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DICTIONNAIRE APOCRYPHES, COLLECTION DE TOUS LES LIVRES APOCRYPHES RELATIFS A L’ANCIEN ET AU NOUVEAU TESTAMENT, our la plopart, TRADUITS EX FRANCAIS, POUR LA PREMIERE FOIS, SUR LES TEXTRS ORIGINAUX, enrichie Ge préfaces, dissertations critiques, notes histeriques, bibliegraphiques, géegraphiques ct théelogiques; PUBLIEE PAR M. ABBE MIGNE KDITEUR DE LA BIBLIOTHRQUE UNIVERSELLE BU CLERCK oo DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCIE DE La SCIENCE ECCLESUSTIONS rio. TOME PREMIER. oo —____ ‘2 vOLUMES, Paix : 16 Francs, S’IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, EDITEUR AUX ATELIERS CATHOLIQUES, RUE D'AMBOISE, AU PETIT-MONTROUGE BARRIRRE D'ENFER DE PARIS. PREFACE. De tous temps les fausses religions se sont efforcées de séduire les hommes en emprun- tant les caractéres qui ne conviennent qu’a la véritable. Ainsi, de méme qu’elles ont youlu s‘appuyer de prophéties et de miracles dont la saine critique n'a pas eu de peine WUCEOI> vrir et démontrer l'imposture, elles ont aussi supposé une révélation divine et des livres saerés qui, aux yeux de esprit éclairé, n'ont d’autre appui que la crédulité plus merveil- leuse encore des peuples auxquels on les a présentés, Voici sur ce dernier article ce que Mantiquité et la science moderne nous apprennent des ouvrages qui formaient ou forment encore le code religieux des nations idoltres, et que nous regardons avec raison comme autant de Iégendes apocryphes, souvent indignes, par la grossiéreté et l'invraisemblance ridicule des fables qu'elles contiennent, d’étre comparées aux apocryphes de la religion chrétienne. Enire Jes nations aneiennes que nous avons & considérer ici, les Egyptiens doivent sans doute tenir le premier rang; non que nous voulious préjuger une question qui est encore en litige parmi les savants, mais parce que voulant éviterde discuter un sujet qui n'a point trait & cet ouvrage, nous donnons aux différents peuples paiens Ja place qu'on leur assigne communément, laissant & ceux qui traiteront directement cette matiére, le soin de réformer ce que Ja classitication commune a de trop hasardé. Les Rayptiens avaient done un grand nombre de livres dont Mercure IT passait pour étre Yewteur; on les conservait dans les temples avec Je plus grand respect; on les portait so lennellement dans cette famouse procession dont parle saint Clément d'Alexandrie dans la sixidme de ses Stromates (1) : ils étaient au nombre de quarante-deux, et contonaient des (4) Upleros piv yp mpi PiBdovg kvedngivar dciv be th Bevcapoy. Mera 31 tiv Si sebouse ‘Toizey vi dorpeloyeiew tiv | mach otouaros Zyece udy iow mepl rod Buaxbouey thy delavin piven Earp a ey dL cthivng” vi 84 locwiv, mapl ri trvatoliv. Ha; 81 8 iepeypanuarede mpoipyerar Leni nacvive, by & x6 ct ypapurey wile, xel ezeives § ypageuer. Te tpi ve The xeaueypupiac, wal puypayiar, ric take Tob Dio sal ic eehime, re nav wpeypepiay re tis A " 5 Bexypapig* epi ve Tie xarype pin, ral tan apupaniver adroie fy vols iepoig xpncinen "Ere ohare lp smpivos Emevar, Tze cov tt vig Suemnebvar mizuy, wel Ts emo- ce xiv vig ovecric dmipepsueves ovulidav. Toirdy guae 3 i * blopaniv 84 Paodim’ a kecpodoriag tyun op drardere lerl, Ato ply oby xal cisempéxorre al Je © poeopias, of mpetipaubver dxyer= imac i, ol nasropipot, inrounie obiens, tal ve Tic Te eGpater xxrRextvag, ral neck vécwy. wei pl pyiomy nal puppazary, nal sepl bpbehute, mal 6b coeveaion tal céy ymcrlay, Voie! la traduction liuérale de ce passage célébre : C'est le chanteur qui owsre la marche, portant queign'un des attribuls de Ue musique. Il faut, dit-on, quil sache par corur deux des livres de Merenre : le premier qui contient ler faymnes deg des, fe second gui renferme les riglet de a ee royale. Apra le chantewr «'anance Phoroacope, qe tient dans 0° main Chorloge et la palne, symboles de Pastrologie. Il doit connaitre et aroir sans cesse 4 (a bouche les livres de Mercure qui traitent de cette acience. Ces livres sont au nombre de quatre : U's disserte sur le systéme des astres qui paraissent fixes, wn autre sur la rencontre et sur la Iumitre du soleil etde Ja lune. lesdensderniers sur leur lever. Vienten troisidme lieu lescribe sacré, ayant des plumes sur latte, et dans tea mains wn livre et une régle, sur laquelle se trowrent aussi Cencre et le roseau qui leur sert pour éerire. A Dictioss. ves Apocryenss I. a fe he city mitzav, Alyumion mepiey. ” PREFACE. ray hymnes en I'honneur des dieux, des instructions pour les rois et les prétres, des notions dastronomie et de cosmographie, le rituel et le cérémonial ; six de ces livres renfermaient des Jecons pour 'es médecins, sur la constitution du corps, sur les maladies, les instru- ments et les remédes. Ces livres étaient en si grande vénération que le plus beau papier leur était uniquement desting; aussi appelait-on sacré : Hieratica, dit Pline (2), appella- batur antiquitus, religiosis tantum voluminibus dicata, que ablutione augusti nomen acce- pit (3). Il y a ,ongtemps, du reste, que ces livres ne subsistent pius; mais on en a supposé autres sous le nom de Mercure, dont Galien parle avec beaucoup de mépris (6). Le Pe- mander,que nous avons encore, et qui porte le nom de Mercure, est un livre évidemment fabriqué par un chrétien (5). Les Ethiopiens avaient aussi leurs livres sacrés. Démocrite a fait un traité sur les livres secrés qu’on gardait & Méroé (6). Entre les ouvrages de Manéthon, il y en avait un mtituié Liore sacré (7). On est peu instruit de ce qu'il contenait. Fabricius conjecture que c’était un commentaire sur la théo- logie égyptienne, et que c'est de cet ouvrage que veut parler Théodoret, lorsqu’il dit que Manéthon avait traité des dieux de I'Egypte (8). Joséphe dit que Manéthon s'était servides livres sacrés des Egyptiens pour la composition de ses histoires (9). son tour il et tena de connate tout ce gui a rapport ans hitraglyphes, [a conmographic, la glographiy l cours du soleil, de la lune et des cing planétea, ta. chorographie de CEgyple cla description du ‘Nil it doit pouvoir décrire les instruments et les ornements sacrés, ainsi que les lieuz qui leur sont destinés, lea me- sures, et généralement toutce gui appartient au cérémonial. A la suite des trois personages dont nos tenons de parler, s'avance celui qu'on nomme Cordonnateur (le maitre des cérémonies), qui tient une coudée comme auribut de lajustice et wn calice pour fare le libations, Il doit die insruit de tout ce gui regarde le culte des dieus et le sucrifice des reauz. Or, il y a dix choses gut embrassent le culte des dieus et toule [a religion dganticnne Ce sont: les sacrifices , le 5 en offrandes, les hymmes, les pridres, les ponipes, ies jours de fate, etc., cic. Enfin pour terminer la marche, vient le prophite, portant laiguitre, suivi de ceuz que por- tant les supréme, doit connattre les diz livres qui Con fee dieus et de tout ce qui a rapport a la discipline sacerdi le prophéte eat en outre chargé ches les Egyptiens de la distribution des comestibles. Il y a d quarante-deus livres de Mercure extrémement néceasaires : trente-siz, qui contiennent toute la philo i jeusement étudiés par ceuz dont nous tenons de parler. Quant aux siz derniers, qui ont trait & 1a constitution du corps, des maladies, des instruments, des remades, des yeux, et enfin des femmes, ils sons objet de Vétude assidue de ceus qui portent le mauteau, c'est-d-dire des médecins, (Cuzw. Alex., Sirom., liv. vt, 4.) Livr. xn, ebap, 25. (3) Cette lecun est fort contestée. Quelques manuscrits portent ab adulatione. Mais la lecon ablutione est la plus généralement recue aujourd'hui. Voy. les bonnes éditions de Pline. w ‘annic., Bibl. Gr. d. 1, ¢. 7. 5) Les ouvrages connus sous le nom de Mercurius ou Hermés Trismegistus sont au nombre de deux : polestate ac sapientia divina; Asclepii definitiones ad Ammonem regem ; la pret ion du texte grec du Poemander I'Asclepius, fut mise au jour a Paris en 1554, in- Adrien ‘Turnébe ; une autre dition, soignée pat Francois de Foix de Candalle , et a laquelle 4, Juste Sealiger prit quelque part, parut 4 Bordeaux en. 4474, in-d*. On en counait une troisiéme, Cologne, 1050, in-lol. Toutes ce ns contiennent & cOLé du texte grec une traduction latine ; celle’ de Marste Fin fut plusieurs Toi imprimée lan du xv siecle (soy. J. Ch. Bauret, Manuel dx ibraire, 4, IM, p. 362). Dés 1849, Gabriel du Préau avait fait imprimer ‘une traduction francaise de ce écrits ; elle (ut reproduite en 4587. De Candalle, qui ne cessait de travailler sur ces textes mystérieus, en donna en 4574, & Bordeaux, in-, une traduction francaise, accompagnée de commentaires ; elle fut réimprimée en 4579 in-folio. Tiedemann adonné & Berlin, en 1781, in-8*, une traduction allemande du Pamander avec des notes. Un religieux de ordre des Franciscains, Annibal Rossell entrepris ‘sur cet ouvrage un commentaire qui est resté inachevé, quoiqu'il comprenne quatre volumes in-8*, Co- ¥. logne, 1630. fics critiques fes plus judicieus regardent ces ouvrages comme composés au second siécle , par un ‘ehrétien peu instruit, et imbu des \60-platonicicnnes ; il cite saint Jean, il_parle des Eplires de saint Paul, il expose clairement, mais d'une fagon erronée, le dogme de la sainte Trinité. Le Pamander contient des visions d'une grande beaut; Asclépis, livre peu éludié,ofre des rapporisfrappants avec les doctrines de Philon et des cabalistes. Parmi les auteurs qui ont dirigé leur aitention sur les livres du prétendu Mercure Trismégiste, nous citerons : Buuwcanren-Causius, De librorum hermeticoram indole atgee origine, Jena, 180%, in-4"- MozaLen Patrologie, 1. Il, p. $85; le Dictionnaire des sciences philosophiques, art, Huauss, tl, p. 77-83; la ‘Symboliyue de Cremzer, traduction francaise, notes 6 et 41 du livre 11; Ravaissox, Métaphysique d'Aris~ tole, t. Il, p, 480; Vacnénor, Histoire de Pécele 'Alexandrie, 1. Ill, p. 4, ete. GB. (6) Lazar. live. 1x, 1. 49. (2) Busun., Prep. evang. live. 11, p. 46. (8) Fann gr, Lean, ¢. 20, (9) du App., 1. 1, 6. 4, 4, édil. Oxon wut PREFACE. 1 C'éait assurément de mauvais mémoires pour un historien; aussi y avait-il puisé ce qu'il avait écrit sur les ragnes des dieux, des demi-dieux et des héros. Selon Pomponius - Méla (10), on y trouvait l'histoire de treize mille ans. Platon, dans Timée, introduit un prétre égyptien, qui assure que ces livres sacrés instruisent de tout ce qui s‘est passé dans espace de huit mill ans, et qu’on y trouve V'expédition fameuse des peuples sortis de Pile atlantique pour faire irruption en Europe et en Asie. Au rapportde Valére Maxime (11), Pythagore y avait va des observations astronomiques d'une infinité de siécles. Lucien s@ moque agréablement de !a guerre des géants et de la fuite des dieux, décrites dans ces livres depuis plus de dix mille ans. Des Egyptiens passons aux Babyloniens. Rux aussiavaient des livres sacrés que nous regardons & bon droit comme apocryphes: Ils traitaient de la généalogic des dieux. Jan- blique, dans la Vie de Pythagore, nous-apprend qu'on y lisait qu’Bélien, pére de Xuthus et 4'Eolas, étaient fils de Jupiter. (12) Cicéron (43) et Diodore (16) rapportent que les Baby- loniens se vantaient d’avoir dans leurs monuments sacrés "histoire de plus de.quatre cent mille ans. Démocrite (18) avait travaillé sur les livres sacrés do Babylons, sinsi que nous l’apprend Diogdne Laérce (16). Zoroastre, le réformateur de la religion des Perses, composa des livres qui furent Ins par ses sectateurs avec le méme respect quo s'ils eussent été envoyés du ciel. Porphyre, dans la Vie de Plotin (17), parle des chrétiens qui portaient avec eux les livres mysti- ques de Zoroasire, de Zostrien, de Nicothée, d’Allogane et de Mésus. Ces livres furent re- fatés par Plotin, dans un ouvrage que Porphyre intitula Contre les gnostiques. Porphyre écrivit aussi sur le méme sujet; il entreprit de prouver que le livre attribué & Zoroastre était supposé depuis peu par les gnostiques, qui voulaient s'appuyer d'un nom respecté en Orient. Les sectateurs de Zoroastre, nommés Gaures ou Guébres, qui sont encore en grand nombre dans la Perse et dans les Indes, prétendent posséder Ie livre de leur pa- triarche; ils le nomment Zendavesta ou Zend ; ils le lisent avec respect, quoiqu'ils ne l'en- tendent plus. Tavernier (18) rapporte que lorsqu’ils le lisent, ils se bandent la bouche d'un mouchoir, comme s‘ils craignaient que ces paroles sacrées ne regussent quelqu'im- pureté ar la communication de l'air. Chardin, qui dit avoir eu en son pouvoir le grand livre des gudbres pendant plus de trois mois, et qu'on voulait le lui vendre quinze vents francs; il prétend qu'il est fait du temps d’Yesdegird III, dernier roi de la dynastie des Sas- sanides, sous lequel les Mahométans firent la conquéte de ls Perse au milieu du vn" sid- cle; 1a raison sur laquelle il se fonde, c'est que ce livre parle beaucoup du régne de co dernier roi. . Mortarés, que quelques-uns croient’ avoir été le maltre et d'autres 10 disciple de Zo- Poastre, avait fait un ouvrage sous le titre de Octateuque, cité par Eustbe (19); ce livre était Cité par les anciens Perses (20). (10) L. 1, ©. 9, 44) Li .. ity pe ab, ( rrions, sane sortir des limites od nous devons nous renfermer ici entrer aans les dé- tails que réclameraient les livres des guébres, qui subsistent encore sous le noi de Zoroastec. Anquetil Duperron les ft le premier connalire l'Europe en publiant, en 4774, le Zend Avesta ( P vol. ine 4°), mais cetle traduction, faite elle-méme sur des versions du texte primitif, est peu exacte et souvent obscure. Les travaux de M. Engéne Burnouf sont d'une toute autre importance. Son édition du texte da Vendidad Sedé avec une traduction et des notes (1829-53), son Comme le Yagua (1855-58) sont des litres de gloire pour lérudition frangaise. Depuis M. Brockhaus, & en 4830, M. Westerant, xy PREFACE. xt Les sabéens, (21) dont la secte subsiste encore en Orient, ont plusieurs livres sacrés qu’ils regardent comnse inspirés. Hy en a un qu’ils appellent le fivre de Seth, et dont ils font auteur ce patriarche. Ils en avaient un autre, d'une grande autorité chez eux; il portait pour titre, Du culte des Nabathéens. Maimonide (22) parle d'un troisiéme, intitulé De agri- cultura Egyptiorum, qui traitait de ladescente des esprits familiers, des prestiges, des conjurations, des démons, des diables, des satyres, habitants des déserts. Selon ce rab- bin, on y trouvait une infinité de fables absurdes, inyentées dans V'intention de réfuter Jes miracles de Moise et des prophétes, Ils avaient encore d'autres livres pour ce qui con~ cernait leur religion. La Bibliothéque impériale posséde trois manuscrits tres-rares et presque uniques, écrits en ancien Chaldéen (23). De Ja Chaldée et de la Perse, si nous passons dans |'Inde, nous trouverons encore des livres saerés dont l'origine est fort incertaine, et que l'on regarde comme inspirés. Le plus remarquable et le principal se nomme Peda ou les Vedas. Le Veda est le livre de la loi : il comprend tout ce qu’on doit croire et tout ce qu'il faut pratiquer, soit dans lamo- rale, soit dans le culte, Il est écrit en sanscrit, langue sacrée des Indiens, Il est divisé en quatre parties: la premigre nommée Rogo-vedam, traite de la premiere cause, de la pre- miére matiére, des anges, de l'Ame, de la récompense des bons et de Ja punition des mé- chants, de la génération des créatures et de leur corruption, du péché et des moyens d’en obtenir le pardon, La seconde, nommé Jssoure-Vedum, est une instruction pour les supé- & Co 4,on. 1853, ont entrepris de cou fondation de ta toi. livre. qui forme a plus importante partie du Zend ferine des notions fort intéres- santes sur la géographie ancienne de la Perse. et sur les institutions religieuses et civiles de ce pays. On y joint le livre et la liturgie connus par les Perses sous le nom d'/sechné (en. zend Yarna) et wn peut rrecucil invocations qui prend le nom de Vispered. Ces divers ouvrages ue forment d'ailleurs qu'une portion des livres inconnus aujourd’bui et attribués & Zoroastre. Voir Dx. Pasroner, Zoroasire, Confucius et Mahomet, Paris, 1789, in-8; Nonnens, de Zoroas Opusenla, 4. M, p. 579; 4. Mout. Fragments relatifs a lo religion de Zoroustre, persans dé la bibliothéque du rot, Paris, 1829, in-8*. Wenuens, Fragmente weber die Religion des Zoroaster, Bonn, 2851, in-8* (M. Silvestre de Sacy a, dans 1é Journal des savants, janvier et février 1852, onsacré deux articles a eet ouvrage) En parlant des livres sacrés des ancions Perses, on ne peut oublier un ouvrage publié sous Te titre de te oll Gerits sacrés des. anciens prophétes peeses dans la langue originale, avee whe ancienne traduc~ tion persane. Bile a é8 mise au jour par Mulla Firue, Bin Kau, Bombay, 4818, 2 tomes in-8 Te texte est accompagné d'une traduction anglaise’ Ou tit dans la preface que le Desalir forme la col ection des crits des dit a Te temps de Mobabas jusqu’a ve- nombre de cinguante. Zerducht sane. Ges cerits sout dans une langue dou res vestiges; c'est un ididme tout & fait dilté vrenit du zend, du pelbvi et du dévi, et ligible sans le secours de | ancienne version persane, Lrouvrage se c de seizelivres portant chaenn le nom d'un prophéte. M. Silvestre de Sacy a donné sur I'édition de Bombay, dans le Journal des. savants (1821 , p. 10-51 et 67-79), deux articles auxquels nous renvoyons pour plis amples détails, Cet illustre érudit pense que le Degatir est un ouvrage suppané, que celle supposition a eu lieu vers le wit siécle de Ihégire que fa langue dans Iaquelie if est écrit est un dans cet ouvrage est un mélai théorie de l’émanation y est enseignée. gence supérieure dod dérivent des séries d'autres intelligences de divers degres. (Voy. Marten, Mist. dx Gnantciome, 2° Gillon, t. Ml, p. 444, ele Dictionnaire dex acincen philotophiues, 1. p. 5. (21) Voy. dans lee OFuvres diverace du Yaron do Boeckh, 4768, i-t2, Esai eur histoire du sa- More Nebuchim, part. ¢.20. * Les Drage, cea ‘seciaires eurieux Aceriaine égads, et qui habitent le mont Liban nt des livres. sacrés qui Sont maintenant bien connus, grace aux travaux d'un e¢lébre mngais, M, Silvastre de Sacy a publié deux Mémoires dans ies t.1X et X du reeueil de PAcadémie des Inseriptions (nouralle série) surdes manuscrit arabes appartenant& ls biblotheune impériale ct contenant une partic ist livres. ~ scriLS SoML au nombre de cing. D'autres manuscrits du méme genre se conservent Dy Leyile, & Oxford et & Vienne. Quelques manuscrits se trouvent diverses collections is sont tous objet d'une notice fort é.endue dans Vouvrage 90}8 eraat que none emoun da omer a an] Jo: ial do se cinguante ans ebue Epesd amt PREFACE. ue rieurs et pour tous ceux qui commandent aux autres hommes. La troisiéme, qu’on ap- pelle Sama-Vedam est toute morale ; elle tend & inspirer la vertu et & douner de V'horreur du vice. La quatriéme enfin porte le nom d’Addera Via-Vedam; elle traitait des cérémo- nies : cette partie est perdue. Les Siamois ont aussi des livres sacrés écrits dans une langue inconnue au vulgaire. Crest Sommone-Kodom qui passe pour en @tre l'auteur. Ils se composent de plus de deux cents articles, au dire de La Loubére (24), parmi lesquels on en trouve qui approchent de Ja plus grande perfection: comme le mépris de soi-méme et le pardon des enne- mis. Les Chinois ont aussi des livres sacrés qui portent Ta dénomination générique de Keings. Ily avait aussi des livres sacrés chez les Romains, mais ils étaientréservés & Tusage de prétres. Valére Maxime en parle dans son premier chapitre : ils étaient confiés & la garde de deux commissaires nommés Duumotrs, & qui il était défendu, sous peiue de Ia vie, d’en laisser prendre communication. Tarquin le Superbe fit enfermer dans un sac et jeter dans la mer le uumvir M. Tullius, qui avait trangressé cette défense. Les livres sibyilins libri fatales, étaient gardés sous la méme réserve (25). Numa Pompilius, qui porta toute son attention a yolicer les Romains et A leur former un culte, composa des livres sacrés dont Plutarque parle ainsi dans la vie de ce roi : Valerius Antius, Uhistorien, rapporte qu'il y wait douze livres sur les devoirs des prétres, et douse autres sur la philosophic des Grecs. I ajoute que quatre cents ans aprés, sous le consulat de P. Cornelius et de M, Babius, il y eut des pluies en si grande abondance, que la terre s'en entrouvrit, e¢ qui mit d décow- vert les coffres od ces liores étaient enfermés. Le rhéteur Petitius ayant é1¢ chargé de les lire, déclara au sénat, dans un rapport sur ce sujet, qu'il ne lui semblait pas opportan qu'on divulgds au peuple le contenu de ces livres, et qu'il était @'avis qu'on les apportdt sur Ja place publique pour y dre brdlés, Plusieurs autres auteurs parlent de co fait, et y ajou~ tent des circonstances différentes. Tite-Live (26) et aprés lui Lactence (26*) donnent pour raison, qu'il y avait dans ces livres des choses capables de détruire la religion, .c’est-h— dire sans doute que l'on s'apergut que les pratiques religieuses du temps présent n’étaient plus les mémes que celles qui avaiont 616 prescrites par Numa (27). Il n'est pas éton- ay Description du royaume de Sic p. ad, Ul reste, sous le titre d’Oracuii » une collection assex étendue de vers grecs dont le texte, tres-defectueur, est semé de lacunes fréquentes ; les manuscrits, pea nombreux, sont remplis de fautes. Lrouvrage est de diverses mains ; quelques portions paraissent avoir éé composces au 1" siécle, d'autres iclennes éditions de Castalion et de Gale ont été effacées par celle de M. C. Alexandre, Paris, F. Dios, Inc & 1 4884 coy. ian article de M. Lelronne sur ce volume dans le Journal dt Sevens, n0- . tH, 4853. ipsick’ en 1852 par M. Friedlich n'es! — Voir Paxonnins, De bills ox carminibaseghllinis, Parma, 1690; B. ie, 1815; ian, Bistoire des auteurs ecclésiastiques, 1. I, p. 528-543, Mocnten, Patrologi ce philotic chrétienne, tom. XIV ; Ed. 4 Fea Histoire de la poésie scandin ete. eat ranger & cOLé des livres sybillins les poémes qui nous sont parvenues sous le nom dOrphi nés de I'école platonicienne d"Athénes, et ils renferment quelques restes des ancient ait cominuniquées A la Gréce primitive. On a lieu de croire qu’ils ont été fabri- idcles de Mere clirétienne; on y trouve méme des locations d'une date*plus ré- \ierres renferme des allusions évidentes aux mystéres théurgiques des néo-pla- jist. de la chimie, t. dans le Tictionneire de la ‘Mysitres du it dans a Rerue archdologiqne, n° du 15 septembre 1640, p. 340-351, tc. i (96°) ‘be felne i, ©. 90. (27) Voy. la dissertation de Chr.-C. Joscea, De Numa Pompilti libris publica auctorito:e Rome com srstis, Lepsick, 4785, inet, eles uoics cx sur Apttée. 6. BL mu PREFACE. ~ nant du reste que des cérémonies uniquement fondées sur le caprice des ‘hommes, eussent regu une altération considérable dens l'espace de quatre cents ans. Les Etrusques avaient aussi des livres mystérieux, dont il est fait mention dans Cicé- ron et dans d'autres auteurs; ils regardaient principalement les augures, et n'étaient configs qu’aux prétres; ce farent ces ouvrages qui servirent de régle aux augures ro- mains. Chez les Juifs et les Chrétiens il y eut aussi une foule de livres apocryphes dont quel- ques-uns nous ont été conservés, d'autres, en plus grand nombre, ont péri, mais alors les titres seulement nous sont parvenus; chez Jes uns comme chez les autres, I'étymologie est incontestable (28). Il n'est pas aussi facile de connattre pour quel motif on a appelé ainsi les livres hors des canons des Ecritures et que quelques-uns ont placés au méme rang que les livres sacrés. Saint Augustin, dans le livre xv de la Cité de Dieu (29), dit qu'ils sont ainsi appelés parce que leur origine n'a pas été connue aux Pares par les mains desquels l'autorité des Eeritures véritables est parvenue jusqu’a nous par une succession trés-claire et trés-cer- taine. Si saint Augustin a youlu parler du nom de T'auteur, cela n'est pas toujours vrai, puisque l'on connatt sans doute les auteurs de quelques livres apocryphes ; mais s'il parle de leur autorité seulement il peut avoir raison, puisque V'autorité des livres apocryphes n'a point été reconnue des anciens; tandis que Vancienne tradition établit celle des livres éanoniques. C'est aussi de cette manidre que saint Augustin s‘en explique : Quoique on trouve, dit-il, dans ces livres apocryphes quelques vérites, toutefois ils n’ont point d'autorité cause des fables qu'ils contiennent; et plus bas, ils ne sont point dans le canon des Ecri- tures qui était conservé dans le temple du peuple hébreu par la diligence des prétres qui se suacéduient les uns auz autres, parce qu'on les a crus suspects, et qu'on ne savait pas s'ils daient de ceuz dont ils portent le nom, n'étant pas produits par des personnes dont on fit assuré quiils les avaient conservés en les recevant les uns des autres; ce qui fait croire qu'ils ne sont pas de ceux dont ile portent le nom, comme les hérétiques produisent plusieurs ou- rages sous le nom des prophétes et des apdtres que on a distingués des liores qui ont Tau- toritd canonique par le nom dapocryphes. Ainsi, selon saint Augustin, un livre est apo- oryphe parce qu'il n'a point d’autorité appuyée sur un téraoignage clair, digne de foi. Saint JérOme, dans I’épitre septiame a Lata, dit que les livres apocryphes ne sont point de ceux dont les noms sont dans les titres, et qui contiennent plusieurs faussetés dange- reuses. En d'autres endroits il semble restreindre le nom d’apocryphe aux livres des hé- rétiques ; ot c'est en ca sens que le pape Gelase le prend dans son décret. D'autres prétendent que les livres apocryphes sont ainsi appelés parce qu’ils étaient ¢achés, qu’ils ne se lisaient pas ordinairement et publiquement, Origénes prend en ce xens les livres apocryphes, quand il les oppose aux livres communs et publiés dans le tome I** de saint Matthieu, chap. x1, et dans sa lettre & Africanus touchant l'histoire de Suzanne. Liauteur de 1a Synopse, altribuée & saint Athanase, dit que les livres apocryphes sont (28) Awoxpinteiy, cacher. = B9) Voici te passage de saiut Augustin (fib. xv, 23 ad finem): « Omittamus igitur earum scriptura- rum fabulas, quae apocrypha nincupantur, 60 quod earnm occulta origo non claruit Patribus, a quilus waque ad nos auctoritas veracium scripturarum certissima et notissima suceessione pervenit. In his is, elsi invenitur ali tas, Laman propter multa falsa nulla est canonica auctoritas, ‘lu septimam ab A canonica Judas aposjolug dicat. mplo Hebrai populi suecedentinm tS hee ef x PREFACE. at ainsi nommés parce qu’ils méritent plutdt d’étre cachés que d’étre lus. Saint Epiphane semble avoir un sentiment assez particulier sur i'origine de ce nom, quand il dit dans le traité des poids et des mesures, que le livre de la Sagesse et de I'Rcclésiastique ne sont point dans le rang des livres sacrés, parce qu'ils ont été mis dans I'Aaron, c'est-d-dire dans Varche du Testament. Ce qu'il semble expliquer dans I'hérésie des ébionistes, od il re- marque que l’Evangile de saint Jean, traduit en hébreu, était renfermé dans les armoires des Juifs avec les livres apocryphes; ca qui fait entendre que par l'arche, ot il dit qu’é- taient les livres apocryphes, il n’a point entendu I'arche sacrée, mais les armoires com- munes, Les livres apocryphes n’étaient point dans l'arche. Quelques auteurs prétendent que les livres sacrés y étaient, et le ‘prouvent par le verset 26 du chap. ur du Deutéro- nome (30). Néanmoins Moise ne commande pas encore en cet endroit aux lévites de mettre ce livre dans l’arche, mais & cOté de Varche, au dehors, et il paratt par le chap. vit du JID liore des Rois, et le v* chap. du JIM livre des Paralipoméncs, qu'il n'y avait dans Varche que les deux tables de pierre. Dans le second temple il n'y avait plus d’srche selon Je rapport de Josdphe. Néanmoins les livres sacrés étaient renfermés dans le temple, et nous lisons qu'avant la captivité, le pontife Helcias trouva un livre de la loi dans le teraple. Les livres apocryphes étaient apparemment serrés‘dans une autre armoire que Jes livres canoniques. Tertullien parlant du livre d’Enoch, dit que quelques-uns ne le recoivent pas, parce qu'il n’est pas enfermé dans larmoire des Juifs, quia nec in Judaicum armorium admittitwr. Et saint Augustin, dans Je passage que nous avons cité plus haut, dit que Jes livres canoniques de I’Ancien Testament étaient conservés dans Je temple du peuple hébreu, of les préires s'en transmettaignt la garde. Il y a donc quelque vraisemblance que les livres sacrés étaient conservés dans le temple dans quelque armoire, et les apocryphes dans un autre endroit. Ce qui a donné & quelques auteurs ’occasionde dire que ccux-cl sont ainsi appelés &xé ric spuerde, parce quiils étaient bors de la crypte, de l'arche ou du coffre od étaient Jes livres sacrés; mais c'est mal deviner. Les Hébreux appellent oom (genousim), terme quia la méme signification qu’apocryphes, des livres plus mystérieux, de 1a lecture desquels ils veulent que les faibles et les jeunes gens s‘abstiennent, comme Je commencement d’Ezéchiel, I'Ecclésiaste, etc., voir Gésénius. Tantdt on donne le nom de liores apocryphes & tous ceux qui ne sont point dens le ca- non, dont on fait deux classes, celle des livres que l'on pent lite pour I'édification des fidéles, mais douteux et contredits, et celle des livres supposés hérétiques et pleins d’er- rears. Quelquefois on restreint le nom d'apoeryphes aux derniers. Origene appelle apocryphes tous les livres qui sont hors du canon. Tertullien donne ce nom au livre du Pasteur, qui est un livre utile. Eustbe distingue trois ou quatre classes de livres, liv. ur de son histoire, c, 25 et 31. La premiére, de ceux qui sont recus de tout Je monde et hors de doute; la seconde, de ceux qui sont contestés et-cependant recus par plosi rs, la troisiéme, des supposés et doutenx, que l'on peut joindre & la classe précé- et la quatriéme enfin, de-ceux qui sont tout-b-fait faux, opposés & la foi des apdtres, et fabriqués par des hérétiques sous leurs noms. Eusébe, semble avoir tiré cette distinction ’Origene, qui, parlant dans le 14* tome sur saint Jean du livre de Ja Prédication de saint Pierre, dit qu'il faut annoncer s'il est véritable,yviews, ou supposé,rétec, ou entre les deux pares, Pour revenir } Eusdbe, il ne veut point aux endroits que nous avons cités du:terme d'apocryphes, mais dans lo chap. 22 du livre tv, il le prend pour les méchants livres fa- briqués par les bérétiques qu’il distingue de ceux qui sont cités par les écrivains ecclé- siastiques. Saint Grégoire de Nazianze, dans le poéme.& Seleucus, saint Athanase, dans Yépttre sectale, l'auteur de la Synopse qui porte son nom, saint Kpiphane dans la huitiéme 1a Bible, traduction nouvelle, t. V, p. 437) + 1 un livre jusqu’a la fin, Mosch? comman : Prenes le livre de cette doctrine: la et pl sera la contre toi pour témoin. dt) Nadel de quelle tagonM- Caen traduit ce passag Moschd en: fini Pécrire les paroles de cette docirine- orate Carche de Calignce de Eerve. sa es le td de Farche deFalliance de Blornal wire Di sant PREFACE. am +hérésie, Ruffin dans exposition du symbole, Junilius, et la plupart dés nouveaux Greos suivent la distinction d’Origene en trois classes, et ne donnent le nom d’apocryphes qu'aux liyres certainement supposés et mauvais, et appellent ordinairement livres ecclésiastiques ceux qai élaient bons et utiles; quoiq ‘ne fussent pas reconnus par toutes les églises pour canoniques, Av contraire saint Cyrille, dans la quatriéme antithdse, saint Epiphone, dans Je livro des poids et mesures, saint Jérome, dans le prologue général, quatre Péres d'Afrique, et la plupart des Latins, et Antiochus, entre les Grecs, donnent Je nom d’apo- eryphes généralement & tous les livres qui ne sont point dans le canon. Quoiqu'il en soit do la manidre dont il faut entendre le mot de controuvé, d’apn- ‘eryphe, et des livres auxquels on doit Vappliquer, un auteur moderne I'a dit (31). Des mémoires qui nous réyéleraient l'état un peu complexe de la société chrétienne aux premiers moments de son existence seraient d’un prix inestimable, Quoi de plus curieux en effet, quoi-de plus intéressant que d’étre ainsi initié Ala vie intime de I'Eglise naissante, de connattre les maurs privées, les usages, les pratiques, les opinions de ce monde nou- ‘veau surgissant au milieu de l’ancien, s’y développant et finissant par l'absorber tout a fait dassister & ces combats incessants, & ces luttes de tous les jours entre les idées nouvelles et les vieilles croyances, et de voir dans un tableau et détaillé cette transformation succes- sive, cette lente progression des deux sociétés. Car, on le sait, ce n’a pas é1¢ sans résistance, et une résistance terrible, que le christianisme s'est implanté sur la terre. Bien desépreu- ‘yes ont marqué son passage & travers les nations ; il luia fallu-subir le despotisme du sa- bre et celui de la pensée; aussi comme ces guerriers qui retournent victorieux, mais cou- ‘verts de blessures, au foyer domestique, tout en triomphant du paganisme, il ena conservé comme malgré lui quelques traces, et Rume chrétienne, AT'imitationde Rome paienne, a souvent eniprunté aux peuples qu’elle avait vaincus, sinon leurs dieux et leurs organes, du moins quelques-unes de leurs superstitions. Sans doute, et nous nous hatons de le dire, les premiers pasteurs del’Eglise ont de tous temps fait leurs efforts pour rejeter hors de son sein ces scories impures, produits indvitables de la formentation des esprits et du contact des croyances ; ils ont pu écraser, sous les pieds de leurs justes anathemes, les grandes insurrections de la pensée contre la foi : mais, pour continuier la méme image, les manifestations pacifiques, les émotions innacentes en apparence échappaient a la plus vig lante investigation, se renfermaiont dans la famille, et, au moins dans Je principe, y bor- naient son influence. Or, c’est cette influence transformant par les maurs, les usages. les pratiques et les autres accidents de Ja vie domestique,qu’il serait intéressant de connaitre, et les cérémonies quinous mettraient & mémede !’apprécier devraient A un haut degré fixer notre attention, Ces mémoires existent; mais, oubliés et ensovelis gi et la dans des ouvrages grees ou Jatins, ils n’étaient connus que des seuls érudits de profession, et i! était presque impos- sible de les faire accorder entre eux. Le dernier sidcle avait bien tenté, par quelques rares traductions, d’en porter la connaissance au public; mais les idées antireligicuses qui régnaient & cetle époque les ont tellement défigurées, qu'on se demande avec raison si la pensée de couyrir la religion de ridicule n'a pas inspiré et encouragé ces travaux. Un autre désir nous a fait entreprendre cette difficile publication, et nous espérons que le motif tout chrétien qui nous anime, et le but que nous cherchons & alteindre, nous soutiendront dans Ja voie épineuso od uous nous hasardons, et nous feront trouver grace devant le public éclairé, Car nous youlons accomplir un grand actedejustice. Ledernier sidcies’était servide ces légen- des comme d'une arme d'inerédulité ; sjoutons que le xvir' et le xvi" sidele n'ont pas 616 plus indulgents. Mais sans doute par une pensée bien autre, les savants qui s’en sont occupés, yréoecupés par les grandes discussions théologiques de ces époques, n'ont porté dans Vexamen de ces dcrits des premiers Ages, que le rigorisme de lafoi; n'y ont apergu, ou (Gl) M. Dout yp. WA-B69; V, 1 Le ui ible travail de cet Ger est nsdré dans I'finiversité catholique, t. IV, 191, FIOM NI, 1Ow- TLD; Nil, 375-985; VIN, BR-NODE IN, EsE3OU Xe aa PREFACE. aa n’ont voulu y apercevoir que des erreurs et des fables, et ont contribué ainsi, par une cti- tique exagérée, a faire oublier ou négtiger ces monuments de I'antiquité, que notre intention est de réhabiliter. En premier liea nous montrerons que ces légendes chrétiennes, bien Join de discréditer la religion et les Ecritures, on sont souvent I'appui et quelquefois Je commentaire, au second, nous ferons ressortir un des plus beaux cdtés de ces légendes, Je o6té poétique que dans les compositions méme les plus excentriques on ne peut s'em= pécher de reconnattre. De tous les exemples, ceux qui ont joué le plus grand réle et méritent par JA méme & plus juste titre Iattention du critique, ce sont les apocryphes qui appartiennent au cycle évangélique, comme l'appelle si heureusement M. Dovbaire, dont nous allons encore ‘emprunter les idées et le style (32). «Ces légendes portent généralement le nom d’Evangile. Quelques-unes, en plus petit nombre, ont un autre titre : soit celui d'Histoire, soit celui d'Actes. Les unes et les autres sont I'euvre naive de Ja foi populaire. Il ne faut point les confondre avec les livres pu- bliés sous les mgmes titres par les hérésiarques des premiers siécles. Inventions téné- breuses et perfides, ceux-cifurent composés pour défendre de fausses doctrines et leur servirde véhicule. On y prétait & Jésus-Christ et & ses apdtres des actions et des discours qui n'étaient point historiques, mais qu'on espérait faire passer pour tels, & l'aide du silence des Evangiles, sur plusieurs points et sur plusieurs époques, et qu'on supposaient pro- Pres & appuyer certaines opinions auprés du peuple. Depuis Simon jusqu’d Marcion, il n'est pas un chef du reste un peu remarquable qui n’ait eu son Nouveau-Testament & lui. Les évéques orthouoxes , les saints Péres, les Papes mirent, dés le principe, beaucoup d’ardeur & dévoiler ces machinations de l'erreur et du mensonge et & en détruire les mo numents : leur zéle a souvent réussi. I] nous reste en effet trés-peu de ces apocryphes sy8= tématiques, et de ceux qui ont survécu, adcun que nous sachions, ne nous‘est parvena intégralement (33). « Sil'histoire de la philosophie y a perdu certains documents importants sur les erreurs orientales de I'époque chrétienne, la littérature n'y a aucun regrot. Compositions abstrai- tes par le fond, résultat des préoccupations dogmatiques de quelques gnostiques batards, la sécheresse en faisait le caractare principal, et l'on y sentait bien plus ia polémique que la poésio : « Il n’en est pas ainsi des légendes du Cycle deangéligue proprement dit. Celles-ci sont de simples traditions, peut-etre un peu trop erédules et un peu trop puériles, mais qui assurément n'ont pas été faites A mauvaise intention. La bonhomie et la candeur ybrillent & chaque page, et ily a une telle conformité dans quelques-uns de leurs récits avec ceux de Tvangile que la critique a incliné & les regarder, sur plusieurs points, comme un com- plément authentique de la narration des Apétres... « Ces récits familiers et anecdotiques faits au foyer, sous la tente, aux champs, dans les haltes des caravanes, contiennent un vivant tableau des maurs populaires de I'Rglise nais- sante. LA, mieux que partoat ailleurs, se peint la vie intérieure de la société chrétienne. Nulle part on n'étudiéra mieux la transformatien qui s‘opérait alors, sous Vinfluence da christianisme dans les rangs inférieurs. La riche source d'idées et de sentiments, ouverte parle nouveau culte s'y épanche avec abondance et liberté, Il se peut que ce que ces li- ‘res nous racontent de la sainte Vierge et de ses parents, de Jésus et de ses apotres ne soit point trés-exact, cela méme est probable; mais les usages, les pratiques, les habitudes qu’ils révélent involontairement sont véritables. Evidemment ils prétent aux personages sacrés des discours qu’ils n‘ont jamais tenus; mais s'ils leur ont nréié telle conduite, telle GR Te note ck. dema, - [Rous doanerons des monuments de erreur tout ce qui nous reste. RXV PREFACE. xivat démarche, telles paroles, c'est qu'clles étaient dans I'esprit du temps, c'est qu’on les croyait dignes de coux & quion Ies altribuait. Ces légendes sont done. & vrai dire, un com- mentaire populaire de I'Evangile, et le mensonge méme en est vrai. « Si nous voulons rechercher la cause de leur incroyable faveur et de leur étonnante, multiplication, nous la trouverons d'abord dans ce besoin de merveilleux qui dévorait la nouvelle société, malgré la gravité et la vanité de ses croyances. Ces néophytes nouvelle- ment ramenés des superstitions poétiques du paganisme, ne pouvaient si vite vaincre leur ancien penchant aux fables. Il fallait un sliment nouveau & ces imaginations veuves des anciens mythes chéris de leur enfance. D'ailleurs, tant de prodiges réels avaient telle- ment ébranlé les esprits, que la disposition & croire aux fausses merveiiles devait tre Bé- nérale, S'il n'est pas de grand homme qui n’ait eu sa mythologie, si déja nous voyons se former comme un cercle de légendes napoléonniennes autour du tombeau & peine fermé du grand général et de ses invincibles armées, que ne devait-il pas arriver d'une vie di- vine dont tant de miracles avaient marqué le passage sur la terre? « Le petit nombre des Chrétiens, leur dispersion, leur isolement, le pap de relations des églises entre elles, étaient encore autant de causes merveilleuses. Dans les premiers temps, Jes Chrétiens n’avaient pas encore de livres écrits; l'enseignement dogmatique et histo- rique du nouveau culte était exclusivement oral. «Done, s'il arrivant, dit avec justesse un écrivain moderne, qu'un apdtre ou un disciple des apdtres, dans quelque petite ville d’Orient ou d’Occident, adressAt & ses fréres des paroles d'encouragement et d’espérance , qu'il leur racontat du Sauveur ou de ses disci- ples, les paroles ou les actions dont il avait é16 témoin ou qu’il avait apprises, les simples harangues passaient de bouche en bouche dans tout l'empire, chaque chrétien y ajoutait quelque chose, quelque chose de sa foi et de son cour. Ce n’était plus le langage d'un homme seulement, c’était le commun langage de la chrétienté. Ainsi naturellement , sim- plement, sans parti pris d’avance, on ornait, on embellissait des fails véritables , des dis- cours réels; on complétait spontanément et presque involontairement des rapports im- parfsits ou hAtifs, qui provoquaient l'imagination sans la satisfaire entitrement. « Quand on ne les regarderait que comme des productions isolées au milieu de I’époque qui les vit naftre, et sans influence sur les temps postéricurs, ces légendes de I'Eglise naissante , seraient déja 'un des monuments littéraires les plus curieux & étudier. Mais leur importance grandit singulidrement, si l'on vient & considérer que, loin d'étre restées stériles, elles ont sur le développement de la poésie des sidcles suivants , l'action la plus puissante et la plus féconde; qu’elles ont fourni & I'épopée, au drame, & la peinture, d la sculpture du moyen age , une source inépuisable de sujets ; que toutes les nations chré- tiennes, jusqu’au xvi" sidcle, y ont puisé leurs inspirations les plus belles, et que la peine musulmene a été leur tributaire. C’est un fait peu connu, que ce rayonnement gé- Nérateur des types évangéliques, nous espérons dans la suite de ce travail, en montrer la réalité, «Les légendes apostoliques datent des premiers jours du christianisme, Nées dans le berceau de I Eglise, elles grandissent et se propagent avec elle. Du 1" au tv" sidcle, elles se forment silencieusement, se coordonnent et se distribuent en groupes. Les traces de ce travail intérieur sont sensibles encore dans celles qui nous sont venues de Judée, leur ‘source primitive et leur foyer commun; elles se répandent dans Ia Syrie, l'Arabie , dans tout Orient. De la langue hébraique, elles passent dans les langues de I’Asie. La Gréce commence & les connaitre; elles apparaissent & I’Occident avec le v* siécle. Ces fables y causent d’ahord quelque scandale, mais finissent par dompter ces répugnances. Non-seu- Jement la pensée, mais la sculpture et la peinture s’en emparent. A Constantinople comme 4 Rome, les légendes de Marie et de Jésus, décorent l'intérieur des églises, et se glissent mx PREFACE. an uéja timidement dans les formes dramatiques des liturgies. Cependant le régne de Is liuérature classique et érudite en retarde le triomphe. « Rome succombe, les barbares arrivent et emportent le reste de la civilisation. L'étude des lettres paiennes cesse, les ténébres se répandent. Mais cette débacle a été favorable au christianisme ; toutes les nations sont venues dans son sein, et les peuples vainqueur avec elles. Mais ces nations déchues, ces peuples grossiers, il faut les instruire , les inté resser, les attacher par les yeux, les oreilles, le cwur. Que feraient sur leur Ame dégradée ‘ou encore sauvage les enseignements abstraits de la foi? La prédication savante des sid cles précédents n’enfanterait que l'ennui; il en faut done un autre, I'Eglise le comprend, Elle retourne alors vers ces légendes naives, dont elle n'a point fait cas jusque la, et leur demande pour ses solennités, des scenes dramatiques , et pour ses enseignements, des récits accessibles et captivants, « Dans toute cette période qui sépare le v* sidcle du x1‘, le role des légendes évangéli- ques devient immense. Les liturgies des grandes fates en sont d’abord une véritable mise en sedne. A No8l,au début de année ecclésiastique, le Protécangile de saint Jacques et TEvangile de Penfance du Sauveur sont mis & contribution pour composer les cérémonies du Presepe ou de la Créche; & I'Epiphanie, on prend encore A I'Evangile de l'Enfance et & VEvangile de Nicodéme , le fond de office de \'Etoile, od les mages figurent en grande Pompe; Paques, loffice du Sépulere, des Trois Mages, du Point du jour, est la copie des actes de Pilate. Nous ne parlons ni des fétes de l'Ascension et de la Pentecote , ni de cel- les de Ja sainte Vierge, dont les éléments avaient été tirés des apocrvphes. « Aprés les liturgies, c’est l'art qui emprunte le plus aux Iégendes apocryphes. Jusqu’au vit sidele, l'art avait répugné & puiser & cette source; il s’était créé dans les catacombes et les Rglises, une sorte de symbolisme & lui, Mais A dater de cette épnque , c'est aux 16- gendes qu'il s’adresse de préférence. Le pingeau et le ciseau ne font en quelque sorte que ‘es traduire. « Mais ce n'est pas seulement dans les solennités du temple et sur ses parois, que les Iégendes du Cycle éeangélique se déploient. Beaucoup «entre elles viennent se placer dans es divertissements semi-profanes du clottre. La Blanche Rose du couvent de Goodersheim, Tabbesse Hroswita, fait jouer par ses religieuses ces merveilleases histoires qui n’avaient guere ét6 jasque l& que figurées dans des mimes sacrés, vu dans de mystérieuses repré- sentations. Ce sera pour nous un curieux sujet de comparaison , que ces drames ébauchés mis en regard des récits primitifs d’od ils sont sortis. « Cette seconae transformation des légendes évangéliques, qui date du x* sidcle, présage une révelution qui s’accomplira au xuu*, alors que la légende sortira du sanctuaire , mon- tera sur des planches profanes et se régularisera ; mais avant d’en venir la,elle se déroulera longtemps encore en rites silencieux et en muets hiéroglyphes. « Dés le v* sidcle, elle commence & prendre plus généralement la forme dramatique; cestle régne de la vie & laquelle commence & se rattacher le monde. Quatre mystéres de cette époque que nous ferons connaftre , nous montrent Ja Iégende évangélique transfor- mée déja de narration en dialogue. De ces quatre mystéres, deux sont déjd des monu- ments pleins d'intérét. La légende continue & se développer par le drame durant tout le xa’ sidele. Les Mystéres de la Naissance et des Rois , de la Passion et de la Résurrection, se multiplient d cette époque dans toutes les contrées, en France, en Angleterre, en Italie. Des monaments nombreux, édités ou manuscrits, nous fournissent Jes moyens d’appré- cier, sans quitter notre sujet, l'état des esprits et des lettres. Vient le xu sidcle, et la grande explosion religieuse qui le caractérise ; les représentations scéniques sont un be- soin, et les légendes évangéliques en font presque tous les frais. Partout s'organisent les socidtés dramatiques, Le drame de 1a Passion devient & Padoue et & Paris, l'objet d'une xxx PREFACE. aux confrérie spéciale qui se propage dans toutes les grandes villes. Ce mystére célabre, est lo dernier période du développement dramatique du cycle évangélique. LA, la légende avait aiteint la forme la plus élevée. Lo mystére de la Passion, était la mise en scdne de tout le cycle dvangélique. Il s’ouvrait par la pastorale touchante de Joachim, conpue dans les apocryphes sous le nom d’Evangile de la Nativité de 1a sainte Vierye, et se terminait & la Résurrection, c'est--dire, avec I'Evangile de Nicodéme, Les autres évangiles apocryphes composaient le corps de Youvrage. Nul ouvrage n'a joui d'un plus beau ct d'un plus long triomphe. Pendant deux sicles, il fut joué d’un bout de la France & l'autre, au milieu des larmes et des applaudissements de 1a foule. « Tandis que la légende Svangélique s’élevait dans lo mystére de la Passion presqu’s la dignité d'une cuvre littéraire, elle grandissait proportionnellement dans I’épopée. Mais Ja renaissance approchait. Le xv1* sidcle se leva, et avec lui cette littérature quasi-paienne qui fut aux lettres ce que Je protestantisme de la méme époque fat & la religion. Aprés avoir jeté un vif éclat dans le Paradis perdu, la tradition légendaire s*éteignit. On la croyait morte quand elle illumina tout & coup (34) et les visions exstatiques de la sour Em- merich (38) et les derniers chants du poéme protestant de Klopstock. « La source commune de tous les monuments du cycle des apocryphes est dans les tra- ditions merveilleuses répandues, dés les premiers temps du christianisme, sur les person- nages évangéliques. A voir le nombre, la grandeur et la puissance des cuvres émanées de ces légendes, on ne leur soupgonnerait pas une origine aussi humble. Rien n'est plus simple, en effet, rien n'est modeste comme ces primitifs récits devenus, avec Je temps, de toucabntes épopées, ou des drames pleins d'appareil et de pompe. Ce grand flouve de poésie qui vivifie tout.le moyen age, ressemble Aces vastes courants du Nouveau-Monde qui alimentent des continents entiers, et qui ne sont, au commencement de leurs cours que d’étroits ruisseaux perdus daus l’obscurilé des montagnes. « La comparaison que nous venons de faire est encore vraie & d'autres égards; car de méme qu’on ne s'est demandé que fort tard d’od sortaient les eaux qui irriguent le globe, on n'a recherché qu’a une époque relativement récente d’od venaient ces grandes compo- sitions dont s'abreuva la foi de nos pres. Les siécles qui en vécurent ne se mirent point en peine d'en connatire l'histoire. Depuis le v* siecle jusqu’au xvi", les traditions poéti- ques sur Jésus-Christ, sa mare et ses apétres jouirent, dans l'ordre des libres conceptions d'une autorité illimitée. Leur puissance, en dehors de l’enseignement dogmatique, fut uni- verselle; elles régnérent sur I'die du peuple comme sur I'imagination du poste et de I'ar- tiste, et se transformérent en mille suaves et profondes conceptions. Mais apres mille ans, Ja foi dont elles vivaient ayant diminué sur la terre, et le rationalisme ayant tari la source de la poésie religiense, ces traditions moururent, et la longue série des monuments litté- raires quien étaient nés tomba dans le plus profond oubli. 11 n’y eut guére que les récits Primitifs dans lesquels elles s’étaient d’ahord produites, dont on conserva quelque souve- nir, grace aux rapports qu’ils avaient avec le Nouveau Testament, dont la révision fut, comme on sait, la grande affaire des érudits du xvi" siécle. ___ « Depuis lors, trois sortes de gens ont écrit sur ce sujet; en premier lieu, ceux qui ont travaillé sur V'histoire de I'Bglise primitive; secondement, Jes compilateurs qui ont ras- semblé les matériaux de l'histoire ecclésiastique; anfin les critiques qui se sont occupés de Vexégdse et de la consure des textes du Nouveau Testament. Venus dans un temps o Jes croyances naives qui avaient fécondé ces légendes étaient éteintes, ni les uns ni les autres n'en purent comprendre Ia valeur poétique. Aussi serait-ce une grande erreur dimaginer que le sentiment littéraire fut pour quelque chose dans l'inclination qui les porta vers ces matidres. L'amour de la controverse, le désir de justifier la foi da reproche (34) Le Christ devant le sidcle, par Rostuiy pt Loncues. (38) Voy. s8 Doulourease Passion de N.S. J. C. et sa Vie dela S. Vierge, rédiggas sos sa dictée en allemand par M, Cléin. Brentano, et Uraduites en frangais par M. abbé de’ Caz: aan PREFACE axe de superstition, peut-étre aussi l’envie de se faire un nom dans la carriére fort illustre alors de l’érudition, tels furent les motifs qui les poussérent A rechercher et & commenter les apocryphes. Le tun fort peu respectueux dont ils en parlent le prouve du reste. Au dire des Varennius, des Coccus, des Lequien, des Richard Simon, etc., ete., ce ne sont qu’histoires puériles et contes & dormir debout. « Parmi ces impassibles aristarques, il en est cependant qui ont droit & la reconnais- sance de la poésie et de l'art, pour avoir rassemblé, corrigé et édité avec réle et quelque- fois avec amour ces fragments dédaignés d'une littérature élémentaire, et n'en avoir pas jugé la commentation indigne de leur savoir, Nous leur devons, en témoignage de gra- titude, une mention particulidre. « Le premier de tous est un théologien protestant, appelé Michel Neander, qui joignit un recueil incomplet des apocryphes & une édition gréco-latine du petit catéchisme de Luther (Bale, 1583-1548), sous ce titre : Apocrypha, hoc est narrationes de Christo, Maria, Joseph, cognatione et familia Christi, extra biblia, apud veteres patres, historicos et pl logos reperta, Thomas Istig, professeur de théologie protestante 8 Leipzig, en donna plus tard une table méthodique dans son livre intitulé : De bibliothecis et catenis Patrum. Nico- Jas Glazer en publia, & Hambourg, une autre collection, fort incompléte aussi et qui res~ semble A celle de Neander pour I’étrangeté et la confusion des matériaux. ‘« Quelques recueils analogues parurent encore en Allemagne, en Italie et en France, dans le courant du xvut siécle; mais trop peu soignés ou trop peu spéciaux pour mériter qu'on s’y arréte et qu'on rappelle les noms oubliés de leurs auteurs, il n’en est pas ainsi de celui que publia, au commencement du xvi’ siécle,le bon et docte Fabricius. Cet il- lustre érudit était né & Leipzig en 1668; il se distingua de bonne heure par ses meurs douces, son intelligence élevée et son savoir immense. Appelé tout jeune & Hambourg pour y remplir Ja chaire d’éloquence, il y passa le reste de sa vie, refusant, pour les travaux chéris qu'il y avait entrepris, les places les plus honorables et !es plus lucratives. Malgré Ja sécheresse du protestantisme qu'il professait, il y avait dans ce candide allemand, comme il s'appelait lui-méme, une conception vive et profonde de 1a poésie du christianisme ; et 4u plus fort de ses préoccupations classiques, il sentait un attrait mystérieux le ramener vers les monuments de la littérature des premiers siécles, qu'il avait une fois entrevus dans Ja bibliothéque d'un de ses amis. Il nous raconte lui-méme qu’un soir (c’était au moment do son début & Hembourg), devisant & souper avec son ami Christius Hellt- scher,la conversation tomba sur les évangiles apocryphes. Ils en causérent longtemps et se convainquirent qu’il y avait une grande utilité & en publier une édition complate. Les deux amis ne se quilttrent pas sans se promettre d'y travailler chacun de son cOté; mais Fabricius tint seul parole. En 1703, parut son premier recueil en deux volumes, intitulé Codez apocryphus Novi Testamensi, qu'il augmenta, en 1719, d'un troisiéme volume (38) Les travaux de Fabricius appelérent ‘attention des sav: les livres qu'avait rassemblés cet it, Nous aurons, dans le cours de notre travail, occasion de citer les divers ouvrages qui ont été con- sacrés spécialement a telle ou telle Production apocryphe. En attendant, nous mentionnerons les princi- aux auteurs qui ont envisagé ce sujet d'une facon, généraie : a shriati, Virginis Marie et apostolorum (dissertation Jointe & son Histoire 1686). Upsal, 4735, int" (a). 16, iarques De libri {a) Il faut observer que les auteurs protestants don- Les réformés admetient d'alllears souvent dane, leors. ‘went le noon Capoeryplies aux portions de la Bible quine bibies les devtéro-canoniques, mats ils rejettent, de mé- sont pas dans I'hébreu et qui ne se trouvent que dans me que les catholiques, les livres qu'un accord ananime Tes gaunt celles que VEglie catholique 8 ade de comme supposts, tels que I Beangile de [ Bnjonce mais et q (éro-caponl- icodeme. regal le désigue sous etcelat de Ni . ques. Nous signalons les travaux des éradits protestants, ‘Livres entiers : ces livres et portions de bible sont : nousies clfons quelquefols;sans cesindications, notre cei Tobie, Judith, la Sagease, (Bcclésiastique, Baruch et les re serait incomplete, m: a Pardes depute e 9 ty shap, 2 Jor squil gag de-quelquer-cne des sutaure modernes Rather, le ¥ 4'du chap. x lorsqu‘ll s'agit, de quelques-uns des auteurs Tat” Baie tes 9 34 4 $0: Bu chap, qui Boat trsbés dans toutes ies erreurs du Tallanatame. je nom de dent eta, sav PREFACE. ase Cet ouvrage ne fut pas plutdt connu qu'il obtint 1a réputation la plus haute et Ja plus mé- ritée, Il serait difficile, en effet, de trouver dans un livre de ce genre, plus de mérites di- vers, la science, {érudition, la connaissance approfondie des langues anciennes et des langues ovientales, la clarté, la sobriété et I’élégance du langage. On est confondu & la pensée du travail que dut.exiger une pareille publication, et sacomposition semble en quelque sorte miraculeuse, quand on se rappelle que le méme auteur mensit de frowt, avec ses cours publics, la préparation de deux autres oavrages non moins gigantesques, 1a Bibliotheque grecque et la Bibliotheque latine. Bx 1723 parut le dernier complément de cette collection, sous ce titre : Codex Veterte Testamenti, Hamburgi, sumptu Th. Christi Felgeis- ter. Il présente fort bien, dans ce dernier volume, le cOté véritablement grave des docu- ments qu'il contient ? « Ne croyez point, lecteur, dit-il, que je me laisse prendre & ces fa- bles. (Il venait d’avouer, le bonhomme, qu'il y trouvait grand plaisir.) Si j'ai cru devoir les rassembler, c'est que j'ai pensé que le meilleur moyen de les réfuter était de les pré- senter dans leur intégrité et leur ensemble aux lecteurs consciencieux. Comme ce sont d’aillours des choses qui datent de Join, j'estime qu’elles ne seront pas sans utilité pour ceux qui se livrent & l'étude de ’antiquité ecelésiastique. Tout n'y est pas faux, au sur- plus, et comme le dit le poéte, il n'y a pas que des mensonges dans 1a bouche des Crétois. Ces faux évangiles contiennent sur les murs, les usages et les traditions juives des ren- seignements qu'il y aura plaisir et avantage & recueillir. C'est le cas de dire avec Clément d’Alexandrie, qu'il est de ces choses dont l’inutilité est utile. » « Tous ces spirituels et doctes détours n'ont pas d’autre but que de donner au public protestant le change sur les véritables motifs qui avaient porté Fabricius & publier Jes apocryphes, et 9 dissimuler V'attrait poétique qui, dans le fond, avait éé son principal mobile. Telles étaient alors les préventions du protestantisme contre tout ce qui tenait aux traditions tolérées ou respectées par I'Eglise, qu'on edt fait mauvais parti au profes- seur de Hambourg d'une pareille disposition. De nos jours méme, celte croyance éteinte n’a-t-elle pas gité l'un des plus beaux ouvrages historiques de l’Allemagne? N'est-ce point par une prévention innée contre Jes traditions catholiques, que les fréres Grimm ont omis dans Jeur recueil des traditions germaniques, toutes les légendes relatives & saint Boniface, légendes cependant si belles et si gracieuses ? Mais revenons & Fabricius. «Son recueil fit sensation en Europe, malgré les préoccupations philosophiques qui déja y dominaient les esprits. Saisissant I'idée exposée par Fabricius, que les livres apo- eryphes du Nouveau Testament pouvaient bien servir & la justification des livres commu- niqués; un ministre anglican en publia, 4 Oxford, en 1788, une traduction accompagnée de commentaires dirigés particuligrement contre 1a doctrine impie de Toland. Réimpri- mée plus tard sans nom d'auteur, cette traduction du R. Jérémias Jone paralt avoir eu peu de succ’s. Une traduction francaise des apocryphes, imprimée & Londres en 1779, par I'abbé B*** (37), témoigne encore de Ia sensation produite par ce rocueil; mais 'oubli i, genere, Lund, 1735, i Ex De libris be Beavoonar, Di is, Berlin, 4 ads dans les premiers 8 icles de (Mémoire inséré XXVIL, m: uveau). aul afapprend rien de de Eicanoan, Einleitung in ischen Schrifte Test, Kuroxen, Ueber die ‘spokry N. Test. famburg. 41798, Nirzscx,” De apocryphoram evangel, in ezplicand. canon usu et abuau, Viteb., 1804, Scuvra, De evangelis qua ante eeangelia canonica in new Ecclesia iste dickntur, Tonigaberg, 1812. deox parties, 40 et 22 pages int. 14 tMhon, Usher di enachedungart der drei ersten Kanonischen und. mehreerapokraphischer evenge- lien, idelberg, h in. 1 ae .isseratio polemica de iris V. T. epocryphie perperam plebi ngatis quam publico, Strasbourg, ages. Anirs, Be Eeatlioram epocryphorum in canonicis usu historico, critica, exegetico, Gottingz, 1835, 64 in L'abbé B. ow Bigex est un masque de Voltsire, Cette prétendue traduction dee drone phes, congue dans des vues irréligieuses, forme un vol. in-8" de 288 pu CR ipzig, 4 samt PREFACE. seewntt dans lequel il est tombé depuis atteste bien plus bautement la direction anti-chrétienne donnée depuis lors aux esprits. « Aprés Fabricius, ’homme A qui notre reconnaissance doit le plus est un professeur de Université de Hall, M. Jean-Charles Thilo, qui a consacré vingt ans d'une érudition im- mense et d'un savoir profond, & completer le monument élevé par son devancier, et » leur donner Ja perfection dont le temps et les découvertes 1aodernes avaient fait sentir Yabsence. Nous avons sous les yeux a premiére partie, la seule publiée de ce vaste travail, Lééloge si mérité que nous venons d’en faire, n'est, hélas! qu un éloge funébre. M. Thilo est mort laissant son @uvre incomplete (38). En 1867, le docteur Ch.-Fréd. Borberg, professeur de philosophie an gymnase du can- ton cstholique de Saint-Gall, a publié un volume in-8* (xxx et 746 pages), contenant une traduction ellemande avec préfaces et notes, des des divers évangiles apocryphes, et de Y Histoire apostolique qui porte le nom d’Abdias. Aprés les collections générales, citons rapidement les publications particulidres, les monographies spéciales. Citons les pour spocryphes. Norberg Codex Nazareus, liber Adam appellatus, publié & Lund, en Suéde (Londi Gothorum), en 1815, et suivi d’un vocabulaire, le tout formant quatre volumes in-b*. Voir Tintroduction au livre d’Adain. Le docteur Laurence a donné en Angleterre, en 1818 et en 1819, le Livre d'Enoch (the book of Enoch the prophet), traduit del'Ethiopien ; et I'Ascension d'Isaie (Ascens i que le quatridms liore d'Esdras. Nous parlerons de ces ouvrages on lour lieu. Ces trois ouvrages divers ont été traduits en Jatin et insérés par M. Gfrosrer dans ses Prophete ve= teres pseudepigraphi. M. Hoffmann a pablié, d’aprés Laurence, mais en l'enrichissant de notes trés-étendues, le livre d'Enoch, Das Buch Henoch, lena, 1838. Gfrorer, Prophete veteres, Stutigard, 1840, in-8*, 432 pages. Enfin la publication la plus intéressante est sans doute les Evangiles apocryphes que ‘M.Gustave Brunet a donnés d'aprés Thilo, en 1849. Cet ouvrage se fait remarquer par une élé- gance de style, une érudition dans les notes qui font regretter que l'auteur n’ait pas suivi la premitre idée qu'il avait eue de donner sur les apocryphes un travail plus complet, Voici maintenent par lettre alphabétique tous les livres ou collections apocryphes dont les textes nous ont été conservés, ou dont nous n'avons méme plus que Jes noms. Nous avons cru devoir placer ce catalogue en téte de cet ouvrage, afin qu’on puisse se rendre compte de la difficulté de lentreprise, et par conséquent accorder plus d'indulgence & Yauteur. (8) Un bellniste des plus distingués, M-Hase, a rendu compte, dans le Journal des Savants (vin 1855), du volume publié par M. Thilo. Il 'apprécie en ces termes : « Stenvironnant des secours que pouvaicnt lui fournir une multitude de manuscrits collationnés en Vrance een Angleerre, M. Thilo 0’ rien negligé pour tendre ce. recuell plos complet et plus correct qu'il ne T'était dans toutes les éditions qui ont paru jusqu'ci; il a su éclaircir, par la sagacite de l'inter- Brétation, les obscurités d'un texte souvent vague el alters... Un merite que cette nouvelle édition du Co- dex apecryphas joint & tous les autres, c'est celui d'une correction, parfaive des textes grecs, des versions ées en regard et des notes. Le grand et beau travail de M. Thilo sera mis au nombre des produc- oo tions philologiques les plus importantes qui aient paru depuisle commencement de ce siécle. » Un autre érudit allemand, M. Tischendorf, a repris l'ceuvre laissée inachevée par le savant professeur de 'Univer- sité de Hall, et’ annonce intention de la mener & bonne fin, M. Tischendorf s'est fait connattre par d’im- du Nouveau Testament (Fragmenta Nov. Test, ¢ cod. greco Parisiecsi, ‘Voici les titres de ses ouvrages sur les apocryphes : De Evangeliorum apocryphoram tio historica, critica, quam premio aureo dig) i s Hogana, pro defew- tiana, Hage Comitum, 4851, in-8°. — ets ethibts plas imis cod ei ipsiz, 1855, in &. ‘mazimam pertem nunc primum consult psi 7 Citons aussi la publication d'un docteur anglican, J. Giles, epee endothe wertng refer- i ing to the first ayes wu LISTE ALPHABETIQUE mu. LISTE. ALPHABETIQUE ™ DE TOUS LES LIVRES APOCRYPHES DONT LES TEXTES NOUS SONT PARVENUS, OU DONT NOUS N’AVONS PLUS QUE LES NOMS. A Lipre de la mort d°). — Il est cité par Jans ses notes sur le livre De vite Mosis, 629, p. 394. 1as (Vie des apdtres par), ov Atos {i itoire du combs apostolique 2), Cet ouvrage, divisé en dix livres, et rempli de légendes fabuleuses, s'annonce comme une traduction latine écrite par Jules I'Africain, d'aprés la version grece ‘que que Ot Eutrope du texte hébreu d’Abdias, évé- que de Babylone. Il a sans doute éé composé en Jatin. Hest lu pour la premiére fois en 4551 dans la Collect. var. monum., Bale, 4881, in fol. I ‘a reparu & Paris en 4366, in-8*, et dans Fanicios, Codes apocr, N. Test., tom. ll, pag. 402-702, qui ajoute de longues notes et quia recueilli les Gnages des ‘vers auteurs lesquels ont paris de uction. Voy. aussi t. fl, p. 588-500. (Dialogue de Cain et), — Voy. Fabricius, les re d’Abel sur ta vertu des plante choses de ce monde.) —Voy, - ( Eplire de Jésus-Christ au roi.) — Voy. crits attribués aux trois patriarches Abraham, Isaac et Jacob. — Voy. Patniancues. Asrasan, ( Colloque d'Abraham avec le mauvai sac.) — Vou. Fabricius, VT p. 494, Cele, ist. des auteurs ecclésiastiques, a ), parle des écrits attribués & ‘Abrabam, e Ls Anmanan (Testament) —Voy. Fabricius, V.7., c Apnanam. ( Doctrine d'Abraham conservée ches les Egyptiens et les Brackmanes. ) ‘BRAHAM. (Trai d'Abraham sur Castrologi Avnauan (Psaumes atiribués @).—Voy. Fal V.T., p. 406. "Apnasan (Chant fundbre sur ta mort d’ ‘Aonauaw. (Prieres d Abraham contre les insectes,) Asuutsy, ( Traitd'Abrahem sur le magic et st — Voy. Fabricius, p. 390, er Tel critica philosophie, t. i, p. 927. Rédigé au dle do hours tre par abl Akuibs, apn us documents ; ce traité, de méme que le Zohar (autre ‘composition cabalistique rédigée un peu plus tard par Simeon Ber 616 fort altéré et chargé additions dans le cours des sfécles, mais il ren- ferme sGrement des doctrines antérieures & T'é- Je leurs uuteurs. Nous reparlerons de ce livre, uu. (Traité & Abraham sur Cinterprétation des songes) — V abril, V.T., p. a (Apoee : ‘Anncnan (Proves de Amana. | Asmanan’ (Traitd in composées par). nie Diet a Setar) Abraham sur Cidolétrie , com- Prenant quatre cente chapitres. ) — Voy. Fabricius, V.T., p. 400. ‘Annéct de la vie des prophetes, des apotres et des iples, altribué'& Dorothée de Tyr.— Voy. 1 DE Tan. ‘Acnaie. Les actes de la passion de saint André par lea prétres d'Achuie. — Voy. Anoné. Actas (Let) de la passion de saint André par les prétres d'Achate. — Yoy. ANpné. ‘Acres (Lea) d Osias. Acres (Les) de Acres (1 1) de ‘Acres (Lea) d ‘Acres (Les) ‘Acres (Les) de Voy. Canines TES (fe) de saint Mare Voy. Manes les) de saint Pierre et saint Paul, par Li- oy. nus. anus ‘Acres (Les) de saint Jacques le Mineur, par L. Coe rinus, — Voy. Caninvs. Actes fi} de saint Matthias, par L, Carinus. ‘Actes (Les) de saint Thomas, par L, Carinus. Vou. Canis, res (Les) de saint Paul, par L, Carinus.— Voy, Caninus.) ‘Actes (Les) de saint André, par L, Carinus. — Vog. Caniaus. crs (Les) de saint Jean, par L. Carinus.—Voy. Caninus. ‘Actes ve Puare, — Voy. Nicovkue. Actes (Les) de saint Pierre, par L. Carinue, — Voy. Cansacs, tes (Les) de sainte Thecle. — Voy. Takes. Apau ( Priére que Noé récitait chaque jour dans Farche pour le corps d').— Voy. Not. Aam (Les géuéalogies ow les créations d’).— Voy. Fabricius, p. 10.— Ce savant donne des details sur les autres ouvrages apocryphes altribués & Adam. Consulter aussi Ceillier, bp. 466. ‘Apau (Les fils ou filles @') ‘Apaw (Livre de ta création attribué a).— Les Ma- hométans disent qu'Adam avait recu dix livres tom- ‘és du ciel. Les Arabes en comptent vingt-deux. ‘Apu. ( Livres ¢Adam sur (a culture.) — mentionnés par Rabbi snide 7 p.2, Apax ( Pénitence d'), — Nous parlerons en détail de cet ouvrage dans le cours de notre recueil, ‘Apa jumes d'Adam et d'Eve aprés leur chute.) 8, 1.1, p. 45 Wolf, Bibil. hebr., tom, 1 p. 410. Peaumes com) ea Ia Fegaticn, Vauirw apres se trouvent, G'aprés J.-E, Nicremberg (De erigine S. Scripture, 46) parmi tes révélations du Franciseain » dont une copie est & Ia bibliothéque de (98°) Les détails bibtiographiques joints & cette liste sont dus aM. Gustave Brunet. au DES LIVRES APOCRYPHES. VEscunal. Fabricius, t. I, p. 24-96, les x publiés en latin. Nous les plagons dans notre recueil. ‘Avan (Prophétie d’ Apaw (Vied'). — Fabricius, &. 1, p. 4. ‘Avan (Peaume xc attribué é).'— Fabricius, p. 19. ‘Avan (Apocalypse d'). — Livre gnostique dont Ia fiothéque du Vatican posséde deux manuscrits iaques et quatre manuscrits arabes, Voir un ar- fele de M. E. Renan dans leJournal asiatique, no- embre 1455, Cet ouvrage porte aussi le nom Péni- lence et de Testament d'Adam. ‘Apau (Les deruitres paroles de Rocail, fils’), — Voy, Rocatt. “Koas, (Prophévie €Adam sur (a durée du monde.) — Fabricius, ‘Avan ( Liore’sur la Divinité par). — Ul existe un petit volume allemand, sans date, Das Buechicin ‘Adams ( porté au catalogue du musée britannique). ‘Avan, (Combat d’Adam et d'Kve.) — Crest le titre donné 4 une rédaction éthiopienne de la Péxitence on du Testament d'Adam. Nous en parlerous avec “Ou (Epitaphe (Epil Roa. (Le lite d douze classes et exposant tous les secrets de I: gesse divine, toutes les merveilles du monde supé Fieur, Aprés la chute d’Adam, ces livres s'envolé- rent; mais Dieu, touché de ses larmes, permit qu’ils, lui fassent rendus, et il les transmit & Seth. ‘Autre livres attribué & Adam par les s2- béens, ‘Apiu (Sepher Rasiel, ouvrage cabalistique attri- bué a), — Voy. Fabricias, t. 1, p. 26, ett. Il, p.28, Ia &é imprimé en bébreu, Amsterdam, Prot in-4*,’ sous le titre de: Zeh 2 qnatre-vingt seize sifra de Adam kadmace... Voice liore de premier ‘homme que (ui a donné ange Rasiel. ‘Apaut (Livre d'Adam sur Palchimie et sur lapierre ilsophele.) — Cb pat Delroy Disguise. magic, Lae. 5. Appirions ‘apocryphes aux Evangiles de saint Marc et de saint Luc dans les manuscrits de Cam- bridge. — Voy. Camanivci Acnicoruns (Livre de). — Ouvrage qui s'an- mongait comme traduit dé l’égyptien en arabe et qui renfermait des récits fabuleux au sujet de Moise. Gaolmin Ye cite dans ses notes sur lettre Dewi 0s Avcamue. (Lire de Cham sur ta chimie et Calchi- suie,)— Voy. Cuan. Falchimie et la pierre ilosophale. My. ‘Avexanpax (Cyprien) (Actes de saint Barnabé par), ills sont insérés dans les Vita sauctorum de Su- rius ad 14 Juni, Auuiconies. (‘Le liere des allégories du pastewr Hermes.) — Voy. Hanuts, Autiance (Le livre d’), ‘Autocine_( Apocal Porphyre ( ¥! de sus de Nicotheus, i ‘nus. C'étaient, sans doute, ‘des productions gnosti- ques. On ne posséde aucun défail sur leur compte, ‘Avpaanet De Savowon. — Voy. Satowon. Aupnangt inventé par Adam, —Voy. At Amante. (Traité¢ Ananie our le jedne.) — Fabri- ‘Hetes de saint). — Production gnostique int Bpiphane et saint Augustin. Voir = T.st. 1, p. 147-759. passion de saint André per .) — Ces Actes se trouvent dans Dictiown. ves Apocarengs. I. Jes Vies des saints de Mombritius,de Lipomanas, de ‘Surius, ainsi que dans I'Historia christiana veterum Patrum de Laurent de la Barve. (Voir Fabricius, 4. Ue 248); ils ont 1d publigs sépardment par C. Wor, Preayteroram ef diaconoram Ache de mar. 1ndrew apostoli epistola enciclycla gravee et Wi note ot dine lute. Lipa, TTAB, ino Anpat (Les acies de saint), par L. Cariwus. Canincs. — Un des manuscrlts syrisque Ya quelques années par le Musée britannique ct Provenant d'un couvent de lEgypte, contient des ‘Actes de saint André. Oo connait aussi sous ce ti- tre une composition gnostique citée par divers Pé- res. Voir Fabrici |, p. 147-759. ‘Anont. ( Actes de saint André et de saint Mat- thiew.) — Vis ont été insérés en grec dans blication importante due & M.C. Tisebendos apostoloram apocrypha, ex triginta antiquis cod bus gracis vel nunc primum eruit, vel secundum at- que emendatins edidit C. Tischendorf, Lipsiz, 1851, in-8¢, txxx et 276 pages. Plusieurs des écrits con tenus dans ce recueil etaient inédits, d'autres n'é- taient connus que par des éditions trés-défectuen- es. M. Tischendorf en publie treize dont sept étaient inélits. Test a regretter qu'il n’ait pas joint & son travail une traduction, des tables et des notes plus etenne( Bnangile de Fi N. eangile de saint ). — Fabricius, N.T. th. sie ve y ° Ance (L'dme d'Enoch ride par un). ‘Ance. (Dee netare de Feng ot data puissance.) Axriocous Eorraant '), — Fabricius, p. 1465-4474, I Juction par Bartolocei (Biblioth. apres on teste hébren, rocaLress de saint Pierre. Apocacrese de saint Paul. Apocattese de saint Thor ArocaLrrse et prophtie d' ‘Apocatresn de Moise. — Voy. Hoi ‘Avocattrse du grand apdtre. — Voy. Arorae. ‘Arocatyese d'adam, — Voy. Al ‘Avocattrse d'Esdras. — Voy. Esonas. ‘ArocaLroae d'Abraham.— Voy. ABnanan. ‘Avocnrpats du prophdie Jérémie. —Voy. Jéaturs, Apouuinaine (Vied’). ‘Ardrne (Apocalypse du grand). Avdracs (E'Itindraire des), nd bm = Ouvra lu ir Pareles Re T., ion, les disciples de adressaieut des questions & leur Mal- tre. ‘Apdras ( Les sorts des). — Livre condamné par le décret du pape Gélase. Arorans (Let neuf canons auribus ens). — Voy. Fabricius, N. Tat. 1, p. 953. ‘Apirans. ( Abrégd de la vie des apltres atiribud & Dorothée de Ty). — Voy. Donovnte ox Tra, aiArorans, (Vie des cpbires par Abdias, ) — Voy. p18. ‘Ardtass (Liturgie des douse). —Ehe est attribuée * a saint Luc, et elle a 46 publiée d'aprés un texie jue par Renaudot, Liturg. orient. collect.,.M, p. 470, ef par Fabricius, Cod. N. Test., tom. ill, Pp. . 585. (Le liore de Capdtre saint Jacques sur la prédication.) — Voy. Jacques. Apérass (Dédicace apocryphe ou préceptes des). , . 1, p. 811. Cet ouvrage est cit int Atbanase, Quelques utenrs ont cru que c'était le méme que ies Constitutions apos- toliques attribuées & saint Clément, ‘Arérnus ( Evangile des douse ). — Composition gnostique indiquee par saint Ambroise, saint J¢- rome et Theophylacte, Voir Fabricius, N. T., tl, p. 339, o syria sur Arnis ( Ecangile d°). — Voy. Fabri uh et Matter, Histoire du guosticisme, t.i, n, refondu, a ues. ‘Apdtags (Acies des). — Production des Ebionites citée par saint F) 1¢ comme remplie d'inepties et de faussetés. Volr Fabricius, N.T., 4. 1, p. 762- 765. ‘Apornes (Symbole des). Acaves. (Ltores arabes attribués @ Seth par les E:hiopiens et les Sa — Voy. Seta. ‘Anaaes (Livres attribués & noch par les), ‘Ancue. ( Pridre que Noé récitait chague jour dans Carche sur le corps d'Adam).— Yoy. Not. ‘Nacouent de'Moise au roi -d'Bayple. — Voy. Moise. ‘Anisrée ( Les livres d'Aristobule et d°Arisiée ), — Ges deux Juifs, chefs de l'école judaico - grecque d'Alexandrie, composdrent, sous les noms WOr- phée, de Linus, d'Homére et d'Hésinde, des vers 08 ils déposérent des pes judaiques. ‘Anistosoie. (Les livres d'Aristobule et d'Ariatée.) — Voy. Anistée. — Iexiste une savante disserta- tion de L.-C. Walckenaer : De Aristobulo Judeo peripatelico, Leyde, 1806, in-d°. ‘Abuésnens (Liores apocryphes altribués & Moise por les Samaricin, les Jus et les), — Vou, Mo ‘AR ifices de Simon le Magicien.)— Voy. Simon Le Macicinn, itre Elie aprés son ascension dans Assenetu (Histoire de Joseph. — aint Jérdme, Bpist, 427; Vin- cent de Beauvais, Miroir historial, |. x1, ch. 118 ; Fabricius, tom. I, p, 775-784 , lequel menti allemand’: Die Historia Assenath Verkeufiung wud wieder helocsung us. dem tephs -Rercker ‘Assinan, mére de Molse. — Un livre arabe sur ta magi lates strbué. Derbeot, Bibliothégue crien- dale, “Astnotocie (Plusicurs traités de Cham sur la ma~ gie et). — Voy, Caw, ‘Astnoocie (Trailé d'Abratam sur ['). — Voy. apnes d’Esdras. — Voy. Esonas, Avmanisssuest de Cange & Daniel, mm. Bausam ( Prope de). — Vop. Fabricius, tL -P. B01. Origdne la cite (Homit, 13 in Namo Bancnon. (Prophéiie de Barchor et de Cham. re apocryphe fabrigaé par Bs tre gnostique d’Alexan PBannanas (Les ates de sain) Marc, On les trouve, d'aprés un ma- grec du Valican, avec 1a traduction latine ‘et les notes de C. Sirlet, dans les Acta Sanctorum ‘publiés par les Bollandistes. juin. t. Il, p. 421-460. TVoy. Fabricius, NT. p 985.) Ges Aties ont re- Ki. Tischendort que nous ' le Anoné (saint. Bannant (Lvangile de saint). — Vey. Fabricius, Cod. N.Test., 1.1, p. Bél, et t. Wy p. 393 of suiv. Hen cite, d'aprés La Monnoye ( Menagiana, t. 1V, p. 321) un passaze d'une version italieune, et if Ya fait passer en latin. Bansant (Liturgie de saint). — Vay. Dona, De rebus liturgicis, 1, p. 134. . Bannast (Epitre de saint).—Nous linsérons dans ‘notre recucil, Bantuoroute ( Evangile de saint). — Voy. Fabri- eins, N.T., t. 1,/p. 341, Baarutisay ( Actes de saint). — M. Tis hendort LISTE ALPHABETIQUE muy les a publi’s pour Ia premidre fois dans son recu Bancew (Livre atirtbued). — You. Fabricius, P Saavcn ( Epitre de). — Vow. Fabri pag. 146-155, qui en donne le texte La trouve dans les polygloties de Paris et de Londres ; Huet en parle et montre qu'il ne faut y avoir au> cune contiance. Basive (Evangile de saint). Ben Sina ( Les sentences de). — Voy. Suma. Bextoiction de Josué. — Voy. Josue. Bexevicrions (Les cent), Bentoicrioxs et priéres d’ Esdras. —Voy. Espa Benose, Chaldéen (Les livres: we. Cet écrivai qui vivait' sous Ptoléinée Philadelphe, composa sur les antiquités babylonienries et caldéennes un ou- vrage dont il ne reste que quelques fragments con- servés par Joséphe, Euscbe et Syncellus (la meill-ure dition est celle de Richter, > 1825, in-B* ). Anniusde Viterbe, faussaire audacieux, mit au jour le, sous le titre de Berosi antiquitatum ibri V, une production apoctyphe et justement diseréditée. Bracunanes ( Doctrine d'Abraham consercée ches les Egyptiens ei-les). — Voy. Avnanan. c Cecuius (Apocalypse de). — Livre supposé trou- vey diton, os Bopatne en 1508, gravé snr des la- mies de_ploinb, Ii fut condaroné par. le bape hain Vill en 4624, et par Innocent XI en 4682. Voy. Fabricius, N.T.,'t.1, p. 661-665. ‘nan (Livre des Géants attribué a). — Voy. Fa- 3 — Voy. Espaas. ‘apocryphes aux Evangiles de Mare dans les manuacrits Ac). Canon apostolique. Canons (Le livre des). Canons (Les neuf canons attribues.a ay. Andras, “ANTIQUES. (Cing mille cantiques de Salomon,)— ‘oy. SaLowon. Casinus (Les actes de saint Mutthias par Lucine « name de Carinus et de Lucius sont donnés, fils de Siméon, dans la bouche desquels sont ui forment une partie de Péva x Actes de divers ap6- vw de ce nom, voy. apbtres).— ve ve Ganinus (Les acies de saint Paul par L.) Canim (Les acter de saint Jecques fe Mineer par L, Caninus ( Les actes de saint Pierre par L:) Caninus (Les acies de saint Jean par L.) Canpocrate (Evaxgile de).— Mention ne, Heres, xx%. Voy. Fabricius, N P. Carécutse de saint Pierre. — Voy. Prenne. cera (Evangile de). — Voy, Fab NT =H, p. 344, Cenintus (Apocalypse de). — Voy. Fabricius, N. T.tlp saeaag he 4) * Cuau. (Propheties de Cham et de Porchor.)— ¥og. Fabricins, t. 1 p. 291; Eusébe ( Hist. eccles., |. 1v,, ¢. 7) semble attribuer la rédaction de ccs écrits & lide, chef d'une secte de gno: ' . (Plusieurse traités de Cham sur ta magie et atrotogle.) — Voy. Fabricius, ¢. 1. p. 297. Cnam (Prédietions de Cham). — Elles. étaient iommeé Isidore (Clément d'A- av — Neaiste une dissertation de G.-E. Halen, De Chame scientiarum axctore, Upsal, 1694, in. Cuan (Différentes vecettes gravées sur des lames de ‘euivre par). — Voy. Fabricius, N.T., p. 301. Furkoas sur la mort d'abrakem, — Voy. (Lieve sur to chia attribu & Mirsan, seer (Linre de Cham sur la chimie et Valchimie,) — Vow. Craw. Cunisy. (Histoire du Christ par te Pére Xavier.) Voy. Xavie Canongoe des rois d'lsradt. — Vey. Hors d'ls- art. Cunomigoe de Salomon. — Voy. Satowon. Co {Fis a) Font on dt rier dane Te m est tracé, Hen est ton dans le Fatemen de Lévi. Voy. Fabricius, tom. I, p. 551- 3563, qui transcrit ce que Dodwell et Richard Simon ont dit A ce sujet. Cutuner (Epitres de saint). — Elles ont 616 primées dans divers recueils. GLement (Actes de saint Pierre par eaint).— Voy. Fabri . Tas t. 1, p. 759-762. Cutwent (Les Reconnaissances ae saint). Cuewenr. (Isinéraire de saint Pierre.) — Voy. Pans. Cituent ( Liturgie de saint). — Elle se trouve dans Renaudot, Collect. liturg. orient.,.t. I, p. 186, et dans Ia Bibliotk, Patrum ,éd Xi, Coxstirorions. Citar (Vie de seins). Gone. (Le Code nasarten ou le Livre d'Adam.) — Voy. ADau. palatioanes dTasie avec le roi Eatehian, — Voy. sai. Couvogees de Devid vce Diew sur la construction du temple. — Voy. Coutogoss de-Banid avec Die. —Vog. Davi. sy CiuORTE de Salomon avec le roi des fourmis. — Voy. Satowon. oqoes deJoneph eee la femme de Patipher ee eee Voy. Avaanan. SONSTITOTIONS epost saint Clément. — Voy. Pam. Gontermuns.(Eplre des Corintiens asst Pel), — Vo : ‘Coanzsronpancx de Pharaon avec Joseph. — Voy. Puanson. vmussonance de Pharcon avec les mages, — . Paanaon. . nesvonpance de Pharaon aoec ses ministres.— Pu eos: ( Eptire des courtisans & Joseph.) — v ‘Gasvon (listoire des epbires par) —Cet ouvrage nest connu que parla mention qui en est faite dans la préface du peeudo-Abdia Eneavions, (Les créations ou géndalogies Adam — Voy. Abaw. signal Fabricius, t. ae (Pronostics de). JAvertissements de Cange a). Histoire et prophétie apocryphe da). a Dau DES LIVRES APOCRYPHES. ae Traité de Daniel sur Cinterprétation des imprimé & Venise en 1546, in-4°, avec les Sonnla Selononis, Davio (Les liores de Nathan et de Gad sur le roi.) ).— Voy.Fabricius, Damp (Psaume 151° att N. T., p. 908. {2 constietinas de Meise at de David oo Da % (ciogus de David avec Dieu sur le cons- ‘dus temple.) —Voy. Fabriciu 005. (Colloues de David avec 1, De sui probatione et De boniiate amentiae, 6 pablés Dar Fabricius, tly p- 4000-1008, des écrits rabbiniques. Day ce ‘oy. Fabricius, p.914. (Les diz décrets de Josué et de son Sen- ‘sn ‘Antbvacive (Li ) = able is t’Antopactrs (Litargie de). — Publige par Renaudot, Litery arin colbert, " Deraacrevas (Eplire de Joseph & sera, Daren (Les fables toire universei du fauz).—L'bie- le publiée sous le nom de cet éeri- . Vousius, De hist, e ‘* aa I. Drasocue entre Diex, Abraham et Saian), —Voy. Amann. Discuss (Viede eaintJean de Prochore ou des sept). — Voy, Juan px Procuone. Dieu (Colloque de David avec). — Voy. Davin. Diev. (Dialogue entre Diew, Abraham et Satan.)— Voy. Antanas. nsciues. (Abrégé de ta vie des disciples ettritne a Dorette de Tyr fe Voy. Bonornte bu To, Discooas srvarigoes, (Litre des discoure mystiques de Moise.) — Voy. Morse. yeuicouns de \N3d dnc fe sea petite la, — "Yocrate € Abraham aneerote ches les Egyplie + et les Brachmanes. — Vi Docrauns de Salomon, "oa Steouon, Ine apocryphe Docrnine apocryphe de saint Piere.— oy. Donorute ne Ten (Abrigd de la le des pr septic, es aplres ot des autres disciples attribed 4) — Cot ouvrage , sans a en grec et en latin par Cave, dane Ye Serpe eccles. hat tly 464.170, et parDu Cange, Chromicon pascale, i ye ual en latin dane Bibliotheca (Le livre du droit royal par Samuel.) Estosrres (Evangile des). — Voy. Fabricius. Cod. Nov. Test... 1, p. 346, et Biblioth. grac., t. IV, p. 759; Semier : Comm. de treneaisess. et Erangelio Evioniteram, Walis, £777, sn-d*.—Cet Evangile com mengait ainsi : ¢ Au temps d'llérode, Judée, Jean viot baptiser du baptéme de la pénitence dans je Jourdain et tout le monde venai pour élre On y lisait que ¢ Jésus était venu aussi et'quven ménie temps il parol un grand éclat de Jumiére, Ge que Jean ayant vu, il Jit: Qui étes- fous Scigneuri? Et asslél on entendit une, vol du ciel qui dit: Gest mon Fils bien-aimé en qui ie ‘ai mis ma com ace. Alors Jean se jetant & pleds, Tul Git: Seignenr, Cost & vous & me a montres (Actes des apttrey savant Ie), m tionnés par saint Fpipbane, Weres, 31x. ~- Vo Fabricius, t. 1, nia * sum Ecaruts (L') de Jacob: — Voy. Jacos. Kcnits aliribuds auz trois patriarchs Iaaac et Jacob, —Voy. Patniancess Ecnirs (Fragments de quelques). roasire. — Voy. Zonoastae. Ecaits (Différents) altribués & Jacob, — Voy. Jacos. «Ecnize (Différents) attribuds d Sem.— Voy. Se 8 (Différents) attribués & Noé.—Voy. No 8 trourds 4, le tombeau du te Zacharle, — Voy. Zacaanie. ; ene de Seous& Plers aves miracles.— Voy. jésvs. Eceriens (Evangile selon les}, — Il s'en trouve des fragments dans le Spicilegium Patrum de Grabe; 1A, pe 8, et dans Fabricius, Codes, Test tl . 345. Mentionnons aussi les dissertations les ded. Emmerich , De Evangelio secundum Ebrae, Egyptios alque Justini Mariyris, Strasbourg, 1817, inet, et de Schneckenburger; Ueber das Evange- lium’der Eqypier. Bern., 1838, in-8*. Ecreriens.(Docirine @'Abraham consersée ches des) et les Brackmanes. — Voy. Ansanax. étrran (Circe acre de, 1 (Apocalypue a’), — Ouvrage indi repent parmt” les. iseiUianeien Oris aint Jéréme l'ont mentionné au sujet des écrits at- tribués & Elie. — Voy. Fabricius, p. 4072 et suiv. ELis (Oracle fait auz parents @). Evie (Prophétie d°), touchant les si doit durer le monde. (Eplire d'), aprés son ascension dans le cil. (Letire d), au roi Jor ‘On manque de ements Sur cot dri ainsi que su les su le Grand ordre d'Ekie; le Petit ordre, et a Caverne d’Elie. ELit (Histoire de tous les temps composée par). Excratires (Evangile des). — Il n’en reste plus de vestige Bavance (Evangile de f). —Nous leplagons dans notre recuel Even (Le livre des récompenses du paradis et des tourments de I'.)— Voy. Panavis. Emcars ot questions que wadressaient réciproque- emeut Salomon et Hi Voy. SaLowon. Enoce (Liores attribnés a), par les Arabes. ; epporlé par au ange. Livre a. daproe les Ethioptens (Priéres d*). — Bartolocci dit avoi ee oth. mille ans que Enocu Exoca Exoci lee a’ [Broad (Apocciyse 3)—Voy. Fasncies, N-Tes, lp. 47, toca Formule excommunication dresade par). — Voy. Fabricius, p. 220. Un jurisconsulte et zs fea @ aed ‘anglais, Selden, en parle, De jure nat., {Bropheties €), ron tronvera échaatlon le ce prétendu travail astrologique dans 'ouv oe ‘Atrue and faith eles cu (Tables d’ a dun visionunaire angla ion... par J. Dex, Lonires, 4659, Erussiens (Eplire des) & Epuestens (Epitrede saint Paul auz).—V. Enirnt de Salomon & Vaphren, roi d'Egypie, Higan, roi de Tyr. — Voy. Saronox, Eritag @'Elie apres sou ascension dans le ciel. — Voy. Eun. Erirns de Beruck, — Voy. Banvou. Envrax de Lentuins ox sénat Romain, — Voy. Lexrouus, rng premitre de Pilate @ Cempereur Tibere.— oy Puasts. tas seconde de Pilate ax méme empereur. — Soy. Pus LISTE ALPHABETIQUE avi de Jésus-Christ au roi Abgare, — Voy. Jesus-Canisr. Enitnx des Ephésiens & saint Paul.—Voy. Paot. des Corinthiens & saint Paul.— Voy. Pat (Seconde) de saint Paul aux Ephésiens. » Pave. (Troisime) de saint Paulaux Corinthiens.. — Voy. Pavt. Eprtng de Marie aur Messéuiens et aux Floren tins, — Voy, Manic. Eritn de Notre-Dame de Loretie. — Voy. No- ‘ae-Dawe. Epirne de Pharaon & ses mages.—Yoy. Paanaon. Entre de Marie & saint Jean, — Voy. Manie. Eerrns des mages & Pharaon. — Voy. Paanaon. Epirne des courtisans & Joseph. — Voy. Josten, Epirnr de Joseph a ses déiracteurs. — Voy. Jo- sera. Epitnss de Pharaon 3 Joseph. — Voy. Paanson. Epttre du panetier & Pharaon. — Voy. Puanson. Eriraz de Pharaon & sey ministres,— Voy. Pua aon Ercrne de Joseph & Pharaon. — Vay. Puanaon. Eptrres de saint Paul @ jue le philosophe,— Voy, Pav (Saint). 1 Tape d’Adam. — Voy. Apa. (Calendrier 4), Recuell Je supers astrologiques et météorologiques. — Voy. Boisson- nade, Roices et Bztraliedes manuacrite de (abi theque du roi, t. XI. 11* partie, p. 186. sspnas (Livre troisiéme d').— Il est compris dans recueil ainsi que le suivant, Daas (Liore quatridme d’).—I se trouve, en latin, avec une préface, daus Fabricius, 1. Ui, p. 174-307. Esp Espn — Avires livres ay es VEsdras, aatogrepies dh. Voy Fabricius 1, {Table des jours malhenrens 4). greg que cite Launsesos, De bibl. d’Aries, sans date (vers 1520); Eapnas (Apocalypse d).— Manuscrit d bliothéque ‘Seguier ou Coislin; il est indiqué, par Montfaucon, dans son Catalogue des Manuscrits de cette bi ue, p. 194, Espuas (Lois constitutives d'), Essence (Le livre de () véritable, Exuionins (Lire Enoch @'prds ty). Exmiorinns. — Livres attribude & Seth par les Arabes, les Eutioplens et les Samariteins. — Voy. A Enenne (Apocalypse de saint Etien Cor ting, mmantehen see Voir Fasnicivss Ne Tort, p. 968. anctusstes. (Vier ds) en, arabe, — Ouvrage , 42 fis et 636 pages.— Voy. Fa i T., t. 1, p, 828. Le Pére Xavier est aussi ucti Petri, également pu- blige en persan et en latin avee des notes du méme traducteur. Leyde, 1639, in-4*, 4 fis et 144 pages. Zz Zacnanity, prophéte (Berits apocryphen trouvés dang Ue tombean de).— Voy. Fabricius, tI, pe Zacmanig. — Livre attribué a Zacharie, pere de saint Jean-Ba ononeras (la ted sets atk Zonoastre (Fragments de quelques an bugs a) DICTIONNAIRE APOCRYPHES. AVENTISSEMENT. Nous diviserons cet ouvrage en trois parties : la premidre comprenira les textes apu- sryphes relatifs & I'Ancien Tostament ; la seconde partic, les textes apocryphes qui se rap= portent au Nouveau Testament : dans la troisigme nons signalerons les textes dont il ne ous reste que des fragments, et les légendes apoerypnes qui se rapportent aux per- sonnages tant de l'Ancien que du Nouveau Testament. PREMIERE PARTIE. LIVRES APOCRYPHES QUI APPARTIENNENT A L?ANCIEN TESTAMENT. A ADAM LE CODE NAZAREEN, vulgairement appelé LIVRE DADAM, TRADUIT POUH LA PREMIERE YOIS EY FRANGAIS PANY, TEMPFSTINI. INTRODUCTION. Le Lieve d'Adam, publié pour la premidre fois par Maith. Norberg, savant suédois, 1815 ct 1816, est encore aujourd'hui le code saeré d'un peuple ou d'une secte chréticnne qu'il convient avant tout de faire bien con~ naitre. Nous allons done parler nécessaire- ment de ses maurs, de ses croyances, et nous ferons connattre la langue dans’ la- quelle est écrit ce livre fameux, que ies sa- higens regardent encore round leur éven- gile. Besuonup do voyageurs, quis avant 3 Norberg, avaient parlé de ce peuple, ou s (39) Melchis. Tutvexor tatis Bassorz, pecnon fuviorum, insularum, 0 idorum, pagorum et in quibus passi habitant familie Sabzorum sive Mendaioruin, qui ‘algo yocantur Ghristian| Sanct Joannie.» Carte in- sérée dans sa Collection des royage ‘Arce de Saint-Joseph Gazophylacium lingua au mot Dictiows, pes Arocayruss. J. Vera delineatio civi- Von veut de cette secte, connue sous les noms de Sabéens, Chrétiens de Saint-Jean on Mandaites, avaient placé ses établissements aux environs du Sehat-Etarab, c'est-d-dire, du flenve formé de la réunion du Tigre et de I'Euphrate, et principalement & Bassora, Hoveiza, Korna, Schou: ete. (39). Le sa- vant suédois au contraire a fait connattre (80) une peuplade qui, d'aprés son récit, appertiendeait Ala méme secte, et aurait ses ¢tablisserments dans la Sy Les détails il donne sur cet peuplade, Tui ont 6 fournis par un ecclésiastique maro Sabaiti. — P. loxace vt Jéscs, Narratio tuum et errorum Christiaxorum Sancti Jounnis,Rom., 1652. (40) Mémoire intitulé De religione et lingua Saw beorum, lua la Société royale de Gottingue et im- primé dans le 3* vol. des Mémoires de cette So- cieté, 4 3 DICTIONNAIRE DES APOCRYPHES, 4 Jep, nommé Germano Conti, qu Constantinople. Ce inaronite, qui coup voyagé en Italie eten France, résidait alors dans la capitale de l'empire ‘ottoman, comme chargé d'affaires du patriarche d’An- tioche. Suivant ce récit, dans Je territoire ‘de Lata-Kieh ou Laodicée, en un lieu ou aux environs d'un lieu nommé Elmerkah (4), a une journée de marche environ & ‘estdu mont Liban, on trouve une nation qui se donne & elle le nom de Galiléens : Teur population totale est d’environ treize & quatorze mille personnes; ils sont disper- 8és dans divers villages, et payent & la Porte un tribut, dont une moitié est percue par le pacha d’Alep, et l'autre par celui de Tripoli Syrie. « Il y a & peu prés cent cinquante isait Germano Conti, qu’ils ont quitté la Galilée pour venir s’établir dans ce pa: eton les nomme Galiléens, de la contrée quils habitaient précédemment : on les ap- pelle aussi Nazaréens. Aucun nom ne leur convient moins que celui de Chrétiens. Ils assurent que la religion qu’ils professent est la méme que professait saint Jean-Baptiste. Aux jours de leurs fétes, qui sont les mé- mes que celles des Chrétiens, ils s’habillent de peaux de chameau, couchent sur des peaux de chameau, et mangent de la chair de chameau, du miel et des sauterelles, comme leur pee saint Jean-Baptiste (42). » Ce récit de Germano Conti, que nous atrégeons, a pacu singuliérement suspect a plusieurs savants, qui l’ont combattu avec beaucoup d’érudition (43). Et il faut avouer en effet qu’on est bien tenté de le inettre au nombre de ces fables dont les Orientaux sontsi prodigues, quand ils trouvent créance auprés ‘des Européens, lorsqu’on le compare aux relations unanimes de Kampfer, Ignace de Jésus, Philippe de la Sainte-Trinité, Ange de Saint-Joseph, Thévenot, etc. D'ailleurs, con- Yenons que ‘cette question n'est presque d’aucune importance, quand il s’agit des divres sabéens en général et du Livre d'Adam en particulier, puisqu’ils viennent tous des contrées situées aux environs du golfe Per- (41) C'est le Markab d'Aboulfeda, et le Margath des historiens occidentaux des croisades. (42) Le non de Chrétiens de Saint-Jean est tout ‘sussi peu fondé en raison, puisque leur doctrine n'a tien de commun avec le christianisme, quils ont en horreur. I ne lour a été donné que par la mé- Prise des missionnaires et des voyageurs, qui ont ¢ru volr dans certaines pratiques de leur culte des gues ites de Ia religion chré- sentiment de Mosheim qui, ayant conjeeturé que celle scete tirait son origine des hémérobaptistes, a fort bien observé que les pré- tendus Cheéticns de Saint-Jean ne peuvent élre con- sigérés comme une secte du christianisme, et qu’on n’éiait pas plus fondé & les confundre avec les ,Sa- ‘béens ou Sabiens dont T'Alcoran fait mention, et dont le rabbin Maimonide a parlé fort au long (a). Quant au nom de Mandattes quis se donnent et sent mandai, il signifle proprement scie yosars. est done Véquivatent de stiques. Faut-il en conclure que la secte en qu ton est une brane ues? PI sieurs savants ont pensé, ¢t nous inclinons volon- sique, ct appartiennent par conséquent aux ens ou Chrétiens de Saint-Jean de ces mémes contrées (44). . Le nom méme des Sabéens doitnous arrd- ter un instant. Il est fréqueroment fait mep- tion des sabéens, dans les écrivains arabes; mais ce nom paratt avoir chez eux une si- gnification trés-étendue. Il semble méme par un trailé de Schahristani, cité par Silvestre de Sacy (%5), qu’ils comprennent sous cette dénomination toutes les religions autres que le judaisme, le christianisme et le magiswe, et qu’ils divisent les sabéons en deux classes principales : la premiere contient les sectes qui révérent les génies qui président aux astres et aux mouvements de univers ; la seconde celles qui adorent des images et des étres sensibles. Il est fait mention des sa- béens en trois endroits de l’Alcoran. Dans les deux premiers il est dit que tous ceux qui auront cru en Dieu et & la résurrection auront, part a la vie future, soit qu’ils aient été musulmans, juifs, chrétiens ou sabéens (46); dans le troisiéme (7), on lit qu’au jour de la résurrection Dieu établira Une distinction entre les musulinans, les juifs, les sabéens, les chrétiens et les poly- théistes. D’aprés ces passages, on peut con- clure gu pat sabéens il faut nécessairement entendre les adorateurs d'un seul Dieu (48). Mais pour quelle raison les chrétiens de Saint-Jean sont-ils ainsi appelés? Si l’on fait attention que ce nom de sabéens ne se trouve jamais écrit qu’en lettres arabes, et que jainais il ne leur est donné dans leurs livres, on est enclin & peuser, dit M. de Sacy (49) qu'il leur a été donné par les mu- sulinans, parce que n’étant ni chrétiens, juifs, ni adorateurs du feu, ni idolatres, c’était le seul des noms employés dans I’Al- coran (n* 22) sous lequel on pouvait les com- prendre, et qu’ils ont dd se conformer eu: memes & un usage qui leur assurait 1a li- berté de vive et d’exercer les pratiques de leur religion sous l’empire des musulmans 0. juan! aux murs, coulumes et religion tiers & cette opinion. On verra, en effet, dans le curs de celle traduction du Livre d’Adam, les nom breux rapports qui existent entre leur croyance et a eroyance de ces premiers hérétiques. (43) Pavtes, dans le recueil intitulé : Memorabi- tien, 1, I, p. 94 et suiv. scx, dans les Beytraege sur Philosophie Hin, t. I, Lubeck, 1797 (45) Journal des Savants, juin 1819. (46) Sur. 2, v, 62, et sur. 5, v. 78, édition de Maracci. (47) Sur. 22, v.47, 148) J.-F. Watcn, Observationes de Sabeeit, 1781. 49) Loc. cit. (30) te‘ Pinunve, de la Sainte - Trinité : «In Arabia felici eique adjacente Perside, sunt quidam papal qui se invicem vulgo vorant Mendai, ab Ara- wis vocantur Sabbi. »(Itiner ie lib. v,-¢6 p. 272. Icxace pe Jésus : « Modo vero, a diversi nationibus diversis vocantur nominibus. Arabes et Persse vovant ipsos Sabbi. » Notitia; p. 13. (a) De rebus Chris:ian.ante Const Magn. commentar., p. $4. a : . 8 PART. I. — TEXTES DE L'ANCIEN TESTAMENT. — LIVRE D'ADAM. 6 deces chrétiens bAtards, nous ne pouyons mieux faire que de citer quelques -frag- ments d'une lettre adressée par M. Raymond vice-consul & Bassora, sous la date du 19 décembre 1812, 4 M. Silvestre de Sacy, qui lui avait demandé quelques renseignements Aleur sujet. «..... Je me fais un devoir de vous trans- ‘mettre ceux que j'ai recucillis suc ces misé- ables chrétiens de Saint-Jean... «Réduits au nombre de quatre & cing mille, les sabéens sont opprimés par les Turcs et les Persans, et vivent dans la mi- sére et l'abaissement. Is ont plusieurs Seheikhs, qu'ils appellent aussi mollahs. Il y en un’ pour marier les filles vierges, un pour celles qui ne le sont pas (le premier ne voulant pas se charger de celte cérémonie, y attachant une espéce de déshonneur), et un ‘autre pour remarier les veuves (51). ‘« Mais depuis quelque temps ce dernier est mort, et personne n’ayant été nommé a sa yisee, il arrive parfois que, fatiguées de leur viduité, quelques-unes de ces femmes ge font musulmanes afin de se procurer un mari. « Les sabéens ne parlent ni n’entendent le syriaque, quoiqu'll y ait dans leur dia- Tecte plusieurs mots de cet idiome. La lan- gue qu’ils parlent est la langue écrite, celle de leurs livres. Ce sont ‘leurs mollahs qui Apprennent 3 lire aux enfants. Hs n’ont su- cune traduction de leur Sidra Adam en arabe, ni enture, nien persan. Ils n'ont pas non plus de vocabulaire, axcepté lalphabet qui se trouve placé au commencement du livre précité. Jai montré de leur écriture & un syrien, il n'a pu Ia lire: et je leur ai pré- senté un livre en syriaque, ils n'y ont rien compris. ; « Les sabéens se marient entre eux et rie souffrent pas que leurs filles chuisissent des hors de lear secte. Ils soutiennent qu’ils sont les véritables Syriens, qu'ils s'ap- pellent mendai, mendai iaia et non mendati ‘ou galiléens. On peut assister & leurs bap- témes et & leurs sacrifices, moyennant quel- que payement fail & leur scheikh.’ Les renseignements donnés jusquici par les voyageurs et les travaux faits par divers savants, relativement aux manuscrits sa- béens qu’on possdde en Europe, ne nous permeltent point encore de déterininer avec certitude de combien de livres se compose Ja bibliothéque sacrée des Chrétiens de Saint- Jean. Ceux de ces livres que nuus connt sons et dont Jes noms ont été plus ou moins exactement indiqués dans les relations, peu- vent étre désignés sous les dénominations de Livre d'Adam, Livre de Jean-Baptiste et Kholastéh ou Ritwel. De ces trois ovvrages, le premier est le seul qui ait éé publié, et te seul d’ailleurs dont nous devions nous ‘eccuper. : I existe & la bibliotheque Impériale qua- tre manuscrits originaux du Livre d'Adam, (31) Le P. Ignace de Jésus avait déja f nalire cet usage singulier. con- qu'il ne sera pas inutile de faire connattre suecinctement. Nous l¢s classerons dans ordre de leur date. 4° Un manuscrit coté Codex Colbertinus 1715, regius 309 A, acheté & Bassora par J. Fr. Lacroix fils, aut mois de juillet 1674; il a été écrit en l'année de I'hégire 968, de Jé- sus-Christ 1560. 2°Un manuscrit coté Cod. Colbert. 382, regius 309 B, daté de I'an 1042 de Mhéxire, 1632 de Jésus-Christ. 3° Un manuscrit acheté par Otter et por- tant le n° 22; il est daté de I'an de Thégire 1091, de Jésus-Christ 1650. Ce manuscrit ayant été relié, le nom d’Otter et le n* 23 ont disparu, ainsi qu'une note qu'on lisait sur un feuillet blanc : elle était congue en ces termes : « La loi écrite d'Adam, c'est ainsi que l'ont nommée plusieurs sabéens des moins ignorants que j'ai fait venir pour me dire de quoi traitait ce grand livee. » Otter était & Bassora en 1730. & Un manuscrit qui n'est accompagné d'aucun renseignement, si ce n'est quen tote du premier feuillet de 1a seconde partic on lit 3096. 11 est daté de lan 1100 de I'hé- gire, 1688 de Jésus-chri Tous les manuscrits du Bivre d'Adam sout divisés en deux parties fort distinctes: l'une plus considérable, "autre beaucoup plus courte. Elles’ offrent dans leur disposition - matérielle une particularité singuliére : c'est queiles sont écrites dans un sens inverse, de maniére que lorsqu’on tient "une devant soi pour la lire, autre se trouve renversée Ja téte en bas, Il résulte de cette disposition que chacune des deux parties commence avec le premier fenillet du volume, quel que soit le sens dans lequel on le tient, et qu elles se rencontrent par leur fin dans le corps du volume. ne des premieres questions qu’il est na- turel de se faire, c'est & quelle époque re- montent les livres des cheétiens de Saint- Jean, et particuliérement le Livre d’Adam, dont il s‘agit ici. Si l'on en croit_ Kampfer (82), ces sectairespensent que le Sidra Adam ou livre d’Adam, a été envoyé de Dicu au fremler homme pr ie ministare de Penge aphaél. Abrahai Echellensis, qui paratt avoir eu des notions un peu plus exactes de ce livre, dit qu'il porte en chaldéen le nom de Sidral’Adam, parce que les chrétiens de Saint-Jean estiment, non pas quece livre est Youvrage d’Adam, mais que Dieu !'a en- yoyé & Adam pour qu'il aportt ainsi que ses descendants, & hien regler sa vic et & se rendre heureux (53). « Il est difficile, dit M. de Sacy, de croire que telle ait jamais 66 Topinion des sabéens, de coux du moins qui ont lu le Livred'Adam.>» M. Norberg, dans le mémoire que nous avons déja cité, dit que ce livre lui paratt avoir été écrit vers le dernier temps du ju- daisme, « En effet, ajoute-t-il, parce que i transcrit de ces livres, j'ai reconnu que (82) Amonit. exo p. dat (63) Eutych. sindi art. 1, p. 389, a DICTIONNAIRE DES APOCRYPIES. . 1 les sabéens ne doivent @tre regardés, ni mme chaldéens, puisqu'ils ne rendent cun cultesu soleiletaux astres; ni comme juifs, puisqu’ils n’attendent pas le Messie; hi comme chrétiens, puisqu’ils font profes- sion d’envisager Jésus-Christ comme un faux messie. Leur religion cependant sem- ble étre une sorte d'amalgame desdoctrines et des rites de ces diverses croyances.Ainsi que je l'ai déja dit, lors de la déerépitude du judaisme, sub senescentis judaismi tempora, ‘chaque secte désirant s'aitirer des prosély- tes, personne ne respectait rien, et la manie de confondre tout était devenue générale. Ainsi des Chaldéens d'abord, et ensuite des Chrétiens se seront joints & des Juifs, peut- étre d des disciples ‘de saint Jean-Baptiste, chacune de ces sectes abandonnant une partie des dogmes et en conservant une par- tie, et par la ils auront formé une nouvelle Feligion; ils auront pris des chaldéens la doctrine des astres, des anges et des dé- mons; le judaisme leur aura fourni quel- ‘ques noms des patriarches et quelques ré- cits de l'Ancien Testament, et ils auront empranté aux Cbrétiens un grand nombre de préceptes moraux de I'Evangile (S4).Dans son édition du Oodex Nazareus il s'exprime Acet égard d'une maniére moins positive. Mais au lieu de se livrer & des conjectures pour établir I'époqué & laquelle le Livre'd’A- dam a été composé, il vaut mieux consulter Je livre lui-méme; et il est surprenant que M. Norberg, qui I'a traduit, ait négligé les indications qu'il fournit, La premiere partie du Licre d’Adam se compose de-quarante et une pidces séparées, les unes plus longues, les autres plus cour- tes. Dans plusieurs de ces pidces, et notam- ment dans les deux premiéres du recueil, qui sont vraisemblablement les plus an- ciennes, si.toutefois elles ne sont pas toutes de la méme date, il est fait mention de Noé, d’Abraham, de Moise, de Salomon, de Jean- Baptiste, de Jésus-Christ, de la ‘construc- tion et de la ruine de Jérusalem, des Chré- tiens qui y sont méme nommés Christiani, des manichéens, et enfin de Mahomet. On trouve dans un autre; quoiqu‘avec beaucoup d’altération, la succession des rois de Perse de la dynastie des Sassanides, et laconquéte de Ja Perse par les Arabes. On y lit que les Fois Arabes succéderont aux rois de Perse, et auront le pouvoir pendant soixante-onze ans, ce qui repurte cette piece & la fin envi- ron du i" siécle de I’hégire, dans le vin* siécle de I’ére chrétienne, Ces pidces sont done postérieures au mahométisine; et si Von a égard a Ja parfaite identité des idées, de la langue et du style, qui se fait remar- quer dans tout le recueil, on regardera pres~ que comme démontré que rien de ce qu'il contient n'est antérieur & cette époque. Ine sera pas beaucoup plus diflicile de deviner la raison pour laquelle ce recueil est connu sous le nom de Sidra-'Adam, ou le livre d’Adain.On pent tirer cette dénomi- nation de ce qu'il y est fréquemment ques- tion de la formation d’Adai, et de ses rap- ports avec les bons et les mauvais génies. Observons que sur la totalité des piéces ui composent la premigre partie du livre Fada, ily en a treize dans J'édition de Norberg, qui commencent par cette formule plus ou moins abrégée : « Au nom de la Vie, que la santé, 1a pure- téet la rémission des péchés soient accor: dées& moi, Adam-Zouhroun, fils de Scharat; mon pére Yahya-Bakhtiar, fils d'Anhar~ Yasmin; & ma mére Scharat, fille d’Anhar; & ma femme Moudatal, fille ‘de Scharat; & ma seconde femme, Samra, fille de Schar 4 mes enfants, Adam, Behram, Simat-Adam- Zouhroun, Sam et Bayan, fils de Moudatal ; & mes péres Mehatam, fils de Scharat; Ram, fils d’Anhar, et Adam-Youhanna, fils d'Au- har-Yasmin. » On pourrait, au’ premier abord, étre tonté de conclurede cette for- mule ‘si souvent répétée, et. par laquelle commence le recueil, que celivrea été nom- mé Sidra-l'Adam ou livre d’Adam, parce qu'il est l‘ouvrage d'Adam-Zouhroun ; ce qui démontre la fausseté de cette opinion, Cest que le manuscrit 309 B est le seul od se trouve le nom d’Adam-Zouhroun, De semblables formules se lisent, il est vrai, dans Jes autres manuscrits, mais avec des noms différents, comme Behram, fils de Si- ‘acobakhtiar, fils de Hava, etc., ce qui prouver avec jilus de raison que ces différents noms sont ceux des copistes. On peut se demander sil'anteur de ces crits, quel qu'il soit, se donne pour ins- piré, et si les sabéens regardent cet ouvrage comme le produit d'une révélation divine et surnaturelle. Ce qu’on peut remarquer Ace sujet c'est qu’en aucun endroit hau~ tear des piéces qui composent ce recueil ne se donne le titre de prophate ou d'envoyé ‘de Dieu, On pourrait méme croire qu'il n’aurait pris quen mauvaise- part le noni de prophate jearle Manda-di-hai, c'est-d-dire, Ja Connaissance de lu Vie, la Gnose, le Aéyes, génie du premier rang, numméaussi Yavar, etqui porte une multitude d'autres noms (55), adressant la parole & Adam, auteur du genre humain, en lui annongant les desti- nées de sa race, lui di Hommes parfait et fidéles, voici ce que je vous annonce. Aprés lous les prophetes. un prophate s’6- Jévera de la terre; il viendra un quatriéme prophéte (56) etil régnera sur toutes les na- tions. Par lui l'oppressiun se multipliera dans le monde. Apres celle domination, le monde sera dans le trouble. Aprés Mahomet, fils de Bezbat, le quatriéme (prophéte), if n'y aura plus personne qui prophetise dans Je'monde, et fa foi disparattra du monde (87). » Ailleurs on lit: « Hsortira de la ville de Jérusalem trois cents prophétes au now Moise, Jésus. (57) Cod. Nas, t.1, p. 417, 9 PART. I. — TEXTES DE L’ du mattre” de la grandeur, magiciens. Alors la ville de Jérusalem sera détru en sorte que les Juifs sortiront pour aller en exil et se disperseronten divers pays. Alors viendra Ahmed, fils de Bezbat, le magicien : il préchera une parole qui n'est point une parole (c’est-’-dire une doctrine vaine et mensongere), et lc mal s'augmentera dans le monde. » On voit que les mots prophele et magicien sont empfoyés dans ces textes comme synonymes. Au surplus, quoique Tauteur du Livre d’Adam ne se dise pas po- sitivement inspiré, comme it fait souvent rler desgénies, et qu'il raconte des choses fort élevées au-dessus des connaissances de Thomme, etdebeaucoup antérieuresa la créa- tion d’Adam et méme 4 celle du monde, on ne saurait douter qu'il ne se soit altribué Tinspiration divine, ou qu'il ‘n’ait du moins supposé qu'il puisait sa doctrine dans des livres révélés, Dans les pigees lui composent Ja seconde ‘partie du Livre d'Adam, c'est presque tou- jours le Mana, c’est-a-dire, I'4me ou la sub- ‘Stance spirituelle, venue par l'ordre de le vie supréme pour vivifier et animer le corps d’Adam, en s'unissant & la matiére inerte et inanimée, qui porte la parole. M. Norberg a rendu le mot Mana le plus souvent par Eon, M. de Sacy conjecture avec raison que c'est l’équivalent d'un mot arabe qui si- gnifie sens, que les hommes s els op. posent sans cosse & la figure, l'extérieur. Il veutdone dire le principe actif qui ne tombe pas sous les sens, et se prend souvent pour Dieu lui-méme, le seul étre réellement existant, tout le reste n’étant que des appa- rences illusoires. Labbé de Longuerue, qui s'est occupé des lois des chrétiens de Saint-Jean, s‘était & ce qu'il parait atiaché spéciatement & cette seconde partie du Livre d'Adam; il en avait traduit, diteil, environ quatre-vingls articles, composant une litanie desattributs du_grand Muna (58), mais cette traduction n'a jamais vu le jour. Cette seconde partie n'est pas complete dans I'édition de Norberg. Elle se termine ez abrupto au milieu d'une prose. (Tom. 1M, P-, 273.) Quo facto, et cum corpus fetidum excussissem, porrecta dextera me prehendit, et canales agua... M. Norberg ajoute, cetera desunt, ce qui semble indiquer que le nuscrit est incomplet, ou du moins qu'il a des lacunes. Plusieurs autres particularités donnent A cette supposition encore plus de vraisemblance ; et cependant il est certain que la seconde partie de ce livre est com- Iéte dans les quatre manuscrits de 1a bi- Jiothaque impériale, et par conséquent on ne comprend pas commentle savant suédois ‘A pu ne pas s'en apercevoir ct affirmer Positivement que dans le manuscrit dont il s'est servi, la seconde partie était imparfaite. On doit supposer avec M. de Sacy qu'il n'a- wait pas conservé des notes exacles, et que (58) Longuer., p. 240. 9; Eurgeh, Vindi yar \NCIEN TESTA ' — LIVRE DADAM. 10 sa mémoire, au bout de quarante ans, lui a mal représenté les choses. Disons maintenant un mot avec M. de Saey, de la langue dans laquelle est écrit le Livre d'Adam, et de la traduction latine de Norberg dont nous donnons le teste, La langue dans laquelle sont écrits les livres des echrétiens de Saint-Jean, est incon- testablement un dialecte chaldaique ou sy- riaque. I} ne serait pas exact de dire avec M. Raymond, précédemment cité, que les sabéens ne partent ni_n’entenaent le syria- qute, quoiqu'l y ait dans leur dialecte plu sieurs mots de cet idiume, Abraham Ecchel- lensis a ditavec bien plus de raison, en comparant la langue syriaque, qu'il nomme chaldaique, avec celle que parlent les sar béens : Lingua, tametsi chaldaica sit, haber tamen vocabula quedam nobis penit quemadmodum etn um dictionario- tum et lexicorum antiquis auctoribus (89); seulement il aurait pu dire plura vocabula, au lieu de vocabula quedam. Il faut sjouter que beaucoup de mots, communs aux deux iiomes, parsissent avoir, dans celui des sabéens, des accejtions inconnues aux Sy- riens et aux Chaldéens. Le caractére dont les Sebéens font usage différe essentiellement de tous ceux dont se servent les autres nations, qui parlent ou pla- t0t qui ont parlé autrefoiste langue syriaqne, et qui en conservent I'usage dans leur liture gie. Ila cela de particulier, que toutes les voyelles y sont écrites, et qu‘elles se bornent au nombre de trois, atrlieu que chez les au- tres peuples qui parlent }e syriaque,, elles sont/au nombre ‘de cing. Dans Tustge le plus ordinaire, on les omet dans I'écriture, comme en hébren et en arabe; enfin, lors qu'on les écrit, c'est au moyen de points voyelles ov de figures surajoutées, qui ne prennent point place dans la série des lettres (60). Outre ces caractéres particuliers & la langue et a I’écriture des chrétiens de Saint- Jean, il est dans 'orthographe de ce dialecte, des singularités quien rendent tras-difficiles la lecture et lintelligence. 4° Quoique les mandaites aient, comme les Heébroux et les Syriens, ving!-deux lettres, ainsi qu'on le reconnatt évidemment pat quatre psaumes ou morceaux acrostiches qui se trouvent dans le Sidra-!' Adam, dans |'usage cependant ils n’en emploient que vingt et une, ne distinguant jamais le hé du beth 2° Ils confondent sans cesse les figures Valeph et du ain, et sons deute ils ne dis- tinguent point ces lettres dans 14 pronon- ciation. 3* Fréquemment ils élident tout fait d Vécriture les gulturales chech et ain; co qui détigure les mots et en rend lar Cine et le sens également problématiques. 4° Is se permetient beaucoup de contrac- tions, et font disparaltre de T'écriture les (60) Vog. 1a Grammaire Hébr, le G1 sexs, trad, lat, par F. Tewrustisi. DICTIONNAIRE DES APOCRYPIIES. Jettres qui sont muettes dans la prononcia- tion. S* Ils réunissent en un seul mot ce qui, dans tous les idiomes dérivés de l’hébreu, s’écrit en plusieurs mots, 6° Ils intervertissent dans les mots ordre des lettres radicales. ‘T Ils substituent les unes aux autres les lettres du méme organe. Il faut avoir essayé soi-méme de traduire les livres des mandaites, dit M. de Sacy, pour se faire une idée des difficultés qui naissent de ces diverses causes, réunies souvent dans un seut mot. Ces difficultés cependant, qu’on pourrait appeler matérielles, sont peu de chose en- core, comparées & celles qui ont leur source dans les choses mémes dont traite Ja plus grande partie de ce livre. C'est un sujet ex- trémement obscur, qui se compose tout entier d'idées fantastiques, de réves d'une ima- gination ‘en délire, d'actes et de raisonne- ments attribués 3 une infinilé d'étres d'une nature étrange, et qui n'ont aucune réalilés des détails de’ la plus absurde cosmogonie} de l'histoire enfin d'un monde imaginaire, penplé par des milliers de génies, dont les Nomis mémes sontautant d’énigmes presque toujours insolubles. Pour tout dire en un moi, c'est un sujet sur lequel le raisonne- ment et Je bon sens u’ont aucune prise. Cest & peu prés ainsi que I’a dépeint M. Norberg, mais malheureusement dans un style presque aussi inintelligible que celui des livres qui ont si longtemps et si péni- blement occupé. Or, que l'on juge aprés cela des difficultés de toute espece que nous avons dd rencontrer dans notre traduction’? ‘Aussi nous ne Je dissimulons pas, tout en étant trés-scrupuleux a rendre fidélement Ietexte, nous avons plus d'une fois hésité, et nos hésitations ont dQ nécessairement ‘uire a la clarté de notre travail. Mais aussi Ye moyen d’éire clair quand, par exemple, on rencontre sur son chemin un texte comme celui-ci: Corripiens tunc ille ampleu suo terram, amplezuque hoc terram degluticit. + Quam vero terram amplectens cum degluti sel, murus, munimentum caliginis corruit. Et‘concusto muro, caliginis munimento om- fis caligo inde conformata fuit. Augescrbat tune catiga, caligo augescebat ; prehendit- que illius cor, illius cor prehendit caligo, sui naturam ab illo adepta, Ejus autem ocu- dos prestrinzi, cor depressi, commissuras di solei, jecur compressi ventremque in intesti is quatuor in plicaturas inflexi et convolei, reficiensque murum, necugue firmans, ejus- ie cordi ac visceribus tenenum infudi (61). ussi cette traduction laline nous a-t-ello souvent peu servi, surtout quand on fait at- tention que, dans bien des passages,clle no eordia pour corda, fraudulentibus pour fraudulen= Yas, ete " n contribue pas peu aT'obscurité du sujet. Constructions insolites, les fautes méme contre la langue, qui sont échappées & M. ‘Norberg (63), la rendraient parfois absolu- ment inintelligible. . Donnons maintenant, s'il est possible, une idée de la doctrine du Livre d'Adam. Nous la tirerons avec M. de Sacy, du cinquieme chapitre de la premiére partie (63). Elle com- mence comme beaucoup d'autres par la for- mule: « Aunom dela Vie, grande, merveil- «leuse, excellente, qui est au-dessus de « toutes choses. Que la santé, la_pureté et « la rémission des péchés soient accordées & « moi Adam Zoubroun, fils de Scharat, etc. En voiciTanalyse, Il existe deux principes éternelsde toutes choses, et apparemment indépendants l'un de autre, et desquels chacun ne doit qu’é lui-méme son existeneo ; le premier est nom- mé Fira et le second Ayar. Dans ce dernier nom, l'on ne saurait méconnaltre le mot grec ti qui a passé en syriaque sous la forme oyar, et en chaldéen, od il s‘écrit "9 avir, eto il signifie également’ ‘air et espace (64). C'est incontestablement le z)sipupx des gnostiques. Il suit de 1a, presqu’aussi cer- tainement, que le promier principe ov Fira répond au Buéé; de la philosophie orientale et des sectes gnostiques (63). La premiére production du Fira a été le Mana, le seigneur de gloire, nommé aussi Je roi de la lumiére, et Youra, le seigneur de la splendeur et de la lumiére. Le Mana a produit d'autres mana, tous antérieurs aux productions du fra, Le fra produisit en- suite des millions de fira et des myriades de schekinta, Chacun de ces Firade seconde classe a pareillement produit des millions de Fira, et des myriades innombrables de Schekinta. Tous ces @tres se tiennent de- bout et louent le Mana, le seigneur de gloire, qe fait sa demeure dans l'Ayar , le seigneur ja la vie qui est dans le Jourdain, dans les eaux blanches produites par le Mana. Do ce grand Jourdain ont été produits des Jour- dains infinis et innombrables. Du Jourdain, mattre des eaux vivantes, a élé produite la Vio, et ses eaux se sont répandues dans }a terre de l’Ayar qu'habitait la Vie; ensuite la Vie, se formant & Ja ressemblance du Mana auquel elle devait son existence, fit une priére, et, par Veffet de cette priére , elle produisit un Outra, qui est le soutien de la Vie et qu'on nomme la seconde Vic. Une quantité innombrable d'autres Quéra fut aussi produite: car le premier Jourdain s’é- tant répandu sur la terre de la lumiére, la seconde Vie s'y établit, puis elle appela & Vexistence des Outra, des Schekinta, et un autre Jourdain dans lequel les Outra lixérent leur demeure. Trois de ces Outra, jaloux du (63) Dans 1 de Norberg; elle comprend cent six pages, de 151 a 237. (G4) Fira pourrait aussi dire comparé au "BB ow TrxENdes cabalistes. (G5) Magner, De rob. Christ. ante Const, M. Cone ment, p29. B PART. 1. — TEXTES DE Bouroir et des eréations de a premitre Viey lemandirent & la reine de Vie de leur con muniquer une portion de la lumiére, de la splendeur et de la paissance qu'elle posséde, afin qu’ils produisent de nouvelles Schekinta, et qu'ils donnent lexistence & un monde qui leur appartiendra en propro ainsi qu’d la seconde Vie, et ov ils feront leur demeure, avec les Outra, en sorte que le nom de la remiére Vie sera mis en oubli. La seconde Approuva ce projet, mais il déplut & la premiére Vie qui en conséquence adressa Ses priéres au grand Mana qui habite dans le grand Fira. Le Mana, voulant exaucer ses prigres, anpela un grand génie, connu entre eauicoup d autres noms, sous ceux de Hibil- iva, c’est-a-dire Abel I'éclatant, et de Manda di hai, c'est-a-dire la connaissance ou la gnose de lacie. Elle lui exposa les projets ambi x des Outra, tui demandant s'il ap- prouvait la conduite de ces ¢tres, de ces énies de la lumiére, qui, abandonnant la jumiére, se précipitaient dans les ténebres, dans la grande mer de Souf (66), dans cette Wer od ne se trouvent point les eaux vives, et d’od est bannie toute clarté. Le Mana engage le Manda di hai ad se rendro dans co monde inférieur, avant que les Ouira y sient exécuté des wuvres désagréables au ‘Mana, & Sa lumidre, et au Manda di hai; colui-ci accepte cette mission. Le Mana lui communique I’éclat et la lumiére , le revit d'un babit magnifique, lui souhaite toutes sortes de bénédictions, lui donne des provi- sions pour sa route, et le congédie apres Tavoir établi le pére des Outra. ‘Le Manda di hai se rend d'abord au do- micile de la premiére Vi elle lui fait observer l’entreprise des Outra, ‘et l'exhorte a s’acquitter de ia mission qu'il a regue. Du sejour-de la Vie il s'approche de I'abtine té- ™ ux qu’habitaient les rebelles. Cette vue lui fait horreur, il retourne vers la premiére Vie, qu'il appelle son pare, et I'in- terroge sur lorigine des ténébres , des gé- nies rebelles et du mal. La Vie lui expose Yorigine des choses dans un ordre diflicile Reoncilier avec ce qu'on alu au commen- cement de ce traité, mais, au licu de lui ex- pliquer la production des ténébres, elle lo Fenvoie au licu qu'habitent les Grands , cesta les Hons ou substances les plus élevées. Le Manda di hai se rend auprés deux: et ilen recoit des instructions fort ‘obscures, qu'on lui recommande de com- maniquer aux amis de la justice, aux hom- mes fiddles et partisans de la vérilé, sans doute aux mandaites. ‘Apres beaucoup de discours sur l'origine des ténébres, d’od il résulle que Jes étres sont bons ou mauvais par leur nature, et que les ténébres et la luiniére sont des prin- cipes distincts entidrement séparés l'un de Tautre, qui ne sauraient changer de naturo et se confondre, le Manda di hai se rend enfin dans le séjour des téndbres, I] y trouve (66) On sait que c'est le nom que les Mébreus donnaient la mer Rong ANCIEN TESTAMENT. — LIVRE D'ADAM. ‘s les Boura, ces habitants rebelles des bres. Sa venue jette le trouble parmi les Boura, dont le chef, nommé Our, c'est-a-diro vraisemblablement, le feu, le roi des ténd- bres, et Toura, peut-dtre gigantesque permet de montagne, enflammé par les discours de sa mére, génie de la planéte de Vénus, nommé aussi T'Esprit, !'Esprit saint, et Namrous, s'appréte & combattre le Manda di hai aver. le secours des autres yénies rebelles, nom- més aussi Touri, c'est-’-dire montagnes, Mais, au seul aspect de l’envoyé de la Vie, les cohortes infernales prennent la fuite et se dispersent. Our se hate d’engloutir la terre ; néanmoins, bientdt yaincu et tué par Je Manda di hai, il rend tout ce qu'il avait dévoré. Fait prisonnier, il est renfermé dans une tour environnéc de sept murailles, mu- nie de vingt-quatre pertes , et gardée avec grand soin. Our, humilié, reconnatt alors la Supériorité de l'envoyé céleste, et sollicite son pardon en déplorant son sort. Ensuite le Manda di hai demande et ob- tient que Gabriel soit envoyé pour créer un nouveau monde, & la place de celui que voulaient avoir pour leur domaine les gé- nies rebelles. 1] est alors révélé au Sfanda di hai que la doctrine des sept planétes, celle des douze signes du zodiaque, et enfim celle des cing étoiles (67), se succéderont dans le monde; apres quoi une nouvelle doctrine, une doctrine de vie, prendre la place de toutes les autres; un fils chéri viendra, qui desséchera l'abtme, formera le monde, I'éclairera, et donnera la vie aux. corps enles snimant d'un souille; trois Outra conserveront ce souflle, deux autres produi- ront dans le monde un Jourdain, et le mon- de étant ainsi peuplé, éclairé et enrichi de- tout ce qu'il y a de bon, Our demeurera en- fermé sous la garde de ses propres enfants. Ces prédictions, communiquées & Our par le Manda di hai, le font entrer en fureur; it s'agite dans sa prison et ébranle les fonde~ ments de la terre. Le Manda di hai enchai- ne ces pensées dans son cour, et ces paro- les dans sa bouche, il le frappe d'un coup de massue, lui ouvre le crane, lui arrache des yémissements semblables & ceux d'un homme, et Jui fait verser des pleurs comme ceux que verse un enfant. Il lui laisse & manger eta boire, puis ayant posé & entrée du monde une porte, dressé un trone pour les bons, préposé deux Outra d la garde du Jourdain, placé sur le trOne Rab-ziea, ct mis le sceptre dans sa tain, il retourne au séjour des grands, au séjour de la premidre Vie, qui le récompense par une augmentation de gloire et d'honneur. . Ici commence un nouveau récil, c'est la eréation du mondo que nous habitons. La prom iets) Vie, en accucillant le Manda i, Ue retour vers lui, avait dit: « Leve-toi, Manda di hai, Outra plein d'activité, dérive un écoulement de l'eau de la Vie, et con- (G7) Des Hyales, selon M. Norberg. 5 DICTIONNAIRE DES APOCRYPHES. duis-le vers ce monde-Ia, appelle les trois Outra qui veillent & la garde du trésor dela Vie, ils prendront ce'trésor (ou peut-étre cet écoulement dérivé des eaux de la V: ils le conduiront dans ce monde-la, ils le couvriront d'un dehors méprisable, ils le re- vétiront d'une enveloppe charnelle, d'un vé- tement de néant ; ils le rendrontallié 4 toute sorte de défauts et d'imperfections, et par eux sera produit un mouvement et une agi tation ga et la. » Au milieu de ces expre: sions Obsenres, ot énigmatiques il agi, comme il est aisé de le pressentir, de Vu- jion de la substance spirituelle et divine , vivante par son essence et animée, & la sub- stance matérielle, passive et inerte de la na- ture. Voyons comment va s’opérer cette nuu- velle opération. Les Outra ayant demandé & laseconde Vie Ja permission de créer un monde, elle leur fit part de son éclat, de sa lumiére, et de ce qu’elle avait regu de la premitre Vie, Mu- nis de ces dons, ils descendirent au séjour des ténébres, et produisirent un Outra ap- pelé Fétahil, et d'autres étres nommés les enfants de la paix. Fétohil, & linstigation de l'un de ses fils, nommé Behak-ziva et de Gabriel, concoit le projet de créer un monde et d'y produire des Outra & l'imitation des enfants de la paix; il descend donc dans les abtmes, dans les eaux profondes od i} ny avait point de monde créé, pour mettre exécution ce projet. Arrivé dans cet abime, son éclat se ternit, il s'étonne et s'indigne de ce changement, qui inspire au contraire au génie rebelle nommé I'Esprit, mére Our, ce chef des rebelles, qui éteit’ plongé et déteau dans|'sbtme, de nouvelles fureurs, ct Vespoir de reconquérir, & l'aide d'une nouvelle génération d'étres de sa nature, Je domaine dont te Manda di hai avait dé- pouitlé les mauyais génies. L'Esprit solli- Cite son fils de consentir & une union in- cestueuse qui doit lui procurer la liberté, Pendant que Fétahil, plongeant sa main dans labtmo, essaye de condenser la matiére dont il est formé pour en faire un monde, et réussit & peine Ay produire un Iéger com- mencement de condensation’, le rebelle Our s‘unit trois fois avec l'Esprit. Trois fois I met au jour d’abord les sept planétes, puis les douze signes du z0- diaque, pris enfin les cing hyades; mais aucune de ces générations ne répondant & ses veux, "Esprit tombe dans le découra- ment. Féahil de son coté, désespérant du succds de son entrepriso, allait y renon- cer, lorsque, mieux avisé, il va trouver Ja Vie et Jui adresse sa demande pour qu'elle le revéte d'un vélement de feu vivant. La Vie lui accorde sa demande : revétu de feu, il redescend dans l'al$me, et la chaleur du feu, desséchant l’abime, y excite un nuage de poussiére qui se condense et dont se forme la terre (68). En méme temps se forme le firmament, occupé par un génie (68) On peut voir 1a une preuve de la croyance 8 étaient les anciens que tout avait commence par te nommé Dalia bar Gouda. Mais Fetahil vou~ lant joindre par un mor la terre avec le fir mament, et ayant presque terminé son ou- vrage, tous les génies rebelles, les sept planétes, les douze signes et les cing hya- des, se précipitent vers la votite du: ciel : « Qui ¢tes-vous, méchants? » leur demande Fétahil, L'Esprit lui répond que ces génies n’ont abandonné leur demeure et ne sont venus 1a que pour lui préter leurassistance et concourir 4 l'exécution de ses ouvrages. Trompé par ce discours , Fétahil dit aux sept planétes : « Vous serez mes enfants, si vous faites le bien, et vous serez comptées au nombre de mes sujets. » Mais & peine 31 9 prononeé ces paroles, que l'éifice q construisail, lui échappe; fe monde tombe au pouvoir des rebelles, comme cela était avant l'extension du firmament et la conden- sation de la terre. Félahil , enlin , retourne au séjour de la Vie, et raconte & VOutra qui Ini avait doneé I'étre, ve qui lui est arrivé, et l'empire que les génies rehelles et les g¢- nérations produites par I’Esprit’ veulent exercer sur le monde. Si je comprends bien ce qui suit, Fétahil propose d’sbandonner & FEsprit et aux astres qu'il a engendrés,l’em= pire de la terre et de la mer ou de l'abime, tandis que les génies qui appartienuent a la Vie conserveront l'empire du ciel, au moyen duquel ils seront mattres de l'univers, od les mauvais génies domineront , mai In dépendance et sous les ordres des g61 célestes. La durée des années sera détermi~ née par les douze signes. Depuis la condensation de la terre jusqu’é la production du monde d’Adam, il se passera trois cent soixente mille ans; et depuis la formation d'Adam et du monde jusqu’d la tn des mondes, il y aura quatre cent quatre- ving mille ans. Ces années sont toutes d’une- égale durée, étant déterminées par I'Esprit de mensonge, par les sept plandtes et les douze signes. Fétahil redescend dans le monde et annonce qu'il vient pour créer le fischeri dont ila @t parlé plus haut, cest- ire Adam, et le dresser sur ses pieds, atin qu'il célébre les puissances célestes, et nil frappe la béte dévorante et féroce. Hl dit aux genies des sept plandtes : « Faisons Adam pour qu'il rogne dans le monde, » Ces. mauyaisgénies se dirent les uns aux autres : « Faisons Adam et Eve, car il sera & nous, » Réunissant leurs efforts, ils créérent Adam, mais ils ne purent lui donner une ame, ni le dresser sur ses pieds. Fétahil retourna alors vers le pére des Outra (cest-b-diro Abatour, nommé aussi la troisiéme Vie); celui-ci lui donna un vétement pur et lu- mincux, ompronté au grand Bana, qui illu- mine lous les climats. La Vie (Abatour) pro duisit aussi les trois Outra excellenls, Heb~ il, Schetil et Anousch (69), auxquels elle ordonna de veiller 8 la conservation de '’dine destinée & animer Adam. mais que Fétahil ne saurait unir au corps. En effet, Fétabil Ie feu. (69) Abel, Seth, Henoch, 7 PART. I. — TEXTES DE L’ étant retourné vers Adam, accompagné ies trois Qutra, neput unir]'ame au corps.« Alors, dit le Manda di hai qui parle toujours dang cette piece , je pris de la main de Fétabil ce qu'il portait pour Adam, fe disposai ses os, ot étendant ma main sur Jui, je l'animai du souffle des grands : son cerveau fit alors ses fonctions; fe principe lumineux de Ia Vie parla on lui, et ses yeux furent ouverts, Le Manda dt hai, ayant ainsi complété Ja for- mation d’Adam, defend aux mauvais génies de rien altenter contre lui, les oblige & re- connaltre leur faute; puis, il instruit Adam qui offre son homage aur grands, aux cf; lestes, renonce aux génies qui avaient-formé son corps, et reconnait pour I’auteur de son étre, le Mana, nommé plusieurs fois ici Adacas-ziva, dénomination dont le sens est inconnu, Adam mérite, par 18, la faveur des Outra de la Vie, qui lui donnent une mai- son, un jerdin planté, un Jourdain, ct le droit d’entrer, aprés la fin de sa vie , dans !e sé- Jour éclatant qu’habite son auteur Adacas- ‘xiva (70). _Les mauvais génies, indignés d’avoir sinsi perdu lempire qu’ils espéraient exer- cer sur Adam, forment une conspiration contre !ui pour le séduire et le corrompre, tandis que Je Manda di hai, et les bons Outra, pour afformir Adem et propager sa race, lui donnent Eve pour compagne. Cependant les génies rebelles, rassembiés sur le Carmel, y tiennent conseil et imaginent des enchante- ments et des sortiléges de toute sorte, au moyen desquels, et en excitant toutes les ssions sensuelles par les altraits de la vo- jupté, ils esperent troubler le monde. Le Manda di hai n’abandonne point le pére du enre humain, dont la famille se multiplie ; il Je console au milieu des attaques que lui livrent les génies malfaisants, ct le fortifie contre leurs altentats et les désordres pro- duits par leurs malignes influences dans toute la nature. Cependant un fils d’Adsm, nommé aussi Adam, embrasse le parti des mauvais génies, s'abandonne aux plaisirs ‘eux inventés pour séduire lespéce hu- ie; et peu sen faut qu'il ne commette un crime en s‘unissant a |"Esprit, 4 ce mau- vais génie femelle, mére Our, et source de tout mal, qui se présente, & sa rencontre, sous la figure d'Eve, f-mme et sa sour; mais le Manda-di-hai se montre & ui et lui découvre le piége; et Adam, fils dAdam, rougit de sa faute. Le Manda di hai prend slors une forme corporelte, se mia nifeste aux puissances des ténébres ; frappe et enchaine Esprit; inflige un chatiment A chaque plandte, et revient trouver Adamn, Tl lui donne de nouveaux conscils, et lui recommande de se yarder des sept planétes et de ceux qui les adorent. II lui réveéle que, 1oique les sopt plandtes, sétant partagé fe odiaque, aient introduit la mort dans le monde, cependant les ames des fidéles ct des justés, hommes ou femmes, monteront > a romprendre (70) Nous inelinerons. volon ‘sous la denomi~ avec M. Norberg espéve huntain \CIEN TESTAMENT. — LIVRE D'ADAM. an habiter le séjour de la lumiére; au contraire, celles des sept planétes, et peul-tre de lours adorateurs, demeureront Mees et fixées & leur place, jusqu’s ce qu'elles meurent et s‘anéantissent. I annonce en détail la perte des différents actes ou notions qui_aypar- tiennent & chacun des génies malins, tels ne les sectateurs du Messie, les Juifs et les lescendants d'Ismaél, qui reconnaissent, pour leur chef, Adonai (ou Je soleil); les Ya- zoukéens (ou Mages), qui rendent un culte au feu, symbole du Messie, etc. Plus loin, il Jeur apprend comment ja durée du teny a ié partagée entre les douze signes da Zodiaque. Le bélier a regu en partage douze mille ans; le taureau, onze mille ans; I gémeaux, dix mille ans, et ainsi de suite en décroissant, jusqu'aux poissons qui n’onten partage que mille ans. Chacun des douze si gnes, en prononcant une parole sccréte, Produit, dans le monde, quelques especes d’animaux ou de végétaux, ou de phéno- ménes nuisibles ou destructeurs; le tout, dans intention de causer des dommages & la famille de la Vie, c’est-a-dire, au genre humain; mais, par la disposition du Manda di hai, toutes ces productions ont tourné aw service ou A Ja nourriture de la famille de Ja Vie. Telle est I'snalyse de cette pitce, une des plus longues du livre d'Adam, mais qui ren ferine l'ensemble du systéme cosmogonique et dogmatique des mandaites. Il serait facile d'y retrouver, quoique altérées ct souvent corroropues, les traces de la tradition primi- tive. Mais nous nous réservons de faire ce parallélisme curieux dans le courant méme de la traduction, On nous pardonnera, du Teste, de nous étre assez longuement étendu sur ce sujet : bien des lecteurs n’auront pas, sans doute, le courage de lire en entier ce volumineux onvrage et de chereher A en pé- nétrer les numbreuses obscurités; ils nous sauront donc gré d'avoir pourvn & leur fai- blesse en leur donnant une analyse qui leur pourra tenir lieu de louvrage. 7 Nous allons le compléter par quelques ob servations des plus remarquables que sug- gere la lecture du Liere d’ Adam. Les Chrétiens, et le divin fondateur du christianisme sont en général objet des in- vectives de auteur ou des auteurs du Code nazaréen, Jésus-Christ y est vommé Nebow Meschiha : ce nom est aussi celui de la pla- néte Mereure. Oa lit qu'il sera caché ylu- siours mois dans le sein de la vierge, sa mére; qu'il en sortira ensuite avec un corps; qu'il sera élevé dans son sein et succra son lait; que ses adorateurs seront par lui yétus d'une tunique baptismale; qu'il leur fera une tonsure sur la téte, et qu'il les cou- vrira d'un vétement semblable aux ténébres, cest-a-dire d'un capuce noir; qu'ils célé- breront leurs fétex le premier jour de la se- maine. Il leur dira : « Je suis le vrai Dieu; tion pére m’a envoyé ii; je suis le premier

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