, vu de la terre, ne doit pas
paraitre uniforme. Les arcs égaux
. -:f" démits dans le même temps par
le solcil, lorsqu'il est en M et'en
---1" / N ; pâr exemple, doivent avoir
/ des grandeurs apparontes diffé-
,/_" rentes, puisqu'ils sont, à dos dis-
tances inégrles TII , TN de la
>rrr7' terre 1$ ,l g) ; la vitesse aplrarento
Fis. {90. du soleil, lorsqu'il es-[ en N,.doit
êtrc plus pelite que lorsqu'il est,
cn ll. D'aillcurs cctte vitesse apparen[c du soleildoi[ diminuercon-
starrtnrent, penclant, que le soleil va de n[ eu N, pour augmenter en-
suite pendant qu'il achève de parcourir sr:n orbite.
Cet,te idée d'Hippnrque, que le soleil se nreut, sur un cercle excen-
triquo à la lerre, ou, suivant l'expression consacrée, sur un lr.ccti.
triqu,e, a étélongtemps adoptée comne étant, I'o.rpression drl la réa-
lité, Le p<lint II, ou le soleil
se trouve à sa plus petite dist.ancc do
la [erre, a reÇu le nom de përi11éc (de rep,i, yfr, près ile laierrc) ; et,
le. point N, ou il en est, le plus ôloigné, celui d'cpogie (cte &.rb, yî,,
loin de la ten'e).
Le rappolt de l'e,xcentricité OT au rilyon Oll du cercle peul être
titr:ileurcuI détcrrniné par la conrparaison tlu plus grand eù du plus
|{l{. '
9. i

}IOUVEI}IEN'T' DU SOI,EIt, DANS L'ËSPA(;[. 265


pelit angle décrit par le soleil en nn jour, autour de la tcrre. Ces
deur angles, qui sont I'un de 4, it t0",1 ou J670,/,4, I'autrc de
57' 4 4",5 ou 3434'/,5, doivent êt,re enlre enx clans le rappor[ in-
verse des distances correspondantesdu solcil à la terre, c'éjt-à-dire
qu'on doit, avoir la proportion
lU : 3431'5.
TN 36î0, r
Orr cn détluit., sans difllculté, quc le rapporl du OT à TM est égal
Èr 0,0336, ou à très peu prèst'6. On voit, d'un autlc côté, qne c'ôst
vcrsle l""janvier clue le soleil passeàson périgce,puisqu-ec'eslà
cetted:poque que la vitesse angulairede cet aslrc vu de la tcrre esi,
la plus grande.
$ ,l 4 5. Hipparquc expliqua cncofe d'unc au tre nranière les varia-
tions que présente la vitessc
angulaire du soleil aux di-
verses époques d'ur,e année.
ll supposa que le soleil S,
lig. 200, décrit uniformé-
menl un cercle, dont le | î
centreC parcourt, lui-mémc, \ ;
d'un rnouvement uniforme,
un autre cercle ayant la
terre T pour cenlre. Le
cercle de rayon CS, sur le-
quel so nreut le soleil, €st r,,," onn
désigné sous le nom d'dpr-
cycle I le cerclede rayon TC, suivant lequcl se déplacc le centréde
l'épicycle, se nomme le tlëfërent.
Admettons que l'épicycle se meulre autbur tlu point T, comme si
c'étai[ un cercle nratériel fixé à I'extrémité d'une fige rigide, dirigtio
suivant cr, et pouvant tonrner autour de ce point T. il cst clail
que, si le soleil ne se mouvait pas sur l'épicycle en mênie tcmps
que celui-ci se déplace, cet astre, d'abord en S, se trouverait suô-
ce*ssivement dans les positions nt, att, a,// . c'esl-à-dire qu'il dé-
crirait uniformément, autour de la terre. un cercle cle ravon TS.
\lais si.l'on suppose le soleil marche'uniformôment sur lépi-
-quc
cvcle, de m_anière à fairc.un [our enfier sur ce ccrcle, pcndanIque
son centro c parcour[ la circonférencc du dôférent, I'astre se trou-
vcra successivemenI dans lcs positions S, S', S',, S,r'; ct l'on conr-
prend que cc nouv(rulent, vu de la terrc, peut ;trésenter des ap-
parences qui concordent avec celles que I'on observe réellenrent
dans le nrouvenrenl, du soleil.
23
"";9F!.Ltr!R.'! .r "

9oa r,olii uu ,\trtuVutlÊttr Du sot,uir,.


Il est aisé rle voir quo cette nouvelle rnanière de considérer le
rurouvement dn soleil reviettt exactemenb à la précédente. D'aborcl,
I'angle ru/C'S', décrit par le soleil sur l'épicyclo, étanI toujours égal
à I'angle CTC', décrit par le centre de l'épicy'-"r:1e,, autour de la len'e,
le ravon S'C' de l'épic1-cle qui aboutit au soleil, reste toujours pt-
rallèle à sa direction primitive SC. D'après cela, on comprend qrte,
si I'on mène par le point T une ligne TO égale e[ parallèle à CS, el,
que l'on décrive une circonlérence ds cercle du point O cotnme
centre, et avec OS pour ravon, cette circonférence passera par
tou[es les positions S, S', S", S"', que prend successivemen[ le so-
leil ; cette circonférence, décrite du point O comme centre, n'est
au[re chose que la position que prendrait Ie déférent CC/C", si on
le faisait glisser parallèlernent à lui-même, de manière que son
centle T vienne en O, ce qui amènerait en même ternps les points
C, C', C", en S, S', S". Le point S se meut donc autour du point O
exrrctenrent de la mêrne manière que le point C se meut autour du
point T. Ainsi, la nouvelle hypolhèse dont il s'agiI revient, à arl-
rurctf,re que le soleil dêcrit uniformémen[ un cercle dont le cenl.re
cst etr O, à une certaine distance de la terre T ; c'est'à-dire qu'elle
n'est, autre chose que la prenrière h"vpothe\se ($ 4 44), présentée
sous une autro forme.
En raison de I'iden[itô de ces deux hypoflrèses d'Hipparquer il
cst bien clair que le rapport du rayon OS de l'ôpic.vcle au I'ayon
{lT du rléférent doit être égal au rapport que llous avons trouvé
entre I'excentricité OT et le ra.von de l'.excerrtrique : c'est-àr-dire
que le ràryon CS de l'épicycle doit, être, à très peu près, trente fois
plus petit rluo le ravon CT du déférent. D'ailleurs, le soleil et le
ientre C de l'épicycle doivent enrployer une année à parcourir In
totalité des orbites circulaires sur lesquelles ils se meuvent respec-
tivement.
Nous n'aurions pas parlé dc ce[[e sgconde hypothèse d'Hippar-
c.1ue, qui ne nous apprend rien de plus que la première, relativement
,ru môuvement du soleil, si nous ne dcviotts pas la retrouver plus
loin, avec dcs caractères un lteu rttoitts sirnples, il est, vrai, lorsque
llqus nous occuperons des tttouvetuents de la lune et des planèlcs.
$ ,l 46. L'hypothèse toute gratuite de I'uniformité du mouventent
duéoleil dans i'àspace a été reconnue inadnrissible, aussitôt qu'on a
pu reconnaitre, par les observations mêmes, de quello manière va-
iio la distance du soleil à Ia terre, aux diverses époques tl'une an-
née, Le genre d'observation le plus simple donl on puisse se servir
pour cela consiste dans la mesure du diamètre apparen[.du soleil;
ie dianrètre apparent variant en raison inverse de la distance de
:-

IIOUVD]IIËNT DU SOI,[I[ DÂNS I.'ESPAT:E. 267


t
I'astre à la tere, la comparaison dos valeurs par lesquelles il passe
successivemenl, fai[ voir comment cette distance varib.
on reconnaît bien d'abord, il est vrai, que le diamètre apparenù
du soleil diminue constammenù du 4 "" janvier au 4 u" juillet, pour
augmcnter ensuite constamurent jusqu'au 'l "" janvier de l'anntlesui-
ygl!e : en sorùe que, conformément à ce qui résultc de I'h1,pothèso
d'tlipparque, le soleil s'éloigne bien réellenrenl cle la teme,"pendanI
la prernière périodcde temps, pour s'en rapprocher ensuiie dans la
s.econde pôriode. Ifais, quand on vient à déterminer, à I'aido du
dianètre apparent, le rapport qui existe entre la prus grande et Ia
plus petite distanco du soleil à la terre, on trour'ô quJ ce rapport
est très différent de celui auquel I'h;,pothèse d'Hipparque nous a
conduits. Àu 4"" janvier, le soleil étarit en s, fg.g'ti't, Âon clianrè-
tre apparent est égal àl

32'36ù,6ou4955",6;au #- |
4""juillet,l'astr.eétanten lt "-s
S', c'est-à-dire en un point \ t'ig. ?0 | ' i!|
de son orbite diamét,r'alenrent, opposé. au poin[ S, son'diamètre ap-
parenI est égal à.3,1t 3l/r,0 ou'lBg,l/'. On a donc laproportion sdi_
vante, entre les distances TS et, TS' de la terre au soleil, à cesdeur
époques :

-TS : {ggl,0.
TS' {955.6
Si I'on prend le point O, milieu de la ligne SS,, et qu'on désigne
qlcore,. par analogie, la distance OT sous le nom tl'sxdontricité, on
déterminlera facilement, à I'aide de cet,te proportion, le rappori do
I'excen[ricité oT à la distance os, c'est-à-dire à Ia moyenne des
distances TS, TS'. On trouve ainsi que ce rapport de "OT à OS
u* ggtt à 0,0,168, ou à trèspeu près f6. C'estôiactement la moi-
tje.dur_ombrc, 0,0336, t, que l'ôi avai[ obtenu par I'hypo-
9u
thèse d'Hipparque, c'est-à-dirê on admettant que le sorôit parcourt
en un iour le même chemin sur son orbite, à touie époque de |année.
Dans I'hvpol,hèse d'Hipparque, Ia terre se trouve â une distance
-
du point O, milieu des positions S, S' du soleil au 1"" ianvier et au
,l
"" juillet, égale à la trentième partie de Ia tlistance 03. En réalitti,
cette distance de la leme au point o n'est que la soixantième partie
de os. L'hypothèse d'Hipparque attribue donc, à la distance d'
soleil à la terre, nno valeur trop petite pour le { ur janvier, et une
valeur trop grando pour le ,1"-jriitlet. Le soleil étant réelrement
plus loin de nous, le ,1.' janvier, qu'Hipparque ne le supposait,
doit parcourir en un jour un chemin-plus-grand qu'il ne le ciol'ait,
pour que I'angle décrit antour cle la terre ait toujours la valeur quc
268 I,OIS DU MOUVEMENT DU SOIEII.
les observations irrdiquent au ,l'" juillel,, au contraire, le soleil
;
étant plus près rle nous que ne le croyait llipparque, le chemin
qu'il.parcour[ sur son orbite doit ôtre plus petit que celui qu'il de-
vait, parcourir dans les idéos de cet aslronome : le soleil a donc né-
cessairement, sur son orbite, une vitesse plus grande au ,1," janvier
qu'au 4 "' juillet,
On peut encore raisonner ainsi pour se convaincre de I'inexacti-
tude des idées d'Hipparque. Le rapport, des distances TS, TS, du
soleil à la terre, au 4*'janvier et au l."juillet, est égal au rapport
qui existe entre la plus petite valeur du diamètre apparent du so-
leil (4 891//,0) et s-a plus grande valeur (t955,',6). S te soleil par-
courait, le même chemin sur son orbite, en un jour, à ces deux épo-
ques, les angles sous lesquels ces chemins égaux seraien[ vus dô la
teruc, devraient être dans le rapport inverse des distances TS, TS,l
c'est-à-dire que le rapport, de ces angles devrait être celui dcs
nombres ,l955r6 et 4 894 ,0. llais, au,t"' janvier, I'angle décrit par
le soleil en un jour ost de 3670'/,1 : donc I'angle qu'il décrit autour
de la terre, en un jour, au 4.' juillet, devrait avoir la valeur four-
nie par la proponion suivante :
,t ggt ,0: fr
lg55$ 3fr/ru'
Or, on t.irede là, pourfr, une valeur de 3548'/,9, qui est très no-
tablement, plus grande que I'angle de 3iB4'/,5 déôrit réellemeni
par Ie soleil, en un jour, au ,|*' juillet: donc la vitesse du soleil.
sur son orbite, esi plus petite au ,lu" juillet qu'au d"' janrder.
S 47. Ce n'cst qu'au commenccment du xvrr" siècle que les idées
,l
d'Hipparque furenb abandonnées, par suite des découvértes deKé-
pler. Cet illustre astrorrome, en se basant sur un grand nombre
d'observations dc Tyclro-Bralté, son maltre, reconDu[ que I'[ypo-
thèse du mouvement uniforme du soleil sur un excentrique n éiait
prs admissible. I\Iaiscer'est pâs par les moycns simples que nous
\'onons d'indiquer, qu'il arriva à cet, importanb résu[tab. L'inven-
tion des lunettes datant de Ia même époque, les astronones n'é-
taient pas encore en possession des moyens que I'on a imaginés
d_epuis, pour mesurcr le diamètre apparent.du soleil (SS 4 Z I et ,f A Z).
0'est par des considéraLions fondees sur la comparàiion du mou-
vcmen[ du soleil eb de celui de la planète Xlars, qu'il démontra,
d'une manière irrécusable, que le soleil parcourr son orbite avec
une vitcsse variablo.
Képler ne s'en tint pas là. Il découvrit la formo réelle de ra
r:ourbe que décrit le soleil dans son mouvement annuel autour dc
la teme, ainsi que la loi suivant lacluelle il décrit. cette courbe. Il
}IOLIVE}IENT DU SOLEIT, DANS I,'ESPACE. 260
ne peut, pfls entrer dans notre plan de faire connaitre les nloyens
ernployéi par Képler, pour arriver aux lois du mouvetnenI du stt-
leil, ainsi qu'à celles du mouvementtles planètes, dont nous aurons
t\ parler plus t,ard. Nous nous contenterons donc d'énoncer ces
lois, doni l'cxactitude a été confirnrée, depuis., cle la manière la
plus
- complète. à la question qui nous occupe spécialenren[ en ce
Itelativement
moment, Képler reconnut que : 4" le soleil décrit une ollipse dont
lateme occupe un des foyers ($ 'l0'l) ; 9" I'airede la portion d'el-
lipse parcourue, pendant un ternps quelconque. par la ligne droite
tpi joint le soleil à la terre, est proportionnelle à ce tentps.
' Sôient I\I et N , fig. 202, les deux ertrémités du grand axe de

\
t
I
I
I
I
( I
I
.<<K(\<S(KSS I
I
f, I

I
w ---- I
I
rB
\/
>.>f-Ç

lg.

lcllipse que décrit, lo soleil, e[ T le foyer de cetl,o ellipse oir se


trouve la terre, C'est en M que le soloil esb le plus près de h terre'
eL en N qu'il en est le plus loin. Le premier de ces deunpoinls est
23.
' ?;lr'_' :ff-r
r

270 tors DrT MouvE}tENT DU solErr.


le périgée, e[ I'autre l'apogée. La seconde des deux lois qui vien-
nen[ d'être énoncées, généralement connue sous le nom de loi tles
aires, fait voir de quelle manière la vitesse du soleil varic avoc la
position qu'il occupe sur son orbite elliptique. Si nous prenons, par
exemple, les arcs iUl\I/, I.{N', fig. 202, que I'astre démit dans iles
tomps égaur, le prernier à partir du périgée lll , et le second à
partir de I'apogée N, les aires des secteurs elliptiques IITII', NTI{'
doivent être irgales; il en résulte évidenrrnent que .MM' esr plus
grand que NN'; c'est-à-dire que la vitesso clu soleil est plus grande
lorsqu'il est à son périgée que lorsqu'il es[ à son apogée. On re-
connalt sans peine, par des considérations analogues, que la vitesse
du soleil diminue constamrnent, pendant qu'il va du périgée à
I'apogée; et qu'elle augmente, au contraire, sans cesse, pendant
qu'il va de I'apogée au périgée.
La forme d'une ellipse dépend du rapport qui existe entre la
distance du centre à I'un des foyers et ls demi-gland axe ; I'ellipse
est plus ou moins aplatie, plus ou moins différente du cerclo décrit
sur son grand axe comme diamèiro, suivant que ce rapport a une
valeur plus ou moins grando. La considération du plus grand et tlu
plus petit diamètre apparent du soleil nous a fait reconnaitre ($ 4 46)
que ce rappor[ de I'escentricité OT, fi1.202,au demi-grand axe 0l\{,
rapport, que I'on nomme simplement I'excentricité de I'ellipse, esl
égal à 0,0468, on à pou près #. Il en résulte que I'ellipse solaire
es[ extrêmement peu aplatie. Si la /î9. 902 avait été faite dans des
proporùions convenables, il serait, impossible de distinguer I'ellipse
d'un cercle. On s'en rendra compte sans peine, en observant que,
si I'on voulait lracer cette ellipse solaire en donnant un mètre rlo
longueur au demi-grand axe ONI , lo denri-petit, axe OR devrait
avoir une longueur de 0*,99986; c'est-à-dire que la différence
entre le demi-grand axe OM et Ie denri-petit axe OR serait soule-
ment de 0"',000,| l* , ou environ 1' de millimètre. Il faudrait que le
l,rait avec lequel on figureraib I'ellipse fùt bien fin, pour que sa
largeur frit moindre que cette différence.
Lo grand cercle de l'écliptique n'est autre chose que l'intersoc-
tion du plan de I'orbito du soleil avec Ia sphère céleste, don[ le
centre est occupé par la terre ($ ,143). Les deux éqirinoxes A, C,
fi7. 202, et les deux solstices B, D, sont les exmémités de deux
diamètres de ce cercle, qui son[ perpondiculaires I'un sur I'autro.
Il est aisé de s'assurer que le grand are l\IN de I'ellipse ost dirigé,
par rapport aus lignes AC, BD, comûre I'indique la figure. On voit
en effec que le soleil, en parcourarrt son orbite dans le sens de lar
flrlche , arrive à son périrée 1\[ quelque temps après s'êtrc trouvé
PARALI,AXE DU SOLEIf,; SÀ DISI]ANCE À I,A TENRI. 27I
dans Ia direction du solstice d'hiver D , conformément au résul[at
des observations, qui indiquent que Ie diamètro apparent du soleil
a sa plus grande valeur vers le 4 "" 'ianvier. La longitnde dtr pti-
rigéo 1\1, qui est ôgalet\ I'arc ABCDXT ($,1 Ll), a pourvaleur en-
viron 280'.
Les saisons , dans lesquelles I'année entière se divise., sottl los
intervalles de temps emplovés par le soleil à parcourir les dilers
arcs ab, bc, ctl, da do son orbile. D'uprès Ia position qu'occupent,
la ligno des équinoxcs ÀC, et la ligno des solstices BD, dans le
plan de I'ellipse, les quatre portions rrTû, ûTc, oTr/, dTo dc Ia
surface do I'ellipse ne sont pas égales onlre elles: donc aussi ltts
durées des saisons doivent être inégales, puisque, suivant la loi des
nires, ces durées sonl proportionnelles aux aires cle ces quatro por-
tions de I'ellipse. Les observations donnent, en effof,, les nombres
suivants pour les durées des saisons :
Printemps. . 92j 20r' 59'.
Hiver. . . . . 89 0 2.
Éte. . 93 tlL 43.
Automne. . . . 89 ,18 35.
En ajoutant les durées du prlntemps e[ do l'été, on trouve
,l86j 4 l t' 4 2u'; en opérant de même sur les durées de I'automne et
de I'hiver, on trouvo 4 78i 'l 8r' 37' : le soleil reste donc , chaque
année, près de 8 jours de plus dans l'hémisphère boréal que dans
I'hémisphère austral. C'ost à I'excentricité de I'orbite du soleil,
combinée avec la loi des aires, qu'est due cette inégalité des durées
des saisons ; c'est encore à Ia même cause que tiennent les diffé-
rencos que nous avons signalées ($ 4 33) enlre les deux zonos gla-
ciales do la terro.
$ {8. Parollaxe du solollt sa dlstanco à la terro. - Ln
,l
considération dos vuleurs que prend successivement, lo diamètre
apparent du soleil peul bien faire connaître la loi suivant laquelle
varie la distance de cet astre à la terre; mais elle no peut nous four-
nir aucune idée ds la grandeur absolue de cet,te distanco. De même
les moyens employés par Képler pour arriver aux lois du mouve-
ment du soleil ne pouvaient également lui donner que les rappoits
entre les distances succcssives du soleil à la terue. Aussi, n'avons-
nous indiqué, dan-i ce qui précède, que la forme de I'orbite du so-
leil, sans en faire connaitre les dimensions. Nous savons seuloment
que cette orbite esl une ellipse, don[ I'excentricité est 0,0 { 68; mais
nous ne savons pas quelle es[ la longueur dc son demi-grand axe,
c'es[-à-diro de ce qubn nomme la distance moyenne du soleil à la
!rrr' i q.{1:\ -
iï.qrY'':-* '

272 LOIS l)Il IIOUTEI,IDNII IIU SOLEIL.


terre. Il
nous resl.e donc à compléter, sous ce point rre vue) les
notions que nous avons déjà acquises sur re rnorivement du soleil.
La déterrnination dc la dist,ance d'un astro à ra terrc s'effectuc
au moyen d'unc triangulation entièrenrcnt analoguc à celle que I'on
emploie sur la terre, pour trouver la clistance dun risu à un arr.e
lieu donf on ne peut approcher. l,'opération ne présente de diffi*
cuhé qu'en raison de la grandcur de la distance qù'il s'agit de trou-
yer' ce qui fait que les errcurs d'observation oni une tiès grande
influence srrr le résulbat. Yoici quelen esI le principe :
Lorsqu'on es[ en un point À ds la te*c, fg. 903, ôt qu'on observe
un astrs Itr, on ne ls voi[ pas tout à
fail dans la même direction que si
I'on était au centre O de la ierre.
La direction Ae, parallèle à celle
OE, suivant, laquelle on verrait
I'astre du centre de la terre, est plus
n'rapprochée du zénith Z que la-di-
rection AE , suivant, laquelle on
voit réellemen[ I'astre du point A.
L'angle eAE, ou son égal AEO, est
Fig. 903.
ce qu'on nomme la parallane de
l'astre E. Si I'on regarde la terre
conlmo sphériqrre, c'est-à-dire, si I'on admet que la verticale AZ
est le prolongement du ravon OA de la terre, les deux direc_
tions Àc, AB se trouvcnl, tlans un mênre plan vertical correspon-
dan[ au point A. On voit donc que la ptrrallaxe n'est aul,re chose
que la quantité dont la distance zénithale cle I'astre augmente.
quand 0n passe du centro O dc la lerre au point A t]e sa-surface.
Si I'astre était en E', dans le plan de I'horizon du point A, I'an-
gle AE/O aurait une valeur par[iculière, que I'on d-ésigne sous le
nom de purullare horizontnle,. par opposition, I'angle AEO se
nomme parallare de h,auteur.
II esl bien évident, qu'il suffit de connallre la parailaxe rrorizontale
d'un astre, pour.qu'on puisseen conclure tout de suite le rapport qui
existe entre la rlistance de l'astre à la terre et le ravon mêmc de-la
terre, En effet, le triangle OAE'étant rcctangle en A, si I'on connatt
l'angle en E', on en déduira immédiatemenl le troisième angle en O:
e[, les troisangles étant connus, on trouvcra sans peino le".uppo.i
des côtés OE' et OA. r\insi, la reche.chc de la disfancc d.'un astre
à la terre se réduit à cclls de sa parallaxe horizontale, à raquelle on
applique souvent, pour abréger, la simple rlénontinationde prirn,llttne .
[,a rnesure de la parallaxe d'un astre s'effet tue plus ou moins
;'.TÈ1filn1çw'rF:.1enTi':_'1..-;.-.'

PAnALLAXE DU SOLDIL; SA DISTANCE A LA ]'ERRE. 27:)


difficilement, suivant, que I'astre est plus ou moius
éloigné tle la
tcrre. On comprend, en effet, que plus I'astre que I'on considère
cst loin de la terre, plus sa parallaxe est petite, et plus, par consé-
quent, la déLermination de ce[te parallaxe doi[ comporter de pré-
cision , pour que l'erreur commise ne soit pas une fraction notable
drr résultat mêmc que I'on cltercbe. Lorsque nous nousoccuperons
dc Ia lune , nous ferons connaltrc un moyen simple de trouver sa
parallare, par des observations failes en deux lieux différcnts, et it
une époque quelconque. I\Iais ce moven n'est pas praticable pour
le soleil. La parallaxedu soleil no peut, sedétermineravecunecer-
taine oxactitude, qu'au moyen d'observations faites'au moment des
pâssages do .la planète Vénus sur le disquo du soleil , phénomènes
qui ne se produisent qu'à de longs intervalles de temps' Les der-
nières observations de ce genre, sur lesquelles nous donnerons plus
loin quelques développements, pour fairo comprendre comment
elles peuvent fournir la valeur do la parallare du soleil , ont été
faitcs eu 4769; c0 n'es[qu'en { 874 qu'on pourra en faire de nou-
velles, e[ coruiger, s'il y a liou, les résultats obtenus en 1769.
Pythagore supposait que le soleil esb à 4 6 ou ''18 mille lieues tle
la tene. Aristarque de Sàmos, en se fondant stlr llne considération
que nous ferons connaltre plus tard , attribuait à la parallaxe du
soleil une valeur de 3rr cette parallaxe plâce le soleil à une distance
rlc la terre égale à ,l | 46 fois lo rayon de la terre' Hipparque, Pto-
lémée, Tycho-Brahé môme, n'onl, rien changé à la parallaxe adoptée
par Ârislarque. Képler penchait à la réduire à 4'. Ilalley la suppo-
snit seulcment de 25//. lUais il n'y avait, jusque-là, que des éYa-
luations plus ou moins grossières. Yers le milieu du xvttto siècle,
Lacaille approcha déjà beaucoup de la vérité en flxant la parallaxe
du soleil à 4 0/', d'après la valeur qu'il avait trouvée pour celle de
la planète Mars. Enfin , d'après les observations du passage de
Vénus sur le disquo du soleil, en '1769, on trouva que la parallaxe
du soleil ost égale à 8//,6, valeur qui peuf, être rcgardée comme
conriue, à un dixième de seconde près.
La parallaxe du soleil varie, lorsqu'il s'éloigne ou se rapproche
de nous. La valeur de 8,//,6, quo nous venons de lui assigner, cor-
rcspond à la distance moyenne du soleil à la lerre. On en conclut
que cette distance moyenne est égale à 23984 fois le rayon de la
tèrre. Pour plus de simplicil,é, nous prenclrons 94 000 au lieu de
23 984: la différence enlre ces deux nombres est trop faible, par
rapport, à chacun d,'eux, e[ en raison tlu degré d'eractitude que
comporte la détermination do la distance du soleil , pouf que nous
puis-sions dire que nous nqus écartons de la vérité, en faisant cette
27tt LOIS DU }IOUVEM}:NT DU SOI.EII,.
legère moilillcation. En tenant compte de la valeur qui a été assi-
gnée précédemmentà I'excentricité de I'orbits du soleil, on recon-
nalt' que la distance de cet astre à la terre est de ?B 600 ra\;ons
terres[res, lorsqu'il cst, à son périgée ; et que cette distancc devient
égale à 2!L 100 rayons terrestres, lorsqu'il esl à son apogée. Ltl
ll)'on de Ia terrc contenant 6 366 kilomètres, on 0n conôlui que la
disfanco moyenne du soleil à la terre est d'environ 3g millions cle
lieues de 4 kilomètres.
$ 4 49. Nous venols ,lq dire que Ia clirection suivant laquelle
nous apercovons le soleil n'es[ pas exactenrent la même que si-nous
étions placés au centro de la lerre pour observer cet aitre. Nous
lui vo1'ons occuper sur la sphère céleste une place un peu différento
de celle que nous lui vemions occuper, si nous étions clans cette
position centrale. La distance angulaire comprise entre les deux
poir)ts de la sphère céleste auxqucls correspond le centre du disque
du soleil,l'u du centre de Ia terre, ct du lieu où nous sommes placbs,
est précisément égale à ce que nous nommons la parallaxe de hau-
teur: et ces deux points sont situés dans un même plan passant
par la verticale du lieu d'observation.
on comprend dès lop qug le soleil ne doit pas paraltre placé clo
la même malière sur la sphère Jes astronomes qui
-céleste, -pour
I'observent de différents points de la surface de la terre. et à un
mênre instant I le nrouvement annuel du soleil sur la sphère ne doit
donc pas présenter exactement les mêmes caractèr-es pour ces
divers astronomos. D'un autre côté, la rotation tle la terre sur elle-
nrême faisanb occuper à un même lieu de sa surface des positions
différenl,es, aux diversesheures d'une nrême journée, il doir en ré-
sulter des irrégularités pour les observations faites de ce lieu seul.
si., par exemple,. lo soleil vu du centre de la terre paraissait ab-
solument immobile par rapporb aux étoiles voisines penclan[ un
jour entier, il n'en scrait pas do même pour un point dô la surface
de ln terre : de ce point, on lui verrait, prendic succe-qsivernent
différentes_ positions autour de celle qu'un astronome placé au
,
centre de la terre, luiverrait conserver invariablement dani le ciel.
on peut âttribuer à cette calrse une grande partie, sinon la tota-
lité, des difftirences très faibles dont nous avons dit un mot, à la fin
rlu paragraphe ,l 28, D'après les observations faites dans tout le cours
tl'une année, cn un même lieu cle la terre, le centre du soleildécrit
ù très peu près le grand cercle de l'écliptique; mais il ne reste
pas rigoureusement sur ce grand cert'le. D'ailleurs, la position que
le cent,re du soleil senrble occupcr à côté de l'écliptique, à une é[o-
qrre quelconque, n'est, pas la même ponr les difféient.s lieux rl'oiion
i,tii,ttl,rxu uU srltÉtt ; sa DIliTAr(;D ,t L,t .t.liitil. lii;
I'observe sirnultanément. Pour faire disparailre ces discordances
enlre les résultats obtenus par les différents observateurs, il est
naturel do chercher à rarnener les observat ions à ce qu'elles seraient,
si elles étaiont faites du centre de la terre. C'esû ce qu'on pratique,
en efl'et, en opéranl comme nous allons I'indiquersommairement,
Du centre 0 de la terre, fig. 903, et du point A de sa surface, on
voil Ie soleil dans un même plan vertical. l,a distance zénithale
ss.trle esb rliffér'ente: en À, elle est plus grande qu'en 0, d'une quan-
tité égale à la parallaxe de hauteur.Ainsi; par I'effet, de la paraliaxe ,
le soleil est abaissé d'une certaine quant,itô dans le plan veriical
rlui le contien[. Ce[ effe[ cst ent,ièrement analogue à celui quc pro-
duit la réf,rac[ion atmosphérique {$ 57), mais en sens contraire:
aussi les corrections gu'on doit, apporter au:( résultats des observa-
[ions, pour le faire disparaître, s'effectuent-elles de lu nrêrne ma-
nière que celles quise lapportent à Ia réfraction. Si I'on déter.mine
chaqne jourla posit,ion du soleilsurla sphère céleste, en f 'observant.
à la lunette méridienne et au cercle mural, comme cela se pratique
habituellernent dans les observatoires, on n'aura qu'à rnoâifier- le
résultat fourrri par Io celcle nrural, d'une quantité égale à la pa-
rallaxo de hauteur de I'astre, et,dans lesens conlraire à oclui dans
Iequol on.corrige.le mème résulta[ en raison cle la réfraction ($ u?;;
quan[ à l'asccnsion droite du soleil, I<rurnic par I'observatiôn do
l'ast.re â la lunelte méridienne, elle n'est nullemenI altérée par la
parallaxe, de même qu'elle ne I'est, pas par la réfraction.
Cotto correction del'effet de la parallaxe sur Ia position apparente
du soleil dans le ciel suppose que I'on connalt la parallaxe de hau-
leur rle I'ustre, pour le moment et le licu otr I'observation se faib.
Yoici comurent on arrive à connaître cette parallaxe de hauteur.on
saib quc la parallaxe horizontale esb égale à B'r,6,, lorsque le soleil
est,àsa movenne clistance cle la terre; et quo d'ailleurs le diamè[ro
apparentdu soleil, pour la mêrne distancc, est de ZZt 3tt,p. La pa-
rallaxc horizontale variant évidemnront dans le même rapport que
lc diaurèt,re apparent, puisque ces quaniités varient toutesdeux-en
raison inversede ladistancedu soleil à la teruo, il suffit, de connaltre le
diunrètre apparerrt à rne époque quelconquer pourenconcluro tout
tlc suite, à l'aide d'une proportion,la valeurdela parallaxe horizon-
tale pour Ia mênro ripoque. De la connaissance de la parallaxe hori-
zcntaleAE/O, frg.203, on déduit celledu rapport des ligne.s AO, E,O,
rnpport qui est le même que celui des lignes 40, EO ; au nrolren
de ce rlernier rapport, et de I'angle OAE , qui est le supplément de
la disLance zénithale de I'astre observé en À, on calcule I'angle
Ili0, c'cst-à-tlile la parallaxe rJe hatrteur, Pour Éviter d'avoir à lairo
I

276 LOIS DU MOUYEMENT DU SOL[II,.


ces calculs, chaque fois qu'on a besoin de connaltre la parallaxe dtr
hauteur du soleil, on a construiC une table qui donne la valeur de
cette quantité pour diverses époques, et, pour diverses distances
zénithales, e[ qui est publiée chaque année dans la Cannuissante rlas
tcnrps, de même que la table des réfractions ($ 58) Le tableau sui-
van[ , qui en est un extrait, fait voir commdnt, ellc est disposéc n

e[ donne en rnêmc t.emprtrne idée dc la rnanière dont varie la pa-


rallaxe de hauteur du soleil . suivanf lcs circonstances.

0. 0 ",00 0,,,00 0",00


l;" 2",2i cTtt e1Q
9",'l !)
30" &",31 4" r30 &" rgJ
{.5' (i", I 8 û,,,08 5t ll8
{i0n ,
t'r'i
'J
I 1",t5 7"" r32
?5" 8 5 8",30 9",17
00" 8"'? 5 8"r60 9",,1,û

Suppcsons , par oxemple, que I'on aiI trouvé que la distance zé-
nithale du soleil, le ,1" janvier, à utte certaine heure de la jouruée,
esl de 75 degrés; on en conclura qu'au même insbant, cette dis-
tance zénithale , mesurée au centre de Ia terro, et rapportée à la
rnême verticale, serait inférieure à 75" de 8'r,Âii, c'est-à-dire
qu'elle serait seulemen[ de 7l*" 59/ 5'l '',55,
On peut appliquer Ia correction dont nous venons de parletaux
observalions du soleil faices en un même lieu, et pendant toute une
année, de manière à ramener les résulta[s des observations à être
tels qu'on les aurait oblenus, si I'on avaitobservé I'astroducentre
même de la terre; on reoonnai[ alors que.le centre du soleil reste
presque rigoureusemenI sur le grand cercle de l'écliptique, c'es[-àr-
dirc que la plus grande partie des différences très pelites quc nous
avions signalées, entre la route apparente du soleil sur la sphère
céleste et Ic grand cercle de l'écliptique, disparaît par suite de cette
correction de I'effet de la parallaxe. Nous avons donc eu raison dc
ne pâs nous arrê[en à ces différences,. qui ne sont dues t1u'à ce quc
nous ne voyous pas le soleil exactement de la mênre manière rluo si
nous étions placés au centre do la terrs I ct cl'adurettre irnnrédiate-
nrenb que lo centro de l'astre déorit exacteurenl un grand cercle do
la sphère céleste, ou en d'autres l€rutes, quo son orbiteest situôe
.-r-._rtÈIr5_sr.T
.

DTUENSTOI\S DU SOI,EIf,. 277


tout, entière dans un plan ($ 445). Nous voyons de plus que ce plan
de I'orbiio du soleil prsse par le centre même de la terrtr.
$,'l ir0. I)lrnenelons du soleil.- La connaissance du diantètre
apparentdu soleil , jointe à celle de la distance à laquelle il se tlouve
rlc nous, va nous permelt,re de diterminer ses dimensions. Si l'on
se reporte à*la définition de la parallaxe horizontale d'rrn astrc
(S 'l 48), on voit tout desuite que ceileparallaxe n'est autre chosc que
I'angle sous lequel , étanb placé sur I'astrc, on vemait de face le
I'a)/on de la terre ; c'est-à-dirc (lue c'esb précisémenb le tlemi-clia-

Fig. !10i.

nrntrc ill)picll'crrL clc la Let'rc, vue dc l'as[rc. l,e dianrcl,re aplrarelI


rlc la lclre, vue du soleil , c-qt donc le doublc{lo 8/',ti, ou ,17",2,
o) !*
2?8 LOIS I)tJ MOUVÈillI\T DU SUT,UI[,.
lorsquc lo soleil est à sa moyenne disi,ance de la terre. D'ailleurs,
le diaurètreapparent du soleil, vu de la terre, est égal à 32' 3'/,8,
ou 4923//,3, dans les mêmes circonstances. Il esl évident que lo
lapporb de ces deux diarnètres apparents, correspondant à une
nrême distance, ost égal au rapport, des longueurs des diarnètres
du soleil et de la terre, ou bien encorc égal au rapport des lon-
gueurs de leurs ravons. On trouvrr ainsi que le ra,vorr du soleil t'sl,
ôgal à 'l ,l2 fois le rayon de la terre.
Le soleil so présentant a nous sous la fornre rl'un rlisque circu-
laile, eb I'observat,ion indiquant, ainsi que nous allons le voil dans
un instant, qu'il nous montre successiverncnt les diverses parties
de sa surface, Dous devons le regarder comme itarrt un corps de
ligurasphérique. Or, Ies voluures rle deux sphères sont entre eux
tlans le rapport des cubes de leurs rayons: le volume du soleil est
donc égal à 4 40.192S lbis celui de la tcme.
t'tvila pg. ?0,[ esl destinée à donner une idée dos grandeurs lcla-
lives tln soleil eb de la tcrre. An-de-qsous du grand cercle, qui re-
presente le soleil , se tlouve un petit cercls presque inrperceptiblo,
rlui représente la terre. Si I'on voulait placer ces dctrx cercles a
une rlistance convenable I'un de I'autre, pour ligurcr cn même
[emJrs le rappor[ qui existc entre la dist,ance du soleil à la terro et
leurs dimensions., il faudrait que les ccntrcs fnssen[ éloignés I'uh
de I'autrc de | 6"',i.
.. S ,| 5 | . Taches drr solelll es rotatlon.-Quancl on observe Ie
soleil à l'aicle de lunet,tes,lors mênre
qu'on n'ernploie qu'un faible gros.
sissernent, on voit habituellemeht
sur sa snrface urr certailr nombrc
tle taclrcs noires, dont h fi1.'20Ë
peut donncl uno idcc. Bn répdtant
I'observation plusieurs jouis de
suite, on reconnalt qUo'ces tuches,
tout cn conservânt, à très peu
près, Ies mêmes positions tela-
tives, se déplacent, sur le disque
rlu soleil. Une tache , clue I'on
lrig. 205, avait vue le premier jour près du
bord oriental de ce disque , s'en
eloigne de plus cn plus les jours suivants, en se rapprochant du bord
occidental : au bout d'environ quatorze jour,s, elle atteint ce second
bord et disparalt; quatorze jours plus tard , on voit reparaltre la
mème tache au bord or,iental dtr disque, e['si I'on cotrtintre ir l'ob"
T'ACI|IjS DU SOIEIT.; SA ROTATION. 279
serrer tous les jours, on la voit se déplacer sur le disque, de la
mêniemanière que précédemnicnt, Toutes les tachesse nreuvent en
présentanI sucrcossivement les mêmes circonslances. Yoyons quello
csI la cause à hquelle on peut attribuer ce curieux phénornène.
On pourrait se demandcr, d'abord, si les taches du soleil ne se-
raienI pas dnes à la présence de certains corps opâque.q, qui circu-
leraient autour du solcil, eI cjui r.eviendraient, do ternps en tonrps
s'ilrterposcr entre l'aslre eI nous , do manière à nous cacher cer-
taines portions de sa surface. l\lais les circonstances que présente
le plrénomènc s'opposent à cc quo nous puissions aàopter cet.t.e
explication. Si un corps sc mouvait autour du soleil S, fg. pOG ,
snirant I'orbite ABC, un observateur placé sur
la terre 'f ne pourrait, le voir se projeter sur le c
disque du soleil que lorsqu'il serail dans la por- ..,.-----.-q
tion AB de son orbite. Or, quelque petite que i
',r\
soit la distance dc cette orbite à la iurface du i
soleil, I'arc ÀB sera toujours notablement plus \ i*
petit que la moit.ié de son contour entier ÀBC; \
et comme I'observation montre que chaque ta-
che, après avoir rlté visible pendant environ
qaaLorze jours , disparaît pendant, le même
temps , pour reparaltre ensuite , il faudrait ad-
mettre que chacun des corps qui s'interposent
entre le soleil et nous, pour produire les taches,
a une vitesse très inégale, demanière àemployer
précisément la moitié du temps de sa révolution
à parcourir I'arc AB.
Une pareille hypothèse semblo bien diffïcile
ir admettre I et I'on est porté plus naturellernent
ir croire que ces taches , existant sur la surface
rurême du soleil , se présentent à nous sous dif-
frirents aspects, 0n raison d'un rnouvement cle
lotation dont, l'astro ost animé. L'égalité des FiS. ?06.
temps pendant lesquels une lache est successi-
venrentvisible et invisible trouye tout de suile son explication dans
cette idée de la rotation.du soleil. De plus, on se rend, par là,
crornplétement, compte de certaines particularités que préÀente le
lulouvement des. taches, et dont nous n'avons pas êncoie parlé.
si le soleil tourne sur lui-même, conrme il nous paralt ioujours
sous la forme d'un disque exactemenr circulaire, sa sùrface doii être
sphérique-.- Lorsqu'une tacho, par suite de la rotation dn soleil,
passe de I'hérnisphère que nous ne vovons pas sur celui qui esi
,
280 LOIS DU ilIOUVEMENT DU SOLEtt.
tourne cle nol,re côté, elle démil d'abord un arc de cercle très obli-
oue. par rapport à la ligne suivanl laquelle nous I'apercevons ; nous
unuort* cet àic de cercle en raccourci, et, par conSéquent, la Lacl.c
doit, nous sembler presquo imrnobile. La rotation du solcil conti-
nuant , la tache doit nous paraître avoir ttn nlguvemenfl de plu.s elr
rrlus rapide, iusqu'à cre qu'elle attcignc Ie nrilieu de l'arc qu'ellc
àoit déôrire.il'uir bord a I'autre du iiisque;puis, à partir dc là,
son mouvemen[ doit se ralenlir cle plus en plus,
jusqu'au momenI
où I'on cesse de I'aperCevoir. D'un autre côté, la forme de la tachc
elle-nrême doit changer avec la position qu'ellc occupe sur le dis-
oue I lorsgu'on Ia voit au centle, elle doit se montrer sous sa vêri-
tàtrte forme; tandis que, lorsqu'elle se rapproche de plus en plus
d'un des bords, la poition de la surface du soleil sur laquelle elle se
trouve préSente une obliquité de plus en plus grande, et, par suite,
clle doii s'aplatir rle plus en plus, en raison de cette obliquitô.
L'observâtion fait voir que toutes ces par[icularités existent dans
le mouvemenb des tachcs du soleil. En sorte qu'il est impossiblo de
n0 pas adnettre la réalité de la rotation de I'astre sur lui-même.
$ I f Z. Quand on suit le
mouvement des taches sur le disque du
solôil , pendant un temps suffisamment long, on reconnalt que c'esl
au boui de 27i,3 que chaque tache reprend la position tlans la-
quelle on l'avait ure d'abord. cette durée de 27j,3 senrble donc
êire celle que le soleil emploie à faire un tour entier sur lui- mênle :
rnais il est-facile de reconnattre qu'il n'en est rien'
En urême temps que le soleil tourne autour d"une lignc droittl
passant par son centre, nous le vo_yons se déplacer en décriyant
i,no ellipie autour de la terre; cesdour mouvements se combinent
poui donner lieu aux diverses positions
/-"\\ dalrs lesquelles nous aperccvons succes-
l-<- jA sivemen[ chaquo tache' Supposons, par
,.'' V* exemple, qu'à unc ccrtaine époque on
ait, vu une tache exactement au cenfre
/r-,\
s'/' \ du disque du soleil l si I'on attend pen-
\,,\\*.
),i*r/ r-,
dant 27j,3, à partir de cetto époquo,
iô on verra la tache revenir au centre du
clisque au bout de ce temps. Le soleil
\
I étan[ en S , fg. 207, Iors de la Pre-
zf
rnière observation, la tache dont il
s'agit se trouvait en o; pendant que la
Fig. 907.
tache semble faire un tour entier au-
[our du centre de I'astre, celui-ci se transpor[e de S en S' Sur sort
orbite I et lorsqu'il est arrivé en s" la tache se trouve en a'. si le
irAcH[S DU SOLEIT; SA nOTATION, 281
soleil , en passant de la position S à Ia position S', avait, fait esac-
lenrent un tour sur lui-même, dans le sens de la flècher son rayon
Sa serait venu prendre la position S'b parallèle à sa direction pri-
mitive. Au lieu de cela, ce rayon a pris la position S/a' : donc le
solcil a fait plus d'un tour entier; il a tourné de 360 degrés plus
I'angle bS/rr,'égal à I'angle STS/ qu'il démit en 97i,3 clans son
mouvsment autour de la teme. Le temps employé par le soleil à
fairo exactemenl, un tour sur lui-même est donc inférieur à gjj,J.
En combinant les résulta[s d'observations nombreuses faites
sur un grand nombre de taches , I\[. Laugier a trouvé que la durée
de la rotation du soleil est de p5i,34. Il a déterminé cn même
temps la diroction de I'axe autour duquel s'effec[ue cel,te rotation,
et il a reconnn quo cet axe fifit un angle de 7" g'42'/, avec uno
perpendiculaire au plan de l'écliptique.
Si I'axe de rotation du soleil é[ait exactement perpendiculairo au
plan de l'écliptique, les cercles décrits par les diverses taches, dans
leur mouvemen[ aulour dc I'axe, seraient parallèles à ce plan; nous
verrions constammcnt ces cercles par leur tranche, c'est-à-rlire quo
chaque tache nous paraltrait se déplacer en ligne droitesurledisquo
du soleil. La légère obliquité de I'axe de robation du soleil fait que
Ies choses se passent autrement.. Aux diverses époques d'une même
année, nous voyons les cercles décrits par les tachcs, tantôt par-
dessus, tantô[ par-dessous, s'il esl possible de s'exprimer ainsi. Les
taches doivent donc généralement nous sembler décrjre., sur le
disque du soleil, des liqnes légèrcment courbes, tournant leur con-
cavité, tantôt vers I'hémisphère boréal, tantôt, vers I'hémisphère
austral l et nous ne devons voir les taches se mouvoir en ligne droite
qu'à deux époques particulières, pour lesquelles la .terre se trouve
dans le plan mêmo de l'équateur solaire. C'est ainsi que, vers le
,l'"décembre,lestaches nous semblent décrire des lignes droites
inclinées dans un certain sens, par rapport à l'éc,liptiqu eee , fig. 2081

tlord t ;nord
â r^ Æ\
uffi"u- /z-----_\
:-<] z,{\-è)=
V
i
\<1 artd. v
\r.------_l
\--------,,t

Fig. 908. Fig. 909. Fig.910. Fig. 9l l.


du,l'" décembre au ,l0r juin; elles décrivent des courbes con-
vexes du côté du nord, fi1.209; vers le 4'. juin, elles décrivent, de
nonveau dos lignes droites, frfl. 240, donI I'inclinaison est, en sens
21.
t

28t IOIS I)U ]ITOUVEMENT DU SOI.[II.


conl,rairo de ce qu'elle était au ,1"'déccnbror enlln, rlu 4'" juin
au ,1" décembro , elles décrivent, cles courltos concaves du cfrté du
nord , fig. 2,1'l .
$ 4 53. llotlons errn la constltntlon du colell.- Une étude
rrttenlive des formes et des apparences diverses que présentent les
taches du soleil, a perntis d'arriver à quelques uoùions sur la con-
sritution mêms do cet astre.
Une tachs se compose habituellement, de deux parties bien dis-
tinctes, dont I'une, occupan[ le milieu, est d'un noir très prononcé,
et porte le nom de ttoyatt, tanclis rlue l'autre, gue I'on notnme la
pënontbre, s'étend plus ou moins régulièrement sur tout le contour
rlu noyau, eb présente unc teinte grisâtre , fttt. 212. Le noyau et la
pénornbre sont terminés tBus deux per des contours nels
et tranchés. D'un autrc côté, la pénombre a un éclat,
sensiblernent uniforme dans loute sa largeur; et si ellc
paral[ plus brillante dans certaines parlies que dans
d'autres, c'est plutôt dans le voisinage du noyau que
Fis.9{9. cela a lieu, circonstance que I'on peut attribuer à tttt
effel de coutraste. On voit, d'après cela , que lo mot,
pënttmbre n'a pas clu tout icila mênre signification que lorsqu'ilest
enployé pour tlé.signer I'espacc partiellernent éclairé qui cnvironnt'
I'ombre pure d'un corps exposé qux ravons du soleil ( S 4 '17). Cel
n'est qu'exceptionnelletncnb qtt'on voil des laches prdrsentanI un
noyau sans pénombre, ou bien uno 1iénombre sans ttoyau. Les
taches n'affecten[ cl'ailleurs aucune forme particulière I souveut
ollcs sont groupées de manière à présentel plusieurs novaux ett-
vironnés d'une seule pénombre. On s'en fera une idée par lcs
frg.213, 2lît,94 5, qui sont la rcprodnction exacte de taches réel-
loment observées sur le soleil.
Si I'on observc une tache pendant plusieurs jours, on reconnaît,
que. err même temps qu'elle se déplaco , elle chango progressive-
ment de forme, strls que ce changement puisse être enlièremenl,
attribué à l'obliquitô plus ou moins grande tle la portion de la sur-
face du soleil sur laquelle elle sc trouve ($ 4ltl). [Jn grand nomble
de tat.hes, en se déformant ainsi, cleviennetrI de plus en plus petites,
et finissent par disparaltre avant clue la rotation du soleil les ait
amenéeg près du bord occidental du disque. En rnême temps, il s'en
reforme d'autres, qiro I'on voit apparaltre en des points de la sur-
face, oir peu de temp-c auparavant il rr'y en avait pas de traces. De
même, parmi les taches que le mouvement de rotation de l'astre
fait disparalbre par le bord oercirlental de son tlisque, il y en a plu-
sieurs qui ne reparaissent pas ; et, aveo celles qtte I'on revoi[, on ert
No't't0\s sr,u t..{ (:0Ns11't,u,t.l0N DU sor.Ètr.. 2tlii
observe d'autres q.ue I'on n'avait pas encore aperçues jusque-là, t,es
r;hangements. qu'éprouvent les tâches dans leùrs fôrmàs
, e[ dans
reurs d,mensl.ns, se prod.uisent généralement avec lenteur
; cepen-
dant,, ils sont.q'elquelbis br.usque"s, de teile manière qu'on
voil srr prodrrire Fendant qu'on a l'æil à la lunette. Il eit rarôi.u[
tot
qu'ulle

l'rg, y l :).

!'il'.9{d.
tachedulo plus de six sernainos sans dispataltre: oll 0n cite excep-
lionnellement unequi a duré 70 jours. Les tache.s atteignent sou-
venl des dimensions considérables ; on en a Yu dont la largeur
égalait cinq ou six fois le diamètro de la teme,
La partie brillante de Ia surfrce du soleil ne présente pas un
éc.lat uniforme. Il existe généralement, autour des taches, des es-
paces plus lunrinenx que le reste, qtl'on llomme /nctk's. Toute la
2I]4 I,OIS DU MOUVEMANT DU SOT,EIT,

surfacc est tl'ailleurs couverte de rides plus lumineltse$, qu'on


nomme lucules. Herschel, qui s'os[ beaucoup occupé rl'étudier la
constitution du soleil, dit qu'on peut se faire une idée dcs lucules,'
on comparant la surface de I'astre à la peau d'une orangc.
,1S4. Les circonstances que nous venons de signaler indiquenl
$
ôvidcmment que les matières qui constituent la surface du soleil
sont douées d'une grande mobilité. On nepeut s'en rendre compte
qu'en admettan[ que le soleil est formé , au moins à sa surface,
d'une subsl,ance fluide extrêmement lumineuse' QuanÙ aux taches,
facules et lucules, nous allons voir par quelles considérations on
es[ parvenu à les expliquer d'une manière tout à fait satisfaisante,
Si une taclre était due à certaines particularités exislant seule-
ment sur la surface exlérieure du soleil, il est' aisé de voir comment
elle se comporterait, Iorsque la rotation de I'astre I'amèneraibdans
le voisinage du bord occidental du disque. La partie de la tache la
plus rapprochée de ce bord se présenterait à I'ob-
servateur plus obliquemen[ que tou[ le resle ; et
par conséquent la pénombre qui enlironne Ia tacltc
devraii so rétrécir beaucoup plus du côté de ce bord
que du côté opposé. Or, c'esl le contraire qui amive ;
la largeur de la pénombrc dirninue plus rapidcmen(,
dans la partie qui ost tournée vers Io centre du
: disque que dans la partie opposée ; eL même la pti-
nombre disparalt cntièrement du côté du cent're,
tanclis qu'elle a encorc une certaine largeur du côtri
du bord occiden[al du disque, lrg.216. (]ct[e circon-
stance remarquabli ne peut s'expliqucr, qu'en ad-
meltant que la t,ache n'existe pas uniquement à la
surface nême du soleil, c'est-à-dire en la regardanb
l''iia. ?l tj. comme ayanI une certaine profondeur au-dessous cle
cebte surface. Yoici , d'après cela, quelles sonl los
idées généralemenI adoptées par les astronomes.
On regarde le soleil comme étanr un corps opaquo, de fornie
sphérique, environné de toutes parts d'une atmosphère gazeuse et
transparente, dont I'atmosphère de la torre peut donner une idée.
On admeb que, rlans cotte atmosphère, flottent cleux couches de
nuages placées I'une au-dessus de I'autre, et s'étendant chacune
tout autour du corps du soleil. Celle de ces deux couches qui est a
I'extérieur, et qui par conséquent enveloppe I'autre de toutes part,s,
esl, formée cle nuages très lumineux; on ladésigne sous le nomde
ytlntosphùre (sphère de lumière). L'autre couche, internrédiaire
errtle la photosplrère et le corps rlu soleil. est fornttle de ltuagcs
){OTIONS SUR I.A CONS'I'I'I]UTION DU SOtEIf.. 285
peu ou point lumineuK par eux-mômes. La frg.24 ? est une coupe
icléale d'une porl,ion du soleil, sur laquelle on voit I'indication des
cleux cour:hes rlurrgcllses clonb nous rel]olls dc plrler.

Fig. 217.

ll

Supposons quo, par une cause qûelconque, il vienne à se pro-


duire, dans les deux couches nuageuses, deux ouvertures torres-
pondantes uu' , bbt , ouvert,ures que nous pouvons comparer aux
éclaircies que nous voyons souvent se former dans les nuages de
notre atmosphère ; supposons de plus que, comme I'indique la figure,
l'éclaircie Db' de la photosphère soit, plus grande que celle aa' de
I'aul,re couche nuageuse. Un observateur, placé dans Ia direction A,
verra une portiorr du corps du sôleil à travers I'ouverture ao': c'es[
co.qui constitue lo noyau d'une tache. Il verra ett outre une por-
tion de la couche nuageuse inflérieure, tou[ autour de ce noyau, en
raison de la plus grande largeur de I'ouverturebb': c'est ce qui
constilue la pénombre do la tache. Il cst aisé de voir maintenant
qu'à I'aide de ces idées, la circonslance particulière que nous avons
signalée dans la pénornbre d'une tache qui approche du bord occi-
dental du disque cle I'astre, s'explique avec la plus grande facilité.
En effet, dans co cas, I'observateur voit la tache obliquement, dans
Ia direction B , par exemple ; eb. tandis quo la pénornbre se voit,
encore à I'occident de la tache, entre les bords a', Ù'des deux ou-
vertures, on cesse de I'apercevoir du côté de la tache qui est tournée
vers le centre du disque, parce que lo bord b de I'ouverture de la
photosphèro paralt clans la direction même du bord a do I'ouver-
ture de la couche intérieure.
Si les éclaireies se produisaient indépendamment, les unes des

/
286 I,OIS DU }IOUVU]I,IIiN'| DU SOII|IL.
autres, dans les deux couches nuageuses superposées, ce ne serait
que par I'effet du hasard que deur éclaircies sà correspondraient.
comme nous venons de le supposer; il en résulterait que les taches
no se composeraient généralement quo cl'une pénornbie, et rlue ce
ne serait qu'acciden tellemen t qu'on y verrai t u rou plusieu rs no1,np.*.
Pour que les choses so passent comme l'observation I'inclique, il fuot
donc qu'il existo uno cause qui déterniine la production ci'tlciaircies
correspondantes dans les deux couches, et qu'en outre cette cause
donne de plus_grandes dirnensions aux éclaiicies de la photosphèrc
qu'à celles do la couche intdrrieure. or, il n'est pas aiffiàile rle trou-
yer une causo qui remplisse ces conditions.Il suffit d'admcttre
qu'ir
certains moments il se dégage tlu corps même du soleil des masse:i
considérables de gaz, de même que nous vovons des masses cle va-
peur sortir do nos volcans; ces masses de gaz, en s'élevanI dans
fatmosphère solaire, s'orvrent un passage à-l,ravers les nuages des
doux couches, e' les rcfoulant sur lcs côtés; et ce passageà o'ait*
leurs une étendue transversale d'autan[ prus granàc, qie le gaz
qui le produit se dilate clavanbage, en raisbn de la dirninutlon pio-
gressive de la pression qu'il supporte à mesure qu'il s'ék\v.. u,,
fait digne de remarque,, c'es[ que les taches solairés ne se proclui-
sent, pas sur la totalité de la surface de l'astre; on n'en rnit quo
dans uno zone, qui, comme la zone torricle de la terre, s'étendile
part, e[ d'autre de l'équateur du soleil , jusqu'à une distance d'r]u-
viron 30 degrés de cetéquateur.
_ Les nuages de la photosphère, refoulés par le ascen-
rlant du gaz, viennent s'accumuler toub aotour de 'rouveurent,
l'ouverture que
ce gaz a produite. cette grande accumulal,ion de nuagcs lunrineux
peut expliquer les facules qui environnent Ïrabituellenient les ta-
ches. Quant aux lucules, ou rides lurnincusos, rlui existenI r]ans
toute I'étendue de la paltic brillante du soleil, on
fou[ les ail.r'ibue1
aus parties saillantcs de la surface, nécessaileurÀnt, très ondultle ,
rl'une couchs nuageuse telle que la photosphèr'e.
on conrprend que, si les deux couches nuâseuses dont on ar,iuret
I'eristence dans I'atmosphère du soleil sont en monvement clans
cette.at,mosphère, de même que nous royons les nuages se urou-
roil dans I'atmosphùr'e de la teme, les taches ne rloir-ent, pas nous
parattre se déplacer exacl,ement de la rnême nranière oue si elles ne
participaient qu'au mouvement de rotation du soleil sur lui-même.
c'est ce-qui arrile en effet : I\t. Laugier a reconnu que, si l'orr
\ ,' . regarde le nrouvement de chaque tache en particulier ôonrnre uni-
quement dt à'la rotation du soleil, on ne trouvo pas la rnême durée
\ 'de rotation, ni la même dilection lorrr I'nxe de iotation de I'asllo.

--$
l,urltltnli z0l)l.t(:At,u. 297
suivar)[ qrr on sc sert de telle ou teile tachc pour lcs tltlterniirrer ; en
sorte tluo cc n'esl t1u'en prenant des moyennes entlc les résultats
fburnis par l'observation d'un grancl nombre de taches, qu'il a pu
lrouvel les nonrbres quo nous avons I'ait connaitr.e précédeurnrent
(S,t5:.1). Si l'ou clompare ensuite lc rrrouventen[ de charluc tache,
tcl que l'observation le firit connaltle, au nrouye.rnent qu'elle devrait
lvoir', si elle ne participait qrr'à la rotation tlu soleil ainsi déter-
rnini'o, on reconnal[ I'existence des nrouycnrents atmosphériques
rlont nous venons de parler, mouvenronts tlri ont Iierr , tlntô[ dans
tune clirection, tantôb dans une autre.
On pe;ut, s'étonner de cc clue le corps du soleil, vu à tlavers lcs
ouvertures dcs deus couclrcs nuagOuses, palai[ cn[ièren:ent noir.
l)'abord, il n'est nullement irnpo-rsiblc rluc le colps tlu sr.rleil ne soiI
pas lumineux, rnalgré la petite distanco à luquelle il se troule de la
photosphère, ; car la couche nuageuse inférieur.e peu[ être regardée
uolnnrc trn écran interposô entre lui et la photosphère, ct l'on petrt
ldnrel,tle que cet écran errrpêche la photosplrèr,e d'avoit. une gr.unde
action luurincuse et calorifique sul lo globe opaquc qu'il cnveloppc.
(l'csi même snr ces considératiolls que I'on s'esl bnsé pour diro
rp'il est possible quo le soleil soit, hubitô. l\Iais , d'uu autre ctitô,
le corps du soleil pourrai[ ètle très lurnineux pan lui-rnême , et,
nous paraî[re complétemcnt noir par un effct de contraste. Il suffit
tle'diro qu'un morceau cle clraux vive , reDrlu incandescent, par Ia
plus forte tenipérat,ule que I'on puisse pr.oduirc, et porté brusque-
ttrcnt dans la direction mênre du soleil, paral[ entièrement noir,
lrour qu'on admetto cefte dsrnière explication sans la moindre clif-
ficulté.
It. Arago a rlonné encorc plus de consistance aur idées que lous
vellolls de dtivelopper, relatiuemcnt à la constilution du soleil , cn
clemontlan[, par des espérienoos de polarisation, que la lnmièrcde
r:et, astre est de nrême nal,ure que celle d'une llamme qui conticnt,
tlcrs psllgsicres solides en ignition, telle que la llamnre d'une bougie
ou celle du gaz cl'éclairage; tandis qu'elle se dislingue ossentielle-
rurent, de la lurnièr'e émise par un wrps solide ou un liquide incan-
tlesoent.
S I 55. L,umlère zodlacalo. À époques do I'année,
si I'on regarde le ciel à I'occident,- lecertaines
soir, lorsque le crépusculd
a cessé , on voit une lueur de forme triangulaire, qui s'étend de-
puis I'horizon jusqu'à une hauteur plus ou moins grande. Cetto
lueur, dont la largeur à la base va jusqu'à 20 e[ même 30 de-
g,r'és, ei clont la hauteurat,teitrtqueltJuefois S0 degrés, est cohnuç
sous lo nour dc hnnirlrrr zotliutule. Bn otudiatrt, atec soih la direc.

.1 '
,t.,1,<
28$ I,OIS DU }IOUVEilIENT DU SOIÈIL.
tion de la liguc qui s'étendrait dans touto sa hauteur, en passarrl
partout au milieu de sa largeur, on reconnait que cette ligne coïn-
cide à [rès peu près avec le grand cercle de l'écliptique I en sorte
que, si on la prolongeaitau-dessous de I'horizon, elle irait rencon-
t,rer Ic soleil. La lumière zodiacale par[icipe,, d'ailleurs, au nrouve-
menb diurne de la sphère céleste; son extrémité supérieure s'abaisse,
en conséquence, de plus en plus, et, au bou[ de quelque teml's,
elle disparalt entièrement.
ûn se fait une idée nette des cirt:onstances que présente ce phé
nomène, en imaginanl que lc soleil soit environné d'une immense
atmosphère de fomre lenticulaire, dont il occuperait lo centre,
frg.218, cbdont la plus grrnde dimension serait dirigée dans lc
plan de l'éciiptique. Mais il ne faut pas
regarder cette manière sinrple de se ren-
clre compte de la lumière zodiccale ,
commo étant, I'expression do la réalité.
Nous verrons, au contraire, plus tard,
que I'atmosphère du soleil ne peut pas s'é-
tendre assez loin de I'astre, pourqu'il soit,
possible de la regarder commr) donnant
lieu au phénomène dont nous nous occu-
pons. On doiI donc I'attrihuer à une aulre
cause: nous ferous connaitre ultérieuremenb I'explication qu'on en
donne généralement. Nous nous contenterons de faire observer que
la matière, quelle qu'elle soi[, dont la présence nous osl indiquée par
la lumière zodiacale, doit être extrêmemenb peu condensée; car
cette lueur n'empêche pas de voir les petites étoiles qui sont dans
sa direction.
$ 4 56. Pour que la lumière zodiacale puisse être aperçue, il farlt,
tluo Ie ciel soit pur, et, qu'au moment oir le crépuscule cesse, son
cxtrémité supérieure se trouve encore à une hauteur convenable,
sans quoi elle se perdrait, dans les vapeurs de l'horizon. Cette der-
nièrs condition n'es[ remplie, à Paris , et en général dans les zones
tempérées, qu'à certaines ôpoques tle I'année, ainsi quenous allons
le reconnaltre sans peine; et c'es[ à ces époques seulentent qu'on
peut observer la lumièrc zodiacale.
Si I'on fait tourner un globe céleste autour de son axe, après
avoir donné à cet, axe I'inclinaison qni convienl au lieu où I'on se
trouve-, on voib le grand cercle de, I'écliptique occuper succossive-
.rnont différentes positions, par rapport à I'horizon; I'angle que co
-61an$,cerole fait avec le plan horizontal varie enbre des linrites
dssef étonducs, Sr:ient en etiet IIH I'horizon tlu lieu, lrg. 2l9,OZltt
I,U,\{TÈRE ZODIACAT.U. 289
vorticille, HD l'équateur céleste, PQ l'axe du monde, ABCD l'é-
cliptique dans uno position quelcontlue, et OK I'axe de l'éoliptique-
Pendant que lc glol-re
lourne autour de PQ ,
dans le sens de la {lèche,
l'équateur EE tourns
sur lui - même ,, sans
chaniier de position par
rapport à I'ltorizon; nrais
il n'en ost pas de mêrne
de l'écliptique. L'axe
0K de ce grand cerclo "
tonrne autour de 0P, en
décrivant ttne surfacc
conique dont O est lc
somnrel eb KK'K" est
la basc. L'angle que cef
rxe OK faib avcc la ver-
ticale 0Z varie en con-
séquence, en passanI
par toutes les valeurs
possibles, depuis I'an-
gle ZOK' jusqu'à I'an-
gle ZOK". Or, il est clair
qu'à chaque instant I'in.
,:linaison de l'écliptique sur I'horizon est d'gale à I'angle ZOK formé
lrar les perpendiculaires OK, OZà ces derlx pla19; elle-varie donc
igafenrent, enlre ces deux limites ZOK', T.OK|' ' A Paris, Pâr
e.iemple, I'anglo que Ia verticale OZ fait avec I'axe du monde OP
cst égal à enviion l4 " 't 0t; si I'on ajoute à cet angle l'obliquité POK
de l'écliptique, qui esb de 23o28', on trouve 6'i'38'; sil'on en
retranch^c, au côntraire, cette obliquité,, on trouvo tl7" L2': clonc
I'inclinaison de l'écliptiqur rur I'horizon, à Paris, varie entre tl7' L[l
et'64" 38t.
C'est en verl,u du mouvement diurno de la sphèro céleste que so
produisent les variations de I'inclînaison de l'écliptique sur I'ho-
.iron; en Sorte que, tous les jours, ce[te inclinaison varie entre les
limites extrêmes que nous venons de trouver. A une certaine heurs
rle la jounrée , I'angle que l'écliptique fait avec I'horizon atteint sa '
;il;;i ;r.',iirl* eE iuâ zoK"; t*iu u lieu évidemment lorsqua tî .
ligne des équinoxeÀ AOC se trouve dans I'horizon mêmo, l'équigxet ';
clir printemps À etant à I'ouest, en F, et l'êquinoxe d'automne C à-
25f
290 IOIS DU TIOU\/81!IENT I)U SOL[IT,.
I'est, si toutefois on cst_placé en un lieu appartcnant à I'bérrrisphèr,c
l-ror.éal de lal terre I alors l'écliptique rô iro,,nu clans la position

Fi9.290. ['ig, 92{.


220. A une aut,rc heurc, au contraire, éloignée de
1t-ii_di.,{l.la,/tg.
Ia premiere de Ia r'oi[ié d'un jour siddral I'angle de l'éciptique
,
avec l'horizon atteint sa valeur mininrum'égare"à zoKr;-;ffij;
ligne. des équinoxes est encore crans re pt,iu
o, r r,oriron : rnais
I'crrluinoxo de printemps A est à I'est, r:t l'équinoxe
cl'au[ornne ir
l'ouest , frg. TZi
[)our qrro lon puisse voir la lumièro zodiacale t\ l'heure (rue
llous
avons ind.iquée, c'est-à-dir-e re soir, rorsque ro
crépuscutu i,*rre,
il tàut qu'à cette heure.l'écriptiq'e iasse ùn grand àngre avec |ho-
rizon l.sans quoi, ainsi que nous |avo'soé1à ait, cefiu trriorr.u
, perûralI dans les.vapeurs de I'horizon. IlesI dorrc nécessairo qu,à
ce m'nlent' l'écliptiquc se trouve à peu près placéc comme le
montre Ia fg. 220 : c,'est-à-dire-quc r'équinôse,r,i
r\ soit
alors peu éloigné cle I'horizon, du côté âe I'ouest. lrrint*nrps
iitui"lu àoleil, à
ce momenI mêrnc, esr aussi à une fairile dislance
de |horizon, du
côté de I'oucst; ct, par conséquent, Ie solcil rtoit Àireen
'do un noinr
dc^l éctiptique voisin dc l'équino*,
1,riut.nr1,.. C;.ilndï;
Ie u { mars que.los circonstances sont favorablcs
à I'observation
Ia lumrère zocriacale. c'est, en effet, crans les mois de mars de e[
d'avril que. ce phénomcne s'observe ,,i nuropo.
La lumière zorliacale. s'ob-se.vc é,saremenIie matin, à I'orient,
ot,
arant I'aurore; mais c'est à une aùtre époque a" r ,in?e. L'éclip_
tiquo rlevant encore, à ce rnoment, se tr'uver à peu
près dans
la positio.n.q-u'indique Ia fg. 290, l'équinoxe d'autorir. t doit
' çvoi{in dd I'horizon, du c-ôré de'l'ofienr: mais i;;;Ëise rrouvc
être
alors dans la rnême régiori du cicr ; donc il ,roi;
êm;ei,'otoigno oe
r.n lrouïntrnriT DU solull N'EST QU'uNu AppaRENcE. 29'1
l'écluinore d'autonrne. Aussi est-ce vers ls nrois cle septembre qut-.
peut se faire cctto obsen,aiion du matin.

IIOUVOÙIENT DE tA TERRE ÀUTOUR DU SOIEII.

$ l5?. f,e mouvement du eolelt n'est qu'nne appalenae


due à ce que Ia terre se meut autour do eeÉ astro.
-Après
a\,oir étuilié le mouvement diurne du cicl, et avoir reconnu que co
nrouvcmcn[ r)'cst alrtre chose qu'unê rotation uniforme de I'on-
senrble des étoiles autour de I'axe du monde, nous nous sommes
dcmandé si cette rotation était bien réelle ($ 7{). L'examen de la
elueslion rlous a fait voir que le mouvcment diurne de la sphèro
célesfe n'est qu'une appârence due à la rotation de Ia terrc sur elle-
mômc. Illainlenani que nous avons fail un pas de plus, quo nous
nous sommcs rendu compte dumouvement dr-r soleil, tel que nous
le voyons rlc Ia t,erre, nous pouvons nous demandcr érgalenrent si
(..e nou\/ement esi bicn réel; ne seraib-il pas possible qu'il no firt
arrssi qu'une pure âpparence due à un autre nrouvement . dont la
tere serait animée en même ternps qu'clle tourne aulour de son
axe? On slit,, en effe[, quc, quand un corps se mcni dans I'espace,
son mouvemeni se compose de cleux par[ies. dont I'une esb le mou-
vemenL de son centre de gravité, et I'autre estune rotalion autour
rle co point. Une pierre lancée dans une direclion quelconquo
foumi[ un exemple sensible de I'existencs siniultanéo do ces deux
mouvemenls; si on la suit ds l'æil pendant qu'ello parcourl sa
trajectoire parabolique, on la voi[ en même temps tourner sur elle-
rnôme, plus ou moins rapidement, suivant, qu'elle a été lancée de
tcllc ou telle manière. La tcrre ébant un corl.)s isolô de toutes parts
(S liii), et pouvant, par conséquent, être en mouvement d'une ma-
rtièrc qurilcoliqoo dans l'espacÈ, on con(oit, cp'outre son mouvement
de rotation sur ellc-nrême , clle puisse posstlrcler un mouvemenb do
t,ranslafion crr vcrf u duquel son cenh'c occupc successivrxren[ dif-
filrcntes positions. \:oyons donc si co secontl nrouvernenf tlc la terro
ne serail, pas I'unirlue cause du cléplacenrenI du soleil tel que nous
l'obsclvons chacluo anné0.
Pour sinrplilicr, nous continuerons ir faire abstraction dr: la rol,a-
tion dc la toire sur sllc-mêure, de manièro à r'éduire lcr mouvement
annuel apparent, du solcil Èr ce c1u'il serail, si la sphùre céleste n'était
pas animée do son urouvemcnt diurne. f)ans ce cas, les étoiles
ritanl immobiles, nous ven'ions le soleiI se projc[cr successivcmen[
rru milieu cle dir,erses constellabions, en r'esùnt tortjours rlans^$..
'
plan de l'écliptiquc, e[ se rnouvant, clrrns ce plan, clotifornrément q$i
292 MoUvEMENT DE T, TEnRts AUTOUR I)U SotHII,.
lois que nous avons fait connaître précédemmcrrt ($ .| 47). Lorsque
nous aurons examiné Ia qu.estion à ce point de vuo, il noirs sera fr-
cile devoir comment Ie résultat auquel nous scronsparvenus peut
se conibiner avec les notions dé3à acquises sur la rotation dc la lerre.
$ lti8, Il est aisé de comprendre que le mouventen[ annuel clu
soleil attour do la terre peut s'expliquer très facilenrent, en re[Tar-
dant ce[ astre conrme imlnobile, et lit terre comme se mouvan[ au-
tour de lui. Pour prendre une compâraison dnns les olrjets qui nous
sont familiers, supposons qu'un arhrd soit, isolé au milieu d'uno
vaste plaine, e[ que oette plaine soit bordée par urre forê[ dans tout,
son contour. Si nous sommes placés dans ll plaine, à peu dc dis-
tance de l'arbro, nous le verrons dans la direct,ion de certains ar-
bres de la forêt eùvironnante; en changeant rle position, de manière
à l,curner autour de l'arbre central, nous le l'emons successivement
se projeter sur les .divers arbres qui garnissent le contour de la
plaine. Si nous nc savions pas^qno l)ous nous déplaçons, ei que
I'arbre que nous observons est fixé au sol, nous serions naturcile-
ment portés à croire que c'es[ I'urbre qui tourne autour de nrius ;
puisqu'il nous parait successivement dans la direction des dilers
points du contour de la plaine. Or, la même chose peul tout aussi
bien arriver si I'arbre eentral est rernplacé par le soleil, et les arbres
ds la forêt environnante par les étoiles. En admettantque le soleil
soit immobile dans l'espace, et que la lerre se meuve autour de
lui, nous , qui somnres placés sur la terre r nous verrons le sole il
successivemenI dans la dircrr:tion de diverses constellations; r)'âvant,
pas conscience de notre propro mouvement., nous r:roirons que Ie
soleil se meut autour dc nous. Ainsi, il est toul anssi sirnpio de
regarder le mouvemant du soleil comme n'él,ant qu'uno âpparencLr
due à ceque la tcrre se mcul autour tle lui, que tlo re$arder <,e
urouvement comrne existant réellement,.
Il résulte des observations que , en regardant Ia terre comme
immobile, le soleil décrjt dans lo plan de l'écliptique une ellipstr
dorrt la terro occupe un des foyers Pour que les-apparences soi'ent,
exaclemen[ les mêmes, dans l'hvpothèse du mouvement, de la
terrs autour du soleil, il firrrt qu'ello décrive également, rJans ce
plan une ollipse don[ le soloil occupe un dcs foyers, et que <re[,te
ellipse ait précisément ltls mêmes dimensions que-celre que l'on voir,
décriro au soleil c'esi. ce qu'on reconnaitra sans peine tr I'airJe de
la fg.222. Soit SS'S'fS/r, I'ellipse que nous vovons dâ,rire au
çoleil aulour de la teme T. si nous faisons faire-un c]emi-tour à
t:ette ellipse,-dans son plan, anlour ciu point, X, milieu de ST, le
point T viendra en S, lp point S en T, eù I'ellipse qs/S.tq//r prenrlra
tE MouvnilENT DU solntr, N'Ës'l eu'uNn AppARlNcn. 293
la position llrTtrTrrr. Cette seconde ellipse TT/T//Tr// est, précisé-
rnent la ligrre courbe clue la tere T doit décrire autour du soleil S,

Fis. 9?2'

supposé immobile, pour quo les âpparences soient les mêmes. En


effet,, lorsque nous voyons le soleil aller de'S en S', la direction
suivant laquelle nous I'apercevons passe de TS à TS'; or, si le soleil
ne se déplace'pas, e[ que la teme, au contraire, ntarcbe de T en 'f',
en décrivant un arc TT' précisément égal à SS', la direction sui-
vant laquelle nous verrons le soleil aura changé exactetnent de la
même manière: car la ligne T'S est évidemment parallèle à TS'.
De plus, la dis.[ance du soleil à la terre devient égale à TS', Iorsque
le soleil va de S en S/; mais sic'est la teme qui change de position.
cL qui va de T en T', le soleil restant en S , la distance entrL. ces
deux corps devient T'S, qui est évideurment égale à TS'. Ainsi,
au lieu de supposer que le soleil parcourt successivenrent les arcs
d'ellipse SS', S/S", S"S"', et que Ia terre reste imrnobileen'T, on
peu[ adme[tre que la terre décrit dans les mêmes temps les arcs
1f'T', T'T", TttTttt, respectivement égaux aux précédents, et que
le soleil ne se déplace pas : la diroction suivant laquelle on verra
le soleil, e[ la distance de cet astre à la terre, changeront exacte-
menl de la méme manière dans I'un et. I'autre crs.
.Le mouvemenl que I'on doi[ attribuer à la terre, sur l'ellipsc
TT'T"T"', étant exactement le même que celui du soleil sur I'el-
lipse SS'S"S'r/, on en conclul, que, s'il est vraique ce soit la terre
qui se rneuve autour du soleil, non-seulenrent elle décrit autour'de
cet astre une ellipse dont il occupe un des foyers, mais encore elle
démit r;ette ellipse conformémenl à la loi des aires ($ I &7).
$,159. Le mouvement du soleil, tel quenous I'observons, pou-
vanI s'expliquer avec. Ia méme facilité, soit qu'on regarde la terre
comme immobile et le soleil comme se mouvant, autour d'elle, soit
' 2i.
294 \IOTITEITENT DE I.A TERNI] AUTOUR DU SOLIiII..
qu'ilr1 contraire on regarde la terrc conrme se n.rou\,ant
antour clu
s0leil, \'oyons quels,sonI les Drotifs que n0tls p0uvons aYoir rlc
noIs
lurrôtcr à I'une ou à l'autre de ces deur idées.
Nous avons vu que re dianrètrc du soreil es[ ,f ,r2 fois prus granrl
rluo cclrri rlc ta rerr-e (s ,r50). l.* ,r;l;,;;";;oîi",r., ,r,,u*
corps es[ d'rilleurs rendn très sensible'nppoii la
liar figu'e 20 tt. (page 277)
()n voit, toutrte suird pal rà quc, si l'un .

.lo..Jàn";;ili;; se meur,
autour de l'autre, ilv a une t,rèsgrancle probabilité pour',ruu
ce soib
Ia terro plutôt que le soleil. On rurait t, .orrceuoii.
|einc qu,il en
ffit autrenrent. La grandeur énornre du soleil , .urotiuurnent, ir la
terre, porte na[urellenrenû i) admettre que c'cst la teruc qui se
lleut
autour du soleil , cr qui tlonne lieu ai'si ilux apparences donI
ncus
nous sommas occupés précédemment,.
cette considération dcs grancreurs relatir,es clu soleil et, rle la
l,emo est loin d'être la seule raison que I'on puisse faire
valoir en
faveur tlu mouverncnt de la terre ; il'en.existe plusieprs uur.u,
quo
nous no somrles pes en mesufe dc dér'eloppcr en cc moment,
et iur
lesquelles nous reviendrons ultérieuremeni, chaquuioi, qu.
r'o._
'casion s'en présentera. Nous nous contenterons seulembnt,
d'en
faire ici une énumération succinctc.
Lorsque nous aurons étudié les apparerlces que présentent
rcs
mouycmejltsdes planètes, nous veffôns que ces apparences
s'ex_
pliquent'leaucoup plus sinrplement dans l'hypotËese âu *nuou-
rnent de la terre autour du soleil, que dans l'hypothèse
âe son im_
mohilité.
Quand on admet que !a terre se meub autour du soleil, eile se
trouvo ainsi rangée parmi les planètes : on reconnatt urorc
qo. ,bï
mouvement satisfait exactement aux lois qui régissenû les mouve_
menfs des diverses planètes aufour du soleil. t)n trouvo donc

iln0 prcuve frappante rlo I'exactitucle des idées qui r:onsistent
à
lesarder la terrc comne une planète circulant autoir du
soleil, de
mênre que t.outcs les autres.
L'observation attentive des étoiles a fait rJécouvrir un phénomène
connu sous le nom d_',L.r'ntliotr, clui s'explique tout naturellement
dans.l'hypot,hèse où la terre esl en nrorve'ent aulour
du soleil ;
tandis qu'il serait tout à fait inexplicable si la terre
était immobile.
Enfin I'admirable.théorie de- la gravitation universelle, dont
I'exactiLude a été vérifiée dans des ciiconstances
si noml*euses et,
si variées,
lepose ossentiellernent sur cette idée, qoo ro .oioil est le
corps principal de notre système planétaire, et que les
cliverscs
planètes, y-compris la terie, soni on mouyemenl antour
de cet
astre central.
I.IiIIOUI'N}IDNT DU SOT,IIII, N'EST QU'T'ND /TPPARDI\CE. 295
ces raisons sont plus cNe suf{isanles pour nous faire arlmet,lre lo
rlorrvemenI dc la lerrc conrn]e urre r'éritô incontestablc. Aussi c'est
cc quc nous Icrons désormais. Il nous arriYera bien encore quel-
quelbis cle parler clu mouvenrcrr[ annucl du soleil, cle nrômo que,
après avoir reconnu I'existcncc dc la rotation dc la teme sur elle-
rnême, nous parlons encore du mouvenrent criurnc de la sphère
céleste : rnais on dcrra t,oujorrrs se rappercr clu'il ne s'agit que clu
lnouvcmcnl apprrent,, c,'ost-à-rJire drr nlouvement tel quc nôus le
\-oyons.
. La terre, en décrivant son orbite elliptique autour du soleil
(. 'l :91, s'é.loigne et s'approche alternativement de cet astro. En T,
lig. 222, eUe en est plu.s près clue clans toute autre position; ce
point T, qui est le sommeb de I'ellipsc lc plus voisin-rlu foyer s,
sc nomme le pirihëlie de la terre. Le sommct opposé tle l'ôllipse
se n0mme son aphëtie. on voif que ces mots ont cles étymologies et
cles significations entièrement analogues à ccilcs dcs mots périgt:e
el. u\togëe, rlui se rapportent au mouvement d'un astre autour de
la terre.
$.160. La tere se mouvan[ dans I'espace, en môme temps
qu'elle tourne sur elle-même, I'axo autoui duquel s'etfecl,ue son
mouvement de rotation sc déplace nécessairement. llais comme cet
axe' et le plan de l'équateur céleste qui lui est perpendicuraire,
conservenû constamment Ia méme position par rapport aux étoiles,
pendant toub le cours d'uns année, on doii en conilure que leurs
directions ne changent pas ; c'est-à-dire que I'axe de roiafion do
la_ terre se meui parallèlement, à lui-nrême, pendant que son cenrre
décrit son orbite elliptique autour du soleil.
,Si nous nous plaçons , par la pens.ée, au centre même de la
tene , ce point sera en même temps lo centre de la sphère céreste.
[)e ce lieu d'observation, nous verrons le soleil décrire exactement
le grand cercle rle l'écliptiqrle, sur la sphèrecétcste ($'t 4g). L'inter-
section $u plan tle ce grantl ccrcle avec le plan de l'équateur
célcs[o, esû ce quc nous nommons la Iign: des éqrrinoxes. Lc pre-
mier de ces deux plans n'est autrc chose quc Io plan de I'ellipse
strir'ânt laquelle le cenlrc de la terro se mcut âutour du soleil ;
rluant au plan de I'équateur céleste, il sc déplacc en restant paral-.
lèle à lui-mêmo : la ligne des équinoxes se déplacc donc également.,
tlais en conservant, conslammoni la môme clirection.
Il cst aisé de se rendre compte des positions clue la terre prend
sut:cessivement autour du soleil dans I'espace d'une année, eL de
contprendre comment se produisent les différences des saisons. La
terre étant tlans unc posi[ion quelconque T;fr7,223, son axe de
296 MOUVIMENT DE LA TERNE AUTOUN DU SOIEIT.
rotation PQ est dirigé de nranière à faire un angle de 23" 28'avec
la perpendiculaire TK au
plan do l'écliptique. Le
plan de son équateur EE
coupe le plan de l'éclipti-
que suivant uno ligne
droite TA, qui est la li-
gne des équinoxos. Pen-
dant que le centre T de
la terre parcour[ la courbe
- TT,TrrTtrt, qui es[ it,i
. vue obliquement, son are
PQ prend successivetnent.
les positions P'Q', P/Q",
P!ttQttt, en restant pa.-
rallèle à lui-même; et la
ligne des équinoxes TA se
. transporte en même temps

[ 1 sans changerdcdirection.
!.S A un instant donné, le
-'o$!
soleil éclaire e[ échautÏc'
\ la rnoitié de la surface.de
la terre qui est tournéc.
de son côté ; et, le mouve-
ment do rotation de la
terre sur elle-même amène
chaque jour la presque
totâlité de la surface du
globe à participer à cette
influence bienfaisantc.
Mais, en raison de I'obli-
quité de l'axe PQ , I'un
des deux pôles es[ tourné
du côté du soleil, tandis
que llautre est, tourné du
côté opposé; il en résulte
que les régions qui avoisi-
Fis.293' nent ces âou* pôles res-
tent constamment, l'une
dans la partie éclairée par
le solell, l'au[ro dans la partie non éclairée. Lo mouventent de trans-
PliÉcESSIofl l)us Érlulttltlxus, 297
lation de la terre autour du soleil fait que ces circonstances ne se
produisent pas toujour'q rle la tnênte ntanit\re ; les dett:i pôles so
trouvont, chircun à son tour, dans la posiLion convenable potlr re-
cer,oir les rayons du solcil. Lorsque la ligne des éqrrinoses TA prend
la posil,ionT'A', qui passe par le centre du solcil S, onest à l'équi-
noxc du prinlenrps. La terre ayanb dépassé cette position pour
aller en T", le pôle boréal P// csl lourné vers le soleil. Ce pôla re'
çoit les rflyons solaircs , .iusqu'à ce que la tc'rre vienne eIt Tf//, oit
la ligne des équinoxes T'1'À"' es[ dc nouveatl dirigée vers Ie so-
leil S;dans cetbe nouvelle posilion, on est, à I'tiquinoxe d'autonrne.
Le terre continuant à se rrtouvoir, le 1,ôlo boréal cesse d'être éclairé,
eb lc pôle austral I'est à son lour, jusqu'à ce que la terre revienncr
en T/, c'est-à-diro jusqu'au commencement du printernps suivant.
On comprend très bien par là comntcnt la porlion de I'hémisphe\rc
boréal de Ia terre, qui res[e éclairée pcndant toute la durée d'pn
jour, augmente constantment d'étendue depuis l'équinoxc dtr ltrin-
temps jusqu'au solstice d'éte , et dinlinue ensuite progressiventent,
du solstice d'été à l'équinoxe d'autottrne; et de mêrne comme,nL des
circonstances analogues se produisent depuis I'd:quinoxe d'automne
jusqu'à l'équinoxe du printemps, dans la région qui avoisine le pôlo
auslral de lu tcrre.
S ,164. Précesslon des équflnoxes. - Nous venons de diro
c1ue, pendant, que la terre se meu[ autour du so]eil , son axe do
rbtation se déplace en restant, toujours parallèle à lui-même. Il
n'cn est pas rigoureusement ainsi. L'axe de rotatitin de la terro
consLrrve lrien très sensiblernent, la même direction dans I'espace,
lienclant tout lc cours d'une mêntc année; mais , si I'on compare
ies positions qù'il a occupécs à deux époques éloignées I'une do
l'autre d'un ccrtain nombre d'années, on reconnait, cluc sa direc-
tion a changé d'une manière notable.
On sc fera unc idée très nette de
ce changement progrossif dans la
rlirection de la ligne des pôles de
la terre. en comparant Ie mouve-
nrenI de rotation du globe au mouve-
ntenl el'une loupie , Ffl, 22./r. Sou-
vent on voit l'axo de figure AB dc
la toupie prendre une positicn obli-
quo per rapport, à la verticale qui
passs par son point d'appui A sur
le sol : mais alors, pendant que la
[oupie tourne au[our de cet axe, il se nrettt lui-nlênre en tournant,
298 lltouvEt'IENT t)Ii [À TEnRli AUTouR DU solurr-.
autour de ltr verticale, [out en conservant Ia mêmo obliquité,
I'asc de la toupie démit ainsi un cône BAB,, dont I'axe est, la vcr-
ticalo AC.
La rotalion de la terre au[our de son centre s'effectue dans r]es
conditions en[ièrement analogues : pendant qu'elle tourne autoul
dc str ligne des pôles, cclto ligne, inclinéc de pJ.2g'sur la per-
llendiculaire au plap de l'écliptiquc, di.cric un cône autour dc cette
pcrpenrliculaire, ct, prend ainsi successivenrcnt des directions rlii-
férentes dans I'espare. Si à cc lltouvement cle rotation, plus com-
plexe que nous ne I'avions indiqué tout cl'abord, nous jôignons le
rnouvement du cent,re de la tclre autour du soleil, nous aurons
une idéc conrplète du mour,emcnt, de la terro dans I'espace.
Le mouvement do révolution dc la ligne des pôles Tp, ftg. 22ti,

autour do Ia perpendiculaire TK au plan de l'ét:lipt,ique, est ertrê-


urement lent; en sorte qrr'au bout, d'une année, cctte ligne TP oc-
(1r1p0 une posi[ion Tp très voisinc de celle qu'elle occupait au conr-
nrcncement de cette année. C'est ce qui fait que, pendaub tout lc
cours de I'année, on peut regarcler I'axe de rotation de la lerrcr
conme restan[ parallèle à lui-rnême. I\lais le changenrent do direc-
tion de ceb axe, bien quetrès petib, n'en existc pas moins, et se
produit cl'une manière continuelle. Lc plan de l'équal.eur célestc,
rnené par le ccntrc de la terre, pcrpendiculairement à la ligne cles
pôles TP, changc donc aus-qi peu à peu de direction; ct par consé-
qnent la ligno des équinoxes T;\, intersection ds cc plan avec lo
plan de l'écliptique, tourne lentemeni aulour du centre T dc la terrc,
en restant dans ce dernier plan. Dans I'cspace d'une année, la
ligne des pôles passanl, de la direction TP à la direction 'l'p, lir

?,
l g, e.d e s u
i
i:ii. ï:
0.,,,, o, u', ]' îTi J' ffii:,' T I ,,,,,,,,. n,
prendre la direction Trr. Au boutd'une secônde annéc, la iigne
IIÏ
",,, cles
pôles a1'ant ilris la position Tp', Ia ligne des équinoxes retùirigét
suivant Ta', et ainsi de suite.
co changement progressif cle direction de ra ligne des équinoxes
a une influence sur les époques aurquclres conrme"noent les àiverses
saisons de chaque année. Le pri,tèmps comnlcnce lorsque cet,te
lignc esL dans la position T'A', passani par lo soleil s. si 'elle res-
t'ait toujours parallttlc à clle-même, re printemps clc I'année sui-
vante ne colnrrencerait cluei lorsque la terrc, û),ànt fait tout le tour
tlc l'écliptique, viendrait de nouvea,, se placer en 'I',. llais il n'en
cst, pas airrsi.. D'après lc sens dans lcqucr ra ligne tles équinores
tournc dans le plan dc l'écliptique, si ie.printernps aconrmcncé à
trrrc cer[aine tlpoquc, lorsque la lerrc étrit crr l[i, il commencera
I'annécsuivarrto Iorsqu'elle Àera en Tl, de telle rnanière que la nou-
re.lle.dircction TfAf dc la ligne rles équinorcs
l)irssc .n.'ore par le
soleil s;lrn an plLrs t.arcl, le fri.tcrnps lorsclue lti tcrre
scra en Ti, et airrsi de suite. L'éporlue"onrn,.n.lera
à raquellc anive l'équinoxe
tlu..printenrps prici:tle donc, chaqùe ânnée, d'un,-. cer[aine quantité,
celle à laquellc il sorait aruivé, si l'axcde Ia terre n'éprouruit pas
lc changement continucl cle direction dont ,,o,,, ,rou, occupons r
t:'est, pour cela que Ie mouvernenf de révolution do cet axo. autour
tle la
-per;rcncliculaire a. plan de l'écriptique, cst désiiçné sous le
trorn do pldcessfon des équirtoæcs.
4.92. Yoyons_comrncut ce changonreni progressif de clirectiorr
. $
rle.la ligne des pôles, er ptrr suitc dô ra tigrie ciôs équinoxes,
lleut
rniluer sul' Ies mouvements apparents que Dous avons étudiés el
;
contment, par conséquent, le phénornène dc la pr,éccssion tles équi_
noxes a pu être rlécoulert, parl'obsen'ation àe ces mouvements
apparents.
La premièrc notion quo nous avons acquise sur les nrouvenrents
-
des astres,,est celle tle la rotation diurne de la sphère céleste au-
tourde la lignedes pôles. c'es[ sur ra connaissarrce de ce mouye-
ment que nous nous sommes basés, pour faire choix, dans le ciel,
de
.certaines -lignes auxquelles noo, avons ensuite rapporté les
po-sitions de divers astres. parnri ccs lignes, l'équateur cbleste est
celle qui jouc le principal rôle. lllais aissitôt qu. nour avons re-
connu q-ue Ie mouvement diurne des astres étâit une purc appa-
rencc, due à ce que la terre tourne aulour d'un axc menô par son
con[re, nous ayons étô en nlesure de voir que cet équatouicéleste
n'avai[ pas d'existence réelle dans le cier. en dchols'de ra terre. si
la terre venai[ à être anéantie, ou bien ri *lb cessait de tourner
3OO IIOUVEMDNT DE tÀ TERRE ÂUT0UR DU S0I,DIT.
sur elle-mêmc, il ne resterait plus auculle trace cle cet équaleur,
.lue nous avions cependant regardé lout cl'abord comnre une ligne
inrmuable, capable par sa fixité dc nous faire reconnaître si urr
astre était en repos on en mouvenren[.
Ces considérations nous amènent torrt, naturellemen[ à ne plus
attribuer à l'équateur célesto ce caractère de fixité que nous lui
ni'ions supposé d'abord. La position dc ce grand cercle de la slihère
céleste étanu dételminéo par la direction de I'axe de rota[ion de In
terre, un changement dans la direction de cet, axe doib en arnener
un correspondant pour l'équateur. En sorte qtre, I'universalité des
itoiles étant regardée conrure constituant, à proprement parler Ia
par[ie fixe de la splrère célesto, le grand cercle de l'équateur tloit
se déplacer progrcssivement sul cetle sphère, En vertu de ce dé-
placeurent, l'équateur doit couper l'écliptiquo successivemen[ en
ditïerents poinbs, c'est-à-dire que les équinoxes tloivent se mouvoir
lc long de I'écliptique. Ainsi EB, fg.926, étant la position de
l'équateur sur la sphère céleste à
une r:ertaine époque, et ABCD
celle de l'écliptique, que le centre
du soleil semble parcourir dans
le sens de la flèche, I'équateur
doit venir successivement se pla-
- cer
E en E'Et, E"E't...; de telle
manière quo l'équinoxe du prin-
temps , en allant, de À en A',
puis de A/ en À'/, et ainsi de suite,
marche en sens contraire du sens
chns lequel le soleil parcour[
l'écliptique. Ol voit, en elfet,
(lu'avec un pareil déplacemen[ de l'équateur, et par suite des
équinoxes, le soleil, par[ant de l'équinoxe du printenrps A, y rc-
liendra un peu avantd'avoir fait tout lc tour de l'écliptique, ainsi
(llrc nous l'avons annoncé (S 'l6l).
En vertu de ce mouvernent, de l'équatcur sur la sphère céleste,
lcs étoiles, fout en rest,anb immobiles, changenI de position par
rappor[ à lui ; I'ascension droite et la déclinaison de cltacune d'ellcs
rloivent donc varier constamment,; e[ ces variations, guc I'on peut
constater en comparant les asceusions droites et les déclinaisorrs
observées à des cpoques éloignécs les unes des aul,res , pcuvent
servir à la détermination du mouvemetrI de l'équatour.
Mais les choses se simplifient, lorsque, au lieu de conrparer les
tliverses valeurs que prennent à différentes époques I'ascension
I'RÉcEssroN DEs Érlurxoxris. 301
ct la déclinaison d'uno même étoile, on compare lcs valeurs
tlrr-rito
correspondantes de sa longitude et do sa lafiLude ($ 4,i,1). Le dé-
placement de l'équateur sur la sphère célestc ne changc pas la po-
sition de l'étoile t, fi7.226, par rapport, à l'écliptique; la lat,itude r:b
rle l'étoile doi[ donc rester constamnrcnt Ia nrêrne; et la longitude Aù
le cloit varier qu en raison du tnoutement de l'équinoxe A, quc
l'équateur ent,raine atec lui en sens contraire du mouvement appa-
rent du soleil sur l'écliptiqrre. Ainsi le nouvenlent de l'dquateur
sur la splrère doit êrre rendu manilesl.c par I'accroissement conti-
nuel qu'éprouvent les longitndes des di{Térentes étoiles, accroisse-
nrent qui doit être le mênrc pour toutes.
C'est en constatant cette augmeutat,ion progressivc des longi.
tudes des étoiles, qu'Hipparque découvrit la précession des équi-
rloxes. Le long espace de temps qui s'es[ écoulé depuis l'époquo
des observations faites par cc grand as[ronomc nous permet de
nrettre le phénontène cncorc plus en évidence qu'il n'avait pu le
fltire. Ainsi il avait trouvti, ett I'an 428 avan[ J.-C., que la longi-
tude de l'épi de la Vierge était de tTLo; d'un aul,re côté, d'apre;s
tles observatiotrs faites par lïIaskelyne, la longitude de cette étoile,
crr 4802, était de zhl'l:.' 4'1": I'excès du dernicr nombro sur le
premier, ercès qui surpasse 27n, est eutièrernenI dfi au déplace-
lnen[ de l'équinoxe du printemps sur l'écliptique, pendanI le long
cspaco do temps, de ,1930 années, qui sépare'les observations
tl'Hipparque et de \Iaskelyne.
L'eremJrle qui vienbd'être cité peut servir h déterminer la quan-
tité dont l'équinoxe du printemps s'esl déplacé en movenne , cha-
rlue année,.pendanI le temps auquel il se rapporte. Ilais on peut
irnssi trouvér la grandeur de ce déplacernent, annuel de I'équirro,rc,
en comparant les résultats d'observations faites, à quelques an-
rrées de distance, avec les moyens précis que I'on possède actuel-
lement: ou lrouvs ainsi que l'équinoxe parcour'û crlraquc année sur
l'écliptique un arc de 50",2. ll faudrait, d'après cela, qu'il s'écou-
làt environ 26,000 ans, pollr que l'équinoxe fit le tour entier de
l'écliptique, s'il conselvait toujours la l'ilesse avcc laquelle il se
nreut maintenant.
Comme on a souvent, en aslronomie, à considérer cles mouve-
nren[s qui so fon[ sur Ia sphère céleste, soit, suivant l'écliptique,
soit suivant des lignes qui ne s'en écart,ent pas beaucoup, on a
adopté des expressions spéciales pour désigner le sens de ces mou-
venrents. Tou[ mouvement qui s'effectue dans le scns dans lequel
f e soleil parcourt, l'écliptique prend le nom da mou,uantent tlirect;

tou[ nrouvement qui u lieu dans le sens contraire est un ?nouoe-


26
302 rioutnuunl DE LA rnniir ÀuroLrtt nu sol.uii,.
ment rëtrogrrudc. Il.est aisé de voir, d'après co qui précède, quo
le ntouvemenb de l'équinoxe du printenrps est rétrograde; on donno
rluclqucfois à ce mouvement le nom cle rétrogrudaftott clcs ecluitrcæas.
,163. S'il esb vrai que la ligne des pôles de la terro décrive
S
un cône de révolu[ion autour dc la perpendiculaire au plan de
l'écliptique comme ase ($ l6{), I'angle compris entre le plan dc
l'éoliptique ct, le plan de I'équateur, c'cst-à-dire I'angle que l'orr
désignc habitucllement, sous lc rrom cl'obliquité de l'écliptiqrlc,
rloib conserver consbamntent la rlônte valeur dc 23" 98'. O'cs[ co
rlui arrive en effet à pou Jrrùs, c[ nous ne ferons pas attention tou[
tl'abord aux varia[ious qu'éplouve cct angle, .,'ariaIions sur Ies-
quelles nous reviendrons dans un instant.
Le mouvemen[ coniclue de I'axo dc la terre aulour de la perpen-
tliculairo au plan de l'écliptique étant supposé se con[inuer indéti-
ninrent, avec les caractères qu'il présente à l'époque actuelle, il
devra en résulter des modifie,ations considérablcs dans les positious
des étoilos relativenent à I'tlquat.cur e[ aux pôles de la sphère cci-
les[e. Le pôle P se déplace suivan[ le petil cercle PP/P//, donl,
tous lcs points sont éloignés de 23" 28/ du pôle K de l'écliptique ;
il va tlonc successilement prendrc différentcs positions dans lcs
eonstella[ions quo ce petit cercle [raverse.
L'étoile polaire, qui tire son nom de la position qu'elle ()ccul)c
tr.rut prc\s du pôle boréal, n'a pas toujours été dans ces conditions.
Le pôle boréal s'en rapploche constammctrt depuis un tenrps trcs
long. II en est rnaintenan0 à une distance d'environ un tlegré ot
clemi, e[ cctte distance diminucra encore jusque vers I'année 2r120,,
ou.elle ne sera plus que d'environ un demi-degré. A parlir de là,
Ie pôk: boréal s'éloignera dc cette (rtoilc; et, dans,l3,000 ans, il
en sera ir une distance d'cnviron ,17 degrés. Bien longtemps avanL
t:ette époquo, l'étoile cessera d'être dans les conditions qui lui onI
fait, donner le nom d'étoile polaire.
En vertu du mouvement de précession, le pôle boréal se rappr(r-
cho consl.arnrnent, de l'étoile W'éga, dont ilest éloigné actuollenenb
do plus de 5l degrés. Dans 42,000 ans, il n'en sera plus qu'h
une distance d'environ 5 dcgrés : et cetto éloile , par son vif
éclat, renrplacera avec avanlage l'étoilo polaire actuelle.
On trouve un eflet remarquable de la prôcession des équindxes,
dans les posilions qu'occupettl les signes de l'écliptique ($ a29) par
rayrporI aux constellations d'oùr ils tirent leurs noms. A l'époquo
rl'llipparquc, les signes cle l'écliptique étaicnt désignés par lcs noms
dcs constcllations au nrilierr clesquelles ils se trouvaient placeis. La
r'él.rogradation des équitroxes a depuis constaurnrerrt, déplacé les
D'UINUTION DE t'onllquttÉ DE L'Écllprleutl. J():i
signes parmi ces constellalrons car, l'écliptiq'e étant toujours di-
;
4 2 parties égares,, re mou'enrent
'isric.on i,étùgratie de l;éqniuos*
rlu printemps, qui esI un cres points de crivisiori ,roLo'nin"
néces-
sairement un mouvement_analôgue pour les autrlcs po;r,i.. l
résulté que les signes de l'écliplitluô, tour cn c.nser\iant
e' csi
les mê'es
noms' sont sartis pe, à-peu des constcllations au r'ilicu desqucllcs
ils se trouvaieni d'rbord, pour r,,cnir se placer dans Ios constclla_
lions voisines. Nous âvors vu ig raz) quà, depuis rriliparque
qu"à I époque actuelle,, r'équinoi'c.d'
ius-
lirintenrps a rét,r.ogracré cle'prus
de ?7", c'est-à-dire d unc quant,ité qui rrc tlitttrc porioou.ouli
cro
la grandeur dc chacu. cles iigner; .r, par constiq'ent, chaquc
si-
gne o-ccupe maintenant sur l'écliptique â peu près ra
pait le signe précédenI du tenrps à rtippa.qlc. on's'en 1,licc qu'occ'-
apcrçoit,
facilement en jer,anr res ye.ux..sui Ia ptanônu it qpog. iziy.-si
r'o,r
suit, de droite à gauchei la ligne sinuc'se qui rËpr"ésento'le dévo-
l:_tngt
I equateur, vers l_é:!p!'que,
en-partant rlu point otrierte ligne coupe
la droite de ra carte, on rencontre succcssilement
Ias constellations des {ru Bélier, rlu Taurcaq ïcs Gé-
meaux, etc.; c'est-à-diro -poisso's ,
que re signe cru Bérier est crans ra con-
stellation des Poissons, ceiui du Tiiureau dans la consrella[ion
tlu
Bélier, et ainsi de suite.
S 4 6 4. lDlmlnntlon séeulalre de l,obllqulté de l,éeltprl-
Dans ce qui précède, nous avons relardti I'obliquit?de
lli-î;_-
I oclrptl.{ue comme resiant toujoursla même, puisque no.s avons
dit,quof'axe do Ia terro décri[ un côno de révôlution auto*r de
la
f?:iliilaire au n]91 ae I'éclipriqne ; cc rpi revierrr ir ctire quo
la pren)rere Irgne sedéplaco en faisant toujours le nrônre angle
al:e.
Ia seconde. Il n'en estiependant pas rigoirreusemenr ainsi]commo
on le reconnatt en comPaianI entrè elleJles valeu.s tle I'obliquité de
l'écliptique trouvées à clivcrscs ôpoques éloig'ées les uncs tles arr-
trcs. c'est cc que le tableau suirjani mcttra c.o..plétcment en
ér.i-
dence.

DATEs I Nolrs !l,lnuslonr.r D.{TES Nonfs | ,,ru* 0l[,t-


,llii,** |oo,,.{ii,u-*
o'f,ii,,i r-
| orrrr.
tlcs des ln,onsrn- Qurrri.
I $ilrrITt0Is oûsmrrTl,ttfts. tlrror.
I
I
. . | $. tit' nn ap. r +.llirrrrou roung .frr''*. . .l rr" r,
{,|00 av. L-U. lTrhcon f,ouog . f ,:tio*.
3i0 id. lt1rhérs. .l l:t. ttr, f{lt{)
t50 iil. Itrabsrhène , . Illuen,trie .1 il" tri, {01,0 id.
. I rrrrseiile,
l,llbirtelius . llratrie. . I !;lo 3fit
li(} rd. Lreou ltiaug. . r;hine . I t,,t" .lti, lii0 id. i'|. | [ùn Jor,ûis . . ll.e r:riro . | ]J' It'
I I l(iûg..ll'tilu . . .l !:t' J9,
{7Jrp.J-l).l . . .lr:ùiÙc. .lt:r.lt, {{:}7 id. lr:ufheor
l{il i,.1. . ltlur [}e,v. . jsanrarklurle.l !3'lt{'
Chour. . .l r:r" :ru, .t800 id. .ilaris. . .123"ss,
llsou lflrirre Itnhrnbrc.
304 uouvtit{liN'r DE llil rERnE au'l'oult l)u solËlL.
On voit que l'obliquité a constamment diminué, depuis l'époqrre
clesplus anciennes observations que I'on connaisse. \[ais ceLte di-
niinution est exccssivement faible, relativementâu mottvement de
précession que nous alons étudié dans les paragraphes qui précè-
dent ; en sortc que, pendant un l,emps assez lottg, on peut en faire
abstraction, et regarder par conséquen[ le déplacement de l'axe de
la terre contme s'effectuant sur la surface d.'un cône ds révolution
autour de la perpendiculaile au plan de l'écliptique.
Ou se dcnrande natulellement à quoi tient cette diminution lente
dc I'obliquité de I'écliptiquc. Doit-on l'a[[ribuer à ce que I'axe de
la terre, tout en tournant, arttour de I'axe de l'écliptique, se rappro-
che pcu à peu de ce dernier axe ? Ou 'bien doit-on la regarder
comtne prot'enanI dc ce quc l'axe de l'écliptique se déplaco {ui-
même d'une petite quantifé, pendant que I'axe de la terre tourne
autour de lui? Le plan de l'écliptique peut tout aussi bien changer
rlo direclion dans l'espace quc le plan de l'équateur ; en effet on
comprend qu'il peut très bien arrit'er que le centre do la terre, ett
se mouvant autour du soleil, ne reste pas toujours exactemen[
dans un même plan. L'obsert'atiott scule tloit décider la question.
L'écliptique a été supposêe invariable dans lc cieljusqu'à Ty-
cho-Bralré. ce[ astronome, ayant renrarqué que les latitudes
'\teis
des él"oiles situées vers les solstices avaictrb larié d'au moins nn
liers de degré , depuis les prernie\res obsen'ations de l'école
d'Alexandrie, en a conclu que l'écliptique se déplaçait lentemenL
clans I'espace. L'examen attentif des variations éprouvées par les
latitudes des dilerses étoiles a faii voir que le mouvement de
l'ricliptique ne diffèro pas beaucoup de celui que ce grand ccrcle
prendrait, s'il tournait autour de la ligno des i'quinoxes' comrnc
iutour d'une charnière, lour se rahattre sur le plan do l'équa-
tcur.
Ainsi l'angle que l'équateur fait avec l'écliptique no varierait
pas, si l'écliptique conservait uno position fixe dans I'espaco_ ;
i'équateur ne-ferait que tourner autour de I'axe de l'écliptique, de
nanière que la ligne des pôles décrivo un cône de révolution au-
tour de càt axe. Mais l'écliplique c,hangeant insensiblement de di-
rection dans l'espace, il ett résulte que le mouvement rétrograde
des équinoxes esI accompagné d'une diminution lente de I'obliquitrl
de l'écliptique.
D'après les obseivations moclelnes, cette diminution de I'obliq-uitti
est ac[uellement de 48/'par siècle, ou de 0",&8 par anné0. Sui-
vant Delambre, la valeur de I'obliquité en { 8 00 était de 93' Tit57" ;
on en conclura sans peine la valeur tle cet angle pour une autre
t)Épt.À(;[MEN'l' l,[N'r l)u pÉfttuÉr,tE r)li r,A 'r'nRRE. , 305
époque. Ainsi en 4850 elle était de 23o27t33/'I en 4900 elle ss
réduira à 23" 97l 9//.
0'est I'obliquité de l'écliptique qui a servi de base à la division
clo la surface de la terro en cinq zones ($ 'l3a). Le clrangement,
con[inuel de la valeur dc cetle obliquité entralne un déplacement
corresponclant, des tropiques et des cercles polailes, donI les pre-
rniers se rapprochent constamment de l'équateur. tandis que les
cJcrniers se rétrécissent en se rapprochant des pôles. llais le chan-
genrcnt d'étendue qui en résulte, porrr la zone toricle ct pour lcs
7.on0s glaciales, est tellement faible, qu'0n peuI regarder ccs zones
comme restant les mêmes pendant un temps très long.
S ,165. I)éplacement lent du pérlhélle de la terre. -
En même temps que le plan de I'orbite décrite par la telre autour
du soleil cbange peu à peu de clirection dans I'espace, I'ellipse qu'ellc
parcourt tourne lentenrent clans ce plan, dc manière que son grand
ane prond successivement di{lél'entes direr:tions. ll est aisé rle voir'
commen[ ce ûlouvenrent, a pu être constaté par los observations.
Le mouvement de Ia terre autour du soleil occasionne, comr)le
nous I'avons vur Ie mouvement apparcnt tlu soleil autriur de la
terre. Dans cc mouvement apparent., Ie soleil semble dticrire une
cllipse précisément égale à celle quc Ia terre décrit autour de lui ;
et les directions des grands axes de ccs deux ellipses sont exactr.r-
ment les mônres ($ ,l SS). Il en rôsulte nécessairement que, si lo
grand axe de I'orbite elliptique dc la terre clrange de direclion datrs
son plan., il doit en êûre de même du grand axe de I'ellipse que ler
soleil semble décrire autour de la terre. Or la position du granrl
uxe de cetl,e dernière ellipse est indiqude par la valeur de la longi-
tuclo du périgée solaire . Il suffit donc dc coù'rl)ârer los valeurs de
cet,te longitude, obtenues à deux époques éloignées I'une do l'autnr,
pour reconnaître si , tlans I'intervalle, le périgéo est resté imnro-
bile, ou a changé de position.
Flamsteed a lrouvé, en 4 690, que la longitude du périgée solaire
drtait, de 277'3'ô'34t' ; en t|775, celte longitude était, de27g"3tl7" 1

d'après Delambre. Ells a donc varié, dans I'intervalle, de '1o27',1[)",


ou 5966'': ce qui fait 6 | /',9 par année. Si cet accroissemenl annuol
de la longil,ude dn périgée solaire était seulcment égal à 50",9,
quanl,ité dont, rétrograde l'équinoxe clu printemps chaque ann(,,..,
on en conclurait que le périgée a conservé la mêrne placc parmi lrrs
étoiles ; I'accroissement de sa longitude devrait être attribué uni--
quement au mouremenl, de l'équinoxe, de même quo I'accroisse -
rnenI qu'éprguvent continuellementles longitudes desétoiles ($ ,l 6?).
llais la longitude du périgtle augmente cbaque année de | 1",'I llc
2(t '
30ô .IIoUvE\ItiNT DE I,A TEnRE AUloUn DII SoI,EII..
plus.qye les longitudes des étoiles: cela ne peuI tenir qu'à ce que
le périgée se déplacc sur l'écliptique, de tll",1 par an, et diurr
Inouvement direct. Pendantque la ligne des équinoresT A,[iç1.22,7,,

rél,rogradc' pour prendre la posi[ion TA/, le grand axo TM tourne dtr


rnanière à venir se diriger suivant Ttr[/ ; en sorte que la longiturle
du périgée ill, cornptée à partir de la ligne des équinoxes, ei dans
lc sens de la flèche, s'accroit de la sommedes angiesATA,, I\lTll/.
C'e.st, la position du grand axe de I'cllipse solaire, par râpport
aux lignes des équinoxes c[ des solstices, qui détermine les ôittti-
rcncc,s rle-duréo des ($ ,14?). Le mouvement, cle ce grand
^saisons
axe par rapport aux équinoxes e[ arrs solstices. mouvemenb qui rir-
sullc rlc la cornbinaison du déplacement propre clu grand ilxe aloc
la rétrogradation des éqLrinoscs, doit donc arriener dds chansemenrs
rlans les durées relatives des saisons. En remontant clans'ia suiro
rles siècles, on trouve des époques auxquelles les rlurécs <les sai-
son s présen l aien t rles ci rconstances très rj i{lijren tes de cellos
tlu'el les
prriscntent à l'époquc actuclle. ainsi, en I'an't:21i0 dc l'ère chr.l-
tienne, le grand are Tl[ coïncidajt, avcc ra ligne cles solstices TD,
ct, le périgée avait.la longitude que le solstice d'hiver; ii
-même
cet[e époque-]a durée du printemps était égale à celle de l'été ct
,
la durée de I'eutomne égale à celle do l'hiver. En reniontant plus
loin, et, stlribrrant toujours la même r,itesse au m0uvemenI du'pé-
rigée solaile par rapport à l'éqtrinoxe du printenrps, on arrive à ce
résultat rernarqnable, que le périgée coincirllit' avec l'équinore
irllrinRÂTr0N. l$7
d'aul,ontne (1, vcrs l'an Â000 ar,. .1.-C., époque à laquelle ta/plu-
Jrart rlcs chronologistes firenl ll créat,ron du monde: alors loi du-
t'ties.réunies du printemps et, dc l'été formaient une somnre égale
ir celle des durées de l'automne eb de I'hiver.
- !i 466. Abennrl I-a terre ne lleut pas se urouvoir autour
du soleil, en rlécrivant I'orbite elliptique dônt, uous avons parlir,
sans qu'il en résulte Pour nous un déplaccmenL apparent dcs étoiles
-l'on
les unes liar rapport aux autres. Si considôie, par exenple,
rJeux rltoiles situées dans une région du cieÏ doni la terre s'éloigno
à unc cer[aine époquc de l'année, il est clair que la distancc angu-
laire de ces tltrur t!toiles doit aller en cliniinuant ; lorsque cnsùitc.
la terre se rûpproche de cette rôgion clu ciel, la distance des deur
é[oiles doit augmcnter. I\lais t'cI cffct cst nécessairenrent d'arrtarrI
rttoins sensible , que la distance qui sépare la terre cles étoiles qst
plus grande, par rapport àux diniensions de I'orbite t,emest,re . lln
sorle que, s'il arril'aiI que la distance à laquellc nous nous trou-
vons des étoiles ftrt comme infinimcnt grande, relativement à la
distilnce du soleil à la terre, le nronr.enrent apparenl cles étoiles
donû.nous parlons deviendrait tout à fait insensible; les dinren-
sions de I'orbite de la terre, malgré la grandcur quc nous leur con-
naissons, seraicnt comn)e nulles à côté de l'énorme distance des
étoiles, et les clroses se passeraicnt, tle la nrômc manière que si la
tcrre était immobile.
- Depuis que les astronomes, adoptan0 les idrics soutenues par
Copernic, regardaient le mouvement de la terre autour du soleil
comme une vérité inc:ontestable, rien dans les observations n'avait,
oncore indiqué I'existencc du mour,emenb appareut des étoiles, qui
ell esb la conséquence néccssaire, lorsque Bradley ( t ) entreprit une
série de reoherches, dans Ie but, de conrbler cette lacune de la
scicnce. Les observations qu'il fit, avcc un dt'gré de préoision qu'orr
n'avait pas encoro atteint jusque-là, n'eurent pas, soug ce rapport,
le succès qu'il en attenclait : il nc parvinl pas plus que ses rlevan-
cicrs à melbre en évidence cel effet du mour,ement do la teue, rlont
la clécouverte aurai[ cu lo doublo avantago, de fournir une prcu\()
rltl plus de la réalité de cc nrouvenlent, e[ de faire connaître la dis-
tance qni nous sépare de certaines étoiles. Ilais il en fut ample-
ment dédornmagé par la découverte de deux phénomènes d'untr
grande importance, savoir: I'aberrabiorr, eL la nutation de l'axo dc.
la l,ene. Avant de faire connalt,re on quoi consistent ccs deux phé-

(l) Crilôbrc aslrononrc nngl:ris, nr! en {692, rnort en {7(i9. ll fnt nommri en 4i3{
rlilcr.lcur rla I'ohscrvaloirn rle Grppnrvich.
;i()8 ]touvHsIEt\T rlri f.A 't'ERtrE AUTorjn t)u solnrr.,
nomènes, entrons tlans quelqucs clétails relativenrent au monvo-
urcni que Bradley chercirait et qu'il n'a pas trouvé.
$ ,l67. Si un observateur était ptacé au centre même du soteil,
pour observer uno étoiL., l'immobilité du soleil ferait qu'il aperce-
vrait l'étoile toujours clans une même dircction. l\,tais si , au lieu
d'occuper cette position invariable, il se trouve sur la terre, qui
l'emporte avec ello dans son mouvernent annuel au[our du soleil.
les choses doivent se passer t,out autremenl. La direction suivant
laquelle il voiI I'drtoile, à un instanI quelconque, n'esI pas la même
que celle suivant laqnelle il la verrait, s'il était au centre du soleil ;
et I'angle r:ompr'is entre ces deux directions change dc grandeur
o et de position avec le temps: l'dtoile doit donc sembler se mouvoir
dans le ciel, en raison du déplacement qu'éprouve I'observateur.
Srrpposons qu'à une époque quclconque, la terre soit, en T , lïg .22s,

sur son orbite TT|T'tTt!t, e[ que l'étoile observée soit en E; cet[s


étoile est vue dans la direction TE. Au bout do qrrelque temps, la
terre s'étant transportée en T', l'étoile paralt, dans une dirention T'8,
autrc que cclle TE suivant laquelle on la vovait d'abord. Pour nous
rendre cornpte du changement progressif do r:ctte dircction sui-
vanb hquelle on voib l'étoile B, à mcsure que la terro se déplace,
r:berchons commerrt l'étoile elle-rnêrne devrait se dtlplacer, pour
qu un observateur, inrmohile au ccnt,rg du soleil, la vlt, successive-
rnenI de la rnême manière qu'on la voit de la terre.
Lorsque la terre es[ en T, l'étoile paratt suivant la direction TE ;
si I'on rnènela ligne S: égale et parallèle à TE, en sorte que la li-
gne Ee soi[ aussi égale et parallèle à TS, c'es[ en r que devlait être
l'(itoil0,'ponr que I'ohservaleur, placti au centre S du soleil, la r'lt
ABHnlrÀ'r'l0i\. 309
exactement de mônrc qu'on Iavoit de la terrc. De même, lorsclue
la terue est en Tr, en mcnant Ee / égale et parallèle ù T'S, on trou-
vera la posiLion a/, que dcvrait avoir l'él,oile, pour être vue du point S
comme on la voit du point T'. Bn opérant ainsi pour les diverses
positions de la lerre sur son orbil.c '[T'T"T"', on verra quc les
direclions suivanI lcsquelles on aperçoit succe-qsivement, l'étoile ti
sont exactement les mômes que si l'on restait irnmoliile au centre S
du solcil , et que l'étoile parcourût la courbe ee'?'te"', qui est ér,i-
rlemment égale à l'orbite TT/'iI//T//' de la terro, eL placée dans un
plan parallèle au plan de cette orbite.
Ainsi, en vcltu du nrouvement annuel ds la terre aul,our du so-
leil, clraque étoile doit sembler décrire annuellement, dans un plan
parallèle au plan de l'écliptiqlre, nne courbe (c'e''e',', fig. 2lg ,
que I'on peul regar-
der sans granrle er-
reur comrne se con-
fondanû avec un
cerclo ; ou plutôt,
commo nous rappor-
tons tout à la surface
de la sphère céleste,
l'étoile doit sembler
se mouvoir sur cetto
sphère, en parcou-
rant la courbe rnlnv!,
suivant laquelle elle
coupe la surfaco du
ç'ône Occ' c'
ttr'l/. yn 1o
grande distance cls'o
létoile à la terre, l,r
portion de la surfacc
dc la sphère célcste
rlui se trouve à I'in-
ttlrieur de ce côno est
cxtrêmement petite,, et peut être regardéo commc une surface
yrlane; en sorte guc la courbe ntpncl es| une ellipse qui a son grand
itxe mn parallèle à l'écliptique, e[ son peti[ axe pq dirigé perpendi-
culairemen[ à ce grand cercle. Le rappor[ de pq à mrr, varie d'ail-
leurs, suivant, que I'axe du cône est plus ou moins oblique sur lc
plan de sa base, ou, ce qui revient au même, sur le plan de l'éclip'.
tique ; en sorle quo, pour uno étoile qui serait située au pôle même
de l'écliptique, pÇ serait, égal à 'rnrù , et, I'ellipse deviondrait ttn
310 lIoul'E['IriN't' r)r t.A ]'ERRF:'AU]:OUR DU SOT,Hrr..
cercle; et si I'on c.onsidère des étoiles AvanI des latitucles
de plus
en plus faibles, on tr'u'e. cluo-les cllipsàs qu'elles aoivent
cJécr.ir.e
sont de-plus cn plus aplaties, de maniére à ôe rdduiru
tïu simplcs
liq".:r droites, pour rcs..étoircs qui se trouvenf précisénrenI sur
l'écliptique. Quanr,.aux jlltyg"yio;s apparcnres rlc certe ellipse,
que
chaquo étoile semble décrirc en cru mouveù;;; ;i; ra t*ro
'e.ru plus petires qro ittnitu
aut.our tlu solcil , cllcs sont rl'flut,ant
plus ôloignéc dc nous, ,.t
r'cilipie rôi,rre ds'rintàrsecrio.
^puisquc.
!c la sphère a'ec un cô'o do't la brise est toujour. aga1. à l,tir_
la.rerre , queile que soir ra distance t iuquorË,;
!i,re !e lrou'c
l'étoile qui occupe le centre cle cettc basc.
Àfin de bien comprendre res résurtats obtenus par Bradrey,
il est
nécessuire que nous puissions encoro sa'oir qoàil. porition
éloile doir
u'n
u:_o quelconquo, ru,]t,[ttipru r,1,,,,/
-o9cupcr.à :qlque
r1*'ellc semble décrirc annuôllemeni cn veitu rl, di,placïment,
la [erre. Nous y parviendrons facireme'r de ra ;r;iè;;:.*ir,anr.crk,
:
sl nous nous reporl,ons à la-fg. ggg, nous verro.ns quc, à
l,époquo
oir la terrc csr en T, l'étoire semblc être au point e de'son
orbitc
aplrarente €etc'tsrrr. Mli!, à cer,te époque, Iô soleil
cst-vu cte tn
terre suivant Ia ligne TS, de mêne direction et rre mônie
sens qu.
la ligne Ee. Doncr p'ur.avoir ra position qou roloiio"s"e,nt
te oc.
:upcr,.à lrne ép9que quelconque, .sur I'ellipse mpnq, fig. 220 , il
fautvoir oir le soleil se frouve, à cette époque, sur t oci;ptique
ARCD,
ef tracer, dans lo cercle eete"e"', un-rayon parallèle^au'
ral.on cre
l'éctip.tique.qui passe par cete.posirion ,i" rôrlif;
Ën joignunt un-
suite I'extrémité du.rayon ainsi'obtenu, dans le cercle
erl';;tert \ an
centre o gu sphère céreste t on a une tigne qui perce
!l
au point de I'ellipse mpnq, ori l'étoilc suÀble *it,ieu.
ia sphère
ccrcle de latitude KS coruespondun[ à lu posiLion -*ovînnu tn
i*çon.
,t,,
l'étoile, er, supposons que re ioreil soit au
latitudc., liirrr-s à0.îiur.rn,ru
revienf à diro qru ru iàngiro,Jc du ,otuir urr ogur"
"g. .,r;!.
:l.rull. de l'éroile ; n'us rrouverons ta iitace .;;r;;p;;il;nrc rte
l'étoilo.sur l'ellipse rnpnq, en menanc Ec ptrralrèÈù ôi;'ilis
. r,.,._
llrunl le poinb ou la rigne oe rencontro ra s*rface de ia sPhirr*.
Illais la Iigne lje, étant parallèle à os, sc tr.ouve sir,uée
tout c.tière
dans le plan du cercle de rar,itude I(s; rronc r,
r6;-o;,lontunu,,
tiga.lcment dans ce.plan, perce-la sphèr,c au poinï
o*irOritO ,t,,
petit axe FQ,_la plus voisin-e dc I'ôcriprique. n', r,,
qrre.,.lorsque Ie soreir aura.d.éprsso tc pred s ou
i';;;ie n,,in,o
c"r.iÀ oà"tor;,u,to
de l'étoile, er, s'e, sera éroigrré dc 9ù degrés, t;otoil.,-l"embrera
à I'exrrémiré r, ctu ray"on Ér, pu.p*no,..cut.ire
il:,tJ::9ji:-1.:.'^ce,
trr; en sortc que cette étoire, ra'ienée pir ra pensoe sur
la sur_
,ltrnftAtroN, ;j,l L
laco tle la spluùrc céleste, parattra en n, ir l'une cles cxtrdrnilés du
grand are do I'cllipse .inpnq.
ll sera facile d'cxarniner ainsi quelles sont lcs places que l'étoile
doit sembler occuper successivement sur I'ellipse nqt,rq, aux cJi-
verscs époques d'une année. Err ne nous arrêtant qu'aux quatrc
;rrincipales positions que l'étoile prendra chaquo anirée sur ceilc
ellipsc, nous pouvons dire qu'elle sera en p à l'épotlue oùr re soreil
aura la môme longitude qu'elle; puis qu'on la \.crra successivo-
rnenI en n, eD q) et en rl, lorsque la Iongitude du soleil surpasserir
la sienne de g0 dcgrés, de 480 clegrés, et de 270 clegrés.
ns 468. Pour arriver à reconnal[re I'cristence de ce mouvemenL
annuel apparent de chaque étoile, qui est, une conséqucnce néces-
saire du mouvemenb de la terre autour du soleil, Bradrev observir
les distances zénithales de certaines étoiles, à leur pursog. au mé-
ridien,.ll se servib, pour cela, d'un secteur zénithal de ?"',32 ck:
ra"von (ZA pieds anglais). Cet instrument, que nous n'avons pas
rlécriI spécialemenL, n'est autrc chose que le cercle mural (S ^ASi
clonb orr au.rait supprimé une grande paltio du limbe gradué,-pour
le réduire à la fomrc d'un secreur circulaire: lo nom cre secteur
zénithal lui vienI dtr cs tt'1t sert exr:lusivement à observer Ies astres
tlui passent dans le voisinage du zénith. Brarllev fit ainsi ses ob-
scrvations très prèsdu zénith, afin de se nrettre àil'abrides erreurs
tlui auraient pu résultcr dcs réfraclions atnrosphériques, s'il avaiI
obselr'é des astrss situé.s à dos lrauteurs au-dessui de l'horizotr
notablcrnent différentes de g0 degrés.
llradley ayant commencé ses observations en 4725, cb res ayarrl
continuées avec assiduité, nc tarda pas à reconhal[re que les éùiles
doni il s'occupait, éprouvaient de petits déplacements ahnuersl
rnais ces déplacenrentB étaient loin de se faire cohformûnrent Èr ce
(lue fious avons,di[, il n'y a qu'un instatr[ ($ loz;. Il trouva, par.
cxcmple, quc I'étoile 7 de la constellation dir l)r'agon (voyez plân*
9!e I, pago 4?3) ôtait, cn rnars i7"À6, de 90, plus aù sud i1u'en
tlécemblo 172ô ; que, du nrois de mars au mois clc septembre stri-
van[, elle avai[ matchi de 39" vers le nord; e[ qu'enfin, cn dé-
cernbfc 1726, ello Ctait revenue au point, or) elle se trouvait une
année auparavânt. Si le déplacernent de ce.tte étoile erit écé une
simple apparcnca due au nrûuvemênt de trahsla[iotr de la terfe
autour du soleil, c'cs[ au mois dr: clécembrc Qu'ello atrraiù rjfr
dt,ro le plus au sud, 0t au mdis de juin {u'ello âtrait, dri êlre le
grlus au nord: aux mols de mars ct de septembrc, elle se sêrait
lrouvée dans une positiorr ilternrédiaire enlre ces deux positions
exhêmes, En e,ffei, I'ascension droito de l'étoile élant d'à peu près
3T2 IIOUVHIINNT I)E I.À ]:HRRE AU'TOUR DU SOI,EIT,.
970 degrés (planche I), e[ le pôle rle l'écliptique étant entre cllo e[ le
pôle boréal dc l'équateur, on voit que le pied de son cercle de htiLudc
coïncide à peu près avec le sols[ice d'hiver. C'es[ donc au nrois rlc
rlécembre , lorsque le soleil se trouve dans Ie voisinage de ce sol-
stice, que l'é[oile devrait être au somme[ p de I'ellipse ntrytq, ti.J . 229
(S 167); e[., d'après la position particulière de l'étoile donI il
s'agit, ce somme[ p est lo point de I'ellipse qui est le plus eloigne
du pôle norrl. De même, on verrait que c'est au nrois de juin, à
l'époquo du solstico d'été, que l'étoile der.rait se l,rouvcr au çroint rJ;
c'est-à-dire qu'à cel,te époque, elle der,rait êtro plus près du pôle
nord qu'à toute autre époque de I'annrie. I-es variations successiles
do la distance de l'étoilc 7 du Dragon au pôle nord telles que,
llradlcy les a observées, se produisaient bien exactenrenb rlans le
nrênre ordre que celles que le mouvement, de translation de la te rre
pourraiI occasionner; mais elles étaient constamment en rctard ds
trois mois sul ces dernières.
S 409. tl était impossible, d'après cela, de regarder lcs dépla-
cemenl,s observés, comme étant, le résultat dn changement de di-
rection de la ligne qui joinl l'étoile àr la terre , en raison de ce quc
la teme prend successivement différentos posirions autour du soleil.
Après avoir cherché, pendant quelque temps, quelle pouvail être
la cause dece phénomène, donl le changement de position dc la
terre ne pouvail, plus rendre compte, Bradley pensa qu'il pouvai[
èt,re un effet de la transmission successive de la lumièrc, don[ la
litesse avait été [rouvée cinquante ans auparavanb par ltoenrc'r,
ainsi que nous I'expliquerons plus tard. L'exanten attentif de I'in-
lluence rlue pouvait, avoir la transmission non instantanée de Ia Iu-
rnière sur la direction suivanL laquelle on aperçoil, urro étoile, le
conûrma pleinement dans cette itlée ; et, il publia , ett ,l7?8, une
explication complète du phénornène que ses observations lui avaient
révélé, phénornèno que I'on désigne habituellemenI sous le nonr
d'nberratiou, tle lu, ltunière, ou sirnplenrent d'aDsrrtr,tiott,. Yoici en
quoi consiste cette explication.
Quoique la vitesse de Ia lumière soib cxcessivement, grande ,
puisqu'elle parcourt, par seconde, environ 77 000lieues de 4 kilo-
inètrès, cette vitesse ne peu[ pas èlre legardée comnle infiniment
grande, relativement à la vitesse que possède la terre dans son
mouvement autour du soleil. En effet, si I'on regarde I'orbite de la
lerre cornmoun cercle de 38 nrillions de lieues de ravon, eb qu'on
suppose que la têrre se meub uniformément, sur ce cercle, dont, elle
fait le tour en 36ô jours ef un quarl, on trouve facilement qu'elle
parcour[ un peu plus de 7 lieues et demie (7r,6) par seconde; la
.\llLRuaTI0.\. 313
r,itesso de la lunrière est donc seulemenl ettviron'10 000 firis plus
grande quo cello do la terre,
- La vit-esse que possède un observateurr emporté par la terre dans
son mouvement, autour dn soleil, doit faire qu'il n'attribtre pas aussi
esactemen[ la rnêrnc direction aur raYons cle lunrière venant, d'une
étoile, que s'il tttait conrplétement ell rel)os. Pour le fairc contpren-
dro facilenren[, concevous que l'observateur visc l'étoilo au movell
d'une lunebLe munie d'un réticule. :\u tnomen[ où la terre est en T,
lig" 2.3{), l'étoile étanl daqs la directiolt TE, l'axe optiqu's de la'
Iunet,te ne doit pas ê[re di-
rigé suivant cette ligne TE,
porlr que I'obscrvatcur
puisse voir I'image de l'é-
toile se caclter derrière la
croisée des fils du réticulo:
ilfaut que la lunette ait
une certaine position o.bli-

fr,
r ù;-+
que TA, ou 1/A', tolle que la croisée des fils, placée eu 'I', parcoure
la distanco T'T, en vertu du mouvemenI de la terret pendant, qus
la lurnière parcour[ la distance A''l' : on voib, en effet, quo la lu-
trrière qui traverse le centre optique tlc l'objectif A', lorsque la
Iunett.e occupe la posii,ion I'À', arrivo en T lorsque la lunette a
pris la position TA, et peut, par conséquent, aboutir à la croisée
des fils qrri se trouve alors au point T.
L'observaleur, qni considère la direction de I'axe optique de sa
luttebte conme étant celle des rayons lumineus qui viennenù tlc l'é-
toile, conrmel donc rrne erreur;il croit I'etoiledans la direciion Tc,
tandis qu'ellc esù rlans la direction TE. 0'esI en cela que consiste
I'abelration de la lumière. D'ailleurs, cette erreur n'est pas inhé-
rento à l'emploi d'une lunottc u rriticule; quel que soit le mol'en
tlonI ou so servira pour firer la direction suivanI laquelle l'étoile
prarait, qn'on se servo d'alidades à pinnulcs, ou qu'on regarde sit))-
plenrent l'étoile sans se servir d'aucun ins[runrent, lo mênte raison-
27
3l1r lrtouvtjtttiN'f r)li tA 1'[RRE Â'u'Ioult I)u sDLlit,.
nenrent lela voir quc l'æil lui-ttlôntc, pour flpercevoir l'étoile, devrâ
se diriger suivant la lignc Tc, suivant laqucllc on devait, précé-
tlcmmen[ orienter l'axe opLique de la lunefte'
Ainsi, la ritesse clont I'obscrvatcur es[ animé, 9n t'ertu du ntou-
Yenrcnf de la tcrre, fait que l'étoilc scmble être située dans la
rlircc[ion Te , autre quc la direction TE, dalts laquelle elle sc [rouvc
r'éellenren[. Pour aroil la dilcction apparcnte Tc, il est clair qrr'il
suf{ira tlc lirendre sur TE une longueur quolcollque TIt I tle mencr
lrar le point, lt, parallèlenrcnt à la tlircction T'T du mouvemcnI do
iit torre , une ligne ltr dont lc rapporl, t\ '[[t soit égal arr rappor'f
de la vitesse do la terre à tl,ello dc la lumièro ; et, enfin, dc joindrc
lc point T au poin[ r, ainsi obtenu : le triangle 'l'llr sera semblablc
au lriangle A'TT/, et, par ctlnséquen[, la ligne Tr sera parallèle
à T'A'. L'angle BTc, conrpris enlre la dircction apparente et la
tlirection réelle dc l'étoile, et que l'on nontme unglc d,'uberratiort,
aura diverses grandeurs, suit'ant que I'on considérora telle ou
telle étoile, et que la terre sera etl tel ou tel point de son orbilc.
I{ais ce[ angle ne variera qu'eu raison de la variation dc I'angle lRT,
ftrnné pur la direction du mouvemerr[ de la teme avec la directiotr
rcelle TE de l'étoile; car, la vibesse de la lumjère étant la mêrnc
lrour toutes les étoiles, et colle rh: la teme portvant êtrereg-ardtirr
i'on,me conslante pendant totrtc I'annéc, ce qui es[ bien suffisatrL
poUr la questiou qui nous occulie, on pougir prendre toujours les
irrènres lôngueurstlll, Rr, pour construire I'angle rTll. L'alglcrTIi
aura donc éa plus grande valeur, lorsrlue lb' scra perpentliculaire
iTr', ou bien, cequi es[ à pcu prùs la même cltose, en raisotr dc
la petitesse dc l'angle cT, lorsqtrc lc mouvenrent de la torrc sera
dirigé perpendiculairernsnL à la tlirection récllc TE de I'étoile I clans
ce càs, I'anglo d'aherraticn trTFl ost, de 2(lt',hli.
$ l?0. Vôyons maitrtenantcoûtntent la posiLionappitr.ente d'ultrr
ôtoile, à côt.é de sa position réelle, doib changer aux diverses ripoqtrcs
d'une année, par suite du changcuren[ con[inuel dc dircction de lu
vitessc de la te lre. Pour ccln ttous fcrotls cl)oore ce quc nous avoTls
cléjà fait. poun étudier I'efi'et produit par le ch'angemeht de posititrtr
rlu la terue {$ ,16?) : nous c,ltefclreron$ commont l'étoile devrait, sc
rléplacef dani I'espaoe, pour qu'utt olrservateur, immobile au centrc
rlu eoleil, la vît sUccessivetnent clans les diffërenles directions stri-
vaht lesquellcs elle paralb aux ottservateurs quc la terrc emporto
dans sor mouvenrent. De plus, pottr nc ltas conlpliquer les choses,
nbrrs supposerons quo la vitessc de la terre dé[crnrine seule un
changement dans la direction suivan[ laquelle ort aperçoil l'étoilo,
aur diverses époqucs d'unc année: nous l'erons donc alistract,ion du
ABERITA'IION. 3,T.1

cbarrgement de rlircction cle l'étoile, provennnl de ce qne la tcrre


sc tlansporte succossivement cn différents points de I'espace; c'est-
a-dile quo nou$ regartlerons lcs dimcnsions dc I'orbiLc telreslr.o
comme nulles rclal,ivcnrent à ladistancc à laqucllc sc trouvo l'étoilrr,
e[ les lignes qtri ioignent cet,te étoile aux diflércnte s positions dc In
terre conrmc toute-c parallèles à cellequi la joilrItru solcil. Lorsquc
la tcrrc es[ en T, fi,J.231, sa litessc est dirigéa suivanl, la tau-
gento TA à son or-
hi[e , c'esb-à-dire
suivant uno ligno
qui esb à peu près
porpendiculaire au
rayon TS, car l'or-
bite ds la terre ns
rliffère pasbeaucoup
cl'un cercle dont lo
soleil S occuperait le
cent,re, Illenons par
le pointS une ligncr
SE , dirigée vers
l'étoile Ë que nous
considérorrs, et par
conséquent paral-
lèlo à la ligne qui
jonrlrait l'étoile à la
terrer d'après ce que nous.admel,tons; menons eusuil,e, par un
poin[ R de cette ligne SE , parallèlement à la tangente T'A , une
ligno Rr dont. le rappor! à SR soit écal au rappor[ de ]a vitesse de
la l.erro à la vitesse de la lumière : c'es[ parallèlcrnent à Sr que
l'ôtoila sera aperçue par un obsen'ateur placé sur ln terre, en'[',
rinsi que cela résrrlte de ce que nous avons cxpliclué précérlenr-
ment. L'étoile, au lieu d'être en E, tlevrait rlonc se l,rouver cn e, àl
l'interseclion de Ia ligrrc Sl' prolongée ave(j kl ligrfo lia parallèle
i\ Rr', pour que I'obscrvâtenr, imrnobile en S, la vll exactomcrrt, tle
la rnôme nranirir.c qu'il la voit, étant sur la terre T. Lorsque la terro
est cn T', I'observatcur qui y es[ situé voit I'étoile parallèlement, a
une direction Sr'/ qu'on obtient par un moyen analoguc; e[ , pour
cltte cet observal.eur, inrmobile au contre du soleil, Ia voie de la
même manière, il faut, adrnettre que l'étoile s'est transporléc en e',
à l'ertrémité d'une ligne Ec/ égnlc à lie et parallèle àr la tilngenlrr
en T'à I'orbite rle ll lcrre. Il cst aisé de voir, d'aprùscela, quc. si
I'orr rnène lrar lc point, Ii rles lignes Er:',Ee'',|\ut" ,.., toutos égales
3Iô IIoUVIMENT I)E I,À tuRRH AUTOI.jR DU SOT,IITI,.

à Ee, et respeclivement, parallèles au\ tangen[es à I'orbite terrestre


en T/, Tt' , 7r'r..., l'éioilo det'ra décrire la courbo ce'r.'("' folnrée
par les extrôniités de ces lignes, pôur qu'un obsen'ateur irnniobilt:
au centrc du soleil la voie consbammcnt, dans la rlirection oîr il ll
verrait, s'il était sur la terrc, et participait à son rnouvemenù.
[,a courbe ee'e"ct", que l'étoile doit ainsi parailre décrire ln-
nuellement, en vertu de l'influence de la vitesse cle la terre,, esI
rividemment un cercle dont lc Ulan est parallèle au plan de I'éclip-
l,ique. Le résultat auquel nous parvenons a donc une certaine ana-
logie avec celui que nous avons obtenu , lorsque nous cltcrchions
le mouvement apparent de l'étoile produit par le clrangenrenù de
position de la terrc dans I'espacc: dans chacun des deux cn-s, I'titoilc
semble décrire un cercle donb le plan est parallèle au plan de
l'écliptique. Illais il y a, entre les rleux résultats , des différences
essentielles quo nous allons signaler.
Le cercle que l'étoilc doit sernbler décrire en vertu du chrnge-
nrent, de position de la tcrrc dans l'espace a elactemen[ les nrêmes
dimensions quo I'orbitc de la teme, quelle que soit la distanr:e à
laquelle se trouve l'éloile; celui que l'étoile senrble parcourir, cn
vertu de I'influence do la vitesse de la terre sur la direction appa-
renl,e des ra]/ons de lumière qui en viennent, a, au contraire, des
dimensions plus ou moins grandes, suivarr[ quc l'étoile ost plus ou
moihs éloignée; le rayorr Ee de ce cercle doit toujours coresporrdrc
à un même anglc ESe, quelle que soib la rlislancs ES de l'étoilt
au soleil. On reconnaît par Ià que I'effet du changoment de liosition
de la terre dans I'espace doit être d'autant moins sensible, pour'
une étoile en particulier, que cette étoile esb plus éloigniro : tandis
que I'effet ploduit llar I'aberralion de la luurièrc doi[ être exacte-
nrent le même pour tou[es les étoiles, malgrdr lit grande inégalitrl
qui doit exis[er dans les distances qui les sôparenI de nous.
Une autre différence capitalc , entre les deus effets rlue norrs
oomparons, consiste en ce que, à un instant quelconque, l'étoile ne
rloit pas occnper des positions analogucs sur les deus cercles qu'elle
semble décrire. Dans le cas otr I'on considèrc le ccrcle quc l'étoilo
parcourt en apparence, en raison du changemenl de posiLion dc la
[erre, on voit, qu'elle doit ss lrouver, à chaque instant,, à I'extrémité
rlu rayon Ee, parallèle à la ligne TS qui joint la terre au soleil ,
fig,225 (pogu f 08); dans I'autre câs, l'influence de la vitesse de
la terre, sur ladirecl,ion que I'on at.tribueaux rilyolls de lrrmière
venus de l'étoile, fait paraitre cctte étoilc à I'extrtlrnité du ra5'on lic,
Jrarallèle à Ia tangente à I'orbite [errestre en T, lig. 2'.1l, et par
conséquenl perpendiculaire an rflyon TSTc cette orbite. En sorte
A liEnR.\1't0N. 31 7

que, si l'on comparo les po.;itions sttccessives et, corresponilattttrs


rle l'étoilc. sur les ccrclcs qu'elle doit sembler décrire en vertu de
clracune de ces deux cause.; clont nous éluclions les elïcts, on voiI
que, sur leseconrl cercle, ellc cst toujours en rctard de 90 degrés,
par rapport à la position qu'ello occupe en mênte lcnips sttr le
premier.
llien de plus facile maintenant que de voir comme une étoile
rloit sembler sc déplacer annuellement sur la sphère céleste. par
suite rle la vitcsse dont I'observateur est animé à chaqrre instant,.
Cette vitesse prodnit le même effet que si, I'observateur étant inr-
nrobife, l'étoile parcourait c,harlue année un cercle re'e"0"', fi1.232,
parallèlo au plan de
l'écliptique ARCD;
donc l'étoile doit pa-
raîl.re décrire sur la
sphère céleste I'el-
lipse znpnq , suivant
laquelle la splrère
coupe lo cône 0ee'
et'e't'. Cette ellipse a
cncore son grand axe
nrl. para llèle à l'ôclip-
lique , et son petit
axe pq dirigé suivant
le cercle de latitude
KS qui passc l)ar
son centre. Le rap-
port rlu petlt axe lu
grand ssacrte-
ment de"n.iu
mênre que
elans ls cas de la pre-
mièro ellipse que
nous avons trouvée ($ |6?), suivant la position que l'étoile occllpo
sur la sphèrer par rapport à l'écliptique ; ces deux ilxes seraienI
égaux, et I'ellipse devicndrait un cerclc' pour l'étoile qui serait
située au pôle même de l'écliptique; plus la latitude de l'étoile est
petil.e, phis l'ellipse s'aplatit; dnfin pour unc étoile située sur
i'écliptiqne , I'ellipse se réduit à son grànd axe. Quant, à la gran-
deur apparente du grancl axe de I'ellipse, elle est la même pour
toutes-les étoiles. Ce grand axe correspond atr double de la plus
grande déviation quo les ravgns venus de l'étoile doivent, éprouver
en apparence, par suite de I'influenee de Ia vitessc de la terre : car,
27.
Sttt llouïrltEh"t' Dl,: L,t .t.riRnH
Ârr.t.111y1, Dri solltlt..
sans cette influenco, l'él.oile serait r,ue const,anmcnL
ilu centre de
I'ellipse- don[ il
s'agit-: re grand axe cls I'cllipsc est do'c y. s'rs
run arrgle 4o//,90, doubre de ra vareur que n'us ilvons assignric..
plus grancl angle
.formti par la trircction oppor.ntn-,i:iinn ,itnir,,
lvec sa direction réelle ($ 4 69).
si I'on veut savoir queile.est, à crraque époqye cre |annde, ra po-
sition que l'étoile rloit sembler o..upe. ru. I'ullip.u,r,7,rrl, il
suffiL
de se rappeler ce que n'us avons dii ir n'r, o qu''rn r"Jt*li
: savoir
gue' sur le cercle ee'et.'e"|, fig.2Jz, qu'bilu sembro rrJcrire dans
I'cs.paee, par suire de l'influe'ce crc ri .lilu.ro ao rïiur*,
oilo est
torrjours en retard de gO-degrés, par rapporl à la position*dt,
.,ilc ro
trouvo sur le cercfe analogue qutelle clôit sembler clécrire
en v*[u
du déplacenrent de la terrs. Quânrl0n aura trouvé lc point
pe'ett?ttt oir l'étoilo sembre placéc
du corclt
à u_ne i'poque qi,ui.Ànqo., nu
rru'à joindrc. ce point, au cent,re o cre ra'rpneir, pàrr avoir
Jr'aur.a
le. point co*eslionclant de I'eilipse rnpnq, En
opérant àe'cerre ma_
nièro, on reconnartra-que, rorôque r-e soreir .rt on s, f'àÀt-ri-,lir,,
au pied du cercle de latiturre xS clo l'étoile, cc,lle-ci doii
parattrc
placée au sornmet nr de I'ellipse.mpnq; ei cle méme.
qrie l'étoilcr
se troxv€ra en appare'ce aux point,s ,p, ,t r7, lorsque
,. li longitude
du soleil surpasscra la ,qienne àc g0 negrés, ',tu r ai1 oeg.rs,
et cle
970 degrés.
$ 4:1 . si I'on se reporte maintenant aux résurtars àes obserr-a-
tions faites par Bradley sur r'éioire y du.Dragon, on i;r* '
s'accordent comp.lér,ernen I avec I'effei qud doit p.ôrluir. iinfl ;;"ii-
I urn.o
de la vitesse de la terro sur ra direction suivânt laquclle
on r.oit
une.étoile. Le. pied du cercle de latitude de y du oràgon coinci-
dant à p-qu près avec le solstice d'hiver, cette étoile deîait
être au
point nr, de son ellipse apparente mpnq lors des obser'a[ions faites
I
on décembrë l72ti; elle clevait ôrire ôn p au rnois de mars ,l7g6,
en rl au mois de juin de Ia rnômc arnée, en q a* mois de scptembrc,
et de nouveau en nr au mois de ddcenrbro. Lc,s observations m'n-
trèrent. o-n .tru!. que, rJc tlécembre rl7Lli ttmars ,17g6, l'étoile
avaiL
rnarché de g0/'vers le sud; qus, du mois-r"le nlars 4?96
au mois
de septembre suivant, elle avait marché cle 3g/,.cn sens confraire,
c'est-à-dire vers le
l.o.d; e.[ qu'enfin, en clécembre ,l?26, elle sa
rel,rouvait au même lieu qn'en clécembre l7Zit.
Tous les mouvements analogucs, trouvés par Bradley dans les
diverses étoiles qu'il a'ait observées, .'or.oràun[, aussi bien que
celui que nous av'ns pris pour exempre, avec res conséqrences
de la- théorie que nous venonÀ d'e*poser, reiativement à Ia rlér.iation
que la vitesse de la temc ftrit rlprouver en apparence aux r.yons
tçu.l't.t,toN llti L'AXli Dti La .InRR[. :itg
l'nrineur lonanb rl'un0 étoile. cet accord.ayant été constatr,, par
llradle,r', il les mouvements annuers , q''il o"uii.n.nn,,,,.
'egardaétoires
rlans les diverses soumises à ses observuiionr, comnre étarrr,
r'écllenrent dus à cette dôviation apparente des rayon.s
lumi,enx.
lrroduite par Ia conrbirraison de la iit*sse de la ter'rc avec cello,l.,
la lunrière.
Le phénomène de.l'aberration, ainsi.déco-uvert par Bradloy,
confirnré par toutes les observations faites crepuis !u-Aé"o.ruu.to,e[
doit, être regardé comme étanI d'uns extrôme i'rportance
en âs-
tronomie. En cffef outre qLr'il a servi à tronstater i'*rurilru,tu
ou.,
idées emises par Roemer sur la transmission succes-qir,e
cre Ja lu _
mière, il a fourni uns preuve directe de Ia réalité clu mouveme,n[
de
la terreauûour du soleil. si la rerre dtiriI en repos, lu* *àouun.nr,
annucls dÈs étoiles, observés par Braciley, ,o.oiunî
roui àiait inex_
plicables ; tandis que reur explication esf touto narureile,
dès qu,on
adrnot que lo nouvement dù soleir n'es[ qu'unu uppuràn.e
ce que la terre se meut autorlr tle cet astre.
d'e à

D1nr. co qui précède, nous n'avons parré que


.
t,rarrslation cle la terre autour du soreir, et nous
du mouvemen[ da
n'avons rien ditcru
mouvemen[ de rotation de la terre s'r elle-même.
La vitesse dont
cst animé un observareur, pracé sur ra terre, est cepe.dant
s.ltat de I'existence sinrurtanée rie ces ,reu* *oor,àË;;Ë;'onre rti-
peur
la regarder commo étanû ra résurtanre de deux oitesses
àomforunr.r,
dont l'uno est la vitesse due au mouvemenr, do
translation de la
terre, et I'autre est, la vitesse crue à son mouvernent dg rotat,io.
sur elle-mêrne. Mais cette seconde vitesse composante
est extrê.-
nrement petite par rapport à ra première; à
l'équateur dela
rir elle esl plus grande que partout aiileur.q, eile n'est quÀlu, ter.e,
0,0 | 5
rle la vitesse avec taqueire re eenr.re de ra ierro ,u
*uïiartuur a,,
soleil..on peuI donc ne pas terrir compte de ra vitesse cÀposante
rhr* à la rotation db Ja terre , cb regarder la vitesse donL liobserua_
leur est animri comme ôtanf sinrplement Ia du centre de la
[erre; la niodification que Ia vitesse rhre à 'itesse
Ia rofation de la terre
:tliporto au phénomène dc I'aherration es[ trop faible p.ur
qu'ir 1, r
.nit^lieu de s'en préoccuper.
s Jz:. N'rarlon d.elaxe derarerre. avoir clécou-
verL-l'abenation, Bradley ne s'en tint pas là. -Après
Il continua à nbro.ne,'
le's dist,ances zénithales,âes étoiles qui passaienl
dans le voisinage
de son zénith, et bientôt ilreconnut que^l'aberration ne'pouvaitpas
rendre complétemen t com pte cres clt!riaccrn cn ts q u'er res éprouvaion
t
rlans le ciel. En faisant llpart de libemation, c'e.rt-l-âire
en ra-
nrenant chaque eltoile dans la posit,ion oir il aurait dû la
voir, si la
320 trtoti\Ei\lEN'l' DË l,A 'fliRRE -\u]'otti l)u sollill"
flirection des rayons luminettr qui en vcnaient, n'ayail pns ctti
nrodiliée par t'influencé de la vitessc de la terre, il trouva quc les
diverses ôtoiles souulises à ses observal,ions changeaient encorc pctt
à peu de position dans le ciel; rnais ce changetnext.de,position
u'àtoit pas anntrel, comlne celui que devail, produi.re.le déplacenicnt
de la tôrro dans solt nrouvement autour du solcil. C'cs[ aitrsi, pat'
eremple, qu'il vit I'ctoile y du Dragon S'avancer c.ottstammcnt vers
/|73ti; et, à partir
lc pôle bor'éal, depuis I'anriée | 727 jusclu'u I'tnttée
cle cette denrière'époque, l'étoile trollllngttÇâ à se mouvoir ett sens
contraire, c'est-à-dlre à s'éloigner tlu pôle boréal' Lep autres étoilcs
qu'il observait également, lui donnèrent cles résultats analogues.
Bradley pcnsique ces changements lents, dans la position des
ôfoiles pâr-rnppoit au pôle., cltangentcnts qui concordaient tous
ànsembie, deviient tenir à ce que l'axe de la [erre éprouvait
une
oscillation'de parb ob d'autre de sa position rnoyennê.1 o,t, suivanl
l'expression consacrée depuis' u-ne ttttlaliort. Un pareil mgu\'gmenl
fle iaxe de Ia terre devaii, en effet, tantôl rapprocher, tant,ôt, éloi-
e[, par conséqu.cnt, ces étoiles
[nr" tu pôle cle certaines étoiles; rapproclrer
lievaient'sembler olles-mêmes se et s'éloigner alterna-
iiuurunt du pôle. La domi-oscillation clue Ilradle,v avail observée.,
ùe rl7g7 à 'l?'36, s'élant effecluée dans I'espace de 9 ans, il srpposa
que la nutation de I'axe tle la l.erre éfait réglée sur le ntouvemetll
ries,æurl,ç de Ia ltme, mouvement que nous fcrons connailre plus
rr",l; ,a qui s'effectue complétemeni en un peu plus de l8 ans' Il
i"*r""ii"a ses itlées à I'astronome franç,ais Lemonnier, ct.lo
pri.
tl'observer en même temps que lui la seconde nroitié de ln périotlt:
,iri. n"tution qu'il avait, tlé'couYerto. Ce qua Bratlloy av,it prtirlit
lrrriva; et, en qTL.ri,l,emontrier et, lui necottservèrc'nI plus au(]tttl
rtoute *u, ir réalité 6e Ia nutaiion qu'il avait soupçonnée. .

La fhéorie de la gravitation univèrselle, ventrnt, cn aide à I'obser-


vation, a fait *onnàît.. lir cattse e[ lcs lois de la nutation de l'axc
de la terre . Yoici en quoi consiste ce mouvemcn[. Notrs avons
tlit
($ | 6 t) aue l'axe de la teffe TP, fttl. 925 (page 998), ne reste pus
ino;ours'parallèle à lui-même, et qu'il se déplace,lentcmcnt,, ctt
1éciivaniun cône rle révolution autour de la perpen6iculaire TK 'u
précession del équ!-
nlan de l'écliptique; c'est co qui constilue la
lo**r. ninis lLs Ëhoses nc se pâssent pas tout à fait, ainsi. L'are 4e
la terre TI', Ég.p33, se mettt sur la surface d'un petit cône
à baso
Llripiiq,,. i,iiur' ,r' ;'ut, ry {gm9 temps,.ce petit,tôlt. :u déplace'
de maniere que son axe TO décrive un côno de révolution
autottr
;i; i; prrpentliculaire TK au plan. de l'éclip.rique...c'esr dans le
Ào,inuinunf, du pelit, cône Trnrin'tt/, autotlr de la ligno TK , rltre
)iulÂTloN Dli L'Àxr l)l'; LA Tlltnnli. 321
consiste la précession dos équinoxes; el le mouvement de I'are de
la terrc , sur lil surface clc ce petit cône , n'es[ autre chose quo la
lrutation dc cel uxe. On voi[, en effttt, qu'cn \:erttl rlc cc dcrtrier
Inouvoment,, lc pôle borôal de la sJrhère célestc se lapproche et
s'tlloigne alternativement des étoiles qui I'environnent..
La grand axe titnl'do I'ellipse, qui sert de ltase au r:ônn tle tttt-
tation , est dirigc dans le plan qui passo par son axe TO et par la
perpendiculaire TK au plan de l'étliptique ;..son -amplituclo est
âe 49",3. Le petit ale de l'ellipse est, de 'l!+",&' Ott coniprend,
d'après cela , que lcs dimensions de la courbe nt|nl/ tr' onl, été rlon-
sidôrablenrent exagérées sur la fg. 233, puisque I'angle K't0
est de 23u 98', tandis que
I'angle mTmtn'est que de
,l 9",3. Le pôle P faib Ie tour .K
I
de cette ellipsedans I'espace I

d'environ 48 ans $; il re-


vient, en rn cltaque fois que
le næucl ascendant de la
lune se l.rouve à l'équinoxo
du printemps (voyez plus
loin, au chapitre de la [,ur*u).
Pour savoir, à une ôpoquc
c;uelconque., quelle est la
position du pôle sur I'el-
lipse, il faut imaginer utr
cercle décrit sur Ie grand
are mm' comme diamètre.
et supposer qu un point Z parcourt uniformértrcnt ce cercle, dans
le sensde la flèche, de nranière à revenir torrjours €Il rrl tux époques
auxquelles lo pôle P doit s'y trouver: à un instanb quelconque..le
pôle-P est toujours situé au point, de rencontrc de I'ellipse ?lrtrrlr',i'
avec une perpendiculaire ir son grand are menôe par la posilion
-
c1u'occupe le poin[ Zi ce]" instant.
Il est aisé de voir que, par suite de lit nutation de I'axe dc la
lerre, le pôle boréal do la sphère célesto s'approche et, s'éloigne
altorna[ivement du pôle de l'écliptiquo; I'oblicluité de l-'Écliptiqne
éprouve donc un changement de grandenr périodique : cette obli-
rluité s'écarte de sa valeut' moyettnc, tantôt, en nroins, tanlôt ett
flus, rl'une quantité qrri va jusqu'à 9r',65. De même l'équinoxe drr
printemps n'a pas, à chaque instant, la position qu'il aurait sttr
i'éctiptique, si ie pôle P était au point O, au lieu d'être en un des
points rle la petite ellipse dont O est, le centre ; ce[ éqttinoxe e.r[,
322 \totr\,tiMnNT I)Ii L,\ :rrjRnti .tu1.oun Drj g611.;L.
tantôl on avanc0, tantôt en rctarrl sur la place qu'il occurieraiI en
vert,u de la précessiorr seule : il oscille rle par[ et d'autre'de cette
position moyenne, et es[ lninré en conséquence cl'une litesse r.n-
riable dans son mouveurent r'étrogracle sufl'écliptique.
S 'l73. Parallaxe annue|le des étoile..-- llalsré tous lcs
soins quenradlev mit à fairo ses observations, il ne pût parr,cnir.
à reconnaître l'existcnce du nrouvenreni annuel des étôiles^qui fai-
sait I'objet principal de ses rechercires; c'est-à-dire du cléplacenent,
qrre los étoiles doivent élrrour-cr en.apparencc dans lc ciel,
l)ilr.
s-uite du changemeni dc positiolr do la tcrr'ô aus clir-erscs époclucs
.{'ulo llnéo.(s'lG7). Lorsque nous l\rons voulu'ous rcnrlro courilltr
de la.déviat.ion apparentc des l.ryons venus d'une é[oilo, procluite
par I'intluence de la vilesse de translation dc la terue. nous avons
admis gue l'étoile était tellamen[ éloignée, que lcs lignesqui la joi-
gnent aux diffirentes positionsde Ia terre pouvaient btre iegard"ôcs
c0mme parallèles en[re elles (S 4 z0); et t:test, ainsi que rrous avons
recofi.nu gg'o,n vertu de I'aberration scule, chaquÀ étoile clevait
sembler clécrirc annucllcment unc certaine cllipse sur la sphère
céles[e. si la distancc de l'étoile à la terre n'étaft pas aussigrandc
quo nous I'avorrs supposé, ct que par consécluent ies lignes-c1ui la
joignent aux différerrtes posi[ions que prcnà ra terre, c]ans son
mouvement autour du solcil, fussent notablenrent oliliques les unes
par rapport aux autres, le nrouvement apparent de ltétoilc serail,
plus c.omplexe: il résulterait clc la coexistônce de ces deux effets,
rlont I'un es[ dfr à I'influence de Ia vitesse clc la terre sur la r]ireclinn
tles rayons lumineux, et I'autreest dù au dépracement cre Ia telrc
dans I'espaco. I'lais ces deux efl'els ont entr-e eux unc cliflérenr.c
essentielle que nous avons signaléc, cclui qui est dtr à la vitesse
da la terro csl indépendant, de ]a distance à laquelle se trourc
l'étoile. Lc grancl axc de l'ellipse que chaclue étoilc senrblc décrjrc,
en verlu de I'aberraLion, est le nême pôur tou[es les étoiles. -Âu
contrairo, I'cffet produit par le déplaccnrent de la terre dans I'es-
pace dépend cntièrenrent dc la distance qui sépare r'étoile dc la
terre; le grand axe de l'cllipse que l'étoire senible clécrire sur la
sphèie, par sui[e de ce déplaccment.de la lerro, es[ d'autant, plus
petit que l'éloilc cst plus éloignéo. 0n comprend r]onc qoô ln
c,ocxistence rle ces deux eflets rlonnera licu à rles résultats trirs di-
vers, suivant-qu'il s'agira d'une étoile plus 0u moins éloignée dc
la terre : tar:dis quc l'cllipse d'aberration conscrvera les mômes
climensions, I'ellipse due au déplacemenù crc la terre sera plus ou
tnoins grande-, et aura par conséqucnI rrne inflnence plus ori rnoin.c
marquée snr le ntolrvelnent alrparcnt totirl rlo l'r!toite.
l)AttrIt,t,,tIU,{NNUILLIi t)liS ii'roU,lis. 323
Bradkry r'il\,ilnl, rie' trouvé autre chose, dans le
'rcluvenrenL
irlrlrarenI annuel des étoiles qu'il a observées, qu0 (]e qui résultait
tlircclenrent du phénomènc dc I'aberration , on doit en conclurcr
(|rLr, pour toutes ces éloiles, le nrouvemcnt, annucl dù au déplace-
nrenL de la terrc était trop faible pour qu'il ait pu s'en apercevoir.
ll n'itait pas possible rlo rirer rle là la cônséquence que la terre no
sc rnouvait pas Rutour du solcil , car ln décoin'er.[c rle I'aberralion
avail fourni uno preuve posilir.e dc Ia r'ôalitô de ce mouvemcnt
;
[oul-.ce
llu'gn pouvaii dire, c'est, que lcs étoiltrs obse'r:ées pur
Ilradley étaient tellcment éloigniics, quc res dirnensions de I'orbito
rlc la terrc étaient comrne nulles, relàtivement à la clistarrce qui la
séptrrait de c-es étoilcs. Dc cc quc ltradley n'avait pas troul;é ce
r1u'il cherchai[, ce n'él.aiI pas unc raisorr irour quo il'autrcs ne lo
troul'asscnt, pas, en obscrvanI d'autrcs étoilcs.
S 4 71. on comprcntl toub I'intérôf quc devait i.spirer aux astro-
n0m0s la déoouver[e, et surtout la mesure cle cc mofrvemenl, annuel
dc,s étoiles dû aLr déplacernent de la t,crrc, quancl on pense que, de
ll connaissancc cle ce mouvemcnt, on peut riéduilc inrrnédiaterncnI
't:ello des disfances de ces ilsh'csu la tbrro. t,'angle SE.I,
fg. Zi.t4,
conpris entre lcs lignes qui
joignent une étoile B au so-
lcil S et à la terre T, n'es[
autle chose que I'angle sous
Icquel, étant placé qur l'é-
toilo, on verrait le raYon ST
rlo I'orbite terrestre. Si nous
abstri.ction, commo
I'aisons
nous I'avons ddjà fait, du
changement de grandcur dc
ce ravon ST avec la position
de la terre sur son orbito.
rlous pouvons dire quo la lllus irrande valcur dt; l'anglc SET cor-
rcspond au cas où I'anglo STE est droit: cette plus grande valeur
tle I'angle sBTest (:e qu'on nomme lapurulluæeainueilcde l'étoire Ii.
i\insi, la parallaxe annuellc d'une étoile, c'est I'angle sous lequel,
étant placé sur l'é[oile, on lerrait, de face le rayon àe l'orbirc âe la
tcrrc. Si I'on se reporte à ce qui a été dit préctidenrnrent ($ l6?),
on verua ç1ue la parallaxe annuellc est précisément la m6ltié oc
I'angle sous-tenclu par le grand axe dc I'ellipse que l'éioile doit,
senrbler décrire annnellsment on verl,u du déplacement de Ia terre
autour drr soleil. Il cst clair, d'aprris cela, que, clc la connaissance
clc co mouvomcnL annucl, pour uno étoilc en particulier, on peut
:i21t tIOUvDIIEN'l l)[ LA TlnRfi .\t]'l'Oun DU SOLIjt,.
tléduire irnmédiatement celle de la parallaxe annuellc tle cettc
étoilo, e[ par suite en conclure le rapport qui existe entrr: la dis-
[ancc do l'él0ile au soleil eI le rayon de I'orbite de la terre.
PendanI longtemps les efforts des as[ronomes furenI infruclueux
pour déterminer la parallaxe annuelle des étoiles. Tout cc qu'on
pouvait dire, d'après I'ensemble des observations entreprises [)out'
y arriver, c'est que Ie parallaxe annuelle des étoiles observées ur:
dépassait pas ,1". Ce n'es[ qu'en 4 838 que la science s'enriclrit
rl'une première donnée positive sur co sujet. Bessel, directeur dc
l'observaloire de Kænigsber{{, annonça à cette époque qu'il étaiI
parvenu à cléterminer la parallaxe annuclle de I'une des étoiles tlc
la constellalion du Cvgne , cellc qui porle le n" 6'l (voyez planchc I,
Nous allons voir en quoi consisto la marche qu'il a
lii:,J.tt)
,167) qu'en vert,u du déplacemenl, de la
S 4 75. Nous avons dit (S
[errc dans I'espace, chaque étoile doit sembler décriro annuellement
une certaine ellipse sur la sphère célestel e[ nous avons obserr'é
errsuite quo cette ellipse doi[ avoir des dimensions plus ou moins
petites, suivant que l'étoile est plus ou moins éloignée de la terre.
ll en résulte que, si une étoilo se trouve à ung distance de nous
notablernent moins grande que los étoiles que nous apercevons dans
son voisinage, son mouvement elliptique annuel sera plus étendu
rluo celui de ces autres étoiles; elle devra donc nous paraltre al-
ternativement se rapproclrer eI s'éloigner cl'elles.
Ilest extrêmement probable que les étoiles sonb très diversemenb
éloignées du soleil. Les recherches des asfronornes ayanI conduit à
admettre que la parallaxe annuelle des étoiles les moins éloignées
était au plus égale à l'l, on cloii en cottclure que, pour la plupalt,
des étoiles., cette parallaxe annuelle est tellernent faible qu'elle est
l,out à fail insensible aur observations; c'est-à-dire que le fléplace-
ment de la terre, dans son mouvell)ent autour du soleil, ne donne
lieu à aucun changementappréc:iabledansla position apparentc de ces
étoiles, qui par conséquenb peuvent être regardées comme entiè-
remonl soustraites à ceb effet du mouvement de la terre. S'il existo
dans une région du ciel uhe étoilo assez rapprochée de nous pour
que sa parallaxe annuelle ne soit pas insensible, et si, en même
temps, les âutres étoiles de la mêmo région, étant situées beaucoup
plus loin que la prenrière, n'éprouvent aucun changemenb de posi-
tion par sui[e du déplacement de la terre, il ost clair que lo mouve.
rurent aunuel apparcnt do la première étoilo pourra êfre déternriné
t'n la comparant aux étoiles qui sont dans son voisinag'e : ces der-
nières étoilos sont autant do points de repère fixos, qui serviront à
I'ÂRAT,I,AXE ÂNNUI]T,T,E DIS ÉTOII,[S. 325
uonstater ol, à mesurer lo cbangemcnt de position de l'étoile dont
la parallase n'est pas inserrsiblo.
c'esl, sur ces idées que Bessel s'cs[ birsé pour rechert:rrer la ph-
rallaxe anuuetle de la 6l'du cvgne. Le mouvement propre'do
cetlc étoile, moLlvement dont, nous parlerons prus tarcl, lui ayant
Ihit. supposer.qu'clle tlelait êtrc une des étoiles-res moins irloignées
de la terre, il cbercha à reconnaitro si eile so déplaçait périod'ique-
rncnt, aux diverses époques de chaque année r par rapport, aux
étoiles qui I'environncnt dans le ciel. A cet effe r , ii mesuru succej-
sivement,.et, un gland nombre dcr fois les distances angulaires qui
la séparaient de deux étoiles voisines, éloignées d'eile,-l'une cl'eï-
viron 8', e[ I'autre do près de { 2t. On comprend a'pc quel soin
ces mesuresdc distances angulaires tlevaient être effoctuées, pour
arriver à mettrc en évidenco ur mouvemen[ annuel qui âvait
échnppé jusque-lir à l'investigation des astronorncs. Les lunettes
ordinaires à réticules no pouuiient pas être cmployées : un cles fils
d'un rélicule, quelquo fins qu'ils soien[, auraitété-capabledc cou-
vrir complétemcnt la portion de la sphère célesle dans raquello
s'effecl,uait le mouvement annuel dc l'ètoile. Bessel se servi[ pour
cela d'un instrument spéc:ial, dc I'héliomètre, que nous avons décri,t
préc(xlemmerrt ($ {22; à l'occasion de la mestrre du dianrètrc ap-
paren[ flu soleil; la fy. tSô (pug.2Z9) représente I'inst,rument
ttrême à I'aide duqucl il fit scs observations. Yoici comment ir opéra.
Après avoir diligé I'insl,rumenl, vers lcs deux étoiles dont il vou-
Iait, mesurer Ia distance, et avoir fait tourner, I'objeclil'autour rre
l'axe de la lunette, de manière à amener le plan cle séparation des
denx demi-len[illes à ètre parallèle à Ia ligne qui joigrrait les deux
étoiles, il faisait glisser la demi-lentille mobile le long de cc plan
de séparalion ; alors lcs iuragcs de chacunc des cleux éioilcs se^dé-
cloublaient,: la prcnriùre dc ccs étoiles dorrnai[ lietr aux deux images
u, a', fig. ?35, et la seconde procluisai[ Ies deux irnagcs Û, b'. ijn
continuant à faire glisser Ia demi-lentilte
de I'aùre, il voyair les images
nrcrbile à côté à ;' t ?,'
o', !',, s'éloigner de plus en plus des irnages Fig. 93i.,
a, /,r I et bientôt, I'image rnobile a,'cle Ia pro-
mière étoile coincidait avec I'ima.ge fixeb de
la seconde. Il aurait pu s'amêter lâ : la quan-
L à L, à,
J_ ooo
r18' z'ito'
tité dont la demi-lentille mobile avaii été
déplacce r pour amener les imagcs a' er b à coincirler, c'est-à-diro
pour faire. parcourir à I'image a' la distance cD des deux inrages
[ixes, auraiû fourni la mesure de cette distance aô. Mais, eu licu cle
ccla, Bessel con[inuait à faire rnouvoir la demi-rentiile nrobile,
28
326 iltouvEIrIENT DE LA TEnnE auroun Du sotEIL.
jusqu'à cs que les images mobiles t', b', fussent placées au dela
âe o, fr, fig .236, de manière à former trois dislances nb, ItQt , a,'b' ,
égales enire elles: il esb clair que, poLrr cela, la nroitié tp[ils do
l'ôbjectif avait dù se déplacer du double de la quantité dont elle se
serait, rléplacée, pour produire seulemen[ la coïncidence des deux
images rr', b, eL que le déplacenrent total de cette demi-lentille pou-
vaiu également servir à déterminer la distance aÛ des deux é[oiles.
Bessel jugeait à la simple vue de l'égalité des trois distances
e,b, ba.t,, atb': il trouvait plus exact, tl'opérer ainsi que d'établir la
coincidence des deux images o', b,
Les observations nombreuscs el extrÔmement précises faites par
Bessel, conforménrenl à ce que nous venons de dire, lui mani{'es-
tèrent d'une nranière incolrtestable I'existence du mouvement' an-
nuel et périodique de la 6'1" du Cygne, dù au déplacement de la
terre autour du soleil. À certaines époques de I'année, ceite é[oile
so rapprochait constamment de I'une des deux étoiles auxquelles il
lacomparai[, et en même iemps elle s'éloignait de I'autre I sir nrois
plus tard, elle se mouvait en sens contraire , par rapport à tres
êtoiles de conrparaison. Après avoir discuté les divers résultats qrr'il
avait trouvés par l'observation, il fira à 0",35 la parallaxt', annuelle
ds la 64" du Cygne. Des observalions faites depuis, à I'observa-
toire de Poulkolva (près de Saint-Pételsbourg) , ont pleinernenI
con6rmé le résulta[ trouvô par Bessel.
$ {76. Depuis la découverte de Bessel, d'autres astronomes ont
enCore déterminé les parallaxes annucllcs dc quelques étoiles; mais
i[ n'y a guère quo la parallaxe dc \\résa , ou a de la Lyre , donI la
valeur ait été obtenue avec un degré d'cxactitucle qui approche tJe
celle retative à la 6,1" du Cygne. Cette palallaxc de \\'éga, d'a-
près les obselvations de I\IM. Struvc c[ Pelers (de I'oulkorva), cst
de 0",23.
Pour que la grandeur apparente d'unr) ligne droite, vue de face,
se réduise à 0",35, il fauc que cctle ligne soit, à une disl,anCe de
l'æil égale à 595 43S fois sa longueur. Or, la parallaxe annuelle de
la 6{" du Cygne n'esb autne r:hose que la grandeur apparente du
rayon de I'orbite de la terre, vu de face par un observateur qui
seiait placé sur l'étoile même : donc la distance de ce[[e étoile au
soleil estde plus de 595 000 fois la distance moyenne du soleil à
la terre. Il est difficile de se faire une idée un peu ne[te d'une si
6norms distance. Si on I'exprimait en lieues, on aurait un lrombre
considérablo qui ne représenterait rien à I'esprit r pârcg qu'il sorti-
raib trop des limites des nombres que nous rencontrons habituel-
lement. Le meilleur moyen auquel nous puissions avoir recours'
RÉsuMÉ Dns NorToNS AceuIsES, ETC. 327
pour appréuier à sa juste valeur cette grande distance du soleil à
la 6'l u du C1,gne, consiste à chercher le temps que la lumière met, à
la parcourir. La lumière, donl la vitesse es[ d'environ 77 000 lieues
par seconde, cnrploie 8n',18' à venir du soleil à la temo: il lui faut,
plus de I ans pour parcourir la distance qui nous séparo ds l'étoile
dont il s'agit.
D'après la valeur qui a dté assignée à la par:allaxe annuelle do
Wéga, sa distance au soleil est à Ia distance de Ia 64" du Cygne,
dans le rapport de 3 à 2 : la lumière meL environ ,l4 ans à nous
venir de \\réga.
On comprend nraintenant pourquoi nous avons dit ($ 73)que les
considérations basées sur l'étude du mouvement diurne des étoiles
élaient loin de pouvoir nous donner une idée de la distance qui
nous sépare de ces astres. L'étude at,tentive des circonstances que
présente le mouvenrenI diurne en divers licux rlo la terre montre
bien que les dinrensions du elobe que nous habilons sont insensibles
rclativement, à la distance qui existe enLre lui e[ les étoile.q. I\Iàis
lcs tléveloppements dans lesquels nous I'eltons d'entrer nous font
voir que I'orbite de la terre, dont le rayon e,st 2û,000 fois plus grand
que celui du globe lui-mônre, se trouve à très peu près dans lé
même cas; puisque le déplacement de la terre le long de cette or-
bite n'influe pas d'uno rnanière appréciable sur la position appa-
renl,e de la plus grandc partie des étoiles, et que ce n'est quo pan
I'emploi de moyens d'une précision ex[raordinaire qu'on a pu recon-
nal[re I'influence extrêmsment faible de ce déplacement sur un très
petit nombro d'entre elles.
S
,l77. Béeumé des notlons aequlres rur le mouvement
de la terre. Avant de quitter le sujet qui vient de nous oc-
- pas inutile de résumer
cuper, il ne sera eil peu de mots les divers
résultats auxquels nous sommes parvenus, relativement au mouve-
ment de la terre.
Le soleil est immobile dans I'espace; ou au moins nous le re-
gardons comme tel, Jusqu'à ce que des considérations que nous dé-
velopperons plus tard nous montrent qu'il esi probablement animé
d'un mouvement de translation, dont nous n'avons pas encore
pu reconnaitre I'existonce dans les phénomènes quo nous avons
étudiés.
La terre se meut autour du soleil, en décrivant clraque année uno
cllipse dont cet astre occupe un des foyers; elle parcourt son orbite
elliptique conformément à la loi des aires. Le plan de cette orbite
no ùonserve pas une poilition invariable dans I'espace; il change
peu à peu de direction , ce qui occasionne une diminution progres-
328 unsun[ DU TE]rIps r.\R LD r\rouvl]trN't DU soLliu,.
sivc clc I'obliquité de l'éoliptique, Lc grand axc de l'cllipse décrite
par ltr tcme change aussi insensiblement dc direclion, en tourr'anl,
-
très lentement autour du soleil, dans le sens même du mouvement
de la terrc.
Hn mênro temps que la lerre se meut autotrr du solcil, elle esû
aninréc d'un mouvenrenI de rotation sur elle-rnôme, âutonr d'un
axe incliné par rapport au plan de son orbite. Cet axe tle rotation
de la terre so [ransporte à peu près parallèlemertL à lui-rnôme; on
sorto que. pendanI un certain temps, il peut être rcgardé commc
étan[ loujours dirigé vers un mênro poin[ du ciel. Cependurt, co
parallélisnre ne se conserve pas rigoureusement; l'axe de h terlo
es[ anirné dans I'espace d'un doublo mouvement,, clui chrrnge peu
à peu sa direc[ion. Il possède cl'abord un ilrouvemenI mol'en, err
vertu duquel il tourne autour de la pelpcndiculaire au plan de l'é-
cliptique, en faisanl avec ello un angle qui rcstcraiù toujours le
mêrne,' si le plan de l'écliptique no changeaiI pas lui-même de dircc-
tion dans I'espaco. En outrg il oscille autour de la position mor,cnnc
qui résulte du mouvement prÉ.cédent considéré seul, et décri[ ainsi
un potit cône elliptiquo,. dont cette position moyenne est, I'axe de
liguro.
Le mouvemenI de iranslation de la lernc autour du soleil est la
causo du mouvemen0 annuel dont le soleil rrous paralt aninré. Il
occasionne un mouvemenl apparenb annuel de chaque étoilo, nrou-
venrcnt dont I'aurplitude esb d'autant plus pctite quo l'étoile est plu:;
éloignée; la grande distance à laquello se trouverr[ les étoiles fait
que, pour la plupart d'entrc elles, ce motrvement, esl trop faible
pour êtrc sensible aux observations, et que I'on n'a pu en conslater
l'existence que dans un t,rès petit, nonrbre de cas. La vitessc dont.
la terre est animée, dûns son mouvement autour du soleil, fait
paraltre les as,tres dans une direction un peu différ"entc de cellc rJans
laquelle ils sc trouvent réellement, et occasionne ainsi le mouvc-
ment apparent des étoiles, que nous avons désigné sous le norn
d'nberrution,
I.a rotation de la terre sur elle-môms donne lieu aur apparences
du mr)uvement diurno du ciel I c'es[ elle qui produit la succcssion
dc.s jours et des nuits en chaque lieu. Le changcnrent, de position do
l'axe de rotation, par rapport au soleil, détermine les diverses cir-
constances qui constituen[ les saisons.

MESUNE DU TEMPS PÀR LE MOUVEIIENT DU SOT.EIL.

$ | ?8 Tempr eotalro. Nous avons déjh donné ($ I ZO) une


-
'T'EilIPS SOI AIRIi. 329
prcmiète inrlication de I'onrploi du ntout'cntcttt du soleil pour nle-
surer le telltps. Nous avons dit qrre lc tenlps conipris entre dcux
paSSagcs Successifs clu soleil atr rnéritliCn est cc qu'on nolllme tln
jorr sotuire. Ce jour se clivise, comme le jour sidéral, ett ?l heuresl
I'hcure se subrlivise Cn 60 minutes, et la nrinule en 60 Sccon(les:
lo temps, évalué au n)oyen du joul solaire et de ses subdivisions ,
sc non)me lclDps solruire.
Les astronomes font habituellement commenccr le jour solqire
à I'instant mêrne du passage du soleil au méridierr, c'ost-à-dire à
urftlf , c[ lo torminenI au passage sttivanb; ils cornptcnt lcs hemes
tl'une uianière continuc, du conrmencemen[ à la {in, c'cst-à-dire ds
0 i2L. l\lais, pour les usagcs ordinaires de la vie, il est plrrs conr-
nrodc de ne pas fairecomrncnce,r le jour à midi. On le fnit partirrJe
I irrstant qui ust, également dloigné de deux nridis consécrttifs, instanI
auquel on donne le nom de mfrirr.ir. On conrpte cl'aillelrs les lteures
dc b à 4 2, tlc minuit, àr nritli : lruis olt recomûtence à lt's comptcr do
0 ù ,19, dc nricli au ninuit Suivaut. lit, pour distinguer les heurcrs
rc.lut,ives à la prcmière période tJe celles de la scconde , on désigne
ccs der)x périodes du jour sous lcs noms de ntu,titr,ltour la première,
cL de soii pour la soconcle. Le jour commeûçant ainsi à tniDuit, e[
sc composànL de deux pér.iodcs successives de chacune | 2 heures,
se nonintcl orrr ci,:il; on dOnne par oppgsition le nom de jorrl'rtsllo-
rrotndque au jour terl tlue l'cnlploient les estronotllos' c'eS[-à-tlire ntt
jonr qui cotnnlcnce ii midi, et, dans lequel on conrptc lcs lteures
tl'une manièro contittuè, de 0 à 21.
Los horloges réglées sur le ternps solaire sont ordinairerncnL
r.onstruites de manièrc que I'aiguillo des lteures fait le tour du ca-
tlran rlans I'espacc ds | 2 lteures. [,e cadran cst divisé 9n '12 partics
égales, donI cliacune correspoucl à une heure. L'aigrrille dojt, coïn-
r'ider auec lc point du cadran qui scrl, d'oliginc à la grarluatiott ,
chaquo fois quc le centre du soleil truverse le méridien du lieu. Pa'
Cr n,oyen, I'Uiguille fait tous les jours un tour entier depuis mintrit
jusqu'â nridi, puis un second tour de midi au minuit suivan[ :
ôllc'*arque dônc succcssivelncnt. les heures du matin el, celles
du soir.
Il c'st à peine nécessaire d'ajouter que les horloges, réglées sur lre
temps solairc, en clifférents lieux, n0 ûrarqllcnt pas toutes Ia ntême
heuio à un mênro instarrt. Le soleil t,raversan[ successivement lcs
rnéridiens de ces divers lieux, le jour civil ou astronor)ique ne
commence pas partouù en nrêmc.tempS. L'avattce ou le retard de
I'heure sOlaire d'un lieu, Sur ['heurc solaire correSpondante d'ttn
autre lieu, dépend de lu différence de longitudede ces deux lieur,
28.
:i:lt) il[suRr.] DU l'tilrps pÂn LH trrouvnl{u,l{ï DU soLDIt,
et est liée d'une manière très simple à cette diffôrence de longitude.
En effet, le cercle horaire du soleil employant 2i heures solaires à
faire le tour entier dc I'axo.clu monde, il lui faut une heure solaire
pour tourner d'un angle de I Sn, unc minute pour tourner d'un auglo
de 45', unc seconde pour tourner d'un anglede'15". D'après cela,
il sera facile de voir combien de temps le cerclc horaire du soleil
met, â allerdu nréridicn d'un licu au rnéridiend'un rutre lieu, lors-
qu'on connall,ra la différence de longitude de ccs deux lieux; ct ce
teqps sera pr'éciscimenI I'avance ou le retard du temps solaire de
I'uli des deux lieux sur I'aulre. Àinsi, la longiturle rle Brest étant
de 6o19' Lz't à I'oues[ du méridien de Pirris, les horloges réglées
sur le temps solaire de Brest, doivenL êl,re en retard de ??"' ,lB*,S
sur celles de Paris; de nrême, la lorrgitude dc Strasbourg étant de
6o 2L' 5(" à I'es[ du rnéridien de Paris, les horloges de Strasbourg
doivent être en avance de 2'1"'39',6 sur r:elles de Paris.
Lorsque nous avons fait connaître le principe de la mcsure tles
longitudes géographiques ($ 97), nous a\'ons basé cette mesure sur
I'observation du ternps sidéral compris entre les passages d'nne
même étoile dans les méridiens des deux lieux dont on veut, trouver
la différence de longitude. Il est clair qu'on peut, égalemen[ arriver
au résulta[, en cherchant Ie temps solaire compris entre les pas-
sages du centre du soleil dans ces deux méridiens. Or, co tenrps
n'est autre chose que la différence des heures rnarquées simultâ-
ntiment par deux Ïrorloges réglées sur les ternps solaires des deux
lieux don[ il s'agit : on n'aura donc qu'à oomparer les marches do
ces deur horloges., en employ-anI un des moyens indiqués ($ 9?),
pour trouver la différence de longitude qu'on veut obtenir.
$ ,179. Pour régler une horloge sur le temps solaire, il tau0 faire
en sorte qu'elle marque 0r' 0t! 0E à I'instant précis or) le cerrlre du
soleil passe an méridien du lieu où I'horlogo se trouve. Pour cela,
on peut emplover plusieurs moyens quc nous allons indiquer.
_Lorsqu'on a une lunette nréridienne à sa disposition ($ S0), il
suffit d'observer successivemenI lo.s passages des rleux hôrds du
soleil, à I'aide de cette Iunefte, pour en conclure avec une grantle
exactitude I'ins[ant auquel le centre de l'ast,re a traversé le méri-
dien du lieu ; si I'horloge que I'on veut rdgler ne marque pâs 0r, 0"'6"
à cet, insl,ant,, on saura de combien ello avance ou elle rel,arde, et
I'on pourra la reme[tre à I'heure. Ce moven réunit le double avan-
tage d'être très simple, et de fournir la plus grande précision que
I'on puisse at,teindre ; mais il ne peut evidemmenc être employé
que dans un très pel,it, nombre de cas.
Un gnomon ($S ,| '19 eC 4 20) pernrettan[ égalomont rl'observer
TT.:ùIPS SOI,AIRtl:. 33t
I'instant du passage du soleil au méridien, on peut s'en servir do la
rnême manière que de la lunette méridienne, pour régler une hor-
loge : mais il n'est pas possible d'arriver ainsi à une-aussi grantle
précision. Les cadrans solaires, qui sont de véritabres gnomons,
sont construits dans ce but; mais, par une disposition spéciare que
nous expliquerons bientô[, ils ne font pas seulement cqinaltre lïn-
stant otr il est rnidi : ils indiquenL, en outre, à un instant quelconque
de la journée, I'heure que doit marquer une horloge rélree suf le
tenrps solaire, ec peuvenl par consécluent remplaôer une pareilro
horloge.
Erivertu du mouvement cliurne, le soleil, après son lever, monte
rJ abord dep,lus. en plus au-dessus de l'horizon, jusqu'à midi; puis
sa ltauteur diminue progressivement, jusqu'à son côucher. La sy-
rnétrie que présen[e ce mouvement apparônt, diurne du soreir, pir
râppor[ au méridien du lieu, fait que ]es instants auxquels i[ se
lrouve à une même hauteur au-dessus de I'horizon, avani et après
nridi, sonl égalemen[ éloignés de rnidi. si rJonc on mesure ra Èau-
teur du soleilau-dessus del'horizon à un instant querconque,âvanI
midi ,.puis qu'après midi on artcnde l'instant auquel la hauteur
du soleil redeviont égale à celle que l'on avait trouiée c|abord, la
comparaison'des heurôs marquées par I'horloge, à ces deux inslants,
fera voir de combien elle avànce ou elle re[arde sur rs temps so-
laire. Le changernent de la déclinaison du soleil, dans l'intôrvalle
des deux observations, les réfractions inégales que les rûyons so-
laires peuvent éprouver de la par[ do I'atmosphère, en raison des
variations de-température et de pression, sont autant de causes qui
tendent à rendre inexac[ le résuhat qu'on obtient ainsj. Il existe d-es
moyens de se me[tre à l'abri de ces causôs d'erreur; mais ce serait
sortir du cadre do ce[ ouvrage qrre d'entrer dans plus de détails à
ce suje[: nous contenterons d'avoir fait connaltre le principe
-nous
de la rnéthode, qui porte le nom de ntt)tltode tles lmuteur.s coi?.r.e-
pondantes.
La mesure d'une seule hauteur du soleil au-dessus de lhorizon,
effectuée à un instant quelconque de la journée, suflit, pour faire
connaîlre I'heure que doit marquer à cet instant une horlôge réglée
sur- le temps solaire, si I'on connal[ la latitude gdrographiqul dulieu
oir_l'on es[ placé. Soient en effet S, Ég. 23?, la positioÀ ducentre du
soleil sur la sphère céleste, à l'instant que I'on èonsidère, zre zénirh
du lieu, qt P Ie pôle. La distance zénithale PZ du pôle est le com-
plément de la latitude du lieu ($ 96); cette distance zénithate est
dcnc connue. En outre, la distance sP du soleil au pôle esi, fournis
par la conncfssorrce cles lr"nlps, qui donne la valeur cle son complé-.
332 UESURE DU TEMPS PAR TE ]\IOUVEIIEN'T T}U SOLEIT"
ment sA, ou de la déclirraison du soleil pour une-époque quclcon(ltle,
et pùr conséquent, pour l'époquo par[iculière à laquclle se fait l'ob-
z servation' Enfin la distance ,
u<f,\{ :3lJ,ii-i*i,fiTÏ,ii1i'li,l

,, "ïh,l$î1itf*'M
connaissance des t,rois côtés du
triangle SPZ sphérique
qu'on peut en conclttre, par un
fait

calcul trigononétrique, l'angle


ZPS compris entrc lc cercle tle
déc:linaison PS du solcil , e[ la
. 93?.
Fig.937.
Fig. méridien l'Z' Ce[ arrgle Zl)S
est prôcisément I'angle dont, le
ccrcle dc cléclinaison rlu soleil a tournir ilttt0ur de I'axc du niontle,
à;p;i.l;instant oir le rrentre ile I'astre a traversé lo nréridien : dès
qoton le connalt., on cn deduit immédiatenrent le
tenrl;s qrri s'cst,
jus99'à I'instant oùr I'observation a é[ti
dcoulé rlepuis co passage,
iuii*, i't,*uù rlue doi[ marquer à cc dernier irtstant une
'n"ri.inu,OSlée
"'o,i-à-diresur le tempi solaire;car le ccrcle clerléclinaison 6tt
*oloil"urnpiôie 2l herrres solaires à tourner de 360 dcgnés'
el pilr
il lui faut une heurc solaire potrr décrirc. trn anglc 4tr
iS J.Ë-Or, une minute de temps solaire. pour d(:c.rire un angle
"àrirt.t"olrt
pour décrire un trnglc
de ,t {i rninules, une seconde do Ùemps solairo
à" lS.r*.onAes. L'angle ZPS est souvent désigné sols le n.ttr
: oxpression trouve naturellemenI son
;i;,;gJ, ;;,:orre du soleii cette
dans ce qui précède. De mêmc on donne Sour'.nt lc nottr
cxulication
;;',;;;; ;r;.ui'e du r'ot.it uo plan cle son cercle de cléclinaiso. PS. ll
soleil, clont on sc serL pour
..tif-i. que la distance zéniihale SZ du celle que.l'on obrien-
i;i.; i; ;t;ul de I'angle horaire SPZ, doitlesêl,re ra]'ons lumineux, et' si
A.rit,i l:armosphère ne réfractait pas
de la terro, au lieu cl'être e. un poinù de
ià" eioir placé au cent,re
du soleil,
.r'**in.o': on doit clonc appliquer à la distance zénit'lrale
iuf i.-qrr I'observation ta
hbnnc, les. corrections relat'i'cs, d'une
oîri.-i ia réfracrion at,mosphérique ($ 58), d'une aut,ro par[, a la
parallaxe ($ 'lls)'
méthode' qu.i suppose con-
Pour pouvorr employer cetle dernière
lieu'oir l'on se trouve, il^suftit d.'avoir fait u.e
nouin r,itirude 6u
du eoleil vers midi, alin de dérorrniner ce1te
;;r*i;;;";Ur.rortion
.l .) .)
TD]IPS SOT,AIRl::. ,)J.)

latiturle. A cet efïet on observe la hauteur dn soleil au-dcssus r]c


I'lrorizon, lorsqu'on per)se que I'asLre esl peu drloigrrir rlu mtilidien,
e[ I'on continue cet,te observat.ion jusqu'à ce qrle la hauteur du soleil
ccsse tl'augmetrter. Le compléurent de la lrau[edr rnaximum S'[l
ainsi obtenlre, sera la tlistance zénithale S'Z du soleil, à I'instanb de
son passago au uréridien: si à cette disl,ance S'Z on ajoute la dccli-
naisou S'E du soleil , fournie par la Colurnis,srrnce tles ltnrl)s, pour
l tlpoquc de I'observal.ion, 0n aura la distance ZB du z.éni[h h l'équa-
lcur, quantité qui est précisômenl la latitudc du lieu. La latitude
étant, dtiterrninée de cette manière, on sera cn mcsure de régler son
lrorloge sur lc lemps solairc, conformémenl, à ce quo l)ous avons
dit,, au moyen d'uns autre obsen'ation du soleil, Ihitc après que
l'astre sc sera convenablenrent éloigné du méridicn.
$ ,180. Les dettx dernières mélhodcs que r)ous venonsd'incliqtrer.
pour régler urre horloge sur le tenrps solairc , nécessitcnt, la nresuro
dc la hauteur du soleil au-dessus de l'horizon, ou, ce qui revicn[
au rnôme, Ia mcsure de sa distance zénithale, qui en est le cornplé-
ntent. Cette me-sure peul s'efÏectuer, soil au moyen du cercle répô-
titeur ou du théodolite, soit, au moyen du sextalt.
l]ous avons \ru commen[ on effectue la ntesure (l'une distance
zéuithale an moyen du cercle répétiteur (-.*$ &{ à t,i), en â[,pliquanl,
le principe de la répétition tles angles;nousû\'ons t'u aussi rlue le
t,lréodolite peut être enrployé exactemenû de la mônre manière ($ .tO)
Illais il se préscnte une difficulté, quand, au lieu de clrercher la
distance zdnithale d'un poinr qui reste inrmol.rile, ort ve ut déterrniner
cellc d'un astre, qui se déplace constantmenû ct assez rapidentent ,
en vertn du mouvenrcnt, diurne. D'après la méthode indiquée pour
elfect,uer celte mesure. on doit observer au moinsdcux fois l'astrs
dont il s'agit : on I'observe deux, quatre, six, .., fois, suivant c1u'on
vcut avoir un angle deux, quatre, six,... fois plus grand que la
rlistance zénithale que I'on chorche. L'astre étant en mouvenrent, stt
rlist.ance zénithale a une valour part,iculière à l'insfant dc chacunc
de ces observations successives, et cette valeur change d'unc olt-
serr-ation à uneautrel I'anglo obl.enu à la lin de I'opération, au lictt
r['ôtre lc double, le quadruple, le sextuple,... d'une nrôme distancn
z-énilhale, est donc la somme de deur, qLratre, six,,... distances zt!-
nithirlcs différen[es. On se demande alors co que pcut ê[r'e le résul-
tat qu'on obtient en traitant ce t angle tot,al comme s'il était réelle-
rnent le rnultiple d'une même distance zénithale. Voici commcn[ on
lève cette difllculté. On adnret que, pendanb la tlurée rle I'opération,
la distance zénithale varie proporfionncllenrenb au temps; ei cn
i'onsôquence, après avoir opéré exactement de nrême que si I'astre
ii3/r llttiSUttE DtI 1'1,1.\Il)S PAli l.ti ItOU\'[lIliN'l] Dt SOLnIL.
était immobile, en â\'ant soin cependant, de noter I'heure marquée
par un chrononrètre lors de chacune rles observations partiellos, on
prend la rnoyenne des tcmps ainsi obtenus, et I'on regarde la dis-
lance zérrithalc trouvée commc étant, celle de I'aslre à I'instant qui
correspond à celte movenne. Dans la plupart, des cas, cette rnéthode
approximalive esl d'une exactitude srrflisante pour déterminer
I'heure par la nresuro de la distance zéniIhale du soleil, surtout si
I'on croit pouvoir sê conlenter de deur observations plrlielles de
l'astre. ce qui suffit en effet presque toujours. Si I'on voulait l)ousser
I'exactitude plus loin , il faudrai[ avoir recoufs à des ntoyens do
calcul que nous ne pouvons indiquer ici. llien entendu qrer pour
déterminer la distanco zénithale du soleil , à l'aide du cercle répé-
titeur ou tlu théodolite, on opère en visani, soit le point le plus haut,
soit le point le plus bas de son disque; et quand on a obtenu la
distance zéniLhale du iroint qui a été visé, on en déduit sans peine
celle dn cenlre du soleil, en ajoutant ou retranchant la uroitié du
diamètre apparenL de l'astre , dianrèlre dont la valeur est fournie
par la Connuisstr,ucc tlt:s tflnrlis pour l'époque de I'ohservation.
Pour mesurer la hauteur du soleil au,dessns de I'horizon , en so
servanI du sexl,ant (S is), on peut emploverdeux moyens. Le pre-
mier consiste à observer I'astre directenrent et par réflexion sur un
horizon artificiel , sur la surface d'une masse de nrercure immobile,
par exemple; en rnesuriln[ l'angle compris entre Ie bord inférieur
du rlisque du soleil et I'image de ce bord produite par réflexion sur
lu surface du mercure . on trouve ainsi le double de Ia hauteur du
bord infdrieur du soleil au-dessus de I'horizon : la moitié de cet
augle, augmentée de la moitié du diamètre apparent de I'astro,
donne la hauteur de son centre an-dessus de I'horizon. Le second
moyen, que I'on ne peut employer que lorsqu'on esl sur la r]rer ou
dans son voisinage, consist,o à mesurer la distance du bord infé-
rieur du disque du soleil à la limite apparente de la surface de la
mer, en tenant Ie sextan[ dans un plan ver[ical. Si le rayon visuel,
dirigé vers cette limi[e appa-
rente de la surface do Ia nrero
était horizontal, on aurait bien
ainsi la hauteur du bord du
soleil au-dessus de l'horizon,
et par suite la hauteur de son
centre. Mais il n'en est pas
ainsi : ce rayon visuel étant,
une tangente AB, ytg. 238, à
la surface arrondie de la mer, menée par l'æil A de I'observateur,
:
(J.{DNANS SOIAIRES. liSir
sa direc[ion est nécessaironren[ abaissée d'unc ccrtainc quantité
au-dessous de I'horizon ÂH. On doi[ donc diminuer la disl.ance an-
gulaire SAB du bord du soleil au bord de la mer, de l'angle BAH,
llour avoir la hauteur du bord du soleil au-dessus de l'horizon.
L'angle BAH, qu'on n0nlme la rlcipres,sron, tle l'hori:0rr, ! est plus ou
tnoins grancl, suivant que la hauleur AC de l'æil de I'observateur,
au-dessus de la surface de la mer, a telle ou telle valeur I on peut,
en faire le calcul facilemenL, pour chaque valeur de la hauteur A(),
d'après la connaissance gll'on a du rayon de Ia surl'ace sphrlriquo
avec laquelle la surface de la merss confbnd sensibleurent. Le ta-
bleau suivant donnera une idée de la grandeur de la clépression qua
I'on obtient ainsi.

HAUTEUR AC I DÉPNESSION HAUTEUR AC I DÉPRESSION


au-dessus I ac au-desrrrs 'l rlc
rle la surfacc
I l'lrolizon, tlc lu surlircc I l'lrnrizott,
do la ruer. I I-t.{U. dc la mcr. I BAI|.
I

ld .l'5ti', g0^ l-
|| 8, ?{i,,
o 390 30 lo :]n
t0 06 40 |
I
t2, tz

$ ,lS,l . crdrqpc solalres. -


Les c,adrans solaires sont des
gnomons destinés à
fairs connaltre, à un
instant quelconque de
la journée, I'heure que
doit nrarquer une hor-
Ioge réglée sur le ternps
solaire, e[ pouvant par
cotrséquent tenir licu
tl'une paleille horloge.
0n donne à ces in-
strunienl,s des formes
très diverses; mais leur
construction rcposo
sur un môme principe,
qlle nous allons faire
connaître.
Imaginons qu'une l'ig. 939.
ligne droite AB ,
fi7.239, ait été tracée dans la direction de I'axo tlu ntonde; qu'on
3li0 rn,suRt) l)tj 't'EtrtPs PÀR l,li !\,10u\:Ell[l{'I l)u sot.Lll,.
ruit tait passer par cette ligno clroite un plan ver[ical l\ls[" qui ntl
,.ro noir* ctrosi qrre lc plan méridien ; p115 qu'on 1t 1le1t9 égale.-
nrent, par cette ligne AIl, unc série d'aut'rtls plans PP/, QQ', Rlt',
tcls qirc I'angle iie [tXl'avec I'1,/ soi[ rhl 45 dcgrés.} q.ue I'angltr
cle Pp' uno."bQ' soil aussi rlc 4 5 degrôs ' quo I'anglc de Q()'
ar,cc ItR' soil errcore dc 4 ii degrdrs, cl ainsi rle suite. En faisal[
pitsscr. Par la ligne AB tous kts plans .quc _l'on pottrra. mener, de
inanièrà à satisftiire a la conclition qui vient, d'être énoncée, on finira
par avoir en toub douze plans , ou hien encore ving[-qlatre-rlerni-
jrlans, disposés régulièrôment tout aulour de la ligne A B, et divi-
iant en vingt-quat,ie parties égales lm 3 6 0 dcgrés qu. un quelcontlue
dc ces plans décriruit, s'il tournait de manière à faire un tour ett-
tier autour de ceLte ligne'
Le mouvement tliuinedu soleil peut êtrc regardé comme s'elTec-
l,uant aulour dc. la ligne AB' en raison du peu de distancequi existo
enlre cette ligne et ['axe rle rotation de la t,erre, eu ôgarcl à la dis-
1ancc de la tôrre au soleil. A midi, le soleil sc [rouve dans le plan
nréritlien l\ttl'. De rnitli à une lteuro, son cercle tle détrlinaison
lourne de 4 5 degrés atttrJur de la ligne AA/; ce cercle rle déclinai-
son vient donc s-e placcr à une heurc dans lc R.la.1 Pt''. D'une hettro
à deur heures, Ic certrle tle cléclinaison du solcil tourrre encorc fl1;
4tj desrés autour dc AA': en Sor[c qu'à deus lteures, il
se place
dans Ë plan QQ'.
Hn continuànf Ce cettc manière, on verra que le centre du solgil
l,raversc successivemen[ chacun des plans l1\I', PP', QQ" IlRt"',
aux insùants auxquclJ commcncenI les diverses heures dont se
cortposo le jour solaire. L'observation du passagc du centre du
solcii dans ie plan nréridipn ùtlt'fait connaltre I'ins[ant auquel il
cst micli . une observation analogue, faite pour chacun des plans
ItP,, QQr, RR,..., fera clonc connalt,re,de rnême les instants aux-
queis il est ttne heure, deur heures, trois heures, etc'
' Pour que I'obsel'atign de chacun de cès passages du soleil, dans
les divers plans IIM', PP', QQ', RR'..", puisse se faire. faoilemont,
it suffit, qoton ait placé trne tigo matérielle ef assez mince suivanb
la tliro.ction À8, ef qu'on aib tracé, Sur Ia surface d'un corps situé
près <le celte tige, lei lignes d'interscction de cel,te surface avec les
plans Ml\t', PPi,QQ', iiR'.,... Au mottlent oit le cen[rc drr soleil
iien6rl tralcrsc,r is plan ['P/, par crûm1tle, I'onrbre dc la tige ÂB
sc projettera ér'idemnrent sur' la strrfuce dont il s'agi[, dc manière à
t:oingicler ilvec la lignc d'inter.;ection de cet,te surface avec le plarr
I'P,; les co'incidencàs successives de I'ombrode latige aB_, avec les
lirrnes tl intersccti0ll correspondant aux divers plans [Iltt, PP"
(l:l l)ltAn*S S0l,'t lttL5. 337
QQ' .. ., feroul donc conrraitrc les insl,ants iluxcluels con]mencenI les
diverses heures de la journdto.
Orr voil, par là qu un cadran solairc tr'est, autrc choso qu un gno-
nron ($ I '19) dont, Ie style est dirigé si.rivant I'axe du monde. Le plus
ordinairenrent c'est sur la l'ttce verticale d'un nlur, e.\posé de nra-
rière à êtro éclairé par le
soleil, que I'on reçoi[ l'om-
bre du strvle, el, que l'on
trace par conséquent lcs li-
gnes horaires aveo lesquel-
les cette ombre doit venir
coïncider suocessivenrent ;
lo style est, installé rl'utre
nranière invariable, en avant
de ce mur, dans la position
d'après laquelle les lignes
horaires ont été détermi-
trécs, fr7. 21t0. \lais on
peut construiro un cadran
solaire sur une surface plane
rluelconquc, verticale , ho-
rizontale, ou inclinée, eb
rnômc sur une surface cour-
be, de tello forme et de
lelle position qu'on voudra:
la seule condition qu'une
surface doive remplir pour
qu'on puisse y construire
un cadran solaire , c'esI
11u'elle reçoive les ravons
du soleil pendant, une por-
tion de la journée. I)ans lt-.
t:as oir le caclran solaire csl.
tracé sur une surfacc plane,
i[ cst clair rlue les ligrres
lroraires sonI des lisnes
tlroites r pflrtant, touteÀ du
point or\ la surface du ca-
dran est percée par la direc-
Fig, 9{1.
tion, du slyls.
souvenl, rlals les cadrans solaires de pet,itos dimeusions, le sLylo
esl, remplacé par trno plaque nrétallique ternrinée par un bord reo-

2g
3:ITt IIESURD DU 'TETTPS PAR I,H j\IoUVII}IËN'f I)U soI,I.:II,.
tiligne qui est dirigé suivant I'axo du monde, ftg.2l,t: dans ce cas,
au lieu d'observer I'ombre de la tige qui forme habituellement Ie
-qtvle, on observe le bord rectiligne de I'ombre de la plaque qui a
été substituée à cette tige.
On apporte aussi quelquefois aux cadrans solaires uno ntodifica-
tion, que rous avons d/{à fait connnîlre, en parlant, du gnomon en
général (5 ,l20). Cette modification consiste à remplacer le style par
une plaque percée d'un pelit, trou, et placée rle manière que cc trou
soit situé sur la direction nlêmc du st,yle aucluel la plaque esI sub-
stituée. La plaque percée produit une omlrrc sur la surflace du ca-
dran, et les rayons solaires clui traversent le trou dont, elleest mu-
nie viennen[ éclnirer un petil, espace au milieu de cettc ornble;
on observe la marche de ce petit espace éclairé à travers les ligncs
horaires, de la mêure manière qu'on auraiI ohservé la nrarche cle
I'ombre qu'aurait produite le style, s'il n'avai[ pas été supprimé.
Dans ce cas, le st1'le est représenté par la ligne droite tpe I'on ima-
gine menée par le centre de I'ouverl,rrre de la plaque, parallèlemenl
à I'axe du monde; c'es[ au point oir cetl,e ligne droit,e perce la sur-
face du cadran, que doivenb concourir les diverses lignes horaires.
Dans I'explication du principe sur lequel repose la construction
d'uncadran solairc, nous a\roDs donné seulenrent le nroyen de tracer
les lignes qui correspondent aux commencements des diçerses
heures de la journée, c'est,-à-dire ce qu'on nonltre les lignes des
heures. Il n'y a pas plus de clifficultir à trat'cr les lignes des demi-
heures, celles des quarts d'heure, ou celles qui correspondent à
toute auire subdivision de I'heure. Il suffila d'intercaler entre les
divers plans nll\t', PPt, QQ'..., dont nous avons parlé, d'autres
plans, qui divisent les angles de ,l ii degrés formés par ces premiers
plans , rle la rnême manière qu'on veut subdir,iser chaque heure:
les intersections de ces nouveaux plans avei: la surface du cadran
solaire, seront les lignes correspondant à ces subrlivisions dc I'heure.
$ 182. Temps mrrJren. avons drfà dit ($ 420) quo la
tlurée du jour solaire n'est pas-\6e,e
toujourr ltr nrônre. l,e jour solaire
est plus grand que le jour sidéral, à cause dc l'accroisÉeernent con-
tinuel de I'ascension droite du soleil : mais ce t, accroissemenl, d'as-
cension droite se produit, tantôt plus vite, tantôt plLrs lentemenl.,
et I'excès du jour solaire sur le jour sidéral r,arie err conséquence.
I\laintenant que nous connaissons les lois du mouvcmentdu soleil,
il nous est facile de nous rendre compte des causes de cette inéga-
lité, dans la vitesse avec Iaquelle l'ascension droite de I'astre s'irc-
crolt, causes qui déterminent en définitive l'inégalité de durée cles
jours solaires. D'uuo part, nous savolls cprc, le soleil parcourant sorr
].EMPS .1IOYEN. :i3!)
orbite elliptique apparente conformément à la loi des aires ($ I ,lt),
son. mouvemen[ angulaire autour de la terre est plus ou moins
r.rpide,.suivant qu'il est plus ou moins rapproché dielle; la vitesse
du soleil sur l'écliptique ÀBCD , fig. ù12, est donc variable d'une
ripoque àune au[re de l'année,
et, I'on comprend que cette
circonstance seule doit donner
liou à des variations corues-
pondantes, dans la vitesse avec
laquelle I'ascension droite de
l'astre augmente. D'une autro t
pari, I'obliquité de l'écliptiquc D

sur l'équateur fait que , lors


rnême que lo soleil parcounail
tunlformément le giand cercle
de l'écliptique, son ascension
droite ne varierait pas de quûn-
tités égales en iemps égaux.
Supposons en effet quo le
soleil emploie le *gpu_lgrps. a parcourir, sur l,écliptique, les
deux arcs égaux AA', B'8, pris,'l'un vers r'équino",i, a,, prin-
temps, l'âutre vgrs le solstico d'étr!; son asceniion droire s'ac-
croltra de AM dans le premier cas , e[ de NE dans lo seconrl-cas.'
llais le triangle ÀIIÀ', qui est rectangre en II , pouvanr êlre re-
gardé comnre un triangle rectiligne, I cause de la petitesse de
ses.côtés, on voit, que AA, est plus grand que AI\I; ci,un autro
côté, I'arc qui est sensiblômeni parallole à l'équateur, et
qui mesure -8./8,
l'écartement, des deux cercle-q de cléclinai.oi en, irq,
près du point B, esl plus petiL que I'arc
.d'dquateur NE compri-s
cntre ces deux mêmes cercles : les aocroisseùents Atrf , NH, de
I'ascension droite du. soleil, corlggpgnclan[ aux ternps égaux pen-
dant, lesquels il décrit les arcs AA'; Il'B sur l'écliprique,"sont
àonr:
inésaux.
Ainsi I'oxcentriciré de l'orrrite eiliptique du soleil, qui lui fait par-
gol,lir le gland cercle de l'éc.liptiqo-e avsc une vitcsÂe variable, et
l'obliquitérle l'écliptique sur l'équâbur, sont les deux causes pre-
rnières de I'inégalité cle durée des jours solaires. si ces cleux causos
0rspamrssarent, c'est-à-dire si I'oxcentricité de I'orbite apparento
du soleil devenait nulle, auquel cas il parcourrait uniformément
l'écliptique, et si, en outre, [e pran de iéctiptique coincidait avec
l'équateur, les jours solaires devienrrraient, fouj égaux orrtru uu*,
;
clracun d'eus surpasserait le jour sidérar cl'une meile quantité.
ll1r0 unsunfi DU l]ti]lPs PAR LE l\lotlvnuuN'r Dtl soLEIL.
S 183. Lc jour solaire avant une clLrrée valiablc tl'une époqttc tt
une autrc, 0n oe pourrait lras prendre cettc clurtie pour rrnilé,
clans urre rnesure prôoiso du tcmps. Cependant., pour ne pas perdre
le grand avantagc qu'it y avait à régler la nlesttre du temps strr lo
nrouvemertt, apparenttlu soleil, On a pris porrr unitô lc ioru'ttlolle1t)
c'est-à-dire la dur'ôe n)ovenne du jour solaire (S 196). Cettc unité
étant adoptéc, on peut bien s'en servir poul indiquer Ia cluréo fl'un
pfiénonùne quelt:onque; niais cela ne suflit pas. ll fnut encore, quc
ie tcmps, à mesure qu'il s'écoulc, pnisse être regitrddt comme élen['
la sucôession d'une séric do jours rnoyens, tlont chacun coûlmence
à I'instant oir finit celui qLri ler précùtle; de telle manière quo, lot's-
qu'u1 phénomènc ûrrit'e, on lluisstt dire dans lequel de ccs j6t1's
rirovenà succcssiis on l'obsert'e, ot contbien de temps après le cotn-
ntencrement de ce jour. Lorsqu'on sc base Sur le ntouvgmcnl diulno
rle la sphère célestc pour nestlrcr le temps r on ne se contentc pa.s
de 4irô que I'on prend lo jour sidtlral pour unité; on imaginc e^
outre que lcs jourS sidéraur se Succèdento en conlnlençatrÛ cltlcun à
I'instant, précis oùr I'tiquinoxe du printomps traverse lc mériclien drr
licu. Si Iton reglo la mesurc tlu tcrtrps sur le nlouçcnellt clu soleil,
err ne tenant pas cornprte de ce quc les jours solaires sonI inégaux,
non-seulemeni on dit quo I'on prend le jour solaire pour unité de
tcmpso mais encore on fixc le commencenicnt, cle chaque jour-à
nridi ou à minuit, suivant qu'il s'agi[du temps astronomiquc ou du
tc'mps civil. La Itrôtne choso doit se ret,rouver dans la mesure du
renlps à l'aide du jour noven pris pou.r unite ; il farrt quc L'on défi-
'se I'instant à partir dtrquel
chaque jonl mo1'en doit com*
mencer. \roici quel est I'usage
suivi pour cela d'un commun
accoltl par les astronomes.
Le soleil décrit annuellement
son orLrite elliptique applretttc
nlN, pg 943, confonnément ir
la loi des aires: et' st à chaquc
inslant ou le repbrto par la
pen*sée de S en S, , sur Ia surface
cle la sphère céleste dont le
centre est occupé Pat la terrc
T, on voit, qu'il parc.ourt l'écliP-
tique ABCD avec tlno vitesse
variable, ainsi que nous l'avons déià dit. C'est, lorsque le soleil
sc trout'e à son frérigée trf , et par conséquen[ lorsqtr'il parâît au
T.ETIPS MOYEN. 3hl
poinl I\[, rle I'éclipt,ique, que sa vitesso sur ce glanrl ccrcle est, la
plus grandc; elle dinrinue progrcssivement jusqu'à co c1u'il soiI au
po,rr[ N,, Qui correspond à I'apogite N, puis elle augmente de
nou\reau do N, en lVI,, de manière à redevenir tlgale à ce qu'ollc
étirit d'uhord. Imaginons qu'un snloil fir:tif s parcoure l'drcliptiqutl
rl'un mouvenrent, uniforme., dans le ntênre sens que le soleil S, ,
rlc manière à passer toujours au point I\[, en ntême tentps que
le soleit vrai S,. Il est clair que ce soleil 6ctif passeru aussi att
poin[ N, en niême temps quc le soleil vrai; cflr, on vcrùu dc la loi
des aires ($,1 17), le soleil S enrploic à parcourir la tlcmi-cllipso IISN
précisément la moitié du ternps qu'il mot à fairc lc torrr ontier
de son orbile : il est donc arrivé cn N, et par conséquen[ parall
en N, sur In sphère céleste, r\ l'insl,ant otr le soleil licl,if s il par-
couru la nroiLié I[,4N, de l'écliptiqtrc. lfais ce n'est qu'en ces
deus points l\I,, N,, que le soleil vrai S, ot Ie soleil fictif s sottt,
cn coïncidence sur la sphère céleslc. A l'instanI or]r les deux soleils
passent enseurble au poin[ l\1,., le soleil vrai est animé de sa plus
grande vitesse, e[ par conséquent il marche plus vite qLre le soleil
{ictif ,, qui n'est anirné que de la vitesse nroYenne du soleil vrai:
ce dernier prend donc de I'avance sur lc soleil fictif, et. cetlc avanco
augnrent,e'tle plus en plus, lanb que la vitesse rlu solcil vrai , tout
cn climinuanI progressivement, reste encore plus grande que cclkl
du soleil ficl,if. Lorsque ll vitessé du soleil t'rai esL tlevenue Ôgale
à cellc du soleil fictif , ils nrarchenl en resttrnt pendant quelques
instanLs à une même distance l'un do I'ilrttro; maii'i , la vitesse du
soleil vrai diminuant constamment', le soleil fictif se rapproclte de
plus cn plus de lui, et it finit par le lejoindr':e à l'instant où il ar-
rir,e au point, N, . A partir de là, les choscs se passent cl'une ma-
nière analoguo, mais en sens ittvcrse. Le soleil fictif avant etr N,
une vitesse plus grande que celle du soleil vlai, celui-ci reste ctt
arrière, et leur diitance s;accroît constamment , tant que la vit?sse
du soleil vrai n'cst, pas rcdevenueégale à celle du soleil fictif ;lors-
qrre cette égalité de vitesse s'établit, les deux soleils marchent
pendanl cluelques instants sâns que leur distance change: ensuittr
le soleil vrai, dont la vitesse augment,e toujours, regagne pett à peu
du terrain, et en so rapprocbant progressivemettt, du soleil fictif, il
I'atteint à I'instentotr il arrive au point [1,. Ainsi lc soleil fictif est
conslammen[ en ret,ard sur le soleil vrai, pendant tout le lernps
que celui-ci met à aller du périgée à I'apogée; il est' au con[ruirc
con-ql.amment en avance sur le soleil vrai, depuis l'apogée jusqu'itrr
périgée.
Cela posé , imaginons encore qu'un seconcl soleil fictif S,,,,
29
3112 rtnsunn t)u 'Itslu)s p-\tt I.ri \IouvriuEN'r l)tr s oLEtL.
fig .2&:*rse meuve uniformérnenù sur l'équateur EE/, avec la vitesse
dont Ie premier soleil fictif s est
aninré sur l'écliptique ABCD, et
(lLro ce second soleil lictif parte
rIc I'équinoxo A, à I'instant mêmo
où Ie premier y passe. A chaque
instant ces deux soleils fictifs s.
rSn,, se trouveron[ dans cles po-
sirions tclles, que les arcs As,
4S,,, soïent égaux ; (res deux so-
leils, partis ensemble de l'équi-
noxe de printemps A , passeronI
cnsenrble a l'équinoxe d'au-
Fig.94,1. tomne C, et reviendrout ensem-
ble à l'équinoxe de printenps.
C'esI lo second soleil ilctif S,,, , rlui , par ses passages successifs au
rnéridien , dirtermine la succession des jours moyens : aussi clé-
siqnc-|,-on habituelleurent co second soleil fictif sous le nom de
soleil mo11en,
Il voir que les jours déterminés par les relours suc-
est, aisé de
cessifs du soleil mo)'cn au nréridien sont tous égaux entre eux, ear
les deux causes d'inégalité des jours solaires, que nous avons si-
gnalées ("s I sz), ont disparu dans le mouvernent de ce soleil moven :
il parcourt I'rlquateur, au lien de parcourir l'érrliptique, et, se il
meu[ unifornrérnent sur ce grand cercle. f)'un autre côté, la durée
du jour ainsi obtenue est bien égale à la moyenne des durées d'un
grand nombre de jours vrais: car, si I'on grend un intervalle de
temps quelconque, comprenan[ un nombre entier de révolutions
apparentes du soleil sur son orbito elliptique, le soleil moyen et le
soleil vrai auront fait, pendant ce tenrps le urême nombre de fois le
tour*de la sphère céleste, I'un sur l'équareur, I'autre sur l'éc,lipti-
clue: ils auront.donc aussi passé le même nombre cle fois dans le
méridien du lieu, ce qui indiqrrc bien .que le temps compris entre
deux retours successifs du solcil moyen au nréridien est Ia valeur
r'noyenne du temps analogue, mais vlriable, correspondant, au '.soleil
vrai.
Le mouvement, du soleil moven étant déterminé comme nous
venons de le dire, il ne resto plus, pour achever de déflnir le temps
notpn, QU'à indiquer I'inslant à partir duquel on commence à
compter chacun des jours movens. On fait pour cela ce que nous
avons déjà dit pour le temps solaire, ot temps uroi. Les as[ronomes
ont I'habitucle de faire commencer chaque jour nroven à l'instant
T'EMPS trIO]| IJN. 343
du passage du soleil moven au méridien, c'est-à-dire à nrftl.i mo1en:
.eb ils comptent les heures de 0 à 94, d'un midi au midi suivant: le
temps moyen prend alors le nom de temps moyen, ustronom,ique.
Pour les usages ordinaires de la vie, on divisc l'intmvalle de temps
compris entre deux midis nroyens consécutifs en deux périodes de
chacune douze heures; eb I'on fait commencer le jour à I'instant, qui
séparc Ia premièro période de la seconde , c'est-à-dire à. minuit
moyeù: dans ce cas, le temps moyen se nomme temps molJen cioil,
$ ,l S4. [,e tcmps moyen , civil ou astrononrique, se trouvo com-
plétement défini par oe quo nous venons tJe dire : le soleil rnoyen
est un point idéal, dont le mouvement est parfaitentent déterminé,
et dont les rctours successifs au méridien d'un lieu fixent le com-
mcncement de chacun des jours moyens , toub aussi bien que lo
ferait un astre animé d'un mouvenren[ identique avec celui de ce
poin[. Mais on ss domando comment on peu[ réglor une horloge sur
le temps moyen. Quand il s'agit du temps vrai, on fait en sorte que
l'horloge marque 0h 0tr,0' à I'instant, précis or) le cenl,re du soleil
traverso le méridien du lieu ; on ne peut pas opérer do même pour
le tenrps mo,ven . puisque le soleil tlroven est un point qui n'a pas
rl'existence réelle dans le ciel, et, qu'on ne peut, par conséquent,
observer son passage dans le méridien. On est, donc obligé d'avoir
rccours à une arrtre nrét,hode , par laquelle on puisse se passer de
l'observation directe du soleil mo)'en , observation qu'il esi impos-
sible d'effectuer. Voici comment on s'y prend.
Le cercle cle déclinaison SR du soleil, fig,2'+1,, rcncontre l'équa-
teur céleste en un point R, qui n'est jamais très ôloignô de la po-
si[ion comespondante du soleil moven S,n, mais qui généralement
ne coïncide pas avec ce soleil moyen, L'intervalle de temps com-
pris entre les passages du soleil vrai et, du soleil moven au méridien
d'un lieu n'es[ autre chose que lo temps emplové par I'arc S,,,R de
l'équateur à lravers ce rnéridierr : en sorte que , si l'on connaissait
la grandeur de l'arc S,,,R, on sauraib immédiatenrent de combien le
passage du solcil rnoven au méridien prercède ou sui[ le passage du
soleil vrai. Or', on esb en mesure de calculer d'avance, pour une
époque quelconque, Ia valeur de I arc S,,,R, c'est-à-dire la clifférence
qui doit exister à cette époque entre l'ascension droite du soleil vrai
o[ celle du soleil moyen : car, d'une part, on connait parfaitement,
les lois du mouvement drr soleil sur la sphère céleste, et, d'une autro
part, la position tlu soleil ntoven à une époque quelconque peut se
iléterminer très facilement p"ar oo qui a'été dit-précedômment. Il
suffit donc de construire une table qui donne les valeurs de cet
arc S.,,ll, pour tous les jours d'une arrnée, par e:remple, pour qu'on
34lr ,uasunu DU Tnùtps pAR LE l\foulglrlir*T DU sor.Err,.
prrisse savoir chaque jour à quel instalrI le soleil n]o\:en passe an
nréritlien, en observanl, le passagc rlrr solcil vrai: olr perI cncore,
;iour lllrrs dc commoditri, mel,tre dans cettc table, non [)as lcs lon-
gucurs de I'arc S,,,ll, niais les teml)s qu'il ernploic chaque iour à
traverser lc méridien.
On donne le nom çl'lquation clu temps à ce temps que l'arc S,,,R
me[ à lrfl\'crser un méridien. c'est-à-dire à I'intervalle de temps
comprisenl,ro les passuges du soleil moyen et du soleil vrai. L'équa-
tion du temps est évidemmcnt Ia différencc tles heures que doivent
marqucr, à un mômo irrstant, deux horlogos réglées, l'une sur le
temps moyen, I'au[re sur le [en"]ps vrai. La Connuissnrtce tles tenps
contient chaque année une table des valeurs de l'équation du tcmps,
pour tous les joLrrs rle I'année. e[ on Ia reproduit dans les calen-
dricrs des principaur anttuaires tl'est cette table qui serl à régler
lcs lrorloges sur le Lemps movet). En voici ttn cxtrait qui dorrnera
rune idée de la manièro dont, r'aritr I'avancc ou le retard du lemps
moyen sur le [emps vrai.

DITT$. ,,rTr$.
l,î"1r.,1,,ïi
.t I l,g!rn {or
56 30
59 59
4ù 37
0rL 3i l1 i(1...i'lt 50 l(i 46 4,5
013 54 2{ id...l 0 { 93 4tù .tl
0 ,19 34 l"juillct.l 0 3 97 LJ 42
(r {0 12 r{ id...l 0 5 8 4t l2
0 1 .19 2l i,r...l 0 {i lJ {05
0 355 l"'aot'tt. . I l) {i 0 4g .t8
0l 2 tt id...i 0 4 5(i 53 34
,ll 58 38 2l irl...l 0 I t)t 58 95

On voit quo la seconde colonno de cette tablo fait connallre ]s


tentps ntoyti. rut, rnitli t'rai, c'esb-à<lire l'heure que doit marquer
uno horloge réglée sur Ie temps moyen' à l'instant où le cent,re du
solcil passe au méridien du lieu.
L'équation du tenrps est nulle qualre fois par an, savoir : le
,l5 avril, le rl5 juin,ls 31 août, et le 25'décertlbre. Du 25 décembre
au ,l ti avril, le tenrps moyen avance sur lc lemps vrai : du '15 avril
au 4 5 juin, il retarde sur le tentlls vrai; du '15 juin 1u 3| août,, if
avance denouvearr; e[ unfin du 3l août au 25 déct'mbre, il relards
encore. La plus grande diflerence entre le temps nloyen et, le tornps
.I'81'IPS 345
IIO\IEI\.
vrai, dans la première tle ccs qual,rc périodes, a lieu lc | | février.
et s'élève à 4 4"' 3lr'; dans la seconde périoCe, elle est, seulement dc
3n'5'r', et corresponcl lu { {- mai: clans la troisiènre pririode, elleva
à 6'n10*, le 36 juillet,: et enfin dans la quafriènre période, ellc
s'élève à 4 6'"''l 8', lc 2 novembre.
En comparan[ les valeurs de l'équation du temps pour detrr
jours consécutifls, on trouve sans peine la différerrce qui existe entro
la durée du jour vrai e[ celle du jour moyen. Cel.te différence varie
d'une époque à une autre. C'est le 'l6 septembre quc le jour vrai esl
le plus court I le jour mo,ven lo surpasse de 9l'. Le jour vrai le plus
long colrespond au 93 décernbre : il surpasse le jour moyen de 30'.
Les diverses circonstances que nous venons de signaler, dans
la valeur de l'équal,ion du temps, aux diverses ôpoques d'une année,
se modifient peu à pcu avec le [emps. Le mouventen[ du périgôo
solaire, par ràpport aux équinores ($ 4 65), est la principale cause
de ces modifications ; lt dimirrution de I'obliquité de l'écliptique
($ l6 t.) y contribue aussi pour sa part. En discutartI la ques.t'ion, on
reconnait quc, pilr suite du cltangement de direc[ion de I'axe de
I'cllipsc solaire par rapport à la ligne des équinoxes' il pourrail
arriver, par excmplc, que l'équation du temps ne fût plus nulle qtre
deux fois par an. Nlais la grandc lenl,eur avec laquelle se produi-
sent ces nrodilications dc l'équation du temps , fait qulon pout re-
garder les résultats que nous avons indiqués comme convonant à
un assez grand nombre d'années.
F | 85. Tant que les horloges publiques n'ont pas présenté une
lrès grande régularité dans leur morche, on n'a pas senti le besoin
de leur faire ntarquer Ie temps moyen de préfércnce au temps vrai.
Lorsqu'on reconnaissait uno différence en[re I'heure nrarquéo par
I'horloge, e[ l'heure vraie inrliquéo parun cadran solaire, parexsm-
ple, on faisaic marcher les aiguilles de manière à faire disparaltrr:
cclte différence, qui tenait autant à l'imperfection de I'horloge qu'à
I'inégalité des jours; puis, au bout de quelqLres jours, il fallait,
recommcnccr la mênre opération. l\f ais dès que les horloges onI titt!
assez perfcctionnées, pour marcher régulièrement, pendant long-
t,ernps, on a reconnu I'avantage qu'il'y aurai[ à ne pas les obliger
à suivre tout,cs les irrégularités du tcnrps vrai, età leur faire mar-
clner le ternps nlo\ren. Iin effet, une fois que le pendule d'une bonnc
horloge a tlté disposé de manière à feirc le nontbre convenablo
d'oscillations dans la durée du jour moYen , eb que I'lrorloge a été
ririsc à l'heure, elle continue à marclter d'accord avec le temps
n)oven penclanl un tomps assez long, eb I'on n'a besoin d'y toucher
que de ioin en loin. Tandis qlle, si I'on vorrlait lui faire marquer le
346 .urisunr Dt iru,lllps patt Lu llouvnl{tsNT DU sol.Elt,.
temps vrai, il faudrait, ou bien faire varier chaque jour la longueur
du pendule, pouf la mettre en rapport avec la durée variable du
jour vrai; ou bien tlonner au pendule la longueur qui convienI au
jour moyen, et, faire rlisparattre, lous les jours ou tous les deux jours,
la différ-ence entre I'heure marqrrée par I'horloge et I'heure vraie'
Il y a , il est vrai, un incortvéuient à subsl.ituer le temps Ino,ven
uu temps vrai, pour réglcr les lravaux rle la journée; l'heure do
nridi , au lieu d'arriver exactement au nilieu de la journée, c'esl-à-
dire à égale.distance du lever et du couclter dr"r soleil, Ee trouvc att
contraire, t,antôl en avance, tantôl en relard , sur cel instant, mi-
lieu. l\Iais I'avance ou le re[ard du midi moyen sur le midi vrai,
ciui n'atteint jamais ,|?"', est assez faihle pour que I'inconvénient
que n'ous signalons n'ait pas une grande imporlatlce; cet inconvé-
nienI es[ loin de pouvoir contre-balancer les avantages que présente
I'adoption du terrlls moven dc prélérence au temlts vrai.
;\ Palis, les lrorloges publiques rnarquent, le temps moyen ile-
puis I'année,1816.I,'esemplede Paris a été suivi depuis par beau-
coup de villes de lrrancc. La grande facilité des communications
par les chemins de fer, e[ la transntission si rapide des dépêches
par les td'légraphes électriques, sonI dcux causes qui feront partout
rcnoncer à régler les horloges sttr le temps vrai ; ce n'est, que par
I'atJoption du temps moyen clue les horloges des diverses villes
pourront, sinon êfre complétement d'accord entre elles, au moins
ne présenter que des différences constantes dues aux différences de
longitude ($ ,| 78).
oS
I 86. Les cadran5 solaires, par leur nature, marquent, necessal-
rement le ternps vrai. Si I'on veut s'en servir pour mettre à l'heure
utre horloge qui doit tnarquer le temps moyen , il faut avoir re-'
colrrs à ta tante do l'équation du tenrps ($ 'l84) ; cette table faisant
t:ttnnaitre, porr chatlue jour de I'année, Ia quantité dont Io temps
nloyen il\'ance ou retarcjc sur le temps vrai, el Ie cadran solaire
inrliquant I'heure vraie à un ins[anI qLrelconque, on cn déduira im-
nrédiatement I'heure que doit marquer l'horloge à cet, instanl.
Cepeudant ott es[ parvenu à donner anx cadratts solaires des
dispositions telles qu'ils fournissent directcmeni des indications re-
latives au temps moyen. Yoîci en quoi consistettI ces dispositions.
Concevons qo'on ôadran solaire Àoit construib, non pas sur la
faco d'un nrur fixe, mais sur la surface d'un corps.rnobile, tel qu'une
plaque de fonte, par exemple: concevons en outre que ce corps-sur
ieqûel le carJran est tracé, ôt auquel le style est invaiiablement fixé,
soit installé de manière à pouvôir lournôr d'une certaine quantité
autour d'un axe parallèle à l'ase tlu monde, Si I'on maintient le ca-
'I'UUPS IIÛTLN. 3h7
dran conslamnrcnl. dans la position qu'on lui a supposée pour effetr
trrer sa cons[ructjon, o'esb-à-dire pour déterminer les direclions de
ses lignes horaires, il est bien clair qu'il fonctionnera commo un
cadran solaire fixe, et quo par conséquent il marquera le temps vrai.
I\{ais si on Ie fait tourner autour de l'ttxe donf nous avons parlé,
pour I'amener dans une autrs position , dans laquelle on le main-
tiendra ensuite invariablemenl, on voit que ses indications ne seront,
plus les mêmes que précédemmont; il ne nrarqtrera pltrs le temps
vrai. Supposons, par e.xemple, qu'on aii faitt,ourner le cadran d'rrn
angle d'un degré, dans le sens de la rotation diurne de Ia sphère
céles[e; son style, qui était parallèle à I'axe du ntonde, restera en-
core parallèle à cette ligne, puisque I'axe de rotation est aussi dirigé
suivant la même ligne ; les plans menés par le style et par les di-
verses lignes horaires auront donc tous chatrgé dedirection, exacte-
rnent de la même manière\ue s'ils avaien['tourné chacun d'un angle
d'un degré autour du st,yle lui-même. Lorsque I'ombre du style se
projel,te strr la ligne horaire de midi, le plan horaire du soleil
($ 4?9) ne coïncide plus avec le méridien, mais avec un plan qui
est incliné d'un angle d'un degré sur ce rnéridien; le plan horaire
de I'astre a donc tourné d'un degré depuis sa coincidence avec le
méridien, et, par conséquenl il est midi quafe minutes. De même,
lorsque I'ombre du style coincide avec les lignes horaires de'lr'.
2", 3", ..., il est { " &"', 2" [r'"r 3r'4", ,..; c'est-à-tlire que, par suite
du déplacemenI que I'oh a fait subir au cadran solaire, les heures
qu'il indique son[ toutes en retard de 4 minutes sur le tenrps vrai.
ll est hien évidentqu'en faisant toutner ainsi le cadran solaired'un
angle plus ou moins grand , dans un sens ott dans I'autre, pour le
rnaintenir ensuite immobile rlans la position qu'on lui aura faiL
prendre, on donnera à ses indications tel retarrl ou telle evan('e quc
l'on voudra sur le temlls vrai. D'après cela, il suftiu de firire tour-
ner le cadran, chaque jour, autour de I'ase qui le supporte, et d'une
tluantité qui est indiqutre par la valeur de l'équation du tempsr pour
clue les heures qu'il marquera aienI sur le teutps vrai Ie môms re-
tard ou la même avance que le temps moYen, c'est-à-dire pour
qu'il marque précisément, Ie temps Inoven. Tel est le principe des
cadrans solaires à temps nroyen, imaginés par l\[. do Saulo'. Sans
entrer dans le détail du mécanisme à I'aide duqucl le cadran peut
êtrs amené facilement, chaque jour, dans la posi[ion convenable,
nous nous contenterons de dirc qu'ulte aiguille peut tourner autour
dn centre d'un cercle divise en 365 partics égitles: et que I'aiguille,
étant anrenée successivemcnt en t'egard de chacune de ces divi-
sions, qui comespondent aux divers jours de I'anntie, entraine avec
3lrB NEsunti DU 'I'[]lPS PAli Lli Ntotj\'titttiN't' l)1, soLEtl..
elle ule courbe excentrique, tlui agit pour incliner plus ou ttt':ins
le cadran solaire sur sa position norntale : la courbe excenl,riquo,
dont la forme a été déterminée d'uprès les I'aleurs que prend sur:-
cessivemenl, l'équation du temps, aur diverses époques de I'année,
anrèns ainsi le cadran solaire dans la position qui convient à cha-
- jour.autre disposition., d'un usage plus ancien et, plus répandu
tlue
Une
que Ia précédente, consiste à traccr sur un cadran solaire lixe, à
flaque percée, une ligne courbe deslinée à faire connal[re, chaque
jouf, I'instant'auquel il est midi nrovon Ccttc ligne courbe' que I'on

I'ig. 9{5.

noninre la'mëfidiuutc tlu lenr'ps moyen, a la fornte d'un 8 allongd,


comme on le voit sur la lig.zl,i. Pour nous rcttdre conrpte de la
AI{NÉDS I.IIOI,I(]UU TT SIDÉftALU' 349
rnaniùr'o donIcetlc courbe esl construite, imaginotls que, tous les
jours d'une annéo, on ai[ observé, à midi moyen, la position qn'oo-
cupe sur le cadralt le peti[ espace éclairé & correspondanl, att trou
de-la plaque percéc I et, qu'on ait fait une marquo visible sur le
cadran, à cbacun des points ainsi obtenus. Ces rlivers points sotrt
placés , les uns à I'oricnt, les autres à l'occidc'nt de la ligne horairo
de midi, suivanb que le nridi moyen retarde ou avance sur le midi
vrai; d'ailleurs, ils ss trouvent nécossairement à d'inégales hau-
teurs sur le cadran, par suite du changemenl qu'éprouve constam-
rncnt, la hauteur méridienne dù soleil au-dessus dc I'horizon, d'ult
jour au suivanb. C'est, I'ensemble des point,s ainsi obtenus qui dé-
termine la méridiennedu lemps moren. D'après la manière même
dont, cettc courbe vient d'être définic, ilcst-clair que chaque jour,
à l'instant, cle midi moyen , le petit espace éclairé tr, doit so trouver
sur la courbe I en sorte que, en observant le nromenI oir cet espace
rlr:lairé vient la traverser, on aura le midi mo]'en, touI aussi faci-
lcrnent qu'on a le midi vrui en observant le montent, oir il traverso
la lignehoraire dc. rnidi. ll v a copendanb unedifticulté qui se pré-
senle: c'est que, d'après la lbrme de la méridienne du temps moyen'
le pctit espace éclairé a la travtrrse nécessairemenD deux fois chaqrre
jour; il faut donc qu'on puisse distinguer, enlre lt's deus insturrl,s
airrsi obtcnus, celui qui correspond réellemenl au midi moyen. A
(:et elfet, on acconrpagne les divérses parties de la méridienne du
tcmps molen d'indications qui font savoir dans quelle porlion de
l'année chacune d'elles doit servir. On inscrit, par esemple, le
long de celte lignc, les noms des différents mois , fr1.265' Otr
bien encore on la divise en quatre parl,ios, qui correspondent aux
clualre saisons, et on leur appliquo des couleurs différentes, Pou-
vant, rappeler les saisons auxquelles elles so rapportent : on mar-
que, pur exemple, en verb la partie qui corresponcl au printemps,
cn rougc celle qui correspond à l'été, en jaune celle qui correspond
à I'automne, e[ en noir celle qui correspond à I'hiver. Par ce mo]'en,
il ne peut plus y avoir d'antbiguïté1on observc le ntoment oir Io
trait de lunrière, passant par le trou de la plaque, vient, rencontrer
la portion de la méridienne du temps moven qui convient à l'époque
de l'annés oit I'on se trouve, et I'on a ainsi I'instattt précis du midi
nloyen.
S S7. Ânnéer lroplque et sldérale.- Il serait incommode
,|

d'ernployer exclusivemcnt le jour comme unité , pour expritner


toutes les durées. Lorsqu'il s'agirait, de duréos un peu grandes,
êlles seraient rcprésentées par des nombres considérables de jours ;
e[ la grandeur de oes nonrbros empôclrerait qu'on ptt s'en faire
30
350 MI.]SURE DU ]:EùTPS PAR T,I.] IIOUVE}IT,NT DU $OT,ETI,.
une idéo biennette. C'estr pour cel{ qu'on se scrt, d'une autre unil,é
de temps, plus grande que le jour, à laquelle on dontte 'le ttont
d'nnnëe.Il suffit, d'ailleurs, que I'on connaisse Ie rappor[ qtri existe
enbre les durées de I'année et du jour., pour que I'emploi de cette
rrouvelle unilé revienne à I'emploi de la première.
\
L'année a été déterminée par Ie mouvement, apparent du soleil
sur la sphère célestc, de tnêne que le jour rnoyen a élé iléduit de
la considération de la rotation diurne du soleil aul,our de I'axe du
monde; on a pris, pour I'année, le temps que lo soleil met à faire
le tour entier de l'écliptique ($ 429). Mais il y a deux manièrcs
différentes de déterminer ce temps. Supposons qu'on observe , à
une certaine époque, I'instant, auquel le centro du soleil passe a
l'équinoxe du printembs ($ I 40); puis qu'on observe de nouveau le
passage de ce centre au mênte équinoxe, après.que I'astre aura fait,
le tour entier du ciel : I'intervalle de temps compris entre ces deux
coïncidences succcssives clu cen[re tlu soleil avec l'équinoxe du
printemps. constitus ce qu'on nomme l'annrje tropique. Si, au lieu
de cela, on déternine Ie temps que le soleil met à faire le tour du
ciel, par rapport aux é[oiles, c'est-à-dire lo temps compris entre
deux coincidences successives du centre du soleil avec une mêrne
étoile située sur l'éc,liptique, on obtient ct) qu'oll nomme l'annëe
sidërule.
L'année tropique et I'annéo sidérale auraient exactemen[ la mêttre
duréo. si l'équinoxe du printemps conservait constammenI la rnêtttc
position par rapport, aux étoiles. Mais il n'en esl pas ainsi : l'équ-i-
noxe se déplace parmi les étoiles, en vertu dos mouvements de
précession ($ ,t6?) e[ de nutation i$ ,179). Le mouvemelrt, de pré-
ôession le fait réfogruder uniformémenl à [ravers lcs constella-
tionsl la nutation nrodille ce mouvement rétrograde, cn I'uccélé-
rant et le retardirnt périodiquement, sans cepcndant en cllanger le
sens. Cette rétrogradation continttelle de l'équinoxe fait que lo stl-
leil, après I'avoir quitté, v revient plus tôt qu'il n'y revienclrait, si
l'équinoxe était immobile parmi les étoiles : il on ré'sulle que I'année
tropique esI plûs courl.e que I'trnnée siclérale. Dc plus, la variatiotr
périodique qu'éprouve la vites-qe de l'équinose, en vertu de la nu-
tation, fai[ que la di{Térence entrc I'année sidérale eb I'année tro-
pique est. tanfôt plus grantlc , tantôb plus petite : la rlurée de
I'année tropique varie entre cerl,aines lirnites, qui sont tl'ailleurs
très peu différentes l'une dc I'autre.
La comparaison des résultats obtenus, par I'observalion du soleil
à des époques éloignées les unes des autres, a perntis de détermi-
ner !a duréecle I'année sidérale avsc une grande exaclitude; on.l
(;At.ENI)IUl'li, St.:s RÉl-oR\Itls. .l5t
trour'É ainsi que cette durée est de 36gi,g56Bg3ti.
Quant à I'année
tropique, sa valeur movennei c'est-r\-dire ra l,areur
l'équinoxe no rétrogràdait qu'en vertu cre ta p.ocession, ilbi;aurait si
esL de
365t,212264. L'inte.vail' dô tenrps compris ehtre
'clu dàux retours
successifs du soleil à féquinoxe printenrps est réeuement ,
tantôt, un peu plrrs granrr, tilntôt r,u
1,cï pr.s petit que ce dernier
nomDrc' survant, ra positio'.
!!g lo pôre de ra sphèrc iéreste occupo
sur I'cllipse de nutation ig ,tZi;.
,..$ 48s. carendrrer, les tefor-.". pour laire connaltre
-
I époque_à laguelle. se passe u' fait querconque,
on oonnà ra trnte cre
ce fait. La date n'est, âutre clrose qie |indicaiion d.
temps écoulé
renrarquable, oi c)r.c, iusqu'a ta prààuction du
!|!t"j:,u.ng,éqoq:u
ly1 :S,nt rt s-agit.. Mais , par la raisorr que nous avons donnée
n o7)lon n'crprime pus la valeur de ce ternps par un nonrbre de
!!
.;ours eû une fraction de jour., I'année est emplolée comme une
le jour cr, les fracfions de;bur nà'sonr que
T::t:.ru:l!l1lo,
(Ies 99ot
subdivisions. c'est pour cela qu'on imagine qûe des années se
succèdent sans intc*uption, à-paitir de l'er1 q,,'àn
u adàpLée, tre
manière à former une sér.ie indôfinic, et qu'on attribue
à-chacune
de ces années un numéro d'ordre clestiné i, ru
oirtinil;ù. toutes
les autres. on donne r. date d'un fait, en indiquanri r"
tu numéro
de I'année dans laq.cile ir..se passc .'g' ra prace qu'occi,pe
ouns
cette année le jour auquel il se-rapporrel 3" ànfir, i'heure'précise
de son accomplissement.
t 1

L's années , dont .n se sert ainsi pour exprimer res dates, croi-
nécessairement.se composer d'un nombre exact
'enI n'arrive cle jà'rs, afin
qu'il pas qu'rn nrême jour appartienne à la foisï unu
un-
nee par son commencement, e[ à I'anné* suivante
par sa Iin; ou au
rnoins il serait eritrênremenI incommocle qu'il en fûi aotreÀent.
Le.
années tropique et sidérare, dont chacune se compose
de 36s jours
un quart de jour, ne peuvent donc être prisÀs ni
i|.:^p_-.",,frès
I une nr.l autre pour.cet usage. on adopte pour
cela une ànnée de
convention, à laquelle on donne le noni d'aimée cirile.
cette annee
se decompose en ,l2 mois, dont chacun contient
un nombre exac[
joo.s : et,
{9
d'ordre-
danp chaque mois , Ies jours portà"t aur îun-,éros
o' comprend toute fimportance qu'il y a à mertre |année
civire
en. rapport avec la période des variâtions de la
déclinaison
leil, période qui est'en même temps.ult. au Ia succession du so_
des sai-
sons. sans cela, les saisons, qui ont u'e
si grande influence sur res
travaux do l'homme, arriverâient, clans rei années
suc"essives , à
des dates qui no se correspondraient pas : Ie p.irt."lpr, pâr
352 \TESURIi DU 't'litrIPs PAR LIi \louvnl{nN'f DU sol.nlf.
exenrple, commenccrait, tantôt dans lcs premicrs mois, tantr\[ vet's
le miiieu de I'année, tantôt tlans les derniers mois. or, c'cst prici-
sénrcn[ I'année tropiquo qui est ladurée de cette période des sai-
sons, puisque c'est i'iritervalle dc temps compris entre les tonlmcn-
t,ements fle deux printempS consécutifs. C'est, donc avec I'annéo
tropique, eI non avec l'année sidérale , que l'année civile doit êtrc
mise ôn rapport : on doit, faire en sorte que, dl.nt uu intervalle de
temps quelc-onque, aussi grand qu'on-voudra, il y ait au.tant d'nn-
néeô civilesque d'années tropiques. Si I'on voub salisfairo à cellc
conflition , i[ est impossible que les années eiviles se contposenI
toutes cl'un ntêmo nombre de jours; elles doivent, au contraire, êlrc
inégales, et se succéder de t,elle manière, 9r1o. leur valeur p!)'enne'
pou"r un long in[erva]le de temps, soit précisémen[ égalo à la duréo
de I'année tropique.
C'es[ sur côs idées qu'esb busé le calendrier dont on faii usage
'maintelant dans la plus grande partie de I'Europe. Nous allons
voir quelles sont, les réflormes qu'on lui a fait subir progressivement'
pout' l'amener à l'état ori il est ac[uellement,.
' 4s9. A Rome, l'annéo instituée par Numa, et réglé-e sur le
$
moiventent, cle la lune, comprenai[ seulement 355 jorrrs. I]lle était
rlivisée en 4 2 mois, dont les durées étaiont inégales, comme l'indique
lo tableau suivant :

NOMS NOIIDRE II NOMS NOnBnE i


NOIIS I NOI{BRE
rlcs rnois. tle jours. ll des ntois. de lours. des mois. I tle jorrrs.
I

Janvier. . . 9C Itlai. . . 3t Septembrc . 9I


Frivricr. 98 Juin . . 90 Oclobre, . . 1ll
lllars. ., . 3l Juillet. . 3t Novemhre, . 20
Àvril. 9C Aoùt. 9g Ddcenrbrc. . 29

Los noms at,l,ribués aux différents mois, dans ce tableau, sonL


ceux qu'on leur donne ntainlenant ; ils sont les mênres que (reux
dont oh se servait à llome, à I'oxception de inillet et aortt, qui ont
tlté subsl,itués aux mots qrrirtlilis et seætilis, lc prernier en I'honneur
fle Jules César, le second ert l'honneur d'Auguste. Dans cltaque
n)ois, les jours n'étaient pas désignés commo ils lo sont mainlenattt,
par des numéros croissattt régulièrernent depuis le conrmencement
jusqu'à la fin : on donnait les notns de calenrles au premier jour de
Lnaûue mois, torres au cinquième ou au septièrne jour, ftlcs au trei-
ziilnie ou au quinz.ièrna jour: et I'on clésignait. t,otrs les aul,res iours
.t:o
c:tL[tI)nt0n, sEs nfrFon]IDs. Ji.).)
pm des nunriros incliquant de combisn ils précédaietlt le plus pro-
chain tle ces lrois jours par[iculiers.
. Ort ne tarda pas à rcconnaltra l'inconvénient qu'il y avait, à ce
que la durée clc l'année civilc ne fùt pas en rapport avec la période
rlu retour des saisons ; o[ I'on décida que, tous les dcux ans , on
intercalerait un nouvetru rnois entre le ving[-troisiènre et le vingt-
qualrième jour de février, a[in de ramener le comrnencenrent de
chaque saison à une date de ntênro dtinomination. {le rnois interca-
lairc avait d'abord été cornposétlc ?àjours; cnsuite, on laissa aux
pont,ifes le soin de lui clonner la longueur convenable, en raison du
but c1n'il s'agissait d'atleindce. Lcs ponùifes abusèrent du pouvoir
rlui leur étaif ninsi accordé , et, ent.re leurs mains , le calendrier
t'ourain tornbl dans le plus granrl désordre ; c'est ce qui engagea
Jules César à y apponter une réforme tells, quo les mêmes ebusne
lrusscnt plus sc reproduire.
Il fit, venir d'Alexandrie I'astronome Sosigènc, et se concerta avec
lu i pour I'établissement, d'une règle uniforrne, destinée à détorminer
à I'avenir lo nombre do jours dont se composorait, chaque année
civile. Il fut rlécidé qu'ort donnerait à I'année civile uno valeur
moyenne de 365i,q5, valeur que Sosigène savai[ êl,re à peu près
celle de I'année tropique; e[ eomme I'annéo civile ne devait conio-
nir qu'un nombre exact de jours, on convint que, sur quatro années
eonsécutives, il y cn aurait d'abord trois do 365 jours chacune. c[
que la quatrième serair, do 366 iours. Pour ne consêrver que les
douze nrois de I'année dê Nunra, Jules César ajouta deux jours aux
mois de jrnvier, août, décembre, et un seul jour aux mois d'avril,
juin, septembre, novembre; il ne clrangea rien au nrois do février,
quiétait cependan[ le plus court dc tous, pour nc pas troubler le
culte des dierrx infenlaux, auxquels ce mois étai[ consacré. D'après
cela, les mois so trouvèrent composôs ainsi qu'il suit :

rioMs
des mois.
NOMBRE
de
I
'f
NOùIS
dcs nrois.
N.MBRE
dejours.
ll tles*our I nour*n
rnois. dciours.
iours. ll I
Janvier.
Février.
.
.
. 3l
?8 rl
Mai.
Juin...,
. . r
30 lir*"'r'.
llOctoblc. . .-l
.l
*3l
Mare, . . . 3t ll Juilltt. . . 3l ll -\ovcrrrbre. . .l 30
Âvril. :JO Aoirt. 3l ll
ltéeernbro. . .i 3t

L'ensemble dc ces douze mois forme un total de 365 jours ; c'é.


lait. la durée que dovait avoir habituellenrent I'année civile. Tous
les qrratfe ans, I'annéedevaiI contenir un jour de plus : Jules César
30.
354 }IEsUnI] DU 1.8}tPS PAR I,U MOUVts}IENT DU SoT.E[L.
décida que co jour complénrentaire serai[ ajouté au mois do février,
et intercalé entre le ving[-troisièmo et le vingt-qualrième.iour de ce
mois; mais, pour ne rien changer aux dénominations cles autres'
jours du mois, comme le vingt-qualrième jour de lévrier s'appelait
scnto-caleurlos, on donna au jour intercalaire le nom de Dis-se,rlo-
calendas. C'es[ do oe nom du jour ajouté au tnois de fér'rier, que
vient le nom d'otl,ia bissentile, pour chaque année conrposée de
366 jours.
La réforme ainsi introduite par Jules César, dans la nranièro ds
'
déterminer les durées des années civiles successives , esl, ordinai-
remenI désignée sous le nom de rëforme julienne; e[ le cllendrier
basé sur les règles qu'il a établies, se nonme culenth'it iulicn. La
promièro année dans laquelle r:e calendrier ait été suivi, est, l'an-
née 4i.avan[ J.-C. Le commencement do cette année fut fixé par
Jules César à une époque telle que les principnles fêtes arrivassent
dans les saisons auxquelles elles devaient, comespondre: il en ré-
sulta que I'année précédente., 45 avant J.-C., se composa de
445 jours, ce qui lui valut le nom d'amuie de confusiott.
S 4 90. Le calendrier julien fut suivi, sans aucuno modification,
pendant un grand nombre d'années. Cependant, la valeur moyenne
qui avait été attribuée à I'année civile étant un peu différente de
I'année tropique, il finit par en résulter un changetnent notable dans
les datos auxquelles arrivaient, chaque année, les commencenrents
des saisons: en sorte que, si I'on rr'y avail pas porl.é remèdo, une
même saison se serait déplacée peu à peu dans I'anné0, de manière
à commencer successiventent darts les diffcrents mois.
Le concile de Nicée, qui se tint en I'an i'|25 de l'ère chré[ienne,
adopta une règlo fixe pour déternriner chaque année l'époque de Ia
fête de Pâques: cette règle est basée sur tre que I'on croyait que
l'équinore du printemps arriverait, tous les ans le 24 mars, commo
cela avait eu lieu I'année même du concile. C'est ce qui aurait existé
en effol, si la valeur tnoyenne de I'année civile du calendrier julien
ett été exac[emen[ égale à I'année t'ropique. Mais, tandis que la
promière est, de 365i,25, la seconde se compose db 36il ,21226{' :
i'année tropiquo esb donc plus petite que I'année julienne de
0i,00??36, ou 4 4"'8'. Il on résulte que, lorsqu'il s'est écoulé uno
périodode quatre années juliennes, l'éqtrinoxe du printemps, au liou
d'arriver à une date de même dénomination et précisément à la
'
même houre que quatro années auparavan[, arrivo en réalité trois
quar[s d'heure plus tôt (0j,03094&, ou 44o'34') ; après une.nouvelle
périodo de quatre années, cet équinoxe âvance encore de trois quarts
d'heure, e[ ainsi de suito. En sorte quer au bout, d'un certain
cAt,ti.r-Dttl[R, stis RÉ].ORMHS. j]5ir
nombre d'années, à partir de I'an Bpb, I'équinoxe a rlt ariver le
90 mars., puis plus tarcl le 4g niars, puis le ,tg, etc, Cette avance
continuelle de la datc de l'équinoxe du printemps, signalée par les
astronomes, détermina le papeGrégoire xIII à-appoiler une nou-
velle réforme au catendriei.'
c'est en I'an ,l58? que la rdforme grégorierme fut opérée. Dans.
l'.c'space des '1257 ans quis'(rtaient écoulei depuis l'époque du
con-
cilc de Nicée, I'excès de l'année julicnne strr'l'année tràpique en
s'accumrrlant d'année en année, avait dû faire avancer ia àate de
,
l'équinoxe de 4 257 fois 0j,0 0773() , ol gi,7ZL: en I Sg2, l'équi-
noxe arriva en effet le l'l mars, au lieu tlu 24. pour flaire dispa-
t'altre cette avance de.'r g j9qrc, que l'équinoxe avait, éprouvée depuis
l'époque du concile cle Nicôe, ôt re ,u*.ne,. à la daie primitivô du
3l *qr_r, Ie pape Grégoire xilI décida que re lendemâin du 4 oc-
tobre 'l 589 se nommerait, non pas le 5 oitobre. rnais le 4 5 octobrc.
Cc.changement de date ne suffiôait pas pour déiruire l'inconvénienù
qu'avait présent,é l'emploi du calendrier julien il fallait encore
;
jtpporter une modification à la rr)gle qui servait à déterminer les
longueurs cles années civiles succelsivei, afin d'éviter pour l'avenir
gu9:ette avance progressive de h da[e de l'équinoxe no se repro-
jT':-Ît.Aussi le pape décida-t-il en outre quô, duns |espacô de
'400 années consécutives, il n'y aurai[ qoe bz'années bisùrtiles,
au lieu^de ,l00 qu'il devaib y.avoir crans le catendrier julien. cela
larsart ;t Jours ret,ranchés sur 100 ans, et par conséquent la valeur
n)oyenne de I'année civile se trouvait clirninuée de Ot,OO?b: cette
valeur mo]'enne de I'année civile, qui était, de 33bi,2'5 dans le ca-
lendrier iolign, fuI donc rérJuite à 30si,g495, ce qui est extrême-
ment peu différent de la valeur de I'année tropiqu'e. L'arrnée gré-
gorienne ainsi obtenue c.st encore prus grande quô t'annéo troplque
de 0i,000236 r la date tlo l'équinoie du prirrtornps doit clonc encore
tendre à avancer peu à peu, ôrr vertu de cet ercès: mais il est aisé
de voir qu'il faudrait plus de 4 000 ans pour que cette date avançât
rl'un jour. on doit donc regarder ra réiorme'grégorienne comme
pouvant suffire pour un t,rès granrl nombre delieëles.
voici rnaintenant. en- quoiionsisto ra règre d'après laquelle on
intercale les g7 années bissextiles dans I'espacs dô loo ans. Dans
Ie calendrier julien , les années bissextiles se trouvaient être celles
dont les numéros , comptés à partir de r'èro ctrrétienne, étaient
exaclemen[ divisibles par le nombre 4. Les années séculaires, telles
que I i00, 'l ô00, 4 600, élaient donc toutes des années bissextiles.
on décida que I'on con[inuerait à mettre s66 jours dans les années
dont les numéros seraient divisibles par 4 : mais que , sur qua[re
356 \IESUIII] DU TNTTPS PAR TF: }TOUVDME\T DTi SOT,IiIT.'
années séculaires consécul,ives, il y en aurait. t,rois cpi
feraitnl
la règle: surcesquatrc années séculaires, la seule qtri
à*,lepllon à
rlut resfer bisseltilc fut cellô don[ le nuuréro se composc tl'tttt
ti00
nonrbrede cenlaiues cxactement divisillle par 4' Ainsi I'annéc'l
tr clûr être bissextile; { 700 c[ 4 800, ont étô dcs années collrllltlllos;
4 U00 sera également unc année coûlÛlullc, 2000
sera bissexliltl.
cf ainsi de Jgite. Par ce lnoyen, diIDS l'cspate dc [00 âns, trois
julien, devicnnent'
anuées qui seraiclt, bissextiles dans lc calendr,cr
dcs anlrôes communes; e[ par conséquent, il nc reste plus qrrtl
97 années bissextiles, uu licu dc 'l00.
Lc cirle ndrier grégorien fut, atloplé prompterrrent, en F-rance cl. cn
A l lenragne : pl ls-t a r.â, I' An gleterre 1'adopt a.à. son
tour, Main tennn t,
il cst cn r:hez [ous les penples clrr'étiens d'Europe, crc'ep[é
cn Russie,6i, I'on suit cncore io cerlendrier julien. Il résu.lte de là
"iguurr
rpre les.laies cle la liussie nc s'accordent pas avec les-nôtres' Iln
lf gz, la réforme' grégorienne établit une différence de 4 0 jorrrs
cnl.re les dates tlu cileidti.t julien et celles du nottveau calendrier:
l'année séculaire 4 600 étanl, restée bissortile darrs le calcndricr
grosori.n, celte diflérencc de ,t 0 jours se conserva jusqu'à lq fin
,jo inr,,'siôcle; I'annéc | 700 avanl été bissertile dans le calendrier
julien, ct commune dans le cilendrier grégorien., la différence des
fatcs prises dans les deux calentlriers fut do | 'l jours pendanl, tout,
lc *vrri" siècle: en[in, par la nrôrnc raison , la ditlérence augmcnl,a
rl'un jour en ,l 800, ct étle e.t arrtuellcntent, de [ ? jours. Le jotrr quc
l'on appelle en Russie le li avril | 8ô3, est en l'rance lo'17 alril ; le
Zi; aviil de la Russie correspond à notre 7 nrai. Pour ér'il,cr l,ottl,e
anrltiguittl, lorsqn'on trite utre dato appartenant au calenclricr
julien,
on piàn,t ôrdinairement le soin rl'drôiirc au-dessous la date qui Ini
r,orresportfl dans le caleldrier gregoricrr. f insi, dans les deux osettl-
plcs qui vicnnent d'êtro pris, on Ait t.fr
avril 'l653, Ie
+#J | 853'
On se sert aussi quelquefois des mol,s (uieun.style), mis ent,ro pa-
renthèses à la suiio de la date julienne'que I'on cite, potlr qu'on
ne puisse la conlondre avec utte date grégorienne
g I S , . La division cle l'année en 't ? mois, introduite dans le
ealËnririer par Numa, e[ conservée par Jules César aveo quelqucs
rnodifications dans la longueur des mois, n'a pas cessé d'ètre en
usago jusqu'à nos jours. Les durées inégales des divers nrois don[
t'anieË rulo*pog acluellement,, sonl exaclemenI celles qui ont été
rurloptées par Jlles César, et qui sont indiqué-es dans le^tableau de
la page f f f . Les mois ont, los uns 30 jours,les autres 3l jourslil
n'11 n"r1'p*.option que pour le mois rle février, qui contient 98 .iours
' slis nÉron]lls'
CÂLINDRIEII 357
années lrissextiles'
et 29 jours clans les
- les anttd:cs comlllunesi
tlans
jours et d.es mois
i,a réparrition un peu irréguliùrô des mois de 30
jdur., faiI cst qnelqgefois
ae if dans l"espacc,i'uttc annéc, c1u'on
enrbaruassé de savoir de
combien de jours se oom-
pose tel ou tel mois. Il no
sera peul-être Pas inutile
d'indiquer le moYen sui-
vant, pour résoudro laques-
tion àvec la Plus grande
facilité, On forme la main
gauche, puis , avec l'index
de la main droite, on [ou-
che successivêmenI les sail-
lies et les creux qui se [rou-
vent à la ttitissance des
quatre doigts , fiç1.216 (le
pouceest, cxcePté) ; en même
temps on prononcsles noms
des difrérents mois, dans
l'ordre dans lequel ils se
succèdent. Ainsi , janvier
correspond à la Première
saillie, février au Premier
creux, mars à Ia deuxième
saillie , avril au deuxième
creux. et, airrsi de suite. Ar-
rivé à la dernière saillie, qui
comesBond à juillel,, on rP-
comméncc à touther los
saillies et les creul dans le
mênre ordre, tout, en cont,i'
rruant la série des mois ,
fig. 2L7; et I'on ne s'arrêto
que lorsqu'on a ôPuisé les
riouz.e mois. Tous les rnois
ooi tottutpondent, ainsi aux saillies, sont de 3tl jours; les atttres'
;;i ;;;;;;'pànacnl aux c'reux, ont â0 jours, à I'oxception de fé--
vrier, qui en a 98 ou 99, suivant, les cas.
n lSZ. It existe, elans les calendriers, une autre division du
torips en pÀriodes de sept jourb, oo somaines , dont il est hon de
dire un rno[. La senrain-e rie sert, en allc'ne manière à l'indication
3"ft u'Sun,' DU T[Mps pÂR tti ]rrorrv']t'Nlr Du sor.]:rr..
des dates; elle n'a alqq rapport simple, soit avec I'anndo,
soit
avec le mois. cctte période unifonne dé sept jours se ,u..èd*,'*un,
altération âucune, à travers.les mois, Ies anné"es,les siècles,
quelles
que soient les durées que I'orr a[tribuer à ces grandes
djvisions du
de ctraque semainc onrîhacun un norn spé_
l?ifr^_111..1q1lours
q.ge, non-seulement un jour quelconque a une date
lll,l -.n so,rte
drllérente de cellc des autres jours, nrais en outre il ôst désigné par
un.nom parriculier, qui indique la place qu'il occupe
dans Ia se-
maine à laquelle il appartienf.
L'origine de la semaine se perd dans ra nuit des temps. yoici
on exprique ra succession crcs noms attribués aux jours
:iT.r]î,1t
/ron[ eile.8e compose Les anciens ne connaissaicnr, que z planites,
y compris le soleiler,-la lune ($ oot; ils les rangeaienrdaris I'ordre
les durées oèireurs révolurioni, -irr"rri rt,après
LT:::11:_1:-qfs
teurs dlsl,anccs présumées à la terre :
Saturne,
Jupiler,
Illars ,
le Soleil,
Vénus,
I{ercure,
la Lune.
ce sont les noms de ces pranètes-qui ont attribués aux ? jours
-. ét,é
de la semaine, mais dani un ordr'o él'idemment très- àifférent.
D'après-un usâqe suivi ancie,nement en Égypte,.t,n."n*
des vingt-
quatre heures de la jourrrée était.nnsa.r-éô'à une pranote,
et I'on
rlonnait, à chaquejour re nom de la pranète q.i .or'.urfonoait à sa
première heure. On prenait succesàivement les rliverses planètes
dans I'ordre dans lequel elles viennent d'étre inscrites
f ;];ild;;
était arrivé à la Lune, qui termine ra liste, on reéonrmençait
saturne' poùr continuer ho même. D'après cera, re premier jourà
devait prendre le nom de satu're, et, c;est de rà que I'l;;
re mot
samed'i. La 2'heure-d.e,ce_ premier jour était consàcréo à Jupiter,
la 3" à ltlars..,. la 7'à la Lùne, ra aË à saturne, i" à;ïlrpiter,...
,14" à la Luno,.,.
.la.g!: à la Lune, la
la gg, i Sutornu,la gJ" à
Jupiter, et enfin la2!r'à Mars. La 4'u i,eure du jour suivant était
donc consacréo au soleil; aussi Ie lendemain duïamedi était-il
le
jour du soleil. c'est en effst le nom qu'il porte dans
certains calen-
driers, dans le calendrie.r anglais , pâr exemple
1r,"ia,,y)'; norro
mol dtmanclre, qui lui a été substitué, vient dà aàmnrci'ares.
La
z" neuro du dimanche é[ant consacrée à vénus, la 3u à Mercure,
la 4'à la L'ne, et ainsi de suite, on voit que la 24. heure àu
mere
(:Â[,ENDnIER, SES nÉFORMES. 359
,jour l'é[ait à Nferr:ure I la ,l "" heure du lendemain du dimanche é[ail,
donc consacrée à la Lune, d'otr le nom de lunrli,, attribué à ce jour.
En continuant de la mêrne manière, on voit, que le lendemain du
f undi.a dri prendre Ie nonr de [Iars (marcti); que le
lendemain du
rlta$i a dri prendre celui de Mercure'(nrercie,tlii;que Ie jour suivant
etait le jour de Jupiter (ieudi ); er qù'enfin le rendemàin rtu jeudi
était le jour de Vénus {t'crrdrer/i) . La2L" lioure du vendredise ùrou-
vant consacrée à la Lurre , lu ,l;' heure du jour suivanc l'ét,ait à Sa-
turne; en sorte que le lendernain du vendredi prenaiI de nouveau
le non de sanrerii, el, ainsi de suite indéfinimeni.
0il APIîltD QUA'rftlsil.s.
DE I,A LUNE.

LOIS DU ITIOUVEMBNT DE t LUNE.

,193. Après le soleil, la lune est celuide tous les astres qui
S
noùsoffre le-plus d'intérêt, Non-seulement elle pique notie curio-
sité par ces formes si variées sous lesquelles nous la voyons succes-
sivement, mais encore elle nous esi d'uno très grande utilité' en
nous éclairant fréquemment pendant les nuits : aussi allons-nous
nous occuper immédiatement d'é[udier en détail les lois tle son
nouvemetl, L'él,ude qge nous avons déjà faite des lois clu mouve-
men[ du soleil nous facilitera heaucoup la nouvelle ét,ude quc trous
allons entreprendre; plusieurs des résultats que nous obtiendrons
ont une grande analogie at'ec ceux qlle nous connaissons déjà ' ct
r:ela nous pormettra de les présenter plus rapidement,
$ ,l9i. La lune se déplaee parnrl les étollee. - Il cst très
facile de reconnatLre que la lune ne conserve pas une position in-
variablo sur la sphère céleste r par rappor[ aux é[oilos. La lumière
qu'olle répand dans notre atmosphère n'cst pits assez grando pour
nous empêcher d'apercevoir les étoiles un peu lrrillante-s qui sonb
dans son-voisinago. lln cxatninant altentivernent,, à la sinrplo vuo,
la position que la lunc occtrpe par rapport à qnelques é[oiles voi-
sines, orr voit que cc[[e position change d'une manière sensible dans
I'espace do quèlques 5e1rcs. La frg.248 nrontre de colnbien la lunc
se ciéplaco en 2 {. heures : pendant cet intervalle de temps, elle passc
tle la-position ,l à la position ?. Si I'on comparo cettc ligure avec
la fig. 188 {pagc 936), qui représente le déplacenrcrrt journalier du
soleil dans la môme région du ciel, on voit que le motrvement de la
lune parmi les étoiles esl beaucoup plus rapidc que -celui du soleil ;
la lune parcour[ en uu jour un aic envirolr treize fois plus grand
- I'arc parcouru
qne en môme temps par le soleil.
En obsérvant la lune pendant un assez grand nottlbre de jours ,
on la voit se mouvoir à travers diverses constellations, et, faire ainsi
Io tour enLier de la sphère céleste. Si I'on ùlarquo de tenrps en lemps,
sur une carle céleste (planche Il, pagc | 73), la posit,ion qu'elle oc-
cups au milieu des éloiles, on voit t1u'elle ne s'éoarte jamais beau-
PITASES DE IA TUNE. 367
coup de la route que suit le soleil dans son mouvement, annuel; elle
se meut à peu près suivant lo grand cerclo de l'écliptique, en no

l' i5. :l trli .

s'en.t'rftu'Lanl, quo de petitcs quuntités, tantôt au nord dc ce cerr:le,


tantôb ausud. ce nrouvernent de Ia luno esl clirect($ 462), c'est-a-
dire qu'i[ s'efl'ectLre dans le même sens que ]e mouîement du soleil
strr l'éclipficlue ; la prinr:ipalo différence entre ces deux mouve-
rnent,s consistc dans la vifcsse, clui est environ treize fois plus
grande pour la lnne rlue pour le soleil.
$ 4 95. Phases rte la lune. En même temps
parcourt les diverses c.onstellations - qui existcnI le iongque la lune
de l'éclip-
lique, elle se présente à nous sous des formes très diverses guo l'àn
nomn)e ses prircs0s. ces changements de forme, qui se reprocluisent
périodiquement, comme tou[ le monde le sait,-ne dépendent pas
de la positio'que la lune occupe parmi les étoiles. Lorsqïe cet asire,
parti d'une posil,ion oir on I'a observé dans une certaine constella-
tion, a fait tout le torr du ciel pour revenir à cel,te même place, il
ne présente pas la phas.g quTl avait présentée d'abord; làrsque,
après un nouveau [our, il revient, encore so placer de même dans li
constellation dont il s'agit, la phase sous laquells il se montre est
différente de chacune-des deuxprécédentes. Mais si I'on compare
Ia po^sition de la lune dans le ciel à celle qu'occupe en même temps
le soleil, on voit que c'est do cette position relative des deux astres
que dépendent, lesphases de la lune. Toutes les fois que la lunesq
retrouve à une même dis-tance angulaire du soreir, eile nous pré-
sente la même phase, quelles que soient d'ailleurs les constellafions
au milieu desquelles ces deux astres nous apparaissent.
La lune parcourant à peu près Ia mêms-route que le soleil sur
3{
3ri2 I,OIS ])U ]IIOUVI]ITEII'I' DE TA LUNI'.
la snhère céleste, mais avec une vitesse plus grande que celle de
ce dernier astre , il en résulte, pour le mouvement relatif des deux
astres, des circonstances particulières dont il est très facile de se
rendrs compte. A certaines époques, la lune atteint le soleil, et
passe, soi[ïans'le lieu même qu'il occupe sur la sphère, soit un
de la plus grande
ireu ar'côté;bientôt elle lc dépasse, en vertu
iapidité de son mouvement, et s'en éloigne. de..plus.en plus; en
continuant ainsi à maicher en avant du soleil, elle finit par le re-
joindre de nouveau, pour le dépasser encore, et ainsi de suite. Les
"positions
que la lune prend successivement , par rappor[ au soleil,
iont exacùmettt les niêmes que si le soleil restai[ immobile sur la
sphère, et que la lune fût en nlouYernen[ sur un grand cen:le pas-
sânt à peu près Par le soleil.
Lorsqueia lune vielt passer dans la region du cieloù se trouve
le soleii, on ne I'aperçoit, pas. Au bout d'trn jour olr 4.tu*' si I'on
regarde le ciel peu-de temps après le couchor du soleil, on voit la
lui'e du côté de-l'occident, sous la forme d'un croissant très délié,
frg.LLg I co croissant, animé du mouvement diurne comme tous
ies astree, finit bientôt par disparaitre au-dessous ds I'horizon. Les

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Fig. 9{9. I'ig. 261.

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rv.6c, Fig. 951.

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Fis. 25È.
6-
FiE. 9st$. Fig. 95?.

j ours suivahts, ôn aperçoit également la ltrtre dans les circonstances


ahalogues, c'est-à-dire un psu âprôs le coucher du soleil mdis ;
PHASES DE LA LUNE. 36t
on la voit de moins,en moins rapprochée du point de I'horizon où
le soleil s'ost couchr!, et son croi.qsant s'épaissilde plusen plus en
son milieu, fiT. 250; lo coucher de la Iun-e retarde âe jour àn jour
sur celui du soleil. six ou sept jours après que I'on a com*enôé à
voir Ia lune sous la formed'un croissant troi délié, elle se montre
Tls lq figuro d'un demi, cercle, fr,g. 2,51; alors elle s'est déjà assez
éloignée du soleil pour ne traverser le méridien qu'environ 6 heores
après lui, c'est-à-dire à 6 heures du soir. A pârtir de là la lune
,
s'élargit, encore; e[ passe insensiblement du demi-cercle à un cercle
conrplet ,
.en prenant des formes intermédiaires, telles que celle
que. représente la fr,g. 252. Sept jours environ après que Ia lone
avait été vue sous la forme d'un demi-cercle , ig. 2g't, elle de_
vient tout à fait circulaire , fg. gb3 ; alors elre paise au méridien
'l2 heures plus tard que le soleil , c'est-à-dire à minuit : elle se lève
quand il se couc'he, et se couche quand il so lève. En continuan[ à
obsen'er la hrne, on voit, r;u'rlle se lève e[ se couche toujours de
plus en plus tard, et qu'elle repasse successivement par les mêmes
formes que précédemment,, mais dans un ordro inverse; on re-
Inarque, en outre, que la partio la plus convexe cln contour visible
de la lune est désormais tournée vers I'orient, tandis que précé-
demment elle l'était, du côté de I'occident. Ainsi la lune, après avoir
pris la forme d'un cercle complet, se déprime progressivemontdu
côté de I'occident , fig.2b&ret, au boutde sepf joùrs, elle n'adéjà
plus que la forme d'un demi-cercle , frg.285; àlors elle no passo
au-méridien qu'environ 48 heures après lesoleil, c'est-à-dire vers
6 heures du malin. Bientôt elle ne monfre plus qu'un croissant,
(l . Z.S .C, que lbn voit le matin, un peu avant le lever du soleil, el
du côté de I'orien[. Six ou sept jours après qu'on I'a vuo sous la
-commo
forme d'un demi-cercle , frg. 265, elle parait un croissant
très délié, ftT. 257,situé prèsdu pointde I'horizon oir le soloil va
se lever. A partir do Ià, pendant deux ou trois jours, on ne voit pas
du- tout,la lune, et, au bout de ce temps, on commence à I'aperce-
voir le soir, après le coucher du soleil, sous la forme du piemier
c:roissant dont nous avons parlé, fig. Zt*g.
ces modifications successives des formes sous lesquelles la lune
so présente à nous se reproduisent constamment de la même ma-
nière, eù dans le même ordre. D'ailleurs, ce n'est pas seulement la
nui[ qu'on perrt les observer; toutes les fois que ia lune n'esû pas
f,1op rapprochée du soleil, on la voit sans peine en plein jour, et
il en résults uno plus grande facilité pour suivre convenablement
ces changemonts de forme, et s'assurer qu'ils se produisent bien
conformément à ce que nous venons de dire,
.'

364 IOIS DU MOUVEMENT D[ I,A LUNE.


$ 96. Cherchons maintenant à nous rendre compte de la cause
4
quf fait quo la lune se montre sous tant d'aspects divers.
II est na[urel de se demander d'abord si cela ne pourrait pas tenir
à la forme panticulière de cet astre, qui, err se tournant, successive-
ment de différents côtés, nous montrerait, ainsi les diverses parties
de son contour. Mais il y aune observation bien simple, que l'ou
peut répéter assez souvent, et à I'aide de laquello on s'assure quo
les phases de la lune doivent être expliquées d'utte tout autre ma-
nière. Cetto observation prouvo que, généralement, nous ne voyons
qu'une portion de la face de la lune qui est tournée de notre côté,
et que, si nous voyions cet[e face tout, entière, la lune nous paraî-
trait constamment avoir la formo d'un cercle. Yoici en quoi elle
consisto. Pendant que la lune se déplace sur la sphère céleste, il lui
arrive de temps en temps de passer devant uno étoile, de manière
à la soustraire à nos regards : on dit alors qu'il se produit une
occrùtation, de l'êtoile. Or, il est, clair que, dans ce phénomène par-
ticulier, dû au mouvement de la lune par rapport à l'étoile, les
choses se passent comme si Ia lune était immobile, et que l'étoile c,
/Tg. 9S8, ftt, en mouvement suivant une certaine ligne, telle quo
nrn,. Si Ie croissant ds la lune formait la
ar.. .,.-^-...* totalité rle la fece rle cet astre qui est
r)':{ l\ [ournée de notre cô[é, l'étoile resterait
ii..''... -,/ ) visible tant, qu'ello n'aurait pas atteint
/--../ le bord intérieur du croissant, en a; elle
<_--,/".r- ne serait invisible que pendant le temps
Fig. 9b8. "-'.o qu'elle mettrait à tràveiser ce'croissant.
Mais, au lieu de cela, on voit l'étoile dis-
paraitre longtemps avant qu'elle ait atteint Ie bord intériour du
croissant: au noment oir I'on cesse de I'apercevoir, elle se trouve en
un poinb b que I'on juge facilement être situé sur la circonférence du
cercle dont ls bord extérieur du croissant fait partie. Ainsi, il résulte
bien de là que, généralement) nous ne voyons pas la totalité de la
face de la lune qui est tournée de notre côté ; une portion seulement
de cette faco nous est rendue sensiblo par la lumière.
Lorsque nous apercevons une portion notable de Ia facode la lune
qui est tournée vers nous , frg.250 à 256, nous distinguons sans
peine certaines taches grisâtres, qui, par leur ensemble, donnent
grossièrement à la lune I'aspect d'une figure hurnaine. Il est aisé de
s'assurer que cos taches, dont nous ne voyons habituellement qu'une
partie plus ou moins grande,, se présentent à nous toujours de la
même manière. La portion lumineuse de Ia face de la lune qui est
tournée vers nous s'étend d'abord rle plus en plus, jusqu'à enr-
PHASDS DE [À I.UNE. 365
brasser coruplétement ces taches ftg. 2L9 à 2S3 puis elle se
, ;
rétrécit pou r\ peu de manièro à les abandonner progressivement,
lrg.263 à 21t7. Il es[ impossible de no pas reconnal[re là tous les
caractèresd'un corps dont la surface, non lumineuse par elle-même,
es[ éclainée successivemenI dans ses diverses parties par un corps
lumineuxvoisin. Si I'on fait attention, en outre, que la partie con-
vexe clu croissanb de la lune esù toujous tournée du côt,é du soleil,
de telle sorte que la ligne qui joint ses deux cornes esb dirigée per-
pendicuiairemenb à la ligne qui joint la luns à ce[ astre, on verra que
ia luno n'est lumineuse quo parce qu'elle es[ éclairée par le solsil'
Les apparences nous portent à regarder la lune comme élanù un
corps sptÉrique. Le soleil ne peut éclairer à chaque instantqu'une
nroitié de sa surface, el c'esi suivanI que llous apercevons une por-
tion plus ou moius grande do ceLte moitié éclairée, que la lune nous
paralb sous telle ou telle phaso. Pour nous rendro un compte com-
f tet ae la succession des phases , concevons que la lune se- lneuve
ân décrivanb un cercle ABC.... aulour de la terreT, fr7. 259' et

a\

w)
î---
rh-------
t

Fig. 259.

que le soleil Ssoit situédans-le plan de ce cercle,à qlgdislanco


de la tene extrêmemeni grande rôlativement au rayon TA; de tolle
sorte quo les rayons de lumière envoyés Pf.r le soleil à la lune,
tlans [ôuhs les positions A, B, C, D,... qu'olle occupesucsessive-
31,
366 I,OIS DU ITOUVEM}:NT DE I,A T.UNE.
ment, puissent êtro regardés comme parallèles entre eux. La moitid:
de la surface de la lune, qui esL éclairée par le soleil, es[ toujours
dirigée du côté de cet astre; celte moitié est limitée pal. un cercle
mn,. De la terre T on ne peut aperoer,oir quo la moitié de la surface
de la lune, qui esL limitée par le ccrcle pqy, dirigé pelpendiculaire-
rnent au rayon qui joint la lune à la terre ; on ne voit donc en réalitdr
quo la partie de I'hémisphèro éclairé qui se trouve comprise dans
r,et hémisphère visible terminé au cercle pq. D'après cela, si I'on
suit la lune dans son mouvement, autour de la teme, on verra quo
les phases se succèdent précisément comme I'observation I'indique.
Lorsque la lune est en A, I'hémisphère non éclairé est tout entier.
tourné r'ers la terre; la lune est, invisible. En B, on voit un crois-
sant donb la convexilé est l,ournée vers le soleil ,, fig.250. En C, orr
voit la moitié de I'hémisphère éclairé; la luno se montre alors sous
forme d'un demi-corcle , f,.q. 2Sl . En D, elle présente uns forrne
intermédiaire entre un demi-cercle et un cercle complet , f,g. 2ï2.
En E, on voit ds la terre la totalité de l'hénrisphère éclairé I c'est-à-
dire quo la lune paratt entièrement circulaire , fig . 2t3. En ache-
vant son tour, la lune prend successivementen F, G, H, les appa*
rences indiquées par les frg.28&,255, gii6.
On voit c-ombien it est iacilo d'expliquer les phases ds la lune
par les considérations qui précèdent. Pour donner cette explication,
nous avoDs supposé que la lune décrit un cercle autour de la terre,
et que le soleil se trouve dans le plan de ce cercle; mais ces con-
ditions, qui, en réalité, ne sonl pas exactement remplies, ne sont
pas indispensables pour l'explication des phases. Ces aspects si
divers de la lune sont toujours dus aux positions que prennent suc-
cessivement, I'un par rapport à I'autre, les deur cercles qui ser-
venI ds limites, I'un à I'hémisphère éclairé de la lune, et I'aulre a
I'hémisphère de cet astre qui es[ tourné vers la lerre.
S 97. Lorsque la lune est en A, sur la direction de la ligne qui
,t

va du soleil à la terre, on dit qu'elle es| nouuellc ; alors on ne la


l'oit, pas. Lorsqu'elle est en B, sur le prolongement do la même ligne,
on dil qu'ello es| phine,' alors elle se montre sous la lorme d'urr
cercle complet, frq.2'ô3. Hn C,la lune est dans son prenrer quartier;
cn G, elle est dans son tlernier qatrticr. l,es positions B, D, E, H,
rlans lesquelles la lune se trouve au milieu de s arcs AC, CE, EG, GA,
se nomment les ocfanl,s. Souvent on donne à la nouvelle lune et, à
la pleine Iune le nour collectif cle .su;ugries,' ei de même, au pren'riel
quarlier et au dernier cluartier, le nom de qrrndtalures.
On ernploie trèg souvent aussi les expressions nouuelle lune, pt'e -
mier qua,rtier, ,pleine lu,ne eL dernier quartier, pour désigner, non
I,USIIÈRE CEIiDRÉ}:, ?t67
pas les quatre positions particulières À, C) E, G, do la lune par
rapport au soleil, mais les intervalles de temps que la lune emploio
à aller de chacune de ces positions à la suiwnte. Ainsi, depuis Ie
tutoment de la nouïelle lune jusqu'à celui du premier quarlier, on
dit qu'on est dans la nouvelle lune; depuis le moment du premier
quartier jusqu'au moment de la pleine lune, on dit qu'on est dans
le prenrier quartier; et ainsi cle suite,
S {98. Lumlère cendrée. -_I,'sxnsSitudedos idéesqui vien-
uent d'être développées, pour expliqner les phases de la lune , est
pleinement confirméo par un phénomène que tout le monde peut
observer avec Ia plus grande facilité. Lorsque la lune ne présente
encoro qu'un croissant assez faible, et qu'on Ia regarde attentive-
ulent, quelque temps après le coucher du soleil, on distingue sans
peine la totalité de son contour. La partie de sa surface qui n'est
pas directement éclairée par le soleil, se trouve très légèrement
illuminéo, fro. 260;ce qui faib qu'aucune portion de I'hérnisphère
tourné vers la terre n'est invi-
sible. Cette faible lumière est
désignée sous le nom do lu,mière
cendrëc. A mesure que Ia lune
s'éloigne du soleil, e[ que, par
conséquent, son croissant s'é-
paissit,, I'intensité de la lumière
cendrée diminue, et cette Iu-
mière finit. par disparaltre conr-
pltitement, avanL que la lune ar-
live t) son preurier qutrrticr. La
lunrièrc ccndrée reparatL qucl-
(lue tcnrps après le cle rnicl
rluarfiot, lorsque la lurte repretrrl
la formo d'un croissan[ : mais
alors, lroul I'irpercevoir, il farrt |:ig. ?û0,
reg^irrtler la lune lc rnatin, uu
perr rle temps avant le lei'el du soleil. Voioi à cluoi lienl ce phéno-
rnène remarquable.
La lune renvoie à la terrc la lLrmiere qu'elle reçoit du soleil , et
c'est ainsi qu'elle nous éclaire pendan[ la nuit. l\fais la terre doit
llgir de ntêmo par rapport à la lune. La terre, rlclairée par le soleil,
rloit renvoyer à Ia lnne une portion dc la lurnièro qu'elle reçoit,.
Pour un observateur placé sur la lutte , la tcrre doit présenter des
phases enlièromen[ pareilles à celles que la lune nous présente; la
ferle doiI donc égalerlent éclairer les nuits de la lttne, et,les éclairer
368 tols DU MoUvEMENT DE tÀ tuNE.
plus ou moins, suivant la phase dans laquelle elle- se trouve. si l'on
i*marqou en 6utre que, cgmme nous lo verrons bientô1", la terre a
de plus grandes dimensions que la lune ,- on verra que la lumière
envoyéo-par la terro à la lune doit être plus grande que celle en-
voyéô pai ta lune à la terre dans des c.irconstances analogues. Or,
on'recônnatt sans peine que, lorsque la luno ost en À, fg' 959 '
c'est-à-dire lors de la nouvelle lune, la terre doit êlre pleile pour
un observateur placé sur la lune ; que do utême, lorsque la lune est
pleine, en E, la terre doit être nouuelle pour cet observateur : en
un mot, Ia lune et la terre présentent en rnêmo temps des phases
directemont opposées, pour des observateurs placés sur_l'un et sur
I'autre de ceÀ deux corps. C'est donc au moment de la nouvelle
lune que I'hémisphère de Ia lune non éclairé par lo soleil reçoit le
plus tle lumière cle la terre; depuis la nouvelle lune jusqu'à la pleine
iune, la terre éclaire de moins en moins cette partiede la lune qui
n'est pas tournée vers lo soleil; à l'époque do la pleine.lune, la terrc
n'env-oie plus aucuns lumière à la luno; et enfin, de la pleino lune
à la nouvàllo lune, la partie ds la lune qui n'est pas directemenÛ
éclairée par le soleil reçoit, de la terre. une quantité de lumière de
plus on plus grande. On comprend d'après cela que, penda't un
ôermin tèmps, avant et après la nouvello lune, cette partie de la
lune qui no ieçoit pas de lurnière venanb directement du soleil, peut
être assez fortement éclairée par la terre pour que nous l'aperce-
vions. Telle es[ la causs à laquelle on doit attribuer la lumière cen-
drée. si I'on faiI attention à la grande lumière que la pleine lune
proje[tc sur la terro pendant nos nuits, el si I'on observe que.la
ie.te, on vortu do ses plus grandes dimensions, doit encore plus
fortement éclairer la lune dens les circonst.ances analogues' on verra
que I'explication qui vien[ d'être donnée pour la lumière cendrée
['a rien d'exagéré.
À partir du moment où I'on a pu commencer à observer la lu-
mière cendrég, après une nouvelle lune, I'intensité de cette lumière
diminue progressivement, et elle finit par disparaîtro au bout de peu
de jours. Cela tient à deux causes qui agissentdans le mênie sens.
D'une part,, ainsi que nous l'avons dit, la terre éclaire.do moins en
.- moins lâ partie obsôure de la lune. D'une au[re part, l'élargissernent,
progressif du croissantde la lune fait que la quantité. de lumière
qui-en vient, tend de plus en plus à masquer la lumière faible ct
décroissante do la partie qui n'est, pas diroctement éclairée par le
soleil ; e[ cela, soit par u1 simple elfet de contraste, soit parce que
les régions de I'atmosphère terrestre quc traversett[ les rayons ve-
nan0 de la lunc sont de plus en plus éclairdres'
ronME DU DISQUE DE LA LUNE. 369
$ .199. Forme du dlsque de la lnnc. La lune avan[ dcs
dimensions apparentes très appréciables, il est - nécessaire, comme
pour le soleil, de faire choix d'un de ses points, auquel se rappor-
teront constammetrt, les observatiorrs destinées à fixer do temps en
temps sa position sur Ia sphère célosto. l\lais ce choix ne peut se
faire convenablemont, qu'autan[ qu'on a une idée ne[tei de la forme
sous laquelle se présen[e la lune, ou plutôt, de la forme qu'ello pré-
senterait, si I'on voyait constamrnent la totalité de la face qu'elle
tourne vers la terre.
Les diverses phases de la luno trouvent leur explication toute
naturelle, dès qu'on suppose que la lune est un corps arrondi, ou
sphéroidal, comme la teme. S'il en estréellemenb ainsi, la lune
devrait nous apptraltro sous la forme d'un disquo circulaire ou à
peu près circulaire, dans le cas ou toute sa surface serait éclairée.
Nous ne pouvons pas vérifier, àune époque queloonque, sile disquo
complet de la lune a bien , en'effet , la forme d'un cercle, puisque
nous ne pouvons habituellement apercevoir qu'urre porlion plus ou
moins grandede ce disque. Mais cette vérification dsvientpossible
dans deux circorrsl,ances différentes : d'une part, au moment de la
pleine luno; d'une au[re par[, lorsque la lune ne présente qu'un
croissant délié , et que toute la portion de sa surface, qui est tour-
née de notre côté, se trouve illuminée par la lumière cendrée. En
employant alors les mêmes moyens que pour le soleil ($$ l2{ et
,122), on reconnalt que lo disque de la lune est exactement circu-
laire; ou du moins, s'il y a des différences entre la forme réelle de
ce disque et un cercle, elles sont [rop pel,ites pour que I'observation
puisse les constater.
Dès le moment que le disque complet dc la luneest circulairo,
comme celui du soleil, il est naturol d'opérer pour le premier as[ro
comnle pour le second, c'ost-à-dire ds rapporter au centre du
disque toutes les observations destinées à déterminer Ia position de
I'astre sur la sphère céleste. Àinsi on mesurera, à diverses époquos,
I'ascension droite et la déclinaison du centre de la lune, et, la com-
paraison des laleurs que prendront successivement ces deux angles
permetl,ra d'étudiér la marcho de la lune dans le ciel.
$ ZOO. Observatlon du eentre de Ia lunc. - Le centre du
disque de la lune n'est pas un point que I'on puisse viser directo-
rnenl, commo on viso une étoile. On est, donc ohligé d'avoir recours
à un moyen détourné, pour suppléer à cette observalion directe,
I et trouver les résultats qu'elle aurait fournis. Nous avons déjà vu
,t quelque chose d'analogue pour le soleil ($ 42S ) : nous avons dit
,lur I'ascension droite du centre de I'astre s'obtenait en prenant la
I
37() T,OIS DU }IOUVEMNNT DE I,A T,UNE.

moyenno des heures des passages du bord occidental et du bord


oriental de son disque dans le plan du méridien ; et que, de mêmo,
la movenne des nombres obtenus en observant le bord supérieur
et lo bord inférieur du disque, à I'aide clu cercle mural, fournissait
la déclinaison du centrs.
Il suffirait évidemment d'opérer pour la lune commo pour le
soleil, si la totalité de son disque restait constamment visible.
Mais il n'on est pas ainsi : on ne voit, , la plupart du temps, qu'une
moitié du contour circulaire du disque. Lorsclue la lune traverse lc
nréridien, on De peut observer le passage que de I'un de ses deur
bords ; le bord oriental est invisible depuis le moment oir Ia lumière
cendrée disparait , après uno nouvelle lune, jusqu'au moment de
la pleine lune suivante; et le bord occidental est invisible à son
tour, depuis la pleine lune jusqu'à co que la lumièro cendrée conr-
mence à reparattre. De même on ne peut généralement observer au
cerole mural que le bord inférieur ou le borrl supérieur du disque
de Ia lune.
La connaissance du diamètre apparent ds la lune devient alors
nécessaire, pour que, do I'observa[ion d'un seul bord du disque, on
puisse conclure ce qu'aurait fourni I'observation directe du centre,
Ce diamètre apparent varie d'uno époque à uno autre, comme nous
le vemons bientôt; il varie même sensiblement d'une heure à une
autre d'une même journée : il est, donc important de connaitre sa
valeur pour I'instan[ mênre auquel on fait I'observation d'un cles
bords du disque. On peul, y parvenir sans peine, en le mesuran[ à
I'instant dont il g'agit, soit au moyen du micromètrs à fils paral-
lèles ($ ,l2l), soit au moyen de I'héliomètre ($ tl22).ll est vrai que
cela semble supposer que le disque de la lune est complétement,
visible : mais il n'en est rien. Dès qu'on peut apercevoir la lune,
on voit toujours une moitié rle son contour circulaire; il suflit de
mesurer l'angle compris entre les deur extrémités de cette demi-
circonférence, pour avoir le diamètre apparent de la lune.
Pour déterminer la déclinaison du centre do la lune, on observe
le bord inférieur du disque , ou bien son bord supérieur, au moyen
du cercle mural, e[ I'on trouve ainsi la déclinaison de co bord; on
n'a plus alors qu'à ajouter ou retrancher le demi-diamèt.re de la
lune, suivant les cas , pour obtenir la déclinaison du centre. Pour
déterminer I'ascension droite du centre de la lune,, on opère d'une
manière analogue : on obssrve I'heure du passage du bord oriental
ou du bord occidental du disque au méridien, et I'on ajoute, ou I'on
retranche la moitié du temps que le disque tout entier emploie à
[raverser le méridien: ce temps se calcule d'après la grandeur du
PAITALLAXE D|j 1,À I.UNE; SA DISTANflt rt LATBRRE. 3i,t.
ttiamètre apparent de la lune au moment de I'observation, et d'après
la valeur de la déclinaison de son centre.
5 20,1. Parallaxe de ln lunel sa dletanee à la terre.
:\près que nous nous sommes rendu compte de Ia distanco qui nous -
sépare du soleil, nous avons observé que I'astre, vu d,un point de
la surlace de la terre, ne devait pas nous parattre occuper ia mêmo
place dans lo ciel que si nous étions au cenlre de notre giobe ($ a ,rg);
gn s-grte que, par suite de Ia rotation de la terre sur elle-même, é[
du déplacement qui en résulto pour lo lieu d'observation, nous ne
pouvons pas regarder les directions suivanI lesquelles I'aslro nous
apparalt .successivement comme partant d'un même point. Nous
avons alors expliqué comment on peut se mettre à I'abii des com-
plications qu'entralne cetto circonstance, en apportant certaines
corrections aux résultats fournis directement pai I'observation, de
manière à les ramener à ce qu'ils auraient été, si I'on avait observé
I'a_st1e du cen[re même de la terre. Ce que nous avons dit pour le
soleil, nous pour/ons le répéter pour la luno. Illais l'effet de ce que
nous avons nommé la parallaxe de I'astre est ici beaucoup plus mar-
qué quo pour lo soleil, attendu que la lune est bien moi,ni éloignéo
de nous que cet astre. L'effet do Ia parallaxe du soreil est assez
$ible pour que nous ayons pu en faiie absfraction d'aborcl, dans
l'étude des lois du mouvement du soleil, sans qu'il en soit résulté le
tnoindro inconvénient,. Pour la lune, au con[rai]e, ce[ effet de paral-
laxe est extrêmement prononcé; et nous arriverions à des résultats
fait inexacts, si nous n'en tenions pas compte immédiatement.
tou_t à
La. parallaxe horizontals de la luns ($ 4 AB) sè détermine de la
nranière suivanto. concevons que deux astronomes se trouvent on
deux lieux
\,C, frg.26,1, situés sur un même méridien terrestro,
et qu'ils observent en même
temps la lune L, à l'instant deson Fig. g6t.
passage dans le méridien de ces
deux lieux. Chacun d'eux pouma
déterminqr, à cet instant, la dis- r ^.,'
qrt')}f
mnce zénithale LBZ. qu LCZ,,
du centre de la lune, en mesuranb E i,i-(:;
la distance zénithale du bord su-
périeur ou du bord inférieur du
disquo, etajoutant ou retranchant
Ia moitié de son diamètre apparent. Les latitudes géographiqueo des
dotrx lieux d'observation B, C, étant connues, on èn OeOuirC immé-
diatement la valeur de I'angle BOC, qui sera la différence ou Ia
sothmb de ces deux latitudes, suivant que B et C se tfouVeroht suf
:ii! ï,O$ DU lfl0uvÛ\lltr'l' DE tA LUNE.
un même hémisphère de la terre, ou bien do part et d'autre de
l'équateur terrestre. cela posé, on construira sans peine le quadri-
lak)re BOCL : on tlacera d'abord une circonférence de cercie avec
un rayon OB prr.s à volonté I on mènera, par son centre O, deux
f ignes OBZ, OCZ., faisan[ entre elles I'angle BOC trouvé
au moven
des latitudes des deux lieux d'observation I on fera en B et un ib,
angles zBL, ztcL, égaux aux dis[ances zénithales obtenues dans
ces deux lieux; e[ les lignes BL, CL, se coulreront en L, de manière
à fermer le quadrilatère. cet[e figure étant construite, on en déduira
les angles BLo, clo , qui sont les parallaxes de hauteur do la
Iune, pour les observateurs placés en B et, en C; quant à la paral_
lare horizontale de I'aslre , on peut la déduire de ces parallaies do
hautour, ou bien I'obtenir directernenr, en prenant |angle que fait
la ligne oL avec une tangente au cerols rnenée par le pôint t.
cctte construct,ion graphique, suffisante quand on so contente d'une
grossière approximation, peut d'ailleurs être remplacée Dar une
rnéthocle_ de calcul, qui conduise aux mémes résuitats, aiuc une
exactitude beaucoup plus grande.
Tel est le prirrcipe de la mesure de Ia paralraxo horizontale de la
lunc, principe-qui peut êtro appliqué à la mesure do la parallaxe
d'u' astro quelconque, nrais qui ne donne des résultatsd;une pré-
cision convenable que pour la Iune, en raison de la petitesse dà la
distance de cet, astre à la terre, relativement aux distances des
ilutres astres. Quand on en.faiL l'application, on est, obligé de le
nrodifier un peu, pour pouvoir tenir compte de ceque les dàux lieux
d'observation ne sont jamais exactement sur un même méridien
terrestre ; de ce que lcs rayons OB, OC de la terre, qui aboutissent,
à ces deux lieux, ne sont pas exactement dirigés suivant les verti-
cales qui leur corre_spondent I et enlin de ce que les divers rayons de
la terre, tels que OB, OC, ne sont pas tous égaux entre eui. Nous
n'entrerons pas dans le détail des modifications à apporter à la mé..
thode précédente par les diverses causes qui viennônt drêtre signa-
lées, et nous nous iontenterons d'en avoii fait sentir la nécesiité.
.. $ 202.-La parallaxe horizontalo de la luùe dépend à la fois de Ia
distance du centre de la lune au centre de la teire, et du rayon cle
la terrsI et comme les divcrs rayons de la terre sont inégaux, on
nepeut pas faire connaitre la valeur de Ia parallaxe de la lune sans
indiquer en même temps à quel rayon terrostre cette parallaxe se
rapporte. c'es[ ordina.iremenI au. rayon do l'équateur que I'on rap-
porle la parallaxe horizontale de la lune, et on lui donn-e, pour cetto
laison, le nom de parullaæe horirontale éqrtatoriale. cette paral-
laxc n'es[ autre chose que Ia moitié du diamètre apparent quà pré-
prllt.ll,l,AlD l)B LA LUftlj; SA t)l$'l'rINC[ Â LA T.EnnI. J?:i
stnlerait la l,errevuede la lune, si Ia surface de la terre était une
sphère ayanI pour rayon celui do l'équateur temestre.
Des observations fai[es en mêmo temps par Lalancle à Berlin
,
trt, Lacaille cap de Bonne-Espérance, da's I'année ,1756 onù ,
-au
;rcrmis de déterminer la.parallaxo de Ia lune avec une grantle
cractitude. on a trouvé ainsi.que^ a llar.alluxo lrorizontale é[uab-
f
riale a une valeur moyenne de b?/40/'1 sa valeur est tantôi plus
grande, tantôt plus^p_etite que cette valeur movenDe: elle vurie
enlre 53'53// et 6tlt 27t'.
. La parallaxe horizontale de.la lune,- pour un lieu quelcongue tle
la surface do Ia terre, et à un instant détcrminé, est irlus ou moins
grande, suivant que Ie rayon terrestre aboutissant à ôe lieu est lui-
rnéme plus ou_moins grandlet commo le rayon de l'équateur est
lcplus gr.ang des ra-vonsde la terre, il en résurte que là parallaxe
lrorizontale équatoriale est plus grande que la paraliaxe horizontale
lr:la[ive à un lieu quelconque non situé sur ltquateur, et corres-
pondantlu pêmq instant,. Ainsi, tandis que la palailaxe horizontale
équatoriale de la lune a sa valeur moyenne do BZ, &}tt ,laparallaxe
horizontale de cet astre est seulement de 5?,38,/,5 à paris, ef de
i;'i'28",t au pôle.
[ineparallaxe deSTt 40" correspond àunedistance cle I'astre égale
. ptsr
1
de 6 0 fois le rayon de la terrel le rapport exact, de la distancc
de l'astre-au-rayon de la terre, dans ce câi, est égal à $g,,617.,La
distance de la lune à Ia terre est donc, en moyenné, environ 60 fois
plus grande que le ravon do l'équateur terrestre; cette distance
varie entre 56 fois et 64 fois Ie même rayon (plus exacternent:
Sii,947, et, 63,802). D'apr'ès les dimensions de li terre ($ ,109), on
trouvs sans peine que Ia distance moyenne de la lune à ià terre cst
cle 95 000 lieues de 4 kilomèbres.
. on- voit_par-là conrbien la lune es[ moins éloignée de nous quo
le soleil. La distance du solsil à la terre est nrovennement cle
24000 ravons terrestres ($ 448), tandis quocele âe la lune à la
terre ne contient que 60 de ces rayons : la première distance est
tlonc 400 fois plus grande que la seconde.
Nous avons dit ($ | 48 ) qu'Aristarque de sanros avair attribué à la
parallaxe du soleil une valeur de 3/ : voici par queiles considéra-
tions. il y
ir çté conduit. Il remarqua ayec iaison quo, à I'instant
précis otr la lune esl à son premier quartier, c'est-à-dire oir le soleil
éclaire exactement Ia moitié de I'lrémisphère lunaire qui est tourné
vers nous, le soleil, la luno et la terre doivent formef les sommets
d'un triangle recl.angle SLT, fg. g6P, dont I'angle droit est en L.
ll en réstrlte que I'angle en S esI lc complémcnt, de l'angle en T1 en
32
37h i.Ors DU lrrOUVElliEN'l irÙ la tuNli.
sorte qu'il suffit de mesuror ce dernier arrgle, pour en ctlttclurs tottl,
de suite I'angle LST. Or, il trouva par I'observation que I'angle S'l'L

était d'au moins 87o; en adoptant cette valeur, il on conclut, que


I'angle LST était de 3o. Àinsi I'angle sotts lequel un observateur
placé sur le soleil verraib de face le rayon de I'orbite de la lune,
était de 3o, d'après Aristarque; et comme le rayon do la terro est
60 fois plus petit que le rayon de I'orbite de la lune, il en résultait
nécessairement pour la parallaxe du soleil une valeur 60 fois plus
petite, c'est-à-dire que cette palallaxe était de 3'. On voi[ combien
Aristarque était loin de la vérité : puisque,, suivant lui, la distance
du soleil à la terre était à peine 20 fois plus grande que celle de la
Iune à la l.erre, tandis que le rapporlu de ces deux distances est Ê00.
Sa méthode, très ingénieuse du resle, ne pouvait pas le conduire à
un résultat exact, tant à causo de la petitesse excessive de I'an-
gle LST, qu'en raison du peu de pr'écision des moyens d'observation
dont il disposail,.
Bn comparant le rayon du soleil, qui contient tl l2 rayons ter-
restres, avec la distance lnoyenne de la lune à la terre, qui n'en
r:ontienl que 60, 0n arrive à une conséquence curieuse. Si I'on sup-
posait que le centre du soleil fût rnis en coïncidence avec le centre
de la terre, la snrface de ce[ astre serait de beaucoup au delà de la
lune, puisque son t'ayon esl presqrre double do la distarico do la
lune àla terre. Nous trouvons là un nloyen simple de nous faire
rune idée de I'immensité de I'aslre auquel nous devons la presque
lotalité de la lumière et de la chaleur que nous recevons sur la
terre.
$ 903. Pour rarnener les résultats des observations de la lune,
faitôs en un lieu quelconque de la terre, à ce qu'ils seraient si
l'observateur eûrt étr! plaoé au centro du globe, on opère exacte-
ment comme pour le soleil ($ 'l 49). L'effet de la parallaxe sur la po-
sition apparente du centre de la lune dans le ciel se fait sentir tout
entier daïs le plan vertical qui le contien[; il consiste uniquement
en une augmentation de la distance zénithale de ce centre' augmen-
[ation qui est d'auùant plus grande que I'astrs est plus éloigne du
zénitlr. Pour faire disparai0re cet effet de parallaxe, il suflit tlc
PAnALLAXE DE'LA LUN[; SÀ I)]S'TANCE À I.A TnRnE. :i75
tliminuer la distance zénii,hale du centre de la lune C'une quantité
egalo à sa parallaxe de hautehr. Cette parallaxe de hauteur, dont
la connaissance est nécessaire pour effectuer la correction de la
position de la lune, peut êbre détcrminée de la manière suivante.
I,ors des observations faites simultan(rment dans cleux lieux B, C,
fi7, 26tl, pour trouver la valeur de la parallaxe horizontale do la
lune, on a mesuré le diamètr.e apparent de I'astre dans chacun do
ces deux lieux; la construction du quadrilatère BOCL a d'ailleurs
fourni les grandeurs des distanc,es BL, CL : c'est-à-dire que, pour
le point B, par exenrple, I'obselvation a fait connaltre à la fois le
diamètre apparent de la lune et la distanco de I'astre à I'observa-
teur. Or, on sait que le diarnèbre apparent d'un astre varie en
raison inverse de la distance qni le sépare du lieu de I'observation :
il suflit, donc de mesurer le diamètre apparenù de la lune à unc
époque quelconque, pour en conclure, par
une simplo proportion, la distance à la-
quelle elle se trouvc du lieu oùr l'on est,
placé. D'après cela, lorsqu'on a observô
la position du centrede Ia lune dans le ciel,
il n'est pas difficile de trouver sa parallaxe
dehauteur, pourramener la lune au point
où on I'aurait vue du centre de la terre :
on mesure le diamètre apparent de son
disque; on sn conclut sa distance AL ,
Fig. 961
fr7.263, au lieu d'observation; on con-
nalt, d'ailleurs sa rlistance zénithalo appa-
rente LÀ2, et par suite on peub construire le trianeie OAL, qui
permet de mesurer la parallaxe OLA.
Ce moyen de déterminer la parallaxe,de hauteur de la lune, à
une époque quelconque, est celui que I'on devrait employer, si I'on
n'avait pas à sa disposition les résultats des observations anté-
rieures. Mais il n'en est pas ainsi. Les mouvements des astres sont,
connus avec une grande précision, e[ I'on peut faire connaître
d'avance, pour une époque quelconque, les positions qu'ils doivent
occuper par rappbrt â la teme. I'aConnaissanae des temTts, qui n'est
autre chose que le recueil ries prédictions faites ainsi plusieurs an-
nées d'avance , relativement aux positions des astres dans le ciel,
fournit la valeur de la parallaxe horizontale équatoriale de la lune,
pour les diverses époques de chaque année. On peut dbnc v prendre
la vale'.rr de ce[te parallaxe pour le moment de I'observation qu'on
reul corriger; et en la diminuant dans le rapport du ravon de la
lerre aboutissant im lieu d'observation , ilu rayon de l'éqnateur
3i6 I,OIS DU MOUVEMENT DE T,A TUND.
teruestre, rapport, qui, pourParis, est égal ù 0,998,1, otr ûrouve la
parallaxo horizontale de la lune qui convient au lieu où I'on est placé
et a I'instant oir l'on a fait I'observation. On en deduit alors la paral-
Iaxe de hauteur de I'astre, commo il a été dit pour le soleil (S,l 4.9).
La correction qui vient d'êlre indiquée pour la distance zénithale
de la lune, et qui consiste à en retrarrcher la valeur de sa parallaxe
de hauteur, dovra être appliquée au résultat fourni par I'observa-
tion de I'as[re au cerc,le mural ($ 4 49). Quant au résultat de I'obser-
vation à la lunet,te méridienne , il n'a pas besoin d'être corrigé; la
paràlla*e n'a pas la moindre influence- sur I'inslant, rJu passage de
l'astre dans le plan du méridien.
La grandeur de la parallaxe de la lune fai[ comprendre la néces-
sité qu'il y a à faire la correclion qui s'y rapporte, avant de cher-
cher à se rendre compte du mouvement cle la lune dans le ciel. Le
diamètre apparent de la lune est d'environ un demi-degré; sa pa-
rallaxe horizontale est donc presque le double do ce diamètro, en
sorte que, lorsquo la lune est près de I'horizon, elle nous paraît
entièrcment au-dessous do certaines étoiles ! que nous verrions au
contraire au-dessous d'elle, si nous étions placés au centre de la
terre. Lorsque la lune approche du zénith , I'effe[ de la parallaxo
devient très faible. Les différentes positions que la lune occupe
successivement parmi les constellations sont donc très inégalement
nrodifiées aux diverses heures d'une môme journée; e[ si I'on ne
tenait pas comptc de I'effet, de la parallaxe, on trouverait son mou-
vement beaucoup plus complexe qu'il ne I'est en réalité. Malgré le
peu d'exactitude des ntoyens d'observation que possédait Hipparqtre,
ce grand astronome s'aperçut rles dérangements que la luno éprouvo
rrhaque jour dans lc ciel par I'effet de la parallaxe , et il indiqua la
rnarche à suivre pour tenir compte de cet effet, en rapportant toutes
les observations au centre de la l.erre.
$ 206. Tarlatlon dlurne du diamètre nppareni de la
tune. Par lo seul fait de la rotal,ion de la terre sur elle-même,
- nous nous rapprochons et nous nous éloignons alterna-
chaquejour
tivement, de la lune. Or, la distanc,e de la luno à la terre n'est pas
assez grande pour que ce déplacement cliurne que nous éprouvons
autour de I'axe de la tene ne fasse pas varier d'une manière très
sensible la grandeur du diamètre apparent de la lune. Les cltoses se
passent en définitive de la même manière que si, la terre restant
immobile , la lune prenait successivement différentcs positions
L,L',,L", fi,g.26t*, toutes ôgalernenléloignées du centreO denotre
globe, mais plus ou moins rapprochées de la verticale AZ du lieu
d'observation . Lorsque la lrr ne se l.rottve à I'horizon même du point Â,
VARIÂTION DT] DIA\,!ÈTRD APPARENT DI.: I, T,UN]]. :177
sa distance à ce point est r.ensiblenrent égale à la distance OL; si ,
au contraire, la lune vien t se placer au zÉ.nith du point A , sa distance
à ce point est plus petile que OL d'une quantit.é égale au rayon OA
de la terre, rayon qui est, à peu près la soixantième partie de OL.
I)onc, lorsque Ia lune pilsse de l'horizon rl'un lieu à son zénith,
tou[ cn res],an[ à une rnênre distance du centre de la tcrre, son dia-
rnètle apparent doiI augurenl"er à peu pt'es clans lc rapport rlc ii{f
à 60 ; c'est-à-dire que, si lc diamèt,re de
la lune à l'horizon est d'environ 3,1 mi-
nutes et, demie, ce quiest à peu près sa
t'aleur movenne , ce diamètrc devient,
de plus de 3? minutes, lorsquo la lune
vien[ se placer au zénith. On cornprend
par là, qu'à nresure que la lune s'éloigne
de I'horizon pour se rapprocher du zé-
. nith, c'est-à-dire depuis son lever ,iud-
quià son passage au mér'idien du lieu,
son diamètre apparent doit augmenter
d'une manière t,rès sensible; et qu'en- Fig. ?64.
suile, lorsque la lune a dépassé le
méridien, et qu'elle se rapproche de plusen plus rle I'horizon, son
diamètre apparent doit diminuer, pour prendre, au moment du cou-
cher de I'astre, la valeur qu'il avait à son lever
Itomarquons en passant que cette variation diurne du cliamètre
apparent de la lune ost, précisément contraire à ce que nous indique
le témoignage de nos sens. La lune nous semble plus grosse à I'ho-
rizon que lorsqu'elle s'est élevée à une certaine hauteur ; mais en
effectuant la mesure du diamètreapparent, de l'astre à diverses dis-
tances du zénith , on reconnall que celte diminution des dintensions
de I'astre, à mesure qu'il s'élève, est uno pure illusion, et qu'au
contraire Ie diamè[re apparent de I'astre est d'autant plus granrl
que sa dislance zénittrale est plus petite. Nous avons déjà parlé de
cette illusion d'optique à I'occasion du soleil ($ 49,!); tout, ce quo
nous en avons dit est directement applicable à la lune,
On a souvent bosoin de connaltre, à une époque quelconque, le
diamèLre apparent de la lune, tel qn'on le verrait, si I'on était placé
au cen[.re de la terre. Ce diarnètre n'est, pas le même que celui que
I'onobserve du lieu ou l'on se trouvssur la surface du globe: nrais
il peut s'en déduire facilement. I{ous avons dit ($ 203)que la me-
sure du diamètre apparenùde la lune vue du point A , fig.263, eL
de la distance zénithaleLIZ de son centre, permet de construire
le triangleOAI.. Ce triangle tltant constluit, on en conclut le l'ap-
32.
378 I,OIS I}TJ }IOUVNTTEN'T I)}: I,A I.UN}:.
port dss deux distances .{,L, oL, rapport qui est pr'écisénrent, égàl
à celui du diamètre apparent de la lurre , vue du point o, au dia-
mètre apparent du même astre vu du point À : en multipliant le
diamètre apparent, de la lune, observé en Â, lar ce rapportde AL
à OL, on trouvera le diamèt,re apparent relatif au poinlb.
La détermination de la position du centre de ra lune dans le ciel,
par I'observation d'un des bords de son disque, suppose que I'on
connaîb le diamètre apparent de ce disque , vu du iieu otr i'on esl
placé ($ 200)._Nous avons dit que c;e diamètre peut être obtenu par
I'observation directe; mais il est préférable de le tirer de la conrrins-
saùce des temps. or, ce recueil, ne pouvant pas donner le iliamètre
apparent de la lune pour les divers lieux de,la surface de la terre,
et, pour les diverses heures de chaque jour dans chacun de ces
lieux, fait connall,re seulement, les valeurs du diamètre apparent de
I'astre vu du centre de la terre, pour les diverses époques cle chaque
rnnée. 0rr a tlonc besoin do faire subir une correction au diamèire .
npparent de la lune, fourni par la cormuiss{r,ùc(f rles temps pour le
monrent do I'observation, afïn de le rapporter au lieu oùr ['on est
-rtinverse
placé. cet.te correction est précisémerrt de celle que nous
!-enons d'indiquer pour déduire Ie rliamètre apparent de Ia iune voe
du centre de la terre, du diamètrc de ce[ astiô vu d'un point de la
srrrface du globe terrestre. À l'aida tle ra distance zénitÈale LLZ,
fig. 2{i3,_fourni.e -par I'observation rlirecte, e[ de la parallaxe de
hauteur oLA, déduite do la parallaxe horizontale donnée par la
connaissance rles tentlts, on peu[ construire le triangle oAL: ce
triangle permet de déternriner les lorrgueurs cles côtés-AL, OL; en
nrultipliant_te !r_amè.t1e apparent de la lune, relatif au point o, par
le.rap-port ag o! à AL, on trouve le diamètre appa.eni do I'aÂtre,
relatif au point A.
.$ 201. rlhnensrons de ra l'ne. - La connaissance de la pa-
rallaxe de la lune va nous permettre dc déterminer immédiarement
les rlimensions de cet astre. Pour cela nous n'aurons qu'à suivre la
marche que nous avons déjàsuivie pour le soleil ($ | 5O),'La parallare
horizontale équatoriale de la lune a une vsreur m-ovenne de'57, 4 0,,,
ou 3.[60/'; au momen[ oir elle a cette valeur, le diamètre apparent.
de la terre, vue du centre de la lune, est égal au double doi460,,,
ou 6920'/- Au même moment, le diamêtre apparent de la lune,
vue du cenlre de la terre, est de Itlt 25r,,7 ou_i9gS,,,7. Le rappor.r
d. rayon de- la lune gT ra,yol de l'équateur de la teme est donc bgal
au rapport de { 885,7 à 6920, rapport qui est à très
freu rrrès celui
de B à 4 I . Àinsi le rayon de Ia lune est res
* do.ayàn dà la rerre,
c'est-à-dirc un pen plus du quart de ce dernier rayon. Le volume
:!IOT]YEMEN1. DIi I,A I,UNIi SUR I,À SPNi'RE. 379
de la lune, supposée sphérique, est environ *,lu celui de la
[erre.
La frg.È05 peut tlonnerune jdéo des grandeurs relatives do la
terre et de la lune. Le plus grand des deux cercles représente la
terre, et le plus petiù la lune.
Pour quo la distanco des
tleux cercles pirt figurer cn
nrrlrne temps la
distanco
rnoyenne de Ia lune eb de la
l,erre, il faudrait que leurs
centres fussent éloignés I'un
rle I'autre do 0",,644. A la
nrôrtro échelle, le soleil serait
leprdrsenté par un cerclc clo
,1"',90[ de ravon: et, le cen- Fig, 9{i5.
tre de ce cercle devrail ôtre
à 2ri8 rnètres du centre de celui qui représente la terre.
$ 906. Illouven--ent de la lune sur Ia sphère. *- Àvant
rl'entrer dans l'étude des lois du mouvement de la lune, résumons
c:c qrri a été dit dans les paragraphes précédents, relativemont anx
observations à faire, e[ aux corrections à apporter aux résultats des
observations directes, pour obtenir les positions successives dans
lesquelles le cenl,r'e dc la lune serait aperçu pâr un observateur placdr
au centre de la terre. Chaquo jour, lorsque la lune passe au méri-
dien du lieu oir I'on est placé, on peut observer le bord de son
disque à la lunette rnéridienne et au cercle mural. En corrigeant
les résultats de ces observations ($ 900), d'après la valeur du
diamètre apparent de la lune, mesuré direcrteme.nt ($ 200), ou dé-
duit des indications que fournit la ton'naissance des temps (S 204),
on trouve I'ascension droite et la déclinaison du centre de la luno vn
du lieu d'observation. L'ascension droite ainsi obtenue ost la même
que celle que I'on aurait trouvée si I'on eût été placé au centro do
la terre pour observer I'astre I mais il n'en est pas de même de la
déclinaison, qui doit,être, suivant les cas, diminuée ou eugmentée
de la parallaxede hauteurde I'astre ($ 4 49), pour dovenir égale ri
t:e c;u'ellc aurait été pour un observaceur placé au centro de la terre.
Qu;rnt, à cettc parellaxe de hauteur, elle peut être obtenue ($ ?03).
soit en la décluisant do la valeur du diarnètre apparent do la luno
mesuré directement, et cornbiné avec I r distance zénithale de son
centre, soi[ en la tirant rles indications fournies par la Connais-
sunce des terlps combinées également avec la distance zénithale.
I)'un jour au jour suivant, la position de la lune strr la sphère
380 I,OIS DTI MOTIVI}TEI{T Df, T.A T,UNH.
célest,e change d'uno manière très notable , conlnrc nous l'avons
déjà dit ($ 4 9,[). Pour se faire une idée de l'ensemble rles cléplace-
nrenl,s qu'gllg éprouve ainsi successivenrent,, on peut opérer comne
pour le soleil ($ 428), en marquant, sur un glob-e céleste les divers
points ou elle s'es[ trouvôe aux époques auxqueiles eile a été ob-
servée. On reconnalt, ainsi gu',au bout, d'un peu plus de 27 jours,
la lune a fait tout le tour de la sphène, pour revenir à peuirrès à
son.point do départ ; et. quo-, pendanù ce[ intervalle de tempÀ, elle
a décriù à peu près un grand cercle de la sphère, en marchant clans
le rnênre sens que le soleil, c'est-à-dire d'occident en orient.
Pendant, une nouvelle periode de temps égale à la précédente, la
lune fait encore le tourde Ia sphère, en parcourarrt également la
circonférence d'un grand cercle; les nrènres circonstancés se .epro-
duisent pendant.une troisièrnc période cle nrême durée que chacune
des deus précédentes; et, ainsi de suitc. llais si I'on tiace sur un
globe céleste la circonférerrce dc grand cercle que la lune dccrit
a chaque révolution, et, que l'on rnesure l'inclinaison de ce grand
cercle sur l'équateur, on trouve que cette inclinaison n'est pas [ou-
jours la mème; elle varie d'une révolution à la suivante, cle rna-
lière à passer successivemenb par divers états de grandeur, en[re
deux lirnites qui sont environ 4 8";r eù 28" Èt.
Au lieu de comparer le grand cercle que la lune décrit srrr lir
sphère à clraque révolution, avec l'érlualeur célestc, 0n peut le
comparer avec l'écliptique, eù chercher dc même I'angle qu'il fait,
avec ce dernier cercle. Le r'ésultat auquel on arrive est alôrs mut
d.ifférentde.celui qui vient d'êtle énoncé. on trouvs que l'angle do
I'orbite de la lune avec l'écliptique ne varie pas; il ôonserve con-
slammenI une valeur d'environ 5 degrés.
S 207. Pour se rendre compto d'une nranière co'venable des
circonstances que nous venons de signaler, e[ qui résurtent d'urr
premier examen des positions qu'occupo sucoessivement la lune
parmi les constellations, il est rrécessaire de regarder les choses de
plus près.
En examinant attentivemenI la sui[e des positions que la luno
prend sur la sphère, pendant qu'elle fait un t.our ontier, on rocon_
nalt qu'à la fin de ce tour elle ne vient pas repasser exactemenù
dans les lieux où on l'avait vue au commencement; la courhe que
nous lui voyons décrire sur la sphère céleste ns se ferme pas,
1i11. 266; cette courbe,.après avoir coupé l'écliptique ABCD en N,
vient traverser de nouveau ce grand cercle en N,, un peu à côté du
point N. Dans un second tour, elle parcourt unê nouvelle courbo
non fermée, analognc à la précédente, mais occul]anl une position
]ITOUVEMHNT DE LÂ I,UNIi SUN I,A SPHÈRE. SttI
lun peu différento sur la sphère; il en es[ de niême de la courbe
r;rr'elle décrit dans un troisième [our, et ainsi de suit,e. En sorte
rlue la lune se meut à lravers
les constellations, en déciivant
sur Ia sphère une courbe com-
plexe, formée de diverses spires
qui se croisent successivement,
en s'écartan[ de plus en plus de
la première que l'on a considé- E
ré'e. On pourrait comparer ces
spires successives à celles que
forme un fil qu'on enroulo sur
une pelote ronde , lorsqu'on
opère cet enroulement de ma-
nière à conserver à la pelote sa
Fis. 96û.
forme arrondie.
Pour simplifier I'indication des cilconstances que présenl,e ce
rnouvement de la lune ) pour no pas avoir à défiltir directement la
courbe comploxe qu'elle décrit sur la sphère, on a recours à un
moyen qui est d'un usage fréquent en ast,ronomie. On imagine quc
la lune se meut sur un cercle, qui se déplace lui-même peu à peu
sur la sphère, à mesure que la lune lo parcourt. On comprenrl tout de
suite que ce moyen doit permettre do so rendre compte d'un mou-
vemenI quelconque; mais on va voit'qu'il se prête on ne peut miettt
à la représentation du mouvement de la lune.
I.o premier examen des résultats de I'observation nous avait faiù
voir que la lune décrit un grand cerclc. de la sphère céleste. Lo
mouvement rle la lunc ne présentant ce caractère do simplicité que
quancl on s'en tient à une grossière approxinraùion, cotlcevons qtlc
le grancl cercle que nous avions trouvé, et clue nous regarderons
loujours comme élant l'orbi[e de la lune, se meuve lentemenl sttr
la sphère, de manière à y occuper successiven:ent diverses posi-
tions; nous pourrons ainsi satisfaire à toutes les conditions dtt
nrouvemenb cle la lune, tel qu'il résulte tlcs observations les plus
précises. La discussion cl'obserl'ations nombreuses, faites à des
irpoques tr'ès diverses , a fait reconnaitre qu'on pouvait regarder le
grand cercle, dont nous venons de pat'ler, comme animé d'un mou'
vcnren[ uniforme de rotation autour de I'axe de l'écliptique,, dans
le sens rétrogrado (S,t62). En sorte quc, nralgré ce déplaccment
continuel de I'orbite'de la lune, I'angle qu'elle fait avec l'écliptique
conserve constamment la même valeur, qui est de 5o 8t 48".
Il est aisé de voir qrre la variation de I'obliqrrité de I'orhite de la
3rt2 I,OIS I)U MOUVfiMEN'T Dts I, I.UNE.
lune sur l'équateul est une conséquence immédiate du mouvenrenl
de rotation de cettoorbite autour de I'axe de l'écliptique. Soienl eu
effet ABCD l'écliptique , f9,267, EE l'équateur, NLN/L/ I'orbite
de la lune, OP I'axe du monde,
OK I'axe de l'ér'liptiquo, et OII
une perpendiculaire au plan de
l'orbito de la lune, perpendicu-
laire que nous nommerons I'axe
de cette orbite. Dans lo rnou-
_ vemen[ do rotation de I'orbite
" NLN'L' autour de I'axe OK de
l'écliptique, le point R , pôle de
---2 cel,te clrbitê, pârcourt un petit
cercle R/RR// autour du point K;
I'axe OIt décrit un cône de ré-
volution dont I'axe de figure est
Fig.967, la ligne OK. Dans ceïoooe-
rnent, I'angle de OR avec OK,
qui est toujours égal à I'inclinaison de I'oùite de la luno sur
l'écliptique, conserve une valeur constante qui est à peu près Bog/.
or à chaque instant I inclinaison de I'orbire rre ra lui,e slr l'équa-
t€ur est égale à I'angle que I'axe oR de cette orbite fait avec l;axe
du monrle oP : on voit donc que cet,te incrinaison doit varier comme
fangle POR.: el pq:sanr par tous les états de grandeur, depuii
fQli' juryu'à f,OR'r. I\tais__l'angle POR, n'esr àur,re chôse quc
I'ob.liquité de l'éc^liplique PoK, ou 23o 2s', diminuée de I'angle KoR
ou 5o g/, ce qui fait lB" I g'; de même I'angle pOR'est éga'i à pOK
augmenté de KOR, c'est-à-dire que sa vaieur est rle gg"i?, : c'est
donc entre ces deux limites, ,lBn'l gr et ?gD 3zr, que doiI r,arier I'in-
clinaison de I'orbite de la lune sur l'équateur.'on pcut observer
que ce que nous venons de dire es[ exactement la rnôme chose que
ce que nous a\:ons dit pour oxpliquer la variation cle I'jnclinaison
d^e l'écliptique sur I'horizon, à I'occasion de la Iumière zodiacale
($ ,r 56).
$ 208. Rétrogradatlon des næuds de la Inne. _ On
donne le nom de aux deux points N, N,, lig. 267, oir l.or_
'ærrds
bite de la lune coupe.l'écliptique, c'est-à-rrire'aïx points où se
trouve la lune lorsqu'elle passe de I'un à I'arrtre rlcs,leux hémisphères
déterminés par ce grand cercle. Le næud N, oir la lune traversc
le
cercle de^l'écliptique, porrr se rencrre dans l'lrérnisphère qui con-
tient Ie pôle boréal,| se nomlne rrærrd oscerrrlnnl; l'àutre næurl )i,
se nomnte nættd. descendunl.
iu'r,ruolq lE L'oRtn'tE Dri [.À t.uNE. Sttii
L'orbi[e de la lune élant animée d'uu mouvemen[ unifblme de
rotation autour de I'axe de l'écliptiqtte, cltacun des næuds N, N',
llarlicipe à ce mouvemenl I ces points se déplacent, donc d'un mou-
vernent uniforme, le long de I'écliptique ABCD, e[ dans Ie sens de
la llèche qui est placée à côl,é du point N , c'est-à-dire en sens
contraire rlu sens darrs lequel le soleil et la lune parcouren[ leurs
orbites respectives. C'est pour cela que le mouveritent de rotation
de l'orbite de la lune autour de I'axe de l'écliptique est habituelle-
nrent désigné sous le nom tle rritrogradatiott tles næu,tls rlc lrt lwte.
Les nceuds de la lune fonb touI le tour de l'écliptique dans I'es-
pace de 6793j,39 ou environ 4 I arrs -! ; au bout de ce tenrps, chacurt
des næuds se retlouve occuper parmi les étoiles esactemen[ la
nrêrne place qu'au comntencemen[.
C'es[ gur ce lnouvement des nrr:uds de la lune qu'esL réglée I'os-
cillation de I'axe de Ia terre autour de sa positiott movenne, que
nous avons décrite sous lenom denutation de l'ane tle la terrc ($,1 72).
On peub remarquer qu'il y a une grande analogie entre le phé-
nomène de la rélrogradation des næuds de la luns et celui de la
précession des équinoxes. Le plan de l'équateur de la terre no con-
serve pas constrmment la même direc,tion ; il tourne autour de I'axe
de l'éciiptique, dana le sens rél"rograde, en restant toujours incliné
de la même quant,ité sur le plan de l'écliptique : c'est ce qui con-
stitue la précession. Ce rrlouvement est entièrement pareil à celui
de I'orbite de la lune, dont nous vehons d'indiquer les circon-
stances : il n'en diffère que par la vitesse, qui est beaucoup moindre
pour les équinoxes que pour les næuds de Ia lune. Nous verrons
plus tard que cetle analogie entre les deux ntouvements est unt:
conséquence naturelle de I'identité des causes qui les produisenl.
S 209. Nutation de I'orbite de la lune. - L'analogie que
nous venons de signaler, entre la précession des équinoxes et la
ré[rogradation des næucls rle la lune, est encore augmentée, quand
on é[udie plus minutieusemen[ les diverses positions que prend
successivement le plan do I'orbite de la lune.
On voit, en effe[ que le mouqement uniforme de rotation dont
nous venons de parler, autour do I'axe de l'écliptique, ne srrflirait
pas pour rendre compte exactement de ces positions successives du
plan de I'orbite. L'inclinaison de ce plan sur le plan do l'éc)iptique
ne conserve pas rigoureusement la même valeur de 5" 8/ 48'l que
nous avons indiquée : elle varie périodiquement de part et d'autre
de cette valeur moyenne, entre des limites qui diflèren[ I'une de
I'rrntre de l?/ 3l*tt; en sorte que la plus grande valeur de cette in-
clinaison est de 5'l7' 35/t, e[ sa plus petite valeur est de Îio 0t tltt.
:i rJ 1r l,uls Dti uOuv[iltËNl' t)[ t.À l,uNli.
L'inclinaison atteint, la preurière de ces deux valeuls, chaquc lbi.s
que la lune es[ en quadral,urclet la seconde., chaque fois clue cc[
astre ost dans les syzygies.
En outre, le mouvement rétrograde des næuds de la Iune n'esl,
pas rigoureusement uniforme; ce mouvernenI est tantôt accéléré,
tantôt, rotardé. De telle manière qu'on pent regarder chaque næud
comme animé de deux mouvements, dont I'un Àerait le mouvement,
uniforme de. rétrogradation dont nous avons parré darrs re para-
graphe précédent, et I'autre serait un mouvement, d'oscillatibn rlo
parb et d'au[re de la position movenne déterminée par le premier
mouvemenf .

Tycho
{f!9, qui a découvert la variation périodique de l'incli-
naison de I'orbite de la lune sur l'écliptique,-ainsi que re mouve-
nrent d'oscillation du næud do partet d'autre de la position moyenn0
qu'il aurai[ s'il rétrogradaic uniformément, a fait voir quo cei deux
circonstances peuvent ss relier I'une à I'autre d'uns manière très
simple. ll suffit pour cela de concevoir que I'axe de l'orbite lunairo
ép1o-uvg une sorto de nutat,ion, autour de la position qu'il occupe-
rait à chaque instant, s'il ne faisait qne tourner uniformément au-
tour de I'axe de l'écliplique, en faisant toujours le même angre aver;
ce dernier axs. Bn effeb, si I'on imagine rlue I'axo oR de |oibite de
fa lune, fig. 2.65, déorive un cer-
lain côrre circulaire RORt, e[
qu en même temps I'axe Or de ce
cône soit animé.du mouvernent
uniforme de rotation autour de OK
que nous avions d'abord attribué
seul à la ligne OR , on reconnai[
que le plan de I'orbite de I'astre
vient successivement prendre pré-
cisément les positions qui sont
indiquees par les observations. Il
faut pour cela que I'anglo formé
par OR avec Or resle cons[am-
ment égal à.8' L7tt, et que I'axe
OR de l'orbite ds la lune fas-ie
deux fois le tour du cône ROR'
depuis une nouvelle lune jusqu'à
la nouvelle lune suivantc. c'est-
à-dire dans I'espace d'environ 29j ê.
Âinsi I'axe de I'orbite de la lune se déplace autour de l'axc de
l'écliptique, en vertu d'un doublemouvemen[, comme la ligne dos
I,UNAISO.\. li85
pùles de la tolle. Il 1,'a cellendan[ trne clifl'érenLre qu on a dù rs-
ûrarquer, et qu'il est bon de signaler : c'est, que la nutation de I'axc
de la terre consiste Èn un mouvement de cet axe sur un cône à
base elliptiqro ($ '172), tandis que le mouvelnent analogue de I'axe
tle I'orbito lunaire s'efl'ectue sur un cône à base circulaire.
$ I | 0. Révolrrtlons sklêralc eÉ rynorlique rle Ia lune. .-
La comparaison des ollservations de la lune faites à des époqucs
éloignées les unes des autres, permet de déterminer avec une grarrrle
cxactitude le temps clue I'astre enrploio à faire le tour entier de la
sphère céleste, et, à revenir à une rnême position par rapport aux
étoif es. Ce temps, que I'on désigne sous le nom do réttolutioru side-
rule tlc Ia lu,ne, élait au commencemenL de ce siècle degTi,Bq'l 661 ,
ou à peu près 27 jours et un tiers de jour. Iln'a pas toujours eu
la mêure valeur : on a reconnu c1u'il diminue peu à peu depuis
l'époque des plus anciennes observations, ou, en d'autres l,crnros,
rlue le mouvement, moyen de la lune s'accélère do siècle en siècle.
La duréo do la révolution sidérale de Ia lune esL contenue un pou
plus de ,l 3 fois clans la durée de l'année; c'est-à-dire que, pendant,
que le soleil senible faire un tour autour de la terre, la lune en fait
plus do troize.
Lorsquo la lune part d'un point d'une certaine constellation, et
qu'ensuite olle y revient après avoir fait tout le tour du ciel, elle
ne se trouvo pas, dans les deux cas, placée do la mêmo manière
par rapport au soleil; parce que ce[ astre a marché, dans I'inter-
valle, d'une quantité notablo le long du cercle de l'écliptique. Pour
rlue la lune , partant d'une certaine position par rapport au soleil,
revienne prendre la même position par rapport à lui, il faut qu'ellc
fasse plus d'un tour sur la sphère céleste; il faut qu'elle parcoure
une circonférence de cercle, augmentée du chemin que Ie soleil a
décrit pendant le temps dont il s'agi[. Co temps, ![ug la lune em-
ploie à faire un tour ontier par rapport au soleil, esi ce qu'on
nomme larévolutiort, synodique de la lune. Sa valeur, au comrnen-
cement de ce siècle, élait 61 29i,530589, ou environ gg jours et
demi. Cette valeur, qui dépend à la fois de Ia durée de I'année et.
de la durée de la révolution sidérale de la lune, diminue peu à peu,
de siècls en siècle, par suite de la diminution do la dernière de ces
deux quantités.
$ 21,1. Lunolson. D'après ce quo nous avons dit lors de
I'explication des phases -de la lune, la nouvelle lune devrait arriver
à I'instant précis où le centre de Ia luno se trouve entro le soleil et, Ia
terre,, et sur la lignedroite qui joint les centres do ces deux corps.
Or, ilost extrèmemenb rars quo cette'circonstance se réalise I lors-
33
3ft6 l,ors Du llouvËi\l[Nî DD l.a l,uN[.
que la lune vienl passer etrtre le soleil et la terre , sott centre se
trouve généralemen[ à une certaine distance du plan de l'écliptique,
soit d'un côté, soit de I'autre côté de ce plan, et, par conséquenl,
il ne traverse pas la ligne droite quijoint le centre du soleil au
centre de la terre. On es[ donc obligé de détinir d'une manière un
peu différente l'instant auquel on assigne le nom rle nout;ella lune.
À chaquo instant, la longitude et Ia latitutle de la lune ($ { 4 4 ) onl.
des valeurs particulières , eb ces valeurs valieni d'un instant à un
autre, en raison du mouvemenl de la lune dans le ciel. La longitude
s'accroit constamment, puisque la lune marche sur la sphère cé-
leste en suivant à peu près le grand cercle de l'éclipLiquc, eI cela
rlans le sens nrênre du ntouvement du soleil sut ce cercle ; quant à
la latitude, elle est tantôt boréale, tantô[ australe, puisque I'asl,re se
trouve alternativement d'un côté et de I'autre de l'écliptique. Pour
que le centre do la lune fùt cractemenb placé sur la ligno droite
qui passe par les centres de la terre et, du soleil, il faudrait que
la longitude de cet astre fût égale à celle du soleil, et qu'en ntême
temps sa latitude ftri nulle. L'existence simultanée de ces deur
conditions, au lieu de se reproduire à chaque révolution synodique
de Ia lune, étant au contraire un fait tout exceptionnel et extrême-
menl rare , on s'en tient à la première I et I'on dit que la lune esl.
nouvelle, lorsque la longitude de son centre est' égale à celle du
centre du soleil. De même, on dit qu'on esl au premier quartier,
Èr la pleine lune, ou au dernier quartier, lorsque la longitude du
centre de la lune est plus grande de 90', de 4 80", ou de 270^ que
cello du centre du soleil.
L'intervalle de temps compris entre deux nouvelles lunes con-
sécutives constitue ce qu'on nommo un mois lunaire, ou ulre
lunaisort . La durée de cet intervalle de temps n'est autre chose que
,la révolution synodique de Ia lune, c'est-à-dire qu'elle est d'en-
viron 29 iours et demi.
S 2{2. age dd la luneg épaele. L'tige dc la lwte, à une
époque quelconquo , est l'indication du- nombre de jours écoulés
depuis la nouvelle lune précédente jusqu'à l'époque dont il s'agil,.
La connaissance de cet âgo entratne immédiaternent celle de la
phase dans laquelle se trouve la lune à la mêmo époque. Il nous
est doncutile, dans bien des circonstances, do savoir quel est l'âge
de la lune, afin que nous puissions nous rendre compte de la ma-
nière dont, elle nous éclairera pendant, la nuit. Aussi l'âge de la lune
est-il donné, pour tous les jours de I'annés, dans les principaux
annuaires, tels quo l'Annuaire d,u bureau, iles longitudes.
Cet âge ds la lune étant ordinairement représenté par un nomble
ÀG}i I)H I,A I,UNE; ÉPACTI. :itt7
Èxacl, ds jours , sans fraction , il est bon de dire tle quelle manière
on le conrpte. Pendant 94 heures, à partir de I'instant précis de la
nouvelle lune, on ditque la lune a'l jour; pendant les 2& heures
suivantes, on dit qu'elle a 2 jours; et ainsi de suite. L'âge de la
lune es[ donc successivement représenté par les divors nombres
entiers, depuis tl jusqu'à 30. L',,lnntmire dubrn'eau deslongitudcs
tlonne l'âge de la lune compté de cetto manière, pour chaque jonr'
à midi.
Il existo un moyen simple de détemriner approximativement
l'âge de la lune , à une époque quelconque, en se servani unique-
ment d'un nombre particulier, nommé dpacte, qui reste le nrême
dens tou[ le conrs d'uno même année, et qui ohange d'une année
it nne autre. Ce nombre n'est autre chose que l'âge qu'avait la
Iune au 34 décembre de I'année précédente. Yoici comment on s't'
plend pour un jour quelconque âppattenant à une arinée non bis-
sextils. On contmence par ajouter à l'épacte le nombre des mois
entiers éeoulés depuis le 4u' janvier, ou depuis lo 4"mars, ius-
qu'au jour dont il s'agit, suivant que ce jour est antérieur ou pos-
térieur au 4""mars; puis on ajoute au résultat le nombre qui in-
dique la date du jonr dans le mois qui lo renferme : Ia somme ainsi
obtenue, diminuée cle 30 unités si elle est plus grande que 30,
représente l'âge de Ia lune.
Àinsi, supposons qu'on leuille trouver l'âge de Ia lune pour le
7 février d'uno année pour laquolle l'épacte est 9. On ajoutera
d'abord une unitô à 9, en raison du nois de janvier compris entre
le .1"" janvier eû le7 février, ce qui fera ,10; puis on ajoutera àce
nombre 7 unités, en raison de la date du jour dont il s'agit, et I'on
[rouvera ainsi ,17 pour l'àge de Ia lune.
Supposons encore qu'on veuille trouver l'àge de la lune pour le
2Siuillet de la même année. On ajoutera d'abord quatre unités ài
l'épacte 9, en raison de quatre mois entiers (mars, avril' mai, juin)
compris en[re le 4"" rnars et lo 95 juillet, ce qui fera'13; puis on
ajoutera 25 unités (date du jour) à ce nombre 4 3, et I'on obtiendra
38 ; le résulta0 obtenu étant plus grand que 30, on en retranchera
30 unités, e.[ il restera 8 pour l'âge de la lune correspondant au
?5 juillet.
Pour nous rsndre compte de cette règle, observons d'abord que,
si I'on connaît l'âge dela lune pour le dernier jourtl'un nrois, il
suffit évidemment de lui ajouter ,1, 2, 3, Lt ...... unités, pour
avoir l'âge de la lune pour le ,l "', le 9, le 3, le L, .... du tnois suivant;
et que, dès qu'on obtient sinsi un nombre plus grand que 30, c'est
qu'on a dépassé la fin de la lunaison rlans laqnelle on se trouvait,
388 r.oIS DU lrou\ EMIrN:r Du r.A tuNE.
pour onl,rerrlans la lunaison suivanl,e : en sorteque, dans cc dr,rr-
rrier cas, or) n'a qu'à diminuer le nombre obtenu d'urre quanlitr!
égale à la durée d' une lunaison, c'est-à-dire de .3 0 (a u lieu de 2 9, ii lt ),
pour avoir encore l'âge de la lune. Cela posé, nous voyons que la
règle appliquéo donnera bien l'âge de la lune pour un jour quel-
conque de janvier; puisque. d'après cette règle. on n'arrra qu'à
ajouter la date tlrr jour à l'épacte, c'est-à-tliro à l'âge qu'avait lir
Iune au 3,1 décembre précédent, et r\ clinrinner ensuits le résultat
de 30 unités, si cela esb nécessaire. Pour trouver l'âge de la lune ir
une époque quelconque du mois dc février, il suf{it d'rjouter la date
correspondante à celte époque, à I'frge de la lune pour le 34 janr.ier.
Or, d'après ce qui vienI d'être dit, l'àg'e de Ia lune au 3 { janvior seri.r
égal à l'épacte augmentée d'unc unité : donc la règle conduit hien
encore à un résultaf exaet pour le rnois cie fér-rier. Le 28 frivrier, il
s'es[ écoulé 59 jours dcpuis le 3,1 déc.embre, sâr'oir 3,1 en.ianr,ier',
ct ?8 en février; or, li9 jorrrs forment à très peu prôs le double de
lir rlurée d'une lunaison : l'âge de la lunc, pour le 28 février, est
tlonc précisémen[ égal à l'épacte, et, en conséquence, la règle ilr-
tliquéo donnera bien I'iige de la lune pour toule la durtie du nrois
rle mars. En corrtinuan[ de la même manière à exaniner I'applica-
tion ds cette règle aux diflérents mois de I'année, on verra qu'elle
permeù de trouverl'âgede la lune aune époque quelconque, à un
jour près , approximation toujours suffisantc pour I'objet -qu'on sc
propose dans ce[te détermination.
l,a règlo a été énoncée pour une année comnrune de 365 jours:
elle tloit être un peu modi{iée lorsqu'il s'ai;it d'une année bissextile.'
Bn etfet, dans une paleille année,le nrois do février a gg jours.
Lc 28 février', l'âge de la lune est toujours égal à l'épacte ; nrais lt:
lenclemain, 29 février, ilestégal à l'épacte augmentée d'une unité,
c[ c'est cet, âge correspondarrt au 99 février qui cloit jouer, pour
tout lo reste de l'année, le rôle quo ioue l'épacte dans les années
communes. Ainsi, dans tous les cas, orr appliqnera la règle, tellu
qu"elle a été énoncée, à la condition d'augmenter l'épac[c d'unc
unité, quand il s'agira d'un jour appartenanb à une année bis-
soxtile, ei postérieur au 29 févlic'r.
$ 2 'l 3 . Illorryement de lrr lune orr(our dt-. la terro. -- J us -
qu'ici nous ne nous sonrrnes préoceupés que clu changement pro-
gressif de la direction suivant laquelle nous apercevons la lune,
san$ tenir compte en aucune manière de lavariation de Iadistance
rle cet astre à la terre; c'esL en ramenan[ la lune, par la pensée, â
nne dismnce invariable tle la terre, que nous avons pu dire qu'ellt:
dér'rit sur la sphirre céleste un grand cercle qrri se rléplaco lrti-ntênre
,DE
TI0U\IIiIIENIT DE I.A I,UNI.] AUTOUR I. TENRÈ. 389
suivilnt certaines lois, ce qui signifie simplontenl qu'elle se meut
rlans un plan qui pàsse par le centre de la terue. et donI Ia position
r'hange ir chaque instant. F'aisons un pas clo plus, et voyons cout-
ment la lune s'éloigne e[ se rapproche all,ernativement de nous
'
en même tenrps qu'elle nous senrble se nrouvoir à travers les con-
stcllations.
Les anciens astronomes, dans I'impossibilité oir ils étaient de dé-
terminer par I'observat.ion le lapport suivant lequel la disl,ance ds la
lune à la terre raririû d'une époque à une autre, eurent recours à
rles hypottrèses, comnte pour lc soleil. Nous avons vuquelles étaient
leurs idées sur le nrouvemenf de ce tlcrniet' astre dans I'espace
(ii$ 'll L et, 4 Lô); o'est par dcs moyens analogues qu'ils ont cherché
à se rondre compte des divcrses circonstances du nlouvement de la
lune. L'observirtion indiquantque la lutto se meut sur la sphère cé-
leste arec une ritesse variablt:, ils ont inraginé diverses combinai-
sons de urouvenrents circulaires et uniformes, pour expliquer la va-
riation continuelle de sa vitesse. Les deux bypothèses adoptées pour
le soleit ont, été cssayées pour lu lunc, Celle de I'excentriquo ($ I 4 4
a dù être rnodifiée un peu, en t'aison de cette circonstance que le
yroint du ciel où la lune se mou[ avec Ia plus grande vitesse se
déplace progressilemelit parmi les étoiles, dans le sens direct I ett
même temps que. la luno décrivai[ uniformément le cercle excen-
l,rique llE, Ég, 961), on a dû supposerque le centre O do ce cerclc
t,ournait lentement autour de la tcn'e T, el dans le rnême sens.
l,'hvpothèse de l'épic1'cle eL du rléférent, ($ '1,i5) n'a pu être adoptée
(lu'ilie(r une modification analogue, qtri consiste à supposer clue la

,.----\.*.n
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g-:_ 1r,,/)/
Iig. 969. Fi9.970.

lune L, lrg.2lo, r'lrel, un peu plus tle temps à faire le tour de


l'épicycle que lo centre C de cct épic1'cle n'ett nret à faire le tour du
33.
390 LOIS DU IIOUVU|IINT D[ I,.t t,Ui\i[,
déférent; de cette nianière, puisque la lune parranr,
r d'une posi-
tion L, oir elle a sa plus. grande vitesse ro. iu sphère célesre, ne
peu.[,revenir à.une position analogue L, qu'après avoir fait le tour
de l'épicycle, le centre d.o cel épicycle pârcôurt pendant le même
tomps un pgy plus quo la circonférence du déféient, et vient, se
pla-cer en C'dans Iadirection d'une aulrc région du ciel.
La comparaison des positions de ra rune rEsultant de I'uno ou tle
I'autro.des hypothèses précédentes, avec celles que fonrnissait l'ob-
servation, a bientôt fait reconnattre que ces hypothèses ne suffi-
saient pas pour rendre compte des divèrses circônstances du mou-
vement, de I'astrs, on a donc été obligé de les rnodifier de nouveau,
en admettant, par exemple,_pour celle de I'drpicycle et clu cléfri-
lent, quo ce n'était pas la lune qui parcourait ùniformément la
t,irconfér'cnce de l'épicycle ; mais que càtte circonférence était par-
courue. par Ie centre D
4'!l autre épicycle pl*s petit, sur lequàlse
morrvait, la Iunc I', fig.27,1. ()n compieocl'q,r'en arrcurnulani, ainsi
un certain nonrltre de mouve-
,.t- rnents r:irculaires et uni{brnres,
4,, et en les cornbinanl cnsernhlt ,
i /
\ \, d'une manière convenable, orr
rlevait parvenir à donner à la lune

), ,i, i ;i,iiJ,".:iiii-if,Ï3i:;*HT;
7même quo celui que les observa_
,/ tions font connâllre I mais en
même-temps, on s'éloignait con_
mÂma lô..nô
,.. .ruEto,ulriltnttlt,uu
r.--".-_--.-._._--"
--__.\----_--_-__- sidérablernent de Ia
Ia suuprturue
simplicité do
uf)
mouvementsquel'on avait eueen
Fig.97t
' vue tout d'abord, en regardant le
mouvoment, circulaire unifornrc comme le seul qui exislât réelle-
ment. Lors même qu'on. n'aurait pas eu de nrotifs puissants pou'
rejeter ces idées des anc.iens par d'autres considérations, ra grànrle
complication résultant de ces épicyoles ec ercentriques superpo.sris
aurait, dfr_ empêcher de les considérer autrement, qne coiom-e ,le*
.Tgyens factices de représenter l'ensemble des réstrliats fournis pirr.
I'observa[ion.
M.ais.fès qu'o-n put suivre chaque jour les changements éprour'és
par la distance de la lune à la terre, en comparant les valeurs suc-
cesgives du diamètre apparent de I'astre rapporté au centre de notre
globe, on reconnut que ces changemenrc dô àistance é[aient en dés-
accord complet avec ceux qui résultaient des hypo[hèses admises.
. 2,14. En comparant les positions diverses que la lune vient
llOtlVErUliNT D[ r.A I.UNli ÂtiT(tlîtt l)1.: t ?]ËRR]:. 391
Êuccessivement occuper sur la sphère céleste, avec les valeurs cor-
respondantes de son diamètre apparent, on voit que la lune peut
être regardéo comme se mouvant autour de la terre suivan[ des lois
analogues à celles du rnouvement apparent du soleil autour de la
ten'e. La lune décrit une ellipse dont Ia terre octupe un des foyers.
et ello la démit conformément à Ia loi cles aires ($ I aZ).
tr[ais ces lois, qui sont complétemenbd'accord'âvec les observa-
tions, quand il s'agit du mouvement apparent du soleil, ne doivent
être regardées ici quo oommê représentanI approximativement le
r'éritable mouvemenI de Ia lune dans I'espace. La lune ne les suit
pas exactement ; elle se trouve, tantôl d'un côté, tantôt de l'autre,
par rapport à la position qu'elle occuperait, si ces lois du mouve-
rnent elliptique étaienb rigoureusement vraies sans cependant
,
s'eloigner beaur:oup de c,ebte position.
L'exccntricité de I'ellipse suivant laquelle la lunc se meul à peu
près esl égale à 0,01;48 , ou environ f,.
L'ellipse ne resto pas immobile dans son plan ; elle tourne autorrr
de la terre de la même manière quo I'ellipse que le soleil semble
décrire annuellement (S 4 6,5). Le mouvement du grand axe de I'el-
lipse_.lunaire est direct, comme celui do I'ellipse solaire;il lr'y a
de ditïerence, entre les mcuvements de cos deux ellipses, quc
rlans Ia vitesse, qui esl beaucoup plus grande pour la lune que
pour le soleil : le périgée lunaire fait tout le tour du ciel -en
:j232ir67, ou un peu nroins de g ans.
Pour avoir à chaque instan[ la véritable place de la lune dans le
ciel, if ftrut modi{ier d'une certaine quantité celle qu'elle aurait si
elle restait rigoureusemenû sur I'ellipse dont nous venons do parler,
et si elle la parcourait oxactemen[ suivant la loi des aires I nrais
cette correction à apporter à la position elliptique de la lune, pour
avoir sa position vraio, vario d'un instan[ à un autre, et suivant des
lois extrêmement compliquées. La discussion cles observat,ions
effectuées en grand nombre et à diverses époquos, a fait connaitr.er
les partios principales dont se compose celte corre<.tion ; ces parties
se rapportenI aux mouvcments que I'on désigne haliitrrellement sorrs
les nonrs d'éuection, de rar.intfon et, d'iquatiott, trruruel/e, et dont la
rlécouverte est due à Hipparque, à Ptolémée et à Tycho Brayé.
l\Iais si I'on n'avait pas eu d'autre ressource que la discussion des
observal.ions, pour arriver à la connaissance des nombreuses rinign-
lilCs qui existent dans Ie mouvement de la lune, on seraiI aujour-
d'hui beaucoup moins avlncé qu'on ne I'est. Heureusement la
théoriede la gravitation universelle est venue faciliter le travail, err
faisant connaltne une foule de petites inégalités, dont I'ensemhle a
392 I.OIS DU IIOUÏEil{HNT DIi TA I,UN[.
ure influonce notable sur la posi[ion de la lune à ehaque instant,, ct
donl il aurai[ été très diflicile, sinon inlpossible,,
rle irouver la nu-
lureeb la grandeur, si I'on avait dir lesdénrêler les unes des autres
par la seule cornbinaison des résultats de I'observal,ion.
$ ZlS. B,otarion rle totunc. A la vue simple, nous aper-
cevons sur Ia surface de la lunc dcs - espaces grisàtres, dont nous
avons déjà parlé (S ,l96), et, qui par leur ensemble donnent grossiè-
rement à la lune I'apparence d'une figure humaine. Tout le monde
il pu remarquer que ces espèces de taches conservent toujours la
rnênre position par rapport, au contour de la lune. Si nous en yoyon$
disparaltre progressivernent une poltion cle plus en prus e.ontle,
pour les voir reparait,re ensuil,e, cr,la tient à ce que nous ne pou-
vons les apercevoir qu'ùutant qu'elles se trouvent dans la partic
tlc la surface de la lune qui est, directenren[ éclairée pal le ioleil.
Nous concluons nécessairemenI de là quc la lune tourne toujours
vers la terre la même nortion de sa surface. Nous ne voyons jamais
qu'un hémisphère de la lune; I lrémisphèrc opposé nou j resre con-
stamment caché.
Dans les idées des anciens astrononres sur Ie nlouvement. il n'v
aurait pas eu là une preuve que la lune tourne sur elle-nrême; toù
au contraire, on en aurait déduit I'absence de tou[e rotation rle
I'astre autout de son centre, Pour faire mouvoir un épic_vclc sur un
déférent , fig.200 (page 96ô), ils regardaient cet épicycle c,omme
tilanI dans les mêrnes conditicns que s'il étaiC attucbé au centre 'l'
rlu déférent, par une tige rigide qui I'entraînerait en tournant, arr-
tour de ce centre : en sorle que le point S ,1o l'lipicvcle I'enait né-
cessaircnrenten d,/, a", (t"', en roslant, toujours sur la ligne droitc
qui joint Ie centre de l'épicycle au centre du déférent. On voir rlonc
t;ue, si I'on fait nrouvoir de même la lune autour de la terue, comn)e
si elle était a[tachtie à une barre rigide dirigée vers le centrc tltr
ce dernier r:orps et rnobile autour de cs centro, la lulre [ournerir
lrécessairernent toujours la même face vers la terre; et I'on n'auril
pas besoin d'imaginer c1u'elle [ournÊ sur ellc-même, polrr renrlro
compte des apparences. Ilais ce n'est pas ainsi que les choses
rloivent Çlre considérées.
La lune n'est nullement, reliée à la terre par un corps rigide; elle
t'st entièrement isolée dans l'espace, et, par conséqnent, lihre cie
se mouvoir et de tourner àutour de son centre de toutes les nra-
nières possibles. Pour voir si elle tourno sur elle-même, il faut
prendre une ligne droite quelconque, à son intérieur, el voir si cette
ligne change de direciion avec le tenrps. Si cette droite no trhange
pas de rlilection: si elle reste tou.irlrrrs parallèlc I ellt.nrtrnre,
ROT]ÂTION DE TA TUNË. 393
nrtlgr'é le mouvement de transport de la lune autour de la teme;
ct s'il en est de mênre de toutes les autres lignes droites que I'on
lrorrrrait considérer àr I'intérieur dc la Iuno, ott poul'l'a dire que eel
astre n'est animé d'aucun mouvement de rotation autour do sorr
centre. Si, au contraire, on reconnalt que certaines lignes tracées à
I'intérieur de la lune pretinent successivenrent différentes directiorrs
rlans I'espace, on delra ett conclure que la lune tourttc sur elle-môme:
et il ne sera pas difficile de voir atttour de quel dianiètro s'effectue
('ette rotation. Or, c'est précisément ce dernier crs clui se présente.
Puisque Ia lunc t.ourno toujours la rnême face vers la terre r' Ie
ravon du globe lunaire qui, t\ un instan[ qtlelconque, est, dirigé
r e rs lc centre tlo la terre, se tléplace en restan[ constamment dirigé
\ersce même point: donc ce ra]'on ne t'este pas parallèle à lui-
nrênie, cc qrri t'eut, dire que la lune tourne autour rle son centre, etl
nrême tenrps qu'elle se nteul autour de la terre' Si la lune se trans-
;nrtaib de L en L' ,, li.g.27 ?, sans tourner sur clle-mên)e) son ra\/otl
[,a viendrait prcndre la position pa- --"--
lalfèlo L'b, et le point d'e sa surfàce -.-
que I'on voyait d'abord en o au cell-
lle de son disque, se trouverait en-
suite en b, où on le vet'rait près d'un
des bords de co disque. L'observa-
tion indiquant que le point que I'on
a vu à un instant qrtelconque au
cenlrc du disque de la lune paraît
Loujours dans la même position cen-
t,rale, il faut, que la lune, en même
temps qu'elle va de L en L', tourne
sur elle-même de manière à donner Itig. 219.
au ra"von Lu, la direction L/o/ : celtl
ne peut se faire évidemment qu'autant'que la lune tourne autour
cl'un axe perpendiculaire au plan cle son orbite, et que I'angle bL'a' ,
dont elle tourne autour de cel axe, esl, égal à I'angle LTL' qu'elle
décrit on même tentps au[our de la teme.
Ainsi, do ce que la luutl tourne toujours la rnême face vers la
terre, on peut conclure que cet astre est animé d'un mouvemen[
de rotation sur lui-même, dans Ie sens de son mouvement de rdr-
volution autour de la terre: e[ que le temps qu'il emploie à faire
un tour entier autour de son centre est précisénrent égal à celui
qu'il met à faire utt tour entier autotlr de la terre : en sorte qtte
iet,te durée de la rotation de la lunrr srtr elle-mtlnre est, de 2Tiours
et rrn. tiers rle jour, à peu prt\s.
39/t I.OIS DU MOUVEMEN,I D[ I.A I,UNI.
gl6. r,lbrarlonr do lo rune.
S - Nous venons de reconnaltre
I'existence de la rotalion de la lune sur elle-mênre, et de trouver
Ies principalos circonstances de ce mouvement, en nous fonrlant
sur ce fait que les taches de la lune nous palaissent toujours o0-
cuper la même place sur son disque. Illais il n'en est pâs rigou-
reusemenI arnsl.
L'observation des taches de Ia lu'e , à l'æil nu , r)'est pas sus_
ceptible d'une bien grande,précision, surtout en raison db ce que
les taches que I'on voib ainsi sont vagues , mal cléfinies ; ces taches
se déplaceraient d'urre petite quantité, par rapporû au contour clu
disque, tantôt, dans un sens, tantôt dens I'autre, que nous ne nous
en apsrcevrions pas. i\'Iais quancl on observe la luno avec uno lu-
nette, lors môme que cetto lune[te n'aurait qu'un faible grossisse-
rnent, on distingue sur la surfacc dc I'astre dcs points rènrarqua-
bles et parfaitement dé{inis, donb on peut facilenrent apprécier la
posi[ion d'une manière précise. or, en observant ainsi la lune à
divorses époques, on reconnaib que les points sur lesquels on a
spécialement fixé son at,terrtion ne resl.ent pas toujours tlans la
même position par rapport au contour du disque : chacun d'eux
se-mble osciller de part eb d'autre d'une position moyenne. ces os-
cillations se produisent d'ailleurs en même temps, et dans le même
sens-, pour les divers points que l'on observe; en sorte qu'on les
attribue naturellement à ce que la lune touù entière éprôuve un
mouvoment d'oscillation, ou de balancement, autour de son cent,re,
mouve-ment
_auquel
participent les diverses taches que I'on voit à
sa surface. ce mouvement par[iculier de la lune a r-eçu le nom ckr
librattan (du verbe latin liôrare, qui signifie balancer). Galilée, qui
lo premier a dirigé une lunette vers le ciel, est aulsi Ie premier
qui ait reconnu I'existence de ce mouvement.
La libration de la lune est due à trois causes distinctes, quo nous
allons examiner successivement,. chacurre de ces causes âoine heu
à une libration par[iculière, et c'es[ la coexistence de ces t,rois
librations qui détermine ls mouvement, d'oscilration des taches lu-
naires, tel que I'observation le fait connaitre. Les trois librations
partielles dont nous parlons sont connues sous les noms rle libru-
tion en longituder librntion en lu,tihtde, et libration, diurne.
$ 2,17.. D'après ce quo nous avons dit (S
g,l5), pour qu'uno
tache qui nous paraît à un instant quelconquè exsctement au cenùrc
du-disque de la lune, conserve consl,amrnent cette position centrale,,
il-faut: l"que_la lune tourne autour d'un axe pôrpendiculaire au
plan de son orbite; I' que I'angle dont elle tourne autour de cet
axe soit toujours égal ir celui qu'elle rlécril; âutorrr de la terre
I,IIIRÂ'I'IONS DË I,À I,UNIi. 395
dans le tnême temps. Attachons-nous tont,d'abord à cette seconde
condition.
Les angles, cotnme LTL|, que la lune décrit autour do la terre
dans des temps égaux strccessifs, ne son[ pas égaux enl,re eux ,
puisque la lune se meut autour tle la teue à petr près conformément
it la loi des aires (S 2,1 {.), son mouvement angulaire autour du centre
rle notre globe est, plus ou nroins rapide, suivant qu'ello en est plus
ruu moins rapprochée. Quant au nouvement, de rotation de la lune
sul elle-même, il est naturel, au contraire, d'admettre qu'il est
unifornre, comnle la rotation de la terre: d'ailleurs les lois de la
rnécanique indiquent qu'il doit, en ôtre ainsi. Il n'est donc pas pos-
sible qu'il y ai[ constamment une égalil,é cornplète entre I'angle riont
la lune tourne sur elle-nrêrne et celui qu'elle décrit en même temps
autour de la terre. L'observation indiquant que la lune tourne tou-
jours vers nous la même moitié de sa surfaco, on doit enconclure
rqu'en moyenno il y a égalité rigoureuso entre la viùesse angulaire
de la lune sur elle-rnênre, eù sa vitesse angulaire autour de la terre.
Mais cette égalité, qui a lieu en moyenne, n'a. pas lieu à chaque
instant, la vitesse angulaire de la lune autourdo la teme est tantôt
plus grande, tantôb plus petite que la vitesse constanto avec la-
quelle elle tourne srrr elle-même. Il en résulte que ce dernier mou-
vement, en vertu duquel la tache centrale du disque de la lune
tend toujours à revenir dans la mêmoposition apparente, se trouve
tantôt en retard, tantôt en avanco, sur Ie mouvement de révolu-
tion de la lune autour de la terre I en sorte que ceite tache, qu'on
avaitvue en a, fg. 272, lorsque lalune était en L, au lieu d'être
placée €n rtt, lorsque la lune est venue en Lt, se trouve un peu à
t:ôté du point a,/, en c ou en d.
On voit donc que, par suite de ce que lo urouvenrent de rotation
rle la lune sur elle-même est uniformej et de ce que son mouvement
angulaire autour de Ia terre ne I'est pas, la tache centrale de son
disque doit paraltre, tantôt d'un côté, tantôt de I'autre du centre de
ce disque; elle doit sembler animée d'un mouvement d'oscillatiotr,
partagé du reste par les autres taches qui I'environnelrt : c'es[ cé
urouvement que I'on désigno sous le nom do libratiort en longitude.
Cette dénomination particulière de la libratiorr dont nous venons
d'assigner la cause vient de ce que ce mouvement s'effectue dlahs
la direction du plan de I'orbite de la luno., direotion qui est à peu
près la même que celle du grand cerc,le de l'écliptiqtre, le long
duquel on compte les longitudes des astres,
S
gls. La première des deux conditiohs,, qui ont été rappelées
âu commencement du para$raphe précédeht, n'ost, pas mieux ren.
:i96 l.Ol$ DU llOUvljMtN'I t)[ t,A l.UNti.
plie que la segonde, e[ c'es[ ce qui donne lieu à ra libru,tion cn krti-
tuitre. L'axe de rotation de la lune, au lieu d'ô[re exectement per-
pendiculaire au plan de son orbite, est, un
l)eu incrinô sur ce piun t
il se transporte parallèlement à lui-nrême, cn faisant avec la per-
pendiculaire au plan de I'orbite un angle rl'envilon ti. JZ/. Ii esl
lâcilc.de voir que cette seule circonstance sul'ût pour occasionner
rrne libration des fachos. Pour nous en rendre compte, prenons la
lune- dans deux positions diarnét,ralerncnt opposées sot .on orhite,
cn L et en L', frg.Z7J, On voit, tout tle stiiic,lue, lorsquc la luné

est en
!, ol ne- peu[ pas apercevoir son pôle p, et, I'on aperçoit
sans peine.l-e pôle opposé q ; tandis que, lorsque'la luno est venue
en L" le pole p est devenu visible, et le pôlo g est devenu invisible
à son tour. un point cr, do l'équateur luïaire paralssait, clans le
premier.cas, au-dessus du cenire du disque; lôrsqrie la lune a fair
un demi-tour autour.de la terre, pour ïenir en'r,r, e[ que, par
conséquen[, elle a fait à peu près un demi-tour sur elle'-nrêmo,
autour de so.n a.xe pg, le point n, de l'équateur lunaire est venu sc
placer en &' , c'est-à-dire au-dessous du centrs ou oisque. Ainsi,
par suite de I'obliquité rle I'axe de rotation de la lune par rapporu
au plan de son orbile, les taches de sa surface doivenl ,prooor. rn
mouvement d'oscillatio.n, dirigé.perpendiculairenren[ âu plan do
l'orbite, u'est-à-dire à peu prèi. $erpencliculairemenr Ju pran
de l'écliptique. c'est pour cela que le mouvement d'osr:illation dorrt
il s'agit a été nommè librqtiqnàn.lotitude.
Nous venons de dire que_l'axe de rotation de Ia lune se trensportc
parallèlement à lui-nrême. si ce parallélisme se conservaiI
conslam-
nlent, et sans aucune altération , il en résulterait nécessairement
un changenrent d'obliquité dc ce[ axe par rapport au rrlan de I'or-
bite lunaire, puisque_ lc plan de I'orbite changô
Peu à rj.o ou tlirec-
(g 207)- Mais I'observarion-a faif voir quc la
l.o_1 9,1"r 1'es,ryace
olrechon dc I'axe de rotation de la lune chango en mêmo ienrps
que celle de ce plan, de telle manière que I'an[le forr'é par I'aie
et qlal reste toujours.le nrême, e[ qu'én .onrôq,-,*nro ra'ribration
le
en latitude (:onserve torrjours la mêmô amplitude.
voici en quoi co.siste le changoment, piogressif de direction de
,.
t ase clo rotation de la lune, phénonrène donC la découverte
esI due
f,IBNAÎIONS DE TÂ IUNE. 397
à Dominique Cassini (l ). Si, par le point L, f9.27 e, où se trouve
le centrs de la lune à un instant quelconque, on mène une ligno LU
perpendiculairo au
plan de l'édiptique
ABCD, puis une ligne
LV perpendiculaire au
plan de I'orbite Iunairo
NLN'L',I'axe de ro[a-
tion LX do la luno se
l,rouve toujours dans
le plan des deux lignes
LU, LV, et il est placé,
par rapport, à ces tleux
lignes, comme la figure
I'indique. L'angloULX
est égal à {o28' 45", I'angle VLU esi d'ailleurs égal en moysnne
à 5o8t48'/: en sorte que I'angle VLX cst de 6"37t 33". On sait
que , abstraction faite de Ia nutation de I'orbite lunaire, la ligne LY
tourne autour do LU, d'dn mouvement réùrograde, en décrivant un
cône de révolution qu'elle parcourt en 4 8 ans $; il résulte do ce
qui vienl, d'être dit que I'axe ds rotation LX tourno en mêmo temps
au[our do LU, en décrivan[ égalemont un cône de révolution, dans
le même sens et avec la même vitesse.
$ 219. S'il n'existait aucune des deux librations dont nous ve-
nons ds parler, il y auraiû un des rayons de la lune qui resterait
constamment dirigé vers le centre de la terre, un observateur
placé en ce point verrait toujours l'extrémité de ce rayon occupor
exactement le centro du disquo de la lune. Mais un observateur
placé à Ia surface de la terre ne se trouve pas dans les mêmos
conditions. Admettons, pour simplifier, qu'en vertu du mouvement
diurne, la lune passe au zénith même du point A' fig. 275,
d'où on I'observe. Aus diverses heures de la journée, lo nyonLa
de Ia lune, que nous supposons toujours dirigé vers le cenlre T
de la terre, doit parattie prendre successivement des positions
différentes, telles que La,, ltqt,ltt6tt. Lorsque la lune est en L,
peu de temps après son lever, le poinl a paralt un peu à I'orienc
du centro c du rlisque lunairc I lorsque la lune est au zénil,h, en Lt,
ce point paral[ en ar au centre du disque; et lorsque la luno osl,

(l) Célèbre gstronomc italier, nd cn 1625 tlans lc conrtd tlc Nicc, rnort c'n 4719 à
Paris, où Colbertl'avaitattird dès 106{), ponl lc nrcttrc ù la tôtcdc l'Qbsertatoire qui
wnait d'y êtrc fondrj.
3t
v"

398 Lors DU MouvEllENT DD ta t,uN[.


en Lt', peu de temps avan[ de se coucher, le même point parait
en û't, un peu à I'occidenb du centrect'du disque : lepoint adoit
dons sembler oscil-
ler chaquo jour de
parb et d'autre de sa
position moyenne.
Les taches de la lune
éprouveron[ évi-
demment, un mou-
vement d'oscillatiorr
analogue, quelle que
soit la position de
I'observateur sur la
torre : c'es[ co mou-
vement quo I'on
nomme la librntion di,u,rne.
L'amplitude totale de la libration en longitude, pour uns tache
siiuée au centre du disquede la lune, est d'environ &,20tt, ce qui
fait à peu près I du diamètre apparen[ de ce disque. pour -la
même tache, Ia libration en latitude a une amplitude totalo d'en-
viron 3'3S": et la libration diurne , sèulement de 3p,r. Ces trois
librations existant, simultanément,, il en résulte, pour chaque tache
de la lune, un mouvement d'oscillation complexe, qui est, ôelui que
I'on observe en réalité. I

S 290. La terro vue de ta lune. Il es[ curieux dg se de-


mander quelle apparenc,e présenterait la- terre, pour un obgervateur
qui serait installé sur la surfaco de la lune. La connaissanco que I
nous wons des partioularités que présente le mouvement de la l

lune observé de la surface de la lerre, va nous permettre rle ré-


soudre facilement cet te q'uestion.
Si les librations en longitudo et en latitude n'existaient pas, le
centre de la terre se trouverait toujours placé de la même manière
par rapport aux divers points de la surface de la lune. De chacun
dë ces points, la teno paraltrait donc immobile dans le ciel; elle
serait toujours au-dessus des mêmes points de I'horizon, et à une
tnêms hauteur au-dessus de ces points. On la verrai0 constamment
au zénith, si I'on était installé au point de la surface de la lune qui
nous paratt au centrs de son disque; et elle serait plus oa moihs
rapprochée de I'horizon, suivant que le lieu d'observation serait un
point de lu surface de Ia luno_plus ou moins éloigné de celui que
nous voyohs au-centre-de son disque..La terre ne serait visible que
dês points de I'hémisphêre lunairo qui est tourné de notfo côté, et
f,A TENBE YUE DE LÂ LUNB. 399
elle resterait constamment invisible pour tous les points de I'hé-
misphère opposé.
L'existence des librations en longitude et en latitude fait que les
choses ne se passent pas tout à fuit ainsi. De ..!uq.ou point de
I'hémisphère ab ta lune qui est tourné de notre côté, la terre doit
paraitre osciller de part et d'aul,re d'une certaine position m.oyenne.
Pour los points qui sont situés près des bords de cet hémisph.ère
'
I'oscillatiôn de la terre doit tantôi I'abaisser audessous de I'horizon,
tantôt, l'élever au-clcssus de ce plan : la terre doit se lever e[ se
coucher alternativement, eb ses appari[ions e[ disparitions succes-
sives, tiues à Ia coexistence des deux librations en longitudo et en
latitude, d,oivont suivre une loi assez complexe' Enfin il y a é-ga-
lement un grand nombre de points de la surface de la lune, d'ott
I'on n'aperçîit Samais la terrel mais I'ensemble de ces points, d'oit
la terre est invisible, ne forme pas tout à fait un hémisphère, à
cause tles librations qui amènent alternativement la terre sur I'ho-
rizon de points d'où l-'on ne I'aurail jamais vue sans cela.
La terie, vue tle la lune, cloit présenter la forme d'un disqueà
peu près circulaire, ayant un diam-ètre apparent d'environ 2 degrés.
btlu'doit d'ailleurs présenter des phaiés absolument pareilles à
celles que la lune nous présente,
La iuno étant animée d'un mouvement do rotation sur elle-
même, un observateur, placé sur sa surface, doit voir I'ensemble
des astrOs tourner en sens contraire, autour de l'axe de rotation de
la lune. La terre seule ne participe pas à ce mouvement diurne,
puisque , en chaque point dô la suifaCe de la lune . on la voit tou-
jours à peu près dans-la même position par rapport à I'horizon ; on
doit donc voir les constellations passer les unes après les autres
demière la terro. La durée du jotu sidéral , sur la lune, est égale à
la durée do la rotation de cet aitre sur lui-môme, et par conséquent
égale à celle de sa révolution sidérale ($ Zl O1 : ainsi le jour sidéral
de fa lune contient plus de 27 de nos jours moyens.
Le soleil, vu de la lune, partir:ipe au mouvement diurne dont'
nous vonons do parler; mais il a en même temps un mouvemen[
propre parmi les étoiles, en vertu duquel la durée de sa révolution
âiurne àutour de la lune n'est pas là mêrne que pour les étoiles.
Ce mouvement diurne du soleil oôcasionne en chaque point des jours
et des nuits qui se succèdent régulièrement,;le jour ei la nuit, ré-
pandus ainsi iur diverses parties du globe lunaire, nous sont rendus
iensibles par les phases quo nous apercevons. Chaque.point do la
surface dô la lunè nsu-" paraissant à peu près immobile par rap-
port au eontour cltr s6n clisque, il est clair que le soleil a fait un tour
400 IOIS DU MOUVBMENT DE [A I.UNE.
entier autour do la Iune, lorsqu'il s'est accompli une période com-
plète des pbases de la lune : ainsi la durée du jour solaire, sur la
lune, est égale à la durée de la révolution synodique de cet astre,
e[ comprend par conséquent environ 29 $ de nos jours moyens,
dont à peu près la moitié pour le jour et I'autre moitié pour la nuit.
Il est aisé do voir quo les phases de la [erre vue de la lune sont
complémentaires des phases correspondantes de la lune vue do la
terre. Lorsque la lune est, nouvelle, la terre es[ pleine, et inverse-
nrent, lorsque la lune est dans son premier quartier, la terre est,
dans son dernier quartier; lorsqu'un tiers seulement du disque de
la lune nous apparalt, les deux tiers du disque de la terro sont
visibles pour un observateur placé sur la lune, ot aingi de suite.
La terre restant toujours au-dessus de I'horizon, pour les divers
points do la par[ie de la surface de la lune qui est tournée de nolre
côté, on voit quo, poul tous ces Jroints , la terro doit, éclairer la
surfaco dela lune pendant les nuits. E[ si I'on considère spéciale-
mont le point que nous vo]'ons au centre du disque de la lune, on
reconnal[ sans peine qu'on ce point, la terre est, dans son premier
quartier au commencement cle chaque nui[, et dans son dernier
quartior à la fin; les nuits doivent, donc toujours y êtro t,rès forte-
men[ éclairées par la terre.
$ 291 . ltlonragnes do to tune. Il suffit d'observer la lune
-
avec une lunel,te d'un faible grossissement, pour reconnaltro tout
de suite que sa surface présento dos aspérités très prononcées. La
fiy.276, qui roprésente la lune vue dans une lunette, à une époque
comprise entre la nouvelle lune et le premier. quarticr, pout donner
une idée de co qu'on aperçoit dans ces circonstances. L'irrégularité
du bord intérieur de co croissant, met bien en évidence la rugosi[é
de la surface de la luno. On voit en outre, jusqu'à une certaine dis-
tancs do ce bord , des aspérités et des cavités qui, étant éclairées
obliquement par le soleil, produisent des ombrcs très caractéristi-
ques. Ces ombres, observées plusieurs jours de suite, augmentent
ou diminuent d'élendue et. d'intensité, suivant quo I'obliquité des
rayons solaires sur Ia partie correspondante de la surface de la lune
varie dans un sens ou dans I'aut,re. On doi[ donc regarder la lune
comme étanl un globe solide recouvert de montagnos.
En effectnant certaines rnesures micrométriques, on parviont, fa-
cilement à déterminer la hauteur dos principales mon[agnes de la
lune. Nous allons donnor une idée des moyens que I'on emploie pour
y arriver.
. Supposons, pour simpli6er, quo la lune soit à son premier quar-
tier. Il arrivo souvent, dans ce casr ctuo I'on aperçoit un point
MONTÀGNES DE tA LUNE.
402 rorc Dtr MouvEMËNT DE LA r,uNE.
brillant, a, , dans la partie obscure de la lune, e[ à peu de
frg. 277
distance du bord rectiligne rr n qui li-
mite la partie éclairée. Co point, bril-
lant est évidemment le sommet d'une
montagne, dont toute lapartie inférieure
est dans I'ombre, et qui s'élèvc assez
pour être alteinte par les rayons so-
laires qui passenI près de la lune sans
la rencontrer. Considéron.s en part,icu-
lier un rayon ùc, qui touche la surface
de la lune en c, et qui vient abôutir au
sommet a de la rnontagne. Un plan,
mené par ce rayon eb par le cerrtr.e du
la luno, coupera I'astre suivant un corcle
tel que pqrc'1 le rayon de lumière dont
il s'agit, sera une tangente brc, à ce
cercle, et le sommet de la montagne
sera situé en û,', sur cette tangente-, à
une distance du point de contact cr
égale à ac. Si, à I'aide d'un micromètre
Fig. 977. àr fils parallèles, on mesure la grandeur
apparente de la distance ûc, on connaî-
tra les deux côtés oc' ,, a'c, du triangle
roctangle oa'c', puisque ôc, esc Ie raybn
de la lune; ccs dcux côtés étant évalués
en secondes, on en conclura, également
en secondes , la grandcur de I'hypoté-
nuse oa', c'est-à-dire dela distanèe rJu
sommet de la montagne au centrs dc
la lune. En retranchant le rayon oc, dc
la distance oat , il restera la liauteur du
sonrnrcl de la nrontagne au-dessus dt
la surface de la lune. Cette hauteur
sera representée par un nombre ds se-
condes, qui ne sera autre chose que
!'a-ngl9 sous lequel on la verrair de fnôe,
à la distance à laquelle se trouve la
lune I on en conclura facilement son
rapport au ravon de la terrd:; ei par
Fig. 978. suite sa valeur en mètres. Il est ais6de
voir que cette rnéthode donnera géné-
ralement uno valeur trop petite r pour la hauteur de la montagne
}IONTÀGNtsS DE TÀ LUNE. 403
sur laqueïlc aura porté I'observation : car, pour que le sommet
de la montagne soit assez éclairé pour être aperçu do Ia terre,
il faut, non-seulemenl, qu'elle atteigne la région de I'espace dans
laquelle pénètrent les rayons solaires que la lune laisse passer,
mais encore qu'elle s'élèvo d'une certaine quantité dans cetts
région.
Il existe une autre méthodo, qui est fondée sur la mesure do
I'ornbre que les montagnes projettènt sur Ia surface do la lune, du
côté opposé au soleil. Yoici en quoi ello consisto. Supposons encore
clue la lune soit,àson premier quartier. Une montagne d, fig.278,
projette uno ombre ac.Le rayon solaire ba, qui passe très près du
sommet de la montagne, doit donc venir percer la surfaoe de la
lune en c. Si nous menons encore un plan par co rayon of par lo
eentre de la lune, ce plan coupera la surface de la lune suivanl un
cercle tel que pr1rs, et,le rayon solaire, dirigé suivant b'c,, percera
ce cercle en c'. En mesurant Ia distance cd, qui est égale ra ctd,t, on
connaltra les deux côtés oc', c/d', du triangle rectangle d,toct, et
l'on en déduira I'anglo oc'd'. L'angle oc'ttrt , qui est le supplément
t)e oc'd', sera donc connu. D'ailleurs on pourra aussi mesurer la
longueur ac de I'ombre , longueur qui est égale à, u,c' ; on connaitra
donc un angle oc'at, et les deux côtés adjacsnl.s, dans le tr.iangle oa'c,,
d'ott I'on déduira le côlé orr'. En retranchant lo ravon oo'do cette
distance on.'du sommet de Ia montagne au centreïe la lune, on
trouvera la hauteur du sommel de ]a montagne au-dessus de la
surface de la lune.
Porrr faire concevoir en quoi consiste chacune de ces deux
mrithodes, nous avons supposé que la lune était dans son premier
quar0ier. Il est aisé de voir q'u'au mo],en de certaines modifica-
tions, ces deux méthodes peuvent servir I'une e[ I'autro à la dé-
termination dela hauteur des monlagnes de la lune,lorsque I'astre
ne se trouve pas précisénient dans cet,te phase particulière. Mais
nous n'entrerons pasdans plus de détails sur ce point, notre buI
étant, uniquement de faire comprondre la possibilité de mesurer la
hauteur des montagnes de la lune avec un certain degré d'exac-
tiùude.
MM. Beer eb Madler, do Berlin, après avoir effectué un très grand
nonrbre de nresures, dans les diverses parties de I'hémisphère lu-
naire qui esltourné vers la terre, ont trouvé 22 montagnes dont la
hauteur surpasse 4 800 mètres (hauteur du Mont-Blanc). Voici
celles dont la hauteur est la plus grande; elles sont désignées par
les noms qui leur ont été attribués par Riccioli, et, qui sont géné-
ralement adoptés :
'{l:

40|l LOIS DU }IOUVEMENT DD LÀ LUNE.


.
Dorfel. . ?603
.
Newton. . 726&
..
Casal,us. 6956
Cur[ius. . . 6769
.
Calippus 62'16
.
Tycho. 6'15l
Hiygens. 5550
Les mêmes astron"omes ont conslrui[ une belle carte de la lune,
aonf on voit ici un extrait (planche III). Les diverses particularités
sue présente la surfico de la lune y son[ figurées dans le système
rie projection orthographiquo ($ 4 42). Ce systèmede projection,
peu convenable pour représentei un hémisphère ds la torro parce
'
que les régions situées vers les bords de I'hémisphèr9 y Èont trop
riéformees, est au contrairo celui qui convient le mieux pour la
lune. Il donns à la surface de cet astre précisément la disposition
sous laquelle elle se présente à nous-; car les rayons v.isuels qui
ioigneni notre æil aux divers points de la surface de la luno, sonl
run-rilrfu*.nt parallèles entre eux, et perpendiculaires au plan du
grand cercle qui serc de limito à I'hénrisphère lourné vers nous.
2 2I . Illotlons sur lo conslltutlon de la lune. Lorsque
S - présen[o
d'étudier les particularit.és que
nou$ nous sommes occupés
la surfaco du soleil, nous arons reconnu que tout ce qu'on aperçoit
sur cet[e surface es[ éminemment variable. Les taches que I'on y
a observées à uno certaine époque subsistenI bien pendant quelque
temps, e[ pOuvOnt, par leur lnguvenent c6mmun, rendrO SenSibls
la rôtation-du soleil sur lui-même: mais ceÈ laches se déforment,
o.o a, peu, e[ Iinissent par disparaltre , tandis que d'autres se
'proCuiienU
dans des régions oir il n'y en avait, pas auparavant. A
iasurface de la lune, les choses sepassent tout autremenù; tout y
paralt immuable. Quelle quo soit l'époque à laquelle on observe
Letto surface, on lui trouve toujours le même aspect, ; il n'y a de
différence que dans les ombres projetées -par les aspérités qui la
couvrent, suivant quo lo soleil les éclairede telle ou telle manièrc.
Ces aspérités ou montagnes de la lune, dont plusieurs attoignent
une gran-rle hauteur ($ 92,|), présentent un caractère particulier e[
extrêmement remarquable : elles affectenI presque lotrtes la fornre
d'un bourrelet circulaire, au milieu duquel existe une cavitr-r donl
le fonfl cst queltluefois au-dessous tlu niveau des parties environ -
nantes de la surface de la lune. Ln fg. 279 peut, tlorrner une idéc
de cstte forme générale des montagncs de la lune. Souvent, comme
on lo voi[ sur cette ligure, il exisle au rnilieu de la cavité cent,ralo
rune montagno isolée' en forme de pic. ll suffit de ietor les
yeux rur
'llç

NOTIONS SUR I.A CONSTITUTION DE I,A LUN[. 405


la carte ci-jointe (plancheIII), pour voir. quô les montagnes dè
cette forme y sont extrêmemenI nombreltses; si elles paraissent,

elliptiques, vers les bords de la carts, cela tient, au système de


proj..iion quia etô adopté dans sa construc[ion, el qui représente
ôn raccoorôi ces montagnos situées près du contour de I'hémi-
sphèrc tourné vers nous.
on peut se faire une idéo asscz nette de ces montagnes circu-
laires âe la lune, en les comparanb aux cratères des volcans éteints
qui existent, sur la surfaco de la teps. Il y a cependant, entie les
volcans de la terre eb les montagnes de la lune, une différence
essentiello : c'est, que ces dernières ont des dimensions transver-
sales incomparablement plus grandes que celles des volcans. ll
serait difficile d'aclmettre que deé cral,ères d'éruption aient pu avoit
des rliamètres si consiclérables. Aussi regarde-t-on plutôt, ces mon-
tagnes do la lune comme étant analoguss à certains cirques mon-
ta[neux que I'01 rencontre SUr la terre, e[ auxq.uels on donne en
géôlogie lô nom cle cratères de soulèvement. Parmi les plus grandes
montignes circulaircs fle la lune, on peuI citer T.r'cho et Archi-
mèdc [ui ont, la première gl900 mètres, e[ ]a seconde 87600 mè-
tres de diamètre I à partir de là , on en trouvo pour ainsi dire de
toutes les dimensions, lusqu'à celles qui sont, trop peLites pour
qu'on puisse les distinguei facilement aveo les lunettes. Comme
t'ermes de comparaisOn-priS sur la terrc, noLls pouvons citer lo
cirque de l'île dà ceylan àont le diamètre es[ de 70 000 mètres, le
cirque de I'oisans (bauphine) dont le diamètre est de 20 000 mè-
tres , et lo cirque'du Cantal (Auvergne) donb le diamètre est de
4 0 000 mètres. Quant aux volcàns terrestres, leurs diamètres sonb
beaucoup moindres : celui de I'Etna, dans son maximum, a été
de I ô00 mètres ; r:elui du Yésuve n'a atl,einI guo 700 mètres ; celui
,'l
'l
I
i
r

&06 tors DU MouvEMENr DE r,À r,uNE.
du puy de Pariou (volcan éteint ds I'Auvergne) est seulement de
3l0 mètres.
Les taches grisâtres-que I'on aperçoit à l'æil nu sur le disque de
la lune ne sont autre chose que des parties de la surfsce de I'astre
qui rélléchissent moins bien les rayons solaires quo les régions
environnantes. On remarque que ces parties moins ,brillantes ne
renfermont, presque pas de montagnes. Hévélins leur avait donné
le nom de rners I mais nous allons voir que co nom, qui a été con-
servé jusqu'àprésont-,.ne se rattache qu'à une idée fauise, puisqu'il
ne peu[ pas exister d'eau à la surface de la lune.
S 293. Il est naturel de se demander si Ia lune est entourée d'une
atmosphère gazeuse commo la tome. Cette ques[ion peub être com-
plétoment, résolue au moyen cle diverses observations très simpres,
comme nous allons Ie voir.
Nous-pouvons af{irmor d'abord que, s'il existe une atmosphère
aulour de la lune, cette atmosphère ne renforme jamais do nuages,
comme celle au milieu de laquelle nous vivons; crr ces nuages nous
cacheraient nécessairernent ccrtaines portions de la surfaco de
I'astre, et il en résulterait un aspect généralqui varieraii d'un in-
stant à un autre, suivant que les nuages seraient plus ou moins
n_ombreux, ou bien qu'ilq couvriraient telle ou telle partie du tlisque.
Nous savons, au contraire, quo le disque lunaire ie présente tou-
jours à nous avec le mêrne aspect, et que rien ne s'opposo jamais à
ce que nous apercevions les aspérités qui existent, dans les diversos
parties de la surface de l'astre, quand ces parties sont directement
éclairées par les rayons du soleil.
Ainsi nous savons déjà que I'atmosphère de la lune, si eile sxis[e.
reste. toujours entièrement transparente, l\{ais nous pouvons aller
plus loin. une atmosphère transparente doit occasionn-er sur ra sur-
face de la lune.un phénonrène analogue à notre crépuscule ($ ,1l6).
une moitié de la lune recevant directement la lumière du sôreil, à
un instant donné, les ravons solaires doivent être renvovés par
I'atmosphère de la lune dàns une porlion ds I'autre moiliô,'de ma-.
nière à-y répandre une certaino clarté décroissant graduellemont à
partir dos bords de I'hémisphère directement éclaiié. La luno, vue
de la terro, devrait, donc présenter une partie brillante et une
partie obse,ure, mais sans qu'il y ait de trartsition brusque de I'une
à I'autre; il devrait y avoir une dégradation insensibre âe lumière,
dans une certaine largeur, depuis la partie qui est tournée vers lé
goJei.l, jusq-u'à celle qui, étant tournée du côté opposé, est tou[ à
fait invisible pour nous. or, il n'en es[ rien; la pârtie éclairée et
la part.ie obsr:ure rle la lune sont séparées f 'rrnc d-e I'arrtre par une
NOTIONS SUR LÀ CONSTITUTION DH LA I,UNE' |l07
ligne extrêmoment nette et tranchée. Ce[te ligneest plus_ou moins
siîoeure et irrégulière, à causo des aspérités de la surface de la
lune; mais elle ne prrÛsento aucune trace de cette dégradation de
lumiére, qui serait ia conséquenco nécessaire de l'existence d'uns
atmosphère autour de la lunà. 0n voit donc qu'on est obligé d'ad-
mettre quo la lune n'a pas d'atmosphère, ou au moins quo si ello
un a uoô, elle doit êtra très faible puisque Ie crépuscule auquel
'
olle donne lieu est tou[ à fait insensible pour nous.
Mais il exisbe un autre moyen plus précis, à I'aide duquel I'ab-
sence d'atmosphère autour de la lune a été complétement mise hors
do douto. VoiCi en quoiil consiste. Lorsque la lune, en vortu de son
nrouvement proproiur la sphère céleste, vient à p1slg.r devant'une
étoile, on peutobserver avéc une grande exactitude I'instantprécis
cle la dispàrition de l'étoile, e[ aussi l'instanb précis d* lq réappa-
rition ; on en conclttb la durée rle I'occultation de l'étoile. D'un autre
côté, d'après
-et
la connaissance clue I'on a des lois du mouvsment de
la lune , de son diamètre, on peut parfaitement déterminerr par
le calcul, quelle esb la corde du disque-lunaire dont les divers points
sont venui se placer dans la direction mênre de l'étoile, et en com-
paranb la longueur de la corde ainsi obtenue avec la vitesse que
possède la lune sur la sphère céleste au ntomen[ tle I'occultation,
bn peut en déduire le temps que Ia lune a drt employer à p'avancer
dani le ciel d'une quantité égalo à cette corde. Or, on trouve tou-
jours que ce temps ost égal à la durée de I'occultation, telle que
i'observation I'a fournie; ou du moins la différence qui existo entre
ces deux temps est toujours assez faible, pour qu'on puisse la re-
garder comme résultant uliquement des erfeurs d'observation.
Pour peu qu'on y réfléchisse' on verra que le temps crnployépar
la lunl à marcher sur la sphère céteste d'uns quantité égale à la
corde de son disque qui paise devani l'étoile, doit en effet être la
duréo exacte de l''occùltaiion , en supposanb quo les rayons de lu-
mière venus de l'étoile n'éprouveni-aucune déviation dans leur
passage près de la surfaco-de la lune. nlais, si ces- rayons de
iumièie sbnt tant soit peu dérangés de leur routo par le voisinage
de la lune, il doit en être tout autrement. Or, c'est ce qui arrive-
rait précisément, si la lune était entourée d'uno atmosphère. Au
lieu qrfo I'occultation commence à I'instant précis oir la lune vient
touchàr le rayon qui va de I'étoile B, frg.280, à l'æil O de I'ob-
servateuf, l'éioile resterait visible etrcore que,lqgg temps.après.
parcs que les rayons tels que Enr, seraien[ intléchis par.- l'atmos-
'yrttOte
l|naire, de manière à pouvoir encore arriver à l'æil,,malgrÉ
i'interposition rÉetlo du corps de la lune entre l'æil et l'étoilo; paf
408 [oIS DU Mouvnr]tnNl r]E LA ruNE.
fe môrne raison , l'éroilo commencerait à reparaitre du côte opposé
du disque lunaire, quelque l,ernps avanb quô ce[te interpositiàn de
la luno ait complétement cessé : Ia durée de I'occul-
tation serait, donc nécessairement diminuée par la
réfraction des rayons lumineux dans I'atmosphère do
la lune. L'égalité enl,re les valeurs que I'on trouve
pour Ia durée de I'occultation,, par le calcul fondd
sur les lois du mouvement, de la lune, d'une par[, ot
par I'observation directe du phénomène , d'une autre
part, prouvedoncque les rayons lumineux qui nous
viennent de l'étoile, en lonchant la surface ds la
lune, n'y éprouven[ aucune déviation appréciable.
On a pu reconnallre par là que I'atmosphère de Ia
lune, s'il en existe une, es0 nécessairement moins
dense, à la surface même do I'astre, guê I'air qui
reste dans le récipient de nos meilleures machinos
pneumatiques, lorsqu'on y fait le vide autant que
possible. Cela revien[ tout à fai[ â r-lire que la lune
n'a pas d'atmosphère.
Itig. 280. Une conséquence immédiate de cette absence d'at-
mosphère autour do la lune, c'es[ que cet astre ne
peut pas êtrs habité par des ê[res animés, ou au moins par des
êtres analogues à ceux qui existent sur la terre.
Une autre conséquenco importante au poinI de vue de la consti-
tution physique dela lune, i'est qu'il ne peut pas y avoir cl'eau à
sa surfaco I car, s'il y en avait , cette eau produirait, des vapeurs ,
qui constitueraient immédiatement une atmosphèro. C'es[ àorrc à
torb que Hévélius a donné le nom de mers aux régions de la surface
lunaire qui nous apparaissent sous fornre de taches grisâtres.
La surface do Ia lune doit présentcr partout une nature morte,
sans végétation aucune. La températ,ure y es[ probablement très
bassc. En raison de I'absence cl'eau et d'atmosphère, la contgura-
tion extérieuredu globe lunairo a dt se conserver tellequ'clte était
au moment oir co globe s'es[ solidifié" C'est ce qui erpliquc pour-
quoi on y voit un si grand nombre de cirques, tandis qu'ils sont
rares sur la terre, oir les eaux e[ les agents atmosphériqnes, en
dégradant continuellement les aspùrités du sol, ont proclui[ des
dépôts sédimentaires qui recouvrent ot masquent presque conrplé-
tement la surfaco primitive du globe.
$ 224. ilfouvement dc la lune dans l'espaee. Jusqu'ici,
nous avons étudié le mouvement do la lune, tel que -nous I'aper-
ceyons de la lerre, et nous n'avons pas tenu compto ds ce que ta
ITOUVEMENT DE I,A TUNE DANS L'ESPACE. Â09
terre elle-même se meut autour du soleil. Il est bien évidenb qïe
le mouvement que nous avons trouvé pour la lune est lout diffé-
rent de celui quo nous lui vemions prendre, si, au lieu de I'ob-
server de la surfacede la terre, nous étions immobiles en un lieu
cluelconque de I'espace, au centre du soleil, par exemple. Le mou-
vement de la lune autour de la terre, dont nous avons indiqué pré-
cédemment les principales circonstances, n'est qu'un mouvemenI
relatif. Pendanf que la lune tourne ainsi autour de la terre, celle-ci
I'emporle dans son mouvement annuel autour du soleil. On peut se
faire une idée assez net,te de I'existence sinrultanée de ces deux
mouvements, en comparanI la lune e[ la t,erre à deux personnes
qui valsent, ensemble, et qui tournent I'une autour de I'autre, p€n .
dant, qu'elles se déplacent en faisanl, le tour d'un salon.
Lo mouvenrent réel de la lune dans I'espace résulte de la combi.
naison des deux mouvements dont il s'asit. En étudiant, attentive-

Fig. 981.

ment les diverses circonstances que doit présenter co mouvement


absolu de la lune, on reconnalt qu'elle dêcrit dans I'espace une
ligne sinueuse celle quo LlrlrtLtttLnt,,, frg. ZS{, pendant que l4
35
410 IOIS DU MOUVDIIENI' I)Ë [A IUNE.
l,erre. parcourt,son orbite elliptique TT'1'/T'/'T/'// autour du so-
leil S. On voit en effe[ que, la lune étant en L lorsque la terre esl
en T, en L'lorsque la terrs est en T/, et ainsi de suite, un obser-
vateur placé sur la terre doi[ apercevoir cet, astre successivemenl,
dans les mêmes directions que si, la lerre étanÛ immobile, Ia lune
tournait aut,our d'elle. L'intervalle de temps compris enlro deux
retours successifs de la lune à des positions relles que L et Lt"', dans
lesquclles elle se trouve dans la direction même du soleil, fornre co
que nous avons appelé une lunaisorr ($ el,l); eC comme la durée
d'uno lunaison est contenue un peu plus de douze fois dans une
année, il s'ensuit que la courbe sinueuse décrite par la luno dans
I'espace présente , le long de I'orbite TT'T'/ de la terre , un peu
plus de douze sinuosités conrplètes telles que LLtLt'LtttL"t'. Les
diverses parties tle ces sinuosités sont d'ailleurs beaucoup plus rap-
prochées de lbrbite de la. terre que ne l'.indique la figure, puisque
la distance LT, L/T', L"T''r... de la luno à la terre, n'est. que ta
400" partie dela distance ST de la terre au soleil ($ 202). C'est
pour rendre la forme do cette ligne sinueuse plus sensible, qu'on I'a
construite ici en exagérant la distance de la lune à la terre relati-
vemen0 à celle de la terre au soleil.
$ 22S. Pérlodec astronomlquec dédultes des moure-
mentr du solell et do la lune. La cornparaison ds certains
nombtesl relatifs aux mouvements du - soleil et de Ia lune, a conduit,
les astronomes à la découverte de quelques périodes qui ont, joué un
grandrôledans l'histoiredel'astrorromie, etquisotlI encorede quelque
utilité de rros jours. Nous allons fairo connattre les plus importahtss.
Si les næuds de I'orbite de la lune n'étaient pao animée du mou-
vement rétrograde dont nous avons parlé ($ 208), I'jntervalle de
temps compris entre deux coïncidences successives du soleil avec
I'un de ces næuds serait précisément l'année sidérale ($ A B7). Mais,
en vertu du mouvement rétrograde des næuds, cet intervalle de
tempsost plus courù; sa valeur est de 3.16,6191 c'est ce qu'oh
nomme la renolution synodique des næuds de lu lune. En prenant.
I I fois cette durée, on trourre 6 58 5i,76. D'un autre côté, d'après la
durée que nous avons assignée à une lunaison ($ 2l l), on trouve
que 223 lunaisons fon[ 6 Ug5i,32.Ainsi | 9 révolutions synodiques
des næuds de la lune font à très peu près 223 lunaisons. Cette
période, qui comprend environ ,l 8 ans ,l 4 jours, a beaucoup servi
e[ ser[ encore à Ia prédiction dos éclipses, comme nous le verrons
bientôt. Blle était connue des Chaldéens sous lo nom de Saros.
On trouve facilement que 23S lunaisons fonC 6 939j,69 ; et que
,l 9 années tropiques (S ,l 87) font 6 939j,60. ll en résulte que ,l g
àn-
pÊnroons ÂslnoNomreuus. Itl,l
nées tropiquss font à trèspeuprès2Bsrunais,rns. Au moyen de cetto
période, nomrnéo cycle hnaiie, ou cycle de Mëtott, (du irom de son
inventeur), il
suf{isait d'avoir observé et noté les dàrcs des pleines
lunes ot des nouvelles lunes pendant ,l g ans, pour pouvoir lôs prô-
dire ensuite indéfiniment,; caril estclairque,'si l'oï considère des
périodes successives de lg années, dansôhacune d'elles ces dares
doivent se rcprodujre exacfement de la même manière que dans les
autres. une première période de ,r g ans ayant été prisô arbitraire-
ment. toutes les années qui I'ont suivie ont été r;éparties en pé-
riodes de même durée, qui se sont succédé sans intômuption 'les
;
diverses années d'une même période ont cl'ailleurs été distinguées
les unes des aulr.es par des numéros d'ordre, depuis 4 jusquià,tg.
Le numéro que porte une année quelconque, dans uuo des périodes
dont' il s'agit, ost ce qu'on nommô le nonibro d''r cette dénomina-
,'
tion vient deco que les Grecs, qui attachaient une grande impor-
tance.an cycle de illciton pour la lisation de leurs fêtes, avâient
rkjcidé que la dôcouverto cls cet astronome serait inscrito en lel,tres
d'or sur lcurs mouumonr,s publics. En | 8bB, le nombre d'or est 4 {;
cela veut dire que I'année ,l B5l esl la ,t,1. d'une dg ces périodes de
,l I ansdont, nous vcnons
do parler.
une annéc communc do 365 jours renferrne rig senraines et I jour.
ll en résulte que, d'une année à I'autre, los jours do même dats
n'occu.pen[ pas la même placo dans la semaino dont, ils lbnt, partie.
Ainsi le | "' janvielt580 étant, un maruli, le l.' janvier ,l g5,i a été
ttn mercredi., ol le {*' janvier 185? un jeudi. si toutes les années
étaient,de 36ô jours, il arriverail qu'au bout de z ans les jours de
mô.me date reprendraient chacun dans la semaino ra mêmo place
(lu'ilu conrmencement. L'intercalation cles années bissextiles ïient
ùroubler ce résultat, et c'est tantôt au bout tle ô ans. tantôb au borrl
rle 5 ans que cela arrive, suivan[ que, dans cei, inlervalle de temps,
il ya une ou dcus années bissextiles. Mais, en prerrant un intervalle
de 28 ans, qui, tlans le calenrlrier Julien, renferme toujours 7 an-
nées bissertiles, et qui par conséquent se conlpose dans sôn e.nsemblc
d'un nombre exact de semaines, on est strr qu'au bou0 cro ce temps,
et pendant, uno nouvelle période de même durée, tes divers jorirs
des semaines successives arriveront tous aux mêrnes dates que pen-
danù les ?8 premières années. Cette périocle cle gg ans so nommo
cyt:kt solnire. Les années sonl également réparties en groupes de 2g;
el, rlans chacun de ces groupes, elles porient des numérôs d'ordro
de'l à 28. Ainsi, dans les calendriers pour.lBSB, on trouve I'indi-
eation suivante : cycle solaire, 4 4. cela signifie quo I'année | 853 est,
la I l" d'un de ces gro.pes de pB ans. Lrusage-du cycle solaire se
4t2 Écr.tpsns ET occutralloNs.
trouve un peu modifié, lorsqu'on suit lo calendrier Grégorien, cha-
que fois qu'on passr) par une année séculaire qui n'est pas bissextile.
Le cyclo des indfctfons ronraines est, une période de 4 5 ans . qui
a été adoptéo du temps des ernpereurs rornains, et qui n'est, liée à
aucun phénomène ast,ronomique. Chaque année porte un numéro
relatif à ce cycle, oomme pour clracuu des deux précéderrts. Àinsi,
en | 853, I'indiction ronraine csl | 4 .
l.es trois nombres ,19,, 28, 45, qui représenten[ les durées dss
périodes relatives au cycle lunaire, au cycle solairo, et au cycle des
indictions romaiues, sont, prerniors enùre eux deux à deux. Il en
résulte que, dans I'espace de 7 980 années consécutives (7 980 est
égal à {9 X 28 X 45), it n'ylprsdeuxannéesqui aient Iemêms
nombre d'or, le même cvcle solaire et la même indiction romaine.
l3n sorte que, dans un parcil intervalle de temps de 7g80 ans, la
connuissance des trois numéros que portc une aunée quelconque,
relativomcnt aux trois cycles dont il est question, sulfit, pour dis-
tinguer cefte année de toutes les autros. Cette considéraLion a
conduit à adopter une nouvelle période, comprenant 7 gB0 ans, à
laquolfe on donne le nom depëriode julienne . On a pris pour la pre-
mière année de cettc immense période, celle qui porto le numéro ,l
dans chacun des trois cvcles composants, et I'on a trouvé que cotte
prenrière année de la périodc iulienne qui comprend l'époque ac-
l,uello, est I'année ,17,13 avant J.-C. La même période, commen-
çant à celte époque reculée, ne se terminera qu'en I'an 3 267; ello
s'étend donc à tous los lenrps historiques et. so prolongera encore
longtemps dans I'avenir : en sor[e que, pour l'indication tles dates
dont nous pouvons avoir à nous occuper, il es[ entièrenrent, inutile
de considérer les périodes qui I'ont précédôe ou qui la suivront. La
première année tle cet[e période julienne fornre ainsi une ère par-
ticulière, à laquellc on rapporto toutes les autres, pour les com-
parer, L'année,1853 est la 6566. à part,ir de ce[o ère. D'après lir
manièro dont, la prenrière année do la période a été choisie, si l'on
divise le nonrbre 6 566 successivement, lrar chacun des rrombres I g,
28, ,l S, on doit trouver pour restes de ces trois divisions les nom-
lrres ,f tl, lL, | 4, qui sont lo nombre cl'or, le cycle solaire,, et. I'in-
diction romaine refatifs à l'annéo ,1853: c'est ce qui a liou en effet,
comûre on peut le vérifier.

Écupsrs ET occullATloris.

$926. Il arrivedo temps en tenrpsque Ie disque rlu soleil perd


pendant quelgues heureg la forme circulaire que nous lui connais-
N(:T.IPSES DE I.UNE. hl3
sons. Ce disque s'àchancre d'un côté; l'échancrure augmento pro-
gressivement d'étendue; puis bientôt ello diminue peu à peu, et
Iinit par s'anéantir, en laissant le disque de I'astrs tel qu'il était
avan[ lo comrnelcemont de co singulier phénomène. Quelquefbis
l'échancruro du disque s'étentl à un tel point qu'ello finii par le
couvrir complétement, et que lo soleil disparaii pendant quelques
minutes ; au bou[ de ce temps, I'astre reparalt en passànt succes-
sivement, e[ en sens inverse, par les diverses phases qu'il avait
présentéos avant sa disparition.
La lune éprouve aussi de temps à aulro des nrodifications ana-
logues dans la forme de son dique, modifications qui, tout en ayant,
une certaine ressemblâDcê {ysç les phases tle ce[ astre ($ { 95), ne
doivent pas être confondues avec elles, tant à cause de leur durée
qui n'est jamais que d'une fraction de jour, qu'en raison de la
grandeur ot de I'imégularité des intervalles de tomps compris entre
les époques auxquolles on les observe.
Ces phénomènes remarquables, qui ont été pendant longtemps
une causo de frayeur pour les hommes, et qui maintenant, ne font
plus qu'exciter la curiosité, sont ce qu'on nomme des eclipses. Les
éclipses de soleil amiveni toujours au moment de Ia nouvelle lune,
e[ les éclipses de lune, toujours au moment de Ia ploine lune.Cette
circoustance a depuis longtomps fait connaltre la cause à laquollo
on devait les atlribuer. Au moment de la nouvelle lune, la lune,
passant entre la teme et le soleil, peu[ dérober à nos regards une
portion plus ou moins grande de cet astre : c'est ce qui produit,les
éclipses de soleil. Àu moment, de la pleine lune, la terro se t,rouve
entre lo soleil et la lune; elle peut donc empêcher les rayons so-
laires d'arriver sur la surface de ce dernier astre, qni cessera dès
lors de présenter I'aspec[ brillant sous lequel on le voyait quelque
temps auparavant, et il en résultera une éclipse de lune.
Si la lune, dans son mouvement autour de la terro, restait ûou-
jours dans lo plan de l'écliptique, il esi clair qu'il y aurait une
éclipse do soleil à chaque nouvelle lune, et une éclipse de lune à
chaque ploine lune, Nous savons qu'il n'en est pas ainsi : les éclipses
sont beaucoup plus rares qu'elles no le seraienb dans ce cas. Cela
tient à ce quo la lune se meut, dans une orbite inclinée par rapport,
au plan'do l'écliptique; elle se trouve tantôt, d'un côtéde ce plan,
'tantôt de I'autre côté, et à une distarrce qui varie d'un instant à
un autre : en sorte que, au momen[ des syzygies, elle passe ordi-
nairoment assez loin de la ligne qui joint, le cen[re du soleil au
centre de Ia terre, pour qu'il n'y ait, pas d'éclipse. Il ne peuty avoir
d'éclipse qn'aulant qu'ru rnoment de la nouvelle lune ou de la
35r
hth Écrrpsns ET occul,TÂTloNs,
pleine lune, le centrede la'ts*e se tro^u.ve dans
le plando l'éclip-
ù.,.qo9 ou suffisamment près.de.ce-pran.
c'est de
cl'ëcliptique donné au.pian de l'orbite apparente
rilq;ililt
re nom
du soleil autour de
la terre, ou de I'orbilc réelle de la térie autour du soleil.
Nous allons entrer' dans quelques déveropp.*uni, .àiativemenr
aur circonstances qne. présenteni les éclipses oe soteii
uioe tun*,
e[ auK moyens que. r'on emproie pour en prédire Ie retour. Noui
comnencerons par les éclipses tle lune qui sont rJc
, beaucoup les
plus simples.
. .$ 227. Éel|pecs rre lune. - Nous venons de dire que res
éclipsos de lune sont duos à co que la terre, en s'interposant
enlro
le soleil et la tune , empôche reô rayons rôrui.ur dt,:ri;;;
sur ra
surface de ce dernier asl,rs. cberchôns d'abord
t
,uronnurtre s.il
est possible qu'il en soit. ainsi.
Le soleil envoie dcs rayons de lumiere dans toutes les directions.
sbnù dirigés versla rerre *onr-u.rÀtC, par
9r::9^-_::r^,lul:nr_qui
ra presence de ce corps-opaqre; et il en résulte que, au delà de la
[e*e, uno^poriion do I'espace se ûrouvo dans l'ombre. IÀaginons
un cône ÀOA', fig. 282, qui envcloppe conrplétemenb te-Àoieit
S et

la ter-re T, en touchant leurs surfaces sur tout, son conr,our.


aisé de voir qu'aucun rayon solaire, en supposant qu'il
il ost
conserïc
cons[amment sa direction rectiligne, ne pouma pénétrer
dans la
;;ortion do ce cône qui es[ compriso entre son sommotet la terre:
tandis que, si I'on prend un aurre point querconquo oà t
verra q.u'il peut, to.ujours y arriveides rayons provenânt,
*furu, on
sinon do
ra tofarrté, au moins d'uno partie de I'hémispùère
solairo qui est
tourné vers ce poin0. c'est donc ra partie BoB'
du .Àn" qoi ,on-
stitue I'ombre produite par ra terre du côté opposé uu
,ol*il.
Poyr que la lune puiise s'écripser, il faut qieile poi*u pjnetr.,'
.
dans lo cône d'ombie. voyons d'onc'quello *ât tu finguàu'. de ce
cône. Si, par le point T, nous menon-s la ligne fC paùifel, e Ol,
nous aurons deux triangles senrblarrtes oBT; TCS, {ui nous donne_
ront la proportion
o1
_:
TB
TS
5C'
Écttpsts DE r.uNo. 4lir
9i l.oll prenons lerayon de la terreTB pour uniré, SC, qui es[
Ia différence ent.re le iayon du soleil et, leiayon de ia terre,
sera
égal à 'l 'l'l ($ a 50) ; d'ai[leurs Ia distanco TS tlu soleil à la terre
est
en moyenne égalo à 2& 000 : on Bn conclut que la distance or du
sommet du cône d'ombre au centre de la torre ôst égale i
zt lrayons
terrestres. ce résultat nous mon[re que la lune pàut pénétrer dans
lo cône d'ombrs do la terre, puisque ia distance .ioi u*iriu untro son
con[re eù celui rle la terre est seulement de 60 rayons terrosl,ros.
O.n peut mêmo ajouter quo la lune, en pénétrant da's le cône
o omDre' peut y ô[re contenue en totalité. car, si l'on consirlère
la
sectron transversale de cône, au milieu de Ia distance or, c'ost-à-
dire à uno dislance du point T égale à r 0g rayons terrésbres, le
diamètre do cet[e section est égal à la moitié âu diamètre ds ]a
lerro I le diamètre de la section faite à une distanco du point
T
éS1lg.à,60 rayons terrestres seulement, est donc plus granà quo
la
noilié du diamètre de la terro : or on sait que le cliamèire ds la lune
n'esl guère.que le quarl de celui de la torre, c'est-à-dire qu'il ost,
boaucoup plus petit que cerui de ra section iransversale du cône
d'ombre., au point ou la luno vient pénétrer dans ce cône. Ainsi
non-seulement la lune, dans son môuvement, aulour de la terre,
peut rencontrer le cône d'ombre projetépâr ce globe, mais sncoro
elle peut se placen tout entière à i'iniérieur de ù cône.
,, S 32s.. Lorsque la lune no pénètro qu'en partio dans le cône
oomore de la lerro' ol_git que l'éclipse est partielle; lorsqu'ello
pénètre complétement à I'intérieur du cône, l'èclipre eit totaie.
si l'on se représente la lune marchant d'un moùvemont sensible-
ment uniforme, et suivant une direc[ion à peu près perperrdiculaire
r\ cclle de I'axe du cône tl'ombre, on se feia toït Oô su'ite une
idée
des circonstanccs principales que devra
présenter une éclipse de luno , depuis
le moment oir elle comnlenco jusqn'à
celui où clle {init. Dans le cai d'une
écllçlru par[ielle, I'ombre de la terro
s'étend de plus cn ptus sur la surfacc
rlc la lunr:, j usqu'à I'ilrstan t ou le centre
tlc l'astre se t,rouve au point, cle son or-
bite le plus rapproché dô l'axe du cônet
à partir dc là , l'onrbre ahlndonnc lir
lunc peu a p.eu r puis finit, par dispn-
raitre complétement. La 69. Zaf peut !'is. ?83.
donner une idée de.l'échancrrrr.yie présente le disque de la
lune,
lorsque I'omhre de la lerre se projettà ainsi sur une'poriion ,l*
*a
n.'

l+16 Écr,tpsls D'I occuL'l'arIoNS.


surface. Le bord abc de cette ér:hancrure esù une partie du conbour
de la section transversalo faite dans le côno d'ombre à I'endroit ou
se trouve la lunella forme arrondie de ce bord, qu'il estimpossible
de ne pas remarquer lorsqu'on observe-une éclipse, manileSte d'une
manièie évidentô la rondeur de Ia surfaco de la torro, rondeur que
nous avons constatée tout d'abord au moven d'observations simples
faites à la surface mêmo du globe (SS fl et 54).
Dans le cas d'une éclipse to[ale, la June pénètre d'abord peu à
peu flans le cône d'ombre ; son disquo présente une échancrure de
ptus en plus prononcée, jusqu'au .moment oir il est, entièrement
couvert, par I'onrbre de la terre. La lune reste dansce[ état, pendant
un certgin temps, puis elle en sor[ en repassant succes-sivement
par les diverses apparesces qu'elle avait, présentées précédomment,
mais en sens inverse.
$ ??9. L'éclrancrure du disquerle la lune, au moment
oùt cot
astio 1'est quo parl,iellemen[ éclipsé, est, loin d'être augsi nette et
aussi tranctiee <iue la ligure 383 semble I'indiquer. L'ombre pro-
jetée par la terie sr,r la ltrne présente une P^é1omb19 ($ '1.,| ?),
ôo,nm'e cela a lieu nécessairement toutes les fois qu'il s'agit de
I'ombre produite par un (:orps opaquo exposé aux rayons-du soleil.
Pour nous renàre cornptede l'étendue de cette pénombro, irna'
ginons un aul.re cône AOIA',, frg'28&, ayanl son sommet O'entre

le soleil et la terre, e[ enveloppant lo soleil S et la terre T dans


ses deux nappes opposées AO'A', BO'B', qui touchont les surfaces
de ces deux-corps pàr tout leur contour. Il est aisé de voir que touù
poinù situé à l'intéiieur do I'espacg CB.B'C', et en dehors rle l'ombre
bOB', doit recevoir des ra\, ons de lumière venant, d'une portion seu-
lement, de I'hérnisphère du soleil tourné do son côté; d'un.pareil
poinl on ne doit apôrcovoir qu'une partie du disque du soleil, I'autrs
partie étant masquée par la terre, _qui se trouvo interposée entrc cc
point et le soleit. On reconttaitra de plus très facilemenl que l-a ltor-
iion du soleil qui envoie des rayons de lumi(rc aLr point dont il
s'agit,, est d'auiant plus grande que ce point cst plus rapproché dtl
la Hrrface extérieure do l'esplce CBB/(l/, et d'autant, plus potitc, au
Êctrpsns ttn LUNr. hl7
conl,raire, qu'il est plus rapproché de la surface do I'ombre pure
BOB'. Bn sorle rluo, pendant qus Ia lune s'avance de manière à
pénétrer dans le cône d'onrbre de la terre, une portion quelconque
de sa surfacc doit conrmencer à perdre de son éclat au moment oir
elle entre dans le cône CBli'C' : la lurnière doit aller ensuite en di-
tninuant progressivement, à mesure quo cette portion de surface
s'âvarlce vers I'ombre pure, pour disparaltre toul, ir fait à I'instant
oir elle franchit la limite extérieure de cette ombre puro.
Les diverses partics du disque de la lune occupant, à un instant
donné, dcs positions différentes à l'intérieur de cet espace qui cor-
respond à la pénombre, il doi[ y avoir une dégrarlation insensible
do lumière, depuis les points qui sont éclairés par touto la surface
du soleil, jusqu'à ceux qui n'en reçoivenI aucun rûvon luminoux.
. l\fais il est aisé de voir que le diamètre du disque de Ia lune n'est
p{ls assez grand, pour qu'on puisse bien y distinguer la pénombro
dans loute son étendue. La largeur angulaire de Ia pénombre est
prétrisément I'angle CIIO; or cet angle est ôgal à I'angle ABA', qui
n'est, autro chose que le dianrètre apparent du soleil, vu de la terre .
e[ comnre le cJiamdtre appnrent de li lune est à peu près Ie même
que cclui du soleil, il en résulto que la luno peut occuper à peu
près toute la largeur de la pénombre. D'après cela, lorsqu'une por-
tion du disque de la lune cs[ dans I'ombre puro, I'autre portiorr
doil, être toul entière dans la pônombre, et ne doit même pas s'é-
tsndre jusqu'à la limite opposée de cette pénombre.
Ce qu'on remarque aisément, c'est, Ie passage insensible de
I'ombre pure à la pénombre; la dégradation de teinte qu'on y voit,
est tellement prononcée, qu'i[ est, impossible d'indiquer avec pré-
cision l'insl,anl or) un poin[ rentarquâtrle dc la lune quitto Ia pé-
nombre pour entrer dans I'ombre pure, ou inversement.
S 930. Oul,re les circonstances que nous venons d'indiquer, eû
qui résultent, de Ia manière dont une partie des rayons solaires est
nrrêlée par I'inte,rposition du globe temestre entre Ie soleil e[ la
lune, il y en a encorc d'autres qui sont dues à la présence de I'at,-
mosphère de la terre, et que nous allons faire connattre.
Pour que les choses arrivent eractemen[ comme nous l'avons
dit jusqu'ii présent, il faut, que les râyons solaires, en passant près
do la terre, conservent la direction rectilignc qu'ils avaient au mo-
menc où ils sont partis tlu soleil. Mais on sait qu'il n'en. est pas
ainsi pour les rayons lumineux qui traversent I'atmosphèro de la
terre ; ces rayons changen[ de direction chaque fois qu'ils passent
d'une couche d'air dans une autre couche d'une densité différente :
lorsque, après avoir pénétré dans I'atmosphèrc d'un côté, ils en
418 Écr.tpgns ET occutrÂTIoNs.
sortont d'un autre côté sans avoir roncontré la surface de la terro,
ils doivent avoir éprouvé dans I'intsrvalle un changement notable de
direction. Considérons en particulier un ravon, toi-que SA,
fig. 2g5,

qui lr-averso I'atmosphère terrostre en passant tout pres do la sur-


fece du sol La direction de ce rayon au point, A, oir il est devenu
pour ainsi dire tangent à cette surface, n'est pas la môme que la
direction qu'il avait avant, de pénétror dans I'atmosphère; ra riévia-
tion qu'il a éprouvéo jusqu'au. point A est ds plus do 3l/ ($ SS),
dans los circonstances ordinairos. Depuis le pbint A, lusqù'a sa
sortie de I'atmosphère, il éprouve une nouvolle-déviation égàle a ta
précédente, e[ dans le rnême sens ; en sorte que la direction dé6ni-
l,ive.do ce rayon luminoux fail un angle de plus d'un degréavoc
sa direction prernière. Cette déviution totale qu'éprouve un rayon
do lumière qui traverse I'atmosphère, sans s'urrêter à la terre, est
d'ailleurs plus ou rnoins grande, suivanl que ce rayon s'approcho
plus ou moins de la surface du sol; elle présents [ous les élats de
grandeur, depuis la déviation de plus d'un degré relative au rayon
qui pénètre dans les couches les plus basses de I'atmosphère, jts-
qu'à une déviation nulls correspondant au rayon qui touctre la
couche extérieure de I'atmosphère sans y pénétrer.
On comprend d'après cela que le cône d'ombre, dont nous avons
parlé précédemment., ne doit pas être privé de ral'ons solaires dans
toule son él.endue. Les ravons qui lraversent I'atmosphère leruest,rc

!'
l-ig. 980.
y.éprouvent uns déviation qui les rapprocho de l'axe de ce cône.
si I'on considère ceux de ces rayons qui, dirigés d'abord suivanû
lesgénérntpices drl cône .{B, 4,87. fig.g,g6,péiètrent jusqoe dans
Êct tpsris Dts LUNE. il9
lcs c.ouches inlérierrres de I'atmosphère, et con0inuenc leur route
après avoir passé tout'près de la surface de la terre, on verra qu'ils
viennenl converger en un point, D beaucoup plus rapproché de
la terre que le point O. Le cône BDB', fonné par tes rayons, di-
vise le cône d'ombre BOB' cn deux régions : I'uno, intérieure au
cône BDB/, dans laquclle il n'arrive aucun rayon solaire I I'autre,
ertérieure à ce cône BDB', dont tous los points sonb traver.sés par
des rayons solaires déviés tlc leur route primitive par I'atmosphèro
de la terre.
Si I'on détermine la distance du point D au centre de la terre, on
l,rouve que cette distance est, en moyenne de 49 rayons terrestres.
On voit, donc que la lune nc peut jamais pénétrer dans l'espace
BDB|, qui est complétement privé de lumière; au momen[ d'une
éclipse totale, la lune est tout entière contenue dans la portion du
cône d'ombre BOD' oir pénètrenl les ravons réfractés par l'atmos-
phère de la terrc. Âussi urrive-t-il que, dans une pareille éolipse,
la lune ne perd pas complétenreut sa lumière ; elle est encore fai-
blemenb éclairée par los rayûns dont, nous venons de parler.
On observe quo cette faible lurnière quo la lune conserve dans
les éclipses tolales présente uno teinte rougeâtre très prononcée.
Quelques points lx'illnnts, qu'Herschel avait rcmarqués dans cer-
tuines par[ies de la surface de I'astre , pendant les éclipses , I'a-
vaient mème porté à croirc qu'il existait sur la lune quelques vol-
cahs cn activité;maison ne doit voir, dans tout cela, que I'effet dû
à la lurnièredu soleil, arrivanl h la surface de la lunc après avoir
subi I'influence de l'air atmosphériquo, L'air arrête une portion do
la lumière qui le truversc, et la réftéchit dans toutes les directions,
ce qui donno lieu à la lurnière difTuse ; mais cette action de l'air rro
s'exefce pas également sur les diverses lumières élémentaires qui
composenb la lumière blanche. Les rayons de I'extrémité violette du
spectre solaire sont arrêtés etr plus grand nombre que ceux de I'ex-
trétnité rougo I c'es[ ce qui occasionne la couleur bleue du ciol,
en raison do la prédominahce des rayons de la prernière ospèce
dans la lumière difruse I c'est ce qui prodtrit, ehcoro la binte rou-
geâ[re des nuageé éclairés par le soleil, âu moment du couchef de
cot astre, en raison de ce que la lumière qui leur arrive, ayant tra-
versé une grande épaisseur d'atmosphère, contient une plus grande
proportion des rayons de la seconde espèce que la lumière blanche.
On comprend donc que la lumière qui arrivo encore à la surface de
Ia luno, pendant les éclipses totales rle cet. astre, doib avoir ttne
teinte rougeâtre, puisqu'elle ne lui arrive qu'après avoir traversé
une grande épaisseur d'air atmosphérique. Cette lumière rouge,
/r20 {icllpsns ET oc(;ULTATIONs.
forlcnent, refléchie pal quelques sommets de nrontagnes lnnaires,
donne lieu aux points brillants qu'Herschel avait pris pour des vol-
cans en activité.
. $ 23 { , Prédterlondec éeffpses dsruns.-Leséclipses de lune
étant uniquement dues aux positions quo le soleil et la'lune oecu-
pentl'un par rapport, à I'autre dans le'ciel, on conçoit que la con-
naissance des lois du mouvement de ccs deux astres doit perrneltre,
non-seulen:enû de calculer dlavance les époques auxquellôs ces phé-
-de
nomènes doivent se produire, mais encore prédire les diverses
circonstances qu'ils doivent présenter. Nous allons donner une
idée de la marche qu'on suit pour atteindre ce but.
Les anciens étaienb loin de connaltre les lois du mouvernen[ du
soleil et de la lune aussi bien qu'on les connal[ maintenan[; mais, à
I'aidede Ia période de.,t 8 ans 4 il jours dont nous avons par,lé ($ zzd),
jls étaient parvenus à prédire le relour
des éclipses d'e lune, avec
un- assez grand degré d'exactitude. Nous savons qu'il y aurait
éclipse.à chaque pleine luno, si la lune ne sortait pm oo plan dc
l'écliptique. ce qui fait les éclipses de lune sont beaucoup
plus rares, c'est que, la -quo
lune se trouvant d'un côté ou de I'autre de
l'écliptique, au moment où elle est en opposition avec le soleil, elle
peuû passer au-dessus ou au-dessous du cône d'onrbre de
la terre,
*lls y pénétrer; il n'ya éclipse clue quancl, au moment do I'oppo-
sition, la lune est suffisamment rapprochée de l'écliptique, ou
bien, ce qui es[ la même ohose, suffiiammenù rappro.irée do'l'un
des næuds de son orbire..gi, à deux époques difléràntes, Ia lune,
en opposition avec le soleil, se trouve placée de la mêmé manièrc
par rapporl à ses næuds, il ne.peut pâs y avoir une éclipse à I'unc
de.,ces de.ux époques, sans qu]ly eri ait une autre entièrement pa-
reille, à la seconde époque. or,-si à partird'une éclipso que I'on
a observée, on attend qu'il s'écoule Zgb lunaisons, on ôu .utrouycra
à une pleine.lune pour laq_uelle la lune occupcra par rapport à ses
næuds la mêrne place qu'au commencemeni de'cet intervalle de
temps; puisque, pendanl ce temps, il se sera écoulô,r g révolutions
synodiques des næuds : on devra donc, après les 2g3 lunaisons,
observer encore uno éclipso pareilre à celle que I'on avail observée
précédenrment. on conçoit, d'après cela, qu'il suffit d'avoir noré
lcs dates et les phases principalès des éclipées de lunc qui so sont,
produites pgndant la durée do zz3 runaisons ro..usrùe*, pour
potlyoir prédire indéfiniment le retour de ces éclipses.
sr 22S lunaisons faisaient exactement ,l g révolltions synodiques
des næuds de la lune, on n'aurait pas besoin d'avoir iecours à
d'aut,res moyens pour la prédiction des écripses de tunc. Mui, nou.
PRÉDlcrloN DHS Ét;t tt'sus Ds LUNE. b2l'
savons quc l'égalité entre Ia durée de 923 lunaisons eû celle do
I
I révolu[ions synodiques des næuds n'esb qu'approximative. Bn
sorte que, si I'on peut prédire à coup sùr, à I'aide de la période rlonr'
il s'agit, qu'une éclipsc arrivera à telle époque, on ne peut pas-fuire
connâltre-aveo une bien grande précision I'importance ni la duréc
de cette éclipse, qui diffèrc réellement un peu de l'éclipse antérieure
avec laquelle elle devrait êt.re identique si la périotle était exacte.
ll peub même arriver qu'une éclipse paltiellc très faible ne se
reproduise pas du tout, au bou[ de 'l 8 ans { 'l jours; e[ aussi qu'uno
I
éclipse par[ietle se présente { ans 'l'l jours après une époque à
laquelle on n'avait pas observé de phénomènc de ce gelrre. Aussi
I'emploi de cette période de 4 8 ans l'l jours, qui constituait le seul
moyôn enrployé pâr les anciens pour la prédiction des éc.lipses, ne
peut-il plus suffire, maintenant que les théories astronomiques per-
mettent tl'atteindre une précision incomparablement plus grande.
Cette période n'es[ plus employée que comme un moyen extrême'
mcnt simple d'acquérir une prernière notion sur la série de.s
éclipses qui devronl arriver, et dont on devra avoir à s'occuper.
Les lois des mouvements des divers astres, tolles que la scietrce
a pu les établir jusqu'à présent, ont été réduites par les astronomes
en tnbles, au moyen desquelles on peub indiquer â I'avance la po-
sition qu'un astre doit occuper dans le cic'l à une époque quelcnnque
à venii. C'est sur les données fournies par les tables du soleil e[
de la lune, que I'on se bass maintenant pour prédire les cclipses
de lune. MaiÀ habituellemont ces données ne sont pas puisées di-
rectenient dans les tables mêmes. Le Bureau des longitudes faisant
calculer, à I'aide de ces tables, eb publiant plusieurs années
d'avance, dans la Conlutissattce tlcs lemps,, toutes les indications
relat,ives aux positions que Ie soleil et la lune doivent prendrc dans
le ciel, jour pàr jour, on profite de ce travail préliminaire: et c'est
à ces indicaiions fOurnies par la Connaissurtce des temps, que I'on
emprunto tou[ cs qui est nécessaire à la détermination des diver.cs
circonstances que doivont présenter les éclipses.
S 232, Pouf comprendrô commen[ se fait Ie calcul d'une é.qlipsg
deJune, il faut conôevoir que lo rayon de la sphère célesto ($ 63)
ait été choisi de manière que sa surface passe par le centre de la
Iune; celte sphère,don[ le ôentre ssra Supposé au centre de la terre.
cgupera la lùne suivani un cercle, e[ lo cône d'ombre de ]a terrs
suivànt un autre cercle : c'est en é[udiant los positions {.lue ces
deur CerCleS prennent succOssivemon[ I'un par rapporb à.1'aulre'
qu'on arrive i déterntiner toutes les circonstances des éclipses de
tune. Le cen[re du cercle d'ombre est touiours diamétralemen[
36
1fl2 Ér;r,tpsus H'l' oc(;ullATIoNS.
gpposé au centre du soleil ; il es[ donc situé sur l'écliptique, et s'v
déplace progressivement, aveo une lir,esse égale à ôelle avec
laquelle Ie centredu soleil lui-mêmeparcourt cé grand cercle. Le
cercle suivant lequel la surface de la lune est r:oup?e par ra sphère
céleste, se meut de son côté, de manière que son cenire reste tou-
.iours sur I'orbite 4robile dont nous avons farlé ($ 807). Tant quc le
cercle d'ombre e[ le cercle de la lune restent exùérieur! l'un à'l'au-
!.ru, il n'y.a pas d'éclipse; si ces deux cerclcs t.iennen[ à pénétrer
I'un dans I'autre, il v a éclipse r l'éclipse est totare, si re iercre do
la lune vient se placer tout cnrier à I'intérieur du cercle d'ombre.
Pour comparer les posit,ions respectives que cos deux cercles
prennent successivement, il est nécessaire de connaltre leurs rli-
mensions.
Nous savon..déiL que Ie dianrètre apparent de la lune est égal en
moyenne à Slt?lrttJ I sa valeur, qui vario constamment entre
29' 22" e[ 33'98", est fournie par la-Conrvtissance rlas lenrps, pour
[o-us les-jours de chaque année, à midi et à minuit, et I'on peut,,
àl'aide de ces indications, la trouver pour une époque querconque.
Quanb au cercle d'ombre, il es[ facile de voir cômm-ent on peut
en calculer le diamètre apparen[. Soit, MN, frg.Lgy,la surfacè de

Fig. 987.

la sphère célerte r Qro nouË supposons pâsser par le cehtre de la


lune; cotte surface coupe le cône d'omËre de ia terre suivant le
cercle MM', rt I'angle MTM' est le diamètre âpparent qtre hous
voulons déterminer. La moitié ûlro de ce oiamo^tre appârent est
égale,à l'angle_BrlIT, qui n'es[ aûtre chose que la paraliaxe de la
lynu (pÏ't^que l\lT esr la disrance de la lune à la teriel, diminué de
l'gngle IIOT; mais llangle- MOT est lui-même égal à I'angle ATS
(demi-diamètre..apparenr du soleil), diminué Oeï'anllu nif
rallaxe du soleil ) : donc_, pour avoir le rlemi-diamètrà appa.enlipr- du
corcle d'ombro MM', il faut, ajouter la parailaxe du soleii à celle de
Ia lune, et, en retrancher le demi-diaùètre apparent du soleil. on
trouve ainsi que ce diamètre apparent du cercisd'ombre varie entre
,l o | 5' 32'r
et .l " g I I B.prf sg vàleur, pour une époque quelconque
.: ,
peut être obtenue à I'aide des valeuri que fournit'la connaisffince
PRÉ:DICTToN DES Écr,tpsss DE LuNx. tt23
das tentps pour les parallaxesdu soleil et de la lune, eù pour le
diamètre apparent du soleil. Nous ajouterons que, en raison de la
pénombre et de la présence de I'atmosphère, I'ombre de la terre
paralt avoir un dianrètre un peu plus grand que celui qu'on obtient,
conformément à ce que nous venons de dire. Pour que les prédic-
tions d'éclipses de lune s'accordent avoc les observal,ions, Mayer a
trouvé qu'il faut augmenter le diamètre de l'ombre d'un soixan-
tièmo do sa valeur; les as[ronomes se conforment habituollemen[ à
cette règle.
Soit, AB, 1tg. 288, le grand cercle de l'écliptique, et CD l'orbite

de la lune; N sera un des næuds de cetts orbite. L'ombre O sc


neut le long du promior cercle avec la vitesso du soleil, ot, la
luno L semeut le long du second cercle, avec uno vitesse onviron
J
3 fois plus grande. Pour que, dans ce mouvement commun, la
lune L vienne rencontrer I'ombre O, il faut qu'au moment, de
I'opposition de la lune, le centre do |ombro soit suffisanrment rap-
proché du næud N. Bn tenant cornpte de.ce que les diamèl,res ap-
parents de la luno et de I'ombre vaiient d'une époque à une autro,
et remarquant que la distance du centre de I'ombre au næud N est
précisément égale à la distance du centre du soleil à I'autre næud
de la lune, on trouve que : 4o Si , à l'époque d'uno pleine lune, la
distance du cenlre du soleil au næud le plus voisin est plus grandc
que 4 2o !', il ne peut pas y avoir éclipse ; p' si , à une pareillc
époquo, la distarrce du centre du soleil à l'un des næuds de la lune
est plus potito que 9o'34', il y a certainement éclipsel Bo enfin. si
la distanco du soleil à I'un des næurJs est compiise cn[re gogl,
e[ l2o3', l'éclipse est douteuse, et le calcul déiaillé des circon-
stances de cette éclipse montrera si elle a lieu réellement.
$ 233. Yoyons maintonant commont on effoctue la déterminatir.n
des cliverses circonstances d'une éclipse, comment on calcule
d'avanco_les époques précises auxquelleô se produiront ses diverse.s
phases. Ce que nous pouvons faiie de mierix, pour cela , c'est de
donner un exemple do ce genre de calcul.
Prenons l'éclipse des ,l3 et, { 4 novembre ,lS,[1"r. D'après la fon-
h2tr Écttpsns nr occu[TATIoNs.
nnisstmcedes fcnlps, le 3 novembre, à midi molen (telnps de Paris),
,l

la fongitude du soleil surpasse celle de la lune de 4 86" 20t 7t' ,tl ,


le lonîentain ,t 4, également à midi moyen, la longitude_du soleil
ne surpasse plus celle de la lune que de 17 h" l*5'8"'6' Dans I'in-
tervallô, il dàit y avoir un instant pour lequel la différence des
deur longitudes ôst exactemenû de ,180"; on t,rouve facilementquo
cet instait, pour lequel la lune est en oppo_sition, correspond au
,f I novembre, à 4r' 4m 206,9 du matin. La connaissance dcs tentps

fait, voir qu'à cet,[e époque la longitrrde du soleil surpasse celle d'un
des næuàs de la lune, cl'environ 5 degrés et demi ; on est donc
certain, d'après ce que nous avons dit, que Ia lune pénètre dans
I'ombre de lâ terre, c'est-à-dire qu'il y a éclipse.
On trouve, toujours dans la Connuissa,nce des temps, que pour
'
le monrent de l'opposition:
la parallaxe âe la lune ost, de' 55/ 39",6
la parallaxe du soloil est ds. sil'7
le ôemidiamètro apparent de la lune est de.
5' | 0f f ,4
'l
le demi-diamètre apparent du soleil es[ de.
tl6t tl2t',,3
On en conclut que le-d-emi-diamèlre de I'ombre est, de 39'36",
ou 93?6"1 en sorie qu'on I'augmentant d'un soixantième de sa
valeur , par la raison quo nous avons indiquée, il devient égal
à 2Ltl5",6.
On trouve encore, au moyen de la Connaissance des tentps, quo:
,l' le ,14 novembre, à 0"30n'du mâtin, l'excès de la longitude du
soleil sur celle de la lune est de 'l80o 'l 6t 33",,7, et la lati[ude de la
luno est de 0o95'f)7'tr6 A ; 2o le mênte jour, à 4h 30nr du ma-
tin , I'excès ds la longitudo du soleil sur celle de la lnne esl de
t179" L|t37ttr7, et la latitude ds la lune est de 0"28'5lt',5 A.
' A I'aide de toutes ces données' nous pouvons étudier toutos les
circonstances de l'éclipse, de la manière suivante. Considérons la
portion de Ia sphère céleste sur laquolle se trouvent la lune et
i'ombre de la terre, pondant toute la durée do l'éclipsor comme
étant plane, ce qui peut, se faire sans erreur apprécieblo. Suppo-
sons en outre que I'ombre do la toffe soit immobile, ot que la lune
ne so meuvo qu'en r.ertu du mouvement rolatif dont, elle est animée
par rapport, à cette ombre. Nous pouvons-représenter I'ombre de
ia terrô-par le cercle ABCD, fg. 989, en choisissanù le rayon OÀ
de ce cercle, de manière qu'il correspondo à la valeur du demi-dia-
nrètre de I'ombre (244 5",6;, d'après l'échelleque nous.aurons adop'
tée pour la constrirction de la figure. La ligne droitoBE/,-pas.sant par
le côntre O de ce cercle, représentera une portion de l'écliptique.
A 0h 30- du matin, la longitude du soleil surpasse celle de la
pfiÉDrcrloN DEs Ér:tlpsrs D[ r,uNri, 1fl5
luùe de { 80',1 6' 33",71 la longitude du contre O de I'ombre surpasse
donc la longitude de la lune, seulenrent de { 6'l:}'t r7t ou gg3,,,y.

Si nous supposons quo les longibudes se comptent de droite à


gauche do notro ligure, et que nous prenions Ot' égale à gg3,f,?,
d'après l'échelle adopt.ée, le point F' sera le piecl du-cercle de lati-
tudo de la lune, pour le moment dont ils'agit. Élevons en F' uns
perpendiculaire sur l'écliptique EE', puis prenons sur cette perpen-
dicu.laire..une longueur ltG égale à 95'57tt,6, ou 4552,,,6,-clui
est la latitudecorrespondante de Ia lune, et nous aurons en G-la
position occupée par le centre de la lune à 0r'80", du mabin.
Prenons de même OH égal à Iàt Z!",3 ou 7 &g,t,i, qui est I'oxcès
rle la longitude do la lune sur celle du centre O ds I'ombro, à 4 r'3 0,,,
du matin; puis portons, sur la perpendiculaire à l'écliptiquo menée
par le point H, uno longueur HK égalo à la latitude colrespondante
de la luuo, dont la valeur est ds 28'5{",5 ou ,lYg,l'l,b: le point, K
sera la posil,ion du centre de la lune à 4t,BOm du matin.
Nous pouvons, sans erreur sensible, regarcler lo mouvement, do
la lune, par rapport à I'ombre, comme étant rectiligne et uniforme
pendant toute la durée do l'éclipsc. En sorte quc, si nous faisons
passer une ligne droite MItl' par les points G, K, ce[to ligne sera lo
30,
It26 fir;r,rpsns ET occutrarloNs.
c,hemin parcouru par le centro de la lune, par rappor[ au corcle
d'ombre AB(lD. Le point N, ori la ligno Nllt' est rencontrée par la
perpendiculaire à l'écliptiqne menée par le point O, n'osb autre
chose quela position qu'occupela lune aumomentde I'opposition,
c'est-à-dire lo 4 4 novembre à ' tr lrru Bfls,9 du matin.
Décrivons une circonférence de cercle, du point O comme cenl,re,
et avec un rayon égal à la somme des rayons de I'ombre st do la
lune, c'est-à-dire égal à 332ô",7; cetto circonférence coupera l'or-
bite relative MN[/ du centrs de la lune en deux points L, L'. Il est
bien évident, d'après la rnanière dont ces deux points ont été ob-
tonus, que si, de cbacun d'eux comno centre, avec le rayon de
la lune, qui est de 940'/,{, on trace une circonférenc.e de cercle,
ces deux corclos seront tangents au cercle d'ombre ABCD, et ro-
présenteronl, par conséquent les deux positions de la lune rolatives
au commencement et à la fin de l'éclipse. Si, de plus, on abaisse du
point O uns perpendiculaire sur MII'; le pied P de cette perpendi-
culaire sera la position du cenlro de la lune au milieu de l'éclipse.
La lune emploie uno heure pour aller de G en K. D'aprôs'lc
rapport, qui existe enlro les deux lignes NP et GK, dont on peut
rnesurer les longueurs sur la iigure, on trouve que la lune doit
mettre 5m 40*,8 à parcourir la distance NP: c'es[ donc 5"'.10',8
avant I'opposition, c'est-à-dire à 0r'58"'40',,1 du matin, qu'arrir,o
le milieu de l'éclipsc. On trouve de même que la lune doit mot-
l,re 4 r'39"'4 9',4 à parcourir I'uue ou I'autre des doux distances
rigales LP, PL' : c'cs[ donc le 4 3 novembre à l l5 4 gut p$r,7 du soir
que l'éclipsoconmenco, et,lo 4 4 novembre, à 2r,37- ô9',S du matin
qu'elle finit.
En décrivant un cercle du point P comme centre, avec le rayon
do la lune, on reconnalt tout de suite si l'éclipee est totale ou partielle.
Ici on voitqu'elleest partielle, puisqueau momentoir le contre de
la lune se trouve le plus rapproché du centre de I'ombro, une por-
ti.rn de son disqu.e se trouve encore en dehors du cercle d'ombre. Si
I'on mène le diarnètre QS, dirigé vers le poinù O, et si I'on prend le
rapport qui existe entre la portion RS de ce diamètre qui est dans
l:ombre et le diamètre Iui-nrfme, ce rapporl esc ce qu'on nomme
la grandeur de l'éclipse. Dans I'exemple particulier que nous trai-
[ons ici, la grandeur de l'éclipse est de 0,92. On exprime ordinai-
renrent cettegrandeur en doigls. Pour cela on imagino que le dia-
nrètro QS soit divisé en ,l2 parties égales ou doigts, et I'on indique
combien la partie RS contientde ces parties. La fraction 0,92 étant
à peu près égale à l+, on dit que la grandeur de l'éclipse dos
| 3 e[ { 4 novembre ,l845 est de ,l 4 doists.
pRûDrcTroN DES Ér:npsns D[ LUNE. 1fl7
Si le diamètre QS éûait cout, entier à I'intérieur du cerclo d'onr-
bre, auquol cas l'éclipse serait totale, on détermineraitle commen.
cemeni et la fin do l'éclipse totale, en r:herchant les positions de la
luno pour lesquelles sondisque est, tangent intérieurement aucercle
d'ombre. La rocherche de càs deur pàsitions partitrulières s'effec-
tueraib tout aussi facilement que celle des positions L, L/, oir Ie dis-
que de la luno e[ le cercle d'ombre sont tangents extérieurement.
Dans tout ce qui précède, nous avons supposé que c'était par la
construction graphiquedela figure 289, et par la mesure de cer-
taines longueurs sur cette figure, qu'on e ffectuait la tléterminalion
tles diversos circonstancss de l'éclipse. On comprend qu'à ces
moyens peu exacts on peut substituer des méthodes de calcul cor-
respondantss e[ conduisant à une précision beaucoup plus grande
que les opérations graphiques. C'es[ ce qu'on fait en réalité, tout
on suivant complétomen[ la marche que nous venons d'expliquor.
Pour achever d'indiqrrer tout ce qui se rapporto à l'éclipse que
nous venons de prendre pour oxemple, il ne nous rest.o plus ou'à
faire connaltre les lieux de la terrÀ où cette éclipse esl vi.sible.
Cherchons d'abord les lieux d'otr I'on pourra voir l'éclipse, au mo-
ntent, oir le phénornène a atteint son maximurn d'intensité. Nous
avons trouvé quo lo milieu de l'éclipse aruive le ,l & novembre à
0r'ô8u' É0' du matin (ternps noyen de Paris). Bn tenant comptedc
l'équation du temps ($ l8t!), qui à cette épolue est de tbn ??', on
yolt Oge c'est à lt' 4I,-s ?. do temps vrai qus correspond ce milieu
de l'éclipse. Si I'on considère lepoint de la terre poui lequol la lune
es[ au zénith à cet instant, on reconnaltra sans peine qu'il est mi-
nuit en ce poin[, e[ que, par conséquent, sa longitude à I'oues0du
méridien ds Paris es[ de 'l 8" 3 |'&5'/. Quant à la latitude ds ce point,
slle est égale à la déclinaison du centre de la lune au même in-
stant, déclinaison qui, d'après la Cowmi.ssonce iles temps, est de
t 7" h2' 47" B. Dès lors on n'a qu'à imaginer que la surface de la
terre soit divisés en deux hénrisphères, par un plan mené perpen-
diculairement au rayon qui ahoutit au point dont la longi[ude ost
,l8'3f '45" O et dont la iat.itutle est 47" Lgt tlTtt B; le irilieu de
l'éclipse sera visible pour tous les points de la terre situés sur I'un
de ces deur hémisphères, e[ invisible pour tous les points situés
sur I'autre. Ce quenous venonsdo fairepour le milieu de l'éclipse,
nous pourrions le répéter pour lo commencement et pour la fin, eù
nous trouverions ainsi tous les lieux d'ori I'on verreit l'éclipse, soit
tout entière, soit en partie seulemen[. Il est aiséde conclure delà
que les lieux d'ou I'on peu[ voir une éclipse de lune, pendant la
totalité ou une pariie seulement de la durée do ce phénomène,
428 Ér;I,TpsEs ET oCcUT,TATIoNs.
or:cupent plus de la moitié de la surface du globe l,errestro.
Pour qu'on puisse voir une éclipse tle lune, il faut que Ia lune
soit, au-dessus de I'horizon, ainsi que I'ombre rle la terre, ou au
moins une parl,ie de cefte ombre; or cela ne peut avoir lieu qu'au-
tilnt que le soloil estau-dessous de l'horizon : cs n'est donc quo pen-
dant, Ia nui[ qu'on peut, voir les éclipses do lune. ll y a cependant,
certaines circonstances parliculières dans lesquelles on peut voir
une éclipse de luns pendant quolques instants, avan[ le'coucher du
soleil, ou après son lever. Si, prr exemple, on se trouve en un point
lel que A, fr7.290, au momcn[ où une éclipse comrtence, lesoleil

seratout entier au-dessous de I'horizon, eù la partie de la lune qui


se trouve dans lo côns d'ombroy sera égalemeni; mais la réfrac-
tion al,mosphérique, en relevan[ les deux astres au-dessus do l'lro-
riz.on, permettra de voir Ie soleil d'un côté, et la partie éclipsée de
la lune do I'autre côté.
S 234. Écfipses de eolelt. ûvons dit que les éclipses
-Nous
de soleil sonb dues à I'interposititln de la lune enlre le soleil et, Ia
terre. Il est clairque, lorsque cetto circonstancese présente, la lune
doit dérober à nos regards une portion plus ou moins grande du
disque du soleil. Cherclronsd'abord à reconnaît,ro si la lune peub le
couvrir complétement.
En suivant une marche toute semblable à celle quo nous avons
suivie pour les éclipses de lune ($ 926), nous pourrons trouver la

rr5. lvl . a
longueur du cône d'ombre que la lune projette du côté opposé au
soleil. tomparons donc cot[e longueur OL, fg.29l, calculée pour
le cas otr la lune L se trouve sxactuement entre le soleilS et, la terre
T, avec la distanco LT qui existe en même temps ontre le cenl,re
Écl.tpsss DE sot,EIL. 429
rle la terre et le centre de la lune. Le rayon de la terre élant pris
pour unitir, la plus petite valeur tle la rlistanco LT est égale^ à
btr,glrz ($ zoe); d'ailleurs la plus grande valeur do la distance OL
du somnièt du cône d'ombre àu centre de la lune est de 59,73 :
donc, dans les CirconStances auxquelles correspondont ces valeurs
de L'i et OL, I'ombre de la lune siélend iusqu'à la toffs et au delà,
fig.292. Pour tout point compris dans la portion (Ib tlo la surfaco

de la terro, la lune couvre complétcment le soleil ; il y a alors eclipse


tatale. Mais, d'un autre côté, si I'on cherche la plus petite va-
leur de la longueur OL du cône d'ombre de la luno, on trouve
qu'ello es[ égal-e û7 .7 6; et la plus gtande disl,ance du centre de la
lune au contro de^ la terroes[de 63,802:lorsqueces Circonstances
se présenten[, le cône d'ombre de la lune ne s'étend-pas jusqu'à la
terie,ltg. 293. Dansce cas, il n'y a d'éolipse totale pour aucun
point de la surface de la terre; do tous les points de I'hémisphère
ierrestre qui est tourné versle soleil, on aperçoittrne portion, sinon
la totali[é du disque de cet astre. ll y a cependant uno-particu-
larifé à signaler : c'est que, si I'on prolonge le côno d'ombre de la
lune an tlétlde son sommet O, ltg. 993, la secottde nappe de ce

Fig. 993.

côneintercepbera à son intérieur une certaine portion-cd do la Sur'


face de la ferren pour tous les points de laquelle il y aura uno
ëclipse annulaire : de chacuu de ces points on vega la lune so pro-
jeter commeun cercle noir au milieudu rlisque du soleil, e.t la por-
iion excédante de ce disque formera un anneau lumineux totlt au-
tour de ce cercle. Ainsi, lorsque la lune vienb se placer entre le
soleil e[ la terr6, il y a ér:lipse totals ou éclipse annulaire, pour
43tl Écttpsns ET occuLTATIoNs.
cer'[ains points do Ia terre, suivant quo les distances du soloil et de
la lune à la torrs sont plus ou moins grandes.
On peut arriver encore au même résultat, par d'aulres considéra-
tions. si, au rnomonl ou la lune vient passer devant ls soleil, son dia-
mètro appa rent est plus gran d que celui de ce dernier astre, er Ie pourra
le couvrir complétement, et il y aura éclipse tolals; or, il est aisé
do voir que cetto circonsùance pout bien Èe présentor, puisque la
plus grands valeur du diamètre apparent de là luno vueâe la sur-
faco de la toruoest do Tlt'6'', ei clue la plus petitevaleurdudia-
,pè!fu apparent du soleil est seulement de I lt |tr.Si, au contraire,
le diamètre apparent'de la lung est plus petit, que celui du soleil, la
Lune ne pgurT pas couvrir tout le Oisqrie de ôe dernier astro ce
disque débortlera tou[ autour de la ]tne, et il en résultera une
I
éclipse annulaire: 0r c'est ce qui peut encors très bien arriver,
puisque le diamètre apparent do la lune,
vue de la surface de Ia terre, pou[ so ré-
duiro à 29'22tt ,e[ quo celui du soloil peut
atteindro une valeur do B?,85,',6. Dans
ce dernier cas, si I'on se lrouve au point
de la terre d'oùr les centres des deux aitres
scmblent coïncider à un certain instant ,
le disque du soleil tloit se présenter sous
la forme c1u'indiclue la lig.29/..
os 235. En mêmc tenrps qu'il y a éclipso
I'rg. 294.
to[ale ou annulaire pour certains poiirts
cle la surfacs de la terre , il y a dclipst purtielle nour un grancl
nonrbre d'autres poinls. Concevons, autour du soleil et tle la lune.
un cône analogue à celui qui nous a
servi à trouver Ia pénombre dans Ies
éclipses de lune ($ ZZ0;. Il est aisé rle
1'olr que, pour tou[ point, de la terrc
situé à I'intérieur de la nappe CO,C,
de ce cône, fig. 2gl, et non compris
dans lo côns d'ombre BOB, ou dans
son prolongement, il doit y avoir une
éclipse partielle rle soleil ;il'un pareil
point, on doit voir la lune se projcter
sur une portion du disque du solcil,
eny produisant une échancrure cir-
.
culaire , fig. 29'6, e[ la partie de cc
disclue qui est-couvert,e par la lune doit être d'autant plus grancle
qnc le poinl d'oir I'on observs les derrr astres e'st plrr,r foin rle la
ECr.lPStis Du sOl,xIL, Àri
surfhce du cône co'ct et plus près de celle du cône d'ombre
BoB'.
Les dimensions transversalés du cône co'c,, da's le
voisinago
de la terre, ne sont, pas assez grandes pour qoô te gtobe tcrrestre
puisse êtro contenu tout entier à son intêriuur. poo. ïou,
un rendre
compte d'une manière simple, observons que, en raison
de la peti-
la lune. par rapport au soleil, ce qui faiC que les distant:es
:::ri9.. sont
uL'u'! très petites par rapport à Ia distance LS, e[sensible-
ment égales entre elles, Ies angles BOB,,BO,B, ont à très peu
près
la même grandeur; observpnJen outrc, que, la fo"j".ui OL a,
cône d'ombre de la lune étant en moyenne à peu pr"ès
égale à la
distance LT de la lune à la terre, l'angle BoB, ne oire.re
coup du diamètre- apparent de la Iune vue de Ia teme, de ieile
oî ruuo-
sorte
qu'on peut_regarder I'angle B0'B' cômme étant égaf à ce diamètre
apparenb' or, puisque o'T ést sensiblenrent lo dduble de
o,L, Iei
rlrmensions transversales du cône co'c/, darrs le voisinage
de la
terre'f , doiven[ être dolbles de ce- qu'elles so't dans le viisinago
de la lune L : il faudrait donc quo Ie diamètre de la terre ftrt seule-
men[ le double de celui. do la^lu^ne, pour que re globe terrestre pùt
être contenu dans le cône cO'c' en te touchanù'sur.tout ron *on-
tour. Nous Eavons, a* contraire, que.le diamètro de la terre est, près
d9 au31rg_1ois ptus grand que côlui de ra lune (s g05) àinii
ro
cone uu'(,' ne pcut janrais rcnflermer à son intérieù] qu'une' portion
de I'hémisphère lerrestro qui est tourné vers le soleii.
II iàsulte de
l,à.que, pendnnt que dans certains lieux ds la terre on
eohpse de soleil, il y en a .n grand nombre d'autres d'où
*it rn,
I'on voit,
le drsque du soleil en totalité, sans aucune appalcnce d'éclinse.
- $ 236. La lune se déplace, sur la sphère'iéleste, enviroi treizc
fois plus vite que le soleil. c'est en veriu clu rnouvement relatif qui
en résulte que le.premie.r astre se rapproche et s'éloigne alternaii.
vement du second, e.t Qu'à certaines époques il vient
fiurser devanl,
son. disquo de manière à produire IeJ éclipses de soieil. En y
ré-
Iléchissant un peu, on trouve sans peine res diverses particulâriÉs
que doit présenter une.de.ces éclipses, pour un observiteuf qui est
placé sur la terre et, qui suit les diverses phases du phénomènà.
ces
particularités sont touJ à fait analogues à celles'que nous avons
trouvées relativement aux éclipses de lune, par Ia considération du
mouvement, de la lune par rapport à I'ombre-de la terre.
- L'éclipse commence à I'instânt oùr le disque de la lune vient tou-
r:her.lo disqu.e du soleil. Alors, la lune empiète peu à peu sur lê
soleil, et en dérobe à nos regards une portion de pluô en plus grande.
si le centrs de Ia lune, dans son mouvement r'elatif, nu puw. po,
assez près du centre du soleil; pour que la digtancti de ôes points
tû2 TCIIPStsS ËT oC(;UI,I'ATIONS.
devionne plus petite que la différence des rayons apparents des
deux astreÈ, l'éclipse n'est' que partielle. Lorsque la distance des
centres a attoint la plus petite valeur qu'elle puisse prendre, l'é-
clipse est à son maximum d intensité. A partir de là, la lune conti-
nuant toujours à se mouvoir, la portion clu soleil rlui es[ cac,hée par
elle va en diminuan[ progressivemenL, eb l'éclipse cesse à I'instanI
oir le disque de la lune devien[ de nouveau tangen[ au disque dtr
soleil.
Si la distanco du centre de la lune au centre clu soleil peut di-
minuer assez pour devenir inférieuro à la différence des ra]'ons ap-
parents des disques des deux astres. l'éclipse est totale ou annu-
laire: totale, si le diamètre apparent de la lune vue du lieu oir I'on
observe es[ plus grand que celui clu soleil; annulaire, si c'est le
contraire qui a lieu. Dans I'un et I'autre cas, la lune comn'rence
par couvrir une porcion do plus en plus grande du disque du so-
leil. L'éclipse tot,alo ou annulaire commence à I'instant oùr la di-
stance des contres des deux disques devient égale à la différence
de leurs rayons apparents, circonstance qui fait que les circonfé-
rences do ces disques sont tangentes intérieuremenb. Au bout de
quelque temps, les centres s'étanl encore rapprochés, puis ayant,
commencé à s'éloigner, Ieur distance redevient égale à cette dif-
férence des rayons, et l'éclipse totale ou annulaire cesse. Enfin, la
lune continuant toujours à s'éloigner du soleil, ce dernier astre se
démasque peu à peu, jusqu'à co quo les deux disques redeviennent
tangents extérieuremen[, cc qui détermine la fin de l'éclipse.
Le calcul montre que la plus grande durée possible d'une éclipse
de soleil est de 4h 29N ,trÉ', pour un lieu situé sur l'équateur; e[ de
3r'26n'32", sous le parallèle de Paris. Dans les éclipses totales, Ia
luno ne peut pas cacher complétement le soleil pcndant plus de
7^ 58' à l'équateur, et de 6"' 4 (l' à la latitude de Paris. Dans les
éclipses annulaires, la luno ne peut pas se projeter tout entière sur
le disque du soleil pendant plus de 42"'2t1" à l'équateur, et de
9* 56' à la latitude de Paris. On comprend d'ailleurs que les durées
de ces phénomènes peuvent passer par tous les états de grandeur
au-dessous des limites qui viennent de leur.être assignées,
$ 237. Si au liou d'examiner les diverses phases d'une éclipse
de soleil, pour un observateur placé en un lieu déterminé, nous
cherchons à nous rendre compte des particularités que le phéno-
mène doit présenter en général sur toute la surface de la terre,
nous y arriverons tout aussi facilemtut. Pour cela il faut concevoir
quo la lune, en se mouvant aul,our de la terro,, emporte avec elle
les cônes d'ombre ot de pénombrc BOB',CO'C', fi1.29{, dont
ECLIPSES DE SOLDIL. h33
nous avons parld précédemment. Lorsque, par suite de ce mouve-
ment , le cône de pénombre vien[ toucher la surface cle la teme,
frg. ZgAr l'éclipse commence au point, où se fait le contaot dos
deur surfaces. A peine ce con-
tact a-t-il eu lieu, que Ie cône
de pénombre, en continuan[
toujours sa marche, couvre une
partie de plus en plus grande
du globe terrestre. Bientôt le
cône d'ombre vient à son tour
[oucher la surface de la terre;
e[ c'est au poin[ de Fig. 296.
con[acr
que l'on commence à observer, soit une éclipso totale, soib une
éclipse annulaire, suivanb que c'est. le cône d'ombre lui-mêmeou
seulemenl son prolongoment qui vient, rencontrer la tere. ces deux
cônes d'onrbre e[ de pénombre, en nrarchan[ ainsi ensemble, vien-
nent couvrir successivement diverscs parties drr globe; à mosure
qu'ils s'avancent, ils aboutissent à de nouvelles régions, ç[ aban.
donnent- celles qu'ils ont at,teintes d'abord. Au bout de quelque
!9*p., le cône d'ombre, puis le cône do pénombre, redeviennent
I'un après I'autre tangents à la surface dir globe ; et les instants
auxquels ces contacts ont lieu marqnent la fin de l'éclipso totale
ou annulaire, d'une part, ct de l'éclipse partielle, d'une autro part,.
Il existo quelquefois, dans notre atmosphère, des nuages iiolés
e[ de peu d'étendue qui projettent lenr ombre sur le sol, au milieu
d.e plaines dont le soleil éclaire directement toutes les aut,res par-
ties. ces nuages étant habituellcment en mouvement, on voi[leur
onbre courir sur la terre, souvcnt aïec une assez granrle rapidité.
C'est exactement, dc la môrne manière que I'ombreàe la lunc. dans
les éc.lipses totales de soleil, se déplace iur la surface du globe ter-
reslre, en allant d'un bord à l'autre de I'hémisphère qui esb éclairé
par le soleil.
Les astronomes dôterminent ordinairement, à I'avance, les cir-
constances générales que doit, préscnter chaque éclipse rle soleil
sur I'ensemble de la surface de la terrc ; et, pour qu'on puisse saisir
d'un coup d'æil les divers résultats auxqueis ils Àont phrvenus, ils
conslruisenI une carte destinée à rnontrei la nrarche de l'éclipse sur
Ie globe. l-tr fr.g. 297 fait voir que)le esl la disposilion de ces ôartes ;
clle se rapporteà l'éclipse annulaire du I,"aliil | 76L. I-aligne ABC
llasse par l,ous les points oir l'éclipsc a commencé au momenI même
où le soleil se levait: ct la ligne ADO par ccux oir l'éclipse a
lini au lever du soleil. Pour r,ous les points situés sur la ligne ÂEC,
3?
434 ÉcltpsrLs ri't' occui't'a'nons.
intermédiairo etrtro les deux précédentes, le soleil s'est, levé au
nilieu de l'éclipse. Do même les lignes AliG, ÀHG, ÀIG, renfer-
menb respectivement les points oir lo coucher du soleil s'est effectué

à la fin, au t,omnrencenronû, ou ilu urilieu de l'éclipso. La bande


étroite LL, Iigurée par trois lignes courbes parallèles, esI la rorrte
qu'a suivio le prolongenrent du cône d'onrbre de Ia lune, en se dé-
plaçant comme nous venons de I'expliquer. On voit que ce cône a
passé au nord des iles du cap Yert, sur les lles Canaries, et au
sud de Madère; qu'il a à pcine touché la côtc cle llaroc, et qu'il a
ensuite traversé Ie Portugal, l'Espagne, la l'rance, les Pays-llas,
le Danemark, la Suède, la Laponie et, ltr Nouvelle-Zemble. [,'éclipse a
été annulaire à Lisbonne, ài lladlid et à Paris. De part e[ d'aul,re tlt:
la bande LL, on tr'a olrservé qu'une ér:lipse partielle, de pltrs en
plus faible, à mesure que les points étaienf plus éloiuntis de Eette
!'

Écr,tpsris I)n sot,Erl. 435


route de l'éclipse annulaire. Dans tous les points de la ligno MM,
l'éclipse n'a été que de I doigts ($ 233); le long rle la ligne NN,
elle n'a été quo tle 7 doigts. De même l'éclipse a été de I doigts
tout le long de la ligne PP, de 6 doigts tout lo long de la ligne QQ,
de 3 doigts tout Ie long de la ligne ltR; et il n'y a eu qu'un simple
a[touchement cles bords du soleil et de la lune, sans éclipse ,le long
da la ligne CSG. Au delà de cette dernière ligne, il n'y a pas eu
d'éclipse, malgré la présencedu soleil au-dessus ds I'horizon.
$ 938. Lapériode de 4I ans,l4 jours, au boutde laquelle laluno
relirerrd les rnônres positions par rapport à ses næuds e[ au soleil,
ioue le rnême rôle pour les éclipses de soleil que pour les éclipses
de lune. Les éclipses ds soleil que I'on a observées dans une pareille
périorle se reproduiserrl en mêrne nombre et à des époques corres-
pondantes, dans la période suivan[e. Ii y a cepenrlant quelqnes
changements qui se présentent peu à peu, en raison de ce que
293 lunaisons ne font pas exactement il 9 révolutions synodiquesdes
næuds, L'observation a urontré qu'en moyenne, dans I'espace de
'18 ans ,l'l jours, il y a70 éclipses, dont 29 delune, et 44 desoleil.
Jamais il n'y a plus de 7 éclipses dans une année, et jamais il n'y
en a moins de 2; quand il n'y en a que 2, elles sont. toutes deux
de soleil
Il est, aisé de comprendro pourquoi les éclipses de soleil sont
plus fréquentes que les éclipses de lune. En effot, si I'on considère
le cône AOA', fig. 298, qui enveloppe le soleil et la terre, on sait

qu'il faut que la lune pénètre à I'intérieur do co cône en C, pour


qu'il.y ait éclipse do lune; mais on rsconnait facilement aussi
qu'il faut qu'elle pénètro dans le même cône en D, pour qu'il y ait
éclipse de soleil en quelques lieux de la terre: or les dimensions
transversales de ce cône élant plus grandes en D qu'en C, il en ré-
sulte nécessairement que la lune doit plus souvent atteindre sa sur-
faco vers lo premier poin[ que vers le second, et que par consé-
quent Ies éclipses de soleil doivent être plus fréquontes que les
éclipses de lune.
:\lais il faut bien se garrler de croire qu'en un lieu déterminé on
436 Ér:upsEs ET occutrorro*r.
voie plus d'éclipses de soleil que d'éclipses de lune. Une éclipse de
lune est visible de plus d'un hémisphèrc de la terre ($ 233J; une
ticlipse de soleil, au contraire, n'est visible que dans une partie
d'hémisphère, et quelquefois dans une partie assez restreinte. Celte
circonstance fai[ que le ttontbre des éclipses de ltrne visihles en un
lieu donné est plus grand tluc le nombre des éclipses de soleil qu'on
peut y observer, malgré la plus grande fréquence de ces dernières,
considérées sur toute la surface du globe terrestre. On peut s'en
rendre compte, du reste, en remarguant que le clianrètre apparent
do I'ombre de la teme, prise à la distance de la lune ($ 932), es[
beaucoup plus grand que lo diamèlrs apparent, du soleil ; et qu'en
conséquence il doit arriver plus souvent, que la lune, observée d'un
lieu déterminé de la terre, a[teigne l'ombre de la terre que le disque
du soleil.
Quant aux éclipses totales de soleil, elles sont, extrêmement rares
dans chaquelieu, comnle on le comprend toul de suite en réfléchis-
san[ à la petitesse de I'ombro projetéeparla lune sur la terre. La
portion de la terre qui esl successivement couverto par cette
ombre n'est qu'une très petite fraction de I'espace total d'oil
l'éclipse de soleil peut être observée. A Paris, par exemple, il n'1.
-cG
a eu qu'une seule éclipso totalc soleil dans lè xvnru siàclo, cellô
de l72L; il n'y en a pas eu encore depuis le commencement du
xxu siècle, et il n'y en aura pas jusqu'à la fin. A Lonclres on a été
pendant 57ô ans sans en observer une seule, depuis I'an 4 4 40 jus-
qu'en ,l 7,1 5 : depuis l'éclipse de ,l 74 5, on n'en a pas obsen'é d'autre
dans cet,te ville.
$ 239. Les éclipses totalesde soleil sont des phénomènesextrême-
ment remarquables, qui onL toujours beaucoup frappé les hommes,
et d'autant, plus qu'on ne les observe que très raremetrt. La dispa-
rition subite de I'ast,re auquel nous devons la lumière qui nous fait
jouir de toutes les beautés de la nature, et la chaleur sans laquelle
nous ne pourrions pas exister, est bien de nal,ure à inspirer de l'ef-
froi à tous ceux qui ne se rendent pas compte de la cause d'un pa-
reil phénomène. Quand on en connatt la cause, et qu'on sait que
I'astre du jour ne disparal[ que pour quelques minutes, au bout des-
quelles il doit se monl,rer de nouveau tout, aussi radieux qu'il l'était
auparavant, on ne s'effraye pas r el cependant, à l'instant même où
I'on cesse comp[étement de recevoir les rayons du solei[, on éprouve
involontairement un vague sentiment de crainte. Dans lous les cas,
la curiosité est vivement excitée par les circonstances que présente
ce merveilleux spectacle.
Pendant, quo le soleil est, entièrement couver[ par la luno, on voit
Écr.rpsrs DE sot.Erl. ô37
régner au[our de soi une certairre obscurité, qui paralt très intense
parce qu'elle arrive presque brusquement, niais qui diffère cepen-
dant boaucoup de I'obscurité de la nuit. Le cône d'ombro do la lune,
tout en s'étendant à une cerlaine disLance, tout, autour du Iieu oir
I'on est placé, ne peui pas comprendre à son intérieur toute la
partie de I'atmosphère qui est au-dessus de I'horizon ; i[ laisse au-
tour de lui une nrasse d'air considérable, qui reçoi[ directement re.i
ravons du soleil, et qui Ies.renvoie dans les régions de la terre oir
I'on observe l'éclipse totale ; il en résulto donc une sorte do crépus-
cule, au lieu d'une obscurité complèto. Les étoiles les ptus brillantcs
e[ Ies principales planètes deviennent visibles dans le ciel. La tenr-
péra[ure de I'air s'abaisse rapidemcnt de quelques degrés. Les ani-
maux témoignont de I'effroi, et beaucoup d'entre eux se comporterrt
conrme ils ont I'habitude de le faire à I'entrée de la nuit.
Tanc que dure l'éclipse totale, on voit autour du soleil et de la
Iune une couronne lumineuse, dont la frg.2gg peut donner une

F ig. 991).

idée. f,a luns se Projette contmc'un cort_-lc noir au rrrilieu de cel.te


('ouronnc. On s'cst dernandé si cette auréole dc lLrnrière était duo
ù une atmosplière, qui cnvirorrrierait le soleil, et que le vif éclat rle
I'astre cnrpêcherait lrabitucllentent, rl'aperceloir': ou bien sj elle nc
tiendruit pas à la présence d'uno atrnosplrère rres rarcr a;rJrarle-
11
ùt-
43u Ér:r,tpslis ET occulTATIoNs.
nant à la lune, Potrr résoudre la question. on a cherché à recon-
naltre si la corrrontte lumineusc suit la lutte, dtns lc déplacornent
quc celle-ci éprouve conlinuellen]cnl par rapporl au soleil, pen-
dant, touto la duréc de l'éclipse, ou bicn si clle rcste cn arlièro
plr rapporl à la lune, en conservant toujours la tnêrne position par
rappor[ au soleil. Xfais jusqu'à présent l'observa[ion It'â pas encore
pernris d'arriver à un résultat, rlécisif'suf ce suje[.
Pendant l'éclipse lo[ale du tl juillet l8!12^ qui a étô visible dans
le midi de la Francor au tnotnent ou les as[ronontes se disposaient
à observer avec soin si la couronne lumineuse paraltraib tenir au
soleil ou à la lune, leur attention a été attirée [)ar un phénomène
imprévu. Des prot,ubérances d'un rose violacé se sont montrées
sur le contour de la lune, comtne on Ie voi[sur la fi7.299. Quelle
est, la cause de ces protubérances, qui onl, rité aperçues par plu-
sicurs âstronomes et dans divers lieux ? On n'cn sait rien. On a
rirnis plusieurs idées, sans pouvoir s'arrêter positivemcnt à nucune.
Si clles étaient, drrcs, pat'exemplc, à des rnontagnes du soleil, ce
qui est extrêmemenl pcrt probable, ces montagncs devraient avoir
rlcs hauteurs prodigieuses, comtne on peut en juger d'après la ligure
crracte qui en es[ donnéc ici.
$ 240. Les éclipses particlltrs dc soleil, courme les phases des
(rclipses totales qui précèdenl et qui suivenL le temps pendant lequel
la luno coùvre complétemcn[ !e srileil, sont loin de prbduire des
effets aussi marqués que les éc,lipses'tot,ales. Quand une éclipsc
partielle est un peu forte, la lumière envoyée par le soleil diminue
d'une manière très sensible, quoique cependant on soib toujours très
fortement éclairé, tant t1u'ilreste encoro quelque Jlortion du soleil
en dehors du disque de la lune.
ll est impossible de regarder clirectement le soleil pour suivre les
diverses phases d'une éclipse partielle : on ne peut le faire qu'en
plaçant devant les yeux un l'erre coloré, ou hien un verrc blalc que
I'on a préalablemen[ t'ecouvert de noir de funlée, cn le passanI au-
dessus de la flamme d'une chanrlcllc'
Si l'on présente au soleil, pendanI uneéclipse parLielle, unepla-
quo mince de métal ou uns carle, dans laquolle on a pratiqué un
petit trou avec une épingle, puis qu'on place en aruière un écran
àcstiné à recevoir les rayons solaires qui travcrscnt. le trou, on t,oit
sur cet écran une imago du disque du soleil avec l'échancl'ure pro-
duite par I'interposition de la lune. Il suffit de se reporterà ce qui
a cté âit dans le $ 420, pour comprendre qu'il doit en Q!,1-e airrsi:
la forme du petit espace lumineux que produisenI sur l'écran les
rayons envoyés par lo soleil à travers le trou de la carte, dépentl
f:r:r,tpsris t)E solt':tt. 439
uniquernent cle la fonne qu'affecte I'astre, e[ no dépend nullement
dc celle du lrou, pourvu c1u'il soit petit. On a encoro par là un
nloyen très simple de suivro sans difficulté les diverses phase.s d'uns
éclipsc rlc soleil.
Le feuillage des arbres laisse souvent passer quelques rayons du
soleil, qui viennent éclairer certaines parties du sol, au mi.lieu de
I'ombre que ce feuillage occasiônne. Les interstices cles feuilles
jouent alors le rôle que nous venons rle voir jouer au peti0 trou pra-
tiqué dans une carte : il en résulte que les palties du sol éclairées
à traverÉ ccs interstices affectent une forme-qui dépend do celle du
disque du soleil. Habit,uellement,, le disque du soleil étant circulaire,

Ii$. 30{).

er, lcs rayons arrivanb obliquement sur lo sol, ces par.ties éclairées
sont eltiptiques, pr,1. 300. Pendant les éclilrses cle soleil, l'échan-
crure plus ou moins prononcée du disque de l'astre se leproduif
rlans ces espaces clairs au milieu de I'omblc, et ils prenncnt, llt fornro
d'ellipses richirncrées loutes du même (:ôl(i e[ rle la rnênre qnan-
4l'0 Éclpsns ET occur,TÀTroNs.
. 0:l . Cette particularité que présente I'ombrage des arbres
ûLé, f,g 3

pendant les éclipses est [rès prononcée, et il est difficile de ne pas

:-,-+'-
ffiff*r€
I?is. 301 .

la rcmarquer, poul'pctt tlu'on y l'asse il[tention, l()rs tli\lne ilu'0ll


n'en scrail pas prér'enu.
5 2{.,1. Préiliction rles éclipses de soleil. - La période cle
l8 ans .l4 jours, clui sertail, aux anciens asl,ronontes à prédirc
le retour des tlt:lipstrs tlc lune, setnLrlc pottvoir sert'ir dr; nrênre à
la pnldiction des éclipscs de soleil. Il n'err c'st riett cependant. Cettc
lrirliorlc pcut bien scrt ir à indiquer ir I'avance c1u'à telle orr lellc
tlpoqucil v aura trnc éclip-qo rlc solcil:ttrais elle rie peuI rrullentent.
I'aire savoir si l'éclipse set'a visiblc otr Irorl datts ttn lieu déternriné:
et, dans le cas otr l'éclipse seraif visible, elle ne peut pas fairc
connaltle le degré cl'importance qu'elle doit avoir.
Cettc différcnce t,ient à ce quc les éclipses de soleil et les éclipses
de lune ne sont lras des 1rhénontènes de mêrne nature. IJne éclipse
dc lunc cs[ t]ue à ce que la lune peltl rclellentcnt sa luuriùt'e: une
pnÉDrcrroN DEs Écr.tpsns Dli sor.Err.. hhl,
pareillc éclipse est visible pour tons les points oùr la lune se trouve
au-dessus de I'lrorizon, e[ partout elle se présente avec le même ca-
ractère d'intensité. Dans une écliJrse clc soleil, au contraire, le solei$
ne perd nullemenI sa lumière; la lule, en s'interposanI entre lgi.çrt'
la terre, dérobe une portion de son disqLreaux obscrr,âtcurs, ettiefole
portion du disque qui est cachéo par la luneest plus ou moins grande,
.suivan t qrre I'observateur occupe telleou telle position sur la terre. La
périodede | 8 ans l l jours n'étant pas entièrementrigoureuse, e[ la ro-
talion de la terre sur elle-même arnenant successivenrent, diflerents
lieus du globe dans la direction du cône d'ombre de la lune, on cont-
prend clue les éclipses de soleil qui aruivent en un lieu déterminri,
dans I'espace de ,l 8 ans 4 { jours, peurrent ne correspondre en aucuuc
menière à celles qu on y a observées clans un intervalle cle temps de
ntême durée précédant imnrédiatement celuidont il s'agit. Aussi les
anciens, quine connaissaient pas âssez exàctentenl, les mouventents
rles astres pour arriver par tl'autres movens à la prédiction des
éclipses, .qe sont-ils toujours contentés rle predire les éclipses de
lune.-Ils n'avaient pu saisir, entre les retours successifs des (rclipses
de soleil en un lieu délerminé, aucune loi qui pùt les meltre à même
de faire pour ces éclipses ce qu'ils faisaient pour les eclipdes de I u ne.

- I\Iaintenant, on parvient tout aussi facilenrent à prédire les éclipses


de snlejl que celles de lrrne. seulernent les calc,ls à effectuer pour.
en déterminer lcs diverses circonslances sonb beaucoup plus norn-
llreux que pour ces dernir\res éclipscs. C'est r:c que l'on conrprendra
,sans peine en observant qu'une éclipse de lune est la même pour
tous les poin[s de la terred'oir I'on peuC voir la lune; tandisqu'une
éclipsc de soleil se préscnte avec cles caractères diflérents dans les
divers lieux or\ elle est visihle, ce qui entralne rrnu grande conrpli-
cation, si I'on veut se rendre compte de la murche de l'éclipse sur
les diverses parties du globo. tr'Iais lors mênre qu'on voudrait se con-
lenter de r:hercher les r:irconstances que doit présenter une éclipso
de soleil en un lieu particulier, on aurait à faire beaucoup plus de
citlculs qu'il n'en faut pour trne éclipse de lune. En effet, les paral-
lexes de la lune et, du soleil jouent un rôle des plus importants dans
lcs éclipses de soleil; puisque, si I'onétait au centre de lalerre, on
vet'rait généralement les deux astres occuper des posirions clifie-
len[es dans le ciel ; et quo, de ce point , l'éclipse pourrait êtro touI
autre que celle qui correspond au lieu ou I'on est, placé. Or la pa-
rallaxe de hauleur de la lune, qui ser[ à passer de la positiotr de
I'astre vu du centre de la terre à la position tlans laquelle on le voit
du lieu d'obseryation, r,ârie con.sidératilemenI aux cliverses heures
d'une mênte jonrnée, et par consriquent pcndant toul,e la durée de
t+h2 Ér:r.tpstis lI| occULTATIoNs.
l'éclipse dont on s'occupo. La parallaxe de hauteur dont on se serf
pour trouver le eomrnencenrent de I'drclipse n'es[ donc pas la nrême
quecellequi doit servirà la déterrnination du nrilieu et de la fin du
phénomène. Cette circonstance fait qu'on est obligé tl'effectuerbearr-
eoup plus de calculs quê pour une éclipse de lune. llais les calculs
ne présentenl pas plus de difficulté que dansce dernier cas.
Nous nc donncrons pas d'ercmple de Ia rccherche dcs cliverses
particularités que doit présenter uue éclipse de solcil, en un licu
déterminé, conrme nous I'avons fait pour une ôclipse de lune, parco
clue cela nous cntralrtelait trop loin. Nous nous contenterons de dire
t;ue c'est en cornparant les positions que les disques de la lune et
tlu soleildoivent occuper I'un par rapport, à I'autre dans lo ciel, à des
tlpoques assez rapprochées les unes des au[res, de dix minutes err
dix minutes, par exemple, qu'on parvient à trouver l'instant oir
I'eclipse commen(:e,I'instant oir elle finit, I'instant où le phénomène
es[ à son maximum d'intensi[é, etc.
Nous ajouterons encore que, dans la recherche des positions appa-
rentes tlu soleileb de la lune dans le ciel, correspondant à un instant
quelconquo, on tient bien compte des parallaxes de hauteur des as-
lres, don[ le rôle esb des plus importants; mais on ne tient pas
compte de la réfraction atmodphérique. Si les disques des deux
astres paraissaien[ en contact l'un avec I'autre, à un certain instant,
dans le cas où I'atmosphère de la terre n'exisberait pas, la présence
de cette atmosphère ne nrodilierait pas cette circonstance; par I'effet
de Ia réfraction atmosphérique, les astres seraient tous rleur relevés
dans le ciel, sans cosserd'être en cont,acI l'uu avec I'autre. Ainsi il
suflït de déterminer les époques auxquelles doivent arriver les di-
verses phases de l'éclipse, comme s'il n'y avait pas d'atmosphère,
et les époques trouvées seront bien celles auxquelles on observera
réellement oes phases à travers I'atmosphère terrestre.
$ 242. Oceultatlons des étolles par ln lune. Les occul-
-
tations dss étoiles par la lune sonI des phénomènes entièrement
analogues aux éclipses de soleil. IIn'y a de différenco qu'en ceque
l'étoile occultéo n'est pas anirnée d'un mouvoment propre sur lir
sphère céleste, oomme le soleil, ei aussi en ce que Ie diamètre ap-
parent de l'étoile est nul.
L'occultation d'une'étoile peut être aperçue d'un grand nombre
de lieux ds la terre. Pour se rendre compto de la manière dont ces
lieux sont répartis sur le globe, il suflit d'étudier la marche du cône
d'ombre de la lune relatif à la lumière qui émane de l'étoile. Yu lcr
grand éloignernent de I'étoile par rapport à la distance de la lune à
la terre, on peut consitlérer ce rrône cl'nmbte comme nn r:ylindle ir
}ID]'IIODU DES DIS'TAI\{(JTS LUNÀIRTS. 1143
base circulaire, dont le ravon est égal au rayon de la lune. Ce cy-
lindre, qui so déplace avec la lunà et qui ne peut comprendre à
chaque instant, qu'uno faible portion de Ià surface de Ia tàrre à son
intérieur, vient successivement couvrir sur cette surface diverses
regions formant une zone I et c'est, des diflérents points de oette zone
que- l'occultation peut être observéo. Il n'y a pàs lieu à s'occuper
ici du côno de pénombre, puisque le diamètre apparent de r'étôile
est nul, et qu'en conséquence ce cône de pénom-bie se confond en-
tièrement, avec le cône d'ombre.
Pour prédire les instants prôcis auxquels I'occurtaiion d'urre étoile
-
doit commencer et finir, on effectue des calculs anarosues à ceux
qui se rapportent aux éclipses de s,oleil. En déterminaît res posi-
tions apparentes que le centre de la lune doit, venir occuper dans Ie
ciel, à tliverses époques rapproc,hées les unes des autres, ôn parvient
à trouvercelles pour lesquelles la distance de l'étoile au'cenire de la
lune est égaleàla moitié du dianiètre apparent de ce dernier astre ;
il est clair que ce sont ces époques pâiticulières qui marquent le
commenc.ement, et la fin de l'occultation.
c'est en opérant comme nous venons de I'indiquer en peu do mots
gu gn arrive à déterminer le temps que doit durei I'occuriation d'uno
étoile. I.{ous avons vu précédemmentr ($ Zg3) que l'égalité rigou-
reuse entre Ia valeur de cette durée de I'occultation ainsi obtenue.
et celle que fournib I'observa[ion clirecte du phénomène, constitue
la meilleure preuve de I'absence d'atmosphère autour de la rune.
$ 243. Dférhorte des dictances lrrnalres, pour la déier-
mlnatlon drs longltudes géographlques. Nous savons que
- géographiqùes
la grande difficulté de la mesure rles lorrgitudes
consiste dans la déterrnination de la différence des heures màrqûoes
simultanénrent par deux horloges installées dans deux lieux très
riloignés I'un de I'arr[re, et, réglées, par eremple, sur les tenrps so-
laires de ces deux lieux ($$ 9? er 4is). ru Àou'ement de râ rune
parmi les constellations fôùrnjt un excfllenr n.'oyen de lever ceil,e
dil'ficulté, ainsi que nons allons le faire comprendre facilement.
Suppo-'ons qu'on soiI en un lieu qr:ek:onqrle dc la terre, etqu'on
veuille trouver la longitude de ce lieu, complée à partir du rnéridicn
cle Paris. 0n pourra régler un clrrononrèlrle sur t'e ternps solaire du
lieu oir llon est placé, en ernplovant un tles r)oyens indiqui'e précé-
d.emnrent, ($ ,1.79); il u'v anra plus alors qu'à cléterminer la quan-
tité dont, ce chronomètre avance ou retarde sur uno horlogb qui
serai[ reglec sur le tenrps solaire de Paris, pour en concrure tôut ile
suite la longitude clrerctrée. s'il était possible rl'irrstaller dans le ciel
tule horloge dont. Ie cadran fût, visible de tous les points de la terre,
hLt+ Écrtpsus ET occu[TATIoNs.
oorrme les él,oiles, et qui marquât constamment I'heure de Paris, i[
suffirait évidemment de regarder ce cadran, etde comparer I'heure
qu'y ùrarque I'aiguille à celle que marque en même lemps le chrono-
nrèl,re réglé sur lo temps du lieu ou I'on se trouve. Or les astro-
nomes sont parvenus à réaliser cette idée, qui paraît si singulière
au premierabord. Ce cadran placé dans leciel, etdont l'aiguillese
rneut de manière à marquer le temps solaire de Paris, est formé
par la sphère céleste tout entière ; les étoiles remplacenI les divi-
sions qu'on trace ordinairement sur le contour d'un cadran; et la
lune, qui se nreul à travers les éloiles, tient lieu de l'aiguille. Il ne
manque plus que lcs chiffres destinés à indiquer I'heure qu'il est,
lorEue I'aiguille , c'esl-à-dire la lune, occupe telle ou telle place
parnri les divisions tlu cadran représenl.ées par les étoiles : au Iieu
de lcs t,racer dans le ciel, ce qui ne pourrait, se faire, les ast,ronomes
de Paris les inscrivenI dans la Conrruissttnce tlcs lenr.pE, et à l'aide
de la table qui Ies contient, un obsen'artcur, placé n'inrpor[e otr sur
le globe, peut, dire tout, de suite cluelle heure il est à Paris, d'après là
position qu'il voit,occuper à Ia lune parnri les étoiles. Quelques dé-
lails sont nécessaires porrr faire cornprendre au juste en quoi con-
siste cel,te méthode remarquable, dont nous venons sculernenl de
firilo connaltre I'idée fondamentalc.
$ 24,1. Lo Bureau des longilrrdes fait calculer, el insère dans lir
Cbrrnrrrssrrrrce des tent,ps, les dislances angulaires qui doivent exisLer
enlrc le centre de la lune clles étoiles principales qui I'avoisinent,,
de trois treures en trois heures, pour lous les jours de chacluc année.
Ces distances sont calculées pour Ie cas oil I'observateul selait, placé
au centre de la terre, e[ los heures qui I'accompagnen[ sont don-
uées en temps vrai de Paris.
[-orsqu'urr observateur, placé en un lieu quelconque de la terre,
veul savoir I'heure qu'il est à I'aris, il mesure, à l'aidc du sertant
par exemple, la distance angulaire d'une éto;le principale au bord
du disque de la lune: el la connaissance du diamèlre apparent de
ia lune lui perrnet, d'en déduire tolrt dc suite la distance de I'étoile au
rentle de ce[ astre. La distancc ainsi oblenuc rr'est pas celle que
l'obserl'ateur aurait t,rouvée si la r'éfracl.ion atmosphériqtre n'eûrt, pas
changé les positions apparcntes rlc l'étoile et de la lune, eb s'il eûl
été ltlacé au centrc de la ten'e; mais 0n passe facilernent dc I'unc
à l'autre, si l'on u soin de mesuler les rlislances zénithales des deux
astres, en même temps qu'onmesul'e la ilistance qui les séparc I'un
de I'autrc. À I'aidc tlc ces distances zinitlralcs, on peut trouver,
d'unc part, les quantités dont l'étoile ef la lune ont été rapprocbéss
tlu zr(nith par I'cfl'et rlc la réiraction ($ 58) :ctrl'rrne aulrc parl., la
MÉ HODE DES DISTANCES I,UNAIRTIS. 4h5
quantité dont le centre de la lune en a été éloigné par I'efl'et de la pa-
rullaxe ($ 2 0 3) . Soien t B la position apparente de l'é[oile sur la sph'ère
côleste, fu. 309, L la position apparenLede la luno, et Z lezénith.
On a mesuré I'angle EOL, ainsi que les angles EOZ, LOZ. Si I'on
;lrentl I'arc IlEr cgal à la réfract,ion relalive à l'é[oile, c'es[ en E'
r1u'on aurait vu l'é[oile, si I'atmosphèr.e n'eùt pas existé, et qu'on eût
éré placé au centreda Ia terre. Prenons do même LL'égal à la ré-
I'raction relative à la lurre, c'es[ en L/ que le luno aurait é1,é aperçue,
si l'atmosphère n'eùt pas changé la direction des ravons lumineux, et
qu'on fût resté
au lieu oit I'on se
Irouve. Portons
ensuite L'L"
égal à la paral-
luxe de hauteur
tls la lune, e[
n0u3 aurons en
LIf la position oir
la lune aurait été
vue du centre de
la terre. Ainsi,
à I'instan[ oùr
I'on a mesuré
I'angle EOL, la
distance angulaire de l'étoilo au centre de la lune r pour un ob-
sorvateur placé au r:entre de la terre, était égale à E'OL". La con-
naissance des trois côtés BL, F,7,, LZ, du trianglo sphériquo ZEL,
permet de calculer I'angle en Z : d'un autro côté, on connal[ les
rJis[ances ZE', ZL" : on a donc dans Ie triangle sphérique ZE'L|' ,
l'angle Z et les deux côtés adjacents, ce qui fait qu'on peut calculer
te côté B'L", ou l'angle EtO[,' auquel cet, arc se]t d'e-mesure.
Dès que I'angle E'OLtt a été ainsi obtenu. il n'y a plus qu'à cher-
clrer, dans la Corr,noisscutcc cles tenrps, à quelle heure de Pariscor-
respond cette distance.arrgulaire de l'étoile au cent.re de la lune. Si
la valeur de I'angle B'OL't se lrouve être exactemenu unedeoelles
que con[ienl la Tu.blc des rlistnnccs lu,nrtires, pour l'étoile particu-
lière dont il s'agit, I'heuro inscrite à côté de celt,e valeur seral'heure
que l'on chorche Au[remen[l'angle E'OL" sera compris enl,redeur
des disiances insérées dans cette table, et I'on trouvera facilement, '
par une simple proporlion, au moyen des heures marquéos en re-
gard de ces dour distances, quelle esl l'heure précise qui corres-
pontlàI'arrglcIi0L".
38
|1ô6 rl;r,rpsrs Èr ocuuirlirolis;
On peut opérer évidemrnent. de même en rnesurant, Ia dislancc
do la luno au soleil, au lieu de mesurer sa distanco à une étoile.
S 246. ltétermlnotlon des tongllurles pnrles éclipses et
lee oecultatlons. est aisé de voir que I'observal,ion du com-
mencement ou de la-Il
fin d'une éclipse de soleil ou d'une occulla[ion
d'étoile par la lune, équivaut, à la nesurede la distance angulairedu
centre de la lune au centre clu soleil, ou à l'étoile;puisque dans le
premier cas, la distancedes centres des deux astres est égale à la
somme de lours demi-diamèt,res apparents, et que, dans Ie soconcl
cas. la distance du centre de la luno à l'étoile est, égalo à la moitiô
du diamètre apparenb de la lune. Aussi une pareille obsorvation
peut-elle fournir la longil,ude du lieu oùr I'on est placé, touI aussi
bien que la mesure rlirecte tlc la distancc du cent.re de la luneau
centre du soleil ou à une étoile. It est mènrebon d'ajouter que cette
observation du commerrcement ou de la lin d'une éclipse de so-
leil ou d'une occultation d'riloile est, susccptil:lo d'une bien plus
grande précision qrre la m(rsure tl'une distauce lunaire, en sorle
qu'on arrive par là à une détermination beaucotrp plus exactedela
longitude que I'on cherche. Aussi, lorsqu'on veut mesurcr uno
longitude, a-t-on soin dc profiter des éclipses de soleil et des occul-
tationsd'étoiles que I'on peut obscrvorl c.t ce n'est qu'à défaut de
phénonrènes de ce genre que l'on a recours à la mesure de la tlis-
l,ance dela lune à une étoile, ou ilusoleil, ou même à une planèto.
Les éclipscs de lune peuventêtre enrplovées à la déternrinatiorr
des longiturles, maisd'une tout autre manière. L'entrée d'un des
points remarquables du disque lurraire clans l'onbre rle la lerrc cst
un phénomène instantané qui pou[ être observi rl'un gr.anrl nornbre
de lieux à la fois; et il semble qu'on puisse s'en servir, aussi bien
que d'un signal de fou (S gZ), pour comparer la nrarchededeur
horloges situées loin I'une de I'aut.re. llais I'influencc de la pénorn-
bre et de I'a[mosphère terrcstre f aitque cette observation n'es[pas
susceptible dc précision I un point brillant, quo I'on exanrinc spé-
cialemeni sur la lune, pcrd peu à peu sa lurnière, en pénétrant, darrs
I'ombre de la tcrre, et l'on ne peut, pas clire au juste à quet instant
il passe de la pdlnornbre à I'ombre pule. C'esI pour ce nrotif qu'orr
ne se sert ltus cles éclipses de luno pour la détermination des lon-
;5itudcs ; quoique, par leur nature, elles senrblent, tout à fait, propres
à remplacer les signaur de fou dont l'emploi est nécessairernent
très reutreint.
CIIAPITRE 0IN QUtùl| D.

rrES PLANÈrns ET Dns coMÊrEs,

$ 246. Après avoir étudié en détail ce qui se rapporte au soloil


et, à la lune, nous allons nous occuper des autres astres errants
($ 60). Ces astres sont, d'une part, les planètes avec leurssatellites,
d'uneautre part les comètes. Il nous est impossible, quant à pré-
sent, de faire sentir d'une manière convenable la difïérence qui
existe entre les planètes et, les comètes ; la distinction à établir entro
elles ressortira des détails dans losquels nous allons enrrer relati-
vemer)t à chacune de ces deux espèces d'astres.

PtANÈTES.

S9,t7. Planêtcc conrnea dor anelenc. Les planèl,es con-


-
nuss des anciens, en mettant de côté le soleil et la lune, étaient au
nombre de cinq. Les noms qu'ils leur ont attribué, e[ quo nous avons
conservés, sont Merutre, Vénus, Mars, Iupiter e[ Satrrne. Cos
astres, habituellement visibles à l'æil nu, nous présentent, à très peu
près le même aspect que les étoiles I en sor[e que les personnes qui
ne sont pas lrès exercées dans I'astronomie d'observa[ion les con-
fondent toujours avecces dernières. nlais si I'aspect seul ne permet
pas de distinguer les planètes des éloiles, il suffit de quelques jours
d'observation at,tentivepour qu'on soit certain que tel astre qu'on a
examiné spécialement appartien[ ir la prerniràre ou à la seconde de
ces deux classes. En effet, les planètes se déplacent parmi les con-
stellatiorrs; les distances de chacune d'elles aux étoiles qui I'en-
tourent varient d'une manière très sensible dans un court espace de
tomps. Les é[oiles, au contraire, restentirnmobilos les unes par rap-
port aux autres; elles conservent entre elles les mêrnes positions
relatives, les mêmes distances. Pour reconnaltre d'une manière cer-
taine si un astrô particulier est une planète ou une étoile, on n'auril
donc qu'à graver dans sa mémoire, ou mieux encorc à figurer sur
un dessin la position que cet astre occupe un certain jour par rap-
port aux étoiles qui I'environnenb; puis, les jours suivants, on exa-
minera s'il se trouve dans la mêrne posiûion que préc,édemment, ou
bien s'il s'est déplacéd'une rnanière appréciable.
tr l'sirle des cartes cé!çrs(es, on dist,ingue facilentetrt les planèles
.:F

448 PT,ANlj'TES.
des é[oiles. En effet, la mobiliié tles premières parmi les conslella-
tions fait qu'on ne peutpas les figurer sur ces cartes; les étoiles
seules y sont représentées. Si donc on aperçoit dans le ciel un astre
qui ressemble à une étoile, el si ceû astre ne se trouve pas sur la
carte, on pourra en conclurs que c'est uno planète; ou au moins il
y aura une grande prohabilité pour qu'il en soit ainsi, car nous
verrons plus tard qu'il peut se présenter cortaines circonstances
esccptionnelles qui fassent que cettc conclusion soit inexacte.
$ 2{.8. Lorsqu'on veut l,rouver la position qu'une planètc occupe
tlans Ie ciel, un jour donnei, on peut se servir avec avantage des in-
dications fournies par la Colncrssance rles tentps. On troule, en eifet,
dans ce recueil, les valeurs que doivenb prendre successivemen[
I'ascension droite et la déclinaison do chacun des ast,res dont, nous
nous occupons, valeurs qui ont été calculées d'avance, d'après la
connaissance qu'on a dn mouvement de ces astres, e[ qui corres-
pondent à des époques assez rapprochées les unes des aulres. En
v prenaut I'ascension droite et la déclinaison de la planète quol'on
cherclre, pour l'époquo particulière clont il s'agif, puis reportanl
cet[e ascension droite eù cette déclinaison sur uno carto ou sur un
globe, onverra touI de suite au milieu dequelle conslcllation se trouve
la planète, et, comment elle est placee dans cel.be constellalion. Dè.s
lorsil suffirade jeter un coup d'æil sur le ciel pour v reconnaître
imm(rdiaternent la planète.
L'observation montro que les planètes visibles à l'æilnu ne s'é-
cflrûent jamais beaucoup du grand cercle de l'écliptique, Cette cir -
constance fait que, pour arriver à reconnaltre unc de ces planètes
dans le ciel, on peut se contenter de savoir à quelle heure elle passe
arr rnéridien) en se servan[ d'une calte telle que celle qui se trouve à
la pnge .l73 (planche II), elquidonne le développement des régions
érluatoriales de la sphère. Yoici en quoi consiste la nrarche qu'on
doit suivre pour eela, Observonsd'alxlrd quc la carte porte, au haut
et au bas, l'indication rlcs divers jours dc I'année, se succédant de
droits à gauche, ei comnrençanû au 22 sopternbre, qui corresponct à
l'équinoxe dn prinlernps; les choses ont été disposôes de telle ma-
nière que, si I'on joint par une ligne droite lesdivisionsdu hautet
du bas de Ia carte qui correspondent à un mênre jour, au ,l 5 janvier
par exemplo, ce[te ligne passe par les points du ciel qui traverscnl.
lc méridien à minuit, le ,l 5 janvier. Observons encore que, oulre les
degr'és d'ascension droite, les heures de temps sidéral se trouvent
inscril,es en chiffres romains le long de l'équateur, eù aussi au bas
tlo la carte, immédiatement au-dessus de la ligne qui eontienl I'in-
dication rles jouls. Il est aisé de se rendro compte de la disposition
zoDIAQUE. 4l!9
de ces heures, qui vontcle 0 à 2l à parlir du point équinoxial du
prinlemps, et de comprendre commenl on peuI s'en servir:,on vena
i,ar exeruplequer le 'i5 jalrvier, à minuit, il est 7t'-3L*
de temps
Àleérat. Suppôsons donc, que I'on veuille trouver la placo que Ja
pfanète Vénirs occupe dans le ciel le & mars.l854. L'Annuaire du,
'Bttreau,
des tongituties, qui donne les heures des passages.desprin-
cipales planètcs au mériâien' pour le'1o", le l'l et le 24 de. chaquc
-'tg5't,
ur^oia, indiquo que, le 4 mars Yénus passe au méridien dtr
Paris à 9r"i'' 6u matin, temps moyen; ce qui, d'après la valeur de
l'équation du tenrps (g I sl.i pour ce jour-là, équivaut à 8r'55'de
tcnips vrai. Or on t'o\i sur ia cart'e que le 3 mars, à minuit, il est'
,10'''39' de temps sidéral ; si à ces { 0h 39n on ajoute 8r' Sb-, quo
l'on pout prendie sans grande erreur pour des heures et minutes
sidéiales, on trouve que te 4 mars, à 8r'55'" du matin, temps vrai,
ilest,lgh 34n, de tentps sidéral, En prenant, au bas dela carte, la
divisiOn qui corresponA ir I gr'34"', et menantpar cette division unc
ligne droite perpenàiculaire à l'équateur, on trouvera sur cette ligne
lei points dàla'sphère céles[e qu1 passen[ au mériclien de Paris le
matin du  mars 'l 85'l , à 8r' 55"'de temps vrai, ou à th ?tr de temps
moyen. La planète Yénus doit donc être quelq-uu..Pu.lt ,sur cetle
ligrie ; e[ comme elle n'est jamais très éloignee-de.l'écliptique, elle
dàif se trouvor dans le voisinage du point, oir la ligne courbe qui
représento l'écliptique est rencônlrée par la ligne d-._o]t. dont nous
uuion* de parlei. dn voit par là qu'à cette époque, \-{ngs doit êtrtr
un peu à liorient des étoitcs priniipales de la constellaLion du Sa-
gittaire, ce qui permet de Ia trouver in-rmédialement dans le ciel.
" 24ô. zoatùrro. Nous venons de dire que les planètes
S
-
visibles à l'æil nu ne s'écartent,
j amais beaucoup.de l'éuli ptique.
Les anciens avaient,observé qua
leur distance à ce grand cer-
cle, d'un côté ou do I'autre, ne
rlépassait jamais I degrés: en
sorte que, si I'on imagine une E
zone enveloppant la sPhère toul
le long de l'écliptique, e[ s'éten-
dant le part ét d'autre de ce D

cercle jusqu'à une disfance de


$ dogrés, fg. 303, les Planètes
restenù tou.;ours à son inÙérieur.
rFiq.30,3.
C'es[ à cette zone, d'une largeur '5'
otale rle | 6 dctréS, que les anciens Onl, al,tl'illtré lrl ltottt (le.ot'li(tque,
38.
450 PLAN}]TtsS.
Nous avons indiqué (S ,l29) en quoi consiste la division de l'é-
cliptique.en douze signes, division qui a été longtemps adoptéo par
les astronomes. Si par chacun des points do division on mène un rrc
de grand cercle perpendiculaire à l'écliptique, ces douze arcs par-
tageront le z,odiaque en douze parties égales, qui sont ce qu'otr
nolnme les sfgncs tht rotliaque. On attribue à ces signes les nonrs
que nous avons déjà faif connaître comme étarrû cc,ux des signes de
l'(cliptique
$ 2S0. Illstlnetlon des plonètes crr dcux erpècer. Les
planètes se meuvenû sur la sphère céleste en restant toujours - dans
lc voisinage de l'écliptique, et parconrant successivcment les di-
vsrses régions du ciel que traverse ce grand cercle. IlIais clles ne
conservent pas constanlnrent la même position par rapport au so-
leil ; tantôt elles se rapprochent cle lui, tantôt elles s'en éloigncnt ;
elles seplacent, tilntôt à l'oricnt, tantô[ à l'occident, clo cct, astre.
Err esarninant pendant un certain tcrnps les diverscs lrositions
qu'elles prennent ainsi rela[ivenren[ au soleil, on rcconnitlt qrr'clles
ne se comportent pirs torrles dc nrtlmc : les unes no s'éloigncnt ja-
mais de cet astre au delà de certaincs linrites, et. lorsqu'cllas orrt
atteint ces limites, elles comrllencent à se lapllrochcr de lui ; k's
autres, au contraire, s'en éloignent, à toute distance, jusqu'à se pla-
t:er de temps à autre au poin[ de la sphère qui lui esl, diamétralc-
ment opposé. Les plarrètes ds la première espèce, celles dont l;r
distance au soleil reste loujours complise ent,re des lirnites fises,
sont ce qu'on nomme les planètr.s irtferieures; les autres sont dtlsi-
gnées sous le nonr de planùtes su,pirierrrcs.
Parmi les planètes connues des anciens, il I' cn a deux infti-
rieures: ce sont Nlercure e[ Vénus. Les trois arttl'cs, trlurs, Jupitcn
el Saturne, sont des planètes supérieures
S 25,1 . lllouvcment apparent des planètes lnférlcurer.
Si I'on observe Yénus à une époque convonablement choisie, on-la
voit le soir, peu de temps après le coucher du soleil, dans la r'égion
du ciel quiavoisine le point de I'horizon oir le soleil a disparu. Ello
se montre comnle une des plus brillantes é[oiles du firmarnent..
tsientôtle mouvemenb diurne du ciel, auquel la planète participo
commo tous les autres astres, I'amène elle-même jusqu'à l'horizon, et
elle disparalt, à son tour. Les jours suivants, on voit encore Vénus à
la même heure, et dans la même rirgion du ciel : rnais ello parlit de
plus en plus éloignée du point de I'borizon oùr lo soleil s'es[ couché,
et elle se couche elle-même de plus en phis tard. Il y a, sous ce râp-
port, de I'analogie entre les apparences que présenûe le mouvenrent
rJe Yénus sur la sphère, et celles du mouvenrent de la lune à partir
\IOUVI.]T,IDNT APPÀRIiNT I)ES PT,ÀNiiTDS INF[.:RIEURES. h'I
d'une nouvellelune ($ 4 9ô); cependant il existe entre ces deux mou-
vements une différence cssentielle qu'il faul signaler : c'est que le
changement qu'on observe d'un jour au lendenrain, dans la posi-
tion de I'astre par rapport à I'horizon, après le coucher du soleil ,
est beaucoup moins sensible pour Yénus que pour la lune,
Ces apparences résuftent évidenrmenI do ce quo la planète, sil,uéo
à I'est du soleil sur la sphère céleste, s'éloigne de plus en plus de
lui, en s'avançant, vers I'orient. Àu bout de quelque temps. Yénus
cesse de s'éloigner du soleil, et colnmence au cont,raire à s'en rap-
procherpeu à peu;en sorte que I'on conlinue à la voirle soir, un
peu après Ie coucher du soleil, mais dans des positions de plus en
plus voisines du pointde I'horizon ou le solejla disparu. Bientôt la
planète se trouve si près tlu soleil qu'on ne peut, plus la voir ; lorsque
la Itreur crépusculairc s'esl assez aflaiblie pour queVénus puisse être
aperçue, cette planète s'est. dé.ià abaissée au-dessous de I'horizon.
Après quelques jours, pendant lesquels Vénus ne peul pas être
aperçue, on peut I'observer do nouveau, mais à I'ouesû du soleil.
Alors on lavoille natin, du côté de l'oricnt, quelque temps avant
le lever de cet astre; cilr'., Lrn tertu tle la nouvclle position qu'elle
occupe sur la sphère, e lle se lève e[ se couclte avan[ lui. En I'olt-
servan[ pendant un assez. grand nombre de jours successifs, le
matin, peu de temps avant le lever rlu soleil, on reconnall, qu'elle
s'éloigne de.cet astre vers I'occidenb; on la voit de plus en plus
loin du poinr de I'horizon oir il va so lever. Bientôt sa distance au
soleil n'augmenle plus, eb ells cornmencs à se rapprocher de lui peu
i\ peu; on la voit toujours le rnatin, âvant le lever du soleil, mais
elle se trouve dans des positions de plus en plus voisines du point
ou cet astre doit apparaiire au bout de quelques instants.
Enfin la planète se rapproohe tellement du soloil, qu'on cesse de
la voir pendani plusieurs jours. Lorsqu'on l'aperçoit de nouveau,
elle so reirouve à I'estdu soleil; c,'est le soir qu'elleest visible, et,
à partir do là, on la voit repasser successivement par les diverses
positions qu'on lui avait vu prendre précédemment. Vénus, en un
rnot,, oscille de part et d'autre du soleil, en restan[ toujours à pou
pros sur le grantl cet'cle de l'écliptique. Se trouvant, à certaines
époques, à peu près dans la direction du soloil S, fg. 30É, elle
marche de S en A; puis elle rovient, de A en S, dépasse le soleil S,
et va de S en B r enfin elle re[ourne de B en S; eb à partir de làelle
recommence eomrne précédenrnrent. On la voit le soir, après le cou-
cher du solcil, taut,qu'elle est entre S et A ; on la voit, au contraire,
le matin, avan[ le lever du soleil, tant qu'elle est entre S et B. Dans
ce mouverncrrt, sa vites:e va en diminuant lant. qu'elle s'éloignedu
452 Pr,ÂNÈrEs.
soleil, et en augmentant, au contrairc. lorsqu'elle s'en rapproche.
Les plus grandes
1---e<
di gression s^ orien tales
STA , et occidentales
STB, de Yénus n'ont
pas toujours les nê-
mes valeurs, sans ce-
pendant varier beau-
coup d'une époquo à
tune autro ; elles res-
lcnt comprises entre
Lïo et,47" I onviron.
Fis. 304. La durée d'une oscil-
lat,ion complète rle la
planète, par rapport, au soleil, c'est_à_di.e le temps
qi.elle met,
du poinr A, à revenir au même point A, Ëst Ën moyenne
9n ry1tqnt
de 584 jours.
.. S 2i2. Le soleilse mouvant constammenl te long de l'écriptique,
il est clair que \Iénus ne doit pas avoir, par rapport aux étoires,
re
nême mouvemen[ apparent qud par rapport au'soreit. on
se fera
une idée de ce mouvement, d-e vénus par rapport
aux étoires, en
os^cile re rong de |arô AB, d; part et c]iautre d*
lyqilunt.qu'elle
t'
sotert et qu'en même temps re soreir emporte cet arc dans
son
mou'ement annuel sur ra sphèro. Il doit en résurter
ér,idemnrent,
pour Yr,lnus, un mouvement irrésurier sur ra sptr*re
,-sÀ vitesse
d'it êl,re tantô[ grande, tantôt.periie, er même ir'peui uiÀu, qou
.:e.lle
viles.:e change de sens, tôrsquc la ptanère
ljir il ir;"; vers te
4ts, et, qu'ello parcourt ce[ arc de l.est à l,ouest.
;r,,]i:"
L -du
e:t, en,9fr.e.t, c-e Qui arrivo, comme I'indique I'observation.
rour eluctre. tu *,1Th: de Vénrc palT.i les ér,oiles, ilfautopérer
comme nous avons déjà fait pour le soleil et pour
la lune. cliaque
tur un'globe célesre, ou surune carte, ta po_
i:::_t:_O^.^"1_Tr.U1,ur
srl,ron où se trouve la planète, soit que cette position
ait eto'oatàr_
minée à.la simple vue par ra cornpàraison dôs disrances
âà t'urrru
aux éloiles.qui sont dans son voisinage, soit que, pou*
pior'o,exâc-
titude, on I'ait obtenue par la. *eruË âu.on ascension clroite
et, cle
sa déclinaison. on voir, ainsi que vénus se meut à peu
près suivant
legrand cerclede l'écliptique, en parsont tantô[ o'ûn
coto,iantôt tle
llautre côté de ce cercre; ion'*ouuement, qui est, genJroi.ào"t,ri-
nect, comme celui du soleil, est tantôt accéiéré,
tùtot retardé: clo
temps à aulre, le sens de ce mouvement, cha,ge,
et ir ,;.n ctue pen-
dant un certain nonrlrrc de jours rre Iest, à I'iuast, pà,,,:',:ui,..,,,,t,,,
}IOU\JEI|NNT APPÂRENT DES PI,ANÈ]TES INFÉBIEUR}TS. 453
pnsuite le sens direct qu'il avait cl'abord. La frg. 30ô est, la repro-
duction d'une partiedel;r carte de la page 173 (planche II)surla-
cluelle on a marqué les
posil,ions successives
de Yénus, de 6 en 6
jours, depuis le 27 sep-
ternbre ,l850 jusqu'au
7 mars ,l8Sl . On voit
tlue la route suivie par
ll planèLe, dans cet,
inten'alle de tenrps,
so trour-e en ltart,ie au
sud, en partie au nord
rlc l'éclipt,ique , sans
s'riloigner bcarrr:ou p de
('(, grantl i:etcle, rti
rl'urr côtt! nidc l'nutre,
l-c tnout erttcnl tle Yt!-
rrus est, ti'aliorul rlilecl,
,j
rr 2 6 rror,entl.rrc
rrsclrr'a
I Sii0 :
Prris iI tlrlr icnt,
l'("lr'ograd0 clu 20 no-
r cnrbrc I tl ;;0 itrr {),ian -
r it'r I 8ii I , cl cn rrrr\rrrc
Itrrnps l'rrsl"r'e ltirsse tlu
-ttti iltl l)rrtrl tltr l't;-
llilrtirlurr. -{ lltrtil rlrr
(i ,jirnvier lti;1 , kr
trr(tn t'r'rtrtrn t, rcrlct itrti [,
rlir.ot't, , r'1, st) ('ons(l vc
lr irr-'ii ,i rrsrlrrc vi)fs lrr
rrrilit'rr rlc l8i;2. .\
liitrtir rlc cctttr rlcr'-
ttit'r'rr t!1rrlr1trtt, \'titttts
lr'lillrrrl rlo trotrt r-1ilu ul)
rrrorrvÛntt'ttt, t'ct t'ogrtt-
r[r'. ,lt'1rnii l(\ lfl.itrirr
,] ulrlil irrr IU :roitI stti-
\ ;U)l r r'rrtl)IJrt' r)l) ltj \ Lrll
.rrr' l;r 1i,.1.',|,0(i: lirrii
st)n nrou\'(rtttttrtl tst ()llcot't' rlit't, | 1rr'tlrlirtrl (ltl il:>(r/ ltrl[' !t irrir:. 1,'l

ltlrrsi rlr- srrilc.


IJ .)
'I PtÀI\L I'[S.
on nomrne planète, les llositions par lesquolles clle
.srrr,fions do la
passe, lorsque son molrvement change desens, c'eshr\-dire rorsque
ce mouvement. de di-
rect qu'il était, devient
rétrograde, ou inver-
sement.
D'après cc que nous
vcnons de voir, Vrinus
décrit, sur la sphère
une ligne présontant
certaines sinuosités de
prart e[ d'autre de l'c-
clipl.ique, el formde de
;rartics successives oir
la planète est anirntie
alte rnntivement cl'un
niouvemcrrt direct or
d'un rnouvement ré-
trograde. La durdrc
nlot'cnne rle l'inter-
valle de lenrps pcndunt
lc.quel lo lrrnlrr cntent
esl clirc.cl , conrprl.n{l
environ li l1 ,iours : ltr
tlrrrÉe tle sorr ntou\('-
rrren t, r'étroglacle (f st
Itritucorrlr plus t'ourlt.,
L'1, seulcnrcnt, rle tt !
,j orrls crrr,irr)n. Qu,tnt
ilu t,olltlls clue \rtirrrrs
errrploic à fitire le trrrrr
tlrr cittl , il n'tst
l)as
Iolt,iottt s Irtôtrrc, Irrris-
lrr
(1il(, 5ir r ilt'ssc r ar.it'
tl'rrrrc rrIxxluo une à
it rrllc, cI tlne sorrvcrrI
clle rhirnge {lo sr.n.:
turais, la plirnète nu
Iaisant rlrr'oscillrl rlc
l)iu't t't rl atttlrr tltr so-
Ieil, il esLaistitltlvoir'(ltl'oul)1ft\clu)ut'clernlrst;sI leurêrnctlrrecclui
de Iir r'érolrrtir-rrr rlrr soleil ilulorrr rlrr la Lerrc. c'cst-ir-rlire rl'rrnri irnrriu,
ttlouvDttEN'r ÂPPAlttiN'f l)Es pl.e.rrii't'tts ti'll'Étttlunr,s. â55
S 253. Pour expliquer les apparences du tnouvement de
\rénus,
les anciens ont eu recours à l'hypotlrèse de l'épio'cle et du défe-
renl, donl nous avons déjà parlé à l'occasion du soleil ($ I lr'ei eu
rle la lune ($ E l3). Ils ont supposé que la planète Y, /19. 307, se
meut sur un cercle dorrt, le cenlre C parcotrrl lui-même un autre
cercle ayanI la terre T pour centre ; eb pour tenir compte de ce quc
Yénus somblo osciller de part et d'autre du soleil en s'en (lcartant
également des deux côtés, ils ont, adrnis que lo centre. C dc l'épi-
cvolo se tneu[ sur lo déférent de manière à être toujours sur la

Pig.30?.

ligno droite qui joint, la terre T au soleil S. On conrprend sans


pàino, on effet, qu'uns pareille hypothèse peut lircilcmettt rendre
ôompte à la fois du mouvement oscillatoire de la planète par rap-
port, an soleil, ei de son mouvemen[ alternativement, direcl' et ré-
trograde par rappor[ aux étoiles.
5i le plân de i'épicycle coincitlait exacternenl.avec le plan de l'é-
cliptiquô, Vénus devràit paraltre constamnrent sur ce dernier cercle ,
mais ii suffrt de supposer que le plan de l'épicycle est un peu obli-
quepar rappor[ au plan del'orbile apparente du soleil, pourexpli'
{uei le tranâport de la planète, tantôt d'un côté, tantôt de I'autre
de l'éclipl,ique. '
Dans ies circonstances du tttouvement upparent de Vénus, il n'y a
û5ô l'jLANiit'rs.
rien qui puissetJételrrrinerla glartdeul du ral'on du déférent,, nicelle
clu ravon de l'ôpic1'cle; le rapport seul rle t:esdeux ravons estdéter-
rrriné par la coudition que I'anglc ÀTS soil, égal à la valeur de la
plus grande digression orienlaleou occidentale de Yénus, valeur qui
est d'environ .1.6'. On expliquc tout aussi bicn lcs apparcnces en
rfonnant au déférent le ravon 'll,', fr7.308, au lieu du rayon TC,
et, augmentant le rayon dcl'i'picycle dans le trtênre rapport ; pourvu
quc le cerrlrc tle l'épitrr t'le ((l tru C') se meu\re autour de la terre

l
i
I

/,

l'ig.308,

en restant touiours sur la ligne TS, et que la planèto (V ou V')em-


ploie toujours le nrênre l,enrps à parcourir l'épicycle, les apparences
resteront exactemenI les nrêures. Iflais alors rien ne s'oppose à ce
que I'on augmente lê rayon du déférent, jusqu'à lo rendre égal au
I'a,von mêms TS de I'orbitc apparente du soleil ; ce qui revienl, à
lloLiV[-\ltjt{'l' Al,l'AltUN'f DES I't,ANÙ'l'tis lN]'tiRltiUR[S. h57
suppOser que Yénus tlôcril un épicycle dont le centrer coïncidant
onàô to centre du soloil, est emporté par cel aslre tlans son mou-
vernent annuel auLour de la terrè. Nous faisons abstraution ici, biett
entendu, des irrégularilés du mouvetnent appareut tlu.soleil au[our
rle la torre ; et, pour arrivcr à ttotts erpliqLrer grossièrenrent les
de Yélrus., nous regardons
lrrincipales bir.oi''stances du mouvemenI
ic soteit cgmme décrivant un cercle dont la terre occupe le cetttre'
Nousvoyons donc que I'otr peut se rendre compte du mouventent
oppuruni Oe ta ptariete qui nous occupe, cn lui faisant parcourir
un'cercle aufoui clu soleil comme'ccn[re, e[ Supposant que le So-
leil empOrte cetteorbite avec lui clans son Nouvoment, autour de la
terre.
L'observation a pernris devérifier que c'est en efle[ ainsi que les
choses se passenb. Une particularité que nous n'aÏons pas encore
sigrialée, et qui était inio'nue aux anciens astronontes, a montré
q,îu t,. pianèt'e toupre autpurdu soleil, et ne reste pas.toujours en
deçà dô ceb astre e'parcourânbsonépicycle, cotnmeilslecrnyaienl.
\,énus est un globe qui n'est pas ltrminenx parlui-nrême1.de ttrêntc
tluc la lunc, cJtte planète reçàit sa lumière tlu soleil, e[ c'est ce qui
fait cluo noûs pout,ons l'apercevoir.. L'hémisptrère tle Yénus quise
lrouvc ainsi éLlairé par le soleil n'occupe pa-s toujours la rnêmo
position par rapport à nour, el, il doit en résulter des phases ana-
i"gr*r i i.lles'ds la lune. ô'est ce que reconnut Galilée, des-.qu'il
n,iiai.ige une lunettevers cette planète. Or, en suivant les modifica-
t ions qil'éprouvaient successivement ces phases,
il s'assura qu'elles
,'o..o.duiànt. complétemen[ avec I'idée d'un mouvement de la
planète Sur uno circOnférence de cercle ayant, le soleil pour centrc.
i)r,t, un pareil mouventent, Yénus 6oit' se montrer à nous sous
forme rl'rin cercls lumineux, lsl.squ'clle est env, 71g. 309 : en allant
rlc Y en V,, elle doit passer insensiblenrent de la fornte que nous
velonsrl'inôiquu, tr cette d'un tlemi-cercle lumittcur: Cç Y' en V",
etle rtoii p.unâr. la fornie d'un croissan[. de pl*: cl plus délié; en
v" elle doit, êtret,oui à faitinvisible; enfin en allanl. de v" env""
puis elle doir repasser c,iactemcnt par les ntèmes phases, tnais
env,
rlans un ordrc inverse. L'obscrvalion àttentiçe des phases de Ia
planète a montré à Galilée que,c'etaitprécisément, de cette tnanière
ilue les choses se passaient. Si Vénus tlécriv:rit, un épity61s *t
rLstant, toujours enire le soleil et la terre, ou toujours.au delà drr
soleil, ou bien elcore si l'épicycle de Yénus entbrassait le soleil, en
aVant, son centre notablemànt, éloigné de cet, astre, il en
résult'erait
il ; i;;;..àssion aes phases des cii'consia nt:es essentiellement dil-
férentes de cclles qui correspondenL au cas oir la planète décrit un
39
-

l'58 Plat'rii t'tis.


cercleautour du soleil cotntilecentre, clirconstances dont on aurait
pu faoilement consta[er I'existence par I'observation.
En même bomps que Yénus présente des phur.r diverses, son
diamètre apparon[ change de grandeur, en raison de I'augmenta-
tion ou de la climinution de sa distance à la teri'e. cetto variation
du diamètre apparent s'effectue mêrne dans des limites assez éten-

tl
j is
i

I
I
I
I
I

i
I
I

i \P'

h'ig. 30C.

dues, comme on peul le voirpar les lig.340 à .?13 qui montrent


les diverses formes de la planète, construites à une même échelle.
La premièrede ces formes, li{1, ïta 0, r:orrespond au cras oil Vdrnus
est en V, fg 309; la seconde, fit!.31 l, se rapportoà une position
movenne ent,roYet Vr: la troisième, pg. :)12, es[oelleque I'on ob-
serve lorsque Vénus est en V'; etr la rlual,rième, fg. 313, est re-
latite à une positioo interrnérliaireentre \r'et, Vr/. [,e cercle pono-
tué, lig. 31,1., fait, voir la grandeur que présentcrait, lo disqtre de
Vénus, sil'on pouvait I'apercevoir, lorstp'clle est cn V". Dans cette
dernir-\r'e posil,ion, 1ru, c'est I'hénrisphèr'o llor] éclairé cle la planète
qui cst tournti dc notre côtrj: cn sorte t1u'on nc pcut, pas la voir
directement, : nrais, de temps à autre, lorsque la planète passe clans
TIOU\'}.]]IT}iI.i:I' APPAHHI\]' DES Pf,ANÈTIS INrÉNIEUNES. 459
la.partie V'/ de son orbite. on la voit se projeter sur le disque du
solcil, sous forme d'un oercle noir qui a précisément les dimensions
rlue pr('sente le cercle ponctué de la fig. 3l i.

F. 310. F.31{. !ig. 312. }'ig. BtJ. Fig. 3{4.

$ ZSl. Lc mouventenI apparcnt, tle ][ercule esL tout à feit ana-


logue à celui de Yénus. cetl,e planirle, quicst beirucoup moins brir-
lante que Vénus, peu[ôlro observée cornme clle, tantôi le soir, peu
de temps-après le coucher du soleil, tantô[ le matin, pcu de tenrps
avan[ le lever du même astre; 0n reconnalt ainsi qu'elle semblo
osciller de parl, et d'autre du soleil, en restant toujotrs à peu près
sur le grand cercle de l'écliptique. xlais ce mouvement osèillatoire
présente rnoins de régularité que celui cle \'énus. Les plus grandes
digressions oriontales et occidentales cle Nlercure n'ont pas toujours
la même valeur; elles varient entre ,16" { et ZS"i. La duréed'une
oscillation cornplète de cet,te planète pâr rapport-au soleil, c'est-à-
rlire le temps qu'elle met à aller de sa plus grande cligression orien-
lalc à sa plus grande rligression occidentale, et, à revenir ensuite à
sa première position, varie de ,106 jours à d B0 jours.
f,'hvpothèse qui avait servi aux anciens astronomes à so rendre
compte des circonstances du lnouvement, apparent de Vénus, a été
également adoptée par eux pour Mercure; seulcment elle a dû êtrs
compliquée de I'arldilion de nouveaux épicycles, comme nous I'a-
vons déjà indiqué pour la lune ($ g,l:]), en raison des imégularités
que nous yenons de signaler, dans le mouvernent de la planète
qui nous occupe. Les raisons quo nous avons développées, et qui
nous ont conduit ir admet,tre que Yénus décrit un cercle dont le
centre coincide avec le centrs du soleil, sont applicables à Mer-
oure. Les phases que présenle cette planètemonl,rentque, comme
Vénus, elle tourne autour du soleil : seulemenI on serait, trop loin
de la réalité si l'on nrlmettait c1u'elle décrit unifornrérnent, un iercle
460 PTANI'TIS.
rlont,le centre esl aucenIre du soleil : on iliiproclte beaucottpplus
cle la vérité en regardant, la planète comme décrivant un cercle ex-
centrique au soleil, et cela avec une vitesse variable entro oertaines
limites.
lllercure se mouvant ainsi autour du soleil, sur une orbite que
le soleil emporte avec lui dans son mouvement apparent, au.tourde
la terre, il en résulto pour la planète un mquvement, irrégulier par
rapport aux êtoiles ; eile ûraverse les constellations zodiacales, tan'
tôt iapidemont, tantôb lontement, e[ do'ternps à.autre son mouve-
ment, qui est généralement direct, devient rétrograde pendant'
quelques jours, pour reprendre ensuite le sens d-iregt qf il avait,
précOdeminelt. La durée de cette rétrogradation de_la planète est,
mouennentent, d'environ 23 jours. Mercure, oomme Vénus, emploie
en moyenne
-les
une année à faire le tour du ciel, c'est-à-dire à par-
courir diverses constellations zodiacales.
S 255. Dlouvemcnt nppilrent des
planètes supérleures.-
Nous avons dit que les planètes supérieurcs se dist.iDguent tles pla-
nètes inférieures, 0n ce que lcs premières s'éloignent du sr-rleil à
toute disttrnce, jusqu'à se placer en opposition avec ce[ astre, tan-
tlis que les der.nièr.es ne font qn'osciller de parL eb d'atttre du so-
leil, èans s'en éloigner au delà de cer[aines limiles. [lais quand on
examine le mouvetnent, des planètes supérieures par rapport aus
tltoiles, on trouve, au contrtrire, que oe nlouvelnent est lout, a fait
analogue à celui des planètes inférieures.
Considérons en parl,iculier la planète l\[ars. Bn ntarqulnt sur ttne
carte céleste la suile des positions qu'elle occupe successivement,
tlans le ciel, on voit qu'elle se meut à peu près suivant le gra.nd
cercle de l'écliptique. dont elle ne s'écarte que de petiles quanl,il,i!s'
tantôt fl'un côté, tantôt, de I'aut,re. Aprirs avoir marclré pendarrL un
assez long temps dansle sens tlirect, clle rebrotrsse cltentin, et, se
meut penïant quelque temps en serrs contraire; puis elle reprentl
snn môovement direct, pour rélrograder plus tard cornme ellevient
cldrjà dele faire, eb ainsi de suite. La fig-3l5 montre la route dé-
critepar llars à la fin de I'année 4 85'l et aucommencementde 4 852.
On vôit qu'après s'être avancéo du cr:té del'orient jusqu'au 20 dé-
cembre ,185 | ,laplanètea rétrogradéjusquevers le?4 février'l859,
et qu'ensuibe ello a repris son nouvement direct.. Mars conserve
son mouven)ent direcf pendanl envirott 707 jours, ou prèsdedeux
ans: la durée de son mouvement, rétrograde est beaucoup plus
courte, e[ se compose seulement d'environ 73 jours : en sorte que
chaque période complète du mouvement de Mars, comprenant à la
l'ois ion nrouvement direct, et le tnoulernent rétrogratle qui le sttit,
t ttotiltililih-'t' ÀPPAnEI\iT lrl; t'r.'twÈ't'Es supÉ;nluttnns. lr6l.
renfermeenviron 780iours, ou 2 ans et 50 jours, Mars fait, touI le
lour du ciel dans un espace de tempsqui so compose, en moyenne,
de 687jours
A aucune (rpoque de
son mouvemenI di-
rect, Nlars ne se meut
lnssi rapidement que
lo solcil sur l'éclipti-
c1ue. Il en résulte que
ce dernier astre prend
toujours de I'avance
sr.rl la planète ; elle
senrble constamment
marcher de l'orient à
I'occident, I)ar rap-
qrorl à lui. I'antôt ce
rn0uÏernenI apl)0rctill
tient à I'excès tle la
vitessc ilu soleil sur'
r'clle rL: la planète,
lorscluc cclle-ci sc nierrt
il'rur rrrourcrnenI di-
rcct, tant,ôt, il est rlri
à t't,' clrrtr la planetu sc
rrrcut, récllenretrt vcrs
lort'irlerrI srrl lir s;rhi,-
le, l.antiis qrrc le soltril
0 totr.;0rrrs sort
('()il sel'\
rnorr\-crrrerrl, r'cr's l 0-
licrtt. LorsrlLte lit 1rl.r-
tr,'tt' Jl;rl's sc lt'ottt'r'ir
litru 1rr'ùs rlitns lit utilrtre
r',',gion rlrr cicl rltte lt
.,r1,'il, r't'ltri-r'i lir rlr;-
prrssc lrientirt . ct clic
. cn cloignc tle lrlus errr
1rJtts t'ct'.s I ot:t'itlt'trl ,
.1
rrsi1Lr rr {-'0 (lu'('ll0 s(l
Ir'()u\'0 en r)[llrosilion ; l..ir.. it I ;.
lrl0rs, elr runtirtuanl it
rrritlt'lier tlitns le rnt\r'r're s{,tts l)i1, r'ir1r1i6i.[, ir lrri, r,llt: t'ultrrrrt'trr't' ir
-. ('n rirlrlrlr;r'lrtt' rltt t irlr'' o1r1rostl : lrit'rrtirl r'llc l'irtIt'ilrI. prris l'(f(:oltl-

;t9.
462 PIANÈTAS.
meilce à s'et éloigner du côté ds I'occidenl, et ainsi de suite.
Ces divorses circonstattces soni des conséquences naturelles de
la manière dont Mars so déplace parmi les étoiles. Mais I'observa-
tion indiquo quelque choss de plus : elle faib voir que les change-
monts do grandeur et de sens qu'éprouvo la vite-rse de la planète,
parmi les constellations, sont intirnement, liés à la position qu'elle
ôccupe par rapporl au soleil. LorsqueXlars se trouve dans la mênrc
région du ciel que le soleil, c'est-à-dire tu momenL de la conjonction
tle la planète, suivattI I'expression consacréc, cello-ci occupe lemi-
lieu dè I'arc qu'elle décrit d'un mouvemenù direct. Lorscluô la pla-
lrète est en opposition, elle se trouvo au rnilieu de l'arc qu'elle clé-
crit d'uu mouvemenl,rélrograde. Lo mouvement de la planèle change
cle sens, do dircct qu'il était il devionI ré[rograde, lorsqu'elle esu à
I'oscident du soleil et à 4 37" de distance de cel astre; le mouvo-
meni rét,rograde continue jusqu'à 9e qug la planète, après son op-
position, so soiI r'approchée du soleil, de manière à n'en êtro plus
qu'à une distancc de 'l 37',, du côté de l'orien[, ei alors le mouye-
rnent, devient cle nouveau direct. On voit par là que le soleil jouo
un rôlc impor[ant dans le mouvement apparent de la planète [l-ars,
touI aussi bien que dans celui des planètes inférieures.

Fig.3l{i.

$-?ô6. Yoyons maintenant de quelle manière on est parvenû à se


rendre compte des circonsl{lnces que nou-" venons de signaler dans
\IOUYEYEN:T APPAIiIiNT I)ES PI.ANÈ'I'XS SUPÉRIEURES. 1163

le mouvement apparent ds Mars sur la sptrère céleste. Ce mouve-


menb apparent se composant d'une succession périodique et régn-
lière de urouvements directs et de nrouvemenl,s rétrogrades de la
planète parrni les étoiles, comme cola a lieu pour Vénus et pour
trfercure, les anciens ont cherché à I'expliquer par des moyens ana-
logues. Ils ont reconnu qu'on pouvait en effet regarder I\Iars commo
décrivant trn épicycle, dont le centre parcourait lui-même un défé-
rent a1'ant, la t'errô pour centre; et pour que les'choses s0 passent
oomu)e nous I'avons indiqué à la fin du paragraphe précéden[, ils
ont été conduits à admettro que la planèteM, fg. 316, décrit son
épic,vcle de telle manière que le ra)'on C\t qLri la joint au centre de
co cercle soit toujours parallèlo à la ligno TS qui joint la teme au
soleil ; lorsque le soleil va de S en S', et que le centre de l'épicycle
va do C en C', la planète se placre sur l'épicyclo en un point M',
tel que C'M' soit parallèle à TS'. Si I'on examine les diverses po-
sitions dans lesquelles la planète \[ vienb se placer successivement.
d'après ce[te hvpothèse, on reconnalb qu'en effet sott mouvement
présen[e bien les diverses particularités que I'observation indique
dans [e mouvement apparent de Nlars.
Les apparences du mouvement de lllars se trouvettt donc expli-
r1uées, cornme celles tles ntouvements de Yénus e[ cle Mercure, en

Fig. tl7.
admettant que la planète se meuù sur un épicycle dont le centre par-
courl un déférent. Mais il v a une différence essentielle entre I'hv-
'
h6tr nrnnii'rns. il
pothèse des anciens relative aux tleux planè[es inférieurcs, ef ccllef
qui se rapporleà la planète l\fars. Dans celle-ci, c'est le rayon de I
l'épicycle'passant par la planète qui est constamment dirigé comme I
ta ilgrie TS: dans celle qui se rapporte aux planètes inférieures, au
conlraire, c'est lo rayon-du déférent passant par le centre de l'épi-
cycle qui satisfait à cebte condition. Mais I'examen attentif de l'!Y-
pôftrOsà relative à Mars fait voir qu'on peut facilement la modifier
ôe manière à fairs [isparattre cette différence capitale, et voicicom-
ment. Supposons qne de la terre T comme centre, f g. 3't7, on dé-
crive une'ôirconférence de cercle, aYeo un râyon TO égal au rayon
Cr\I de l'épicycle. II est aisé de voir que la distance MO, ou I\l'O', de
la planètô au point ou cette circonférence de cercle est rencont.rée
oai la liene qui ioint la terre au soleil, conserve louiours Ia même
g.andeui, .ui, i'\l' étant égal et parallèle à TO', la figure TO'Ii'L'
ést un parallélogramme, et par conséquent M'O' est égal à C'T,
c'est-à-dire égai au ravon du défér'ent. Ou peut donc dire qlcla
planète se trouve toujours sur un cercle décrit glgc Ie ra,von TC drr
iléférent, et ayant pour centre le point O ou O' déterminÔ conlme
nous venons d-e le dire. lfais ce dernier cercle, cqmprenant, la terre
T à son inl,érieur, n'est autre chose qu'un excentrique' Ainsi on
expliquera tout, aussi bien les circonstances dtt mouvement de lfars,
en'admettant, que cette planèle sc nteut sur un exccntrique, dont, le
centre décrit un cerclc aulour de la terre, qu'en aclmettant qu'elle
sc rneul Sur un épicvcle, don[ le r:entrc dticrit un déférent' comlne
I'avaienI fait les ânciens. Dans la nouvelle hvpothèse, le ravon O'Xl'
de I'excent,rique a la grandeur que l'on attribuait au ra-von TC drr
déféreni dans I'ancienne, et le ravon TO du cercle décrit autour de
la terre par le centre de I'excentrique, est, égal au rayon (lilI rle
I'epicyclà; de plus on doit admet,tre que le centre de I'exccntriqrtc
se'meut aqtoui de la terro, de manière à se trouver toujours Sur lu
ligno gui joint la terre au soleil.
-Conipaions
maintenant cette nouvelle hypothèse avec celles que
les ancigns admettaient pour Yénus et Mercure' et, nous verrons
qu'elles consistent toutes à regarder la planèto comme parcourant
rin cercle dont le centro tourne lui-même autour de la terre, avec
la condition qne ce'aucentre resto toujours sur la ligne droite
menée de la terre soleil. Dans le cas de Vénus et de lller-
cure, le cercle que décrit chacune de ces planètes n'a pas un rayoll
assez gralrd pour comprendro la tcrre à son inl,érieur, et il en résulte
qu'il prend lâ nom d'épicycle; dans le cas deMars,ce cercle décrit
par'la planète environne la terre, ct devient ainsi un oxcentrique:
mais sauf cette différence , qtri tient tlniquentent. u la grandeur du
\IOUvtil{}lNT APPARIiNT DrS Pl,ANiiÏUS StrPilnlrLIRljs. /r6ir
rayon du cerclb décrit par la planè[e, le mouvement de l\[ars se
trôuve expliqué exactement de la même manière que cetlr de \'énus
e[ IIorcure.
Nous pouvorrs aller encoro plus loin. Lorsque nous nous sommes
occupé du mouvement de Vénus, nous avons remarqué qu'aucune
circonstance du mouvemenl allparent de la planète ne pouvai[ faire
connaitre les dirnensions absolues des rayons de l'épicycle et du dé-
férent, et quo Ie rapport seul de oes râyons était déterminé; nous
en avons cbnclu que nous pouvions prendre le ravon du déléren1
tigal a celui de l'oibite apparcnte du soleil autorrr de la terre, et, en
cônséquence faire coincicler consl,atttment le cetll,re de l'épicycle de
Vtlnus avec le soleil. Rien nc nous empêche de faire exactenrent, la
même chose pour la planète }lars. Nous avorrs trouvéqu'on peul, st]
rendre compie de son mouvement apparent, en la faisanl, mouvoir
Sur un excentrique, donb le certtre t,ourne autottt' de la terre de ma-
nière à .rester tôLrjorrrs sur lfl ligne qui joint la terre au soleil. Les
tlimensions absolires cle l'excentrique eb du cercle que décrit soll
centre n'étant trullement cléterminées par les circonstances du mou-
vement apparent cle la planète, on peut les choisir de telle manière
rlue le ceni.e de I'exceniriqtte coTncicle avec le centre du soleil. On
rloiI rionc que lo nrouvemettt apparent de I\[ars, aussi bien gue ceux
cle Vénus ôt de Me.cure, pcul:s'expliquer en admettant que la pla-
tuèle tourne autour du SOlcil, et que cg1 âStre, dans son nlguvement
annuel autour cle la terre, enr porte avec ltri I'orbite qu'elle décrit ainsi.
llafS, en Se mouvan[ autour dU sOleil, Oomnle n6us vengns de le
rlire, le long d'uneorbil,e qui com-
lrrend fa teme à son intérieltr' nc -'-.q--
il,,ir pas présenter la successio" /
rles phases que nous Présentc /
Yénus. Quelle quo soit,la position /
quo la planète occnpe sur son I
orbite, nous voyons toujours la I æ-l=-
lrlusgrandepartiodel'hénrisphère \ //' \
qu'elfe [ourne lrers lo soleil, et qui \ /
est êclairé par cet astre. Le Pfan \ |
rlrr cercle qui limite I'hémisphèrc \ F-
éi:lairé. et celui du cerclo qui li- \-- -----R'--
mite I'hémisphère visible de la \
ùerre, fonl entre eux le même
angle quo los lignes SM, TM,' !'is. 3tR.
fg. 3l8, qui joignent le soleil et
jf t"rre i, fo pfuù'Cre. Or il eqt facile rle voir que r dans totrtes les
[66 PT.ANI.]'TES.

positions de llars sur le cercle M'MM", cet angle ne peut pas de-
lenir bien grand, et que c'est à peu près dans la position parti-
culière qui a été donnée au point M sur la figure, que cet angle a sa
plus grande valeur: aussi la planète, que I'on voi[ sous forme d'un
disque circulaire, lors tles opprlsitions M' et des conjonctions \1",
ne se mont,re-t-elle jamais sous une forme bien clifférente d'un
cercle, quoique cependant la déformation qu'elle éprouve entre les
oppositions et les conjoncl,ions soit très sensible.
$ 257. Lesdeux autres planètes supérieures connuesdesanciens,
Jupiter eI Saturnc, préserltent dans leur mouvement rJes circonstan-
ces tout à fait analogues à celles que présente llars. Elles se meu-
vent dans lo ciel à peu près le long de l'écliptiquo; leur ûrouve-
metrt est alternativemenI direcl e[ rétrograde. La vilessc dont, r:ha-
cune d'elles est, animée, lorsque son mouvement est direct, tltant
plus petite que Ia vitesse du soleil sur l'éclipt,ique, il en résulte que,
par rapporl au soleil, elles semblent constamment se mouvoir de
I'orient vers I'occident. Chacune cle ces planètes se trouve au milieu
tle I'urc qu'elle décrit d'un mour,enient direct, lorsqu'clle est en eorr-
jonction, et au milieu de I'arc qu'elle décrit cl'un nrou\,ement, rétro-
grade, 161*squ'elle est en opposition..
.lupiterconserve son mouvemen t direct pendan t environ 2 7I jou rs.
eù son mouvemenl rétrograde pendant envilbn 4 2,1 jours: en sor'te
que chaque période complète de son ntouvement, comprenant, urr
mouvemenl direct et Ie mouvement rétrograde qui le suit,, a une
durée de 399 jours. Le mouvement direct do Jupiter eesse, porlr.
faire place à son nrouvemenL rétrograrle, lorsque la planète i'r:st
éloignée dur soleil, du eôté de l'occiderrL. à une distance de ,t I b de-
grés; le sens du mouvement de la planète change do nouveau, ce
mouvemenI redevient, direct, lorsqu'elle s'est, rapprochéo du soleil,
tln côté cle l'orient, jusqu à la même distance de ,t | 5 degrés. J upiter
met environ 4 333 jours, ou près de ,12 ans, à fairele tour du ciel.
Le mouvement direct de Saturne dure ?39 jour.s, et son ntouve-
ment, rétrograde, ,l 39 jours : chaque période complète de son mou-
vcnrent se compose donc ds 378 jours. La distance de Saturne au
soleil, à I'occident de cet astre, est de ,109 degrés, au momentoir
son mouvemenl commence à devenir rétlograde; le mouvenrentdc
la planète commence à redevenir direct, lorsque sa distance au
soleil, du côté do I'orient, a repris cette mêmo valeur de | 0g degrés.
Saturns emploio 4 0 759 jours, ou environ 29 ans | à faire tout le
tour tlu ciel.
On comprond tout de suite, d'après ccrlu, que los anciens ont, dûr
expliquer les mouvenrents de Jrrpiter et, rle Sntrrrnc exact.enlent clc ta
s\s'r'ijilfi t)È P'l'0lfi.\ltlu. h67
tne\nre munière (lr'ils ont explirlué Ie tnouventelrt de 1!lars ; ils ont
admis que ehacune de ces planèles se meut sur un épicycle dont, le
centre tourne autour do la terre sur un déférent, avec cettecondi-
tion que Ie rayon de l'épicvcle passan[ par la planète reste toujours
parallèle à la ligne droite quijoint la terre au soleil. D'ailleurs nous
porrrrions répé'fer, pour Jupiter ob Sat,urnc, le raisonnement qui nous
a perntis rlc renrplacer I'hypothèse dos anciens sur le mouvement de
NInrs, par ulle autle présentant plus d'analogic avec celles atlmises
pour Vénus et lIercure. ltlous en con cIurons donc touI de suite que I'on
;reut se rendre compte des mouvements apparents de Jupiter et de
Saturne, err adnrel.t,ant que cltacune de ces deux planètes décrit un
cercle âutonr du soleil, ct que cet astre emporte leurs orbites avec
lui, dans son nroûvemcltt annuel autour de la terre.
J upi ter et Sat urne circulant au tour rlu soleil dans des orbi tes beau-
coup plus grandes que cello de \Iars, ne présentent pas la nroindre
apparence de pÏrases I à aucunc époque de leur mouvement, leur
disque n'éprouve la légère défonnation clue I'on observe dans le
disque de cette dernière planète.
S 2ô8. système de Ptolénrée. -_ Les idées des anciens sur
le nrouvement des planètes nous onb été transnrises par les ouvrages
de Ptolénrée, astrononre d',\lexandrie, qui florissait t'ers I'an ,130 de
rrol,re ère, C'est pour cela qu'on donne le nont de systènre de Ptolë-
nret: à I'ensenrble des h1'pothèses qu'ils avaienl, adoptées et que I'on
conservu pendant, longteurps sans leur apport,er de rnodilication. La
liç1. 319 permet de saisir d'un seul coup d'æil I'ensemble de ce sys-
tènie. La terre'I est placéc au centre; autour d'elle se meuvent, à
peu près dans le mènre plan, les sept itstres auxquels ils attri-
buaien[ le nom de planètes, et qui sont : ltr lune L, nlercttre nr, Yé-
nrrs Y, le soleil S, i\lat's iI[, Jupiter J, et, Safurne s. Nous ayons vu
que, pour rendre compte des principales cit'constances du tnouve-
rnent des cinq planètes Mercure, Vénus, Ilars, .lupiter, et, Satnrne,
et notarnmenl, dc leurs statiorrs et, rétrogradations, on avaiI admis
clrre chlcune d'elles décrivait un épicvclu dont le centre parcourait
tun clélérent. Nous avons dit en outre clue les ravons des délérents
dc llercure et de Vénus, aboutis-sattt aux cen[res des épic1'cles do
ces planètes, devaient, constanrment être dirigés vers lo soleil ; et
que lcs rayons menés de f,Ials, Jupiter, e[ Salurne, aux centres de
lcurs épicycles respectifs, devaient toujours rester parallèles à la
figne qui joint la terre au soleil. La lrg.349 a été construil"e de
uranière à satisfaire à oes conditious.
L'ordre dans lequel les planètes sonb rangées a été détorminé
d'après le temps qtre chacune d'elles emploie à faire le tour dtt
IrtiS PTANIj'I'IS,
ciel, à I'exception toulefois de l\fercure et Vénus, c1ui, contute nous
I'avons vu, mettent Ie même temps qrre le soleil, c'est-à-dire une

année, à parcourir toutes les constellations z.odiacales. Les anciens


supposaient que'les planètes étaient d'autant plus éloignées de la
terre que les durées de leurs révolutions sidérales étaientplus grandes.
Quanf à Yénus ot, à Mercure, ils n'étaient pas d'accord sur le raltg
qu'il fallait leur assigner : les uns les plaçaient au delà du soleil, les
autres entre le soleil et Ia terre. Ptolémée adopta cet,tederrrière opi-
nion, e[ supposa trIercure plus rapproché de nous que Yénus, parce
que le tcmps de Ia révolu[ion sur l'épicrycle est plus court pour la
première planète que pour la seconde'
C'cst à cela que se bornaienl, les idées des anciens sur la consti-
tution d'ensemble du système plané[aire. Ils ne savaientabsolument
rien sur les rapports qui existent entre les distances ntutuelles des
divers corps qui le composent.
SYSTÈIIE DD COPENNIC. 469
Si, aux lnouveûtents des sep[ planètes autour de Ia terre, nous
joignons le mouvenrent général de rotation do l'ensemble de ces
planètes et des étoiles autour de I'axe du monde, dans I'ospace
d'un jour sidéral, nous aurons la représenta[ron contplète du s1,s-
tènre astronomique des anciens.
.. $ 359. Syctème ae Coperntc. - Plusieurs philosophes de
I'antiquité avaient émis, sur la constitul,ion cle I'univers, d-es idées
tout autres que celles qui étaient admises de leur temps. Les py-
thagoriciens supposaierit lc soleil immobile au centre du nronde,'et,
atfribuaient à la terre un double mouvement de rotarion sur elle-
ntôme et de révolution autour du soleil d'rutres regardaient I\Ior-
I
cure et Yénus ùomme se mouvant autour du soleil. Copcrnic, né
en 4L7li, à Thorn, dansla Prusse polonaise, eut la gloiie d'ouvrir
tune ère toute nouvelle à I'astrononrie, en faisant, revivre ces iclées,
ct basant, sur elles un svstènre quo tous les trevaux posl.érieurs dos
ast,ronomes ont pleinenrent confinné, cn fournissirnt un grand nom-
bro dc preuvcs à *son appui
,Copernic reconnu[, iomme nous I'avons {ait précédemrncnt,
(SS gttJ et È56), non-seulement qu'on peut supposer (ue les cen[res
des. épicycles de vénus et de Mercuie coiniiclenr âvcc le soreir,
mais encore qu'on peu[ regarder I\[ars, Jupiter et Saturne comme
se mouvant également autour cle cet astre. Pour se rendrecomplé-
lemenl, compte des apparcnccs que préscnten[ Ics niouvements des
cinq planèt,es, il n'v avait donc qu'ri adrlettre qu'ellos circulaient
loutes autour du soleil, ct que celui-oi enrport,aif leurs orbites avec
Iui, dans son illouyement ânnuel autour rlc la terre. Mais il alla
plus loin ; il vi[ que le mouvernent annuel du solcil autour de la
terre peuL ôtre considéré comme n'étant, qu'unc apparence due à
ce que la terre elle-même tourne autour du soleil dans I'espace d'une
année (S 45S). Dès lors les mouvenrents des planètes devinrcnt
beauccup plus simples : ces corps ne firent plus que circuler autour
du soleil, qui resta immobile, e1 la terre, animéô d'un mouvernen[
analogue autour cle cet, aqtre, put êlre elle-mênre regardée cotrnro
étant une planr\te. Dnfin il conrpléla ces idées, cn admettani que l*,
tttouvement diurne du cicl n'es[ qu'unc apparence due à la rotation
de Ia terre sur elle-môme ($ Za).-
_ No-us avons dit, que, dans le Système do Ptolémée, les rapporls
des distances mul,uelles dcs divers corps du s1'stème planétaire
n'étaient déterminés par rien : ici il l)'en esr plus dc. nrême . Quand
il ne s'agil que de rendre comp[e des paiticularités du nrouvement
tle chaque planète, e[ notamrnent, de ses stations et do ses rétro-
grada[ions, il n'est pas rrécossaire de clonncr tollc dinrension
llutôt.
LO
û70 PI,ÀNùTES.

que telle aut,re à l'épicycle et, au déférenI au moyel.dosqrrels on


exDlique ce nouvement I on es[ seulement obligé d'établir entre
lcs rayons de ces deur cercles un rappor[ déterminé qui varie d'une
planèie à uno autre. C'est ainsi que pour Vdnus, par exemple, le
iavon de l'épicycle doit êl,re les 0,79 du rayon du.rléférent; et
pour IlIars, le rappor[ de ces deux rayonsdoit êtrcégal à 0,66 :
(uant aux grandeurs des rayons des défér'ents de ces deux planètes,
on peut les prendre comme on veut. l\Iais lorsqtle, en o-utre, on
admebque lo centre de l'ôpitlvcle deYénus coÏncide avec le soleil,
on en conclut, nécessairetnenL cltte lc rayon tle ce[ épicvclo, ou en
d'autres termes la dis[ance c]e Vénus au solcil, est les 0,72 de lu
distanccdu soleil àlal,ttrre. De nêtne,qttancl, pour la planèteNlars,
on remplace I'hypothèsc dc l'épicycle et, du déférent' par celle d'un
ercêntrique donf le centre tourne autour de la terre, e[ qu'on admel,
cnsuite que ce centre de I'escentriquc coïncide aveo Ie soleil, il en
résult,e que ln tlislance du solcil à la terre es[ les 0,66 du rayon de
l'olbite que Ilals tlécrit autour du soleil ; ou bien 0ncore (le ra!-on
del'orbite dc ltars est égal à 'l'52, sil'on prend ladistance du so-
leil à le terre pour unité'
On voit, donc qu'on ne peut pas adopter les idées soutenues par
Copernic, sans admettre en même temps que les rayons des orbites
deÀ planètes autour du soleil ont, par rapport à la distance du soleil
à la terre, des valeurs entièrement déterminées par les circon-
stances du mouvement apparent, de chacune d'elles. Ces valeurs,
calculées en prenant la distanco du soleil à la torre pour uni[é, sont
tes suivantes : pour Mercure, 0,3I ; pour Vénus | 0 r72 ; pour Mars,
g,ti&, Il n'y a donc
,f
,52; pour Jupiter, 5,20, et pour Saturne,
rien d'arbitraire dans I'ordre do succession des diverses planètes,
à partir du soleil I cet ordre est celui dans lequel nous venons de
les énumérer, et si I'on y joint la terre, considérée comme une
sixième planète, elle devra se placer entre Yénus et Mars, puisque
lo rayon de son orbite autour du soleil est égal à | .
Le systànre de Colternic, tel qu'il résulte des explications dans
fosquelles nousvenons d'entrer, est reprdsenté par la frg. 320; on
y a donné aus rayons des diverses orbites des valeurs proportion-
nelles à celles que nous venons d'indiquer. D'après l'échelle adoptée,
on n'a pas pu [racel complétenrent les orbites de Jupiter et do Sa-
turne, faute de place.
Ilans ce système, la lune ne fait plus partie des planètes. L'ob'
sarvation motttran[ qu'elle se meut autour de la terre, on ne peuÙ
pas admettre que la terre tourne autour du soleil, sans admettre en
hrême temps qu'elle emporte avec ellc I'orllite apparehte de la lune,
SYSl]iiIIE Dts COPERNIC. h7r
comme nous l'avons du rcste déjà espliqué précédentmenl ($ 22,1).
[,ir lune perd ririsi de son importance relative dans I'univers; au
lieu d'ê[re une planète, elle n'est plus qu'un petit corps qui accom-

:i:{--

Fig. 390.

pagne la tepe dans sOn mouvenlent annuel, en circulant en même


iurps autour d'elle: la luno est réduite au rôle de satellite dela
terrô. L'orbi[e de Ia lune autour de la terre a été représentés sur
la py. 3?0 : nrais il n'a pas été possible de le faire sans en exagérer
lei ilinrensiotts : autrenrctlt on n'auraiI pas pu I'apercevoir, puis-
472 PtANhTES.
que I'on saii que .a distance LT de la lune à la teme n'est qtte
là aOO'partio ds la distance TS de la terre au soleil ($ 209)'

Fis. 391.

Ainsi, en résumé, dans lo système de Copeffiic, lo soleil es[ lm-


mobile dans I'espace ; les diverses planètes, y compris la terre, se
meuvenb autour du soleil, dans le même sens, et suivant, des orbites
situées toutes à peu près dans le rnêrne plan; la lune, qtti tourne
TOIS DE KÉPI,ER. h73
autour de la temo, est, emportée par celle-ci dans son mouvemenl
anrruel autour du soleil; et enfin la terro, en tournant sur elle-
rnême, pendant qu'ello se transporte autour du soleil, donne lieu
aux apparences du mouvemenl, diurno.
Nous avons déjà donné des preuves de la rdralité de la rotation
de la terre sur elle-même ($ 7,'r), et du mouvemenl annuel de Ia teme
autour du soleil ($$'l59 eL rl7l); nous avons vu ($S 253 et 251) quo
les phases do Vénus et de lfc'rcure démontrettt.oue ces planètes se
meuvenI bien réellenrenI antour du soleil; mais co ne sont pas les
seules raisons que I'on puisse donner en faveur du svstème de Co-
pernic. Il en exists d'autres cncore, et des plus puissantes, que nous
verrons bientôt, et, que nous aurol)s soin de faire ressort,ir chaque
fois quo l'occasion s'en présentera. Galilée fut lc principal promo-
teur du systènro de Copernic, donl il fournit plusieurs preuves; la
persécution dont it firt I'objet à cette occasion témoigne de la diffi -
culté qu'il y avait à déraciner les anciennes idtles sur I'immohilité
absolue du globe terrestro.
$ e0O. Systèrne rlc I'ycbo-Brahé. -' Tycho-Brahé, vovant,
conrbien on avaiI de peine à admcttre le système de Copernic, en
proposa un qui avait I'avantagedo rendre conrple des nlouvements
apparents des planètes, tout aussi ltien que celui de Copernic, sans
toucher à I'immobilité tle la teme à laquelle on tanait lant. Dans
cc système, Fg. 321 , les diverses plauètes semeuven[ autour du
soleil exactement de la même rnanière que dans le systè1ne de Co-
pernic: elles parcourenI c]es orbites at'ant les mêmes dinrensions :
mais le soleil est supposé se ntouvoir annuellement, autour de la
terre qui resle fixe, en entratnant avcc lrri tout son cortége de pla
nètes. Bn outre, toub I'ensemble dcs éloiles, des planètes, du soleil
eb de la lune tourne autottr rle I'axe rlu monde, et fhit un [our enlier
dans l'espace d'un jour sidéral.
Ce syslème de Tycho-Brahé n'es[ autre chose que celui de Pto-
lémée, avec des idées plus rationnelles sur les mottvements des pla-
nètes, irlées qui, oornme nous l'avons vu, déterminent, complétement
les rupports des distances mutuelles de ces divers corps. Il ne fut
l,as généralement adopté. On s'habitua peu à
peu à I'id('e_du mou-
iomènl de la terre, e[ le systènte de Copernic prévalut. I)'ailleurs
les preuves s'accumulèrent bientô[ en faveur de ce dernier systènte,
et depuis longlemgs il n'es[ plus possible de conserver aucun doute
sur sa réalité.
en faisanl, motrvoir les pla-
$ 26 | . Lols de tr(épter. - Copernic,
nètes et la lerre autour du soleil, avait rendu à cet, asl,re le rang
qui lui appartient, dans I'univers I la terre et les planètes n'étnienI
tr0.
h7h Pr,ANii'rËs.
plus tlésormais que dos corps secondaires dépendant du soleil, eù
circulant autour de lui dans des orbites clirigées à peu près dans un
mônte plan. trtais il n'avait rien modifié à la manière'dont les an-
ciens expliquaient les iuégalités du mouvement dc ces divers corps.
L'observalion faisait voir que les planètes, dans leur mouvement
aulour du soleil, ne pouvaient pas êt,re regardées comme décrivant
uniformément, dcs cercles concentriclues avec cet astre; nous avons
déjà vu que la terre elle-nrênre, dont, le mouvement autotrr du
soleil est iderrtiquo avec le nrouvenenI apparenb du soleil autour
rl'elle, se trouve égalemerrt dans r-,e cas. Pour rendre cornp[c des
inegalités de ces mouvemonts, Copernic avait conservé les hvpo-
thèses d'exccntriqucs et d'épicycles superposés dont nous avons
tléjir parlé plusieurs fois. Képler, en discutirnt les résultats nont-
breux des observalions faites par Tycho-llrahô, trouva les vérita-
bles lois du nrouvement des planètes.
lin s'occupanb tout, d'abord de l'étude du mouvcnrent de trIars, il
vit qu'il n'était pas possible d'admellre quc cet,le planète démit un
ccrclc, nrônre cn supposant tluo le centre de ce cercle soit à uno
certairre distance du centre du soleil ; I'orbite de lu phnète, telle
qu'il lu trouva, présentait une dépression très scnsible dans un
t:ertain sens, et il reconnu[ qu'on pouvait, la regarder oomme une
cllipse ayant un de ses foycrrs au ccnt,re du soleil. ll étendit ce
résultat aux au[rcs planèles, étudia la loi suivant, laquelle chacuno
d'elles parcour[ son orbite elliptique, e[ arrit'a ainsi à la décou-
verte des trois lois suivantes, qui irnmortalisèrent son noru, en
achovant do soustrairo le svstème du mondo aux hvpothèses dont
il avait été embarrassé pendant tant de sièi:les.
Première loi. Les planètes décrivent autour du soleil rles el-
- occupo un des foyers.
lipses donI cct astre
Deu,æiènte loi. Les airesdes portions d'ellipse parcourues suc-
ccssilement par -la lignc droite qui joint unc planèto au soleil sont
enire elles comme les tenrps cmplovés à les parcourir.
Troisième loi. Les carrés des tenrps des révolul.ions pla-
- sont enlro eur cot't]n)c les cub'cs dcsdcs
nètes autour du soleil granrls
axes de leurs orbites.
Nous avons déjà cu l'occasion ($ | 4?)d'érroncer lesdeux prcnrières
de ces lois, lorsque nous nous occupions du mouvement apparent du
soleil autour de la terre, mouvement qui est le même que celui de la
terrc autour du soluil. La troisième loi établit une liaison cntre les
rnouvements des diverses planètes, comparés les uns aux aulres.
Oll-qervons, el possanl, quc le mouvcmen[ de la tc'rrc lutour riu
soleil sltisraisant aux lois de K(rplor, ccla constitne ur:e tr,è.i forte
I]\PI,I(;A'IIOI{ I)IIS STATIOI{S E'T RÉTROGRADATIONS. û7iI
preuvo en fuuuo. du svstème de Copernic. Non-ssulemenû le mou-
venren[ clo la terre, considéré isolément, s'effectue conformément
aux deux premières lois, c'cst-à-dire qu'il est tout à faii de même
naturc que ceux des planètes I rnais encore, en lo comparant aux
niouvements des planètes, on trouve que Ia troisiènre loi est, satis-
faite, tout aussi bien quc par ces denriers mouvoments comparés
entre eux, deux à deux. Cette dernière circonstance surtoub no per-
met pas d'hésiter à regarder la terre comme étant réellement une
planète qui, cornme toutes les aut,res, se meuI autour du soleil.
$ 26?. Explleatrlon dee ntatlonc et rétrogradationr der
plonètes. En partant de la troisième loi de l(épler, il est aisé do
-
se rendre compte des stations eb des rétrogradations que I'on observo
dans le mouvement apilarent des planètes. Pour simplifier, autan[
que possible, nous ne tiendrons pas compte do I'ellipticitédes orbites
qu'elles décrivent autour du soleil, et nous supposerons, ce qui n'est
ylas très loin de la rtlalité, qu'elles se meuvenl uniformémentn sui-
vant des circonférences de cercle avant le soleil pour centre commun.
Si toutes les planètes étaient animées d'un-e nrême vitesse, les
durées de leurs révolutions ne seraient pas égales, puisque les di-
rnensions de leurs orbi[es son[ très différentes les unes des autres.
Il cst, clair que les durées des révolutions seraient proportionnelles
aux longueurs dcs circonférences décrites autour du soleil, ou bien
aux rayons de ces circonlérenrles, c'est-à-dire aux distances des di-
verses planètes à cet astre central. Les carrés des temps des révo-
lutions seraient donc également proportionnels aux carrés des dis-
I,arrces cles planèles au soleil; en sorte que, pour desplanètes dont
f es distances au soleil strraienI représentées par les nombres 1,2,3,

les carrés des temps dcs rér'olutions seraient entre eux comme les
nornbres l, {., 9. \Iais, d'aprèslatroisième loide Képler,les carrés
rles temps rlcs révolutions des planètes son[ entre eux comme les
cubesdes grands axes de leurs orbites, c'est-à-direcomme les cubes
des distances des planètes au soleil, dans le cas des mouvements
cir:culaires et, unifornies que nous admettons. Pour des planètes
situées à des distances l, 2, 3, du soleil, ces carrés des tcmps dcs
révolutions sonL donc réellement entre eux comme les nourbres ,1,
8,97 . Ainsi, on voil, que les durées des révolutions des planètes,
en Ie s prenanl dans I'ordre do leurs distances eu soleil, et commen-
qant par Xtercure, qui en est Ia plus rapprochée, vonI en augmon-
tant beaucoup plus rapidement que si les vitesses absolues des pla-
rrètes étaienI toutos les mêmes. ll en résulte néccssairemenI que les
viteises dos diverses planètes sont cl'autanI plus petites c1u'elles
sont plus éloignées rlu soleil : dans le même esptce de [emps, Vénus
h76 PI,ANIiTES.

parcourt moins de chemin que Nfercure, la terre en parcothrt ùoins


quoYénus, Nlars nroins quê la terre,.eI ainsi de suil,e. c'est cette
circons[ance qui va nous permettre d'expliquer les st,al,ions et ré-
trogradations des Planètes.
donsiclérons d'abord uDe planè[e inférieure, Yénus, par exemple,
et, supposons qu'elle se trouvo préoisément entre le soleil et la terre,
f,s. i'z. Pendant que la te*e va
if.i,i"ri:,, H'::,fiii,:riâ
que TT', puisque sa vitesse est,
plus grande que celle de la terre.
La ligne V'T' ost tlonc obliquo
par rapport à la ligne VT; la
direction suivant laquello on voit
la planèt,e a clrangé, of cela dans
un sens tel, que la planète a dt
paraître marclter dans le sens de
la flèche , c'est-à-dire dans lo
sens rétrogrado. Si, au lieu de
cela, Vénus se trouvait au point,
V'/de son orbite,lorsquo la terre
est en 'l', clle se transporlerai[
en V//'pendant que la terre irail, en T/, et son mouvement' apparenÙ
serait évidemment dirigé en sens contraire do la flèche, c'esl,-à-
dire dans le sens direct. La planète est donc animée, tantôt, d'un
mouvement direct, tantôb cl'un mouvemcnt, rétrograde ; elle ne peut
passer de I'un à i'autre sans que se vitessc apparentc delienne
iulle à un certain instant,, c'est-à-rlirc sansqu'elle paraisse station'
naire clans le ciel. Celtecirconstanceseprésente lorsque la planète
est tellement placée sur son orbite, que la ligne qui la
joint à la terrtl
reste parallOle a elle-même, nralgré la difference qui existe.entre le
cheminqu'elleparcour[etceluique palcourt. en même tcmps la terrc.
Les sïation et rétrogradalions des planètes supérietrres s'er-
pliquenû tou[ aussi facilenrent. Supposons d'abord que llars, par
à""inplr, soit.en opposition, frrt.323. l)endant c{ye_|l terre parcotrr[
te TT,, )Iiàrs en parcourb un plus peti_t NIII'; la-planète,
'[N[, paralt, tloltc en-
.,,re"tiuroin
I'on vovâit cl'aborcl suivant la direction
Juitu suivuirt la rlirect.ion T'N[', c'cst-à-dire qu'elle semble se
mouvoir rlans ls serts intJiclué par la llèchc, sens qui n'cst atttrc
que le sens rirtrogr-ar]ô,. An. con[rairc,.tottq],_9..Ia planète se
i,lo,,uu tn couionction,in tr[", elle va clc \l/' en illt/' pendan[ que
"ho..
laterre va de'i en'[', c[ son mouvement apparent est-direcb. B]1:
pn.oit stationnairc lorsquc h différcnce de longueur des chernils
I,OI DE I}ODE. tr17
que la terre et ello parcourent en même temps, es[ compensée par
la différence d'o-
bliquité de ces
deux chemins
par rapport à la
ligrre qui jointles
deux planètes ,
de manièro que
cette ligno reste
quelque temps
parallèlo à elle-
mêmo.
S 263. Lol
de Bode. If
- les
existe, entro
distances des
planètes au so-
leil, uno loi re-
marquable, qui
permet de rete-
nir facilement
les valeurs do
ces distances. Ce[to loi est généralement connue sous le nom do
loi de Bode., quoique I'asl,ronome Bode, qui I'a publiée en 1778,
n'en soit pas réellernent I'auteur. Yoici en quoi elle consiste.
Ilcrivous à la suite les uns des autres les nombres:
0, 3, 6, t2, 21,, 48, 96,
qui sont tels que, en faisant abstraction du premier, chacun ost,
double du précédont. Ajoutons i unités à chacun de ces nombres,
et nous aurons :

L, 7, ,l0, ,16, 28, 12, | 00.

Ces nouveaux nombres, à I'exception de 28, sont sensiblement pro-


portionnels aux distances des planètes au soleil. En effet, si I'on
multiplie par { 0 les valeurs que nous avons assignées précédenr-
ment à ces distances ($ 259), on trouve les nombres suivants :

r\Iercure, Yénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne.


3,9 7,9 | 0 ,l5,9 Sg,0 95,4
Ce sont, comme on le voit, à très peu près les nombres que nous
478 PLANiiTES.
avons trouvés au moyen de la règle indiquée. II n'y a que le dornier,
eelui qui se rapportc à Saturne, pour lequcl il y uit urre différence
utr pcu no0able,
" La loi de Bode ne doit, être rcgardée que comûtc un moyelr sinrple
de retrou'o' à peu près les valeurs des distances des pianètes ru
soleil. Elle ne so ra[tache à aucuns consiclération t,héorique.
S 964. llécouverto de nouvclles planètcn. L'emploi dtg
lunei.l,es ei des télescoPes, pour observcr les diverscs -régions drr cicl,
a permis d'augmenter considérablenrcnt Ia liste des planètes que I'on
peut apercevoir. Âu licu des sir planètes (la terre comprise) dont
nous avons parlé jusqu'à présenb, et qui él,aient seules connues tlu
temps deCopernic et de Képler, on en compte rnaintenanf quarante
et une; et,, d'après ce qui s'est passé dans ces dernières anncàs, il ost
probable qu'il ne s'écoulera pas un long temps sans que le nornbre
en soil encoro ausmenté.
Le 4 3 mars 4 78l, Ilerst:hel exarninait les pelites étoilos de la
consl,ellation des Gérneaux, arec un télescope d'un assez. fort gros..
sissement, lorsqu'il s'aperçutque I'une d'elles, au lieu de se réàuire
à un simple point lumineu{ cotnn)e les aut,res, se rnontrail, avec des
dimensions appréciables. L'emploi de grossissements de plus en prus
forts augmentait encore son tliamèt.re apparent. Herscliel, en i'at,-
tacban[ spécialement à I'observltion rlc iet. aslre, rcconnut, bientôt
qu'il était en mouvenrent par rapport aur étoiles voisines. on crul
pendant, quelquotempsque c'était une cornète ; mais on nc tarda pas
à s'assurer que c'était une planète, qui se mouvait autour du soicit
comme les planètes connucs, en restant à peu prtis à la môme clis-
tance cls cet astre central, et ne s'écartant pas beaucoup du plan do
l'écliptiquc. cette planète a rcçu le nom dt[i'a,r,s. sa distance au
soleil esl égale à 4 9,18, en prcnant la rlistancc du soleil à ta terlo
pour unité; clle estdonc situdc au delà de Salur.ne, à une distarrco
tlu soleilà peu pr'èsdoubledtr celledc cette dernière planèro. La loi
rle Bode se trouvc encore scnsiblement, vraie pour Uranus ; car lo
nombre qu'elle fournit, ;nur la plarrète venanI imrnédiatement apr ris
Saturne, est 496, qui ne di{lèrc pas l-reaucoup du nombre ,lgi,g,
obtenu en multipliant par l0 la distance d'[.Trlnus au soloil.
l.a séric des planètes, qui avait été agrandie par la découvcrtc
tl'tTranus, en ,l?8 l, I'a étédenouveau en { 846 par la rlécourertecla
!{eptwte, dont la disi,ance au soleil est, encore plus grande que celle _
d'Llranus. Nous purlerons plus loin des circonstances rernaiquables
qui ont amelré la connaissarrce de celte nouyelle planète, oliservéc
pour la première fois le 23 septenrbrc | 8 i0, par trI. Galle , cle Berlin,
d'après les indications cle .\[. Le Vcrrior. Les observations ont ûrit,
I)É(;OUyER'I'D I)D NOUVULI,ES PI,ÀN|JI'DS. h79
voir que la distance do Neptune uu soleil est égale à 30,0,i. Laloi
de Bode se trouve it:i notablement en cléfaut, car elle inrlique le
nombre 388 pour la planète qui suiI inrnréCiatement Uranus, tandis
qu'en multiplianl par 4 0 la distance de Neptune au soleil, on no
lrouvo que 300,&.
Les aslronomes n'ont, jusqu'à présent, trouvé aucune planèto
circulant autour du soleil, à uns distanco de cet astre plu,s grande
que celle de Neptune. L'orbite de Neptuns forme la limile erté-
rieure du système planélaire, tel que nous le connaissous.
La loi de Bode, énoncée avtrnt la découvertc d'Uranus, décottverte
qui vint, bientôt en conlirmer I'exactilurle presque complètc, signu-
laiL une lucune entre IIat's et Jupiter; aucune planète connue ne
r:orrespondail au nombre 2 8, compris ent,re ceut qui se rapportaienI
à ces deur planètes. Cette lacune a été surabottdarnment comlrlée,
depuis le commencenlent.du siècle actuel , par la découvertc srlc-
cessive de trente-trois petites planètes, se mouvant toutes dans la
région indiquee par la loi de llode.
Nous allons faire l'énunrelation de ces trcnte-trois planètes,dans
I'ordre de leur découverte, en les désignant par les noms quo les
astronomes leur ont atlribués.
Cërès, découvorte par Piazzi, à Palerme, le | "' janvier | 80 | ; sa
dislance au soleil es|2,77. En nrultipliant cette distance par 'l0,
I on trouve 27,7, au lieu de 28 qu'indiquait la loi de Bode
Pallas, découverbe par Olbors, a'Brême, le 28 mars 1802; sa
r distance au soleil est,2,67.
: twton, découvorte par Harding, à Gætt,irtgue, le 'l'" septembre
| 80,[; sa distance au soleil est 2,77.
Vesta, découverte par Olbers, à Brôme, le 29 mars 'l807; sa
I

I distance au soleil es[ 2,36.


Asnée, découverte par M. Hencke, à Driessen, le I décenrbro
| 8d5 ; sa distance au soleil est 2,58.
Hebë, découverte par IlI. Hencke, à Driesson, le'lu" juillet rl8L7;
sa distance au soleil est 2'43.
.Iris, découverte par M. Hind, à Londres, le 4 3 aoùt, '1817; sa"
disùance au soleil est 2,39.
h'lore, déeouverto par ItI. Hind, à Londres, le | 8 octobre | 847 ;
sa distance au soleil esL 2,20,
Iilëtis, rleconvcrl,eparlt. Grahirm, à r\larkree (lrlande), lo 26'avril
{ I {.8 ; sa distance au soleil es[ de 2,3 9.
II11ç1ie, découverte par l\I. de Gasparis, à'I'{aples, le 'l i avril
| 8 ig r sa distance au soleil est, 3, 4 5.
ll80 PtANù 'ES.
Purthénope, découverte par It[. de Gasparis, à Naples, le ll rnai
,l850; sa distance au soleil est g,[5.
Vic|oria, découverie par M. Hind, à Londres, le ,13 septenrbro
1850; sa distance au soleil est 9,33.
Eç1ërierdécouverte par II. de Gasparis, à Naples, le 2 ûoven-
bre 4 8501 sa distance au soleil est 9,58
Irène, découvertepar M. Hind, à Londres, le,lg mai 4Bbl ; sa
distance au soleil est 2,58.
Eunomia, découverte pa1 NI. de Gasparis, à Naples, le 29 juil-
let 4 85,1 ; sa distance au soleil est 2,65.
Psyclrë, découverte par M. de Gasparis, à Naples, le 4 7 mars
| 852; sa distance au soleil es[ 9,93.
Tlrëtis, clécouverte par M. Luther, à Bilk, près Dusseldorf, le
| 7 avril ,l852 ; sa distance au soleil est, 9,50.
Melpomène,découverteparl\f . Ilind,à Londres, lc p4 juin lS5?;
sa distance au soleil est 2,30.
l'orawm, découvertc par M. Hind, à Londres, le Pp aoùt ,l8bZ;
sa distance au soleil esb 2,45.
trIassalia, découverte à la fois par M. de Gasparis, à Naples, lo
{ 9 septembre 4 85? ; et, par M. Chacornac, à l\larseille, le lende-
main, 20 septembre; sa distance au soleil est, 2,44 .
I;u,tetia, découverte par lff . Goldsclrmidt, à Paris, le l5 novem-
bre ,l 8ii 2 ; sa distance au soleil trst 9,6 |
Calliope, découverte par M. Hind, à Londres, le 4 G novenrbro
| 852 ; sa distance au soleil est 2,91 .
Thalie, découverte par I\I. Hind, à Londres, le ,15 décembre
,l852 ; sa distance au soleil est 2,63.
Phocea, découverle par M. Chacornac, à i\larseille, le 6 avril
,l853; sa distance au soleil est 2,39.
Thérnis, découverte par M. de Gasparis, à Naplcs, le même
jour, 6 avril 1853; sa disfance au soleitest 3,,16.
Proserpine, découverte par M. Lu[her, à Bilk, le S mai 4B3B;
sa distance au soleil est 2,65.
Euterpe, découverte par M. Hind, à Londres, le 8 novembre
,l853 ; sa distance au soleil est 2,35.
Bellone, découverl,e par M. Luther, à Bilk, lo,l"'mars 485i;
sa distanco au soleil est de 2,78.
Amphitrite, découver[e par lI. Marth, à Londres, ls mênto
jour, lo' mars 4 Stil; sa distance an soleil es[ 2,55.
Uranûa, découverte par M. Hind, à Londres, le 2Z juillel 4 854;
sa distanpe au soleil est 2,3ô.
ïitÉ,uEurs DU srouvtiMnxT nus pr,eniitEs. ô8{
Eupltrosine. découverte par M. Fergusson, à Washington, le
,l*" sepbembre 4854; sa dis[anceau soleil est,3,l9.
Pomone, découverle par Itt. Goldschmidt, à Paris, lo ?6 octo-
bre { 85ô; sa distance au soleil 2,58.
Polymnic, découvcrte par I\I. Chacornac, à Paris, le 28 oc-
tobre | 854 ; sa distanr;e au soleil est 2,38.
$ 965. Élérnents du mouvement des planètes.-L'obser-
vation montre que les nouvelles planètes satisfont aussi bien que les
anciennos aux trois lois de Képler. Chacune d'elles démit une ellipse
don[ le soleil occupe un des foyers, et parcourt son orbito elliptique
conformément à la loi des aires I en comparant les durées de leurs
rôvolutions, soit entre clles, soit aveccollesdes six planètesconnues
du temps de Képler, on reconnatt que les camés de ces durées son[
proportionnels aux cubes des grands axes des orbites. Pour achover
dc donner une idée convenable du système planétairo, nous ferons
connaître les principaux éléments des mouverDonts elliptiques des
diverses planèles, savoir : le demi-grand are do chaque orhite, qui
n'est aul,re chose que Ia distance nrovenne de la planète au soleil ;
la durée de la révolution sidérale, qui est liée au demi-grand axe
par la troisième loi de Képler I I'excentricité dc I'orbibe, qui fait
connal[re la différcnce quc présente cette orbite avec un cercle I
enlin, I'inclinaison du plan de I'orbite sur le plan de l'écliptique.
Nous diviserons, pour cela, les planètes en deux groupes, le pre-
mier, contenan[ les plunètes anciennes, avec Uranus e[ Neptune ;
lc second, renfermanI I'ensemble des perites planètes qui circulent,
dans la région conrprise entre Nlars et Jupiter.
GROUPE DES PLANÈTES PRINTIPALES.

o
9) ,n DURÉES
NOMS E<

urs nÉvolutrots INCLINAI.


DES
Z'É"8 /--->-A----*\ zF. soNs.
pr,eNùtss.
ËsÉ en jours. I en années. v',!
H

jours. I ans.
Mercure. . . o,g87 {o L82,969 I o,z+ | o,goror ?o 0' 5'
Yénus. . . 0,7?3 33 | 224,10t I o,oe I o,ooc so 32î25
I,000 00 I gûr,ss6 t,oo o,ol o rs 000
ô#:;il I ;;à8 I| ;:;à; ôË
La Terre.. .
lllars....
Jupiter.
og | |
';;;i 80 | I ere, sar I I l,eo I o,o r.s I o t5t 6
.
5,202 l ,8 52
Satunre. . 9,538 85 | 10759,920 | 99,46 | O,oscls 92036
Uraurrs , . I c,l8? 7 3 | 30 ûB(i,8È0 | ,09 I o, o to ae 04628
8l
Neptune. . 30,0 t | 60 ,t
97, | ,61,6 | o,oou zl 14050

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ân2 Pi,lltiitns.
ûlioulu DDS PETTTES I'LÂNÈ'IES.

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NOMS
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9,90t ?3 l93,gg l 0,1 56 g0| 5" 53' 3"
9,r05 ?5 97 0,531 0,2t7tt) l{0 u I
9,335 00 303,954 0,21820 lS23 7
9,347 5{ 3I 3,7 3(l 0,17{551 t3530
I,358 33 322,8211 0,{5{90 I | 5(i 42
9,3{il ?0 39;, tiliu 0,u8884 | ? 8 95
2,3?8 57 3Ju,gc9 0,9?i gt) | I Lz 9,1
9,l18ir lJl :J45,{i0û 0,939 35 | i grt lri
2,38{i1)0 3 l(i, U 4.0 0,{ 92 89 | S 35 i,i
2,390 84 350,2|t{ 0,?4ri.t0 | gt {.s co
2,408 30 3{i5, { .18 0,f4575|| 04t 4
2,125 37 3it|,(i35 0,9020l I t& 46 32
2,44; t)0 3u7,l0g 0,,t 55 5{, I I :ta I s
9,4r,8 l0 399,07 4 0,0r,8 03 | + gt s+
9,{C7 Tû 441 ,8i'r0 0,t 3ri 78 | r es ec
9,553 60 4U0,540 0,07{55 I û 7 &l
9,577 40 5t.l ,3ti0 0,t88 75 | S l9 ee
q,58{ 05 5{ 5,3'i3 0,.t01)zri | 0 b g3
9,589 49 515,950 0,08(i 97 | lr; eg 7
2,ir85 05 5{ 9,,106 0,095 (i0 | 5 30 3
2,(t1,2 47 549,31 I o,{t5{r I a E $
2,fi95 88 554,909 0,23ir l)l I lO lf f,U
q,G50 !)2 5?ti,41)3 0,{811 3{ | {{ 13 t'rg
2,{lit? 43 l:17,845 0,085 95 | a lrr +s
9,û0c 0u 309,ï 3û 0,91')(; 08 | ,3 3 l7
9,tû6 02 081,0u3 0,0?0 37 | tlJ 31
2,772 tJ0 (]8{i,099 0,930 43 | rl sz go '2
9,780 ?9 (i9 3,6U 3 0,|ô2 88 | U .lS 1
9,91{ ?t 8{ 4,Tti9 0,,t0:r ri{ | t3 41 4,J
9,990 33 8?8, t5E 0,t3;-,75 | 3 L I
3,{ 51 39 043,38ti 0,t001|9 | 3.iï .tl
3,{ û0 3l 059,072
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,{9
loacgr
3,,1 u9 9u 083,90 0,920 | 96 53 96

Pour quc le mouvementd'uno planèt,e soit complétement connu,


il ne sul'lit pas d'avoir los valeuls des élénrents rlui sont contenus
durrs lcs tableaux préctidents. L'inclinaison tlu plan de l'orbit,e sur
l'écliptiquo ne pcuI pas, à clle seule, faire connaitro la posit,ion de
ce plan ; il faut y joindre I'indication de la direction de la lisne
d'intersection de ce plan de I'orbite avec le plan de l'écliptiriue,
c'esl,-à-dire de la ligne des nceuds dc la planète. La dlstance
DÉ'[AII,S SUN T.ES DIVIRSIS PI,AI..ii'I'|jS. l|ftS
moyenne de la planète au soleil ct, l'est:cnIricité do son orbitefont
bien connal[re la forme et les dimensions do cctto orbite; mais il
[au[, en outre, que I'on donno la direction de son grand axe, pour
que la position dc l'orbi[erlans son plan soit entièrement déternrinée.
linlin, lorsqu'on connaît la position ct les dimensions de l'orbite tlc
Ia planète, il faut encore que I'on indique en quel point do cettù
orbito ellc so l,rouvo à une époquo donnée. La durée do la révolu-
l,ion, combinéo avec la loi des aires, suffit dès lors pour que I'on
puisse trouver la position que la planète occupe dans t'espace à une
époque quelconque.
Le mouvenrent d'une planète déperrd donc de sir éléments, qui
sonl. : ,l " I'inclinaison du plan de I'orbite sur l'écliptique ; 2' I'angle
que la ligne des næuds de I'orbito faiI avec uno ligne fixe menée
par le centre du soleil; 3" Io demi-grand axe de I'ollipse, olt, co
qui est la nténte chose, la distance moyenne de la planèto au soleil ;
4o I'excsntricité de I'ellipse; 5o I'angle que le grand axe de l'ellil.rse
fait avec la ligne des næuds du plan de I'orbite: 6n enfin, I'angle
rlue le ra!'on mené de la planète au soleil fait avec le grand axe
rlo I'orbite, à une époque donnée. La durée dc la révolutiorr de la
planète ne forme pas un (ilénrenL distincù tle ccux que nous vcllons
d'énurnéror, puisque cetLe durée csl connLt0 ptrr la troisicnre loi de
Képler, dès que I'on connatt le demi-grantl a{e dc I'orbito.
Nous n'avorts donné dans les tableaux précédents, pour chaque
planète, que trois des sis élénrents qui déterrttinettt, son motlvc-
men[ ; la connaissanco des trois autres éléments n'offrir:rib {luctlll
intérêt, aux personnes qui Ire s'occupenI pas d'une ntanière totltc
spéciale de recherches ast ronomiques.
S 266. Détalts runles dlverscsplanètee. Des deux pln-
-
nètes inférieures, Vénus est celle sur laquelle les astronomes peu-
ven[ le plus facilement porter leurs invesrigations I aussi c'est par
elle qne nous commencerons.
L'observation de certaines tachcs que I'on aperçoi[ sur le disqtre
de Yénus montre que cette planète cst animée cl'un mouvem€nt de
rotation sur elle-même, mouvenrent qui s'effect,ue dans le nrême sens
que Ia révolution de la planète autour du soleil, c'esb-à-dire d'oc-
cident en orient. Schroëter a [rouvé qu'ello fait un tour entier en
23"91"'49';il aévaluéà 750 l'angle quele plandeson équateur
fait avec le plan de son orbite. On voit, d'après cela, c1ue, sur la
surface de Vénus, Ies jours son[ à peu près égaux aux nôtres I lit
durée de I'année y est d'environ 925 de nos jours. Les saisons v
sont, beaucoup plus prononcées quc sur la terre, puisque l'anglc qui
eorrespond à- l'obliquité dc l'ét:lipliqtte est dc ? 5", arr lieu dc 9:i' l.
48ft PLÂNÈTES.
Il n'y a pâs de zones tempérées sur la snrfacc clo Vénus; dans
chaque hémisphère, la zone torride e[ la zone glaciale se joignent,,
et, empiètent même beaucoup I'une sur I'autre.
Vénus est environnée d'une atmosphère dont la présence est
rendue sensible par un phénomène crépusculaire analoguo à celui
qui se produit sur la lerre : I'hémisphère de la planète, qui es[
tourné du côté opposé au soleil, se trouve légèrement éclairé sun
tout son contour, o[ dans une certaine largeur, par la lumière ré-
pandue dans I'atmosphère, en sorte qu'il y a une diminution gra-
duelle de lumière depuis la partie de la surface qui est directement
éclairée par le soleil jusqu'à celle qui est dans I'obscuriré. L'atmos-
phère de Yénus est comparable à la nôtre ; Schroëter évalue à B 0, I
Ia réfraction horizontale qu'elle occasionne, tandis que, dans notré
atmosphère, cette réfraction horizontale est, comme on sait, de
I
33' ($ 58).
Le contour circulaire du croissant de Yénus parait beaucoup
plus lrrmineux que lo reste de Ia partie éclairée. On pouû expliquer
cette parbicularité par Ia présence de nuagesflottant dans I'atmos-
phère, dont la surface mate nous renverrait, plus de lumière que
les autres parties du disque; d'autant plus que les nuages silués
au bord extérieur du croissant reçoivent plus directement la lu-
mière du soleil que ceux qui sont situés en tout autro point de la
partie que nous apercevons
La ligne de séparation d'onrbre e[ de lumière sur la planète pré-
sente quelquefois des dentelures sensibles, comme cela a lieu pour r
la lune ; quelquefois aus-ri les cornes du croissant sont lronquées :
cela tient à ce qu'il existe sur Vénus des aspérités, des montàgnes,
d'une hauteur beaucoup plus grande que cello des prirrcipales mon-
tagnos de la terro. On a été conduit ainsi à admettre que la hau-
teur do quolquos montagnes de Vénus atteignait la I LL" partie du
rayon de la planète. Sur Ia terre, la hauteur des pics les plus élevés
de I'Himalava n'est que la 740" partie du rayon terrestre.
Lorsque'Vénus paise ontro le soleil et la torre. de manière à se
projeter sur le disque du soleil, elle se montre sous forme d'uno
t.ache noire exactenent circulaire. Les mesures que I'on a effectuées
sur cetle tache n'ont pu manifester aucun aplatissement sensible.
ll est bon d'ajouter qu'un aplatissement pareil à celui du globe ter-
restre serai[ trop faible pour pouvoir être aperçu dans de pareilles
circonstances, à causs de la pet,itesse du diamètre apparent cle
Vénus, qui, lors de ses passages sur le disque du soleil, n'est guère
que d'une minute.
Le diamètre apparent de Vénus varie considérablement d'une
DÉTÂIT,S SUR LES DIVERSES PT,ANLTES. û85
époque à uno autre; lorsquo la planète se trouvo à une dislance de
la terre celle de la terre au soleil, ce dismètro apparept
Ûgale à
es[, d'après M. Arago, de 4 6",9. Nous savons que le diamè[re ap-
parent de la terre, vue à la même dislance, esf, le double de la pa-
iallaxe lrorizontale du soleil, e[ que par constiquen[ il est, égal t\
47't r2: on en conclut quo le rayon do Vénus est les 0,985 du ravon
rle I teryc. Le volume de Vénus est les 0,9ô7 du volume du globc
temestre.
\rénus se montr,e toujours comme une étoile êxtrêmement bril-
lante. Lorsqu'elle se t,rouve à l'orienb du soleil, on la voit le soir
après le coucher de cot astre; alors elle c0mmence à se montrer
lôngrcnrps avant que la lueur crépusculaire se soi[ assez affaiblie
poù laiiser voir lrs tit,oiles qui l'avoisinenL. De même, lorsqu'ello
ôst à I'occident du soleit, on la voiû lc rnatin, et I'aurore ne la fait
disparaitre que la dernière. Son éclat varie nécessairement d'uns
époque à unÀ au[ro, à cause cles phases qu'ellc prcisente successi-
vômônt, et aussi à cause de la variation considérable de son dia-
nrètre apparent,; à certaines époques, son éclat est. tel, qu'on
l'aperçoii facilement en plein jour et à l'rnil ntt. Avec les luncttes
et les télescopes, on peui I'observer, lors ntônte qu'elle n'csI qu't\
une pctite distance du soleil.
dn
S 967. La planète l\lercure étant beaucoup plus rapprochée
soléil quo yénus, I'observation cles particularités quo préscntc sa
surface ne peut pfls se faire aussi facilemcnt qus pour Yénus. On
est parvenu cepenclan[ à certaiDs résultats que nous allons indiquer.
Schroëter a reconnu que Mercure [ourne sur lui-mônte, et qu'il
faitun tour entier en 2l* hetrres et, 4 ou 5 minutcs. L'équatc'ur de la
planète est presque perpendiculaire au plan de son orbite. En tenanl,
ôompte de ir
légère obliquité du premier de r:es deux plans sur lo
secOntl, on voit qLrc Ie môuvenrent de rotation S'effcct,ue d'occident
en orient.
Schroëter attribue à Morcure une atmosphère à peu près aussi
dense que celle de Yénus. Il a reconnu I'eristence. de montagnes
clont ilèvalue la plus grande hauteur à o{- du ravon de la planèto.
L'ohservation de l\fercure, lors de ses passages devant le disquo
du soleil, I'a toujours montré sous forme d'un cercle, sans aucune
trace d'apla[issement.
Le diamètro apparent de Mercure, Iorsque sa distance à la terrc
est égale à la distanco moyenne de la l,erre au soleil, a une valettr
de 6'1,?; on en conclub que le rayon de Mercttre est les 0,391 drt
rayon terrestre.
-lllercure
est assez rarement visiblo à l'æil nu ; il faut, pour cela,
Ll.
Is6 plenÈrrs.
qu'il soit dans Ie voisinago de ses plus grandes digressions orien-
tales ou occidentales. Ilubituellement, on rie peut I'observer qu'avec
les lune[les,

$ .96q. Parmi-les planètes su_périeuros, M.ars est celle qui se rap-


proche le_plus de nous : lors de ses oppositions, elle n;est guère
éloignée de la terue que de la moitié de la distance de la terre au
soleil : aussi peu[-on observer assoz facilenrent co qui so passo à
la surfaoo do cette planète.
Herschel a trouvé,.par l'observation des taches permanentes quc
présente le disque de la ofanèle, qu'elle tourno sur elre-même, d'ôc-
oidsnt en oriont, e[ qu'elle mot 2ib Bgn'g,l*,7 à faire un tour en-
tier; d'après le même astronome, son équateurestinclinédo ?g" 12,
s-ur le plal de son orbite. On voit donc que, sur cette planète, il
doit y avoir des-saisons analogues aux nôrres: sa surfacô doit pré-
senter, comme la surface rle la terre, une zoue torride, des z.ones
tempérées et une zone glaciale, avec cette seule différence que lcs
zones tempéréos sont un peu plus étroites sur r\,lars que sur la terrs.
Herschel ayant recon-nu des changemcnts sensibles dans les appa-
rences de certaines taches pennranentes, en conclut que l{ars ôfait
environné d'uno atmosphèro considér.able.
Nous avons dit ($ 250) que \[ars présento quelques commence-
ments de phases; son disque se rétrécit d une manière sensible, à
certain_es époqu_e.s, dans le sens de la ligne qui joint la planète au
soleil. Lorsquo Mars est en opposition, toute-trace de phàsedispa-
rait, et la planète se monl,re sous sa véritable forme. on s'assurcfa-
cilement alors quesa surfacea la forme d'un sphéroTdo aplati, conme
la terre; mais I'aplat,issemen[ es[ beaucoup flos prononcé :' d'après
M.^Àrago,_cet aplatisscment est certainement supérieur à
f,.-
ce que Mars présente de plus remarquable, cs sont deux"tïches
blanches, situées dans les régions qui avoisinent lesdeux pôles de
la planèto. ces taches sont probablement dues à des amas àe neise
e[ de glace pareils à ceux qui existent dans les régions poraires àe
la terre. ce qui nous confirme dans cette opinion, crest qùe res deux
tâches augrnentent, et diminuent alternativement de eiandeur; et
cos variations son[ tellement liées aux diverses positiôns que I'are
de.rotation de la. p-la nète prend successivement par rapport au soleil,
qu'il es[ impossible do ne pas y voir I'effet des variàlions do tem-
pératule,. c1ui.à certaines époques déterminent la fonte des glaces
vers un des deux pôles et I'augrnontation progressivs des
flaces
vers I'autre pôle, tandis qu'à d'autres époques pe sont les phéno_
rnt\rrcs invcrses qui se produiscnt. La frg.3zi représonto lllais ave<:
les rleux taches polaires dont nous venons de parrer; son disqrre
DÉ'rÂrr.s sun r,ES DTvERsES ptaNÈTEs. ô87t
est ltigèrement déprimé dans le sens transversal, parce que la
planète est, figurée à rrne époque à laquelle I'hirmisphère qu'elle
tourne vers la torre
n'est ltas enl,ièrenrcn t,

éclairé par le soleil,


co qui fait qu'une
portion de cct hérni-
slrlrère est invisiblc.
[,e dianrè[re âppa-
rcnt dc l{ars, à la
distance mol,ennedu
scrloil à la l.erre, esL
tig'al à 8".9 : il crr
résLrlte quc le rar.on
rlc ccttc planùto esl
lcs 0,i l9 du l.itvorr
de l.r tcrre
llirrs llariiî1 , ir
l tt'il nrr, cornllr0 unc
Ireilc riloilrl rl rrnt,
It'irrlc rorrgeii Ir'e : t'llc
t,sI beirrrcr_rrr1l rrroins
lrrillaltlc quc \.tirrus.
ns 969..lupiter csI
lrt'trrrcotrlt plrrs ékri-
gn t! c!c uou s clue
Ilirrs : rrrltis h gtr)s-
scrrr rle itelto plani'ttr
f;iit rlrrr: snn rlis, lrrrr
1rltrrrrl rlt's tl irncn- l'ig'.lj2i.
siorrs apprdt:iablcs ,
tttèrtre lorsqn'on I'ril:serlc rvcc unc lunette d'un friblc gr.cssisscnrent.
Sl surfacc préscntc rlr.s lranrlos tr.trnsr,grsales, /iq. J2ii. rlirigrics
i peu pros darrs lc serrs de l'tlcliltticpre. Otr v npcrçoit arrssi dc
tcnips en temps des taclros plus ou rrroins prcinoncée.s, à l'aido clcs-
tluelles on reconnrtt que la plauète torrrrtc sur elle-mé1li1., d'occi-
tlent en orien[, autour (l'rrn ilrc clui est pres(llre trlcrpencliculairo à
son orbitc. Ilerschel, clui ir él.urlit! la rotation de r:ettc planète, a
lrouvé, pgur lu tenrps c1u'cllc nrel ù faireun tour entier, des norn-
bres rarianI entre th 5O'tr 48' eb 9r' S5t], i0'. L'éiluateurdc.lupiter
Itri a paru fairc un angle de ? à ii dcgr.és avec lc lrlan cle son or-
lrile: r'c qui fait. tluc les sitisons clrrilont ôtrr.. trt\s grcu scnsiblcs sur
sit surfâr'c'.
488 PIÀNÈTES.
Herschel attribue les l)rndcs à des courants atmosprrériques ana-
logues à nos vents aliz-és 1$ ,t3g). D'après lui, lcs taches que I'orr
aperçoit sur le disrlue, et dont I'observa[ion sert à clétcrrniner la
durée ds la rotation de la planète, sonl, dues à des nulges qui flot-
tent dans I'atmosphère: la mobilité tlc pareils nuages, par rappor[
ù I r planète, explique pourquoi I'on ne trouve pas toujorirs rr rirômo
valeur pour cette durée.
.. Jupiter est fortemenI aplati dans le sens de son axe de rotation :
il suffit de jeter un coup d'æil.sur la figure 325 pour s'cn aperce-
voir. L'aplatissement. esl d'environ #.
D'après les mesures que I'on a effectuées sur le diamèlre appa-
rent do Jupiter, on a reconnu que si la planète se lrouvait à una
distance de la terre ég'ale à la distance movenne de la terre au so-
leil, son dianrètre ciquatorial serait vu sous un angle cle lg3/,; lc
rayon de Jupiter est donc égal à tttl,225 fois le.ùon rje Ia terre.
Jupiter se montre à l'æil nu comme une éroile cles plus bril-
lantes; son éclat, est à peu près le môme que celui ile \ténus.
Quand on observe Jupiter ar/ec une lunette, on voi[ que cette
belle planète est, toujours acconrpagnée de points brillants, qui se
déplacent assez rapidement par rapport à ellcr, cn passant tantôt clu
côté de l'orient, tarrtôt du côtdl de I'occident, loul en restant sensi-
blement sur une lignc droite dirigée à peu près suivanl, l'écliptiqrre.
Ces poin[s brillants ne sont autre chose que rle petits corps-qui
circulent autour de Jupiter, conu'ne les planôte-; circulent autour
du sofeil ; on leur donne le nom de satellitesdeJupiter. Ils sont, au
nomlxe de quatre. Leur découverte esl due à Galilée, qui les aperçut
dès qu'il diligea une lunet,te vers Jupiter,
L'observation a fait voir que les mouvements des satellites au-
tour de la planèle s'cffecbucnt, conformément aux lois que Képler a
trouvées pour.les mou.vements des planètes autour du soleil (S g6 l).
Le tableau suivant fait connaitre leurs distances moyennes au cen-
tre de Jupiter, en prenant pour unité le ravon de l'érluatcur de lir
planète; il donne également les durées de leurs révolutions sidé-
rales, exprimées en jours, durées qui sont liées aux dist,ances
moyennes par la troisième loi de Képler.

DISTANCES nunÉns
MOYENNES. nus nÉvolutlorn.

6,05
9,82
{ 5,35
27,00
DÉTAILS SUR LES DTVtrTTSES PI,ANiITES. /tBg

Lcs excen[ricités r]es orbites des dcux premiers satellil.es sonr


insonsibles I celles du troisièm0 e[ du qrral,rième sont l.rès petites'
Los plans dans lesquels ils se mcuvent ne font que de très pclits
anglàs avoc le plan de I'orbite de Jupiter' Lcurs mouvements sont,
toris dirigés dans le sens de Ia rotation do Jupiter,-c'est-à-dire d'oc-
cident ei orien[ commo los mouvcmcnts des planètes autour du
,
soleil. La ligure 326, qui est faite duns des proportions exactes'

$96.

peut donner une idée des dimensions relatives de Jupiter et des


àrbites de ses salellites. A la rnême écholle, la disiance de Jupiter
au soleil seraii représeutée par une longueur de près do 'l 7 mètres :
et lo soleille serait parun cbrcls de ,| 5 millimètres de rayon, o'est-
à-dire par un cerclà qui seraib à peu près égal à celui qui repré-
sente I'orbite du deuxième satellifs.
Jupiter projette du côt6 opposé au soleil un cône d'ombre dans
lequei les sateilites pénètrent-dc temps en temps, co qui occrsionne
t()0 I'LÂt\iii't'Is.
rlcs ét:lipscs analogue:j ru-Ii éclipses tle runc. certe plunète étant
beaucou.p plus gros-rc quc la terre, e[ se trouvant en oùtre beaucoup
plrrs éloigrréc du soleil, la longueur de son côrrc d'orrbre cst incom-
llarablement plus grande que celle du côno d'omblc de la terrc: ce
cr)ne s'étend bien loin au delà de I'orbite du quairièmc salellitc. ll
cn rtisulto que les dirrrensions lransversales du r:ônc, dans les points
oir il peu[ être at,teint, par les salellites, sont presque ésales à celles
dc. la planète elle-nrôme; aussi les ôclipscs'rlc côs saitrllites sont-
clles beaucoup plus fréquentes quo les éclil1ses dc lune. Lcs trois
prenriers satcllites pénètrent dans le côno d'ornbre à chacune rld
lcurs révolutions; le quatriènre, seul, passe querqucfois à côté du
côno sans y pénétrer lorsqu'il se trouve craris rcs parties tje son
,
orbjte les.plus eloignôes du plan de I'orbite de Jupiier.
Les éclipses des satellites de Jupiter ont été indiquées coûrmc
Jlouvant servir à la détermination des longitudes géographiques :
co sonl des.phénomènes qgi se produisent dans le cicl, et qui,'pou_
vanc être observés à la fois d'un grand nonrbre de points âe la sur-
facc clo la tcrre, doivent remplacer avec av&ntage les signaux de
l'eu dont, nous avor)s parlé ($.97). lrluis leur obsôrvation ir'est pas
s-usceptible d'une grande précision. La pénonibr,c fait cluc lir lumière
d'un satellite ne disparait que graclueliemenl, au lieuïc s'ébcinclrc
brnsquemenl, comme cela arriverait s'il n'v avait pas do pénonrbrc.
L'insl,an[ où un observal,eur oesse d'apercovoir un iatellità doit, donc
dépendre à la.fois de la bonté tle sa vue ct r]c ra puissauce tle In
lune[te dont il se sert,; en sorte que deux observiiteurs ne voienI
gérréralement pas I'éclipse commencer à un mênre instant. La même
incertiturle existe rians I'obsen'ation ds la fin d'une éclipsc. Aussi
I'observation des éclipses des satellites dc Jupiter, dani le huI rlo
rlé[ernriner la longitude du lieu oir l'on se trouvc, conduib-clle a des
résultats moins exacts que la,métlrode des distanccs lunaires que
rlous avons fait connaltro précédemrnent ($ 2LL). on I'emploie àe-
pendant quelquefois, et c'est pour cela que I'o' publie,'dans la

connaissance des temps, plusieurs années I'avanèe, I'indicalion
des heures de Paris, auxquelles doivent commcncer ou finir lesdi-
verses éclipses des quatre satellites.
. ..Lorsquo les satelli[es de JupiterpasscnL enùre rrr planèto ot le so-
leil, leur ombrs se Jrrojetto sur la planètc, et prorluit cle vérit,ablos
éclipses de soleil dans les lieux par lesquels elle passe; cotte ornbre
peut être aperçue de la terre quantl on observe au mor.cn cl'instru-
nrents puissants.
L'éclat des satellite.s varie périodiquement,, en mêmc tcmps cJu'ils
so meuvent antorrr de la planète. Herschel a reconnu qie ccilo
DÉr'alls sulr t.hs iltvtnsls i'i,tnù't'us. ligi
vuliation d'dt:lat' peui êrrc at,tribrrée ir ce clue les satcliites tournerrI
sur eux-mômes de manière à présenter toujours la mc\nre lace rers
la planè[o; nous v0)'0ns ainsi strccessiveurent tontcs les parl,ics
rle_leurs surfaces, ct, il sul'fit d'aclmettre qLre cescliverses pariic's nc
rnfléchisse,nû pas égalenrent Ia lumièrc du-soleil pour renctie compto
des varial,ions d'éclat, que l'on observe.
On ne connalt pas les grosseurs des satellites; leurs clitnrètres
apparents sont lrop petits pour que l'on ai[ pu les ntcsurcr. On sait
ssulement que le troisième cst de beaucoup le plusgros dos quut,re,
et, que lcs autres vont, clnsuile cn décroissant dàns I'orclrc suivant :
le quatrièrne, le prenricr, et, enfin le deuxième.
$ 270. Dès quc Galiléc cut, dirigé une lunette vers Saturne, il vi[
que cette planète n'avait pas la formc arrondie de Mars et de Ju-
piter; elle présentait deur protubérances opposées qui luidonnaienI
une apparence [rès singulièro. Par l'observation altcnlive de r:es
protubérances, à l'aitle de plus fortc,s lunettes, Huygens a reconnu
tlrre Saturne es[ llien une masse globulaire comme les autres pla-
nè[es, mais que ce globc est entouré d'un anneau circulaire et aflati
qui l'enveloppe sans le toucher par aucun point, Quelle quo soit
l'époque à lacluelle on ollserve Saturne, on voib loujours son an-
nearr obliquenrent, frg. 327; la partie antérieure se projette sur le

l"ir. ll2i.

corps tle la lrlanètc; la partie postérieure sc tlouve cacirrlc: ct lcs


der,rx parfies la[érales débordent de part, eI rl'autre de nranierc à
fornrer ce que I'on nomnre les onsis de Satnrne. L'anneau se lrans-
portant parallèlenrentà lui.mêure dans lc ntoul'crtrent de la plarrètc
hs2 P[ANÈT[S.
ûutour du soleil, son obliquité, par rapport à la ligne suivanl, ll-
quellenous levo1'ons, varie d'une époquo à uno autre, contnte on le
comprend tout de suiteen jetarrt lesyeuxsur Ia fig.328, oir S est

Fig. 398.

le soleilet T la terre. Il en résulte des changements correspondants


dans la forme sous laquelle il so présonte à nous. Tantôt, I'ellipse
qui forme son contourapparent, extérieur est assez large pour en-
vironner cornplétement, le disquo circulaire de la planèto; et l'ûn ne
voit, plus le disque faire saillie de chaque côté de I'anneau, comme
cela a lieu habituollement,, fg. 327. Tantôt, au contraire, celte
ellipse se réduit à son granrl ale ; I'anneau ne se montre que par sa
trrnche, et on le voib sous forme d'une ligne droite qui passe par Io
centre du disque de la planète, en s'étendant à une certaino dis-
ùance de part e[ d'autre des bords de co disque, fg. 329, ou
bien en se terminant à ces bords mêmes, parce que les parties
extrèmes ne peuvent êtro
aperçues, lTg. ÀgO. A certaines
époques, Ie plan de I'anneau
venan[ à passer entre la terrc
et le soleil. il tournc vers nous
celle de ses deux faces qui
n'est pps éclairée par le soleil,
cL pûr surte nous ne pouvol)s
I'apercevoir I la planète n'a
plus alors que l'apparence d'rrn
globe isolé comme Jupiter.
(lctte dispirrition dc I'anncau
se rcplodrriI tous les quinzc
atrs ern'iron.
Fig. 320. l{crschcl â rcconnu sur le
disquc de Saturne I'existencc
de liandcs parallèles analogucs à r:elles de Jupiter. L'obssrr'âtion en
e.sL plus dif'ficile quo pour cct,tc dcrnière planè[e, à cause du plus
DÉTArts suR Ltis DIvERSHS PLANùTIs. û93
grand éloignement de Sal,urns. Certaines taches, que cot, illustre
astronome a vues so déplacer, et dont il a suivi le mouvement, lui
ont fait reconnaltre que Sa-
turno tourne sur lui-même
d'occiden[ en orient, et qu'il
fait un tour entier €'n ,t 0h 4 6nt.
Il a en outre remarqrré, dans
lcs rtigions polaires de la pla-
nète , des changenrents tle
teinte qui sembleraient, indi-
quer des antas de neige ou de
glace dans ce's régions, comnre
sur la planète llars.
Lc disque de Saturne mani-
Ibs[e, dans le sens de son axe
clo lotalion , un aplatisscment
très prononcé rlui a été ér'aluci I,'ig. 330.
par Herschel t\ fr.
A la distance de la terrc itu soleil, le tliarnètre écluaborial de Sa-
turnc sous-tendlaib un angle de 455'i; le ra1'on de Satuure es[
donc égal à 9,022, celui cle la terrc étattt 4.
L'auneau est dirigé à peu près clans le plan de I'dquateur de
Saturne ; ilesf incliné d'environ 28" $ sur le plarr de l'écliptiquc. Si
I'on-prend pour trnité le rayon de l'équateur de Satttrne, le ravon
intér'ieur de I'annetru est égal à ,1,66, ct lc rayon extérieur égal à
2,3?. On ne connatL pas l'épaisseur rle I'artneau I on sait seulemenl
qu'elle esl très petite relativemeni à sa largeur.
En observant, I'anneau de Saturne avec des inslruments puis-
sants, on a reconnu quo ceb anneau n'est pas simple ; il so com-
pose de plusieurs anneaux concentriques, dont les lignes de sépara-
tion sonl visibles principalement vers les anses, frg.397 . On a même
aperçu récenrmenl un anneau obscur, situé tr I'intérieur des autres,
cômme on le voi[ sur la figure ; I'existenco de cet anneau obscur fait
que Io rayon intérieur de I'anneau général doit avoir une valeur
plus petite que celle quo nous venons d'indiquer, car cetle villeur
â cté ôbtenue sans tenir compte de I'anneau obscurr que I'on n'avaiI
pils encore vu.
Cer[aines irrégularités observées par Herschel dans I'anneau do
Sal,urne lui ont fait, reconnaltre qu'il esi animé d'un mouvemenl,
rle rotation dans son plan : il faif un tottr entier en ,| 0l' 32n' 4 {i'.
Ce mouvement s'eflectue d'occiden[ en orietrt,.
Outre l'anneau, il existe encoro altour de Saturne des satellites,
L2
ltglt Pl,aNii'l'Is.
au-nombre de lruit, qui so nreuvent, conlnle ccux rje JLrlliLer, d'oti
oident en oriont, et dont les mouvements s'effect,ucnt con{br.mérnenl,
aux lois.de K{rler. voici le tableau de leurs distances moyerrnes au
centre de.la planète, oxprimécs au moyen de son rayon équatorial
pris pour unité, et des durées de leurs rér,olutions"siclérales éva-
luées en jours

Drsr.{Nctis I uunÉus
noyENNEs. I um uÉvolurtoNs.

J Ou rs,
1l"r,ulellift:. 3,3llr 0,94
9' sntcllito. . 4,30 1,37
:t" sitôttitr:. . . tor28
, ,89
I", *rtellite. 0,89 2,7 L
irr satellito.
{r ryrlellitc,
i'sliellilo.
.
. ::::::l 9,59
29,08
21,7fi
L,52
'16,tJll
2È,50
U" salcllitc. "'l I
ûn,30 7U,33

ces divers satellir.es. se l'lcuvent à peu près crans le plan rlo


I'anncau. Le plan de I'orbite rlu huitième sitellite s'en écirte ce-
pendant assez notablement, et, se rapproclre rlavantage clu plan de
l'écliptique. Lorsque I'annean se monire par sa traniÉe, on'voit les
deu-r premiers sat.ellites se ptojeter sur iui; irs ressemblent à rles
grains de chapele[ qui se nrouvraient Ie long d'un fiI.
La fr9,33'| représen[e les orbites des lruii satellites de saturne.
Illle a été faite à la rnême échellc que ceile qui rcpri:sente les or-
bites des satellites de Jupiter (fig.8p6, page eSO). On
1,a figuré
également, dans d'exactes proportions, ie éorps de la pianèté ec
I'anneau qui I'environne. A cette (rcheile, ra ûistance dï saturne
au
_soleil
serai[ représentée par une longueur de B0n',6.
Les satellites de sa[urne ont été découvorts par divers astro-
nomss, savoir : le sixième, par Huygens I les troisième, quatrième,
cinquième et huitième:_ pûr Dominique cassini ; re prehier eL le
rleuxième, par Herschel; ct enfin, lo septièmc, par li. Lasscll, de
Liverpool, le,l8 septembre 4848.
saturne se mont,re à l'æit nu cômme une étoile brillante. son
éclat est, cependant bien inférieur à cerui de Jupir,er; il présente
une teinte l,erne e[ comme plombée.
$ 274 . uranus est visible à r'æil nu, et, parait comme une étoile
de cinquième grandeur. observée à I'aide d'une lunette, cette pla-
nr\te se montrc sous fornrc cl'urr clisque circulaire. son diamèbre ap-
DÉTÂILS SUn I,ES DIYIjRSDS PI.ÀNù]ÎES.
Â95
pilrent estrl'environ h" .; ir ll rkl la terre
tlistanr.c au soleil,
de- il
de 7,\'t: lc rayon rre raJrranète. csr, donc,igar à a.,al, cetui
'ierrdrait
dr: la terrc é[ant, 'l
.

Herschel a reconnu q-gq lg disque d'uranus est nn peu aplati son


;
plus petit diamètre es.t, dirigé ir péu près dans le plan he l'étfiprique.
ce fait semblerail, inrliquer'qrre'ra flranète tourne sur elle-mênro. et
496 pr,enlirrs.
que son équateur est dirigé à peu près pgrpendioulaircnrent, au
plan
de son orbite.
Herschel a découverf autour r]'uranus six satellites, dont, le ta-
bleau suivaut fait connaltre los durées des révolutions,'ainsi que les
distancesmoyennes rapportéesau rayonde ra planète pris pourunité.

DISTANcES I DURÉES
!r orEN x Es. I oes nrivolurroNs.
I
{ "' salellile. t g,ri.g JOrr r5.
5,80
9. satellite. 17,09
I

| 8,71
3. satellite. { 9,85 | 0,9û
4' satellite 22,75 |

l ,l3,46
5. satellitc d5,51 | 38,07
6' sat€llite. . 91,01 I 07,00

Fis. 339.

De ces six satellites, lo deuxième et le quatrième ont été seuls


DÉTAIr,s sun LES DIvEnsEs PLÂNÈTEs. h91
I
revus clepuis llerschel; leurs orbites sont inclinées do 790 sur ls
plan de l'écliptique, et lebrs mottvements sur ces orbites obliques
sont dirigés de I'oricnt vers I'occident, c'est-à-dire en sens coutraire
du nrouvernenb des planètes autour du soleil.
La lig.332 représente les orbites des six satellites d'Uranus,
à l'échelle qui a déjà servi à construire les fg. 326 eb 33'1, rela'
tives aux satellites de Jupiter ei de Saturne. La distance d'Uranus
au soleil, à cctte même échelle, serait reprtisentée par une longueur
de 6 | n',6.
$ 272..Neptune n'est pas visible à l'æil nu. Cetle planète, vue
dans une luneil,e d'un faiblo grossissement, ressemble à une étoile
de huitième grandeur. Avec un grossissement plus fort, on lui voit
prenrlro des rlimensions sensibles ; elle se montre sous la forme d'un
àisque circulaire. Sbn diamètrs apparenl n'est, que de 2't17. A'la
dislance r]u soleil à la terre, co diamètro apparent serait de Stltt;
en sorto que le ravondo Neptuneest égal a' !+,72, Ie rayon de la
terre étant 4.
La planète Neptune est accompagnée d'un satellite qui circule
autour d'elle clans une orbite inclinée d'environ 35 degrés sur
l'écliptiquc. La duréede sa révolution est, de 5i,87: sa distance
moyenné au centre de Neptune esl d'environ '13 fois le- rayon do
la plan,ète. La fg. 333 peu[ servir à comparer I'orbite de cs
sa[ellito aux orbites des satellites de Jupiter, Sa-
turne el. Uranus, représentées par les fg. 396 '
331 o[ 332 : l'échelle est la même pour ces dir"ersês
figures. A cctte échclle, la distance de Neptune au
soleil aurait une grandeur de plus de 96 mètres.
Le satellito de Neplunc â été découvert plr
1\[. Lassell. Fis. 333.
$ 973. Les nombreuses planètes quo I'on a clôcou-
vortes dans la région comprise entre l\Ilrs et Jnpiter sont beaucoup
plus petites quecêllesdont nous avons parlé jusqu'à présent. Elles
paraissent généralement comme des éboiles do neuvièmo ou de
dixième grandeur.
Herschel a trouvé 0'/,35 pour le diamètre apparent tle Cérès,
dans le cas où la planèté serait placée à une distant:e égale à celle
du soleil à la terre; il a trouvé égalemenb que le diamètre apparenI
de Paltas, dans les mêmes circonstances, ne serait quo de 0",2 [. ll
en résulte, pour le diamètre de Cérès, une longueur de 259 kilomè-
tres I et pour celui dc Pallas, une longueur de 4 78 kilomètresr co
qui
' est à peuaprès la distance de Paris au Havre.
Hersch'el cru reconnaitre autour de Pallas I'existence d'uDe
12.
498 PLÀNËTES.
nébulosité, d'une sorte de brouillard, qui accuserait la présence
d'uno atmosphère considérable autour de cette planète.
Telles sont, à peu près, les seules notions que I'on possède'sur
ces astres, dont les dimensions sont tellement petites, (ue les plus
puissants instruments suffisont à peine pour leur faire prendroïno
apparence autre que celle de sirnples points luminoux.
$ 274. Nous ne saurions trop insister sur la comparaison des di-
mensions et des distances mutuelles des divers astres que nous
avons étudiés jusqu'à présent. on a de la peino à s'en fairo-une idés
exacte. Les distances des planètes entre elles et au soleil sont tel-
lement granrles, relativement à leurs diamètres, qu'on ne peut pas
représenter le système planétaire par un dessin qui permette de
saisir d'un coup d'æil les rapports de grandeur.de ses diverses par-
ties. I,es machines, plus ou moins comploxes, que I'on consiruit
pour donner une idée des mouvements simultanés de la terre, des
plan-ètes, et de leurs satellites, ne peuvent êtro exécutées qu;à la
condition d'exagérer considérablement Ies proportions de ceitaines
parties. Il on esl de même des dessins dostinés à expriquer tes
diverses particularités des mouvements des ast,res, trils que les
fty.223 (page 296),259 (page 368), er bien d'autresque nous
pourrions enclore citer parmi celles qui nous ont servijusqu'à pré -
sent. On doit donc so mettre constamment en garde cdntre les
idées faussesqui pourraient en résulter. c'estpour cela qu'à diverses
reprises nous avons cherché, soit par tles frgures, soit par des indi_
cations de grandeurs relatives, à appeler I'attention ,sur les vrais
rapports des dimensions du système planétaire. Ainsi, dès que nous
somrnes arrivés à la connaissance de la grandeur du diamèûrs du
soleil, nous avons mis en regard deux cercles ayant cles ravons pro-
portionnelsà ceuxdu soleil et de la terre (Ég. Z0û., page-?72), et
nous avons dit que, pour figurer err mêrne temps la distance qui
sépare ces deux corps, il faudrait que les centrôs des cercles fù-
sent éloignés I'un de I'autre de 4 6"',.5. Plus tard, nous en avons fait
autant pour. donner une idée des grandeurs relalives de la terrs et
de.la lune{rtg. Z6f , page 3?9); mais nous avons dû adopterpour
cela urre échelle plus grande, d'après laquelle le rayou du Àoreii se-
rait représerrté par une longueur de l-,20L, et Ia distanco de cet
ast,re à Ia [erre par une longueur de pb8 mètres. Lorsque nous
avons parlô des systèmes de Copernic et do Tycho-Brahé, nous
avons eu soin de conserver lesvrais rapports de grandeur entre les
layons des cercles qui représentent les brbites des divers corps do
rrotresystèmeplanétaire (4.g. page 4Z{ ; eL frg.B?t,page [221,
.J90,
ù l'exception toutefois de I'orbite de la luno autorrr de lir terre, qui
Dli'I'AII,S sTlR I,ES DIVDIISI:S PI,ANIi'TT:S. 490
aurait été imperceptiblo si nous ne I'avions pas agrandie outre me-
sure. Enfin, dans les paragraphes qui précèdont, nous avons re-
présenté les orbites des satellites de Jupiter (fg. 326), de Saturne
(fr1.134), d'Uranus (fo. 332), ei de Neptune (fg. 333), à uno
échelle qui ost la même pour l,outes les figures, en conservant au-
tant que possible aux planètes elles-mêmes les dimensions qu'elles
doivent avoir à cette échelle; et nous avons fait connaitre, en outre,
les longueurs des lignes par lesquelles clevraient ètro représen[ées
les distanoes de ces diverses planètes au soleil.
Pour que I'on puisse se faire une idée nette des grosseurs rela-
tives des planètes principales, nous donnerons encore ici, fg. 334,
une figure sur laquelle ces planètes sont représentées à côté les unes

I"is. lJ3-1.

titls itrrt,r'cs pirt' tles ccIcles (l(r ril\'r.rilq llrollorlionllcls ir letrrs Iro-
J)l'os t'ïl\'ons. ,\ lu urôure echellc, lc solciltlevrait êl,r'e figulir pal'lrlr
500 pLANirTEs.
cercle de 0n', 150 de râyon; I'orbire dc la lune, par un eercle rle
0',080.de ralgl;1'orbite dn quatrième satellite de Jrrpirer, par un
cercle de 0n',405 de ra,von; célle du huitième satellite cle daturne,
par un cercle de 0n',77 L de ravon ; celle du sixième satellite d'ura-
n_ust par un r:ercle de 0"',527 de ravon; et, celle du satcllite rle
Neptune, pal un ccrcle cle 0",,082 cle rayon. En outre, les dis-
tances des planètes au soleil seraienI repiésentées par âes lon-
gue,urs de.,l2,',,1 pour_l\Iercure, 2B-,4 pôur Vénus,'t2n,,0 pour
la pour l\Iars, | 66n',6 pour Jupiter, 305n',9 pour
.lerre'^11",q
tot^,,Ilg: 613"',8 pour Uranus, et g6l"',3 pour Neptune.
$ I 7 5. consftlératlons sur re sJrstème pranétorre. A van t
que le syslème de copernic fût aclopié, lorsqu'on regarr.lai[- la
terrc
comme une masse immobile dans I'espace, on faisaiI mouvoir lc
soleil, la lune et les planètes autour o'ette. Les mouvements du so-
leil et de la lune étaient assez simpres; chacun cle ces astres-he
s'éloignait pas beaucoup 11e démiré uniformément une circonié-
rence de cercle avant son centro au r:entre de la teme. Les rnou-
vementsdes planètes, au contraire, étaient, complexes; p;; rendre
compte de leurs stations et rétrogradations, il rallaii leur faire
parcourir des épicycles mobiles sur des déférents, et cela suivant
cerl,aines lois dépendanI du nrouvement du soleil. copernic reconnuI
d abord, comme nous I'avons dit, que.les apparcnces seraient tout
aussi hien représentées,en regardant les plan'etes commo décrivant,
autour du soleil, tles orbites Èr peu près circulaircs, que cet astre
emporterait avec lui dans son rnouvemenI annuelautoui de la t.erre.
Les mouvenrents des planète.s, tont eu conservant, individuellement
à.pe. près le mêrne degré dc conrpricat,ion qu'auparavant, étaient
ainsi ramenés à fornrer un ensemble plus sirnpre. [Ioi* en ad-
mettant ensuite I'immobilité du soleil et le mouvcment,"'*ricle la ttrrre
autou.r de.lui, que copernic apporta aux mouvements des planètcs
une simplilication rerharquablc : chacune d'elles n'était plué animée
par là que d'un mouvemenù à peu près circulaire et, onifo*e au-
tour du centre du soleil, mou\iemenl analogue à celui qu'il rlevait
attribuer en rnême temps à la terre pour rendre compte des appa-
rences.
il
si la.lune n'erlt pas existé, eût, ét,é impossible dè ne pas êtro
"
frappé tlu caractère de simplicité.extrême que res idées de ioper.nic
apportaien[ dans le systèmo planétaire : au lieu d'at]meltro quc les
planètes se rnouïaient autour clu soleil, cI que cet. astre emportait
leurs orbites dans son mouvenrent autour âe la teme, on n'a'ait
qu'à regarder les planète s et la terre conrme se mouvant toutes sui-
vant une même loi très simple, au[our du soreil supposé imrnobile.
CONSIDÉRATIONS SUR LE SYSTÈME Pf,ANÉTAIRE. 5OI
L'existence tle la lulre venail troubler cette simplicité, due aux
nouvelles idées: on voib en effet que, en rendant le soleil immo-
bile, et faisant mouvoir la terro autour de lui, on réduisail, bien
les mouvements des planètes à n'être quo des mouvements sensi-
blement circulaires et uniformes sur des orbites fixes, mais en même
temps on compliquait te mouvement cle la lune, dont I'orbite autour
de là terre devait être empor[ée par celle-ci dans son mouvement
autour du soleil. Àinsi, la simplilication apportée au mouvement des
planètes entrainait uno complication correspondants dans.le mou-
vement de la lune. olr pouvait en faire une objection sérieuse au
sysrème de Copernic; ôt il n'étai[ guQre possible do répondre à
côtte objection qu'en montranb le pcu d'importa.nce do la luno par
rappor[ à I'ensemble des planètes, $bir résultait une grande pro-
lanititO en faveur du sVsième qui faisait disparattro_ la complica-
tiôn du mouvement des planèles pour la reporler dans le Inouvemen[
de la lune.
La découverte des satellites do Jupiter par Galilée, et celle des
satellites des autresplanètes plus éloignées du soleil que Jupiter, ont,
fai t complétem ent disparaltre I' obj ection don t nous venons fJ e parler.
On a vu par là quo Côpernic, en admottant que I'orbite de Ia lune
autour dô la terre es[ emportée par celle-ci dans son mouvement
autour du soleil, n'a fait que donner à la lune le rôle de satellite
de la terre ; le mouvemen[ de ce petit globe voisin de la terre n'est
plus qu'un cas particulier des mô'vements analogues que I'on ob'
serve'dans les ôorps qui accompagnent les plus grosses planètes
de notre système.
Pour compléter les indications quenous avons déjà données sur
les grandeurs relatives des orbites des satollites
de à'iverses planètes' nous donnons ici., fg. 335,
un dessin de I'orbito do la lune autour de la tcrre, / \
oxécuté à la même échelle quo ceux qui se rap- [ 'l I
porton[ aux satellites de Jupiter, Saturne, Uranus \ /
ôtNeptune (fg. 3.96, 33'1, 339 et 33_3). On peut \--l
remaiquer que I'orbite du satellite de Neptune esb Fis. 335.
à peu près égale à I'orbite de la lune.
'g Zi'0. L'o"bservation des partictrlarités qu^e présentent.les sur-
facis de lflercuro, Vénus, It,[ars,.Jupiter e[ Saturne, a fait recon-
naltre que ces planètes tournent sur elles-mêmes; I'aplatissemont
d'Uranùs donnô forlement, à penser que cette planète est également
animée d'un mouvement de iota[ion. E. expliquantle mouvement
diurne des astres par une rotation ds.la terre autour d'un ds ses
diamètres, Coperlric n'a clonç fait que tlonner à ce globO uno ressem-

-
502 PI,ANTTES.
blance de plus avec-lesautres pranères. Rien, dans
ce gue re svs-
tème do copernic admet relativôment à ra te*e,
un
nu tun,ï a
corps gu-i. ne rentre pas comprétemenb dans ra
* çiro
carégorie des
planètes. si I'on se transpàrte par la pensée
sur la su.fa.u ou yénus
ou sur celle de l\Iars, on l'oit que 'res doivent y parartre
_astres
animés de mouvements entièrem'ent analogues a
.uu*'qu,j nous ob_
servons de la terre. Ir n'y aurait pas, il esivrai,
aunrlùn ut |autre
cas, d'astre correspondant à notre rune rnais
; ,i t'on eioii placé sur
la surface de Jupit-er, outro que res mou'emenr,s des
trivers astres
présenteraient encore. les. mêmes apparences quo
sur la terre, on
verrair,-quatre lunes circuror comme ra nôtre uritoo,
àu grone qi;
I'on habiterait.
si lbn comparo les durées des rotations des diverses pranètes, v
compris la terre, vdit que ces planètes * purtogrrif s.us ce
,on
point de vue' en deux.groupes distincts. pour iur q,irt*
pranètes
les plus voisines du soreil, res durées ou. ,oiuiion;
le_s.mêmos, savoir :2llt,
il;;'; peu près
,Lr'.pour Iftercuro, 23,,g1,, pour \rénus,
23" 56_n'pour la terue_ (c'est, ja durée du jour sidéral)loi-gA,,tg",
pour Mars. Au derà de [[ars, ir n'y a prus que Jupiter
dont les rotations aient pu être constatocs et mesurées :
li sntu.nu
Ies durées
de.ces rotations, qui ne diffèrent pas beaucoup I'unede
I'aut.e, sont
notablement plus courtes. que les précédenreÀ, pui.qii.riÀ
sont de
9"
i3^-,-goll Jupitor, et de ,l0r, ,16'. pour Saturne.
,* y7.si nous jetons un coup d'cpit sur |ensenible du sysrèmo
tlll*ir:,:o:-r- y.trouvons un grand nombre de circonsrances qui
oonnent à ce systèmo un caractère tout pa.ticulier, et qui le
clis-
tinguent complé[emenI d'un. simple amas d'astrua un ,oo'ooement,
que le hasard aurait rassemblés dàns une mêmo region JÀ i'.rpu.u.
Les planètes se meuvent toutes autour du soleil, Ën resiant peu
à
près dans un même plan passani par cel astre cen[rar; ir n'r,
n
d'exr:eption gue pour querques-unej des pelites ptunetes, d;;li";
orbites font des angles.assez grands ut'ur- le ptan oe i'etriptiquo.
Tous ces mouvements des planèles autour du sôleil s'effectuent
ctans
un mêmc sens, d'occident en orient. Les planètes principales so.t
accompagnées de -satellites qui, à l'exception de ceux d'ûranus,
se
Ogs ptans assez peu inctinés sur te ptan de l'éclip_
i:.:*11{11s
lrquo et' dans Ie sens du mouvement des pranètes
' autour d.
soleil, c'est-à-dire d'occident en orient. Le sôleil tourne sur lui_
méme, dans le mênre sens, autour rl'un axe qui es[ presque per-
pendiculaire au plan de.l'écliptique. Bnfin, les planèteJoonË
on u pn
constater le mouvement de rotation tou.nent aussi toutes d'occicleirt
en orient,. Il en est encore de même de la rotation cle In lrrne auronr
I)ÉCOUYEITTIi DI] LA \'ITUSSD DE I,A I,UMIÙR[. 503
clc son centre. Ce concours de circonstances ne permet pas do re-
garder le systèmo planétaire comme une réunion d'astres purement
accidentelle ; il nous oblige à regarder le soleil, les planèbes, et leurs
satellites, comme avanI une origine comlnune, eL peut nous mettre,
jusqu'à un certain point, sur la trace de la forma[ion du système,
tel qu'il existe nraintenant. Nous verrons plus tard quelles sont les
idées très plausibles que Laplace a émises à ce sujet.
$ 278. Le système planétaire, dont nous venons d'étudier la
constitution, se trouve environné d'étoiles situées de tous les côtés.
t\lais ces étoiles en sont excessivemcnt éloienées; en sorte qu'il
Jbrmc un groupe isolé au milieu d'un espace immense dans lequel
nolrs ne vovons aucun astre. Nous avons donné précédemrnenû
quelques indications relativement à la distance qui nous sépare des
étoilos ($ 476); nous avons dit que la dislancedola 64" du Cvgne
au soleil est de plus de 595 000 fois la distcnce moyenne du so-
leil à la terre, et, I'on sait que, cette etoile est une tJe celles qui
sont, le moins éloignées dc nous. On se fera une idée de I'isolement
du systènre planétaire au milieu de I'ospace, en remarquant que,
rl'apres l'écrlrclle qui a servi à construire Ia figuro 320 (page &7{),
si I'on voulaiI y placer la 64" dtr Cygne, on devrai[ Ia mettre à une
distance de 5 950 mètres du point S qui représeute le soleil, c'est-
à-dire à environ une lieue et demie.
Il est extrêmement probable que nous ne connaissons pas toutes
les planètes qui circulent autour du soleil. On en découvrira sans
doute encore plusieurs dans la région comprise entre Mars ei Ju-
piter, oir I'on en a tanI découvert dans ces delnières années. En
outre, il est très possible qu'il e.ris[e quelques planètes plus près du
soleil quo Mercure, et, plus loin que Neptune. Les unes et les autres
seraient [rès dif{iciles à observer de la terre : Ies premières, parce
que, en raison de la proximité du soleil, la vivacité de la lumière
de cet astre empêcheraiI de ]es apercevoir I les autres, parce que,
en raison de leur éloignement, la lumière qu'ellcs rc.çoivent tlu so-
leil ne serait pas suffisante pour quc nous plrssions les distinguer
rlans le ciel. Ilais dans tous les cas, lors rnême qu'on étendrait, les
limites du système planétaire par la découverte Ce qrrelques nou-
velles planètes situées au delà de Neptune, on n'en devrait pas
nroins regarder co système coûIme avant des dimensions extrême-
rnent petites relativemon[ à la distance qui le sépare des étoiles les
plus voisines.
$ 2?9. IDéeonverte de la vltesse de la lumlère. -- C'est par
I'observation des éclipses des satellites de Jupiter que Roëmer dé-
couvrit la vitosse de propagation de la lurnièro (vers { 675). Domi-
504 PraNt'rrs.
nique cassini, on so fondant sur un très grand nonbro d'observa-
tions, avai[ construit des tables du mouvement de ces satellites, à
faido desquelles on pouvait prédire le retour de leurs éclipses.
Roëmer remarqua que les époques auxque[es on observait réelle-
meni, soitle commencement, soi! la fin des éclipses, n'étaienl pas
toujours d'accord avec les indications fournies par les Lables de cïs-
sini: tanLôt, le phénomène arrivait un peu en avance, tantôt au con-
traire, il arrivait un peu en retard sur l'époque à laqueile ir aurait clû
arriver d'après la prédiction qui en avaiiété faite. Ûe plus, I'avance
avait toujours lieu lorsquo Jupiter se trouvait dans le vqisinage de
son opposition, et le retard lorsqu'il se trouvaij peu éloigné de sa con-
jonction. Yoici de quelle manière lloëmer expiiqua cei divergences
entro les observations et les tables construiteÀ d'après un grand
nombre d'observations antérieures. si la lumière que.nous envoio
un astrs était animée d'une vitesse infinirnent grande, eile nous ar-
riverait aussitôt qu'elle serait partie, et nous verrions les divers
phénomènes lumineux clui se produisen[ sur la surface cle I'astre à
I'instaulmêrne de leur production. llais si, au cont,raire, la vitesse
de. propagation de la lumière n'esb pas infi*i0,. elle emploie un cer-
tain temps à parcourir Ia distance qui nous séparc de i'astre ; lors-
que.nous la recevons, il y a déjà quelque temps qu'elle est partie
ds I'astre : no.s ne voyons les phénomènes lunri'ôux qui s'y pas-
sent, qu'après. qu'ils se sont réellernent, proc.luits. Le reiarcl
[.ii en
résulte dans I'obscrvation de ces phénornènes dôpencl c'aillcrirs de
Ia distance qui sépare I'aslre de la terre ; il est d'àutant prus grancl
que I'as[re_est plus éloigné. on comprend que ce retard n'àuraiI
aucune influence sur les intervalles de temps compris entre des
phénomènes successifs observés sur un astre dont râ distancc à Ia
terre resterait toujours la même I I'observation de chacun do ccs
phénomènes serait toujours en retard de la rnême quantité sur
l'époque réelle de sa production; le temps écoulé entrb deux phé-
nomènes consécutifs serait donc le même que celui clui s'écoulèrait,
entre les.époques auxquelle,s on les observérait de la terre; la suc-
cession de ces phénomènes, observés de la teme, suivrai[ exacte-
ment les mêmes lois que si chacun d'eux était observé à I'instan[
même oir.il se produit. l\Iais si la dis[ance de la terreà I'astre quo
I'on considère vient à varier d'une époque à uno autre, i[ n'en sera
plus de nrême ; le retard de I'observàtion d'un phénomène sur
l'époque réellc cle sa producr,ion sera plus ou moins grand, suivanû
que la lumière aura un chemin.plus ou moins long à parcourir pour
venir de I'astre à la l,erre; et il cn résnltera une difference corres-
pondante en[re les intervalles de ternirs qui séparent, des
1,héno-
t)i;(;ouiliItL l][ l,.t \ l'ltisSli l]li l,'t l,ullliillti. .rt]i
ll)ènes sucressifs, et ceu:i qui séparent lcs époques allxquelles on
atrra observé ces plrénonrèncs.
Si, par exenrple, un cer[ain phénomènc se reproduisait réguliè-
rcment toutes les lteures, sur un astre dont la distance à la terro
iraiI tantôt en augment,ant pendartf ttn ccrtain ltombre d'heures, et
tantôt en dinrinuunt,, voici ce qui art'iverait : tant que I'astre s'éloi-
gnerait de la teme, le temps contpris entre deux observations suc-
r:r-rssives clu phénomène tlottù il s'agil seraiI de plus d'une heure I
lonsqu'au contraire l'astre se rapprocherait de la terre, il s'écoule-
rait, moinsd'une lteure enl,re deux observalions consécutives. Sup-
l)osons, pour fixer les idées, qrre I'asLre soit à sa plus petitedistance
rJrr la terre, à l'instant tnême ou le phénomène en question se pro-
rluiI une prcnrière fois; qu'à partir de là, il s'éloigne de la terre pen-
danL 5 heures; puis, qu'il s'en rapproche de nouveau pondant
5 heures, de manièro à revenir à Ia distance à laquelle il se t,rouvail
lrtirnitivement. Il est aisé de voir que los 5 intervalles de tenrps
conrpris cn[re la,l'", la 2u,... e[ la 6" apparition du phénornène,
l)our un observateul placé sur la terre, seront tous de plus d'unc
herrrc ; et que I'excès de I'ensemllle de ces 5 durées stlr 5 houres
sera prrlcisénten[ égal au [ernps que la luruière emploie à parcourir
I'espace dont la distancede I'astre à la terrc s'est accrue pendant ce
lemps total. De mêttte, les Ii intorvalles de temps compris entre la
{i', ia 7",... et Ia 41" apparition dn phénomène' seront lous clb
rnoilrs (l'une heure, et I'excès de 5 heures sur leur ensemble sera
encorc égal au temps emplo"vé par la lurnière à patcourir la ditle-
rence de la plus grande et, de la plus petite distalce de I'astre à la
terre. ()n en conclura facilemenf clue I'excès du tenrps contpris ett-
tre la 4'" st lil 6" obscrvation du phénonrène , sur Ie tenrps colnpris
entr'e ltr 6" et la,l l" observation, est précisémentledouble de celui
que la lumière met à parcourir la tlrrantité dont la plus grandedis-
tancs rle I'astre à la terre surpasso la plus petite distance de ces
deux corps.
Jupitei et la terre se nrouvanI en rnême temps autour du soleil,
la distance cle ces deux planètes varie périodiquenrent. Lors des
oppositions rlo Jupiter, lat tcrre étant en T et, Jupiter en J, frt. 136l
la clistanco JT qui les sépnre est la difiérence des distances .lS, TS,
de chacune d'elles au. soleil S; Iorsque, au bout de quelque temps,
Jupiter est allé de J en J', el,la terre de T en Tt, Jupiter.se trouve eh
conjonction, e[sa disLance J'T' à la terre est la somme des distances'
rles-deux planètes au soleil ; plus tard, lorsquc Jupiter est allé de
J' en J/', àt, Ia terre de T/ en 'f'/, Jupiler se retrouve en opposition'
e[ sa distance à la trsçr's l6rd0vient égule à ce t1u'elle était au mo-
t3
50ti PLANùl'rs.
ment de l'opposition.preuédente. 0n voit donr: tlue la disl,ance
de
Jupiter à la terre varie périodiquement, entre deux linrites qui
sonr
la différence
o[ la sonrme
des distan-
ces respecli-
ves de ces
deux corps
au soleil :
cette distan-
ce variable
atteint sa
plus petite
valeur lors
des opposi-
tions de Ju-
piter, et, sa
Jrlus grande
valeu r lors
des conjonc-
Irig. 31t6. tions de cette
planète.Il en
ce quo nous venons de <riro d'un aslre tronr
Ia oirruniltlii ,eIî:
augmenl,e er diminue alrernativenrent, esr direcràru*rïoifi.able
à
Jupiter; si la lumiere,n'a.p's une virésse i"n"il, i.'ioilË'rur.ur-
sion dos phénomènes
!:yii,**r,t1ui se tr)assenI sur cette planètc ou
dans son voisinage doit êtrc,artéié.e pour n'us,
paf suite c,o.inéga-
lité des retards qu'éprouve reur obsbr'a[ion,
eri raison du ctran$e-
ment de distance de Jupiter à la terre.
Or, les divergences quo lloëmer remarqua, enlre
les époques ou
il observair tes écripse-s des sarellires a" i"Éiiur,
;;l;ftpoques
luxquelles ces éclipses devaient arriver d'aprè's r.. Hl.;ïe bassini,
rltaien t tou tes dans le. s in iqu! 1ru. f às .on ri,f e-r,,ï0,,"s'
f p*OcO_
dentes' Il _se1 .
devait pas regarde., iàn entendu,
sini comnre 'efaisanl connaiire rei tinstanrs res tabres de cas-
auxquers chaque
éclipse coarmençair, ou finissair réetemenr.'sil;
'récis
arrive pas-insr,antanénre,nt de. Jupiter, res tabres
i;è*"n*nou,
de cassini devaient
êtro entachées du retarrl qu'éprouve i orr..u,.ioùon
raison,du chenrin guo ra rùrniere doir parcourir
JJËiiirr*,un
pour venir de Jupi-
ter à ltr terre. ITIais oornn)e ces t,abres avaie.t
ér,é construites au
nloven d'un grand nombre d'orrse^'ati,,s
luites antérieurer'ent, à
DÉlcouttinTn Dn r.A lrrnssE DE ta LUIIIÈRE. 507
rles époques on Jupiter se tlouvait tantôt près de sa conjonction,
luntôt près dc son oliposition, I'inégalitédes retarcls correspondant
aux diverses observationsavaient dû disparaltre dans lrr combinaison
des résultsts olrtenus; et il ne devait rêster, en définitive, dans les
tables r Qu'urr rctard moven : les irrdications qu'elles fournissaient
auraien[ été complétemcnt d'accord avec les observations ulté-
rieures, si, à touLe epoque, le retard ré,sultanb do la transmission
successive de la lLrmière avait eu la même valeur que lmsque Ju-
piter se trouve à sa moyenne dis[arrce de la teme. Lorsque Jupiter
est en opposition, la lumière met moins de temps à parcourir la
dislance qui sépare cette plauète de la terre, que si cette distanco
ôtait tigale à sa valeiur moyenno JS ; Ies éclipses observées à cette
époque doivent donc être aperçuos de la teme un peu plus tôt
qu'elles ne clevraient l'êt,re d'après les tablesde Cassini. Lorsqu'au
contraire Jupiter est en conjonction, la distance de cette planète à
la terre a la plus grande valcur qu'elle puisse avoir; I'observatiotr
clu commencenrcnt ou de la fin des éclipses qui se produisent dans
ce cas, doit. donc se fnire réellement un pou plus tard qu'elle ne de-
vrait se faire d'après les tables. Roiimer reconnut, en effet, comûte
nous I'avons déjà dit,, que les époques auxquelles on observait les
éclipses des satellites de J upiter étaient un peu en avance 0u un peu
en retard sur cclles qui étaient assignées à cesphénomènes, d'après
les indications fournies par les tables de Cassini, suivant que la
distance de .lupiter à la ferre était plus petite ou plus grande que la
valèur movenne de cette distance; et, en outre, il vit que I'avance
ou le retard de l'époque de l'observat,ion réelle d'une éclipse sur
l'époque de sa prédiction étaib d'autanI plus grand que la distance
dc Jupiter à la terre différait plus de la distance moyenno de ces
deux corps. Dès lors, il n'hésita pas à regarder ces avances et ces
rctards comme uniquement. dus à ce que la lumière ne s6lransme[
pas instantanément de Jupiter à latome; etil en conclut sans peine
la valeur que devait avoir la vitesse de la lumière, pour rendre
compte des particularités que nous venons de signaler dans I'obser-
vation des éclipses des satellites de Jupiter.
A l'époque oir Jupiter es[ en opposition, on nepeu[ pas observer
les éclipses de ses satellites, pârce que Ie cône d'ombre de la planèto
se lrouve entièremenù caché par elle; de même, lorsque Jupiter est
en conjonction, la Jrroximité du soleil empêche que I'on puisse faire
des observatiorrs de ce genre : il faut que la planète soit à une cer-
tairre distance de sa conjonct,ion et de son opposition, pour que les
éclipses clo ses saLellites puissent être observées convenahlemenl..
llais en comparant et disetrtant, les résrrltaf s fournis par les obser-
508 praNÈrrs.
vations fail,es lorsque Iupiter se Irouvo dans rJiverses posilions in_
termédiaires entre la corrjonction et l'opposition, on à pu suppléer
aux observalions relatives aux époques mêmes tles conlonctibns i,r
des oppositions ; et I'on est arlivé ainsi au résul[at suivant. sup-
posons que l'on observe une rlclipse d'un satcllitc au nroment cl'une
opposition de Jupiter, puis une autre ticlipsc rJe ce saLellire ilu mo-
ment de la conjoncliorr suivanl0, puis enfin une dernière éclipse de
0e mêure satellite lorsq.ue Jupiter ser.â rcvenu en opposition, aveù
.la condition que le satellite ait fait le môme nombre,lô tours
autour
de sa planèle entrc la g' et, la J" observation qu'ent.e Ia ,]".
cl
la 2". En raison de la régularité du mouvernent, du satellitc, I'in-
tervalle.de temps conipr'is entre res deux prernières obsen,ations
devrait être le même que celui qui est .orp.is entre les deux der-
nières, si l'inlluence de la transmission suciessiyo de la lunrière
ne
se faisait pas sentir I on trouve, au contraire, que le prenrier
clo
ces intervalles de temps surpasse le ser:ond de .3g"' ,l2". si I'on
ir
hien compris.les explications-qui orrt été données, il n'y a qu'urr
instant, relativemerrt aux irrégurarites apparentes que lii transmis-
sion successive de la lLrnrière doit apporiôr dans l'ôbservation
dcs
phcinomènes, lorsquc la distance qui'nous sépare du lieu
où ils sc
qro{ gise1 I varie périorliquement, oi con cl ura ràu I rie suit e q uc I'excùs
de 33o' 4 2' qui vient, d'être inrliqué est précisénrent le rlouble tlrr
temps que la lumière emploie ir pa'courir îc tliamètre cle I'orbite
d.
la terreicar ce dianrètre estbien la différencoentre la plus gr.rrdo
et la plus.petite distance de Jupiter à Ia terre. La lurnière parcourl
clonc le diamètre de l'orbite [errestre en ,16,, 36.; e[ par
s'uifc ello
met 8n',| 8'à nous venir clu soleil. si l'on se.rcporte à la valeur qui
a été assignéo à la distance mo\/ennc du soleil à il terre, on veruil
que'..pour que la lumièrc emploie gm 4gs à la parcourir, il
furr[.
qu'ello ait une vitesse d'environ 'i7 000lieues
1de 1, kilonrohs.*) pin,
seconde.
que la clécouverre de la vitesse de la lurnière par
,^Ig::
Itoêmer alugnr.o.y
conduil Dl3dley à I'exprication du phénomène r]e I'abàr_
ration ($ 4 69). Les idées de Roérner, sur Ia trànsmission successive
do. Ia lumière, ne furent aclmises par les ast,rononres qu'aprd,s
qu'elles eurent, été confirmées par rei travaux de Bradley.'it".'.*-
pent, M. Fizeaux, en mesur_îr[ le tenrpsqu'employaif u. rayon de
lumière à aller de suresnes à xf onrmartie (près pariË;, puir t irouni.
de Montmartre à suresnes, a trouvé pou.'ia vitessede'la
iumière la
ntl:i.11êry que les observaùions astrônomiques rui auaiuri ias-"igne*.
s zs0. rDéterrnrnarron de ra para[axe cru sorerr. pnrles
passages de vénus. f,orsqrre nous nous sommes occtrpé rle l,r
-
l)i:'r'IiRtrllN.\1'toN DIi I.À lÂnAf.I,ArIi Dtl sof.l'llL. ti09
rlistance conrprise errtre le Êoleil el,la terrc ($ | 48), ttotts avons tlit
rlue la parallaxe du soleil n'avait pu être obtenue avec qnelque prir-
cision qu'au rlroven d'observations lailes au ruoment dcs ltassagos
dc Yénus sur le sok:il. Nous sommes en Inesure ntaintenant, ils
faire comprendro lo principe de la métlrode que I'on a suivie pour
cela.
Lss lois du nrouvcmcnt, dcs lllanètes autour du soleil, telles que
les a données Képler, ont été établies sans que I'on ait eu besoin de
connallrela distance du soleil à la terue. Les rapports qui exislcnt
entreles distancesdes planètes au soleil, et la distance du soleil à
la terre, ont dù se uls entrer en considération dans l'établissement de
ces lois i cos rappotl,s sonI conrplétement déterminés par les circon-
slances que prôsente le ntouvement des planètes sur ]a sphère cé-
leste, ainsi que nous I'avons vu ($ 259). On peut dire que l'on con-
naissail la ligure dc I'ensemble tlu sys[èrne planétaire, sûns en
connaitre les dimensions absolues; en attribuant, arbitrairetnenb
tello grandeur quel'on aurai[ r'oulu à I'une cles dimensions du sys-
tÈme, c'est-à-dire"à la distanco d'une quelconque des planètes au
.coleil, on aurai[ pu en concluro la grandeur de toutes les autres
dimensions. On se trouvait dans le même cîs que si I'on cottnais-
saib tous les angles cl'un réseau de triangles, sans conttattrc au-
t;un des côtés qui en fonl partie; dès que, it Ia connrissancc des
angles, on parviendrait à joindre cclle dc la longueur d'un des
côtés, toutes les dimensions du rése:tu seraienl entiérement déter-
rninées par là ($ ,10.4). La recherche de la panallaxe du soleil, qui
devait faire connattre la distance du soleil à la terre, n'était donc
autre chose que la nlesuls d'une base destinée à t'ompléter les no-
tions quc l'on avait, déjà acquises relativemenl, aux dimerrsions du
svstème planétaire.
Au moment dn passage de la planète Yénus devant,le soleil, sur
Ic disque duqucl elle sc proie[te commo un petit, cercle noit, on peut
connaltre exactement le rapporl des distances de Vénus et de la
terre au soleil, d'après la posi[ion que cltacuns de ces deux planctes
occupe srrr son orbite ellipt,ique. Supposons que co rapport soit égal
ii 0,?3 (il ne diffère janrais beatrcoup de0,72, qui cst, le rapport, des
rlemi-giands axes des deux orbi fes) . Àdmettonsr pour sinrplif ier, que
deux obssrvateurs soienl placés précisément aux deur extrémités
A, B, fg. 337. rl'un rlirmètre de la terre dirigé perpendiculaire-
ment au plan do l'écliptiquer réduisons par la pensée la planètu
Yénus i\ un seul point Y, qui sera son centre de figure; e[ rempla-
çons la surface arrondie de la ;iarlie antérieure du soleil par rrn
sinrple disque plat se présentant de falc tlrr côté de la terre. Les
13.
irl() PI,,{NI:T[$,
tleux observateurs ne verron[ pas Yénus se projeter au nlômg p0inl
dn disque du soleil : pendanf que le premier verra la planète en rr,
le second la verra en b. Or. les deux trianqles ABY. aDY sont sem.-

blables; le rapport de ab à AB est donc Ie même.quo celui tlsaV


à AV, et par conséquerrt aussi le mêmo que celui de YS à YT. Mais
VS esl les 0,?3 de TS; VT est donc les 0,9? de TS; en sortc
que le rapport de VS à VT es[ égal à *T, oo bien à 9,?. Le rap-
port do nb à AB est donc aussi égal à 9,7. Si, de la terre, on
parvient à mesurer I'angle sous lequel on voit la distance aô, il
suffira de diviser cot angle par 9,7 pour avoir la grandeur appa-
rente de la ligne ÀB vue à la distance du soleil à la teme, c'est-à-
dire précisément le diamètre apparent de la teme vue du soleil; la
moil,ié du résultat ainsi obtenu sera la parallaxe horizontale du so-
leil. Yoyonsdonc comnren[ on parviendra à mesurer l'angle sons-
tendu par la distance aô.
L'observateur placé en A voit vénus parcourir une corde cd du
disque du soleil; I'observateur placé en B voit de même la planere
parcourir nne autre corde ef de ce disque. Ces deux cordes peu-
vent ê[re regarclées comme dirigées parallèlemont au plan de t'ti-
cliptique ; et, par conséquent, la ligne oô, qui est, perpendiculaire ir
ce plan, mesuro la distance qui les sépare. Si I'on trouve la position
exacte que chacune des deux cordes occupe sur le disque du soleil,
0n en conclura sans peine la distance comprise enlre elles. Or, on
sait quelle est la vitesse relative de Yénus pâr rappori au soleil, au
monient de I'observation, d'après les tables qui représentent les
mouvements apparen[s dos deux astres; on peut, d'ailleurs mesurer,
de chacun des deux points ,A e[ B, le temps que la planète e mploia
à tralerser le disque du soleil : on en déduit immédiatement, les
grandeurs des cordes qu'elle a décrites sur le disque, pour chacun
desdeux observateurs. En comparant ensuite les grandeurs appà-
rentes ainsi obtenues pour ces deux cordes, avec lo diamètre àp-
parent clu soleilcoruespondant au nromen[ del'observalion. on trou-
vera la position de chacune d'elles pnr rapport au centre du disque,
I)É'TER]\TINATION D}: T.A PARAT,t,AXE I)U SOT,I]II. 5{T
e[ par suit,e la distance qui les sépare. On pourra, par exemple,
tracer un cerclc rlont, le diamètre soit en rapport avec le diamètre
flpparenl du soleil , d'après une échelle choisis à r,olonté I on in-
scrira dans ce cercle deus cordes parallèles dont les longueurs cor-
respondent, d'après la même échelle, aux valeurs trouvées par les
rleux observateurs pour les cordes crl, ef : en mesurant alors la dis-
t,ance des deux cordes parallèles ainsi obtenues dans co cercle, et,
sc reportant à l'échellc quô l'on a adoplée pour cette construction,
on tronvera le nombre de secondes dont se compose la grandeur ap-
lrarente de la distance des deux cordes cù,, ef, vuesde la teme. On
comprend qu'une méthode dc calcul peut être substituée à la con-.
struction graphique que nous venons d'indiqur:r, ot qu'elle conduira
à des résultats plus précis.
Les deux cordes ctl, ef, sont loin d'avoir entro elles une distance
au-.si grande, par rapport au diamètre du soleil, que la figure 33?
l'inrlique. Nous savons que la parallaxe du soleil a étd tronvée de
8",6; lc diamètre apparent de la terre, vue du soleil, esldonc de
47" ,2; eb par conséquent, la grandeur apparente de la distance des
c<trdes cd, ef , vue de la terre, n'est guère que les ? d'une minute,
ou environ -.r1s du tliamètre du soleil. On comprend alors que la po-
sition de ces deux cordes, qui sonI généralemenI loutes deux d'un
même côLé du cenlre du disque du solei], mais qui se trouvent tan-
tôt, près, tantôt loin do ce centre, doit avoir une grande influence
sur I'exactitude des résultats que I'on déduit de I'obsen'ation. Lors-
qu'une colde, inscrite dans un cercle, sc trouve très rapprochée du
centre de ce cercle, clle est presque dirigée à angle droit sur les
parties de la ciconférence auxquelles elle aboutit ; il en résulte que
le plus léger changement dans la longueur tle la corde augmenle
ou diminue d'une manière notable la distance qui la séparo du cen-
tre du ccrcle Lorsqu'au contraire la corde est à une distance du
cen[re presqlle égale au rayon, elle fait des angles très aigusavecles
parties de la circonférence oùr elle so lormino, ei un polit change-
ment dans sa longueur ne fait varier sa distance au centre du cer-
cle que d'une quantité insignifiants. On voit, donc que si, lors de
I'observation d'un passage de \'énus, la planète traverse le clisque
du soleil en passant près de son centre, leserreursque I'on oommcL
dans I'évaluaLion des longueurs des cordes cd, e[, et, qu'il est im-
possible d'éviter conrplé[ement, peuvent altérer la distance de ces
deux cordes d'une qutntité très nol,able ; tandis quo, si Vénus tra-
verse le clisque du solcil en restan[ toujours à une assez grande
distauce de son ccntre, les mêmes erreurs n'auront qu'une influence
ertrêmoment faible sur la rlist,ance des denx cordes qne la planète
i,lr pr,AN*i:TFrs. ,

aura senrblé décrire, suivant c1u'elle était vue du point A ou dn


point B. Les passages de vénus sur le disque du soleil ne sont rlonc
pas_ tous égalemenb bons à observer, pour aruiver à la ddterrninatiorr

do la parallaxe du soleil : la valeur de cette paralhre sera obren*e


avec une exactitude d'autant plus grander Qlre \'énus, cn trâver-
sant le disque du soleil, se sera moins approchtic de son centre.
Pour simplifier l'explicalion que nous ïenons de donner, nous
avons supposé que les deux observateurs se lrouvaient placés aux
deux extrémités d'un diamètre de la teue dirigé perpendiculaire-
ment au plan
_de
l'éoliptique. on conr prend que cela n'esf pas indis-
pensable. si les deux lieux d'observalion étaient teilemerit choisis,
quo la corde du globe terrestre dont ils formenI les ext,rémités fi)t,
perpendiculaire au plan de l'écliptitlue, les résultats des obscrvat,ions
faites dans ces deux lieux conduiraient touI aussi facik:ment, ir la
détermination de la parallare du soleil. Au lieu de clérluire des ob-
sertations Ia grandeur apparente du diamètre de la terrs vuo du
soleil, on en déduirait la grandeur apparente de ra corrie dont il
s'agi [,. vue également du soleil ; la connaissaDce du rapport, qui existe
entre le rayon de la terre et Ia longueur de cette coide pcimcttrail
alors de trouver imméd.iatement la grandeur apparenle du layon de
la terre vue du soleil, c'est-à-dire ce que nous àppelons ra paiailaxe
de cet astre. Nous pouvons même ajouter qu'il n;est pas nécessaire
que les deux lieux d'observation soien[ lcs extr'énrités d'une corde
du globe terrestre dirigéo pcrperrdiculairenrent au plan t1e l'd:cripti-
que i ces lieux peuvent ê[re prisd'unenanière tout à fait ar.bitràire
sur la surface de la terre, etJa conrparaison cles durées qu'on y
aura trouvées pour le passage de vénus sur le disque du soreir pei-
mettra encore de déterminer Ia parallaxe de ce dernier astre. La
seule condi[ion à laquelle le clroix de ccs lieux d'observation cloiù
satisfaire, c'est que le rrr position soit telle, clue les cordes suivant
lesquelles on y verra vénus traverser le disque du soleir ne soicnt
pas [rop rapprochées I'une de I'nntre. On peut d'ailleurs fairc l'ob-
servation du passage de la planètc clans plus de deux lieux ; la
combinaison des clil'ers résultats pernreltra d'obtenir ra parallaxc
dtr soleil avec une plus grande exactitude.
Nous avons encore supposé que la planè[e vénus se réduisait à
un seul point, et nous savons qu'il n'en est pas ainsi; lors de ses
passages sur le disque du soleil, elle se nrontre sous forme cl'un
cercle noir clont le diamèl,re apparent esl cl'environ une rninute.
Mais il est facile de voir que les raisonnements qui ont ét(i faits, err
réduisant la planète à un point, peuvent.s'appliquer err toute risueur
u son cetttre, à la cottrlition tltt ditninner le ra1'6n apparcrrL du rlistlur:
DÉ'r[n\rtNA'uloN Dli LA PARALLÂxn DU solnll.. 513
rlu solcil d'une cluantité égalc au rilyûn apparent de Vénus. On
oblient ainsi, pour le soleil, un disque idéal, lrlus petit que le disqtrc'
récl, etconcentrique avec lui; le centre de Vénus se trouve sut'lo
contour de ce disque idéal, à I'instant, rnême oir le contour de la
planète est tangenI inlérieurenrent à la circonférertce du disquc rticl
du soleil. L'observation tles instants précis aurtluels commencc et
finit le passage dn ccnfre do Virnus sur le'disclue idéal dont il s'agit
perlt donc se fair:e avec ùne Epande précision : et par conséquent on
pourra en déduire Ia parallaxc du soleil, conforménent, à ce que
nous avons dit précédemment.
L'idée de faire servir I'obsen'ation des passage.s de Vénus à ll
détermination de la parallaxe clu soleil, est de Halley. Depuis
l'époquo à laquelle ilappelal'atlention dos ashonomessurce gcnre
rl'observation (en 4677),le phénornènedu passagede Vénus nes'est
produitque deux fois, en 4764 eten 'l?69. A ces deuxépoques,
plusieurs astronomes se disséminèrent sur la surface de la terre, e[
se rendirent dans les divcrs Iieux d'oir ils jugèrent qu'il étaii le pltrs
convenable d'observer le passage de Yéttus, pour amiver à une dé-
termina[ion précise de la parallaxe du soleil. Les ollservalions faites
en ,t76,1 ne conduisirenI qu'à des résultaLspcLr satisfaisants; nrais
celles de 4769, au contrairc, pertniretrt tl'at.tcinrlre une grandc
esactitude dans l'évaluation de la parallaxe du soleil. Pour que I'on
puisse se faire une idée du tlcgré de précision 'dveo lequel ce [te pa-
rallaxo a été deduite des observations de 'l7{i9, il srrffit dc drre qrro
la différence des durées du passage obtetrues à Otahiti, datts Ia nter
du Sud, età Cajanebourg, dans la Laponio suédoise, s'esL élevôe à
plus tl'un quart d'heure ; e[ que cette dillércnce de durées, que l'orr
a pu connaître à quelques secondcs près, esl. Ie principal élément
rlc la déterrnination de la distance des deus cordes cd, e/, fiU.337 ,
tl'oùr la parallaxe du soleil peut ensuittl so déduire par des noyens
susceptibles d'unc grande cxactitude. C'est ainsi que I'on a fixé à
8'/,6 la valeur de la parallaxe horizon[ale rlu soleil, pourle cas oil
cel astre se trouve àsa moyentre distattce dela terre (S 4 4S).
On ne saurait trop admirer la méthode ingénieuse dont, nous \e-
nons d'essayer do ftrire comprendre le principe. Il s'agit, en défi-
niùive, d'arriver à la détermirration d'un angle de B/',6. I\Iais les
movens ordinaires, pour la mesure des angles, ne sont, pas suffïsants
pour y parvenir; ces moyens, qui réussissent bien qrrand il s'agit,
rle trouver la parallaxe de la lune ($ 20'l)dont la valeur est d'en-
r,iron 4 o, donneraient à peine une approximation rJes plus grossières
de la valeur de la parallare dtt soleil : la valeur qu'ils fourniraient
pouruaif, trr)s lrien n'être rltc la nroitié rle la vraie vnleur de <'etlo
\Ih couÈT'ns.
parallaxo. La méLhode imaginée par Hallcy consis[o à rernplacer la
mesure directede la purallaxc du soleil, par cclle d'Lrn plrénourène
qui dépende entièrsment dc ce[te parallaxo, et dont I'arnplitude soit
beaucoup plus facile à mesurer; elle substitue l'évaluation cl'une
durée qui surpasse un quart, cl'hcure à la mesure d'un an5lc dtr
quelques secondes. On peut compat'er cette niéthode à celle que l'on
suit pour mesurer la longueur d'une ligne ercessivernent pe[ite, ct
qui consiste à agranrlir considé'rablernent celte longueur par l'em-
ploi d'un rnicroscope d'un fort grossissc,nrent, à la conrparer ainsi
agrandie à une règle divisée en nrillimèt.res, et t\ diviser ensuite le
nombre de millimètres auquel ellc conespond par lc nombre qni
représente le grossisscmenL du rnicroscope.
Les passages de Nlercure sur Ie soleit pourraicnt être ôgaleuent
emplol,és à la détennination de la parallaxe du soleil; nrais, ceil.e
planète se trouvant beaucoup plus rapprochée du soleil ilue Vénus,
il en résulte quc I'observation de ses passages esl beaucoup nioins
irtfluencée par la différence de position des observateur-; sur Ic globe
terrestre. Les cordes suivant lcsquelles divers observateurs voient
l\Iercure lrâver-ser le disque du solcil sont trop rapprochées les unes
des autre.<, pour que la clétermination de la distancc qui les séparc
pcrmet,lc de trour,c'r la valeur de la parallaxe du sole.il, aver une
e.tactitude convenable. Aussi, les pirssages rle Mercure, qui se re-
produiscnt plus fréquemmenI quc (:ettK de Vénus, ne sont.ils janrais
emplovés pour effectuer cle nouvclles déterminat,ions cle cettc paral-
laxe. 0n cst obligé d'ltlendre jusqu'en 4 874 et en ,l tlB?, ôpoques
auxquclles on pouma observer deux nouveauK pnssit{jes clc \/énus.
pour contrôler lc résultal, des observations tle l76g ; à partir tle là,
il s'écoulera plus d'un sièclo ayanL que ce phénomène se reproduise.

couùTls.

$ 984. Acpeet des eomètes. Les cornètes sont des astres


- à trtvers les constellations, ot
qni, comme los planètes, se meuvent
occupenl ainsi successivemcnt des positions très différentes srrr la
sphère célesto. l\{ais elles présentent ordinairenrent. un aspect tout
auire que celui des planètes ; et, quoique la différence cl'aspect, nc
soit pas le caractère essentiel qui distingue les comètes des planètes,
ells suffit généralement pour indiquer si tel astre erant que l'orr
obsenre appartient à l'une ou à l'autro cle ces deux cltrsses.
Une comè[e consiste habituellenrent en un point plus ou moins
ôrillant, environné d'une nébulosité qui s'étÀnd, sous forme dc.
f,ralnée lumineuso, dans une direction part,iculière. La fg. 3ls
,tsPU(;'f Dtis colrÈ;'t'tis. 5t5
lcuû en donner une idée assez cractre. Le point brillant se nommo le
no7uu dc la conrète; la trainée lumineuse qui accompagne ce noyau
se nonme la rlueue; e[ la partie
clc la nébulosité qui environne
jnrrnédiaternent le noyau , abs-
trar:t.ion faite de la queue , se
nol)nne la tlu:t:tlrtre . C)n clonne
lc nom de tctc tlc la r:ornèto à
I'cnscnrble du noyau cl. dc la
chereluro. Lc tnot corrrr)tt' , rlui
signilie uslrc clttuclrr , l,iro son
origine rlcs circonstnnrcs quc
n0us lenons rle signalrr r)ans
l'irsilc'ct, des ushes alrrrlrrels on
I ir lppliqué.
Lcs cttrrtttr.s ne se pr'ésorrl"ent
lrus toutes sous lir {brurcr clrrc fig, J3lt.
llous vet)olrs rl'indirtu0r. ()tr cn
roiL rlui solrl irccomJragnécs dr: lrlusicurs(lucucrs. ll t'en a d'autrcs
rlrri ont un nolalr et, unc t'hclclrrle, sans quenc. Il v el a ntêntc
tlui manqucnt conrplélcmcn[ rle chevelurc: en sortc qu'ellcs prr!-
scntent le rnônre aspcct r3tc'lcs plarrètes. atec lesquelles on peLrl
Ics confrinrlro. C'cst ce qui faib que ll planèt,e (lranus, clécouverte
lrar llersr:lrel etr ,178 | , a etô prisc pendant quelquc tcnrlrs pour 11t)e
r:onrèlc. On voit cnfin rles comèles fornrées uniquerncnt r-t'rrno né-
llulosité, salls irucrrne a[]plt'encc dc uorau.
La queue d'une conrètc s'étend quelcluefois jusqu'à une granrle
rlistancc du no,vau. Au rnois de nrars 4.343, on a \iu une comète
donl la qucuc a\,ait uno ôtendue angulaire de i0". .'\ d'autres épo-
ques, on a observé des conrètes dont les queues avaient, en âppa-
rcncc au nroins, une longueurplus grande encoreque cellede 4 843:
on peut citer noLarnment Ia comèle de ,1680, dont la queue avait
une étenduede 90"; celle de 1769, dont la queueoccupait un arc
de 97", et cclle dc ,| 6l 8, dont la queue s'élendait iusqu'à,1 04". La
{ameusc comète de ,184 4, à laquelle 0n a attribué une si grande in-
lluence sur la qualité tles vins, avaib une queue de 23" de longueur.
En tl'iLIr, on vit une comète à six queuesl chacunede cesqueues
avait une longueur de 30'à ,0n, et I'ensemble des six queues
occupait en lurseur un esllilce d'environ 4 {.. l\f ais les divers exem-
ples quc nous vcnons <lc citer ne son[ que des e.rceptiols; le plus
sotn'ent, les conrète s ont des dimensions beaucoup plus faibles.
[,es tlur.ucs tlcs cornètes l)araissçnl, ordineiremenI tlroites: ou du
5I 6 (:( )\r i; t't:.s.

rnoins, par un eff'el, do perspect,ive, elles scnrlllenI dirigéers suivant


des arcs do grands cercles de Ia sphère célestc. 0n en cite cepen-
dant qui se sont présentées avec une apparence différente. Âinsi,
en.,t089i on vit urre gomste donc la qucue, au dire des histoliens,
était, courbe comme_ un sqbre turc I cette queue avâit une étendut
totule de. 6 8".
$ ?ôX,
,Lols du monfiamcnt des eomôtes. IJno contèl,e no
;rcut ê[rè observée duns le cicl qne pendant'un -temps limité. C)n
l'aperçoit d'abord dans unqré$ion du ciel oir l'on n'avail ricn vu les
,lours prècédents. Le lendenraip, lc surlentlenrain, olt peut, la vorr'
tlu nouveilul;r'uai,s, ellc n nol.abfenrent charrgé cle placo parmi les
t:onslellatibtrg,.On pcut la suivre ainsi daus le cielpendant un ccr-
lain nor;rrbreflp;$ouni, souvent pendant plusieurs mois; puis on cesse
cto I'aperoesoinr $ourt'cnt,on perd la ccltnète tle vue, parce t1u'elle sr;
lapprocbe du soleiJ, e[,q:tre.la vive lumiôrc. dc cet astre lu masguc
complétemcnt : nrais bicntô[ on l'observe r]e nonvcau, de I'arrtro
r:t)[é du soleil, ct ce n'est queqrrelcluc tcnps après qu'elle clisparaîf
rlé{irritivomcrrt.
Les conrètcs, donL I'upparilion sulritc a été la cause de tant. dtr
lraveurs dans les siècles cl'ignorance, ont été regardées d'alxrrd
('o$rne étant des météores produits tians I'atmosphère de la terrc.
'[l'cho-l]rahé a rcconnu que c'étaient véritablenrent des astres.
Ké1rler cro,vait qu't'llcs se mouvnienl en ligne droi[e clans l'espacc.
Ilévélirrs, tor.rt, crr rcgardant les cornèles comme Prenanl, naissanru
rlans I'atmosphèrc, dib qu'après qu'clles en sonI sorlics elles décri-
rent dcs paraboles, dont la concirvitô ost, torrrnée vers le soleil.
lierrton est kr prenicr qui ait fait conrrtrître les vtiritables loisrlu
nlouvemen[ dcs comètcs. II dii qu'clles rlécrilcnt des ellipses trirs
allongécs, donb le soleil occupe un rles for ers ; et que, comme elles
nc soni visibles que lorsqu'ellcs se trouvent. dans la portion de leur's
olbites qui avoisine lc sole il, elles sernblent, se mouvoir suivant des
paraboles donl lo fover csl; au ccntredecet astre.
Pour quc I'orr lluisse sc rendrc compte d'une manière convenablc
rle coque nous avonsà dire du mouvenrent descomèles, iI est né-
cessairo de sc fairc uue idée un pcu nette de la courbe que I'on
non)nrc lxrrubolc. Nous avons donné précédetnment ($ ,l 0'l ) la déli-
rrit,ion de l'cllipse; en nous re;lortant à cette définition, nous pour-
rons en déduire sans pcine cello de la parabole. Si l'ondécrit une
ellipse en prenanb pour lb1-ers les dcux point,s l',F',, Ég. 339, ct
donnant au fil, dont lcs cxtrénril,ôs sonb fixées a ces deux fovers,
une longueur telle quelegrand axe rle l'ellipse soit AA', la courhe
tlue I'on obtient ne diflêre pas bcaucoup rl'unc circonlérence tle
i,ois ur, loL\r.\iriN't' l-rt s r;omiiL'us. 5{7
cercle: elle présente, dans lesens perpendiculaire à l'axe AÀ', un
aplatissement assez faible, Si I'on décrit unc seconde ellipse, en pre-
nan[ pour fovers les deux poirts F',1"'', ct déterminant la longucur
du fil de rnanière que le point A soib encoro un des sommets de cette
ellipse, on aura une courbe qui enveloppera la précédente, mais

B -..

___

t,). n).
\\ \

t-
?----/
dont, I'aplatissemonI scra plus prononcé. Une troisième ellipso, dé-
crits des points 1",t"", corntne foyers, et ayant également le point A
pour sommet,, enveloppera chacune des deux précédentes, et sera
ôn.oru plus fortcnreni-aplal,ie que chacune cltelles, eu égard à la
grandeur de son lro AA"'. En continuant ainsi à décrire des el '
lipses de plus en plus grandes, ulanI toutes le poinl, F porrr un de
leurs foyers, et, le point A pour somlnet, on rerral que ces lignes
courbes s'écartent de plus on plus dc leur axo co:Irlnt,n 6'pp'1"", à
hL
.j I tt (:t-ltfliir.rs.
partir du point A , eb de part, et d'autre rle ce point : ruais en s'écartan
I
ainsi, ollcs tendent de plus en plus a s0 râpprocher d'une certainc
corrrbe limit,e qu'elles n0 peuvenI pus dépasser : cet,l,e courbe li-
nrite. est ce qu'oir n-omme une parabole. 0n pourra s'en faire
.BA0
une idd,e assez nette, en dÉcrivant une des ellipses dorrt nous venons
rle purlcr,. ct plaçant lo second fovcr de r:ette cllipse à une grande
distance du piemier fo1'er Ii,.sui la ligne A1,'1i'1i,,, t'eiiiise alnsi
obtenue diflérera très peu de la parabole, iusqu'à une certaine clis_
tancc, clo parI e[ d'aulre du sommct, l, distarir:c qui sera d'autant
grlus grando que lc seconrl foler rle l'ellipse aura été pris nlus loin
tlu prerrrier'. ll cst aisé cle comprcndre d:après .c1,, q,ie ia'iarauote
se-comp0r0 dc deu:r parties Al], AC exactenren[ pareill'es I'une
à I'autro, ct s'étendarrt indéfiniment de part ct, d;autre cle l'axe
,\lil''1i", dont elles, s'éloignent de plus en plus. Le point A se
nor)lrnc le sonrmel de la ;rarabole, e[ le point ir est son ior,.r.
on conçoit, facilement, d'après Ia définiiion qui vienI d'êtr e donnôe
;:our la parabole^, que si un ast,re décrit uns ellipse rrès allongéc,
::it
d: ses foy,crs au cent,re du soleil, et, s'ii n'est visiblu"qué
irylnt
lorsqu'il se trouvc tlans la part,ie de son orbitequi avoisine cc foyer,
les divcrses positions dans lesquclles on l'apericvra successil.emcnt
seront, à t.rès pcrr près les mênies que s'il décrivait une parabole
ayanl son foyerau centre du soleil. lelle e,.t l'ickie tluiaéie émisc
par Norton, rclativernent à la naturo des orbites des ôomètes.
ll ne
faisait, ainsi qu'étenclre au mouvelnent rles cornèles la première
<les
lois.que Képler avail trouvées pour res planètes ($ z r; I Il considéra
),
ôgalement les deux autres lois comme lèur étaniiirplidables. Toutcs
les obserr.al,ions ultérieures ont preincment confirriré ses idcies.
Lorsqu'une nouvelle cornète apparal[ dans le ciel, les astronornes
profitent, dc tous les instarrts auxquels elle peut être facilement,
ob_
s.er\'ôe, Jrorrr fixer sa posil,iorr surla sphere ôéleste; ils déterminent
l'ascension droite et la dér:linaison rle ion noyau, autant, dc fois
qrr.ils
lc pe'vent, en le comparanbà une étoirevoisine, à I'aidc ae t'aqua-
torial ($ sg) Aussitôt qu'ils ont fait ainsi un nomb.e suf{isant
rl obscrvat,ions (et il en farrt pour cela, au nroins r,rois, se .apDorlant,
à des instarrtsgui ne sojent, pas l,rop rapprochés),
ils en clédu'ilent les
valcurs des élénrents du mouvemônt
ilàraboliq'rie oeta comote. ces
élémrrnts sont : I " l'inclinaison du plan do t'or'bite oe ta
comere sur
l'ccliptique;..2" la longitu,Je de son næurl ascendant, .tii-a-airu
I'angle que l'intersecrion de ce_ pran avec Ie plan de l'écliftique
fair
aÏec.une parallele à.la ligne des équinoxes nrenée par Ie'cerrtre
du
soleil : 3" la longiturJe tlu périhérieic'esr,-à.dire I'angleque
te ptan
rnené Jrer'Iendiculairenrent au plan de l'éctiptique, 1,oi l;i*, ,le I'or_
(:o},rÈTES PÉnIODIQUES.
5t9
bite paraboliquo de la comète, fait avec la mêne parallèle à la ligne
rlos équinoxesl 4o la distancepérihélie, c'est-à-âire la distance rlu
sommst do la parabole au centre du soleil, évaluée en prenanI la
distancemoyenne du soleil à la terre pour unité; 5" enfiri, l'époque
précise du passago de la. co.nrète-par ion périhélie. Les .ât,,ol, qui
fournissent ces divers résull,ats fônt connaltre en outre le sens du
mouvement. de la comète autour du soleil, sens qui est tantôt, direct,
tantô[ rétrograrle.
Les éléments du-mouvernenI parabolique d'une conrèr,e, rectifiés
de manièro à sar,isfaire autant que possible aux djverses'obrurva-
tions qui ont été faites pendant-touie la durée de son apparition,
-sonù inscrits dans un recueil nommé cakilogue arc coitètes. ce
catalogue contien[ actuellement les élémentsï'environ six cents
comètes, chaque année le nombre en est, augmenté en moyenne de
trois ou quatro; l'année ,r 8d6, à elle seure, àn a fourni huit. parnri
ces que les astronomes observent, et don[ ils enregistrent,
.cométes
les.élérnents., il n'y en a qu'un assez petit nombrequi soient'visibles
a I ært nu; tes autres ne ]leuven[ être aper.çues qu'à I'aidc des lu_
net,tes ou des télescopes dont les observatoires sont munis. Grâce
au progrès.des sciences, la frayeur qu'inspirait l'apparition dos
comètes.visibles pour tout, le nrondo a compiétement'disparu: ces
astres n'inspirenb plus nraintenant, qu'un sentiment de curiosité.
$ 283. comèles pérrorïqrr.s. si une comète décric en
réalité une ellipse don[ un des foyers- est au centre du -"oleil, on
doit la revoir périodiquement chaque fois que, dans ses révolutions
successives, elle vient passer dans le vôisinage de ce foyer. Il
existe un certain nombre do comètes que l'on a ainsi observéés plu-
sieurs fois, à des époques difrérentôs; on reur donne le noni cle
comètes përiodiques,

. L.'aspoct parficulier quo pré-sente une comète ne peut pa.s servir


à faire voir si cette comète est la même qu'une de càlles que I'on a
observées antérieurenrent. cet aspect eit teilement variâble, quc
souvent, à quelques jours d'intervalle, une comète est loute ditré-
rente de ce qu'elle était d'abord. Il est donc dc toute impossibilitdr
de baser la moindre induction sur ce que rreu.r comètes, bbservées
à deux époques distinctes, ont ou n'on[ pas de ressembiance l'une
avec I'aulre.
Cs n'est que par la forrne et la position de I'orbito que décrit, unc
comète, qrre I'on peut voir si elle est identique avec une de celle.s
qui oni déjà été observées. Pour cela, on compare les éréments de
son rnouvement parabolique à ceux que renferme le catalogtrc d,es
comètes, si I'on trouve, dans ce catalogue, une comète dbnt res
520 COMÈTES.

élénrents s.oient' à peu près los mêmes que (reux de la comète dont on
s'occupe, on est. ionOé à regarder cgmme probable qtte ces deur
comèÉs ne forment qu'un sàul et même astre observé à deux épo-
ques différentes. L'interçalle de temps compris eDtro les passages
d'e cet astre à son périhélie, à ces deux époques, donne uno idée
dc la durée de sa révolution sur I'ellipso allongée qu'ildécrit autour
du strleil ; elle est égale à cot. intervalle do tenrps, ou_bien elle n'en
est que la moitié, là ticrs, le quarl,, . .. suivanl que la comète aura
fait ùne seule révolution, ou bien deux, trois, qualre, .... révolufions
autour du soleil, entre les deux époques doni il s'agi[_. En se gui-
dant sur celte premièro donnée, ôn cherohe dans le Cataloguo s'il
n'v a pas quelque autre comète qui puisse être également regardéc
*o**'u identiqïe alec chacune-des deux premières; eb si I'on en
trouve une ou'plusieurs qui satisfasselt à cette condition, on peut
fixer d'une n",anière à peu près certaine la durée de h révolution de
la comète unique que'l'on suppose avoir été sinsi observée à plu-
sieurs époques diffbrentes. Dès lors, on est en mesure de prédire
au bout'tle'conrbien do temps la comèto ltaraltra de nouveau dans
le voisinage du soleil, et si cette prédiction se réalise, on en cotrclu[
quo la .oinèto cst hien périorliqire comme on I'aïait supposé. Nous
,illons trouvcr un bel exemple' do ce genre rlo reclrerches clans la
comèto de HrllcV, la premiÀre dont. on ait reconnu la périodicité.
I.a marche qui uient d'êtro indiquée, pour arriver u reconnattro
si utte nouvelle comète que l'on observe peut être cl'.rssée parnri les
comètes périodiques, u'eit, pas la seule que I'on puisse. suivre et, que
I'on ait iéellement suivie. Il en exists une autre, qui ne pout pas
êtro appliquée à toutes les comètes, maisqui ne su.pp9s9 pas la con-
nuissance tles oliscrva[ions antérieures, donI les résultats sonÙ con-
signés dans le Cuttiloguc des conrèles. Voici 9n qtroi ellc cotrsistc'
Si'la comète peut ôtrr; observée pendant qu'elle parcou.r[ une por-
tion notable de son orbite elliptiqire, son mouvenrent doiI présenter
des différences selsibles avec ôe qu'il serait, si elle pat'couraiI
'Dans
réellement, une orbite parabolique. ce cas' si I'on a déter-
nriné les élénrents de sôn nrouvément, supposé parabolique' en se
.servant des premières observations que I'on a pu faire, on trouve
que ces etémenf s ne conviennent pas aux observationS que l'on a
faites plus tard; eù si l'on voulait les modifier de rnanièro à satis-
faire aux rlornières observations, les premières tre seraient' plus
r I ir nouvel le orbi t e -pa rabollque q-ue
con venàblern en I représen t ées pa
I'on obtiendrait. Lrimpossibiliié de satisfaire à la fois à toutes les
observations par un niouuetoent parabolique de- la. comète,. indiqne
que son orbile diffère nolablenrent d'nne paralnle dans la pilrlle
coMÈrES PÉRIoDleuEs. 521
oir on I'a observéo successivement. Àlors on recommence les cal-
culs, pour déterminer les éléments de son mouvoment, en adntet-
lant, que son orbite os[ une ellipse I et I'on parvient à dé[erminer
pour cetto orbite une forme et une position tclles, que toutes les
obsen'ations quo I'on a pu faire sont convenablemenI représentées.
La valeur que I'on obtienL ainsi, pour Ie grand axe de I'orbite ellip-
tique dc la oomète, exprimé âu moyen de la distance de Ia terre an
soleil prise pour uttibé, permet de trouver immédiaternent la duréc
de la révolu[ion de la comèl,e, à I'aidede la troisième loide Képler: et,
I'on est en mcsure dès lors d'indiquer à I'avance l'époque à laquelle
la comète doib revenir à sorr périhélie, après avoir fait une révolu-
tion entière autour du soleil. Si la comète revient en effet dans le
voisinago du soleil, à l'époque lixée de cette matrière, on poumit
la r:lasser d'une manière certaine parmi les comètes périodiques.
S 9Sd.. Jusqu'à présent, il rr'y a que quatre conrètesdont la pério.
dicité ait été bien cons[atée. Nous allons les fairo connaitre succes'
sivement, dans I'ordro ds leur découverte.
FIalley, ayant calcuk! les éléments du mouvemenI paraboliquc
d'une comète obsen'éc en '1682 par Lahire, Picard, Hévélius ct,
Flamsteed, trouva les résultats snivants:
r-^r:-^:^^- I,ongitudc Longitudc Distance
lncllnalson'
Sene
.lu iær,d. ttn pdrihdlic. périhélie. du mouvemcnt'
17" L2' 50' {8' 30,1' 36/ 0, 58 réirogrado.

En appliquant les mêmes calculs à une comète observée en 'l 607,


par Képler et Longomontanus, il trouva :
r- -,!-^:-^-
lncllnârson' Longitudc Longihrde Dislancc Sens
du næutl. au péiihdtie.' périhétic. du ntouvemcnl'
t 7" 2t S00 Il' 30?o',16' 0, 58 rétrograde.

L'identité presquo complète dos éléments de ces deux comètes fit


penser à Hallèy que c'étail le même astre que I'on avait observé en
,t egZ et en 4 6-07, etquo la durée de sa révolution autotrr du soleil

était d'environ 75 ans. En se reportant aux observations antérieures


à I'annéo /,6071il trouva qu'une comète avait été observée par
Apian en ,l534, c'est-à-diro 76 ans avant, 4 607; et en calculant les
tiléments de cette conlète, il arriva aur nombres suivants :

r- -,:- ,---^
IncllntlEon' I,ongitrrrle Longitudc Distlncc Sens
du iccud, au pcritrétie. périhélie. tlu rnouvemenl.
,f 7o 56r Lg" 26t 30lo 39t 0o 57 ré[rograde.

Ces uouveaux éléments, comparés à ceux qui se rapportaient, aux


corlirtes de | 607 e[ de | 6B?., ne laissirent plus aucun doutc dans
\L
522 c()MÈ'f Is.
I'esprit, de Halley; il regardalescomètes de ,1531, de {607, et do
'1682, comme ôtant ccrtainement, une seule et mêrne comèle, qui
so rnouvai[ autour du soleil dans une orbite ollipl,ique très allongée,
et qui employait de 75 à 76 ans à faire tou[ le tour de cette orbite.
D'après cela ilput prédire que cette conrète reparal[rait vers I'annéo
,175S. lllais, dans son mouvenrent le long do son orbite inrmense,
la comète devait être un peu dérangée de sa route par les aclions
attracl,ives des planètes principales (nous verrons bientôt, en quoi
consistent ces actions), et il pouvait en résulter un changernent
important, dans l'époque à laquelle la conrète reviendrait passer de
nouveau à son périhélio. Clairaut, errt,reprit de calculer I'influence
que pouvait, avoir cet[e action des planètes, afin d'arriver à préciscr
davanl,age l'époque du prochain retour de la comète à son périhélie.
Iltrouva par là quo ce retour serail, retardé de 5l8 jours par I'action
de Jupiter, et de ,l00 jours par I'action de Saturne, et qrr'en consé-
quence il aurait lieu vers le milieu d'avril | 759 ; il prér'enait en
môme temps que I'erreur commise rlans l'évaluation de cett,e date,
en raison de co que les oalculs n'avaien[ été faits qu'approximati-
vement, pouvait s'élever en plus ou en moins à 30 jours. En 4 759,
en effet,, on revic la comèto annoncée par Hallev, et, elle passa arl
périhélie le ,12 nrars; ses éléments paraboliques, déduits dcs ob-
servalions faites à cette époque, sont les suivants :
r --,!-^:_-_ Longitude Longitude Distancc Sens
Incllnalson' du riæuti. dupdritrétic, pdrihélic. rlu rnouvcnrcul.
4 7o 38' 53" 48/ 303o ,10' 0, 58 rétrograde.
La comète de Halley a étéobservée de nouveau en ,183ô. Son
retour au périhélie avait, été annoncé pour le 'l3 novembre; il eut
lieu le | 6. La comète de Halley est donc bien une comèl,e périodi-
que, dont le mouvement es[ parfaitement connu, et dont, le relour
peul êt,re prédit avec une grande exactitude. En comparant la durée
de sa révolution à celle de la terre autour du soleil, on trouve, au
moyen de la troisiènre loi do Képler, que le grand axo de son orbite
elliptique est, égal à 35,9. La différence entre ce grand axe et la
distance périhélie de la comète est, donc égale à 35,3 ; c'es[ la va-
leur de la plus grande distance qui puisse exister enire la comète
o[ le soleil. La fg.340 représente I'orbitede cette comète; on voiI
qu'elle s'étend à peine auclelà de I'orbite deNeptune. La ligtre rrrr.'
est I'intersection du plan de cette orbite avec le plan de l'éclip-
tique; la partie non' est située d'un côté de ce dernier plan, et la
partie nbnt se trouve de I'autre côté; I'inclinaison des deux plans
est d'onviron | 7o f, ainsi que cola résul[o de ce qui précède.
Une comète ayan[ été découverto à Marseille le 26 novembre
coMÈTDS PÉBTODIQUES. 523
I I I I, pâr M. Pons, 0n romarqua bicntôt que ses éléments paraboli-
(lues rossemblaient beau-
coup à ceux d'uno comète
observée en ,l80S. On en
conclut que c'était, la co-
mète de ,180S qri'on venait
de revoir, e[ que dans I'in-
tervalle elle avait accompli
une ou plusieurs révolu-
tions autour du soleil. En
effe[, lll. Encke, de Berlin,
ne tarda pas à établir que
cette comète ne mettaib
que | 20t) jours environ,
ou 3u"'r3 , à faire tttr tour
entier autour du soleil ; elle
avait parcouru quatre fois
son orbite elliptique depuis
,l 80S jusqu'à .l 8l 8. Cet,te
comète, que l'on a déjà ob.
serçée lien des fois depuis
quo sa périodicité a été re-
connue par I\I. Encke, et
que l'on désigne ordinai-
rement, sous le nom do
comèle à, courle përiode, esï
venue renverser I'idée que
les aslronomes s'étaienI
faite sur la longueur du
grand axedes orbites ellip.
tiques des comètes. Sa dis-
lance au soleil, lorsqu'elle
esb Ie plus éloignée de cet,
aslre central, dépasse à
peine quatre fois la distance
de la terre au soleil, et par
conséquenI elle reste tou-
jours conrprise à I'intérieur
de l'oîbite de Jupiter.
Lors- Fis. 340.
qu'elle es[ à son périhélie,
sa distanco au soleil est à peu près égale au tiers de la distance de
la terre au soleil.
52h (:0.uÈTEs.
' Le27 février | 896, M. Biela aperçu[, à Johann,slror{, une nou-
velle comète, que trI. Gambarl observa de son cr)tri, dir jours plus
tard, à Xlarsoilie. Ce tleririer astronome, après avoii.délôrnriné lcs
éléments paraboliques de la comète, reconnut qu'ils étaient, à très
peu près les mêmes que ceux de deux comètes obscrvées, l'une cn
4 805, I'autrc en li72; il en concluI qu'il y avait identité entre les
trois astres, et que la comète nouvellement, découverto était pcirio-
dique. Bientôt MM. Clausen et Gambari trouvèrent presquo en
même temps que cet,te comète parcour[ son orbile elliptique dans
l'espace d'environ 6 ans I Dès lors son relour pui êtro prédit. La
comèio revinl en effet à l'époque indiquée, et depuis on I'a observtic
à plusieurs reprises différentes,, lors de ses divers passages dans le
voisinage du soleil. La plus petitc distance de cette comr)tc au soleil
est égale à 0,86, et sa plus grande distance à cel astre esl égale à
6,90, la distance du soleil à la terre éùant prise pour unité; son
orbite s'étend donc un peu au delà de I'orbite de Jupiter.
La quntrième comète périodiquea été observôe pour la premièrc
fois par M. Fa1'e, à Paris, le g2 novembre 4S&8. Peu tle tcnrps
après, le D" Goldsctrtnidt, élève de M. Gauss, en s'appuyanù sur
des observations faites à Paris et à Altona, roconnut quo la comèto
décrit, une ellipse dont I'sxcentricité est assez faible relalivemenI
à celles des comètes périodiques déjà connues. Quoique I'on n'aiI
trouvé dans le Catalogue des comètes aucun astro dont les élémenls
aienl quelque ressemblance avec ceux de cette nouvelle comète, on
ne so hasarda pas moins h prédire son retour pour le comrnencement
de | 851, ense fondant uniquement sur laconnaissancedes éléments
du mouvornent elliptique que I'on avaiI obtenu. La prédiction s'ac-
complit avec une très grando précision : la comète revint passer à son
périhélie, à I'heure mênre que le calcul avait assignée à ce passago.
La durée de Ia rér'olution de cet,te comète est de près de T ans et
demi. Sa plus pebite distance au soleil est égale à {,7, et sa plus
grande distance au même aslre est égale à S,g, la distance moyenne
du soleil à la terre étant prise pour unité.
Dans ces derniers temps, on a ùrouvé plusieurs au[res cornètes
pour lesquelles il s'es[ ]irésenté les mêmes circonstanr:es que pour
celle dont nous yenons de parler : on a pu déterminer les dimen-
sions de leurs orbites elliptiques au moyen des observations faites
pendant la durée de leur apparition dans le voisinage du soleil.
Mais ces comètes ne devront être classées cléfinitivemànt parmi les
comètes périodiques, que lorsqu'on les aura vues revenir au moins
une fois à Ie_u1 périhélie, après avoir fait une révolution complètr:
aulour dn soleil.
coMÈTES PÉnIODIQUES. 525
La tig.3[,], consl,rui[e à la mônte échelle que celle qui reprê-
sente le systèrne de Coperni c (frtJ. 320, page 47'l ), peut donner une
idéc tles granrleurs et des posilions relativcs des orbites des quatre

\r9\l\
\
È\i
È\
è
u

Fig. 3,t1.

comètes périodiques. [,'orbi[o r]c la conrètc de Ilalley n'a pu y êtro


tracôe .n totalitê, à cause de ses grancles dimensions. On voit que
les orbites de ces comèbes s'ent,relâcent entre elles et avec les or- ,)
bites des planètes, de telle sorte qu'il semblo qu'il existe dans I'es-
pace un cirtain nornbre de point,s-où se croisetrt, les orbites de deux
àstres différents. I\Iais il faut observer que ces orbites tre sont pas
toutes dans un même plan ; leurs plans sont diversement inclinés
sur l'écliptique, ce qui fait que deux orbites grri sem.blent se.couper
passenI iéelÏement i une .erlninc rlistlnce I'ttrte rle I'atttt'e, distance
qui est quclclrrefois très glilnrlc.
526 couÈ'rrs.
$ 985. IDlctlnctlon dec plonèter et der eomôter.-Nous
pouvons maintenant indiquer d'une manière précise en quoi consists
la différence snlro les planètos et les conètes, à quel caractère on
reconnalt si un astro nouvellement découvert, doit êûre rangé dans
I'une ou dans I'autre de ccs dcus espèces d'astres.
Les planètesse meuvent toutes dans le môme sens: les plans de
leurs orbitessont peu inclinés les uns sur les autres; les excentri-
cités de ces orbites sont très petites, en sorte que les planètesdé-
criven[ à peu près des cercles a]'ânt Ie soleil pour centre commun.
Les comètes, au contraire, se meuvenldans dcs plans qui sont sou-
r-ent fortement inclinés sur le plan de l'écliptique; les unes se nteu-
lent, dans Ie sens direct, les autres dans lo sens rétro.srarle; ln
pluparl, d'entre elles décrivent des orbites lcllement alloneées, que,
pendanI qu'elles sonI visibles, elles semblent se mouvoir suivant
des paraboles, et, pour le petit nombre de celles dorrt le mouve-
ntent elliptique est bien connu, I'excentricité de I'orbite cst de beau-
' coup supérieure à celle des orbites des planètes. La distance d'une
comèle au soleil éprouve des variations considél'ablcs, et, il cn ré-
sulte que la comète ne peut ôtre aperçue que lorsqu'elle se trour-e
dans la portion de son orbite qui sc rapproche le plus du soleil. La
disl,ance d'une planète au soleil ne varie, au contraire qu'entre des
limites restreintes, et la planète peut être observée dans routes les
parties de son orbite, excepté lorstlu'elle se trouve presque dans la
direction du soleil, auquelcas la vive lumière que cot astre répand
dans notre atmosphère empêche de I'apercevoir.
Tout astre nouveau que I'on voit se mouvoir dans lo sens direct,
suivant une ellipse peu excentrique avant le soleil pour un de ses
foyers, est immédiatemen[ clâssé lrarrni les planètes. Les astres qui
ne satisfont pas à ces rleux conditions sont regardés comme des
comètes.
Il sernble que la distinction ainsi établie, entre les planètes et les
comètes, ne soit pas bien nette. Les quatre conrètes périodiclues,
dont nous avons parlé précédemmerrt, diffèrent, beaucoup entre elles,
sous le rapport, de l'exctrnt,ricité de leurs orbites ; l'excentricité de
tv. la comète de 7 ans I est beaucoup plus petite que celle de la comète
de Halley. On comprend qu'il pourrait exister d'autres comètes se
rnouvanI suivant, des orbites encore moins excentriclues que celf e dc
7 ans l; eLsi leur mouvement érait direct, elles se rapprocheraicnl
considérablement de remplir les conditions nécessaires pour êlre
rangées parmi les planètes. ll y aurai[alors, parmi les astres qui
circulent autour du soleil, pour ainsi dire, un passage insensible de
la planète dont I'orbite diffère le moins d'un cercle à la comètedont
\0't't{)NS suR t,a NATtrftD l)US (:O^}rii1'[S. 527
orbite a la plus grande excentricité; et, dans la série conlinue des
orbites rangérrs dans I'ortlre de leurs excentricités, on ne saurait oùt
placer le point do séparal,ion des planètes e[ des comètes. trIais il
n'en est, pas uinsi. Lt distinction entre les deux espèces d'astres est
ptrfaitenrcnt trunchée. La comète de 7 ans l, dont I'excentricité fait
crcepl.ion parmi les escentricités dcs comètes, est loin cie pouvoir
ôLrc corrsidéréc comrne unc planète. Et ce n'esl, pas par urr simple
e{l'et du lrasard que les astrcs dont nous nous occupons peuvcnt
ôtrc uinsi divisés cn deux groupes bien distirrcts. Tout porle lt
croirc que les planètes et,les comètes n'onl pas une mème origine;
ct cette rliversité d'origine, sur laquelle nous reviendrons plus loin,
explique tout naturollemcnI les rliffd'renccs essentiellcs que nous
venonÈ de signaler en[re les mouvelncttts des planètes et des co-
rnètcs, différences qui set'r'cnL à distinguer les ttnes des autres.
S 2S6. Ilotions sur ler nirlure des eornèles. - Nous avons
rlit-que les conrètes présentèn[ généralcmenù I'aspect d'un no]'au
brillan[, environné d'une nébulosité qui s'étend d'un ccrtain côté,
jusqu'à une distance plus ou moins grande du noyau. Ccl,te nébu-
losité, que I'on peut assirnilcr'à unc sortc Co brouillard ttltaloguoà
crcux qui sc proiluisetrt de tentps cn tentps datrs notre atmosphèrc,
es[ bien loin d'êlre aussi peu transpat'entcquc le sont nos brouil-
lartls ; des é[oiles, même très faibles, peuvenl, ôtrc apcrçucs à l,ra-
I'ers lil queue ou la chevelure d'unc comèlc, tluoique le,; ravong
Irrmirreur qui vienncnt de ces étoilcs aient souvent à la traverserdans
des plrlies oir elle présentc une grande épaisseur. La nébulosité
d'une comète doit donc être regardée simplemenc comme une vA-
peur cxtrêmement légère qui accompagne Ie noyau.
Les changemenls souvent t.rès ra|ides qui surviennent dans la
forme d'une comèt.e contribuenL encore à nous confirmer dans cette
itlée. Nous citerons comme exemple la comète de Halley, qui fut
observée avec beaucoup de soin par lll. Herschel fils, au cap de
Bonne-Espérance, à la Ên dc 'l83ii e[ au commencement, dc | 836.
ll aperçut. lacomète, pour lapremière fois,le 28 octobre'1835. t,a
fg. 3:'18 (pug.54 5) représente la cornète tellc qu'il la vil, cc iour
même, ûveo une lunefte dont le grossissentent était de.70. Le len- {È,
demain, 29 octobre, ilobserva la conrètc alrec un télcscope de vingt,
pieds, etlui trouva I'apparence singulièreque monlre la fg. 3,12.
Ûn peu plus tard, dans la mêure soirée, son aspect élait notablc-
rnent ditÏercnt, fig. 3t3. Âu bout de quelques jours, Ia comète do-
vint invisible à causo de sa prosimité du soleil, puis ello put êtro
observée de nouveau le 95 janlier 4 836, A cel,te époque, elle avaiù
la lornre que lon toit sur la 1iy. 314. Les jours suit'ants, 96, 27
COMËTfi$.
NorloNS sun LÀ NA't'uRli DDS coMùTHS. 5rg
et 98 janvier, son aspect changea progressivement comnre I'indi-
quent les /Tg. 3 4 5, 3,i 6, 3 /lt.
Il arrive quelquefois qu'une comète est très visible, et occupe un
gland espace dans le ciel, dès le premier jour de son apparition.
Les lois de son nrouvement, délerminées ullérieuremenI d'apres
I'observation de ses positions successives dans le ciel, font voir cJue
la veille de ce premier jour elle eût été aperçuc sûns aucun dotrte,
si elle se fùt, trouvée dans lcs nrômes conditions de grandeur et
d'éclat que le jour oùr I'on a comrneucé à I'apercevoir. On ne peub
rrxpliquer cefte apparition subite d'une grande et belle comètc, dans
tune région du ciel où I'on ne vo,vait rien la vcille, qu'en admettanû
que la nébulosité de la comète éprouve un changcment considérable
dans I'intervalle d'un jour. Parmi les comètes qui ont présenté cetto
circonstance remarquable, on peul, citer celle qui fut aperçue le
,17 mars 4843, à Paris, et dans beaucoup d'aut,res lieux. Tout lo
nronde remarqua dans Ie ciel I'inrmense trainée lumineuse qui for-
mait la queuo de Ia comète, et, dont la longueur sous-tendail un
angle de 40 degrés; et cependant, le 4 6 mars, rien de pareil n'avai[
été vu dans lo ciel. I.ious dirons en passant que, de toutes les comètes
dont on a éludiê le moul'emenl, il n'y en a aucune qui se soiI autant
approchée du soleil que ceile dont nous parlons; sa distancc péri-
hélie a été environ qh de la distance moyenne du soleil à la terrc.
On a calculé que la plus courte distanco du no,vau à la surlacc du
soleil avait été seulement rJe 32 000 lieues. La longueur de la queue
clela comèi,e, lors tlcson apparition subite, a tttô (rotrr'ée de 60 nril-
lions de lieues.
Lo plus habituellement, lc novau d'unc cornète ne ressemble pas
à un corps solide, comne urre planèle, qui serait placé au milieu de
la nébulosité. Il semble plutôt être dû à une certaine condensalion
de la matière quicompose la nébulosité, à une accunrulation d'une
grancle quantiti: de cctte malière dans un cspace restrcinÙ; et tout,
auiour de cet espnce, la conclensation paralb diminuer progressive-
ment, de rnaniùre à établir un passage insensible du novau aux pûr-
lies les plus légères de la cltevelure et, de la queue. D'apre\s cela,
une comèto nc scrait autre cltose qu'un amas de nratière vâporeuse'
circulant.clans I'espace, et éprouvant en nlême temps des change-
rncnls de forme plus ou moins prottoncés. Nous verrons pltrs loin
que les comètes ont des masses très petites relativenlent aux iltasses
dcs planètes; ce fait irnportanL donne belucotrp do {'ortre à I'idée
que nous venons de nous fairo de la natnrc des comèttts.
La comètede 6 ans I a présenté, en janvier'18,16, une circott'
lstance bien singuliôre: clle s'cst diïisée en deus Oottt::. distinctes,
530 (;{)}riil'Is.
qui ont, continué à se urour oir err res[ant, à urre petito distance l'Lrno
de I'au[re. Chacune de ces part,ies était forméc d'un Dovau accom_
pagné d'une-nébulosilé. Lorsque la comète a reparù en ïoût ,l Bbg,
après avoir fait tout le tour de son orbite, les deux parties dans
lcsquelles elle s'élait dédoublée on[ été aperçues de nouveau ; la clis-
lanr:s de leurs noyaux avai[ augmenté d'une manière not.able. on
no sait à quoi attribuer ce dédoublement, dorrt on n'avait pas encorc
eu d'exernple jusque-là.
on a souvent remarqué que la queue d'une cornète est dirigéo
précisérnenl suivan_t le prolongement de la ligne droite qui va"clu
soleil à la comète. Jusqu'à présent. aucune considération ihéoriquo
n'a pu rendre compte de cet,te part,icularité.
On s'est demandé si les comètes sont, lunrineuses par elles-mêmes,
ou trien si elles ne lxillen[ qu'en raison dc la lumière qu'clles re-
çoivenI du solcil. Des exp.itriences de polarisation, faites par
N. Arago, I'on[ conduit à admettreque la lumière des comètes est,
au noins cn parlie, de la lumière solaire rétléchie à leur snrface.
(lclte consilquencc résùlterait d'ailleurs naturellement de ce quc
l'éclat d'une comt\te dinrinue progressivement, à mesure qu'elle
s'éloigno de norr-s, si ellc n'éprouvait pa.q en nrênre temps cles chan -
gemen[s considd'rablcs tlans sa conslitution intime. En-effet. si elte
ûtai[ lunrineuse par elle-mônre, son éloignement de la terre dimi-
nueraitbien ses dinrensions apparentes, mais la clarté de sa surfacs
no serait pas altérée (S 49); ce n'est que lorsque scs dinrensions
apparentes seraient a;sez petites pour qu'elle no parû[ plus que
oomme un point lumineux, que l'accroissement de sa distarrce a la
terre dirninuerai[ peu à peu son éclat, et [inirait par la renclre toub
à fait invisible. L'affaiblissemen[ progressif de l'éclat, que présen-
l,ent, les comè[es. à mesure qu'elles s'éloignent do la felre et du
soleil, et lorsqu'elles se monl,rent cncore avec des dimensions ap-
parentcs trè.s appré,'iables, ne pourrait, donc s'expliquer qu'en ad-
mettant qu'cllcs sont, éclairôes par le soleil, eI que la dirninution
de leur éclat est due à I'augmentation de leur distance de ccl, astre.
Quoique ces considéra[ions ne puissent pas s'appliquer en touùe
rigueur arrx comètes, à cause des changements qui se produisent
progressivemenl dans leur consti[ution , on peu[ cependant les
regarder conrnc venant. appuyer le résultat, auquel [[. Arago esL
parvenu au lnovell d'espériences directes sur la Iurniere, des
conrètes.
CIIAPIîNE SIXIf,ilD.
DE tÀ GRAVITATION UNIVENSELLE.

S 287. IDéeouverte de la gravllatlon unlverselle, ;ror


Newton.-Képler fait connaltre les véritables lois du mou-
ayant,
vement des planètes- autour du soleil ($ g6,t), l'examen attentif rle
ces lois uniquement basées sur les résultats dâ I'observa[ion, devait
conduire à la connaissance des causes qui agissent sur les planètes
et qui déterminent les diverses circonstârrtrei de reur mouvement.
C'est, ce qui amiva en effet,. Neu'ton, dont, le vasto génie n'élait pas
de trop_pour traiter cette grande question, eut la gloiro de tirer bes
lois de Képler les conséquences quiy étaient implicitemenI renfer-
rnées, et de poser ainsi les fondenients de I'astronomie ma[héma-
tiqu_e, la plus belle.des sciences qui aient été créées dans les tenlps
modernes. Nous allons voir par quolle sério d'idées ir est arrivé à
- ce ré-qultat.
Les planètes sont des corps isolés dane I'espace, qui se meuven[
autour du soleil en décrivant des lignes couibes, el avec des vi-
tesses variables d'un instant'à un autro. or, on sait qu'en vertu
de I'inertie de la mal.ière, le mouvemenl d'un corps qui est entiè-
remenù libre dâns I'espace, et qui n'est soumis à l-'action d'aucune
force, esl nécessairemenI recl,iligne et uniforme. Le mouvement,
des planètes ne s'cffectuanr, pas de celte manière, on doit en con-
cluro que chacuno d'elles est soumise à une certaine force qui
r:hange constamment la grandeur et la rlirection de sa vitesse.
llesto.à savoir quelles son[, à chaquo instant, la direction et l'in-
tensil,é de cette force-; c'esI ce que i'on t,rouve cn anarysant les lois
aLrxquelles satisfont les mouvements des planètes.
$ 288. La deuxième loi de Képler, relative aux aires décrites par
la ligne droite quijoint une planète au soleil ($ g6{ fait voir quo
),
la forco dont il s'agit est dirigée précisémenù suivânt cette ligne
droite. c'est co que I'{eu'ton reconnut d'abord par- res consideia-
t,ionr suivantes.
supposons qu'une planète, se mouvant à une certaine distanee
du soleil, soit, soumise à I'action d'une force dirigée constammenl
lers ce[ astrel ei concevons que celte forco, au lieu d'agir sur la
planète d'une manière continue, n'agisse que par intermittence, à
532 GRATITATION UNIVERSELTE,
dosinstants successifs séparésles uns des autres par des intervalles
de temps égaux. Soit Ati, fg. 3{8, le chemin parcouru par la pla-
nOto peïdant un de ces intervalles de temps-, ch-emjn qui sera rec-
tilignà, puisque, pendant tou[ le temps que la planète.cmploie à le
parcourir, elle n'est sournise à l'act'lon d aucune
io..u. Arrivée en B,la planète va éprouver I'act'ion
instanùanée de la force qui lui est appliquée, e[
que nous supposons dirigée vers le soleil S;-ptris
li planète se moovta unilbrm6ment, e[ en lignc
droite , pendant un nouvel intervallo do temps
égal au précédent, avec lanouvelle vitesso qu'elle
après que la forceaura
1ùssérleia immédiatement
bxercé son action sur elle, en B. lA Ia fin de ce
second intervalle de temps , la force agira do
nouveau sur la planète, pour modifior sa vitesso,
et ainsi de suite.
Comparons entro oux les mouvemonts de la
planètapendant les deux premiers intervalles ds
iu*pr dônt nous Érvons parlé. Lorsque Ia planète
Fig. 3{8. arriie en B, elle continuerait à se mouvoir sui-
' vant la même direction que précédemment, si
elle n'éprouvait pas en copoint B I'action de la force qui lui est
afpliqu'ée; et elie parcourrait, pend.ant lo second intervalle de
'BM
iôn.pi', un chomin précisérn*t égal à AB, l\Iais la forco qui
ulit"ur elle, lorsqu'ello est en B, lui communique instarrtané-
m"ent, suivant la âirection BS, uno cer[aine vitesse qui se com-
bine âvec la vitesse qu'elle possédait deià; et il résulte do cette
combinaison une nouvelle viiesse dont la planète se trouvo réel-
lement irnimée pendant le second intervalls do temps. sojt BN le
chemin quo la'planète parcourrait pendant co temps,-si^elle ne
possédaiique la iitessc qui lui a été communiquée par Ia force en
b; BII ébant 4'un autro côté le chenin que. la planète.aurait par-
couru pendant le mÔme tenlp., si elle eit[ conservé la vitesso
ou'elle âvaitavant d'arrirer enB, on sait que le chemin réellement
in..ooro par la planète n'est autre chose que la dia.gonale
BC
àu paralléfogru*mu construit sur les deur lignes Bll, BN. l-a
plrriOte, qoi u.t allée de À en B, pendant lo preniier des inter-
i'alles âe'temps que nous considérons, va donc de B en C' l9l-
dant le .r.ond de ces intervalles de temps. or, cll étan! parallèle
ir gS, on voib que les rleus triangles BCS, BtrtS ont même surflace,
.o**u ayanb rnê*e base BS, et iyant-cn outre leurs sontmets C, Ill,
situés.u, unu parallèle à cotte baic. Ntais lcr derux triangles AIIS,
r)ÉcouvERTE DE LA cnÀyl:tÂ1'IoN TTNIvERSEI.LE. 533
BltS ont aussi même surfaco. comme ayant des bases égales AB,
Bl[, et une même hauteur, qui est ladisl,ance du point S à la ligne
dloite ABn[. Donc les surfaces des deux triangles ABS, BCS, égales
chacune h celle du triangle BtrIS, sont aussi égales entre elles.
Àinsi, l'action que la force excrce sur la planète en B, suivant la
direction tsS, modifie en général la grandeur et la direction de la
vitesse donb elle est animée ; mais Ia surface du triangle décrit par
la ligne droite qui joint la planète au soleil S, pendant I'intervalle
de tenrps qui précède I'amivée de Ia planète en B, a sxactement la
tnême valeur que la surface du triangle analogue décrit pendant
I'intervalle de temps de rnêmc durée qui suit le passage de Ia pla-
nète par co poinl B.
Bn suivant la planète dans son mouvement, pendant un temps
quelconque, toujours dans I'hypothèse d'uns action intermittente
et régulière de la force qui lui est appliquéo, on verra que la pla-
nète se meut en ligne droil,e pendant chacun des intervalles de
temps compris entre deux actions consécutives de la force I que
les diverses lignes droites qu'elle parcourt ainsi, pendant ces temps
successifs égaux entre eux, ne sont rri égales, ni de même direc-
tion, en sorle quo, par leur ensemble, elles formenù un polygone
ABCDE, frg. 149, qui est Ia roule suivie par la planète dans I'es-
pace, et qui esl situé tout entier
dans le plan moné par son premier
côté AB et par le soleil S: mais
quo les divers triangles ayant pour
sommeb le soleil , et pour bases
les différents côtés de ce poly-
gone, ont tous exactemen[ même
surface. L'aire totale du secteur
polygonal SÀBCDE, démit pen-
dant un temps quelconque, par la
ligne droite qui joint Ia planète
au soleil , est clonc proportion-
nells au nombre des triangles
dont ce secieur se composel et,
par conséquent, cetto aire ost
aussi proportionnelle au temps
employé par la planète à aller de À en E.
Le résultat auquel nous venons de parvenir, en supposant qu'une
planète soit soumise à I'action intermittente et régulière d'une force
dirigée vers Ie soleil, ne dépend, en aucune manière, de la durée
plus ou moins grande de I'int.ervalle de templ .onrp:,: enlre deux
53|1 CRATITATION UNIVERSETLE.
actions consécutives de la force, si nous admettons que les inler-
valles de temps qui séparent les actions successives de cette force,
d.evionnen[ de plus.en plus petits, tont, en restant égaux entre eux,
I'aire du secteurdécrit, pendarrt,rrn temps quelconclue, par la lignô
droite quijoint la planète au soleil, sera toujours piopoitionnelË à
co temps. Il en sera donc encore do nrênre lorsque ces inten'alles
de temps seront infiniment petits, c'est-à-dire lorsque les ucliofrs
successives de la force se produironb sans interruption, ou, en
d'autres termes, lorsque la force agira d'une maniôre continuc:
mais alors il es[ clair que le polygone démit par la planète se chan-
gera en une ligne courbe, conrprise également touf entière dans un
plan passant par lo soleil. Ainsi, dans le cas oir une pranète se
mouvrait sous I'action incessante d'une force dirigée con.slamnrent
vers le soleil, son mouvenrent s'effectuerait dans un plan lrassant
par le soleil, et elle parcourrait son orbite curviligrre de telle rna-
nière que I'aire du secteur, décrit pendant un tenrps querconque a
I'intérieur de cette orbite, parlaligne droito qui li joint au sôleit,
fût proportionnelle à ce temps.
La loi de mouvement que nous \enons cl'obtenir, en admettant
que la planète dont nous nous occupons soit soumise à une force
constamment d-irigée vers.le soleil, est précisément la même que la
deuxièmo des lois auxquelles satisfont réelrement les mouvenrents
des planètes autour du soleil. Nlais cela ne suffit pas encorer pour
que nous puissions en conclure tont, de suite que la force à laquelle
chacune des planètes est soumise a bieu la tliiection dont nous ve-
nons do p-frleq. Il faut encore que nous nous assurions que la pro-
porLionnalité des aires déorites autour du soreir, aux temp emplàyés
à les décrire, ne peut.exister que dans le cas ou la force agissânt
sur la planète est dirigée vers le soleil. c'est ce quo nous"ferons
sans peine.
Rep.ortons-nous à_la fg. 31.8. si la force qui agit sur la planète,
-
lorsqu'elle arrive en B, avait une direction aut.e-que celle be la li-
gne BS, BN ferait un certain angle avec cette ligne BS; CNI, qui
est parallèl93 !N,-ne serait, donc pas parallèlJà BS; les deux
triangles BCS, BMS, ayant même base BS, auraient leurs som-
mets c, N[, à des dis,tances inégales de cette base, e[ par suite leurs
surfaces seraienl inégales; le triangle ABS, toujours égal à Blls,
pas ég_al au triangle BCS. Les dirlers rriangles ABS,
1e^gergit_donc
BCS, CDS, ._. . fig
,3 4 9, correspondant aux chemins r\ B, db, Cn, . .
parcourus dans des temps égaur successifs, n'auraient dônc pas
même_surface; et, par conséquent,_ I'airc clu secteur polygoïal
SABcDE serait pas proportionnelle au renrps emplo\e-p-ar la
'e
DÉCOUI'ERTE DE I,À 0RÀÏITATIoN UNIVERSEI,IE. 535
planète à aller de A en E. Ce qui a lieu dans le cas où Ia force agit
par inl.ermittence, aura lieu encore quand on supposera que la fort.e
agiû d'unc manièrecontinue. On peut doncdire, d'après tout corlrri,
précède, c1ue, d'une part, si la force qui agit sur une planèto est
constamment dirigée vers le soleil, les aires démites par la ligne
droite qui joint,Ia planète au soleil sont proportionnelles aux temps
employés à les décrire:et d'une autre part, si la force qui agit sur
la planète n'est pas dirigée vers le soleil, la proportionnalité de
ces aires aux temps correspondants n'existe pas. La deuxième loi
dq Képler entraine donc nécessairernent, cctte conséguence, que la
fbrce à laquelle chaque planèto est sounrise est dirigôe constanr-
ment -suivanI la Iigne droite qui joint la planète au soleil.
Dans les raisonnenreuts précédents, nous avons admis implicitc-
nrent c;ue la force agissant suivant la ligne quijoint la plarrète au
soleil était dirigée vers ce dernier astre, c'est-à-dire tendaiû à rap-
procher la planète du soleil. Il est aisé de voir que le sens dans
lcquel la forco agit n'apas d'influence sur le résultat auquel nous
somnlcs arrivés. Que la force tende à dinrinuer ou à augrnenter la
distance de la planète au soleilr peu importe: pourvu qu'elle soit
dirigée suivan[ la ligne droito qui joint ces deui corps, les airos
tlécritcs par la planète autour du soleil sont toujours proport,ion-
nelles aux temps employés à les décrire. Le sens de I'action de la
force ne se manifeste que par le côté vers lequel I'orbite décrite par
h planète tourne sa concavité. Si la force tend à rapprocber la pla-
nètedu soleil, la concavité de la courbe décrite par la planète est
évidemment tournée vers Ie soleil ; si au contraire la force tend à
éloigner la planète du soleil, la convcxité de I'orbite est tournée
vers ce dernier astro. L'observation indiquant que c'est lo premier
cle ces deux cas qui a lieun on en conclut que la force qui agit sur
la planète tend à la rapprocher du soleil, comme nous I'avions sup-
posé tou[ d'abord.
S 289. Le résultat auquel nous venons do parvenir, en nous
appuyant sur la deuxième loi do Képler, est la seule conséquence
qu'on puisse tirer de cette loi. La proportionnalité des aires décrites
par la ligne droite qui joint, une planète au soloil, aux temps em-
ployés à les décrire, nous a fait connaltre qtrelle est à chaque
instant, la direction de la force qui agir sur la planète; mais elle
ne peut, rien nous indiquer sur Ia manièro dont varie l'intensité de
cette force, d'un instant à un autre. Que la force agissant sur la
planète ail rrne grandeur constante ou variablc, qu'elle aille en
augmentant ou en diminuant, qu'elle varie lentemen[ ou rapide-
ment, qu'ello agisse d'une manière continue ou discontinuo, lfeu
536 G IIÂVITATTON UNIVENSELI,E.
importe: poun'u qu'elle ne cesse pas d'êlre dirigée strivanl la lignrr
droite qui va tle la planète au soleil, la proportionnalité dont il s'agit
subsister'a toujours, commo 0n s'cn assure sans peine en examinan[
les raisonnenrents que llous avons faits il It'Y a qu'un instant. Ce
n'est donc qu'en ayant recours aux deux autres lois de Képler,
qu'on peut espérer d'arriver à qrrelque chose de plus.
La troisième loi, qui consistc en ce que les carrés des tenrps des
rdrvolutions des planètes sont entre eux comme les cubes des grands
axes de leurs orbites, ne dépcnd en aucune ntanière des excentt'i-
cités de ces orbites. On concoi[ donc qu'elle subsisterait encore si
ces excentricités étaient toutes nulles, c'est-à-dire si les orbitcs
étaient des circonférences de cercle aYant pour centre le soleil.
Ainsi, pour t,irer de Ia troisièmo loi de Képler les conséquences
qu'elle renferme, nous pourrons regarder les planèles c,omme dô-
crivant des cercles autour du soleil, sans qu'ilen résulte la moindre
inexactitutle ; nous substituerons par là, aux planètes réelles, des
planètes idéales qui, si elles existaient, satisferaient également à
cette troisième loi. La deuxièmeloi, qui es[ aussi indépendante dcs
excentricités des orbites, nontre en outre que si une planète dé-
crivait un cercleayantson centre au soleil, la vitesse de cette pla-
nète sur son orbite resteraiI constamment la même. C'est donc en
considéranb des planètes animées de mouvements uniformes, stti-
vant des circonféronces de cercle ayant le soleil pour centre, que
nous allons raisonner, pour tirer de la troisième loi de Képler les
conséquences auxquelles elle peut conduire.
$ ggo. Rappelons-nous d'abord de quelle tnanièrtr on évaluo
I'intensité d'une force, d'après le mouvement qu'elle communique
au corps sur lequel ello agit, et prenons pour exemple la force qui
nous esl le plus familière, la force de la pesanteur. Un corps tom-
bant librement sous la seule âctiolt de la pesanteur, sans qu'on lui
ait donné de vitesse initiale, prend un mouvemenb uniformément
accéléré, suivanl la verticale; au bout d'une seconde de [emps,
comptée à partir du commenccment de son mouvement, il a acquis
une vitesse telle, que, s'il continuait à se mouvoir en vet'tu de cette
vitesse seule, sans que la pesanteurexerçht de nouveau son action
sur lui, il parcourrait pendant une deuxièmo seconde uu chemin
double de colui qu'il a parcouru pendant la première secondo. La
grandeur de cetto vitesse acquise, au bout d'une seconde de chute,
est proportionnelle à la force qui détermine le mouvement du
oorps; si I'irrtensité de la pesanteur devenait double, triple,... de
ce qu'ello est, la vitesse qu'acquerraib un corps, après une seconde
de chute, deviendtait également dotrtile, triple... La forcequi fait
DÉCOUVERTE DE LA GRATITATION UNTVENSETIE. 537
d'ail-
tomber le corps, et qui n'est aulre chose que.fon poids, est
iàur. proportibnnelle'à la masso du corps; et l'on sait que solt in-
iànsiÉ pôut être représenfée par le nombre que..l'on ob.tient en
nrultinliànt Ia masse du corps- par la vitesse qu'il possède après
iriiu r'àron,fe de chute. La forca qui agit sur l'unité de masse du
corps est dono représentée simplement par.la vitesse.acquise par
le corns après unà seconde do chute; ou bien, ce qui revient au
-eII]u, tr,u. l. double de l'espace
qu'il parcourt pendant une se'
conrlo à par[ir du commencement de son nlouvement'
Lorsqu'un corps pesant est lancé horizontalement,, avec une vi-
pg. 350'
tesse quàlconque, il'ne resto pas sur la ligne droite Àl\[,
suivani laquelle il a é,té lancé' parco û rI .a
que la pesanteur tend constamment
à l'abaisser au - dessous de cet'te
ligno ; il décrit une ligne courbe
À}rC ,'dont los divers Points sonb de
plus en plus éloignésde la ligneAM' Fis.3b0.
0r, on sait que, lorsquo le corP-s est
,.*iué en un point qrielconque-B de sa trajectoire^,-l-a quantité BD
précisé-
àont il so trouve abàissé ao-dessous de la ligne AM, est
*unt Àguru au chemin ÀE qu'il aurait parcouru suivanb la verticnle,
,'it OtrIt tombé sans vitessè initiale, pendant lo temps qu'il atrouve
mis à
aller de A en B. Si I'on prencl le point B de Ia trajectoiro où. se
le
i. .orp. après une seconde de ùouvement, BD sera précisément
.t urii qu'il aurait parcouru pendant une seconde à- partir du
.o**.ndu*ent de *oi ,ooonumènt, si on I'avait, laissé iornber du
p;;;; A, sans lui donner de vitesse: le double de Ia distance BD
!.ru Oon., d'après ce qui précède, la mesure do la forcq qui déter-
mine la chute de I'unité de masse du corps'
-"itoyont
maitrtenan[ comment, en nous-fondant sur ces considé-
rationï, nous pourrons déterminer la grandeur de la force qui agit
sur I'unité de masse d'une planète, en admettantqu_e cette-planète
se meut uniformément suivant une circonférence de cercle
ayant
le soleil pour centre. Arrivée en A, fg' 354, la planète estanimée
à;u"à suivant la tangente Alf , eb elle se trouve dans
conditions que si on la lançaib de ce point suivant la di-
"iiàrsedirigée
les mêmes
ràition AM, avec la viiesse même qu'elle possède. Elle se mouvrait
indéfiniment suivant cette direction, si aucune force ne venait' agir
sur elle, pour I'en faire sortir. Mais il n'en est pas ainsi' Elle est
.ou*i.t d I'action d'une force qui est consiamment dirigée vers le
*ot.it, et qui tend à la rapproôher de cet astre; aussi s'éloigne-
i-elle'de plo. rn plusde la-t,angenteAM. en cédantà cette action:
538 GRÀvITATIoN UNIvERsET.r,E.
on peut diro qu'elle tombe vers lo soloil, comme on dit qu'nn corps
pcsant tombe à la surfaco de la temc, lorsqu'il a été lancé suivant
une^ligno AM, fg.
150, e! qu'il se meut suivant la ligne courbe
ABC. si nous considérons le mouvemenr, de ra planètô tlans uno
très petite portion de son orbite, à partir du point A,
f!1.35t, la
direction de la
force qui agit
sur elle ns
change pas sen-
siblement pen-
dant tout Ie
temps qu'ello
parcourù cetts
portion d'orbi-
[e, et nous pou-
vons la regar-
dor comme res-
tant constam-
ment parallèle
à elle-même.
Nous nous trou-
vons dès lors
dans un eas en-
tièrement ana-
logue à celui
d'rrn corps

horiz.ontalement à la surfaee de la rerre, eû qui, ." ,fliri,"O.t,


ffl
de.la pesanteur, s'abaisse de plus en prus au-dessous de la clirection
suivant laquolle on I'a lancé. Si nous prenons, sur t'orbite de la
planète,^l'arc AB Q!'el!e parcourt en une seconde de rcmps, la clis-
tance BD du point, R à.la tangenteÂil| sera ra quanr.ité doht'fa pla-
nèl,e sera tombée vers le soleil pendant cette seior,de : et le
double
de BD servira de mesure à la force qrri agit sur I'unité do masse
de la planète,
Pour trouver la valeur do BD, nous opérerons de la manière
snivante. Abaissons du point B la BE sur le rayon
As, puis joignons lo même point _perpenôit'ulaire
ts aù point A' de lorbite qui:esù
diam.érralemenr oppos.é au pôint A La iigne AE sera égale à no;
et, si nous regardons I'arc AB comme se Jonfonrlant aveE sa corde,
ce qui est permis en laiso:r deJa pe titesse de cet.arc, l.anglo ABA,
sera droit, comme étant inscrit ilans une demi.circonféience de
DICOUTER'I'E, DE TT GRÀVITATION UNIVERSETTE. 539
cercle. trllis, dans le triangle rectangle AB.{,, on a la proportion
suivante:

ÀE AB .t, r ,r ,, , .. ;Ë' Aû'


: d'oir I'ou déduit AE :
IE AA, ' - Ë ,. *
L'arc AB, étant le clremin parcouru par la planète en une seconcle,
est,précisémen[ sa vitesse. Donc la quantité AB, ou BD , dont lir
planète tourbe vers le soleil en une seconde, s'obtient en divisanr,
lecarré de savitesse par lo doubledu rayon de son orbite. Lafrrrco
tlui ugit sur I'unilé de masse de la ptanète, éLant, nrcsurée par lo
double do cette quanl,ité, sera égale au quotient de la divisiôn du
camé de la vitesse de la planète par le rayon du corcle qu'ello
décrit.
$ 29 !. Noug sommes en mesure maintenant de comparer les
intensités des forces qui agissent sur I'unité de rnassc des cliverses
planètes, au moyen de la troisième loi de Képler. Supposons pour
cela quo des planètes, se mouvant uniformément et-suivant rJes
cercles ayant Io soleil pour centre, soient si[uées à des disl.ance..;
de ccl, as[re proportionnelles aux nombres
tl Gr.
3, &, 5,
,

Pour avoir la vitesse d'une quelconque de ces planètes , il faut


diviser la longueur dc la circonlérenco qu'elle parcourt par Ie
nombre de secondes qu'elle met à Ia parcourir. Le camé de cette
vitesse sera donc égal au quotient, de la division du carré cle la cir-
conférence de I'orbite de la planète par le carré du temps de sa
révolution. or, les carrés des circonférences des orbites des diverses
planètes que nous considérons sont entre eux cornme les carr,és des
distances de ces planètes au soleil, c'est-à-dire qu'ils sont propor-
l,ionnels aux nombres

t, [ft, 9, 46, 2!i I

D'ailleurs, d'après Ia troisièrne loi de Képler, Ies carrés des temps


des révolutions de ces planètes étant proportionnels aux cubes des
grands axes de leurs orbites, c'est-à-dire aux cubes des tliamè[res
des cercles qu'elles décrivent , ou bien encore aux cubos do leurs
distances au soleil, sonI entre eux comme les nombres
,f, g, 97, 64, t1251

Les carrés des vitesses des planètes, qui s'obtiennent en divisan0


540 ( iIiAïITATION UNI VITISET,I,[.

les carrés des circonférences des orbites par les carrés des tenrps
des révolutions, seront donc entre eux comme les quotients que I'on
obtiendra en divisant respectivement les nornbres \ , l*r 9r 4 6, ... ,
par fes nombres '1,8, 27, 6L, ....., c'est,-à-dire qu'ils seront en[ro
eux comme les nombres
tLl ,r
'|I
Ât
', 3t Sr

l\[ais, pour avoir la mesure de [a force qui agit sur I'unité de masse
rle chacuno do nos planètes, il fau[ diviser le carré de sa vitesse
par le rayondu cercloqu'elledécrit. [,es quotientsquo I'on obtien-
dra ainsi, pour les diverses planètes , seront évidemment propor-
tionnelsauxquotients de 4, â, I ,I, ......' divisés respectivement
par 4, 2r 3t tL, .. ..r c'est-à-dire qu'ils seronl entre eux comme
les nombros
it'.!
rr tl
It ut t6 r È6,

Donc les forces qui aeissenb sur I'unité de nrasse des diverses
planèbes sont en raison inverse des carrés des distances do ccs
planètes au soleil.
C'est uniquemenl pour simplifier I'exposition du raisonnemettt
prccédent, que nous I'avons appliqué, non pas aux planètes réelles,
nrais à des planètes idéales dont les distances au soleil sonI pro-
portionnellesauxnombres,l,2,3 , L, .....Si I'on remplace ces
nombres entiers par les nombres qui représentenI les distances
rnoyeones du soleil à Mercure, à Yénus, à la terre, ctr:. ($ 965),.
on arrivera exactement au mênte résultat : on trouvera toujours quc '
les forces qui agissent strr I'unité de masse de chacune de ces trlla-
nètes sont en raison inverse des carrés des distances des planètes
uu soleil.
$ 292. Newton, étant parvenu de cette manière à trouver la loi
suivant laquelle la force appliquée à I'unité de masse de cbaquo
planète varie avec la distance do chaque planète au soleil, chercha
cnsuite à reconnaltre si la forme elliptique de.s orliites ne résultait
pas immétiiatêmenI de cette loi même. Il étudia donc le tnouvement
que devait prendre un corps auquel on auraib donné une vitesse
initiale quelconque, et qui seraiI ensuite soutnis à I'action d'unc
force constammenù dirigée vers un point lixe eû varianb en raison
inverse du carré de la distance du corps h ce point fixe. ll reconnut
que l'orbite décrite par le corps,, dans les conditions qui viennent
d'ê[re indiquéesr était nécessairenrenI une sccliort, cotûquc,, ayanI le
point fixe pour foyer. Or, on sait que lcs sections conitlues, c'es'r,-
DÉcouy.unrts DD LA GnÀvlrÂ't'loN uNIvÊRSr,LLti. 54t
à-dire les lignes courbes suivant lesquelles la surface d'un côno
peut être coupée par un plan, sonû de trois espèces, savoir : ,l " l'el-
/ripse, que nous avons déjà définie précédernmen[ (S ,104), et, que
l'on obtiént en coupant le cône par un plan rencontrant toutes les
génératrices d'un même côté drr sornmet,l 2" la parabole, qui cor-
respond au cas oùr le côno est coupé par un plan parallèle à un dc
ses plans t,ungents, et, qui peut se déduire dc I'ellipsc, comme nous
I'avons expliqué ($ Ztlzl; S" enlin l'hyperbole, dont nous n'avons
pas eu occasion de parler, et qui résulte de I'intersection du cône
par un plan parallèle à deux de ses génératrices.
La variation de la force qui agit sur une plarrrète, en raison irr-
verse du carré de la distance de cette nlanèt,o au soleil. se [rouvo
donc manifestée par la forme ellipliqu-e de son orbite, et, par la
position du soleil à I'un des foyers de cette orbite.
Si nous nous en lenions à la conséqueDce qui a été déduite de ll
troisièms loi de l(é.pler, tlans le paragraphe précédent, nous pour-
rions croire que I inégalité des lbrces qui agissent sur I'unité do
masse des divorses planètes résull,e de ce que les forces totales ap-
pliquées à ces planètes n'émanent, pas d'une même cause, et agissent
sur des corps de masses difiérentes. L'exislence de la troisième loi
de Képler, d'oir nous avons tiré, comme conséquenco nécessaire, la
relation simple qui existe en[re les intensités de ces forces appli-
quées à I'unité de massedes planètes, ot les distances des planèles
au soleil, pourrait être at,tribuée, soiû à un pur effet du hasard, soib
aux circonstances inconnues qui ont, accompagné I'arrangement
primil.if desplanètesautour du soleil; de telle sorteque, si l'on vc-
nait à modifier I'ordre établi, en plaçant quelques-unes des planè-
tes pltrs près ou plus loin du soleil, les fort;es qui agiraient sur
I'unité de masse de chacune d'elles ne seraient plus en raison inverse
dos carrés des distances de ces planètes au soleil. Mais le nouveau
résultat auquel nous venons de parvenir ns peut laisser aucun
doute à ce sujet. Le seul faib du changement de la distance d'uno
planète au soleil entraîno un changement correspondant dans la
grandeur de la force à laquelle ce[[e planète est soumise : la forme
elliptique de I'orbito qu'elle tlécril", dérnontre que la force qui lui cst,
appliquée varie en raison inr,erse du carré de sa distance au soleil.
Si une planète, située à une dislance ,l du soleil, s éloignait de cet
astre jusqu'à venir occuper la place d'une autre planète, donl, la
distance au soloil est 2, la force qui lui est appliquée se réduirait,
au quart de ce qu'elle était, d'abord I la forr;e agissant sur I'unité de
masse de cette planète deviendrait donc également, quatre fois plus
pelite, c'es[-à-dire qu'elle prendrail, précisément la valeur Cc la
'16
s&2 (;RAVI'T A'I'ION UNIVERSDLI,D.

force agissant sur I'unité tle ntasse de Ia planè[e donL elle vierrt
prendre la place. Les forces appliquées à I'unité de masse des di-
verses planètes ns sont donc inégales que parce que Ies planètes
sont à des distances différentes du soleil:sielles se trouvaient pla-
cées toutes à une même distance cle cet astre, I'unité dc rnasse do
chacurre cl'elles se rait soumise exactenrent à la mêrne force. Les for'.
ces totales clui agiraient sur les diverses planèles, dans le cas oir
elles seraient ainsi ranrenées à une nême distance du soleil, u':
difléreraiont, les unes des autres, (Ju'en raison tle I'inégalité des
massesdes planè[es: ces forces seraientproportionnelles aux masses -
des corps auxquels elles seraient appliquées.
Il résulte évidernment de tout ce qui précède, que lrs cioses sc
ptnssent comme si le soleil ttttirait lcs plrurrdtc.s ta's lnrl, les forcu
il'attrtrction, elant proportiottrtelles au,a ?rloss{,s des pluùtes, el, eù
raisott, inuerse des carrës de leurs tlisl,anctts nu, solcil. Nous disons
quo les choses se passent comme si le soleil attirait les planètes,
parce qu'il nous est impossible d'arriver à une connaissance conl-
plète de la nature inlinre de la force à laquelle chaque planète esl
soumise. Cette force ne se manileste à nous quo par les effets qui
résultent de son action sur la planète, et tout ce que nous pouvons
conclure de I'examen attentif de ces eil'ets, c'es[ Ia connaissance de
la grandeur et do la direction de la force à chaque instant. Nous
ne pouvons, on aucune manière, décider si le soleil atl,ire réelle-
ment les planèt,es, ou bien si la tendance des prlanètes à se rappro-
cher du soleil est due à une cause toul,e diflerente de ce que nous
entendons par une attraction énrananI de cet astre-
$ 293. C'est en réfléclrissant sur la chute des corps à la surluce
de la terro, que Nern'ton fnt arnené à chercher les conséquences aux-
quelles pouvaient conduire les lois de Képler. Il se demanda, toul
d'abord, si la force en vertu de laquelle les corps tornbelrt, c'esL-à-
dire ce que nous nommons la force de la pesnnfero', n'étùit pas la
rnènre que celle qui retient la lune dans son orbite autourde Ia [erre.
l{ais, pour résoudre ceLte question, il lui fallait savoir s'il pouvait
regarder l'intensité de la pesanteur cotnme constante, quelle que frit
la distance comprise entre Ie corps sur lequel elle agit et, le cenl,re
de Ia terre; e[, dans le cas où cetteintensité ne serait pas c:onstante,
il avait besoin de connaTtre la loi de sa variation avec la distance. Il
pensa alors que les forces qui retiennent, les planètes dans leurs or-
bites aulour du soleil pouvaient,bien ètre aussi de mênte nâlul'e que
la pesanteur, et que I'examen des lois auxquelles satisfonb lcurs
mouvements pourraiI lui fournir les indications dont il avait besoitr,
relativoment à la variation de cette force avec la dis[ance. C'est
DÉcou\'[RTri DF: LA cRavtr]ATloN uNtv[Rslit.Ln. 5ô?,
uinsi qu'il analysa les lois de Képler, eI qu'il en déduisit les consé-
rluences que nous venons de développer.
Il rovint cnsuite à la question qui I'avait préoccupé tout d'aborrl,
et chercha à reconnaître si la forccl qui rel.ienl la lune dans son or-
bite n'est autre chose que la pesanteur temestre diminuée confor-
mémen[ à la loiqu'il avait trouvée, c'est-à-dire dans le rapport in-
verse du carré ds Ia distnnco nu cenl,re de la terre. Le résultat de
ses recherclres fuI cornplétement rl'ar:cord avec ses prévisions.
On sait que la vitesse acquise, après une seconde de chute, par
un corps qui tombe près de la surlirce de la teme, sans avoir reçu
cle vitesse inibiale, est égale à 9",,8088. Cette vitessesert de mesure
à l'intensité de la force qui agit sur l'unité de masse du corps, el, qui
détermine sa chute. Si I'on admet que I'action de la pesanteur sur
un même corps valie en raison inr,erse du carré de la distance
do ce corps âu centre de la lerre, il suff]ra de diviser le nombro
9,8088 par le curré de ô0 ou par 3600, pour avoir I'intensité de la
force de la pesanteur agissant, sur I'unité de masse d'un corps placé,
comme la lune, à une distance du centre de la terre égale à
6Drayons terrestres ($ 902) ; le quotient, de cette division est égal
à 0,00 ù72,&. D'un autre côté, la circonférenr:e de la terre étant de
40 millions de mèt,res, la circonf(lrence de I'orbite de la lune est
6 0 fois plus grande : si I'on divise la longueur decet,tedernière circon-
férence par le nombre de secondes contenues dans la durée dc la
révolution sidérale de la lune ($ 24 0), on trouve que la vitesse de la
lune est de 4046"',7 par seconde. Bn divisant le carré de cetto
vitesse de la lune par le rayon de son orbite, on doit obtenir la rne-
sure dela force qui agitsnr I'unitédemasse de la lune($ 289); on
trouve ainsi le nombre 0,002706. Ce nomhre diffère à peine de ce-
lui que nous venons de trouver pour I'intensité de la pesanteur re-
lative à un corps qui serai[ placé à la même distance du t:èntre de la
t,erre que la lune: si I'on néglige la petite ditïerence qui existe en-
tre ces deur nombres 0,002721* et 0,003706, on voit que la forco
rryi reticnt la lune dans son orbite est bien la nrênre qrre celle qui
faiu tomber les corps à la surface rle la lerre, en tcnani compte de
oe que I'interrsité de cette force varie en raison inverse du carré de
la distance au centre de la terre. La théorie de Nern'ton explique
d'ailleurs, sans la moindre difficulté, pourqnoi les deux nombres
que nous venons d'ohtenir ne sont pas tou[ à faiû égaux.
S 294. La force qui agit sur la lune, et quichange à chaque in-
stanl Ia grandeur et, la direc.lion de sa vitesse dans son mouvement
autour de la terre, n'étanI autre chose que lâ pesanteur terrestre.
ondoit, en conr:lure que la terre exerce, aussi bien que le soleil.
Shtr GNAYITATION UNIVERSELLE.
une sorte d'attraclion sur tous les corps qui existent,dans I'espace;
eI que I'intensité de cet,te attraction varie en raison inverse du
carré de la distance qui existe entre lo corps qui y est soumis e[ le
centre de la terre.
Le soleil ne doit pas échapper à cet,te attraction de la terro ;
d'ailleurs la terre, qui est une planèto, est al,l,iréo par le soleit
comn)e toutes fes autres planètes : le soleil et la terrs s'attirent
donc rnutuelloment. L'existence de satellites qui se meuvenb au-
tour de Jupiter, de Sat,urne, d'Uranus et de Neptune, montre que
chacune de ces planètes exerce une attraction sur les corps qui I'en-
vironnenl,; o[ I'on peut en conclure de même qu'elles doivent, altircr
le soleil, comme elles sont aLtirées par lui. C'es[ en se fondan[ sur
des considérations de ce genre, que Newton fut condui[ à admettre
que deux corps quelconques, placés comme on voudra dans I'es-
pacs, grauitent l'un vors l'autro, c'est-à-dire tendent à se rappro-
cher, comme s'ils s'atriraien[ nrutuellement. ll admit, en outre :
I o Que les forces qui se développent ainsi entre les deux corps sont,
égales entre elles, et, agisr-enI en sens contraires, suivant la ligno
droite quijoint les deux corps; ?" que I'intensité de chacune de æs
deux forcos est proportionnelle aux masses des deux corps. e[ en
raison inverse du carré de la distance qui les sépare. Tel es[ le
grand principe de la gr.cr,r:iftrttor universelle, tlont I'exactitude a
été confirmée depuis,de la munière la plus complète, et qui a con-
duit à trn grand nombre de résultats des plus irnportants.
Les corps cèlestes étant formés do Ia réunion d'un grand nonrbre
de molécules matériolles, on doit regarder la gravitation conrme
existant de moléculo à molécule. Ainsi, toutes les mslécules de la
terre attirent à elles une molécule placée près de la surface du globe
terrestrs; celte dernière molécule so trouve donc soumise à I'action
d'au[an[ de forces qu'il y a de molécules dans la terre, et c'est la
résultante do toutes ces forces qui constit,ue ce que I'on appelle son
poids. Lesdiverses molécules d'un même corps, étant. ati,irées cha-
cune par toutes les rnolécules de la lerre, se trouvenl dans les urê-
mes conditions que si chacune rl'ellos était soumise à la forco uni-
que, résultant de la composition de toutes les forces qui lui sont
réellenrenl appliquées. La résultahte générale de touteà les résur-
l,antes partielles, conespondant ainsi aux diverses molécules du
corps, est ce que I'on appelle le poids du corps I c'est cet[e ré-sultante
générale qui cIétermine le mouvement que prend le corps quand on
I'abandonne à lui-mêrne, et que rien n-e sbppose à ce qu'il serap-
proche de la terre. Il en est de même de I'aciion exercé-e par le sô-
Ieil sur une planète; chaque nrolécule de la planète est, aitirée à ra
.PINTURBATIONS DU ITTOUVEMENT DES PI,ANÈTES. SITII

fois par toutes les molécules du soleil, et, peut être regardée comtne
soumise à la résultante de toutes ces attracliolts : la résultante gô-
nérale de ioutes les résultantes partielles correspondant à chaquo
nrolécule, est, la force qui produit à chaquo instant les changements
de grarrdeur et de direcl,ion qu'éprouvo la vitesse de la planète.
$ 295. Perturbatlone du rnouvement des planètes.-Ett
se basanb sur I'existence de la gravitation trniverselle, telle que nous
venons de la faireconnaître, il est aisé do se faire une idée généralc
cles circonstances que doivent présenter les mouvements des divers
corps de notro systèntc plartétaire.
Newton a trouvé qu'uns planète, attirée vers un poinb fixe, en
raison inverse du carré de la distance qui la sépare de ce point, doit
rlécriro une section conique ayant ce point fixe pour foyer ($ 992).
Lcs planèl,es ne sont pas précisément dans ce cas; le soleil, qui les
nt,[irô, n'est pas plus fixe dans I'espace que chacune d'elles. Ùlais si
I'on étudie les mouvements que prennenbsimultanémeni,le solei! et
une planète, par suite de leur attraction mutuelle, en supposant,
qu'ils ne soient d'ailleurs soumis à l'action d'aucune autre force,
orr trouve que chacun de ces deux corps décrit une section conique
ayant pourfoyer leur centre de gravité commun i €t, en cherchant
quelles apparences présenterait, le mouvement de.la planète, pour
un observateur gui st'rait placé sur le soleil, et qui participerait au
mouvemen[ de cet astre, on reconnaît que la planèto lui semblerait
décrire une section coniquo ayant le soleil pour foyer : les mouve-
men[s abso]us du soleil et de la planèto autour de leur centre de
gravité commun, et le mouvemen[ rela[if de la planète autour du
soleil regardé conrme immobile, son[ de nrêmo nature que le mou-
vement d'une planète attirée vers un point [ixe, en raison inverse
du carré de la distance à ce point.
La loi du mouvement elliptique de chacune des planètes autour
du soleil, tolle que Képler I'aétablie, ne peut se rapporl,er évidem-
ment qu'au mouvement, relatif de la planète autour du soleil re-
gardé comme immobile; d'après ce que nous venons dc dire, cet[e
loi serait complétement d'accord avec le principo de la gravitation
universelle, si le soleil et la planète que I'on considère n'étaient,
soumis qu'à leur attraction mutuelle. Illais il n'en est pas ainsi.
L'existence d'un grand nombre de planètes qui circulent autour du
soleil faitquece dernier astre est attiré à la fois par toutes les pla-
nètes, et que chaque planète est aussi attirfe, non-seulement par
le soloil, mais encore par toutes les autres planètes. Il doit donc err
r'ésulter, pour chacutt des corps du système plnnétaire, un mouve-
ment beaucoup plus complere quo celui donI nous venons de parler.
16,
546 (;RAvI'tÀTIoN uNIvERSELTE.
si-Képler a trouvti que chaque planète décrit une eilipse rlont lt
soleil occupe un des foyers, c'est parce que le mouvemenI relat,if
rle la planète autour du soleil ne diffère pas beaucoup du mouve-
ment.elliptique. La différence es[ heureusemeut assez faible pour
n'avoir pas empêché Képler de trouver la loi simple qu'il a fait ion-
naitre; mais cette différence n'en existe pas moins , e[ la loi de
Képler ne doit être regardée que comme une loi approximative.
.S
296. Le peu-de différence entre le mouvement réel d'uneplu_
nè'te autour drr soleil, et le mouvement elliptique qu'elle possédôrait
autour de cet asl,re, si toutes les autres planètes n'existaient pas,
rnontre que les attractions qu'elle éprouve de la part de ces autrss
planètes n'ont que très peu d'inflnence sur son mouvenrent. ces
altractions sont donc très pet.ites, par rappori à l'aItraction qui
émane du soleil : il en résulte nécessairenrenl. que les masses d'es
planètes sont très petites par rappor[ à la rnassè du soleil.
regar.dant chaque planète comme n'étant attirée que pnr le
-En
soleil, on n'est pas rigoureusement dans la réalité, mais ôn n-e s'en
éloigne pas beaucoup, quant au résultat auquel on parvient, à cause
de la faiblesse des masses des planètes, relativeinent à ceile du
soleil. Le mouvement elliptique d'une planète autour du soleil, dti
à la seule attraction de cet astre, peut être consirléré comme étanI
uno première approrimation du mouvement qu'elle prend réelle-
men[, sous I'action simultanée des diverseg forceJ qui lui sont
appliquées. Les attractions que la pla,nète éprouve de la part, de
toutes les autres-planètes ne font que l'écartei de petites qùantités
du nrouvement elliptique dont elle aurait été animÈe sans cela: les
modifications qu'elles produisenI dlns son mouvement sont ce qu'on
nomme des perturbations ou des inegulitës.
.
Pour simplifier l'étude du mouvement complexe que prend une
planete, sous I'action du soleil et des autres planètei, on imagine
qu'une planète fictive se meuve conformément aux lois du mouve-
menb elliptique, sur une orbits dont les éléments varient peu à peu
eb progressiyement, e[ que Ia planèle réelle oscille do part et
d'autre de cettc planèto fictive,_sans jamais s'en écarter beaucoup.
Les changements progressifs des éléments du mouvement ellipti-
que de-la planète fictive sont ce qu'on nomme les inigalitës sëcu-
krtres de la planète que l'on considère : les oscilrations àe la olanète
réelle de part e[ d'aut,ro rle la planète fictive sont dues à cô qu'on
.irltjgolitls përiodiques. Le mouvement
loTmg ses du plan de
l'lc_l]nliUue dans I'espace ($ 164),. et le changemenr cle posirion du
périhéliede la terre, dansce plan ($ ,t 65), sontdes inégaiités sécu-
laires du mouvement de la terre, {ue I'observation afa'lt eonnaitre.
}IÂSSES DES PI,ANÈTES. 5h7
et dont la théorie cle la gravitalion universelle rend conrplétement
compte.
$ 297. Un des résultats les pltrs remarquables auxquels on a été
conduit, en cherchant à déterminer les perturbations du mouve-.
utent-des planètes, c'est que les grands axes des orbites elliptiques
variables sur lesquelles se meuvent les planètes fictives dont nous,
venons de parler, conservent, constamment les mêmes valeurs : les
inégalités séculaires de chaque planete affectent, tous les éréments
de son mouvement elliptique, à I'exception du grand.axe cle I'el-
lipse, qui reste touiours le même. La durée de lC révolution d'une
planèto autour du soleil est liée à la longueur du grand axs de son
orbite par la troisième loi de Képler;liinvariabilito au grancl axe
entraîne tlonc en nrême temps l'invariabilité de la durée de sa ré-
volution.
Les excentricités des orbites des diverses planètes, el, les incli-
ttaisons de leurs plans sur le plan {ixe aveC lequel coincidait, le
plan de l'écliptique à une époqu-e déterrninée, prànnent peu à peu
dcs valeurs différentes de celles qu'elles avaient d'abord. Mais on
a reconnu que les variations de ces éltiments, quoiqu'elles s'effec-
tuent dans lo nréme sens pour char:un d'eux pendant un grancl
nombre de siècles, n'en sont pas moins périodiques; chacun do ces
éléments, après avoir constamment arrymentd , ou constarnment
diminué, pendant un certain temps, oaiiera ensuite en sens eon-
traire , de manière à se rapprocirer de sa valeur prinritive. On a
démontré que ces excentricités et ces inclinaisons, qui ont actuel-
lement de petites valeurs, resteront toujours petites, en sorte qu'elIes
ne feron[ jamais qu'osciller entre des limitel restreintes.
C'est dans I'ensemble des résultats que nous venons d'indiquer
relativemen[ aux grands axes, aux excen[ricités et aux inclinai-
sorts des orbites elliptiques des planètes, que consiste Ia stabititë
du système du monde, telle qu'elle a été établie par les géomètres.
On voit, , en effet, Qu'il s'ensuit nécessairement que les orbites des
planètes conserveront toujours à peu près les mêmes dimensions e[
les mênres positions relatives autour clu soleil.
S 298. Macses des ptanè.es. La théorie de la gravitation
universelle a permis d'arriver à la -connaissance des masses des
divers corps qui composent notre svstème planétaire. Nous allons
voir par quelles corrsidérarions on esl, parvenu à les déterminer.
Commençons par la terre, et cherchons à calculer le rapport dc
sa masse à la masse du soleil. Si nous pouvons trouver les gran-
r]eurs des al,tractions que le soleil e[ la terre exercent sur I'urrité
tle nrasse d'un eorps, et à la rnême disl,anee, il est clnir que le rap-
548 GRAvITATIoN'uNIvEn$EtLE.
port de ces attractions sera précisémenl celui des masses du soleil
ôt de ta terre. 0r, nous SavonS que la vitesse acquiso par un corps
après une secottde de chute, à la surfaco de la terro, est de
g;",8088 par seconde; lo nombro 9,8088 sert donc de mesure à
I'attraction de la terre sur I'unité de ntasse d'un corps placé près de
sa surface. si le corps se trouvait à une distanee 23 984 fois plus
grande du centre de Ja terre, c'est-à-dire à la distcnce qui séparo
la teme du centre du soleil ($ 4 4S), I'at,traction que la terre exer-
cerait sur I'unité de masse de ce corps serait égale à 9,8088 divisé
par le carré de 23 9S.&; elle serait donc représentée par lenornbre
b, 000 000 0l? 054 8. Mais le mouvement, de la terre autour du
soleil nous permet de trouver aussi la grandeur de I'allraclion que le
soleil exerie sur I'unité de masse placée à la mème distance de la
lerre au cenlre du soleil. Observons que la circonférence de I'orbittl
de la terre, supposée circulaire, est 23984 fois plus grandeqqe la
circonférence de la terre qui est de 40 millions dentètres; divi-
sons la longueur de la circonférence de cette orbito par le nombre
tle secondes contenues clans I'année sidéralo ($ 487), et nous trou-
verons Ia vitesse de la terre, qui est de 30 399n',75 parseconde;
clivisons enfin le carré de cette vitesse de la terre par le rayon de
I'orbite terrestre, ou par 23 984 fois le rayon de la terre, et ngus
aurons la mesure rle lrattraction exercée par le soleil sur I'unité de
masse de la terro ($ 289) : on t,rouve ainsi 0,006 052 55 pour la
mesure de cette attraclion. D'après cela, les attractions exercée.s
par le soleil et par la terre, sur I'unité de masse d'un corps placé à
ia distance qui sépare la terre du cent,re du soleil, sont représen-
tées,, la premièrepar le nombre 0,006 052 55, el, la seconcle par
le nombrô 0,000 000 0l? 05'l 8; le rappori de ces deux nombres,
qui est égal à 35& 936, sera le rapporl, de la massedu soleil à celle
d'e la terie. On en conclut donc que la masse du soleil est égale à
354936 fois celle de Ia teme, ou bien encore que' si I'on repré-
sente la masse tlu soleil'par ,1, la masse de la terre sera repré-
sentée par la fraction ss--Ja)s-6
La c'onsidération du-mouvement de I'un des satellites de Jupiter
aulour de cette planète permet de trouver la mesure de I'attraction
que la planète exerce sur I'unité de masse de ce satellite. En opé-
rant comme nous venons de le faire. on peut en déduire la mesuro
de I'altraction de Jupiter sur I'unité de masse d'un corps placé à
une distrance de son centre égale à la distunce de la torre au centro
du soleil ; en comparant ensuite ceLte attraction à celle que le soleil
exerce sur I'unité de masse de la terre et que nous venons de cal-
culer, on en conclut, le rapport de la masse dc Jupiter à la masse
ITASSES DES PI,ANÈTUS. 549
du soleil. Lo même moyen peub servir à déterminer les masses de
Saturnc, d'Uranus et de Neptune.
Quant, aux planèles telles que \lercure, Vénus et iltars, qui
n'onl pas de satellites, on ne peuL pas déterminer les rapports de
leurs rnasses à la rnasse du soleil, en suivant la marche qui vient
d'être indiqué0. On a recours alors aux perturbal,ions que chacune
de ces planètes détermine par son rction sur les autres corps du
svstème planétaire ; la grandeur des perturbations que produii
une planète dépend en effet du rapport qui existe entre sa masse
et celledu soleil, et l'on conçoi[ que, si ces perlurbations ont été
nresurées directemenl par I'observation des positions successives
des astres qui les éprouvent, on peub en déduire la valeur de la
masse de la planète qui lcs a occasionnées.
C'est en employanl les diverses méthodes qui viennen[ d'être
indiquées, qu'on a trouvé les valeurs suivantes pour les masses des
planètes principales, ér'aluées en prenant la masse du soleil pour
uni[é:

NOIIS DES PLANETES. ilASsEs. ll liors nEs rLANùtes. I uesses.

I
lÈ 0?Ù 8,1 0
Jupircr. ..1=t* | 050
I Saturne. . . . I Tr*
10 l 8l,r ^

Uranus. ....1 | J-
9t 000
Neptuno. ...1=-. lllJ{il*

On ne saib rien relativemen[ aux masses dcs diverses planètes


comprises entre Mars et Jupiter, si co n'es[ que ces magses sont
très petites.
[,a masse de la lune est fo de celle de la terrs.
Quant aux comètes, on a pu s'âssurer dans plusieurs circon-
slanoes que leurs mâsses sont extrêrnement, petitos par rapport, aux
masses des planètes. Lour mouvement est souvent troublé d'une
manière considérable, par I'acl,ion qu'elles éprouvent de la part des
planètes dans Ie voisinage desquelles elles viennent, à passer; si
leurs nrasses n'étaient pas très petites relativement à celles tle ces
planètes, elles produiraierrt en même temps des modifications ap-
550 (}RAvITATIoN UNIvERST]I,ID.
préciables dans le mourement do ces derniers astres : 0r, 0n n'il
jamais trour'é, dans le mouvement des planètes, rien qui pût être
att,ribué à I'acl,ion perturbalrice des comètes. Il est même amivt!
qu'une comèto a lraversé lc syslèmc dcs satellites de Jupiter sans
que les rnouvements de ces satellites aient rité troublés en aucune
manière.
S 999. Pesanteur à lo surfncc du solell et des planètes.
-corpsL'rttraction que le soleil e[ les planètes exercent sul tous les
qui les. environnent doit s'exercer en particulier sur les corps
placés près de leur surface ; eI il doit en résulter des phénomènàs
analogues àceux que produit la pesarrleur à la surfacede la terre.
Les corps qu'on abandonnerait à eux-mêmes, dans le voisinage de
la surface du soleil, tornbgraient sur cette surlace: si des obstacles
s'opposaient, à leur chute, ils exerceritient rles pressions sur ces
obsl,acles. Ilcn est de même pour les corps situés dans le voisinage
de la surface d'una quelconque des planètes. l{ais cette pesanteur,
à la surface des planètes et, du soleil, ne s'exerce pas part,out avec
la même intensité : elle déperrd à la fois de la masse âu globe sur
la surface duquelon la considère, eb du rayon de ce globe, c'est-à-
tlire de la distance qui séparo la surface du point ceÀtral ou toute
la masse pourrait être concentrée sans que I'attraction totale qu'eile
exerce ftt sensiblement altérée. Il n'est pas difficilo de calculer
I'intensité de la pesanteur à la surface du soleil 0u d'une $lanète,
e,n,tenant coûrpte des deux éléments dont nous yenons de parler.
F-aisons ce calcul pour le soleil.
L'intensil,é de la pesanteur sur la terre étant représentée par ,l ,
celle qui existc sur la surface du soleil serait représentée par
3s{'936, si le rayon du soleil étaitégal à celuide la terre. rltaii le
rayon du soleil est 4 4I fois plu.s grand que celui de la terre 1$ ,t S0);
I'attraction exercée par le soleil sur sa surface est donc lZ{Lt* foii
lrlus petite quesi son rayon ét,ait égal à celui de la terre (,12 844 est
fo carré de,l,l 2). En divisant 35,[ 936 par 4 I 5trL, ontrôuve 9g,30
qui es[ la mesure de I'intensité de la pesanteur à la surface du
soleil: cette intensité est plus de 9'8 fois plus grande que ceile de
la pesanteur sur Ia terre.
Pour se faire une juste idée de ce que signifie ce résultal, orr
peut concevoir quo I'on se serve d'un appareil à ressort, tel que
ceux que I'o.rr emploie souvent pour peser les corps. Cet appaieil
étant gradué, il suffit de suspendre un corps au crochel doni-il est
pln!, pour que la position que prend un index ou une aiguille mo-
hile lo Iong de la graduation, indique tout de suite le poididu corps.
Supposons rlonc qrre I'on suspende à cet appareil r:n eorps pe.çânr
ùlouTxlflEN'r' DE l.A l,LNl;. 551
t'Llt'r'ulïiiA'r't()NS l)tl
I kiloglarnrne, I'aiguille s'arrôtera, sur la graduation, à la division
rpri correspond à 4 kilogiammc'. Si ce ntême appareil, supportant
le nrême corps , était, situé près de la surface rlu soleil , le ressorl
se trouverait beaucoup plus terrdu qu'il ne I'est sur la lerre : I'ai-
guille s'arrêterrit à la division correspondant à 98k'r,3.
(le que nous venons de dire relativentenL à la pesantettr sur la
surlace du soleil, nous pouvons évidemrnent. le répéter sans la
rnoirrdre difficulté pour les diverses planèles et pour la lune. Le
tableau suivant contient les résultats auxquels on arrive ainsi :

NO}TS PESÂNTEUR NONIS I nuronruu*


I

DES coRPs cÉl,r:srns. À I,A SURFACE. DE$ conps cÉlnstrs. A tA sultrAco.


I

Soleil .
Mercrrre .
'. . ,l.l e*,so
{,{5
Jupitcr.
Salurne
.

i
I s,&6
.l
,09
.. .l
.lI
Ydnus. o,et Uranus. . . {,05
Ln Terre. .. .l t,o0 Neptune . ,t,lo
Ilals. . . 0,50 Lune. . 0,16
.
I
.
I

$ aOO. Pertnrbatlonr du
-ouvement de la lune. Le
moirvement do révolution de la lune autour de la l.erre est dû à
-
I'attraction que la terre exerce sur la luno. L'orbite de la lune seraib
une ellipse ayant la terre pour foyer' e[ cet,te orbite serait décrite
confolmémont à la loi des aires, si la teme et la lune existaienl
seules daus I'espace. L'existettce des autres corps du système pla-
nétaire, et surtout du soleil, fait r1u'il est loin d'en être ainsi; la
lune éprouve clans son mouvement des perturbations considérables,
beaucoup plus grandes que celles qu'éprouvent les planètes. La
lune esf incomparablement plus rapprochée de la terre que du
soleil; en sorte que, si la masso du soleil étail peu différente de
celle de la terre, il ne produirait dans Ie mouvement de la lune quo
des inégalites à peine sensibles. Mais la masse du soleil est telle-
rnent grande par rapport à celle de la terre,' Que son action per-
turbatrice sur la lune produit des modifications très irnportantes
rlans le nrouvemenl de ce satellite. Àussi lo calcul de toutes les
iné.galités du tnouvement de la lune, qui ne sont pas assez pe[ites
pour pouvoir être négligées, constitue-t-illa question la plus com-
plexe de l'aslronornie mathématique.
Nous allons voir quelques exetnples tles inégalités que I'actiott
rlu soleil déternrine dans le mouvement de la lune' Mais [our ool& r
552 (;RA\ ITATION UNIl'ERSEI,T,E.
il est nécessairo que nous nous fassions d'abord une idee nette de
Ia manière dont le soleil peut agir pour produire ces inégalités.
A chaque instant, la teme ct la lune, attirées toul.es deux p:rr
le soloil, tombent I'une et l'autre vers cet ast,re cenùral. Les ddtails
dans lesquels nous sommes ent.ré précédemment (S 990)expliquent,
suffisamment.ce qu'on doit enl,endre par cel[e chute de la terre ot
de la lune vers le soleil. Si les atl,raclions du soleil, sur l'unitô dc
masse de la terre et sur I'unité de masse de la lune, étaient, égales
e[ avaient des directions parallèles, la chuûe des deux corps vers le
soleil se produirait exactcmcnl, de la mêrns nanière. et il nren ré-
sulterait aucun changement dans les positions relatives do la luno
e[ de Ia terro; la lune occuperait sur:cessivement, par rapport à la
terre, oxac[ernent les mêmes positions que si le soleil n'exerçait
son allraction sur aucun des deux corps, ]tais il n'en est pas ainsi :
I'attract.ion du soleil sur I'unité de masse de la lune est, tantôt plus
grande, tantôt plus petite que I'attracLion qu'il exerce sur I'unité de
masse de la terre, suivarrt que la distance qui le sépare de la luno
est, plus pel,ite ou plus grande que celle qui exisle enl.re la [eme el
lui. En outre, ces a[trac,lions ne sonl pas dirigées exaclernenù do
même, puisque leurs directions passent toujours par le centre du
soleil;il n'y ad'exceptiorr que lorsque la lune esten opposition ou en
conjonction, auquel cas les directions des forces qui tendent à rap-
prochor la terre et la lune du soleil se confondenl en une seule. Celte
différence de grandeur ot. de direction, des ac[ions exercées par le
soleil sur I'unil,é de masso de la terre e[ de la lune, doit donc occa-
sionner certaines modifications dans les positions que la lune occupe
suocossivement par rapport à la terre. Pour arriver à la c.onnais-
sanco de ces nrodifications, il nous suffira de raisonner comme on
le faib toutes les fois qu'il s'agit d'étudier le mouvement relatif d'un
corps par rappor[ à un autre corps qui est lui-même en mouvement.
Nous imaginerons donc qu'on attribue à I'ensemble de la terre
eù de la lune un rnôuvement commun, égal et contraire au mouve-
menù que possède réellement la terre autour du soleil; les positions
relatives de la lune et, de la terre ne seront nullement, altérées par
l'existence de ce mouvement commun : mais il en résulbera que la
terre sera réduite au repos, et, que le mouvemenù total dont, la lune
se trouvera ainsi animéo sera précisémen[ le mouvement que nous
cherchons à étudier, c'est-à-dire le mouvement relatif de la lune
autour do la terre. Or, atbribuer à I'ensembld de la terre et do la
Iune un mouvement commun égal et contraire au mouveûrent réel
dc la terre, oela revien[ à appliquer, à chaque unité de masse de
uhacun de ces deus oorps, une forco égalo, parallèle et, de sens con-
PtsRIURI}Â.I'IOI{S DU MOUT'EITENT. DE LA IUNE. 5.I3
[raire à I'attraction que le soleil exerce sur I'unité de masse de la
terre. On peut donc dire que le nrouvement relatif de la lune autour
de la terre est, dû aux actions simultnnées dc trois forces, savoir :
'1" I'attraction que la lune éprouve de la parh rle la temu ; 9' celle
qu'ello éprouvo de la part du soleil l 3o une force qui, pour chaqus
unité de mtsse de la lune, esl égale, parallèle el ds .cens contraire
à I'attraction du soleil sur I'unité de masse de la terre, Si le mouve-
men[ rela[if de la lune autour de la teme était dfr uniquemenl. à la
première de ces trois forces, il s'e{fectuerait conformément ûrrx
tleux première-r lois trouvées par Képler pour Ie mouvement. des
planètes au0our du soleil. [,es deux dernières forces tendent à
rendre ce mouvement différent de co qu'il serait si la premièro
agissait seule : la résultantc rle ces deux dernières forces constit.ue
donc la force perturbatrice due à Ia présence du soleil, c'est-à-dire
la force qui produi[ toutes les perturba[ions du mouvement ds
lune occasionnées par I'act,ion de cet aslre.
$ 30,1. Passons maintenant à I'examen de quelques-uns des
effe[s produits par la force perturbatrice dorrl, nous venons de
parler.
Lorsque la lune est en conjonction, elle esL plus rapprochéo du
soleil que la terre I e[, par conséquent , I'unité de masse ds la lune
esi plus forlement al,tirée par le soleil que I'unité de masse de la
terre. Pour avoir la force perturbatrice à cel instanl, il faut,, comme
nous t'avons dit,, chercher la résultante de I'attraction exercée par
Ie soleil sur la lune, et d'une force qui, pour chaque unité de masse
de la lune, ostégale, parallèle eb de sens contraire à I'attraction du
soleil sur I'unité de masse de la terre. La première de ces deux
composantes est dirigée de la lune vers le soleil: la seconde com-
posante est plus petite que la première, et lui est d'ailleurs direc-
ternent opposée, à cause de la position particulière que nous sup-
posons à la lune : la résultante de ces deux forces est, donc égale
à I'excès de la première sur la seconde, et agit dans Ie sens de la
première, c'est-à-dire qu'elle tend à éloigner la lune de la terre.
Lorsquo la lune es[ en opposition, elle est plus éloignée du soleil
que la terre; eb par suite I'utlraction qu'elle éprouve de la part, du
soleil est plus petil,e que celle qu'éprouve la terre, à égaliré do
rnasse; la forceque nous devons composer avec I'atlraction du so-
leil sur la lune, pour avoir la force pert.urbalrice, est donc plus
grande que r:et[e attraction, et, lui est encore directement, opposée :
il en résulto que, dans cofte nouvelle position de la lune, la forcs
perturbatrice tend encore à l'éloigner de la terre.
Lors des quadratures, la l.erre el la luno ét,ant sensitllement à la
t7
i;tr (iRA1'tTAl'lOnv uNtyrHSU,Lr.
rurênre dis[aucc du soleil, les deux cornposantes de la lbrcc pertur-
-elles
batrice onl,la rnême valeur; et. comnre solt cr)core à pôu près
tlirectemcnt opposées I'une à I'autre, à cause de la grande distance
du soleil, il s'ensuit que-la force perturbatlir:e est tiôs pe[ite relati-
vement à ce qu'elle est lors des syzygies.
. D'après cela,, on voit qu'en moyenne la force perturbatrice rlue à
la préseace d'r soleil tend à éloigner la lune rie ra ter.e le soleil
;
soulienI la lune à une distance de la terre plus grande que celle ir
laquello elle se tronverait, sans l'action de cet, uitre. lllais on conr-
prend que ceile ac[ion du soleil sur la lunedoit se faire sentir plus
ou moins. énergiquement, suil'ant, que le soleil est plus ou moins
rapproché de la terre et de la lune ; lorsque le soleii est à son pé-
rigée, il doit soutenir la lune à une plus grande distance de la teme
que lorsqu'il est à sorr apogée. L'orbite de la lune doir donc se
c.ontracter peu à peu pendant tout le temps que le soleil met à aller
tlc son.périgée à sorr apoeée. pour se dilater ensuite pendant que
lo soleil revient, de son apogée à son pérrgee.
ces alternatives d'eugmentation et de diminution de la dislance
mo]'enne de Ia lune a Ia terre amèrrent des chang.ements analogues
dans la durée de sa révolution sidérale. La troisième loi de t<éiiler,
qui convient auxsatellites atrssi bien qu'aux pranètes, monrre en
effe.tque plus dis{ance moyennc d'un sateilite à sa planèle est
-la
peti[e, moins il me[de temps à faire un tour en[ior autoïr de certe
planète. [,a rlurée de la révolr,rtion de la Iune autour de la terre doit,
donc diminuer, lorsque son orbitc se contracte, et augmenterau con-
traire, lorsque son-orbite se dilate; cette rlurée àoit être à sorr
maximum lorsque le soleil cst à son périgéc, c'est-à-dire vers le
4'''janvier, et à son mininrum six mois plu-stard, vers le,t"" juillet.
.lunece changemenr, périodique dans la drrrée de la révolution de Ia
est une des inégalités que I'observation a fait connaltre avan[
qu'aucune considération théoriquc ait, pu en indiquer I'existence;
c'est I'inégalité connue sous le nom d;aquatiort, a'nnuelle, dont la
découverte est due à Tycho-tsr'ahé ($ 2i e). tsn vertu de cette iné-
galité, la durée de la révolution sidérale cie ra lurre, évaluée chaque
anrée vers le ,lu" janvier, surpasse de plus cl'un quart, d'heure lu
valeur qu'on lui tr0uve, lorsqu'on Ia détôrminu teri le 4 iuillet.
""
S 302. Nous avons dit (!i z,r0) que la durée de Ia révoluilon si-
dérale de la lune diminue
leg à peu depuis l'époque des plus an-
ciennes observations. La tliéorie de ra gravil,atiôn univàrselle
a
nssigné la cause de cel,te accélération continuelle du moven nrouve-
rutent de la lune. Voici en quoi elle consiste :
, Nous venon$ de voir que, chaque année, le rnoyen nrouvement cle
PIIRTURBATIOI{S DU IIIOUVEMENT DE I,A I,UNE. :)I).,
la lune s'accélère eI se ralen[it, suivant que le soleil s'éloigne ou
se rapproche de la terre. Si I'orbite que décrit la terre autour du
soleil restait l,ouiours la même, il est clair qne le nioyen mouve-
ment de Ia lune reprendrait, à la ûn de chaque année, exactemcnt
la valeur qu'il avait au colntlreucernent de cctte année; en sorlrr
que, au bout d'un nombre quelconque cl'années, il se relrouverai[
toujours égal à ce qu'il était d'abord. Il est vrai que le grand axe
de I'orbite de la terre nc varie pas ($ 297) ; mais il n'en cst pas dc
mênre do son ercentricilé, qui llrend , de siècle en sii:cle , des
valeurs de plus en plus petiLes. Le changemenI de forme qui en
résulte pour I'orbit,e de la terre fait que la quantité dont Ia diitance
do la Iune à la terre esb augmentée, en moyenne, par I'action per-
turbatrice du soleil, n'est pas la même d'une annéo à nne autre : à
égalité de grand axe de I'orbite terrestre , le soleil soutient la lunc
à une distance de la terue, d'autanl plus grande, que l'excentricité
de cette orbite a une plus grande valeur. La diminutiolr continuelle
de cette excentricité entraîne donc une diminution correspondante
dc la distance movenne de la lune à la terre, et, par conséquent,
une diminution de la durés de sa révolution sidérale. Le calcul a
fait voir que I'accéléralion du nroyen mouvement, cle Ia lnne, occa-
sionnée, commo nous venons de le dire, par la variation séculaire
de I'excentricité de l'orbite terrestre, a précisément la mêmo va-
leur quo celle que I'obson'ation a indiquée dans Ie mouvement de
notre satellite.
La diminution progressive de I'ercentricité de I'orbite de la terro
ne doit pas persister indéfiniment,. Airrsi que nous I'avons dit
($ 297) , les inégalités sdculaires des excentricités des planètes
sont périodiques; I'excentricité de Ia terre, après avoir encore di-
minué pendant, un certain nombre de siècles, augmentera ensuite,
pendant longtemps, pour diminuer encore à une époque plus rc-
culée, et ainsi de suite. Le moyen mouvement de la lune ne s'ac-
célérera donc pas constammeirt ; it conrmencera à se ralentir.
lorsque I'excentricité de I'orbite terrestre cessera de diminuer pour
entror dans sa période d'accroissement I il s'accélérera de nouveau,
plus [ard, lorsque I'excentricité de la terre recornmencera à dé-
crottre, e[ ainsi de suite.
S 303. Nous pouvons encore nous rendre compte facilenrenf de
la nranière dont la rétrosradation des næuds de I'orbite de la lune
($ 20S) esc produite pail'action perturbal,rico du soleil.
Soit S le soleil , f,y1.3t2, T la terre, BB le plan do l'écliptique,
et NLN/L' l'orbite de la lune, qui coupe le plan de l'écliptique
suivant la ligne des næutls NN'. Considérons la lune en lrn point [,
556 Gnavrral'toN uNtvl:nsnr,lu.
de la partio de son orbito qui esl la plus rapprochée du soleil.
Représenrons I'attraction du soleil sur la lune par la ligne LA la
;

Fig. 359.

force qui , poul ch.aquo unité de masse, est égale, parallèle et de


sens corrtraire à I'attraccion du soleil sur l'unité de masse de la
terre, sera représentée par la ligne LB, parallèle à ST, et un perr
plus petite qug LA , parce que la teruo est ici supposée plus ioin
du soleil que la lune. La force perl,urbatrice, qui'est Ia rbsultanto
des forcss LA et LB,^sera donc représenrée parla diagonare LC rtu
parallélogranrme LACB, ei l'on voib qu'ellÀ tend à ùpprocher la
lune du plan de l'écliptique. sous I'action de cetts force,'ra lune ne
lesto pas dans le plan mené par la terre T, et par I'arc qu'elle vient
do parcourir avant, d'arriver en L; au lieu de décrire |aic LD situé
dans ce plan,, elle décrit utr ârc [,8 compris entre I'arc LD et, le
plan de l'écliptique; les-choses so passent, comme si le plan NLT,
dans lequel se mouvait la lune avant d'arriver en L, tournait au-
tour de la ligne LT, pour prendre la position N, LT. Il en résulte
que , par- suite de I'action do la force perturbatrice LC, la ligne
des næuds NT prend la position N,T: cette ligne a donc touiné
autour de la teme, dans le plan de l'écliptique, en sens contraire
du sens dans lequel la lune se msut, c'est-à-dire qu'elle a ré-
ùrogradé.
Si nous considérons encore la lune en L,, dans la parûie de son
orbite qui est la plus éloignée du soleil, nous arrivérons au même
résultat. L'Bt eL L'A'seront les deux composantes de la force per-
turbatrice, la seconde étant nn peu plus grande que la première,
parce que la terre est, plus près du soleil que la luno; .sous I'ac.
tion de la résultante L'c' de ces denx forces, résulrante qui tend
cÂusE Dli LA pnÉcESStON DES ÉqUrXOXnS, ATC. 557
encore r\ rapprocher la lune du plan de l'écliptiquo, elle décrit
I'arc L'Et compris entre ce plan et I'arc LrD' qu'ello aurail décrit,
si la force perlurbatrice n'eû[ pas agi. Il est aisé de voir qu'il en
résulte encore un déplacement de la ligne des næuds autour de la
terre, e[ dans le sens rétrogrado.
Ainsi, lorsque la lune se trouvedans la partio de son orbite, clui
os[ la plus rapprochée du soleil, ou bien darrs la partio qui en est
la plus éloignée, c'est-à-dire lorsqu'ello est dans les positions aux-
tluelles correspond la plus gran de intensité de Ia lbrce per[urbatrico,
I'action de celte force donne toujours lieu ir une rétrogradation des
næuds; les næuds doiverrt donc, en cléfinitive, rétrograder d'une
certaino quantité à chaque révolulion de la lune autour de la terre.
Il faut ajouter que,'non-seulemcnI on cotnprend par ces considé-
rations comment, I'action porturbafrice du soleildél,ernrine la rétro-
gradation des næuds dc la lune, mais encore la vitessede r:e nrou-
vement rétrogrado, calculée d'après I'action du soleil, esb exactement
la rnênre que celle qui est fournie par I'observation du phénomène.
Le changement, de position de la lune par rapport, au soleil ,
pendanI qu'elle parcour[ son orbite autour de la ter.re, fait que les
næuds ne se déplacent pas touiours âvec la rnême vitesse; leur
rnouvemen[ rétrograrlo est plus ou moins rapide aux diverses épo-
tlnes de chaque révolution de la lune. En rnême temps, quoique, en
movenne, l'action perturbatricedu soleil ne fasse pas varier I'incli-
naison de I'orbite de la lune sul l'écliptique, elle produit cependanc
une altération périodique de celte inclinaison. Ce sont ces deux
effets de l'action perlurbatrice du soleil qui cons[iiuent la nutation .
de I'orbite lunaire dont nous avons parlÉ précédemment ($ ZOel.
$ 304.. Corrso de la préeecsion des équlnoxes ct rte In
nutatlon de I'axe de trn l€rrc. On dérnontre en mécanique
qrre, si un corl)s solide, enlièrement - libre, tourne autour d'une
ligne droite placée toujours de la même manière à son intérieur,
ce[ are do rotation doit conserver aussi constamment la même
direction dans I'espace, à nroins que le oorps ne soi[ soumis à l'ac-
l.ion cle quelque force qui tende à changer cette direction. Or, on saib
que l'axe de rotation de la terre passe toujours pâr les nrêmes points
tlc sa masse I car s'il en était autremerr[, si les pôles cls la terre se
déplaçaienl sur la surface du globe, il en résulterait des change-
ments dans les valeurs des latitudes géographiques des divers
lieux , changements que Ia nresure de ces latitudes, à rJivc.rses
époques, aurait mis en évidence. L'observation n'ayanl jamais in-
diqué la moindre variation dans la latitude do chaque lieu de la
terre, on en conclnt nécessairement que la ligne cles OUIT no clrange
55n (i IIAVITÀ'TIO}J UNIVF] RSEI.f.E.

pas de positiCIn à I'intérieur du globe terrestre. Il s'ensuit que l'axe


du nronde ne devrait pas changer de direction dans I'espace, qu'il
rlevrai[ toujours aller passer par les mêmes points du ciel, si tttt-
cuno force n'agissait sur la terre de manièro à détruire cette inva-
riabilité de direction de son axe de rotation. Les-phénomènes de la
précession des équinoxes e[ de la nutation de I'axe de la terre, quc
nous avons décrits précédemment ($$ ,l ô,1 et' 172) ,, doivont donc
tenir à I'ac[ion de certaines forces perturbatrices , qui tendent
constamment à modifier la rotation de la teme, en crhangeanc la
direction de I'aro aulour duquel cette rotation s'effectue.
On a reconnu que c'es[ I'aplatissement de la terre qui est la cause
do ce changemenc de direction de son axe. Si la terre était exac-
tement sphérique, et que la matière dont elle est formée fût ré-
partie régulièremenI autour de son centre, il est clair que les actions
exercées par un astre quelconque, le soleil, par exemple, sur ses
diverses molécules, so composeraient toujours en une force unique
passant par son centre; e[ que celte force résultanto ne ferait
quo modifier, à chaquo instant, le mouvement, du centre de la terre
dans I'espace, sans exercer aucune influence sur s3 rotation autour
de ce point. Le délaut de sphéricité de la terre fait que les choses
ne ss passent pas précisément de ceûte manière, ainsi que nous
allons I'expliquer.
Le globo lerrestre, en raison de son aplalissement,, peut être
regardé comme formé d'une sphère recouverte d'un bourrelet qui
s'étend tout du long de l'équaleur, en s'amincissant, tle part et
'd'aulre de ce grand cercle, jusqu'à se réduire à une épaisseur
rrulle, près des deux pôles P, P', f9. 353. Si I'on prend dans ce
bourrelef une petite masse lI, situéo,
par exemple, dans le voisinage de I'ti-
quateur, on voit quo cotte masse, par-
ticipant, au mouvement de rotation de
la terro, décrit une circonférence de
cercle autour de I'axo PP'; on peut I'as-
similer, jusqu'à un certain point,, à un
satellito de la torre qui se mouvrait dans
Ie plan de l'équateur terrostre. Le so-
leil , on agissani sur ce satellite , dont
Fig. 353.
I'orbite est inclinée sur le plan de
l'écliptique, tloit procluire une rétrogradation de ses næuds, comme
cela a lieu pour la lune ($ 303). Toute autre masso prise dans le
bourrelet dont, nous avons parlé, et considéréo comme un satellito
rle la terre, éprouverait évidemnrent, de la part drr soleil, rrn effcl
cÂusr t)D LA pR$tcESStoN DES Équlxoxns , ETc. 559
analogue à celui que nous venons d'indiquer pour la petite masse M :
I'intersection dLr plan de son orbite avec le plan de l'écliptique
changerait progressivement de direc;tion clans ce dernier plan, en
tournant, dans le sens rétrograde.
Les diverses nasses qui composerrt le bourrelet, étant liées les
unes aux autres, de manière à former trn tout solide, la rétrogra-
dation qu'aurait éprouvée la ligne rles næuds relative à cïracune
tl'elles, si elles errssent élé indôpendantes les unes des autres, doit,
pcrsister après leur réunion ; c'est-à-dire que le bourrelet, considéré
seul, indépendamment de la masse sphérique qui es[ à son inté-
rieur, présenterait, dans son mouvement, de rotation autour de PP',
une circonstance analogue à la rétrogradation des næuds des or-
bites circulaires de ses cliverses parlies : I'interseciion du plan de
l'équateur de ce houmelet avec le plan de l'écliptiqne rétrograde-
rait dans ce dernier plan. Si I'on imagine enfin que le bourrelel,
soit invariablement lié à la masse sphérique qu'il enveloppe, on voit,
qu'il devra nécessairement I'entralner dans son mouvement rél,ro-
grade seulement, la vitesse de ce mouvement sera beaucoup
;
diminuée par I'adjonction de ce noyau sphériquc', dont la masse esl,
extréntement grande, relativement à celle du bourrelet. On voit,,
par là, comment l'action tlu soleil sur les différentes parl,ies du
renflemen[ que la terre présente tout du long de l'équateur, el, qui
s'étend, de part et d'autre de ce grand cercle, en s'amincissant, de
plus ett plus, occasionne un mouvement rétrograde de I'interseclion
du plan do l'équateur avec le plan de l'écliptique, c'est-à-dire de
la ligne des équinoxes ; ce m0uvemenI est précisément celui que
nous avons étudié précédemment sous le nom de précession des
équinoxes, et que I'observation a dévoilé aux astronomes , biett
longtemps avant qu'on ait pu en assigner la cause.
La lune, en agissant, comme Ie soleil sur les diversesrpâr[ies du
renflement équatorial de la terre, tend à produire un effet analogue.
Mais Ie changement assez rapide de Ia position du plan de son or-
bite, par rappor[ au plan de l'écliptique, fait que le résultat, de son
action sur la partie renflée du globe terrestre ne suit pas les mêmes
lois que le résultat de I'action du soleil. Tandis que le soleil déter-
mine un mouvement progressif des équinoxes dans le sens rétro-
- grade,'sans changement de I'angle compris entre l'équateur ter-
restre et l'écliptique, la lune au contraire communique aux équinoxes
lln mouvetnent périodique, et fai[ en même temps varier périodi-
quement, I'obliquité de l'équateur sur l'écliptique; les périodesdo
c,e mouvement des équinoies et de la variation de I'obliquité de
l'écliptique sont d'aillertrs lc's mêmes, et égales chacune à la duréo
560 crarr1ÂTroN uNrvnnsËr.Llr,
de la révolulion sidérale des næuds de I'orlrite lunuiro, c'est-à-dire
à I'inrorvalle do temps quo I'orbito de la lune partanI d;une position
quelconquo enrploie à y revenir. Bn un mot, tandis que lô soleil
,
en agissant sur la partie renflée de la terre, produit la précession
des équinoxes , la lune, par une action analogue , donnà lieu à la
nutation do I'axe de la terre.
S 305 9".rrg de I'optaûssemenr dc ta teno. Les phé_
-
nonrènes géologiques nous portent à croire que la terre était, piinri-
tivenrent fluide, et,que ce n'est.que par le i.etroidissement que sa
surface s'est solidifiée. cette fluidité primitive de la len e, combinée
avec son mouvcnrenl de rotation sur elle-môme, pennet d'cxpli-
quer facilement la forme légèrement aplatie que présente sa surface.
une masse fluide, dont les diverses parties s'-attirent les unes les
autres, tend naturellement, à prend_re la forme d'une sphère en
vertu de ces attractions mutuelles. 0'est ainsi que les gouttes rle
pluie, pendant qu'elles tombent, prennent exactemerù la fornre
sphér'ique, comme on le reconnalt par le phénomènc de I'arc-cn-ciej,
qui serait inexplicable sans ccla. La fabrication du plonrb de chasse,
qui consiste à laisser tomber des gout.tes cle plomb fondu d'une
hauteur assez grandc pour qu'ellcs puissent se solidiller penclant,
qu'elles sont en mouvemerrt, repose sur cette mème f,ropriété. Ln
lerre devait, donc tendre agsli pfendre la forme rl'une sphère
3
parfaite , lorsque son état de fluidité pernrettait à ses cliverses mo-
lôcules de se mouvoir l'acilement les unes par 1npport aux autres.
llais le mouvement de rotation dont la terrc éiait animée ne lui
a pas laissé prendre exactemenl, cette forrne. chaque nrolécule
éprouvail I'action d'une force trentrifugc résurtant de son mouve-
mcnt, circulaire aul.our de I'axe de rotaùion de la masse tour en-
tière; et cel,ùe force a dû modifier la forme quc ra t,erre aurait prise,
si ses div4ses molécules n'eusscnt été souhrises qu'à leurs actions
mutuelles. La force centrifuge tendan[ à éroigner les molécules de
la terre, de I'axo autour duquel s'efl'ect,uait rcur nrouvemcnI conl-
mun de rotation, il en esr résulté un renflement, vers l'équateur ot
run_ aplatissement vers les;rôles. La terro s'est anêtée à une
figure
d'équilibre. telle que la résultante de I'art,raction exercée pù l,r
masse entière sur une molécule située en un poin[ quelconquc de
sa surface, et de la force centrifuge relative Icette molécrrl'e, fût
dirigée perpendiculairement à la surface en ce point,.
La théorie indique que, err vertu de cct,te act,ion des forces cen-
l,rifuges, la surface de la terre a dû prendre la forme d'un ellipsolcle
de révolution aplal,i avant pour axe de figure son axo de rottrtion.
l.a solidification srrccessive des malières situties à la surlace dn
VANIÀTION DE I,'INTENSTTfj DE T,A PTSANTEUR. 56I
g!obo, ou près do cette surface, s'est effecluée ensuite sans modi-
fier sensiblemen[ la forme de cette surftrce; et c'est ainsi que la
l,eme est arrivée à l'état où nous la voyons tnaintenant, sans cesser
de présenter I'aplatissernen[ qr]c son mouvemen[ de rotation lui
avait donné tout, d'abord.
Les eaux de la rner se trouvent encore actuellement darts les
èonditions ou se trouvait toute la masse de la terre lorsqu'elle était
e'ntièrenrent fluide. ;'6lquilibre r-ls ces eaux s'établit conformérnent
à la r:ondition qui vient d'être indiquée il n'v a qu'un instant,; et la
fornte de leur surfaco est sensiblement, la même que celle quo pré-
sentaiI la surfacede Ia terre avant de s'être solidifiée. C'est ce qui
fait que ce[te surface de la mer, en la supposanf prolongée partoub,
ng s'écarte pas beaucoup de la surface des conlinents, et, que nous
avons pu la prendre comme étant la forme d'ensentble do la surface
du globe temestre ($ ggt. Nons avons vu que les diverses.mesures
effectuées sur la terre conlirment les indications de la théorie, en
montranù que, sauf lc's iruégularités accidentelles, la surface du
globe est sensiblenrent un ellipsoide de révolution aplati ayant la
ligne des pôles pour axe de ûgure ($ ,108).
S 306. Varlation do I'lnlenstté de la pecanteur snr Ia
rurfaee dl: la terre. L'aplatissement de la terre, eb la force
centrifuge résultani de son- mouvement de rotation sur elle-même,
contribuent à faire varier I'intensi[é de la pesanteur sur la surface
du globe. Comparons, par exeûlple, deux molécules de nrêmo masse
si[uées, I'une à l'un des pôles de Ia lerre, et, I'autre en un point dc
l'équateur. L'attraction que Ia masse totale do la terre exercc sut'
la première de ces molécules est plus grande que celle qu'elle exerce
sur la seconde, parce que le rayon tenrestre qui aboutiI au pôleesl
plus petit que le ravon de l'équateurl tl'un auire côté,la niolécule
qui se trr)uve au pôle n'éprouve pas I'etfet do la force centriluge,
t.andis que cotte force agit sur la molécule' situéo sur'l'équateur,
et contre-balance ainsi une polt,ion de la force qui provient de I'at-
traction de la masse de la terue sur cette molécule : donc, pour
cette double raison, la force en vertu dc laquelle Ia molécule située
rru pôle tend à se râpprocher du ceutre de la tene est plus grando
que la force analogue relative à la molécule située t\ l'équateur.
Lorsqu'on s'éloigne de l'un des pôles de la terre, pour se râ[r-
procher de l'éqnateur, on se trouve à des distances de plus en plus
grancles du cenfre de la terre ; en outre la force centrifuqe augmente
tlo plus en plus : il s'ensuit que la résultante de I'attraction exercéc
trlar la masse totale de fa terre et dc la forcs centriftrge, ré.'ultante
tlui rr'est, autre chose que ce qu'on nommd la pesanteur. a une
it62 (; RAVII'ATTOI{ UNIVERSILLX,
intensité de p-[us en plus petite. cette diminution progressive
tle
I'intensité.de la pesanteur, à mesure qu_'01 ro rupproihedet'equa-
tour, a été confirmée par I'expérienccde Ia manlère suivanre :
. La durée rles petites oscillations d'un pendule ($ 7) clépend ér,i-
demment de Ia grantleur de la.force qui âeit sur lô-corps'suspcndu
it l'extrémité du fït, et qui déterrnine ces osciilations; plus cette
force se.ra grande, plus le temps enrplol,é par le punouto à fairs
une oscillation complète sera court, toutes clroses égales d'ailleurs.
on conrprend donc que I'observation du mouvemeni,l'un penrJule,
en un lieu quelconque, permette de déterminer I'intensité àe la pe-
santeur en ce lieu; et que, en répétarrt |observat,ion en difïereirts
lieux de la terre, on puisse constaior que |intensité de la pesanterrr
varie réellemenI comme nous venons de I'indiquer. c'est ce qui est
arrivé en effet. Il rdrsulte des observations nonibreuses qui ont drté
faites dans un grand nombre de locarités, que la vitesse aiqt ise par
un. corps après une seconde de chute est dc gu"7g0 | par'seconde
à l'équateur, et de g"',8908 par seconde au pôre. on sait qu'à paris
cetl,e. vitesse que la pesanteur communique aus corps pôndant
ta
première seconde de leur chule est de g,',rg0gS par s-econde.
La découverte de la variar,ion de l'intensité d-e la pesanteur sur
la surface de la terre es[ due à lticher. cet astronome, envo1,é iir
cayenne en 1.6'12 par I'Académie cles sciences cle paris, pour y iaire
des observations, s'aperçut que I'horloge dont ir ru.u.riait, ei qu'il
avait réglée à Paris avant son dépari , relarrlait chaquô jour a
9Irt.unl,u^d'une quantité no[able: lïntensité de la pesanieur, pl.s
faihle.à ca,venne qu'à Paris, faisait osciller plus lentemenr le'pen-
dulo de son horloge, eL c,'esl ce qui occasionnail le retard ,lbsen,ti.
Cette découverte donna un grand poids aux idées ômises par Nervtorr
sur la forme de la surface de Ia teme, idées dont la var"iation do
I'inlensité de la pesanteur élaiI uno conséquence naturelle.
$ 307. Bxplleatlon du phénornôrre des marées. t,a
surface des eaux de la mer ne reste pas complétemenl, imnrobilo.-
si I'on fait abstraction des ondulations plus oti rnoins fortes qu'elle
préserle et, qui sonI dues à I'action du vcnt, orr saiI qu'elle jétove
et s'abaisse périodiquement, en effectuanI ainsi une oscillation com-
plè.te dans I'espace d'un peu plus de '| 2 heures: d'ailleurs, I'ampli-
t'ude totale de ce mouvement ascendant et descendant varie suivànt
les époques en chaque lieu, et sa valeur moyenne change généra-
lement quand on passe d'un lieu dans un autre rieLr. ce
iheiomone
constilue ce qu'on nomme les nrn,rees. La théorie de la gravitatiolr
universelle en a faiI connaltre la t:ause, et permet d'en-expliquer
facilenrent les diverses circonstances, ainsi que nous tllons ie vnir.
b.rpltcrtL'toN Du pHrlNoiflENE DDs i\lÀlïl'lIs. 5ti:i
D après ce que nousavons dit ($ 305), la dilection du fil à plourb,
trn chaque lieu de la terre, esb celle de la résultanto de I'attracbiotr
totale de la terre sur le corps pesalit dont il est formé et de la force
centrifuge développée sur cc corps par la rotation de la terre autour
tle son axe. Si ces rleux forces étilient les seules qui agissent réel-
lemenl, sur le fil à ptomh, sa directiorr resterait constarnmenI et ri-
gourcusenrent, la même par rapport à la surface de la terre. Mais le
solcil e[ la lune, en exerçilnt leur attraction sur le corps suspendu
à l'extrénrité du fil, donnen[ à celui-ci une direction un peu diffé-
rente de celle qu'il prendraii sans I'action de ccs astres; e[ comme
lcur position par rapport au licu que I'on considère varie continuel-
Ieurent dans I'espacc dc chaque jour, il en résulte que la déviation
qu'ils fonb éprouver au fil à plomb a lieu tantôt dans un sens,
[antô[ dans I'itutre, et que la grandeur dc cetLe déviation change
d'un instan[ à un aubrc : en un mot, en vertu de ces actions du
soleil e[ de Ia lune, le lll à plornb doit osciller continuellement de
par[ et, ri'aulre de la posirion invariablc qu'il prendrait s'il n'étail
soumis qu'à I'attracl,ion de la terre et à la force centrifuge. Le
calcul montre que lc plus grand angle fornré par deux des positions
que le fÏl à plomb prend ainsi successivement, tt'est qu'une très
petite fracbion de seconde ; cet angle est trop petif, pour que le
changement de rJirecl,ion du fil puisse être aperçu, quelque soin
rlue I'on mette à I'observer.
Le fità plomb n'es[ pasle seulinstrument dont on puisse se servir
pour reconnaitre lo changernent de direction de la verticalo; un ni-
veau à bulle d'air, ou mênre un niveau d'eau, pourrait également
ètre employé pour le manifester : rnais I'extrême petitesse de la
déviation tol,ale du fil à plomb, due aux actions conrbinées du soleil
ct de la lune, fait que les niveaux les plus sensibles dottt nous nous
servons habituelle.ment nc nous indiqueraicnt âucunemenb I'exis-
tence de cette déviation. On cornprend cependant que, si un niveau
avait des dinrensions suf[isarnment grandes; si, par exemple, sa
longueur était égale à la oistance qui sépare I'Europe de I'Amérique,
le changement périodique qu'éprouve la direction de la verticale
pourrait devenir Ïacile à apprticier à I'aide de ce[ immense niveau:
on devrait voir la surface du liquide, dans cet, instrument, s'élever et
s'abaisser périodiquementti chacune de ses extréniités. Or, ceniveau
est réalisé par l'océan Atlantique, qui s'étend en effet, del'Europe à
I'Amérique ; les oscillations de la surface de I'Océan, qui constiluent
le phénomène des marées, ne sont autro chose que les mout'ements
occasionnés dans le liquide par le changement, périodique de la di-
lection de la verticale, résultant, dcs actions du soleil e[ de la lune.
56lr GRAVI'I'ÂTION UNIVÙRSEIIU.

$..30.8. -rp|u.r
nous êtrs fait, cetre idée générale de ra cause des
osoillat,ions périodiques de la surface cle limer, cherclrons à ana-
lyser le phénomène_plus en détail, afin de reconnaitre quelles sont
les diverses particularités qu'il doit présenter.
supposons que la mer s'étende sui toute la surface rlu Elobe ter-
re.s!,re-, e[ que la lune agisse seule pour produire les moîr,enrents
périodiques dont nous nous occupons. La surface générale des nrers
ne.diflerant pas beaucoup, dans son ensemble, dë la surface d'une
sphère, les oscrllations que la lune y détermine doivent évidenrment
ètre à très. peu près les mêmes que si ceile surface était rigourcu-
semen[ sphérique: en sorte que, pour étuclier ces oscillatiois, nous
pouvons nous placer dans ce cas simple, et faire abstract.ion de
I'aplatissernent et des diverses irrégulirités accidentelles de la sur-
face de la mer.
Le corps pesql.t suspendu à I'exr,rémité du fil à plomb, que nous
supposons installé en un des poinls de la surface a'gcn d'e ia terre,

L f.oi,lloiiT,î:Hj"lX,Til,o;
celle que la lune éprr.ruve ds la
part du soleil (g 300) ; la force
pert,urbatrice due à I'action de
la lune sur le corps dont il s'a-
git est la résultante de I'attrac-
tion que la lune exerce sur ce
corps et d'une force qui r pour
chaclue unité de mâsse , est
égale et contraire à I'attraction
cle la lune sur la terre entière
regardée comme condensée au
point O. Cette seconde force ,
toujours parallèle à la ligne OL,
tandis que la première est diri-
gée suivant la ligne qui joint la
lune au point considéré sur la
terre, est pltrs grande ou plus
vanr que ra disrance oL esr 0,",ïtiliJïJiti3ï:ilîîïî:
distance de la lune à ce poinr cle la terre. Il es[ aisé do voir,
d'après cela, que, par suite de la présonce de Ia lune en L, l'interr-
sité ds pesanteur est seulemenl, dinrinuée en A et e,i B, sa,,s
-la
que sa direction soit changéer ; qu'en C ct en D, il n'y a pas de
changemenL sensible dans l'intensité, ni dans la direction de
D\PI,ICA'I'ION DU PHÉI{OMÈNE DES MANÉES. 56iI
trctte fbrce ; qu'en E e[ en F lo corps pesant du fil à plonrb s0 rap-
trrroche do la lune, cequi donne au fil les directionsEe,,Ff, au lieu
des clirections L'O, FO; enfin, qu'en G eten H, Ie corps pesantdu
lil à plontb e.st comme repoussé par la présence de la lune, ce qui
t'ait prendre au fil les directiols Gg, Hâ, au lieu des directions
GO, HO. La surfhc'e de la mer, qui tend toujours en chaque point
à se placer perpendiculairement à la direction du fil à plornb, et
qui semi[ exacternent, sphérique si ce fil étaiû partout. dirigé vers Ie
point O, doit donc prenclre la forme indiquée par la ligne courbe ùtnt,;
cet[e surfac.e doit s'allonger dans le sens du ditmètre AB dirigé
vers la lune, eb se rétr'écir dans le sens des diamètres tels que CD,
qui sont perpendiculaires au premier. Bn cherchant à déterminer
cette forme que la présence de la lune tend à faire prendre à la
surface de la rner, on trouve que c'est un ellipsoïde de révolution
allongé ayant le diamètre AB pour axe de tigure.
\royons mainlenanI ce qui doit arrirer dans le cas oùr la lune so
rneut autour de la terre, comme elle le fait rlans I'espace d'un peu
plus tl'un jour, en vertu de son mouvetnenb diurne. Si Ia lune reste
constamment dans le plan de l'équateur, en tournant ainsi autour
de la lerre, I'ellipsoïde suivant lequel la surface de la nrer se dispose
à chaque instant,, par suite de son action, tourne en même tenrps
r1u'elle autour de I'axe du monde, sans que son àxe de figure sorte
clu plan de l'équateur terestre. En chaque point de cet, équateur, Ia
surface de la mer doir donc monter et descendre deux fois, pendant
tlue la lune fait un tour entier autour de la terre. La mer doit, êLre
haute, lorsque la lune passc au méridien du lieu que I'on consiclère;
basse, lorsque la lune se couche; baute, lorsque la lune traverse le
utéridien au-dessous de I'horizon ; ct enlin basse, lorsque la lune se
lève. La différence de niveau enlre uno haute mer et une basso mer
est d'ailleurs égale à la diflérence entre lo plus grand et le plus peti[
rayon de I'ellipsoïde nrnl I en calculant cet,te différence pour le cas
ou la distance de la lune à la terre a sa valeur moyenne de 60 ravons
terrcstres,on trouve qu'elle est de 0"',50. In tout point de Ia sur-
face de la terre, qui n'est pas -qur l'équaleur, le mèrne phénomène
doit se produirc, avec la seule différence que I'amplitude des oscil-
Ia[ions de la surface de la nrer est plus peiite qu'à l'équateur, et
d'autant plus petite que le point que I'on considère est plus éloigné
de ce grand cercle; aux pôles, I'arnplitude des oscillations se ré-
duit à zéro, ou, en d'arrt,l'e.s terures, la surface de la mer reste
rlon)plétement immobiJe.
Si la lune ne ss trouve pas dans le plan de l'équateur, o'est-à-
dire si sa déclinaison n'est, pàs nulle, son mouvement diurne s'el'-
ôE
':

iô6 cRÀVlra'l'io\ ut{r\ rnsrl.r.[.


firc[ue sensibleruent .suivant, un parallèle de la splrèr'e etllesto. L'arr:
de la surfaco ellipsoidale de la mer se déplace donc en décrivant
une surface conique passant par ce parallèle, c'est-à-dire que les
deux somrnets de I'ellip-sei6ls pat'courent chacun un parallèle de la
terre, ces deux parallèles étanl situés de parI et d'autre de l'équu-
teur et à égale di;tance de ce grand cercle. En examinant ce qui
tloi[ en résulter dans les divers lieux de la terre, on voit que la mer
doit encore s'élever et s'abaisset deux {bis pendant que la lune dô-
crit le parallèle céleste sur lequel elle se trottve. L'oscillation de sa
surface, pour un poinl, de l'équateur terrestre, s'effectue exactc-
rnenl do même que dans le cas où la déclinaison de la lune est
nullo, si oe n'est que son amplitude esl, moins grande. Pour un poinI
rlo la terre qui n'est pas sur l'équateur, les deLrx hautes mers qui
se prorluisent chaque jour ne son[ pas les mêmes ; la hau[eur
qu'aiteinb la surface clo la ner, lorsque la lune passe au méridien
au-dessus de I'horizon, est différente de celle qu'elle atteint lorsque
ee[ astre passe au mfuidien au-dessous de I'horizon. Aux pôles,l'os-
cillation de la surface cle la mer se réduit encore à zéro.
Le soleilexetce sur les eaux de ltr nter une action analogueà l'ac-
tion de la lune I mais, quoique sa nlasse soi[ extrêmemen[ grandc
par rapporbà la masse de la luue, son influence sur les oscillations
des eaux de la mer est plus faible que celle du satellite tlo la teme,
parce qu'il est, à une distance de la terre beaucoup plus grande rluc
la dis[ance de la terro à la lune. En tenant contpte de ces deux
cirr:onstances relal,ives à la masse et à la distance, on trouve quo
I'effet produit par le solcil doit être à celui que produit, la lurre
dans le rapport de,l à 9,0;j. Nlais, sauf cette difÏérence dans l'in-
tensité des actions des deux as[res, le soleil doit occasionner des
oscillalions de la surface de la nter présentant, exactement les nrô-
nres parlicularités que celles que produit la lune.
Le soleil et, la lune agissant en mênre temps sur la nrer, cltacutr
de ces deux aslres produit lo mêrne effet que s'il agissait seul ; les
-oscillations dues à I'act,ion du soleil se combinent' aveo celles que
'produit la lune, etil en résultepour lasurface de Ia nter un lnou-
vement complexe, dont il nous est facile d'indiquer les principales
circonstances. Supposons que les déclinaisons du soleil et de la lune
soien[ nulles, en sorte quc, en vertu du nouvemen[ diurne, I'un
eb I'autre se meuvenI autortr de la terre sans sorlir du plan de son
équateur; si la lune es[ en conjonction, ltls axcs des ellipsoïdes
dus aux acbions isolées tle la lune et tlu soleil sur les eaux rle la
rner son[ dirigés suivaut la mênre ligne droite; les effets dus à
chacun des deux astreg s'ajoutent, et il en résulte une oscillatirrn
II\PLICATI(JN I)U PHÉNOMÈNE DES NI,\RÉtsS. 567
()\acleurent pareille à celle quo déterminerait la luno seulo, si ce
rr'es[ que son aurplitude est plus grande; lo rapport de 4 à 2,0S,
tlui existe entre les intensités ties actions perturbatrices dues au
soleil et à la lune, fait que l'amplitude de I'oscillation produite par
lcs deux astres esb à celle clue prodrrirail la lune seule, dans le
rapporl de 3,05 à 2,05, c'est-à-dire que cette arnplitude, pour un
lroint de I'equateur, est de 0',,,n1[*, au lieu de 0-,50. Si la lune
cst. en opposition, les axes des deux ellipsoïdes coïncident encore,
et I'oscillation de la surflace de la mer es[ exaclernenb la mêrne que
lors de la conjonc[ion. Lorsque la lune est en quadrature, les axes
des deux ellipsoïdes son[ perpendiculaires I'un sur I'autre, en sorte
r;ue les effets dus au soleil.el à la lune se contrarient; si la mer
rloit être haule en un point, en vertu dc I'action de la lune, elle
rloit être basse au même instant en \,ertu de I'action du soleil ; et
oomme I'action de la luns I'emporte sul.celle du soleil, il en résulte
une oscillation présentant les mêmes circonstances que celle que
la lune produirait seule, avec cette différence que son amplitude
est, plus faibledans .le rapport de ,1,05 à 9,05; à l'équateur, cette
amplitude est de 0n',96 au lieu de 0",,50. A toute autre époqne,
compriso ent,re les syzygies e[ les quadratures , les axes dos ellip-
soldes Iunaire o[ solairc font entre eux un angle aigu: l'existence
simultartée des actions du soleil et de la lune fait que la surface cle
la mer prend la forme d'un ellipsoïde ayant son axe de figure com-
pris dans cet angle aigu, et plus rapproché de I'axede l'ellipsoide
lunairo quo de celui de I'ellipsoide solaire; la clifférence entre lo
;llus grand et le plus petit rat'on de ceI ellipsoide résultanIr pâsse
rf 'ailleurs par tous les états de grandeur, depuis 0"',7l* jusqu'à
0n',26, lorsque I'angle formé par les axes des ellipsoides lunaire et
solaire augmente depuis zéro jusqu'à g0 degrés.
Ainsi, en supposant, que les déclinaisons du soleil et de la lune
restent toujours nulles pendant toute la durée d'une lunaison, I'os-
cillation de la surface de la mer, en un point do l'équateur, pré-
sen[era successivement les circonstances suivarrtes. Lors de la nou-
velle lune, Ia pleine mer amivera à I'instant oir la lune passera au
méridien , soit au-dessus, soil au-dessous de I'horizon-; la basse
rner arrivera à I'instant où la lune se lèvera ou se couchera : la
différence du niveau de la pleine nrer et, de la basse mer sera de
0n',7.t. A partir de cette époque,la lune s'éloignant clu soleil sur
la sphère célsste, cn allanI du côté de I'orienL, la pleine mer ar-
rivera chaque jour un peu avalI le passage de la lune au mériclien,
et la basse mer un peu avant le lever ou le coucher de c,et astre ;
I'amplit.ude de I'oscillation rliminrrera rle,iorrr en jorrr. [,ors drr pro-
568 GRAYITATION UNIYERSEI,T,E.
mier quartier, la pleine mer arrivera ds nouveau à I'instant drr
psssage de la luneau méridien: et I'amplitude de I'oscillation de la
mer se réduira à 0n',26. Après le premier quartier, I'amplitude de'
I'oscillation augmentera continuellement, e[ la pleine mer n'arrivera
plus qu'un peu après lo passage de ltr lune au méridien. Bnfitt,
lors de la pleine lune, la hautemer arrivera denouveau à l'instant
du passage de la lune au méridien ; et la différence de niveau de la
haute mer et de Ia basso mer redoviendra égaleà 0n',7i. A partir
de là, pendant la seconde moitié de la lunaison, les choses se pâs-
serorrt exactement de la urêms manière que pendant la première
rnoitié.
Dans ce même cas, ou les déclinaisons du soleil et' de la lune
restent constamment nulles, I'oscillation de la surface de la mer' en
un lieu quelconque non situé sur l'équateur, doit présenter sttccessi-
vement des circonstances entièrement pareilles à celles que nousve-
nons d'indiquer ; si ce n'est que I'intensité du phénomène est moins
prononcée, et d'autanl, ntoins que la lal,itude du lieu est plus grande.
Aux pôlos, la surface do la nrer doit. rester absoluntent immobile.
Si enfin nous ne supposons plus que les déclinaisons du soleil eb de
la lune restent toujours nulles, afin do rentrer dans la réalité, nous
verrons que le mouvement oscillatoire de la surfaco de la mer se
compliquera, tout en s'effectuanb encot'e dans son ensemble à peu
prrès comme nous venons cie I'indiquer. Les déclinaisons du soleil
et ds la lune, tantô[ grandes, tantôt petil,es, tant boréales, tantôt
australes, donneront lieu surtout à des dilTérences entre les deux
marées d'un même jour, pour tout point dont la latitude n'est pas
nulle, ainsi que cela avait, lieudéjà dans le casoirnous no considé-
rions que I'atrtion de Ia lune sur les eaux de la mer. La variation
des distances ds la lune et du soleil à la terre, en apportant des
variations correspondantes dans les intensités de leurs actions sur
les eaux de la mer, vient encore compliquer le phénomène. I\fais
au milieu de toutes ces complications, le mouvetnent do la surface
cle la mer est toujours réglé sur lo ntouvement diurne de la lune au-
tour de la terre; la pleine mer arrive trhaque jour à I'instant mêma
du passage de la lune au méridien, ou bien un peu avan[ ou un pell
aprèsce passage ; etcomme lo ternps qui s'écoule entre deux passages
successifs de la lune au méridien, au'dessus de I'horizon, est moveu-
nement de 24" 50*, il s'ensuit que I'intervalle de temps cotupris en-
tre deux pleines mers consécutives a unevaleur tnoyennede { 2r' 25n'.
$ 309. Le phénomène des marées, tel qu'on I'observe sur les
bords de la mer, a une très grande analogie avec le mouvement
oscillatoire rlont, nous venons d'indiquer rapidement, les principales
ÈXPLI(;A]'ION I)TI PHÉNOMù]NE I)ES MARÉES. 569
oircouslânces, cependanI il es[ loin d'être complétement identique
avec cre mouvement ; il existe entre eux des différences essentielles
que nous allons signaler.
Dans clraque lieu, I'intervalle de temps compris entre deux hautes
mers consécutives es[ bien égal. en moyenne, à 4 2r' 25n' ; mais la
Iraute mer, au lieu d'arriver à I'instant même ori la lune passe au
rnéridien, lors des syzvgies et, des quaclrat.ures, n'arrive qu'un cor-
llin temps après cc pflssagc. L'oscillai,ion de la surl'uce de la mer
est bien [oujours réglée danssort ensemblesur le mouvetnenb diurne
de la lune au[our de la terre ; rnais cltacune des phases de cetttr
oscillat,ion es[ en retard sur I'ins[ant auquol elledevrait se produire,
d'après les considérations théoriques clui viennent d'être exposées,
et ce retard est d'ailleurs très différent d'un lieu à un autre lieu.
L'amplirude de l'oscillalion de la surface de la mer, en chaque
licu, esb bien tanfôt grantle, tantôb petite, e[ les alternalives d'aug-
rnelrtation et de diminution de cette amplitude se règlent bien sur
lcs phases de la lune, de nrhnjère qu'à unc même phase correspond
toujours à peu près la même difl'érence de niveau d'une haute
mer e[ r]e la basse rner qui la suit ; mais ce n'est pas à l'épo-
que même de la nouvelle lune ou de la pleine lune que le phéno-
mène a sa plus grande intensité, et, ce n'est pas non plus à l'époque
des cpadratures que son intensité est la plus petil.o. L'amplitude
de I'osoillation augmente et diminue successivemcnt, en suivant
exactemenl. les lois qui résultent des considérations tbéoriques pré-
cédentes : nrais les plus grandes e[ les plus petites r,aleurs de
cebte anrplitude n'arrivent qu'cnviron un jour et demi après les
époques auxquelles elles dcvraient arriver d'après ces considéra-
tions théoriques.
La quantitédont la surface de la mer s'élève et s'abaisse succes-
sivernen[ est en général beaucoup plus grande que celle que nous
avons trouvée, err admelt.ant quecetle surface prend à chaque in-
stant la figure d'équililrre qui convient à la grandeur eL à la direction
<les actions perturbal,rices du soleil et de Ia lune. Nous avons vu
que la plus grande différence de niveau qui puisse erisier, dans
cebte hypothèse, ontre une haute mer et la basse nter qui la suito
esl seulement r]o 0n',7/r., à l'équateur, si le soleil et Ia lune sont à
leurs ntoyennes distances de la terre; dans le cas où le soleilet la
lune se trouveraient tous deux à leurs plus petites distancos de la
terre, ce[te différence de nivcan ne serait pas bcaucoup augmentée :
or il existo certaines localités sur les côtes de France, ou l'étenrlue
clu mouvement de la surface cle la mer dans le sens vertical sur-
passe'|3 nrètres.
tE.
570 GRAVITATION UNIVERSTitI.[.
Enlin, lorsque les déclinaisons du soleil et de la lune ne sont pas
nulles, e[ I'on sait que. ces déclinaisons peuvont. aller jusqu'à g3;
+
pour le soleil, et 28" { pour la lrrne, il devrait y avoir une diffé-
renco notable entre les hauteurs des deux pleines nrers d.'une
rnfne journée; et les observaLjons n'indiquenf en général qu'une
différencs insignifiants entre ces hanteurs.
Toutes ces divergences entre les oscillations réelles de la surface
de la mer, et le mouvemenb quo les actions perturbatrices clu soleil
ct de la lune sembleraient devoir lui imprimer d'après oe que nolrs
avons dit, tiennenû à deux causes distinctes. La première consisl,e
en co que Ia lerre n'est pas entièrement, recouverte d'eau, comme
nous I'avons supposé; et la seconde, en ce que la surfacs do la
m9r, au lieu de prendre à chaque ilrstant la forme qui convient, à
l'équilibre des eaux sous I'action des forces qui leur son I appliquées,
est au contraire constamment en mouvement, parce que la iorme
d'équilibre vers_laquelle elle tend change continuèllement, ec qu'elle
no pouI jamais I'at,teindre.
Les eaux de la mer, contenues dans un espaco limité de par,[ et
d'autre par des con[inents, oscillent dans cet e,space, qui forme unc
sorte de vase de peu do profondeur eu égard à ses dimonsions trans-
vorsales ; leurs oscillations sont entretenues par les actions pertur-
batrices de la lune et du soleil, dont l'intensité et la direction
changent, à chaque instant. Lorsque, par suiie de ces ar:lions, la
surface de la mer doit monter d'un certain côté du bassin qui la
ronferme, les eaux se portent de ce côté; la vitesse avec laquelle
s'effectuo ce mouvement de transport fait que les eaux no s'arrêtent
pas lorsque leur. surface a pris l'élévation qui convient à r'équilibre,
et qu'elles conlinuent à se mouvoir dans le nrême sens, juiqu'à ce
que lour vitesse-soit complétement détruite par l'action de la pesan-
teur e[ par les frottements contre le fond, de sorte que le nouve-
ment oscillatoire, dans le sens vert,ical, prend ainsi, sur les bords
de la mer, des proportions beaucoup plus grandes que si la mer se
mettait à-chaque instant en équilibre sons I'aclion dàs forces qui lui
sonl app.liquées. On comprend par là, non-seulement pourquoi la
nrer s'élève et, s'abaisse beaucoup plus qu'elle ne semblôrait âevoir
le faire sous les actions de la lune et du soleil, mais encore pourquoi,
lors des syzygies, la haute mer n'amive pas précisément à l'insiani
du passage de la lune au méridien : à cet instant, les acûions clu
soleil et do la lune sont dans les conditions convenâble.s pour sou-
tenir les eaux de la mer à une plus grando hauteur qu'elleÀ ne pour-
raient le faire avant et après ; mais les eaux, qui ont monté sous
ses actions, avan[ le passage de la lune au méridien, continuent,
li\PI.f(:rr,lIoN DTr pHÉ\()ltiiNE DUS \rAR[:ES. 571
rlncole à rnonter pendanl quelque temps, après ce passage, en vertu
cle leur vitesse acquise.
Si les actions perturbatrices du soleil et do la lune sur les eaux
de la mer venaient àr disparaîlre brusquement, les oscillations
flu'elles auraient cornmuniquées à ces eaux, jusqu'au moment de
leur disparition, ne s'arrêleraient pas aussitôt; elles continueraiont
encore pendan[ un certain temps, jusqu'à ce que les résistances
provenant des frol,tements de I'eau sur le fond tle la nrer les aient
complétement détruites. Les actions du soleil ct de la lune, au lieu
de produire à chaque instant la tolalité drr nrouyement des eaux,
ne font, que tendre constamment à accroltre ce mouvement, puisque
celui qui a été produit par les actions antérieures de ces astr.es
persis[e encore pendant qrr'ils continuent à agir. D'un aulre côté,
le frottement des eauK sur le fond de la mer tend continuellement.
it détruire leur mouvement. C'est I'antagonisme tle ces deur causes
contraires qui détermirre les variaLions cl'intensité des oscillations
de la mer. Lorsque les actions comlrinées de la lune et du soleil
I'ermportenI sur le frottement, I'amplitude des oscillations aug-
mente; lorsqueo'est le frottement qui I'enrporte sur les actions de
la lune et. du soleil, cetl,e amplitudo diminue. On conçoi[ donc que
la plus grando inlensité drr phénomène des marées ne doit pas
avoir lieu précisément aur époques des syz.,vgies; quoique , à
partir ds oes époques, la force perturbatrice due aux actions com-
binées des deux astres aille en diminu'ant, elle I'emporte encore
pendant, quelque temps sur le frottement, et I'oscillation de la sur-
face de la mer s'âccroîl jusqu'à ce que I'excès de cette force sur le
frot(ement devienne nul. De même cette oscillation, qui dinrinue de
plus en plus aux approches des quadratures, conl,inue encore à di-
minuer après ces époques, jusqu'à ce que la force perturbatrice,
ttue aur actions conrbinées des deux astres , ait assez augmentri
liour atteindre la grandeur du froltement auquel elle était inférieure
depuis quelque temps.
La même considéra[ion, de la persistance du mouvement produit,
par les actions antérieures de Ia lune ot du soleil , fait voir pour-
quoi les déclinaisons, quelquofois assez grandes, do ces astres, ne
donnen[ lieu qu'à des différences à peine sensibles entre les hau-
teurs des derrx pleines mers d'un nrême jour.
$ 3|0. Les explications que nous venons de donner rendent
complétement compte des discortlances que la thé,lrie exposée dans
le paragraphe 308 présentait avec le phénomène des marées. Mais
la considdration de Ia forme e[ des dimensions des diverses mers ,
ainsi qno rles communications plrrs ou moins larges qui erislenl
572 cRA Vl'l'ÂTtON UNt\'ËRSDt,t,E.
entre elles, pcrnret, d'alJer encore plus loin , en indiquant la cause
tles différences frôs grandes que I'on trouve dans l'intensité de cc
phérromène, suivant qu'on I'observe daus tel ou tel lieu
Dans une mer de petites dimensions, et à plus forte raison dans
un lac , il esi clair que les oscillations des eaux sons I'action de la
lune e[ du soleil doivent être peu prononcées; dans une grantle
l'tte.r, au colr(rairc, ces oscillations doivent être beaucoup plus in-
lenses. Si une grandc mer est limil,ite de part e[ d'autrc per des
côles s'étendant a peu près suivant deur nrtiridiens, conrme l'océarr
Atlantique qui est compris entre lcs côtes d'Europe ei d'Afrique,
d'une part, et les côtes rl'Amérique, d'une au[re part,, ces deur
linrites formenl comme deux barrières, contre lesquelles les eaux
sont obligées de s'aruê[er dans leur nrouvenrent de transport, qui
esl, dirigé tantôl de I'est à I'ouest, tantô[de I'ouest à I'est: il doit
en résulter. vers ces limites, ettlans le sens verl,ical, des oscilla-
tions nohblement plus grandes que celles qui se produisent dans
une vaste mer plesque entièrement litlre, comme la mer du Sud.
Si deux mers communiquent I'une avec I'autre, les oscillations
produites par les actions du soleil et de la lune, dans une quel-
conque de ces deux mers, se propagent, dans I'autre; en sortec;ue,
dans chacune d'elles , il y a à la fois des oscillations produites di-
rcctement par les actions des deux âslres sur I'eau qn'elle ren-
fcrme, et des oscillations provcnant de cellcs que ces astres occa-
sionnent dans l'autre mer : les ma-rées qu'on y observe sonl lo
résultat de Ia combinaison de ces deux espècesd'oscillations. Si les
tleur mers orrI des dimensions très différentcs, les marées qui ont,
lieu dans la plus grande sont presque en totalité des marées di-
rectesi et, au rontraire, celles qui ont lieu dans la plus petite ne
sont pour ainsi dire que des marées dérivées, provenânb de ce que
les oscillations des eaux de la grande mer se propâgellt de proche
en proche dans toutes les part,ieJ de la pefiLo.
Les marées son[ à peine sensibles dans la mer ùIéditerranée.
Cela tient âux pe[ites dimensions que présente cette mer. Le dé-
troit, de Gibraltar, par lequel elle communique avec I'océan Atlan-
tique, n'esi pas assez large pour que les oscillations des caux de
cet océan puissent, se propâger à son intérieur, de rnanière à 1'
produire des marées dérivéôs appréciables.
Les marées de I'océan Allanùique occasionnen[., au contraire,
cles nrarées dérivées très intenses dans la mer de la Ilanche, avec
laquelle il communique très libremen[. Lorsque la mer devient
haute à I'ouest de la !'rance , dans les ent'irons de Brest , le tlot de
la pleile nter s'avanco peu à peu dans la ltanche. Ce[te petile nrer
}JXPLICA'|ION DU PHÉNOMÈNE DES MARÉIS. 573
se trouvant resserrée brusquement par la presqu'île du Cotentin
(département de la l\fanche), le flot monte contre la barrière qui
s'oppose ainsi à sir marche, et il en résulte des marées extrême-
men[ grandes sur les côtes de la baie de Cancale, eb notamment à
Granville. De là le flot continue à s'avancer, et la pleine mer a
lieu successivement à Cherbourg, au Havre, à Dieppe, à Calais, e[c.
Cette marche du flot de la marée esl rendue sensible par Ie tableau
suivant, qni donne, pour divers ports des côtes de France, le re-
tard de la pleine rner sur I'instani du passage de la lune au ntéri-
rlien à I'époque des syzygies, retard qu'on nomme I'ilaLrlissertten,
ùu port. Le mênie tableau contient en outro I'indication de I'am-
plitude moyenne de I'osc.illalion de la surface de la mer à l'époqrre
des syzygies.

HAUTEUR
Éta,nlnsnupxrl MoyENA*E
NOMS DES PORTS. tlc Ia nrarce
4u nort,
' I
I aux syzrgics.

Bayonne (embouchure de I'Adour)' 330 9,80


Royan (embouchure de la Gironde). &l 4'?0
Saint-Nazairc (cnrbouchurc tle Ia Loire) . 3&n li,3û
Lorient. 330 ô, {,tl
Brest . 3 4!t $,4ù
Saint-IIalo. 00 { 1,3û
Grawilla. {'i 30 { 9,30
'/ 4ir 5,fi4
Clrclbourg.
Le Havre (enrbouchuro tle ln Seine) 0 {5 7,14
Dieppe. {0 30 8,80
Boulogne. t0 40 ï,99
Calals. tt 45 fi,2 t
Dunkerque. tl L5 5,3{i

$ 3l {. Il est na[urel de se rlemander si le soleil' et surtout la


lune, on agissant sur I'atmosplrère de la terre, y produisent un
effet analogue à celui que ces astres produisent sur la mer et que
nous venoni d'analyser. Il
ne peut pas y avoir le moindre doute
à ce suiet. Le soleil.et la Iune exercent leurs actions sur I'air
atmosphérique tout eussi bien que sur I'eau de la mer, et il doit
en résulter, dans l'abmosplrère, de véritahles matées. Mais il reste à
voir comment nous pourrons nous apercevoirde ces marées atmos-
phériques, et si les etfets par lesquels elles peuven[ se manifester
à noui ne sont pas trop faihles potlr notls ltermett,re senlement
d'en constater l'enistence.
57tt GRAVITATION UNIVERSÈTIE.
Nous ne s'mm's pas placés de manière à voir la surface exté-
rieuro do I'atmosphère teirestre, comme nous \,0y0ns
la surfaee de
ra mer. ue n'est rlorrc pas- par I'observation
du mouvement , tailtôt,
ascendant, tantôû descendant, do cer,te surfaco extérieure, quo
les
maréos atmosphériqrres peuvent nous être renrlucs sensibles.
Nous
nous trouvons' pour ainsi dire, au fonrr de |atmosphère; nous
ne
pouvons nous apercevoir de l'existence des marées
àtmosphériques
que comme nous nous apercevrions tlcs marées de I'océai,
si nous
étions placés au fond t1 nreq or, ir esr crair que ru **ui fffrr quu
{e
nous éprouverions au fond do ra nrer, par suite'des
oscillations clcr
sa surface, dues aux actions du soreir et de tu rune c'e.st, un chan-
,
gement périodique dans la pression exercée par l'eau
sur les objets
qui nous environneraient, àn raison de l'augmentation at ,t.
tn,ti-
minution alternative de la hauteur cle Itr colonnc d'eau située
au-
dcssus de nous : la pression exercée par I'eau irait en
augmentant
pondant tout le tomps que la surface de la mer s'ôlèveriit,
et en
dirninuan[, au contraire, pendant tout le temps ,1uu-.uiiu surfar:e
s'abaisserait. Les nrarées atmosphériques ne-peuvent donc
nous
être renduessensibles que par rres variaiions périocliques rle Ia pres-
sion exercée par l'atmosphère clans le lieu or\ non, n0,,. r,rouvons,
c'e,st-à-dire par des augmentations et diminutions alternatives
tle
la hauteur de la colonnà baroméLrique qui sert cle *r.uÀ à cettt
pression.
observons maintenant que I'atmosphère n'est pas dans les mêmes
conditions que la mer, qui se trouve èncaissée clâns les continents
:
I'atmosptrèreenvironns ia terre de toutes parts, et, par conséquent,
les motifs que_nous avons donnés pour e.tpliquer'i'excès
considé-
rabje de I'amplilude rdelrc des osciilations cle'la surface rle la
mer,
$u.r ce qu'ello devrait, être d'après la théorie, ne peuvent
pas s'ap-
;rliquer au câs des marées atmosphériqu*r. L'urplitude ôtale des
rscilla[ions de I'atmosllhèro; dans re scns vertical et à l'époque
des
syzl'gies, ne doit donc pas beaucoup s'éloigner cle la ialeor
de
0u',74 qu9 Ia t,héorie assigne à cette implit.cil. La hâuteur
de la
colonno d'air sit,uée au-clessus du rieu où I'on est placé ne doit,
varier, en vertu des actions du soleil e0 de Ia lune
r Que d'une
quantité à peu près égale à ce[te hauteur de 0n,,?{,.'0i, on sair
gy'.one augmentati'n d'un mèrre, dans Ia hauteur do la'colonne
d'air qui surmonts un baromètre placé près de la suriace de ra
terre, ne produit qu'une augmentation d'un dixième de rnillimètre
environ dans la hauteur de la colonne barométrique : les orrillrtion.
de cette colonne ba.ométrique, trues gux maréËs atmosphériques,
doiverrt donr être insensiblo,s. La rliscrrssiorr d'rrn grand 'nombre
rJe
rNt'l,uEN0ti I)È ta BO'r'A'l'loN l)E L,\ ]'EtiR[, li,t'(:. 575
rueliures de la haul,errr de la r-lolonne baronrétrique , corresponclant,
aux diverses phases du mouvement oscillatoire qui constitue ces
ntarées atmosphériques, n'a on effet jamais permis rl'y reconnattre
la moindre trace de I'in0uence de ce mouvement sur la pression
atmosphérique.
Un très grand nombre de personnes attribuent â Ia lune uno in-
lluence sur les changements de temps, sur la végé[ation, sur Ia con-
servation des bois coupés à telle ou telle époque, etc., etc. Cetle idée,
extrêmement ancienne, est tellement enracinée dans les croyances
populaires, qu'elle subsistera probablement encore longtemps,
quoique rien ne tende le moins du nronde à en constater la vérité,
rri dans les coDsidérations théoriques qui ont, expliqué tant de phé
nomènes, ni dans les résulta[s exlrêmement nombreux consignés
dans les registres d'observations. La lune, dit-on, produit bien les
oscillations périodiques de la surface de la mer : pourquoi n'aurait-
elle pas aussi une in{luence sur I'air atmosphérique, et, par consé-
rlu€rrt, sur tout ce qui dépend de I'atmosphère, Ie beau ou le mau-
vais temps, la végétation , etc.? Nous venons de voir que la lune
doiL agir en effeb sur l'air comme sur les eaux de la mer, mais que
cette action se traduit en définitive par un changement insignifiant
dans la pression atmosphérique, ce qui ne peut avoir rien de
commun avec les effets que I'on at.tribue à celte action de la lune.
Il est raro que les personnes imbues du préjugé donl nous parlons
ne diseni pas que leur convic[ion es[ foudée sur le résultat, de leur
propre expérience : et crependant, des observations faites très
r'égulièrement penrlant un grand nombre d'années, dans beaucoup
de lieux tliflérents, n'onl jarnais rien indiqué qui s'accordâ[ avec
t;etle prébôndue influence de la lune, Ce nies[ t1u'en répandant de
plus en plus la connaissance dcs résullats auxquels les sciences
ont pu nous conduire, que I'on peut, avoir l'espoir de faire dispa-
raltre ce reste des croyances astrologiques.
$ el e. Inllrrenee de la rotatlon de la terro rur les mou-
vementg appûren(s d.es eorps sl(ués ù se surfaee. Nous
âvols vu que la rotation de la terre a une influence notable - sul
I'intensité et Ia direction de la pesanteur, en donnant lieu au déve.
loppement des forces centrifuges, qui, en chaque point de la sur-
face du globe, se conrbinenb avec I'altraction exercée par la masse
entière de la terre sur les corps qui s'y l.rouvent. llais cetie ihfluence
de la rotation de la teme se fait sentir encore d'une aut,re manière;
les rnouvements des corps qui nous avoisinent ne s'effectuent pas,
par rapport à nous, exactement de mème que si la terre no tour-
nait pas autour de son axe, Il est vrai qu'il h'v a génêralement
Siti GRÂVl'fA'l't0r\ UNIVtiRSEil,E.
qu'une très faible différence ont,re les nlouvcnrents tels que nous
les voyons, el ueux qui se produiraient dans les mêmes circon-
stances si la terue était immobile ; en sorte quo nous n'apercevons
mêmo pas cette différenco, et que, habituellement, les mouvoments
que nous- observons autour de nous ne nous suggèrent pas I'idée
de la nrobilité du so.l s.ur.lequel nous nous appuyous. ilais il y a
dos .cas dans lesquels la différence donl nous-parions devient tiès
sensible. Nous allons faire connaltre les expériences à I'aide des-
quelles on esl parvenu à Ia manifester d'unsmanière incontestable.
si la terre éteit immobile, un corps qu'on laisserait tonrber d'une
cer[aine hauteur, près de sa surface, se nrouvrait, exactement sui-
vant la verticale menée par son poinI de dôpart, e[ viendrait ren-
contrer le sol au pied de cette verticale. Le mouvement de rotation
de la terre sur elle-nrême fhitqu'il n'en est, pas rigoureusenrent ainsi;
le corps qu'on abandonne à I'action de la pesantéur, sans rui donner
de vitesse initiale, ne suit pas la verticale de son pointde départ,
et ne tornbe pas sur le sol au point, oùr cette ligne vient le percer.
En effet,, le corps étant en A, fg. g5b, à I'instant ou on i'aban-
donne , se lrouve réellemerrt
animé d'trne certaine vitesse,
qui est celle qu'il possédait en
amivant au point A, en vertu
de la rola[ion de la terre; ce
rorps es[ donc dans les mêmes
conditions que s'il était lancé
horizontalement, à partir du
point A , et, en conséquenco,
il tonrbe en décrivant une ligne
courbe Â8. Pendant qu'il se
meu[ ainsi, la terre continue à
[ourner; la verlicale 40, rnenée
par lo point, do départ du-corps,
se déplace sans cesser de se di-
riger vers le point O. Si cette
verticale suivai0 le corps , do
manière à passer constammenb par la position qu'il occupe sur Ia
ligno courbe AB, un observateur, placé sur la terre e[ emporté par
elle dans son mouvement ds rotation, croiraib que le corps se meut,
réellement suivant la ligne AC, puisqu'à chaque instant il le r,er-
rait, en un des points ds cette ligno. I\lais il n'en est pas ainsi : nous
allons reconnattre sans peine qu'à I'instant otr le corps vient'ren-
contrer la surlacc de la terre en B, la verticale AC de son point
INFLUENCE DD LA ROIAI'rON DE LA TIRRD, [1C. 577
dc rlépar0 esL restée en arrière par rapport à lui, et a pris une
pu-sifion telle que A'C'.
Reportons-nous pour cela à ce que llous avons démontré relati-
vement au mouvemcnt d'un corps qui est soumis à I'action d'une
Ibrce conetamment dirigée vers un même point, ($ 98S), et nous ver.
rons que lo mouvenrent du corps pesant lo long de Ia ligne cour.bs
i\li, sous I'aotion d'une force constamrnenl dirigée vers le point O,
doit s'effectuer conlbrrnénrent, à la loi des aires; les aires des sec-
teurs décrits datrs dcs temps égaux successifs par la ligne droite
qu.i joint le niobile au point [t, doivenL ôtle égales entre elles. Si lu
corps n'avait pas été abandonné au point A, il se serait, mû suivant,
l'arc do cercle A.{', au lieu de tomber en parcourant la ligne
courbe All I ce rnouvcment se serait efi'ectué en vertu de la rnêrne
vitesse iniliale cn A, et n'aurait difiéredu niouvement suivantAB,
qu'en co que Ia lbrce appliquée au oorps aurait été en grando
partie détruite par I'ol-rstacle qui aurait nraintenu ce corps à uno
dislance invariable de la surfacede la terre. I\[ais, que la forcequi
agil sur le corps ait telle ou telle valeur, peu imporfe (commen-
cenrenl, du $ 289); pourvu que cet[e force soit toujorrrs diiigée vers
le point 0, lcrs aircs déeritcs en temps égaux autour de ce point 0
sonI toujours cgules cnrre elles; et les villeurs de ces aires sonL le;
nremes dans lcs divers mouvements que le corps peut prendre , en
l)fll'tant rlu point A, avec une même vi[esse initiale, et sous I'action
dc forces d'intensités difïérentes , mais passan[ toujours par lc
poin[ O. L'aire ciu sccteur ABO, décrit autour du point O, dans le
cas ou le corps est abandonné à I'action de la pesanteur, doi[ donc
ôlre égale à I'aire du sec[eur ÀA'0, qui serait décrit dals le nrênt0
ternps autour de ce point, dans le cas oir le corps aurait, été main-
tonu à la hauteur ou il se trouvait, primitivenren[ : or, l'égalité dc
ces deux aires ne peut évidernrnent avoir lieu qu'autant que la
ligne A'O rencontro la surface de la terre cn un point C' cornpris
entre C et ll; c'est-à-dire que le corps pesant, abandonné à iui-
même au poiub A, vien[ [omber sur la [erre en un poin[ l], situé
en avanb de la ;'osi[ion qu'occupe le pied de la verticale du point
de dégar{ à l'instant oùr le corps arrive en ce point B. Le mouvemenI
de rolation de la terre s'effectuant de I'ouest à I'est, on voil quc
lo corps cli'on laisse ainsi tonrber d'une certains hauteur, sans lui
donnei aucune impulsi<ln, doir rencontrer le sol à I'est du piecl de
la verl,icale menée par son point, de départ,.
Cette déviation vers I'est, qu'éprouve un corps tombant, d'uno
certaine hauteur sans vitesse initiale , le peu[ dsvenir sensible
cfu'autant que la hauteur de chule esl, très grande. I\I. lleich en r
L9
ir7I CNA\'ITÂ'|ION UNIVERSILL[.
constaté I'eristence réelle_ au moyen d'expériences faites à !'revberg,
dans un pui[s dc nrine. La hauteur de chute était de 4 5g"',8. tt-a
trouvé, en prenani Ia nroyenne des reisultats fournis par un grand
nombre d'expériences, que Ia déviation vers I'est avait une valeur
dc 0,",0983. Bn calculant lrr grandeur que devrai[ avoir cette dé-
vial,ion, d'après les considérations théoriques qui viennent d'être
développées, on trouvo 0n',0276. La différence qui existe entro ces
deux nombres est bicn faible, eu égard à la grande difficulté de
flire exactemenL des expériences telles que celles dont, il s'agit.
$ 3,13. t[. Foucault est parvenu récernment à manifester d'une
rnanière encore plus complète I'in{luence de la rotation de la terre
sur le mouvement apparent des corps situés à sa surface dans ,
deux cas distincts que nous allons faire connattre.
. La promière des expériences remarquables qu'il a imaginées
dans ce bui consiste à observer les oscillations d'un pondule-d'une
grande longueur, disposé de manière à pouvoir osciller librement,
e[ avec une facilité exactement la mêrne , dans tous les plans verti-
caux menés par son poinI de snspension. [In pareil penrlule, écarté
de sa position d'équilibrc, puis abandonné à lui-même sans vitesse
initiale, elÏectue une série d'oscillations dans le plan vertical mené
par Ia position qu'onlui avait donnée d'aborcl. si la terre était im-
rnobile, le pendule no sorLirait, pas du plan vert,ical dans lequel il a
commencé à osciller; son plan d'oscillation , cle direction absolu-
nrent invariable dans I'cspace, resterait constamment dirigé vers
les mêmes obiets situés dans le voisinage du lieu oir il ost iistallé.
La rotation de la terre sur elle-même fait que les choses ue se
passent pas [out à fait ainsi.
Pour nous rendre couipte de I'intluence que ce mouvement de
rotation exerce sur les oscillations du
pendule, supposons d'abord que nous
nous trouvions à I'un des pôles de la
terre , au pôlo boréal P, par exemple,
Fg. 356, Si le pendule est mis en mou-
, Vglnêilt comme nous I'avons dib, e[ que
son point do suspension soit pris sur
un corps indépendant, de la terre et, ne
tournanl pas comme elle autour de I'axe
PP/, ii est clair que le plan d'oscillation
tlu pondule oonservora une directiou
Fig. 35ti. invariable dans I'espace ; la terre tour-
nera sous lui, sans qu'il participe à ce
mouvement de rotation, ct les plans des divers méridiens terres[res
INrLUINCI DE LÀ ROTA]]rON DE LA TERRE, ETC. 57g
viendront successivement coincider avec le plan vertical dans
Iequel s'effectuent ses clscillations. Un observateur, placé sur la
[erre, tournanI avec elle autour de I'axe PP/, eC n'a1'ant pas con-
science de ce mouvernenl dont il est animé en coûrnlun avec l.l
terre, rcgardera lcs méridiens terrostres comme inrmobiles , et,
croira en conséquenco que le plan d'oscillation du pendule tourno
autour de PP/, do nianitrle à venir succcssivemenl so placer dans
le lrlan de r:hacun de ces méridiens; la rotation de la terro s'efÏec-
tuant de l'ouest à I'esû, il r.erra le plan d'oscillation du pendnlc
tourner de I'est, à l'oues[, autour de la verticalo rnenée par son point,
de suspension , ct avec, une vitesse angulaire précisément égale i\
r:elle que possède la terre dans son mouvement cle rotation : si les
oscillations riu pendule ne s'arrêtaient pas, le plan dans lequel elles
s'effectuent senrbleraiI faire un tour entier autour de la verticale,
dans I'espace d'un jour sidéral.
Les circonstances que nous venons d'indiquer ne pourraient pas
se réaliser, en admettant même que nous pussions en effet nous
transporterau pôle boréal de la terre, si la condition de suspondre
le pendule à un corps indépendant$o la temo éLait indispensable,
Itlais il n'en est rien. Si le fil du pendule est, attacbé par son extrô-
mité supérieure à un corps lié à Ia lerre, et tournant par conséqucnl,
avec elle, le plan d'oscillation du pcndule n'en conservera pas moins
une direction invariable dans l'cspace. Pour s'en assurer', il suffit
ci'attacher le fil du pendule à un corps que l'on puisse faire tourncr
à volonté sur lui-mêrne, autour de Ia verticale passant par lo point
d'at,tache, pendani que le pcndule oscille I en niettant ce pendtrle en
rnouvement, puis faisant lourner le corps auquel il esl suspendu,
soit dans un sens, soit dans I'autre, on r,oit que le plan d'oscillatiolr
ne change pas : le fiI, e[ Ie corps pesant, qui le termine à sa parlic
inférieure,itournent I'un et l'autre sur eux-mêmes, comme on pcut
le constater en leur at,tachant de pelits aptrlendicesde papier, sans
qu'il en résulte aucune altération dc la direction du plan d'oscilla-
tion. Le point de suspension du pendule, au pôle P, peut donc être
pris sur un objet dépendant de la terre bt [ourntnt avec elle, sans
que les circonstanccs indiquées plus haut cessent, de se produirc.
Au pôte austral P', l'expérience faitc de Ia môme manière qu'au
pôle boréal P, donnera des résultats analogues; sculemen[ le plan
rl'oscillation du pendule semblera tourner en sens contraire, à cause
de la position itrverse dc I'observateur : le mouvement de co plan
sera dirigé de gaucho à droite au pôle boréal, et de droite à gaucrhe
au pôl'e austral.
En tout autre point de la surface de la terre, on ne voit pas aussi
580 GNA\'I]'ATION T]N I \'DNStiI,I,tI.

facilement ce qui doil se produire ; mais il est, crair que, si le plan


rl'oscillation.du pendulo semble tourner darrs un sens au poini A
,
ildevra sembler tourner en sens conrraire au poin[ À', situô symé-
t'iquenrenb_ par rapport, à l'équateur Ell'. À l'équateur môm"e, Ie
plan d'oscillation devra sernbler inrrnobile, parce qu'il n'y a pas rle
raison pour qu'il sernble tourner dans uri sens plutôt'quô dans
l'autre.
Ptiur analyser ce qui se passera au point, A, nous nous appuierons
sm Ia proposition suivante, qu'on démontre dans res cou.j de nré-
canique. Si I'on représente par la ligne oB I'angle donf la terre
tourne autour de son axe dans un temps très court,, et que I'on
cons[ruise le parallclogrammc ocBD, ayant ses côtés oc,oDdirigés
I'un suivant oA, l'autre perpendiculairement à oA, la rotation'ôB
autour de I'axe PP' équivaut à deux rotations simultanées, I'une
?rul0ur de oA c[ représentée en grandeur par oc, l'autre autour
dc ol" c[ représentéo en grandeur par 0D. supposons d,nc que,
pendan[ un temps très court, la rotation oB cle'lâ terre, autoui dc
son axe PP', soit remplacée par lcs deux rotations oi autour de
I'axe oÀ, et oD âutorrr de l'axe oF'; et voyons queile influence cha-
cune de ces dcux roùations partielles peuI avoir sur la direction rju
Plan d'oscillation d'un pendule installé au point a. Bu égard à ln
rotation de la temeautour. de I'Rre 61i, le penrlule, placé-cn A, se
lrouve dans les rnêmes conditions que lorsqu'ir est clans un point
rlc l'équateur BFI', et quc I'on consiclèro la rotition rée lle de la terre
autour de I'axo PP/:la direction du plan dlosr;illation du penclule
rr'est donc nullement niodifiée par I'existence de la rotatioir cle la
lerro autour de I'axe ol', en sorteque nous pouvons faire abstrac-
tion de la rotation oD. Dès lors, Ia rotation oc subsisrant seule, le
pendule installé en A doit se compor[er cornme il le firisait en p,
tru égard à la rotation réef le de Ia terle aufour de pp/ : re pran d'os-
t:illation du pendule doit sembler tourner àutour de la veriicale oA,
aveo.uno vitesse angulaire égale à celle dont la terre serait animée,
si elle nepossédai[que Ia rotation composante o0au ricu tle la ro-
tation résultante oB; c'est-à-dire que Ie temps qu'cmploicrait le
plan d'oscillation à faire un tour entier autour dela veiticate oA,
si les oscilialions du pendule ne s'arrêtaient pas, serait à ta durée
tJu jour sidéral dans le rapport inverse des lignes o0. oti.
euarrt
luu.sens dans lequel s'efiectue ce mouvemeni apparent du plan cl'os-
cillation du pendule.au point A, il est évideninrcnt le môme qu'au
1 ôte le plus voisin, c'est-à-dire que le plan doit, sembrer tournercle
snuche à droile, en un point quelconque de l'htimisphère horéal, e[
de'droite à gauche, en un point quelconque tle |hômisphère austral.
INI'LUEN(;Ij llE LÀ tio'l'ÀTloN Du LÂ TIiRliE ' ETC' 58/l
ll. F'oucaull a réalisé à Paris l'erpérience dont, nous renons d0
narler, et cela sur uno vasle éclrelle . un grand nombre de personncs
int, 1lu la voir, et assister ainsi ir trne vtlritable manifeslation lt'ti-
ficiells du mouvement tle
rotation cle la lerre sur elle-
même. Un fil d'acier, d'en-
viron 6 & mètres de lon-
gueur, était solidemcrrt
encastré Par son extr'émité
supérieure, dans une Pla-
que 'métallique fixée au
ientre de la cotrPole du
l'anthéon, et suPPortail
une boùle de cuivre d'un
poids assez lort attachée à
ion extrémité inféricuro.
I-orsque le pendule ainsi
forrné était mis en mouve-
ment, il effectuait ses os-
cillations avec beâucouP do
lenteur: la durée de cha-
cune d'elles était d'environ
I secondes. Àfin de rendrg
plus sensible le mouvement
de rotalion du Plan d'oscil-
lalion autour de la vorti-
cale, on disposait deux Po-
tits monticules de sablc fin
a,, û, fig,3'ù7, allongés
chacun suivant, une direc-
tion porpendiculairc nu Plan
vertical dans lequel le Pen-
dule commençait à osciller,
et situés I'un .d'un côté ,
I'autre de I'autre côté de ce plan. une pointe fixée au-dessous
de

io iroof pendule venait, 1 ôhaquc oscillation rencontrer ces deux


"Oo ie sable, et les entamaib ainsi peu à pe,u,^à Inesure qtre
monticules
i* pfr" à'oscillation Lournait, ç,ommc on le voit sur la figure. Il é[ait
imlrortant qne lo pendule I'ùt mis en mouvemen[ avec to*tes
les
p..*"ii"" J possibles, pou r qu'il.comtnençà[ sa-première oscillat ion le
!ans avoir la rnoinclrc iito.rL initiale; pgur ce)4, ott dérangeait
o. position naturelle cl'équili-bre, ct après lrri avoir donné
i*"0ù. sa
'l{}'
5ti2 GnAvITATIoN UIUYERSETLL].
l'écartoment nécessaire, en raison de I'amplitude qu'on voulait
obtenir pour les oscillations, on là maintenait,
inrrnobile dans cette position au rnoyen d,un fil
"fixe
!, fiy. 358, attaché à q_uelque
-boulb objer : puis,
lorsqu'on voyait, que la drtaif bien en repos
9lrl.. ggttg posirion parriculière , on brfrtair lo
nl ô à I'aide de la flamme d'une allumette, et le
pendule partait aussitôt, en laissant tomber im_
F-is. 358. médiatemen[ la portion du fil b quignvironnait
la
boule.
- L'expérience de III. Foucault a été répétée dans un grand nombre
de lieux et partout
, elle a bien réussi. Les oscilluii.i* ,Ë se con_
servaient pas assez longtemps.pour qu.. lo plan d'oscillation
piit
faire un tour entier aulôur de tà verticale mbnée p*
iËïoint ao
suspension du pendule; mais il suffisait de mesurLr
I'anile dont
ce plan tournait dans un temps querconque: pour.***no'ttra
quu
la vitesse de ce mouvement dé roiation, uitei.b q.,i ,"ri;i;;'un
rieu
à un aut,re, étaiI bien d'accord avec les considérations
ihùorigues
que nous venons de développer.
$ B | 4. La seconde expériônce de [I. F'oucault esr fondée
pri.cipe de nrécanique, que si un corps soride, symotriquelarsur 0e
rar)-
port à .n axe, reçoit un mouvement de rotatiirn"autou.'àà
et qu'arrcune force nu oigrl" ensuite agir sur ce corps
let axe,
pour moditer
le rnouvement qui lui a été-donné, il continue indéfiniment,
à tourner
autour de ce même axe de symétrie, qui conse.uu
a'uitÈ,rrs une
direction invariable dans I'espace. on'cornprend que,
si l;on réalistr
0e mouvement de rotation tl'un corps symétrique par
raplrort à un
axe, et' ce corps' placé à ra surfacé de ra te*e, soii
-que mis dans
des conditions telles què r'action cre ra pesanteur qui
s'exerce sur I'i
no-puisso troubler son m0uvemcnI en aucune manière,
I'invaria-
bilité de direction de son axe de rotation fera ressorti.' i.;
chan_
gements successifs de position qu'éprouvent le.s
objets iÀ.rcrt.e.
voisins, par suite de ra rotation ob ta te*e sur cile-nrême.
si |'xc
de rotation du corps paraissait inrmobire pu,. ,oppo.i;
;;-
environnants, c'est qu.'il participerait au mouvement, de rotation
objers
dc
la te.re autour de ra ligne des Jiôres, et qu'en .onrequun*ll.hon_
gerait_ progressivement de direction clans I'espaoe.
ïinvàriabiliré
de sa direction dans I'espace cloit donc le faire parart".
un *ouun-
ment pour les observateurs.qui sont pracés *u. ru grobe
ierrestre,
et qgi tournent avec lui autour dc la ligne des pôlJs , ceiîxe
rroit
senrbler tourner autour de I'axe clu rnànrle, ,n srn,
contia;re ctu
mouvement de rotation de la teme, absolument .nr,nu
Ë. éloiles.
INTLUnN(iE Dn LA ROI.AI'ION Dli L.{ :t.[RRti, l,]TC. 593
donL le mouvemen[ c]inrne n'est qu'urrs appârcnco rluc à la rnêmo
cluse..Il.n'y 3 que dans le cas où I'axc de lotation clu corps
aurait la direction mêmc de I'axo du monde, tlu'iI scmblerait im-
nrobile.
Voici comment l[. Four:ault a disposé l'appareil, auquel il a
ilonné le nom de gyrosco.pc, ct qni est dcstiné à èànstater I'existence
de.c'e.mouvement apparent clfr à la rotation de la terue. un disque
rrrétallique uut fr{.859 ec 360, est rnonté sur un axo Dàqui est fixé

Fis.3:r9.

cn son eenlre et, perpendicnlairement à se s faces latérales. Ce disque


très massif esb ren{lé sul tonl, son cont,our, a{in que la rnatière dont
il es[ fornré soit reporl,rie autant que prissible à sa circonférence.
L'axe bb esl soulcnu à ses deux extréniités par deux pivots autour
584 CRÂf t'IATION Ul,il 1'liliSlrl.l.E.
dcsqucls lc disque ûr, peu[ t(lutll0t
li|Jtmmt [gs dour pivols sonr
portés par un anneau cc, muni de deux couteaux d, rt, analogues
au coureau de suspension d'un fléau rle balanc0,
Lcs coutgal][ {1, d,
fOposont par ln,trc arôtes rlans dcs drcltrncnrrcs pratiquées en tlettx
points opposés de I'anneau vertical ec. Enfin I'anneâu er ost stts-
pendu à un fil un peu long , ce clui lui permet cle tourtrer facilcnrcnt
autour de la verticals suivant laquelle ce fil se dispose; et potrr
ôviter que ceb snneau , âvec toul ctt qu'il porte, puisso osciller
comme un pendule sous I'action dc la moinclre cattsc qtri lc déran-
gerait de sa position d'équilibre, 0n I'a ntuni inférieuremenl d'tlne
poinle déliée qui pénètre dans un trott as-*ez largc pour qu'elle
puisse y tourner libremenI sans éprouver de frottement. Ce mode
de suspension du disque ttr, eL de l'are ûb qui fai[ corps avec lui,
perme[ évidemmentr de faire varier lir direction de cel axe l.,b de
toutes les manières possibltls. En faisant tourner I'anneau ce autour
de la verticale qui passe par le fil de suspension et par la pointe
inférieure, on peub âmener I'axc bb à ôtre diligé datns un plan
verl,ical quelconque ; en faisant cnsuite tourner I'anneau cc atttour
des arête s des couteaux d, d , on peut faire varicr à volonté l'incli-
naison de I'axe bb; et" cés deur mouventents peuvent, s'effectuer
sans qu'il en résulte de frottement sensible..
L'appareil a été constt'uit avcc le plus grand'soin . de manière
que le centro de gravité du disque ao soit exactement sur son axe
d-e rotation, et que le centre tJo gravité de I'anneau cc chargé du
disque se trouve aussi exactetnent sur l'axe forlné par les arêtes
des deux couteaux d, d. Il en rôsulte quc : 'lo I'action de la pesanteut'
n'a aucune influence sur le mouvemetrt de rotation du disqtre au-
toun de son axe de figure; 2" cettc ac[ion ne tcnd en aucunc
manière à faire varier I'inclinaison de I'axe Db, en faisant tourner
I'anneau cc autour de la ligne de suspension formée par les arêtes
des couteaux d, cl.
Pour faire I'expérience, on enlève la parlie de I'appareil qui est
représenlée seule sur la lig.360, et on l'installe datrs une ntachine
spéciale desfinée à cotttmuniqt)er au disque ûn, un mouvetnent de
rotation très rapidc, par I'intermédiaire de la roue dentée o. Lors-
que le di-qque est ainsi mis en mouvement, on le replace avec l'an-
neau cc dans la position indiquée par la nq.359. [,'axc Ùù élanl
ainsi dirigé horizontalement, fait, trn angle avec la ligne tles pôles,
et doit en conséqrtence sembler sc mouloir autour de cettc ligne,
comme nous I'avons expliqué. \Iais ce ntouvemenI apparent ne peut
s'effectuer qu'autant, que l'anneau cc tourne peu à peu autour des
couteaux d, cl, et qrt'en mÔmc tenrps I'anneau verlical ee tourne
DINSt'l'fi ltOYliNNl,] I)|j I.A 'l'Ilïlîti. 585
âutour rlu fil qui lc supporte. Cc dernier mouvcrttenl peut ôtrc ob-
servé à I'aicle tl'un miuoscopc rrr, , installé à côté cle l'appareil , ct
tfirigé vers une pctite plaquo diviséc rrrlue porte I'anneau ee; on
loit les traits de division de ccltc pctite plaque passcr les uns aprcs
lcs autres derrière la point do croiscnenl des lils d'un rét.icrrlo
adapté au microscopc. absolrtment rle lt ntÔrnc tttanière quc ltrs
rltoilcs observées à I'aide do la lunclte méridienrte sc nteuvettb par
rapport aux fils du réticulc: de cettc lunebte (S 80).
$ 3'15. llensitdr ruoyt.nrrc de la terre. -- La tlréoric dc la
gravi[ation universclle a pernris de tlouver les masses du soleil trl.
rlcs planètes, rapportécs à I'une d'elles prise pour unitd ($ 298). ll
sul'[it dès lors dedélernrinor la masscde I'un de ces t:0rps, cornpil-
rativenrent aux masses cles corps que nous \rovons âutour de nous,
pour cp'il s'orrsllive une connaissance, complètc clo toutcs les autres
r))asses. C'esl naturellement sur la terre que doiI porter cette dé-
ternrination; e[ au lieu de chercher un nombre qui représcntc la
masse entière du globe, il est prétéralrle de chercher la dertsitrj
n'toyeute de ce globe , c'est-à-dire la densité qu'il aurait, ett tous
scs points, s'il était, homogène et que sâ masse ft'rt égale à ce qu'ellc
cs[ réellement : il suffïra en effe[ de combiner la deusité n]ovenne
clc Ia l,erre avec son volunre, pour en concltrrQ art besoin la r"'alettr
de sa masse.
La densité moyenne de la lerre a été délerminée par Cavendish.
L'appareil clont il s'est servi pour celir est reirr(rsenté par les f g. 3 6 ,|
ct 362. Deux pel,ites boules de plonib, s, r, sonb suspettducs aux
e.strémités d'une tringle horiz.onlalo /rh, supportéc cn son nrilicu
Ilar un fil métallique vertical lgnr ; deux fils nréralliques o/r sonl
dcstinôs à empôcher la flexion de la tringle /r/r sous lo poids clc ces
boules. Le filtlesuspension lgnr, les fils obliques q[, la tringle lrlr,
ci les boules r, er, Jont cnfermés dans une boîtc lég;èro ÂBCDE!',
afin d'éviter l'influence dc la rnoindre agiùrrtion de l'air ettviron-
nan[; cette boîte est soutenue pirr lcs quat.t'c sugtports verticaux S, S.
Deux boules de plomb \\r, \\', beaucotrp lilus grosses que les prc-
nrières, sont suspendues à dcux tringles lerticales, réunies vets le
haut, pur la pièce lPl qui so termittc par un boulon p traversanl
unc poutre fixe. La piircc lPl' peut tourner autour du boulon 11,
avcc les boules W, \1', qu'elle supporte, de manière à lcs rappro-
r:lrer plus ou moins dcs pctitcs boules r, r: cetl,e clisposition pcrmct
en outre d'amener les boules 1\r, W rians les positions inverses tc', tr'.
Voici quel est le principe des expériettr:es auxquerlles ceb appareil
ir scrvi. Supposons cpc le levier horiz.ontal /r/r, se mette naturelle-
rnr-rnI en équilibre cn se disposant,au ntilieu rle la largeur de la bolte
586 cnavtrA:t"Ioti uNIvDnsEr,r.[.
qui I'enveloppe,lorsque les dsux grosses boules se r,ronvent
chacune
t)ul{stTÉ ]lt()rr\tix Dlr r.À 'l'tiRlui. 5S?
les place dans le plan ver[ical perpendiculairc' à la longueur du
levier /r/r. Si I'on amène les deux grosses boules dans les positions
\\r, W, elles attirent à elles les boules æ, fr, eL foni ainsi tourner le
levier horizontal fuà d'une certaine quantité autour de son milieu,
ce qui ne peut se faire qu'autant que le fil lg éprouve une légère
torsion ; les boules r, tr, s'arrêtenI dans une position telle que les
at"tractions exercées par les boules W', W', soient contre-balanc'ées
par la torsion du fil /g. Si I'on amène ensuite les rleux grosses
boules dans les positions w, t,les petites boules ff, ff, sont encore
attirées par elles, et lo fil lg se trouve tordu en sens contraire. Il
est clairque, en adnrettant que les positions W, I,V et ro, rt'des
grosses boules soient bien à égtrles distances des extrémités A, A,
tlo la bolte, I'angle total dont le levjer /r/r, a tourné autour de son
rnilieu, pour passer de la prenrière position d'équilibre à la secondc,
esL exactement Ie double de I'angle compris entre chacune d'elles e[
la position que prendraiI le Ievier /rà dans ]e cas ou les boules r, a,,
n'éprouveraient aucune action de la part des autres boules ; la
rnoitié de cet angle totalest précisémen[ I'angle de torsion du fil 19,
déterminé par I'attraction que les grosses boules exercent dans
chaque cas sur les boules n, æ. La connaissance de cet, angle doit
permettre d'évalucr la résistance que le tl Ig oppose au levier lrft,
en raison de la torsion qu'il éprouve, et par suits la grarrdeur de la
force d'al,traction de chacune dcs boules W, \,\r, sur la boule voi-
sino m. Bn conrparant ensuite cette force d'a[[raction avec le poids
de la boule r, qui n'est pas autre chose que I'attraction exercée par
la terre entière sur cet,te boulc, et tenant compte du rapport, qui
existe entre la distance des centres des deux boules æ, W, eL le
rayon de la terro, on peu[ en conclurc le rapport des masses de la
terre e[ de la boule W: ce dernier rapport, étant t,rouvé, on en dé-
duit immédiatement la valeur de la densité movenrre de la terre.
Pour connatlre la résistance opposée par le lil /g, lorsqu'il a été
tord.u d'une certaine quantité, il suffit de déranger le levier â[ de
sa po-rition naturelle d'équilibre, puis de I'abandonner à lui-même.
La torsion du fil lg le ramèno à sa position primitivo; il dépasso
cette position en vertu do sa vitesse acquise; Ie fil, se tordant en
sens conl.raire, réduit bientôt, cette vi[esse à zéro., puis ramène de
nouveau le levier vers sa position d'équilibre, et ainsi de suite : en
un mot, lelevier hheffectue une séried'oscillationsdepar[et d'autre
de cett,e position, Les oscillations étant déternrinées par la résis-
tance que le fil exercesur le levier à/r, en vertu de sa torsion, qui
a lieu tantôt dans un sens, tantôt dans I'autre, Ieur durée est litie
à l'énergie de cette résistance, et peuI servir à en détcrminer la
588 GItA\II1'À'J'ION UNI\'ENSITLE.
gr al)([)ur. On obscrvc donc la durée des oscillations horizontales du
lcvier lh, cL I'ou clr déduit la laleur rle la résis[ence quo le fil ly
0[)pose à la lorsicin, pour chaquê angle d'écartement du levier /r/r.
Orr so serb ensuite do la connaissance aiusi obtenue pour trouver
lit grandeur de l'attraction csercée par clracune des É{ro,ises
l;oules \1-, $,-., sul la petitc boulc voisirie, coninlc it a é[ô dit plus
hdrrl,.
Lcs efÏets à observer, dans ces expér'iences, sont tcllement fai-
bles, c1u'on est obligé d'employer toutcs les précautions inraili-
nablcs pour qu'ils ne soienl pas troublés e[ mêrne masclués conrplé-
ùenren[ par des ciluses accidentelles, lellcs que le mouverncnl, do
l'air ct les variations de lenrpérature. Aussi Cavendish a-t-il dispose
son erppareil dans unc chambro close, fg. 363, dans laquelle il
n'avait pas besoin dr: pénétrer. Des lunet,tes T, T, servaien[ à ob-
server du dehors , soil l'écartemcnl perrnanent du lovier [/r squg
i'action dcs deux grosscs boules dc plomb, soit lcs oscillations de t:c
lcvicr sous la seulc act.ion dc Ia torsion du fil /y. Deux peti[cs règles
horizontales divisécs ir, ir, [y. 361, élaiet)t adaplécs aux extrénrités

/ir. i(ii.
rlrr ler.icl lù, eT,
rrtrrcltaiottI itt oc'lui clcrrir)ro rJcux pcLite's0rl\'0t'-
trrlt:s lrnr lcsquellcs on pour,ail lcs voir à I'airlc clus luucLtes'l', T.
l)eu:r larnpc-* 1,, 1,, projctaicrnI rle la lurnièfc sLlr ces clcur petites
rôgles ri, ru. Uno tigo horizontalc, lorminéc par un ltouton Ii, était
cn conrrrllruioa[iurr l]rlr son itLrtr-e exfrérrtité ar,ec le support, du fil
vcr[ical lg : cn faisant tounrcr lc boulon K , otr faisait lourner en
rrêrue l,crnps crc sulrport irtrtonr d'un ase vr:rlicetl,, of I'on pouvait
uinsi laire en sorl,e quc le levier Àiù fût bien au nrilieu do la lar-
gcur de h boilc., lorsque lo lil vertical lg n'éprouvttil aucunc tor-
DENSI'I'É:S DES PI,ANÈ'[[S. 589
s'on. Enlin, une cortJe prssaiI dans la gorge tl'untl poulie MM fixi'e
lroriz.ontalentcnt au-dessus de la pièce i'l'r'; lcs deux cordons qui
s'eu détachaie nl de parl et d'autre sortaient dc la chanrLrro par deus
petitcs ouvcrturcs latéralcs, passaicnt chttcun dans la gorge d'unc
lrurrlic verticulc rr, ct suppoltaicnt, dcs corps pesants destinés à leur
tlcrrner unc lcnsion corrt,onablo: il sullislit de tirer I'un de ces deux
t'ordons p0ur quc la poulio II[[ tournirl en entralnant avec elle les
dous boules W, \\', cc qui perrnettirit de placer ces deux boules
coûllro on voulaib par ralrporI au reslcr dc I'aJrpareil.
Lcs expérience s de Otr cntlish orr[ été reptiscs depLris àr lrroybelg
par Il lleich,' qui y apportit encorc plrts de soin. ll trouva ainsi
rluc la densité tlroJ'enrrc dc la tclrc csL égale à 5,4,1.! ett l)ronant
pour unilir la densilé de I'cru. Co résrrlttttesl très pcu différentdc
cclui qui avuit étci obl,enu par Cavcnrlisb. La clcnsité des matières
rlui courposent les clivot'ses llur[ies dr-r la surfacc tlu globc terrcstre
cs[ blaur:oup plus faible cluc ce[te dcnsité moyenno; on eI] conclut,
rraturellement que la densité doit, aller en croissant de la surface au
cont,re.
$ 316. I)ensitts des planétes. --
La connaissance de lir
tlerisité moyenne ds la terre permet de trouver égalernent les den -
sitôs moyennes du soleil , de la lune o[ des planèles. Bn effel",
cl'après le tableau de la pagc 549, on connnl[ lcs rapports des
ntasscs tle ces divers corps à la masso de la terre; on peul en
conolure les valeurs quo prendraiont ces rapports cle masses, si les
volunrcs de tous ces corps étaicnb modifiés clc manière à devenir
l.ous Liglnx au volume de la terre, sans que leurs dcnsités moyennes
fussent charrgées; ces rappL)rls de masses, à égalité de volume,
slnt ér,idemment aussi les rapports das densités movenncs corres-
lrcntlantes; la valeur t,rouvée pour la densité moyenne de la terre ,
élirnb multipliée successivemen[ par cltacun de ces rapports, four-
nira les densités tluc l'ou cherclre. C'es[ ainsi qu'on a formé le
tulileau suivanl:

DENSIl'B iDENSIIE
I{O}IS DES ÀSTNES. NOùlS DES ÀSTNES.
illoJenrle. I lll0ycltrlc.
I

,t,iJ7
Soleil
lllcrcurc
.
{ 5,U0
5,09
^r-.-ll,*
Slturnc........l
Ulunus.
0,75
0,08
Vénus.
La Terrc. it,4L Ncgrtune. 1.,21
5,1û La Lune. 3,37
590 (;RaYtîÂ'l'loN uNIvEnsDt[t.
01 r'oi! que la densité m.0yenno cru soreil n'est guère supérieure
à celle de I'eau ; que celle d'uranus lui est à peu pr*ès
égale ; et que
celle de Saturne n'en es[ que les trois quarts
$ 3'17. rDéeouverte de la rotatràn de l,nnneau de sa-
rurne. Les développements dans resquers nou, ,oÀ*es
-
d-ilu.sespart,ies.do ce ch-apitre,
entrés
{ql: peuvenl clonner qu,une
faible idée de la manière dont Ia théorie'edô la gravit.l;on univer-
selle a rendu compte des particularités que l,ob"servaiion-avait
rair
découvrir dans les mouvements des asires. Toutes les inégalités
qui elalent venues successivcment éloigner ces mouvements
de la
simplicir.é qu'o. Ieur at[ribuait d'aboid, ont éré urfiiqulæ
po.
cette tlréorie;et elle ne s'est pas bornée uniquementi ioi.,.on-
naltre la causo dc chAcune d'elles, elre en a en outre assigné
Ia
grandeur et les lois, sans que jamais on ai[ [rouvé puritËr*rnurion
le.: résultats qu'eile avait fournis n'étaient pus
$q9 aux
faits. certo concordancedes inégalités trouvéus pa."onfor*es
I'observarion
aveo ce que la théorie a fait connaitro ensuite relàtivemeni
i, .t,u_
cune ri'elles constirue bien certainemenl une grande p,oo"u
un
faveur de la théo'ie de Nervton ; mais on en trouve une pr^
grande
encore dans ce fait remarquable, que ra théorie a fair
irou'er une
foule d'inégalités quo I'observation seule eût eu nuro.onù?e
peino
à d.évoiler, e[ que, par I'adjonction de ces nouveiles inéearités
à
cellcs déjà connues, on est arrivé à une connaissance beaoc-oip
ptus
précise du mouveme't, de chacun des corps rtu systeÀe'pianemiro.
Nous citerons ici deux exempres
lepTquabres dt ces .aluliur, qo,
la théorie a_indiqués, et qui ont étô pleinenrent confirmés rrar l,ob-
servation. Le premier ss rapporte à ra roration oe iùnieao
o.
Saturne, et le second à la décôriverte de Ia planète lV;pil;;.
Laplace, en cherchant à se rendre cornpïe de |exisien.u
pur*u-
nente de I'anneau qui environne sa[urne', a été conduit
à penser
que.c.c corps.singulier rr'avait pu rester peurlant des
siècle; dans la
position.qu'il occupe par_rapport à la ptinèle, que pn.., qo,it
emit
animé d'un mouvernenr de iotation dans son prân ei
;;;;;
centre. La force centrifuge, due à aô roouorent de roraùion,
de son
en
ee combinant avec I'attraction que les corps plar;és
e Ia-surtace oc
I'arneau éprouvent do Ia part, àe la pranete et aa t;an;au
rui-
même, peut nrainlenir-ceg corps en dquilibre : tandis quà.
si l,an-
heau ne tournait pas, rcs diverses purties qui re.o*pàr.nt
cède-
raienl pey q peu à I'attracr.ion dtr ra pranère, et tonineraient
res
unes après les autres
.sut sa surface , ce qtri amènerait bientôt, la
destructio' conrplète de I'irnneau. Laplace talculé la
a'ec
laquelle devaif s'efl'ecr,uer re mouvemint dc ^ rota[ion à, 'itesse
ianneau,
DÉCOU\IjRTD DE LA PLANÈTE NEPTUNI.
591
pour que l'équ-ilibre dont nous ven'ns de parler pfrt
avoir lieu, et
il en a conclu Ie rornps que |anneau emploie à fairÀ * iou,
entier
sur lui-même.
D'unautre côté, Herscrrel, qr1i, à r'aide de ses instruments
puis-
sants, observait assidiimenr, les faibles changemenrc a'afpârenr:e
de
I'anneau, troula qu'ils indiquaient une rotation do cet a'nïeau
dans
sotr plan, et il put en déduire la vitesse de ce mouvemerrt.
l-es deux savants opérant ainsi e' même temps,
à l insu Iun de
I'au.tre, et par des mo1'ens si différents, trouvèrèni poo,
, la durée
de la rotation de I'annàau de saturne, deux nombru,
tiquement les mêmes. ir*rqou iaun-
$ 348. I)éeouverte de ta plrrnête l[eptun Bouvard,
en com.parant les formules. trouvées par Laplace pour le
mouve-
ment d'uranus, aux positions dans iesquelies cetie planète
avait
été observée à diverses époques, reconnufque la théoriu
n;àtuit pu,
d'accord avec I'observation. Les actions perturbatrice.q dont
La-
place avait tenu compte, et qui émanaientiurtout
-expliquer de Jupitor et de
saturne, lre pouvaient pas toutes tes i*éguliriie. qou
I'observalion avair fait rôconnattre dans le nouvem.ii
àu-iu lriu_
nète. Bouvard eut alors I'heureuse idée d'attribuer les perturba-
tions d'uranus, don[ Ia théorie.ne pouvait pur ..naru
JÀpte, ir
I'at.,tion. d'une planète inconnue jusqùe-là : il'disait
mo*.!o'ii otâit
pers.uadé que le diamètre de I'orbite de cette planète
étalr double
du diamètrc de I'orbite tl'uranus; cette opiniàn était
sans douto
fondée sur Ia loi de Bode ($ gog)', qui condoir, en
effet à très peu
près à ce résultat.
t j.dtq émise par Bouvard en 4 g24 était regardée commo vrai-
semblable par .tous les astronomes. M. Leiemier, uprO,
,uoi,
repris.la comparaison de la théorie avec I'observation', ei s'être
assuré par lui-même_ que I'action des planètes connues
ne'pouvait
pa.s expliquer toutes les perturbations â'uranus,
entreprir oô aéter_
miner la position qu.e la-planète inconnue clevait u.riip., oun, t"
ciel, pour produire les perturbarions dont on nu pououit se rendre
compte. D'un autre côté, llt. Adams, alors étudiaït de I'universitti
de cambridge (Anglete*e), se livra également à I'examen
àe cette
question., sans que ri M. Leverrier, rri lrri, se dontasseni
qu,ils
s'occupaient, en mème temps de la rn'ême recherche. ces deux
sa*
vants furent, ainsi conduits, chacun séparément, à assigner le
lieu
où devait setrouver la-pla.ète inconnùe, parmi les .onitrll.tioor;
leurs résultats s'accordbrent presqou .o*plétement. uui* ù. ru-
verrierpublia.son travail avant u. Ananrsl Ie jou.r même (?B sep-
tembre '1846) où [f . Galle, de Berrin, en réçut ra nouvelre,'ir
' -l

5'12 <; n,tt't'ra'ltoN t-lr\ I vI lls li l. l.ti.


dirigea uno lunette vers le point du ciel indiqué par [I. Leverriot,
ct y vit cn effe[ la planète annoncée , à laquelle on a donné deprris
lc nom de lfcplune : le lieu qu'ellc occupait réellenren[ était éloisrré
dc moins d'un degré de la position que la théorio ltri avaiI assi-
gnée. Il n'cst, pas possiblede t,rouver une J)reuve plus éclatantc cn
Iirveur des tlréories asl,ronomiqucs tnodorltes.
'- rg

(jIIAPITRE SEI'TIAMD.
)

DES ÉToIT,IiS BT DBS NÉBUT,EUSnS.

$ 319. Apres avoir parcouru, dans les chapitres précédents,


touL lc cercle des connaissûnces que I'on possède rclativement au
système planétaire, il ne nous resl,e plus qu'à exposer les noLions
que I'on a pu acquérir sur le reste de I'univers, e[ sur le rôlc r1u'r'
jouc le soleil avec son cortége de planètes et dc satellitcs. C'est, cir
quo nous allons faire dans ce dernicr cbapitre. Nou.s donncrons
d'nbord quelques détails sur ce quc I'obselvution l firit connaîtrrr
relafivenrent, aux étoiles proproment ditc's: puis, t)0its nons occu-
perons cles nébulcuses, dont l'étudc est d'autant plus ilrportantc
cf curiertse, qulelle conduil à des idécs très probablcs sur la for-
tnation de tous ccs corps que nous flpcrcevolls au rnilieu de l'irn-
mcnsité.

DTOILES.

5 320, Étoltes eotorées. t.a lumièrc dcs d:l,oilcs ast gônéra-


lemcnI blanche comme celle du - soleil.llais il v cn a rluclqrres-unt'.i
qui présent,ent unc coloration ûssez prononcée. Nous pouvons cilor
notamment Antr,rès ou le Cært' rlu Scorpiort, -41ùeltnru n, lollu;r, 0[
a tl'Oriort, qui sont rougeâtres;la C/rèr'rc eT Altot'r, qui sont légti-
rcnrenl, jaunes. Parmi les étoiles rl'un nroindrc éclat, il y cn a qui
on[ une teinte verte ou lrleue.
Il résulte des indical,ions fournics par plusicurs ouvragos tle
I'antiquité que Sirfu,s était ancicnncmerrt rougcirtrc. La lunrièro de
cc[te belle étoile étant acl.uellcmenL du blanc, lr plus pur, ou rloit
cn conclure qu'elle a pordu la coloraiiorr qu'cllo pr'éscntirit tl'abord.
tl'est à peu près le seul esemptc bien constirt(r quc I'on ait drr
clrangement de couleur cle la lumiôrc d'unc irto;le.
S 3?1. Changernent d'éelert des d.toiles. - l.orsqttc ttous
â\'ons parlé de la constellalion de la Grnnde Ourse (S 0A), norrs
avons dit qne les sept étoiles principales qui la composent sont dtl
9" grandeur, à I'crception de d qui esL cle 3" graudcur. A l'époqrrc
oir lJaver a publié ses cartes célestes., en 1603, lu srrccession rles
lcrtfres qt 6., l, ù, .,., par lesquclles il dés:gnait, lcs étoiles ls-r plrrs
50.
594 [:rorr.tis.
brillantes do chaque constellation, indiquait le rang qus ces
diverses étoiles occupaient les unes par rappor[ aux autres, eu
égard à leur éclat: a s'appliquait à l'étoile dont l'éclat était leplus
grand, 6 à celle qui brillait le plus après la première, y à la sui-
vante. et ainsi de suite ($ 65). [l est clair, d'après cela, qu'h cette
époquo, l'é[oile ô de la Grande Ourse était plus brillan[e que les
éloif es €, e t rt de la même constèllation ; et , commo elle est, main -
tenantd'nn éclat bien inférieurà celui de ces trois étoiles, on doit
en conclure qu'elle s'est très notablement sffuiblie.
On a un assez grand nombre d'excmtrlles d'étoilcs dorrt l'éclat, a
notablement varié depuis une époque plus ou moins reculée. Les
unes se sont affaiblies comme l'étoile de la Grande Ourse dont nous
venons de parler, et môme plusieurs ont complétement disparu drr
ciel. D'autres, au contraire, sont devenucs plus brillarrtesqu'ellos
ne l'él,aient d'abord.
$ 3?9. Étotlce pértorllqu Il existo un certain nombr"e
d'étoiles donl l'éclat varie périodiquement, Une des plus remarqua-
lrles est, Algol, ou 6 de Pcrsëe, dont l'éclai varie de la 2" grandeur
à l:r ,1." grandeur. Pendant 2.i,t.t.", cetle étoilo est de 2" grandeur,
silns que son éclat semble changer; au bout, de ce temps elle cotn-
mence à s'affaiblir, et décrolt, jusqu'à la &o grandeur, dans l'espace
d'environ 31, j : ensuite son éclat, augmentede nouveau, c[ après
un mômo temps de 3t'f environ, elle se retrotrve de ?u grandeur. A
partir dc là, elle reste encoro invariallle pendant 2j I ir', décrolt do
nouveau, puis revient à son éclat primi[if, et, ainsi de suite. [,a durée
totale de chacune de ces périodcs successives est de !j QQtt 4gn.
[.'étoile o cle la constellation de la I]aleine est Égalernent pério-
dique; mais la période de ses variations est, bclucoup plus longue,
e[ en outre sorr éclat diminue tellement à chaque période, qu'ellc
devient complétemenl invisible pendant un certa.in tentps. Après
avoir brillé cornme une étoile de 2" grandeur, pendant environ
rluinz.e jours, elle décrolt peu a peu pendant environ t.rois mois ; il
s'ôrroule ensuite près de cinq mois sans qu'on puissc I'apercevoir,
puis elle reparaiI et met encore à peu pr'ès trois mois à reprendro
son plus grand éclat. La durée tolale de la période de ses variations
est de lt34 iours. Ces modifications successives de l'étoile dont il
s'agit ne se produisenb pas toujours do mênre: lorsqu'elle atteint
son plus grand éclat, elle n'es[ pas tonjours de 2" grandeur; sou-
vr',ni elle s'amête à la 3" grancleur. La durée de ce plus grand
éclat, et les ternps qu'cllo emploie, soit à décroitre jusqu'à sa dis-
parition , soit à crol[rc après sa réapparition, varienI en général
d'une période à unc autre.
ÉToIT,ES TE}IPORAI Iitjs. 595
0n peut encore citer parmi les étoiles périodiques, ô de (lphee,
clui varie de la 3' à la b" grandeur, etdont la période est do 5i 8h 37n,'
6 de la Lyre, qni varie de la 3u à la 5u grandeur, et dont Ia période
esl de 61 gtt gn ; q d'Antinoiis, qui varie de la 4" à la Su grandeur,
et dont la période est de 7i ht'^ 5"'; o ù'IIercule, qui varie de la
3' à la 4" grandeur, et dont la période esb de 60j 6r'; X du Cygrie, qui
varie de la 6" à la ,l 4 u grandeur, ot dont Ia période est clo 396i 2 \ r';
fa 34' du Cggne, qui est tantôt de 6u grandeur, tantôb compléte-
rnent invisjble, et dont la périodo est, de 4 8 ans.
On a oherché à expliquer le changement périodique d'éclat
qu'éprouvent les étoiles dont nous venons de parler, en admettant,
ou bien que oes étoiles tournenl sur elles-mêmesr.et nous montrent
ainsi successivement des parties do leurs surfaces qui ne sont pas
également brillantes, ou bien qu'elles sont environnées de satellites
qui circulen[ autour d'elles et qui viennent de ternps en temps
s'interposer entre elles eb nous, de manière à produire de véritable s
éclipses. Nlais ce ne sont là que de simples c.onjectures, auxquolles
on ne doit attacher que peu d'importance.
S 323. Étoltes ternporalres.- Le soir du 'l novembre 4 572,
,l
Tycho-Brahé , sortant de son observatoire d'Uranibourg, pour re-
tourner chez lui, rencontra un groupe de personnes occupées à
regarder darrs le ciel uns étoile d'un éclat très vif. Cette étoile se
irouvait dans laconstellation de Cassiopée, à une place oir il n'en
avaib pas existé jusqueJà ; et il est certain que, si elle eCrt étévisible
uno demi-heure auparavant, Tycho-Brahé I'eùt aperçuo de son
observatoire.: son apparition avaiI dorrc été tout à fait brusque. el
elle avait acquis en quelques instants un éclat comparable à celui
de Sirius. A partir de là, son éclat alla en augmentant jusqu'à sur-
passer celui de Jupiter err opposition , e[ elle devint même visible
en irlein jour. Au boub d'un mois, en décembre 4 572, elle commença
à décrolt.re progressivement, et au mois de mars 4671*, elle avait,
complétemen[ disparn. Pendant tout le temps qu'on put la voir, elle
conserva une position invariable par rapport aux étoiles voisines.
Cetto étoile de 1372 est loin d'être le seulexemple de ce genre.
Nous pouvons citer entre autres l'étoile qui se montra subi[ement
dans lo ciel, en 125 avant Jésus-Christ, e[ qui, ayant fixé I'atten-
tion d'Hipparque, fut Ia cause qu'il entreprit son catalogue d'étoiles;
une étoile qui paru[ en I'an 389, près dea de I'Aigle, qui eu[, pen-
dant trois semaines, un éclat pareil h celui de Vénus, et qui dis-
parut ensuite entièremen[; une étoile très brillante que I'on aperçut,
le ,l 0 octobre 4 604 dans Ia constellation du Serpentaire, ct qui resta
visible pendant un an. [,Ine étoile de 3" grandeur parut en 4670
596 Érorrns.
dans la têl,e du cvgne; cette (rtoile disparut llonl"ôt,, sc montra rle
nouvcau, puis disparut encore, après avoir subi, dans l'espace de
deux.ans, quelqucs alternalives d'acmoissement et de clinninution
;
de puis cet,te époque, 0n ne I'a plus revue.
on ne sait lien sur la cause rre ces apparitions et disparitions
d:é[oiles, quelquefois si subites.
. s 31/*. Étoiles do.rrles, -rr.ipres. -
Beauco'p d'étoiles,
ollservdes à l'æil nu, ou bien à I'aido de lunet,tes d'un iaible gfos-
sissement, paraissent comrne de sirnples points lumineux, tâncis
que , vres dans de rortes lunel,tes , clles -se dérloublent : chacune
tl'elles se compose de deus dtoilcs très r,oisines, qui so confonrlont,
dc nranière à donner. l'apparcnce d'une étoile uniquc, tant qu'on
n'a pas recours à des insl,ruments d'un fort grossissenrent. Ce gianrt
rapprochement de deux étoiles dans le ciel peut n'être qu'uÀ effe[
de.p.erspect,ive; il peut.99 faire que les rlcrri étoiles nc paraissent
loisines que parce qu'elles sonl à peu près sur unc nr'ênle lignc
droite ahoutissant à la l,eme, tout errt!tant réellement, à une grarrrJc
distance I'une de I'autrc. I\lais ce n'est quo tr'ès exceptionneJlerncnI
c1u'il en esb ainsi ; on a.reconnu que, clans la plupart tles cas, lcs
dour étoiles.que I'on voit très près l'une dc I'autre sont réellenrent
voisines dans I'cspace. Pour que l'on se fassc une idée clu grand
nombre des ôtoilos qui priscntcnt la singularité quo nous vcnons
do signaler, il nous suffira de dirc que, sur cnviron ,rg0 000 éroiles
observées par Nf . struve à Dorprrt, cet. astronorïe en a lrour.ti
3 057 doubles, c'est-.à-dile que moyenncment,, sur 40 étoiles, il
v
en a une qui e1t double. Parmi ces itoiles rloubles, Ilf. strrn;c cn
a trouvé 987 dans lesquelles la distance angulaire cJcs'deux dtoiles
t:omposantes était de moin-c
lu rn":6?5 dans lcsquelles celte clis-
tanoe était comprise enlre 4" et 8"; 65g clans lcÀquelles olle était
comprise entre 8// cb ,1fi"; el enfin ?36,,clans lesquelles elle éiait
plus granrle que ,l6", sans dépasser B2
L'observation suivie d'un certain nonrbrc d'drtoilcs doubles a
fait voir à Herschelque les cleur éléments, dont chacune d'elles se
compose, iournert I'un auicur clc I'autre; en rriême temps la dis-
tênce angulaire de ces deux élémerrt.s augmente et rtirninue pério_
dique-ment. savary, avant ét,udié avec soin les changements suc-
cessifs de position e.t, de distance des deux étoiles rtoni se compose
l'ét,oile double ( dc la Grande Ourse. arriva à ce rôsultat important
que le nrouvemenl, relatif de I'une de ce; dc.ux étoiles auiour clo
I'autre s'effectue confornrdment aux deux prenrières lois de Képler.
Depuis on. a pour plrrsieurs autres étoiles doubles ce que
-fait
savary avaiI fait pour {de la Grande our.ie, ct, r'on a trouvi des
û't'otr.us Dounlus , 'l'RtpLES. 597
résu[[ats corlcordants avec celui qu'il avait obtenu. Nous donnons
ici, comme éremples, les valeurs trouvées par l[ Yvon Yillarceau
pour les principaux élénrents du rnouvement rclafif dcs dcux lrar-
tics de quclques-unos rles étoiles doubles qui ont été ol,rscrvées
avec le plus de soin.

NOTIS
IIISTANCE IIOTENIE
dcs dcux
I rrcnsrnrcrrÉ I nUnÉE
des
I rlc I'orhitc I rle la
;tnrr."r àoiion.o*'r,-
Érort,Rs DouBLES. vtrn DE L,\ rnnuu. I nut'ÀrIvE' lnÉvolu'tIox'

ans,
( rl'Hcrcule. 1",?5 0,448 36, 36
{ rlc l,r Grantlo Ourse. . 2",4& 0,431 6{,5g
rl rlc la Couronnc bor'énlc, 7." r20 0,404 67,3{
P tl'Ophiucltus lt'r97 0,4LtL 92, 34

L'extension des lois du mouvement, elliptique aux systèmes


binaires qui constituent les étoiles rlôubles montrc que les étoiles
dont chacune d'elles se compose gravitcn[ I'une vers I'autre,
d'après la loi de Neu'ton , do mêmc que les diverscs parties de
notre systèmc planél,aire gravitent les unes vers les aul,res. On peut
lioutcr quc. rlès qu'on serâ pilrvenu à connaltre avec une certaine
t'xnctibudo la dislarrce qui nous séprre d'uno étoilo double, ainsi
rirre les élérncnts du mouvenrenI relal,if des cleux étoilcs qui la
conrposen[ , on en conclura sans peine la valeur de, la masse cle ces
rk:ux étoiles prises enscrnble. Car la connaissance de la distance à
laquelle se trouve l'6toile douhle, jointc ir collc des dimensions
apparontes de I'orhite relativc dc ses deux parlies, conduira à lit
r:onnaissencc des dimonsions réclles de cette orltite; en tenattt
comptc dc Ia durée de la révolufion, on trouvera la quantité dont
chacune de.s cleux étoiles conrposantes tombe t'ers I'autre cn uno
seconde de temps; crrfin cn cornpûrant. la quantité ninsi obtenus l
la quantité donI la terre tr:nibe vers Ic soleil dans Ie rnême tenips,
cn cn déduira le rapport, qui cxiste entlc la somme des masses des
rleux étoiles et la masse du soleil. Les réstrltats de ce genre, que
I'on a pu olitenir jusqu'à prcisent, sont trop peu exac[s pour quo
nous en fassions rnention i(:i.
Les deux étoiles qni composen[ une étoile rlouble ne sont pas,
cn générhl, de même intensité. Très souvenI ellos présenlenI des
tcintes tlifférentes : ainsi la plus forte des tleux est, souvent, rou-
gcâtre ou jaunâtro, e[ la plus faible a plus sottt'eltl euco]'e ltnc
598 Érorlus.
nuance d'un vert ou d'un bleu assez prononcé. ces différences cle
teinte soni'certainemen[ duos quelquefois à un sinple effet de
contraste; mais il est impossible d'a[tribuer à cettc cause unicluo
la coloration.si fréquerrte et souvent si prononcée qu'on renlarque
dans les étoiles doubles.
L'observation fait'voir qu'il existe dans le ciel des étoiles triples'
et quadruples, c'est-à-dire formées par la réuniorr de lrois ou quatre
étoiles situées réelloment à de petil,es distances les unes des autres.
Mais ces étoiles son[ beaucoup moins nombreuses que les étoires
doubles. Ainsi, sur les 4 g0 000 étoiles observées par llf. Struve,
e[ dans lesquelles il a rrour'é plus de 3 000 étoires doubles, ii
n'yavait que 5.2 étoiles triples. On peu[ citer, parmi les étoiles
triples, Cde I'Ecrevisse , et Ë de la Baleine, oir lôs éhiles compo-
sanles sont toutes les trois assez brillanfes.
$ lZS. votc taerée. Tout le monde connait cet,te irnmense
- à travers un grand nombre
tralnée lumineuse qui s'étend de con-
stelfations, et qu'on nomme la t'oie ltrctée. Elle est figurée sur les
cartes célestes delapagetT! (planches I ebll). sion ra sui[ dans
le ciel, on voit qu'olle fait, tout le tour de la sphère céleste, et
qu'elle est dirigée dans son ensemble à peu près suivant un grand
cercle qui coupe l'écliptiquevers les deur solstices. Dans une
fartie
de cet immense contour, un tiers environ , elle sc clivise cn cleux
branches, qui se dirigent à côté I'une del'autre, en laissant entro
elle,s un espace do peu de largeu r, et se rejoignent t\ leurs ext rémités.

.Qgand.
on dirige une lunettc vers une partie tluelconque de la
voie lactée, on reconnaît que la lueur blanchâtre-qu'eile présente
est due à I'existence d'un nombre prodigieux d'é[oilei extrêmement,
petites, disséminées dans cet,te rtlgion.
On peut se rendre compte do la forme circulaire sous laquelle
nous voyons cet amas d'étoiles, en admettant, avec Hersôhel ,
qu'elles sont répandues dans I'espace de manière à s'éloigner assez
peu d'un plan.; qu'elles formen[ ainsi , par leur ensemble, une
couche ou une sorte de disrtrue dont l'épaisseur esl petite, relative-
rnent à sa largeur; et que le soleil, avec les planètes qui I'accompa-
gnent, se trouve situé à peu près au centre de ce disque et au mi[eu
de son épaisseur'. On voit en effe[ que, s'il en est àinsi, nous de-
vons voir.la plus grande partie dcs étoiles qui composenI ce discluc
dans ladirection même du plan suivant,lequel il s'étend, dans fous
les sons, autour rle nous, et qu'en conséquence elres doivent nous
paraitre réparties le long du grand cercle d'intersec[ion de ce plan
avec la sphère célesle. Quant à celles de ces étoiles qui sonl le plus
près de nous, elles doivent nous paraitrc plus brillanres qoé lu.
\IOU\'E]II[IN'r'S PROPRES DES ÉrOTTrS. 599
aulros, ct nous devons les apercevoir dans toutos les directions pos-
sibles, en raison de l'épaisseurdu disque dans le voisinage du lieu
quo nous occupons: torrtes les étoiles isolées que nous rlistinguons
à I'æil nu eb même avec des lunettes dans les diverses réEions du
ciel, pourraient ainsi ètre regarilées comme faisant partie di groupe
jmnrense et aplali auquel nous attribuons la voielactée. Une
sàconâe
couche d'étoiles, qui viendrait, se réunir à la première vers le lieu
(lus nous y occupons, e[ dont le plan nc fcrait,qu'un petit angle
avec celui de cette première couche, peut rendre conrpte de Ia bi-
furcation quo présente la voie lacl"ée dans une partie de sa longueur.
S 396.ldée qu'on se falt de la nnture des ertoller. --
Tout nous porte à regarder les étoiles comme étan['do véritables
soleils, analogues à I'astro brillant qui éclaire et, vivifie notre sys-
tèrne planétaire.
Les étoiles sont beaucoup t,rop éloignées pour que nous puis-
sions regarder leur lumière con)me n'étanl, que la lunrière du soleil
réfléchie à leur surface, ainsi que cela a lieu pour les planètes. Les
étoiles sont certainement lunrineuses par elles-mêmes. Des oxpé-
riences pho[ométriques, sur la lumière du soleil et sur celle do
quelques étoiles, ont montré que si le soleil était, transporté à une
distance de la terro égale à celle qui nous sépare de ces étoiles, il
nous paraîtraiI comme une étoile d'un écla[ certainement inférieur
à celui do plusieurs d'entre elles.
Les mouvements do révolution des étoiles doubles indiquent que
ces aslres exercent les uns sur les autres de puissantes attraelions,
et quoiqu'on ne puisse encore assigner cl'une manière un peu exacte
la masse d'aucune étoilcdouble, copendanc les évaluations qu'on a
pu en faire pour quelques-unes d'entre clles, tendenl. à montrer
que les masses des étoiles sol)[ tout à fait comparables à la masse
rlu soleil. Il est même très probablo que notre soleil est loin ti'être
le plus gros de ceux que nous vovolrs répandus en si grand nombre
dans I'espar:e.
L'analogie nous porte à regarder comme probable que chaque
étoile os[ accornpagnée de planètes qui circulent aulour d'elles,
mais que nous ne pouvons apercevoir à cause de,leur petit.esse. S'il
y a des planètes qui dépendent des étoiles doubles, le phénonrène
du jour et do la nuit sur leurs surfaces doit être bcaucoup plus
complexe qu'il ne I'est sur la terre I I'existence de deux soleils, dont
leg levers et les couchers ne se succèdent pas toujortrs de mêmo,
et dont les lurnières ont souvent des teintes très différetrtes, doiI
'jeter une grande variété dans les jours.
S 327. lflouvements propree dee étoller. - NoUs avons
ô00 ii'r'otlus.
dit que les étoiles conservent constamnrent les mèmes positions, les
unes par rapport, aux autres, en sorte que les figures quc l'on ob-
tien[, cn les joignant par des lignes, présentent toujours lc même
aspecl. ll n'en est pas rigouretrsement ainsi, il existe un certain
norubre d'étoiles rlui sont douées d'un mouvcrnent propre, c'est-à-
tlire qui se déplaccnt peu à peu par raJrporl, aur étoiles dont elles
sont voisines. Ces urouvemenls, qui sonI tous d'une très grande
lenlcur, ne peuvent ôtre conslattis quc par la comparaison d'obscr-
rations très précises fliles ir des époques convenfllllernent éloignécs
lcs unes des aul,res, Poul qu'orr s'en fasse uno idec, nous indique-
rons quelques-uns de ceux qui sont lc moins lents: une étoile dc
?u grurrdcur de la constellation dc la Grando Ourse, désignée par
le n" ,l 830 dans le calalogue de Groornbridgc, se déplace de ?'/ par
anl Ia 61" du Cvgne, étoile doublc dont, nous avons fait, connaitrc
la distance au soleil (S 176), se déplacc rle 5",3 pal an: la 40u cle
l'Éridan, qui cst, aussi ulre tltoile clouble, marclrc de &t'par an;
pt de Cassioçrée décrit antruc.llenrenL un arc de J'r,7. On comprend
qu'il faut un assez grand nombrotl'années pour que dc pareils dé-
placements altèrent d'une manière appréciable lcs configurations
des constellations dont ces étoiles font partie. Parrni les étoiles prin-
cipales de chaque constellation, il v en a bien quelques-unes qui
ont des mouveurents propres;mais ces rl-rou\rements sont, en gé-
néral, bcaucoup plus faibles que ceux quc r)ous ïLrnons de cil,er ;
c'est ce qui fait que I'aspect des conslellal.ions, rléterminé surtouI par
les étoiles les pld s brillantes qu'elles ren ferrnent, a été regardé pendan t
longtemps comrne étanL absolument le nrôme à toutes les époques.
S 328. Ilfouvernent dc translarllon dc lro(re s5r.stèrrc
ptanétalrc. -- Les mouvcments propres des étoiles peuvent être
dus à des déplacements réels de ces astrcrs dans I'espaccr , ou bien
n'être quedes apparences t'lucs à ce que le soleil sc meut lui-même
en crnportant avec lui lcs Jrlanètes cl. lcs satellitos qui I'cnvironnent.
Dans le premier cas, il est, probable que, krs monvenrenls cles
étoiles drtant indépendants les uns des autrcs, leurs directions ne
satisferaient, à aucune loi : ces rnouïcnrcnts seraient dirigés dans
tous les sens.
Dans le second cirs, ru con[raire, si les ntouvemenls des étoiles
n'étaient que des apparences ducs au mouvernent de translation du
soleil dans I'espace, il en serait lout, arrtrement,. Les él.oiles sitrréea
dans la région du ciel donl notrs approcheriols llrogressilcinent,
devraient sembler s'écarter peu à peu les unes des autres; lcrrrs
distances angulaires devraienI s'accroltrc crr raison de la diminution
de la dislance qui ncus en sépare. Lcs étoiles situées du côté
rronrs Frr,aNr[s. 601
opposé, c'cst-à-dire dans la région du ciel dont nous nous éloigne-
rions, rlevraient sembler se rapprocher les unes des autres. En un
nrot, les diverses étoiles du ciel devraicnt sembler s'éloigner du
point de la splière céleste vers lequel serail dirigé le mouvement
du soleilr pour se rapprocher du point de cetLe sphère ciui serait,
tlianré(ralernent opposé au prernier. QuanI i\ la vitessc clc cc rrruu-
vement apparent des différentes étoiles, elle varierait dc I'une à
I'autre, suivaut la distarrce plus ou moins grande qui nons sépare
de cltacune d'elles; en sorte qu0 cettc vitesse pourrait n'être sen-
sible que pour un certain nombre d'étoiles, tandis que les aulres,
cn raison de lcur tinormc éloignemenl, paraitraient irnmobiles tlans
lo ciel, malgré Ie déplacenrent que nous éprouverions.
Quand on compâre cntre eux les divers mouvernents propres
d'étoiles que I'on a pu déterminer, on voiI clue leurs diroctions no
satisfont pas à cette loi simplo que nous venons d'indiquer, pour
le cas où c:es mouvernents ne seraienI que des apparences ducs à
la transla[ion du soleil dans I'espace. {Jcpcndant ils sonI loin de
présenter le caractère de rnouvements entièremen0 indépendants
les uns des autres. Ils ne sont pas <Jirigés de toutes les marrières
possibles; on remarque dans ieur enscnlble une cerlaine [endrnce
à affectêr une direction particulière plutôt quo toutes les aut.res. ()n
est conduit par là à admerttre que les mouvenrents propres des étoilcs
proviennent à la fois des deux causcs que nous venons de signaler:
c'est-à-clire que les étoiles sc déplacent réellement dans I'espace,
et, que le solcil se meut aussi, en emporLanb avec lui les planètcs
llerschel, par une étuclc convenable de Ia cluestion dont il s'agit,
reconnul que le soleil marche vers un point situé dans la constel-
lation d'Hcrcule. Depuis, 1\[. Argelander, en discutant, 390 rlou-
vetttents propres d'étoilcs, confirrna pleinenreut Ie résultat obteuu
par Herschel; il [rouva que Ie point r]u ciel vus lequel est diriilt!
le mouvenient du soleil avait, en,1800, uns ascension droile t]e
?60'ô0',8, ct urte déclinaison lrcréale de3to lnl',3 : cepoin[ est,
un pcu au nord tle l'étoile I de la constcllation d'Hercule (vov. la
planclrc II, page ,l 73). D'apl'ès ces mêmes recherc,hes, la vitessc du
soleil dans I'espace est au moins égale à la vitesse de la terre dans
son mouvement de révolution autour du soleil.
$ 329. Étoil*s fllanrcs. Avarr[ de lerrniner ce qui se rap-
-
'porte auxétoiles, disons urr n:otdr: ce qu'on uomme ëtoiles fikr,ntes,
Tout le nronde avu ces points brillants, qui ressernblent complé-
tenrent à des étoiles, qui ss nreuvent, rapidcrnent dans Ie ciel, de
manière à traverser plusieurs constellaliotrs en quelques instants,
ct qui disparaissent ensuite. II est rare qu'on n'en aperçoive pas,
ii,1
602 E'T'OILHS.

quand, par une belle nuit sans nuages, on reste urt cert,ain leurps
dans un lieu d'où I'on découvre une partie du ciel étoilé.
Les étoiles filantes ne sont,pas des étoilos. Ce sont des corps de
petites dimensions, comme des pierres, qui traversent rapidemenb
I'alrfiosphère terreslre, e[ qui s'échauffenù assez, par leur frottement
contre les molécules d'air, pour devenir incandescents. Qtrelquefois
ces petits corps tomben[ sur la terre, e[ alors ils constituen[ cer
(lu'on nommedes adrolltlles; d'autres fois, ils disparaissent sansavoir
atteint la surface du globe. On explique les étoiles filanl.es en ad-
urettant qu'il existe , dans l'espace, un grand nombre de petits
corps qui se meuvent en obéissan[ aux attractions du soleil et. des
plarrètes; que la terre, dans son mouvsment annuel autour du so-
leil , vient en rencontrer successivement un certain nombre; que
ceux dont elle s'approche suffisamment sont attirés par elle jusqu'à
venir se réunir à sa masse; tandis que d'autres ne font que péné-
trer d'une petite quantité dans I'atmosphère, d'orh ils sor[ent ettsuite
pour continuer leur mouvelnent dans I'espace.
Les observations suivies, guo I'on a faites depuis un certain
nombre d'années, montrenl que les petits corps dont nous venons
do parler ne sont pas uniformémenl répandus dans les divetses
régions quo la temo traverse dans son mouvement annuel. ll eriste
des espèces de couches ou d'amas de ces corps; en sorte que,
Iorsque Ia terre vienb à s'approcher des rd'gions or) elles se trou-
vent, le nombre des étoiles fllantes que I'on peut observer devient
beaucoup plus grand qu'il ne I'est habiLuellement' : quelquefois
même on en voit des quantités prodigieuses. On se fera une idée
des circ:onstances que nous signalons ici, en jetant, les yeux sur
tes tableaux suivanlsr publiés par M. Coulvier-Gravier, qui selivre
avec une grando assiduité à I'observa[ion des étoiles filantes.

NOMBRES lioDtBnEs
Jouug D'onsunvertotts, I d'étoiles filarrtes JoUns D'oBsEltvlrtons. I d'titoilcs lilantcs
vues en I h. vrrcs crr { lt,

b aott |SBB . 20 I aott t853 . 49


6 l ,t,... t0 l0 D r . . 60
7 l tl ,... 23 ll r t,. 38
8 n ).... 33 D rl.. 3L
^2

Ce tableau montre que le nornbre des étoiles filantes vues en une


heure a a[teint une valeur marimum, le 40 aott't863. Depuis un
NEBUIDUSES. 603
assez grand nombrc d'années, on a constaté I'existence d'un pareil
rrraximum à la même époque. Mais Ie nornbre d'étoiles filantes ob-
servé en unê heure, à l'époque de ce maximum, tarie d'une année
ilune aulre, comme on vr pouvoir en juger.

norrnn uon'n*ll Io[Bn[ il()lllnll [0[BR[ [0ulIt


.rssÉns. I o*nÉu*.
I maxrmum. ll rnaxintum. maxinrunt,

{ 837 59 { 8{3 78 I 8t9 g8


{ 838 69 t 844 80 t 850 83
t 831) Di) ,845 85 { 851 7l
t ri40 68 t 846 92 1852 60
t8&l 1Z { 8,tT .t
09 t 853 52
t849 74 ,t848 {t3

C'esc en ,l848 que le nombre d'dtoiles filantes observé en unô


lreyre,
! l'époquedu maxinrum d'aoùt, a été.le plus grand;de-
puis ,18{8, ce nornbre a été constammenl, en diniinuaù, e[ il esl
très pos.sible que, bientôt , le masim*m correspondant au mois
d'août disparaisso complétement.
Un maximum analogue à celui cl'aoûû a é[é observé pendant un
certain temps, au mois de novembre: ce maxirnunr, après avoir
augmenté. jusqu'en | 833, a diminué ensuite, c[ au boui rle r|relques
années, il n'en est plus resté do traccs.

xÉnulrusrs.

$ 330- on rlonne le qom de nëbureuscs à des taches blanchâtres


que I'on voit çà et là, dans toutes les parties du ciel, et don[ l,as-
pect a.beaucoup d'analogie avec celui rJes pelits nuages que I'on
uperçoit souvent dans I'atmosphère clc la terre.
La promière nébuleuse dont il aiL rlté question esr celre d'Andro-
niède., fi7.^36!i, signalée en 46,19 par.sinron lr{arius, qui la com-
pare à la flamme d'une chandelle vue ù travers cle la côrne. cetle
nébuleuse est visible à l'æil nu; ellc sc trouve près rre r'étoils ./ de
la constellation d'Àndromède.
Iin 4 656, Huygens découvrii uno grande nébuleuse dans la
constellat,ion d'Or.ion , près de la Garde de l'Épée, fg. 065, tette
nébuleuse a llne forme très irrégulière.
En l?4 6, Halley ne connaissait en tou[ que six nébulouses; les
ûravaux de Lacaille et de Messier en portèrent, re nombre à 96.
rfinUI.EUSIiS,
, NÉBUTEUSE.. 60;j
Ilerschel, à l'aide de scs insLt'umenis puissants,rugment,a considé-
rablement cu rtombre : il découvrit, à lui seul , I500 nébuleuses.
[,es nébuleuses ort des formes très divorses. Pour qu'0n puisse
606 \fiRUI,EUSIiS.
s'er) fairo une idée, nous donnons encoro ici les fïgures de quatLe
.rÉnulnusns n fisotunlss. 607
aulr'es nébuleuses, fg. 366 à
369, avec I'indication de
l'ascension droite (,{t) et rlo
la déclinaison (D) de chacune
rl'elles. La premiâre, fg.366,
l la forme cle la lettre srec-
tlue O. l,a seconde , fig. J67,
l sinrplenrent, la forrne d'un
ânncàu légôrenrent ollipt iclue.
[-a troisièrne. fr,J. 368, il
lreuucoull tl arrirlogic itvcc lnlc
colrr)te dont la queue s'élitr-
sirtril, un J)eu r:rr éverr[ail.
- ]tt,, l0',
l:l[rlr, la quatrièrne , y'y. 3ôg, Fis. 3i2. (.tt l)j__-- t,, :l i' _\

est rlouble, cL la ;rarl,ic llrin-


t'ipalc so cor))l)osc tl'unc sor-[c
rltr 11111",,, envir0rtnil tl'rrrr an-
trtiru cirtulaile, rlui sc rlivi.'tr
en rlerrr luanchcs rlnns lulc
lrrtrtirin rle son corrtour.
Nébulerrses r.riso-
S :];] | ,
lulrles. Pnrnti k's ntibn-
Ittiscs, il-v ctr il l)cint(.uuIr (lrri
rrr, sr)nl aul,re cirosc rprc rlcs
rrrrus rl'c[oilcs l,r.ès pttLiles cL
tlt's riotubrcuses. Qrrarrtl on l('s
olrserlc avr-'r: rlt:s ltrncfi,r,s ri'rrrr
l,iilrle gl'ossissr-nl(rut, on
-l"l;" lli', I)::-'1,'l I'll.r
nt: Fi*. ll'i:i. (.li
1ir,ul lras rlrst,ingucr los dtoiles
riorrL ellcs srlnl lirr.rnéÊS ; slll_rg
I).tl'tliSScnI irlols c0lnn]r] tlt
:;irrrlrlr-'s titcltt,s blant'lrcs. tl urr
i','lirl 1tItts uil trrnitrs []t.{r111r111.1,
rltrns lcrrr.s dir er.sr:s nirr.t,ics.
\llis , si l'orr sc srtr'l rl itrsLr.rr-
rricrrls rlc ;lius cn plrrs f'olls,
(irr linit l)iif r oir. nrrltcrrrt_,nl
rlrr'0llcs uc sonf t1rre rles a.tglo-
rr:rilirtiolts rle prrints lrliilirrrls
isolr,s. l.t's lltilrultrr.r,s tqrri
srrt r t, sust'e1 rt il rle.s tlc sc r,r;srr rrrlr,r,
lr in:i (,tt tiloilt,q , (lilil tt(l {.)ll s(l
60u ' rÉltulnusus.
,
sert d'un grossissernent convenable sont Césignées sotts le nom
dc nébu,leu,se.s risolublcb.
Le grossissement nôcessaire pour fnire apmccvoir les étoilc.i
cllnt se compo*cc pne nébuleusc résoluble, n'cs[ pls le rttÛnlc
pour [outcs ccs nélruleuscs. C'est ainsi cltrc k: groupc cles Pléiatlcs,
ilon[ nops avons précédenrment indiquô la posilion dans ]c ciel
t,f,g. \ | 6, plge 4 26), ct qui présente I'ltspcc[ cl'une nébnlctrso
iinx pcrsolrlcs tlant la vuo n'esb pas bien llonne, sc resottl t'tt
ôroiles sans lc scc.ours des lnncttcs I il suffit d'avoil une bortttc
vuc, pour V clistinguer facilcrnctrt .six ott stlpt, ôtoiles. Celtlitres
r:ébulcuSrrs tt'exigcnt, qu'un asscz. flible grossissement pottr so
résoudro en étoilcs; pour cl'itutrcs, il faut tln grossissenrent plrls
firrt;il v e1 il qrri ne se ré-iolt'ent, en étoilcs que pflr I'emploi dcs
plus for:ts grossisst'tt.tonts tlont on lluissc disposer; il y ('n â,
cnlin , qrri préscnlcnt à ltcinc unc légère tendance t\ se r'érluirc
en é[oilcs,-uralgrdr I'cnrploi dc ccs grossisscntents ex(rôn1cs. l,cs
tio. 3't0 à 3?n relrésenlctrI des nélttrlcuses résolublcs vttcs rlalts
,lËs instrurttcnls ,f n'.,, grande puissattcc. Si rlans les 1:rcnriÔrcs
on disr,ingue rlifticilcittenI un conlrl)(]ncctltcnb dc décornpositiorr
en é,toilcs, ccla lic'lr[ à cc qu'il erif f,rlltr so sctt'ir de lunr:ltes;lltrs
puiSsantes cltc6rc, p0ur les anlenCr l plcnrllo l'aspecf dcs tlr r-
niôres.
oS 332. fi.lllrleusrs
norr résol.Illi' LOrSqu'unC tttilttt-
lctlsS, vuc (lâns utle lrtnct,te tt'ttn lrt\s fill't grossissctnetlt, ne (lttitttt'
; ns la ruoinclrc ilpl)flreuce dc di'conrlrositirltt
cn étoiles, on llcut tlilt:
,i;rlr l.r rliffércnce qir'ellc pr'Ésente avcc.tlrl(l ntibtllcuse résolublc u'cst
'rlrrctrlrr'à
cc quC lc grossis.scnlcnL do ll ltrnctfe entplor'éc n'est, lrtts
il:i:;r)l fort; cir Sot'te c1ue, d'apt'tis r:cttoidée. si notrs pouviotrs atrg-
nrcnlci. indt!fininrsrtl, lir puissancc de ttos inStruttrelt[s, nous pilr-
I icntlr,ons u résoudrc en étoilcs tottl,es les nôbulerrses coDllues. Cel;r
cst, vrui Pour un grirnd nonibro dcs néltrrlcllses qtle I'on n'ir.llas cll-
COrc l)u résoudre; rrriris cela n'cS[ fils rr,ri l)otlf [o(ltes. ll v tln a
bcauirorrll tlonl l'i'spccl est, lt'l , tlrr'il n'est lrits possible dc lcs t'c-
garrlel oontnrc tlr:.i ir:Lglornirrirliorts tl'tiloilcs: (rc sont irviclenrttrettt
,i,lS A'rraS rl'uttC tttitt,it't'tt \'àl)Ofctlsc et difftrsC, répandue Ctt quitntitri
Jrlrrs ou rnoins grandc dlns diverses régitlns
tlc I'espaCc..On pcttt
iCs .,OmparCr, Cluttnl à leur nAl,tlrJ intirtle , iltlx comt\tes, cltti conscr-
vent torijours I'irspect nébuleux, malgré la faiblr: tlistanr:c rltri ltotts
tn sépare lorsque nous pouvons les observcr.
t.eÀ nôbuteuêes sont donc dc deus espèces très difftircntes, savoir :
lo les nébulcuses résolublcs, ou rgglonérations d'tttt gt'itrtrl ttotttllr0
rl'étoiles rtlnnieS dans un }ctit. cspaci): g'' lcs ntillttlt-ttscs ttrltl
t,F) SOLnIL rAt'r pÀR'l'lll t)'UNE \ÉliULliUSli liÉ:SOLUBr,li. ô0ç)

r.ésoluliles, ou nébuleusos proprenrent clites, formées d'uno


ma-
tiO.., àifforu, à laquellc' on rionns souvenI le nom de nratièr'c
ttLibuleuse .

*s333.r,csolcilfaitpnrlicd,rrnenir|rrrlerrserésolrr|rlc.
nuon, dit ($ 325) q*e la voie lactée s'expliquo naturelle-
-'ïoor
ment, en admeltaiil que'lc soleil sc trouve lu trrilictt cl'un amas
d'éfoiies réunies en trôs grand nombre, do manière à former, piir
lcur ensemble, un immense clisque aplati. cct arnas d'étoiles cst
cc qui
cntièrcment analogue à ceux rlont ilous ïcnor)s de parJer
constituent les nébuleuses résolubles. On peut donc dire qÏc le
Àni;it u*t une cles étoiles composantcs d'uno nébuleuso rôsoluble.
Nous ne p6uyolls nous 6isiranser rle signaler ici l'a.alogic frap-
uan[e qui cxlstc el)tre oet,tc dont nous ltrisons partie, et
'cbtrleuse,
ir,*liiÈ-rr 'epréscnt.dre par la fg.369. Ll..llservateur, qui se
tronverait placé vcrs lc cent.c de la plus grande des deux portions
dc cct[o deïnièrc nôbulcusc , vcmait'la partie annulaire
qui I'envi'
ronne sc projeter dans le cicl, en prcnant cxactemenI t ilpparence
.rrc nous iiré-sente la voic laclée; la liifurcation qui existe dans un
tlc's tlu cànf otrr rlc lir voic lacl.éc n'y manquerait mûnrc.pas.
C'est en s'appuvant Sur ces notiôns si grandioses, relatives à la
rlistribution gOn.tât. cles (rtoilcs par groupes constituant lcs nébu-
lcuscs resolùlles, qr]c [1. Laugiôr a étt! condrrit à s'occuper
cl'trn
trrvail inrrncuse, a1:ant pour oldet de flirlernlinel lc lllgtlvemcnt de
ne I'a
translation de notr"e syjtème planétairc, flu[rcnrent qu'on
ioiLli rqo'i, présent. S'ii esl t't'ai q.:e lc.soleil et lcs diverses étoiles
i-*olées clue nous aperccvons rians lc ciel apparligntltt*,l une de ccs
nébulerùes, le miruvcmcnt de translation du soleil, déterm.iné.par
I'oltservation des tnouvcmen ts propres cl' un cel.l a i tr nombre
d'étoiles'
,",à p.rt êLre qu'un n,ouvement r:elatif ; le mouvemen[
d'enscmble
,1or'1,, rrébuleuse tout entière pourrail' possérler tlans l'cspa:t^]lu
*'r foit sent,ir, en aucllne manière, dlns la cOmparaison cles post-
liirn* q,'. ,.,, ,liuut*us parties occupenI successivement, les unes
par rapport aux autres;les rectrciches que I'on a.faites.justltt'à
la constellatiol
rtr,ésent , e[ rl'1près lesqgelles lc soleil sc meut vers
It'tt....ilu (g AàS1, ne pcui'ent faire connaître q'e le d.éplacemeut
tlo ceû astràIt t'iniérieù de sa nébuleusc, sans rien indiquer sut' lc
cltlplacenient cle la nébuleuse dans I'espacc. Pour arriver à constaler
'moulement de cette nébuleuse, don[ le soleil fait partie , el u
le
rlcituminer Ia grancleur et la direction de la vitesso avec laquelle
cc mouvementi'cffectue, il est nécessaire de prendre des points de
repère en rlehors clc la ndhuleuse clle'mêmc : or, les diverses
nôltulcust,s t'tisolubles, clrttl I'on apercoit, tltl lotts côhis dans le
cicl,
610 NÉBUIEUSES.
satisfont bien à cette condition, puisqu'elles oonstituent des sys-
ùèmes d'étoiles analogues à celui dont on veut trouver le mouve-
men[, et isolés les uns des autres dans I'espace. C'est pour cela
que M. Laugier s'occupe activemonl de construire un catalogue de
nébuleuses, avec toute I'exactitude que comportent actuellement
les observations astrotromiques. La cornparaison de ce catalogue
avec ceux qui pourront êtro faits plus lard pernieltra de déterminer
les mouvements propres des nébuleuses sur la sphère céleste I et,
par suite, on cn déduira, relativement au mouvement du soleil clans
I'espace, des notions plus complètes que celles que I'on a pu obtenir
à I'aide des rnouvements propres des éloiles.
$ 334. Trnnsformatlon dec nébulcuses en étolles.
L'observation très attentive des nébuleuses proprement dites- a
conduit Herschel à penser que la matière nébuleuse clont clles sont
formées se condetrse peu à peu, eb que, par cette conttensation ,
ello donne naissance àdes étoiles. L'exlrÔme lenleur avec laquelle
doit s'effectuer une pareillc transformation fait, qu'on ne petri pas
espérer être témoin dc la produclion de cltangentents appréciables
dans la disposition relative des diverses partics d'une nélluleuse;
mais on remarquo facilement, dans beaucoup de ces corps , de.s
circonstances qui indiquent que la transfbrmation dont nous parlotrs
a commoncé à se produire.
Plusieurs des néhuleuses, à formc plus ou moins lrizarre, telles
que celles que représentent les fg. 36li et 366, présentent., rlans
quelques-unes de leurs parties, des accumulations évidentes dtr
matière nôbuleuse aul,our de certains points, qui sonI contnte des
centres d'attraction. D'un autre côté, utt grand ttomhrc dc nébu-
leuses affectenb une fornre arrondie, avcc une condensation ni:rrquée
vers leurs cenlres de figure. Cette concentration de Ia matit)re né-
buleuse autour du centre d'al,traction se tnontre tl'ailleurs à des
degrès d'avancement plus ou moins prononcés, dans les différcntes
nébuleuses dans lesquelles on l'obsct'r'c: en sorte quo, pilr le rap-
prochemen[ des apparenccs diverses qu'elles présentent , 0n a,
pour ainsi dire , une image tles transfornratiotts qu'ttne nélluleuse
doit subir successivernent, pour passerconrplétement à l'é[at d'étoile.
A I'inspection des cluatre figures r:i-jointes, fg. 375 à 378, ne
semble-t-il pas qu'on voie la maliirre cI'une nébuleuscl globulaire se
concentrer peu à peu en son centre, jusqu'à cc qu'une étoile se forme
à ce centro rnême? Il n'y a plus qu'à suivre , par la pensée, cette
condensation progressiye au delà de l'état qu'indiquc la f+. 378,
pour voir I'atmosphère immense qui environne l'étoile centrale se
ressemer peu à peu en diminuant d'intensité, et enfin disparaltre
i"
s
c
t
TIIÀNS}'OR]ITATIOI\ I)HS IiÉI}UI,IUSES UN Ii]'CITLES. 6{{
cn[ièrenent, pour ne laisseÏ qu'une étoile isolée commo celles que
nous apercovons en si grand nombre dans le ciel. Les rjeux nébu-
leuses que représentenû,les hg. z7g et Jg0 palaissen[ égaremenr
n'être que deux états différents d'une mêmé nébuleuse. dont la

lf ir'. ilj'i. (.ti--: l1r(l" i:l'. I' 1"1


.î'|l.j t.'i:. l]ja.. i.tïJ- ;[). l]l),, l]--:]{)"J{)' lt

rrtatiirc so t'otirlclts() iurt{)ul'rlc tlr-rrt r,rrrl,r'c> tl 'lil,r.lt'lion, tltr nla-


rriùr'c lr rlorrncr licu , ort rlélinitir c, à Iir l'rlrrtraljrtn rl'Ltrrc etojlr:
tlortltlc. Il ctr t:st, cltcrtLc tlo tttêtrru rlt--s nribnlcirsc-s rcpléscntics plr
lcs /iy. ilS l ci .JBl : la condcnsal,ion inégalo de la niatièrc nébu-
leuse aufotil rlc rltrrx i:urrtr"c.s r['lfl.r'uclion csI prt!cisénrcnt, celle
rltri tlovt'itit, sc prorltrit'tt. pour dotrncr l;rissancc n une étoilc dou[le
,lcrrI les rlcux ultlnruuls sclirieltt dr-. gr.irnrlculs di{liirr_'rrtes.
01? Itmtnusus.
0n voit dans le cielun cerlain nontbre de nélruleusss arrondies,
présentant un éclat sensiblement urriformo dans toute leur étentlue,
lig. 383 ; e[ souvent, au milieu de c.es nébuleuses' 0n apcrqoit une
éloile, /ïg. 38{', quelquefois cleux, fg. 385' et mëmc lrois, fy. 38ti.

(.r' :,rrrl 1rt'olritlrlttttrctrl, rlcs ('siict'c.i rI irl ttrosl,lt,'t es ('{}llFi(lrit'ttllltr,. rltri


rllrl l)('):istf irll'i's tlrrrr ltr 1rlrt" gt'itttlltl lriitiit'tltt llt tttitlti't'c ricr t;lrir-'
('ullr] {l() t,trs trr!lrrtltllStS S ù.:l t't-ltttlctrsrir rIitt,s tttr ',il l)lllrj( (ll s ('{-'lltl ('.i
tl'.rlIriit.tiorr. Lcs étrrilcs lirrrnér'-* lritt' r't:tlc t'ol](l()llsillititt 1rt'ttl tttL
itc [ritr t\tlc Lou,jouls r isiblcs, llry. 3fi:]. 'rtl rrriIi(rtr tltr ltt trt!lttrllsili rltrtr
tr l';rlrrtospitct't'0ltilt'ttttttatttr'. ll strllit lrttttt' tlclit tlttc ltrttl't!1oi3111-'-
rrlcttt soi{ il>icl gl';lll(l llopl' qtr'ellcs tltt llat'ttisst-ttl ilatt-* lt's ltlttctlcs
TNANSFONMATION DES NÉI}ULIUSES UN ÉTOILtrS. 613
que comme des points lumirteux d'un éclat très faible I en sor[e
qu'on ne puisse pas les dis[inguer dans cet.te nébulosité , dont la
clarté est d'ailleurs iudépendante de la distance qui la sépare de
nous ($ | 9).
r

Il ost aisc rlo t:ornlrrt'ntile , tl'alrrcscc clrri pr'écc\de, ({uc les tré-
Irrrltrrscs rcsrrlulrlc-q cl lcs lréllrrlclrsls {}ropletn0nt, dites sorrt, loirr
rl'açtrir lc ntônrc tlrrglr! <l'inr|or'trrnco rlans I'unilcls. 'l'anilis rluc lcs
ttt!huleuse's rtisolubles sont, rlr.s lrsglomér;rliorrs <l'ulr tr'ès grarrd
rronrlrro d'étoiles,, rllre 110us pouvons conlf)iTt'ct i\ l'amas d't!toile.s
attcltttil nous alll)arlenous {S ltli, les rre Irtr{t'rrses yrlotrl'rncnt rlitcs
ItZ
ôl/r NIr]uLliu$Es.
ne doivgnl ê[re-regardées que- comme des pariies intégrantes tr'ôr
nrinimes de ce dernier amas d'étoiles.
' $ 335. f,ypothèse de l,aplace sur la forruailon rk
rcltlq-bystème plonéralre. Après avoir donné urr aperçu
-
des idées auxquelles on a été condrrit relativemenb aus asties si
nombreux qui sont répandus dans I'immensité des cieux. revenons
à,notre système planétaire,.e[.r'oyons cornment on pcut sc rendrt,
tompte dc la manière dont il s'esb formé.
Buffon supposait que les planè[es et leurs sateilites pror.enaienr
rles éclaboussures produites par le choc d'une cornète sur la surfaco
du solsil ; mais les lois de Ia mécanique démontrent que les clroses
n'ont,:pas pq sg passer ainsi. D'après ces lois, si une porlion cle lil
lnasse du soleil était projetéo dans I'espace, par une cause quel-
conque, le corps qui on résullerait se mouvrait autour tlu soleil, en
revenant, à chaque rér'olution, passer par son poinI de dérrart : lir
forme presquo circulaire des orbitcs dcs planètos , cr, la poiition clrr
soleil près du cenlre de chacune de ces orbi[es, ne peirvent donc
pas $e concilieravec I'idée de Buffon.
Laplace a été plus heureux. En adoptant les idées d'Herschel su'
la condensation progressive des nébuleuses et leur transformation
en étoiles, et appliquan[ ces idées à notre système planétaire, il est
parvenu à en expliquer la forrnation de la rnanie\rc Ia plus satisfai-
santo. Àucune des particularités que I'obscrvation a manifestées.
relativenrenb au.x planètes et à IeLrrs satellites, n'écrrappe à l'ingô-
nieuse explication qu'ila développée àla fin de I'f'rpositior*tu ilts-
tème iltc nronde, et dont nous allons chercher à donner une idée.
Laplacesuppose que,.d.ans I'origine, re soleil et tous les corps
qui circulent, autour de lui ne formaient, qu'une seule néhr.rler,sô,
animée d'un mouvement, de rotation aulour d'une ligne passant
par so{r centre , et s'él,endant jusqu'à I'orbire dc Ia lrleinete^1, piu..
éloignée, e[ même au delà. Il adrnct, en ou[re, que, par suir,o tl'urr
refroidissement progressif , des portions de plus en-plus grandes
rle la matière de Ia nébuleusc se sont, condensd,es en son icnt,r.c,
rle manière à former un no"yau dont, la masse s'accroissait ailrsiperi
pey.. En partant de cette lrypothese, il fait voir qu'avec lo temp:
ir
la nébulouse a.dû se réduire à l'état otr se t,r.ouve actuellenrent lc
s,vslème planétaire.
A mesure que le refroidissernent anrenait la contlensation de
nouvelles parbies de la nébuleuse, les nratières ainsi condcnsées st;
précipitaien[ vers Ie centre, oxacternenl de Ia nrême manière quo
nous voyons tomber par gon[tes I'eau qui résulte de la conrJensation
rle la vapeur contenuc dans noi,re at,mosphère trlais cette chute dcs
HTPOTHÈSE DE'Lâ.P[ÀCT. 6l ir
ntatit'res condensées ne pouvait pas se produire , sans qu'il etr
résultât, un accroissemenf de la viiesse auec raqueilo, la,n'ébuleuse
tout entière tournait autour do son axe. Ir sufijt, pour le compren=
dre, dg se reporter à ce que nous avons dit rerar,iv-àmen[ à ta àévia-
tion qu'éprouve un corps tombant d'uno grarrde hauteur ($ gr z).
par suite de la rotar,ion de la terre, ce coips tombe un pui à I'eit
tlu pied de la verticale menée par son poinf de clépart ; lâ ligne q. i
le joint au centre de la terre tôurne dônc plus vità que cettË verii-'
cale, e[ I'accroissement de sa vitesse deïiendrait'beaucoup plus
sensible, silbn pouvait laisscr tomber le corps d'une hauterrr qur
Itit comparable au rayon de la terre. Les matières condensees, Lrr
tonrbant vers le centre dc la nébuleuse, devaient donc p.enrlre,iu-
tour tle.qon axe, un mouvenrent de rotation prus rapi'de que celui
du reste de la massc; alors lcs rrottements des diverses pârtios dc
la nébulcuse les unes sur les aur,res accéléraient le mouvement de
celles qui tournaient-le moins vite, et ralentissaienL, au contraire,
le mouvernent, de celles qui tournaient re prus vite: la nrasse entièrr:
de la nébuleuse finissait donc, au bout à'un cer'rain remps, par.
lourner tout d'une piècc avec une vitesss angulaire plus'graride
que celle qu'elle possédait, d'abord, Ainsi la conclensation piog.es-,
sive des matières primitivement gazeuses de la nébuteuse, eileurj
réunion en quan[ité de plus en ptus grande en son centre, produi-
saienl, nécessairement une augmentation conl,inuelle dans la
vitesse
de rotation de celte nébuleusô autour de son axe.
_.
tine nébuleuse, cornmecelle que nous considérons, qui est animée
rl'un mouvemenb de rotation sui elre-même, ne peut pas s'él,endre
dans le pla_n de son ôquateur, au rJelà d'une certainc limite, qui
dépend-de la vitesse du mouvement. une morécule quelconque,
située dans le plan de l'équateur de la nébuleuse, et parricipair[ à
son mouïeû)ent, es[ soumise à la fois à I'at,tract,ion que toute la
n)asse cle Ia nébuleuse exerce sur elle, et, à la force centrifuge dé-
leloppée par son mouvernen[ de rotation. Les dimensions-cle la
nébuleuse ne doivenl pas êtr_e r,elles, quo, por]r un point pris sur
son équateur même, la seconde forcc l'empoite sur ra'prelrriùre : si.
l)ar ung cause quelconque, la nébuleuso ss trouvait plâcée dans dcs
r:orrditions telles qu'il cn friI ainsi, la force centrifugà des molécules
situées.à son équateur I'emportanb sur reur poirls-, cos molécules
cesseraient de faire partie de la nébuleuse, ei se mouvraien[ dans'
l'espace., indépendamment d'elle, en vertu cle la vitesse qu'elles
;nssédaient à I'instant où elles s'en seraient détachées
La condensation progressive de diverses parties de la'matière
fornrant notre nôbtrleuse a dfi tlétennïner. comrhe nous l'avons dit.
6 rri NÉRUtEUsEs.
une accéléra[ion corrsspondante de son mouvement de rotation, et,
par conséquent, uno augmentation progressive do la force centri -
fuge due à ce mouvement, pour un point situé à une même distance
ds I'axe;la limite dont nous vsnonsdo parler, uu delàdo laquelle
la nébuleuse ne peut pas s'étendre, a donc dû se resserrer de plus
en plus. Si, à une certaine époque, cette limite, en serapprochant
peu à peu du centre, a fini par al,teindre la surface de la nébuleuse,
les conclensations que le refroidissemeul. a continué à opérer ont
dfr bientôt la faire pénétrer à I'intérieur de cel,te surface ; alors, les
molécules oxtrêmes de la nébuleuse, tout autour de son équateur,
se sonl trouvées au delà de la limite qu'elle ne peut pas dépasser;
et, par conséquenl,, cet,te portion excédante de sa matière a dû
cesser de faire oorps avec le reste de la masse, e[ s'en séparer sous
formc d'un anneau, tournant dans son plan et au[our de son centre,
avec la vilesse qu'il possédait à | instani or) ils'est détaché. Ce n'esL
que le long dc son équateur que la nébnleuse peut ainsi abandonner
. uno partie de la matière qui la compose; car partout ailleurs que
dans le plan de cs cercle, I'at.t,raction qu une molécule éprouve de
la pari de la nûbuleuso tout enlière n'a pas la même direction que
la force centrifuge due à son mouvement de rotation , e[ ces doux
forces se composent en une résultante qui tend dc plus en plus à
rapprocher la molécule de l'équateur, à mesure que la force cen-
trifuge va en augmenlant : I'accroissemen[ de la vitesse angulaire
de la nébuleuse fait donc que les rnolécules de sa surfacc se trans-
portenb de toutes parts àson équateur, et c'est là qu'elles sont
abandonnées dans I'espacc, comnle nors venons de le dire.
On comprend dès lors que notlc nébulouse, en se refroidissant
conlinuellernent, a dû abandonncr successivemerrt, dans le plan de
son équateur, divers anneaux cle rnatière nélluleusc, qui ont con-
tinué à lourner dans ce plan et autour de leur centre commun. La
masse cenLrale, à laquelle.la nél.ruleuse a fini par sc rtiduirc à'la
suite de ses condensations suct:essivcs, n'csI autre crhose que le
soleil ; et lcs anneaur concentriques de matière nôbLrlcuse, qu'elle
a déposés, les uns après les autres, dans le plan de son équateur,
ont donné naissance aux planètes. Voioi comment cet,to transfor-
mation des anneaux a pu s'effectucr :
Chacun de ces anneaux auraiù dtr présenter une régularité per-
faits dans tout son contour, pour conserver indéfiniment sa fornre
annulairc. Cette régularité ne pouvant. évidemment, exister que dans
des cas tout à fait exceptionnels, il est naturel d'admett,re qu'elle ne
s'est, pas présentée dans les anneaux dont nous parlons. Dès lors, la
nratière de r:hacun d'eux a drT se rriunir ppu ir peu autour de cerlains
ITTPOTTIÈSI DE LAP[.Â(:[. 617
centres d'at,lraction, et, b:enl,ô[ ces concentrations parlielles ont
dù les diviser en divers flagments qui ont continué à se rnouvoir
chacun séparément, à peu près comrne ils se mouvaienI lorsqu'ils
étaient réunis. l,es vitesses des diversos parties qui constitrtaienl,
précédemmen[ un mëme anneau , n'étilnt pas rigoureusement, lcs
mêmos, soit qu'clles fussent déjà différentes au moment de la sépa-
ration de ccs parties, soit qu'elles aienl été altérées ultéricuro-
ment, par les aclions pcrturbatrices auxquelles toutes les portiorts
du systènre se trouvaient, sounûses, il en est, résulté que toutes les
parties d'un nrême anneau on[ pu se rojoindre successivemen[ e[
finir par se confondrc en une seule masse cirr:ulanb autour dn 'so-
leil à peu près suivant la circonférence dc l'anneau qui luia donné
naissance : cette masse unique, en continuan[ à se condensor, a
produit une planète. Cependant. il pouvait, arriver que les divers
fragmenLs dans lesquels rrn arrneau s'était clécomposé continurs-
sen[ à circuler isolément , eL dottnassent lieu , par Ia suito , à la
formation d'autant de planètes ilistinctes, se mouvant toutes a perr
près dans la mêrne région : c'esb ainsi que les 33 planètes que l'on
connalI entre I\lars et Jupiter ont pu résulter des fragmettts datts
lesquels se serai[ divisé un anneau de matière nébuleuse dépo-si
dans cette région.
Voyons maintenant ce quo sont devcnues les matières provenant,
de la totalité d'un anneau, el, réunies en un seul poinb de son con-
tour, cortformément, a ce que nous venons de dire; cherchotrs à re-
connaltre commenl la masss qu'elles ont formée ninsia pu produire
une planète tournant sur elle-même e[ accompagnée de satellites,
ce qui est le cas le plus général dans rrotre sysl,ème planétaire . Dans
la condensation progressivc de cette masse, les molécules les plus
éloignées du soleil se sont rapprochées de cel, astre, cc le.q moléoules
qui en élaienI le plus rapprochées s'en sont éloignées: les prcmières
ayant, une vit,esse plus grande , et, les dernières une vitesso plus
petitc que cellede la ltartie nlovenne vers laquelle les unes et les
autres se concentraienL de plus en plus, il a dûr en résulter un
mouvement de rotat,ion cle la masse tout entièrs autour de son
centre, etdans le sens môme du mouvemenb de révolution dc cet,te
masse autour du soleil. Dès lors ce.; matièros, provenant, d'un dos
anneaux altandonnés par la ntlbuleusc primitive, ont, consti[ué un
systèrne entièrement analoguo à celte néhuleuse, mais de dimen -
sions beaucoup plus pctites; elles ont donné lieu à une rrouvellc
nébuleuse qui, tout, en se mouvant, autour du centre do la prcrniôre,
tournaiù sur elle-même ct dans le même sens. CotCe norrvolle nô-
buleusg a donc pu, pilr scn refroidisseurcnt continucl, abandonner
,ril,8 }IÉBUTEUSES.
sur son contour successivement différents anneaux de rnatièrc né-
buleuse, et finir par former une pranète tournant, sur elle-même dans
lesens.dans lequel elle se meut autour du soreil: quant aux an-
neaux'.€n se compor[ant commo ceux quo la nébuleuse principale
avait.elle.mênre abandonnés, its ont pu d-onner naissancoàux satel-
lites de cette planète. Queklues-uns de ces anneaux ont pu acci-
dentellement presenter une régularité tout, exce,ptionnelle, et par
sqite conserver leur forme primitive jusqu'à l'épbque actuélle;'les
anneaux de saturne trouvent dc,nc par-là leui explicalion toute
naturelle.
La matière qui s'est réunie à une certaine distance d'une planèto
pour former un satellite, a dû s'allonger dans re sens de fa ligne
qui la joignait à sa planète, de mêmo que I'action de la lune dé-
termine-un allongement de la surface de la ner, suivant la ligne
rlui la de la terre à la lune. cet allongement du satellite, encore à
l'état fluide, beaucoup plus grand que celui auquel noû, o.non.
de le comparer, a dû donnei au sateilite une tendance à tourner
toujours les mêmes points de sa surface vers re centre de la pla-
nè[e. Ainsi s'explique lrès simplement cette circonstance remar-
quable que présente la lune, et quo Herschel a cru retrouver dans
les satellites de Jupiter.
On.voit, que I'h1'pothèse émise par Laplace, sur I'origine et, la
"
lormalron de notre système planétaire, rend parfaitement compte
de toutes les particularités qui le caractérisent,. toTncidence presqus
co.qplète des plans des orbites des planètes, petitesse des'excen-
tricités de ces orbitcs, identité de sons cles nroulements de rotation
ot de révolution de tous les corps du système, tout s'explique de la
manière la plus naturelle et eonformément aux lois de la nrécanique.
Dans cette hy'pothèse , le corps d'une planète formée par'les
-parlé
condensations dont nous avor)s a dû être tout. d'abord une
masse liquide affectant la forme d'un sphéroirre aplati dans le sens
de son axe de rotation, et environnée à'une atmtisphère, reste de
la nébuleuse qui lui a donné naissance. cette nraise liquide, en
continuant. à se refroidir, s'esi solidifiée peu à
lieu sur touie sa sur-
face. La croûte solids qui en est résuriée s'est ensuite déformée
insensiblemcnt, et a fini par se briser successivcment, dans diverses
parties, en raison de la dinrinution progressive du volume du
liquide qui restai[ à son intérieur, par suite-de |abaissement couti-
nuel de sa température. En nréme iemps, si l'a[mosphère contenait
une grande quantité de vapeur d'eau , ceile vapeui devait fournir
par sa condensation des nrasses d'eau énormes, dont la présence
sur la surface de la croûte solirie occasionnait des rlégradâtions dc
a,

IIYPOI]HùSD DD I,API,AC[. 619


dette sullâce, e[ des transports de rnatièrss qui fïnissaien[ par se
tléposer cn couches horizontales au lbnd des vasles bassins où ces
eaux s'accumulaient; e[ ce genro de phénomène devait se repro-
cluire continuellenrent, par suite des vaporisations et condensations
successives que I'eau dèvait éprouver, en raison de la tempéra[ure
encore élevée de la surface du globe tl'utte part o et du refroidis-
semen[ continuel de l'atmosphère envirônnanle d'une autre part.
tl'est ainsi que la formation successive des terrains sur la surface
rlu globe terrestre, telle que la géologie est parvenuo à I'expliquer,
sc t'attache naturellemenI aux idées oue tlous venons de déve-
lopper.
'ies comètes, qui viennent, de tenrps en temps passer dans le voi-
.sinage du soleil , ne peuvent pas étre regardées comme p-rovenan[
de la nébuleuse à laquelle nous venons de raLtacher la fornra[ion
tlu soleil, rles planètes e[ de leurs satellites. Les inclinaisonsr gYet-
tyuefois si grandes, des plans de Ieurs orbites sur le plan de l'éclip-
tique, et le sens de leur mouvement, qui es[ direct pour les unos,
rétrograde pour les autres, prouvent, que ces aslres ont une origine
l,oute différente de cellc que nous ïenons d'assigner aux planètes'
Les conrètes doivent êtro regardées comme étant de petites nébu-
leuses qui se meuvent dans I'immensité, e[ qui, lorsclu'elles s'ap-
prochent de notre s1,s[ème planétaire, se trouvent entralnées dans
lo voisinage du soleil par I'al,tlaction qu'elles éprouvent, de la part,
rle cet astre;après s'en être approchées, elles s'en éloignent, sou-
vent pour ne plus revenir. Lorsqu'une comète vienl ainsi à se
mouvoir près du soleil e[ des planèlcs , les actions qu'elle éprouve
simultarténtent de la part, de ces corps peuvent. modifier la nature
tle la ligne qu'elle parcourt, de manière à la faire mouvoir suivan[
'une ellipse âont le grand axe ne soit pas excessivement, grand ;
alors lacomète fait, pourainsi dire, partie intégrante du système
planétaire, et, elle devient une comète périodique. Les qualre co-
rnètes périodiques dont nous avons parlé précédenttnenI se trouvenI
rlans ce cas; ntais il pourra arrivei que les actions perturbatrices,
qu'elles éprouveront tle la part des planètes près desquelles elles
vienrlronf à passcr, rnodifien[ un jour leurs orbi[es, à un tel point,
.r1u'elles s'élôigneront inrlôfiniment de nous, sans que nous les
tevovions jamais. On a quelques eremples de conrètes dont le
mouvement a subi des altérations de ce genre , par les aclions
' La lumière des principales
llerturbatrices planètes.
zodiaàale 1$,r s.l)i'explique très facilenrenb dans I'hy-
llolhèse de Laplace. Nous avohs dit qu'on nu peut pas la regarder
r:onimeél,ant due à une attnosphère rlu soleil; en effet, cette ltrtnière,
620 n*f:luniusrs.
slétendant au delà des orbites de Morcure et tle vénus, dépasse de
beaucoup la limite à l'intérieur de laquello I'atmosphère riu soleil
doit être renfermé0, d'après la vitessc de son mouvàment, de rota-
tion sur lui-même. Nais on puuIconeevoir quo la matière nébuleuso,
abandonnée successivement par la nébuleuse qui a formé notre
système planétaire, ne se soit pas condensée eÀ tomrité dans res
diverses masses partielles d'ou sont, sorties les planètes; ir peut être
resté do pelites quantitd.s de cette matière, continuant ir-circulen
autour du soleil à différenres distances de cet astre, et formant, par

l'i3. 1187. (.4i { ii8.33" l},'iir' ti.) !'ig. :lSrt. (.t:i


-,t[ii" i]L', tr -
t) I
- - 14o1,1;.,

Ierrr cnsenrllle, rrne sorlc de né-


lrulcusc trt.s rliflrr-sc cL de fornrc
lenlit'rrlairc : r;'est, r:c qui (j(.c.i-t-
la Irrrrrit're zorliircaltr.
sit-rrrrrcriri[,
()rr lruuvc rlirrrs le cicl tl ir.crs
crerrnlrlcs rlr. ntillrleuses irilon-
gtics, 1tt'r'sirrrtlnt rlrr ns ltrrl trrr-
scnrlrlc 1rr'ét'istirrrcrrt lir Ionr;r,
tlc iir nt!lrulcusc a IarJrrullc
notts a[[riitrrorrs t'ct tc lrrrrriirrt,
/iq.;itt7,,]NB ct Jg{) Il lrorrr_
r;iil bir:n str lirir.rr r;rro l;r rrrirt,ir\rc
rrrillrrlcusc rlrri srtriril irilrsi r.ri_
l,ig. 381t. (,4',
- 18i. ll),, I|
- 1/r" il'I.) yrAltrl rro Cn l.r'ù.: petil.c cluarrlitt',
rlans I'cspat:e crrvironlranl, lo
soleil, el jusrlu'rr rrnc assez grlnde clistirncc tlc cc.t asIre, sc f ûf
ô2I
1

HYPOTHbSD DIi LAPI.ÀCE.


éF:'-
oondensée par le refroidissement en un granrl nombre de très rH
petits .orp*, se mouvant chacun séparément uutour du soleil ' et
i:onstituant ainsi une rnultirude innombrable de petites planètes.
Les étoiles filantes ($ 329) s'expliqueraierrt alors lrès facilentent,
en admetlanl que iË sont qouiqoô*'uns de ces.pel'its corps qui
viennerrt de temps en temp traverser l'atmosphère de.la terre'
Le retour périodique de ceriains maximums dans I'apparitioh des
étoiles filantes tenO à clonner un certain poids à cet'tc nranièrc
de voir.

l'l lti.
TADLD IDES IIIAIIEIIES.
.€1f-- .,1

'{I

|]ulPrrn$ Pnqffin.

Des insltunenls qui. Eerïetul auæ ohsetltaliotts csh'ortotltiquec.


P;r ges, l!,rger.
Iartrumentr qui rervent à le {0
rn€curo du temps, 2 t4
Prineipe dc la nesule du temps . l)D
( I lcpsydres 3
Sablicls. {i 50
4t 60
l)reniôrcs horloges ùr poitl,s. .
Pendulc. I 60
Horlogcs à pendulc et à poids. . tl 74
Montrrs et chronomètres. . . .
.. 2l 75
Iortruments qui lervent à 8l
augrnenter lâ puissance de 87
lavue.., i r 36 92
Yision rl'nn objet . 3G

firÂpffI|B DBUilÈilB. I

I
Du tnotr,r)cment dircrne et ile la ligure de kt lerre. ,j
I

Premières notionr tur la Lunetlc mér'idiennc. t50 /1


terre, 09 Csrclc mural . . r09
lioudcur tle la surfacc.de la mer. . 90 Usage de I'dquatorial. 168
Rontleul tle la terre.' {0t Catalogues d'étoiles.
,t
70
La tcrrc est isolde.dans I'cspar'e I ellc Globescrilestes...,. t7l
peut ôlre en mouYemctrl 103 Ctrtes célestes t7ï
.\tmosplrère lclreetre. {03 Figure de le terre 75 ,t

Ildfractions atmosphér'iques. . t0û Cercles dc la sphèr'c terrcsttc. . . t70


ilouvement diurne dq ciel. ttl Longitudes et latitudes géogr'aplri-
Imtdintion tr3 ques. .
t1,11

Scin{illation. tl5 Mesure des latitudes géoglaphiques. t?8


Sphôre célestc t20 lltesure des longitudes giographi-
Classification dcs étoiles tvl. ques. . {7C
tonstellations. 123 Dircrs aspccts du rnoutcmcnt diuttte
Lois rju mouremcnt dinrrrc. . t30
' ,l3fl aux dillcrcrrls lieux dc Il krr-re. t83
Jour sidéral. Cc qu'on enlend par longi(rllcs ct la-
Glandc dislancc des étoiles. t38 litudcs géoglaphiqucs, dltrs tc cas
Rolation dc la lerre. t39 oir I'on regarde la lerrtl contrne
(-lerclcs de la sphère célcste . t&3 . n'i'tant pas splrdliquc. t85
Equatorial. t.L& Êrluatcur', parallèlcs , tltétitlicnncs ,
I)ieds parallactiqucs . {48 tlans l'hypothèsc oir la terrc n'cst
-lsccnsions tlroitcs et tléclinaisone. {ts pns spheirirprc. .t
86
:

62/l T'^tilI t)Es MÂTIùR[S.

Marchc à suivtc pour rldlcrminaa ,nt"t"''


figure de la ten'e . , {87
. . ."iil
Rdsultals dcs dirorses mcsurcs
Dimcnsiens de la tcrrc I valcur rlu
Mesrirc tt'un arc à'i,n- j.i.e ,'pii,
sur uno méridienrre.
mcrre ...90S
,00 Glohes terrestres,, ., ., . . . g0I
Mdridienne tle France tg{ Cartes gdographiqrres 20ir
I
cfiu|în[ TI|0tstûil[.
4u soleil.

ruoueement du ro- Dinrcnsions tltr soleil.


216
. , gïi
Tachcs tlu soleil ; sa rotalion. . . , ?7g
9tû Nohons sul Ia constilution tlu solcil. pgg
Lurrriùrczodiacale. ,..Zgi
9t8 Mouvernent de le terre au_
9?5 tour du soleil. . qt)t
Le rnorrtr:mcnt tlu soleil n'cst qn'unc
933 alrl;rrcnce,cl(;. .. C!)l
Prdcossion dcs ciquinoxcs. , . ?gi
234 Ilinrinution scruhire de I'obliqrrild
del'cicliptiquu .. 30:i
s38 Ildplaccurcnt lent rlu pdrihilic de la
lerro. . 305
?39 Aber rrtion. 307
Nulation de I'arc dc ln lerrc . . 3.t 1|
2t1 Parallase annuellc dcs dtoiles. . 3212
IidsrrrrrC dcs notions acqrrises .srrr lc
9.t0 nout'elnent dc la leme. 397
Megure du tempr par le
o<o mouvement du eoleil . 398
c57 Temps solaire :J98
960 Cadrans solaires. 335
282 lcnrps rnor.cn. 3:JB
Anncies troJriqrrc trt sirldralc. 3.tf)
zil Calcrrtt.icr'; scs réformcs. 351

ctfÀPlTnD 0IJlTfttù ilr.


De Iu lwe.
mouver|Nent de le Dimensions dc I;r tunc. .. 3Tg
300 Monremeut do ln lunc sur ln sphôrc. 3?{f
300 Ilélrograrlation des næuds rle lj lune. 3gP
3(i I Ntrtalion dc I'orhilc de la lune. . . ABg
:rti7 llivoJutiorrs sidirnlc r:t s.l.nocliqrre tlc
SriD lalunc. . ... Jgs
3{r0 l.unaison ., .885
Agcdclaluneldpacte.. . . . . 3g(i
371 lforrvenrcnl de la lunc autorrr tlc la
lcrrc. ....BBg
31t' Rolution rle la lunc. . . 30?
TÀBLE DDS MÀtrÈRris. 625
Prg"g ftel' 3

Lihrations dc la lune. .. 394 Prr-idiction dcs éclipscs de lunc, . . tllt


La lerre rùe (lc lù lnne . . . . . 3U8 Eclipses'des,rleil . . .198
trlontagnes de la lune. 401 Prédiction des éclipscs de soleil. . . 4f0
Notions sur la constitution de la lune. 404 Occullalions des éloiles pal la lunc. ll?
Mouvcment de la lunc dans I'espace, ,[08 Méthode des distances lunnires, pour
Pcriodes astronomiques déduilcs des la déternrination dcis longitudes
nrouvcrncnts du soleil ct dc la géograplriqnes . ... . 413
lune . 410 Ddlernrirralion dcs longiturlcs pal lcs
Écliprer et occultetions. . '['l I 'éclipscs et lcs occultâlions. ,!46
llcl\rscs dc lunc, 4l 3

cuaPlTu0 clN0t]lÈil8.

Des ytlnnètes et iIæ eonuètes.

Planètec. . 4{7 Découçerte dc rrourclles planètes. i78


l)larrètes connucs tlcs anciens. 441 Elirncnts du nrouvernent dee plu-
Zotliaque . .t{U nôtcs. 480
I)jstiuction des phnètes cn drux cs- Ddtails sur lcs rliverses planôtcs. . {83
pèces. . 4;0 Considérations sur le systônre lrland-
\louvcmcnt apparent tles taire. 500
inférieures .&50 Découvcrte dc h vitesse tle la lurnièrc. 503
Àlouvenrerrt apparcnt des Déterminrtion de la parallaxe du so-
supéricures, 460 leil , par les plssagcs de Vdnus. , 508
Syslème dc Ptolémrlc. . 4$7 Gomètec l)lf
Systèrrrc tlc Copcrnic. 4û9 Aspect des conrôlcs, irl {
Systèrrre tlc'I\'cho-Bralrr!. 41il Lois du nlouvenicnt rles r:orrrètcs . 5t0
l,ois de Képler. &73 Conrètes pdliodiques. 5t9
Erplication dcs slations ot *i,'ugra- IJistinction des plrur:tcs eI Ctrs co-
tlationS rles planètcs. dl l'r ruètes. . lt96
l,oi dc Botle. {77 liotions sur la naturc tlcs conrùlcs. . 527

cillPtTRB Stil[W.
De la grautlation u,nluerselle.

Tulia{iorr dc I'intcnsité dc la pi:san-


53{ leur sur la snrfacc dc ll tcrrc , . 5ùt
i"t Explication du phinomônc rlcs rna-
5.15 rées. ..504
647 Intluencc de la rotation tlc lir terne
du soleil et surlcs mûuvcnrcnls apparenls dcs
550 colps situés à sa surfacc., ., . 575
Dcnsité molennc de la terre. . . . . 585
55t Dcnsités des planètes. . . .' 589
Drlcourertede la rotation de I'anucau
deSatulne ..... .590
JÙI Ddcoulcrtc de lu planùte Ne1,luna. . tfi
5(10
"'.t^ "l
t. . :.-
Iqi''

626 TABf,I DES i{Â'r'Iiinus.

cmPnI|[ $mÏilltr.
n(s iloiles et tles nébuleuses.

Étoir"s. . .t?|i'i Éroircs fita'rcs . .t'àil'


Utoiles colorries. . . . . . . . . 503 Illébuleuser . . ôûlt
Changcnrcnt d'dclat rlcs étoiles. 593 litlbuleuses résoluhle.{. . {iOb
Etoilespériodiqucs.. ..5!& Nébuleuseg non résolublcs.. . ... GOF
Etoileslempornires.. .. 50ir l,c solcil fait partie d'unc nébuleusc
Etoiles doubles, lriplc-* 59G résolublc. ......û09
Voie lactée .-r$8 Trnnsformalion des nébnlcuses cll
Itlée qu'on se fait tle h nrlnre tlcs dtoiles . Glo
étoiles. ..5$9 Hypothèse de Laplacc sur Ia for'-
Mouvemenls proprcs des éloiles. . 5gg nration cle n.rtre s1'stènre plnnd-
Noulemenl da lranslnlion rL.' rrolre taire. ...0t,1
systômo planélairo. . ti00
[. ,{i
1ii:i.
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